• Les mégabassines : tout comprendre en une #carte

    Une carte du bassin de la #Sèvre niortaise, avec des #bassines_artificielles et des #zones_humides, pour comprendre ce qui se passe dans cette région du #marais poitevin.

    Aujourd’hui, dans la région et plus précisément à #Sainte-Soline, on attend une grande #manifestation « anti-bassines ». Cette #mobilisation doit rassembler les opposants à ce programme de stockage de l’eau pour l’#agriculture, mais elle a été interdite par la préfecture des Deux-Sèvres, en raison de la violence des affrontements avec les forces de l’ordre lors des précédents rassemblements. Les organisateurs promettent en revanche une mobilisation historique à laquelle sont censées participer des délégations étrangères, européennes mais aussi venues d’outre-Atlantique.

    Delphine Papin, cartographe au journal Le Monde explique comment a été pensée cette carte du bassin de la Sèvre niortaise, qui coule entre les départements de la #Vendée, des #Deux-Sèvres et de la #Charente-Maritime.

    « En bleu, on a tracé les principaux cours d’eau comme la Sèvres niortaise, la Vendée ou le #Mignon. On a aussi tracé les zones humides très étendues dans cette région, puisque nous sommes ici entre terre et mer, dans la région du marais poitevin, qui est la deuxième plus grande #zone_humide de France, après la Camargue. C’est une zone qui concentre une #biodiversité très riche, mais à l’équilibre écologique fragile et qui a subi dans le temps une forte pression humaine avec entre autres la conversion de certaines prairies en zone de #cultures_céréalières.

    En 2014, cette région a retrouvé son statut de #parc_naturel_régional - qu’elle avait perdu en 1996 en raison de ces transformations - : nous avons représenté avec un liseré vert ce périmètre à l’intérieur duquel l’environnement doit être en principe préservé. En jaune justement, on voit les #zones_agricoles, qui sont prépondérantes dans cette région rurale, ponctuée de zone urbains comme #Niort : on y pratique la #polyculture et l’#élevage, mais surtout la #céréaliculture, avec des grandes étendues irriguées très gourmandes en eau. »

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-cartes-en-mouvement/les-megabassines-tout-comprendre-en-une-carte-6229163

    #cartographie #visualisation #méga-bassines #mégabassines #eau #agriculture #résistance #irrigation

  • Haute mer : un traité entre pirates

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/08/haute-mer-un-traite-entre-pirates_540010.html

    Samedi 4 mars, un #traité de #protection_de_la_haute_mer a été signé sous l’égide de l’#ONU. Après quinze ans de négociations et alors que le #changement_climatique et la #pollution des océans deviennent toujours plus inquiétants, les représentants des grandes puissances comme ceux des #ONG y ont vu un pas en avant décisif pour la #protection_du_climat, de la #biodiversité et de la planète.

    On peut évidemment douter que l’ONU protégera plus la #haute_mer, soit 60 % de la surface de la planète, qu’elle ne protège la paix et les peuples. La pollution de l’océan et son #réchauffement viennent de l’activité humaine terrestre, régie par la course au profit, face à laquelle l’ONU n’a que des phrases, et encore, à proposer.

    Le traité envisage de transformer un tiers des #océans en #Aires_maritimes_protégées (#AMP), ce qui en ferait des sanctuaires de biodiversité d’où toute activité humaine serait proscrite. Or les AMP existent déjà dans des zones sous contrôle étatique et sont au mieux un affichage politique ou touristique, au pire une privatisation de l’océan. Ainsi, la mer d’Iroise, bordant le Finistère, est une zone protégée dans laquelle des algues vertes reviennent chaque année, sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise. La Grande-Bretagne quant à elle a transformé en 2010 l’#archipel_des_Chagos, dans l’océan Indien, en AMP, y interdisant toute activité humaine… sauf celle de la #base_militaire américaine de #Diego_Garcia, avec ses milliers d’hommes, ses navires de guerre, ses bombardiers et jusqu’à sa prison secrète. La France a institué en 2016 une AMP de 2500 km² autour de l’#île_de_Clipperton dans le #Pacifique. Elle est entourée d’une zone de 4,5 millions de km² dédiée à la recherche de nodules polymétalliques, la zone où on peut polluer est donc près de 2 000 fois plus étendue que la zone dite protégée.

    La concurrence entre les grandes puissances et les entreprises privées qu’elles représentent compte bien plus que la protection de la nature. Les fosses océaniques recèlent en effet des espèces vivantes dont la découverte donne lieu à des brevets en #chimie, #biologie et même en cosmétique. Le traité indique simplement que 1 % du profit tiré de l’#exploitation de ces #brevets, qui ne peut être le fait que de grands groupes capitalistes occidentaux, devra revenir aux pays pauvres. Quant aux #métaux_rares qui reposent au fond des mers, on commence déjà à aller les chercher. 14 tonnes de #nodules_polymétalliques ont été extraites en décembre, par plus de 4 000 mètres de fond, dans la zone de Clipperton. L’impact de cette opération sur l’#environnement est inconnu à ce jour, celui d’une éventuelle exploitation industrielle encore plus. Quoi qu’en disent les scientifiques, elle risque pourtant d’être lancée et l’#Autorité_internationale_des_fonds_marins doit en décider avant la fin de l’année. L’ONG américaine très influente #Pew_Charitable_Trusts, en pointe dans la constitution d’AMP, se contente de demander qu’un tiers des fonds soient épargnés. C’est à de telles ONG, étroitement liées au grand patronat et aux États, que seront confiées les AMP si elles voient le jour.

    Tous les pays impérialistes sont aux aguets. Ainsi, le Sénat français, qui visiblement ne s’emploie pas seulement à démolir les retraites, a commandé en 2022 un rapport à ce sujet. Il conclut que l’exploitation des #fonds_marins peut rapporter gros et qu’en conséquence l’État doit prendre les mesures administratives, financières et diplomatiques permettant à la cinquantaine de sociétés françaises intéressées de ramasser le pactole. Le rapport enrobe bien sûr tout cela de considérations écologiques, mais recommande que dorénavant la #Marine_nationale soit plus présente sur les zones concernées et que ses frégates soient équipées de drones sous-marins capables de travailler en grande profondeur.

    En fait de #protection de la nature, les États impérialistes préparent des Aires maritimes protégées de la #concurrence, par la force des armes s’il le faut.

    #impérialisme #réchauffement_climatique

  • FILM : Sivens, un c as d’école

    Le film « Gestion de l’eau – Sivens : un cas d’école » recueille des témoignages d’acteurs du projet deterritoire du bassin versant du Tescou (PTGE Tescou), du directeur de FNE Midi-Pyrénées et d’une agricultrice de la vallée. Co-financé par Attac Tarn, le Collectif Testet et Nature & Progrès Tarn, ce film a été réalisé par FNE Midi-Pyrénées.

    Articulé autour de 5 chapitres, le film :

    • apporte le point de vue de plusieurs acteurs locaux sur le PTGE du bassin versant du Tescou lancé en mars 2017,
    • rappelle l’importance des zones humides pour la biodiversité,
    • montre l’intérêt de stocker l’eau dans le sol grâce à l’agroécologie,
    • explique le cycle de l’eau sur le bassin,
    • et propose des idées de projets pour un territoire vivant.

    http://www.eauxglacees.com/FILM-Sivens-un-c-as-d-ecole

  • L’appel des Naturalistes des terres | Terrestres
    https://www.terrestres.org/2023/02/09/lappel-des-naturalistes-des-terres

    #naturalistes_en_colère

    Le profit pour les humains est la seule chose qui compte. Nous vivons une époque profondément anthroponarcissique. Les poissons sont des stocks. Le chevreuil, un gibier. La jeune pousse sauvage, une adventice. La coccinelle, une auxiliaire. La forêt, une ressource. L’utilité justifie la protection. La domination sur le vivant est totale et systémique. Même nos lois visent à « reconquérir » la biodiversité. Nous nous approprions près de 40% de la photosynthèse. Les mammifères domestiques sont 15 fois plus nombreux que les mammifères sauvages à l’échelle planétaire, mais ce sont les renards et les blaireaux qui doivent être régulés. Et nous, naturalistes amateur·rices ou professionnel·les, nous nous contenterions de militer en comptant de manière presque superfétatoire les derniers traquets oreillards, mélibées ou grands hamsters ?

    Nous refusons ces états de fait.

    Nous sommes convaincu·es que le geste naturaliste ne doit pas se résumer à la seule contemplation ou à l’inventaire du désastre. Nous pensons que le naturalisme peut revêtir un caractère plus collectif, devenir un savoir partagé et accessible. Il est un outil puissant dont chacun·e doit pouvoir s’emparer dans une perspective de lutte locale.

