• Guerre au Proche-Orient : à #Beyrouth, #Mona_Fawaz résiste par la #cartographie

    Professeure d’urbanisme et cofondatrice du #Beirut_Urban_Lab, la chercheuse cartographie le conflit à la frontière entre le #Liban et Israël. Et montre ainsi le « déséquilibre profond » entre les attaques visant le territoire libanais et celles ciblant le sol israélien.

    « Je suis entrée dans le centre de recherche ; tous mes collègues avaient les yeux rivés sur les nouvelles, l’air horrifié. C’est là que nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas simplement regarder : il fallait agir, et le faire du mieux possible », se rappelle Mona Fawaz, professeure d’urbanisme à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et cofondatrice du Beirut Urban Lab, un laboratoire de recherche interdisciplinaire créé en 2018 et spécialisé dans les questions d’#urbanisme et d’#inclusivité.

    Lundi 4 décembre, dans ce centre de recherche logé à l’AUB, près de deux mois après l’attaque sans précédent du groupe militant palestinien Hamas en Israël et le début des bombardements intensifs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, elle revoit l’élan impérieux qui a alors saisi ses collègues du Beirut Urban Lab, celui de cartographier, documenter et analyser.

    « Certains ont commencé à cartographier les dommages à #Gaza à partir de #photographies_aériennes. Personnellement, j’étais intéressée par la dimension régionale du conflit, afin de montrer comment le projet colonial israélien a déstabilisé l’ensemble de la zone », y compris le Liban.

    La frontière sud du pays est en effet le théâtre d’affrontements violents depuis le 8 octobre entre #Israël et des groupes alliés au #Hamas emmenés par le #Hezbollah, une puissante milice soutenue par l’#Iran. Qualifiés de « #front_de_pression » par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, les #combats sur le #front_libanais, qui visent notamment à détourner l’effort militaire israélien contre Gaza, ont tué au moins 107 personnes du côté libanais, dont 14 civils. Du côté israélien, six soldats et trois civils ont été tués.

    C’est ainsi que l’initiative « Cartographier l’escalade de violence à la frontière sud du Liban » est née. Le projet répertorie le nombre de #frappes quotidiennes et leur distance moyenne par rapport à la frontière depuis le début du conflit, en s’appuyant sur les données collectées par l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled : https://acleddata.com). Sur son écran d’ordinateur, Mona Fawaz montre une #carte_interactive, une des seules en son genre, qui révèle un déséquilibre saisissant entre les attaques revendiquées par Israël, au nombre de 985 depuis le début du conflit, et celles menées depuis le Liban : 270 frappes répertoriées sur le sol israélien.

    L’occasion pour Mona Fawaz de questionner les expressions répétées dans les médias, qui façonnent la compréhension du conflit sans remettre en cause leurs présupposés. « On parle de tirs transfrontaliers, par exemple, alors même qu’il y a un déséquilibre profond entre les deux parties impliquées », souligne-t-elle. « Une distorsion médiatique » que la chercheuse dénonce aussi dans la couverture de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Une « lutte partagée » avec les Palestiniens

    Pour Mona Fawaz, il est important de documenter un conflit dont les racines vont au-delà des affrontements présents. « La création de l’État d’Israël en 1948 a provoqué une perturbation majeure au sud du Liban, brisant [ses] liens historiques, sociaux, politiques et économiques » avec la Galilée, explique-t-elle.

    Des bouleversements que la chercheuse, originaire du village de Tibnine, dans le sud du pays, connaît bien, puisqu’ils ont marqué son histoire familiale et personnelle. Elle explique que la proximité entre les populations était telle qu’au cours de la « #Nakba » (la « catastrophe », en arabe) en 1948 – l’exode massif de plus de 700 000 Palestinien·nes après la création de l’État d’Israël –, sa mère a été évacuée de son village aux côtés de Palestinien·nes chassés de leurs terres. « Les déplacés ne savaient pas où s’arrêteraient les Israéliens, raconte-t-elle. Dans cette région du Liban, on a grandi sans sentir de différences avec les Palestiniens : il y a une lutte partagée entre nous. »

    En 1982, Mona Fawaz, qui avait alors à peine 9 ans, vit plusieurs mois dans son village sous l’occupation de l’armée israélienne, qui a envahi le pays en pleine guerre civile (1975-1990) afin de chasser du Liban l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Elle se souvient des scènes d’#humiliation, des crosses des fusils israéliens défonçant le mobilier chez son grand-père. « Ce n’est rien par rapport à ce que Gaza vit, mais il y a définitivement un effet d’association pour moi avec cette période », explique-t-elle.

    Dans le petit pays multiconfessionnel et extrêmement polarisé qu’est le Liban, l’expérience de la chercheuse n’est cependant pas générale. Si une partie des Libanais·es, notamment dans le sud, est marquée par la mémoire des guerres contre Israël et de l’occupation encore relativement récente de la région – les troupes israéliennes se sont retirées en 2000 du Sud-Liban –, une autre maintient une défiance tenace contre la #résistance_palestinienne au Liban, notamment tenue responsable de la guerre civile.

    Celle qui a ensuite étudié au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston (États-Unis), pour y faire son doctorat en aménagement urbain à la fin des années 1990, explique ensuite qu’il a fallu des années aux États-Unis pour réaliser que « même le soldat qui est entré dans notre maison avait été conditionné pour commettre des atrocités ». Si l’ouverture à d’autres réalités est une étape indispensable pour construire la paix, c’est aussi un « luxe », reconnaît la chercheuse, qui semble hors de portée aujourd’hui. « L’horreur des massacres à Gaza a clos toute possibilité d’un avenir juste et pacifique », soupire-t-elle.

    Le tournant de la guerre de 2006

    Peu après son retour au Liban en 2004, Mona Fawaz se concentre sur les questions de l’informalité et de la justice sociale. Un événement majeur vient bouleverser ses recherches : le conflit israélo-libanais de 2006. Les combats entre Israël et le Hezbollah ont causé la mort de plus de 1 200 personnes du côté libanais, principalement des civil·es, en seulement un mois de combat.

    Du côté israélien, plus de 160 personnes, principalement des militaires, ont été tuées. Cette guerre va être une expérience fondatrice pour le Beirut Urban Lab. C’est à ce moment que ses quatre cofondateurs, Mona Fawaz, Ahmad Gharbieh, Howayda Al-Harithy et Mona Harb, chercheurs et chercheuses à l’AUB, commencent leurs premières collaborations sur une série de projets visant à analyser l’#impact de la guerre. L’initiative actuelle de cartographie s’inscrit en continuité directe avec les cartes quotidiennes produites notamment par #Ahmad_Gharbieh en 2006. « Le but était de rendre visible au monde entier le caractère asymétrique et violent des attaques israéliennes contre le Liban », explique Mona Fawaz.

