Et encore, ce sont seulement ceux qui lavent le plus blanc
Léna Garreau sur X : "Ce dessin n’a jamais été aussi proche
▻https://x.com/LenaGarreau00/status/1905513435368226854
Et encore, ce sont seulement ceux qui lavent le plus blanc
Léna Garreau sur X : "Ce dessin n’a jamais été aussi proche
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Une #plainte #panafricaine “inédite” déposée contre le groupe #Bolloré, pour #recel et #blanchiment
▻https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-belgique-une-plainte-panafricaine-inedite-deposee-contr
Vu de Belgique. Une plainte panafricaine “inédite” déposée contre le groupe Bolloré, pour recel et blanchiment
Onze #ONG d’#Afrique_de_l’Ouest portent plainte contre le groupe Bolloré. Elles réclament “la restitution de fonds issus d’activités illicites commises” dans leurs pays et dénoncent les conditions dans lesquelles le groupe a obtenu des concessions portuaires. L’action est “exceptionnelle à plusieurs égards”, estime le quotidien belge “#Le_Soir”.
La plainte déposée mardi 18 mars “est inédite à deux égards, par son panafricanisme et parce qu’elle vise les fonds obtenus via la corruption du clan Bolloré en Afrique”, déclare dans le quotidien belge Jean-Jacques Lumumba, “lanceur d’alerte et petit-neveu de Patrice Lumumba, le héros de l’indépendance de la RD Congo”.
L’ancien banquier accuse : “Le clan Bolloré a installé un système d’achat d’élections, de favoritisme, pour obtenir la gestion de ports marchands.” Le groupe Bolloré n’a pas réagi avant la publication de l’information, conclut le journal.
Elles soupçonnent le groupe de l’industriel de recel, mais surtout de blanchiment dans ses activités portuaires dans plusieurs pays, le Togo, la Guinée, le Ghana, le Cameroun et la Côte d’Ivoire.
Lire aussi : Vu du Royaume-Uni. Vincent Bolloré, victime de la fin de la Françafrique
Les membres de ce collectif, dirigé par le lanceur d’alerte congolais Jean-Jacques Lumumba, “réclament la restitution de fonds issus d’activités présumées illicites commises par [le groupe]”. Au cœur de leurs soupçons : les conditions dans lesquelles Bolloré Africa Logistics a obtenu des concessions portuaires dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.
Le collectif demande la restitution des 5,7 milliards d’euros issus de la vente de Bolloré Africa Logistics (qui gérait les principales concessions portuaires des cinq États de l’Ouest africain) à l’armateur italo-suisse MSC en 2022.
Dans le cas des ports de Lomé (Togo) et Conakry (Guinée), la justice française, déjà saisie depuis 2013, soupçonnait le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour aider frauduleusement les campagnes présidentielles 2010 de Faure Gnassingbé et Alpha Condé, au bénéfice d’une filiale phare de l’époque, Bolloré Africa Logistics.
Le groupe a négocié un accord en vertu duquel il s’est acquitté d’une amende de 12 millions d’euros contre l’abandon des poursuites. En revanche, le parquet financier a requis en 2024 un procès pour corruption et complicité d’abus de confiance contre Vincent Bolloré.
Le scandale que Cnews vous cache : une plainte contre les magouilles de Bolloré en Afrique
▻https://www.lemediatv.fr/emissions/2025/le-scandale-que-cnews-vous-cache-une-plainte-contre-les-magouilles-de-boll
Bolloré s’est enrichi en pillant l’Afrique et en s’affranchissant des règles. Il a fait fortune sur le dos des travailleurs et le contrôle des infrastructures stratégiques.
Une #plainte #panafricaine “inédite” déposée contre le groupe #Bolloré, pour #recel et #blanchiment (Courrier International)
▻https://seenthis.net/messages/1104838
Houlala CNews petit cachottier ! Quel titre débile... Mais inspirant...
« Le scandale que LeMedia vous cache : quel est le crétin (et je suis gentil) qui a fait un visuel antisémite pour appeler à une manif contre le racisme ? » (cf. ►https://seenthis.net/messages/1104868 )
Hiérarchisation des informations :
– A ma gauche, un parti évanescent, qui n’est pas au pouvoir, mais qui a la prétention de porter quelques combats progressistes (les crétins) mais ils sont susceptibles d’être qualifiés d’antisémites, et en conséquence sont coupables de commettre un génocide.
– A ma droite, un patron d’industrie, milliardaire, qui a fait sa fortune au travers d’actions de corruption connues depuis des dizaines d’années (seenthis en parle depuis longtemps), actions qui vont peut-être aboutir à un procès (#lol) ; le gars est aussi coupable d’actions de censure, d’abus de pouvoir, d’opa inamicale... il a un vrai pouvoir qui agit sur la réalité.
Je te le donne en mille ce qui est jugé le plus grave, à notre époque si #dont_look_up.
salut @biggrizzly
hiérarchisation de l’information : mon premier commentaire renvoyait vers un autre seen sur le même sujet (qui a le mérite de ne pas être une vidéo), seen où j’ai pris le soin d’extraire un morceau significatif de l’article.
je te prie de bien vouloir lire l’article suivant : LFI accusée d’antisémitisme : un nouveau dérapage qui agace même en interne : ►https://seenthis.net/messages/1104868
Je te réponds (amicalement) que je ne vois pas le rapport avec Bolloré, objet de ce fil. :-)
je relis et relis ton commentaire pour essayer de comprendre ce que tu cherches à me dire...
LFI=gentil stigmatisé. Bolloré=gros méchant. Mais en fait on veut nous faire croire l’inverse. C’est ça que tu cherches à m’expliquer ?
et quant tu dis « en conséquence sont coupables de commettre un génocide », de quel génocide parle tu ? Vraiment, désolé, j’ai du mal à te suivre...
LFI, c’est un microcosme. Ils n’appellent pas à commettre de génocide, ils ne sont pas milliardaires, leur influence sur la réalité est proche de zéro, ils ne sont pas au pouvoir. Et je ne dis pas ça pour excuser leur communication pénible et contre-productive. Je dis que je ne vois pas le rapport entre Bolloré et LFI, entre l’article du Média, et la polémique nulle au sujet de LFI.
ha d’accord... (nos commentaires se sont croisés...)
Le rapport est tenu, je te l’accorde : la source, Le Media, est connu pour être un organe ("indépendant") de LFI.
Et en vrai, tu ne trouves pas que leur titre « Le scandale que Cnews vous cache : une plainte contre les magouilles de Bolloré en Afrique » est franchement mauvais ?
Ok maintenant qu’on est d’accord sur l’essentiel, le point de désaccord : « leur influence sur la réalité est proche de zéro ».
Non, c’est le premier parti de gauche de France. Mélenchon par deux fois était vraiment pas loin de passer au second tour des présidentielles. Et avec leurs conneries ca risque bien d’en rester là.
#Narcotrafic : le Sénat a adopté l’ensemble des articles de la #proposition_de_loi… On vous résume les principales mesures
Mercredi soir, le Sénat a terminé l’examen de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Un texte issu des travaux d’une commission d’enquête sur le sujet. « DEA à la française », statut du #repenti, nouveau parquet national… Le texte contient de nouveaux dispositifs pour que la France ne bascule pas vers un « narco-Etat ».
« DEA à la française »
Parmi les points forts de la proposition de loi, on retrouve à l’article 1, le renforcement de l’Office antistupéfiants (Ofast) structuré en une véritable « DEA à la française » (l’agence américaine de lutte contre la drogue, ndlr). En séance publique, Bruno Retailleau a précisé que l’état-major de l’Ofast serait composé de services de quatre ministères, l’Intérieur, Bercy, la Justice et l’Armée. « Vous vouliez l’interministérialité, il ne faut pas deux ministères il en faut quatre […] le patron sera désigné par la DNPJ avec un adjoint de la gendarmerie et un adjoint douanes, Bercy.
La localisation du parquet national anticriminalité pas encore définie
En ce qui concerne la création du nouveau #parquet_national_anticriminalité (#Pnaco), Gérald Darmanin a annoncé ne pas vouloir attendre le vote de la loi pour doubler, dès cette année, les effectifs de magistrats dans les juridictions pénales spécialisées (JIRS), et la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) ». De même, si le futur Pnaco qui sera mis en place au 1er janvier 2026 sera situé « par défaut » à Paris. « Mais ça ne veut pas forcément dire que ce sera à Paris », a précisé le garde des Sceaux, précisant que la localisation pourrait changer le temps de la navette parlementaire, « le temps de challenger les équipes du ministère », en charge d’examiner d’autres villes comme Marseille.
Un sous-amendement de la commission des lois supprime, par ailleurs, « le monopole qu’il était envisagé de confier au Pnaco ». Le nouveau parquet national pourra ainsi définir ses propres compétences, dans un dialogue avec les JIRS et les parquets locaux afin de pas priver les juridictions de toute possibilité de se saisir d’affaires graves. La création du Pnaco fait l’objet d’une proposition de loi organique que les sénateurs ont adoptée.
C’était l’un des points forts des conclusions de la commission d’enquête du Sénat : frapper les narcotrafiquants au portefeuille. Les sénateurs ont adopté plusieurs dispositions visant à lutter plus fortement contre le #blanchiment_d’argent. L’article 4 prévoit, à ce titre, de systématiser les #enquêtes_patrimoniales dans le cadre des investigations relatives au narcotrafic et, d’autre part, de créer une nouvelle procédure d’injonction pour #richesse_inexpliquée. La systématisation avait été supprimée en commission des lois. « C’est ce qu’on appelle une fausse bonne idée. Nous nous en sommes rendu compte au fil des auditions parce que les services nous ont dit que ce n’était pas toujours utile […] Nous ne sommes pas favorables à ce que nous puissions encombrer divers services d’enquêteurs », avait justifié la corapporteure Muriel Jourda (LR) en présentant son avis défavorable à l’amendement du sénateur écologiste, Guy Benarroche qui proposait de rétablir cette systématisation.
#Confiscation_des_biens rendue « obligatoire »
Plusieurs amendements identiques ont cette fois-ci rendu « obligatoires », la confiscation de biens dont le propriétaire ne peut justifier l’origine, et condamné pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.
Interdire le #paiement_en_liquide des #voitures_de_location
Bruno Retailleau a défendu un amendement proposant une mesure « radicale » contre l’avis de la commission des lois. Elle vise à interdire strictement tout #paiement_en_espèces d’une location de voiture. « La location de voiture, c’est une plaie. C’est une aide considérable aux narcotrafiquants […] ça facilitera le travail de l’autorité judiciaire puisque ce sera traçable », a-t-il justifié. Le rapporteur LR de la commission d’enquête, Etienne Blanc a proposé de fixer un seuil par décret, « 200 ou 250 euros au-delà duquel, le paiement en espèce serait interdit ».
Un volet du texte porte sur les techniques spéciales d’enquête. Un amendement du président de la commission des affaires étrangères et de la Défense, Cédric Perrin (LR) pourrait, s’il est conservé au bout de la procédure parlementaire, bousculer les habitudes des trafiquants. Il oblige les #messageries_cryptées comme #WhatsApp ou #Telegram de permettre aux #services_de_renseignement d’accéder aux échanges des trafiquants.
S’inspirant de la législation italienne « anti-mafia », les sénateurs ont réformé le statut des repentis (article 14) qu’ils jugent insuffisamment exploité en France. Les élus ont pris conscience, lors de leurs travaux, qu’un « informateur n’est pas celui qui est innocent de toute infraction ». C’est pourquoi, ils proposent d’étendre le #statut_de_repenti à ceux qui ont commis des crimes de sang, et créée une immunité de poursuites pour ceux qui bénéficieront de ce statut.
Refonte du statut du repenti
De quoi faire tiquer le garde des Sceaux, Gérald Darmanin qui avait déposé un amendement visant à revenir sur cette immunité. Il l’a finalement retiré en obtenant la garantie de la part du rapporteur PS, Jérôme Durain de « retravailler le texte » pendant la navette parlementaire. « Est-ce que les crimes de sang sont compris dans cette immunité ? Sans doute non […] Si notre dispositif n’est pas assez audacieux, selon vous. Le vôtre l’est peut-être trop », a estimé de ministre qui propose, en lieu et place de l’immunité, une réduction de peine pour les repentis. « Dire à nos compatriotes que nous abandonnons toutes les poursuites parce que quelqu’un aura parlé. Ce n’est pas évident non plus. Le garde des Sceaux est aussi le ministre des victimes », a-t-il rappelé. Cet article pourrait évoluer lors de la navette parlementaire.
Dossier coffre
Peut-être le sujet le plus sensible du texte, l’article 16 a nécessité de nombreuses suspensions de séance afin de permettre au gouvernement et au Parlement de s’accorder sur sa rédaction. Il vise à créer « un #dossier_coffre » dénoncé par le Conseil national des Barreaux comme « une atteinte au principe du contradictoire et aux « droits de la défense ». Ce dossier coffre ou « #procès-verbal_distinct », sous le contrôle d’une collégialité de magistrats, a, en effet, pour but de soustraire au contradictoire certains éléments de procédure pour les techniques spéciales d’enquête les plus sensibles, comme le recours à des technologies de pointe, d’écoutes ou de balisages. L’amendement du gouvernement. Il s’appuie sur la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui considère qu’il n’est pas possible d’utiliser des éléments incriminants recueillis lors d’une technique pour laquelle les modalités de pose sont dans un dossier coffre. C’est pourquoi l’amendement prévoit que le dossier coffre a pour seule fonction d’orienter l’enquête. Les éléments incriminants issus d’actes ultérieurs d’enquêtes seront versés au contradictoire. Le dispositif voté prévoit toutefois une exception. Ces éléments pourront être utilisés en cas « d’intérêt exceptionnel pour la manifestation de la vérité » et lorsque « la vie ou l’intégrité physique d’une personne » est mise en jeu.
La mesure a été rejetée par les socialistes et les écologistes qui s’inquiètent d’une remise en cause du #principe_du_contradictoire. « On ne limite pas aux données techniques ce qui est contenu dans ce procès-verbal distinct, (…) qui ne serait pas accessible aux parties. Ce n’est pas acceptable », a justifié la socialiste Marie-Pierre de La Gontrie.
Les sénateurs ont aussi adopté l’article 20 visant à limiter le poids des nullités « provoquées » par certains avocats de narcotrafiquants, « lorsque la cause de nullité résulte d’une manœuvre ou d’une négligence de la personne mise en cause ». Un amendement de la commission des lois précise certains points dans le code de procédure pénale. Il interdit, par exemple, la désignation de l’avocat « chef de file » par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les affaires de criminalité organisée. Il prévoit aussi que le dernier mémoire déposé par les parties doit reprendre l’ensemble des moyens de nullité, pour garantir la clarté des débats, ou encore il rejette les nullités fondées sur des moyens de communication non agréés, comme EncroChat et Sky ECC.
Les dernières dispositions prévoient une série de mesures visant à renforcer les moyens juridiques de la politique de lutte contre la corruption dans les administrations sensibles. On trouve aussi une série de mesures visant à sécuriser les établissements pénitentiaires en autorisant, par exemple, les drones aux fins de prévenir l’introduction d’objets prohibés. Enfin, l’article 24 ouvre la possibilité de prononcer des interdictions administratives de paraître sur les points de deal. Un amendement des rapporteurs adopté en commission ouvre, de plus, la possibilité au préfet d’expulser de son logement, une personne impliquée dans un trafic de stupéfiants, si son logement est situé dans la zone d’interdiction de paraître.
Le vote sur l’ensemble du texte et sur la loi organique aura lieu mardi 4 février.
▻https://www.publicsenat.fr/actualites/parlementaire/narcotrafic-le-senat-a-adopte-lensemble-des-articles-de-la-proposition-d
#loi #mafia #confiscation_de_biens #France
PPL Narcotrafic : les #droits et #libertés à nouveau victimes de l’addiction aux lois sécuritaires
Communiqué de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN), Paris, le 28 janvier 2025.
Voilà des mois que nos responsables politiques font mine de faire la guerre au trafic de drogues et que les médias leur emboîtent le pas de façon sensationnaliste, en amplifiant des faits graves, des tragédies humaines ou en donnant de l’écho à des opérations « choc ». Les sénateurs Jérome Durain (PS) et Étienne Blanc (LR), en cheville avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, cherchent à renforcer le dispositif répressif et de surveillance, abaisser le contrôle de l’activité policière et réduire les droits de la défense au nom de la lutte contre le trafic de stupéfiants.
L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN) souhaite alerter sur les dangers de ce texte qui, au prétexte d’une reprise en main d’une problématique sociétale pourtant loin d’être nouvelle et appelant d’autres solutions que le tout répressif – comme le rappelait récemment le Haut commissaire aux droits humains de l’ONU -, vise à introduire et renforcer des mesures dangereuses pour les libertés et dérogatoires au droit commun.
La proposition de loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », outre qu’elle convoque l’imaginaire des cartels mexicains, vise à renforcer largement le régime juridique d’exception de la criminalité organisée. Ce dernier déroge déjà au droit commun en ce qu’il permet que soient utilisés les moyens d’enquête les plus intrusifs et attentatoires à la vie privée dès lors que la commission de l’une des infractions figurant sur une liste qui ne cesse de s’allonger, est suspectée. Elle englobe ainsi une grande partie des crimes et délits lorsqu’ils sont commis en bande organisée ou via la constitution d’une association de malfaiteurs, mais aussi toutes les infractions relevant du trafic de stupéfiants.
