• La tentation écofasciste : migrations et écologie

    Pierre Madelin

    https://lavoiedujaguar.net/La-tentation-ecofasciste-migrations-et-ecologie

    En 2019, le nombre de migrants internationaux à l’échelle mondiale a atteint 272 millions selon l’ONU, soit une augmentation de 51 millions par rapport à 2010. Cette même année 2019, le jour du « dépassement écologique » mondial, soit la date à partir de laquelle l’humanité a consommé plus de ressources naturelles et émis plus de gaz à effet de serre que la Terre n’est capable d’en produire et d’en absorber au cours d’une année, a été atteint le 29 juillet. Quelques mois auparavant, le 25 avril, un rapport affirmait que 14 % des emplois des pays membres de l’OCDE allaient disparaître en raison de l’automatisation, et que 31,6 % des activités seraient quoi qu’il en soit transformées par celle-ci. Le 15 mars, à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, un homme répondant au nom de Brenton Tarrant, équipé d’armes de guerre, tuait dans plusieurs mosquées 51 personnes et en blessait 49 autres. Enfin, le 3 août, à El Paso, ville frontalière du Texas, Patrick Crusius attaquait à l’arme automatique un supermarché fréquenté par des latinos, tuant 22 personnes et en blessant 26. Quatre phénomènes apparemment étrangers, mais néanmoins reliés les uns aux autres par la dynamique du capitalisme, qui tend à épuiser « en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur » (Marx). (...)

    #fascisme #écologie #capitalisme #extrême_droite #écofascisme #Ugo_Palheta #carbo-fascisme #André_Gorz #Bernard_Charbonneau

    • Or cette raréfaction conjointe du travail et des ressources entraîne logiquement la multiplication d’êtres humains « inutiles » [6] ou « non rentables » du point de vue de l’accumulation du capital ; « Ce n’est plus, écrit le groupe Krisis dans son Manifeste contre le travail, la malédiction biblique, “tu mangeras ton pain à la sueur de ton front”, qui pèse sur les exclus, mais un nouveau jugement de damnation encore plus impitoyable : “Tu ne mangeras pas, parce que ta sueur est superflue et invendable”. [7] » Ces humains « inutiles » sont qui plus est « encombrants », dans la mesure où, n’ayant pas renoncé au désir de vivre et de survivre, ils souhaitent malgré tout pouvoir obtenir leur part de ressources et de richesse. La crise du capitalisme provoque donc aussi un accroissement de la compétition pour l’accès au travail et aux ressources, tant chez les individus qui sont privés de cet accès que chez les personnes qui en bénéficient tout en le jugeant menacé.

      #surnuméraires #travail #automatisation

      Les trois sens de l’écofascisme :

      1. Au début des années 1990, ce concept a été utilisé à des fins diffamatoires par des idéologues « libéraux », notamment en France, pour suggérer que toute critique écologiste radicale de la modernité industrielle et capitaliste favoriserait l’avènement de régimes autoritaires. « Sous l’amour de la nature, la haine des hommes », écrivait par exemple Marcel Gauchet dans un célèbre article, peu avant que Luc Ferry ne publie son pamphlet Le Nouvel Ordre écologique, qui exerça une influence délétère sur la réception de la pensée écologiste anglo-saxonne dans les milieux intellectuels français [12].

      2. Dès les années 1970, divers penseurs de l’écologie politique soutinrent que la détérioration des milieux et la raréfaction des ressources provoquées par la croissance capitaliste entraîneraient à terme une gestion de plus en plus autoritaire (voire totalitaire) des territoires et des populations. « Les divers responsables de la ruine de la Terre, écrivait Bernard Charbonneau dans Le Feu vert, organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et après l’abondance géreront la pénurie et la survie [13] », tandis qu’André Gorz, dans un texte célèbre, s’inquiétait de l’émergence d’une ingénierie écologique chargée de « déterminer scientifiquement les techniques et les seuils de pollution écologiquement supportables, c’est-à-dire les conditions et les limites dans lesquelles le développement de la technosphère industrielle peut être poursuivi sans compromettre les capacités autorégénératrices de l’écosphère » [14].

