• Les Cahiers de Verkhnéouralsk - Écrits de militants trotskystes soviétiques 1930-1933 (Lutte de Classe n°222 - 13 février 2022)

    Des textes émanant de trotskystes soviétiques du début des années 1930 parus aux éditions Les Bons Caractères.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/02/20/les-cahiers-de-verkhneouralsk-ecrits-de-militants-trotskyste

    https://www.lesbonscaracteres.com/livre/les-cahiers-de-verkhneouralsk

    C’est du fond d’une des plus sinistres prisons russes des années 1930, située au sud de l’Oural, que le hasard de travaux dans une cellule a permis de découvrir une profusion de journaux et écrits clandestins de membres de l’Opposition de gauche que Staline y avait fait enfermer.

    Nous publions huit de ces textes, la plupart traduits pour la première fois. De leurs auteurs, on ne connaissait parfois que le nom, et encore, tant la dictature stalinienne a voulu effacer jusqu’à la mémoire des militants qui restèrent fidèles aux idéaux d’Octobre 1917. Ils combattaient avec Trotsky la #dégénérescence du premier État issu d’une révolution ouvrière victorieuse. Ce que la dictature stalinienne ne pouvait tolérer. Car l’activité et l’existence même de ces milliers de #bolcheviks-léninistes représentaient une dénonciation vivante du stalinisme, de ce régime défenseur d’une #bureaucratie parasitaire qui écrasait la classe_ouvrière, qui trahissait les intérêts de la révolution socialiste #mondiale et qui donnait une image dévoyée et sanglante du communisme. Face à cette monstrueuse régression, il n’y eut alors que ces militants pour défendre les traditions de luttes et les idéaux du mouvement ouvrier. Jusqu’à ce que #Staline, qui n’avait pu en venir à bout, les fasse exécuter en masse dans ses camps en 1937.

    #stalinisme #Opposition_de_gauche #trotskisme #militants_trotskistes #révolution_russe

    • Face à ce que #Victor_Serge appela «  minuit dans le siècle  », ils tinrent bon. On voit dans leurs écrits leur lucidité quant à l’ampleur du reflux de la #révolution, et leur conviction que, quel que fût leur sort – et ils n’avaient pas d’illusions sur ce que le #stalinisme leur réservait –, il importait avant tout de préserver un héritage, de maintenir un drapeau  : ceux du #communisme_révolutionnaire et de l’#internationalisme, pour qu’ils puissent servir de guide aux générations futures de combattants de la cause ouvrière. Car même face à cette avalanche de trahisons, de défections et de défaites provoquées par le stalinisme et la #social-démocratie, ils avaient la certitude que tôt ou tard sonnerait l’heure de la «  lutte finale  ».

      Leur conviction inébranlable que la #classe_ouvrière a la capacité de transformer la société et que l’avenir appartient au #communisme, leur dévouement à la cause de la #révolution_mondiale, se lisent à chaque ligne des Cahiers. À huit décennies de distance, ce qu’ils nous lèguent là s’adresse tout particulièrement aux jeunes générations militantes, pourvu qu’elles prennent conscience que le système capitalisme, avec ses crises, ses guerres et ses horreurs, ne mérite qu’une chose  : être définitivement relégué au rayon de ce qui aura précédé l’avènement d’une humanité libérée de toute oppression et enfin digne d’elle-même.

    • Un autre livre sur Verkheouralsk :

      Verkhne-Ouralsk, l’isolateur politique 1925-1938, combats, débats et extermination d’une génération , d’AVSHALOM BELLAÏCHE

      A propos des #trotskystes de Verkhne-Ouralsk, ce papier de Jean-Jacques Marie
      https://cahiersdumouvementouvrier.org/a-propos-des-trotskystes-de-verkhne-ouralsk

      En janvier 2018 des ouvriers du bâtiment travaillant dans une vieille prison de la petite ville de #Verkhneouralsk, près de la ville de Tcheliabinsk, ont découvert sous le parquet d’une cellule des publications artisanales rédigées par des trotskystes déportés en 1929-1930. Ces déportés se désignent du nom de bolcheviks-léninistes pour souligner leur continuité avec l’héritage d’octobre 1917 dont #Lénine a été le véritable inspirateur. La #bureaucratie stalinienne ne pourra évidemment reproduire cette désignation et lui substitue le nom de « #trotskystes », qui vise à suggérer une filiation extérieure , puis étrangère à Lénine, et, au fil des années, en fait le synonyme de #menchéviks, contre-révolutionnaires, agents des services secrets divers et variés, puis fascistes et hitlériens mal déguisés. Mais le qualificatif de « trotskyste », malgré ses origines pour le moins malveillantes, est entré dans les moeurs.