La notion de criminalité organisée, insérée en 2004 dans le code de procédure pénale officiellement pour cibler des réseaux mafieux, s’applique donc en réalité à de nombreuses autres situations. Aujourd’hui, elle légitime, comme la lutte contre le terrorisme avant elle, d’élargir toujours plus les mécanismes d’exception en vue d’une répression accrue, au nom d’une logique d’efficacité, mais dont l’expérience montre qu’ils sont toujours détournés de leur finalité initiale. Par exemple, la qualification d’association de malfaiteurs a pu être utilisée dans des affaires relatives à des actions militantes, comme à Bure contre l’enfouissement des déchets nucléaires. En outre, depuis une réforme de 2016, les pouvoirs d’enquêtes du parquet, non indépendant car soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, ont été renforcés et élargis en matière de criminalité organisée, évinçant encore un peu plus les garanties attachées à l’intervention du juge d’instruction.
Mais surtout, ce texte prévoit de faire tomber toujours un peu plus les barrières encadrant la surveillance policière. À titre d’illustration, il propose d’élargir le champ d’utilisation des « boites noires », cette technique de renseignement qui analyse les données de toutes nos communications et données récupérées sur internet via des algorithmes au motif de « détecter » de nouveaux suspects, technique que nous dénonçons depuis sa création. Initialement prévue pour le seul champ du terrorisme, elle a récemment été étendue aux « ingérences étrangères » et serait donc désormais aussi autorisée « pour la détection des connexions susceptibles de révéler des actes de délinquance et à la criminalité organisées ».
Le texte vise en outre à étendre la durée d’autorisation de la surveillance par géolocalisation ainsi que pour l’accès à distance aux correspondances en matière de criminalité organisée, tandis que l’article 23 amorce la possibilité d’utiliser les drones dans les prisons. De plus, il permettra à la police – via le service Pharos – de censurer sur internet « tout contenu faisant la promotion de produits stupéfiants ». Cette censure administrative avait été autorisée dans un premier temps pour les contenus pédopornographiques avant d’être étendue au terrorisme. Vous avez dit effet « cliquet » ? Ce texte constitue incontestablement une étape de plus vers la surveillance de masse et l’extension des pouvoirs de contrôle sécuritaire.
Enfin, il innove avec une mesure extrêmement inquiétante : « le dossier coffre », ou « procès-verbal distinct ». Prévue à l’article 16 du texte, cette mesure a pour objectif d’empêcher les personnes poursuivies de connaître la manière dont elles ont été surveillées pendant l’enquête, afin qu’elles ne puissent pas contourner cette surveillance à l’avenir ou la contester dans le cadre de la procédure. Les sénateurs proposent ainsi tout bonnement que les procès-verbaux autorisant et détaillant les modalités de mise en œuvre de cette surveillance ne soient pas versés au dossier, autrement dit qu’ils ne puisse jamais être débattus. Les personnes poursuivies n’auraient ainsi plus aucun moyen de savoir ni de contester quand et comment elles ont été surveillées, y compris donc, en cas de potentiels abus des services d’enquête. Le législateur créerait une nouvelle forme de procédure secrète, introduisant par là une faille béante dans le respect du principe du contradictoire et par suite dans le droit pourtant fondamental à se défendre, maillon essentiel d’une justice équitable et d’une société démocratique.
Si nous ne sommes à l’évidence plus étonnés de l’affaiblissement progressif des libertés publiques au nom des discours sécuritaires, une attaque à ce point décomplexée des principes fondateurs d’une justice démocratique témoigne de la profonde perte de repères et de valeurs des actuels responsables publics. Parce que la proposition de loi relative au trafic de drogues suscite de graves inquiétudes quant à l’atteinte aux droits et libertés fondamentales, nous appelons l’ensemble des parlementaires à rejeter ce texte.
Organisations signataires membres de l’OLN : Globenet, Creis-Terminal, la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Syndicat des Avocats de France (SAF), le Syndicat de la Magistrature (SM), La Quadrature du Net (LQDN), le CECIL.
►https://www.laquadrature.net/2025/01/28/ppl-narcotrafic-les-droits-et-libertes-a-nouveau-victimes-de-laddictio
#Narcotrafic : une loi pour gagner la guerre
Une proposition de loi transpartisane « visant à sortir la France du piège du narcotrafic », composé de 24 articles, est étudiée au Sénat. Elle est soutenue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Une batterie de mesures, qui fait écho à la législation anti-mafia italienne. Que contient cette proposition de loi ? Comment l’État peut-il reprendre le contrôle, notamment dans les villes moyennes et les zones rurales¿ ? On en débat avec le grand reporter spécialiste de la criminalité et de la police, Frédéric Ploquin, le sénateur UC des Français établis hors de France, ainsi que le Vice-président de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France ainsi que l’avocate pénaliste au barreau de la Seine-Saint-Denis, Clarisse Serre.
▻https://www.publicsenat.fr/emission/sens-public/narcotrafic-une-loi-pour-gagner-la-guerre-e0
Emprise du narcotrafic en France : chronique de quinze années d’un aveuglement collectif
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/27/lutte-contre-le-narcotrafic-chronique-de-quinze-annees-d-aveuglement_6469159
La plongée dans les notes, analyses et rapports des services de lutte contre les trafics de stupéfiants retrace l’édifiante histoire d’une progression continue de cette criminalité face à un pouvoir politique et policier incapable de l’enrayer.
[...]
Pendant une décennie, bien avant l’irruption de la DZ Mafia dans les journaux télévisés, les notes du Sirasco, de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), puis de l’Ofast, vont mettre en garde contre l’émergence d’organisations criminelles « structurées, ayant diversifié leurs activités, maîtrisant les voies commerciales », comme le mentionne le rapport du Sirasco, daté de 2014. Une véritable cartellisation en devenir. « Les réseaux de revente au détail » fournissent la base, tandis que l’étage intermédiaire est constitué de semi-grossistes alimentant les points de deal en cocaïne et en cannabis essentiellement, « capables d’utiliser des façades légales (…) pour développer des activités illicites ». Enfin, « au sommet », des caïds mettent au point des « importations massives (plusieurs tonnes à chaque transaction) » avec d’autant plus de facilité qu’ils « résident hors des cités (…), investissent (un peu) en France et (beaucoup) à l’étranger, notamment au Maroc, à Hongkong, à Dubaï et à Londres ».
[...] Alors que services de police et de gendarmerie sont mobilisés pour faire respecter les consignes de confinement pendant l’épidémie de Covid-19, les dealeurs font face, en un temps record, à une pénurie qui n’excédera pas une dizaine de jours. Dans son bilan d’une année de crise sanitaire sur les trafics de stupéfiants, rédigé en février 2021, l’Ofast montre la réorganisation éclair des réseaux, qui se sont approvisionnés « en gros », grâce à des camions de marchandises autorisés à circuler, ont loué des appartements pour y organiser la revente de drogue et « désinvestir l’espace public » étroitement surveillé. Prévoyants, ils ont aussi constitué des stocks dans l’hypothèse d’un second confinement, tout en prenant le virage du numérique, timidement amorcé jusqu’alors.
Antoine Albertini fait son taf, qui consolide Retailleau / Darmanin.
#police #drogues #narcotrafic #économie #économie_crimminelle #travail_indépendant #subordination #revenu #blanchiment #narcomicide #criminalité #uberisation #corruption
#Narcotrafic, qu’est-ce qui ne va pas dans cet article @lemondefr ? Thread., @yannbisiou
▻https://x.com/yannbisiou/status/1873413504511922520
La thèse est qu’un service de renseignement policier, le #SIRASCO, alerte en vain sur les transformations du crime organisé. Police et politiques seraient restés indifférents...
... préférant s’occuper des braqueurs que des « dealers des citées ». Les dispositifs juridiques n’auraient pas évolué avant la « prise de conscience tardive des autorités, jusqu’au réveil douloureux, dans le vacarme mortifère des rafales d’armes automatiques ».
C’est faux.
1er problème, la méthode @BFMTV : la police commente le travail de la police. Pour l’objectivité on repassera, pour la cohérence aussi.
Vous connaissez beaucoup de services « mal aimés » qui passent de 5 à 200 agents vous ? À ce compte là on veut bien être mal aimés dans le #SUP !
Quant à la thèse selon laquelle personne n’aurait prêté attention au SIRASCO c’est encore plus léger. Les interviews se succèdent, de 30 à 50 par an, surtout dans la presse de droite ou d’extrême-droite, même si @lemondefr les interview fréquemment.
En 2014 le fameux rapport du #SIRASCO cité par
@lemondefr a fait scandale quand @leprogreslyon
s’est basé dessus pour publier des stats ethniques sur la délinquance !
Prétendre que personne n’aurait entendu le #SIRASCO quand vous multipliez les interviews que vous êtes cités dans les travaux parlementaires et les rapports officiels et que vous faites la une d’un scandale médiatique ça manque de crédibilité
@lemondefr
Du trafic de drogue au « narcotrafic », une bascule sémantique et politique
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/05/du-trafic-de-drogue-au-narcotrafic-une-bascule-semantique-et-politique_65322
A l’automne, le terme a été utilisé par le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, au moment où était lancée une vaste offensive contre le trafic de stupéfiants. En important en France un imaginaire latino-américain de cartels et de gangs, il accompagne une politique du tout-répressif.
Histoire d’une notion. Actuellement discutée au Sénat, la proposition de loi pour « sortir la France du piège du narcotrafic » apporte déjà une certitude : en appelant « narcotrafic » ce que le code pénal qualifie officiellement de « trafic de stupéfiants », elle ancre un terme dont l’irruption est à la fois récente et fulgurante. Les recherches du mot sur Google France, quasiment nulles depuis vingt ans, sont montées en flèche depuis début 2024. D’une occurrence proche de zéro dans les médias, l’emploi de ce mot a explosé parallèlement dans les trois bases de données de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) – journaux, radios, chaînes d’information en continu. Ces données rendent compte d’une offensive lexicale impulsée il y a un peu plus d’un an par Bruno Retailleau.
A l’automne 2023, le président du groupe Les Républicains au Sénat dépose une proposition de résolution créant une commission d’enquête sur l’impact du « narcotrafic » en France. Le mot est lancé, et contesté par une partie de la gauche. Le rapport du Sénat, lui, débouche, en mai 2024, sur des conclusions alarmantes : le narcotrafic pose une « menace existentielle pour les institutions et pour la démocratie ». Ces conclusions nourrissent la proposition de loi soumise au vote mardi 4 février au Sénat, axée sur le renseignement et la répression, mais aussi le discours de Bruno Retailleau, qui, entre-temps, est devenu ministre de l’intérieur.
A partir d’une interview à BFM-TV, le 1er novembre 2024, son compte X atteste de l’emploi récurrent, non plus des termes « trafic de stupéfiants », qui était jusque-là employés par les ministres de l’intérieur quel que soit leur bord politique, mais du mot « narcotrafic ». « Les narcoracailles n’ont plus de limites, déclare-t-il, ce jour-là, à BFM-TV. Aujourd’hui, c’est un choix entre une mobilisation générale, ou alors la #mexicanisation du pays. »
Du terme « narcotrafic » à la mention du Mexique, le ministre multiplie les allusions péjoratives à une Amérique latine que le chargé de recherche au CNRS Romain Busnel connaît bien. Ce « cadrage sensationnaliste » joue, selon lui, sur « une série de puissants imaginaires sociaux » : ils sont marqués par des productions culturelles comme la série Narcos, avec ses gangs armés et ses Etats – Mexique et Colombie – représentés comme faibles et corrompus.
« Altérité irréductible »
Cet imaginaire militaire est géographique, mais aussi temporel : il renvoie à la « guerre contre la drogue » lancée par Richard Nixon entre 1969 et 1974. Le président américain fait alors du sujet un « important thème de sa campagne pour le retour de la loi et de l’ordre », relate l’historien Alexandre Marchant dans la revue Swaps, en 2014. Dans ces années-là « émerge un nouveau paradigme, celui de la lutte contre l’offre, qui va justifier une répression et une militarisation destructrices », ajoute Romain Busnel. En proposant de créer une « DEA à la française », du nom de l’agence antidrogue lancée par Nixon en 1973, la proposition de loi actuellement discutée au Sénat puise dans cette matrice.
La décennie 1970 marque ensuite la montée en puissance du narcotrafic et la cristallisation de son imaginaire sud-américain avec l’essor de la production au Mexique (cannabis et héroïne) et en Colombie (cannabis puis cocaïne), puis l’apparition de cartels, comme celui de Medellin en 1976, dirigé par Pablo Escobar. Dans les années 1980, Ronald Reagan remet le sujet au cœur de son agenda, mêlant politique sécuritaire et discours moral : si les résultats de cette guerre antidrogue sont contestés, ce moment marque le début de l’exportation du « consensus répressif » en France, souligne Alexandre Marchant.
Selon l’historien, ce modèle a « brillé par son inefficacité » tout en engendrant de « déplorables effets pervers – guerre aux pauvres, creusement d’un fossé racial ». Pour Romain Busnel, auteur de Planter la coca, cultiver la lutte (Iheal, 352 p., 22 €), cette politique a, en outre, conduit à « stigmatiser des populations pour qui la culture de la coca était millénaire et associée à leur spiritualité ». Cette politique constitue un « échec retentissant », renchérit Laurent Bonelli, professeur de science politique à l’université Paris-Nanterre : « Les Etats-Unis ont été le pays qui a le plus incarcéré au monde, sans effet sur les organisations criminelles ni sur la consommation. »
Pour ce dernier, auteur de La France a peur. Une histoire sociale de l’« insécurité » (La Découverte, 2008), ce choix rhétorique du mot « narcotrafic » s’inscrit dans une histoire franco-française. « Ce terme est le produit d’une escalade verbale qui, depuis trois décennies, accrédite l’idée qu’on n’en fait pas assez. » D’autant que le mot est lourd de sens implicites, juge-t-il : alors que les classes populaires vivent « des crises très brutales qui favorisent le trafic », parler de « “narcoracaille” renvoie ces vendeurs à une altérité irréductible », pointe le chercheur : « Or, toute la société consomme de la cocaïne, y compris dans les ministères. Si la consommation de drogue augmente alors que celle de l’alcool baisse, on pourrait s’inspirer de ce qui a marché : la prévention. » Aucun des 24 articles de la proposition de loi ne porte sur ce volet.
Youness Bousenna
L’industrie des demandeurs d’asile : l’exemple de #Nauru
Je présente ici une étude passionnante de Julia Caroline Morris, Asylum and Extraction in the Republic of Nauru, Cornell University Press, 2023, qui intéressera non seulement les chercheurs en anthropologie des migrations, ceux qui travaillent sur les politiques d’internement, de déplacement et d’externalisation des réfugiés, mais aussi les amateurs de Critical Geography Studies, ou spécialistes de l’extractivisme ou de néocolonialisme.
La République de Nauru est un État insulaire de 21 km2, situé au Nord-Ouest des îles Salomon et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à plus de 1000 kms tout de même, et plus loin encore des Fidji (plus au sud). C’est aussi un des États les plus densément peuplés au monde : cela peut sembler paradoxal quand on prend la mesure de son #isolement. Plus étonnant encore est la fluctuation du revenu par habitants : au milieu des années 70, le #PIB par habitant de Nauru est le second après celui de l’Arabie Saoudite. Trente années plus tard, le pays frôle la #faillite. Avant de retrouver une forme de #prospérité ces dix dernières années (bien que l’avenir demeure très incertain). Autre palmarès dans lesquels il se fait remarquer : le pays n’a quasiment aucune #autonomie_alimentaire, les terres arables ayant été rendues impropres à toute forme de culture, et les zones côtières, ainsi que le corail, ayant été pollués pour une très longue durée. Il importe donc tout ce dont il a besoin pour nourrir le population et ses taux d’#obésité et de #diabète, sont parmi les plus élevés au monde. Sans parler des autres maladies, cardio-vasculaires, affections respiratoires, dues à la toxicité de l’environnement. Et, c’est le sujet du livre de Julia Morris, ces dernières années, c’est le territoire qui compte le plus pourcentage le plus élevé de demandeurs d’asile et de réfugiés rapporté à la population totale.
Les premiers habitants de l’île, dont il est très difficile de dater l’arrivée, des mélanésiens et des micronésiens, auxquels s’ajoutèrent probablement des voyageurs venus des côtes Philippines ou Chinoises, vécurent fort longtemps avant le débarquement des européens. Les Nauruans, organisés en douze tribus, vivaient des ressources locales, noix de coco, bananes, pandanus ou takamakas, et de poissons qu’ils pêchaient dans les lagunes. Marshall Sahlins parlerait sans doute ici de “#société_d’abondance”. La vérité c’est que nous ne savons quasiment rien de l’histoire précoloniale des Nauruans, parce que l’environnement de l’île fut totalement dévasté par l’#exploitation_industrielle du #phosphate, rendant vain le travail des archéologues.
Approchée par les premiers européens à la toute fin du XVIIIè siècle, c’est-à-dire assez tardivement comparée aux autres territoires du Pacifique, refuge ponctuel pour des déserteurs et des contrebandiers, l’île ne fut véritablement soumise à l’emprise coloniale qu’un siècle plus tard. D’abord par les allemands, qui, “négociant” avec les autochtones, inscrivent Nauru sur la carte des flux de marchandises internationaux en commercialisant le #coprah, issu de la #noix_de_coco.
