• Sur France 2, Mélenchon fait preuve de courage politique par Pauline Graulle | Politis
    https://www.politis.fr/articles/2017/12/sur-france-2-melenchon-fait-preuve-de-courage-politique-38039

    Lors de son « Émission Politique », le leader de la France insoumise, questionné sur la « laïcité », a clairement pris position contre le discours douteux de Philippe Val, ancien patron de Charlie Hebdo.

    C’était attendu. Évidemment, Jean-Luc Mélenchon allait bien devoir en passer par là. Éclaircir ses positions sur « la laïcité » – entendez, l’islam. Après un mois de polémiques nauséabondes lancées par Charlie Hebdo suite à « l’affaire Ramadan », l’équipe de « L’Émission politique » n’avait rien trouvé de mieux que de lui opposer, hier soir, un ancien patron de… Charlie Hebdo. Histoire d’obliger le leader de la France insoumise à prendre position sur un débat potentiellement explosif pour l’unité de son mouvement et qu’il avait jusque-là pris soin de ne surtout pas ouvrir (lire ici).

    Sur le plateau de Léa Salamé, voilà donc Jean-Luc Mélenchon contraint et forcé de s’engager sur ce terrain glissant. La tâche n’est pas commode face à un Philippe Val venu dialoguer « en mémoire de nos amis assassinés » – une vache sacrée, donc. Il commence par un terrible lapsus sur Danièle Obono (« une militante antiraciste et antisémite – euh… »). S’excuse platement. Puis défend, clairement, et tout du long, sa camarade de l’Assemblée nationale, laquelle est accusée d’avoir jugé « islamophobes » certaines caricatures de Charlie et, plus récemment, de trouver utiles des réunions « non mixtes ». Danièle Obono, dit-il, « aborde [la question] par la solidarité des opprimés. Je ne suis pas procureur, c’est une amie, je la respecte, elle sait sur quoi nous sommes d’accord et sur quoi nous ne sommes pas d’accord ».
    « Ça va Val ! »

    Lui, « l’homme qu’on traitait de laïcard, de bouffeur de curé », n’en revient pas de cette « situation cocasse » de passer pour l’islamogauchiste de la soirée. Il faut dire que face à Philippe Val... Jean-Luc Mélenchon répète :

    La laïcité, c’est la séparation de l’Église et de l’État, c’est pas la guerre contre telle ou telle religion.

    Rien de bien nouveau en vérité. Mais, en cette période d’affrontement entre les pro-Charlie et les pro-Mediapart, la phrase résonne clairement. Et fortement.

    « Les musulmans font l’objet d’un ‘‘montré du doigt’’ permanent dont l’origine est le FN », lance ensuite l’insoumis, en référence à Manuel Valls. « Valls n’est pas d’extrême droite », rétorque, un peu gêné quand même, Philippe Val. Lequel ajoute : « Les actes terroristes ont baissé, les actes antimusulmans ont baissé, je vous l’accorde [sic]. Un Français juif a 20 fois plus de chances de se faire agresser. Pourquoi vous ne défendez jamais les juifs dans vos meetings ? » Mélenchon : « Dans tous mes meetings, je ne parle jamais des communautarismes, je défends l’universalité de la condition humaine. Je ne flatte pas de clientèle. »

    Comme à son habitude, Philippe Val manie l’amalgame sans pudeur de gazelle : « Le chanoine de Latran (lui) n’a tué personne. » « Dans votre mouvement, vous êtes l’arbre républicain qui cache la forêt communautariste. » « L’islamisme se réclame de l’islam et peut-être qu’un jour, il faudra le dire. » Visiblement, Jean-Luc Mélenchon n’en peut plus. Lance un « ça va, Val ! » salutaire.

    Quelques dizaines de minutes plus tôt, le député des Bouches-du-Rhône s’est prononcé pour la régularisation des travailleurs sans papiers, 400 000 selon un chiffre avancé par Adrien Quatennens : « Je suis pour qu’on traite humainement les gens. [D’autant plus quand ils sont] réfugiés de nos guerres, de notre économie, de notre perturbation climatique. » Contraste subtile, mais marquant, avec la campagne présidentielle, lorsqu’il s’en prenait « au travailleur détaché qui vole son pain aux travailleurs qui sont sur place ». Ce soir, sur France 2, il s’est passé quelque chose : Jean-Luc Mélenchon est redevenu banalement de gauche.

