• Manhattan’s Chinese Street Signs Are Disappearing

    As with many neighborhoods in New York City, Chinatown has a history that is legible in layers. Here in Lower Manhattan, Republic of China flags still flutter above the offices of family associations that were founded before the Communist Revolution. Job posting boards covered in slips of paper cater to recent immigrants. Instagrammable dessert shops serve young locals and tourists alike. “For Rent / 出租” signs are everywhere, alluding to the shrinking number of Chinese businesses and residents.

    And above a dwindling number of intersections hang signs declaring the names of the street in English and in Chinese.

    Bilingual street signs have hung over the bustling streets of the city’s oldest Chinatown for more than 50 years. They are the product of a program from the 1960s aimed at making navigating the neighborhood easier for those Chinese New Yorkers who might not read English.

    These signs represented a formal recognition of the growing influence of a neighborhood that for more than a century had largely been relegated to the margins of the city’s attention. But as the prominence of Manhattan’s Chinatown as the singular Chinese cultural center of the city has waned in the 21st century, this unique piece of infrastructure has begun to slowly disappear.

    https://www.nytimes.com/interactive/2022/03/11/nyregion/nyc-chinatown-signs.html

    #toponymie #bilinguisme #Manhattan #Chinatown #USA #Etats-Unis #New_York #chinois #dialectes #panneau #cartographie #cartographie_narrative #NYC #visualisation #cartographie #langue #anglais

    via @fil

  • Reconfinement : une #attestation_de_sortie en alsacien est maintenant disponible

    L’Office pour la langue et la culture d’Alsace (Olca) a mis en ligne une attestation de sortie bilingue, alsaco-française. Elle est disponible depuis le mardi 17 novembre, et tout à fait légale.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/insolite-reconfinement-attestation-sortie-alsacien-est-

    Avec deux variantes : haut-rhinoise et bas-rhinoise :-)

    Confinement : l’attestation de déplacement désormais disponible en version bilingue alsacien – français

    Dès à présent, les #Alsaciens peuvent sortir de chez eux munis d’une attestation de déplacement en version bilingue alsacien-français, et cela de façon tout à fait légale. Une version welche est également disponible !

    L’attestation de déplacement dérogatoire en usage depuis le 29 octobre 2020 - date du deuxième confinement national - a été traduite en alsacien (en variante bas-rhinoise) par l’OLCA. Elle a été adaptée dans une variante haut-rhinoise par Yves Bisch. Gilbert Michel a parallèlement traduit l’attestation en patois welche.

    L’attestation est tout à fait légale puisqu’elle est calquée sur le modèle français : même texte et même niveau de langage. Et la langue française est bien présente sur le document.

    Cette action s’inscrit dans le cadre de la mission de promotion de la langue régionale de l’OLCA. A travers cette démarche, l’Office entend normaliser la présence de l’alsacien au quotidien et démontrer que tout peut se traduire et s’écrire en alsacien.

    L’OLCA développe parallèlement un #kit spécial COVID, en partenariat avec la marque Alsace. Il a pour objectif de permettre aux entreprises de communiquer en alsacien autour des différentes mesures mises en place durant le confinement : #klicke_ùn_àbhole (click & collect), gestes barrières, informations pratiques…

    Haut-rhinoise :

    Bas-rhinoise :

    https://www.olcalsace.org/fr/actualite/confinement-l-attestation-de-deplacement-desormais-disponible-en-version-

    #langues #langues_minoritaires #France #alsacien #bilinguisme #confinement #Alsace #covid-19 #coronavirus

    ping @simplicissimus

  • Le bilinguisme en procès, cent ans d’errance (1840-1940) - Andrée Tabouret-Keller | Éditions Lambert Lucas
    http://www.lambert-lucas.com/livre/bilinguisme-en-proces-cent-ans-derrance-1840-1940-le

    « Mon objectif est d’examiner la persistance d’une idée fausse : la nocivité du bilinguisme. Comment cette idée a-t-elle pris forme ? Comment a-t-elle pu perdurer ? L’enquête ainsi annoncée commence au milieu du XIXe siècle au Pays de Galles et se poursuit jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale. Sont successivement versées au dossier les thèses largement diffusées en fin de siècle qualifiant le bilinguisme de fléau social, moral et d’empêchement de penser, les conférences internationales sur l’éducation en situation bilingue de 1911 à 1933, la mise au point des tests d’intelligence qui donnent un tour scientifique à la dénonciation du bilinguisme, les études universitaires et les publications de grands linguistes de l’entre-deux-guerres. »

