#bleu_blanc_rouge

  • Gérald Darmanin sera aux côtés des policiers qui manifesteront le 19 mai | LCI
    https://www.lci.fr/societe/manifestation-de-policiers-devant-l-assemblee-nationale-le-19-mai-gerald-darmani

    Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce lundi qu’il se rendrait à la manifestation des policiers prévue mercredi 19 mai devant l’Assemblée nationale.

    Pourquoi des milliers de policiers manifesteront devant l’Assemblée nationale mercredi
    https://www.ouest-france.fr/societe/police/pourquoi-des-milliers-de-policiers-manifesteront-devant-l-assemblee-nat

    Alors que la sécurité est devenue un thème de campagne à quelques semaines des Régionales et à un an de la présidentielle, un large spectre d’élus devrait être présent, des Républicains au Rassemblement national, en passant par le Parti socialiste et le Parti Communiste (PCF).

    Pour le PS, c’est le cas depuis un moment. Au PCF, ils ont décidé de suivre, et eux aussi de se droitiser.

  • La rentrée des chaînes info : Onfray, Raoult et racisme en majestés (1/2)
    https://www.telerama.fr/television/la-rentree-des-chaines-info-onfray-raoult-et-racisme-en-majestes-12-6686133

    « Le foot, c’est l’opium du peuple ? », demande Laurence Ferrari. Michel Onfray répond : « J’ai passé trois heures avec le professeur Raoult il y a quelques jours… » « Moi aussi ! », se vante la présentatrice, fière d’avoir servi la soupe au charlatan sur l’antenne de CNews. Le philosophe poursuit : « Et j’ai bien vu à Marseille… » Que Raoult était l’opium de Michel Onfray. En effet, interrogé sur la crise sanitaire, le philosophe prétend : « J’ai vu le professeur Raoult qui me disait que le masque, on n’était pas vraiment sûr que ce soit efficace. » Ce pourrait même être un vecteur de contamination. Seule solution : se gaver préventivement d’hydroxychloroquine. Laurence Ferrari salue son invité en citant son dernier opuscule : « La Vengeance du pangolin, chez Robert Laffont, il y a tout ce qu’il faut savoir sur l’épidémie. » Par le plus grand virologue de tous les temps.

  • Financements libyens : Nicolas #Sarkozy est placé en garde à vue par la police
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200318/financements-libyens-nicolas-sarkozy-est-place-en-garde-vue-par-la-police

    © Reuters Accélération spectaculaire dans l’affaire des financements libyens. L’ancien président de la République a été placé en garde à vue mardi 20 mars au matin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans les locaux de l’Office anticorruption de la police judiciaire. Depuis 2013, la justice dénoue les fils de cette affaire hors normes.

    #International #France #Djouhri #Guéant #Hortefeux #kadhafi #Koussa #libye #Missouri #Saleh #Senoussi #Takieddine #Woerth

    • Financement libyen de la campagne de 2007 : Nicolas Sarkozy en garde à vue
      http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/03/20/financement-libyen-de-la-campagne-de-2007-nicolas-sarkozy-en-garde-a-vue_527

      Entre une conférence à Dubaï sur l’éducation, quelques entrevues à son bureau parisien rue de Miromesnil et une intervention à Londres prochainement, Nicolas Sarkozy a dû honorer un rendez-vous d’un autre genre mardi 20 mars au matin. Selon nos informations, l’ancien président de la République a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre, où il était convoqué dans le cadre de l’enquête sur le possible financement par la Libye de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

      C’est la première fois que M. Sarkozy est entendu à ce sujet depuis qu’une information judiciaire a été ouverte en avril 2013, et confiée à plusieurs juges d’instruction du pôle financier de Paris, dont Serge Tournaire, qui a déjà renvoyé l’ancien président devant le tribunal dans l’affaire Bygmalion. Sa garde à vue peut durer quarante-huit heures. Il pourrait être présenté aux magistrats à l’issue de sa garde à vue afin d’être mis en examen.

    • Cela ne fait que 5 mois que Ziad Takieddine, homme d’affaires franco-libanais, affirmait encore avoir remis cinq millions d’euros en espèce provenant de Libye à l’ancien président français Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2007.

