#bosnie-herzegovine

  • #Frontex, agent intouchable du #renseignement_migratoire

    L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, est devenue, en vingt ans [1], le bras armé des politiques sécuritaires de l’Union européenne (UE) et de ses États membres. Initialement créée pour coordonner le contrôle des #frontières, organiser les #expulsions et produire des « #analyses_de_risques » des mouvements de populations, Frontex a élargi son champ d’intervention bien au-delà des questions migratoires.

    Nonobstant des enquêtes institutionnelles et journalistiques ayant démontré que ses officiers s’étaient rendus coupables de graves #violations_de_droits, tout semble organisé pour que la responsabilité de l’agence Frontex ne soit ni engagée ni reconnue. En sus de ses traditionnelles activités de #surveillance et de #contrôle des frontières prévues dans le règlement (UE) 2019/1896, l’agence tentaculaire dotée de moyens exponentiels est devenue tout à la fois agent du renseignement, négociateur, influenceur et membre d’un réseau de dissuasion violente, que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter.

    Produire de l’information, qu’importe sa véracité

    Comme pour tout bon agent du renseignement, recueillir et exploiter des informations relevant de la vie privée est un axe essentiel du travail de Frontex. Elle collecte ces #données par le biais des États membres, d’agences européennes et d’organisations partenaires, mais aussi dans le cadre de ses propres opérations (maritimes, aériennes, terrestres). Elle est présente aux #frontières_maritimes (Méditerranée centrale et Manche), ainsi qu’aux #frontières_terrestres et aériennes de plusieurs pays (#Albanie, #Géorgie, #Monténégro, #Serbie, #Macédoine_du_Nord, #Moldavie, #Ukraine). Elle a progressivement élargi ses activités vers la zone #pré-frontière de l’UE et ouvert des bureaux #satellites temporaires dans des pays tiers du voisinage méridional et en #Afrique_de_l’Ouest [2].

    Quantité d’informations sont susceptibles d’être enregistrées : certaines sont générales, telles les routes migratoires empruntées, les dates de franchissement de frontière, les listes de passagers ou le pays de provenance ; d’autres, plus spécifiques, sont relatives aux #données_biographiques, aux incidents au cours d’opérations, jusqu’au lieu où se cachent les personnes au moment du contrôle. Les données recueillies nourrissent divers fichiers, parmi lesquels celui d’#Eurosur, instrument de surveillance et d’échange d’informations entre Frontex et les États membres, ou le #Joint_Operation_Reporting_Application (#Jora). Elles donnent aussi – et surtout – lieu à la production de #rapports_analytiques, avec une photographie de la situation aux frontières, supposés permettre de déterminer le niveau de « #risques » de déplacements vers le continent européen.

    Le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) estime que, malgré les moyens déployés, les « analyses de risques » produites par l’agence sont fondées sur des informations peu fiables, obtenues lors d’entretiens menés sans le consentement des migrant·es ni protection de leur identité [3]. Il a également émis des réserves quant à la sécurisation des données et l’ampleur de la collecte.

    L’#opacité des activités de Frontex inquiète aussi le Médiateur européen, qui a traité plusieurs plaintes concernant l’impossibilité d’accéder à des documents et informations. Il faut préciser que l’agence est très réticente à fournir les informations demandées, y compris à ses propres contrôleurs, chargés depuis 2019 d’évaluer en permanence le respect des droits fondamentaux dans ses activités opérationnelles [4].

    Frontex reconnaît elle-même que ses chiffres comportent des #erreurs : alors qu’elle communique chaque année sur le nombre de franchissements de frontières non autorisés, elle admet qu’« il n’existe aucun dispositif permettant d’établir le nombre exact de personnes ayant franchi les frontières [5] ». Mais pour elle, il s’agit presque d’une question secondaire : selon sa directrice adjointe, Aija Kaljana, « il est essentiel de devenir une organisation axée sur le #renseignement, car les ressources humaines et techniques sont limitées [6] ». L’ambition de Frontex est donc de passer d’une agence du contrôle migratoire à un #service_de_renseignement.

