• Isère : Pourtant interdit, un festival de black metal néonazi a eu lieu dans un village
    https://www.20minutes.fr/societe/4078132-20240225-isere-pourtant-interdit-festival-black-metal-neonazi-lieu

    Cinq points de contrôles ont été mis en place par la gendarmerie sur les principales routes d’accès à cette commune de 2.000 habitants, à moins d’une heure de route de #Lyon, un des fiefs de l’ultradroite. Ces « contrôles systématiques » sont menés en vue « des poursuites qui pourront être engagées contre les organisateurs ou les participants », selon la préfecture.

    Le festival annonçait en tête d’affiche le groupe polonais Graveland, connu « pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich » et d’autres en référence à la division SS chargée de la protection rapprochée d’Adolf Hitler. Annoncé sur les réseaux sociaux sans autre indication de lieu que « Région Rhône Alpes », l’événement avait été interdit dans cinq départements, dont l’Isère, car « proche de l’idéologie néonazie » et afin de « prévenir toute atteinte à l’ordre public », a rappelé la préfecture.

    #black_metal #néonazis

  • Black Bloc : La Révolution ou rien ? - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=wzzGxhGZnsg

    longuet, exemplaire pour le propos un peu informe (l’entretien vaut ici moins qu’un groupe de parole, et moins encore qu’une parole élaborée plus collectivement), avec néanmoins ces rappels à la fin : avec la mobilisation contre la #réforme_des_retraites, l’extrême droite avait disparue de la scène ; à la question quels slogans parmi les jeunes rassemblés à Concorde ? « Zyed, Bouna, on oublie pas ! », que l’on n’entendra pas dans les cortèges syndicaux, et c’est à ça que sert le #cortège_de_tête, à faire que plusieurs cultures politiques puissent être présentes

    #Black_Bloc

  • Le Soleil se réveille
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-sciences-du-week-end/le-soleil-se-reveille_6052208.html

    Le billet sciences du weekend avec Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon s’intéresse aux spécialistes du Soleil qui sonnent l’alerte  : notre étoile est très active en ce moment.

    franceinfo : L’activité du Soleil est plus intense que prévu ?

    Mathilde Fontez : Oui, et ça commence à se voir sur Terre  : en mars dernier, une tempête solaire a provoqué des aurores boréales dans 30 états américains. Fin février, on avait même pu voir une aurore au Mont-Saint-Michel. Normalement, elles ne se forment seulement qu’aux hautes latitudes. Le fait qu’on puisse en observer jusqu’en Normandie, ça indique des tempêtes solaires très intenses.

    Et il y a aussi les taches à la surface du Soleil, que surveillent les chercheurs, parce qu’elles traduisent l’activité de l’étoile. Elles vont dans le même sens  : il y en avait 159 en juillet, 115 en août, c’est beaucoup, c’est un niveau jamais vu depuis 20 ans. Donc oui, le soleil se réveille. On semble être en train de s’acheminer vers un maximum d’activité, d’ici un an. Voire d’ici la fin de l’année 2023, selon certains chercheurs.

    Un maximum solaire, ça veut dire plus de tempêtes solaires  ?

    Plus d’éruptions solaires oui  : le plasma à la surface du soleil s’agite et propulse des jets de matière et de radiations dans l’espace, qui arrivent parfois jusqu’à la Terre. Ce phénomène est normal  : on sait depuis longtemps que le Soleil suit un cycle d’à peu près 11 ans, où il passe d’un minimum à un maximum d’activité.

    Le premier cycle répertorié, a eu lieu entre 1755 et 1766. Là, nous sommes dans le cycle 25, qui a commencé en 2019. Sauf que les chercheurs s’attendaient à ce que le pic soit atteint en 2025, ça va plus vite que prévu. Ce cycle semble aussi très intense, en particulier par rapport au précédent, qui avait été très doux.

    Qu’est-ce qui se passe  ?

    On ne sait pas. Je vous rassure, personne ne soupçonne que le Soleil se détraque. Ce qu’on voit surtout, c’est que les spécialistes ont encore du mal à prédire l’intensité, le rythme de l’activité du Soleil. On ne comprend pas assez finement la physique de l’étoile, pour faire des prédictions fiables. Même avec les modèles les plus pointus qui cumulent toutes les données un peu comme le font les modèles climatiques, ça ne marche pas.

    Ce maximum qui arrive, va donc être particulièrement scruté par les chercheurs, pour essayer d’améliorer les modèles. En croisant les doigts pour que les plus fortes éruptions ne partent pas vers la Terre. Parce que c’est ça l’enjeu  : ces bouffées de particules peuvent ioniser la haute atmosphère terrestre, et créer des pannes de radio et de satellites à grande échelle. D’où l’importance de les prévoir.

  • Is My Living In Vain (2022)

    Is My Living in Vain is a meditation on the continuing history and emancipatory potential of the #Black_church as a space of diasporic belonging, affirmation and community organising. Weaving together archival imagery, oral histories and 16mm shot footage on location. The film examines the emancipatory potential of churches as spaces of “infrapolitics” by exploring the sonic, political, spiritual and existential connections between specific communities across West Philadelphia and South East London.

    https://ufuomaessi.com/Is-My-Living-In-Vain

    #film #art #gentrification #Philadelphie #USA #Etats-Unis #religion #église #communauté_religieuse #communauté #musique #communauté_noire #Noirs #foi #gospel

  • Qui a peur d’Angela Davis ? | Les grandes traversées
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-qui-a-peur-d-angela-davis

    Philosophe afro-américaine née en 1944, militante communiste, Angela Davis a dédié sa vie aux combats qui ont traversé la seconde moitié du XXe siècle. Quatre épisodes tournés en France, en Alabama, Los Angeles et San Francisco pour enfin répondre à cette question : qui a peur d’Angela Davis ? Durée : 4 fois 56 min. Source : France Culture

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14373-30.06.2023-ITEMA_23428911-2023C49904E0171-21.mp3

  • [brochure] Bas résille & Barricades - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/brochure-bas-resille-barricades-17101

    Vous vous êtes toujours demandé comment participer à la révolution sapées comme jamais ?
    Plus détonantes qu’une GM2L,
    Plus canon qu’un canon à eau,
    Plus explosives qu’un cocktail Molotov,
    Plus flamboyantes qu’une barricade en feu ?
    Ne cherchez plus, ce guide fem de la mode émeutière est fait pour vous !

    Ce texte est une traduction libre et augmentée d’un article paru sur le site états-unien Crimethinc en 2017, « The Femme’s Guide to Riot Fashion ». Son auteurice, Elle Armaggedon, fem non binaire, nous a fait part de son aimable bénédiction pour le modifier et le mettre à jour.
    [...]
    Les conseils qui y sont donnés sont le résultat de plusieurs années d’expérience en première ligne de manifs enflammées, et sont destinés à contribuer à contrecarrer le récit omniprésent selon lequel les tactiques du #black_bloc sont utilisées exclusivement par des hommes cisgenres et hétérosexuels. Les contributions des minorités de genre à l’action militante sont constamment effacées, même dans les discours radicaux, tandis que nous sommes cantonné·es à l’essentiel du travail de soutien.

    Les bonnes pratiques partagées ici sont présentées de manière ironique et satirique, et constituent un effort direct pour revendiquer l’espace que les fems et autres minorités de genre occupent constamment en première ligne des #luttes.

  • radical online collections and archives

    I am very interested in the growing amount of radical literature from around the world that is being scanned and digitised. As there are so many and from many different places, I thought it would be useful to make a list. All of those that are included are free to access (there are others that require some form of subscription). If there are any that I have missed or if any links are broken, do let me know, either by commenting below or sending me an email.

    https://hatfulofhistory.wordpress.com/radical-online-collections-and-archives

    #base_de_données #archives #liste #anti-fascisme #anarchisme #anti-impérialisme #anti-colonialisme #anti-apartheid #black_radicalism #radicalisme #cominform #communisme #féminisme #première_internationale #internationale_socialiste #histoire #LGBT #maoïsme #new_left #deuxième_internationale #second_international #syndicalisme #trotskisme

    ping @reka @fil @cede @isskein

  • La situation aux États-Unis

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/etats-unis-apres-les-elections-de-mi-mandat_521783.html

    Les élections (de mi-mandat) de 2022 marquent une nouvelle forte poussée vers la droite

    Parler de «  gauche  » et de «  droite  » à propos des #démocrates et des républicains n’est pas approprié. Ces deux grands partis ont été les seuls à alterner au pouvoir pour diriger l’appareil d’État de la bourgeoisie au cours des 166 dernières années. En effet le système électoral américain favorise le #bipartisme. Les termes «  gauche  » et «  droite  » sont devenus des étiquettes utilisées pour distinguer les discours et les électorats des deux #partis_bourgeois. Ainsi, les travailleurs se sont rangés dans le camp des démocrates pendant une bonne partie du 20e siècle et les couches plus aisées dans celui des républicains.

    Quoi qu’il en soit, le soutien de la classe ouvrière aux démocrates ne cesse de diminuer depuis des années et, à l’approche des élections, cette tendance s’est confirmée  : le vote ouvrier pour les démocrates a baissé de près de 15 % en 2022.

    Le glissement des travailleurs blancs vers le camp républicain n’est pas nouveau. Il remonte au moins à l’élection de #Reagan en 1980, voire plus loin encore. Mais, en 2022, l’écart en faveur des républicains a été de 33 points, soit 8 points de plus qu’en 2020.

    Le recul des démocrates dans les électorats noir, latino et asiatique a été beaucoup moins important mais, à bien des égards, il pèse encore plus lourd. En grande majorité issus de la classe ouvrière, ces électeurs constituent depuis longtemps une sorte de socle sur lequel les démocrates comptent. En 2022, 80 % de l’#électorat_noir votait démocrate – ce qui reste considérable – mais ce résultat représente une baisse de sept points depuis les dernières élections de mi-mandat et s’inscrit dans la continuité de l’érosion qui a suivi la période 2008-2016, durant laquelle entre 90 et 97 % des Noirs votaient démocrate. Quant au vote hispanique, il s’est porté à environ 60 % sur les démocrates, soit une baisse de 10 points en quatre ans. Enfin, les électeurs d’origine asiatique ont voté démocrate à 64 %, soit une baisse de 7 points.

    Les Démocrates  : un parti «  progressiste  » qui a longtemps ratissé large

    […] Le #Parti_démocrate s’est attribué le mérite des réformes et des avancées que ces mouvements ont arrachées à la bourgeoisie pendant la longue période où l’hégémonie de l’#impérialisme américain, générant un surplus de richesses, permettait cette redistribution. Quels qu’aient été les tensions et les antagonismes – et ils étaient nombreux – entre les différents groupes composant le monde du travail, leur regroupement au sein du Parti démocrate semblait offrir une voie sur laquelle chacun pouvait poursuivre la lutte pour «  le progrès  ». De 1932 à 1980, le Parti démocrate domina la scène politique, les républicains ne jouant un rôle significatif que pendant l’intervalle de la période du #maccarthysme, la chasse aux sorcières contre les communistes, au début des années 1950.

    Avec le début de la crise économique en 1971, puis son aggravation à la fin des années 1970, la situation des travailleurs commença à se dégrader. Pour l’État de la bourgeoisie, l’heure n’était plus à distribuer des miettes pour maintenir la paix sociale. Frappée par la crise, la classe capitaliste attendait d’abord de l’État qu’il l’aide à maintenir ses profits, et cela impliquait d’abaisser le niveau de vie des travailleurs. Il fallait donc démanteler les #programmes_sociaux et les services publics créés pendant la longue expansion de l’après-guerre. Le Parti démocrate, en loyal serviteur de la bourgeoisie, fut en première ligne pour mener ces attaques.