      C’est pas du flagrant délie !


    • Avec les compliments du guide, un livre d’enquête écrit par #Fabrice_Arfi et et #Karl_Laske, deux journalistes de #Mediapart, revient sur le financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le colonel libyen Mouammar Kadhafi. En s’appuyant sur des centaines de documents et d’indices matériels, ce livre extrêmement documenté revient sur cette #affaire, inédite sous la #Ve_République. Fabrice Arfi, l’un de deux auteurs, répond aux questions de Houda Ibrahim.
      http://www.rfi.fr/emission/20171106-fabrice-arfi-mediapart-co-auteur-compliments-guide

      RFI : Dans votre livre « Avec les compliments du guide », une enquête coécrite avec Karl Laske, vous rendez plausible l’histoire du financement libyen de l’UMP en 2007 ?

      Fabrice Arfi : Oui, plus que plausible. Nous la documentons. C’est-à-dire que nous avons enquêté pendant six années, pour simplement ne pas se contenter des paroles des uns et des autres dans ce dossier, mais d’apporter des preuves d’une corruption gigantesque, à l’échelle d’une démocratie par une dictature en 2007, avec plusieurs jets d’argent sale parti de Tripoli de diverses poches de dignitaires libyens, pour arriver dans les poches de responsables politiques ou d’intermédiaires français. Et c’est cette histoire que nous avons voulu raconter - documents à l’appui - au ras du réel et que nous considérons aujourd’hui probablement comme la plus grave des affaires que la Vème République, et peut-être celles qui l’ont précédé, aient connue.

      Vous apportez des documents importants, parfois inédits, concernant cette affaire dans votre livre. Croyez-vous que ce dossier qui est d’avant la justice pourra encore évoluer ?

      Il faut bien prendre conscience que nous sommes en France dans un pays où, dans une affaire comme celle-là, qui est pourtant une affaire mondiale, absolument gigantesque, il n’y a même pas un juge d’instruction détaché à temps plein sur le dossier. Il n’y a même pas un procureur détaché à temps plein sur le dossier et il n’y a même pas un policier détaché à temps plein sur le dossier. Pourtant, parce qu’il y a des fonctionnaires qui sont courageux, indépendants, le dossier avance. Nous nous attendons à ce que la justice fasse son travail, puisque déjà en quatre ans, malgré un manque de moyens qui est absolument scandaleux pour une démocratie comme la France, elle a réussi à énormément documenter ce que nous racontons et avons commencé à raconter il y a six ans.

      Il y a les aveux des médiateurs devant les enquêteurs sur le transport des valises d’argent au ministère français de l’Intérieur, comme Ziad Takieddine, par exemple. Vous essayez également de démontrer l’existence des virements bancaires ?

      Nous démontrons que derrière l’achat de l’appartement de Claude Guéant en mars 2008, quelques semaines après la visite de Kadhafi à Paris, il y a des versements bancaires qui passent par l’Arabie saoudite, la Malaisie, et derrière lesquels se cache en réalité l’intermédiaire Alexandre Djouhri, et le gestionnaire des comptes de Béchir Saleh, avec une compensation, d’ailleurs, par l’un des fonds souverains libyens. Donc là, il y a des traces monétaires, bancaires, financières, des versements dont nous parlons. Vous évoquez par exemple, le témoignage de Ziad Takieddine. Le témoignage de Ziad Takieddine, évidemment seul, il ne suffit pas, ce témoignage. Mais il est intéressant à plusieurs égards. D’abord, parce que pour la première fois Ziad Takieddine s’auto-incrimine. Il a donné des éléments circonstanciés extrêmement précis, qui lui valent d’ailleurs aujourd’hui d’être inculpé dans ce dossier. Nous avons publié ce témoignage parce qu’il est conforté par des documents extérieurs. Par exemple, le journal intime, manuscrit de l’ancien Premier ministre et ministre du Pétrole libyen, Choukri Ghanem, qui, dès 2007 – donc quatre ans avant la guerre, il ne pouvait pas savoir que quatre ans plus tard il y aurait la guerre – consignait par écrit de sa main, et les documents sont authentifiés, les versements pour la campagne de monsieur Sarkozy. Il y a un procès-verbal de la Cour pénale internationale qui donne exactement les mêmes montants, les mêmes intermédiaires et les mêmes destinataires que dans le témoignage de Ziad Takieddine. Et puis, en aval, on a trouvé énormément d’espèces dans la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Des espèces qui n’avaient pas été déclarées aux autorités de contrôle, avec un Claude Guéant, l’ancien ministre de l’Intérieur et directeur de campagne de monsieur Sarkozy, qui, le temps de la campagne présidentielle de 2007, avait loué dans le plus secret une chambre forte dans une agence bancaire à Paris, pour y dissimuler, dit-il aux policiers, des discours de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, les soupçons de financements libyens sont matérialisés par des documents. Soit par des virements bancaires, qui font des sauts de puce de paradis fiscaux en paradis fiscaux, soit par des trajectoires d’espèces.

