• "En janvier Open AI a subrepticement fait disparaitre de ses conditions d’utilisation l’interdiction de son usage à des fins militaires. "
    Entendu dans l’émission Signes des temps de ce jour

    Nos cerveaux sont devenus l’ultime champ de bataille” impact du choc technologique sur le nouvel ordre mondial
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/signes-des-temps/nos-cerveaux-sont-devenus-l-ultime-champ-de-bataille-impact-du-choc-tech

    Marc Weitzmann reçoit la chercheuse et essayiste Asma Mhalla alors que parait Technopolitique : comment la technologie fait de nous des soldats aux éditions du Seuil.

    #big_tech #big_state #techno_industrie #complexe_militaro_industriel comme on disait jadis

  • " Après plusieurs mois d’enquête, en lien avec une initiative de l’ONG britannique @fairtrials, La Quadrature du Net publie aujourd’hui un rapport sur l’état de la police prédictive en France. "

    "Ce rapport s’intéresse aux technologies de « police prédictive » fondées sur une approche géographique (« hotspots »). Après avoir décrit l’objectif de cette recherche et notre méthode d’enquête, le rapport propose ensuite une synthèse descriptive à partir des données disponibles, en s’intéressant plus particulièrement à trois technologies de police prédictive : Paved, une technologie développée par la Gendarmerie nationale ; Smart Police, un produit vendu par la startup Edicia aux forces de police municipale ; M-Pulse, un projet anciennement baptisé « Observatoire Big Data de la Tranquillité Publique » et développé par la mairie de Marseille en partenariat avec la société Engie Solutions. Dans la partie analytique, nous soulignons que, alors même que ces systèmes ne parviennent apparemment pas à atteindre leurs objectifs – avec un impact nul ou négligeable sur la criminalité –, ils présentent un risque important de conduire les forces de l’ordre à abuser de leurs prérogatives en outrepassant les limites légales qui encadrent l’action policière et en
    accentuant la surveillance de populations en proie aux discriminations structurelles. Ce risque est d’autant plus important que ces déploiements ont lieu dans un contexte marqué par l’absence d’évaluation, la défaillance des organismes de contrôle et un manque de transparence. C’est pourquoi nous appelons à l’interdiction de ces systèmes d’aide à la décision. "

    https://www.laquadrature.net/wp-content/uploads/sites/8/2024/01/20240118_LQDN_policepredictive.pdf

  • Le #lobbying sans #frontières de #Thales
    (publié en 2021, ici pour archivage)

    Pour vendre ses systèmes de surveillance aux confins de l’Union européenne, l’entreprise use de son influence. Indirectement, discrètement, efficacement.

    Ce 23 mai 2017, au sixième étage de l’immense tour vitrée qui héberge les locaux de #Frontex à Varsovie, en Pologne, les rendez-vous sont réglés comme du papier à musique. L’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes reçoit des industriels pour des discussions consacrées à l’utilisation de la biométrie aux confins de l’Union. Leonardo, Safran, Indra… Frontex déroule le tapis rouge aux big boss de la sécurité et de la défense. Juste après la pause-déjeuner, c’est au tour de #Gemalto, qui sera racheté deux ans plus tard par Thales (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), de déballer pendant quarante-cinq minutes ses propositions. Un document PowerPoint de 14 pages sert de support visuel. L’entreprise franco-néerlandaise y développe diverses utilisations de la reconnaissance faciale aux frontières : en collectant un selfie grâce à son téléphone avant de voyager, en plein vol dans un avion ou dans un véhicule qui roule. Oubliant de s’interroger sur la légalité et le cadre juridique de cette technologie, la présentation conclut : « La reconnaissance faciale en mouvement n’a pas été testée dans les essais de “frontières intelligentes” mais devrait. » Une manière à peine voilée de dire que Frontex devrait coupler des logiciels de reconnaissance faciale aux caméras de surveillance qui lorgnent les frontières extérieures de l’Europe, afin de mieux identifier et surveiller ceux qui tentent de pénétrer dans l’UE.

    Ce document est l’un des 138 dévoilés le 5 février dernier par les « Frontex Files », enquête diligentée par la chaîne de télévision publique allemande ZDF, en collaboration avec l’ONG européenne Corporate Europe Observatory. Ce travail lève le voile sur des réunions menées par Frontex avec 125 lobbyistes, reçus entre 2018 et 2019… ainsi que sur leur opacité, puisque 72 % d’entre elles se sont tenues très discrètement, en dehors des règles de transparence édictées par l’Union européenne.

    Depuis 2016, Frontex joue un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Son budget atteint 544 millions en 2021

    Fondée en 2004 pour aider les pays européens à sécuriser leurs frontières, Frontex est devenue une usine à gaz de la traque des réfugiés. Depuis 2016 et un élargissement de ses fonctions, elle joue désormais un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Alors qu’il plafonnait à 6 millions d’euros en 2005, son budget atteint 544 millions en 2021. Pour le prochain cycle budgétaire de l’UE (2021-2027), la Commission européenne a attribué une enveloppe de 12,7 milliards d’euros à la gestion des frontières et de 9,8 milliards à la migration.

    Thales et Gemalto trônent dans le top 10 des entreprises ayant eu le plus d’entretiens avec l’agence européenne : respectivement trois et quatre réunions. Mais les deux sociétés devraient être comptées comme un tout : en rachetant la seconde, la première a logiquement profité des efforts de lobbying que celle-ci avait déployés auparavant. Pour le géant français, l’enjeu des frontières est majeur, ainsi que nous le racontions précédemment (lire l’épisode 6, « Thales police les frontières »). #Murs, #clôtures, #barbelés, #radars, #drones, systèmes de reconnaissance d’#empreintes_digitales biométriques… Chaque année, les marchés attribués se comptent en millions d’euros. L’ONG Transnational Institute parle de « business de l’édification de murs », du nom d’un de ses rapports, publié en novembre 2019. Celui-ci met la lumière sur les trois entreprises qui dévorent la plus grosse part du gâteau : l’espagnole #Leonardo (ex-#Finmeccanica), #Airbus et bien sûr Thales. Un profit fruit de plus de quinze années de lobbying agressif.

    Thales avance à couvert et s’appuie sur l’#European_Organisation_for_Security, un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents

    Flash-back en 2003. Le traumatisme des attentats du 11-Septembre est encore vif. L’Union européenne aborde l’épineuse question de la sécurisation de ses frontières. Elle constitue un « groupe de personnalités », dont la mission est de définir les axes d’un futur programme de recherche européen sur la question. Au milieu des commissaires, chercheurs et représentants des institutions s’immiscent les intérêts privés de sociétés spécialisées dans la défense : Thales, Leonardo, mais aussi l’allemande #Siemens et la suédoise #Ericsson. Un an plus tard, le rapport suggère à l’UE de calquer son budget de recherche sur la sécurité sur celui des États-Unis, soit environ quatre dollars par habitant et par an, raconte la juriste Claire Rodier dans son ouvrage Xénophobie business : à quoi servent les contrôles migratoires ? (La Découverte, 2012). En euros, la somme s’élève à 1,3 milliard par an. La machine est lancée. Les lobbyistes sont dans la place ; ils ne la quitteront pas.

    Au sein du registre de transparence de l’Union européenne, Thales publie les détails de ses actions d’influence : un lobbyiste accrédité au Parlement, entre 300 000 et 400 000 euros de dépenses en 2019 et des réunions avec des commissaires et des membres de cabinets qui concernent avant tout les transports et l’aérospatial. Rien ou presque sur la sécurité. Logique. Thales, comme souvent, avance à couvert (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales ») et s’appuie pour faire valoir ses positions sur l’#European_Organisation_for_Security (EOS), un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents : #Airbus, Leonardo ou les Français d’#Idemia. Bref, un lobby. L’implication de Thales dans #EOS est tout à fait naturelle : l’entreprise en est la créatrice. Un homme a longtemps été le visage de cette filiation, #Luigi_Rebuffi. Diplômé en ingénierie nucléaire à l’université polytechnique de Milan, cet Italien au crâne dégarni et aux lunettes rectangulaires doit beaucoup au géant français. Spécialisé dans la recherche et le développement au niveau européen, il devient en 2003 directeur des affaires européennes de Thales. Quatre ans plus tard, l’homme fonde EOS. Détaché par Thales, il en assure la présidence pendant dix ans avant de rejoindre son conseil d’administration de 2017 à 2019.

    Depuis, il a fondé et est devenu le secrétaire général de l’#European_Cyber_Security_Organisation (#Ecso), représentant d’influence enregistré à Bruxelles, dont fait partie #Thales_SIX_GTS France, la filiale sécurité et #systèmes_d’information du groupe. À la tête d’Ecso, on trouve #Philippe_Vannier, également président de la division #big_data et sécurité du géant français de la sécurité #Atos… dont l’ancien PDG #Thierry_Breton est depuis 2019 commissaire européen au Marché intérieur. Un jeu de chaises musicales où des cadres du privé débattent désormais des décisions publiques.

    Entre 2012 et 2016, Luigi Rebuffi préside l’European Organisation for Security… et conseille la Commission pour ses programmes de recherche en sécurité

    Luigi Rebuffi sait se placer et se montrer utile. Entre 2012 et 2016, il occupe, en parallèle de ses fonctions à l’EOS, celle de conseiller pour les programmes de recherche en sécurité de la Commission européenne, le #Security_Advisory_Group et le #Protection_and_Security_Advisory_Group. « C’est une position privilégiée, analyse Mark Akkerman, chercheur et coauteur du rapport “Le business de l’édification de murs” de l’ONG Transnational Institute. Rebuffi faisait partie de l’organe consultatif le plus influent sur les décisions de financement par l’UE de programmes de recherche et d’innovation dans le domaine de la sécurité. »

    Ce n’est donc pas un hasard si, comme le note le site European Research Ranking, qui compile les données publiées par la Commission européenne, Thales est l’un des principaux bénéficiaires des fonds européens sur la #recherche avec 637 projets menés depuis 2007. La sécurité figure en bonne place des thématiques favorites de la société du PDG #Patrice_Caine, qui marche main dans la main avec ses compères de la défense Leonardo et Airbus, avec lesquels elle a respectivement mené 48 et 109 projets.

    Entre 2008 et 2012, l’Union européenne a, par exemple, attribué une subvention de 2,6 millions d’euros à un consortium mené par Thales, dans le cadre du projet #Aspis. Son objectif ? Identifier des systèmes de #surveillance_autonome dans les #transports_publics. Des recherches menées en collaboration avec la #RATP, qui a dévoilé à Thales les recettes de ses systèmes de sécurité et les coulisses de sa première ligne entièrement automatisée, la ligne 14 du métro parisien. Un projet dont l’un des axes a été le développement de la #vidéosurveillance.