    Travailler en synergie, y compris hors du champ migratoire

    L’agence, au cœur d’un vaste réseau d’échanges de données, coopère avec de nombreux services, civils ou militaires, ayant des objets aussi variés que la pêche, la lutte contre le #narcotrafic ou la #sécurité_aérienne [7]. Frontex a créé, en 2018, la #Maritime_Intelligence_Community–Risk_Analysis_Network (#MIC-RAN), soit une communauté du #renseignement_maritime et un réseau d’analyse des risques, pour collecter des données et diffuser des rapports sur les #menaces_maritimes (i.e. l’appropriation illégale des zones maritimes, les conséquences du réchauffement climatique, les « usages illégaux » de la mer). Autre illustration de la diversité de ses collaborations : l’agence négocie des accords avec des sociétés d’affrètement comme #EASP_Air, #DEA_Aviation ou #Airbus [8] qui fournissent des #aéronefs, le personnel pour les exploiter et l’infrastructure technique pour la transmission des données enregistrées, en temps réel, au siège à Varsovie [9]. Elle capte également des données depuis l’espace, car elle a conclu un contrat avec #Unseenlabs, une entreprise française spécialisée dans la surveillance maritime par radiofréquence depuis l’espace, ou se sert des satellites du programme #Copernicus d’observation de la Terre qui sont utilisés pour la sécurité, la protection civile, la gestion de l’environnement et la recherche sur le changement climatique [10].

    Engagée dans des projets de recherche et développement, l’agence finance ceux qui se focalisent sur le matériel de surveillance [11]. Elle a étroitement suivi les avancées du programme #ITFlows, un outil de prédiction des flux migratoires à partir de techniques d’analyse automatisée de données, en y contribuant activement via la fourniture d’informations récoltées dans le cadre de ses missions [12]. Dans le même registre, elle a organisé avec des garde-côtes italiens, début 2025, un atelier international intitulé Évolution des garde-côtes : l’#intelligence_artificielle et les systèmes sans pilote améliorent les opérations de recherche et de sauvetage. Vaste programme à l’heure où le recours à l’intelligence artificielle (#IA) pose de sérieuses questions éthiques [13].

    Au-delà des frontières de l’Europe, Frontex multiplie des #campagnes qui sont de véritables opérations de séduction, afin de s’assurer du concours des États tiers pour empêcher les départs depuis les pays d’origine. Ainsi est-elle à l’initiative du projet #Africa–Frontex_Intelligence_Community (#Afic) dans huit pays africains (#Côte_d’Ivoire, #Gambie, #Ghana, #Mauritanie, #Niger, #Nigeria, #Sénégal et #Togo), officiellement lancé pour « collecter et analyser des données sur la #criminalité_transfrontalière et soutenir les autorités impliquées dans la #gestion_des_frontières ». Frontex a également organisé des séances opérationnelles de #sensibilisation à la lutte contre la #fraude_documentaire et la fraude à l’identité en #Albanie, #Bosnie-Herzégovine, #Égypte, #Géorgie, #Moldavie, #Macédoine_du_Nord, #Serbie et en #Tunisie.

    Comme pour conforter sa place centrale dans le réseau d’information qui surveille tout et constamment, c’est avec les services de répression, tels l’#Office_européen_de_police (#Europol) et l’#Organisation_internationale_de_police_criminelle (#Interpol), que l’agence a intensifié ses relations. Depuis 2008, Frontex signe des accords de coopération et des plans d’action conjoints avec Europol pour partager avec cette agence les informations qu’elle recueille, singulièrement via Eurosur, à des fins de lutte contre la criminalité ou le terrorisme. Sur le terrain, cette entente s’est notamment matérialisée durant des opérations relevant de la politique de sécurité et de défense commune (opérations #Sophia et #Jot_Mare en 2015). Plus surprenant : en 2024, Frontex a codirigé une opération internationale visant à lutter contre la #contrebande_de_drogue par voie maritime en fournissant un soutien technique et opérationnel [14] ; elle est aussi intervenue pour des opérations de soutien pendant les #Jeux_olympiques en France [15], pendant la compétition de l’Euro en Allemagne, ou encore durant la guerre en Ukraine... Elle outrepasse ainsi sa mission initiale et s’érige comme un organe de « super-contrôle ».