    Andrée Tabouret-Keller mène son enquête au plus près des documents avant de s’interroger sur les circonstances historiques, les situations sociales et les soubassements idéologiques qui jouent dans la persistance et le renouvellement de l’idée de nocivité du bilinguisme : scientisme et nationalisme y trouvent bonne place sur fond de rejet du mélange et de l’impur. Pour ouvrir une perspective où les situations linguistiques complexes bénéficieraient d’une approche anthropologique faisant aussi place à l’histoire personnelle des bilingues.

    #bilinguisme #langue #langues #Andrée-Tabouret-Keller

  • Langues régionales Quand Blanquer s’égare - L’Express
    https://www.lexpress.fr/culture/unilinguisme-quand-blanquer-s-egare_2081647.html


    Jean-Michel Blanquer connaît-il vraiment ne serait-ce qu’un hameau isolé de métropole où un enfant ne parlerait pas français ? J. SAGET/AFP

    Le ministre de l’Education a très sérieusement affirmé que les élèves des écoles « immersives » - dans lesquelles tous les cours ont lieu en langue régionale - risquaient « d’ignorer la langue française . » Aberrant.

    Il est étonnant de voir à quel point des hommes intelligents et cultivés peuvent prononcer des énormités quand ils abordent le sujet des langues minoritaires. Prenez Jean-Michel Blanquer. On peut penser ce que l’on veut du ministre de l’Education nationale, mais nul ne peut nier que cet homme titulaire des plus beaux diplômes (Sciences po, agrégation de droit public, maîtrise de philosophie, DEA en sciences politiques...) dispose d’un esprit à peu près structuré. Eh bien, voyez ce qu’il a déclaré au Sénat le 21 mai à propos des écoles dites « immersives » comme celles du réseau Diwan - dans lesquels tous les enseignements ont lieu en breton : « D’un point de vue pédagogique, il y aurait beaucoup à discuter autour de ça. On pourrait arriver à dire que cognitivement, ce n’est pas si bon que ça, précisément si l’enfant est mis dans la situation d’ignorer la langue française. » 

    « Si l’enfant est mis dans la situation d’ignorer la langue française »... Vous avez bien lu.
    […]
    On en rirait si le même homme n’était aux manettes de l’Education nationale et ne s’employait avec constance à mettre des bâtons dans les roues des langues minoritaires, en particulier avec sa réforme du lycée.

  • Sorry, I don’t speak French! - URBANIA
    (article de mars 2009)
    https://urbania.ca/article/sorry-i-dont-speak-french


    Visuel JOSÉE BISAILLON

    Je vis dans un quartier branché, habité par des redingotes hassidiques, des robes de deuil portugaises et les jupes à « raz le plaisir » de filles venues de Toronto pour flâner indéfiniment dans nos rues accueillantes.

    Il y a cent ans, le Mile End était une petite ville indépendante avec son hôtel de ville, son église et une population majoritairement canadienne française. Au détour de la Seconde Guerre mondiale, les Juifs sont venus s’y installer en si grand nombre que la langue parlée par la majorité était le Yiddish. Au cours des années 1970, les Italiens et les Portugais y ont peu à peu remplacés les Juifs partis s’installer dans l’ouest et ont ouvert des commerces. Si bien qu’on retrouve, chez nous, les meilleurs cafés Italiens, des épiceries portugaises, des boucheries hébraïques et les meilleurs bagels au monde.

    Un quartier formidable donc et qui attire, pour cette raison même, une nouvelle ethnie toute blanche : le Canadien anglais. Mais attention, pas n’importe quelle sorte : l’alter mondialiste/écolo/ conscientisé/ artiste/et curieux de tout…sauf de la société québécoise. Il y a quelques années déjà que j’étudie cette ethnie avec attention et je m’étonne encore de l’incontournable : « Sorry, I don’t speak french » prononcés par des êtres aussi scolarisés qui disent avoir choisi de vivre à Montréal, P.Q., parce que la ville vibre distinctement de Toronto, Halifax, Calgary ou Vancouver.

    #Québec

  • Polémique en #Croatie : #Rijeka - #Fiume, vers le retour du #bilinguisme ?