Mais c’est la découverte d’énormes gisements de phosphates qui changera à tout jamais le destin de l’île. “Le phosphate, clé de la vie. Un miracle de la nature exploité par l’ingéniosité de l’homme pour le bénéfice de tous.” déclarait le bureau philatélique de Nauru en 1983. “Bénéfice de tous“, il faut le dire vite. L’#extraction massive du phosphate devient un enjeu pour les empires coloniaux compte tenu de l’accroissement démographique : il permet d’accroître les rendements au point qu’on peut parler, avec la découverte des #engrais phosphatés, d’une véritable #révolution_agricole, et de nourrir les populations métropolitaines. Les conséquences de ce rush colonial vers le phosphate, qui aura permis d’assurer la prospérité des nations coloniales, y compris l’Australie voisine, seront amères pour les Nauruans. Julia Morris le résume ainsi :
“Nauru est un pays où l’industrie du phosphate et son cortège de #pollutions – #déchets_toxiques, maladies respiratoires et alimentaires, #dépendance – sont palpables. Les effets de l’extraction du phosphate ne sont pas seulement ressentis par les personnes directement employées dans les champs d’extraction et les usines de traitement, comme Tony, mais s’étendent bien au-delà du point de production à forte intensité de main-d’œuvre. Depuis 1906, le #minerai_de_phosphate de Nauru est exploité et exporté vers les agriculteurs du monde entier. Paradoxalement, cela a laissé peu d’écosystèmes viables pour le développement agricole de Nauru. La richesse en phosphate aurait pu industrialiser Nauru, mais elle a laissé un cycle de dépendance à l’égard des fast-foods importés. Le système de santé de Nauru est marqué par les conséquences de l’interventionnisme colonial. Le dernier rapport publié par le ministère de la santé de Nauru (2011) indique que 77,8 % de la population de Nauru est en surpoids et que 45,6 % est obèse. En 1975, la prévalence du diabète à Nauru était de 34,4 %. Les Nauruans se classaient ainsi au deuxième rang mondial pour le taux de diabète le plus élevé jamais enregistré, tout en se plaçant au deuxième rang mondial pour le PIB par habitant, derrière l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, le gouvernement consacrant environ 20 % de ses dépenses annuelles de santé au diabète, les chiffres ont légèrement baissé. Mais avec 30 %, Nauru conserve l’un des taux de diabète les plus élevés au monde. Ces taux sont associés à un éventail de maladies non transmissibles liées à l’alimentation, notamment les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques. Les #cancers évitables, notamment le cancer gastro-intestinal, le cancer du col de l’utérus et le cancer du poumon, sont importants au sein de la population locale. Une espérance de vie de cinquante-cinq ans est l’un des sous-produits du changement de mode de vie de l’ère coloniale et le coût humain d’une économie basée sur l’extraction.” (Julia Morris, op. cit. p. 69-70).
Dès le début des années 90, les réserves de phosphate s’épuisent, l’extraction, ayant creusé de plus en plus profondément les terres, laisse l’île dévastée, et la manne économique diminue drastiquement. S’ensuit une période chaotique, politiquement et socialement, où les dirigeants du pays, devenu indépendant en 1968, font le choix de transformer Nauru en #paradis_fiscal, spécialisé dans le #blanchiment_d’argent. Jusqu’au nouveau miracle, qu’on appellera la “#solution_Pacifique“, c’est-à-dire la mise en place par le gouvernement Australien d’une politique de “#remigration_offshore”, suite à l’affaire du #Tampa, un navire Norvégien qui avait recueilli 433 migrants 433 migrants afghans et irakiens en route pour l’Australie dérivant sur un bateau de pêche indonésien, migrants auxquels le gouvernement Howard refuse d’accorder l’asile. Nauru devient alors un des centres de rétention externalisée par l’Australie (avec la base navale de Lambrum à Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée) : avec cette nouvelle manne économique, l’argent australien contre l’internement des réfugiés “en attente d’une régularisation (très) éventuelle”, une véritable #industrie_des_réfugiés se déploie sur l’îlot. Elle se poursuit jusqu’à aujourd’hui, avec des intensités variables, quel que soit d’ailleurs la couleur politique des gouvernements Australiens (conservateurs ou travaillistes). On y construit tout un réseau d’infrastructures complexes, destinés aussi bien au contrôle et à la surveillance des réfugiés qu’à l’accueil d’une population très importante d’intervenants étrangers, chargés de la logistique et de la #militarisation de l’île, mais aussi des avocats, des médecins, des officiels australiens, des interprètes et de nombreux experts envoyés par les ONG.La plupart des études portant sur les zones d’internement des migrants, par exemple en Méditerranée, portent sur les conditions d’existence des réfugiés. Plus rarement sur les acteurs institutionnels de ce qu’on peut appeler une véritable industrie de la re-migration offshore. Mais on oublie souvent de s’intéresser aux populations autochtones qui habitent les territoires où sont édifiés les infrastructures de l’internement. En donnant alternativement la parole aux trois groupes d’acteurs directement engagés dans cette société organisée autour de l’industrie des réfugiés, les réfugiés et demandeurs d’asile mais aussi les travailleurs de cette industrie, et surtout les Nauruans eux-mêmes, Julia Morris échappe à l’attraction des narratifs du gouvernement australien tout autant qu’aux récits sensationnalistes qui critiquent ces politiques de répudiation offshore en invoquant la figure racisée du Nauruan “sauvage, barbare, cruel, intéressé” (cet argument qui critique la relégation des migrants dans des pays tiers, en dénonçant la barbarie et l’inhumanité des hôtes autochtones, se retrouve actuellement par exemple en Grande-Bretagne, autour du projet de remigration offshore au Rwanda)
C’est l’immense mérite du livre décapant de Julia Morris, qui n’épargne pas les discours “humanistes” des opposants à ces politiques d’internement offshore (notamment dans la gauche Australienne), de donner la parole aux Nauruans eux-mêmes, piégés dans ces récits produits par l’imaginaire politique occidental.
▻https://outsiderland.com/danahilliot/lindustrie-des-demandeurs-dasile-lexemple-de-nauru
#Australie #externalisation #asile #réfugiés #migrations #extractiviste #industrie_agro-alimentaire #pacific_solution
ping @karine4
Asylum and Extraction in the Republic of Nauru
Asylum and Extraction in the Republic of Nauru provides an extraordinary glimpse into the remote and difficult-to-access island of Nauru, exploring the realities of Nauru’s offshore asylum arrangement and its impact on islanders, workforces, and migrant populations. Drawing on extensive fieldwork in Nauru, Australia, and Geneva, as well as a deep dive into the British Phosphate Commission archives, Julia Caroline Morris charts the island’s colonial connection to phosphate through to a new industrial sector in asylum. She explores how this extractive industry is peopled by an ever-shifting cast of refugee lawyers, social workers, clinicians, policy makers, and academics globally and how the very structures of Nauru’s colonial phosphate industry and the legacy of the “phosphateer” era made it easy for a new human extractive sector to take root on the island.
By detailing the making of and social life of Nauru’s asylum system, Morris shows the institutional fabric, discourses, and rhetoric that inform the governance of migration around the world. As similar practices of offshoring and outsourcing asylum have become popular worldwide, they are enabled by the mobile labor and expertise of transnational refugee industry workers who carry out the necessary daily operations. Asylum and Extraction in the Republic of Nauru goes behind the scenes to shed light on the everyday running of the offshore asylum industry in Nauru and uncover what really happens underneath the headlines. Morris illuminates how refugee rights activism and #RefugeesWelcome-style movements are caught up in the hardening of border enforcement operations worldwide, calling for freedom of movement that goes beyond adjudicating hierarchies of suffering.
▻https://www.cornellpress.cornell.edu/book/9781501765841/asylum-and-extraction-in-the-republic-of-nauru
Affaire des cabinets de conseil : perquisition au ministère de la santé dans le cadre d’une information judiciaire pour « favoritisme »
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/29/perquisition-au-ministere-de-la-sante-dans-l-affaire-des-cabinets-de-conseil
Les gendarmes de la section de recherches de Paris ont perquisitionné le siège du ministère, ciblant le recours croissant par l’Etat aux cabinets de conseil, dont McKinsey, étroitement lié au chef de l’Etat.
Par Samuel Laurent et Adrien Sénécat
L’affaire concernant le recours aux cabinets de conseil connaît un nouvel épisode. Selon nos informations, confirmées de source judiciaire, les enquêteurs de la section de recherches de Paris ont procédé, mercredi 29 mai, à une perquisition au siège du ministère de la santé, rue de Ségur, à Paris, en présence des magistrats instructeurs.
Cette perquisition est menée dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 21 octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) pour #favoritisme et #recel_de_favoritisme, à la suite d’un rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil privés sur les #politiques_publiques.
Rendus publics le 16 mars 2022, les travaux de la commission sénatoriale, pilotée par Eliane Assassi (Parti communiste français) et Arnaud Bazin (Les Républicains), avaient pointé le « recours massif et croissant » par les services de l’Etat aux cabinets de conseil comme #Accenture, #CapGemini ou McKinsey : un peu moins d’un milliard d’euros pour l’année 2021, soit plus du double des 379 millions d’euros dépensés en 2018.
Le rapport fustigeait globalement le « réflexe » du recours accru à ces sociétés privées pour assumer des missions relevant en principe de la compétence de la puissance publique, et décrivait un « phénomène tentaculaire », qui posait la question de la « souveraineté » de l’Etat face à ces cabinets. Il notait également le coût de ces multiples contrats : 3 millions d’euros pour la création, par CapGemini, d’un « baromètre des résultats de l’action publique » ; 2,15 millions pour « l’appui » de Roland Berger à la réforme de la formation professionnelle.
Optimisation fiscale [ici, pour ne pas dire fraude fiscale]
Un rapport de la Cour des comptes, dévoilé par Le Monde en décembre 2022, avait par ailleurs épinglé plus précisément le rôle de ces cabinets de conseil durant la pandémie de #Covid-19. Plus de 50 millions d’euros ont été dépensés pour des prestations de leur part, notamment en matière informatique. Si le ministre de la santé de l’époque, Olivier Véran, avait assuré que tout était « super clair et transparent », la Cour n’était pas de cet avis.
Pour elle, nombre de ces dépenses posaient question quant au respect du droit de la commande publique, et l’urgence sanitaire, souvent invoquée par l’exécutif, ne pouvait suffire à tout justifier – « en période de guerre, regarde-t-on qui prépare les munitions, à quel endroit on le fait et si les munitions sont bien transférées dans l’arsenal ? » [ben oui], demandait Olivier Véran, alors ministre de la santé, face au Sénat, en février 2022. « L’urgence impérieuse a systématiquement été invoquée pour passer les marchés dans des délais courts sans mise en concurrence, ni négociation », regrettait la Cour, estimant que, dans certains cas, les missions confiées aux cabinets de conseil relevaient « du cœur de missions de service public » et auraient « pu être prises en charge par le ministère ».
Elle s’interrogeait aussi sur les conditions d’attribution à certains cabinets de marchés-clés « sans mise en concurrence ni négociation ». Parmi ces cabinets figurait en premier lieu le cabinet McKinsey, bénéficiaire de sept contrats autour de la campagne de vaccination contre le Covid-19, pour un total de 11,6 millions d’euros.
La « Firme », comme on surnomme ce géant américain, au chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros (dont 329 millions d’euros en France), avait selon la commission sénatoriale, réussi à ne quasiment pas payer d’#impôt_sur_les_sociétés de 2011 à 2021. Le PNF a ouvert, le 31 mars 2022, une information judiciaire pour #blanchiment_aggravé et fraude fiscale aggravée, ciblant les pratiques d’optimisation fiscale du groupe américain. Le siège français de McKinsey a été perquisitionné le 24 mai 2022 dans ce dossier.
Des liens étroits avec Emmanuel Macron
Si McKinsey est au cœur des enquêtes et des polémiques, c’est aussi pour une autre raison, relevée par plusieurs enquêtes journalistiques, notamment celle du Monde, en février 2021 : la « Firme » entretient de longue date des liens étroits avec le candidat, puis chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Les « MacronLeaks », cette fuite de données qui avait rendu publics des milliers de courriels internes de la campagne, ont montré que plusieurs hauts responsables de McKinsey, comme Karim Tadjeddine, qui a connu M. Macron au sein de la commission Attali en 2010, étaient au cœur du dispositif du futur chef de l’Etat en 2017. Une activité militante qu’ils exerçaient pro bono, sans être rémunérés, assurent-ils.
La collusion [ici pour concomitence] entre cette présence d’importants cadres de McKinsey dans l’entourage proche du candidat Macron et la hausse importante du recours par l’Etat aux services des #cabinets_de_conseil ne pouvait que soulever des interrogations, balayées d’un revers de main par le candidat Macron, sur France 3, le 27 mars 2022 : « On a l’impression qu’il y a des combines ; c’est faux », s’était agacé le chef de l’Etat, ajoutant : « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal. »
La justice l’a entendu : en novembre 2022, le Parquet national financier (#PNF) confirmait que trois procédures pénales étaient ouvertes. L’une ciblant les soupçons de fraude fiscale concernant McKinsey, une seconde, ouverte le 20 octobre 2022 à la suite de plusieurs signalements, se concentre sur les comptes de campagne d’Emmanuel #Macron pour 2017 et 2022 et vise à éclaircir les conditions d’intervention du cabinet McKinsey dans la campagne.
Enfin, la troisième information judiciaire, ouverte le 21 octobre 2022, s’intéresse à un éventuel « favoritisme » dont aurait bénéficié #McKinsey par rapport à ses concurrents. C’est dans ce cadre que les gendarmes de la section de recherches de Paris ont procédé à cette perquisition rue de Ségur. Le PNF confirme par ailleurs au Monde que « l’enquête préliminaire sur le volet #fraude_fiscale, ainsi que l’information judiciaire sur le volet campagne présidentielle sont toujours en cours, notamment avec l’exploitation des documents saisis en perquisition ».
Le petit commerçant chinois devenu le blanchisseur du crime organisé et des fortunes françaises
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/22/le-petit-commercant-chinois-devenu-le-blanchisseur-du-crime-organise-et-des-
Ce type est certainement une pourriture véreuse. Cependant, Le Monde semble bafouer la présomption d’innocence et les propos du journaliste sont d’un racisme hallucinant, à commencer par le titre. Je croyais que c’était Le Journal du Dimanche qui avait désormais pour but de nourrir les rangs de l’xdroite, il est pas tout seul :/
Il ouvre même sa filière Chen Wei à d’autres intermédiaires qui apportent leurs propres clients. L’un d’eux, Thierry L., interrogé par les juges, a admis avoir utilisé ce canal et blanchi, en deux fois, 400 000 euros pour « Christophe Février (…), un ami ». M. Février est un repreneur très controversé d’entreprises en faillite en France et à l’étranger, dont les investissements dans la transition énergétique lui ont valu, début 2022, une mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Selon l’un de ses avocats, Me David Apelbaum, il conteste, dans ce dernier dossier, les faits qui lui sont reprochés et affirme, par ailleurs, ne pas vouloir s’exprimer sur l’autre affaire.
Jeudi 16 novembre, au cœur du CIFA encombré de véhicules, à Aubervilliers, Le Monde s’est rendu dans la boutique Feeling Style de Chen Wei où des clients faisaient leurs achats pour leurs propres magasins dans Paris. Absent, il a été contacté par l’un de ses vendeurs, mais il n’a pas souhaité faire de commentaires sur les enquêtes en cours, à l’instar de ses deux avocats, Me Diane de Condé et Me Thierry Herzog, également sollicités.
trouvé sur ▻https://justpaste.it/72h9d
Jacques Follorou est gros beauf qui sert un plat policier et judiciaire, mais manipuler de grosses sommes d’agent en liquide, comme dans le commerce textile (et possiblement diverses contrefaçons industrielles), et venir de Wenzhou, ville de tradition commerçante, occasionne de manière récurrente des infos sur des soupçons de blanchiment. quand depuis tel ou tel secteur, commerce, proxénétisme, contrebande, on sait manipuler de grosses sommes de manière occulte, c’est assez logiquement que l’on rencontre des demandeurs pour cause de fraude fiscale ou de trafic de drogue. des patrons du blanchiment on en verra d’autres.
2008
▻https://www.rtbf.be/article/une-banque-belge-pour-les-mafias-du-monde-5181833
2017
▻https://www.challenges.fr/economie/la-star-du-chinatown-d-aubervilliers-dans-le-viseur-de-la-justice_488535
« Le traitement de la guerre israélo-palestinienne comme révélateur de la fin du politique en France »
▻https://qg.media/blog/haroldbernat/le-traitement-de-la-guerre-israelo-palestinienne-comme-revelateur-de-la-fin-du
Le parti de la guerre sociale s’achète une bonne conscience, une belle figure. Personne n’est dupe ou si peu.
Les massacres du 7 octobre, perpétrés contre des Israéliens suite à l’incursion de combattants fanatisés du Hamas, ont ouvert un espace de déchaînement psychique sans précédent dans l’histoire récente. Depuis lors, la guerre est devenue un prétexte pour excommunier des adversaires gênants, faire de la retape identitaire facile, ou avancer des agendas politiques prévus de longue date. L’outrance aveuglée, l’inconséquence intellectuelle et la démence mentale assurent de bonnes rentes médiatiques. Sur QG, Harold Bernat analyse la catastrophe en cours dans un texte puissant...C’est ainsi que se constitue sous nos yeux, dans les marges médiatiques de cette guerre séculaire, un véritable front anti-politique. La nouvelle curaille anti-sociale érige ses checkpoints moraux. Elle empêche de nommer la réalité de la domination, de l’exploitation et de l’écrasement des hommes. Ce front réunira dimanche 12 novembre, pour la photo souvenir, les adversaires farouches de la recherche d’intelligibilité. Si vous ne marchez pas avec la République en marche, vous êtes antisémites. Point. Le reste n’a plus aucune valeur. Cette curaille vertueuse à peu de frais vote, votera et fera voter des régressions sociales contre la majorité des citoyens mais prospère en divisant le cadastre et en s’octroyant le droit de faire parler ou de faire taire celui qui aura reçu la marque noire. Antisémite, islamophobe. Elle contrôle la circulation des signifiants du Bien cette curaille vertueuse.