      Vous vous posez des questions sur la nature de la mort de Kadhafi. Plusieurs témoignages que vous mentionnez indiquent l’implication des services français ?

      Evidemment, concernant la mort de Mouammar Kadhafi, il y a un certain nombre de questions aujourd’hui qui se posent, puisque personne ne sait comment précisément il est mort. On sait qu’il a été exécuté. Et tous nos interlocuteurs dans ce dossier, qu’ils aient été militaires, barbouzes, diplomates, agents des services de renseignements, nous ont dit la même chose. C’est que Kadhafi n’avait que deux façons de terminer dans cette histoire. C’était : mort ou mort. Et nous apportons des témoignages, pas des Kadhafistes, d’anti-Kadhafistes, de gens qui étaient membres du Conseil national de transition libyen, qui aujourd’hui disent que peut-être la France serait derrière l’exécution de Mouammar Kadhafi. Nous, nous disons que nous ne savons pas. Nous ne savons pas qui a tiré pour tuer Kadhafi. Mais une chose est certaine, en revanche, c’est que sur le lieu de sa mort il y avait beaucoup de forces spéciales françaises qui étaient au sol et que rien n’a été fait pour le garder vivant. Et au final, qu’on ait laissé la foule des insurgés le tuer ou que nous l’ayons abattu nous-mêmes, ça ne change rien. Il ne peut plus témoigner aujourd’hui.

      Dans le livre aussi, il y a le témoignage de l’ancien chef des services de renseignements extérieurs en Libye. Il raconte que dans ce rapport les Libyens ont constaté que c’est des agents français qui ont tué Kadhafi.

      C’est ce qu’il dit, en effet.

      #RFI

  • Le vieux mal européen et la tentation de l’#extrême-droite | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/08/26/le-vieux-mal-europeen-et-la-tentation-de-lextreme-droite

    Continuer à plaider la cause de l’Europe, envers et contre tout, devient périlleux pour ceux qui s’y risquent. En particulier au vu des derniers événements en Grèce. Cependant, le problème n’est pas nouveau. Il a juste changé de forme, en l’occurrence de représentation politique. Le fond est sensiblement le même depuis des siècles. Au-delà des apparences trompeuses et des devises glorieuses, le continent européen n’a jamais vraiment cessé de maltraiter son prolétariat et les autres régions du monde, depuis les tyrannies féodales, coloniales, industrielles, bourgeoises et guerrières. Certes, il y a eu quelques améliorations, comme celles apportées par le programme du CNR, mais elles ont, par la suite, été rognées et, surtout, elles n’ont pas profondément modifié la relation de l’Europe aux autres régions du monde. Du mur des fédérés aux fils de la Toussaint et de Germinal à la place Syntagma, la #gouvernance est restée la même : celle d’une #bourgeoisie hautaine qui n’hésite pas à employer la force quand elle le juge utile. L’attitude des dirigeants européens dans l’affaire grecque n’est en rien différente ou nouvelle. Seul le centre de décision s’est regroupé.

    • On mythifie le « programme du CNR » depuis des années. C’est du bullshit, une inversion complète des raisons dont la droite qui le dénonce et (avec la gauche) le combat en pratique (pendant qu’une partie de la gauche déplore, indignée, sa fin) sait, elle, que ce « programme » n’aurait jamais existé sans qu’une partie du peuple soit en arme et pas prêt à renoncer.