      3. Enfin, à partir des années 1980, dans le monde anglo-saxon, divers auteurs s’inquiétèrent des conclusions politiques que certains pourraient être tentés de tirer des positions éthiques dites écocentrées. Ils craignaient notamment que ces éthiques, lorsqu’elles accordent davantage de valeur aux communautés et aux touts qu’aux individus et aux parties qui les composent, ne puissent être invoquées pour légitimer, fût-ce à leur corps défendant, le sacrifice de certaines personnes et de certains groupes humains au nom de la préservation des écosystèmes. C’est cela qu’ils nommèrent écofascisme : la tendance à considérer que des populations spécifiques, dont on estime qu’elles perturbent les équilibres de la biosphère par leurs pratiques ou par leur nombre, doivent être éliminées, et qu’il peut être nécessaire de s’en débarrasser au nom du « bien commun » [15].

      […]

      Je souhaite pour ma part suggérer que l’écofascisme au sens 2 et l’écofascisme au sens 3 pourraient fusionner, en montrant que la gestion autoritaire de la pénurie et de la survie n’affecterait pas l’ensemble des êtres humains de manière indifférenciée, un point sur lequel Gorz ou Charbonneau ne se sont guère attardés. Elle pourrait à terme conduire, au nom de « l’intérêt général » et de la préservation des équilibres de la biosphère ou des écosystèmes nationaux, au sacrifice des groupes placés en bas de l’échelle sociale, restreignant dans un premier temps drastiquement leur accès aux ressources et aux richesses, et remettant finalement en cause leur droit à l’existence. Par écofascisme, il faudrait alors entendre une politique désireuse de préserver les conditions de la vie sur Terre, mais au profit exclusif d’une minorité.

      […]

      À la différence d’une option que l’on pourrait dire éco-socialiste, qui se proposerait de limiter par un procédé démocratique l’appropriation de la nature qui est au fondement de l’accumulation du capital, ainsi que sa captation par des groupes privilégiés, l’option écofasciste entendrait limiter la population par des méthodes autoritaires pour que ces mêmes groupes, définis suivant des critères ethno-raciaux toujours plus exclusifs, puissent continuer à s’approprier la nature comme bon leur semble, mais de façon à ce que l’abondance dont cette appropriation leur permet de jouir continue à être viable d’un point de vue écologique.

      #ethno-différencialisme

      En intégrant peu à peu la question écologique, l’ethno-différentialisme s’est en effet progressivement doublé de ce que l’on pourrait appeler un « éco-différentialisme ». Sans remettre en cause le caractère spécifiquement culturel de l’identité du groupe, il s’est efforcé, via un raisonnement analogique, de montrer que cette identité était en dernière instance tributaire d’un support naturel : l’écosystème, le milieu, ou la bio-région. À chaque ensemble culturel correspondrait ainsi un territoire, et l’intégrité de l’un ne pourrait être respectée qu’à condition de respecter l’intégrité de l’autre. Tout comme la biodiversité, l’ethno-diversité devrait être protégée, et à l’image des écosystèmes, les cultures seraient des entités fragiles dont il faudrait préserver les équilibres lorsque ceux-ci sont menacés par des perturbations extérieures.