Loin de cette guerre et à la fois si proches, nous avons, me semble-t-il, une responsabilité vis-à-vis des morts et des vitimes, celui de la décence commune. Mais le spectacle de la mort est obscène. Non pas simplement parce qu’il affiche l’horreur, mais dans la mesure où il se substitue à sa réalité. Il s’en sert, il s’en nourrit, il s’en gave. La guerre devient un prétexte pour excommunier des adversaires gênants ou pour faire de la retape identitaire facile. Dans les deux cas, avec le recul de la décence, c’est la possibilité d’un monde commun qui s’éloigne. Ce monde existe pourtant et c’est sur lui qu’il faut parier pour essayer de faire taire les violents, les rhinocéros et les fauteurs de guerre, en France ou au Proche-Orient. Pour sauver l’homme de la guerre, il faut viser une politique de la paix. Cette politique suppose une communication honnête et probe, une volonté d’entente. « On peut en tirer une morale », écrit Isaiah Berlin dans Les racines du romantisme, « à savoir que tant que nous vivons en société nous communiquons. Si nous ne communiquons pas, nous ne serions pas vraiment des hommes. Ce que nous entendons en partie par « homme » est qu’un tel doit comprendre au moins une part de ce que l’on dit. Si bien, alors, qu’il doit exister un langage commun, une communication commune, et, à certain degré, des valeurs communes, sinon il n’y aurait pas d’intelligibilité entre les êtres humains. » Des insultes et des anathèmes, tout au plus. Avant la mise à mort.
Berlin formule ici une partie de la réponse à la question posée initialement dans les marges de cette guerre abominable. Que faire des angoisses, une fois l’activité politique réduite à néant ? Essayer de s’efforcer de communiquer, signifier, remettre du sens dans cet effondrement. Malgré tout. C’est justement ce que refusent les boutiquiers de la guerre déguisés en curaille vertueuse. Ils s’attribuent à grands bruits les bons signifiants et imposent un silence menaçant à ceux qui ont compris que les vrais diviseurs du peuple suivront toujours la cause qui les immunise idéalement contre la contestation de leurs intérêts réels. Contre les grandes gueules de l’empire du Bien à l’abri des bombes, pas de paix sans intelligibilité. Pas de paix sans victoire de l’esprit.
Harold Bernat
« Sans surprise, la ’’gauche’’ macroniste en veut encore. Un titre totalement aberrant. Comme si la nation française sombrait dans l’antisémitisme, comme si un sursaut était possible avec des individus qui ont minimisé, voire nié, la responsabilité de Vichy dans la déportation et la mise à mort de juifs français, comme si la tribune offerte aux promoteurs de la guerre sociale hier n’était rien.
Mais cela fait bien longtemps qu’il n’y a rien à attendre d’une presse propriété de milliardaires qui soutiennent des ultra violents.
#Drahi #marchecontrelantisemistisme
#Palestine #Israel »
▻https://twitter.com/bernathoustra/status/1723956570063581327
« Comme le rassemblement du même nom.
Je suis bien content de ne plus écrire pour ce journal. » Bruno Amable
Contre Attaque ⏚
-Groupes d’extrême droite paradant dans les rues
–Propos racistes et passages à tabac
–Menaces de mort contre la gauche
–Répression policière de toute voix discordante
–Hold-up de la lutte contre l’antisémitisme par des pétainistes
➡️Libération : « Un sursaut National »
►https://contre-attaque.net/2023/11/13/la-marche-contre-la-haine-la-plus-haineuse-de-lhistoire
▻https://contre-attaque.net/2023/11/13/nice-un-nazi-a-la-marche-contre-lantisemitisme
Par une opération ahurissante de renversement du sens des mots, les héritiers de Pétain ont capturé les termes de « République », « laïcité » ou « lutte contre l’antisémitisme », et les utilisent pour neutraliser toute opposition.
Tout est perverti jusqu’aux limites de l’absurdité.
Le Guignol qui a appelé à cette manif et n’a pas arrêter de baver dans les médias sur l’antisémitisme de gauche !
Pablo Pillaud-vivien : Terrible article du Spiegel, journal de référence allemand : « Le jour où Marine Le Pen est devenue éligible pour les juifs »
▻https://www.spiegel.de/ausland/der-tag-an-dem-marine-le-pen-fuer-juden-waehlbar-wurde-protest-gegen-antisem
« Etiquette d’antiraciste donnée comme ça, gratos, sans aucune révision idéologique sérieuse, c’était le but des organisateurs. Le Pen sera la prochaine présidente, le barrage est mort depuis longtemps mais aujourd’hui il a été définitivement enterré.
Il faudrait vraiment mettre ce titre de #derspiegel sous le nez de tous les dirigeants de gauche qui se déclarent "fiers" d’avoir participé à la manif d’hier. » "Une tentative pour réhabiliter le passé du FN", écrit The Guardian...
La presse étrangère plus lucide que la presse « de gauche » française. C’est ainsi, hein #libé ? »
Stefano Palombarini
Heureusement Il y a un grand absent dans cette marche de l’unité nationale sous faux drapeau "contre l’antisémitisme" qui a servi à normaliser le fascisme français islamophobe, c’est la Jeunesse de France. Un soulagement. Au moins, ce qui représente l’avenir de ce pays, n’est pas raciste !
La gueule qu’ils font...
Peut-être un peu la honte d’avoir fait des centaines de kilomètres pour éviter le rassemblement de leur mouvement et se retrouver avec des fachos et des macronards !
La gueule qu’ils font...
Ce doit être à cause de l’écharpe bleu/blanc/rouge... un peu légère en cette saison.
Pff regardez comme il se marre l’autre fils de patriote. Il sait qu’il a déjà gagné et que tous les grands discours c’est fini, ça ne sert plus à rien. Il a gagné, il se marre...
▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1723760642962636801/pu/vid/avc1/848x384/NerrjEXOW844HLGt.mp4?tag=12
« Je suis juif Monsieur, et vous n’avez strictement rien à faire dans cette manifestation (…) c’est un Waffen SS qui a signé vos statuts René Bousquet, c’est Bardella qui a considéré que les propos tenus par JM.Lepen n’étaient pas antisemites. »
Merci @AA_Avocats 👏
▻https://twitter.com/KerboucheMath/status/1723760697975144558
1-Je peux savoir en quoi cet appel est un appel à lutter contre l’antisémitisme ?
2-quand on est de gauche on fait pas semblant de lutter contre les fachos en manifestant avec eux.
3-conclusion : tous donnent leur blanc seing à la politique coloniale d’Israël. Hypocrisie C. Goldbaum of Krakow Antiraciste anticolonialiste.
La #marchecontrelantisemistisme est un échec.
On ne rassemble pas un peuple avec ceux qui cherchent à le diviser.
▻https://twitter.com/PaulVannierFI/status/1724162426306769192
Pour lutter contre le trafic de drogues et toutes ses conséquences, la France doit repenser une stratégie symbole de déroute
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/25/face-aux-trafics-de-drogue-des-pistes-pour-sortir-de-l-echec-du-tout-repress
La « guerre » contre la drogue menée depuis la fin du XXe siècle n’a pas su enrayer le développement du #narcotrafic, qui semble plus puissant que jamais. La France doit revoir sa doctrine, au risque de voir la situation dégénérer comme aux Etats-Unis, avec la crise des opioïdes.
L’expression sonne comme une rengaine, la posture a un air de déjà-vu : contre les trafics de drogue, c’est « la guerre » qu’un vrai chef doit déclarer. Voilà plus de cinquante ans, en juin 1971, que Richard Nixon la convoqua aux Etats-Unis. Le 8 septembre, dans un entretien au Parisien, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, a filé cette métaphore martiale en précisant qu’il entend désormais mener « la bataille de Stalingrad » (en référence au quartier parisien du même nom ) contre les trafiquants [et à un épisode aussi décisif qu’extrêmement meurtrier de la seconde GM..., ndc].
Les victoires mises en avant par l’exécutif s’expriment au fil des résultats des #saisies, en hausse constante (plus de 150 tonnes en 2022 contre 115 tonnes l’année précédente), et des « points de deal » démantelés. Ces décomptes se veulent rassurants. Ils masquent une autre réalité : l’insolente santé du marché de la drogue, plus disponible que jamais, à un prix maîtrisé, malgré une doctrine immuable du tout-répressif.
Face à des trafics se régénérant sans cesse, policiers et magistrats spécialisés convoquent à l’envi le mythe de Sisyphe poussant indéfiniment son rocher ; ou parlent de « l’océan vidé à la petite cuillère » lorsque, pour quelques barrettes de shit saisies et une poignée de « choufs » interpellés, ni la marchandise ni le personnel ne manquera le lendemain. Quant aux tribunaux, ils sont embolisés par les comparutions des « petites mains ». Des audiences où règne la loi du silence.
La menace évolue sans cesse
« Pilonner » les points de #deal n’a pas tari l’offre et encore moins pacifié des #quartiers où les luttes de territoire ont fait plus de soixante-dix victimes depuis le début de l’année. Une situation dénoncée dans une tribune au Monde par une cinquantaine de maires, jeudi 21 septembre, appelant à un « plan national et européen contre le trafic de drogue » notamment en « généralisant les enquêtes sur le #patrimoine » sans négliger les aspects sanitaires, en termes de prévention et de soins.
Cette demande d’une réponse ambitieuse et globale a du sens, tandis que les déploiements de la #CRS_8 comme réplique immédiate aux violences liées aux trafics ainsi que l’annonce de la création d’une nouvelle unité d’investigation spécialisée peinent à convaincre les enquêteurs de terrain.
La menace évolue sans cesse car, à la manière d’entreprises innovantes, les groupes criminels ont su se saisir de la révolution numérique, développer des offres multiproduits, et nouer des partenariats avec des fournisseurs et des brokers (« intermédiaires ») étrangers. Pour déstabiliser pareil ennemi, les politiques publiques doivent prendre en compte les différents niveaux du « spectre » criminel.
Au sommet, d’abord, en améliorant la coopération policière et judiciaire avec les pays où les chefs de réseau vivent à l’abri des violences, à la manière de #rentiers_du_crime. Ensuite, en investissant dans les enquêtes au long cours visant les organisations françaises prêtes à monter en gamme et à déchaîner la violence : ce « milieu du spectre », fondamental dans la distribution. Enfin, en comprenant que, au bas de l’échelle, la #précarité économique et sociale précipite aussi le début des « carrières » dans le deal. C’est en proposant des projets alternatifs, d’autres horizons, que cette armée de réserve adolescente pourra se détourner d’un travail où elle risque sa vie à chaque « shift » (« relève »).
Car l’éradication des filières illicites passe aussi par une politique sociale visant le bien-être quotidien des habitants des quartiers où s’organise la vente de drogue. Les victimes « collatérales » des fusillades le rappellent : la problématique de la lutte antistupéfiants dépasse le cercle des initiés, dealeurs et #clients. Elle touche les villes comme les campagnes. La société dans son ensemble.
Le tabou de la #légalisation
Mais l’emprise des groupes criminels organisés va plus loin. La procureure de Paris le rappelait, en novembre 2022, dans Le Monde : « Le niveau de la menace est tel que l’on détecte des risques de déstabilisation de notre Etat de droit », disait Laure Beccuau, préoccupée par les développements récents en Belgique et aux Pays-Bas. Intensifier la lutte contre le #blanchiment et la #criminalité_financière apparaît fondamental. Tout comme le fait de cibler aussi les « cols blancs », ces facilitateurs, ces prête-noms, ces complices nichés dans les administrations, essentiels pour la pérennisation du narcotrafic.
Les rapports des services de renseignements le soulignent : la France tient une place à part dans la géographie des trafics de stupéfiants. Une position stratégique, comme pays de transit, au cœur de l’Europe occidentale… Mais aussi l’un des plus gros marchés du continent, avec 600 000 usagers de cocaïne et 5 millions de consommateurs de cannabis.
La remise en question de la politique liée au cannabis semble aujourd’hui taboue. Ce n’était pas le cas pour le candidat Emmanuel Macron, le 4 septembre 2016, lorsqu’il annonçait, sur France Inter, que « la légalisation a une forme d’efficacité ». Avant de se raviser une fois élu. Ni la littérature scientifique ni les exemples étrangers (Canada, Portugal, Allemagne désormais…) n’entraînent de réflexion sur de nouvelles approches. Un rapport parlementaire transpartisan, remis en 2021, appelait à ouvrir le débat public sur un « modèle français de législation réglementée ». Un rapport du Conseil économique, social et environnemental, étayé, poursuivait en ce sens début 2023. Les deux sont restés dans les tiroirs.
Au-delà de ce retard, l’ampleur des défis à venir rend urgente la mise en place d’une doctrine renouvelée. Particulièrement face à l’arrivée sur le marché de nouvelles substances de synthèse aux effets létaux surpuissants. Un demi-siècle après la déclaration de « guerre » de Richard Nixon, les Etats-Unis sont aujourd’hui incapables de se défendre face à la crise des opioïdes (environ 120 000 morts par overdose attendues en 2023). Si elle ne veut pas sombrer à son tour, la France doit repenser d’urgence une stratégie aujourd’hui symbole de déroute.
aussi :
« La légalisation du cannabis donnera les moyens d’agir plus efficacement pour protéger davantage nos concitoyens »
analyse (2021) : A #Marseille, le trafic de #drogue prospère sur l’abandon de la #ville
Comment la cocaïne arrive-t-elle jusque dans la poche des consommateurs ?
Un réseau mafieux de sous-traitants dans le secteur de la propreté en IDF
(Veolia Suez, etc., les mêmes qui inondent les medias de baratin sur la RSE...)
▻https://www.humanite.fr/social-et-economie/dechets-menagers/chez-nti-ils-nous-demandaient-des-faux-papiers-pour-travailler-807272
#exploitation_des_employé·es #sous-traitance #travail_dissimulé #blanchiment_d'argent #fraude_sociale (la vraie)
▻https://cgtservicespublics.fr/les-luttes/actualite-des-luttes-2023/collecte-des-dechets/article/75-i-le-syndicat-cgt-ftdneea-de-la-ville-de-paris-denonce-la-sous
Le recours à ces méthodes, à la sous-traitance à bas prix, au lieu d’embauche directe, permet à VEOLIA et consort d’accroitre leurs marges alors qu’elles sont financées par de l’argent public. Les dividendes des actionnaires, la rentabilité financière priment sur les droits des travailleuses et travailleurs ! Cette situation est inacceptable, nous l’assimilons à de l’esclavage moderne financé par l’argent des contribuables.
Parallèlement au monde réel, il existe Barbieland, un monde parfait où les poupées Barbie vivent joyeusement, persuadées d’avoir rendu les filles humaines heureuses. Mais un jour, une Barbie commence à se poser des questions et à devenir humaine.
Sur les conseils d’une Barbie bizarre, elle part pour le monde réel afin de retrouver la fille à laquelle elle appartenait afin de pouvoir retrouver sa #perfection. Dans sa quête, elle est accompagnée par un #Ken fou amoureux d’elle qui va également trouver un sens à sa vie dans le monde réel…
▻https://www.youtube.com/watch?v=5oBOyBxxHlk&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.genre-ecran.net
Une opération commerciale de #blanchiment_féministe
Voilà un (trop) bel exemple de la capacité d’Hollywood de récupérer même les avancées politiques et idéologiques qui paraissent a priori les plus contradictoires avec ses visées capitalistes : soit un moment fort de la lutte d’#émancipation des femmes (depuis le déclenchement de #MeToo), une entreprise capitaliste (#Mattel) qui produit depuis 50 ans la Barbie, une #poupée mondialement célèbre figurant le #stéréotype_féminin le plus aliénant de la #société_de_consommation, et dont les ventes sont en déclin du fait des critiques féministes. Résultat : une actrice productrice, Margot Robbie, connue pour son féminisme fait appel à une jeune réalisatrice, Greta Gerwig, qui s’est fait connaître pour ses portraits progressistes de personnages féminins (Lady Bird, 2017 ; Les Filles du docteur March, 2021), pour faire un film qui reconfigure Barbie au prisme du féminisme contemporain, avec le financement de Mattel (le film a coûté 100 millions de dollars) qui orchestrera la promotion du film et la relance des ventes de poupées par la même occasion… Mattel n’a pas caché son ambition de créer une franchise, à l’image de Marvel.
Le film porte la marque de cette alliance de la carpe et du lapin, en tentant d’orchestrer la régénération féministe du monde de Barbie, tout en voulant nous faire croire que la conception d’origine de la Barbie (par une femme) était un projet émancipateur : permettre aux petites filles de cesser de jouer à la maman avec leur poupon, pour se projeter dans une image flatteuse d’elles-mêmes en tant que femmes.
Le film met d’abord en scène le « Barbie Land » habité par toutes les déclinaisons de la poupée que Mattel a mis sur le marché depuis 50 ans, dont celle qui se nomme elle-même comme la « #Barbie_stéréotypée » (incarnée par Margot Robbie) et qui est au centre de ce petit monde où les hommes, les Ken, ont besoin du regard des femmes pour se sentir exister (on aura reconnu l’inversion du monde où les femmes dépendent du « #male_gaze », tel que le cinéma mainstream le construit). Mais ce monde se détraque le jour où Barbie a une pensée morbide : elle devra partir dans le monde réel à la recherche de la femme qui a dessiné cette Barbie dépressive pour la neutraliser.