    De son côté, Interpol travaille avec l’UE et Frontex dans le domaine de la sécurisation des frontières, sous forme de collaborations techniques, de #formations et de projets de recherche communs. Frontex a élaboré un manuel de référence contenant des alertes de falsification et des cartes de contrôle rapide servant d’aides visuelles à la décision lors de la vérification de documents. Ce dispositif est désormais au cœur du système de bibliothèque électronique de documents #Frontex-Interpol (#Fields). Les #bases_de_données d’une agence de surveillance des frontières et celles d’une organisation de lutte contre la criminalité sont dès lors interconnectées.

    Une agence opaque et délétère qui influence les législations

    Plusieurs enquêtes documentées décrivent les actes illicites commis par l’agence sur ses terrains d’intervention. Il n’est plus à démontrer qu’elle s’est rendue complice ou coupable, à de nombreuses reprises, de #refoulements (#push-backs) en Grèce, pourtant interdits par le droit international. Des refoulements qui sont recensés dans sa base de données #Jora comme de simples opérations de « #prévention_de_départs [16] ». Des pratiques similaires ont été dénoncées à la frontière bulgare, où des violences ont été commises par des garde-frontières participant aux opérations de Frontex [17]. À #Chypre, de nombreux ressortissant·es syrien·nes ont été illégalement enfermé·es et d’autres ont été expulsé·es vers la Syrie, sous les yeux d’officiers de Frontex [18]. Des pratiques épinglées par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), qui a émis des doutes sur « la capacité de l’agence FRONTEX à […] veiller au respect et à la protection des droits fondamentaux dans toutes ses activités aux frontières extérieures ».

    L’agence va jusqu’à fabriquer de fausses informations lorsqu’elle prétend sauver des vies en mer, alors qu’elle transmet la position des embarcations en détresse aux #garde-côtes_libyens, dont les comportements violents envers les personnes migrantes sont notoires [19]. Il lui arrive aussi d’interrompre la prise de vue aérienne au-dessus de la mer Méditerranée pour ne pas avoir à référer d’abandon de personnes en mer [20]. En 2023, un navire où s’entassaient près de 200 migrants au large des côtes italiennes (Crotone) ne présentait, selon le rapport d’incident de Frontex, « pas d’intérêt particulier ». La même année, Frontex a omis d’envoyer un signal de détresse lors du naufrage de l’Adriana (Pylos), provoqué par une manœuvre des garde-côtes grecs [21]. Faut-il le rappeler, alerter les secours relève pourtant d’une obligation internationale de droit maritime. La multiplication des cas de refoulements ou le silence gardé à la vue d’embarcations en détresse contribuent à abaisser les standards de protection. L’agence fait en outre croire qu’elle s’intéresse au sort des personnes expulsées, voire améliore leur situation, lorsqu’elle met en avant les effets bénéfiques qu’aurait eu le retour dans le pays d’origine [22]. La violation des #droits_fondamentaux se banalise et, dans un contexte d’impunité généralisée, est traitée en matière migratoire comme un dommage collatéral.

    Malgré ces multiples mises en cause, Frontex exerce une influence croissante sur les instances politiques et les législations européennes. Ses « analyses de risques » sont l’unique source d’information de la Commission européenne, et l’image construite d’une perpétuelle « #crise aux frontières » qu’elles donnent à voir sert à justifier l’augmentation des contrôles et des mesures sécuritaires. Depuis des années, l’agence véhicule une image négative de la migration en la présentant comme une menace dont il faudrait se protéger.

    Cette image trouve sa traduction dans les réformes législatives. L’insistance de Frontex à alerter, dans ses rapports d’activité, sur « les #mouvements_secondaires […] à grande échelle » ou sur la persistance de la #pression_migratoire a sans nul doute contribué à l’adoption, en 2024, du #pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile. Un pacte dans la mise en œuvre duquel Frontex détient un rôle clé, avec, notamment, les nouvelles attributions qui lui sont confiées aussi bien lors des procédures frontalières (« #filtrage ») que dans l’organisation des #expulsions. Onze États sont en train de s’équiper d’un système informatique numérisé de gestion des retours sur le modèle du #Return_Case_Management_System (#Recamas) mis au point par Frontex.