    Dans les années qui suivent, les chercheurs participent à plusieurs projets en commun, notamment sur la militarisation de l’#espace_public, le rôle des réfugié·es en tant que créateurs de la ville ou la #privatisation des #biens_publics_urbains, avec pour objectif de faire de la « donnée un bien public », explique Mona Fawaz, dans un « pays où la collectivité n’existe pas ». « Nos recherches s’inscrivent toujours en réponse à la réalité dans laquelle nous vivons », ajoute-t-elle. Une réalité qui, aujourd’hui dans la région, est de nouveau envahie par la guerre et les destructions.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/121223/guerre-au-proche-orient-beyrouth-mona-fawaz-resiste-par-la-cartographie

    #résistance

    ping @visionscarto @reka

    • #Beirut_Urban_Lab

      The Beirut Urban Lab is a collaborative and interdisciplinary research space. The Lab produces scholarship on urbanization by documenting and analyzing ongoing transformation processes in Lebanon and its region’s natural and built environments. It intervenes as an interlocutor and contributor to academic debates about historical and contemporary urbanization from its position in the Global South. We work towards materializing our vision of an ecosystem of change empowered by critical inquiry and engaged research, and driven by committed urban citizens and collectives aspiring to just, inclusive, and viable cities.

      https://beiruturbanlab.com

      –—

      Mapping Escalation Along Lebanon’s Southern Border Since October 7

      Since October 7, the Middle East has occupied center stage in global media attention. Already rife with uncertainty, subjected to episodic bouts of violence, and severely affected by an ongoing project of ethnic cleansing for 75 years in Historic Palestine, our region is again bearing the weight of global, regional, and local violence. As we witness genocide unfolding and forceful population transfers in Gaza, along with an intensification of settler attacks in the West Bank and Jerusalem and the silencing of Palestinians everywhere, the conflict is also taking critical regional dimensions.

      As part of its effort to contribute to more just tomorrows through the production and dissemination of knowledge, the Beirut Urban Lab is producing a series of maps that document and provide analytical insights to the unfolding events. Our first intervention comes at a time in which bombs are raining on South Lebanon. Titled Escalation along Lebanon’s Southern Border since October 7, the platform monitors military activity between the Israeli Armed Forces and Lebanese factions. Two indicators reflect the varying intensity of the conflict: the number of daily strikes and the average distance of strikes from the border.

      The map uses data from the Armed Conflict Location and Event Data (ACLED) crisis mapping project, which draws upon local reporting to build its dataset. Since ACLED updates their dataset on Mondays, site visitors can expect updates to our mapping and analysis to be released on Tuesday afternoons. Please refer to ACLED’s methodology for questions about data sources and collection.

      As of November 14, the frequency and distribution of strikes reveals a clear asymmetry, with northward aggression far outweighing strikes by Lebanese factions. The dataset also indicates a clear escalation, with the number of incidents increasing day by day, particularly on the Lebanese side of the border.

      We see this contribution as an extension of our previous experiences in mapping conflicts in Lebanon and the region, specifically the 2006 Israeli assault on Lebanon.

      https://beiruturbanlab.com/en/Details/1958/escalation-along-lebanon%E2%80%99s-southern-border-since-october-7
      #cartographie_radicale #cartographie_critique #visualisationi

  • Déconfinement : « Il faut considérer les données de santé comme un bien commun »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/24/deconfinement-il-faut-considerer-les-donnees-de-sante-comme-un-bien-commun_6

    Cette méfiance s’explique pour deux raisons. La première est que la notion de bien public a perdu de son sens. Le bien public n’est plus perçu comme appartenant au citoyen parce qu’utile pour les citoyens, mais comme celui qui est produit par l’Etat parce qu’il ne peut pas être produit par le marché. Autrement dit, on réduit l’intérêt du bien public à un intérêt économique.
    Comment conjuguer intérêt particulier et intérêt collectif ?

    Or, en réduisant le bien public à une utilité standard économique, on permet aux Gafam de proposer des contreparties bien plus intéressantes et immédiates pour les individus. La seconde raison est que l’individu estime que le croisement des données de santé est plus dangereux s’il est fait par un Etat que par les Gafam. Or, s’il est vrai que l’utilisation des données personnelles par l’Etat (pour accorder des droits d’accès au soin, de circulation, etc.) peut être perçue comme une atteinte aux libertés individuelles, le risque réel est pourtant équivalent avec les Gafam : le scandale Cambridge Analytica en est l’exemple le plus éloquent.

    Mais il reste que les individus préfèrent confier des données de santé aux Gafam, car la contrepartie immédiate est plus satisfaisante (usage d’une application, optimisation du paramétrage d’une application…). De plus, le risque s’avère bien moins visible (influence sur les scrutins électoraux), voire indolore (envoi de publicité, tarification en fonction des préférences)

    Restaurer un lien démocratique avec les citoyens

    Nous pensons qu’il faut sortir les données de santé de la logique de marché et les considérer comme un bien mis en commun ; certes comme une propriété privée, mais dont les individus donnent usage pour le bien-être collectif. Il est impératif de restaurer un lien démocratique avec les citoyens. Il y a un effort d’acculturation et de pédagogie à faire pour passer de la représentation d’une « donnée pour l’Etat » à celle d’une « donnée pour le collectif ».

    L’Etat ne jouerait qu’un rôle de coordonnateur, qui agrégerait les données de santé pour constituer ce bien commun qu’il mettrait au service de la communauté. Il n’aurait aucun droit de propriété, mais un droit d’usage. Enfin, il faut repenser la gouvernance des données à l’échelle nationale. Il n’est plus possible que les Gafam constituent des silos avec les données personnelles en excluant du bien commun l’Etat et les citoyens, considérés seulement comme des consommateurs.

    Toutes les données publiques et privées sont interdépendantes. Le bien commun ne peut être constitué que par des données privées et personnelles, mais elles doivent faire l’objet de traitements qui ont la confiance des citoyens et déboucher sur la réalisation de biens publics.

    #StopCovid #Données_médicales #Biens_communs #Biens_publics

  • Les #forêts_publiques sous la menace d’une #privatisation rampante

    Alors que l’Office national des forêts (#ONF) assume des fonctions d’#intérêt_public majeures en ces temps de #réchauffement_climatique, le gouvernement organise méthodiquement son #asphyxie_financière et prépare une #réforme du #code_forestier. Des missions de police vont par exemple être confiées à des salariés sous statut privé.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/260220/les-forets-publiques-sous-la-menace-d-une-privatisation-rampante

    signalé par @isskein
    #en_marche #it_has_begun #France #macronisme

    ping @odilon

  • Musicians Algorithmically Generate Every Possible Melody, Release Them to Public Domain - VICE
    https://www.vice.com/en_us/article/wxepzw/musicians-algorithmically-generate-every-possible-melody-release-them-to-publi

    Two programmer-musicians wrote every possible MIDI melody in existence to a hard drive, copyrighted the whole thing, and then released it all to the public in an attempt to stop musicians from getting sued.