    Thales coordonne le projet #Gambas qui vise à renforcer la #sécurité_maritime et à mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe

    À la même période, Thales s’est impliqué dans le projet #Oparus, financé à hauteur de 1,19 million d’euros par la Commission européenne. À ses côtés pour penser une stratégie européenne de la surveillance terrestre et maritime par #drones, #EADS (ancien nom d’#Airbus) ou #Dassault_Aviation. Depuis le 1er janvier dernier, l’industriel français coordonne aussi le projet Gambas (1,6 million de financement), qui vise à renforcer la sécurité maritime en améliorant le système de surveillance par #radar #Galileo, développé dans le cadre d’un précédent #projet_de_recherche européen pour mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe. Une #technologie installée depuis 2018 aux frontières européennes.

    Des subventions sont rattachées aux derniers programmes de recherche et d’innovation de l’Union européenne : #PR7 (2007-13) et #Horizon_2020 (2014-20). Leur petit frère, qui court jusqu’en 2027, s’intitule, lui, #Horizon_Europe. L’une de ses ambitions : « La sécurité civile pour la société ». Alors que ce programme s’amorce, Thales place ses pions. Le 23 novembre 2020, l’entreprise s’est entretenue avec #Jean-Éric_Paquet, directeur général pour la recherche et l’innovation de la Commission européenne. Sur quels thèmes ? Ont été évoqués les programmes Horizon 2020 et Horizon Europe, et notamment « dans quelles mesures [les] actions [de la Commission] pourraient susciter l’intérêt de Thales, en vue d’un soutien renforcé aux PME mais aussi aux écosystèmes d’innovation au sein desquels les groupes industriels ont un rôle à jouer », nous a répondu par mail Jean-Éric Paquet.

    L’European Organisation for Security s’intéresse aussi directement aux frontières européennes. Un groupe de travail, coprésidé par #Peter_Smallridge, chef des ventes de la division « #borders_and_travel » de Thales et ancien de Gemalto, poursuit notamment l’ambition « d’encourager le financement et le développement de la recherche qui aboutira à une industrie européenne de la sécurité plus forte ». Entre 2014 et 2019, EOS a organisé 226 réunions pour le compte d’Airbus, Leonardo et Thales, dépensant 2,65 millions d’euros pour la seule année 2017. Le chercheur Mark Akkerman est formel : « Toutes les actions de lobbying sur les frontières passent par l’EOS et l’#AeroSpace_and_Defence_Industries_Association_of_Europe (#ASD) », l’autre hydre de l’influence européenne.

    L’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité.
    Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense

    Dans ses derniers comptes publiés, datés de 2018, EOS déclare des dépenses de lobbying en nette baisse : entre 100 000 et 200 000 euros, un peu moins que les 200 000 à 300 000 euros de l’ASD. La liste des interlocuteurs de ces structures en dit beaucoup. Le 12 février 2020, des représentants d’EOS rencontrent à Bruxelles #Despina_Spanou, cheffe de cabinet du Grec #Margarítis_Schinás, vice-président de la Commission européenne chargé des Migrations. Le 11 juin, c’est au tour de l’ASD d’échanger en visioconférence avec Despina Spanou, puis début juillet avec un autre membre du cabinet, #Vangelis_Demiris. Le monde de l’influence européenne est petit puisque le 30 juin, c’est Ecso, le nouveau bébé de Luigi Rebuffi, d’organiser une visioconférence sur la sécurité européenne avec le trio au grand complet : Margarítis Schinás, Despina Spanou et Vangelis Demiris. Pour la seule année 2020, c’est la troisième réunion menée par Ecso avec la cheffe de cabinet.

    Également commissaire chargé de la Promotion du mode de vie européen, Margarítis Schinás a notamment coordonné le rapport sur la « stratégie de l’UE sur l’union de la sécurité ». Publié le 24 juillet 2020, il fixe les priorités sécuritaires de la Commission pour la période 2020-2025. Pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, le texte indique que « des mesures sont en cours pour renforcer la législation sur la sécurité aux frontières et une meilleure utilisation des bases de données existantes ». Des points qui étaient au cœur de la discussion entre l’ASD et son cabinet, comme l’a confirmé aux Jours Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense. « Lors de cette réunion, l’ASD a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité », confie-t-elle. Difficile d’avoir le son de cloche des lobbyistes. Loquaces quand il s’agit d’échanger avec les commissaires et les députés européens, Luigi Rebuffi, ASD, EOS et Thales n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus que l’une des autres cibles principales des lobbyistes de la sécurité, Thierry Breton. Contrairement aux Jours, l’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a décroché deux entretiens avec l’ancien ministre de l’Économie de Jacques Chirac en octobre dernier, pour aborder des sujets aussi vastes que le marché international de l’#aérospatiale, la #défense ou la #sécurité. À Bruxelles, Thales et ses relais d’influence sont comme à la maison.

    https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep7-lobbying-europe

    #complexe_militaro_industriel #surveillance_des_frontières #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #lobby

    • Thales police les frontières

      De Calais à Algésiras, l’entreprise met ses technologies au service de la politique antimigratoire de l’Europe, contre de juteux contrats.

      Cette journée d’octobre, Calais ne fait pas mentir les préjugés. Le ciel est gris, le vent âpre. La pluie mitraille les vitres de la voiture de Stéphanie. La militante de Calais Research, une ONG qui travaille sur la frontière franco-anglaise, nous promène en périphérie de la ville. Un virage. Elle désigne du doigt un terrain poisseux, marécage artificiel construit afin de décourager les exilés qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne. À proximité, des rangées de barbelés brisent l’horizon. Un frisson claustrophobe nous saisit, perdus dans ce labyrinthe de clôtures.

      La pilote de navire marchand connaît bien la région. Son collectif, qui réunit chercheurs et citoyens, effectue un travail d’archiviste. Ses membres collectent minutieusement les informations sur les dispositifs technologiques déployés à la frontière calaisienne et les entreprises qui les produisent. En 2016, ils publiaient les noms d’une quarantaine d’entreprises qui tirent profit de l’afflux de réfugiés dans la ville. Vinci, choisi en septembre 2016 pour construire un mur de 4 mètres de haut interdisant l’accès à l’autoroute depuis la jungle, y figure en bonne place. Tout comme Thales, qui apparaît dans la liste au chapitre « Technologies de frontières ».

      Thales vend son dispositif comme un outil pour protéger les employés, mais on voit bien que c’est pour empêcher les réfugiés de passer.
      Stéphanie, militante de l’ONG Calais Research

      Stéphanie stoppe sa voiture le long du trottoir, à quelques mètres de l’entrée du port de Calais. Portes tournantes et lecteurs de badges, qui permettent l’accès aux employés, ont été conçus par Thales. Le géant français a aussi déployé des dizaines de caméras le long de la clôture de 8 000 mètres qui encercle le port. « Thales vend son dispositif comme un outil pour protéger les employés, glisse Stéphanie, mais on voit bien que c’est pour empêcher les réfugiés de passer. » Le projet Calais Port 2015 – année initialement fixée pour la livraison –, une extension à 863 millions d’euros, « devrait être achevé le 5 mai 2021 », d’après Jean-Marc Puissesseau, PDG des ports de Calais-Boulogne-sur-Mer, qui n’a même pas pu nous confirmer que Thales en assure bien la sécurité, mais chiffre à 13 millions d’euros les investissements de sécurité liés au Brexit. Difficile d’en savoir plus sur ce port 2.0 : ni Thales ni la ville de Calais n’ont souhaité nous répondre.

      Les technologies sécuritaires de Thales ne se cantonnent pas au port. Depuis la mise en place du Brexit, la société Eurotunnel, qui gère le tunnel sous la Manche, a mis à disposition de la police aux frontières les sas « Parafe » (« passage automatisé rapide aux frontières extérieures ») utilisant la reconnaissance faciale du même nom, conçus par Thales. Là encore, ni Eurotunnel ni la préfecture du Pas-de-Calais n’ont souhaité commenter. L’entreprise française fournit aussi l’armée britannique qui, le 2 septembre 2020, utilisait pour la première fois le drone Watchkeeper produit par Thales. « Nous restons pleinement déterminés à soutenir le ministère de l’Intérieur britannique alors qu’il s’attaque au nombre croissant de petits bateaux traversant la Manche », se félicite alors l’armée britannique dans un communiqué. Pour concevoir ce drone, initialement déployé en Afghanistan, Thales a mis de côté son vernis éthique. Le champion français s’est associé à Elbit, entreprise israélienne connue pour son aéronef de guerre Hermes. En 2018, The Intercept révélait que ce modèle avait été utilisé pour bombarder Gaza, tuant quatre enfants. Si le patron de Thales, Patrice Caine, appelait en 2019 à interdire les robots tueurs, il n’éprouve aucun état d’âme à collaborer avec une entreprise qui en construit.

      Du Rafale à la grande mosquée de la Mecque, Thales s’immisce partout mais reste invisible. L’entreprise cultive la même discrétion aux frontières européennes

      À Calais comme ailleurs, un détail frappe quand on enquête sur Thales. L’entreprise entretient une présence fantôme. Elle s’immisce partout, mais ses six lettres restent invisibles. Elles ne figurent ni sur la carlingue du Rafale dont elle fournit l’électronique, ni sur les caméras de vidéosurveillance qui lorgnent sur la grande mosquée de la Mecque ni les produits informatiques qui assurent la cybersécurité du ministère des Armées. Très loquace sur l’efficacité de sa « Safe City » mexicaine (lire l’épisode 3, « Thales se prend un coup de chaud sous le soleil de Mexico ») ou les bienfaits potentiels de la reconnaissance faciale (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), Thales cultive la même discrétion sur son implication aux frontières européennes. Sur son site francophone, une page internet laconique mentionne l’utilisation par l’armée française de 210 mini-drones Spy Ranger et l’acquisition par la Guardia civil espagnole de caméras Gecko, œil numérique à vision thermique capable d’identifier un bateau à plus de 25 kilomètres. Circulez, il n’y a rien à voir !

      La branche espagnole du groupe est plus bavarde. Un communiqué publié par la filiale ibérique nous apprend que ces caméras seront installées sur des 4x4 de la Guardia civil « pour renforcer la surveillance des côtes et des frontières ». Une simple recherche sur le registre des appels d’offres espagnols nous a permis de retracer le lieu de déploiement de ces dispositifs. La Guardia civil de Melilla, enclave espagnole au Maroc, s’est vue attribuer une caméra thermique, tout comme celle d’Algésiras, ville côtière située à quelques kilomètres de Gibraltar, qui a reçu en complément un logiciel pour contrôler les images depuis son centre de commandement. Dans un autre appel d’offres daté de novembre 2015, la Guardia civil d’Algésiras obtient un des deux lots de caméras thermiques mobiles intégrées directement à un 4x4. Le second revient à la police des Baléares. Montant total de ces marchés : 1,5 million d’euros. Des gadgets estampillés Thales destinés au « Servicio fiscal » de la Guardia civil, une unité dont l’un des rôles principaux est d’assurer la sécurité aux frontières.