    La réforme du règlement #Eurodac ouvre une nouvelle brèche en permettant à l’agence de consulter le #répertoire_central_des_rapports_et_statistiques (#CRRS) et d’avoir accès aux #statistiques de l’agence de l’Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice (#EU-Lisa).

    Enfin, la #réforme en cours des directives « Facilitation » et « Retour » risque de renforcer les pouvoirs de l’agence, en augmentant – encore – son #budget et en l’autorisant à transférer à des pays tiers des données relatives à des ressortissants aux fins de #réadmission.

    Une agence peu fiable, mais intouchable

    Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 74 352 personnes ont trouvé la mort depuis 2014 en tentant de franchir les frontières [23]. En dehors du champ de la migration, l’acteur, personne physique ou morale, qui serait impliqué dans une telle hécatombe serait poursuivi et jugé, voire condamné. Malgré les preuves tangibles de la #responsabilité de Frontex, comme de l’UE et de ses États membres, dans ces drames, aucun d’entre eux n’a jamais été inquiété. Bien au contraire, la Commission européenne confirme son agenda politique basé sur la mise à l’écart des personnes exilées en donnant à l’agence un rôle de premier plan dans les politiques migratoires européennes et en proposant de tripler ses effectifs. Les États s’appuient toujours plus sur Frontex : en 2024, la #Belgique a adopté une loi pour permettre le déploiement d’officiers de l’agence sur son territoire afin de soutenir la police fédérale dans l’exécution des expulsions. Le #Royaume-Uni a signé un accord de coopération avec Frontex sur divers aspects de la gestion des frontières, comme la surveillance et l’évaluation des risques, l’échange d’informations, le renforcement des capacités et le partage d’expertise. Dans ces conditions, pourquoi l’agence intouchable s’arrêterait-elle là, même coupable du pire ? La meilleure défense étant l’attaque, la criminalisation des solidarités et la décrédibilisation de celles et ceux qui dénoncent ses actions – à l’image de la campagne Abolish Frontex accusée de « discours haineux » – sont érigées en stratégie de dissuasion. De même, celles et ceux qui pallient l’action défaillante des États, comme les ONG de sauvetage en mer, sont assimilées à des réseaux de passeurs. Une #rhétorique qui ressemble à s’y méprendre à celle des partis populistes.

    https://migreurop.org/article3472.html
    #migrations #réfugiés #directive_retour #directive_facilitation

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  • Aux frontières de l’Europe, un arsenal technologique contre les migrants

    "L’Union européenne déploie à ses frontières des technologies civiles et militaires pour bloquer les flux migratoires. De la Pologne à la Serbie, enquête sur le complexe techno-industriel qui érige la « forteresse Europe »."

    – Épisode 1/5 : En #Pologne, un mur de 190 kilomètres à travers la #forêt primaire
    – Épisode 2/5 : À Madrid, au Salon mondial de la #sécurité aux frontières, le #showroom des #technologies de #surveillance
    – Épisode 3/5 : Dans les #Balkans, des technologies contre les migrants qui se retournent contre la société civile
    – Épisode 4/5 : En #Italie, une #fouille intégrale des #téléphones
    – Épisode 5/5 : En #Bosnie, rencontre avec un passeur, entre les #drones et les #gangs

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-aux-frontieres-de-l-europe-un-arsenal-technologique-contre-les-mig
    #externalisation #militarisation_des_frontières #technologie #migrations #réfugiés #Europe #Trieste #route_des_Balkans #complexe_militaro-industriel
    #podcast #audio

    ping @reka @isskein @karine4

    • Épisode 1/5 : En Pologne, un mur de 190 kilomètres à travers la forêt primaire

      La forêt de Białowieża est l’une des dernières forêts primaires d’Europe, préservée de l’action humaine depuis près de 12 000 ans. Mais son visage a radicalement changé depuis 2021, lorsque le Bélarus, un pays voisin de la Pologne et allié de la Russie, a créé une crise migratoire.

      Le Bélarus a entrepris de délivrer des visas à des familles venant d’Afrique et du Moyen-Orient, pour les acheminer jusqu’à Minsk, la capitale bélarusse. De là, les autorités bélarusses poussaient les exilés vers la Pologne.