      A quelques mois de distance sont parus deux ouvrages portant sur ces documents qui avaient échappé à la surveillance de la police politique de Staline, l’un écrit par Avshalom Bellaïche sous le titre Verkhne-Ouralsk l’isolateur politique 1925-1938, combats, débats et extermination d’une génération. L’autre intitulé Les cahiers de Verkhneouralsk, traduit, présenté et annoté par Pierre Laffitte, Pierre Matttei et Lena Razina, publié par Les bons caractères.

      Ce petit article porte sur le livre de Bellaïche un second sur celui des bons caractères suivra.

      #Avshalom_Bellaïche précise d’emblée que les textes dénichés par les ouvriers du bâtiment sont « des écrits politiques, des analyses théoriques et des textes polémiques »,qu’il qualifie à bon droit de « sources exceptionnelles, originales et précieuses » sur les trotskystes en URSS, sur leurs réflexions et leurs débats politiques, parfois très vifs mais qui témoignent toujours d’une indépendance de pensée remarquable au moment même où en URSS les slogans les plus primitifs et les mensonges les plus grossiers commencent à remplacer toute forme de pensée politique. Avshalom Bellaïche retrace minutieusement l’histoire de l’isolateur de #Verkhne-Ouralsk, connue jusqu’alors surtout par le récit qu’en donne dans son Au pays du mensonge déconcertant l’opposant yougoslave Anton Ciliga qui y fut déporté.

      Bellaïche souligne que son travail vise à « décrire au maximum les conditions de vie des prisonniers (…) et à montrer comment les prisonniers par leur organisation et leur cohésion politique parviennent alors que l’Union soviétique s’enfonce dans le régime totalitaire (…) à maintenir un rapport de force favorable qui leur permet de défendre leurs libertés politiques. » Il évoque à la fois leurs longues discussions et leurs actions comme la grève de la faim d’avril 1931 qui contraint la direction de l’isolateur à faire quelques concessions aux détenus consignées dans un texte que Bellaïche reproduit .

      La cohésion morale des détenus trotskystes n’empêche pas l’apparition rapide de divisions politiques, parfois vives, face à ce que l’on a appelé « le tournant à gauche » de Staline et de l’appareil du PC avec le lancement en 1929 du plan quinquennal et le déclenchement de la collectivisation agricole avec des méthodes d’une extrême brutalité, qui vont dresser contre elle une grande partie de la paysannerie soviétique, méthodes dont les militants internés n’avaient au début qu’une connaissance réduite.

      Une minorité approuve cette collectivisation, l’un de ses membres s’affirmant même partisan d’une « collectivisation à outrance », que la majorité des B-L critiquent vu l’absence de base matérielle technique et de véritable campagne politique préparatoire.

      Ce qu’on connaissait des débats vifs qui agitent la colonie des bolcheviks-léninistes, la plus importante et de loin des groupements politiques déportés à Verkhne-Ouralsk, se limitait jusqu’alors essentiellement à une correspondance avec Trotsky publiée dans le numéro 7/8 (1981) des Cahiers Leon Trotsky dont les derniers textes datent de l’automne 1930 et ce qu’en dit Ciliga dans ses souvenirs. Sur ce dernier Avshalom Bellaïche affirme : « Anton Ciliga escamote complètement l’état réel des discussions qui ont traversé les bolchevils-léninistes. » Et il ajoute, à bon droit, « Grâce à la découverte des manuscrits qui datent de 1932 nous connaissons enfin les enjeux et les débats qui ont réellement opposé les différentes tendances au sein du collectif bolchevik-léniniste ». Certes son étude minutieuse et précise des documents disponibles corrige certaines affirmations de Ciliga ou comble certains de ses silences. Mais Ciliga est partie prenante de ces débats dans lesquels il est très engagé et dont il n’est pas surprenant qu’il en donne une vision partiale et orientée, d’autant qu’à leur terme il rompra avec le bolchevisme… et – après la publication de ses souvenirs – évoluera très à droite.