      Thales n’a pas attendu 2015 pour vendre ses produits de surveillance en Espagne. D’autres marchés publics de 2014 font mention de l’acquisition par la Guardia civil de Ceuta et Melilla de trois caméras thermiques portables, ainsi que de deux systèmes de surveillance avec caméras thermiques et de quatre caméras thermiques à Cadix et aux Baléares. La gendarmerie espagnole a également obtenu plusieurs caméras thalesiennes « Sophie ». Initialement à usage militaire, ces jumelles thermiques à vision nocturne, dont la portée atteint jusqu’à 5 kilomètres, ont délaissé les champs de bataille et servent désormais à traquer les exilés qui tentent de rejoindre l’Europe. Dans une enquête publiée en juillet dernier, Por Causa, média spécialisé dans les migrations, a analysé plus de 1 600 contrats liant l’État espagnol à des entreprises pour le contrôle des frontières, dont onze attribués à Thales, pour la somme de 3,8 millions d’euros.

      Algésiras héberge le port le plus important du sud de l’Espagne, c’est depuis des années l’une des portes d’entrées des migrants en Europe.
      Salva Carnicero, journaliste à « Por Causa »

      Le choix des villes n’est bien sûr pas anodin. « Algésiras héberge le port le plus important du sud de l’Espagne, c’est depuis des années l’une des portes d’entrées des migrants en Europe », analyse Salva Carnicero, qui travaille pour Por Causa. Dès 2003, la ville andalouse était équipée d’un dispositif de surveillance européen unique lancé par le gouvernement espagnol pour contrôler sa frontière sud, le Système intégré de surveillance extérieure (SIVE). Caméras thermiques, infrarouges, radars : les côtes ont été mises sous surveillance pour identifier la moindre embarcation à plusieurs dizaines de kilomètres. La gestion de ce système a été attribuée à l’entreprise espagnole Amper, qui continue à en assurer la maintenance et a remporté plusieurs appels d’offres en 2017 pour le déployer à Murcie, Alicante et Valence. Une entreprise que Thales connaît bien, puisqu’elle a acquis en 2014 l’une des branches d’Amper, spécialisée dans la création de systèmes de communication sécurisés pour le secteur de la défense.

      Ceuta et Melilla, villes autonomes espagnoles ayant une frontière directe avec le Maroc, sont considérées comme deux des frontières européennes les plus actives. En plus des caméras thermiques, Thales Espagne y a débuté en septembre 2019, en partenariat avec l’entreprise de sécurité suédoise Gunnebo, l’un des projets de reconnaissance faciale les plus ambitieux au monde. Le logiciel thalesien Live Face Identification System (LFIS) est en effet couplé à 35 caméras disposées aux postes-frontières avec l’Espagne. L’objectif : « Surveiller les personnes entrant et sortant des postes-frontières », et permettre « la mise en place de listes noires lors du contrôle aux frontières », dévoile Gunnebo, qui prédit 40 000 lectures de visages par jour à Ceuta et 85 000 à Melilla. Une technologie de plus qui complète l’immense clôture qui tranche la frontière. « Les deux vont de pair, le concept même de barrière frontalière implique la présence d’un checkpoint pour contrôler les passages », analyse le géographe Stéphane Rosière, spécialisé dans la géopolitique et les frontières.

      Chercheur pour Stop Wapenhandel, association néerlandaise qui milite contre le commerce des armes, Mark Akkerman travaille depuis des années sur la militarisation des frontières. Ses rapports « Border Wars » font figure de référence et mettent en exergue le profit que tirent les industriels de la défense, dont Thales, de la crise migratoire. Un des documents explique qu’à l’été 2015, le gouvernement néerlandais a accordé une licence d’exportation de 34 millions d’euros à Thales Nederland pour des radars et des systèmes C3. Leur destination ? L’Égypte, un pays qui viole régulièrement les droits de l’homme. Pour justifier la licence d’exportation accordée à Thales, le gouvernement néerlandais a évoqué « le rôle que la marine égyptienne joue dans l’arrêt de l’immigration “illégale” vers Europe ».

      De l’Australie aux pays du Golfe, l’ambition de Thales dépasse les frontières européennes

      L’ambition de Thales dépasse l’Europe. L’entreprise veut surveiller aux quatre coins du monde. Les drones Fulmar aident depuis 2016 la Malaisie à faire de la surveillance maritime et les caméras Gecko – encore elles –, lorgnent sur les eaux qui baignent la Jamaïque depuis 2019. En Australie, Thales a travaillé pendant plusieurs années avec l’entreprise publique Ocius, aidée par l’université New South Wales de Sydney, sur le développement de Bluebottle, un bateau autonome équipé d’un radar dont le but est de surveiller l’espace maritime. Au mois d’octobre, le ministère de l’industrie et de la défense australien a octroyé à Thales Australia une subvention de 3,8 millions de dollars pour développer son capteur sous-marin Blue Sentry.

      Une tactique rodée pour Thales qui, depuis une quinzaine d’années, profite des financements européens pour ses projets aux frontières. « L’un des marchés-clés pour ces acteurs sont les pays du Golfe, très riches, qui dépensent énormément dans la sécurité et qui ont parfois des problèmes d’instabilité. L’Arabie saoudite a barriérisé sa frontière avec l’Irak en pleine guerre civile », illustre Stéphane Rosière. En 2009, le royaume saoudien a confié la surveillance électronique de ses 8 000 kilomètres de frontières à EADS, aujourd’hui Airbus. Un marché estimé entre 1,6 milliard et 2,5 milliards d’euros, l’un des plus importants de l’histoire de la sécurité des frontières, dont l’attribution à EADS a été vécue comme un camouflet par Thales.

      Car l’entreprise dirigée par Patrice Caine entretient une influence historique dans le Golfe. Présent aux Émirats Arabes unis depuis 45 ans, l’industriel y emploie 550 personnes, principalement à Abu Dhabi et à Dubaï, où l’entreprise française est chargée de la sécurité d’un des plus grands aéroports du monde. Elle y a notamment installé 2 000 caméras de vidéosurveillance et 1 200 portillons de contrôle d’accès.

      Au Qatar, où elle comptait, en 2017, 310 employés, Thales équipe l’armée depuis plus de trois décennies. Depuis 2014, elle surveille le port de Doha et donc la frontière maritime, utilisant pour cela des systèmes détectant les intrusions et un imposant dispositif de vidéosurveillance. Impossible de quitter le Qatar par la voie des airs sans avoir à faire à Thales : l’entreprise sécurise aussi l’aéroport international d’Hamad avec, entre autres, un dispositif tentaculaire de 13 000 caméras, trois fois plus que pour l’intégralité de la ville de Nice, l’un de ses terrains de jeu favoris (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales »).

      La prochaine grande échéance est la Coupe du monde de football de 2022, qui doit se tenir au Qatar et s’annonce comme l’une des plus sécurisées de l’histoire. Thales participe dans ce cadre à la construction et à la sécurisation du premier métro qatari, à Doha : 241 kilomètres, dont 123 souterrains, et 106 stations. Et combien de milliers de caméras de vidéosurveillance ?

      https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep6-frontieres-europe

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/Fond_diffus_cosmologique

      Le fond diffus cosmologique (FDC, ou CMB pour l’anglais cosmic microwave background, « fond cosmique de micro-ondes ») est un rayonnement électromagnétique très homogène observé dans toutes les directions du ciel et dont le pic d’émission est situé dans le domaine des micro-ondes. On le qualifie de diffus parce qu’il ne provient pas d’une ou plusieurs sources localisées, et de cosmologique parce que, selon l’interprétation qu’on en fait, il est présent dans tout l’Univers (le cosmos).

      Prévu dès 1948 et découvert par hasard en 1964, le fond diffus permet à la communauté scientifique de départager les différents modèles cosmologiques, notamment en abandonnant les modèles fondés sur le principe cosmologique parfait et en donnant la priorité aux modèles basés sur l’idée de Big Bang, qui prédisent l’émission d’un tel rayonnement thermique à l’époque de l’Univers primordial.

      Selon le modèle standard de la cosmologie, ce rayonnement a été émis environ 380 000 ansa après le Big Bang (ce qui fait qu’on l’appelle aussi rayonnement fossile), alors que l’Univers observable était encore beaucoup plus petit, dense et chaud (de l’ordre de 3 000 K) qu’aujourd’hui. Dilué et refroidi par l’expansion de l’Univers, il possède désormais une température moyenne très basse, de l’ordre de 3 K. Le fond diffus cosmologique est très étudié depuis sa découverte pour deux raisons : il correspond à la plus vieille image électromagnétique qu’il est possible d’obtenir de l’Univers et il présente d’infimes variations de température et d’intensité selon la direction observée, des anisotropies détaillées depuis le début des années 1990 qui permettent de recueillir quantité d’informations sur la structure, l’âge et l’évolution de l’Univers.

      #cosmologie #CMB #fond_diffus_cosmologique #rayonnement_fossile #Big_Bang #white_noise

      A noter qu’il existe une quarantaine d’occurrences pour décrire le concept de « fond diffus cosmologique » :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_synonymes_de_%C2%AB_fond_diffus_cosmologique_%C2%BB

  • Jugement du Mediator. « Le conflit d’intérêts reste la norme dans le monde pharmaceutique », s’insurge Irène Frachon
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/brest/jugement-du-mediator-le-conflit-d-interets-reste-la-nor
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/WVM0oflQB8-_CTN7xX6l3WFA2GU/600x400/regions/2022/12/24/63a70fba42fcf_frachon.jpg

    La transparence s’est-elle améliorée depuis votre enquête ?

    Des leçons réglementaires ont été tirées de l’affaire, il y a davantage de transparence, de contrôle d’indépendance des experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament et de la Haute autorité de santé. Les conflits d’intérêts existent toujours et restent la norme dans le monde médico-pharmaceutique, mais on peut en avoir connaissance sur la base de données publique Transparences-santé. Les industriels doivent y signaler les avantages qu’ils offrent aux professionnels de santé et aux sociétés savantes. J’ai ainsi vérifié hier, avec consternation, que Servier reste le mécène de l’Académie nationale de médecine !

    #Big_pharma #corruption

  • Underage Workers Are Training AI

    Companies that provide #Big_Tech with AI data-labeling services are inadvertently hiring young teens to work on their platforms, often exposing them to traumatic content.

    Like most kids his age, 15-year-old Hassan spent a lot of time online. Before the pandemic, he liked playing football with local kids in his hometown of Burewala in the Punjab region of Pakistan. But Covid lockdowns made him something of a recluse, attached to his mobile phone. “I just got out of my room when I had to eat something,” says Hassan, now 18, who asked to be identified under a pseudonym because he was afraid of legal action. But unlike most teenagers, he wasn’t scrolling TikTok or gaming. From his childhood bedroom, the high schooler was working in the global artificial intelligence supply chain, uploading and labeling data to train algorithms for some of the world’s largest AI companies.

    The raw data used to train machine-learning algorithms is first labeled by humans, and human verification is also needed to evaluate their accuracy. This data-labeling ranges from the simple—identifying images of street lamps, say, or comparing similar ecommerce products—to the deeply complex, such as content moderation, where workers classify harmful content within data scraped from all corners of the internet. These tasks are often outsourced to gig workers, via online crowdsourcing platforms such as #Toloka, which was where Hassan started his career.