      En réponse, la Pologne a entrepris d’ériger un mur à travers la forêt : une immense barrière de métal, longue de 190 kilomètres, haute de cinq mètres, protégée par trois rangées de barbelés, des caméras, des drones et des hélicoptères.

      “Il y a 5 300 caméras, le mur, des soldats, et un système de détection : si quelqu’un touche le mur, nous sommes avertis immédiatement de ce qu’il se passe”, explique Katarzyna Zdanowicz, la porte-parole des gardes frontières pour la région de Białowieża.

      On a parfois l’impression que la frontière sépare aussi deux manières de comprendre la situation. D’un côté, les activistes, qui parlent de femmes, d’enfants, et de familles qui fuient la guerre. De l’autre, le gouvernement Polonais qui dénonce une “menace” migratoire ; le premier ministre Donald Tusk va jusqu’à parler d’une “guerre hybride” dont les munitions seraient les personnes exilées envoyées sur son territoire. En conséquence, la Pologne a autorisé les gardes frontières à utiliser des armes à feu contre les réfugiés en juillet 2024. En mars 2025, le pays a carrément suspendu le droit des exilés à demander l’asile en arrivant dans le pays. Toute personne interceptée sur le territoire est systématiquement refoulée vers le Bélarus.

      Les militants sur place dénoncent des violations régulières des droits humains à l’encontre des exilés, perpétrés par les gardes frontières bélarusses, mais aussi polonais.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-pologne-un-mur-de-190-kilometres-a-travers-la-foret-primaire-7597265

      #murs #barrières_frontalières #Grupa_Granica #Belarus #caméras #caméras_de_surveillance #détection #Biélorussie #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières #menaces #menace_migratoire #guerre_hybride #décès #mourir_aux_frontières #gardes-frontières #armes_à_feu #refoulements #push-backs #Krynki #drones

    • Épisode 2/5 : À Madrid, au #Salon_mondial_de_la_sécurité_aux_frontières, le #showroom des technologies de surveillance

      En Pologne, comme dans la plupart des pays que nous avons traversés pour cette enquête, les zones frontalières sont soumises à des régimes d’exception. Cette culture du secret qui entoure les frontières, nous avons pu en faire l’expérience à Madrid, lors du #World_Border_Security_Congress.

      En Pologne, comme dans la plupart des pays que nous avons traversés pour cette enquête, les zones frontalières sont soumises à des régimes d’exception : pas le droit de photographier, pas le droit d’enregistrer avec un micro, et une liberté de circuler très relative. Cette culture du secret qui entoure les frontières, nous avons pu en faire l’expérience dans la capitale espagnole, lors du World Border Security Congress, le salon mondial de la sécurité aux frontières, qui réunit les acteurs majeurs de l’industrie de la surveillance et de la répression de l’immigration. L’événement est tout simplement interdit aux journalistes : il nous faut nous faire accréditer par une ONG pour pouvoir y accéder, et découvrir les dernières innovations technologiques en matière de surveillance des frontières.

      Se pensant loin des micros de la presse, #Hans_Leijten, le directeur exécutif de #Frontex, livre un discours extrêmement dur :

      “Laissez-moi être clair : dans le monde actuel, il ne peut plus y avoir de repas gratuit, expose-t-il. La coopération ne fonctionne pas à sens unique. Si un pays veut bénéficier des fonds européens, alors il doit répondre aux demandes de l’Union européenne. Cela veut dire qu’il doit accepter les protocoles de réadmission, renforcer ses contrôles aux frontières, et combattre les réseaux de passeurs”.

      Ce salon, intitulé ’Patrouiller la périphérie’, incarne aussi le plan européen consistant à “externaliser les frontières”, c’est-à-dire à s’implanter dans les pays voisins de l’Union pour y stopper l’immigration avant qu’elle atteigne son territoire.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/a-madrid-au-salon-mondial-de-la-securite-aux-frontieres-le-showroom-des-

      #régimes_d'exception #intelligence_artificielle #AI #IA #industrie_de_l'armement #surveillance_mobile #usage_dual #complexe_militaro-industriel #adaptation #façonner_le_monde #business #patrouiller_la_périphérie #gestion_des_frontières

      –-

      –-> citation, voilà ce que dit Hans Leijten dans le salon intitulé « Patrouiller la périphérie », à partir de la min 4,45 :