    • La France insoumise n’a pas de temps à perdre avec Valls et Bouteldja par Thomas Guénolé

      La France insoumise défend le républicanisme. Certes, les autres grandes formations politiques du pays s’en revendiquent toutes. Mais c’est sous forme de slogans publicitaires creux : ces « valeurs républicaines » sans cesse évoquées mais jamais définies. Ou pour dénaturer ces valeurs : par exemple la « laïcité » à géométrie variable du FN et d’une partie de LR, ce masque pour diaboliser les Français d’origine maghrébine. La France insoumise, elle, est la seule grande force politique à défendre le républicanisme pour ce qu’il est vraiment : un projet politique concret.

      La liberté républicaine , c’est abolir le pouvoir de la caste. C’est refuser la loi du plus fort qui usurpe le mot « liberté ». C’est refuser que quiconque soit enfermé à vie dans une identité collective qu’il le veuille ou non, au seul motif de sa religion présumée, de son orientation sexuelle, de ses origines ou de sa couleur de peau. C’est donner à chacun les moyens et les droits nécessaires pour s’épanouir, s’émanciper, s’éduquer, se cultiver. C’est garantir à tous le droit de croire ou de ne pas croire grâce à la neutralité spirituelle de l’Etat et des services publics, c’est-à-dire la laïcité.

      L’égalité républicaine , c’est abolir les privilèges. C’est refuser que le mot « égalité » soit usurpé sous la forme d’une charité publique au compte-gouttes. C’est abolir le culte des inégalités croissantes et « ruisselantes ». C’est assurer à tous des services publics de qualité. C’est ne voir dans notre population que des citoyens à égalité politique de droits et de devoirs. C’est ne connaître qu’une seule communauté : la communauté nationale, cadre d’expression et de concrétisation de la souveraineté du peuple.

      La fraternité républicaine , c’est abolir le chacun pour-soi. C’est refuser le mensonge d’un égoïsme généralisé qui conduirait miraculeusement au bien-être de tous. C’est refuser à la fois le séparatisme social des riches et le communautarisme raciste d’où qu’il provienne. C’est redistribuer les richesses, de chacun selon sa prospérité à chacun selon ses besoins, parce que « société » du latin socius signifie « l’alliance ». C’est se rappeler que l’universalisme républicain donne à la France le devoir de défendre la fraternité des peuples.

      Entre autres incompatibilités évidentes, l’antisémitisme, le communautarisme, le racisme, sont donc incompatibles avec la France insoumise, puisque rien de tout cela n’est républicain. Jean-Luc Mélenchon l’a expliqué clairement dans un récent courrier à la Licra.

      Donc lorsque Manuel Valls accuse en boucle La France insoumise de complaisance avec le communautarisme, il ment. Et lorsque dans une tribune à Libération, une poignée de partisans de Houria Bouteldja reprochent à Jean-Luc Mélenchon de ne pas la soutenir, ils devraient plutôt ne pas s’en étonner.

      Manuel Valls et les rares partisans de Houria Bouteldja doivent surtout s’attendre à se heurter au silence de La France insoumise. A cela une raison simple : le manque de temps. La victoire complète du projet de société républicain, on le voit bien, reste à atteindre. Y parvenir tout en sauvant l’écosystème indispensable à la vie humaine : telle est la mission que la France insoumise, de facto première force d’opposition du pays, s’est fixée. C’est un labeur énorme, auquel travaillent chaque jour des milliers de militants. Donc le temps manque pour réagir aux provocations de personnalités marginales, de groupuscules marginaux, qui ont en commun d’être en mal désespéré de publicité.

      Les grands médias doivent d’ailleurs s’interroger. Quand un groupuscule aux thèses racistes ne pèse rien dans la population réelle, ne sont-ils pas irresponsables de lui donner une si vaste publicité ? Quand Manuel Valls est réduit à une place objectivement marginale dans le paysage politique, n’est-il pas anormal de lui donner une exposition médiatique aussi massive ?

      source : débats libération

    • Comme si ta phrase c’est pas ce que 40000 gauchistes blanc⋅he⋅s ne lui avaient pas déjà rétorqué…

      Il s’agit bien de réfléchir et faire réfléchir et avoir une introspection sur nos propres privilèges, notre propre racisme et les mécanismes racistes à l’intérieur des gens qui se disent de gauche.

      La peste est toujours plus brune dans le pré d’à côté…

    • Personnellement cela fait longtemps que j’ai fait l’introspection de mes propres privilèges. J’ai élevé mes deux enfants dans le respect mutuel d’autrui. Et je crois pouvoir certifier qu’ils ne sont pas racistes en ayant une sensibilité plutôt d’extrême gauche.