    Rijeka va-t-elle réintroduire les panneaux en italien, 65 ans après leur disparition ? La question agite la capitale du #Kvarner depuis plusieurs semaines. Cette proposition, à l’occasion du rendez-vous Rijeka – Capitale européenne de la Culture 2020, réveille d’épineuses questions identitaires. Reportage.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Croatie-Rijeka-Fiume-vers-un-retour-du-bilinguisme
    #langues #italien

  • Deux #citations sur les #murs tirées du #livre #Double_nationalité de #Nina_Yargekov :

    « Le Mur qui coupait l’Europe en deux c’était injuste. Le Mur à la frontière serbe en revanche c’est bien, voilà une opportune ligne de démarcation pour qu’on puisse aisément repérer le tracé de l’Union européenne. Et cela ne coupe pas l’Europe en deux puisqu’au-delà de l’Union européenne ce n’est plus l’Europe évidemment, mais une sorte de résidu géographique, des confins, des marges, on s’en fiche. En somme, toute analogie entre les deux Murs serait entachée de mauvaise foi. La preuve, le nouveau est situé à un autre endroit que l’ancien. Quelle chance, du coup on est content, on se prélasse, on se trémousse, depuis le temps qu’on rêvait d’être du bon côté. Mais ça c’est un secret. Officiellement, le Mur est une rassurante protection. Parce que ces migrants, leur culture ici ça n’ira pas. Leur culture, au singulier, car ils ont tous la même n’est-ce pas. La Palestine, l’Afghanistan, la Syrie, l’Erythrée, c’est pareil, non ? En tous les cas ce n’est pas l’Europe. Or la culture européenne ne doit pas changer. Elle doit rester telle qu’elle est. Intacte, dans son joli écrin doré. Sous verre. Qu’on la fige, qu’elle ne bouge plus. Sinon c’est la fin du monde. Une si belle culture, qui n’a jamais engendré ni guerres, ni massacres, ni génocides. On n’est pas au Rwanda ici ».

    Nina Yargekov, Double nationalité, P.O.L., 2016, pp.623-624.

    « Vous lisez des articles, vous regardez des photographies. Le choc migratoire : il y a réellement des gens désireux de venir en Hongrie. Vous les voyez, ils sont derrière le grillage, ils serrent le grillage avec leurs mains, cela ne peut être une mise en scène, ils voudraient passer de l’autre côté. Et on les empêche. Un Mur se dresse face à eux. Ou s’ils arrivent à entrer, on les met dans un camp. Un camp ? en Hongrie ? Vous secouez la tête, ce n’est pas possible pas possible pas possible un camp en Hongrie ce n’est pas possible, vous êtes cartésienne les trucs paranormaux très peu pour vous. Le camp en question fort heureusement se trouve assez lion de Budapest dès lors vous parvenez à faire abstraction, vous l’éloignez, vous le repoussez en dehors du champ de votre conscience. Mais le Mur.
    Vous restez longtemps sans bouger, fixant l’écran devant vous. S’il avait fallu lancer des paris, vous auriez tout misé sur le fait qu’un pays qui dans le passé a souffert d’un Mur est absolument immunisé contre l’idée d’en construire un nouveau. Que quand on a connu le confinement, l’isolement, l’exclusion, on ne peut une seconde envisager d’ériger un Mur. Qu’il faudrait être fou, qu’il faudrait être malade. Une ravissante théorie, laquelle toutefois rate piteusement son examen d’entrée dans la réalité. Puisque le Mur existe. Vous regardez votre plafond qui est si haut, vous regardez vos propres murs, de gentils murs d’habitation, des murs qui vous protègent. Et subitement vous avez une révélation, c’est une revanche, c’est une revanche, mais évidemment. Vous avez été du mauvais côté du Mur, du côté pourri pendant si longtemps. Et là ce nouveau Mur, c’est un Mur qui vous place du bon côté. Pour aller vite, c’est un peu réducteur sans doute, cependant c’est ça, oui c’est ça, les Murs ont toujours un côté orage et un côté soleil, un côté émigration et un côté immigration, un côté on est dans la merde noire et un côté tralalala qu’est-ce qu’on est bien ici, et ce nouveau Mur c’est pour le plaisir, la jouissance d’être enfin, enfin du côté enviable, du côté gagnant, du côté occidental. Le désir, le plaisir, vous le comprenez. Mais n’y avait-il pas d’autres moyens ? Le théâtre, la poésie, le cinéma ? Il y a quantité de façons de vivre ses fantasmes sans importuner le monde. Tout en vous l’énonçant vous réalisez que c’est précisément cela qui vous effraie, qui vous terrorise, même, en effet vous avez l’impression que ce Mur est l’incarnation d’un fantasme géant, qu’il est obscène, pornographique, que quelqu’un quelque part a oublié de se censurer, perdant de vue qu’il y a des trucs qu’on fait dans sa tête et d’autres qu’on fait dans le réel, et qu’il est judicieux d’essayer, dans la mesure du possible, de ne pas mélanger les deux ».