    A friend put him on to the site, which promised work anytime, from anywhere. He found that an hour’s labor would earn him around $1 to $2, he says, more than the national minimum wage, which was about $0.26 at the time. His mother is a homemaker, and his dad is a mechanical laborer. “You can say I belong to a poor family,” he says. When the pandemic hit, he needed work more than ever. Confined to his home, online and restless, he did some digging, and found that Toloka was just the tip of the iceberg.

    “AI is presented as a magical box that can do everything,” says Saiph Savage, director of Northeastern University’s Civic AI Lab. “People just simply don’t know that there are human workers behind the scenes.”

    At least some of those human workers are children. Platforms require that workers be over 18, but Hassan simply entered a relative’s details and used a corresponding payment method to bypass the checks—and he wasn’t alone in doing so. WIRED spoke to three other workers in Pakistan and Kenya who said they had also joined platforms as minors, and found evidence that the practice is widespread.

    “When I was still in secondary school, so many teens discussed online jobs and how they joined using their parents’ ID,” says one worker who joined Appen at 16 in Kenya, who asked to remain anonymous. After school, he and his friends would log on to complete annotation tasks late into the night, often for eight hours or more.

    Appen declined to give an attributable comment.

    “If we suspect a user has violated the User Agreement, Toloka will perform an identity check and request a photo ID and a photo of the user holding the ID,” Geo Dzhikaev, head of Toloka operations, says.

    Driven by a global rush into AI, the global data labeling and collection industry is expected to grow to over $17.1 billion by 2030, according to Grand View Research, a market research and consulting company. Crowdsourcing platforms such as Toloka, Appen, Clickworker, Teemwork.AI, and OneForma connect millions of remote gig workers in the global south to tech companies located in Silicon Valley. Platforms post micro-tasks from their tech clients, which have included Amazon, Microsoft Azure, Salesforce, Google, Nvidia, Boeing, and Adobe. Many platforms also partner with Microsoft’s own data services platform, the Universal Human Relevance System (UHRS).

    These workers are predominantly based in East Africa, Venezuela, Pakistan, India, and the Philippines—though there are even workers in refugee camps, who label, evaluate, and generate data. Workers are paid per task, with remuneration ranging from a cent to a few dollars—although the upper end is considered something of a rare gem, workers say. “The nature of the work often feels like digital servitude—but it’s a necessity for earning a livelihood,” says Hassan, who also now works for Clickworker and Appen.

    Sometimes, workers are asked to upload audio, images, and videos, which contribute to the data sets used to train AI. Workers typically don’t know exactly how their submissions will be processed, but these can be pretty personal: On Clickworker’s worker jobs tab, one task states: “Show us you baby/child! Help to teach AI by taking 5 photos of your baby/child!” for €2 ($2.15). The next says: “Let your minor (aged 13-17) take part in an interesting selfie project!”

    Some tasks involve content moderation—helping AI distinguish between innocent content and that which contains violence, hate speech, or adult imagery. Hassan shared screen recordings of tasks available the day he spoke with WIRED. One UHRS task asked him to identify “fuck,” “c**t,” “dick,” and “bitch” from a body of text. For Toloka, he was shown pages upon pages of partially naked bodies, including sexualized images, lingerie ads, an exposed sculpture, and even a nude body from a Renaissance-style painting. The task? Decipher the adult from the benign, to help the algorithm distinguish between salacious and permissible torsos.

    Hassan recalls moderating content while under 18 on UHRS that, he says, continues to weigh on his mental health. He says the content was explicit: accounts of rape incidents, lifted from articles quoting court records; hate speech from social media posts; descriptions of murders from articles; sexualized images of minors; naked images of adult women; adult videos of women and girls from YouTube and TikTok.

    Many of the remote workers in Pakistan are underage, Hassan says. He conducted a survey of 96 respondents on a Telegram group chat with almost 10,000 UHRS workers, on behalf of WIRED. About a fifth said they were under 18.

    Awais, 20, from Lahore, who spoke on condition that his first name not be published, began working for UHRS via Clickworker at 16, after he promised his girlfriend a birthday trip to the turquoise lakes and snow-capped mountains of Pakistan’s northern region. His parents couldn’t help him with the money, so he turned to data work, joining using a friend’s ID card. “It was easy,” he says.

    He worked on the site daily, primarily completing Microsoft’s “Generic Scenario Testing Extension” task. This involved testing homepage and search engine accuracy. In other words, did selecting “car deals” on the MSN homepage bring up photos of cars? Did searching “cat” on Bing show feline images? He was earning $1 to $3 each day, but he found the work both monotonous and infuriating. At times he found himself working 10 hours for $1, because he had to do unpaid training to access certain tasks. Even when he passed the training, there might be no task to complete; or if he breached the time limit, they would suspend his account, he says. Then seemingly out of nowhere, he got banned from performing his most lucrative task—something workers say happens regularly. Bans can occur for a host of reasons, such as giving incorrect answers, answering too fast, or giving answers that deviate from the average pattern of other workers. He’d earned $70 in total. It was almost enough to take his high school sweetheart on the trip, so Awais logged off for good.

    Clickworker did not respond to requests for comment. Microsoft declined to comment.

    “In some instances, once a user finishes the training, the quota of responses has already been met for that project and the task is no longer available,” Dzhikaev said. “However, should other similar tasks become available, they will be able to participate without further training.”

    Researchers say they’ve found evidence of underage workers in the AI industry elsewhere in the world. Julian Posada, assistant professor of American Studies at Yale University, who studies human labor and data production in the AI industry, says that he’s met workers in Venezuela who joined platforms as minors.

    Bypassing age checks can be pretty simple. The most lenient platforms, like Clickworker and Toloka, simply ask workers to state they are over 18; the most secure, such as Remotasks, employ face recognition technology to match workers to their photo ID. But even that is fallible, says Posada, citing one worker who says he simply held the phone to his grandmother’s face to pass the checks. The sharing of a single account within family units is another way minors access the work, says Posada. He found that in some Venezuelan homes, when parents cook or run errands, children log on to complete tasks. He says that one family of six he met, with children as young as 13, all claimed to share one account. They ran their home like a factory, Posada says, so that two family members were at the computers working on data labeling at any given point. “Their backs would hurt because they have been sitting for so long. So they would take a break, and then the kids would fill in,” he says.

    The physical distances between the workers training AI and the tech giants at the other end of the supply chain—“the deterritorialization of the internet,” Posada calls it—creates a situation where whole workforces are essentially invisible, governed by a different set of rules, or by none.

    The lack of worker oversight can even prevent clients from knowing if workers are keeping their income. One Clickworker user in India, who requested anonymity to avoid being banned from the site, told WIRED he “employs” 17 UHRS workers in one office, providing them with a computer, mobile, and internet, in exchange for half their income. While his workers are aged between 18 and 20, due to Clickworker’s lack of age certification requirements, he knows of teenagers using the platform.

    In the more shadowy corners of the crowdsourcing industry, the use of child workers is overt.

    Captcha (Completely Automated Public Turing test to tell Computers and Humans Apart) solving services, where crowdsourcing platforms pay humans to solve captchas, are a less understood part in the AI ecosystem. Captchas are designed to distinguish a bot from a human—the most notable example being Google’s reCaptcha, which asks users to identify objects in images to enter a website. The exact purpose of services that pay people to solve them remains a mystery to academics, says Posada. “But what I can confirm is that many companies, including Google’s reCaptcha, use these services to train AI models,” he says. “Thus, these workers indirectly contribute to AI advancements.”

    There are at least 152 active services, mostly based in China, with more than half a million people working in the underground reCaptcha market, according to a 2019 study by researchers from Zhejiang University in Hangzhou.

    “Stable job for everyone. Everywhere,” one service, Kolotibablo, states on its website. The company has a promotional website dedicated to showcasing its worker testimonials, which includes images of young children from across the world. In one, a smiling Indonesian boy shows his 11th birthday cake to the camera. “I am very happy to be able to increase my savings for the future,” writes another, no older than 7 or 8. A 14-year-old girl in a long Hello Kitty dress shares a photo of her workstation: a laptop on a pink, Barbie-themed desk.

    Not every worker WIRED interviewed felt frustrated with the platforms. At 17, most of Younis Hamdeen’s friends were waiting tables. But the Pakistani teen opted to join UHRS via Appen instead, using the platform for three or four hours a day, alongside high school, earning up to $100 a month. Comparing products listed on Amazon was the most profitable task he encountered. “I love working for this platform,” Hamdeen, now 18, says, because he is paid in US dollars—which is rare in Pakistan—and so benefits from favorable exchange rates.

    But the fact that the pay for this work is incredibly low compared to the wages of in-house employees of the tech companies, and that the benefits of the work flow one way—from the global south to the global north, leads to uncomfortable parallels. “We do have to consider the type of colonialism that is being promoted with this type of work,” says the Civic AI Lab’s Savage.

    Hassan recently got accepted to a bachelor’s program in medical lab technology. The apps remain his sole income, working an 8 am to 6 pm shift, followed by 2 am to 6 am. However, his earnings have fallen to just $100 per month, as demand for tasks has outstripped supply, as more workers have joined since the pandemic.

    He laments that UHRS tasks can pay as little as 1 cent. Even on higher-paid jobs, such as occasional social media tasks on Appen, the amount of time he needs to spend doing unpaid research means he needs to work five or six hours to complete an hour of real-time work, all to earn $2, he says.

    “It’s digital slavery,” says Hassan.

    https://www.wired.co.uk/article/artificial-intelligence-data-labeling-children

    #enfants #AI #intelligence_artificielle #IA #travail #travail_des_enfants #esclavage_moderne #esclavage_digital #informatique

    signalé aussi par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/1028002

  • 21-22 octobre - STOP A69 - Les Soulèvements de la Terre appellent à rejoindre la mobilisation nationale pour bloquer les chantiers en cours

    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/stop-a69-mobilisation-nationale-pour-bloquer-les-chantiers

    La bataille de l’A69 sera décisive pour les terres du Tarn et pour toutes celles que le bitume menace. Elle appelle une mobilisation massive les 21 et 22 octobre.

    Le 22-23 avril dernier, nous étions des milliers à confluer dans la région Toulousaine pour « Sortie de route », la première mobilisation hexagonale d’ampleur contre l’A69. A l’appel des Soulèvements de la terre, du collectif local « La voie est libre » et de nombreuses organisations, nous avions muré la 4 voies pour marquer notre détermination à empêcher les travaux et enterrer ce projet d’un autre âge.

    Cette autoroute inutile est en passe de ravager irrémédiablement plus de 400 hectares de terres. Malgré les recours juridiques encore en cours d’examen, l’État refuse d’attendre et donne encore et toujours la priorité aux intérêts privés de NGE, Vinci et de Pierre Fabre. Il a décidé de s’asseoir sur l’avis négatif du Conseil pour la Protection de la Nature, sur les 90 % d’avis négatifs sur 6 266 déposés à l’enquête publique environnementale, sur celui plus de 200 scientifiques dont des membres du Giec, et de déclencher les hostilités.