Elle part avec Ken (Ryan Gosling) pour la Californie, où ils ont la surprise (divine pour Ken) de découvrir une société patriarcale où les femmes sont au service des hommes et exclues du pouvoir : le conseil d’administration de Mattel que Barbie va rencontrer, est exclusivement masculin et n’aura de cesse de faire repartir Barbie dans son monde, pour éviter toute contamination du monde réel avec le Barbie Land où le pouvoir feint d’appartenir aux femmes. Cette représentation satirique de la direction de Mattel relève davantage d’un stéréotype du cinéma hollywoodien contemporain que d’une critique réelle du capitalisme états-unien.
Barbie rencontre deux femmes au look latino, une mère et sa fille, aussi brunes qu’elle est blonde, qui sont à l’origine de son dysfonctionnement. C’est Gloria, la mère (America Ferrera), employée chez Mattel, qui a dessiné des déclinaisons négatives de Barbie, alors que sa fille Sasha (Ariana Greenblatt) formule les critiques féministes de Barbie. Elles vont bizarrement devenir les alliées de Barbie pour l’aider à retrouver Barbie Land, qui entretemps est passé sous domination masculine, suite à la découverte faite par Ken du patriarcat dans le monde réel.
La suite est assez confuse : la guerre des sexes dans Barbie Land donne lieu à plusieurs séquences mettant en valeur chorégraphiquement la plastique masculine, avant que les Barbies reprennent le pouvoir, galvanisées par le discours féministe de Gloria. Mais Barbie choisit finalement de revenir dans le monde réel avec ses deux alliées humaines, et sa première démarche en tant que « vraie femme » est de prendre rendez-vous dans une clinique gynécologique : on peut s’interroger sur cette fin qui réduit le discours féministe à une vision essentialiste de « la » femme…
Féminisme et Barbie, Ana Dumitrescu
►https://blogs.mediapart.fr/ana-dumitrescu/blog/230723/feminisme-et-barbie
Barbie : ce qui a attisé ma curiosité et m’a incité à y aller, ce sont les nombreux commentaires selon lesquels ce film est « féministe ». Mais le fond du #film tourne finalement autour de Ken et non pas de Barbie. C’est lui qui impose le débat et qui contraint l’action. Attention, je « spoile » l’intégralité du film pour le décrypter.
un bon article opportunément signalé par @biggrizzly pour faire suite au propos d’une identitaire d’extrême droite dénonçant le wokism-féminisme (...) ▻https://seenthis.net/messages/1011025
(c’est pas tant l’alliance de la carpe et du lapin que féministes bankable sur le marché de la désintégration de tout discernement)
ce Dumitrescu : #toctoc
en vrai, Ken est un chic type, il a mis la mer à Tarbes.
▻https://www.leboncoin.fr/ventes_immobilieres/2383862345.htm
Nous vous présentons cette magnifique villa avec piscine sur le centre ville de Tarbes. Une jolie maison de 145 m2, avec 4 chambres dont une suite parentale avec salle d’eau et dressing. Maison sur 3 niveaux , avec 3 terrasse, salle de sport / fitness, grand dressing, cuisine d’été, et grand garage.
Greta Gerwig entre dans le club très masculin des films qui ont rapporté plus de 1 milliard de dollars
▻https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/08/11/avec-barbie-greta-gerwig-entre-dans-le-club-tres-masculin-des-films-qui-ont-
EN UN GRAPHIQUE – Jamais un film réalisé par une femme, sans coréalisateur masculin, n’avait dépassé ce montant symbolique au box-office mondial.
#$ #cinéma #femwashing
ça vous paraît lunaire que des gens voient dans Barbie de la promotion de l’homosexualité ?? Louise Kervella, PhD @ForzaBombardier
▻https://twitter.com/ForzaBombardier/status/1691121401271574529
L’obsession représentationniste vous aveugle vous êtes incapables de voir une critique de l’hétérosexualité
littéralement à la fin Barbie s’émancipe de son couple qui lui apportait rien en devenant humaine et Ken comprend qu’il n’a pas besoin du regarde d’une femme pour être heureux et qu’il se suffit à lui-même
On peut pas comprendre l’homophobie des État réactionnaires sans comprendre le rôle que joue le couple hétérosexuel dans le capitalisme à savoir la reproduction de la force de travail. Tout ce qui remet en cause le couple hétérosexuel peut-être un danger pour la classe dirigeante
En plus on a vu plusieurs articles passer qui disaient que des femmes rompaient avec leur mec après avoir vu Barbie. C’est de ça qu’ont peur les pays qui l’interdise. Bien sûr c’est pas un film révolutionnaire non plus faut pas exagérer, mais il porte une critique
y’a une différence entre la possibilité réelle pour le film de convaincre à l’homosexualité politique et la peur que ça arrive de la part de la bourgeoisie. Faut voir comment ils exagèrent à 1000% tous les combats féministes. Genre les suffragettes qui veulent le droit
De vote sont présentée comme voulant asservir les hommes. Les militantes pour l’avortement sont présentées comme des tueuses d’enfants sanguinaires qui veulent que l’humanité cesse de se reproduire. Les militants pour le mariage gay sont présentés comme voulant supprimer la
Famille hétérosexuelle. Moi ça me choque pas que Barbie qui critique un peu le patriarcat et le couple hétérosexuel, le montre comme pas nécessaire pour être heureux soit présenté comme de la promotion de l’homosexualité (en plus les hommes portent du rose)
Barbie, la #femme_parfaite ?
Plus de soixante ans après sa naissance, la poupée Barbie séduit toujours autant. Entre stéréotypes et discours émancipateurs, exploration d’un jouet iconique qui s’est transformé au gré des époques.
Nul besoin de la présenter. Adoptée par plusieurs générations d’enfants, Barbie est une véritable icône intergénérationnelle. Imaginée en 1959 par la femme d’affaires américaine Ruth Handler, la célèbre poupée s’est rapidement retrouvée dans tous les foyers américains avant de conquérir le reste du monde. Astronaute, chirurgienne ou encore candidate à la présidentielle, Barbie devait initialement encourager les petites filles à se projeter dans des carrières masculines. Longtemps décriée pour sa silhouette filiforme et ses proportions irréalistes, elle incarne aujourd’hui une forme de diversité : au gré de ses avatars, elle est ainsi représentée dans un fauteuil roulant ou porteuse de trisomie 21. Désormais héroïne d’un film au prestigieux casting, la poupée est aussi devenue une influenceuse très suivie sur les réseaux sociaux.
Un richissime homme d’affaires mis en examen à Paris pour fraude fiscale, 461 millions d’euros saisis La Libre
Un richissime propriétaire de nombreux immeubles dans les quartiers huppés de Paris, Adrien Labi, a été mis en examen mercredi pour des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment, 461 millions d’euros ont été saisis, a-t-on appris jeudi auprès du parquet financier.
M. Labi, qui était visé par un mandat de recherche, a été placé en garde à vue mardi dans le cadre d’une enquête ouverte en 2015 pour fraude fiscale, a précisé le parquet national financier (PNF), confirmant une information de BFMTV.
Cette enquête, confiée à l’Office anti-corruption (Oclciff), faisait suite à deux plaintes en 2014 et 2015 de l’administration fiscale portant sur un défaut de paiement de l’impôt sur le revenu, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) puis l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) de M. Labi en sa qualité de bénéficiaire économique d’un important groupe immobilier en France, a détaillé le PNF.
A l’issue de sa garde à vue, une information judiciaire a été ouverte mercredi et M. Labi a été mis en examen pour fraude fiscale et omission de passation d’écriture comptable en 2010 et 2011, ainsi que pour fraude fiscale et blanchiment de cette infraction entre les années 2018 et 2022, selon le parquet financier.
Il a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de verser une caution, a précisé le PNF, sans en donner le montant.
Selon BFMTV, ce cautionnement s’élève à 30 millions d’euros.
Parallèlement, le PNF a ouvert le 24 février dernier une enquête préliminaire pour blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée, a-t-il ajouté. Le groupe immobilier de M. Labi est soupçonné de ne pas déclarer les plus-values réalisées lors des ventes à l’impôt sur les sociétés.
« Au moment de la garde à vue, des saisies à hauteur de 461 millions d’euros ont été réalisées dans les deux procédures pour garantir le paiement d’une éventuelle amende et la régularisation de sa situation fiscale », a précisé une source proche du dossier.
« Selon l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC), elles représentent une année entière de saisies », a observé cette source.
Selon une enquête du Monde parue en 2015, ce millionnaire britannique né en 1953 en Libye est propriétaire de dizaines d’immeubles dans les quartiers les plus luxueux de la capitale via une foncière domiciliée au Danemark.
Le montant du portefeuille de cette foncière était à l’époque évaluée à 940 millions d’euros.
Homme discret, il est également propriétaire en Angleterre, en Californie et en Suisse et vend des voitures de collection, selon le Monde. Il tirerait sa fortune de sa famille mais l’origine des fonds reste un mystère.
Source : ▻https://www.lalibre.be/international/europe/2023/03/09/un-richissime-homme-daffaires-mis-en-examen-a-paris-pour-fraude-fiscale-461-
#fraude #france #fraude_fiscale #corruption #surveillance #finance #évasion_fiscale #économie #paradis_fiscaux #corruption #fisc #blanchiment
Infiltration au cœur du trafic illégal de bois entre la France et la Chine
▻https://disclose.ngo/fr/article/infiltration-au-coeur-du-trafic-illegal-de-bois-entre-france-et-chine
Pour assouvir l’appétit de la Chine en chêne français, des négociants asiatiques ont mis en place un système de blanchiment du bois reposant sur une myriade de sociétés écrans et la complicité de revendeurs peu scrupuleux, comme le révèle une infiltration de Disclose au cœur d’un réseau de trafiquants franco-chinois. Lire l’article
Le Qatar a pu puiser dans la caisse noire du Maroc qui alimentait un réseau d’eurodéputés corrompus Strategic culture
▻https://www.investigaction.net/fr/le-qatar-a-pu-puiser-dans-la-caisse-noire-du-maroc-qui-alimentait-un
Dans quelle mesure le scandale de la caisse noire destinée à le blanchir affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l’ONU et au niveau de l’UE ?
Après que la poussière commence à retomber sur le plus grand scandale de corruption que l’UE ait jamais eu, il semble qu’il n’a pas été créé par le Qatar, mais par le Maroc qui avait un réseau de députés européens corrompus dans ses petits papiers depuis près de 20 ans. Mais qui d’autre a bénéficié du service de blanchiment ?
L’affaire a ébranlé les fondations et les plus hautes sphères de l’élite européenne à Bruxelles. Mais l’affaire de corruption d’Eva Kaili, qui a jusqu’à présent fait emprisonner trois députés européens, n’est pas tout à fait ce qu’elle semble être. Bien qu’il soit souhaitable de rejeter la faute sur les riches Qataris qui se baladent à Bruxelles avec des valises d’argent, de récentes enquêtes des autorités belges ont révélé qu’un ministre qatari est venu à Bruxelles récemment et n’a eu qu’à s’adresser à un “guichet unique” – une cabale d’eurodéputés avides d’argent qui ont été à la solde du Maroc pendant au moins 15 ans pour blanchir le dossier des droits de l’homme du royaume et obtenir le meilleur accord pour le Sahara occidental en termes d’accords commerciaux et de statut.
Ce groupe d’eurodéputés corrompus a reçu de l’argent et des cadeaux pendant au moins 15 ans et était bien connu sur le circuit de Bruxelles pour leurs services “à la carte” au sein du Parlement européen dont la « commission des affaires étrangères » – autrefois considérée comme prestigieuse et certainement importante sur le circuit de l’UE – a maintenant été laissée en lambeaux.
Pendant des décennies, le Maroc a bénéficié d’un traitement de faveur à Bruxelles. La question de la souveraineté de son Sahara occidental annexé n’a jamais été soulevée. Les droits des citoyens de cette région contestée n’ont jamais été mis sous les projecteurs, alors que le territoire lui-même a bénéficié d’un accord commercial de l’UE couvrant le poisson et les minéraux, pour ne citer que quelques exemples. Même le bilan du Maroc en matière de droits de l’homme, en général, dans son propre pays, a été ignoré pendant si longtemps que l’UE l’a considéré comme la coqueluche de la région MENA pour ses réformes sur les droits des femmes, par exemple.
Le blanchiment en général est venu du Parlement européen que les autres institutions de l’UE, dans une certaine mesure, ont dû respecter (bien que les tribunaux de l’UE aient finalement refusé d’accepter que le Sahara occidental puisse ou doive être inclus avec le Maroc en termes de bénéfice d’un accord commercial avec l’UE).
Donc maintenant, trois questions clés émergent, que la presse marocaine, championne de l’autocensure, ne posera certainement pas. Dans quelle mesure le scandale du blanchiment d’argent affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l’ONU et au niveau de l’UE ? Deuxièmement, l’UE commence-t-elle maintenant à regarder le Maroc sans les lunettes roses et commence-t-elle à examiner la ribambelle d’arrestations de quiconque remet en cause les décisions prises à un haut niveau – des journalistes emprisonnés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces aux anciens ministres qui ont osé critiquer la façon dont le gouvernement et la puissante élite des affaires gèrent le pays – et agit en conséquence ?
Enfin, et c’est peut-être le plus important, il y a le sujet peu édifiant de savoir qui d’autre a bénéficié de ces députés européens véreux et de leurs services ? Quiconque suit les tentatives pathétiques de l’UE d’agir comme un acteur mondial avec une hégémonie en papier mâché qu’elle évoque de manière hilarante pour les pays du Sud en particulier, posera la question évidente d’Israël. La déshumanisation abyssale des droits des Palestiniens que nous voyons chaque jour sur les médias sociaux se faire voler leurs terres, déraciner leurs oliviers ou, dans de nombreux cas, détruire leurs maisons par les Israéliens, qui le font en sachant parfaitement que l’Occident et en particulier l’UE elle-même ne feront pas de vagues. Lorsque, tout récemment, un Palestinien de Cisjordanie a été abattu à bout portant par un agent de sécurité israélien qui se battait avec lui, cela n’a pas fait la une des médias et n’a certainement pas créé d’onde de choc parmi les députés européens. Comment est-ce possible, pourrait-on se demander, de la part d’une institution dont la raison d’être est de protéger les droits de l’homme tant au sein de l’UE qu’avec ceux avec lesquels elle interagit et commerce ?
La dernière fois que l’UE a même feint de menacer Israël pour ses atrocités en matière de droits de l’homme, c’était en 2014, lorsqu’une Federica Mogherini quelque peu idéaliste et « arabisante » est entrée en fonction et a suggéré, juste pour quelques semaines, que l’UE applique un système d’étiquetage pour les produits fabriqués en Palestine occupée qui se retrouvent dans les supermarchés européens.
L’idée a rapidement fait long feu, en l’espace de quelques semaines, et on n’en a plus jamais entendu parler. Compte tenu de ce que nous savons du réseau marocain de députés européens recevant des bakchichs, sans parler de la date de la proposition de Mogherini, est-il inconcevable que ces mêmes parlementaires aient pris de l’argent liquide pour faire pression sur leurs collègues dans les commissions pour qu’ils donnent un répit à Israël ? Le silence assourdissant et effrayant de l’UE sur le génocide quotidien des Palestiniens par Israël est inquiétant, mais maintenant que nous savons comment le Parlement européen fonctionne lorsqu’il s’agit d’atrocités commises par les pays de la région MENA – et comment elles sont occultées des ordres du jour – il n’est guère surprenant que la brutalité du régime israélien se soit intensifiée. La véritable histoire de la corruption au sein du Parlement européen ne concerne pas les trois députés européens qui ont touché de l’argent, mais la façon dont les 702 autres députés européens vont vouloir empêcher toute véritable enquête interne, tout cela simplement pour sauver leur emploi et préserver leur style de vie confortable.
#géopolitique #ue #union_européenne #corruption #Quatar #Maroc #eva_kaili #Sahara_occidental #blanchiment #Sahara_Occidental #blanchiment #Palestine #israel
« La Cour a détruit en un jour le résultat d’années de travail » : stupeur dans la société civile après une décision judiciaire sur la transparence financière
►https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/12/05/la-cour-a-detruit-en-un-jour-le-resultat-d-annees-de-travail-stupeur-dans-la
« La Cour a détruit en un jour le résultat d’années de travail » : stupeur dans la société civile après une décision judiciaire sur la transparence financière
La Cour de justice de l’Union européenne a jugé illégale la mise à disposition du public de registres des bénéficiaires effectifs des sociétés. Ces registres étaient pourtant devenus un outil majeur dans la lutte contre le crime financier.
« La Cour a détruit en un jour le résultat d’années de travail, notamment de la part de la société civile qui a été à l’origine de cette bataille pour la transparence, se désole Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International. C’est le plus beau cadeau que la Cour pouvait faire au crime organisé. Elle n’a probablement pas assez pris la mesure des conséquences d’une telle décision en matière de recul dans la lutte antiblanchiment. »
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La justice européenne met un frein à la transparence financière
La transparence des registres de bénéficiaires était l’une des mesures phares de la cinquième directive européenne antiblanchiment (2018), votée dans un contexte de scandales financiers à répétition, à l’image des « Panama Papers ». Ouverts progressivement au public depuis 2021 dans les différents Etats de l’UE, ces registres répertorient les ayants droit réels des sociétés, compliquant la dissimulation des fraudeurs et des réseaux criminels derrière des prête-noms et des sociétés-écrans.