  • Biodiversité : « Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont été anticipés par les scientifiques »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/12/biodiversite-ni-l-ampleur-ni-la-rapidite-ni-le-caractere-systemique-de-l-ecr

    En Europe, l’abondance d’insectes pourrait avoir chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies, mais il est très probable que nos sociétés soient incapables d’infléchir la course au désastre, explique, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

    L’écroulement des populations d’insectes, à peu près partout en Europe, est la composante la plus terrifiante de la crise écologique en cours. Non seulement parce que le problème est d’une gravité inouïe, mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’il demeure complètement absent du débat public et de l’horizon politique de nos décideurs – il est d’ailleurs probable que la majorité d’entre eux n’en sachent à peu près rien. Le problème est immense, pressant, et nécessiterait des mesures d’urgence, mais la majorité d’entre nous ignorent jusqu’à son existence.

    Le livre qu’il faut donc lire, et faire lire ces jours-ci, est celui de Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex (Terre silencieuse. Empêcher l’extinction des insectes, éditions du Rouergue, trad. Ariane Bataille, 400 pages, 23,80 euros). Ce spécialiste mondialement réputé de la biologie et de l’écologie des insectes pollinisateurs y décrit à la fois l’ampleur de la catastrophe et la variété de ses causes, mais il offre aussi, en fin d’ouvrage, un catalogue des mesures ou des politiques publiques susceptibles de l’enrayer. Ce n’est pas encore une oraison funèbre, mais plutôt une déclaration d’amour du biologiste à ces animaux fascinants qu’il a passé sa vie à étudier, et une invite à la prise de conscience, pour sauver ce qui peut l’être.

    C’est non seulement un devoir moral, mais aussi une question vitale – les insectes sont, comme le dit Dave Goulson, « le carburant de la vie ». Une multitude d’organismes ne pourraient survivre à leur absence, qu’ils s’en nourrissent (oiseaux, chauve-souris, poissons d’eau douce, amphibiens, reptiles, etc.) ou qu’ils soient pollinisés par eux, comme la majorité des plantes à fleurs. On comprend bien, aussi, comment l’agriculture aurait toutes les peines du monde à se passer de ces êtres, qui outre la pollinisation, participent à la régulation des ravageurs des cultures, au maintien de la qualité des sols, etc. Si les insectes disparaissent, bien d’autres choses disparaîtront avec eux. En Europe, leur abondance pourrait avoir déjà chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies.

    Dégâts irréversibles

    La probabilité est pourtant forte que nos sociétés soient incapables d’infléchir cette course au désastre. D’abord parce que celui-ci est graduel et invisible. En cela, il partage un point commun avec le changement climatique, mais ce dernier se rappelle régulièrement à nous par le biais de phénomènes destructeurs et spectaculaires. L’effondrement des insectes, lui, pourra se poursuivre sans jamais se signaler en tant que tel, sans jamais scander l’actualité comme le fait parfois le réchauffement lors des grandes canicules, des sécheresses, des inondations monstres ou des saisons d’incendies.

    Avec la fin des insectes, c’est l’augmentation du prix des fruits et légumes qui sera discutée, plutôt que le défaut de pollinisation ; ce sont les restrictions d’usages de l’eau qui feront les gros titres, plutôt que la détérioration des sols entravant la recharge des nappes phréatiques…

    Le problème est aussi rendu invisible par les choix de cadrage de l’expertise internationale. Autant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a fini par imposer la thématique climatique à l’agenda du monde, autant son jumeau traitant de l’état de la nature a échoué à faire de la biodiversité un sujet d’égale importance. En traitant de front toutes les questions liées à la biodiversité, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) n’en incarne finalement aucune, et certainement pas celle de l’effondrement des insectes.

    Une dernière raison de s’inquiéter de la situation est de nature épistémologique, c’est-à-dire qu’elle a à voir avec la manière dont nos sociétés construisent et consolident la connaissance. Les grands problèmes environnementaux globaux (le réchauffement climatique, l’amincissement de la couche d’ozone, les pluies acides) ont été anticipés par la communauté scientifique ou ont été détectés et compris suffisamment tôt pour pouvoir être gérés avant de produire des effets irréversibles. Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont au contraire été anticipés par les scientifiques. Ils mesurent, stupéfaits, des dégâts irréversibles déjà commis.

    Sentiment de contrôle rassurant

    En 2017, à la publication de la célèbre étude de la Krefeld Entomological Society évaluant à quelque 80 % la chute de biomasse des insectes volants dans une soixantaine de zones protégées allemandes depuis le début des années 1990, le biologiste Bernard Vaissière (Inrae), spécialiste des abeilles sauvages, confiait au Monde : « On m’aurait dit cela il y a dix ans, je ne l’aurais pas du tout cru. » Les autres estimations qui s’accumulent, et qui corroborent largement ce chiffre, suscitent toujours une sorte de sidération chez nombre de spécialistes.

    Cette situation signale une faille profonde et inquiétante dans la connaissance que nous croyons avoir des impacts de nos activités sur le monde naturel, c’est-à-dire sur nous-mêmes. Les administrations qui encadrent et régulent les aménagements du territoire, les développements industriels, les systèmes alimentaires et agricoles procurent à la société un sentiment de contrôle rassurant. C’est en particulier le cas pour les centaines de pesticides autorisés – cause majeure du déclin de l’entomofaune sous nos latitudes – dont les usages sont strictement régulés pour ne produire, en théorie, que des dégâts sanitaires et environnementaux à la fois localisés, acceptables et contrôlables. L’effondrement des insectes nous renvoie à cette cruelle réalité : en vérité, nous ne contrôlons rien du tout.

    Stéphane Foucart

    #Insectes #Pesticides #Perturbateurs_endocriniens

    • En fait, les gens qui ont vu la catastrophe arriver ont été taxés d’alarmistes, voire d’illuminés ou de rétrogrades.

      Et on continue à organiser des manifs pour pouvoir continuer à répandre des produits toxiques sans retenue.

      Le problème est la désinformation/confusion utilisée de manière systémique pour protéger les intérêts des monstres capitalistes.

      Chaque semaine, on découvre que telle ou telle méga-industrie savait depuis le début quelles étaient précisément les conséquences de ses actes et a choisi délibérément de planquer cette vérité pour continuer à engranger des bénéfices colossaux.

      Quand je dis industrie, c’est par commodité, derrière se planquent des hommes et des femmes qui ont pris des décisions en pleine connaissance de cause et qui se savent intouchables.

      Cette impunité nous tue.

    • L’arbre décisionnel est aussi un bon moyen de planquer sa responsabilité. Parce que l’ANS a décrété que « blabla », alors la mairie de Toulouse se fout totalement de balancer des polluants en conseillant de ne pas manger les fruits de nos potagers parce qu’il y a eu deux cas de dengue. Et donc cet été, #parce_que_ce_sont_les_ordres (cf #nazis) mon quartier a été aspergé deux nuits de suite d’antimoustiques, depuis je n’ai pas revu d’abeilles dans les jardins et il y a moins d’insectes et toujours plus de moustiques, qui eux savent muter rapidement.
      Tant que nous serons et accepterons de vivre dans une pression continuelle à répondre aux ordres, parce que sinon tu ne peux plus te nourrir et te loger, alors nous poursuivons la catastrophe. C’est amha là où le libéralisme prospère sur les dominations systémiques mises en place : travail-exploitation-retraite/sexisme/destruction environnemental) et qu’il faut déconstruire.

  • Lecture de : La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, de Guillaume Pitron

    Une perspective nationaliste navrante, mais une somme d’informations capitales.