    Depuis plusieurs semaines, les travaux ont ainsi commencés. 120 paysan.nes refusant de partir sont expropriées. Les pelleteuses ravagent terres arables, collines et zones humides. Les machines détruisent le paysage et l’habitat d’une multitude d’espèces animales et végétales. Elles abattent en quelques secondes des arbres centenaires. Mais il est encore temps d’agir ! Il est urgent de confluer de toute la France pour rejoindre et appuyer de toutes nos forces celles et ceux qui – sur place – s’organisent pour stopper immédiatement ces destructions irréversibles

    Sur place la résistance s’organise. Diverses actions de blocage et de désarmement d’engins ont eu lieu ces derniers mois sur les chantiers. Certain·es campent dans les arbres pour ralentir les abattages. D’autres préparent d’arrache-pied la mobilisation des 21 et 22 octobre prochains, dans le cadre d’une suite d’actions de la « déroute des route » au niveau national et à l’appel d’un ensemble de collectifs engagés de longue date dans le combat (lien). D’autres encore font la grève de la faim depuis plusieurs semaines, sont pour ceratines dans une situation physique déjà critique et trois d’entre elle ont annoncé le 4 octobre entrer dans une grève de la soif lundi si les chantiers n’étaient pas suspendus.

    Clément Beaune a récemment annoncé l’abandon imminent de certains projets routiers – sans dire lesquels – tout en maintenant l’un des plus gros : l’A69. Après avoir reçu le 3 octobre des représentant·es de La Voie Est Libre et du GNSA, la présidente de région Carole Delga a affirmé quant à elle qu’il n’ y avait aucune autre alternative que la poursuite des chantiers. Une fois de plus, l’État fonce dans le mur coûte que coûte..

    Mettons leur la pression. La bataille de l’A69 sera décisive pour les terres du Tarn et pour toutes celles que le bitume menace. Elle appelle une mobilisation massive les 21 et 22 octobre. Depuis l’interlude et l’intercomité des Soulèvements de la Terre du 30 septembre, nous avons décidé de la rejoindre et de démarrer ainsi la saison 6 des Soulèvements de la Terre. Ensemble, faisons de ce week-end là le point culminant de la campagne pour « la déroute des routes ».

    Nous le savons, ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de plus de routes, c’est de protéger les terres agricoles, les espaces naturels menacés, et de mettre fin à l’expansion continue du traffic de marchandises. Le bouleversement climatique et l’effondrement de la biodiversité exigent, a minima, un moratoire sur l’ensemble des projets routiers en France et de réfléchir en profondeur à nos besoins réels. Si l’État refuse de nous entendre, nous l’appliquerons nous-mêmes en nous opposant partout physiquement aux chantiers.

    Alors, retrouvons nous tous et toutes dans la région de Castres-Toulouse le 21 et 22 octobre prochain. Ramenez de quoi camper sur place, résister aux travaux, grimper dans les arbres... Imaginons ensemble de multiples stratégies pour défendre les terres en bloquant les travaux. Soyons nombreux·ses et déterminé·es pour leur barrer la route !

    #slt

  • Ils ont identifié les cendres du Big Bang | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/billets/ils-ont-identifie-les-cendres-du-big-bang

    Le fils du célèbre astrophysicien Hubert Reeves a annoncé son décès ce vendredi 13 octobre. En 2016, il rendait hommage à une équipe de physiciens du CNRS qui a joué dans les années 1960 un rôle majeur mais méconnu dans la théorie du Big Bang.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_Reeves

    #astronomie #astrophysique #big_bang #vulgarisation_scientifique #militantisme #défense_de_l'environnement

  • Vu que les États-Uniens ont décidé de perdre du gras, le groupe #Walmart pour compenser sa perte en chiffres d’affaire sur l’alimentation va vendre à ses clients des médicaments coupe-faim.

    Aux Etats-Unis, l’arrivée des traitements coupe-faim bouscule les habitudes d’achat | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/aux-etats-unis-larrivee-des-traitements-coupe-faim-bouscule-les-habitudes-d

    Plus de médicaments, un tout petit peu moins de nourriture. Le géant de la distribution Walmart a fait une découverte intéressante en compilant les données des consommateurs qui passent chaque jour la porte de ses hypermarchés américains.

    https://justpaste.it/bkjgz

    Et comme un malheur arrive rarement seul, les #laboratoires_Servier s’intéressent depuis 2022 aux agonistes du récepteur du glucagon-like-peptide-1 (GLP-1).
    https://servier.com/newsroom/dossiers/diabete-de-type-2-la-maladie-du-mode-de-vie

    #junk_food #big_pharma #diabète

    • Explications médicales :

      Rôle et place des analogues du GLP-1 dans le traitement du diabète de type 2

      Résumé
      Les traitements actuels du diabète de type 2 ne sont pas toujours pleinement satisfaisants car ils n’agissent pas sur la perte de poids ni sur l’amélioration de la fonction des cellules β. Les analogues du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) ou agonistes des récepteurs du GLP-1 constituent une option thérapeutique prometteuse car ils améliorent le contrôle glycémique, diminuent le poids d’environ 2-3 kg/an et offrent l’espoir d’une stabilisation ou d’une amélioration de la fonction des cellules β en favorisant la prolifération et en inhibant l’apoptose des cellules β. Leur utilisation chez les patients insuffisamment contrôlés par la combinaison metformine-sulfonylurée se compare favorablement au traitement d’insuline.

      https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2009/revue-medicale-suisse-206/role-et-place-des-analogues-du-glp-1-dans-le-traitement-du-diabete-de-type-2

    • https://www.france24.com/fr/%C3%A9co-tech/20231014-le-fast-food-la-mode-ou-l-a%C3%A9rien-quand-un-m%C3%A9dicament-ch

      Le fast-food, la mode ou l’aérien : quand un médicament chamboule des poids lourds boursiers

      Le succès de l’Ozempic, un médicament pour traiter le diabète mais détourné à des fins amaigrissantes, fait des victimes en Bourse depuis début octobre. De célèbres marques de snacking ou de restauration rapide sont devenues la cible d’investisseurs qui anticipent déjà un bouleversement des habitudes des consommateurs.

      https://justpaste.it/dcn14

      Faire des « victimes en bourses » c’est très préoccupant. Cet article est un monument de #cynisme.

      #agro-industrie #coupe-faim

    • Mise en garde de l’ANSM :

      Estimation du mésusage pour la spécialité Ozempic
      Les données du système national des données de santé extraites pour la période du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2022 montrent qu’environ 600 000 patients ont reçu un médicament de la classe des analogues du GLP-1 dont 215 000 patients la spécialité Ozempic. Parmi ces patients, 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques selon les estimations de l’Assurance Maladie. Ainsi, sur la base des seules données de remboursement, le mésusage potentiel pour la spécialité Ozempic est estimé à environ 1%.

      Bien qu’à ce jour, les détournements semblent limités selon les données disponibles, et qu’aucun signal de sécurité n’a été identifié, nous rappelons que :

      Ozempic doit être prescrit uniquement dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, conformément à son autorisation de mise sur le marché (AMM) ;
      Le détournement de ce médicament pour perdre du poids a un impact direct sur sa disponibilité pour les patients diabétiques et peut causer, ou accentuer, des tensions d’approvisionnement les privant de ce traitement essentiel ;
      Ce médicament peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies.

      https://ansm.sante.fr/actualites/ozempic-semaglutide-un-medicament-a-utiliser-uniquement-dans-le-traitemen

      Et mise en garde de l’Agence européenne du médicament :

      Par ailleurs, l’Agence européenne du médicament a débuté l’évaluation du risque d’idées suicidaires et d’automutilation avec les médicaments de la classe des agonistes des récepteurs au GLP-1. En France, les spécialités concernées sont Victoza (liraglutide), Saxenda (liraglutide), Xultophy (liraglutide/insuline dégludec), Ozempic (semaglutide), Byetta (exenatide), Trulicity (dulaglutide).

      https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-statement-ongoing-review-glp-1-receptor-agonists

      #GLP-1_receptor_agonists

  • How a #Big_Pharma Company Stalled a Potentially Lifesaving Vaccine in Pursuit of Bigger #Profits — ProPublica
    https://www.propublica.org/article/how-big-pharma-company-stalled-tuberculosis-vaccine-to-pursue-bigger-pro

    A vaccine against tuberculosis, the world’s deadliest infectious disease, has never been closer to reality, with the potential to save millions of lives. But its development slowed after its corporate owner focused on more profitable vaccines.

    #surnuméraires #GSK #vaccins #tuberculose

  • Opinion | For the F.D.A., Cold Medicine That Doesn’t Work Is Just the Tip of the Iceberg - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/09/29/opinion/cold-medicine-fda.html

    Nearly two decades ago, several pharmacists started calling into the University of Florida Drug Information and Pharmacy Resource Center hotline with the same query: Does phenylephrine, a common ingredient in cold medicine sold over the counter, actually work?

    One of us, Dr. Hatton, oversaw the call center, which was meant to train pharmacy students on how to respond to questions from health care professionals across the state. It was odd, Dr. Hatton thought, that so many providers in Florida believed the popular decongestant — found in Sudafed PE, some formulations of NyQuil and many other cold and flu treatments — wasn’t working as advertised.

    After searching the literature, he came across a paper published more than a decade earlier by Dr. Hendeles, the co-author of this essay, also at the University of Florida, suggesting that oral phenylephrine was ineffective.

    Our offices were just a short walk apart, and after meeting to discuss our suspicions, we began what has so far been a nearly 20-year collaboration to determine if phenylephrine was effective at the dosage available to consumers over the counter, and later, when we discovered it wasn’t, to petition the Food and Drug Administration to remove it from shelves. This included a Freedom of Information Act request for unpublished data on the drug and multiple studies that confirmed our skepticism.

    Recently, an advisory committee for the F.D.A. unanimously confirmed our findings. The agency must now decide whether products containing the ingredient should be removed from shelves and drug makers should use new formulations. Right now, phenylephrine is in hundreds of products, and Americans spent about $1.8 billion on those remedies last year.

    How can an ineffective drug discovered nearly 100 years ago and marketed since the 1930s still be on the market, despite decades of drug experts like us prodding the F.D.A. to do something? It boggles the mind, and worse than that, this is only the tip of the iceberg. This decongestant is like many drugs on the market that don’t really provide relief.

    Just ask your local pharmacist about over-the-counter drugs he or she suspects don’t work. It’s an open secret among many of us who study pharmaceuticals that several ingredients, including ones found in common treatments like Robitussin, Mucinex and certain cough syrups, probably don’t work as advertised. Some of these ingredients claim to help people cough up mucus or cough less or to help with asthma symptoms, but studies suggest they don’t work at the current F.D.A.-approved doses.