Cette opération transparence, défendue par les organisations de la société civile, a été combattue par certains propriétaires de société, qui estimaient que la publication de leur nom portait atteinte à leur vie privée. Amenée à se prononcer à l’occasion d’une question préjudicielle posée par la justice luxembourgeoise, la CJUE leur a donné raison. Dans son arrêt du 22 novembre, la Cour juge cette transparence contraire au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles des citoyens, garantis par la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
Huit pays ont déjà verrouillé leurs registres
Les conséquences de cette décision ne se sont pas fait attendre. En l’espace de quelques jours, plusieurs Etats européens ont fermé l’accès de leurs registres au public : les Pays-Bas, l’Irlande, Malte, Chypre, l’Allemagne, la Belgique, l’Autriche et le Luxembourg.
#blanchiment #corruption #détournements_de_fond #la_voie_est_libre_pour_les_millionaires #guerre_sociale
Le #blanchiment de la #peau
Dans le quartier de Château Rouge à Paris, on se cache toujours pour acheter les produits à base d’#hydroquinone destinés à blanchir la peau et réputés pour leur #toxicité. Aminata a commencé à l’âge de 18 ans et raconte une quasi addiction.
▻https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/le-blanchiment-de-la-peau-6026082
#audio #podcast #santé #corps
Mon premier #NFT, et pourquoi il n’a pas changé ma vie
▻https://www.makery.info/2022/05/31/english-my-first-nft-and-why-it-was-not-a-life-changing-experience
« Des communs aux NFT » est une série d’écriture (élargie) initiée par Shu Lea Cheang (Kingdom Of Piracy), Felix Stalder (World-Information.Org) et Ewen Chardronnet (Makery). En réaction à la bulle spéculative des NFT, la série ramène la notion de biens communs du tournant du millénaire pour réfléchir et intervenir dans la transformation de l’imaginaire collectif et de ses futurs divergents. Chaque dernier jour du mois Makery publie une nouvelle contribution à cette « chaîne d’essais ». Cinquième texte par Cornelia Sollfrank.
Les NFT existent depuis quelques années déjà, mais en tant que phénomène culturel, ils ont bénéficié d’une large attention médiatique à la suite des ventes de NFT pour des œuvres d’art, pour lesquelles plusieurs millions ont été payés (4). Soudain, tous les regards se sont tournés vers cette question, et je me suis demandé quelle était la raison de ce soudain intérêt pour l’art numérique ? Pourquoi payait-on maintenant des millions pour des fichiers numériques ? Il est évident que les certificats numériques de propriété ont créé non seulement un engouement, et aussi un nouveau marché pour l’art numérique, mais quelle est la dynamique derrière ? Qui sera en mesure de participer au monde des NFT d’art, et qui le fera avec succès ? Ses opportunités sont-elles plus démocratiques que celles du monde de l’art traditionnel ? Et surtout, quel est le rôle de la technologie ? Qui l’invente ? Qui la contrôle et dans quel intérêt ? Y a-t-il un génie bizarre derrière tout cela qui a réussi à créer un fétiche qui ne sert à rien d’autre qu’à occuper nos esprits et nos machines ?
Ce passage du monde de l’art traditionnel, y compris sa légitimation en tant qu’art reconnu, vers les NFT, ainsi que le nouvel art cryptographique spécifique, contribuent tous à légitimer le monde cryptographique et à y injecter davantage d’argent frais. Tous les joueurs qui viennent du monde de l’art le font dans le but de participer au jeu et d’être chanceux dans le capitalisme du casino. Cela me rappelle à nouveau David Gerard et la façon dont il décrit la dynamique qui, selon lui, n’est rien d’autre qu’une arnaque :
1. Dites aux artistes qu’il y a une avalanche d’argent gratuit !
2. Ils doivent acheter des crypto-monnaies pour obtenir l’argent gratuit.
3. Ils deviennent des défenseurs de la crypto, font des excuses au sujet de la preuve de travail et ainsi de suite.
4. Quelques artistes gagnent vraiment de l’argent et changent leur vie grâce à cela !
5. Vous ne serez probablement pas l’un d’entre eux. (31)
« Les allers-retours entre haute fonction publique et cabinets de conseil ont installé un cadre intellectuel commun au sein de ces élites »
Réputés pour la qualité de leurs travaux, les cabinets de conseil sont très prisés des responsables politiques, car ils leur permettent de s’abriter derrière cette « expertise » pour imposer une modernisation des services de l’Etat, observe le sociologue Pierre Lascoumes dans un entretien
« Un président de société est plus crédible si ses projets sont étayés par une étude réalisée par l’un ou l’autre des grands du conseil. A plus forte raison un ministre, dont les services administratifs sont parfois lacunaires ou très hexagonaux. Avec un rapport de McKinsey ou du Boston Consulting Group, on se retrouve un peu dans la position de Moïse redescendant de la montagne avec les Tables de la Loi. »
[...]
Le rapprochement entre les élus, la haute fonction publique et les cabinets de conseil remonte en France aux années 1980, avec la décentralisation et les grandes privatisations. Des passerelles se mettent alors en place, et des carrières se construisent par des allers-retours entre ces trois mondes. Emmanuel Macron a lui-même suivi ce type de parcours, puisqu’il a fait l’ENA, puis travaillé dans une grande banque d’investissement avant de se lancer en politique. Karim Tadjeddine, responsable de l’activité secteur public chez McKinsey, a suivi le même chemin, en restant dans les coulisses politiques. On peut encore citer l’exemple de François-Daniel Migeon, aujourd’hui au cabinet Thomas More. Polytechnicien, il a travaillé à la Banque mondiale, chez #McKinsey, au ministère de la fonction publique, avant d’être nommé sous Nicolas Sarkozy directeur général de la modernisation de l’Etat. Tous trois incarnent ces liens endogames entre le privé et le public.
Affaire McKinsey : les raisons qui ont poussé le Parquet national financier à ouvrir une enquête préliminaire
▻https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/04/06/affaire-mckinsey-le-parquet-national-financier-a-ouvert-une-enquete-prelimin
Le PNF va investiguer d’éventuels faits de #blanchiment aggravé de #fraude_fiscale. Un rapport sénatorial avait accusé d’évasion fiscale le cabinet de conseil américain, auquel le gouvernement a fait largement appel pour des missions au cours du quinquennat.
La feuille de route de Macron, c’est aussi ses potes de l’Institut Montaigne (coucou Laurent Bigorgne) qui en parlent le mieux.
Après le « quoi qu’il en coute », le « comment leur faire payer ».
La « résilience » c’est l’autre petit nom pour austérité.
#Woluwe-Saint-Lambert CP/PB : Expulsion de l’IMMOC - histoire d’un scandale : Vue sur la scène du crime social Laurent d’Ursel, secrétaire du Syndicat des immenses - DROIT A UN TOIT / RECHT OP EEN DAK
▻https://syndicatdesimmenses.be/wp-content/uploads/2022/03/CP-expulsion-IMMOC-du-SDI-1.pdf
Résumé du scandale : Woluwe-Saint-Lambert
1° rend insalubres des logements sociaux en les abandonnant pendant 10 ans,
2° fait tout pour empêcher la signature d’une « convention d’occupation précaire » avec le Syndicat des immenses,
3° tente d’intimider les occupants chapeautés par le Syndicat des immenses en portant l’affaire devant la Justice de paix, qui donne raison au Syndicat,
4° refuse d’ouvrir le compteur d’eau de ville et condamne les occupants à vivre un an avec l’eau de pluie,
5° envoie ses services sociaux constater qu’une occupante réside avec ses deux enfants dans le bâtiment rendu insalubre par la commune, provoquant la séparation temporaire de la mère de ses enfants... tout ça dans des logements parfaitement sains, qui nécessitent seulement une simple rénovation et que la commune va
détruire-reconstruire avec l’argent du contribuable... et sans aucune sanction pour leur gestion du bien en très mauvais père de famille et pour leur part de responsabilité dans la longueur de la liste des personnes – aujourd’hui au nombre de 51.000 – en attente d’un logement social.
• Détails chronologiques du scandale : ▻https://syndicatdesimmenses.be/wp-content/uploads/2022/03/Chronologie-du-scandale.pdf
#Belgique #logement #logement_social #expulsion #insalubrité provoquée #scandale #crime #sdf #précarité #droit_au_logement #guerre_aux_pauvres
#Bruxelles, capitale de l’#UE l’ #union_européenne des #multinationales et des #oligarques et pas d’autre chose.
Les champs maudits – n°1 (grippe aviaire) robindesbois.org
La grippe aviaire progresse dans le Grand Ouest. 20 à 30 millions d’animaux contaminés par la grippe aviaire ou susceptibles de l’être ont déjà été tués. La Bretagne est menacée.
La gestion des cadavres et de la nécromasse déclenche des risques sanitaires et environnementaux sur le long terme. La traçabilité des fosses communes est indispensable mais elle n’est pas codifiée. Comme d’habitude, la faune sauvage est accusée d’être responsable de la calamité. Mais en Vendée, le réseau spécialisé SAGIR (Surveiller pour Agir) n’a constaté aucune mortalité attribuable à la grippe aviaire parmi les oiseaux sauvages tandis que 500 élevages concentrationnaires sont touchés et sacrifiés.
Robin des Bois, à titre conservatoire et aussi longtemps que le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation et les chambres d’agriculture n’auront pas trouvé les moyens de concilier la production et le bien-être des animaux, réclame que les préfets suspendent les demandes d’autorisation de création ou d’extension d’élevages industriels. Le 22 mars 2022, en pleine crise, le préfet de la Vendée a autorisé à Pouzauges un élevage de 309.000 dindes, poulets et cailles.
Les canards en barbarie
Hier, à Petosse en Vendée, au bord de l’autoroute A83, Route des Estuaires, sur réquisition des services de l’Etat et après l’avis favorable d’un hydrogéologue agréé, une fosse étanchéifiée dans l’urgence et pourvue de puits de récupération des jus de décomposition a commencé à recevoir des cadavres de canards, faisans, poules, dindes et cailles contaminés par la grippe aviaire ou susceptibles de l’être.
La capacité de la fosse est de 25.000 tonnes soit 10 millions d’animaux gazés ou électrocutés (voir à ce sujet le communiqué « Pleins feux sur le sacrifice des canards », 12 janvier 2021). Un lugubre concours Lépine est à l’œuvre cette année. Pour donner la mort, il est suggéré (oralement) aux éleveurs de couper la ventilation des hangars d’élevage pendant 48h pour aboutir à l’asphyxie des oiseaux. . . . . . .
La suite : ▻https://robindesbois.org/les-champs-maudits-n1-grippe-aviaire
#grippe_aviaire #santé #pandémie #virus #écologie #aviaire #sras #grippe #épidémie #agriculture #élevage #alimentation #poules #poulets #canards #fnsea
#Suisse : Julius Bär condamnée en France à 5 millions d’euros d’amende
La banque Julius Bär a été condamnée mi-mars à Paris à une amende de 5 millions d’euros (à peine plus en francs) pour blanchiment aggravé en 2008, dans le cadre d’une affaire de fraude à la taxe carbone baptisée « Crépuscule »
Le dossier « Crépuscule » constitue l’une des multiples branches de la gigantesque escroquerie à la TVA sur le marché du CO2, qui au total a coûté 1,6 milliard d’euros au fisc français. La combine était simple : acheter des droits à polluer hors taxe dans un pays européen, les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis investir les fonds dans une nouvelle opération sans jamais reverser la TVA à l’État.
Julius Bär a été condamné pour ne pas avoir réalisé les vérifications nécessaires sur un compte crée en février 2008 au sein de sa branche à Singapour, au nom d’une société immatriculée aux îles vierges britanniques, Montibely Investors, selon la décision consultée par l’AFP.
Le compte avait été ouvert pour un client franco-israélien, via un apporteur d’affaires de Tel Aviv. Un montage « dénué de réalité économique distincte » qui n’avait « pour objet que de servir à décaisser les opérations de fraude à la TVA », souligne le tribunal. Jusqu’à sa clôture par son bénéficiaire en octobre 2008, ce compte a été crédité puis débité d’environ 1,9 million d’euros.
La suite : ▻https://www.letemps.ch/economie/julius-bar-condamnee-france-5-millions-deuros-damende
• #escroquerie #Suisse #banque #blanchiment #droit_à_polluer #climat #co2 #collapsologie #pollution #carbone #TVA #paradis_fiscaux
Les #oligarques russes ne sont pas près de renverser Poutine
▻https://theconversation.com/les-oligarques-russes-ne-sont-pas-pres-de-renverser-poutine-179032
L’administration de Boris Eltsine, alors président, a ainsi enrichi un petit groupe de magnats en vendant les joyaux les plus précieux de l’économie soviétique, avec une forte décote.
L’accession au pouvoir de Poutine en 2000 a permis l’émergence de la deuxième vague d’oligarques par le biais de contrats d’État. Les fournisseurs privés dans de nombreux domaines tels que les infrastructures, la défense et les soins de santé surfacturaient leurs services au gouvernement, offrant au passage des pots-de-vin aux fonctionnaires impliqués.
Le grand rabbin de Porto arrêté dans l’affaire Abramovitch
▻https://www.lessentiel.lu/fr/story/le-grand-rabbin-de-porto-arrete-dans-l-affaire-abramovitch-649712117344
La justice portugaise a mené plusieurs perquisitions et arrêté le rabbin de la communauté de Porto dans le cadre d’une enquête sur la naturalisation de descendants des juifs dont a bénéficié le milliardaire russe.
L’enquête porte sur des faits « susceptibles de constituer des délits de #trafic_d_influence, de #corruption active, de falsification de documents, de #blanchiment d’argent » ou encore de #fraude_fiscale », précise un communiqué du ministère public. Daniel Litvak, grand #rabbin de Porto, a été arrêté jeudi a Porto, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Israël, selon les médias locaux. Il doit être présenté samedi à un juge qui décidera des mesures de contrôle judiciaire qui lui seront appliquées.
La justice portugaise avait ouvert en janvier dernier une enquête sur la procédure de #naturalisation de #Roman_Abramovitch, propriétaire du club de football londonien de Chelsea, qui a obtenu la nationalité en avril 2021. Le milliardaire russe avait bénéficié d’une loi permettant à tous les descendants de Juifs séfarades, persécutés et expulsés à la fin du XVe siècle, d’obtenir la nationalité portugaise.
Dans le cadre de cette loi, les communautés israélites de Porto ou de Lisbonne doivent fournir un certificat attestant l’ascendance juive. Des responsables de ces communautés sont soupçonnés d’avoir délivré de fausses attestations sur l’ascendance juive de plusieurs candidats, indique dans un communiqué la communauté israélite de Porto qui réfute ces accusations. Elle précise également que cette enquête vise d’autres procédures de naturalisation comme celle de #Patrick_Drahi, propriétaire et fondateur du groupe de télécoms et médias Altice.
La communauté israélite de Porto se dit victime « de dénonciations anonymes » destinées à « mettre en cause l’honnêteté des procédures » de #naturalisation et ajoute avoir déjà porté plainte « pour dénonciations calomnieuses ». Depuis l’entrée en vigueur de cette loi de réparation, il y a sept ans, plus de 137 000 demandes de nationalité ont été déposées. Le #Portugal a accordé la citoyenneté à plus de 56 000 descendants de juifs séfarades, selon les chiffres rappelés par la communauté israélite de Porto.
« Des juifs d’au moins 60 nationalités différentes », ont déjà bénéficié de cette loi, avait indiqué à l’AFP Michael Rothwell, membre du conseil d’administration de la communauté juive de Porto qui faisait un bilan positif de cette loi, à l’occasion du septième anniversaire de loi. « Nous estimons que le Portugal est peut-être actuellement le lieu le plus sûr en Europe pour que les Juifs puissent vivre », avait-il souligné déplorant toutefois une montée des manifestations « d’antisémitisme en public » avec « une plus grande visibilité de la communauté juive ».
Il aurait dû acheter la nationalité maltaise (650 000 euros pour une « citoyenneté économique »).
yare yare daze sur Twitter : « Je vois qu’encore pas mal de personnes ignorent ce que sont les #NFT et le naufrage intellectuel/écologique/légal qui se cache derrière, donc je vais tenter de faire un thread TRES vulgarisé qui explique ça sans trop entrer dans les détails techniques. LET’S GO. » / Twitter
▻https://twitter.com/_hogwartstyles/status/1484617447160397827
Je vois qu’encore pas mal de personnes ignorent ce que sont les #NFT et le naufrage intellectuel/écologique/légal qui se cache derrière, donc je vais tenter de faire un thread TRES vulgarisé qui explique ça sans trop entrer dans les détails techniques.
LET’S GO.
Petit point def rapide : NFT veut dire non fungible token, en français jeton non fongible.
En gros, un NFT est par définition unique et non interchangeable (à l’inverse d’un billet de 5 balles par exemple).
Maintenant, explication concrète.
Vous marchez dans la rue. Et là, dans la vitrine d’une galerie d’art, un tableau INCROYABLE. Vous entrez d’un pas décidé dans le magasin, bien décidé à craquer votre compte bancaire pour avoir votre peinture.
▻https://video.twimg.com/tweet_video/FJprtYiWQAU8u76.mp4
A l’intérieur, une vendeuse vous dit que oui, vous pouvez acheter la peinture qui est dans la vitrine. Elle coûte 10 000 balles mais tranquille, vous êtes grave partant. Alors vous allez en caisse et vous payez.