      #éco-différentialisme #bio-région #nouvelle_droite #Alain_de_Benoist

      Si la décroissance et l’abolition des rapports sociaux capitalistes doivent demeurer des objectifs prioritaires, il serait donc malencontreux d’abandonner la question démographique aux idéologues d’extrême droite, qui en feront toujours un usage nauséabond et l’inscriront systématiquement dans le cadre de politiques autoritaires, eugénistes et racistes allant de la stérilisation forcée des femmes issues des populations subalternes à leur élimination pure et simple. Il vaudrait au contraire la peine de se demander dans quelles conditions une politique de décroissance démographique pourrait s’articuler à une visée émancipatrice. De ce point de vue, la pionnière française de l’éco-féminisme, Françoise d’Eaubonne, offre des perspectives intéressantes [34]. Dès la fin des années 1970, cette théoricienne avait en effet proposé d’articuler une politique de décroissance démographique, qu’elle jugeait indispensable, à la lutte des femmes contre le contrôle physique et juridique exercé par le patriarcat sur leurs capacités reproductives, et tout simplement contre leur assignation à une pure fonction reproductrice. En garantissant un accès universel aux moyens de contraception et au droit à l’avortement (aujourd’hui encore un enjeu majeur pour les mouvements féministes dans les pays du Sud, par exemple en Amérique latine), il était selon elle possible de faire coup double : promouvoir la liberté des femmes tout en réduisant les taux de natalité sans soulever le spectre de mesures coercitives (remarquons que ce principe est également au fondement des programmes de contrôle de la population des Nations unies). Dans cette perspective, il s’agirait en quelque sorte de dénaturaliser la croissance démographique et de montrer que celle-ci, loin d’être un phénomène purement biologique, est également la résultante du pouvoir exercé sur le corps des femmes par diverses institutions : la famille, l’Église ou encore l’État

      #démographie #femmes #contrôle_des_naissances #contraception

      et ping @antonin1 @monolecte @rezo un texte clair, bon résumé, très accessible

  • « Alimentation, énergie, production, emplois,... quelle souveraineté pour faire face à la crise ? » | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/alimentation-energie-production-emplois-quelle-souverainete-pour-faire-face

    Quand on évoque la notion de « #souveraineté », quelles sont les premières définitions ?
    Ici c’est une conception centrée sur la notion d’#Etat qui domine ou une approche politico-juridique qui caractérise le terme souveraineté.
    Pour ne prendre que l’exemple d’une communauté linguistique, il est clair que dans le cas de la #langue_basque, pour en assurer la survie, il faut des outils politico-juridiques apportant plus de protection que ceux en vigueur actuellement. Et il faut il faut aussi plus d’outils pour pouvoir prendre des mesures socio-économiques et assurer un développement durable. Mais avec un Etat, on n’a pas de garantie sur la pérennité de la communauté linguistique, ni sur celui d’un modèle de développement social, écologique et démocratique.
    En effet, les Etats actuels sont aussi dépossédés de leur pouvoir. Ils doivent récupérer le pouvoir politique pour leur territoire, car ils sont dépendants de l’oligarchie financière.
    Il me semble qu’au Pays Basque on a des difficultés pour repenser et enrichir la notion de souveraineté. L’Aitaren Etxea (la maison de nos ancêtres), ou la forme politico-administrative-territoriale de notre pays a marqué l’agenda de la gauche basque, qui n’a pas eu suffisamment de force pour mettre en place des organisations sociales alternatives ou construire ici et maintenant d’autres modes de vie en commun, en commençant de la base pour aller au sommet. Souvent, le modèle de développement n’occupe que les deux derniers paragraphes dans les projets de société.

    Les initiatives populaires changent-elles ce point de vue sur la « souveraineté » ?
    Quoiqu’il arrive au niveau du cadre politico-juridique, et tout en avançant dans la lutte politique en sa faveur, nous devons en tant que citoyens aller de l’avant. Et cela, en tenant compte de l’aptitude montrée par les initiatives populaires dans l’histoire de ce pays à créer des structures indispensables dans des domaines propres à la vie en société (langue, économie, éducation, etc. ). Selon toutes les apparences, il nous faudra, dans un premier temps, gérer sans Etat cette période qui ne pourra compter sur la « #croissance », et pour cette nouvelle phase, nous devrons mettre en place de nouvelles stratégies, ainsi que de nouveaux outils, par nos propres moyens.

    Comment votre parcours a-t-il façonné votre point de vue sur la « souveraineté » ?
    Les deux sujets de recherche que sont l’économie solidaire et la #transition éco-sociale m’ont amené à penser la question de la souveraineté au-delà des sentiers battus. L’économie solidaire, de par ses formes nombreuses et variées, provoque de petites ruptures dans les failles du système, en faisant vivre une #économie au quotidien selon d’autres logiques. Le risque c’est qu’elle devienne un palliatif du système et une économie permettant la propre subsistance du système. Son enjeu est de faire grandir ces petites ruptures et de se positionner dans un projet politique plus grand, qui ait comme objectif d’accroître la capacité d’#autodétermination des personnes, des peuples et des territoires.