    While there have been legislative efforts to improve the regulation of ineffective drugs on store shelves, much of the process still moves too slowly and has not gone far enough.

    In 1938, Congress passed the Federal Food, Drug and Cosmetic Act, which required that the federal government determine a drug is safe before it could be sold to Americans. More than two decades later, in 1962, breakthrough legislation — the Kefauver-Harris Drug Amendments — required that prescription and over-the-counter drugs must prove to be both safe and effective. As you might imagine, thousands of over-the-counter drugs were on the market before 1962. So the F.D.A. developed a system to review these drugs to make sure they worked, known as the O.T.C. monograph system.
    Editors’ Picks
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    The F.D.A. has generally relied on a risk-based approach, which prioritizes determining whether a drug is safe over how well it works. This has led to drug removals in the past. Another decongestant called phenylpropanolamine was removed from the market in the 2000s when it was shown to increase the risk of strokes when taken in high doses in over-the-counter weight loss drugs, for example.

    But these investigations and removals are not happening quickly. One major issue is that many of these drugs were first evaluated with data that doesn’t meet today’s standards. Though we first petitioned the F.D.A. to look into phenylephrine more than 15 years ago, it wasn’t until company-funded studies from Schering-Plough, later acquired by Merck, reported that oral phenylephrine was ineffective that we had definitive evidence.

    The companies deserve credit for publishing the negative results in peer-reviewed journals. But generally speaking, the pharmaceutical industry has no incentive to fund studies proving old ingredients are effective when sales bring in billions of dollars. Schering-Plough/Merck did its studies because it wanted to evaluate the effectiveness of a higher dose of phenylephrine, and the potential to develop an extended-release product.

    This is a problem for the F.D.A. because the agency doesn’t have the resources to do the enormous work of studying, evaluating and removing old and ineffective drugs, despite having the mandate to do so. There have been recent attempts to make this better: The Coronavirus Aid, Relief and Economic Security, or CARES, Act of 2020 included the first major overhaul to the O.T.C. monograph process and provided the drug agency with more resources, including personnel. But so much more funding is needed.

    We need to get through the thicket of old drugs faster. Americans are wasting money on decongestant drugs that may not work. Even more is spent on other over-the-counter medications that are questionable, especially for coughs and colds. Dosages of many of these drugs for children are based on arbitrary age ranges without specific studies to confirm they work and are safe for different age groups. All of this doesn’t even include dietary supplements and homeopathic remedies that don’t require evidence of effectiveness or undergo any F.D.A. review.

    Congress needs to develop a way of better funding the F.D.A. review process. Perhaps a small excise tax could be levied on over-the-counter sales or fees assessed to makers of over-the-counter drugs to fund the F.D.A. review process or to fund studies into drugs that went on the market before 1962. Leaders need to suggest more options. There should also be a way to prioritize which drugs to look at first. The agency should review old drugs for which there are already many complaints about lack of effectiveness in the manner it did recently for phenylephrine.

    Right now, Americans spend billions on drugs that contain ingredients that will not help them. That’s not just a waste of money — it could mean they are delaying appropriate treatment, which can lead to more severe illnesses. This is risky not only for health but also for trust. The public deserves medicines that do what they are advertised to do. And Americans should demand that from their leaders.

    #Médicaments #Evaluation #Big_pharma #Economie_médicament #Santé_publique

  • Twitter pourrait bientôt avoir un nouveau rival, soutenu par Jack Dorsey en personne, 27 avril 2023
    https://www.forbes.fr/technologie/twitter-pourrait-bientot-avoir-un-nouveau-rival-soutenu-par-jack-dorsey-en-pe

    Jusqu’à présent, #BlueSky est l’entreprise la mieux financée de ce secteur naissant, et #Jay_Graber considère son nouveau statut d’outsider comme un atout. Le vainqueur de la compétition de plus en plus fébrile visant à établir une norme pour le mouvement open source et décentralisé déterminera le terrain de jeu sur lequel la prochaine génération d’entreprises de réseaux sociaux sera en concurrence.

    « Les systèmes qui peuvent garantir ces libertés à long terme sont ceux qui vont probablement s’imposer sur la durée », explique Jay Graber. « Les utilisateurs auront la possibilité de choisir, les créateurs pourront rester en contact avec leur public et les développeurs auront la liberté de construire. »

    Jay Graber est née à Tulsa en 1991 d’un père professeur de mathématiques et d’une mère acupunctrice. « Ma famille faisait partie de celles qui ont tout perdu », déclare Jay Graber en parlant de sa mère. Lorsqu’elle a appris à lire, son livre de préféré était Robin des Bois. « J’ai toujours aimé travailler avec de petits groupes de personnes », explique-t-elle.

    [...].

    Quant au réseau BlueSky, qui a été conçu pour ressembler à Twitter afin de montrer la facilité avec laquelle le réseau social d’Elon Musk pourrait être intégré, 35 000 des 1,2 million de personnes inscrites sur la liste d’attente utilisent désormais l’application. « Vous devez créer quelque chose qu’un large public peut utiliser si vous avez pour mission d’essayer de changer la façon dont la technologie fonctionne avec les gens », explique Paul Frazee.

    Selon Jay Graber, l’enjeu va bien au-delà de la simple possibilité de se connecter à ses amis avec moins d’interférence de la part de la #Big_Tech. « Des forces nous tirent dans des directions extrêmes en tant que société », dit-elle. « Il y a des forces qui vont dans le sens d’une centralisation et d’une consolidation accrues de la société, mais aussi des forces qui vont dans le sens d’une décentralisation et d’une fragmentation accrues, et des technologies qui donnent plus d’autonomie aux individus. Ces deux phénomènes se produisent en même temps. Je pense que l’une ou l’autre de ces tendances, poussée à l’extrême, pourrait être inefficace ou nuisible. Nous devrons donc trouver un équilibre entre la bonne gouvernance et la souveraineté individuelle. »

    #réseaux_sociaux

  • Windows 11 Specs and System Requirements | Microsoft
    https://www.microsoft.com/en-us/windows/windows-11-specifications


    Pourquoi je n’utiliserai Windows 11 que dans des situations exceptionnelles et très spécifiques.

    These are the minimum system requirements for installing Windows 11 on a PC. If your device does not meet these requirements, you may not be able to install Windows 11 on your device and might want to consider purchasing a new PC.

    O.K. allez vous faire f...

    Toutes mes machines aussi vieilles qu’elles soient fonctionnen très bien et je ne les échangerai pas seulement parce votre nouveau système d’exploitation (le terme francais est bien choisi, éh oui !) essaye de m’y contraindre. Aujourd’hui il y a des alternatives à tout.

    Internet connection and Microsoft account

    Windows 11 Pro for personal use and Windows 11 Home require internet connectivity and a Microsoft account during initial device setup.

    Switching a device out of Windows 11 Home in S mode also requires internet connectivity. Learn more about S mode here.

    For all Windows 11 editions, internet access is required to perform updates and to download and take advantage of some features. A Microsoft account is required for some features.

    Alors là, excusez-moi mais je ne jouerai pas votre jeux en me laissant espionner. Je ne louerai pas vos softs et je me partagerai plutôt avec mes amis les frais pour des NAS interconnectés que de vous confier mes données afin de vous permettre de fouiller mes archives pour des choses qui ne vous regardent pas. Nextcloud n’est pas parfait mais ce système libre fait tout dont nous avons besoin à la base.

    Je continuerai par contre à me servir de logiciels hautement spécialisés qui exigent l’utilisation de votre dernier système d’exploitation. Le monde n’est pas parfait, alors je ferai tout pour que ces situations soient de plus en plus rares et je partagerai avec chacune et chacun le savoir faire qui me permet de vous écarter presque partout

    C’est bien vous qui avez déclaré cette guerre contre vos concurrents et utilisateurs à la fois.

    Vous voulez savoir pourquoi j’ai envie de vous le dire ? J’ai passé des années de ma vie à résoudre des problèmes pour lesquels vous êtes responsables mais n’avez jamais développé des solutions. J’ai traîné dans vos forums de MVS exploités où on n’apprend pas des solutions à vos problèmes mais des « workaround » pour les contourner. J’ai vu trop de thèses et travaux de bachelor avalées par vos traitements de texte qui ne les ont jamais recraché et j’ai supporté vos utilisateurs dans leur désespoir dans lequel vous les avez plongé par l’impossibilité de sortir de votre jardin surveillé et entouré de murs plus hauts et rigides que le mur de Berlin.

    Aujourd’hui vous essayez de nous enfermer parmi des murs encore plus insurmontables, alors je vous traite comme les stasis que vous êtes : Je passe à côté de votre mur parce que je sais accéder par des portes et itinéraires que vous ne contrôlez pas au territoire que vous monopolisez encore.

    Pour terminer voici la dernière strophe d’une chanson de quelqu’un qui vit de votre côté de l’atlantique :

    Masters of War
    Written by : Bob Dylan (1963)
    https://www.bobdylan.com/songs/masters-war-mono

    And I hope that you die
    And your death’ll come soon
    I will follow your casket
    In the pale afternoon
    And I’ll watch while you’re lowered
    Down to your deathbed
    And I’ll stand o’er your grave
    ’Til I’m sure that you’re dead

    Vous voyez, nous partageons un terrain d’entente. Le message est clair. Il n’y a pas de malentendu.

    https://www.youtube.com/watch?v=xMxm8lRm4Cc



    #Microsoft #système_d_exploitation #LINUX

  • Le Sénat donne son feu vert à l’activation à distance des caméras ou micros des téléphones - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/politique/le-senat-donne-son-feu-vert-a-lactivation-a-distance-des-cameras-ou-micro

    Cette disposition du projet de loi Justice porté par Éric Dupond-Moretti, qui concerne certaines enquêtes, a été votée mercredi soir malgré l’opposition de la gauche.

    Par Le Parisien avec AFP
    Le 8 juin 2023 à 06h24

    https://www.youtube.com/watch?v=6ZYAdjLHt8s

    Le Sénat a donné mercredi soir son feu vert à une disposition controversée du projet de loi Justice autorisant le déclenchement à distance des caméras ou micros des téléphones dans certaines enquêtes, malgré l’opposition de la gauche. L’article 3 du projet de loi du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, examiné en première lecture par les sénateurs, apporte plusieurs modifications à la procédure pénale.

    L’une d’elles cristallise les inquiétudes de la gauche, d’avocats et d’associations. Elle prévoit d’autoriser le déclenchement à distance des ordinateurs et autres appareils connectés, à l’insu des personnes visées, avec deux finalités différentes. D’une part, la géolocalisation en temps réel pour certaines infractions. D’autre part, l’activation de micros et caméras pour capter son et images, qui serait elle réservée aux affaires de terrorisme, et de délinquance et criminalité organisées.

    L’Observatoire des libertés et du numérique (OLN) a dénoncé une « surenchère sécuritaire » permettant de transformer tout objet connecté en potentiel « mouchard ».

    La gauche a tenté sans succès de supprimer totalement ou partiellement des dispositions jugées « disproportionnées ». C’est « la porte ouverte à une surveillance généralisée », a affirmé l’écologiste Guy Benarroche.