Et à ce moment, la vendeuse vous dit « Attendez un petit quart d’heure s’il vous plaît, on vous imprime votre ticket ». Et là, elle ouvre une porte sur ce qui est censé être l’arrière-boutique, sauf que vous apercevez une grande salle de serveurs informatiques.
▻https://video.twimg.com/tweet_video/FJpruYcXEAsUUyF.mp4
Vous attendez vos 15 petites minutes en vous disant que quand même, ils doivent avoir une putain de facture d’électricité (genre 2 à 6 fois la consommation mensuelle de votre appart juste pour ce quart d’heure).
Et là, la vendeuse revient avec un petit sac !
Vous l’ouvrez et vous ne trouvez qu’un ticket de caisse. En bas du ticket, juste sous votre nom, une longue liste de chiffres qui a un peu la gueule des décimales de pi.
La vendeuse vous explique que c’est le résultat d’un calcul très compliqué qui a fait chauffer les serveurs.
Le calcul était si compliqué qu’il ne pourra plus jamais être refait ! Et la suite de chiffres sur votre ticket, qui indique que vous venez d’acheter la peinture en vitrine, est UNIQUE. Comme votre ticket, qui ne peut donc pas être reproduit.
Lorsque vous demandez où est la peinture, la vendeuse vous dévisage bizarrement. Comment ça, la peinture ?
▻https://video.twimg.com/tweet_video/FJprv3LXMAIRHQP.mp4
Ah non, ce que vous avez acheté c’est ce ticket qui dit que vous êtes propriétaire de la peinture, mais ça veut pas dire que vous pouvez repartir avec ! Le tableau reste en vitrine, même si il est à vous.
Mais si vous voulez, elle vous offre un petit flyer.
Y’a le tableau sur le petit flyer. Petit flyer distribué à tous ceux qui passent dans la rue pour qu’ils viennent visiter. Vous pouvez aussi prendre une photo du tableau, comme le reste des visiteurs et des passants.
▻https://video.twimg.com/tweet_video/FJprw3GXIAQ_4gV.mp4
La vendeuse vous prévient aussi : si vous voulez revendre le tableau (qui reste dans la galerie), il faudra repasser par eux pour qu’ils éditent un nouveau ticket. Pas le choix. Alors vous repartez chez vous avec votre certificat de propriété du tableau, sans tableau.
Peut-être que le tableau avait été volé, peut-être qu’il y en a 10 autres comme ça dans leur garage, peut-être qu’il vaut même pas 10k balles, mais vous avez un ticket unique qui indique que vous possédez le tableau DE LA VITRINE.
Et si vous êtes pas sûrs d’avoir compris mon thread, ou que ça vous semble complètement débile d’acheter un objet que tout le monde peut photographier pour en faire son fond d’écran ou sa pp sans que vous y gagniez 1€, alors vous avez parfaitement compris ce qu’est un NFT.
Je parlais de naufrage écologique dans mon premier tweet : Joanie Lemercier s’est rendu compte que la création de 6 NFT avait consommé en 10min l’équivalent de la consommation électrique de son studio sur 2 ans.▻https://joanielemercier.com/the-problem-of-cryptoart
Je parlais aussi de naufrage légal. De nombreux artistes se font voler leurs œuvres et les voient revendues sous forme de NFT alors qu’ils sont parfois contre ce système. Les recours légaux sont très complexes, en partie pour des raisons d’anonymat.
J’ai pas besoin d’expliquer la partie naufrage intellectuel, l’absurdité de ce qu’est un NFT parle d’elle-même.
On parlait de vol : exemple avec les illustrations de Qinni, une illustratrice décédée en 2020. Des gens ont volé ses œuvres et en ont fait des NFT...
▻https://www.wired.co.uk/article/nft-fraud-qinni-art
Deux types de personnes dans mes mentions : ceux qui viennent défendre les NFT et me dire que je n’ai rien compris, et ceux qui trouvent que j’ai édulcoré sur un système d’arnaque qui n’a aucune valeur légale. 💀
Je masque, comme je l’ai dit dans le premier tweet c’est un thread TRÈS vulgarisé où je reviens pas sur la blockchain et les différents types de NFT blabla.
Les gens voient passer le mot NFT, des pp singes moches, ils comprennent pas, alors j’ébauche une explication de la chose.
Et pour tous ceux qui me l’ont fait remarqué : oui, c’est exactement le même bail que d’acheter ou nommer des étoiles qui était populaire y’a quelques années. 💀😭
Les étoiles n’appartiennent à personne et encore moins à vous, vous payez juste le joli certificat. 😬
Omg je viens de vérifier et un des sites qui prétend vendre les étoiles (starregister point org) fait aussi des « NFT Star ». 😭😭😭
▻https://threadreaderapp.com/thread/1484617447160397827.html
J’extrapole un peu mais le seul intérêt d’acheter un NFT, c’est de pouvoir le revendre avec plus-value, non ? Un peu comme un titre en bourse.
Cette société capitaliste ne nous épargnera rien !
Un aspect spectaculairement rétrograde du truc, c’est qu’il s’agit de tenter de réintroduire de la rareté là où le numérique a introduit une reproduction gratuite à l’infini.
(Ce qui, au passage, provoque l’absurdité du truc : une œuvre vendue sous NFT est toujours reproductible en ligne, et téléchargeable via un simple clic-droit…)
C’est du même niveau que vendre des astéroïdes ou des #subprimes.
Le Vatican pourrait perdre 116 millions d’euros dans la vente d’un immeuble à Londres
▻https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-vatican-pourrait-perdre-116-millions-d-euros-dans-la-vente-d-un-immeuble
Le Vatican va perdre plus de 100 millions d’euros dans la vente d’un immeuble londonien au cœur d’un scandale financier, selon le quotidien britannique Financial Times. Selon le journal, qui cite des sources anonymes, cette vente au fonds américain Bain Capital avoisinera les 200 millions de livres (233 millions d’euros), soit environ 116 millions d’euros de moins que les quelque 350 millions investis par le Vatican en 2014. Sollicité par l’AFP, le Vatican n’a pas souhaité réagir.
Cet immeuble de luxe, situé dans le quartier chic londonien de Chelsea, est actuellement au cœur d’un vaste procès financier au Vatican. Dix personnes, dont l’influent cardinal Becciu, ancien bras droit du pape, sont jugées notamment pour fraude, détournement de fonds, abus de pouvoir et blanchiment, soupçonnées de financement opaque, via des hommes d’affaires italiens.
Cette acquisition à un prix surévalué - via des montages financiers hautement spéculatifs - a mis en évidence l’utilisation imprudente du Denier de Saint-Pierre, la grande collecte annuelle de dons dédiés aux actions caritatives du pape, générant des pertes substantielles pour les finances du Vatican. Cette affaire a porté un rude coup à la réputation de l’Église et du pape François, qui a accéléré ces derniers mois les réformes financières internes pour lutter contre la corruption.
#vatican #argent #immobilier #spéculation #blanchiment #charité #catholicisme #religion #pape #église_catholique #église #eglise #lp
#israel : La face cachée de Payoneer, la compagnie qui va enrichir Naftali Bennett Simona Weinglass
https://fr.timesofisrael.com/la-face-cachee-de-payoneer-la-compagnie-qui-va-enrichir-naftali-be
Des documents du Trésor US révèlent que la firme, entrée en bourse et dans laquelle le Premier ministre avait investi à ses débuts, a travaillé avec les bas-fonds d’internet.
La compagnie concernée, Payoneer, a été introduite au NASDAQ cette semaine par le biais d’une fusion avec une SPAC – une entreprise sans activité dont le but est de lever de l’argent lors d’une entrée en bourse – avec une valeur de 3,3 milliards de dollars.
Selon l’édition israélienne de Forbes, Bennett devrait empocher environ cinq millions de dollars lors de cette opération après avoir investi plusieurs centaines de milliers de shekels dans Payoneer, il y a environ treize ans. Le porte-parole de Bennett a confirmé au Times of Israel que le nouveau Premier ministre israélien avait bien investi dans la firme, mais il a refusé de préciser la somme que pourrait toucher Bennett suite à l’opération boursière, affirmant simplement que le montant s’élèverait à « quelques millions de dollars ».
Payoneer est une entreprise qui a été fondée en Israël en 2005 par Yuval Tal et Yaniv Chechik. Aujourd’hui, elle est considérée comme l’une des plus importantes plateformes de transfert de fonds en ligne dans le monde, permettant aux entreprises et à toute l’économie du freelance, dans différents pays, d’effectuer des transactions sur la Toile. Parmi ses partenaires, Amazon, Airbnb et Fiverr, et c’est Payoneer qui est chargé du transfert des paiements entre acquéreurs et vendeurs sur ces plateformes.
Mais des documents du Trésor américain qui ont récemment fuité révèlent qu’en plus de ses clients réguliers, Payoneer a aussi offert ses services à des firmes offshore opaques qui seraient impliquées dans la pornographie, à des sites de rencontre arnaquant leurs clients, à une compagnie de Forex qui fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire en France ainsi qu’à des entreprises impliquées dans l’industrie frauduleuse des options binaires.
Un porte-parole de Payoneer a reconnu devant le Times of Israel avoir pris en charge les paiements de telles compagnies, soulignant avec force que ce n’est plus le cas aujourd’hui.
« En 2016, Payoneer a pris la décision commerciale de ne plus s’occuper des paiements des entreprises à haut-risque », a-t-il affirmé.
« Nous ne traitons plus les transactions de ce type d’entreprise et nous ne le faisons plus, d’ailleurs, depuis des années. Le programme de mise en conformité de Payoneer respecte les normes les plus strictes de l’industrie, notamment en ce qui concerne la déclaration des Rapports d’activité suspecte (SAR) et par le biais d’audits réguliers qui sont réalisés par les plus grandes firmes d’audit dans le monde et par le biais de régulateurs financiers issus de juridictions multiples. Jamais Payoneer n’a été mis en cause pour avoir violé ses obligations AML par la FinCEN, ou par un régulateur ou une autorité quelconque dans le monde. Et aujourd’hui, Payoneer se targue de bénéficier de la confiance d’un grand nombre des plus grandes firmes numériques du globe, notamment Amazon, Airbnb, Google et Upwork, ainsi que de la confiance de millions de PME dans le monde entier. »
La plus grande partie de ces documents étaient des « rapports d’activité suspecte » – ou SARs – soumis par 90 banques et autres institutions financières à la FinCEN entre 2011 et 2017.
Les banques américaines et les autres institutions financières sont tenues, par la loi, de soumettre un SAR lorsqu’ils soupçonnent qu’une transaction – ou une série de transactions – pourrait donner lieu à des activités de blanchiment d’argent. Les 2 500 documents qui ont fuité ne représentent qu’une toute petite partie des 12 millions de rapports d’activité suspecte soumis entre 2011 et 2017 – mais ils ont offert un rare aperçu du côté sombre du système financier global.
Les documents qui ont fuité et que l’ICIJ a partagé avec le Times of Israel révèlent que de nombreux clients et partenaires commerciaux de Payoneer, ainsi que l’entreprise Payoneer elle-même, ont fait l’objet de SAR déposés par les banques à la FinCEN entre 2011 et 2016. Inscrite sous le statut d’Entreprise de service monétaire aux États-Unis, Payoneeer est dans l’obligation de se doter d’un programme anti-blanchiment rigoureux et elle est même sommée de soumettre ses propres rapports d’activité suspecte.
« Le fait est que les entreprises qui proposent ce type de service financier ont la responsabilité de devoir écarter elles-mêmes toute possibilité de participation délibérée ou involontaire à des activités de blanchiment d’argent », commente Kieran Beer, analyste de l’ACAMS, l’association des spécialistes certifiés Lutte Anti-Blanchiment d’argent, une organisation qui rassemble des spécialistes de la lutte contre le crime financier dans le monde, auprès du Times of Israel.
« Il y a une norme globale face à laquelle les entreprises doivent être à la hauteur. Cela implique d’avoir un responsable compétent et habilité en ce qui concerne le blanchiment d’argent. Cela implique qu’il faut qu’il y ait des moyens mis en place pour que ce responsable puisse se faire entendre. Et cela implique de la formation », continue-t-il.
Le degré d’implication de Bennett dans les opérations de Payoneer reste indéterminé. Si c’est lui qui aurait présenté la directrice-générale de la branche israélienne de l’entreprise, Keren Levy, au fondateur de la firme, Yuval Tal, il est difficile de déterminer clairement le degré de contribution qu’un actionnaire de son niveau a pu réellement et concrètement apporter à la compagnie. Le porte-parole de Payoneer a refusé, de son côté, de répondre à cette question publiquement – comme cela a aussi été le cas du porte-parole de Bennett, que le Times of Israel a interrogé sur le rôle tenu par le nouveau Premier ministre dans les opérations de la firme.
Entrepreneur hi-tech avant de lancer sa carrière politique, Bennett a gagné des millions lorsque les compagnies dont il était propriétaire ou actionnaire ont été absorbées par des firmes plus importantes – ce qui est connu en Israël sous le nom « d’exit ».
En 1999, il avait été cofondateur d’une entreprise travaillant dans le secteur de la sécurité de l’information, Cyota, qui avait été revendue à RSA Security en 2005 pour un montant de 145 millions de dollars. Il est également l’ancien directeur-général de Soluto, une entreprise achetée en 2013 par Asurion moyennant cent millions de dollars. Bennett aurait empoché plusieurs millions de dollars dans chacune de ces exits.
L’information de la SPAC de Payoneer a été rendue publique au mois de février. En mars, d’autres informations sont apparues portant sur la possibilité que Bennett empoche des millions de dollars lors d’une exit qui n’avait pas été précisée. Interrogé à ce sujet par le Times of Israel, il avait refusé de donner le nom de l’entreprise et le lien entre Bennett et Payoneer devait rester secret jusqu’à sa révélation par Forbes, début juin.
Bennett n’a pas répondu à une demande de réaction de la part du Times of Israel, se contentant de reconnaître qu’il avait bien investi, par le passé, dans Payoneer.
Le fait qu’un rapport d’activité suspecte ait été soumis ne signifie pas nécessairement qu’il y ait eu des activités illicites – mais simplement qu’un modèle de transaction financière a pu éveiller les soupçons d’une banque lorsqu’elle a examiné sa conformité. La plus grande partie des SAR n’entraînent aucune poursuite judiciaire, en partie en raison de leur volume et du sous-financement des services chargés de faire appliquer la loi, explique Beer.
Toutefois, les documents qui ont fuité montrent que Payoneer a envoyé et reçu des paiements pour une longue liste d’entreprises qui évoluent dans la sphère la plus douteuse de la Toile.
Interrogé par le Times of Israel, Payoneer a reconnu avoir, par le passé, pris en charge les transactions des entreprises citées ci-dessous, ajoutant depuis avoir mis un terme aux contrats qui la liaient à chacune d’entre elles, il y a déjà plusieurs années.
De la chambre à coucher à la banque
Le 2 août 2016, la branche new-yorkaise de la Barclays Bank PLC avait soumis un rapport d’activité suspecte au sujet d’Alcuda Limited, compagnie chypriote qui exploitait les sites internet, entre autres, Shagaholic.com, Saucysingles.com, Freesexmatch.com, Getanaffair.com et Hornyasia.com.
« En tant que cliente de Payoneer, la firme Alcuda Limited a été signalée pour examen dans le cadre du programme de surveillance de la Barclays à New York », disait le SAR.
Selon le rapport d’activité suspecte, Alcuda avait envoyé 29 transferts électroniques, pour une somme totale de 678 810 dollars, depuis ses comptes bancaires suisse et chypriote vers le compte bancaire de Payoneer.
Barclays Bank avait soumis le SAR, avait souligné la banque, suite à des rumeurs qui avaient laissé entendre que les sites internet de l’entreprise étaient des escroqueries, et parce que l’hébergeur de ses plateformes, sur internet, avait été dénoncé pour avoir toléré des sites pédopornographiques.
Alcuda Limited a été accusé sur de multiples sites qui recueillent des plaintes de clients d’avoir prélevé de l’argent sur des cartes de crédit sans autorisation.
Selon un reportage d’investigation réalisé en 2020 par le site internet Snopes.com, les sites exploités par Alcuda Limited faisaient partie d’un réseau d’environ 200 sites de rencontre spécialisés – un grand nombre d’entre eux à l’apparence presque identique – qui permettaient aux utilisateurs de s’inscrire gratuitement en demandant ensuite une adhésion quasiment impossible à annuler. Les journalistes de Snopes.com avaient ouvert un compte gratuit sur l’un d’eux et avaient rapidement été contactés par une utilisatrice répondant au nom de « anatasia_mikov » dont, avaient-ils découvert, la photo de profil était un cliché volé à une mannequin professionnelle.
« Quand ‘anatasia_mikov’ nous a envoyé un message (en Finlandais, Snopes examinant l’apparence du site dans d’autres pays à ce moment-là), elle nous a demandé si on voulait discuter avec elle. Et pour pouvoir envoyer un message à ‘anatasia’, il a fallu donner un numéro de carte de crédit », avait fait savoir Snopes.com.
À l’époque du rapport d’activité suspecte, Alcuda Limited appartenait à l’homme d’affaires ukrainien Maxim Polyakov.
Alors que la pornographie n’est pas illégale en général, plusieurs SAR qui ont fuité ont suggéré que Payoneer avait fait des transactions avec une compagnie qui – dans au moins un exemple – aurait employé des femmes victimes de trafic d’êtres humains.