      « Si nous voulons de la stabilité et du contrôle, alors nous devons construire les mécanismes de sécurité, et pas seulement à nos frontières, mais aussi loin, au-delà. Cette approche a porté ses fruits en Europe, dans les Balkans, où nous avons utilisé une combinaison de gestion des frontières, d’engagement politique et de traités commerciaux qui ont donné de bons résultats »

    • Épisode 3/5 : Dans les Balkans, des technologies contre les migrants qui se retournent contre la société civile

      En s’appuyant sur l’idée “d’externalisation des frontières”, l’Union européenne justifie sa présence dans les pays hors de l’Union européenne, pour y stopper l’immigration avant même que celle-ci n’atteigne son territoire.

      "Tout ce qui concerne la migration en #Bosnie-Herzégovine est payé par l’Union européenne ou les États membres, explique la chercheuse #Nidžara_Ahmetašević, spécialisée dans la migration. Par exemple, la semaine dernière, l’Union européenne a donné des drones pour les gardes frontières. La semaine précédente, elle a donné des voitures."

      Ces #financements proviennent notamment des #Fonds_de_Pré-Accession, des fonds d’aide au développement dont la vocation initiale est d’aider les pays voisins de l’Europe à atteindre un niveau de développement économique suffisant pour devenir des partenaires commerciaux, voire pour intégrer l’Union. En se penchant sur le détail des transactions, on découvre qu’une vaste partie des financements servent en réalité à financer des infrastructures de contrôle de la migration.

      Mais en déployant des technologies de type militaire chez ses voisins aux régimes politiques instables, l’Union européenne risque de créer des situations conflictuelles : ces technologies prévues contre la migration peuvent se retourner contre la société civile.
      Nous nous sommes rendus en Serbie, où les étudiants manifestent depuis plusieurs mois contre le gouvernement d’Aleksandar Vučić. En novembre 2023, le gouvernement de Vučić a déployé une arme nouvelle contre des exilés, dans le nord du pays : un canon à son. En mars 2025, ce même canon à son a, d’après plusieurs témoignages, été utilisé contre les étudiants. “La Serbie est un laboratoire pour tester les technologies aux frontières terrestres, exopse Mila Bajić, de l’association SHARE. Puisque la Serbie ne fait pas partie du territoire européen, il n’y a pas de loi européenne pour encadrer les pratiques, tel que le règlement européen sur l’intelligence artificielle, et les demandes d’accès aux informations publiques ne fonctionnent pas. Le gouvernement peut donc agir sans rien révéler.”

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/dans-les-balkans-des-technologies-contre-les-migrants-qui-se-retournent-

      #externalisation_des_frontières #Balkans #route_des_Balkans #développement #aide_au_développement #intégration_européenne #drones #test #laboratoire #Serbie #frontières_terrestres #canon_à_son #armes_sonores #barrière_acoustique

      –-

      sur les #murs_sonores, voir aussi :
      La Grèce allonge son mur et le fortifie avec un #mur_acoustique...
      https://seenthis.net/messages/920711
      #mur_sonore

      et aussi :
      –> La police serbe a déjà utilisé des #armes_sonores sur des migrants
      https://seenthis.net/messages/1104712

    • Épisode 4/5 : En #Italie, une fouille intégrale des #téléphones

      L’arsenal technologique déployé aux frontières a plusieurs missions, formalisées dans les documents de la Commission européenne : détecter, contrôler, et surveiller. En Italie, dans la ville portuaire de Trieste, ces technologies ont un impact immédiat pour la vie des exilés.

      D’après de nombreux témoignages que nous avons recueillis, les policiers fouillent de manière quasi-systématique les téléphones des exilés lorsque ceux-ci effectuent leur demande d’asile.

      “Ce qu’ils font, c’est qu’ils lisent vos messages sur #WhatsApp, ils regardent vos photos, ils regardent votre historique de recherche, explique Smaïl, qui a fui le Pakistan il y a plusieurs années et vient en aide aux exilés à Trieste après avoir réussi lui-même à régulariser sa situation. S’ils voient que vous avez cherché “Milan”, ils vous disent : “Tu as cherché des informations sur Milan, alors pars à Milan”. Il y a même des gens qui m’ont dit qu’ils avaient effacé toutes les données sur leur téléphone, mais que la police a trouvé les informations quand même. S’ils font ça, c’est parce qu’ils trouvent qu’en tant que cité frontalière, ils en font déjà assez, alors ils cherchent des excuses pour renvoyer ceux qui demandent l’asile.

