Je viens encore de vérifier que j’étais trop vieux. Trop vieux pour avoir de l’intérêt pour cette histoire de « Back to the Future Day » : les histoires de hoverboard et de chaussures qui se ferment toutes seules, c’est dans l’épisode 2, qui est sorti en 1989. J’avais 19 ans, et sans trop vouloir faire mon péteux (mais un peu quand même), ça faisait déjà un moment que je n’avais plus trop d’intérêt pour les gros blockbusters pour ados américains.
Par exemple, à cette époque, il y avait le Décalogue de Kieślowski.
En revanche, j’étais assez clairement dans le cœur de cible du premier épisode de Back to the Future, sorti en 1985. Là j’avais 15 ans. Mais ça ne m’a déjà pas trop marqué (ah si : je viens de me souvenir que c’était vendu avec Huey Lewis et The Power of Love, dont la meilleure référence est dans American Psycho). Ce dont je me souviens clairement de cette période, c’est que je commençais à ne plus supporter les films de Spielberg et ses copains. Peut-être parce que, bon, à 15 ans on commence à avoir des opinions (pour ou contre Mitterand, déjà, ça t’occupe…) ; mais bien plus parce que j’avais lu un article expliquant les méthodes « scientifiques » mises au point par Spielberg pour tester les scénarios et le montage, notamment, avec un système élaboré de projections privées avec capteurs et enregistrements des réactions des spectateurs. Et qu’à ce moment, le cinéma commercial devient de plus en plus formaté, avec toujours les mêmes trucs et astuces, et que ça commence à beaucoup se voir.
Par exemple, le petit garçon (Jonathan Ke Quan) dans Indiana Jones 2 sorti en 1984, ça m’avait sérieusement hérissé. Pareil avec les petits Ewoks dans le troisième StarWar (1983), qui deviennent la figure principale des produits dérivés dans les années suivantes (L’aventure des Ewoks, 85, La Bataille d’Endor, 1985, puis la série animée jusqu’en 87). Y’en a des caisses à l’époque (Stallone, Cameron…). En France, ça met un peu de temps à arriver, mais le montage frénétique, les gags et les situations écrites selon le dictionnaire officiel des costards-cravates, c’est ultra-visible avec Les visiteurs (1993) et, disons, tout Besson dans les années 90.
C’est l’époque où, progressivement donc, mon goût va de plus en plus vers le cinéma commercial des années 70 (puis vers le cinéma d’exploitation et de genre quelques années encore plus tard).
En fait, je n’ai jamais réussi à retrouver d’article décrivant cette systématisation des projections-test et les méthodes de Spielberg. Dis-moi Seenthis, toi tu arriverais à retrouver des choses là-dessus ?