• La pref du 93, redoute des “émeutes de la faim”
    Confinement : le préfet de Seine-Saint-Denis s’alarme du "risque alimentaire" pour les plus précaires
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    Ce mercredi 22 avril, Le Canard enchaîné fait état d’un mail envoyé le 18 avril par Georges-François Leclerc, préfet de Seine-Saint-Denis, dans lequel le haut fonctionnaire s’inquiète du "risque alimentaire" qui menace les habitants les plus précaires du 93.

    Il redoute des “émeutes de la faim”. Selon Georges-François Leclerc, préfet de Seine-Saint-Denis, un "risque alimentaire" menace la partie la plus précaire de la population du 93. Ce mercredi 22 avril, Le Canard enchaîné fait état d’un mail envoyé le 18 avril par le haut fonctionnaire à son homologue Michel Cadot, préfet de la région Île-de-France.

    “Mon principal risque dans les quinze jours qui viennent est, si l’on excepte le risque sanitaire, le risque alimentaire”, indique Georges-François Leclerc, mentionnant également une situation tendue dans le département voisin du Val-d’Oise.

    “Nous comptons entre 15.000 et 20.000 personnes qui, entre les bidonvilles, les hébergements d’urgence et les foyers de travailleurs migrants, vont avoir du mal à se nourrir”, s’alarme-t-il.

    Deuxième département le plus peuplé d’Île-de-France et parmi les plus pauvres de l’Hexagone, la Seine-Saint-Denis subit de plein fouet les conséquences économiques du confinement : “L’économie souterraine, de rapine, ‘l’uber-économie’ et l’effondrement de l’intérim ont provoqué une baisse importante et brutale des revenus des précaires de Seine-Saint-Denis”, constate le préfet.

    Parmi les plus touchés par les difficultés alimentaires figurent selon lui “les enfants et les collégiens, qui ne vont plus à la cantine”. En mars dernier, le conseil départemental de Clichy-Sous-Bois a réquisitionné la cantine d’un collège afin qu’y soient préparés 1.500 repas par jour, relate le Canard. Aujourd’hui, le double serait requis pour couvrir les besoins quotidiens, de sorte qu’une deuxième cantine va faire chauffer ses fourneaux.

    SOUPES POPULAIRES

    Les bons alimentaires de 7 euros distribués par l’Etat aux plus précaires sont en nombre insuffisant. Les autorités n’en distribuent que 9.500 pour quinze jours, là où il en faudrait le double, selon le préfet. Devant les soupes populaires, “les files d’attente ne diminuent pas, et ce ne sont pas des habitués, ce sont des salariés”, confie un élu local au palmipède. Dans son mail, Georges-François Leclerc s’alarme : “Ce qui était jouable sur un mois de confinement ne le sera pas sur deux.”

    Les autorités semblent avoir reçu le message : la Caisse d’allocations familiales a annoncé le versement, à partir du 15 mai, d’une aide de 150 euros par foyer aux bénéficiaires de différentes prestations sociales, comme le RSA, ainsi que 100 euros par enfant à charge. De son côté, le ministère de la Ville et du Logement a promis ce lundi que le nombre de tickets alimentaires serait doublé. “L’objectif est de pouvoir venir en aide à plus de 90.000 personnes dans les prochains jours.” Le tout étant de tenir jusque-là.

    Par ailleurs, un ordre de grandeur partiel supplémentaire en contrepoint aux chiffres yolo cités, le RSA dans le 93
    http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-grace-a-cette-boutique-ecole-des-beneficiaires-du-rsa-v

    La Seine-Saint-Denis est le deuxième département de France, derrière le Nord, en pourcentage de la population au RSA.
    Ils sont plus de 100 000 bénéficiaires, répartis sur plus de 83 500 ménages. A titre de comparaison, Paris compte un peu plus de 62 200 foyers au RSA, le Val-de-Marne, plus de 43 100 et les Hauts-de-Seine, plus de 30 400.

    #précaires #bons_alimentaires_de_7_euros #émeutes_de_la_faim