    Programmer, musician, and copyright attorney Damien Riehl, along with fellow musician/programmer Noah Rubin, sought to stop copyright lawsuits that they believe stifle the creative freedom of artists.

    (…) Riehl explained that to get their melody database, they algorithmically determined every melody contained within a single octave.

    To determine the finite nature of melodies, Riehl and Rubin developed an algorithm that recorded every possible 8-note, 12-beat melody combo. This used the same basic tactic some hackers use to guess passwords: Churning through every possible combination of notes until none remained. Riehl says this algorithm works at a rate of 300,000 melodies per second.

    Once a work is committed to a tangible format, it’s considered copyrighted. And in MIDI format, notes are just numbers.

  • Services publics : « La dématérialisation a accentué la fracture territoriale »
    https://www.banquedesterritoires.fr/services-publics-la-dematerialisation-accentue-la-fracture-terr

    S’appuyant sur un rapport de la Cour des comptes de mars, les deux députés parviennent à une conclusion moins optimiste du retrait des services publics. La question du numérique est « un enjeu vital », il permet de compenser « l’enclavement » des territoires isolés, de développer le télétravail... Seulement la couverture est loin d’être achevée : 7 millions de Français n’ont « pas accès à la qualité minimale de connexion ». Bien plus, « menée à la hussarde » - avec pour principal souci de faire des économies -, « la dématérialisation a accentué la fracture territoriale ». En 2018, 93% des réclamations adressées aux délégués du Défenseur des droits avaient trait aux difficultés rencontrées dans la relation avec les services publics, contre 84 % en 2017, constatent-ils. Les députés préconisent donc de « remettre les bœufs avant la charrue ». Les administrations doivent par exemple revenir aux fondamentaux : proposer des modalités d’accès multicanal (en ligne, avec possibilité d’accès téléphonique et physique). Le rapport met aussi l’accent sur l’accompagnement des usagers. Une « cartographie » référençant les dispositifs d’accompagnement sur les territoires est en cours d’élaboration, précise-t-il.

    #territoire

  • Monétiser l’usage de la rue, un nouveau visage de l’ubérisation - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/10/02/monetiser-l-usage-de-la-rue-un-nouveau-visage-de-l-uberisation_1755053

    En pleine mutation, les modèles économiques d’urbanisation tendent actuellement à déplacer la création de valeur vers des espaces de circulation jusqu’ici considérés comme gratuits.

    #dfs #espace_public #biens_publics

  • Internet ou la révolution du partage | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=gr2uo-Nwot0&feature=em-uploademail

    Si le numérique fait de chaque citoyen un client captif, certains défendent le logiciel libre comme éthique philosophique. État des lieux de la liberté informatique aux quatre coins du monde.

    Depuis la généralisation d’Internet dans tous les domaines de la société, la problématique des logiciels propriétaires, opposés aux logiciels libres, est devenue cruciale, quoiqu’encore ignorée par la grande majorité des utilisateurs. Par définition, le logiciel libre peut être exploité, amélioré et distribué par tous. Or, la plupart des logiciels auxquels nous recourons quotidiennement sont dit « propriétaires » : leur code source appartient à de grandes entreprises, qui en tirent des bénéfices conséquents. Les résistants de l’open source y voient ainsi un enjeu philosophique autant qu’un choix de société : les nouvelles technologies devraient être contrôlées par leurs utilisateurs, plutôt que de limiter leur liberté à leur trouver des alternatives.

    Solutions concrètes
    En adoptant un point de vue résolument optimiste, Internet ou la révolution du partage montre comment le logiciel libre peut apporter des solutions concrètes dans une multitude de domaines : l’accès aux soins, l’agriculture, la diffusion de la connaissance ou une meilleure répartition de la richesse créée. Un éclairage fascinant sur la bataille que se livrent, aux quatre coins du monde, les multinationales, défenseurs d’un système capitaliste, et les partisans de l’open source, qui militent pour la société du partage.

    Documentaire de Philippe Borrel (France, 2017, 56mn)

    #Internet #LogicielLibre

  • Goldman asks: ’Is curing patients a sustainable business model?’
    https://www.cnbc.com/2018/04/11/goldman-asks-is-curing-patients-a-sustainable-business-model.html

    “Is curing patients a sustainable business model?” analysts ask in an April 10 report entitled “The Genome Revolution.”

    “The potential to deliver ’one shot cures’ is one of the most attractive aspects of gene therapy, genetically-engineered cell therapy and gene editing. However, such treatments offer a very different outlook with regard to recurring revenue versus chronic therapies,” analyst Salveen Richter wrote in the note to clients Tuesday. “While this proposition carries tremendous value for patients and society, it could represent a challenge for genome medicine developers looking for sustained cash flow.”

    (…) “GILD is a case in point, where the success of its hepatitis C franchise has gradually exhausted the available pool of treatable patients,” the analyst wrote. “In the case of infectious diseases such as hepatitis C, curing existing patients also decreases the number of carriers able to transmit the virus to new patients, thus the incident pool also declines … Where an incident pool remains stable (eg, in cancer) the potential for a cure poses less risk to the sustainability of a franchise.”

    #économie #recherche #pharma #biens_publics #merci @archiloque

  • The #Internet Should Be a Public Good

    http://jacobinmag.com/2016/08/internet-public-dns-privatization-icann-netflix

    On October 1, the Internet will change and no one will notice. This invisible transformation will affect the all-important component that makes the Internet usable: the Domain Name System (DNS). When you type the name of a website into your browser, DNS is what converts that name into the string of numbers that specify the website’s actual location. Like a phone book, DNS matches names that are meaningful to us to numbers that aren’t.

    #biens_publics

  • Le logiciel libre est-il un Commun ? – Framablog
    https://framablog.org/2017/09/29/le-logiciel-libre-est-il-un-commun

    La notion de commun semble recouvrir aujourd’hui un (trop) large éventail de significations, ce qui sans doute rend confus son usage. Cet article vous propose d’examiner à quelles conditions on peut considérer les logiciels libres comme des communs.

    Nous vous proposons aujourd’hui la republication d’un article bien documenté qui a pu vous échapper au moment de sa publication en juin dernier et qui analyse les diverses dimensions de la notion de Communs lorsqu’on l’associe aux logiciels libres. Nous remercions Emmanuelle Helly pour la qualité de son travail : outre le nombre important de liens vers des ressources théoriques et des exemples concrets, son texte a le mérite de montrer que les nuances sont nombreuses et notamment que la notion de gouvernance communautaire est aussi indispensable que les 4 libertés que nous nous plaisons à réciter…

    L’article est intéressant, mais il me semble qu’il est un peu trop « rigide », c’est-à-dire centré sur des règles, qui formeraient la définition canonique d’un commun et une application de ces règles à la question des logiciels libres. Or tant les logiciels libres (avec la grand diversité des points de vue, qui sont très bien expliqués dans cet article, avec de nombreux exemples, souvent convaincants pour ce qui veut être montré) que les communs sont des objets et des concepts très mouvants.

