@sombre, a priori le H. livre à ses hommes sa commande destinée à les équiper. Enterrez vos portables, au moins dans une cage de Faraday, ont-ils dit, et ils ont fournis la low tech qui va bien. Mais c’était face au Mossad et à ses techniques de piégeages : on nous dit (est-ce vrai ?), que Ismail Haniyeh a été tué dans un appart « sécurisé » à Téhéran, miné par Israël. Plus proche de ce qui a lieu en ce moment, à une échelle incommensurable, Yahya Ayyash, « artificier du Hamas » est mort tué par l’explosion de son portable en 1996.
Je ne lis pas l’arabe et ne sais donc pas combien de civils extérieurs au H. (on peut être salarié, mendiant ou marchand et membre d’une organisation politico-militaire) ont été atteints, mais il est pas difficile d’imaginer (même si c’est pas ce qu’il ya de plus sérieux) que si on a un bipeur livré par le H. dans sa baraque des explosions puissent tuer des enfants, que si les explosions ont lieu dans des lieux confinés (je joue aux échecs avec mon fils ou je lui lit une histoire, par exemple) des civils non membres du H. soient atteints.
Israël savait qu’il y aurait des victimes collatérales. Perso, j’ai aucune idée de la proportion de celles-ci.
Et cette fois, ce que j’imagine c’est que le H. a trois raisons de minimiser le nombre de blessés parmi ses membres : ne pas amplifier la démoralisation interne (mais, par proximité et voisinage, de nombreux libanais sauront ce qu’il en est, et plus encore les miliciens du H. ) ; tenter de leurrer l’ennemi en minorant l’efficacité de son action ; et, enfin, susciter/renforcer l’indignation et/ou la solidarité.
Ces histoires d’ordis qui explosent, je ne les ai pas vu ailleurs. En revanche, les talkies du H. qui sautent (combien ?) aujourd’hui, ça parait avéré.
Après l’attaque au sol en Syrie contre une fabrique d’obus, cette opération de neutralisation (10% des soldats hors de combat au moins pour un moment, tous grades confondus ?) et de démoralisation est énorme, totalement inédite.
Et c’est couplé (comme il se doit) avec l’annonce d’envoi de troupes israéliennes à la frontière du Liban (une occupation « comme avant » ? rien n’est moins sûr. des raids ? autre ?).
Vous qui êtes si nombreux dans la tech, la com, le net, on a ici un cas d’école : sans infrastructures de communication, pas d’obéissance (sans que ce soit ici péjoratif), pas de coordination rapide, désorganisation maximale (qui reviendra aux pigeons voyageurs ?)
(Dans les années 90, nous utilisions des bipeurs à Paris pour coordonner des groupes lors d’actions : les flics (décidaient ou) arrivaient parfois à faire que les messages soient... différés ; c’est d’un pratique).
Avec ces actions, Israël réussi aussi à mettre l’Iran au pied du mur. Comment mener une guerre à laquelle les logiques adverse conduisent par « front de la résistance » interposé ? Comment mener une guerre sans s’y impliquer directement ?
De l’extrême droite au centre, le mot d’ordre israélien actuel le plus officiel c’est la sécurité et la réinstallation de leurs déplacés. Ce qui signifie restaurer la raison d’être de cet État : garantir la sécu de certains juifs, raison d’être pour partie ruinée par le 7 octobre. Une « victoire contre le Hamas » de substitution à celle qui continue d’être invoquée par Netanyahou et dont on vu ici ces derniers mois comment elle est mise en cause en interne par les constats de défaite militaire et politique, par la solidarité avec les otages, etc.
On a pas fini d’en voir (et je cause même pas des palestiniens et des libanais)
edit quand tu es organisé, tu files ni ta kalach ni ton bipeur dédié à n’importe qui, d’autant que ce dernier est ton lien indispensable avec l’organisation. l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, blessé, peut bien dire que c’était le bipeur d’un de ses gardes du corps (ils sont aussi là pour ça lorsqu’on utilise je ne sais combien de téléphones, et un bipeur), on ne coupe pas volontairement le contact.