    L’une des premières attaques importantes fut la faillite de la ville de #New_York en 1975, qui frappa durement les employés, les programmes sociaux et les services municipaux. Cette attaque fut supervisée par deux maires démocrates successifs. En 1978-1979 puis dans les années 1980, des pressions furent exercées sur les travailleurs de l’automobile pour qu’ils acceptent toute une série de concessions lors du renouvellement de leurs contrats. D’abord présentées comme temporaires, ces concessions furent ensuite rendues permanentes, et rapidement étendues au reste de la classe ouvrière. Et, là encore, l’attaque fut conduite par des politiciens démocrates, qui justifiaient les nouveaux contrats au nom de la sauvegarde des emplois dans l’#industrie_automobile.

    Pour décourager les travailleurs de faire valoir leurs revendications salariales au travers de grèves, les deux grands partis bourgeois se relayèrent. En 1981, les démocrates passèrent la main aux républicains, et #Ronald_Reagan mit tout le poids de l’État pour briser la grève des #contrôleurs_aériens. Les caciques du Parti démocrate et des syndicats prétendent que Reagan fut à l’origine du déclin constant qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. En fait, la porte fut ouverte dès 1978, lorsque le président démocrate #Jimmy_Carter tenta d’utiliser la #loi_antisyndicale_Taft-Hartley, adoptée à l’ère McCarthy, pour briser une grève dans les mines de charbon qui dura 110 jours. Le dégoût des travailleurs envers Carter, après ce qui apparaissait comme une trahison, ne fut pas pour rien dans la victoire éclatante de Reagan en 1980.

    Entre les travailleurs et la bourgeoisie, un fossé en passe de devenir un gouffre

    La crise dans laquelle l’économie américaine est plongée depuis un demi-siècle a entraîné un effondrement du niveau de vie de la classe ouvrière.

    En 2022, le salaire horaire minimum au niveau fédéral était de 7,25 dollars. S’il avait suivi le rythme officiel de l’inflation depuis le pic de sa valeur réelle en 1968, il aurait été de 12 dollars. Et s’il avait suivi le rythme de la croissance de la productivité depuis 1968, comme entre 1938 et 1968, il aurait été de près de 26 dollars en 2022.

    L’évolution du #salaire_minimum illustre le fossé qui s’est creusé entre la #classe_ouvrière et les couches aisées au cours du dernier demi-siècle. Presque tous les gains de la croissance économique depuis le début de la crise ont été absorbés par la plus-value et les mille et une manières dont cette plus-value est répartie au sein des classes riches de cette société.

    Cette évolution s’est poursuivie jusqu’aux élections de 2022. En 2021, dernière année pour laquelle on dispose de données, la marge bénéficiaire nette des entreprises a été de 9,5 %, soit la valeur la plus élevée jamais enregistrée. Cette même année, la rémunération moyenne des PDG des 350 plus grandes entreprises a été 399 fois plus élevée que celle des salariés. En 1965, elle n’était «  que  » 20 fois plus élevée.

    La condition des travailleurs se détériore non seulement par rapport à celle des classes aisées, dont la situation s’améliore nettement, mais aussi en termes absolus

    L’inflation a grignoté la valeur réelle des salaires. Selon le département américain du Travail, le salaire horaire médian réel est au même niveau qu’en 1973. Lorsqu’il y a eu des augmentations, elles ont presque toutes bénéficié au décile supérieur de l’échelle des revenus. Ceux qui se situent dans les 40 % inférieurs ont vu leurs salaires baisser. De plus, les chiffres de l’inflation sont trafiqués et donnent une image déformée de la situation. Qui plus est, ces chiffres ignorent tous les autres facteurs qui ont réduit le revenu réel des travailleurs, à commencer par l’élimination des pensions et d’autres avantages sociaux autrefois considérés comme faisant partie de la masse salariale, ainsi que l’énorme augmentation des frais médicaux, qui constituent une ponction sur les revenus.

    Les statistiques gouvernementales masquent la réalité

    En témoigne le taux de chômage officiel avant les élections de 2022, de 3,5 % de la population active. Or, 37 % de la population en âge de travailler est exclue de ce que le gouvernement considère comme la population active. De nombreuses personnes sont exclues de ce comptage  : celles qui s’occupent d’enfants en bas âge, dans un pays où il n’existe pas de structures d’accueil publiques  ; celles dont les compétences et diplômes sont insuffisants pour occuper les emplois disponibles, dans un pays où le système scolaire public est incapable d’apprendre à lire à 40 % des enfants des écoles des grandes villes  ; ou encore les personnes handicapées à la suite d’accidents du travail, en raison de maladies professionnelles, voire par le Covid long qui a touché des millions de personnes, les empêchant de travailler, dans le pays affichant le pire taux de décès par Covid de tous les pays développés. Sont également exclues de la population active les personnes trop âgées pour être embauchées, mais qui n’ont pas encore atteint l’âge pour toucher les maigres aides sociales versées aux seniors. Les entreprises de la high-tech, en particulier le commerce en ligne et ses entrepôts, recherchent des travailleurs jeunes, forts, agiles et rapides, dont une grande partie sont relégués à des emplois temporaires ou à temps partiel, à des contrats ou à des emplois de type Uber.

    Les difficultés immédiates des travailleurs ont été aggravées par la dégradation sur le long terme des services publics et l’élimination ou la privatisation des services sociaux

    Lors des élections de 2022, les services publics comptaient près d’un million de travailleurs de moins que juste avant la pandémie. La classe capitaliste, avide d’aspirer une part croissante des richesses produites, cherche à s’approprier une portion croissante des sommes que le gouvernement dépensait jusqu’alors pour les infrastructures, les programmes sociaux et les services publics. Derrière la vitrine de cette grande et riche démocratie américaine, il y a peu de lois qui limitent le temps de travail, il y en a encore moins qui prévoient le paiement des arrêts maladie, et il n’y en a aucune garantissant des congés payés. Autrement dit, tout cela dépend de la bonne volonté de chaque patron. On a pu voir comment cela se traduit concrètement en 2020, aux pires moments de la pandémie, lorsque la moitié des travailleurs des industries dites essentielles n’ont pas eu droit à un seul jour de congé payé. Voici donc un pays où le système de santé est de plus en plus contrôlé par des entreprises privées, qui peuvent refuser des soins médicaux à qui ne peut pas payer.

    Telle est la réalité à laquelle est confrontée la population laborieuse aujourd’hui

    Telle est la réalité à laquelle est confrontée la population laborieuse aujourd’hui. Ses conséquences sont dramatiques. L’espérance de vie moyenne a diminué de près de deux ans et demi depuis 2019, après une baisse de deux ans en 2015-2016. Cela est imputable au Covid, certes, mais seulement en partie. Il y a tous les autres décès, dont beaucoup sont appelés par les médias «  morts par désespoir  »  : suicides, homicides, overdoses, abus d’alcool… Au premier rang des victimes, les anciens combattants des guerres – déclarées ou non – menées par l’impérialisme américain, et leurs proches. Mais il y a aussi les jeunes gens abattus dans la rue après avoir intégré, faute de la moindre perspective d’avenir, tel ou tel gang de quartier. Il y a les quelque cinq mille personnes tuées chaque année dans des accidents du travail, et les milliers d’autres qui meurent de la mort lente causée par les fumées, les produits chimiques et les Un encouragement pour l’extrême droite

    Faute d’une autre possibilité pour exprimer son mécontentement, la population s’est longtemps contentée de voter contre tous ceux qui semblaient diriger l’État. Dans un contexte où les démocrates étaient au premier plan pour imposer une détérioration des conditions de vie, et en l’absence d’un parti représentant la classe ouvrière, la porte était ouverte à un démagogue comme Trump.

    Donald Trump a su jouer sur le ressentiment éprouvé par beaucoup de gens du fait qu’ils étaient de plus en plus pauvres, marginalisés et méprisés par ceux d’en haut. Il a su toucher une population en plein désarroi, plongée dans une crise économique grandissante. Il a instrumentalisé la colère et la frustration des travailleurs, en tournant en dérision les institutions prétendument civilisées qui leur donnent des leçons et les regardent d’en haut  : les chefs des deux grands partis politiques, les médias, les universités et leurs experts, les agences gouvernementales et leurs hauts fonctionnaires, voire les stars de Hollywood, etc. Il s’en est pris à tout le monde, sauf à ceux dont le contrôle sur la société a mené à la crise, c’est-à-dire à la classe capitaliste. substances toxiques présentes sur leur lieu de travail. Il y a les tragédies des violences domestiques, qui sont la conséquence et le signe des pressions indicibles qui s’exercent au quotidien sur la vie des travailleurs.

    Un encouragement pour l’extrême droite

    Faute d’une autre possibilité pour exprimer son mécontentement, la population s’est longtemps contentée de voter contre tous ceux qui semblaient diriger l’État. Dans un contexte où les démocrates étaient au premier plan pour imposer une détérioration des conditions de vie, et en l’absence d’un parti représentant la classe ouvrière, la porte était ouverte à un démagogue comme Trump.

    #Donald_Trump a su jouer sur le ressentiment éprouvé par beaucoup de gens du fait qu’ils étaient de plus en plus pauvres, marginalisés et méprisés par ceux d’en haut. Il a su toucher une population en plein désarroi, plongée dans une crise économique grandissante. Il a instrumentalisé la colère et la frustration des travailleurs, en tournant en dérision les institutions prétendument civilisées qui leur donnent des leçons et les regardent d’en haut  : les chefs des deux grands partis politiques, les médias, les universités et leurs experts, les agences gouvernementales et leurs hauts fonctionnaires, voire les stars de Hollywood, etc. Il s’en est pris à tout le monde, sauf à ceux dont le contrôle sur la société a mené à la crise, c’est-à-dire à la classe capitaliste.

    Trump a servi les capitalistes en mettant au grand jour toutes les idées violentes et dévalorisantes que renferme l’idéologie dans laquelle baigne la société  : suprématie blanche, nativisme anti-immigrants, misogynie, intolérance envers la manière dont les gens vivent leur intimité, machisme et violence. Autrement dit, il a incité implicitement les gens à s’en prendre les uns aux autres. Et il a emballé tout cela dans le drapeau américain, le serment d’allégeance et la croix chrétienne qui décoraient ses réunions publiques.

    Rien de tout cela n’a commencé avec Trump. Il suffit de penser au rituel des réunions syndicales dans des salles ornées du drapeau américain

    Ces réunions commencent par la prière d’un prêtre local, souvent chrétien, et par le serment d’allégeance, ce verbiage patriotard pondu lors de la période McCarthy pour renforcer les attaques contre les militants communistes et syndicalistes. Chaque réunion syndicale qui commence ainsi entretient la soumission des travailleurs et leur loyauté à l’égard des dominants, et renforce les attaques contre eux-mêmes et toute leur classe.

    Trump a-t-il transformé le #Parti_républicain de manière temporaire ou permanente  ?

    Les républicains eux-mêmes n’en savent rien. Mais la question va bien au-delà du Parti républicain. Trump a donné à ses partisans une sorte de programme  : se défendre en attaquant tous les «  autres  ». Ce faisant, il a courtisé consciemment l’extrême droite. Quand, après la série de rassemblements d’extrême droite à Charlottesville en 2018, il a dit qu’il y avait des «  gens bien  » dans cette foule (ce qu’il a répété plusieurs fois par la suite), il déroulait le tapis rouge au Ku Klux Klan, aux nazis et aux Proud Boys.

    Le problème dépasse la personne de Trump

    Dans un nombre croissant de pays, des démagogues de son espèce jouent un rôle très similaire. Cela signifie que quelque chose, dans la situation internationale actuelle, sur les plans politique et économique, favorise ce mouvement vers la droite, renforçant les formations d’#extrême_droite existantes.