      Roosevelt, Friot, sortez de ce corps !

    • Or, le souverainisme populaire semble difficilement pouvoir échapper au cadre de l’Etat-nation, qu’il s’agisse de l’URSS et de la Russie, pour Jacques Sapir, ou de la France et de la Grèce, pour Frédéric Lordon, et de tout ce qui en découle : l’illusion démocratique, notamment sous sa forme électorale. Car, sous la défense des différents types de souverainisme gisent l’idée et l’illusion que la démocratie, les élections, en particulier, peuvent changer de façon sensible la donne des citoyens européens.

      Quand l’auteur parle de « l’illusion démocratique », fait-il un simple constat (genre, il n’y a plus d’autre choix) ou est-ce qu’il dénonce « politiquement » cet état de fait ?
      Quant à sa conception du souverainisme elle est très « euro-centrée ». Le mec semble avoir des œillères taillées à la mesure de son allégeance aux traités européens.

    • On ne peut pas définir, en effet, ce qui constitue l’espace de la souveraineté indépendamment des luttes qui permettent aux acteurs sociaux de dégager un espace de liberté. La souveraineté du peuple s’exprime lors de grèves et de manifestations, qui visent à améliorer les conditions de vie, et ces mouvements sociaux peuvent aussi bien se dérouler dans un cadre local (entreprise, municipalité), que national (secteur public et nationalisé) ou international (multinationales). Le cadre national n’est que l’un des espaces d’expression de la souveraineté populaire et, comme le montrent les expériences menées par Podemos à Madrid et à Barcelone, la souveraineté peut prendre la forme d’une « autonomie populaire » dans le cadre de laquelle les citoyens prennent en main leurs propres affaires au niveau local. Il en va de même pour les SEL (systèmes d’échanges locaux) et autres « comités de quartiers », qui voient le jour un peu partout.

      Rabattre la souveraineté populaire sur le cadre de l’Etat-nation conduit donc à fétichiser celui-ci comme forme d’expression privilégiée du politique. Dans une optique de gauche, marxiste, le schéma national n’a jamais constitué l’échelon pertinent d’analyse puisque ce sont les rapports sociaux de production qui formaient l’armature de la problématique et de l’organisation des luttes. L’émergence de la thématique souverainiste chez des penseurs de gauche, que ces derniers soient dévoyés ou non, ne traduit, au fond, que la dilution des rapports de production capitalistes [euh ben là, je souscris pas, ce serait avoir une vision figée du capitalisme, comme tout un pan du marxisme, ou adhérer à l’idée faible d’un post-capitalismen, ndc] sous l’effet du chômage et du précariat et l’exposition corrélative des travailleurs et des citoyens aux différentes formes de nationalisme qui fleurissent à l’(extrême) droite et à l’extrême gauche.

    • Les gens qui sont vraiment dans la lutte (comme C.Lapavitsas, l’économiste d’Unité Populaire en Grèce, S.Wagenknecht, porte-parole du groupe Die Linke au Bundestag en Allemagne, ou F.Lordon qu’on voit souvent à des actions et manifs de par ici) et qui sont favorables à la sortie de l’euro ne disent aucune des âneries que leur fait dire Amselle, dont l’article est d’une grande mauvaise foi.

      Cf, entre autres, http://seenthis.net/messages/400867 ou http://www.dailymotion.com/video/x15ac99_frederic-lordon-revenir-aux-monnaies-nationales-pour-refaire-un