      Les longues pages qu’Avshalom Bellaïche consacre aux débats internes des bolcheviks–léninistes aux divergences puis aux divisions – parfois provisoires – que ces débats font apparaitre sont sans doute les plus riches et les plus passionnantes de son travail. Elles témoignent de la volonté acharnée de ces militants isolés de réfléchir avec leur tête. Certes ils accordent une grande attention aux lettres et textes de Trotsky qu’ils peuvent recevoir – de façon très épisodique après l’automne 1930 – mais ils ne se contentent nullement de les répéter ou de les paraphraser et peuvent les critiquer. Au début ces débats portent sur l’appréciation du prétendu « tournant à gauche » que représenterait la collectivisation forcée et donc sur l’attitude à adopter à son égard. Elles se concluront par un débat sur la nature de l’URSS.

      Les résumer aboutirait à les caricaturer. Ainsi évoquer un « collectif majoritaire », qui publie son bulletin, puis un « collectif minoritaire » qui publie aussi le sien, bientôt flanqués d’une aile gauche critique qui compose son Bolchevik militant, avant l’apparition dans le collectif majoritaire d’une aile droite désignée par les initiales de ses trois représentants (MBM) en résumant en trois lignes la position de chaque courant rappellerait assez stupidement la vieille plaisanterie sur les trotskystes qui scissionnent dès qu’ils atteignent ou dépassent le nombre de trois.

      Or pour quiconque a une autre vision de l’histoire complexe de l’Union soviétique que la vision linéaire des historiens bourgeois qui dessinent une ligne droite imaginaire du prétendu coup de force( ou d’état) d’octobre 1917 au totalitarisme stalinien, les problèmes posés par la première révolution ouvrière victorieuse au sein d’une défaite de la révolution mondiale, surtout européenne, étaient d’une extrême complexité. Et les discussions et les débats qu’évoque Avshalom Bellaïche avec une grande clarté, une grande minutie et – je me répète – avec une tout aussi grande précision frappent par la volonté acharnée de comprendre qui anime leurs participants. Volonté d’autant plus étonnante que les possibilités d’agir ne peuvent que leur apparaitre lointaines. L’appareil policier du stalinisme, lui en revanche n’en est pas persuadé, les juge bien dangereux et les massacrera tous en 1937 et 1938 à Vorkouta et à Magadan . Ce massacre, raconté par plusieurs témoins qui ont survécu, conclut ou presque le récit d’Avshalom Bellaïche.

      Ces militants pensent avec leur tête. Ainsi Bellaïche signale les désaccords de certains d’entre eux avec plusieurs points du texte de Trotsky intitulé Les problèmes du développement de l’URSS (projet de plateforme de l’Opposition de gauche internationale sur la question russe paru dans le n° 20 du Bulletin de l’Opposition d’avril 1931) dans lequel il affirme : « La réalisation du plan quinquennal représente un pas en avant gigantesque en comparaison de l’héritage misérable que le prolétariat avait arraché des mains des exploiteurs » (Bulletin de l’Opposition n° 20, page 3).

      En 1932 Trotsky et les bolcheviks-léninistes de Verkhne-Ouralsk – et d’ailleurs – ont toujours la perspective de réformer le parti dirigeant et l’Internationale communiste même si les premières interrogations apparaissent ici et là. Ainsi Axel Bellaïche cite-t-il un article de décembre 1932 du Collectif majoritaire dont les auteurs affirment : « Il n’y a pas de doute qu’en comparaison avec le volume colossal des tâches à réaliser par l’Opposition léniniste ses forces sont pour le moment insignifiantes. » Avshalom Bellaïche ajoute : « Les tâches et les perspectives qu’ils [les bolcheviks-léni,nistes] donnent sont proportionnées aux nécessités de la politique générale et non à leur capacité réelle d’influencer ou de modifier cette même situation. »