    « Ces techniques sont déjà appliquées », a souligné le ministre, mais elles nécessitent la pose de balises ou de micros et caméras, ce qui comporte des risques pour les enquêteurs. La disposition est « entourée de garanties importantes », a-t-il ajouté. Sa mise en œuvre devra en particulier être approuvée par un juge.
    Quid des journalistes, avocats, magistrats ?

    Contre l’avis du ministre, le Sénat a adopté un amendement du chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau qui prévoit de limiter la possibilité de recourir à la géolocalisation aux infractions punies d’au moins dix ans d’emprisonnement, contre cinq ans dans le texte initial.

    La gauche aurait souhaité aller plus loin, notamment dans la protection explicite des journalistes, au même titre que le seront avocats, magistrats ou parlementaires.

    L’article 3 du projet de loi prévoit par ailleurs, entre autres mesures, d’étendre les perquisitions de nuit pour les crimes les plus graves.

    Le Sénat a encore adopté un amendement du gouvernement permettant de prolonger, sous certaines conditions, les délais de l’enquête préliminaire.

    Un projet de loi porté par le garde des sceaux et non par le ministre de l’intérieur. Voilà qui en dit long sur la conception de la justice de ce pouvoir.

    Quand on voit la criminalisation des opposants et les pratiques de barbouzes déjà en œuvre, on sait à quoi s’en tenir. On remarquera la liste des profils qui échappent officiellement aux dispositif, ainsi que le champ des amendements portés par la gauche.

    Toujours plus loin dans la surveillance de masse.

    #surveillance_numérique #big_brother #contrôle_social #surveillance_algorithmique #criminalisation_des_opposants #espionnage

  • Gouverner par les #données ? Pour une sociologie politique du numérique

    Cet ouvrage est une invitation à entrer dans la boîte noire des #algorithmes, non pas d’un point de vue technique, mais de sociologie politique. La multiplication des données disponibles en ligne, couplée au progrès de l’#intelligence_artificielle, ont-ils des effets sur les manières de gouverner ? Les algorithmes peuvent-ils « prédire » les comportements des citoyens ? Comment sont fabriqués ces algorithmes, dits prédictifs, et par qui ? Sont-ils neutres et objectifs ? Quels sont les enjeux sociaux, éthiques et politiques, liés à l’exploitation des données ? Et quelles sont les stratégies commerciales et marchandes à l’œuvre ? Peut-on encore protéger nos données ?

    Derrière l’exploitation des données, il y a bien des #visions_du_monde. Il s’agit alors de penser l’#algorithme comme un objet politique et social, produit par des acteurs et issu de commandes privées et désormais aussi publiques. Ces lignes de codes et de calculs complexes ne peuvent être dissociées de leurs conditions de production : elles sont encastrées dans un ensemble organisationnel et professionnel spécifique et portées par des #intentions et volontés politiques.

    À travers une série d’études de cas et l’apport d’enquêtes empiriques poussées et inédites, ce volume permet de saisir en contexte comment sont utilisées nos données et quelles sont les influences possibles sur les modes de #gouvernance et les prises de décision. La force de cet ouvrage, à la croisée de la sociologie économique, du droit, des sciences politiques et de l’informatique, est de poser les bases d’une #sociologie_politique des données et du #numérique, visant à dépasser et déconstruire les mythes et les croyances véhiculées par le #big_data.

    http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100613110

    #livre #prise_de_décision

  • Opioïdes : La famille Sackler paiera 6 milliards de $ pour éviter des poursuites civiles JTA - Time of israel

    Une décision de la cour d’appel fédérale américaine protège la famille juive propriétaire de Purdue Pharma et permet à l’entreprise d’indemniser les victimes et leurs familles

    La famille Sackler, les milliardaires juifs dont la commercialisation de l’antidouleur OxyContin a alimenté le phénomène de l’épidémie d’opioïdes aux États-Unis, bénéficiera d’une immunité totale contre Purdue Pharma, leur société, en échange d’allocation de fonds, pouvant aller jusqu’à 6 milliards de dollars, à des programmes de traitement et de prévention de la toxicomanie.

    La décision d’une cour d’appel fédérale mardi d’accorder l’immunité met effectivement fin aux milliers de poursuites civiles qui ont été intentées contre Purdue Pharma en raison des décès dus aux opioïdes.

    Selon le plan approuvé mardi par la deuxième cour d’appel fédérale de New York, les membres de la riche famille Sackler céderaient la propriété de Purdue, basée à Stamford, dans le Connecticut, qui deviendrait une nouvelle société connue sous le nom de Knoa, dont les bénéfices seraient versés à un fonds destiné à prévenir et à traiter les dépendances.


    Illustration : Sur cette photo du 17 août 2018, proches et amis de victimes de l’OxyContin et d’opioïdes déposent des flacons de pilules en signe de protestation devant le siège social de Purdue Pharma, qui appartient à la famille Sackler, à Stamford, dans le Connecticut. (Crédit : AP Photo/Jessica Hill)

    Les membres de la famille contribueraient également à hauteur de 5,5 à 6 milliards de dollars en espèces au fil du temps, soit environ la moitié de ce que le tribunal a estimé être leur fortune collective, dont une grande partie est détenue à l’étranger. Une grande partie de cet argent – au moins 750 millions de dollars – ira aux victimes individuelles de la crise des opioïdes et à leurs survivants. Les paiements devraient s’échelonner entre 3 500 et 48 000 dollars.

    La décision de mardi protège également les membres de la famille Sackler contre les poursuites judiciaires liées aux effets des opioïdes, même s’ils n’ont pas déposé le bilan.


    Des personnes ayant perdu des proches à cause des opioïdes manifestent devant le musée Arthur M. Sackler, à l’université de Harvard, dans le Massachusetts, le 12 avril 2019. (Crédit : AP Photo/Josh Reynolds, Archives)

    Ces protections sont au cœur de l’accord proposé qui mettrait fin aux plaintes déposées par des milliers d’États, de collectivités locales, de gouvernements tribaux amérindiens et d’autres entités. Les membres de la famille Sackler ont clairement indiqué que sans ces protections, ils ne respecteraient pas leur part de l’accord.

    L’accord n’accorde pas aux membres de la famille Sackler l’immunité contre d’éventuelles poursuites pénales.

    « C’est un grand jour pour les victimes, dont certaines ont désespérément besoin d’argent et attendent ce jour depuis longtemps », a déclaré Ed Neiger, un avocat représentant des victimes individuelles.

    Cheryl Juaire, une femme du Massachusetts qui a perdu deux fils à la suite d’overdoses, a déclaré qu’elle ne savait pas à quel montant s’attendre. « Mes enfants sont partis et il n’y a rien que je puisse faire pour les ramener », a-t-elle déclaré, mais elle a ajouté que les fonds aideraient les enfants de ses fils. « Ils auront des appareils dentaires, des lunettes, des choses dont ils ont besoin et qu’ils n’auraient pas pu avoir autrement. »

    Les membres de la famille Sackler et Purdue ont également salué la décision.

    « Les membres de la famille Sackler estiment que la mise en œuvre tant attendue de cette résolution est essentielle pour fournir des ressources substantielles aux personnes et aux communautés dans le besoin », ont déclaré les membres de la famille propriétaire de Purdue dans un communiqué mardi. « Nous sommes heureux de la décision de la Cour de permettre à l’accord d’aller de l’avant et nous attendons avec impatience qu’il prenne effet dès que possible. »


    Des manifestants font un die-in aux abords du tribunal qui est en train de prononcer la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. Illustration (Crédit : Seth Wenig/AP)

    Les fondateurs de Purdue, Arthur, Mortimer et Raymond Sackler, sont les fils d’immigrants juifs de Brooklyn qui ont suivi des études de médecine en Écosse parce que les écoles américaines n’admettaient pas les juifs à l’époque. Mortimer et Raymond ont lancé l’OxyContin en 1996, après qu’Arthur a quitté l’entreprise ; la famille a ensuite gagné des milliards en commercialisant agressivement le médicament pendant plus de deux décennies, alors même que des signes montraient qu’il entraînait les utilisateurs dans la dépendance aux opiacés.

    Les trois frères sont décédés, mais d’autres membres de la famille ont conservé le contrôle de Purdue Pharma et leur fortune, estimée à environ 11 milliards de dollars il y a deux ans.

    Le nom Sackler était régulièrement présent dans les cercles philanthropiques jusqu’à ce que les poursuites contre les opioïdes commencent à s’accumuler en 2019, date à laquelle de nombreuses institutions culturelles ont commencé à refuser les dons de la famille et à retirer leur nom des bâtiments. L’artiste et activiste juive Nan Goldin a été le fer de lance d’un mouvement populaire s’opposant à la famille pendant des années.



    Gabe Ryan, un employé, supprime les lettres formant le nom d’ Arthur M. Sackler à l’entrée du bâtiment de l’école de médecine Tufts à Boston, le 5 décembre 2019 (Crédit : AP Photo/Steven Senne)

    L’un des bénéficiaires notables des Sackler, l’université de Tel Aviv, a résisté aux pressions visant à supprimer le nom Sackler de son école de médecine – bien que l’aile de son école de médecine tournée vers les États-Unis ait discrètement supprimé le nom Sackler de son matériel de marketing l’année dernière.

    Purdue est peut-être l’acteur le plus médiatisé de l’industrie des opioïdes. Mais plusieurs autres fabricants de médicaments, sociétés de distribution et pharmacies ont également été poursuivis par les États et les collectivités locales. Si une poignée d’affaires ont été portées devant les tribunaux, beaucoup sont en cours de règlement.

    La valeur totale des règlements proposés et finalisés au cours des dernières années s’élève à plus de 50 milliards de dollars. Parmi les entreprises qui ont conclu des accords figurent les fabricants de médicaments Johnson & Johnson et Teva, les géants de la distribution AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson, ainsi que les chaînes de pharmacies CVS, Walgreens et Walmart.

    Un seul autre grand règlement de procès concernant les opioïdes prévoyait des paiements pour les victimes.

    Un militant installant des pierres tombales en carton avec les noms des victimes d’overdose d’opioïdes devant le palais de justice où se déroule le procès de la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. (Crédit : AP Photo/Seth Wenig/Dossier)


    La majeure partie de l’argent doit être utilisée pour lutter contre la crise des opioïdes, qui a été liée à plus de 500 000 décès aux États-Unis au cours des deux dernières décennies, dont plus de 70 000 par an récemment.

    Ces dernières années, la plupart des décès ont été liés au fentanyl et à d’autres opioïdes synthétiques illicites, et non à des analgésiques délivrés sur ordonnance.