    A mon sens, ce qui fait du mouvement des logiciels libres (mouvement, et pas chaque LL produit) un exemple typique de l’émergence des communs numériques, c’est la dynamique mise en place : partage, construction de communauté (construction est le terme le plus important), règles de droit (faisceau de droits représenté par les licences, qui distinguent propriété et usage), et risque d’enclosure (protection du LL contre les mainmises, y compris contre celles des « fondateurs » vis-à-vis des autres, qui est assurée par la capacité de forker).
    J’ai écrit il y a très longtemps (2005) un papier là dessus :
    https://vecam.org/archives/article1320.html

    Je suis partisan d’une interprétation souple des huit principes repérés par Elinor Ostrom pour qu’un commun puisse fonctionner, et garantir la pérennité tant de la ressource partagée que de la communauté qui organise le partage. Ces règles sont issues de l’observation de communs géographiquement identifiés, de petite taille, avec une « communauté » aisément identifiable. Le livre d’Elinor Ostrom « Governing the commons » date de 1992, avant l’internet. Il faut penser qu’il est complété par celui qu’elle a écrit en 2006 avec Charlotte Hess « Understanding the knowledge as a commons ».

    Avec Mélanie Dulong de Rosnay, nous avons essayé de voir comment les huit principes peuvent être convoqués pour analyser les facteurs de succès de l’internet lui-même considéré comme un commun :
    https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00736920

    Nous avons besoin du logiciel libre autant que des communs pour penser la société à venir et l’émancipation au XXIe siècle. Restons ouverts sur les définitions.

    #Communs #Logiciel_libre

  • Dépasser le capitalisme par le Commun | Association Autogestion
    https://autogestion.asso.fr/depasser-le-capitalisme-par-le-commun

    Les luttes récentes sont toutes marquées par la revendication du droit à l’usage et à l’accès. Il s’agit du droit à des ressources essentielles à la vie (eau, énergies, nature…), du droit au travail et à l’accès à l’outil productif, du droit à des ressources immatérielles, à la santé et à l’éducation. Ces revendications se heurtent de plein fouet à la propriété – privée comme étatique – qui transforme les ressources à la base de ces droits fondamentaux en capital lucratif et aliénable.

    Ces dernières années nous ont montré combien le compromis n’est plus guère possible entre ces droits humains et l’existence même d’un capital qui décide l’orientation des investissements et des emplois. Non seulement le capitalisme n’est plus capable de porter le développement de la société, mais il est entré dans une phase où il détruit plus qu’il ne crée. Il n’y a plus aujourd’hui de possibilité d’aménagement du capitalisme ou de phase transitoire. Chaque lutte sociale ou écologique entre en contradiction avec le maintien du capitalisme tout en dessinant son dépassement.

    Pour que l’humanité garantisse sa survie, l’usage et l’utilité sociale doivent supplanter le profit et la rétribution du capital. L’entreprise et l’échange ne peuvent être exclus plus longtemps du champ démocratique. L’évolution exponentielle des connaissances et des moyens de circulation des informations objectivent la nécessité de la mise en commun de la décision.

    #Communs #Anticapitalisme

  • Le Comité invisible et les Communs : pourrons-nous encore être « amis » ? – – S.I.Lex –
    https://scinfolex.com/2017/08/31/le-comite-invisible-et-les-communs-pourrons-nous-encore-etre-amis

    Par Lionel Maurel.

    Très beau texte qui permet à la fois de mieux comprendre les communs comme processus social et de critiquer les formules à l’emporte pièce du Comité invisible.

    Sur tous ces points – et bien d’autres – le livre est indéniablement précieux. Mais c’est pourtant une profonde sensation de malaise qui m’a étreint lorsque je l’ai refermé. Car si en apparence l’ouvrage – comme A nos amis le faisait déjà – met constamment en avant le concept « d’amitié » (en affichant l’objectif de « frayer des chemins » ou « d’organiser des rencontres » entre des « mondes amis fragmentés »), il constitue avant tout une expression particulièrement acerbe d’inimitiés, frappant à peu près toutes les composantes du mouvement social. Communistes, syndicalistes, négristes, écologistes, féministes, municipalistes, acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire, militants de la Transition : tout le monde y passe successivement, dans un esprit d’excommunication – j’emploie le mot à dessein – traquant la moindre compromission avec le système économique et politique comme motif de disqualification définitive. Ironiquement, les auteurs critiquent la tendance (hélas bien réelle…) des cercles militants à s’entre-déchirer (« Chaque groupuscule s’imagine gratter quelques parts du marché de la radicalité à ses rivaux les plus proches en les calomniant autant qu’il est possible. »), mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le Comité Invisible tombe aussi complètement dans ce travers avec ce livre. Or le mouvement des Communs n’échappe pas à ce petit jeu de massacre et c’est ce qui me pousse à écrire sur Maintenant, parce qu’il me semble que de telles attaques appellent une réponse que je n’ai pour l’instant lue nulle part.

    Elle [Elinor Ostrom] insiste par contre sur un point, passé sous silence par le Comité invisible alors qu’il est essentiel : celui de l’importance, en tant que facteur de réussite, de l’auto-organisation et de l’auto-détermination des groupes qui gèrent des Communs, (les mots « self-organization » et « self-governance » reviennent ainsi constamment dans l’ouvrage). Elle constate en effet dans ses observations que, dans les hypothèses où des autorités extérieures ne laissent pas suffisamment d’autonomie aux communautés pour établir des règles adaptées à chaque situation particulière, la gestion en commun échoue quasi systématiquement. Et symétriquement, au sein même des communautés, elle remarque que les modèles hiérarchiques sont moins efficaces et que le succès des groupes est conditionné au fait que l’ensemble des membres puissent prendre part aux délibérations concernant les règles à établir et leur mise en oeuvre. Il y aurait d’ailleurs ici un point de rencontre possible avec la tradition anarcho-libertaire dans laquelle s’inscrit le Comité invisible, notamment via la question de l’auto-gestion. Mais leur positionnement est en réalité si extrême que le simple emploi de termes comme « économie », « gouvernance », « gestion » ou « administration » suffit à leurs yeux à disqualifier la démarche.

    #Communs #Lionel_Maurel #Comité_invisible

  • Remunicipalisation : comment villes et citoyens tentent, malgré l’austérité, d’inventer les #Services_publics d’avenir
    https://www.bastamag.net/Remunicipalisation-comment-villes-et-citoyens-tentent-malgre-l-austerite-d

    Eau, énergie, restauration scolaire, transport… Une vague mondiale de remunicipalisation est en cours, comme le révèle notre rapport À la reconquête des services publics. Comment villes et citoyens tournent la page de la privatisation. Objectifs : mieux répondre aux besoins réels des citoyens et usagers, mener des politiques sociales et écologiques plus ambitieuses, et ne plus ponctionner les budgets publics au profit des logiques de rentabilité et d’expansion des multinationales. Celles-ci tentent (...)