      Ce que décrit Smaïl ressemble point par point au logiciel #Le_Kiosk, développé par l’entreprise israélienne #Cellebrite, dont nous avons pu avoir une démonstration au cours du Salon Mondial de la Sécurité aux Frontières. En 2019, la France a annoncé équiper pas moins de 500 commissariats avec le #logiciel Le Kiosk. Ces technologies de surveillance rendent le parcours migratoire toujours plus complexe. Pourtant, les chiffres montrent que les entrées dans l’Union ne baissent pas ; en revanche, les routes sont de plus en plus dangereuses. “Vouloir stopper le mouvement des humains, c’est comme se battre contre la nature, contre la mer : les gens circulent, ils doivent trouver des moyens de passer”, regrette Smaïl.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-italie-une-fouille-integrale-des-telephones-3950382
      #smartphones #Trieste #danger #parcours_migratoire

    • Épisode 5/5 : En Bosnie, rencontre avec un passeur, entre les drones et les gangs

      A ce stade de l’enquête, une question continuait de nous tarauder : comment, avec tout cet arsenal pour protéger les frontières, expliquer que les entrées illégales dans l’Union européenne continuent ?

      Un paradoxe nous apparaît à la fin de cette tournée des pays des Balkans : les drones, logiciels de surveillance, caméras thermiques et autres équipements, ne sont peut-être pas essentiels pour comprendre la réalité de la migration. Au bout de trois jours passés à #Bihac, dans le nord de la #Bosnie, on comprend déjà beaucoup de la réalité de ce petit village, dernière étape avant l’entrée dans l’Union européenne : sur la place principale, il y a des exilés qui ont été refoulés la veille, qui se reposent pendant la journée, et dont tout le monde sait qu’ils vont retenter leur chance le soir-même. Et puis, il y a ces visages de gens qui ne partent pas, pendant 6 mois, 1 an : eux, ce sont les passeurs. Ici, tout le monde les connaît, ils se baladent dans la rue principale avec leurs clients, dans l’impunité la plus totale. Petit à petit, ces passeurs se sont structurés en réseau ; ces réseaux sont devenus des gangs.

      Nous nous sommes entretenus avec Ali, un passeur qui vit à la frontière entre la Bosnie et la Croatie depuis bientôt huit ans. La première fois que nous l’avons rencontré, c’était à un arrêt de bus. Il faisait presque 40°, le soleil cognait fort, et Ali venait de récupérer un groupe d’Afghans qu’il s’apprêtait à faire traverser. Il avait un pull noir à manches longues. Il a accepté de relever une de ses manches pour nous montrer son bras - lacéré par des cicatrices, du poignet jusqu’à l’épaule.

      “Ils nous ont torturés, raconte-t-il. Ils ont appelé mes parents, ils leur ont dit : “envoyez de l’argent !”. Ils nous ont tout fait. Mais crois-moi, après ça, les cicatrices font de toi quelqu’un de respecté dans le milieu.”

      Comment les passeurs arrivent-ils à déjouer les caméras thermiques, les drones, les patrouilles ? Ali ne nous donnera pas tous ses secrets, mais il laisse en deviner quelques-uns.

      “Je connais les horaires, l’heure à laquelle les gardes frontières font leur ronde, l’heure à laquelle ils sont dans la ville, détaille Ali. Mais il faut aussi s’en remettre à la chance.Tu crois que les caméras et les senseurs pourront m’arrêter. Laisse-moi te dire quelque chose : tu viens de l’Union européenne. Il y a des caméras de surveillance dans toutes les rues, dans tous les magasins. Est-ce que ça empêche les voleurs ? Non, jamais.”