    Extraits :

    « Le monde a de plus en plus besoin de terres rares, de « #métaux rares », pour son #développement_numérique, et donc pour ttes les #technologies_de_l’information_et_de_la_communication. Les #voitures_électriques et #voitures_hybrides en nécessitent deux fois plus que les voitures à essence, etc. »

    « Nos aïeux du XIXe siècle connaissaient l’importance du #charbon, & l’honnête homme du XXe siècle n’ignorait rien de la nécessité du pétrole. Au XXIe siècle, nous ne savons même pas qu’un monde + durable dépend en très grande partie de substances rocheuses nommées métaux rares. »

    « #Terres_rares, #graphite, #vanadium, #germanium, #platinoïdes, #tungstène, #antimoine, #béryllium, #fluorine, #rhénium, #prométhium… un sous-ensemble cohérent d’une trentaine de #matières_premières dont le point commun est d’être souvent associées ds la nature aux métaux les + abondants »

    « C’est là la clé du « #capitalisme_vert » : [remplacer] des #ressources qui rejettent des millions de milliards de tonnes de #gaz_carbonique par d’autres qui ne brûlent pas – et ne génèrent donc pas le moindre gramme de CO2. »

    « Avec des réserves d’or noir en déclin, les stratèges doivent anticiper la guerre sans #pétrole. […] ne plus dépendre des énergies fossiles d’ici à 2040. […] En recourant notamment aux #énergies_renouvelables & en levant des légions de robots alimentés à l’électricité. »

    « La Grande-Bretagne a dominé le XIXe s. grâce à son hégémonie sur la production mondiale de charbon ; une grande partie des événements du XXe s. peuvent se lire à travers le prisme de l’ascendant pris par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sur la production et la sécurisation des routes du pétrole ; .. au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domina routes du pétrole ; au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domination sur l’exportation et la consommation des métaux rares. Cet État, c’est la Chine. »

    La Chine « détient le #monopole d’une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone & numérique, ces 2 piliers de la transition énergétique. Il est le fournisseur unique du + stratégique : terres rares — sans substitut connu & dont personne ne peut se passer. »

    « Notre quête d’un modèle de #croissance + écologique a plutôt conduit à l’exploitation intensifiée de l’écorce terrestre pr en extraire le principe actif, à savoir les métaux rares, avec des #impacts_environnementaux encore + importants que cx générés par l’#extraction_pétrolière »

    « Soutenir le changement de notre #modèle_énergétique exige déjà un doublement de la production de métaux rares tous les 15 ans environ, et nécessitera au cours des trente prochaines années d’extraire davantage de minerais que ce que l’humanité a prélevé depuis 70 000 ans. » (25)

    « En voulant nous émanciper des #énergies_fossiles, en basculant d’un ordre ancien vers un monde nouveau, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance, plus forte encore. #Robotique, #intelligence_artificielle, #hôpital_numérique, #cybersécurité, #biotechnologies_médicale, objets connectés, nanoélectronique, voitures sans chauffeur… Tous les pans les + stratégiques des économies du futur, toutes les technologies qui décupleront nos capacités de calcul et moderniseront notre façon de consommer de l’énergie, le moindre de nos gestes quotidien… et même nos grands choix collectifs vont se révéler totalement tributaires des métaux rares. Ces ressources vont devenir le socle élémentaire, tangible, palpable, du XXIe siècle. » (26)

    #Metaux_Rares Derrière l’#extraction et le « #raffinage », une immense #catastrophe_écologique : « D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien en #Chine n’a été fait selon les standards écologiques & sanitaires les plus élémentaires. En même temps qu’ils devenaient omniprésents ds les technologies vertes & numériques les + enthousiasmantes qui soient, les métaux rares ont imprégné de leurs scories hautement toxiques l’eau, la terre, l’atmosphère & jusqu’aux flammes des hauts-fourneaux – les 4 éléments nécessaires à la vie »

    « C’est ici que bat le cœur de la transition énergétique & numérique. Sidérés, ns restons une bonne h à observer immensités lunaires & paysages désagrégés. Mais il vaut mieux déguerpir avant que la maréchaussée alertée par les caméras ne débarque »

    « Nous avons effectué des tests, et notre village a été surnommé “le village du cancer”. Nous savons que nous respirons un air toxique et que nous n’en avons plus pour longtemps à vivre. »

    « La seule production d’un #panneau_solaire, compte tenu en particulier du silicium qu’il contient, génère, avance-t-il, plus de 70 kilos de CO2. Or, avec un nombre de panneaux photovoltaïques qui va augmenter de 23 % par an dans les années à venir, cela signifie que les installations solaires produiront chaque année dix gigawatts d’électricité supplémentaires. Cela représente 2,7 milliards de tonnes de carbone rejetées dans l’atmosphère, soit l’équivalent de la #pollution générée pendant un an par l’activité de près de 600 000 automobiles.

    « Ces mêmes énergies – [dites] « renouvelables » – se fondent sur l’exploitation de matières premières qui, elles, ne sont pas renouvelables. »

    « Ces énergies – [dites] « vertes » ou « décarbonées » – reposent en réalité sur des activités génératrices de #gaz_à_effet_de_serre . »

    « N’y a-t-il pas une ironie tragique à ce que la pollution qui n’est plus émise dans les agglomérations grâce aux voitures électriques soit simplement déplacée dans les zones minières où l’on extrait les ressources indispensables à la fabrication de ces dernières ?

    .. En ce sens, la transition énergétique et numérique est une transition pour les classes les plus aisées : elle dépollue les centres-villes, plus huppés, pour mieux lester de ses impacts réels les zones plus miséreuses et éloignées des regards. »

    « Certaines technologies vertes sur lesquelles se fonde notre idéal de sobriété énergétique nécessitent en réalité, pour leur fabrication, davantage de matières premières que des technologies plus anciennes. »

    .. « Un futur fondé sur les technologies vertes suppose la consommation de beaucoup de matières, et, faute d’une gestion adéquate, celui-ci pourrait ruiner […] les objectifs de développement durable. » (The World Bank Group, juin 2017.)

    « Le #recyclage dont dépend notre monde + vert n’est pas aussi écologique qu’on le dit. Son bilan environnemental risque même de s’alourdir à mesure que nos sociétés produiront des alliages + variés, composés d’un nombre + élevé de matières, ds des proportions tjrs + importantes »

    « Dans le monde des matières premières, ces observations relèvent le + souvent de l’évidence ; pr l’immense majorité d’entre nous, en revanche, elles sont tellement contre-intuitives qu’il va certainement nous falloir de longues années avant de bien les appréhender & faire admettre. Peut-être [dans 30 ans] nous dirons-nous aussi que les énergies nucléaires sont finalement moins néfastes que les technologies que nous avons voulu leur substituer et qu’il est difficile d’en faire l’économie dans nos mix énergétiques. »

    « Devenue productrice prépondérante de certains métaux rares, la Chine [a] désormais l’opportunité inédite d’en refuser l’exportation vers les États qui en [ont] le plus besoin. […] Pékin produit 44 % de l’#indium consommé dans le monde, 55 % du vanadium, près de 65 % du #spath_fluor et du #graphite naturel, 71 % du germanium et 77 % de l’antimoine. La Commission européenne tient sa propre liste et abonde dans le même sens : la Chine produit 61 % du silicium et 67 % du germanium. Les taux atteignent 84 % pour le tungstène et 95 % pour les terres rares. Sobre conclusion de Bruxelles : « La Chine est le pays le plus influent en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en maintes matières premières critiques ». »

    « La République démocratique du Congo produit ainsi 64 % du #cobalt, l’Afrique du Sud fournit 83 % du platine, de l’iridium et du #ruthénium, et le Brésil exploite 90 % du #niobium. L’Europe est également dépendante des États-Unis, qui produisent plus de 90 % du #béryllium . »

    « Les 14 pays membres de l’OPEP, capables depuis des décennies d’influencer fortement les cours du baril, ne totalisent « que » 41 % de la prod. mondiale d’or noir… La Chine, elle, s’arroge jusqu’à 99 % de la prod. mondiale de terres rares, le + convoité des métaux rares ! »

    Aimants — « Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les 3/4 de la production mondiale ! Bref, par le jeu du chantage « technologies contre ressources », le monopole chinois de la production des minerais s’est transposé à l’échelon de leur transformation. La Chine n’a pas trusté une, mais deux étapes de la chaîne industrielle. C’est ce que confirme la Chinoise Vivian Wu : « Je pense même que, dans un avenir proche, la Chine se sera dotée d’une industrie de terres rares totalement intégrée d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. » Vœu déjà en partie réalisé. Il a surtout pris racine dans la ville de #Baotou, en #Mongolie-Intérieure . »

    « Baotou produit chaque année 30 000 tonnes d’aimants de terres rares, soit le tiers de la production mondiale. »

    « Nos besoins en métaux rares se diversifient et s’accroissent de façon exponentielle. […] D’ici à 2040, nous devrons extraire trois fois plus de terres rares, cinq fois plus de tellure, douze fois plus de cobalt et seize fois plus de #lithium qu’aujourd’hui. […] la croissance de ce marché va exiger, d’ici à 2050, « 3 200 millions de tonnes d’acier, 310 millions de tonnes d’aluminium et 40 millions de tonnes de #cuivre 5 », car les éoliennes engloutissent davantage de matières premières que les technologies antérieures.