    #Décrypter

    / #Politique, Services publics, #Alternatives_concrètes, #Climat, #Accès_à_l'eau, Energies (...)

    #Energies_renouvelables
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/mediabriefing-june_22.fr.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/reclaiming_public_services-june_22_for_web.pdf

  • BALLAST | Reprendre l’espace public
    https://www.revue-ballast.fr/reprendre-lespace-public

    Ce flou public/privé constitue une pierre philosophale ; il transforme le plomb de l’intérêt général, de la valeur d’usage et des besoins humains en or entrepreneurial pour la foule des possédants. Certains chercheurs et théoriciens radicaux de l’#urbanisme évoquent un moment d’#hyperconcentration des #richesses, des #privilèges et des biens de consommation, dans une #ville enlacée par un bidonville global en pleine explosion. Dans la construction même, on ne sélectionne plus que des matériaux assez pauvres, choisis afin de durer uniquement le temps des assurances légales. De nos jours, de grands groupes bancaires ou immobiliers acquièrent la propriété de nombreuses parcelles dans toutes les métropoles mondiales pour y devenir seuls maîtres à bord. Les promoteurs offrent des solutions et des constructions clé en main aux maires — de pair, si souvent, avec les échéances électorales. L’espace public est survalorisé et intensifié, à l’image des voies ferrées du quartier de la Bibliothèque nationale de France ou des souterrains, vus comme de nouveaux gisements sur lesquels les promoteurs prospèrent en construisant essentiellement des bureaux. La privatisation est également de mise dans le logement. Paris achète aujourd’hui chaque logement à l’unité dans le quartier de Château-Rouge, jusqu’à obtenir la propriété de l’ensemble de l’immeuble (il y a de fortes chances pour que, par la suite, la ville cède l’immeuble et la parcelle à un promoteur afin qu’il y réalise une opération). Hors des centres-villes, en banlieue, la rénovation urbaine privilégie des logements sociaux pour les classes moyennes (prêt locatif social) en location ou en accession à la propriété, plutôt que des logements pour les classes populaires (prêt locatif à usage social, prêt locatif aidé d’intégration). Cela permet de disperser les habitants les plus pauvres.

    La gentrification centralise la richesse et change le peuplement et les métiers4. Prenons Paris intra-muros comme expression la plus aboutie du phénomène : la part des professions d’encadrement, diplômées, et des industries culturelles et créatives a explosé. Dotées de divers capitaux culturels, cognitifs, économiques et relationnels, ces classes prennent le contrôle des arènes de concertation (conseils de quartiers) afin d’imposer leurs vues et leurs intérêts locaux contre ceux de tout un quartier ou une ville. Appartenant aux mêmes classes que les élus, elles arrivent d’autant mieux à faire aboutir leurs revendications. Ces dominants organisent l’extension de leur intérieur dans l’espace public : les permis de végétaliser parachèvent cette logique en donnant à un particulier la gestion et l’usage d’un pré carré de nature, prélevé au sein de l’espace public. Ces microprédations de l’#espace au nom de l’amélioration du cadre de vie ouvrent la porte à de nombreux conflits de proximité, sorte d’extension des conflits expérimentés par tout un chacun dans les copropriétés.

    #territoire

  • Journee du Domaine Public 2017 - Constant

    http://constantvzw.org/site/Journee-du-Domaine-Public-2017.html

    Journee du Domaine Public 2017
    Samedi 27 mai

    KBR/BRB, Mont des Arts + Nova Cinema, Rue d’Arenberg 3, 1000 Bruxelles

    Chaque année, en date du 1er janvier, les droits d’auteur s’appliquant à des milliers d’œuvres expirent et entrent dans le domaine public. En Belgique, la durée du droit d’auteur est de 70 ans. En 2017, ce sont donc les créations d’auteurs décédés en 1946 qui deviendront libres de droits comme, par exemple, celles de Gertrude Stein, Léon Spilliaert, László Moholy-Nagy ou encore H. G. Wells.

    #domain_public #public_domain #espacepublicnumerique

  • Vermeer au Louvre : une exposition qui bafoue vos droits ! – – S.I.Lex –
    https://scinfolex.com/2017/02/26/vermeer-au-louvre-une-exposition-qui-bafoue-vos-droits/#more-10216

    Juridiquement, ces deux fondements invoqués m’ont toujours paru extrêmement fragiles. Or il se trouve que ces dernières semaines, un guide juridique « Photographier au musée » a été publié, qui examine dans le détail ces questions. Il a été produit par Pierre Noual, docteur en droit et diplômé en histoire de l’art, dont je tiens à saluer le travail de clarification effectué avec ce guide.

    Et telle est d’ailleurs la morale que l’on pourrait retenir de cette exposition. Les deux versions du tableau L’astronome/Le Géographe de Vermeer y sont présentées ensemble pour la première fois. Celle du Rijksmuseum est bien devenue un bien commun de la connaissance, grâce à la politique d’ouverture de l’établissement. Au contraire, celle du Louvre est « séquestrée », physiquement et numériquement, ce qui nous montre que les enclosures peuvent être le fait des établissements publics autant que du secteur privé.
    *

    En 2014, le Ministère de la Culture a pourtant publié une charte « Tous photographes ! » qui recommandait aux musées de faire évoluer leurs règlements en faveur de la photographie individuelle, mais ce document n’est toujours pas respecté. Une mission « Musées du 21ème » a été lancée en mai dernier par le Ministère de la Culture, qui devrait être un endroit où ce type d’enjeux liées aux droits du public et à la politique de diffusion des établissements sont discutés. On y parle notamment de musée « éthique, citoyen, inclusif et collaboratif ». Mais les membres de cette mission sont en réalité quasi-uniquement des directeurs de grands établissements et il y a fort peu de chances que la question des droits du public sur la Culture y soit abordée impartialement par un tel aréopage…

  • À Ramlet el-Beida, des terrains censés être publics vont être « achetés » par la municipalité - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/983578/a-ramlet-el-beida-des-terrains-censes-etre-publics-vont-etre-achetes-

    Ces terrains, sur le sable de la plage, sont supposés être des biens-fonds maritimes publics, donc en aucun cas des terrains privés, si l’on s’en tient à la loi de 1925 qui régit le littoral. Or ils ont été progressivement privatisés depuis les années 60, passant d’acheteur en acheteur.
    [...]
    Interrogé par l’agence al-Markaziya, Raja Noujaim, représentant l’Association pour la protection du patrimoine libanais (APPL), se demande « sur quel principe ou texte légal on se base pour permettre au conseil municipal d’acheter des terrains de ceux qui n’en sont pas les propriétaires ». Il annonce que « plusieurs plaintes pour falsification et escroquerie seront déposées auprès de la Cour des comptes, du parquet financier et du Conseil d’état ». Le militant s’insurge contre le fait que le conseil municipal a pris cette décision sans en référer au ministère des Transports, qui est le ministère en charge du littoral, ni à personne d’autre d’ailleurs, n’hésitant pas à la qualifier « d’opération d’escroquerie ».
    « Le vrai propriétaire de ces terrains est l’État libanais, et les preuves existent, même si les titres de propriété sont légaux dans la forme, ils ne le sont pas dans le fond », ajoute Raja Noujaim.