    Aux États-Unis, des organisations comme le #KKK, les nazis, la #Black_Legion, les Know Nothing, les mafias et les gangs font partie du paysage depuis longtemps. La plupart du temps marginales mais toujours là, elles ont périodiquement joué un rôle de supplétifs pour renforcer la violence étatique  : dans le Sud, pour réimposer l’esclavage pendant les décennies qui ont suivi la guerre de Sécession  ; dans les quartiers d’immigrants, pour maintenir un ordre que la police était incapable d’imposer  ; à #Chicago, où le gang #Black_P_Stone_Nation, de concert avec le maire démocrate Richard J. Daley, expulsa l’équipe SCLC de #Martin_Luther_King du ghetto du West Side  ; dans les régions minières, où les Pinkerton massacrèrent des mineurs comme les #Molly_Maguires  ; ou à Centralia dans l’État de Washington, où l’American Legion exécuta des militants de l’#IWW en 1919, et à #Minneapolis où elle assassina des grévistes  ; ou dans le Michigan en 1934, où la #Black Legion tua des militants du syndicat #UAW. Et puis tous ceux, de Jimmy Hoffa à Dow Wilson, qui furent tués par la mafia.

    Ces forces marginales ont toujours existé aux États-Unis, mais #Trump leur a permis de gagner en crédibilité aux yeux de certains travailleurs. Si le climat devait à nouveau se détériorer, cette crédibilité pourrait leur donner un poids leur permettant d’amener une partie de la classe ouvrière à attaquer l’autre.

    L’absence aux États-Unis d’un parti ouvrier, qui représenterait les intérêts tant immédiats qu’à long terme de la classe ouvrière, a constitué une opportunité pour un démagogue comme Trump, mais pourrait aussi jouer un rôle dans un développement de l’extrême droite au sein même de la classe ouvrière.

    Une voix pour les travailleurs

    Depuis l’époque d’#Eugène_Debs, il y a plus d’un siècle, il n’a pas existé d’organisation politique capable de s’adresser à tous les travailleurs, sur la base de leurs intérêts de classe immédiats et à long terme. Le Parti socialiste du temps de Debs ne le faisait pas, mais il constituait pour Debs une tribune qui lui permettait de s’adresser à la classe ouvrière à travers tout le pays, et il le fit avec un langage correspondant aux problèmes auxquels elle faisait face et aux possibilités dont elle disposait. Il affirmait qu’il avait confiance dans la capacité de la classe ouvrière à «  détruire toutes les institutions capitalistes qui asservissent et avilissent et à rebâtir des institutions libres et humaines  ». En pleine Première Guerre mondiale, lors du procès qui le conduisit en prison pour s’être opposé à l’entrée en guerre des États-Unis, il déclara  : «  Je ne suis pas un soldat capitaliste  ; je suis un révolutionnaire prolétarien… Je suis opposé à toutes les guerres, à une seule exception… et, dans cette guerre-là, je m’engagerai corps et âme… je parle de la guerre mondiale de la révolution sociale. Dans cette guerre, je suis prêt à combattre de toutes les manières que la classe dominante rendra nécessaires, même sur les barricades.  »

    Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de parti de la classe ouvrière. C’est même pire qu’à l’époque de Debs

    Mais le but reste le même  : ceux qui veulent mettre en place une nouvelle société et ont confiance dans la capacité de la classe ouvrière à le faire doivent trouver les moyens de s’adresser à elle, en parlant des problèmes actuels des travailleurs, mais en le faisant à partir de la perspective du combat que la classe ouvrière devra mener pour diriger la construction d’une société socialiste.

    C’est exactement ce que des militants ont tenté de faire en utilisant les élections de 2022 dans le #Michigan, le #Maryland et l’#Illinois pour parler au nom du #WCP (#Working_Class_Party – Parti de la classe ouvrière). Cette poignée de militants ne prétendent pas être le #parti_révolutionnaire dont on a besoin et qui n’existe pas encore. Ils ne peuvent certainement pas prétendre faire ce que Debs a pu faire grâce à sa propre expérience de la lutte des travailleurs et à l’activité de toute une génération de militants.

    Mais ceux qui ont mené, dans ces trois États, la campagne pour un Parti de la classe ouvrière se sont au moins donné les moyens de dire ce qui devait l’être sur la dégradation de la condition ouvrière, sur la croissance des forces de droite et sur les possibilités dont dispose la classe ouvrière du fait de son rôle clé au cœur même du système de production et de tout ce qui lui est lié.

    Il n’y aura pas de solution à la misère croissante tant que la classe ouvrière ne se préparera pas à la bataille

    #capitalisme #États-Unis

  • Au nom de la « laïcité », Valérie Pécresse veut renommer le lycée Angela-Davis
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280323/au-nom-de-la-laicite-valerie-pecresse-veut-renommer-le-lycee-angela-davis

    La présidente de la région Île-de-France doit faire voter mercredi le changement de nom du lycée Angela-Davis de Saint-Denis, qui serait rebaptisé Rosa-Parks. La droite régionale reproche notamment à la militante américaine sa défense des femmes voilées en 2013.

  • Mardi 28, et après, on continue, aussi nombreux et déterminés !

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/mardi-28-et-apres-continue-aussi-nombreux-et-determines-573412.html

    Éditorial des bulletins d’entreprise LO

    En recourant au 49.3 et en étalant sa morgue, Macron a donné un second souffle à la mobilisation. Depuis dix jours, les #manifestations spontanées, les rassemblements de soutien aux grévistes des raffineries ou du nettoyage, les opérations de tractage et les #débrayages dans les entreprises se multiplient.

    La journée de jeudi 23 a confirmé ce regain de #colère. Après plus de deux mois de contestation et neuf journées de mobilisation, les cortèges ont partout été massifs et renforcés par la présence de la #jeunesse, atteignant parfois un record de participation. Tous ceux qui ont manifesté étaient fiers de répondre comme il le fallait au passage en force de #Macron.

    Le retour des #black_blocs a nourri les chaînes de télé, avides d’images spectaculaires. Pour ces chaînes, qui appartiennent pour la plupart à la #grande_bourgeoisie et servent ses intérêts, c’était l’occasion rêvée pour dénigrer la #mobilisation, assimiler les manifestants à des casseurs et surtout faire peur. Autrement dit, pour servir la soupe à Macron.

    Mais l’essentiel à retenir de cette journée, ce ne sont pas les poubelles en feu et les affrontements avec les forces de répression en marge des cortèges syndicaux. Le plus important est que le sentiment d’injustice et de colère grandit dans le monde du travail. C’est que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs rejoignent la mobilisation et s’opposent à la politique férocement antiouvrière du gouvernement et du #grand_patronat.

    La #grève des #éboueurs en est le symbole. Bas salaires, absence de reconnaissance, mauvaises conditions de travail, faibles possibilités d’évolution… les éboueurs représentent une des catégories les plus exploitées du monde ouvrier. Eh bien, ils nous montrent comment relever la tête !

    Ils nous rappellent la force que représentent les travailleurs qui font tourner la société. Une minorité richissime peut trôner au sommet et acheter à peu près tout ce qu’elle veut grâce à ses milliards, mais s’il n’y a personne pour ramasser ses poubelles, son monde peut vite devenir un enfer.

    La radicalité n’est pas de mettre le feu aux poubelles, c’est de ne pas les ramasser tant que les travailleurs n’ont pas obtenu satisfaction. Pour se faire respecter, à la fois de Macron et du grand patronat, rien n’est plus radical et efficace que de se mettre en grève, d’arrêter la machine à profit des capitalistes et d’occuper les lieux de travail.

    Aujourd’hui, le pouvoir mise sur la #répression, les coups de matraques, les #violences_policières et les réquisitions de grévistes pour mettre un terme à ce mouvement. Cela lui serait impossible avec une grève qui se propage à toutes les entreprises. Aucune compagnie de #CRS ne serait en mesure de déloger les millions de grévistes et encore moins de les remplacer à leurs postes de travail.

    C’est la grève qui peut nous donner la force de faire plier Macron. Pour l’instant, il joue les inflexibles. Il a néanmoins dû renoncer aux fastes de Versailles et au dîner royal prévu avec Charles III. Pour le reste, il n’a pas bougé d’un centimètre. Il s’est même moqué des chefs syndicaux en se disant à leur disposition pour discuter de tout, sauf de la retraite à 64 ans !

    Son attitude ne s’explique pas seulement par une mégalomanie aiguë. Macron est dans son rôle. Il gouverne pour la bourgeoisie, c’est-à-dire contre les travailleurs.

    Macron l’a expliqué dans son interview au JT de 13h : « Il n’y a pas 36 solutions pour équilibrer le régime des retraites ». C’est vrai, il y en a deux : faire payer la grande bourgeoisie dont les coffres forts débordent ou prendre sur la retraite des travailleurs.

    Alors, le bras de fer est là, il faut le mener jusqu’au bout. Le combat n’est pas facile car la bourgeoisie, même richissime, est déterminée à ne rien céder. Malgré des profits et des dividendes record, elle est toujours sur le pied de guerre pour aggraver l’exploitation, baisser les salaires et écraser les droits des travailleurs. Car il lui faut conserver son rang et, donc, accumuler toujours plus et plus vite que ses concurrents, cela dans une situation économique qui se tend avec la crise, les faillites bancaires et les menaces de guerre.

    Alors, oui, la bourgeoisie et Macron ne veulent pas céder. Eh bien, à nous de faire preuve d’autant de détermination dans le combat !

    Avec cette contestation, une brèche a été ouverte. Profitons-en pour nous regrouper et exprimer nos revendications dans chaque entreprise. Partout, discutons et organisons-nous. Et mardi, retrouvons-nous à plusieurs millions dans la rue.

    Ce que le gouvernement fait, les travailleurs en grève peuvent le défaire !

  • #Violences, #interpellations_abusives... : le retour d’un #maintien_de_l’ordre qui sème le chaos

    Alors que le recours au 49-3 a entraîné une multiplication des rassemblements et actions spontanés partout en France, le #dispositif_policier a renoué avec ses travers : #interpellations_massives et mal fondées, violences gratuites, #mépris des libertés fondamentales.

    Les #manifestations unitaires, intersyndicales et globalement pacifiques qui ont rythmé les deux derniers mois ont fait long feu. Elles n’ont ni fait capoter la réforme des retraites, ni infléchi ses modalités. Les responsables syndicaux comme les simples manifestants ont eu beau mettre en garde l’exécutif contre les conséquences de sa sourde oreille – un risque d’exaspération populaire, de « radicalisation » du mouvement et de violences –, il n’a rien fait de cet avertissement.

    Le 49-3 dont personne ne voulait a bien eu lieu, jeudi 16 mars. Depuis, les #rassemblements_spontanés, #blocages, actions coup de poing et #cortèges_sauvages fleurissent partout en France. Comme toujours en pareil cas, des #forces_de_l’ordre sûres de leur légitimité et sujettes à une légère panique mettent un point d’honneur à endiguer tout ce qui déborde du cadre. Lundi 20 mars, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé « une augmentation de la #répression des manifestants qui n’est pas justifiée ».

    Depuis jeudi, la majorité des 61 compagnies de #CRS sont missionnées sur le maintien de l’ordre, en particulier à #Paris, #Nantes, #Rennes, #Bordeaux, #Marseille, #Lyon et #Dijon. « Les missions qui relevaient du plan national de sécurité renforcée notamment à Calais ou à Marseille, pour lutter contre la drogue ou l’insécurité, sont passées aux oubliettes, explique un responsable syndical chargé des CRS au niveau national. La priorité pour Darmanin, c’est de sécuriser Paris et les sites institutionnels sensibles comme l’Élysée, et le mot d’ordre est de “disperser tout mouvement non déclaré”, donc illégal. »

    Ce policier n’a pas souhaité témoigner sous son identité. « La situation est difficile. Le jeudi, je manifeste contre cette réforme que je trouve violente, confie-t-il, et je vais continuer », dit-il avant d’ajouter au sujet du 49-3 : « Était-ce vraiment utile vu le déferlement de #colère que cela a provoqué ? »

    « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « J’espère que la motion passera et que la dissolution de l’Assemblée sera prononcée. On reviendrait ainsi à une gestion plus démocratique du pays. » Ce haut gradé qui dirige près de 70 hommes précise que ce sont les préfets qui transmettent les ordres du ministre.