    Par conséquent, qu’ajoutez-vous au concept de « souveraineté » ?
    Pour ce qui est de la question éco-sociale, il suffit de prendre quelques minutes pour comprendre le fait que le modèle de civilisation qui est aujourd’hui hégémonique est condamné. Pendant quatre décennies nous avons dit que nous nous dirigions vers la collision et nous vivons désormais un moment de collision.
    Les ressources matérielles et énergétiques vont en s’amenuisant, et les #déchets (dont les émissions de gaz à l’origine du réchauffement global) en augmentant, ainsi que les stocks d’armes. Et, paradoxalement, la machine ne donne aucun signal qu’elle s’arrêtera, ni même qu’elle ralentira son allure. Elle a comme unique solution la “fuite en avant” et cela aura assurément de terribles conséquences. Avec ce choix, l’#effondrement n’est plus une probabilité lointaine, il devient un événement certain.
    Il est assez clair que des changements énormes nous attendent. Essentiellement du fait de la #crise_énergétique globale, il sera très difficile de maintenir le métabolisme social actuel, l’échelle qu’a l’économie actuelle, et la complexité de la société. Le #changement_climatique nous dit que nous devrions changer si nous ne voulons pas vivre ses terribles conséquences, et la crise énergétique nous dit que nous devons changer. Ceci veut dire que la contraction sera le mouvement réellement important : dans l’utilisation de l’énergie, dans la production, dans la mobilité géographique, dans la consommation, dans la démographie, dans le narcissisme… Il s’agit de voir à quel rythme et dans quelle mesure. De toute façon, l’exigence physique est de vivre avec moins. Mieux vivre avec moins est le scénario politique que nous avons à mettre en oeuvre.

    Pourquoi ces éléments sont-ils indispensables et donnent-ils sens au concept habituel de « souveraineté » ?
    L’avenir sera principalement marqué par une phase de contraction. Pour y faire face en s’appuyant sur des bases solides, il sera essentiel de renforcer les #communautés de petite et moyenne taille, d’effectuer un saut qualitatif et quantitatif dans l’organisation de la société, de créer des structures plus petites et auto-gérées, d’améliorer les taux d’auto-suffisance tant au niveau de l’énergie que de l’alimentation. En un mot, de faire progresser la souveraineté des territoires.
    Vu ainsi, la réflexion autour de la souveraineté prend un tour très sensible. Le concept cesse d’être une vaine « entéléchie » (idéal suprême), et sa « praxis » (mise en pratique) cesse d’être sous l’emprise de la volonté de l’ennemi…
    Il se remplit de contenu en portant pour une fois la question du modèle de développement au cœur du débat politique. Et il nous emmène de la logique de la protestation, de la dénonciation ou de la résistance à la logique de la construction.
    Il suffit de revendiquer la souveraineté avec la même force et dans toutes les directions, y compris pour l’alimentation et l’énergie. Et nous pouvons dès à présent commencer à créer les structures et les stratégies pour cela. Nous avons déjà commencé.

    Quelles sont les conséquences de cette manière de voir dans le cas d’Euskal Herri ?
    Le projet de souveraineté a le potentiel d’attirer des personnes non abertzale. Le mouvement de construction national d’Euskal Herri avait en son temps intégré le principal conflit de la société moderne industrielle, en mettant côte à côte la « nation » et la « classe ».
    Nous avons besoin aujourd’hui d’une opération d’envergure sur les plans idéologique, politique et pratique en intégrant la question fondamentale de la nouvelle ère : la #transition socio-écologique (qu’elle soit contrainte ou volontairement organisée) aura des conséquences extraordinaires sur la vie de tous les citoyens et dans tous les domaines de la société.
    Cela nous amènera à repenser la globalité : comment organiser la société sans croissance.
    Et l’abertzalisme doit réfléchir à des solutions face à l’aggravation de la crise socio-écologique.
    Le renouvellement peut être profitable puisque nous disons que la gestion de la vie se fera à une échelle plus petite que celle des Etats. Il s’agit là de renforcer les muscles des régions ou des #bio-régions, et de constituer des communautés plus souveraines. Le projet de construction d’un territoire comme Euskal Herria va de pair avec l’idée de répondre avec sérieux aux enjeux d’un monde durable qui passe par le renforcement de l’échelle territoriale.