    Il note que ces terrains privatisés ont changé plusieurs fois de main depuis les années 60, jusqu’à leur acquisition par l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, « qui, lui, les avait mis à la disposition du public ». Il note enfin que la décision ne tient pas compte des prérogatives du mohafez (qui est la partie exécutive dans la capitale), se demandant si celui-ci « n’a pas été soumis à des pressions ».

    #Beyrouth #littoral #biens_publics_maritimes

  • RetroNews ou la logique du Premium appliquée au domaine public – – S.I.Lex –

    Ce texte est un « must read ». Déjà signalé par Silvae mais je le laisse quand même

    http://scinfolex.com/2016/04/03/retronews-ou-la-logique-du-premium-appliquee-au-domaine-public

    En ne publiant pas d’elle-même en ligne les accords signés avec la société Immanens, la BnF viole de surcroît ouvertement la loi Valter adoptée à la fin de l’année dernière, qui impose noir sur blanc cette obligation aux établissements culturels recourant aux partenariats Public-Privé de numérisation.

    La Bibliothèque Nationale de France (ou plus exactement sa filiale commerciale BnF-Partenariats) a lancé la semaine dernière un nouveau service intitulé RetroNews donnant accès à 50 titres de presse numérisés pour un total de 3 millions de pages. Les premiers journaux retenus correspondent à des titres d’information générale, publiés entre 1631 et 1945, et appartiennent donc tous au domaine public.

    Ce site, distinct de la bibliothèque numérique Gallica déjà très riche en matière de presse, s’inscrit dans le cadre d’un nouveau Partenariat Public-Privé, conclu cette fois avec la société Immanens, « société française [qui] développe des technologies innovantes dans les métiers de l’information électronique« . Pour rappel, la BnF s’est lancée depuis 2013 dans une politique de partenariats de numérisation avec des sociétés privées, dans le cadre d’un programme des Investissements d’Avenir. Le principe est que le partenaire privé participe au financement de la numérisation, en échange d’une exclusivité commerciale susceptible de varier dans sa nature et dans sa durée.

    Le partenariat avec Proquest notamment, impliquait que cette société obtiendrait une exclusivité de 10 ans pour commercialiser un corpus de 70 000 ouvrages sous la forme d’abonnements à une base de données, sans accès gratuit sur Internet. Nous avions été plusieurs à critiquer là une forme de « privatisation » ou « d’expropriation du domaine public« , à laquelle il était inacceptable qu’un établissement public comme la BnF se livre.

    #biens_publics #domaine_publique #archives #open_sources #bibliothèque #accès_gratuit #connaissance #savoir

  • La notion de « #biens_publics » au secours de la #Politique_Agricole_Commune ?

    Depuis trente ans, la Politique agricole commune (PAC) a connu des réformes successives visant notamment à justifier les aides publiques versées au secteur agricole. Un des argumentaires aujourd’hui défendu pour légitimer la PAC s’appuie sur la notion économique de « bien public ». L’utilisation de cette notion contribue à remettre en cause le compromis européen fondateur de cette politique, axé historiquement sur la régulation des marchés et le soutien des revenus agricoles. Certains acteurs britanniques (scientifiques, acteurs associatifs…) ont notamment joué un rôle essentiel dans l’introduction de ce terme « bien public » dans les débats communautaires avec, à l’appui, un projet de réforme radicale de la PAC. Ce projet qui, dans le cas anglais, s’est incarné dans une alliance entre environnementalistes et propriétaires fonciers n’a finalement pas été retenu dans la réforme de 2013, qui maintient les aides directes comme principal outil d’orientation de l’agriculture.

    http://developpementdurable.revues.org/10719
    #agriculture #PAC
    cc @odilon

  • Une semaine sur les #communs
    Les Nouvelles vagues, par Marie Richeux

    Toute cette semaine, nous parlons du commun.

    Aujourd’hui, nous sommes avec le philosophe #Pierre_Dardot, auteur avec Christian Laval de Commun, Essai sur la révolution au XXIème siècle (La Découverte, 2014) . Dans cet essai, les deux auteurs tentent de refonder le concept de commun pour en faire un principe réel d’action permettant de « sortir du capitalisme ».

    http://rf.proxycast.org/997994207819866112/13954-23.02.2015-ITEMA_20726501-0.mp3

    http://www.franceculture.fr/emission-les-nouvelles-vagues-le-commun-15-le-commun-comme-principe-re

    #biens_communs #biens_privés #biens_publics
    @hlc @romaine

  • #Bill_Gates dismisses criticism of high prices for vaccines | Global development | The Guardian
    http://www.theguardian.com/global-development/2015/jan/27/bill-gates-dismisses-criticism-of-high-prices-for-vaccines

    Criticising the cost of vaccines could lead to pharmaceutical companies withdrawing research funding, warns Gates, as donors pledge $7.5bn for immunisations of children in poor countries

    commentaire d’Ellen ’t Hoen : “This is a dishonest attack by Gates on #MSF who has never asked for ‘everything to be free’”

    #pharma #biens_publics

  • 100 000 images scientifiques versées sur Wikimedia Commons
    http://www.numerama.com/magazine/31952-100-000-images-scientifiques-versees-sur-wikimedia-commons.html

    "100 000 ! C’est le nombre de fichiers que vient de verser la bibliothèque britannique Wellcome sur la médiathèque en ligne Wikimedia Commons, dont le rôle est de rassembler un maximum de contenus sous licence libre ou entrés dans le domaine #public. Cette contribution, exceptionnelle par son ampleur, regroupe exclusivement des photographies et des images liées à la science et à la médecine. On y trouve des schémas anatomiques, des recettes, des croquis de naturalistes, des manuels de chirurgie, mais aussi des tableaux, des caricatures ou encore des objets découverts par l’archéologie Ces 100 000 fichiers peuvent être consultés dans cette rubrique (...)

  • 160 people killed in US home fires during first two weeks of January - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2015/01/19/fire-j19.html

    160 people throughout the United States have been killed in home fires during the first two weeks of the year. House and apartment fires increase in the winter time as many people are forced to turn to unsafe electric, wood or fuel space heaters.

    People were killed in home fires in 39 of the 50 states. Texas, Pennsylvania and Ohio each saw 12 fire-related deaths. Ohio had the single deadliest fire on January 6, which killed five people from three generations while they were sleeping in a trailer home in the village of Sugar Grove.