Un SAR transmis par la branche, à New York, de la Société générale avait rapporté des activités suspectes pour une somme de 7 196 694 dollars concernant trois entreprises : Alcuda Ltd. ; Payoneer Payment Solutions Ltd., une filiale de Payoneer Inc. basée à Belize ; et une entreprise enregistrée en Andorre nommée I.M.L. SLU, entre le 9 novembre 2011 et le 25 février 2014.
Selon le rapport, le 10 avril et le 6 juin 2012, I.M.L. SLU, firme cliente de Payoneer, avait reçu deux transferts de fonds de 77 712,88 dollars et de 57 825,45 dollars respectivement de la part d’Alcuda Limited.
En 2006, le Manila Times avait fait savoir que des femmes et des fillettes originaires des Philippines, qui offraient des performances sexuelles en direct sur Imlive, avaient été les victimes d’un trafic d’êtres humains et qu’elles étaient détenues comme esclaves cyber-sexuelles dans des appartements de la ville de Manille.
Un responsable philippin avait dit au journal que « l’entreprise garderait actuellement au moins 40 femmes et fillettes dans plusieurs appartements et dans des copropriétés de la métropole de Manille, en particulier à Quezon City ».
En 2014, l’émission de télévision israélienne « Uvda » avait interviewé des femmes philippines se produisant sur Imlive. Elles avaient déclaré travailler douze heures par jour, être dans l’impossibilité de quitter leur lieu de travail et de sortir – sinon une journée par mois – et n’avoir que peu à manger.
La même année, Payoneer Payment Solutions avait travaillé pour une autre entreprise offshore, Sellinge Management S.A., enregistrée dans les îles Vierges britanniques. Selon un rapport d’activité suspecte, Sellinge Management était propriétaire du site Anastasiadate.com qui, selon un reportage paru dans le Guardian en 2014, était une plateforme de rencontre en ligne mettant en contact des femmes ukrainiennes et des hommes occidentaux.
Si certains hommes seraient finalement parvenus à trouver l’amour par le biais d’Anastasiadate.com, ils ont payé pour cela le prix fort. Les hommes devaient payer chaque minute passée à discuter avec les femmes et chaque message envoyé par chat.
« L’industrie de la romance ukrainienne sur internet est florissante », avait indiqué The Guardian en évoquant Anastasiadate.com. « Mais après avoir discuté en ligne, avoir fait le voyage à Odessa et avoir tenté de séduire les femmes au cours de rencontres flash, la majorité des hommes reviennent seuls – et les poches vides. Sont-ils réellement malchanceux en amour ou ont-ils été purement et simplement escroqués ? »
« Anastasia International – sans être complice direct des manœuvres frauduleuses – a mis au point un modèle commercial hautement profitable qui permet aux escrocs de prospérer », avait conclu le journal.
Ni Polyakov, ni Coolvision, ni Anastasia International n’ont répondu aux demandes de commentaire du Times of Israel.
Forex et options binaires
Selon les rapports d’activité suspecte qui ont fuité de la FinCEN, Payoneer a aussi fait des transactions avec des compagnies israéliennes impliquées dans les industries du Forex et des options binaires qui auraient dépouillé des millions de personnes dans le monde en leur vendant de faux placements d’investissement.
Au mois d’avril 2014, selon un SAR, Payoneer avait envoyé un paiement à Reliantco Investments, une entreprise enregistrée à Chypre et responsable du site UFX.com, parent du site de vente d’options binaires Ubinary.com.
La branche de la Barclays à New York avait déposé un SAR au mois de janvier 2016 concernant ReliantCo et les entreprises qui lui étaient affiliées. La banque avait expliqué avoir émis un rapport d’activité suspecte en raison de la mauvaise réputation des deux firmes : « Premier point, elles sont situées et elles mènent des opérations bancaires dans des lieux à haut-risque concernant le blanchiment d’argent ; deuxième point : elles ont collectivement reçu des mises en garde des services financiers d’au moins vingt (20) différents pays pour leurs opérations menées en tant que firmes de trading de devises étrangères non-autorisées et non régulées et, troisième point, elles ont fait l’objet de nombreuses plaintes non-vérifiées dans le domaine public prétendant que leur modèle commercial est une escroquerie », selon le SAR déposé par la Barclays.
L’industrie des options binaires a prospéré en Israël pendant une décennie avant d’être interdite par la Knesset en octobre 2017, en grande partie grâce à un travail d’investigation du Times of Israel qui a commencé avec un article de mars 2016 intitulé « Les loups de Tel Aviv ». Un grand nombre des firmes israéliennes ont depuis relocalisé leurs activités, toujours frauduleuses, à l’étranger. À leur paroxysme, des centaines d’entreprises en Israël employaient des milliers d’Israéliens qui auraient volé des milliards de dollars à des victimes du monde entier. Les sociétés frauduleuses faisaient croire aux victimes qu’elles investissaient et gagnaient de l’argent, les encourageant à déposer de plus en plus de capitaux sur leurs comptes, jusqu’à ce que la société finisse par couper le contact avec les investisseurs et disparaisse avec tout leur argent ou presque.
Les firmes du Forex – foreign exchange companies – offrent aux investisseurs le moyen de gagner de l’argent à partir des fluctuations qui surviennent sur le marché des devises internationales et un grand nombre d’entre elles seraient aussi frauduleuses. L’industrie reste légale au sein de l’État juif et ses fraudeurs n’ont jamais été poursuivis devant les tribunaux.
En 2014, Payoneer aurait reçu au moins deux transferts électroniques de la compagnie Aston Invest Ltd du secteur du Forex, selon un rapport d’activité suspecte soumis par la Barclays Bank.
Aston Invest menait ses activités depuis un centre d’appels de Ramat Gan appelé Union Inter Ltd., selon des documents judiciaires israéliens. Ce centre d’appel appartenait à un Français qui s’était récemment installé en Israël, Samuel Shamal, dont le frère, Jimmy Shamal, travaillait aussi là-bas. Les deux hommes, avaient fait savoir les médias français, étaient soupçonnés d’avoir pris par à la fraude à la TVA sur les quotas de carbone – une fraude qui avait rapporté 1,6 milliards d’euros – connue sous le nom de « crime du siècle » en France.
Un porte-parole de Payoneer a fait savoir au Times of Israel que la compagnie ne traitait pas les paiements des compagnies liées au Forex ou aux options binaires et que le seul lien, à cette époque, était la fourniture de services à des réseaux qui leur étaient affiliés.
Il a ajouté que si Payoneer avait pris en charge les transactions de distributeurs affiliés au site de Forex et d’options binaires, cela ne représentait qu’une petite partie des activités commerciales de l’entreprise.
« Même en 2016, lorsque nous avons pris la décision de cesser de nous occuper des paiements issus des industries à haut-risque, ces dernières ne représentaient qu’une petite partie de nos activités », a précisé le porte-parole.
Des clients et des bénéficiaires « inconnus »
Parmi d’autres SAR de la FinCEN : un document à l’origine du rapport d’activité suspecte révélant que Payoneer avait transféré des paiements à un fournisseur de service financier dont les bénéficiaires finaux étaient inconnus à la banque.
En 2016, Le groupe Bank of New York Mellon avait soumis un SAR établissant qu’entre le 11 février et le 17 mai 2016, elle avait constaté 768 transferts électroniques suspects pour un total de 14 218 008,19 dollars au bénéfice de Moneynetint Ltd. Parmi les entités qui avaient transféré l’argent à Moneynetint, Borderless Commerce Limited, une filiale de Payoneer Inc. Le 25 avril 2016, la compagnie avait effectué un transfert d’un montant de 1 000 000 de dollars au profit ultime de Moneynetint ltd. Dans la mesure où Moneynetint est elle-même une entreprise de paiement, il est probable que les fonds étaient destinés à un ou plusieurs de ces paiements.
L’une des raisons ayant motivé l’émission du SAR par le groupe Bank of New York Mellon, avait fait savoir ce dernier, c’est qu’il n’était pas parvenu à déterminer qui était le destinataire des fonds.
« Ces transferts sont suspects parce qu’un grand nombre d’entre eux ne dévoilent pas l’identité du vrai bénéficiaire/du client donneur d’ordre et/ou parce que certaines contreparties de Moneynetint sont des sociétés écrans, des coquilles vides ou des vendeurs de Forex/d’options binaires », avait indiqué le SAR.
Moneynetint était en fait un processeur de paiement majeur pour l’industrie frauduleuse des options binaires, selon des documents bancaires consultés par le Times of Israel.
D’autres documents de la FinCEN indiquent que Moneynetint avait effectué des transactions avec d’autres firmes qui auraient été des escroqueries.
Parmi elles, Avilan Marketing LLC, une entreprise vendant des compléments favorisant les performances sexuelles masculines et des produits contrefaits. En 2008, Cartier avait remporté près d’un million de dollars en dommages et intérêt après avoir traduit la compagnie devant la justice parce qu’elle vendait des montres contrefaites se réclamant de la célèbre marque de luxe. Un reportage paru en 2018 dans le magazine économique Capital, en Allemagne, avait accusé les membres de la famille Ben-Menachem, propriétaire de l’entreprise, de publicité frauduleuse sur Facebook. Un autre client de Moneynetint était Clicksure Payments, une firme de marketing affiliée à l’industrie des options binaires.
Aviv Ben Menachem d’Avilan Marketing n’a pas répondu à une demande de commentaire du Times of Israel.
Moneynetint, pour sa part, a fait parvenir au journal la réponse suivante : « Moneytint veille à toujours préserver la confidentialité de l’identité de nos clients. Comme toutes les autres institutions financières majeures et dignes de confiance, Moneynetint fournit des services à des industries et à des clients influents des technologies financières. Nous sommes fiers de notre implication croissante et de notre statut de leader dans l’arène financière. Concernant nos ‘anciens clients’, notre implication et les faits qui sont décrits sont incorrects. Moneytint tire une grande fierté de toujours préserver la confidentialité et la sécurité de nos vrais clients. »
Si Payoneer a reconnu avoir utilisé Moneynetint dans le cadre de ses infrastructures afin de procéder à des paiements locaux sur les comptes bancaires de ses clients, la firme a affirmé ne jamais avoir reçu de fonds de la part de la compagnie.
Les technologies financières et leurs mauvais acteurs
Des sources de l’industrie des paiements qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat auprès du Times of Israel ont indiqué que les firmes issues des technologies financières en général faisaient souvent des transactions avec d’autres fournisseurs de paiement, de manière à ce que les départements chargés de la conformité des opérations ne puissent pas toujours avoir connaissance de l’identité du client ou du bénéficiaire final.
Selon ces sources, les arnaques sont si banales dans le monde du e-commerce que même une entreprise de fintech dotée des meilleures intentions peut avoir du mal à mettre un terme à sa relation avec un marchand qui s’avère être un escroc.
Malgré la difficulté qu’il y a à déraciner les mauvais acteurs de l’industrie, il revient aux entreprises offrant des services financiers de tenter de le faire, note Beer, l’analyste anti-blanchiment d’argent.
Le nom de Payoneer revient dans 24 des 2 500 documents de la FinCEN ayant fuité. Dans certains, le nom de la compagnie apparaît à des dizaines d’occasions.
« Est-ce compromettant ? », s’interroge Beer. « Non, pas nécessairement – mais cela soulève toutefois des questions sur la solidité du programme financier anti-blanchiment d’argent et anti-terrorisme mis en place par l’entreprise. Payoneer a-t-il déposé des SAR auprès de la FinCEN sur les transactions qui sont par ailleurs mentionnées par les autres institutions bancaires ? »
Payoneer n’a pas fait savoir si des Rapports d’activité suspecte avaient été émis sur ces clients spécifiquement, ajoutant en déposer auprès de la FinCEN de manière régulière. Son porte-parole a déclaré au Times of Israel que « le programme de conformité de Payoneer est à la hauteur des normes les plus exigeantes de l’industrie, notamment en ce qui concerne l’émission des SAR et l’entreprise fait l’objet d’audits réguliers réalisés par des firmes majeures de ce secteur et par des régulateurs financiers de juridictions multiples ».
La fraude en tant qu’industrie de croissance
Les 2 500 documents qui ont fuité de la FinCEN sont parvenus initialement à BuzzFeed News par l’intermédiaire de Natalie Mayflower Sours Edwards, une ancienne employée de la FinCEN. Le 3 juin, Edwards a écopé d’une peine de six mois de prison pour avoir laissé fuiter les documents de manière illégale.
Dans une note transmise au moment de sa condamnation, Edwards a expliqué avoir laissé fuiter ces documents parce qu’elle soupçonnait des faits de corruption au sein du département du Trésor – et que, plus précisément, elle soupçonnait une autre unité de rassembler illégalement des informations sur les registres financiers américains et que les responsables du département du Trésor échouaient, selon elle, à coopérer avec l’enquête lancée au Congrès concernant l’interventionnisme russe lors des élections présidentielles de 2016.
BuzzFeed avait utilisé les documents pour écrire une série d’articles, en 2017 et 2018, consacrés au président Donald Trump, à ses proches et à leurs liens avec les personnalités politiques et les hommes d’affaires russes.
Mikhail Reider-Gordon, experte anti-blanchiment d’argent au sein de l’organisation Affiliated Monitors qui est aussi professeure à l’Académie internationale anti-corruption, en Autriche, dit avoir découvert cette constellation d’arnaques liées à la pornographie, au jeu, au Forex, aux options binaires – une liste non-exhaustive – lorsqu’elle a enquêté sur #Wirecard, l’entreprise allemande de Fintech qui fait aujourd’hui l’objet d’investigations de la part de procureurs de différents pays pour blanchiment d’argent.
« Le secteur de la pornographie, le secteur des options binaires, le secteur du casino offshore – un grand nombre de ces entreprises entretiennent des liens avec le crime organisé et avec des acteurs parfois proches de l’État qui se trouvent dans l’obligation de blanchir de l’argent de toutes les manières possibles, un argent qui a été obtenu à partir d’activités illicites comme le trafic d’êtres humains, le trafic de stupéfiants, le trafic d’armes et le trafic d’animaux sauvages illégal », explique-t-elle.
Selon Reider-Gordon, un grand nombre de ces secteurs illicites de l’économie – en ligne mais pas seulement – s’entremêlent les uns aux autres.
« Si vous avez besoin de blanchir de l’argent russe, d’échapper aux sanctions contre la Corée du Nord ou contre l’Iran, vous allez faire passer cet argent par le biais de ces entités », poursuit-elle.
L’État d’Israël est largement considéré comme étant la « start-up nation ». Le pays compte le plus grand nombre de start-ups par habitant dans le monde et il se classe sixième dans la liste établie par Bloomberg en 2020 des économies les plus innovantes. Le pays est aussi premier dans le monde en termes de capital-risque par tête.
Mais comme le Times of Israel l’a montré et documenté, il y a une facette plus sombre qui accompagne cette économie de la start-up. Une minorité substantielle d’entre elles s’engagent dans des activités frauduleuses ou non-éthiques.
Parmi ces dernières, 4XPlace, dont le directeur-général Yossi Herzog a été mis en examen en 2019 par un grand jury aux États-Unis pour fraude présumée, Tradologic, qui fait l’objet d’une enquête en Autriche ou SpotOption, une firme récemment accusée de fraude massive par la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine. Et non seulement jamais aucune poursuite judiciaire n’a été lancée au sein de l’État juif contre ces entités mais un incubateur de start-ups financé par le gouvernement israélien les a citées en 2012 pour illustrer les success stories à l’israélienne.
Spotoption a, par ailleurs, bénéficié en coulisses de l’argent du contribuable pour élargir ses opérations à l’étranger.
Le rapport de 2012 s’était penché sur le fait qu’un grand nombre de ces firmes à haut-revenu affichaient aussi un certain niveau d’opacité – les désignant comme des « compagnies de l’ombre ». Un rapport émis deux ans plus tard, en 2014, avait pour sa part prédit – avec optimisme – que l’industrie saurait se débarrasser de ses mauvais aspects au gré de son évolution naturelle.
Payoneer affirme avoir servi des clients quelques peu sombres mais avoir depuis avoir nettoyé les souillures qui en avaient résulté. Toutefois, les documents de la FinCEN suggèrent que, concernant une grande partie de l’industrie israélienne de l’internet, cela n’est pas tout à fait vrai.
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How America Became the Money Laundering Capital of the World | The New Republic
▻https://newrepublic.com/article/162321/america-money-laundering-capital-fincen
[...] regulatory efforts to clamp down on lawyers who have facilitated some dirty money real estate transactions may be tough to pull off given the recent positions of the American Bar Association, which lobbied against early versions of the new law.
“The ABA will never allow its members to be required to have AML [anti–money laundering] programs, or be required to file suspicious activity reports,” Jim Richards, the former Wells Fargo official, told me. Further, the “ABA’s position is a major reason the U.S remains noncompliant” with anti–money laundering positions promulgated by the top global standard-setting body known as the Financial Action Task Force, “hurting efforts to attack money laundering worldwide,” Richards added.
Highlighting another weakness in curbing bank money laundering, Richards told me that if regulators can’t go after powerful bank officials, they will have a hard time deterring banks that can afford to bleed money. Richards said that recent history has shown that fines have had, at best, limited success. “The same group of large financial institutions have been paying hundred-million-dollar-plus fines for 15 to 20 years, with no end in sight.”
He added, “Let’s try something different: Instead of having bank shareholders pay fines for the misdeeds of bankers, hold bank directors and CEOs personally responsible for the misdeeds of their bankers. The threat of a prison sentence is much more persuasive than the threat of a large money penalty. You start throwing bank directors and CEOs in jail, and all of a sudden bank directors and CEOs see that they have a real problem that can’t be fixed with shareholders’ money. Then you’ll start to see reform.”
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