    « Pour le moment, ceux que j’ai reçus en participant au maintien de l’ordre, dans deux villes importantes, restent relativement “républicains”. Mais il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », rappelant qu’un CRS a sorti un fusil HK G36 à Nantes, lors de la manifestation du 18 mars.

    « C’est évidemment dangereux et inquiétant que cela ne questionne pas davantage dans nos rangs. Cela montre que des policiers ne sont absolument pas résilients. C’est pour cela que le président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un manifestant. »

    « On a été entraînés pour la “percussion” »

    La semaine du 49-3, Mathieu* était, avec sa compagnie de CRS, à Châteaudun, près d’Orléans, pour un « #recyclage », c’est-à-dire une remise à niveau organisée chaque semestre. Le vendredi soir, ces CRS ont été « appelés en renfort pour intervenir dès lundi à Paris ». Pour la seule journée de lundi, plus de trente unités mobiles, CRS et escadrons de #gendarmerie, sont déployées à Paris, soit près de 2 000 fonctionnaires.

    « Depuis le 49-3, le maintien de l’ordre se durcit nettement face aux rassemblements spontanés. Nous avons d’ailleurs été formés durant notre semaine de recyclage à aller davantage au contact des “#nébuleuses”, des #black_blocs », explique-t-il. « On a été entraînés pour la “#percussion”, une technique plus offensive. Dès qu’on les repère, on n’attend pas, on intervient sur eux. »

    Mathieu ne cache pas son embarras sur le contexte actuel et la difficulté de « charger de simples manifestants, dont la cause est juste ». Après les sommations, « si les manifestants restent sur notre passage, il n’y a plus de distinction. Il peut y avoir des dommages collatéraux ».

    Malgré plus de vingt ans d’expérience dans le maintien de l’ordre, Mathieu appréhende cette semaine. « Ce n’est pas tant pour moi, qui suis formé et protégé, mais pour ceux qui manifestent. Sur les rassemblements sauvages à Paris, ça arrange la préfecture de faire appel aux #Brav-M [#Brigades_de_répression_de_l’action_violente_motorisée – ndlr]. Non seulement ils sont utilisés pour intervenir très vite en moto, ce qui peut être terrorisant, mais le préfet a une mainmise directe sur eux contrairement à nous CRS, où on a un commandant ou un capitaine qui relaie les ordres du commissaire sur le terrain et qui peut les adapter. »

    Les Brigades de répression des actions violentes motorisées, Mathieu les a vues à l’œuvre pendant les manifestations des « gilets jaunes ». « Ils mettent le bordel plus qu’autre chose. Ils matraquent dans tous les sens. Après ce sont des collègues parfois mais on n’a pas le même état d’esprit. Il y a pas mal de policiers passés par la BAC dans leur rang et formés à aller au contact, peu importe qui ils ont en face. C’est cela le danger. »

    À Paris, le retour de la BRAV-M

    Les dernières semaines ont marqué un glissement progressif dans l’attitude des forces de l’ordre à Paris. Le 20 janvier dernier, le préfet de police #Laurent_Nuñez revendiquait de tenir ses troupes à distance des cortèges : « Je ne veux pas qu’on nous accuse de faire dégénérer les manifestations. De la sorte, on ne nous voit pas. Ça évite que les militants ultras qui cherchent à en découdre avec les forces de l’ordre ne viennent au contact. En contrepartie, je demande à nos effectifs d’être extrêmement réactifs. Dès la moindre dégradation, ils doivent intervenir. À chaque fois, nous intervenons puis nous nous retirons. »

    À la préfecture de police, certains contestaient ce choix. Les BRAV-M se seraient notamment plaintes de ne plus aller au contact, regrettant l’époque de Didier Lallement. Certaines manifestations ont toutefois été marquées par de violentes charges. Dès le 19 janvier, un jeune photographe grièvement blessé lors d’une charge policière a dû être amputé d’un testicule.

    Depuis deux semaines, les témoignages et vidéos de violences policières se multiplient, de Paris à Rennes en passant par Nantes (où quatre étudiantes accusent des policiers de violences sexuelles lors d’une fouille), tandis que des centaines d’interpellations ont eu lieu. Des journalistes dénoncent aussi diverses atteintes à la liberté de la presse (entrave à leur travail, coups, bris de matériel).

    Selon une source interne à la préfecture de police de Paris, le « #durcissement » du maintien de l’ordre serait lié à « la montée en gamme des violences » de certains manifestants jusqu’ici « inconnus », qui « se radicalisent depuis le début du mouvement » et surtout « depuis le #49-3 ». Le fait que ces manifestants deviennent plus mobiles justifierait un recours accru aux compagnies d’intervention et aux policiers motorisés de la BRAV-M. 

    Mises en place au début des gilets jaunes, fin 2018, et relativement discrète depuis le début du mouvement contre les retraites, la BRAV-M a réinvesti les rues de Paris. Depuis vendredi soir, les images de ces binômes de policiers à moto – souvent comparés aux « #voltigeurs » dissous après la mort de Malik Oussekine en 1986 – matraquant à tout-va, sans raison apparente et sans distinction les manifestants, circulent sur les réseaux sociaux.

    De son côté, la source préfectorale précédemment citée met en avant les six policiers blessés samedi, « dont deux ont reçu un pavé sur la tête », sans s’exprimer sur les violences imputées aux policiers.

    Des #gardes_à_vue sans suites

    À Paris, dès l’annonce du 49-3, la place de la Concorde s’est remplie de manifestants. Le préfet de police de Paris a bien tenté d’interdire ce rassemblement, déposé à l’avance par Solidaires, mais le tribunal administratif lui a donné tort.

    À l’issue de ces quelques heures sur la place, 292 personnes ont été arrêtées à Paris (sur 310 en France). Ces interpellations, mal motivées, ont cependant débouché sur un résultat judiciaire ridicule : seules neuf personnes ont été déférées devant la justice, et encore, pour « des avertissements probatoires solennels, des classements sous condition ou encore une contribution citoyenne », écrit BFMTV. Soit les sanctions les plus basses possibles.

    64 personnes ont encore été interpellées vendredi soir à Paris, dont 58 libérées sans aucune charge au bout de quelques heures. Dans certains cas, cela a duré un peu plus longtemps. Dans une séquence filmée par le correspondant de l’agence de presse turc Anadolu, une jeune femme se débat et essaie d’expliquer qu’elle « n’a rien fait ». La scène a lieu aux environs de 21 h 45, place de la Concorde.

    « Je respire pas, s’époumone une jeune femme au visage cramoisi.

    -- Laisse-toi faire, tu respires ! », lui rétorque le policier qui l’étrangle.

    Celle qui est aussi violemment interpellée, Chloé Gence, est développeuse web du Média. Mais comme le précisera dans un communiqué son employeur, elle a l’habitude de couvrir certaines manifestations et mouvements sociaux. Selon Le Média, Chloé était en train de « capter des images » avec d’autres journalistes, vendredi soir, quand elle a été « arrêtée de manière très brutale par les forces de l’ordre ».

    Chloé Gence est ensuite conduite en garde à vue. Malgré l’assistance d’un avocat et « les preuves qu’elle couvrait bien la manifestation pour Le Média », sa garde à vue est prolongée. Dimanche, #Chloé_Gence finit par sortir du commissariat, libre, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Au bout de 40 heures…

    Un autre journaliste, #Paul_Ricaud, a subi le même sort que Chloé. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé samedi, dans un communiqué, ces nouvelles atteintes à la liberté de la presse. Le syndicat regrette qu’après une période durant laquelle « les relations entre forces de l’ordre et journalistes paraissaient s’être apaisées », cela ne soit plus le cas depuis le 7 mars. « Nous voyons, à nouveau, des tensions comme sous l’ère Lallement, déplore le SNJ. Les forces de l’ordre semblent désormais vouloir réprimer durement le mouvement d’opposition à la réforme. »

    Depuis samedi, il est de nouveau interdit de manifester place de la Concorde. Ce nouvel arrêté préfectoral (qui n’a toutefois pas été publié) a entraîné une dissémination des rassemblements parisiens vers d’autres lieux. Samedi soir, 169 interpellations ont eu lieu en France, dont 122 à Paris (principalement dans le XIIIe arrondissement et place de la Concorde), donnant lieu à 118 gardes à vue (dont douze mineurs). Sollicité pour connaître les suites judiciaires détaillées des interpellations du weekend, le parquet de Paris n’a pas donné suite. Depuis, la préfecture a pris un nouvel arrêté que nous publions ici.

    Ces arrestations massives, donnant lieu à un maigre résultat judiciaire, rappellent les interpellations « préventives » assumées par le parquet de Paris lors du mouvement des gilets jaunes, en 2018-2019. À l’époque, le procureur Rémy Heitz (désormais procureur général) assumait ses objectifs dans une note interne : empêcher les gardés à vue de « retourner grossir les rangs des fauteurs de troubles », quitte à les priver illégalement de liberté plus longtemps que nécessaire.

    Dans un communiqué diffusé lundi 20 mars, le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) rappelle que « l’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social », condamne « toutes les violences policières illégales » et déplore une « utilisation dévoyée de la garde à vue qui illustre les dérives du maintien de l’ordre, qui détourne l’appareil judiciaire pour le mettre entièrement à son service ».

    « #Nasses », #charges et « #intimidation »

    De son côté, le Syndicat des avocats de France dénonce une « réaction une fois de plus démesurée et particulièrement violente » face aux mouvements spontanés, citant notamment l’utilisation de la technique de la « nasse », « jugée illégale par le Conseil d’État ».

    Cette #technique_policière, consistant à encercler et retenir un groupe de manifestants sans leur laisser d’issue, avait été largement utilisée pendant les mouvements contre la loi « travail » (2016), des gilets jaunes (2018-2019), contre la loi « sécurité globale » et la précédente réforme des retraites (2019-2020). En juin 2021, le Conseil d’État avait annulé les dispositions sur la « nasse » dans le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) mis au point par Gérald Darmanin un an plus tôt. Il considérait que cette technique était « susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir » lorsqu’elle ne laisse pas d’échappatoire.

    Le Syndicat des avocats de France s’inquiète également de #charges_sans_sommation, de #coups_de_matraques aléatoires et d’une « intimidation des manifestant·es ». Il appelle le ministère de l’intérieur à « mettre un terme immédiatement à cette escalade de la violence » et les magistrats à « faire preuve d’indépendance et de responsabilité » devant les affaires qui leur sont confiées par la police.

    De nombreuses vidéos montrent aussi des membres des forces de l’ordre sans #numéro_d’identification sur leur uniforme (numéro #RIO), malgré son caractère obligatoire régulièrement rappelé par la hiérarchie.

    À Lille, le soir du 16 mars, la police a violemment chargé le cortège des Jeunes communistes faisant deux blessés graves parmi leur service d’ordre. L’un a eu des points de suture sur le crâne, le second, l’épaule fracturée. « On s’est retrouvés complètement séparés du cortège syndical, gazés devant et derrière, et finalement seuls dans les petites rues de Lille, explique Pierre Verquin, coordinateur départemental des Jeunes communistes, à Mediapart. On avait deux cents jeunes avec nous, on s’est fait charger à ce moment-là, alors que le cortège ne présentait aucun danger. Tout le monde s’est pris des coups. Les gens à l’arrière se sont pris d’énormes coups de matraque aussi. » La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a demandé au préfet du Nord « des explications sur les dérives brutales qui ont émaillé le maintien de l’ordre à Lille en cette soirée du 16 mars ».