    #états-unis #incendies #biens_publics #pompiers #infrastructures

  • A Marseille, les bibliothèques ferment faute de personnel | Marsactu
    http://www.marsactu.fr/culture/a-marseille-les-bibliotheques-ferment-faute-de-personnel-36637.html

    Discrètement, quatre des huit bibliothèques que compte le réseau marseillais ont réduit leurs horaires, faute de personnel pour accueillir le public. La Ville assure que c’est une situation provisoire. Or, celle-ci dure depuis des années.

    #lecture_publique #Marseille

  • Diffusion de la culture et valorisation du domaine public

    Hervé Le Crosnier
    Caen, le 12 septembre 2014

    Une nouvelle collection de livres numériques constituée à partir d’œuvres appartenant au domaine public vient de paraître sous l’intitulé « BnF collection ebooks ». Cette collection est le produit de la filiale de droit privé de la Bibliothèque nationale de France dénommée « BnF Partenariat » qui veut constituer des « offres numériques à partir des œuvres conservées par la BnF et leur valorisation commerciale ». Une confusion des rôles respectifs des bibliothèques et des éditeurs... qui affaiblit autant les missions des bibliothèques auprès du public que la place de l’édition dans la réhabilitation des œuvres du passé. En toile de fond une interprétation erronée de ce que signifie valoriser le domaine public.

    Les bibliothèques ont des missions qui les conduisent à privilégier le libre accès à tous les documents qu’elles possèdent, avec comme seule limite leurs budgets et la conservation des documents rares et précieux. Dans ce cadre, le numérique est un allié majeur pour la diffusion des ouvrages afin de répondre aux attentes des lecteurs d’aujourd’hui. Une autre de leurs missions consiste à organiser les œuvres de façon à ne pas trier, favoriser, modifier les classements pour quelque raison que ce soit, ni idéologique, ni financière, ni au nom d’un « bon goût » quelconque. Elles doivent offrir à chaque œuvre des chances égales de trouver un public intéressé en fonction de ses centres d’intérêt. Une valeur centrale quand les moteurs de recherche ou les médias sociaux privés organisent l’accès en fonction d’algorithmes opaques.

    Pour leur part, les éditeurs ont, notamment vis-à-vis du domaine public, une approche totalement différente. Ils doivent au contraire sélectionner quelques œuvres qu’ils seront en mesure de diffuser auprès de leur public, dont ils pourront gérer la promotion, et qu’ils vont adapter aux attentes actuelles en matière de présentation, de typographie, de format... La qualité des éditions ne se mesure pas au nombre de documents rendus disponibles, mais à l’appareil critique, aux illustrations, à la qualité ortho-typographique.

    Il s’agit là de deux missions, tout aussi importantes l’une que l’autre, mais différentes dans leurs objectifs, dans le type de travail et la relation au public. Une bibliothèque doit respecter les règles professionnelles d’équilibre entre les œuvres, les courants de pensée, les époques... quand l’éditeur peut à loisir privilégier une ligne éditoriale, sélectionner en fonction de ce qu’il espère être les attentes de son public. La question du prix est une conséquence de cette distinction fondamentale. Les bibliothèques ont une mission pour laquelle les contribuables payent déjà : offrir à tous un accès libre à tous les documents... dans la mesure de ce que leur budget peut leur permettre de proposer. La gratuité de l’accès pour le public adhérent à une bibliothèque est une conséquence de cette mission. L’éditeur pour sa part a un objectif économique. Il va donc adapter sa sélection, constituer des séries, organiser la promotion dans ce cadre. Car n’oublions pas que, même si l’œuvre appartient au domaine public, ce que nous attendons d’un éditeur, c’est qu’il nous la présente de façon la plus pertinente et agréable possible, avec l’appareil critique, les notes et les préfaces, la mise en page typographique et la mise en contexte culturelle. C’est pour cela que nous lui faisons confiance et sommes prêts à acheter les livres, imprimés ou numériques, qu’il met sur le marché.

    Qu’une collection éditoriale puisse se prévaloir de l’étiquette « Bibliothèque nationale de France » entraîne dès lors une grande confusion, qui est néfaste tout autant aux bibliothèques et à leurs missions de service public qu’aux éditeurs et leur travail de réhabilitation et de promotion.

    Pour les bibliothèques, cela va entraîner la confusion entre les opérations de numérisation, qui sont une manière de favoriser l’accès aux œuvres dans le cadre numérique qui est le nôtre, et l’édition/sélection en fonction d’un marché supposé. La formation de bibliothécaire insiste sur le fait que ce n’est pas au bibliothécaire de choisir, mais à l’éditeur. Le bibliothécaire enregistre les tendances d’une époque en suivant l’actualité de l’édition, et organise un équilibre parmi les œuvres qui forment cette tendance en fonction de son budget, forcément limité. Valider un travail culturel par un choix éditorial relève d’une autre fonction. Cette confusion va également affaiblir les bibliothèques, notamment dans les municipalités qui ne vont pas pouvoir consacrer les budgets équivalents à la BnF pour numériser des fonds locaux ou spécifiques. Faire croire qu’une opération de numérisation ne serait valorisée que par l’édition, qui plus est devant être rentable, met en danger les rapports des bibliothèques avec leurs bailleurs de fonds. Plus philosophiquement, quand une bibliothèque devient éditrice d’œuvres rangées dans ses collections (à la différence de ses catalogues ou expositions), elle passe de gestionnaire du domaine public au service de tous, vers une logique de « propriétaire » du domaine public dont elle décide l’usage. Si elle est en phase avec la logique managériale qui domine notre époque, cette approche n’est pas celle des bibliothécaires. La notion de réseau des bibliothèques, chacun participant à un travail collectif qui le dépasse pour offrir la collection la plus large et efficace (organisation, numérisation, transcodage et catalogage) est un des fondamentaux de la profession.

    Pour les éditeurs, qu’une bibliothèque prestigieuse comme la BnF puisse se lancer sur leur marché, va dévaloriser leur travail de sélection et promotion. Au-delà du conflit d’intérêt, c’est la confusion entre la publication (mettre à disposition du public) et l’édition (travailler une œuvre pour que le public la demande et soit satisfait par les conditions de lecture qui lui sont proposées) qui va nuire à l’image globale de la profession. Un éditeur est libre de choisir son modèle économique, de fixer les prix. Dans le monde numérique il peut choisir les diffuseurs avec lesquels il va travailler. Il peut travailler avec le format propriétaire d’Amazon Kindle, ou s’y opposer pour des raisons commerciales ; il peut décider de ne pas répondre aux désirs des lecteurs et placer des DRM dans ses livres... La sanction éventuelle portera sur l’étendue de son marché et son équilibre budgétaire. Il peut même compenser ces freins à la lecture et au partage par une qualité qui incitera malgré tout le lecteur à passer outre.