      Le moment décisif dans ces discussions passionnées est celui qu’Axel Bellaïche appelle « le rubicon » c’est-à-dire le passage d’une vision du clan de Staline comme direction bureaucratique « centriste » du parti communiste à la conception d’une bureaucratie parasitaire qui doit être renversée par la mobilisation des masses, seul moyen de défendre durablement la propriété d’Etat, passage transitoire obligé vers la « propriété sociale » qui pour se réaliser, en suppose … en même temps la négation ! C’est la « révolution politique », que les détenus bolcheviks-léninistes esquissent dès décembre 1932 lorsqu’ils évoquent la grève générale et l’armement du prolétariat comme des slogans pour l’action de masse. « Certes, commente Avshalom Bellaïche, l’emploi de la violence reste conditionné, mais on est très loin du mécontentement limité au cadre soviétique de 1930. »

      Quelques mois plus tard chacun de son côté, Trotsky et les bolcheviks-léninistes de Verkhne-Ouralsk, tirent sans pouvoir se consulter, les mêmes conclusions de la politique stalinienne en Allemagne qui a ouvert la voie du pouvoir aux nazis et que Trotsky qualifie de « 4 août du #stalinisme », bref une trahison de la révolution similaire à celle de la social-démocratie en 1914. C’est le développement commun d’une analyse marxiste de fond commune. « Que ce soit à Prinkipo ou à Verkhne-Ouralsk, souligne Avshalom Bellaïche, les conclusions politiques de cette analyse sont formulées quelques mois plus tard à l’automne 1933 : le Parti communiste est mort, l’Internationale communiste est morte, la fondation d’une nouvelle Internationale révolutionnaire et la révolution politique qui renverserait le parti stalinien soviétique par l’insurrection armée des masses ouvrières sont désormais nécessaires. Sur la base de cette perspective nouvelle (…) les bolcheviks-léninistes de Verkhnéouralsk se réunifient à la veille de la seconde grève de décembre 1933 qui arrachera dans la douleur la libération de la majorité des militants révolutionnaires de l’#isolateur politique de Verkheouralsk. »

      Les détenus de Verkhne-Ouralsk ne pourront jamais lire une ligne de #la_Révolution_trahie achevée par Trosky en juin 1936. Mais si l’on juge par leurs écrits abondamment cités dans l’ouvrage d’Avshalom Bellaïche, ils en auraient sans aucun doute repris à leur compte les conclusions fondamentales.

      Avshalom Bellaïche signale aussi les positions des autres groupes d’opposants internés à Verkhne Ouralsk (les décistes – ou centralistes-démocratiques – de #Vladimir_Smirnov, eux aussi divisés entre ceux qui voient en URSS le triomphe du capitalisme dEtat et ceux qui y perçoivent la victoire politique de la petite-bourgeoisie, les miasnikoviens, les menchéviks).

      Il évoque en détail de nombreux militants bolcheviks-léninistes dont les plus importants, #Iakovine, #Solntsev, #Dilgenstedt, #Nevelson, #Boris_Eltsine et ses deux frères, #Poznansky, ancien secrétaire de Trotsky, #Guevorkian, tous liquidés plus tard, et #Starosselsky, le spécialiste de la Révolution française, mort en 1934. Ils sont tous massacrés parce que, pour Staline, si isolés soient-ils apparemment, ils ne sont pas des rêveurs utopiques mais un danger mortel .

      La preuve en est donnée par des manifestations de révolte contre la clique stalinienne collectées par le #NKVD au moment même où ces militants sont massacrés. Ainsi le fils du premier secrétaire du PC d’Ouzbeskitan Ikramov, condamné à mort lors du 3 ème procès de Moscou de mars 1938, envoyé lui à la #Loubianka, y rencontre brièvement un garçon de 14 ans interné pour avoir participé à la constitution à Oulianovsk d’un Parti panrusse contre Staline, sans aucun doute minuscule mais significatif d’un état d’esprit reflété à la veille de la manifestation du 1er mai 1938 à Moscou par des fondateurs d’un #Parti_ouvrier antifasciste qui avaient rédigé un tract antistalinien virulent qu’ils se préparaient à y distribuer, mais qui furent arrêtés la veille.[1]