    Cette réflexion nous amène à la contradiction entre la croissance illimitée et un monde durable…
    Le projet d’avenir ne peut être la croissance, la stimulation de l’économie et l’augmentation du #pouvoir_d’achat selon la doctrine keynésienne. La politique #néolibérale comme la vision sociale-démocrate sont toutes les deux accrochées à la religion de la croissance, comme s’il n’y avait pas de limite bio-physique.
    L’Etat-providence n’est pas la panacée. Celui-ci a été mis en place par l’apport des matières premières et des flux énergétiques fondamentaux des pays les plus pauvres vers les pays les plus riches.
    Et d’un point de vue écologique, on peut difficilement trouver de période historique plus destructrice : à travers toute l’histoire de l’humanité, elle a produit l’interférence la plus grande dans toutes les infrastructures nécessaires à la vie.

    Qu’est ce que le concept de la #relocalisation ?
    Les produits de consommation font environ 1.600 kilomètres de l’endroit de production jusqu’au consommateur. C’est absurde et inefficient. Ce système n’est possible que parce qu’il n’inclut pas les coûts sociaux et écologiques.
    Le projet viable peut être la relocalisation, de prendre conscience de comment se font les choses. Selon toute apparence, la crise civilisationnelle va nous apporter de plus en plus de souffrance, mais en même temps cela peut être une occasion incomparable pour repenser le monde, le réécrire, le concevoir différemment.
    Certains disent que cela sera difficile de résister pour des macro-structures économiques et politiques comme l’Europe. Pour beaucoup, les Etats-nations eux-mêmes auront du mal à résister, un certain nombre pouvant disparaître (surtout ceux qui ont une grande dépendance énergétique).
    Les territoires qui ont un projet stratégique et une activité endogène se comporteront beaucoup mieux.
    Nous sommes en train de dire que le défi est de récupérer le pouvoir social, d’accentuer la capacité de contrôler les processus économiques et politiques des citoyens. Au mieux, pour surmonter la crise, les institutions en fonction aujourd’hui seront remplacées au fur et à mesure pour mettre à leurs places celles créées par les citoyens.

    Et est-ce que la relocalisation peut se concrétiser à l’échelle du Pays Basque ?
    Le processus de relocalisation est déjà en marche. Non seulement au Pays Basque mais aussi à travers le monde. Comme le dit le mexicain Victor M. Toledo, en lieu et place des entreprises géantes ayant le monopole, des #coopératives, des micro-entreprises ou des entreprises familiales naîtront. Plutôt que d’avoir des grandes banques, on aura des caisses d’épargne, des banques populaires ou du crédit coopératif. Pour remplacer des chaînes commerciales toujours plus grandes, le commerce équitable, l’#agriculture locale et écologique et les échanges directs entre producteurs et consommateurs se renforceront. Au lieu d’une gestion privée des énergies fossiles, c’est l’énergie solaire et renouvelable qui va croître par une production communautaire décentralisée…
    C’est le renforcement de ce monde qui est le grand défi, les autres options étant sans issue.
    Et comme je le disais, le processus est aussi en marche au Pays Basque. Ces dernières années, les groupes de consommation responsable ont connu une croissance exponentielle, les banques éthiques sont apparues (Fiare et Coop57), ainsi que les coopératives dans le domaine de l’énergie renouvelable (Goiener), le mouvement Bizi ! au Pays Basque nord, le mouvement en faveur de la souveraineté alimentaire (Etxalde), etc.
    De nos jours, il est difficile de dire qu’il n’y a pas d’alternative car une constellation de petites alternatives et bel et bien vivante, et c’est le renforcement de cette dernière qui est le défi.
    L’avenir se construira en grande partie avec les ingrédients et solutions qui sont actuellement en marche.