    .. « À capacité [de production électrique] équivalente, les infrastructures […] éoliennes nécessitent jusqu’à quinze fois davantage de #béton, quatre-vingt-dix fois plus d’aluminium et cinquante fois plus de fer, de cuivre et de verre » que les installations utilisant des #combustibles traditionnels, indique M. Vidal. Selon la Banque mondiale, qui a conduit sa propre étude en 2017, cela vaut également pour le solaire et pour l’hydrogène. […] La conclusion d’ensemble est aberrante : puisque la consommation mondiale de métaux croît à un rythme de 3 à 5 % par an, « pour satisfaire les besoins mondiaux d’ici à 2050, nous devrons extraire du sous-sol plus de métaux que l’humanité n’en a extrait depuis son origine ».

    .. Que le lecteur nous pardonne d’insister : nous allons consommer davantage de #minerais durant la prochaine génération qu’au cours des 70 000 dernières années, c’est-à-dire des cinq cents générations qui nous ont précédés. Nos 7,5 milliards de contemporains vont absorber plus de #ressources_minérales que les 108 milliards d’humains que la Terre a portés jusqu’à ce jour. » (211-214)

    Sans parler des « immenses quantités d’eau consommées par l’industrie minière, [des] rejets de gaz carbonique causés par le transport, [du] #stockage et [de] l’utilisation de l’énergie, [de] l’impact, encore mal connu, du recyclage des technologies vertes [de] toutes les autres formes de pollution des #écosystèmes générées par l’ensemble de ces activités [et] des multiples incidences sur la biodiversité. » (215)

    « D’un côté, les avocats de la transition énergétique nous ont promis que nous pourrions puiser à l’infini aux intarissables sources d’énergie que constituent les marées, les vents et les rayons solaires pour faire fonctionner nos technologies vertes. Mais, de l’autre, les chasseurs de métaux rares nous préviennent que nous allons bientôt manquer d’un nombre considérable de matières premières. Nous avions déjà des listes d’espèces animales et végétales menacées ; nous établirons bientôt des listes rouges de métaux en voie de disparition. » (216)

    « Au rythme actuel de production, les #réserves rentables d’une quinzaine de métaux de base et de métaux rares seront épuisées en moins de cinquante ans ; pour cinq métaux supplémentaires (y compris le fer, pourtant très abondant), ce sera avant la fin de ce siècle. Nous nous dirigeons aussi, à court ou moyen terme, vers une pénurie de vanadium, de #dysprosium, de #terbium, d’#europium & de #néodyme. Le #titane et l’indium sont également en tension, de même que le cobalt. « La prochaine pénurie va concerner ce métal, Personne n’a vu le problème venir. »

    « La #révolution_verte, plus lente qu’espéré, sera emmenée par la Chine, l’un des rares pays à s’être dotés d’une stratégie d’approvisionnement adéquate. Et Pékin ne va pas accroître exagérément sa production de métaux rares pour étancher la soif du reste du monde. Non seulement parce que sa politique commerciale lui permet d’asphyxier les États occidentaux, mais parce qu’il craint à son tour que ses ressources ne s’amenuisent trop rapidement. Le marché noir des terres rares, qui représente un tiers de la demande officielle, accélère l’appauvrissement des mines, et, à ce rythme, certaines réserves pourraient être épuisées dès 2027. »

    De la question « du #taux_de_retour_énergétique (#TRE), c’est-à-dire le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer. […] C’est une fuite en avant dont nous pressentons l’absurdité. Notre modèle de production sera-t-il encore sensé le jour où un baril permettra tt juste de remplir un autre baril ? […] Les limites de notre système productiviste se dessinent aujourd’hui plus nettement : elles seront atteintes le jour où il nous faudra dépenser davantage d’énergie que nous ne pourrons en produire. »

    « Plusieurs vagues de #nationalisme minier ont déjà placé les États importateurs à la merci de pays fournisseurs prtant bien moins puissants qu’eux. En fait de mines, le client ne sera donc plus (toujours) roi. La géopolitique des métaux rares pourrait faire émerger de nouveaux acteurs prépondérants, souvent issus du monde en développement : le #Chili, le #Pérou et la #Bolivie, grâce à leurs fabuleuses réserves de lithium et de cuivre ; l’#Inde, riche de son titane, de son #acier et de son #fer ; la #Guinée et l’#Afrique_australe, dont les sous-sols regorgent de bauxite, de chrome, de manganèse et de platine ; le Brésil, où le bauxite et le fer abondent ; la Nouvelle-Calédonie, grâce à ses prodigieux gisements de #nickel. » (226-227)

    « En engageant l’humanité ds la quête de métaux rares, la transition énergétique & numérique va assurément aggraver dissensions & discordes. Loin de mettre un terme à la géopol. de l’énergie, elle va au contraire l’exacerber. Et la Chine entend façonner ce nouveau monde à sa main. »

    « Les #ONG écologistes font la preuve d’une certaine incohérence, puisqu’elles dénoncent les effets du nouveau monde plus durable qu’elles ont elles-mêmes appelé de leurs vœux. Elles n’admettent pas que la transition énergétique et numérique est aussi une transition des champs de pétrole vers les gisements de métaux rares, et que la lutte contre le réchauffement climatique appelle une réponse minière qu’il faut bien assumer. » (234-235)

    « La bataille des terres rares (et de la transition énergétique et numérique) est bel et bien en train de gagner le fond des mers. Une nouvelle ruée minière se profile. […] La #France est particulièrement bien positionnée dans cette nouvelle course. Paris a en effet mené avec succès, ces dernières années, une politique d’extension de son territoire maritime. […] L’ensemble du #domaine_maritime français [est] le deuxième plus grand au monde après celui des #États-Unis. […] Résumons : alors que, pendant des milliers d’années, 71 % de la surface du globe n’ont appartenu à personne, au cours des six dernières décennies 40 % de la surface des océans ont été rattachés à un pays, et 10 % supplémentaires font l’objet d’une demande d’extension du plateau continental. À terme, les États pourvus d’une côte exerceront leur juridiction sur 57 % des fonds marins. Attirés, en particulier par le pactole des métaux rares, nous avons mené, en un tps record, la + vaste entreprise d’#appropriation_de_territoires de l’histoire. »

    « Le projet, entonné en chœur par tous les avocats de la #transition_énergétique et numérique, de réduire l’impact de l’homme sur les écosystèmes a en réalité conduit à accroître notre mainmise sur la #biodiversité. » (248)

    « N’est-il pas absurde de conduire une mutation écologique qui pourrait tous nous empoisonner aux métaux lourds avant même que nous l’ayons menée à bien ? Peut-on sérieusement prôner l’harmonie confucéenne par le bien-être matériel si c’est pour engendrer de nouveaux maux sanitaires et un #chaos_écologique – soit son exact contraire ? » (252)

    Métaux rares, transition énergétique et capitalisme vert https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/metaux-rares-transition-energetique-et-capitalisme-vert_4727 (Lutte de classe, 10 janvier 2023)

    #écologie #capitalisme #impérialisme

  • La blague de mauvais goût du jour :

    Un #accord pour l’Histoire. Ce lundi matin, après quatre années de négociations difficiles, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, plus de 190 Etats réunis à Montréal sont parvenus à un accord visant à mieux protéger la biodiversité de la planète. « L’accord a été adopté », s’est réjoui Huang Runqiu, le président chinois de cette #COP15 , avant de laisser retomber son marteau sous les applaudissements des délégués.

    Cet accord, baptisé « accord de Kunming-Montréal », vise à protéger les #terres, les #océans et les espèces de la #pollution, de la dégradation et de la #crise_climatique. Le texte final, présenté dimanche par la Chine, retient l’objectif de protéger 30 % de la planète d’ici 2030. Cette cible, la plus connue de la vingtaine de mesures approuvées, a été présentée comme l’équivalent, pour la #biodiversité, de l’objectif de Paris de limiter le #réchauffement_climatique à 1,5 °C. A ce jour, seules 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées

    (Les Échos)

    La réalité : derrière les grands discours sur la protection de la nature, sur la sauvegarde des espèces menacées, et sur le soutien aux scientifiques démunis, il n’y a que du vent. Or, face à la prédation et aux saccages environnementaux qui sont consubstantiels au #capitalisme — c’est-à-dire à la loi de la reproduction du capital —, il faudra autre chose que du vent. Autre chose que des déclarations de bonne intention et autre chose que des illusions bien-pensantes.
    #écologie #diversité_animale #protection_de_la_nature

  • Addressing Climate Change Will Not “Save the Planet”
    https://theintercept.com/2022/12/03/climate-biodiversity-green-energy

    « Sauver la planète » c-à-d freiner l’extinction des espèces

    Mainstream climate activism of the Bill McKibben variety points toward a grandly hopeful end within the confines of acceptable capitalist discourse: decarbonization of the global economy, with technologies driven by profit-seeking corporations subsidized by governments. Taking up this banner of optimistic can-do-ism, the environmental movement has convinced itself, and sought to convince the public, that with a worldwide build-out of renewable energy systems, humanity will power its dynamic industrial civilization with jobs-producing green machines while also — somehow — rescuing countless species from the brink.