      Certes il peut y avoir du racisme et des mécanismes racistes chez des personnes se réclamant de la « gauche » mais il ne faudrait pas en faire une généralité. D’ailleurs celles ci ne le sont peut-être pas de gauche !

    • @marielle le fait que tu prenne ton exemple personnel est un peu déplacé. Ca me fait pensé aux hommes qui disent qu’ils ne violent pas quant les féministes parlent de la culture du viol. Même si tu n’avait aucune trace de la moindre culture raciste dans tes actes ca ne change pas que le racisme existe et que Alam ne parle pas de toi @marielle mais d’un phénomène systémique, structurel, culturel : le racisme.

      Ce que dit Alma c’est que le lux de pouvoir mettre le problème du racisme du FN entre parenthèse est un privilège blanc·he·s et c’est pas aux blanc·he·s de dire aux personnes racisées quelles luttes elles doivent choisir. Aussi en tant que blanc·he·s dédiabolisé le FN en édulcorant/évacuant/évitant d’abordé le problème raciste est quant même bien le signe que le racisme c’est pas bien important à nos yeux de blanc·he·s.

      Là Alma ne parle pas dans le vague, elle prend une video et explique ce qui pose problème. Dire que Alma s’en prend a des gauchistes et pas au FN est aussi problématique car ca m’etonnerais que Alma laisse le racisme du FN sans réponse, c’est même justement ce qu’elle reproche au videaste de gauche qu’elle commente.
      Il y a des gauchistes qui disent « laissons de coté le problème du racisme du FN et de ses electeurices et dédiabolisons les electeurs du FN pour qu’illes nous écoutent ». C’est ce que dit le mec de la vidéo que tu as mis en lien. Alma lui répond : « dédiabolisé le FN c’est faire du racisme un problème secondaire, et faire comme si population racisées et les problèmes spécifiques qu’elles rencontrent étaient secondaires ».

      #whitesplanning #blancsplication #priorité_des_luttes

    • Il n’empêche que je trouve ce commentaire concernant la France Insoumise très réducteur :

      Je ne pense pas que pour tous les partisans de La France insoumise le racisme soit un problème secondaire. De fait la population racisée est profondément discriminée.

      Notre constat : les oublié·e·s de la République

      Et ce n’est qu’un extrait de la longue liste des reculs de la République, qui délaisse ainsi des pans entiers de sa population.
      De surcroît, les injustices criantes n’ont pas épargné le champ des droits civiques et politiques. Les discriminations fondées sur la couleur de peau, l’origine ethnique ou la religion touchent tout particulièrement ces quartiers de grande diversité. Les discriminations à l’embauche, en raison d’une adresse ou d’une supposée origine, sont innombrables. Les tensions que provoque une telle situation sont tout particulièrement perceptibles dans la relation des habitants avec les forces de l’ordre.
      Mais ces discriminations peuvent aussi conduire au repli sur une communauté qui inclut et respecte celles et ceux qui ne sont nulle part ailleurs protégé·e·s, communauté qui peut être celle du quartier, des amis, du pays d’origine ou de la religion partagée.
      De manière plus tranchée, elles peuvent conduire à la marginalisation ou à la frustration, voire aux différentes formes de mise à l’écart de la société. Car c’est bien en réaction à des institutions se satisfaisant d’une intervention publique de saupoudrage visant à éteindre la revendication et à acheter la paix sociale que certains habitants sont conduits à rejeter la République.

      https://avenirencommun.fr/livret-quartiers-populaires

      #mépris_de_La_France_Insoumise

    • Tout pareil que mad meg. Le texte d’Alma est franchement parfait et parfaitement courtois (quoique j’en sois sorti avec les yeux éclatés). Ludo démontre une ingénuité confondante sur ces sujets. A mettre on l’espère tous sur sa jeunesse et son manque de lectures pertinentes... On verra.

      Le fait que nous soyons totalement imprégnés de racisme depuis des années est patent, et même les gauchistes-progressistes hélas n’en ont pas été épargnés, y compris dans leur façon de faire de la politique. Il est important d’en être conscient et... de se corriger quand on nous le signale. Ces différentes luttes ne sont pas incompatibles entre elles, au contraire, il faut continuer d’écrire sur ce sujet précis de l’intersectionnalité (ce mot est repoussant).

      Entre nous, quelle idée saugrenue d’être vexés quand on s’en prend à une des « idoles » du moment... Il est jeune, il ne peut pas être au courant de tout... alors qu’il écoute, et qu’il comprenne. A priori, il en a l’intelligence... enfin... espérons-le.