    Le même jour, 14 personnes sont interpellées à Rennes pour des violences, des dégradations et des pillages dans le centre-ville. À la différence de Paris, la quasi-totalité fait l’objet de poursuites. Le lendemain, le ministre de l’intérieur annonce l’envoi à Rennes de la #CRS_8, une « #supercompagnie » créée en 2021 pour répondre en urgence à des « #violences_urbaines » sur n’importe quel point du territoire.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/200323/violences-interpellations-abusives-le-retour-d-un-maintien-de-l-ordre-qui-

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    Les déclarations de deux policiers ont été ajoutées à cette métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • Interdiction du concert de Black métal néonazi dans les Vosges : pour l’annulation, contre Darmanin – Manif’Est
    https://manif-est.info/Interdiction-du-concert-de-Black-metal-neonazi-dans-les-Vosges-pour-l-23
    Retour sur la séquence qui a amené à l’interdiction du concert de #Black_Métal #néonazi initialement prévu dans les #Vosges (88) le samedi 25 février 2023.

    Ce qui devait arriver arriva. Face à l’emballement médiatique, surtout régional, un peu national, le ministère de l’intérieur, qui a tout à gagner à se poser en adversaire de ce type de mouvement, fit pression sur les préfectures locales qui prirent un arrêté interdisant le concert. Vu le barouf médiatique et la mise en place d’un dispositif policier a priori conséquent, il y a fort à parier que les organisateur.ices y ont définitivement renoncé. Quoi qu’il en soit, d’après les médias qui ont couvert l’événement il semble que le concert n’a finalement pas eu lieu. On ne peut que se féliciter de l’impossibilité pour ces gens-là de se réunir et de se célébrer. Ces personnes ne sont pas à prendre à la légère, ce ne sont pas juste des fanatiques d’un autre temps, elles sont réellement menaçantes. Ce type de mouvement s’inscrit dans une nébuleuse d’extrême droite qui, ces dernières années, ne cesse de s’accroître, animée par la conviction que la civilisation s’effondre, que la guerre raciale est en germe et qu’il leur faut accélérer son extension. Parmi ces personnes, certaines s’engagent dans des milices paramilitaires pour aller combattre sur les théâtres de guerre contemporains. D’autres s’arment ici, s’entraînent à la survie, imaginent des actions violentes. On ne compte plus ces dernières années les projets d’attentats imputés à l’extrême droite (une dizaine au moins ont fait l’objet de procédures antiterroriste).

    https://lahorde.samizdat.net/epidemie-de-peste-noire-dans-la-scene-black-metal

  • L’#aide_humanitaire en phase d’introspection

    Le mouvement #Black_Lives_Matter a relancé le débat autour du #racisme_structurel et du déséquilibre des pouvoirs dans les domaines de l’#humanitaire, du #développement et de la promotion de la #paix. Un dialogue ouvert et honnête est nécessaire pour aborder ces problèmes ancrés dans l’ADN du secteur.

    Un travail d’introspection demande courage et conscience critique. C’est précisément ce qu’exigent les acteurs du mouvement Black Lives Matter de la part des organisations, des agences et des acteurs actifs dans les domaines de l’aide humanitaire et de la #coopération_internationale. Il est important de faire son introspection pour identifier le #racisme, les dynamiques et les déséquilibres de pouvoir entre le Nord et le Sud, qui remontent à l’époque coloniale. « La gestion de l’aide humanitaire qui n’implique pas les communautés locales marginalisées, les laissant isolées et sans assistance, montre comment ce secteur continue de fonctionner selon les principes colonialistes », avance Lumenge Lubangu, représentant légal de l’Association des rescapés du massacre de Makobola, perpétré en décembre 1998 en République démocratique du Congo.

    Comme près de 160 militants, universitaires, journalistes et professionnels du monde entier, Lumenge Lubangu a participé en novembre 2020 à une consultation en ligne de trois jours, lancée par une coalition d’ONG britanniques. Le but était de partager des expériences, des recommandations et des idées sur le problème du racisme et les #structures_de_pouvoir dans les secteurs de l’humanitaire, du développement et de la promotion de la paix. Sur la base des résultats des discussions, l’ONG Peace Direct a publié un rapport intitulé Time to Decolonise Aid. « L’objectif est de promouvoir le débat et d’encourager la #décolonisation de l’aide humanitaire, de la coopération au développement et de la promotion de la paix pour que ces secteurs deviennent réellement inclusifs, en transférant le pouvoir et les ressources aux acteurs locaux », explique Shannon Paige, autrice du rapport.

    Logique eurocentrée

    La décolonisation de l’aide humanitaire est un sujet récurrent. Il fait son retour dans l’actualité cinq ans après le Grand Bargain, un accord signé lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire qui s’est tenu à Istanbul en 2016. Malgré l’engagement pris par le secteur de s’attaquer aux inégalités du système, le pouvoir et l’aide économique n’ont pas encore été transférés aux communautés et aux acteurs locaux. Il y a de nombreuses raisons à cela, notamment une gestion de projet qui consolide les structures de pouvoir existantes.

    « De nombreux programmes sont menés selon une logique eurocentrée qui remonte à l’époque des Lumières, explique Kimon Schneider, maître de conférences et initiateur d’un cours sur le sujet (voir encadré) proposé par le Centre pour le développement et la coopération (NADEL) de l’EPFZ. C’est une logique qui a façonné le concept de progrès et de développement, ancré dans l’ADN du secteur humanitaire et imposé aux bénéficiaires de l’aide. »

    Un modèle occidental et postcolonial qui se manifeste dans différents domaines, notamment le recrutement. « Pourquoi pensons-nous qu’il est préférable d’engager un expert européen ou américain pour mettre en œuvre un projet dans le Sud ? questionne Shannon Paige. Plutôt que de financer les déplacements des experts occidentaux, les ONG et les donateurs devraient investir dans les chercheurs locaux. » Le rapportTime to Decolonise Aid mentionne d’autres contextes où le racisme structurel est favorisé.

    Dans la coopération au développement, on utilise souvent le terme « renforcement des capacités », un concept qui suggère que les communautés et les organisations locales manquent de compétences, perpétuant ainsi l’image du « sauvage » du Sud qui doit être « civilisé ». En outre, les réunions entre acteurs internationaux et locaux se déroulent généralement en anglais (la langue dominante dans le monde de la coopération internationale), même lorsque les anglophones sont minoritaires. Le langage utilisé par les humanitaires est truffé de termes spécialisés et académiques. Ceux-ci empêchent souvent les collaborateurs locaux de participer activement à la discussion et consolident le système d’exclusion ainsi que le déséquilibre de pouvoir entre le Nord et le Sud.

    « Qui définit ce qu’est la connaissance ? s’interroge Kimon Schneider. Qui décide que les connaissances locales et autochtones sont moins importantes que celles de l’Organisation mondiale de la Santé ou d’un professeur d’université ? ». Conscients du problème, de nombreux donateurs, ONG et agences encouragent l’échange d’informations Sud-Sud. Cependant, là aussi, l’évaluation des connaissances s’effectue selon les valeurs et les modèles occidentaux.

    Enfin, citons encore les collectes de fonds qui s’appuient sur des images d’enfants affamés ou de milliers de personnes attendant de la nourriture pour susciter l’empathie et ainsi récolter des dons. Ces clichés consolident l’imaginaire collectif selon lequel l’Africain est impuissant et dépendant de l’Occident, du « sauveur blanc ».
    Délocaliser les décisions

    « Cela fait des décennies que l’on parle d’une manière ou d’une autre de décolonisation de l’aide. Malgré les efforts déployés pour transférer le pouvoir au Sud, il n’y a pas eu de progrès substantiels. Bien qu’il y ait une plus grande prise de conscience de la question, on est resté plus ou moins au statu quo », souligne Kimon Schneider. Le problème du racisme dans la coopération internationale est difficile à aborder. On part souvent du principe que les acteurs du secteur ne peuvent pas être racistes, parce qu’ils sont des gens « bien » qui sacrifient leur vie pour aider les personnes défavorisées dans les pays du Sud.

    Pourtant, il existe des comportements inconscients et ritualisés. Aux yeux de Lumenge Lubangu, la clé du changement réside dans l’implication des acteurs locaux. « Sans la communauté locale, on n’arrive à rien », soutient l’activiste, qui se souvient de sa participation à une consultation des Nations Unies visant à élaborer des stratégies de prévention et d’atténuation de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo. « Les forces de l’ONU sur le terrain appliquent mes propositions, prises comme modèle pour gérer l’insécurité dans la région. Les premiers résultats sont prometteurs. »
    Espaces de dialogue

    Le rapport de l’ONG Peace Direct formule d’autres recommandations. Il demande, par exemple, aux donateurs, aux organisations et aux décideurs politiques de reconnaître l’existence d’un racisme structurel. « Cela ne signifie pas qu’il faille nier le bien que fait le secteur ou rejeter la coopération internationale. Il existe toutefois une responsabilité collective face à ce problème », peut-on lire dans le document.

    La création d’espaces de dialogue et de confrontation sur les déséquilibres de pouvoir du système est également proposée. Objectif : promouvoir la création de partenariats plus équitables avec les communautés locales et favoriser la décentralisation de la prise de décision, en la transférant vers le Sud. Une idée également soutenue par Kimon Schneider : « Nous avons besoin d’un dialogue constructif entre personnes provenant du monde entier pour créer un monde meilleur,. L’élément crucial est l’attitude, qui doit être humble, autocritique, ouverte et consciente. » Selon Shannon Paige, le rapport Time to Decolonise Aid n’est que le début du processus que l’aide humanitaire et la coopération internationale doivent entreprendre. « Le débat sur la décolonisation de l’aide est important, mais pas suffisant. Nous avons besoin d’une transformation des structures de pouvoir. »

    https://www.eine-welt.ch/fr/2021/edition-4/laide-humanitaire-en-phase-dintrospection
    #décolonial #pouvoir #coopération_au_développement #aide_au_développement #eurocentrisme #ressources_pédagogiques

    ping @cede @karine4

  • 21 février 1965 : l’assassinat de Malcolm X
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2010/02/24/etats-unis-21-fevrier-1965-lassassinat-de-malcolm-x_21794.ht (#archiveLO, 24 février 2010)

    Le 21 février 1965, #Malcolm_X prenait la parole dans un meeting à New York lorsque trois #Afro-Américains tirèrent sur lui. On soupçonna les Black Muslims, l’organisation politico-religieuse dont il avait été le porte-parole le plus en vue avant sa rupture un an avant. Mais les #Musulmans_noirs n’étaient pas les seuls en conflit avec lui. Différentes branches de l’appareil d’État américain, des politiciens, le #FBI, la #CIA, des organisations d’#extrême_droite ne pouvaient que souhaiter réduire au silence la voix qui exprimait alors le plus fortement la radicalisation en cours des #Noirs_américains.

    Malcolm X, né Malcolm Little, mort ainsi assassiné à 39 ans, venait de loin. Son père avait été tué par des racistes du #Ku_Klux_Klan quand il avait cinq ans. Ce fut ensuite la maison de correction, les petits boulots, la drogue, l’alcool, le jeu, les cambriolages et la #prison. C’est là qu’il découvrit les Black Muslims, un mouvement en plein développement qui l’aida à rompre avec l’individualisme acquis dans les bas-fonds et qui, comme l’avaient fait d’autres mouvements nationalistes noirs du passé des États-Unis, allait lui faire entrevoir la possibilité d’une lutte collective pour la libération des Noirs d’Amérique.

    Malcolm devint, douze ans de suite, l’un des principaux orateurs de ce mouvement sous le nom de Malcolm X. À son nom d’esclave de Little, il préférait désormais « X », le nom inconnu de la famille africaine dont il était issu. Mais après sa rupture avec les #Black_Muslims en 1964, ses idées continuèrent d’évoluer. Prenant conscience que les idées prônées par les Muslims étaient devenues un frein à la lutte des Noirs américains, il rompit avec leur orientation religieuse pour se rapprocher d’un islam plus traditionnel, mais surtout il sépara désormais ses activités religieuses et politiques, fondant d’un côté une mosquée et de l’autre une organisation politique à caractère tiers-mondiste, l’Unité afro-américaine.