    “But this happens to be a lie,” Ashe told me. “The lie is that if we address the climate crisis, we will also solve the biodiversity crisis.”

    […]

    Yes, a warmed atmosphere is projected to be a significant factor in the #extinction crisis in future decades, but what’s destroying species today is habitat fragmentation and loss, overhunting and overexploitation, agricultural expansion, pollution, and industrial development. It isn’t climate change that caused a 69 percent loss in total wildlife populations between 1970 and 2018, according to a World Wildlife Fund study published this year. The cause is too many people demanding too much from ecosystems, or human overshoot of the biophysical carrying capacity of the Earth.

  • Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’#anthropocène

    Comment relever les extraordinaires défis que nous lancent les #crises induites par la #destruction de notre #habitat planétaire ? Faut-il réviser le concept même de #propriété_privée ? Remettre en cause la #souveraineté des #États-nations ? Comment construire ensemble les #institutions_internationales qui permettraient de prendre soin de nos #communs_globaux que sont le climat mais aussi la #biodiversité, la #santé, les #cultures et jusqu’à la #démocratie ?

    Car c’est elle qui, aujourd’hui, est menacée par notre refus d’inscrire des limites à la toute-puissance de la #personnalité_juridique, des techniques extractivistes et de la #marchandisation du monde. Où trouverons-nous les ressources politiques, culturelles et spirituelles pour inventer ces limites et en faire une chance plutôt qu’une insupportable privation de liberté ?

    Un tel projet exige de refonder l’#utopie des #Lumières. Et pour cela, de puiser à la source du #christianisme, qui constitue l’une de ses matrices historiques. Il implique donc une révision de la manière dont le christianisme se comprend lui-même : expérience stylistique du retrait d’un Dieu qui s’efface pour nous ouvrir à un horizon démocratique qu’il nous revient d’imaginer ensemble ? Ou #religion d’un Christ glorieux qui légitimerait une souveraineté politique autoritaire, carnivore, phallocratique et colonialiste ? Telles sont quelques-unes questions que pose ce livre.

    Apprendre à y répondre participe peut-être de ce que les traditions bibliques nomment la sainteté.

    https://www.seuil.com/ouvrage/composer-un-monde-en-commun-gael-giraud/9782021474404

    #livre #Gaël_Giraud #communs #commons #Etat-nation #extractivisme #colonialisme #autoritarisme

  • Vivant non humain ou biodiversité ?
    https://metropolitiques.eu/Vivant-non-humain-ou-biodiversite.html

    Intégrer la biodiversité dans les projets architecturaux et urbains, est-ce vraiment la protéger ? Luc Laurent s’interroge sur les conditions et les finalités de ce tournant annoncé. Les disciplines de la conception spatiale et de l’aménagement se sont saisies de la biodiversité : #écologie urbaine (Burel et Baudry 1999, Clergeau 2007), paysage (Daniel-Lacombe 2010, Cormier 2011), géographie (Mathevet et Godet 2015), #architecture (Clergeau 2020a). En architecture et en #urbanisme, cette question se #Débats

    / urbanisme, architecture, biodiversité, écologie, #territoire

    #biodiversité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_laurent2.pdf

  • Un quart de l’Amazonie « irréversiblement détruit »
    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/26-de-l-amazonie-irreversiblement-detruite-avertissent-des-chefs-indigenes-

    « Alerte rouge » en Amazonie : 26% de l’écosystème du poumon vert de la planète est irréversiblement détruit à cause de la déforestation, du narcotrafic et de la contamination, ont averti mardi 6 septembre des dirigeants indigènes réunis à Lima, au Pérou.

    Oué, mais les gens qui savent te diront que c’est pour produire de la valeur.

  • « Au feu les pompiers ! » ou la société du spectacle écologique, Laurent Fonbaustier, juriste
    https://aoc.media/opinion/2022/09/01/au-feu-les-pompiers-ou-la-societe-du-spectacle-ecologique

    « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs » : c’est par ces mots qu’il y a juste vingt ans le président Jacques Chirac ouvrait son discours au Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg. Des mots qui résonnent beaucoup plus fort aujourd’hui, au sortir d’un été caniculaire marqué par nombre de mégafeux. Une relecture minutieuse du message de 2002 fait sauter à la face comme une impuissance globale d’ordres juridiques et politiques qui ne parviennent visiblement pas à éteindre l’incendie en cours d’emballement.

    « Au feu, les pompiers
    V’là la maison qui brûle
    Au feu, les pompiers
    V’là la maison brûlée.

    C’est pas moi, qui l’ai brûlée
    C’est la cantinière
    C’est pas moi, qui l’ai brûlée
    C’est le cantinier… »

    Comptine… pour adultes (extrait)

     
    « Le soleil, ni la mort, ne se peuvent regarder fixement »

    La Rochefoucault , Maximes, 1665

     

    Comment pouvons-nous encore dormir tandis que nos lits brûlent ? C’est visiblement la chanson Beds are burning, du groupe de rock australien Midnight Oil[1], qui inspira Jean-Paul Deléage, à qui l’on doit la très marquante phrase sur laquelle s’ouvrit, il y a précisément vingt ans aujourd’hui, le discours prononcé par le président Jacques Chirac lors du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg[2]. Réélu de fraîche date, le président français semblait avoir alors été convaincu de l’urgence et de la gravité de la situation écologique. Ses discours de campagne, teintés de vert, l’avaient conduit à mettre en place la « Commission Coppens ». Elle accouchera d’une Charte de l’environnement qui rejoindra, après bien des atermoiements, le bloc de constitutionnalité français le 1er mars 2005.

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    La lecture (ou l’écoute) du discours, vingt ans après, est édifiante. Il n’est pas seulement question d’écologie (et plus restrictivement encore de climat) dans une acception étroite, comme pourrait le laisser entendre une interprétation trop rapide de son titre. Le texte évoque de manière inclusive les « ressources naturelles », la diversité dans ses dimensions biologique et culturelle. La responsabilité collective de l’humanité, pays riches en tête, est mise en exergue, en lien étroit avec la nécessité d’éradiquer la pauvreté. Bien conscient, du fait de sa position institutionnelle notamment, des limites du droit international, Jacques Chirac se prend à rêver d’une Alliance mondiale pour le développement durable, dont le but serait d’être engagé simultanément sur cinq grands chantiers : le changement climatique, l’éradication de la pauvreté, la diversité au sens large, les modes de production et de consommation, ainsi qu’une « gouvernance mondiale pour humaniser et maîtriser la mondialisation ».

    Or, 20 ans après, au risque de s’abandonner à quelques généralisations hâtives et sans assommer les lectrices et lecteurs par des données chiffrées, que peut-on constater en ce qui concerne le climat, la biodiversité et les ressources naturelles ? Pour ce qui est du réchauffement climatique, les données sont biaisées car nous subissons encore aujourd’hui les conséquences d’émissions qui datent en partie d’avant 2002 et parce qu’une...

    #paywall #écologie #responsabilité #canicule #megafeux #climat #biodiversité #pauvreté #mondilisation #capitalisme

  • Eclairage public, nuisances et solutions

    Trame noire : quand les enjeux de la transition énergétique croisent les enjeux #biodiversité
    https://vimeo.com/563639384

    Webinaire réalisé pour les acteurs de TOTEn (Territoires d’Occitanie pour la transition énergétique) donc assez technique. On y trouve les prescriptions et obligations des éclairages et les angles morts de la réglementation, notamment sur la publicité lumineuse.

    Documents à télécharger sur
    https://toten-occitanie.fr/les-webinaires-du-reseau/8-juin-2021-webinaire-2-2021

    https://toten-occitanie.fr/IMG/pdf/webinaire_tramenoire_080621_compte-rendu.pdf

    #trame_noire #environnement #réglementation #territoires #lumières #nuisances_lumineuses #seuil_d'accessiblité #écologie #cartographie #corridors_écologiques #pollution_lumineuse
    #ciel_étoilé
    #nuit et https://www.lightpollutionmap.info

    Bonus
    Décryptage : l’arrêté ministériel « nuisances lumineuses » - Contexte

    https://www.cerema.fr/fr/actualites/decryptage-arrete-ministeriel-nuisances-lumineuses-contexte

    • Tarbes coupe l’éclairage des rues intérieures des quartiers résidentiels à 23h depuis le 1er juillet, pour réduire la facture et la pollution lumineuse.