    Il en va tout différemment des bibliothèques. L’interopérabilité, la capacité à être lu en dehors de toute affiliation à une plateforme, le respect de la liberté du lecteur sont dans la logique des missions définies plus haut. Or la collection de la BnF est diffusée avec des DRM (fnac, chapitre.com,...) ou uniquement en format Kindle sur Amazon. Ce faisant, la BnF, en tant que bibliothèque publique, se trouve participer à un jeu de tric-trac entre plateformes qui dépasse largement ses attributions. Peut-on, quand on est une bibliothèque publique, exiger du lecteur qu’il possède Adobe Digital Edition, ce qui exclut d’emblée tous les utilisateurs de Linux ? Pour acheter les livres numérique de la collection de la BnF, il faut offrir à la Fnac et aux autres plateformes choisies par BnF-Partenariat des données personnelles, notamment les très utiles adresse et date de naissance... Est-ce le rôle d’une bibliothèque, qui plus est nationale, de permettre à ces plateformes d’enregistrer toutes ces informations privées pour les revendre sur le grand marché des mégadonnées ? Au contraire, les bibliothèques, et toute leur histoire le démontre, ont devoir de protéger leurs lecteurs, de garantir l’anonymat des lectures.

    Une autre question, souvent soulevée par les commentateurs de cette opération de la BnF, est celle de la gratuité du domaine public. Soyons réalistes : heureusement que depuis des décennies les éditeurs vendent les œuvres du domaine public... sinon nous aurions perdu la connaissance de tous ces travaux essentiels. La question du prix est celle du marché, et pour la culture du consentement à payer des lecteurs. Une même œuvre du domaine public va être vendue peu cher en édition de poche, un peu plus avec un appareil critique et très cher quand elle est imprimée sur papier bible et reliée sous couverture pleine peau dorée à l’or fin. Chaque type d’édition a toujours trouvé son public. Ce n’est pas parce qu’il va exister des éditions gratuites en format numérique que cela va changer. Simplement, les éditeurs qui voudront faire payer des œuvres du domaine public vont devoir rivaliser en qualité, en appareil critique, en illustration, en interopérabilité... Au final, les éditeurs compétents vont tirer leur épingle du jeu, et la concurrence va faire baisser les prix, au grand bénéfice du public, de la lecture et de la réhabilitation des œuvres du passé.

    Dans ce cadre, les bibliothèques ont une nouvelle mission pour favoriser cette démocratisation de l’accès aux œuvres du domaine public : fournir les sources qui vont permettre à la fois les diffusions gratuites et les travaux éditoriaux de qualité. La numérisation, puis la reconnaissance optique de caractère permettent d’obtenir, par l’usage d’un système informatique (qui ne produit donc pas de « droits d’auteur » nouveaux), un texte source fiable environ à 95%, voire plus. Ce texte source permet la recherche documentaire, mais pourrait également servir de base au travail de relecture ortho-typographique et aux corrections qui sont le propre du métier d’éditeur. Il convient pour les bibliothèques de rendre ces textes source disponibles à tous, sans restriction ni négociation. Ces textes source sont une nécessité pour les bibliothèques, car ils permettent de réaliser leur mission première qui est d’organiser les ouvrages dont elles ont la garde et d’en offrir l’accès le plus adapté à l’époque (aujourd’hui, accès en réseau, recherche documentaire, accès au texte et accès à la copie image de l’original). Or malheureusement, de nombreuses bibliothèques, et au premier chef la BnF, ajoutent des négociations de droit pour celui qui veut utiliser ces textes source. Ce qui va limiter la possibilité des éditeurs à choisir les œuvres, et faire leur travail spécifique... mais aussi ce qui va limiter, et c’est plus grave encore, la capacité des lecteurs actifs à travailler ces sources pour offrir aux autres les œuvres qui leur plaisent. Or nous avons bien vu, au travers du projet Gutenberg ou de Wikipédia, que les lecteurs altruistes sont prêts à passer une partie de leur temps et de leur énergie à construire ces ensembles de connaissance et de culture et à les offrir en partage. Cette énergie des communs de la connaissance devrait trouver dans les bibliothèques leurs meilleurs alliés... or c’est le contraire que vient montrer cette collection de la BnF. Cela lance un très mauvais signal envers les lecteurs avides de partage, de réhabilitation, désireux de promouvoir des livres qu’ils ont aimé. Au final, cette limitation de l’usage d’un travail financé par la puissance publique est contraire à la véritable valorisation du domaine public. Si l’on en croit le rapport de Bruno Ory-Lavollée publié par le Ministère de la Culture, la valorisation du patrimoine passe avant tout par l’usage multiplié des œuvres gérées par les bibliothèques ou les musées. Or nous avons là des bibliothèques publiques qui mènent une politique contraire.

    Face à ces constats, ils convient de proposer des solutions qui puissent à la fois favoriser les bibliothèques (toutes les bibliothèques), les éditeurs et cette pulsion contributive des individus dont on peut constater chaque jour l’existence.

    La première nécessité est de dissoudre BnF-Partenariat, la filiale de la BnF chargée de la valorisation marchande. Le CNRS a longtemps cru qu’une structure marchande comme INIST-Diffusion allait pouvoir valoriser la recherche... jusqu’à ce que l’an passé un audit et une mobilisation montrent qu’il n’en était rien, que les revenus de ce genre de filiale étaient dérisoires en regard des missions des organismes concernés. La décision la plus sage a été prise de recentrer l’INIST comme appui à la recherche du CNRS et d’abandonner la filiale privée. C’est fort de cette expérience que le Ministère de la Culture devrait se prononcer pour que la BnF se recentre sur ses missions et abandonne cet outil de confusion qu’est BnF-Partenariat. Ajoutons, qu’au même titre que ce qui s’est passé au CNRS, avoir une direction unique pour l’organisme public et la filiale privée n’est pas sain.

    Ensuite, il convient de faire comprendre que le nombre ne fait rien à l’affaire. Les bibliothèques vont numériser en fonction des ressources allouées, mais ce n’est qu’une première étape de la revalorisation du domaine public. Il faut que parmi cette masse on puisse sélectionner et promouvoir certains travaux. Ce rôle peut être celui d’éditeur, d’acteurs individuels, ou d’autres structures... L’accès libre aux données source (notamment la version texte OCR) est un principe qui va favoriser l’usage culturel des ressources. Et c’est bien cela qui est l’objectif. Changer les licences d’usage, faire que les travaux techniques sur les œuvres du domaine public n’ajoutent aucune nouvelle couche de restriction est essentiel pour étendre la culture et la langue française dans le monde entier.

    Enfin, rappeler avec force et inscrire dans la loi que les institutions publiques en charge de la conservation du patrimoine et du domaine public en sont simplement les gestionnaires au profit de tous. Le fonctionnement coopératif des bibliothèques, et dans ce cadre le rôle d’animation et d’entraînement des plus grandes d’entre-elles, est une valeur centrale des missions de l’accès universel aux publications. Ces valeurs doivent être rappelées en ce moment de passage au numérique, pour ne pas nous laisser aveugler par la technique ou par les promesses des industries du numériques qui calculent en données et oublient la valeur collective du domaine public et du partage de la culture.

    Hervé Le Crosnier
    Caen, le 12 septembre 2014
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