• COMBLES (80) Lorsque ses allocations sont brutalement coupées, sa vie bascule - Péronne et sa région - Le Courrier picard
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    Sylvie Peudupin n’avait qu’une allocation handicapé pour vivre. En 2012, elle cesse brutalement et sa vie s’effondre. Depuis, sa fille affronte la CAF pour défendre sa mère.

    Kafkaïenne administration. La famille Peudupin en a fait l’expérience. La mère, Sylvie, est reconnue handicapée à plus de 80 %. Lorsqu’elle n’était qu’un bébé, elle a eu un accident de voiture. Crâne fracturé, elle ne peut alors vivre sans une pompe, reliant cerveau et cœur, qui fait circuler le sang. En 2011, elle vit en Seine-Saint-Denis. Ne pouvant travailler, elle perçoit l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), versée par la Caisse d’allocations familiales (CAF). 690 € mensuels pour vivre, à quoi s’ajoutent les 1 400 € de la retraite du père. Pas mirobolant, mais la famille réussit à vivre avec.
    En 2012, elle quitte la Seine-Saint-Denis pour venir vivre à Combles, dans la Somme. Laissez alors parler les p’tits papiers : transfert de dossier, attestation de la Commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), demande auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), RIB… C’est là que la mécanique se grippe. C’est Émilie, la fille du couple Peudupin, qui prend en charge toutes les démarches pour ses parents.
    Elle transmet les documents attendus. Et rien ne vient. Selon la famille, les 690 € ont cessé d’être versés à ce moment.
    Émilie tente de se faire expliquer la situation, elle envoie des recommandés, passe d’un service à l’autre, la réponse est toujours la même : « Le problème vient d’un document que la CAF de Seine-Saint-Denis n’a pas fourni.  » L’agence de Seine-Saint-Denis, à près de 150 kilomètres de la maison familiale. L’agence de Seine-Saint-Denis, impossible à joindre par téléphone, les #boîtes_vocales automatiques se succédant aux « appuyez sur la touche étoile », sans jamais l’intervention d’un être humain.
    La situation s’envenime. L’argent vient à manquer. « Il m’a fallu expliquer à ma mère pourquoi on ne pouvait plus acheter telle ou telle chose, elle ne comprenait pas pourquoi elle n’avait plus d’argent », explique Émilie.
    Sylvie Peudupin est ensuite placée sous #curatelle, sa fille est désignée comme tutrice. Face à la détresse des parents Peudupin, pour les assister financièrement et au quotidien, fille et mari viennent habiter avec eux, dans leur grande maison de Combles. « Au début, quand l’#AAH a cessé d’être versée, ma mère croyait que c’était moi qui lui avais coupé les vivres… », se remémore Émilie.
    Le temps passe et les versements de l’AAH n’arrivent pas. Pour Émilie c’est clair : « La CAF fait preuve de mauvaise foi. » Et ses explications à propos du justificatif venant de Seine-Saint-Denis ne sont que des prétextes. « Ils disent qu’ils ne parviennent pas à joindre leurs collègues de Seine-Saint-Denis ! Et ils ne nous ont donné des informations que lorsque mon mari s’est mis en colère. C’est triste, il faut montrer de l’agressivité pour être entendus. » Tout semble contre la famille : ils n’ont même pas la possibilité de passer par l’espace internet de la CAF pour se tenir au courant des avancées – ou non – du dossier. À chaque tentative, un message d’erreur « Vous n’êtes pas autorisé à consulter votre compte. Veuillez vous rapprocher des services de votre #CAF ».