      J’y vois aussi des discriminations spatiales et un couvre-feu implicite pour les femmes de certains quartiers.

      Repenser un éclairage public avec des sources moins hautes, mieux orientées et équipées en LED avec la bonne longueur d’onde serait plus efficace et surtout bien plus cher. Et on oublie aussi les enjeux sociologiques de l’éclairage public.

  • Sauver la #nuit. Comment l’#obscurité disparaît, ce que sa disparition fait au vivant, et comment la reconquérir

    Que voyons-nous lorsque, le soir venu, nous levons les yeux vers le ciel ?
    Pour la plupart d’entre nous, habitants des villes et alentour, pas grand-chose. Les occasions de s’émerveiller devant une voûte céleste parsemée d’étoiles sont de plus en plus rares.
    Aujourd’hui, la Voie lactée n’est plus visible pour plus d’un tiers de l’humanité. Plus de quatre-vingts pour cent de la population mondiale vit sous un ciel entaché de pollution lumineuse, une pollution qui, à l’échelle mondiale, ne cesse de s’accroître. Chaque soir, en France, ce sont onze millions de lampadaires qui s’allument ; chaque jour, plus de trois millions et demi d’enseignes lumineuses, sans compter les millions de lumières bleues de nos divers écrans rétroéclairés.
    Or, au-delà de l’appauvrissement de notre relation au ciel – une relation qui nourrit, depuis toujours, nos représentations du monde –, on connaît désormais les effets négatifs de la #lumière_artificielle sur l’environnement et la santé. Érosion de la #biodiversité, dérèglement de notre #rythme_biologique, perturbation de nos #rythmes_de_sommeil, etc. Éteindre les #lumières est un geste non seulement esthétique, mais aussi écologique et sanitaire.
    « Nous laissera-t-on un ciel à observer ? » s’inquiétaient déjà les astronomes amateurs dans les années 1970. Samuel Challéat retrace l’histoire de la revendication d’un « #droit_à_l’obscurité » concomitant au développement urbain et décrit la manière dont s’organise, aujourd’hui, un front pionnier bien décidé à sauver la nuit.

    http://www.premierparallele.fr/livre/sauver-la-nuit
    #santé #pollution_lumineuse
    #livre

    • Il était une fois la nuit

      Aujourd’hui, qui d’entre nous a encore la chance de pouvoir contempler un #ciel_étoilé  ? L’#urbanisation galopante et la généralisation de l’#éclairage_artificiel menacent de réduire la nuit comme une peau de chagrin. A travers des photos empreintes d’onirisme et de poésie, accompagnées de textes riches et accessibles, cet ouvrage livre un vibrant plaidoyer esthétique et raisonné pour la préservation de la nuit. Il permet aussi de découvrir l’importance méconnue de l’obscurité pour la faune et la flore sauvage, mais aussi pour nous les humains.

      Photographe mêlant approche particulièrement artistique et engagement contre la pollution lumineuse, Carole Reboul célèbre avec ce livre la beauté du ciel et des paysages nocturnes. Elle témoigne aussi des initiatives qui se multiplient tout près de chez nous comme à travers la planète pour redonner à la nuit toute la place qui lui revient.

      https://boutique.salamandre.org/il-etait-une-fois-la-nuit.pdt-1221

    • Le ciel étoilé, un espace en voie de disparition ?

      Ou comment nous avons perdu le contact avec les étoiles et la voie lactée !

      En savoir plus

      Qui n’a pas gardé en mémoire des souvenirs de ciel étoilé, de moment suspendu où le sentiment d’être en osmose avec l’univers prenait l’ascendant sur nos vies urbanisées ? Un moment de partage avec l’univers, doublé souvent d’une reconnexion à la nature.

      Mais aujourd’hui, force est de constater que nous avons perdu l’habitude de l’alternance entre le jour et la nuit, un rythme pourtant naturel et nécessaire au monde du vivant. La pollution lumineuse a pris le dessus, avec des conséquences non seulement sur la faune, la flore, les écosystèmes, mais aussi sur la santé humaine.

      Pourquoi devrions-nous protéger l’obscurité et le ciel étoilé ? Quels en sont les principaux perturbateurs ? Comment la sauvegarde de la nuit est-elle encore possible ?

      Réponse avec Samuel Challéat, auteur du livre Sauver la nuit, édité chez Premier Parallèle.

      Et Carole Reboul, photographe de la vie sauvage, physicienne de formation, auteure du livre Il était une fois la nuit paru aux éditions Salamandre.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/le-ciel-etoile-un-espace-en-voie-de-disparition-dcae-5221483

      #podcast #audio

    • Hier soir, nuit des étoiles en famille  : on a trouvé un col à 900m d’altitude qui domine la plaine du sud-ouest, donc correctement orienté au nord-nord-est.

      Bon, déjà, 23°C et du vent, c’est très très appréciable. Ensuite, voir un peu les étoiles après un an de ville, aussi. On a raté l’extinction de 23h de Tarbes  : une partie des rues de la ville ne sont plus éclairées à partir de ce moment là depuis début juillet (oui, on a une équipe municipale de droite 🤷‍♀️).

      Côté étoiles, entre le soleil et la pleine lune, trop de luminosité pour voir la voie lactée. De toute manière, c’est mieux de regarder vers le sud pour ça, donc il nous faudra un autre col. Par contre, on a eu de l’étoile filante, dont une bien grosse qui a duré dans les 2 sec., avec la trainée jaune et tout.

      Après, on était au milieu d’un troupeau de vaches. C’est marrant, le soir, elles regardent toutes le soleil se coucher. Ensuite, elles se regroupent et se couchent, sauf les veaux qui faisaient les cons dans le noir (à notre grande frayeur  !). Ça a beuglé dans le troupeau et les jeunes ont rejoint les autres.

      En ville, on a traversé les quartiers éteints. Ça ne dégage pas spécialement la vue du ciel, il y a encore trop de rues allumées, surtout avec des lampadaires trop hauts et trop lumineux. Par contre, ça touche essentiellement des quartiers résidentiels et on a eu une pensée pour les femmes qui habitent dedans et qui ont clairement un couvre-feu imposé  : c’est bien bien noir. Pareil pour les cyclistes qui deviennent invisibles. Et pour les chats, habitués à ce que les coins sombres soient des coins sans circulation…

  • Au #Mali, des terres rendues incultivables par le “fléau chinois”

    Des populations rurales maliennes dénoncent l’#exploitation de #sites_aurifères par des sociétés chinoises qui dégradent leurs terres agricoles. Face au silence des autorités, ces populations s’organisent, rapporte le site “Sahélien”. Ce cas malien illustre un phénomène plus large en Afrique, celui de l’accaparement de #terres_arables par des entreprises internationales.

    Dans le champ de Bourama Konaté, c’est l’inquiétude qui se lit sur son visage. À peine après avoir mis en terre quelques semences de #coton, ce jeune cultivateur voit déjà une saison incertaine. “Nous avons commencé à semer le coton ici, mais cette année, nous ne sommes pas assez rassurés. Chaque année, nous travaillons dans la joie et la quiétude mais, cette fois-ci, c’est tout le contraire. Les Chinois sont venus et nos terres agricoles leur sont octroyées pour qu’ils les exploitent, et cela nous rend triste”, déplore-t-il.

    Dans cette commune située à plus de 80 kilomètres de Bamako, l’agriculture est la principale activité économique des habitants. Comme Bourama, Dramane Keita est au bout du désespoir.

    Même avec les premières pluies, il n’a rien semé dans le bas-fond en passe de devenir un site minier. “Nous les avons suppliés de ne pas creuser ces terres, car s’ils le font, […] nous ne pourrons même plus cultiver du #maïs sur ces parcelles parce que l’#eau va stagner et l’on ne pourra non plus cultiver du #riz ici. Déjà cette année, nous n’avons pas pu cultiver du riz. Jusqu’à présent, je n’ai rien fait dans mon champ, alors qu’on est bien dans l’hivernage. Regardez par ici, ce n’est pas encore labouré”, explique-t-il.

    Et de poursuivre : “C’est notre année qui est fichue comme ça. Que le gouvernement nous vienne en aide. Ça me fait tellement mal, je n’ai nulle part où me plaindre. Ils ont emprisonné mon grand frère et tout est gâché chez moi. […] On est trop fatigués.”