      Pour interdire toute liaison entre cette protestation aux formes diffuses et les bolcheviks-léninistes, Staline a d’abord isolé ces derniers, les a calomniés, puis les a envoyés au Goulag pour les soumettre à la terreur exercée par les criminels de droit commun véritable lie sociale décomposée, image inversée de la bureaucratie parasitaire et les a finalement assassinés. On voit à quel point l’historien pro-stalinien Isaac Deutscher [2] se fourvoyait lorsque dans le troisième volume de son Trotsky il affirmait que ce dernier après son exil en 1929 aurait dû se contenter d’écrire des livres plutôt que d’animer une opposition de gauche que Deutscher traite avec mépris, et que l’ouvrage d’Avshalom Bellaïche, en lui rendant un bel hommage intelligent et argumenté, rappelle à la vie.

      Quelle conclusion ou quelle leçon peut-on tirer de la lecture du travail très riche d’Avshalom Bellaïche ? La première tentation peut être de souligner l’extraordinaire trempe morale de ces milliers d’hommes et de femmes qui se battent sans faiblir – sauf quelques inéluctables exceptions – dans des conditions où leur chances d’un quelconque succès sont microscopiques. Cette trempe morale est incontestable, mais on peut en trouver des exemples similaires chez les fanatiques religieux les plus bornés, dont ces #bolcheviks-léninistes se différencient radicalement par leur volonté farouche, amplement soulignée par Avshalom Bellaïche, d’analyser, de comprendre pour avoir éventuellement le moyen, si la possibilité – même infime – se présente, de transformer économiquement, socialement et politiquement, un monde dont le maintien en l’état est une menace pour l’humanité. A lire donc ! !

      [1] On voudra bien m’excuser (et puis tant pis si on ne m’en excuse pas !) de renvoyer à ce propos à mon livre Des gamins contre Staline où figurent nombre de données et de documents sur ces manifestations

      [2] Pro-stalinien … Deutscher, qualifié souvent d’historien trotskyste par la presse bourgeoise ? La preuve : Deutscher concluait sa biographie de Staline publiée en anglais en 1949 puis en français en 1951 par ces lignes : « Tel Cromwell il incarne la continuité de la révolution, à travers toutes ses phases et métamorphoses (…) comme Napoléon il avait construit son empire , mi-conservateur et mi-révolutionnaire et porté la révolution au-delà des frontières de son pays. La meilleure part de l’oeuvre de Staline durera certainement plus longtemps que lui (…) Afin de sauvegarder cette œuvre pour l’avenir et lui donner toute sa valeur, l’Histoire devra peut-être encore purifier et remodeler l’œuvre de Staline. » Il maintient cette conclusion dans sa nouvelle édition de 1960, quatre ans donc après le rapport de Khrouchtchev sur les « crimes de #Staline » au XX e congrès du PCUS.

      #trotskisme #trotskysme

  • #1996 : Hold-up à #Moscou

    En 1996, #Boris_Eltsine, malade et détesté, brigue un second mandat à la présidence de la Fédération de #Russie. Face à lui, un candidat communiste, #Guennadi_Ziouganov, porté aux nues par les oubliés de la #transition_post-soviétique. Crédité en début de course d’à peine 3 % des intentions de vote, #Eltsine parvient pourtant contre toute attente à se faire réélire avec près de 54 % des voix. Comment a-t-il pu gagner cette bataille que tous pensaient perdue d’avance ?
    Pour l’emporter, Eltsine s’est engagé dans une #campagne impitoyable au #budget abyssal, dans laquelle le #Kremlin, les #médias, les #hommes_d'affaires russes et les puissances occidentales ont uni leurs forces pour que la Russie « ne retourne pas en URSS ». De #pactes incongrus en escroqueries à grande échelle, ici avouées sans ambages, ce film de Madeleine Leroyer scille entre film noir et tragi-comédie shakespearienne. Archives rares, animations et témoignages, notamment de Tatiana Diatchenko, fille et conseillère d’Eltsine, de l’ancien vice-Premier ministre Anatoli Tchoubaïs de l’oligarque déchu Sergueï Pougatchev ou encore de l’ancien président du FMI, Michel Camdessus, nous entraînent dans les coulisses ahurissantes d’un moment crucial qui a scellé le destin de la Russie et, par ricochet, celui du monde.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64207_1
    #film #film_documentaire #documentaire
    #libéralisation #anti-communisme #campagne_électorale #Tatiana_Diatschenko #Mikhail_Fridman #Alpha_Bank #banques #privatisation #pillage #oligarques #oligarchie #Anatoli_Tchoubaïs #Bill_Clinton #Clinton #FMI #Guennadi_Ziouganov #Dick_Morris #Dick_Dresner #vote_ou_perd #prêts_contre_actions #obligations_d'Etat #corruption