    Nina Yargekov, Double nationalité, P.O.L., 2016, pp.508-509.

    #frontières #barrières_frontalières #histoire #guerre_froide

    • Nina Yargekov Double Nationalité

      Nina Yargekov Double Nationalité éditions P.O.L : où Nina Yargekov tente de dire de quoi et comment est composé son livre « Double Nationalité », et où il est notamment question d’amnésie et d’identité, de France et de Hongrie, de #bilinguisme et de double identité, de prostitution et de guerre d’Algérie, de Transylvanie et du métro Charonne, à l’occasion de la parution de « Double Nationalité » aux éditions P.O.L, à Paris le 29 août 2016

      https://www.youtube.com/watch?v=uPdCR8Wh3Rc

  • The Superior Social Skills of Bilinguals

    BEING bilingual has some obvious advantages. Learning more than one language enables new conversations and new experiences. But in recent years, psychology researchers have demonstrated some less obvious advantages of bilingualism, too. For instance, bilingual children may enjoy certain cognitive benefits, such as improved executive function — which is critical for problem solving and other mentally demanding activities.

    http://www.nytimes.com/2016/03/13/opinion/sunday/the-superior-social-skills-of-bilinguals.html?smid=tw-nytimes&smtyp=cur&_r=

    #langues #bilinguisme

  • Quelle langue parler en public avec mon enfant bilingue ?
    http://www.ec-translations.eu/quelle-langue-parler-en-public-avec-mon-enfant-bilingue

    Bien évidemment, comme pour bien des questions qu’on est amenés à se poser quand on élève un enfant bilingue, il n’y a pas de « bonne » réponse. Selon la situation et les objectifs que l’on s’est fixé, il faudra s’adapter au cas par cas pour faire face à ce défi de manière appropriée. Cet article Quelle langue parler en public avec mon enfant bilingue ? est apparu en premier sur Elodie Chatelais.

  • Les "#chroniques_malgaches" de mon collègue #Jean-Baptiste_Bing :

    Chères lec­trices, chers lec­teurs, je séjourne actuel­le­ment (i.e. de Noël à mi-février) à Mada­gas­car ; plus pré­ci­sé­ment dans une zone rurale de la côte Est, un peu au Nord de la ville de #Tama­tave. J’y effec­tue des recherches de ter­rain, à pro­pos des #savoirs autour de la ques­tion des #forêts. Il s’agit pour moi d’un retour dans le pays, ayant déjà passé deux années à Tama­tave. Mada­gas­car reste assez mécon­nue en Europe, bien que ce pays connaisse une période agi­tée, et que ses habi­tants puissent se van­ter d’une culture fort inté­res­sante. Je vais, dans une série de chro­niques, abor­der cer­taines ques­tions qui condi­tionnent en par­tie le pré­sent et l’avenir de ses habi­tants. Bonne lecture.

    Chroniques malgaches 1 : #élections réussies ou légitimité par défaut ?
    http://www.jetdencre.ch/chroniques-malgaches-1-elections-reussies-ou-legitimite-par-defaut-5752

    Chroniques malgaches 3 : un “point chaud” environnemental
    http://www.jetdencre.ch/chroniques-malgaches-3-un-point-chaud-environnemental-5968

    Chroniques malgaches 2 : les incertitudes du #bilinguisme
    http://www.jetdencre.ch/chroniques-malgaches-2-les-incertitudes-du-bilinguisme-5852

    #Madagascar

    cc @reka : Jean-Baptiste est une personne fort intéressante... une bonne adresse pour le #nouveau_visions_carto