    Terres rendues incultivables

    Remontés contre les autorités communales, des jeunes venus des quatre villages touchés par ce qu’ils appellent le “#fléau_chinois” manifestent pour demander l’arrêt des activités minières sur leurs terres. “Nous, la jeunesse, sommes mobilisés et ne comptons plus nous arrêter. On veut qu’ils partent de notre commune, on n’aime pas leur travail. On ne veut pas de polémique ni rien. On ne souhaite pas faire de violences, mais s’ils poussent le bouchon un peu loin, on va rebondir”, affirme Bakary Keïta, un manifestant.

    Fatoumata Traoré, la représentante des femmes, abonde dans le même sens : “Que ce soit nos bas-fonds ou autres parcelles dédiées aux travaux des femmes, tout a été détruit. On n’a plus où cultiver. Ce qu’ils nous ont causé est invivable. Et nos âmes y resteront s’il le faut. Car le seul endroit qui nous reste est aussi dans leur viseur. Nos champs d’orangers, de manguiers ont tous été confisqués. Si tu veux tuer une famille, il faut lui retirer sa terre agricole.”

    Tout a commencé le 24 juillet 2021 lorsque la société [chinoise] #Yi_Yuan_Mines a signé un projet de convention avec le chef du village de #Naréna demandant l’autorisation d’exploiter certains sites en contrepartie de projets de développement dans la commune. “Je pense que c’est des oppositions gratuites. Les permis ont leur valeur. Ce sont des #permis qui sont en bonne et due forme. Il y a un modus vivendi entre les propriétaires terriens et les Chinois quand ils faisaient de la recherche. Ils étaient d’accord pour ça. […] J’ai les écrits des quatre propriétaires terriens et ceux du chef des conseils de Naréna, où tout le monde dit qu’il est d’accord. Alors, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?” répond Nambala Daouda Keita, maire de Naréna.

    À la tête de l’association #Sikida_Lakana, Broulaye Coulibaly indique avoir alerté les autorités locales face aux dangers de l’#exploitation_aurifère. “J’ai appris qu’ils ont commencé à creuser sur un site (#Djolibani) et je m’y suis rendu. Par la suite, j’ai informé le chef du village en lui disant d’y faire un tour pour constater les dégâts. Car, s’ils continuent cette activité, ils nous chasseront d’ici. Sans avoir une suite, j’ai entamé la même démarche chez le sous-préfet, à qui j’ai recommandé l’arrêt des activités pour qu’on discute entre nous d’abord. Ce dernier m’a fait savoir qu’il ne peut pas ordonner l’arrêt des travaux et que je pouvais également leur demander de l’argent s’il arrivait qu’ils aient besoin de mon champ.”

    Accords au sommet, désaccords à la base

    Pour la société Yi Yuan Mines, ce bras de fer ne devrait pas avoir lieu. “La réalité, c’est l’État malien qui a donné le permis à travers le #ministère_des_Mines. Il est dit que l’État est propriétaire de la terre. Alors que les villageois pensent tout à fait le contraire, ils estiment être les propriétaires de la terre. Il n’y a pas de paradoxe parce que ce n’est pas le #permis_de_recherche qu’on a mais un #permis_d’exploitation. Et ç’a été diffusé partout. Mais malgré tout, ils s’opposent”, affirme Boubacar Abdoulaye Diarra, représentant de l’entreprise chinoise.

    Pour ce qui concerne les dégâts causés sur la #biodiversité, Boubacar Abdoulaye Diarra répond : “Le plus souvent, les #orpailleurs traditionnels utilisent des ‘cracheurs’ sur le terrain. Ça, c’est pour broyer la matière. En le faisant, ils sont obligés d’apporter sur le terrain les produits qu’il faut, pour essayer de concentrer un peu l’or, et c’est là où il y a dégâts. Lorsqu’ils utilisent ces produits avec de l’eau, il y a toujours ruissellement, et puisque c’est un produit toxique, ça joue sur la nature. […] Mais les produits que nous utilisons ne vont pas dans la nature.”

    En août 2021, le procès-verbal de constat réalisé par un huissier ainsi qu’un autre rapport de la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN) indiquent que ces activités, sans études environnementales au préalable, nuisent à l’écosystème.

    Il a donc été recommandé à la sous-préfecture la suspension des travaux pour permettre à ces sociétés de se conformer aux normes requises à travers l’obtention d’un permis environnemental et social, d’un permis d’exploitation de l’or et le paiement des infractions commises.

    C’est le 7 avril 2022, soit un an après la signature du projet de convention d’exploitation, que la société Yi Yuan a obtenu le permis d’exploitation délivré par le ministère des Mines, de l’’Énergie et de l’Eau pour exploiter une superficie de 100 kilomètres. Un permis qui ravive les tensions et les craintes liées à l’#impact_environnemental.

    Sursaut de la société civile

    Face à la dégradation des terres et pour venir en aide aux habitants, une organisation non gouvernementale procède au remblai des fosses d’anciens sites miniers, au reboisement et au curage des rivières.

    Mais aujourd’hui la nouvelle situation n’arrange pas les choses. “Cela impacte également notre projet de #barrage prévu à Lankalen. Ce projet a été annulé à cause des travaux des Chinois. Car les lieux sont proches l’un de l’autre. Ce qui impacte les activités, précisément les cours d’eau. Lorsqu’on analyse, il était impossible de pêcher cette année dans ces rivières, ni d’entretenir les plantes à cause des eaux de ruissellement issues des sites”, souligne Moustapha Berthé, agent de l’ONG Azhar.

    Sur place, la tension était vive le mardi 14 juin 2022. Ce jour-là, une rencontre entre les autorités régionales, communales et coutumières a eu lieu à la mairie de Naréna pour un retour au calme. “Les autorités locales de Kangaba ne cessent de signaler une agitation sociale au niveau de Naréna, précisément dans le village de #Bayan, où une société chinoise du nom de #Yi_Yuan, en partenariat avec des Maliens, s’installe après l’obtention bien sûr d’un permis d’exploitation. Alors par suite de déficit communicationnel, les populations locales ont tenu à montrer leur mécontentement”, a déclaré le colonel Lamine Kapory Sanogo, gouverneur de la région de Koulikoro, à la fin de la rencontre.

    https://www.courrierinternational.com/article/enquete-au-mali-des-terres-rendues-incultivables-par-le-fleau

    #Chine #Chinafrique #accaparement_des_terres #terres #or #extractivisme #terres_agricoles #résistance #mine #mines #orpaillage

  • La nature des Amérindiens
    https://laviedesidees.fr/La-nature-des-Amerindiens.html

    À propos de : Stéphen Rostain, La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas, Le Pommier. On se trompe beaucoup sur l’Amazonie. On y voit une forêt première et sauvage, alors qu’elle est l’objet d’une gestion raisonnée par les Amérindiens de leur environnement. La biodiversité est aussi le produit de nos efforts.

    #International #biodiversité #écologie #déforestation
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/cr_rostain_2.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/figures_pour_.docx

  • Une start-up israélienne produit le premier miel fabriqué par intelligence artificielle
    https://fr.timesofisrael.com/une-start-up-israelienne-produit-le-1er-miel-fabrique-par-intellig
    Dans un kibboutz de Galilée, une start-up israélienne construit des ruches robotisées qui surveillent les abeilles 24 heures sur 24 et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs majeurs, garants de la sécurité alimentaire.

    « Il y a deux millions d’abeilles ici », dit Shlomki Frankin en entrant dans un conteneur blanc de 12 mètre carrés, posé en plein milieu des champs d’avocats du kibboutz Bet Haemek, dans le nord d’Israël.


    Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Le conteneur appelé « Beehome » (maison des abeilles en anglais) peut abriter 24 ruches, explique à l’AFP l’apiculteur de 41 ans qui porte un chapeau avec un voile pour se protéger des éventuelles piqûres.

    Ces maisons d’abeilles fonctionnent comme des ruches normales en bois, si ce n’est qu’elles sont gérées par un robot placé à l’intérieur qui surveille ces insectes, contrôle leur habitat et leur procure des soins, précise M. Frankin qui travaille pour la société Beewise à l’origine de la méga ruche.

    Venu effectuer une visite de contrôle, il observe l’appareil électrique qui se déplace au centre du caisson bourdonnant et vient tirer un cadre de miel où sont agglutinées des abeilles mellifères.

    Intelligence artificielle 
    « Le robot est équipé de capteurs qui lui permettent de savoir ce qu’il se passe dans les cadres », explique à l’AFP Netaly Harari, directrice des opérations de Beewise.