  • L’#odeur du #chocolat dope les #ventes de livres
    http://fr.myeurop.info/2013/07/24/l-odeur-du-chocolat-dope-les-ventes-de-livres-11700

    Quentin Bisson

    Des chercheurs belges de l’université de Hasselt ont eu du flair. Pendant dix jours, ils ont diffusé une odeur de chocolat dans une #librairie du pays. Surprise : leur drôle d’étude prouve que ce parfum booste la vente des livres.

    Voici une nouvelle qui fleure bon pour les libraires en mal (...)

    #Insolites #Société #Économie #Belgique #achats #consommateurs #inconscient #marketing_olfactif

    • Ca ressemble a du #neuromarketing
      il y a un exemple ici
      http://seenthis.net/messages/125850
      avec macDo qui voulait un parfum champêtre dans ses #toilettes et ses produits ménagers pour implanter une image plus « verte » dans l’esprit des gens. Ils avaient fait faire leurs études en GB car en France le docu dit que c’est interdit le neuromarketing. C’est légal en Belgique comme le montre cette étude.
      Il me semble qu’on utilise pourtant déjà les odeurs dans les commerces en France. Par exemple les boulangeries qui ne font pas leur pain genre dans le metro, diffusent une sorte de parfum beurre synthetique peu rassurante.

    • C’est de l’#éthologie. Maintenant, vous savez pourquoi je rame : je n’ai pas voulu que la science que j’avais étudié avec passion serve seulement à tromper les gens au profit de quelques multinationales. Sinon, y a le pschitt de « neuf » dans les voitures d’occase qui fait tu as l’impression que la voiture vaut plus cher qu’en vrai, les choix des couleurs des revêtements muraux, pour favoriser certains comportements.
      Mais y a aussi des chouettes trucs, comme la resonorisation des lieux de passages et transports en commun, pour limiter le stress et l’agressivité, ce genre de truc.

    • Je connait plutôt l’éthologie appliqué aux non-humains, mais c’est logique que cette science s’applique à l’homme, mais dans ce cas je pensait qu’on dirait #anthropologie. Par rapport à ce qu’on appel le #neuromarketing, est ce que c’est pas le mélange de plusieurs domaines (#marketing_olfactif, #design_sonore, #ergonomie, #éthologie, #psychologie...) ? Domaines qui ont en commun de pouvoir servir à vendre à travers l’inconscient individuel et collectif. C’est pas un nouveau mot pour dire #subliminal ?

      Je me demande aussi où est la limite de la manipulation dans ce cas. Par exemple je suis libraire et je met de l’encens dans ma boutique pour que sa sente bon, ou je propose du chocolat chaud tous les mercredi en hivers ou n’importe quelle idée conviviale pour rendre mon commerce plus sympas. Histoire que les clients reviennent et que les ventes augmentent. A quel moment je glisserait dans la manipulation ? Sans avoir besoin de faire une étude neuromachine, je me doute bien que si je pète derrière mon comptoir ça ne fait pas monter les ventes et que si ca sent bon le chocolat sa met de bonne humeur (enfin si on est pas la toute la journée, pour les salariés ca peut être aussi lourd que les musiques automatiques).

      Je part encore en digressions mais comme ca se passe toujours en #europe #myeurope ne m’en voudra pas ;)
      Sur la musique dans les commerces, j’ai eu pour la première fois à faire à une musique anti-squat dans un café à Bastille. C’était une toute petite musique discrète, très courte et répéter en boucle sans arrêt pendant les deux heurs que j’ai du passer dans le bar. J’ai pensé d’abord que c’était pour faire des économies à la #sacem mais je croi qu’en dehors de cet avantage, ca a fait tourner les clients. Elles m’ont incommoder ces 3 notes répétées sans fin, et pourtant j’aime la musique répétitive, mais là c’était un genre de boucle d’ascenseur insupportable. J’ose pas imaginer l’effet sur les serveurEs si deux heurs ont suffit à me faire fuir.