    • Mais oui, @cie813 Amsellem est de mauvaise foi (oui, c’est de leuropéeisme à la Ration), pas tant pour les raison que tu dis que pour sa manière d’utiliser comme alibi gratis des « comités de quartier » comme preuve de la possibilité dune souveraineté populaire international et locale. Et alors, ça rend l’étatisme social démocrate de Lordon plus recevable ? Il le dit dans son bobino mediapart, « la souveraineté populaire est ce qui ajoute à la souveraineté nationale des dirigeants », c’est en gros la position implicite du NPA à sa naissance. Oui, il reste des gens pour essayer de revenir occuper cette place vide de la sociale démocratie, pour postuler un lien entre force de l’état et des couches sociales ouvrières, salariés ou populaires. C’est citer encore toute critique de l’état comme acteur constitutif, et non pas conjoncturel, d’une souveraineté du marché, dune fabrication perpétuelle de la concurrence (qui n’a bien sur rien de non faussée), Le souverainisme prêt à toutes les ralliement d’un Sapir est-il plus justifié du fait du centrisme de Amsellem ? Là où Amsellem se fout du monde c’est que si une telle réalité d’auto-organisation et de luttes conflictuelle existait, Siriza aurait peut-être été contraint de moins délirer sur le plan politique.

      Un groupe restreint de 6 à 10 personnes a depuis la victoire de Siriza dirigé la Grèce en se coupant non seulement de leur parti (ce qui se comprends vu les dogmatismes travaillistes, le mécanisme, l’avant gardisme dont ils sont pour l’essentiel issus), mais aussi de leur gouvernement pour former un directoire central tout à fait à l’image de ce que sont les niveaux interétatiques qui dirigent l’Europe ? Quant au rapport à la population, ni Castro, ni Chavez, et moins encore Sous commandant Marcos, non commandant tout cours, et se croire autorisé à commander sans obéir à rien. Au mieux un vote pour essayer de redonner de la légitimité populaire (façon référendum européen en France, ou primaires socialistes, pr prendre deux exemples opposés mais complémentaires du genre de mauvaise magie de ces démocraties) quitte à n’en tenir ensuite aucun compte lorsque le résultat pose des exigences.

      La question était pas et n’est pas de décider à la place de l’Europe de la punition d’une sortie de l’euro. Faire de la politique c’est transformer les questions rappelait Badiou (ça ne vaut pas accord que de le citer).

      Oui, la Grèce pourrait, comme le Danemark, cesser d’intégrer l’euro. Mais contrairement à ce que dit Lapavitsas (et tant d’autres) je ne suis pas du tout convaincu par les arguments « marxistes » qui mettent... l’économie au poste de commande, même si l’impéritie politique de Siriza est patente. Il y’a précisément des questions d’inventivité politique qui sont en jeu pour tous dans l’expérience grecque. Et ça commence par des clivages, pas l’entretien de l’unité nationale. Ce qui est en défaut c’est la politisation collective, massive, seule garantie éventuelle. On connait bien ça ici aussi, rien d’évident.

      Là-bas, cela supposait d’agir de façon dynamique sur des facteurs forts différents. Toute l’énergie a été canalisée sur le théâtre diplomatique européen. Rien en Grèce même, si ce n’est surfer sur des victoires électorales, sans agir sur un plan concret, local et international (et malgré ce goût de la caution électorale, on a vu ce que le mandat du OXI est devenu pour eux).
      Désenclaver la Grèce de l’euro, c’était la désenclaver du directoire européen, pas seulement y jouer un face à face où les Grecs comme (une partie des) autres européens se sont trouvés relégués en position de spectateurs (pas émancipés pour le coup : retour de la délégation des effets de tribune, et donc de l’impuissance de ces « masses » dont seule la crainte aurait pu guider l’eurocratie). Quand l’absurde Zizek, ce ressortissant du socialisme réel, dit alliance internationale sans tomber dans les rets de l’empire russe (en évoquant les trop lointains pays d’Amérique du Sud), ce n’est pas totalement dépourvu de sens ; qu’est-ce qui a été fait sur le paon international du côté des états (à part solliciter la bienveillance française...), et en terme de mobilisation internationale pour prendre à revers les états d’Europe ? Ici on sait (que ce soit dit explicitement ou pas importe peu, je prends le pari que tout mouvement réel qui surgirait ici sera, dans la parole du grand nombre, bien au delà des discours actuels, les miens y compris) que - quoi qu’en disent gaucho et syndicalistes de métiers- l’état Keyneysien reviendra pas, on sait qu’on est dans le régime de la dette matérielle ou morale, autrement que les Grecs et qu’une libération est à trouver, pas à sortir d’un chapeau gouvernemental ou partidaire ; quand Badiou dit « courage politique », ça peut passer pour trop altier et général mais cela doit s’entendre aussi sur le plan « intérieur ». En Grèce qu’a fait de sa victoire Syriza ? quechi en termes concrets. On a joué l’unité nationale, en surestimant le caractère néo colonial de la domination qui s’exerce là-bas. Celle-ci repose comme ici sur des larges couches de bénéficiaires locaux et/ou off shore.
      Le courage était de s’attaquer aux dominants qui ont joui de « l’état débiteur » (Streek) et de le faire (sur le plan foncier, pénal et fiscal, mais pas seulement) en s’orientant vers une capacité d’autosuffisance agricole, car un tel axe était sans doute l’une des seules manière de s’armer contre le chantage de la punition du grexit. Une gamme énorme d’initiatives auraient pu être prises, loin de ’autarcie à l’albanaise ou de la reconstruction post coloniale à l’algérienne pour envisager un autre développement, et avec lui un déssèrement de la contrainte monétaire ; c’est aux grecs et à qui coopérerait avec eux de le dire. Mais rien qu’en collectivisant la vente de l’huile d’olive (une prod que l’europe a subventionné jusqu’à en transformer les surplus en huile pour moteur..., énième exemple d’antiproduction capitaliste) et de fêta et en faisant des produits « antilibéraux » vendus à travers le monde, en restructurant le tourisme à coup de « couchsurfing » et d’autres modalités, il y’a fait de quoi imaginer plein de manière de requalifier la trop spectaculaire « politique du haut » et la trop embryonnaire misérable « politique du bas ».