      Ça me rappelle Cymes et la BD qui lui a valu bien des misères... misères qu’il a négligemment repoussées d’un revers dédaigneux... il semblait pourtant plus ouvert que ce qu’il a démontré.
      https://seenthis.net/messages/587351

    • La mécanique raciste

      J’ai longtemps cru que le Front national avait le monopole de la xénophobie, que les autres partis en étaient immunisés. J’ai longtemps réduit le racisme à ses formes les plus outrancières – l’injure, la haine, les coups. J’ignorais la violence structurelle des discriminations (tolérées, voire encouragées, par l’Etat français), la violence lancinante de la ségrégation (spatiale ainsi que temporelle, comme l’indique le changement de couleur des passagers du métro avant et après 7h du matin) et la violence infantilisante d’un « Touche pas à mon pote ». J’ignorais également la violence de la tolérance, moins vertueuse qu’il n’y paraît puisque si je tolère autrui, c’est que je juge son attitude fautive ou sa présence incongrue.

      Je croyais que le racisme se limitait à des préjugés, que le temps parviendrait à dissiper. J’ignorais que sa mécanique repose, au fond, sur des privilèges, dont chaque Blanc jouit, même lorsqu’il s’est affranchi des poncifs racistes. En tant que Blanc, je peux traîner avec mes semblables sans être traité de communautariste, je peux sortir d’une grande surface avec du foie gras plein les poches sans être suspecté de voler, je n’ai jamais à indiquer mon origine, je peux payer par chèque sans qu’on vérifie ma carte d’identité, je peux évoquer un problème de racisme sans qu’on me reproche mon manque de neutralité, je peux brailler dans le bus sans qu’on attribue cette incivilité à ma culture, et ainsi de suite.

      A ces privilèges du quotidien, parfois minimes (les pansements sont beiges pour s’accorder à la peau des Blancs), s’ajoutent ceux de salaire, de statut, d’accès au logement, aux études, à l’emploi et aux promotions. Les discriminations jalonnent chaque étape de nos vies. Comment y mettre un terme ? Se morfondre ne fait pas avancer les choses. Lorsqu’on est Blanc et que l’on souhaite lutter contre le racisme, la seule attitude moralement valable consiste à trahir les siens, c’est-à-dire à se mettre au service des victimes du racisme, non pour agir à leur place, mais pour leur prêter main forte si et quand elles en expriment le désir. Les accompagner sans s’imposer, savoir se retirer lorsqu’elles l’exigent. C’est la voie qu’emprunte le philosophe Pierre Tevanian, depuis de nombreuses années, à travers différentes voies : son militantisme quotidien, le site internet Les mots sont importants (lmsi.net) qu’il co-anime et les ouvrages qu’il consacre à la question du racisme. Son dernier opus, paru à la Découverte en avril 2017, est une synthèse magistrale de ses analyses. La mécanique raciste est disséquée dans toutes ses dimensions : philosophique (une manière de raisonner), esthétique (une manière de percevoir autrui) et éthique (une manière de se concevoir soi-même). « Connaître pour mieux combattre » est la devise de cet ouvrage, qui condense les principaux enseignements de Sartre, Césaire, Fanon, Guillaumin, Memmi et Martin Luther King.

      Manuel Cervera-Marzal dans Aux Sources sur Hors-Série

    • Tiens changement de titre ! Du coup moins clivant !
      « Osons Causer de la négrophobie/négrophilie ordinaire de gauche »

      Le titre du billet était « Osons Causer de la négrophobie ordinaire de gauche » mais il semble que le lien entre négrophilie et négrophobie dans le contexte de la domination blanche n’est pas clair pour celles et ceux qui me lisent, donc j’ai corrigé le titre et je vous invite à faire plus de recherches sur le sujet avant de laisser des commentaires. Merci ? Alma

      Commentaire de Job, universaliste blanc :

      Bonjour, ta publication est très instructive et bien écrite, merci ! Je suis ce que tu appellerais peut-être un universaliste blanc, et j’avoue avoir du mal à comprendre ce que tu nous proposes (mais c’est fait exprès et tu nous en préviens) : « Voilà ce que je propose. Je préviens tout de suite, ça ne va pas plaire aux universalistes blanc.he.s, mais ça s’adresse à eux. Vous vous occupez des vôtres, on s’occupe des nôtres. Mais tardez pas, parce que vous avez peut-être quelques siècles d’histoire à rattraper. La conscientisation de la population racisée grandit, et la complicité (mieux que la convergence) ne saurait s’installer sans un respect mutuel. »

      Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’on doit s’occuper des nôtres et vous des vôtres ? En fait mon esprit étriqué n’arrive même pas à comprendre (admettre ?) qui sont les miens et qui sont les vôtres. Plus qu’un respect mutuel (ce qui devrait aller sans le dire), ce qu’il nous manque souvent c’est du mutuel, je veux dire par là une connaissance mutuelle, et dans la lutte politique (attention c’est là que je ressors certainement mon universalisme blanc) l’enjeu c’est de « faire comprendre », tout du moins de diriger dans ce sens notre travail, que le problème du chômeur (blanc) du Nord qui a subit le désindustrialisation, de l’agriculteur qui n’arrive plus à vivre, c’est un problème économique de répartition des richesses et pas la faute de l’immigré qui subit au même titre et même davantage la violence capitaliste ? Est-ce que le combat ne consiste pas à défaire l’hégémonie du discours d’extrême droite qui nourrit notamment les divisions à l’intérieur même de la classe ouvrière ? Sortons notre Marx, si pour lui la victoire doit venir du prolétariat comme « classe universelle », il ne s’agit pas pour lui d’une universalité abstraite, mais par ce qu’elle est déterminée matériellement, d’une universalité concrète. L’ouvrier prend conscience que ce qu’il partage le plus fondamentalement avec l’autre ouvrier, ce n’est pas sa couleur ou sa religion mais ses conditions matérielles d’existence. Je présente d’avance mes excuses pour la pédanterie, mais n’y a-t-il pas là un enjeu ? Est-ce que pour vous on ne peut pas concrètement dépasser des clivages « raciaux » et il s’agit donc seulement de réussir à devenir « complice », puisque nous ne pouvons pas converger ?
      Même si comme je l’ai dit je suis « blanc » et « universaliste », les questions que je pose sont sincères, je connais très mal le discours que vous tenez, et il est très certainement mal représenté en France parce que je suppose que son expression ne se limite pas à celle qu’en donne le PIR, bref, je suis curieux d’apprendre de ça et de lire ce que vous écrivez, je reviendrais !
      Merci

      @sinehebdo

    • Un autre commentaire intéressant :

      Après lecture de tout le post, j’ai le sentiment d’enfin arriver au cœur du sujet dans la conclusion :

      « En 2017, entendre un supposé camarade de lutte se marrer en parlant de « jouer au négro », ça ne m’inspire pas le respect. Try again. Comme une impression de déjà-vu. En 2017, « négro » et « bamboula » ça reste convenable à droite et à gauche. »

      Et c’est vraiment n’importe quoi. Comme si les deux mots se valaient, comme si Ludo avait jamais, une seule fois, employé le mot « bamboula » dans ses vidéos ou ailleurs. Vous arrivez à transformer sa fierté enfantine d’avoir sympathisé avec ses voisins noirs en "négrophobie", vous êtes forte. Les gosses de riches blancs rêvent d’êtres des rappeurs noirs, et les gosses de noirs pauvres essaient de se saper avec des marques qui font toutes leurs pubs sur une imagerie WASP. C’est marrant, vous accusez de racisme justement ceux qui pratiquent l’appropriation culturelle. Mais c’est vrai, l’appropriation culturelle c’est mal. Les tentatives de jeunes de se bricoler une identité qui ne serait pas celle de leurs ancêtres avec ce qu’ils ont sous la main, vu que leur culture d’origine est morte, détruite par le capitalisme ou à des milliers de kilomètres, c’est mal. Finalement c’est vrai : les expatriés sont toujours beaucoup plus conservateurs que leur culture d’origine. Ils sont coincés dans leurs souvenirs. C’était mieux avant…

      Votre division entre les « vôtres » et les « nôtres »… Mais non, le retournement de stigmate des victimes du racisme ne saurait dégénérer en racisme pour de basses raisons politiques. Les nobles discours des intellectuelles racisées parlant au nom d’un « nous » racisé ne sauraient receler d’appétits de pouvoir personnel.

      Cela marche super bien d’ailleurs, votre « conscientisation de la population racisée », ça en rajoute à la concurrence des victimes et ça a le don de mettre en rage les petits blancs pendant que, tiens, de son côté le FN parie sur la guerre civile entre blancs et racisés. Quelle brillante stratégie. Quel bel élan d’amour et de solidarité.

      #wesh_wesh_les_amis