    #Sackler #purdue_pharma #big_pharma #santé #oxycontin #fentanyl #opioïdes #McKinsey #Johnson_&_Johnson #Teva #AmerisourceBergen #Cardinal_Health #McKesson #CVS #Walgreens #Walmart #oxycodone #naloxone #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #carfentanil #overdose

    Source https://fr.timesofisrael.com/opioides-la-famille-sackler-paiera-6-mds-de-pour-eviter-des-poursu

  • #Canada : Des pharmaciens versent des millions de dollars pour obtenir des patients Ulysse Bergeron - Le devoir

    Pour mettre la main sur des milliers de clients qui consomment d’onéreux médicaments de spécialité, deux pharmaciens de Laval ont versé des millions de dollars à Innomar, un important gestionnaire de programmes de soutien aux patients (PSP). Financés par des géants de l’industrie pharmaceutique, ces programmes clés en main évoluent en marge des réseaux de santé publics et offrent un service d’accompagnement des patients tout au long de leur thérapie. Cette pratique des pharmaciens pour acquérir cette clientèle lucrative contrevient à leur code de déontologie.


    Daniel Vermette et Marc Chabot sont copropriétaires d’une pharmacie de médicaments de spécialité située sur le boulevard Curé-Labelle, à Laval. M. Vermette détient également une pharmacie, à Québec, avec son autre associé, Jérôme Bergeron.

    En avril 2022, les trois pharmaciens ont plaidé coupable devant l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) pour avoir « obtenu » des patients d’Innomar, un important grossiste en médicaments et gestionnaire de programmes de soutien aux patients (PSP). Cette pratique contrevient au code de déontologie des pharmaciens, qui leur interdit formellement « d’obtenir de la clientèle par l’entremise d’un intermédiaire ».

    Pour leur part, les pharmaciens Vermette et Chabot ont aussi plaidé coupable d’avoir versé en contrepartie à Innomar un pourcentage des revenus générés par la clientèle obtenue. Ils ont « illégalement partagé [leurs] honoraires avec un tiers non-pharmacien », lit-on dans une décision du Conseil de discipline de l’Ordre.

    L’enquête du syndic de l’OPQ s’est échelonnée sur dix ans. Elle a démontré qu’à partir de décembre 2012, en vertu d’une entente, « Innomar dirige les patients inscrits aux différents PSP qu’elle gère vers les deux pharmacies, en échange d’honoraires représentant [environ 2,5 %] du volume brut des ventes des médicaments ».

    Une entente rentable. Entre 12 900 et 17 400 patients participant à un PSP faisaient affaire avec les pharmacies de Laval et de Québec, selon l’enquête de l’OPQ. Les pharmaciens payaient « entre 500 000 $ et 600 000 $ par mois » à une entreprise appartenant à Daniel Vermette lui-même, qui, à son tour, transférait cette somme à Innomar. Plusieurs millions de dollars ont ainsi été payés à Innomar depuis 2012.

    En vertu de cette entente, Innomar envoyait aux pharmacies un courriel sécurisé contenant les informations des patients nouvellement inscrits à ses PSP par des médecins spécialistes : noms, médicaments prescrits et moyens pour les contacter. Et cela, sans le consentement préalable des patients, est-il indiqué dans la décision : « Il revient alors aux pharmacies de Laval ou de Québec de contacter le patient afin d’obtenir ses coordonnées et son consentement pour ensuite exécuter l’ordonnance. »

    Vingt demandes d’enquête provenant soit de pharmaciens communautaires soit de patients insatisfaits d’avoir été contactés et servis par l’une des deux pharmacies pour leurs doses gratuites ont été déposées à l’OPQ au fil des ans. . . . . .

    #santé #médicaments #big_pharma #pharma #industrie_pharmaceutique #médicament #santé_publique #fric #capitalisme

    Source et suite : https://www.ledevoir.com/societe/sante/791057/enquete-des-pharmaciens-versent-des-millions-de-dollars-pour-obtenir-des-p

    • La France n’a plus les moyens de se payer un cancer incurable Florence Pinaud - La Tribune

      Avec des prix dix à vingt fois plus élevés qu’auparavant, les nouveaux anticancéreux soignent peut-être des cancers jusqu’alors incurables, mais ils remettent en question notre politique du médicament. . . . .

      Certains big pharmas annoncent - publiquement ou non - renoncer au marché français pour leurs nouveaux anticancéreux. C’est le cas de Janssen qui en a retiré son Carvykti début avril. La formule d’immunothérapie par cellules CAR-T contre les myélomes multiples (cancer de la moelle osseuse) avait bien été utilisée en France dans le cadre de la procédure dite « d’accès précoce ». Mais lors de l’évaluation des progrès thérapeutiques de médicament (ASMR), la mauvaise note obtenue annonçait au labo qu’il aurait bien du mal à en tirer le prix espéré. Dans la mesure où son Carvykti soigne certains cas incurables avec des résultats parfois exceptionnels, Janssen sait bien que son traitement facturé quelque 500 000 $ aux États-Unis trouvera preneur sur d’autres marchés.

      En France, notre 100 % ou presque remboursé par la Sécu a un prix, celui de la maîtrise des coûts. Le système actuel donne en effet un accès gratuit aux anticancéreux via l’hôpital. Pour le maintenir sans plomber les comptes de l’Assurance maladie, les politiques de santé imposent aux labos des négociations de prix toujours plus longues et complexes faute d’avoir trouvé une autre solution. C’est ainsi que le traitement par immunothérapie Keytruda (Merck MSD), initialement conçu contre le cancer de la vessie, a mis plusieurs années avant d’être accessible chez nous. Son prix revient à 6 000 € par mois de traitement par patient et il est désormais indiqué dans différents autres cancers. . . . . .

      La suite : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/chimie-pharmacie/la-france-n-a-plus-les-moyens-de-se-payer-un-cancer-incurable-962063.html

      #France #Cancer #Sécurité_sociale #anticancéreux

  • La pénurie de médicaments viole les droits de l’enfant, dénoncent des pédiatres ats/vic

    Les médicaments pour les enfants et les adolescents manquent un peu partout en Europe. En Suisse, en Allemagne, en Autriche, en France et en Italie, des associations de pédiatres demandent aux ministres de la Santé d’y remédier de manière rapide, durable et fiable.

    Les spécialistes de la santé enfantine ont formulé cette exigence dans une lettre ouverte, a indiqué lundi l’association professionnelle des pédiatres suisses. Il y a quelques années encore, il était inimaginable que des pénuries aiguës mettent en péril l’approvisionnement en antibiotiques, analgésiques, médicaments contre la fièvre, contre l’asthme ou même vaccins.


    Les enfants et les adolescents ont pourtant besoin de peu de médicaments, des médicaments relativement bon marché. Comme ceux-ci ne sont pas forcément interchangeables avec des médicaments pour adultes, les pénuries conduisent à ce que les traitements ne puissent plus être effectués selon les directives thérapeutiques adaptées aux enfants, mettent en garde les médecins.

    « De la responsabilité des décideurs politiques »
    « Nous considérons qu’il est de la responsabilité des décideurs politiques de garantir une production et un approvisionnement suffisants pour constituer des stocks de médicaments importants pour les soins pédiatriques de base en Europe », écrivent-ils encore.

    La Société suisse de pédiatrie (SSP) renvoie en outre à la Convention de l’ONU sur les droits de l’enfant : celui de bénéficier du meilleur état de santé possible y est inscrit. A leurs yeux, la production et le stockage insuffisants des médicaments de base pour les enfants violent donc ce droit.

    Des hausses de prix pour inverser la tendance ?
    En France, au cours des derniers mois, des tensions ont pesé sur les stocks de plusieurs médicaments. Cet hiver, plusieurs antibiotiques, dont l’amoxicilline, largement prescrite aux enfants, étaient ainsi en rupture.

    Début février, le ministre de la Santé avait annoncé un plan visant à prévenir toute future crise. Le gouvernement a notamment annoncé qu’il allait autoriser des hausses de prix pour certains génériques essentiels afin d’inciter les fabricants à poursuivre leur production.

    Source : https://www.rts.ch/info/monde/13986252-la-penurie-de-medicaments-viole-les-droits-de-lenfant-denoncent-des-ped
    #santé #enfants #médicaments #big_pharma #médecine #pharma #sante #médicament #santé_publique #brevets #pédiatres #industrie_pharmaceutique #marges #bénéfices

  • Pénurie des pilules abortives à Lille : les intérêts du patronat menacent le droit à l’IVG
    https://www.revolutionpermanente.fr/Penurie-des-pilules-abortives-a-Lille-les-interets-du-patronat-

    Comme le développe Pauline Londeix : « On a été contactés début mars par plusieurs organisations de terrain sans se concerter entre elles pour dire qu’elles entendaient parler de ruptures de misoprostol. Je suis allée voir sur le site de l’ANSM, qui doit tenir un suivi des tensions et des pénuries de médicaments et il y avait une note du fabriquant depuis septembre, qui disait avoir constaté des impuretés dans sa production et avoir dû l’arrêter. Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul producteur ? Parce que c’est sous brevet ! La seule firme qui produit le Misoprostol est Norgine, et cela recoupe tous les soucis structurels de l’industrie du médicament, qui est très concentrée et au moindre problème sur un site de production la production peut s’arrêter ! Et en pratique cela peut remettre en cause le droit à l’avortement pendant des mois et des mois. ». En l’occurrence, la pénurie est causée par le fait qu’un seul site en Europe produit le Misoprostol et que le producteur a constaté une impureté dans ses produits et a donc cessé la production en septembre dernier le temps de résoudre le problème.

    #ivg #big_pharma #médicaments #soin

    • #Big_data et #Intelligence_artificielle (#IA), les #ressources_humaines (sic) #RH vont pouvoir passer à la #gouvernance_algorithmique (#data_driven) en temps réel (deliver value faster)

      While historically management consulting firms have viewed a highly talented workforce as their key asset, the emergence of data technologies has prompted them to turn to the productization of their offerings. According to “Killing Strategy: The Disruption Of Management Consulting” report by CB Insights, one of the main reasons for the disruption of the management consulting industry is the increasing pace of digitalization, and in particular, the expansion of Artificial Intelligence and Big Data capabilities. Incumbents in the consulting world are recognizing competitive pressure coming from smaller industry players, which leverage modern data analytics and visualization technologies to deliver value faster. At the same time, clients of major consulting companies are investing in software systems to collect and analyze data, aiming to empower their managers with data-driven decision-making tools.

      (l’auteur est product leader chez Google et, accessoirement, a fondé une boîte de #coaching : Our mission is to help talented product managers prepare for their job interviews in the most effective ways - ways that land them the offer they’re hoping for!)

  • Échirolles libérée ! La dégooglisation (2)
    https://framablog.org/2023/03/17/echirolles-liberee-la-degooglisation-2

    Voici le deuxième volet du processus de dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez manqué le début) tel que Nicolas Vivant nous en rend compte. Nous le re-publions volontiers, en souhaitant bien sûr que cet exemple suscite d’autres migrations … Lire la suite­­

    #Enjeux_du_numérique #Migration #Témoignages de_« dégooglisation » #arborescence #big_data #cloud #DSI #Echirolles #équipe #feuille_de_route #GED #logiciel_libre #municipalité #Nextcloud #schéma_directeur #serveurs