    • Dans le même ordre d’idée de trucs répétitifs qui rendent fou, je me demande quel est l’effet des milliers de validation des cartes navigo pour les conducteurs de bus, validation signalée par un son caractéristique et déjà, à petite dose, assez désagréable.

    • @baroug le compostage de billet fait pas un bruit génial non plus. Je ne sais pas ce qui est pire.
      @monolecte très interessant ton site, je vais m’y régaler :p
      Sur google book il y a quelques ouvrages disponibles sur le sujet par exemple ceci
      http://books.google.fr/books?id=zWyDobqWQooC&printsec=frontcover&dq=ethologie&hl=en&sa=X&ei=sS

      et puis j’ai trouvé aussi ceci que j’ai pas encore lu et que tu référence peut être déjà http://ethologie.unige.ch/etho1.01/4.Controle.du.cpt.Mecanismes.organisateurs.htm

      cette fois je suis totalement #hors_sujet j’espère que @myeurop ne me grondera pas ;)

    • Le neuromarketing, de l’IRM à l’acte d’achat
      http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73482.htm
      Eline de Vries, chercheuse au CIC, a récemment donné une masterclass à la RUG sur un domaine actuellement en pleine expansion : le neuromarketing.

      Selon Eline van Vries, 80% des nouveaux produits mis sur le marché chaque année échouent à cause d’un mauvais marketing. Les conclusions présentées mettent en avant trois constats principaux :
      – le comportement des acheteurs est principalement déterminé par l’activation de deux zones du cerveau, celle liée à la douleur et celle liée à la récompense ;
      – si la zone liée à la récompense est d’avantage sollicitée, les consommateurs auront tendance à acheter le produit ;
      – l’activation de la zone liée à la récompense par rapport à celle liée à la douleur peut également fournir une indication importante quant au prix de vente optimal du produit.

      http://www.unifocus.nl/site/pagina.php?id_item=256&tab=journaals

    • @supergeante La raison principale qui fait que 80% des nouveaux produits échouent, c’est surtout parce qu’il s’agit de merdasses inutiles dont personne n’a besoin, sauf les mecs qui veulent conditionner les gens à les acheter quand même, juste pour leur remplir les fouilles.

      Du coup, bosser pour les entreprises qui entendent forcer les gens à acheter des choses contre leur gré est à mon sens une perversion majeure de l’esprit scientifique.

    • @myeurop c’est pas gagné, je suis capable d’aimer le roboratif...
      (je fait partie de la secte des adoratrice de la patate par exemple ^^)

      @supergeante & @monolecte
      je tique en particulier sur ceci

      – le comportement des acheteurs est principalement déterminé par l’activation de deux zones du cerveau, celle liée à la douleur et celle liée à la récompense

      qui fait penser à du dressage canin ou autre.
      http://www.youtube.com/watch?v=M3jkitf248c


      Le cerveau qui ne connaitrait que des punitions/récompenses ca fait très sado-maso, pas étonnant que le marketing domaine ultra-capitaliste ne connaisse que cela.
      Il y a un super roman de Victor Pelevin « Homo Zapiens »
      http://www.salon.com/2002/02/21/pelevin_2
      pas facile à trouvé en français et en plus je me suis fait endormir mon exemplaire, ce qui se comprend vu comme le livre est bien.
      Pelevin raconte l’histoire d’un marketeux de l’époque #Boris_Eltsin, qui par l’absorption de champignons hallucinogène parviens à voire derrière les apparences et découvre la grande déesse #Babylone qui se cache dans la boite de pub qui l’emploi. Il y a tout un passage sur la « wow stimulation anale » qui décrit le mécanisme punition-récompense que provoque le capitalisme moderne.
      Pour continuer dans la digression ca me fait pensé à la télé dont les programmes sont quasiment totalement construits sur ce schéma punition-récompense
      A la télé il y a des flics, plein de flics, plein de séries policières avec des policiers partout. Il y en a aussi pendant les JT. Ca doit faire deja 1/3 des programmes dédiés à la punition/récompense.
      après il y a le fric et ceux qui en ont. les émissions people, les trucs de jeux d’argent, les émissions sur l’économie, dans les JT aussi on invite souvent les riches. Comme les gens qui regarde la télé ne sont pas milliardaires contrairement aux gens qui sont dans la télé, il y a ce coté vivre par procuration, s’identifier à. Histoire que le spectateur se dise que l’argent ne fait pas le bonheur et sinon que voire des gens contant c’est un peu comme si on l’était. Tout ca est très bien expliquer par #Mona_Chollet dans son excellent texte « Rêver contre soi-même »
      http://www.peripheries.net/article311.html