    S’opposant à la non-violence prônée par #Martin_Luther_King, Malcolm X proposait aux Noirs américains de rendre coup pour coup à la violence raciste. Cela coïncidait avec l’évolution du mouvement noir depuis 1963. De plus en plus de Noirs manifestaient leur volonté de ne plus tendre l’autre joue comme le proposait l’aile modérée animée par des congrégations religieuses chrétiennes. Par exemple, à Monroe, des militants noirs mirent sur pied des groupes de défense armés pour se protéger des Blancs racistes.

    Malcolm X avait été formé dans une #organisation_nationaliste qui affirmait à la fois que seul le Noir comptait et qu’il fallait rompre tout lien avec les Blancs. Il commença cependant à envisager non seulement de relier, dans un esprit tiers-mondiste, la lutte des Noirs américains à celle des autres peuples du monde, mais aussi de travailler avec des organisations d’extrême gauche, pourtant majoritairement blanches. À la tête d’une minuscule organisation qu’il avait du mal à faire vivre, Malcolm X allait rester, jusqu’à sa mort, le porte-voix des Noirs américains les plus combatifs, ceux qui à partir de l’été 1964 allaient se soulever dans les ghettos, affrontant, chaque été jusqu’en 1968, la police et parfois l’armée.

    L’assassinat de Malcom X ne suffit pas à stopper la radicalisation du mouvement noir. Son exemple et ses écrits inspirèrent d’abord les partisans du #Pouvoir_Noir, un groupe animé par #Stokely_Carmichael et #Rap_Brown, qui dénonçaient eux aussi le pacifisme de Martin Luther King et mettaient en avant la nécessité de la violence pour imposer les exigences du « pouvoir noir ». Malcolm X fut aussi revendiqué par le Parti des #Panthères_Noires de #Bobby_Seale, #Huey_Newton et #Eldridge_Cleaver qui, dans les années soixante-dix, franchirent une nouvelle étape en mettant sur pied leurs groupes armés destinés à protéger la population noire des ghettos des exactions de la police raciste ; un mouvement que l’État américain allait frapper avec la plus extrême violence, y compris en assassinant ses militants comme ses dirigeants.

    Malgré un #radicalisme réel, Malcolm X conserva jusqu’à la fin, à côté de préjugés religieux, des illusions sur ce que représentaient les dirigeants des pays ayant acquis récemment leur indépendance notamment en Afrique. Et aux États-Unis, il se cantonna sur le terrain de la lutte pour les #droits_démocratiques.

    Pendant vingt ans, de 1955 à 1975, la révolte des Noirs américains représenta une immense force émancipatrice. Dans le Nord des États-Unis, la majorité d’entre eux appartenaient au monde ouvrier, pourtant aucune des organisations noires importantes, aucune personnalité marquante, et Malcolm X comme les autres, ne chercha sérieusement à placer la lutte des opprimés noirs sur le terrain du prolétariat et de la lutte pour renverser le monde capitaliste.

    C’était pourtant la seule perspective qui aurait pu permettre que ce mouvement ne débouche finalement que sur l’accès aux responsabilités d’une partie de la petite et moyenne bourgeoisie noire, mais qu’il ouvre la voie à la libération de toutes les classes opprimées, non seulement aux États-Unis mais dans le monde entier.

    #assassinat #États-Unis #racisme #éphéméride

  • Une étude fine et détaillée des controverses autour de la statuaire associée à l’esclavagisme, au travers de l’exemple de la ville suisse de Neuchâtel. Analyses et vocabulaires un peu complexes pour des A1 mais l’essentiel demeure accessible.

    La statue, l’esclavagiste et le contre-monument contestés
    https://aoc.media/analyse/2023/02/07/la-statue-lesclavagiste-et-le-contre-monument-contestes

    La statue, l’esclavagiste et le contre-monument contestés

    Par Bertrand Tillier, Historien

    Fin décembre 2022, à Neuchâtel, une récente installation d’art contemporain, conçue comme réponse à la statue de l’esclavagiste David de Pury contestée en 2020 par des militants se revendiquant de « Black Lives Matter », a été à son tour maculée de peinture. Ce dispositif didactique et conceptuel déployé dans l’espace public, qui compte parmi les premiers adoptés en Europe pour réparer symboliquement les mémoires citoyennes blessées, est un contre-monument ironique, temporaire et anti-monumental (...).

    Lire la suite sur le site d’ AOC après vous être inscrits et identifiés.

    #esclavage #mémoire #réparations #statuaire

  • Un dossier de la revue « Esclavages & Post-esclavages », lecture qui peut être ardue mais je signale en commentaire sous ce post deux articles relativement accessibles à des étudiant.es de première année.

    Black Lives Matter : un mouvement transnational ?

    http://journals.openedition.org/slaveries/5633

    6 | 2022
    Black Lives Matter : un mouvement transnational ?

    Sous la direction de Audrey Célestine, Nicolas Martin-Breteau et Charlotte Recoquillon

    Ce dossier se propose d’analyser les formes, les degrés et les implications de ce qui circule de façon transnationale à partir du mouvement Black Lives Matter, depuis les États‑Unis vers le reste du monde, et inversement. Cette perspective invite à repérer et analyser les modes de circulation et de connexion, d’identification et d’appropriation, de réinterprétation, voire de distanciation à l’égard de ressources et de savoir‑faire politiques, médiatiques et scientifiques, engageant une dimension transnationale plus ou moins affirmée.

    #BlackLivesMatter #BLM

    • L’introduction du dossier qui propose notamment une intéressante mise en perspective historique ?

      Introduction - Black Lives Matter : un mouvement transnational ?
      http://journals.openedition.org/slaveries/6655

      Introduction - Black Lives Matter : un mouvement transnational ?
      Audrey Célestine, Nicolas Martin‑Breteau et Charlotte Recoquillon
      https://doi.org/10.4000/slaveries.6655

    • Le résumé de l’article le plus accessible à des étudiant.es de première année.

      La médiatisation de Black Lives Matter dans la presse française. Des enjeux politiques sources de clivages
      http://journals.openedition.org/slaveries/6554

      Cet article analyse le traitement médiatique du mouvement Black Lives Matter (BLM) dans 5 titres de la presse française. Inscrite en sciences de l’information et de la communication, la perspective adoptée consiste en l’analyse critique d’un corpus de 16 articles de presse issus de trois des plus importants quotidiens français (Libération, Le Monde, Le Figaro) et de deux hebdomadaires parmi les plus lus (Valeurs Actuelles, L’Obs). Parus entre mai et décembre 2020, ces textes médiatiques traitent des perspectives idéologiques, des objectifs et des ambitions de BLM, que ce soit pour expliciter les revendications de ce mouvement antiraciste ou pour les disqualifier. Notre étude vise à montrer en quoi les propositions d’« analyse » et de « décryptage » des enjeux de BLM dans les articles analysés divergent en fonction des postures éditoriales de leurs médias respectifs. Si l’enjeu de tout discours d’information est d’offrir une compréhension des faits, il n’échappe jamais aux inflexions idéologiques. Rappelons que l’objectif du mouvement antiraciste BLM est de faire définitivement cesser toutes les formes de brutalités – au premier rang desquelles les meurtrières violences policières – dirigées contre les personnes noires dans le monde. Si c’est ainsi que certains médias l’envisagent, ce n’est pas cet objectif qui est restitué par la presse « de droite » ou « d’extrême droite ». En effet, nous observons que les articles de la presse du « centre » et de « gauche » opèrent majoritairement un travail didactique de vulgarisation des enjeux socio‑politiques portés par BLM, tandis que le discours de la presse « de droite » et « d’extrême droite » cherchent à discréditer et à disqualifier ce mouvement, en fustigeant la transposition de ses revendications en France. Notre étude relève plusieurs points de divergence : la reconnaissance de son inclusivité, ses intentions politiques, les effets de son internationalisation et donc sa transposition en France. Le caractère inclusif de BLM est ainsi explicité, entre autres, par la presse « de gauche » tandis que la presse « de droite » caricature et fustige cet aspect. Même s’il s’agit de la décrire comme une menace, cette diabolisation constitue paradoxalement une forme indirecte de reconnaissance de la diversité de BLM. De plus, l’ensemble des textes du corpus offre des interprétations très distinctes des intentions et des projets politiques de BLM. Les discours « d’extrême droite » mobilisent le thème de l’agenda caché et s’efforcent de démontrer qu’il y aurait une inversion des valeurs : les antiracistes seraient les vrais racistes et voudraient s’en prendre à l’Occident. Dans l’ensemble, les discours des journaux « de gauche » permettent d’expliquer en quoi les perspectives antiracistes critiques issues de BLM peuvent être intéressantes pour penser le cas français, sans toutefois adhérer pleinement à la transposition des revendications. Tandis que les médias « de droite », loin de se focaliser sur les violences policières qu’ils minimisent voire nient complètement, mettent en garde contre les dangers inhérents à l’agenda politique « occulte » de BLM, qui constituerait une potentielle atteinte à l’État‑nation, à la République et plus largement une menace pour l’Occident judéo‑chrétien.❞

  • [enthousiasme] A Paris, des opérations de maintien de l’ordre en rupture avec la « méthode Lallement »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/20/a-paris-des-operations-de-maintien-de-l-ordre-en-rupture-avec-la-methode-lal

    Après des années de gestion offensive du maintien de l’ordre, le nouveau préfet de police, Laurent Nunez, a entendu démarquer son action de celle de son prédécesseur.
    Par Antoine Albertini

    En langage administratif, cela s’appelle un « changement de posture », mais, vu au ras du cortège parisien – 80 000 personnes selon le ministère de l’intérieur, un chiffre indiscutablement sous-évalué –, la gestion du #maintien_de_l’ordre, jeudi, a inauguré un changement d’ère. Ou, plutôt, le retour à une doctrine éprouvée, faite de mise à distance des forces de l’ordre, de cogestion avec les organisations syndicales et, lorsque la situation le réclame, d’un traitement ponctuel et quasi chirurgical des incidents.

    .... Discret, le dispositif n’en était pas moins présent dans la quasi-totalité des rues adjacentes, dissimulé à la vue des manifestants mais prêt à intervenir. A deux reprises au moins, il a témoigné de son efficacité ; lorsque des #black_blocs se sont attaqués à une agence bancaire puis à la succursale d’une compagnie d’assurances. En quelques minutes dans le premier cas, en moins de soixante secondes dans le second, des unités spécialisées appuyées par des effectifs en tenue de maintien de l’ordre sont intervenues pour procéder à des #interpellations et extraire les fauteurs de troubles. « Sans compromettre le déroulement de la manifestation, alors que la présence d’éléments à risque en plein cœur du cortège compliquait considérablement la manœuvre », souligne une source policière.
    https://justpaste.it/a8npf

    #police #manifestation #répression

    • Laurent Nunez, a entendu démarquer son action de celle de son prédécesseur

      Oui, ça se voit : son visage est plus grand que son chapeau.

      Sinon, bien vu, c’est un très joli mélange d’éléments de langage du gouvernement et de copspeak, cet article. Ils font jamais de burnout, les gens à qui on demande de pondre ces trucs indignes ?