    Le site de Jean-Baptiste :
    http://www.unige.ch/ses/geo/collaborateurs/assistants/bingjeanbaptiste.html

    • Petit témoignage : J’étais dans la région de Toamasina (Tamatave) à la fin de la campagne électorale pour les présidentielles. Il y avait alors 39 candidats en lice (si, si, 39 !!!) qui tour à tour envoyaient leurs troupes dans les villes et villages et j’ai pu constater les différences de moyens de chacun d’eux. Cela pouvait aller de la farandole de 4x4 avec mégaphone intégré pour diffuser les promesses de campagnes assortis de distribution de tee shirt/casquettes, aux envoyés de candidats pourvus seulement d’un vélo ou d’un scooter...

      Il semblerait (mais c’est à confirmer) que les financements de campagne à Madagascar ne soit pas très réglementées et que les candidats puissent être subventionné par des personnes/entreprises privées ce qui m’interroge sur les accords pouvant être passés entre les deux parties.

      Un ami malgache très investit dans la campagne électorale (il participait aux commissions de surveillances ayant pour but d’éviter les fraudes) m’a dit que « celui qui gagnera les élections sera celui qui offrira les plus de tee shirt »...

      Je me suis beaucoup interrogé sur la légitimité d’une élection qui laisse une grande part de sa population à l’écart soit parce que les villages sont trop enclavés pour que les habitants puissent se rendre aux urnes (certains ont parfois malgré tout marché 30km pu plus pour le faire) soit parce qu’une partie de la population n’a pas accès à l’information (illettrisme, absence de radio et encore moins de télé).

      Aujourd’hui, Madagascar a enfin un président « démocratiquement » élu mais toujours ni premier ministre, ni gouvernement malgré la promulgation officielle des résultats des législatives début janvier...

  • Les Blogs de Politique - Des listes bilingues à Bruxelles ?
    http://blogs.politique.eu.org/Des-listes-bilingues-a-Bruxelles

    Faudra-t-il en revenir à la possibilité de listes bilingues, comme au temps de feu le conseil d’agglomération élu en 1971 ? Écolo et le PS le proposent. Mais le souvenir est amer pour les Flamands : le PRL-FDF de l’époque (sous le drapeau du Rassemblement bruxellois) en avait profité pour faire élire conseillers quelques Flamands incontestables selon l’état civil mais jugés suffisamment dociles pour le parti amarante et ses alliés. On avait oublié un principe démocratique élémentaire : les représentants de la minorité… ne doivent pas être choisis par les électeurs de la majorité. C’est là une difficulté intrinsèque de l’idée des listes bilingues dans le cadre d’un rapport 85%-15% entre francophones et Flamands. Or, l’existence d’une représentation politique qui soit reconnue comme son expression par la minorité flamande de Bruxelles n’est pas d’abord une exigence démocratique interne. (Les Bruxellois flamands – comme les autres Bruxellois – se déclarent de plus en plus indifférents à l’appartenance linguistique de leurs mandataires.) C’est surtout une condition de l’acceptation par les Flamands de Flandre de l’existence d’une Région bruxelloise « à part entière » qu’ils ont toujours du mal à digérer.

    Peut-on faire reculer l’apartheid à Bruxelles (c’est-à-dire favoriser la constitution d’une conscience urbaine et d’une opinion publique qui transgresse les clivages linguistiques) sans diminuer la qualité de la représentation flamande, laquelle passe par la possibilité pour les Flamands qui le souhaitent d’élire leurs propres représentants ? Les classiques de l’architecture institutionnelle proposent dans ce cas-là le recours au bi-caméralisme : une chambre pour assurer le principe majoritaire, un sénat pour protéger les groupes minoritaires. Mais on n’imagine pas la petite Région bruxelloise, qui comporte déjà autant de députés qu’une Wallonie trois fois plus peuplée, se doter d’une telle armada d’excellences.

    ll existe pourtant une solution originale beaucoup plus simple : la fusion des listes après l’élection et avant la répartition des sièges. On voterait donc toujours pour des listes unilingues. Mais les listes auraient la possibilité – à condition de l’avoir annoncé au moment de leur dépôt – de « fusionner » dès la clôture du scrutin. Les voix seraient additionnées et les candidats seraient « emboîtés » en fonction des résultats.

    #belgique #institutions #Région_de_Bruxelles-Capitale #élections #minorités #bilinguisme #système_électoral