      Bon pour le dernier tiers des programmes TV, je suis moins au point, j’ai plus ce machin depuis quelques années alors peut être que ca a changer, mais la télé dite « télé réalité » me semble très typique je sais pas si j’en avais deja parler ici.

      Un truc comme le Loft me semble parlant. Comme ca semble toujours rencontrer du succes, c’est que ca parle aux gens.
      Voila comment je voie le truc :
      Des gens sont enfermés et la punition c’est de leur donner la liberté, comme au paradis patriarco-monothéiste, l’idée c’est que le malheur c’est d’être libre*. C’est déjà un drôle de truc. On a des gens un peu comme tout le monde, c’est plus ou moins l’intention du dispositif ou ce qu’il veut faire croire au spectateurE. Je regarde des gens comme moi et plein de gens les regarde, c’est un peu comme si on me regardait. Ca fait plaisir, hop récompense.
      Après la personne sera punis ou récompensé. Moi aussi un peu en passant, toujours par procuration. Celleux qui survivent au dispositif sont l’objet d’une sorte d’intérêt publique. On leur donne accès à la Jet set, au Show-biz, au club des domiants et tout le bazar. C’est quelqu’un comme moi qui deviens un peu grâce à moi un élu, ca me récompense de plusieurs manières.
      La personne élu quant même n’est pas de « ce monde », et du monde se presse au portillon, on a pas arrêter de faire des émissions (perso une seule me suffisait amplement mais big brother ne me consulte pas !). Elle retombe vite dans l’anonymat, paf punition. Ca à l’aire de s’accompagner d’un tas de problèmes de dépressions et de toxicomanie. punition-punition-punition.
      Après une période plus ou moins longue, l’ex-élu sort un bouquin témoignage sur la traversé du désert post loft ou sujet de ce genre. La télé l’invite, le spectatateurE peut cette fois savourer la phase punition. Comme si il fallait que les choses reviennent à leur place et que les « élus » payent le privilège qui leur fut accorder. Après tout il n’y avait aucune raison pour que cet « élu » le soi. C’est bien normal qu’ille soit punis et moi aussi par procuration.
      Après la boucle peut reprendre, l’ex-élu peut refaire une télé-réalité et rejouer cette tragi-comédie du sado-maso.

      bon c’est peut être fumeux tout cela. Il fait bin chaud alors je m’excuse d’avance si c’est n’importe quoi mes histoires.

      *j’en avait fait un dessin à l’époque du Loft sur lequel j’avais plus ou moins écrit la réflexion dont je vous ai fait part ici. C’est l’Archange Loana chassant Adam & Eve du paradis télévisuel.

      Ahlala en plus de flooder je fait du #shamless_autopromo !!!

    • Digression suite - spécial cop culture 4 @mad_meg
      http://seenthis.net/messages/159934

      @monolecte : je cite, je n’ai pas commenté. Si on suit le concept du neuromarketing, il s’agit bien de parler à la part non consciente, d’influencer via la part animale de l’être humain. Que les objets soient utiles ou pas n’est pas le sujet. Ce que je me demande quand même, c’est si ces méthodes fonctionnent aussi avec des esprits réfractaires à la consommation impulsive. Dans le reportage http://seenthis.net/messages/159858 (digression n°2 suite à ce post) l’un des exemples montre bien une personne qui pense réagir à un certain stimuli d’une publicité alors qu’il s’avère que son corps trahit une réaction à un autre élément de la publicité : la photo du hamburger. C’est ce que dit l’expérience chocolat à l’origine de nos commentaires. Le neuromarketing agit là où on ne l’attends pas.