    • Discret, le dispositif n’en était pas moins présent dans la quasi-totalité des rues adjacentes, dissimulé à la vue des manifestants mais prêt à intervenir

      Dissimulé à la vue, discret, mais qui n’a donc pas échappé à la vigilance du journaliste, qui les a repérés « dans la quasi-totalité des rues adjacentes ». Très joli travail de terrain, donc… :-)

    • présent dans la quasi-totalité des rues adjacentes

      c’est toujours le cas à Paris, donc pas besoin d’aller vérifier, ce que j’ai pour ma part quand même fait hier avant la manif. mais je trouve que lire la police, les économistes, les patrons, la bourgeoisie, c’est un des plus grands services que rend la presse

      il me semble l’avoir dit ici à sa nomination, Nunez a été coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (2020-2022), secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner (2018-2020), ce qui augurait d’un changement de style (la jouer plus fine, coups tordus, et pas seulement démonstration e force ostentatoire, même si hier, la rapidité des interventions policières était pas mal dans le genre), d’autant que les innombrables apologies du MDO allemand (informations dans les cortèges, liens permanents avec les organisateurs, tout pour séparer le bon grain manifestant de l’ivraie émeutière) publicisées par divers sociologues et journalistes finissent pas traverser le cerumen idéologique des grandes oreilles et de leurs bosses. et puis, on le sait, tout rapport de force implique de savoir changer de pied pour déstabiliser la partie adverse...

      par ailleurs, la répétitivité de cortège de tête a depuis un bon moment réduit leur marge de manoeuvre (l’ingouvernabilité s’y exprime de manière fondamentalement prévisible). la force de ces comportements grégaires où ce qui compte c’est de se rassembler sans se soumettre aux modalités officielles, aux organisations, de « tenir la rue », finit par se réduire à un centrement sur la police (que « tout le monde déteste », c’est devenu l’un des seuls slogans...) assorti de dégradations superficielles (sauf coup de bol), sans coordination politique, sans capacité de décision tactique, avec son lot d’arrestations, qu’elles soient le fruit de gestes trop « beaux » (s’isolant) pour être tenables ou du ratissage policier

      à preuve, pour l’heure

      Devant le carré syndical, un imposant cortège de tête - comme dans à peu près toutes les manifestations importantes depuis 2016.
      Notons que celui-ci paraissait particulièrement bigarré et transgénérationnel. Notons aussi que sa disponibilité à l’affrontement était inversement proportionnelle à son niveau d’organisation tactique
      les quelques affrontements avec la police au niveau du métro Chemin Vert tournant court, non sans plusieurs arrestations au passage.

      https://twitter.com/actazone/status/1616417004822450179

      si il y a une chose que ces dirigeants que l’on décrit à raison comme coupés des réalités communes n’ont pas oublié, c’est la trouille d’une grande bourgeoisie en panique lorsqu’en décembre 2018 des manifestants avaient fait de profondes incursions dans le XVIe. le gouvernement fera tout ce qu’il peut pour que la mobilisation actuelle ne soit pas giléjaunée

      Borne hier soir sur twitter :

      Je salue l’engagement des forces de l’ordre, comme des organisations syndicales, qui ont permis aux manifestations de se dérouler dans de bonnes conditions.
      Permettre que les opinions s’expriment est essentiel pour la démocratie.
      Continuons à débattre et à convaincre.

      comme ça se passe après plus de deux ans de mise sous le boisseau des luttes (pandémie), il n’y a rien d’équivalent à ce qui avait servi de terreau pour la création du cortège de tête en 2016 (les luttes lycéennes sur Paris), rien ce qui a conduit à la dernière grande grève (l’autonomie ouvrière à la RATP, dont les grèves avaient dès l’été précédent commencé de contraindre l’agenda des confs syndicales).

      c’est parti pour deux mois ou plus, qu’est-ce qui va s’inventer (ou pas) par et dans le mouvement à la faveur de cette durée, nul peut le dire

      #syndicat

    • À Paris, des opérations de maintien de l’ordre en rupture avec la « méthode Lallement » : hé, t’entends ça, ma couille ?
      https://seenthis.net/messages/987737

      On voit qu’on assiste à un spectaculaire changement de doctrine : on ne crève plus les yeux, on n’arrache plus les mains. Juste on leur coupe les testicules.

      (Après, pour les yeux et les mains, je pense que ce n’est qu’une question de temps.)

    • @PaulRocher10
      https://twitter.com/PaulRocher10/status/1616781189049720836

      Beaucoup de gens retweetent cet article, et en déduisent qu’un « meilleur » maintien de l’ordre est possible, il fallait juste de débarrasser du méchant Lallement. Pourtant, il est bourré d’incohérences et d’erreurs. Voici pourquoi

      L’auteur parle d’une « rupture » avec Lallement. Mais #Lallement n’était pas une parenthèse, il était dans la continuité de ses prédécesseurs. Il suffit de regarder l’explosion du recours aux armes non létales, elle n’a pas commencé avec ce préfet.

      ....

      mais, oui, pour cette première grosse manif depuis l’automne 2019, les tirs était moins nourri que bien souvent ces dernières années
      si il ne s’agissait pas d’un photographe de presse [rectificatif : un ingénieur prenant des photos, présenté par la presse inquiète pour le sort de ses photographes comme un « photographe espagnol »], cette émasculation partielle aurait probablement été tranquillement rangée au rayon des usuels coups de matraques et de blessés dont on fait peu de cas (il y a bien un problème de formation des keufs ! se faire filmer à faire ça, ça fait désordre), là, presse, propos de Véran (contexte ?? les images interpellent et blabla) etc.

      #grenades_lacrymogènes #balles_en_caoutchouc #flashball #GMD GLIF4

  • Plaqué au sol, tasé à 10 reprises : la police tue le cousin d’une fondatrice de Black Lives Matter
    https://www.revolutionpermanente.fr/Plaque-au-sol-tase-a-10-reprises-la-police-tue-le-cousin-d-une-

    Keenan Anderson, cousin de la co-créatrice de Black Live Matter et militant antiraciste, a été tué par la police de Los Angeles ce 13 janvier. Un nouveau meurtre policier qui vient rappeler le racisme et la violence qui structurent cette institution.

    #police #crimes_policiers #acab #blm #black_lives_matter #racisme

  • The Real Story Behind Eerie Wisconsin Death Trip
    https://artfulliving.com/the-real-story-behind-eerie-wisconsin-death-trip

    A l’époque de la Johnson County War , source d’inspiration pour le film Heaven’s Gate de Michae Cimino , quelques milliers de kilomètres vers l’est la petite ville de Black River Falls est frappée par un déclin comparable à celui de la Motor City Detroit cent ans plus tard. En 1973 le jeune chercheur Michael Lesy traite dans sa thèse cette vague de maladies et catastrophes individuelles qui n’est à mon avis rien d’autre qu’une expression des contractions pendant la naissance de l’impérialisme étatsunien.


    https://en.wikipedia.org/wiki/Mary_Sweeny

    A travers des coupures de presse l’auteur décrit le destin de nombreuses victimes de la transformation politique et économique dont celui de Mary Sweeny. Elle y apparait comme précurseure des fous furieux rebelles qui allaient dans les années 1960 et 1970 fonder les mouvements anti-psychiatriques et hostiles à la médecine dominée par les médecins tout-puissants.

    On y découvre la pauvreté absolue comme première raison des actes de folie et désespoir.

    “There were 2 feet of snow on the ground [in Iron County] and the mercury [hovered] below the zero mark most of the time. The mines began shutting down last June, and at present there is not a single mine in operation on the entire [Gogebic] range — a region that mined something like 10,000,000 tons of ore last year. There are altogether about 15,000 people in a helpless condition ... strong men were found weeping because their sick wives and helpless children had nothing to eat and next to nothing to wear. Many of the single men are leaving the country, seeking a means of livelihood elsewhere, the railroads furnishing free transportation.” [12/7, State]

    Sans capital ni force physique ni idée de génie sauvaient les hommes et femmes de l’abîme.

    “Albert Proch has been adjudged insane by the La Crosse physicians. For some years he has been working over a perpetual motion machine ... a short time ago he applied to the Common Council for financial assistance that he might perfect and patent his machine.” [12/21. State]

    Autour de 1900 la migration intérieure ne constituait plus qu’une issue incertaine, la « fronteer » à l’ouest ayant disparu avec l’accaparement des prairies par les grands capitalistes éleveurs de bétail.

    May 17, 2018 by Wendy Lubovich - Some very unsettling things were happening in Black River Falls, Wisconsin, from 1890 to 1900: epidemics, insanities, suicides, burnings, bank closings, early deaths. This darker side of life was chronicled in the 1973 book Wisconsin Death Trip, a poetic and disturbing collection of photography and newspaper accounts about life in small-town America.

    The tome struck a cord and quickly became a cult classic. And now, 45 years later, the fascination continues. But why? “I’m not really sure,” confesses author Michael Lesy. “The book took on a life of its own for reasons beyond me.” Now a professor of literary journalism at Hampshire College in Amherst, Massachusetts, the 73-year-old surmises that “maybe it reminds people of their own predicament, this gigantic, relentless nightmare of being alive.”

    It all started quite by accident in 1968, when Lesy was a college student in Madison. Bored one day, he found himself at the Wisconsin Historical Society. He remembers the space was dark and empty. Janis Joplin was playing somewhere in the distance. He met curator of iconography Paul Vanderbilt, who introduced him to an archive by turn-of-the-century portrait photographer Charles Van Schaick. “I thought some of the studio portraits were pretty amazing.” Lesy recalls. “The whole experience that day seemed like a separate universe.”

    Intrigued by these striking images, he wanted to know more. So he scoured spools of microfilm and read countless newspapers from that time period. What he found were often haunting, dryly written accounts of the harsh existence in this small Wisconsin town: banks closing, children dying of disease, admissions to the local asylum — the American dream gone wrong.

    Eerie Wisconsin Death Trip | Artful Living Magazine
    Photography provided by Wisconsin Historical Society | WHS-28724

    The Photography
    Van Schaick was the ultimate small-town photographer, in the business of creating visual records made to order: births, marriages, families, businesses, homes, even horses as visual proof of their breeding potential. He wasn’t trying to be an artist, just a competent county photographer. His portraits show basic ideas of form and composition but were intended simply to freeze a moment in time, to preserve a likeness. “Commercial photography, as practiced in the 1890s, was not so much a form of applied technology as it was a semi-magical act that symbolically dealt with time and mortality,” Lesy writes in the book’s introduction.

    This description is particularly apt when it comes to creating postmortem portraits of children. Heartbreaking images of small babies posed inside their tiny, satin-lined caskets. Even side-by-side coffins of siblings who had died together. Although these images may seem harsh to modern eyes, back then they were acts of love. So many children were dying of diphtheria in the 1890s, and grieving parents wanted physical records that their children had existed. Family snapshots had not yet been invented, so these formal portraits of death were the only visual reminders of what their loved ones looked like.

    All told, Van Schaick left behind 30,000 glass plate negatives when he died in 1940. They sat in his studio for 30 years until the Wisconsin Historical Society salvaged 8,000 of them. Of those, Lesy chose fewer than 200 for his book. We see a stern-looking woman with a vacant glare posing in a doorway. Young men in formal suits standing amidst a sea of deer mounts. A young mother’s face with searching eyes. These seemingly timeless visual touchstones are the kinds of images that stay with you. “The idea of trusting what you see is crucial to this kind of work,” posits Lesy. “It’s neurological — registering in the present, but it’s about the past.”

    Eerie Wisconsin Death Trip | Artful Living Magazine
    Photography provided by Wisconsin Historical Society | WHS-28597

    The Written Word
    The Badger State Banner was a weekly newspaper tasked with reporting both the mundane and the morose goings-on in Black River Falls and surrounding Jackson County. It was edited by Frank Cooper and his son George. They told their stories in small chunks of copy, written in a pared-down, matter-of-fact style. Nuggets of daily life chronicled tales of arson, murder and madness swirling around this small Northern town.

    Often they were turning deeply personal matters like suicide and mental illness into public conversations, confirming the many whispers people had already heard. And yet, these news tidbits were also a way for the community to collectively share in their plight. This weekly dose of reality was delivered in a most distinctive tone. “The major voice that drones throughout the 10 years of loss and disaster — cold, sardonic and clear, like black marble — belongs to Frank Cooper,” Lesy writes in Wisconsin Death Trip. “His blocks of prose are veined here and there by the acute, sensual style of a novelist.”

    As it turns out, there were many of these news nuggets from which to choose. All across America, financial difficulties were causing banks to close. This depression hit Black River Falls hard. Area businesses were closing down; people were out of work. The mostly German and Norwegian immigrants endured long, bleak winters in this isolated landscape. And when disease ravaged the community, all seemed hopeless. This was not the new opportunity they had traveled across an ocean to find.