    « Grâce à l’intelligence artificielle, notre logiciel sait ce dont les abeilles ont besoin », dit-elle dans l’atelier où sont assemblées les grandes ruches métalliques.

    Le robot peut en outre distribuer automatiquement du sucre, de l’eau, des médicaments.

    En cas de problème, il alerte l’apiculteur via une application. Ce dernier peut alors intervenir à distance depuis son ordinateur et se déplacer si nécessaire.


    Un apiculteur travaille sur une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    La méga ruche, qui fonctionne à l’énergie solaire, peut aussi réguler la température, éliminer les nuisances et même extraire du miel, grâce à une centrifugeuse intégrée, affirme Netaly Harari.

    La start-up va pour la première fois produire du miel à partir de la fin mai, le « premier miel au monde fabriqué avec l’intelligence artificielle ! », s’enthousiasme Mme Harari.

    Pour Shlomki Frankin, « le robot est un outil pour l’apiculteur, mais il ne le remplace pas ».

    « Je peux effectuer beaucoup de tâches simples à distance comme agrandir la ruche ou la réduire (…) ou bien laisser le robot faire cela et me concentrer sur d’autres tâches », dit-il ajoutant « gagner beaucoup de temps ».

    Une centaine de ces ruches robotisées ont déjà été déployées en Israël et une dizaine aux Etats-Unis. Beewise lorgne une entrée sur le marché européen dans deux ans.

    En avril, la start-up créée en 2018, qui compte plus de 100 employés, a levé environ 76 millions d’euros d’investissement pour développer ses exportations.


    _ Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Journée mondiale
    Selon le professeur Sharoni Shafir qui dirige le centre d’étude des abeilles de l’université hébraïque à Rehovot, la technologie peut aider à protéger les colonies d’abeilles de plus en plus fragilisées.

    « Parfois, un apiculteur met plusieurs mois à se rendre compte d’un problème, avec le robot, il peut s’occuper du problème en temps réel, cela réduit la mortalité des abeilles », dit-il à l’AFP.

    Ces dernières années, beaucoup d’entre elles ont disparu dans le monde, victimes du ‘syndrome d’effondrement des colonies’, imputé à la combinaison de plusieurs facteurs.

    « La diminution des champs de fleurs sous l’effet de la construction a réduit les sources et la diversification de l’alimentation des abeilles », note l’expert.

    A cela s’ajoute l’utilisation des pesticides, les maladies et les parasites comme le Varroa destructor, un acarien dévastateur, liste le professeur Shafir.


    Une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP) _

    « En Israël, entre 20 et 30 % des ruches disparaissent chaque année », or, « nous dépendons des abeilles », affirme l’entomologiste qui rappelle qu’une part significative de l’alimentation humaine résulte de la pollinisation, assurée par les insectes et qui permet aux plantes de se reproduire.

    Plus de 70 % des cultures – quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao – en dépendent très fortement.

    « Les abeilles et autres pollinisateurs sont essentiels à la sécurité alimentaire et à la nutrition », résume l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui célèbre le 20 mai la Journée mondiale des abeilles pour souligner l’importance de leur préservation.

    #abeilles #agriculture #environnement #apiculture #miel #biodiversité #écologie #fin_du_monde #catastrophe #collapsologie #capitalocène #intelligence_artificielle #robot #pollen #ruches

    • Tout ce qui touche à #Israël doit-il être hors du commun ? Le Monde, sur un projet qui a l’air assez semblable, présente les choses de façon bien plus modeste !

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/20/en-tunisie-des-ruches-intelligentes-pour-sauver-les-abeilles-et-produire-plu

      En Tunisie, des « ruches intelligentes » pour sauver les abeilles et produire plus et mieux

      Une start-up tunisienne a créé l’application Smart Bee qui permet aux apiculteurs de surveiller la santé des essaims et d’adapter le rucher aux aléas climatiques.

      Elias se précipite vers ses « ruches intelligentes ». L’apiculteur a reçu un signal d’alerte sur son téléphone grâce à une application, 100 % tunisienne et pionnière en Afrique du Nord, destinée à éviter la surmortalité des abeilles et à optimiser la production de miel.

      Sur une colline de son terrain familial à Testour, au nord-ouest de Tunis, Elias Chebbi, 39 ans, ouvre le volet d’une ruche et montre un petit appareil blanc similaire à un décodeur qui mesure les variables et l’avertit de tout incident, via l’application Smart Bee. La start-up tunisienne Beekeeper Tech a mis au point un dispositif de capteurs à infrarouge qui fournit en permanence des données sur l’environnement et la santé des abeilles, pour « un prix abordable ».

    • C’est pas tellement supprimer l’humain qui m’inquiète. Pour ça je veux bien les aider (en commencant par le haut). Et en terme d’humanité, ça fait lgtps qu’Israel à fait cessession.
      C’est contourner le vivant et industrialiser le vivant (libre) le plus grave.

  • « Une santé, une planète ». Pourquoi et comment devrions-nous agir pour éviter d’autres pandémies ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/une-sante-une-planete-pourquoi-et-comment-devrions-nous-agir-pour-eviter
    https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2022/05/9e648422-32c6-4676-a6a1-e39114c787ae/560x315_gettyimages-1216769155.webp

    A l’occasion de la sortie au cinéma du film "La fabrique des pandémies" de Marie-Monique Robin, immersion dans le monde de ces chercheurs du monde entier en quête de connaissances et de solutions.

    Avec Marie-Monique Robin, journaliste et réalisatrice de documentaires phares, comme « Le monde selon Monsanto", lauréate du prix Albert Londres, auteure de livres et de films dont le dernier « La fabrique des pandémies ».

    Et Bruno David, Président du Museum national d’histoire naturelle, naturaliste spécialiste en paléontologie et sciences de l’évolution et de la biodiversité, initiateur des Grandes Tribunes du Museum (en partenariat avec France Culture et le Magazine Pour La Science), des Manifestes du Museum parus aux éditions Reliefs et du livre écrit avec Guillaume Lecointre, « Le monde vivant » paru chez Grasset.

    #pandémie #biodiversité #prévention

  • #Dictionnaire encyclopédique de la #diversité_biologique et de la #conservation de la #nature 2022

    Cette huitième édition, consultable et téléchargeable librement en ligne constitue un travail de compilation et de réécriture, dans un langage simple, de définitions de termes utilisés dans les domaines de la diversité biologique, de la conservation de la Nature et de la gestion des sites naturels bénéficiant d’une protection. Ce sont ainsi plus de 5000 définitions qui s’offrent à l’étudiant, au gestionnaire d’espaces naturels mais aussi au décideur et à l’enseignant de biologie-géologie.

    L’objectif poursuivi est de permettre à chacun de disposer les éléments de base pour comprendre la définition d’un terme, d’un concept, et d’ouvrir sa curiosité pour aller rechercher ailleurs les compléments qui peuvent lui être utile. Disposer de ce document permet de disposer rapidement d’une définition qui permet de comprendre un texte. Cela est d’autant plus utile que pratiquement tous les mots sont donnés avec leur version en anglais.

    https://www.laccreteil.fr/spip.php?article504
    #biodiversité

  • Écureuil, hérisson, fouine et musaraigne… à Paris, la biodiversité méconnue des petits mammifères
    https://theconversation.com/ecureuil-herisson-fouine-et-musaraigne-a-paris-la-biodiversite-meco

    En ville, les espaces verts offrent des refuges pour la biodiversité. S’y côtoient des espèces natives et des espèces exotiques souvent envahissantes, ce qui peut poser problème aux premières.

    Une meilleure connaissance de la richesse et de l’abondance en petits mammifères des grandes agglomérations urbaines doit permettre d’envisager le maintien de la biodiversité dans ces habitats très transformés.

    #biodiversité #mammifères #écosystèmes_urbains #extinction #adaptation

  • Climat, biodiversité : le retour gagnant des arbres champêtres
    https://theconversation.com/climat-biodiversite-le-retour-gagnant-des-arbres-champetres-174944

    Depuis le milieu du XXe siècle, 70 % des haies ont été détruites pour augmenter la productivité des fermes françaises.

    Pourtant, on leur reconnaît aujourd’hui de nombreux bénéfices économiques, écologiques mais aussi agronomiques… À l’heure de la mobilisation contre les dérèglements climatiques et le recul de la biodiversité, quel rôle joueront ces espaces dans le développement d’une agriculture mieux adaptée aux changements globaux ?

    #haies #remembrement #arbres #agriculture #réchauffement_climatique #climat #agroforesterie