      Sur ce plan politique toujours, la Grèce, elle hériterait de quelles forces si tout était pas tourné vers la grande méchante europe ? Schématiquement ça s’organise selon trois axes, dont les contradictions pourraient être motrices plutôt que d’être vues comme des obstacles. Les forces (plus ou moins) défaites mais réactivables à nouveaux frais du « mouvement des places » (démocratie de base, formulation d’autres problèmes publics par le grand nombre, comment peut-on se priver d’essayer une reprise d’un tel processus dans la situation actuelle ? ), celle de l’insurrection (attaquer le pouvoir, non sans retenue, en limitant sans cesse le niveau de violence exercée, pour ce que j’en ai vu, et sans avoir pour autant touché à celui de l’église, bref, là aussi avancées et clarifications restent possibles), celle de la constitution d’expériences locales de satisfaction des besoins (accueil et défense des réfugiés, soins, agriculture, etc) ou de refus des "solutions capitalistes (mines d’or, privatisation). Entre ces réalités et Siriza, rien, ou les urnes (l’isolement, quitte à ce qu’il soit renversé inopinément en un surgissement de la jeunesse et des prolos comme lors du dernier référendum).

      Qui peut croire que ces cadres gauchistes et ces staliniens ont oublié l’histoire de l’Europe et des alternatives institutionnelles aux prises avec le « mur de l’argent ».

      J’arrête là, encore une fois l’étatisme ne peut mener qu’à l’échec ou la restauration d’un capitaliste collectif. Surtout si on veut rien faire du fait que ce sont des états et plus tel ou tel état isolé qui exerce une forme nouvelle de souveraineté (antipopulaire et anti démocratique bien sûr).

      Quant à Lordon, passer de l’école de la régulation à une (sa...) lecture de Spinoza ou découvrir la constitution de 1793 ("est citoyen qui a mérité de l’humanité"), c’est parfait. Mais comme chez Streeker, ce qui revient en coulisses, c’est le modèle « eurocommuniste » italien des 70’, encore et toujours une pensée d’état, une pensée gestionnaire, un (impossible) capitalisme sans folie. Et pas la passion communiste.

      (J’ai bien aimé son lapsus sur Simondon. Il lui fait dire « transindividualisme » là ou Simondon a conceptualisé le transindividuel qui permet précisément de critiquer la notion d’individu en mettant l’accent sur les processus d’individuation...
      Simondon, Individu et collectivité. Pour une philosophie du transindividuel , de Muriel Combes, en accès libre ici http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4433.)