    Eerie Wisconsin Death Trip | Artful Living Magazine
    Photography provided by Wisconsin Historical Society | WHS-28921

    The Alchemy
    It’s hard to categorize Wisconsin Death Trip. Is it history? Poetry? Photojournalism? There’s something about the way the images and text are combined. We see pages of compelling photography, yet no captions to indicate who these people are. We read newspaper snippets and wonder which faces might possibly connect with which stories, if any at all. It’s all left to our imagination. It’s an “alchemy,” as Lesy calls it, of carefully chosen fragments of history layered together. “It’s a way of using pictures and words to tell a story, a history,” he notes. “I wanted to provide people with an experience.”

    The author explains that the book’s overall theme is “death and rebirth.” It’s divided into five distinct parts: The introduction and conclusion have to do with being born and dying young, while the middle three chapters delve into how men and women come together and apart. There are also five distinct voices that guide readers: the father-and-son newspaper editors, a medical-records keeper for the state mental asylum, a town historian and a town gossip. When asked about the book’s title, Lesy pinpoints the phrase to the time period and the counterculture cravings of the 1960s. “Oh yes, my friends and I did drugs, certainly acid,” the author admits candidly. “We all tripped.”

    Eerie Wisconsin Death Trip | Artful Living Magazine
    Photography provided by Wisconsin Historical Society | WHS-23745

    The Art
    Lesy has always insisted that Wisconsin Death Trip was not just a portrait of one particular town but rather the psyche of a group of people who lived in a certain time and place. “It was the state of the whole region,” the author reminds us.

    “The book is about all of us; it’s our shared history — the whole catastrophe.”

    In the 45 years since the book was published, he has not returned to Black River Falls. And while it’s been more than a century since these particular inhabitants of this Northern town were alive, he wonders if the emotional history hasn’t lingered all these years later. “All that dreadful stuff is likely still alive and well in terms of trauma memory,” he posits.

    There has always been something cinematic about the sequencing of the book: patterns and rhythms of life. Simultaneous dream and nightmare. In fact, Lesy first imagined Wisconsin Death Trip as a movie back in 1968; a lack of financing prevented it from coming to fruition.

    But in 1999, a movie was made. Not by Lesy, but by British director James Marsh. The mostly black-and-white docudrama combines re-enactments of the book’s newspaper accounts accompanied by distinctly dry narration. An arthouse success, it has been featured on Netflix in recent years and is available for viewing on YouTube.

    Although these days Lesy is busy working on other books, Wisconsin Death Trip continues to send tentacles out into the world. It has inspired a number of musical works, including opera, bluegrass and even a song from a British post-punk band. It has been made into a dance. Many novelists have cited it as inspiration, among them Stephen King, who credits the tome as an influence for the novella 1922. Even the Bob Dylan biopic I’m Not There used visual elements from the book. “The only reason to do art is to make more art,” Lesy concludes. “The book has spawned dozens of different art forms. It’s radioactive; it has a life.”

    Photography provided by Wisconsin Historical Society | WHS-29160

    #photographie #histroire #USA #impérialisme #crise #folie #meurtre #suicine #pauvreté

    Wisconsin Death Trip
    https://en.wikipedia.org/wiki/Wisconsin_Death_Trip

    Horror - Als sich der Wahnsinn über Black River Falls legte | STERN.de
    https://www.stern.de/panorama/wissen/horror---als-sich-der-wahnsinn-ueber-black-river-falls-legte-8235238.html

    The official website of the City of Black River Falls
    https://blackriverfalls.us

    Mary Sweeny
    https://en.wikipedia.org/wiki/Mary_Sweeny

    The Most Horrifying Things That Happened In Black River Falls, Wisconsin
    https://www.ranker.com/list/terrible-things-that-happened-in-black-river-falls-wisconsin/erin-mccann

    Johnson County War
    https://en.wikipedia.org/wiki/Johnson_County_War

    Hole-in-the-Wall
    https://en.wikipedia.org/wiki/Hole-in-the-Wall

    Heaven’s Gate
    https://en.wikipedia.org/wiki/Heaven%27s_Gate_(film)

    Tags : #black_river_falls, #death, #history, #Wisconsin

  • Europe’s Black Sites

    How refugees are being arbitrarily detained and tortured at secret facilities along EU borders before being illegally forced back across borders

    Despite government denials and technical arguments, the campaign of illegal pushbacks at Europe’s borders has been repeatedly shown by Lighthouse Reports and other investigative journalists to be real. And yet it continues regardless.

    The full extent of the human cost and the damage to the rule of law that this campaign inflicts is still being uncovered. Hundreds of witnesses have testified to the existence of “black sites” – clandestine detention centres – where refugees and migrants are denied the right to seek asylum and held prior to being forced back.

    Lighthouse Reports and partners can reveal that security forces along EU borders – specifically in Bulgaria, Hungary and Croatia – are using secret facilities to systematically detain people seeking refuge before illegally deporting them, in what has been denounced as a clear violation of international law.

    We have obtained visual evidence that refugees have been held in a derelict, cage-like structure in Bulgaria, sometimes for days at a time, held for hours in overcrowded and dangerously hot vans in Croatia, and held in containers and at an isolated petrol station in Hungary.

    Because they operate outside of formal detention or reception systems, they are excluded from independent scrutiny or public access.

    The existence of these sites has long been rumoured, there was no visual evidence or location data until now. During the last 11 months, we have gathered footage and collected testimonies from people who have been held in them.

    Our investigation demonstrates that these are not isolated sites, rather they are part of a system – some of which is funded by the EU and operated in plain sight of officers from Frontex, the EU border agency.

    METHODS

    In Bulgaria, we documented how asylum seekers who cross from Turkey are routinely locked in a small, cage-like structure next to a border police station in Sredets, a town around 40 kilometres from the Turkish border. They are held there for anything from several hours to up to three days. The structure resembles a disused dog kennel, with bars on one side. It has been described by asylum seekers as a “cage”. We visited the site on five separate days in the space of six weeks. Each time, we observed and recorded that people were detained.

    We gathered witness testimony from asylum seekers who had been held in the cage, who said they were denied food or water. One man can be heard in GoPro footage we captured saying his shoes had been confiscated by the police.

    During our visits to the site, we photographed Frontex branded cars parked within a few metres of the cage on three occasions. We obtained internal documents showing there are ten Frontex officers based in Sredets as part of Operation Terra, the agency’s largest land operation.

    In Hungary, we have gathered testimony indicating that refugees have been held overnight in shipping containers with no food or water, and sometimes attacked with pepper spray, before they are driven in prison buses and pushed back across the border to Serbia. We heard evidence from a medical charity (MSF) in Serbia that has documented numerous reports of people being detained in the container. We captured footage of a group being taken to a container by masked officers with batons.

    Also in Hungary, we captured photographs of asylum seekers being caught and escorted to a petrol station by civilian police officers holding batons, then forced to sit on the ground for hours, before being passed onto the official police and pushed back. We captured drone footage of routine illegal pushbacks from Hungary to Serbia.

    In Croatia, we found that people have been crowded into the back of police vans and left to bake in the sun before being pushed back to Bosnia. Video footage shows them crushed inside police vans with many other asylum seekers. In one video people are dripping with sweat from the heat. One Afghan woman told us she was held with more than 20 people, including small children, in a vehicle with capacity for eight.

    One Croatian border police officer who is active in the border region admitted that detaining people in stand-still vans in the heat could be happening, though according to him this would only occur in the event of vans getting flat tyres.
    STORYLINES

    The EU has expressed concern over illegal treatment of people crossing borders to claim asylum, but this has not stopped it from providing money to the border authorities responsible: Bulgaria has received €320m in recent years, Croatia €163m and Hungary €144m.

    By following the money trails we can link EU funding directly to the secret detention and pushbacks we have documented. The Bulgarian border forces used approximately €170,000 in EU funds to renovate Sredets police station, where the cage-like shed is located, in 2017. Two Hungarian border police prison buses, used to facilitate pushbacks, were acquired in 2017 with €1.8m from EU funds. The roads on which the Croatian vans drive the refugees to the border, apparently designed especially to facilitate pushbacks, were also financed by European taxpayers.

    On December 9, 2022 the EU Council was due to vote on accepting Croatia and Bulgaria into the Schengen area. The Commission has made clear its support for this to happen, lauding the two countries in a recent report for having “effective structures in place to guarantee access to international protection respecting the principle of non-refoulement”.

    The men and women we spoke to who have been held at black sites appeared to be traumatised by their experiences and felt that their rights had been breached. Most said they still planned to attempt to cross again, or had already succeeded in doing so, indicating that the brutal treatment does not constitute a deterrence.

    Experts told us the secret detention sites this reporting exposes are clearly illegal because they operate outside any official and legal framework and that the treatment of detainees amounts to torture. “It’s being done to punish, deter and intimidate and therefore it meets the widely recognised UN definition of torture,” said Liz Bates, lead doctor at Freedom from Torture.

    https://www.lighthousereports.nl/investigation/europes-black-sites

    #migrations #asile #réfugiés #détention_arbitraire #torture #push-backs #refoulements #black_sites #trous_noirs #frontières #Bulgarie #Hongrie #Croatie #Frontex #Sredets #Operation_Terra

  • 25,000 violent pushbacks at EU borders documented in the ‘Black Book’

    The Left in the European Parliament today launches the second edition of the “#Black_Book_of_Pushbacks”: over 3,000 pages mapping the systematic violence unfolding at Europe’s borders. The four volumes of the Black Book are a collection of more than one thousand testimonies of people on the move compiled by independent experts from the #Border_Violence_Monitoring_Network (#BVMN). It documents how almost 25,000 thousand people were beaten, kicked, humiliated and arbitrarily detained before being illegally pushed back, both at the EU’s external borders and from deep within the territory of its member states.

    Key data:

    - 1,635 testimonies impacting 24,990 persons
    - 4 volumes, consisting of more than 3,000 pages
    - 15 countries covered: Austria, Italy, Greece, Slovenia, Croatia, Poland, Hungary, Romania, Serbia, Bosnia and Herzegovina, Montenegro, Kosovo, Bulgaria, North Macedonia, Albania 

    https://left.eu/25000-violent-pushbacks-at-eu-borders-documented-in-the-black-book

    #Black_Book #refoulements #push-backs #frontières #migrations #réfugiés #asile #violence #frontières_extérieures #frontières_intérieures #rapport #statistiques #chiffres #Autriche #Italie #Slovénie #Grèce #Croatie #Pologne #Hongrie #Roumanie #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Bosnie #Monténégro #Kosovo #Bulgarie #Macédoine_du_Nord #Albanie #frontière_sud-alpine #Balkans #route_des_Balkans

    –—

    voir aussi ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/892443

    • - 15 countries covered: Austria, Italy, Greece, Slovenia, Croatia, Poland, Hungary, Romania, Serbia, Bosnia and Herzegovina, Montenegro, Kosovo, Bulgaria, North Macedonia, Albania

      ce qui veut dire que si on inclut la France et ses 10aines de pushback à la frontière avec l’Italie (Montgenèvre en particulier) par semaine (jours !) on doit arriver à des chiffres nettement supérieurs...

      #Frontex

  • Black Indians, rebelle rencontre
    https://pan-african-music.com/black-indians-rebelle-rencontre

    PAM vous emmène chez les Black Indians, à la découverte d’une tradition née à la Nouvelle-Orléans de la rencontre des cultures noires et indiennes résistant à l’oppression. Un voyage en trois volets où dignité, fierté et résistance s’écrivent en costumes et en chansons.

    https://www.youtube.com/watch?v=KgB2XkRd_fM

    avec #David_Walters
    https://www.youtube.com/watch?v=TnKpqo4QOSM

    #musique #danse #Nouvelle-Orléans #NOLA #Black_indians