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-bosnie-rencontre-avec-un-passeur-entre-les-drones-et-les-gangs-839123
      #passeurs

  • Bosnia Erzegovina, materie critiche e appetiti neocoloniali
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bosnia-Erzegovina/Bosnia-Erzegovina-materie-critiche-e-appetiti-neocoloniali-239441

    Grazie ad un enorme affare minerario, la Bosnia Erzegovina ha attratto il più importante investimento estero della sua storia recente. Lo stato continua a promuovere “l’estrattivismo verde”, pur non essendo capace di proteggere le proprie risorse naturali e la popolazione dagli effetti dannosi dei progetti minerari

    • Grazie ad un enorme affare minerario, la Bosnia Erzegovina ha attratto il più importante investimento estero della sua storia recente. Lo stato continua a promuovere “l’estrattivismo verde”, pur non essendo capace di proteggere le proprie risorse naturali e la popolazione dagli effetti dannosi dei progetti minerari

      A solo un anno dall’apertura della miniera di #Rupice e dai primi ricavi derivanti dalla lavorazione e dall’esportazione dei minerali estratti, la compagnia britannica #Adriatic_Metals ha deciso di vendere l’intero capitale azionario del complesso minerario di Vareš alla società canadese Dundee Precious Metals (DPM) per 1,25 miliardi di dollari.

      Oltre alla valutazione dei guadagni sul mercato dei metalli, la decisione dei vertici di Adriatic Metals con ogni probabilità è legata ad enormi perdite subite dopo la distruzione della rete ferroviaria di Jablanica. Le alluvioni dello scorso anno hanno infatti provocato l’interruzione delle principali vie di comunicazione nell’area, in precedenza utilizzate per l’esportazione dei minerali estratti.

      Ad accomunare le due aziende coinvolte in questa transazione “storica” sono anche altri progetti controversi avviati nei Balcani occidentali.

      L’azienda canadese DPM è nota per i suoi progetti “d’oro” in Serbia, ma anche per la forte resistenza della popolazione locale che denuncia il prosciugamento delle sorgenti e la distruzione dell’area boschiva di Homolje, nell’est del paese. In questa zona, la DPM da anni ormai sta esplorando i grandi giacimenti d’oro nella località di Čoka Rakita .

      Come nel caso di Vareš, anche in Serbia gli ambientalisti si sono impegnati per salvare la straordinaria biodiversità e le fonti di acqua potabile in un’area, come quella di Homolje, dove le risorse naturali dovrebbero essere protette dalla legge per evitare le conseguenze dannose dell’attività esplorativa ed estrattiva.

      Nel frattempo, entrambe le compagnie minerarie vanno avanti con i loro progetti, nonostante le molteplici critiche e denunce.
      Il progetto Vareš

      Se da un lato gli analisti evidenziano le potenziali criticità normative e geopolitiche nell’implementazione del nuovo progetto della Dundee Precious Metals in Bosnia Erzegovina, dall’altro l’azienda vede questo affare come un passo strategico per un’ulteriore crescita. Per la DPM, il progetto Vareš è un’opportunità straordinaria per aumentare la produzione di oro, attività per cui la compagnia canadese è conosciuta in tutto il mondo.

      Uno studio pubblicato nell’aprile di quest’anno – commissionato dalla DPM in conformità alle norme canadesi sulla pubblicazione dei dati relativi ai progetti minerari – prevede che la miniera di Vareš rimanga attiva per quindici anni producendo circa 168mila once equivalenti d’oro (GEO) all’anno. È previsto anche un ampliamento di attività esplorativa, attualmente circoscritta ad un’area di 4.400 ettari.

      Sin dall’inizio il progetto Vareš è stato accompagnato da polemiche. In un primo momento, la popolazione aveva accolto con entusiasmo l’annuncio di una rivitalizzazione definitiva della vecchia miniera che per decenni, insieme all’acciaieria, ha fornito linfa vitale a questo piccolo comune della Bosnia centrale.

      Le autorità hanno dichiarato lo sfruttamento di argento, piombo, zinco e oro a Vareš un progetto di interesse nazionale, presentando Adriatic Metals come un’azienda capace di salvare uno dei comuni più poveri della Bosnia Erzegovina.

      D’altra parte, gli attivisti locali da anni evidenziano gli effetti negativi del progetto, rilevati già nella prima fase esplorativa, sulla qualità dell’acqua potabile a Vareš e nel vicino comune di Kakanj. Gli ambientalisti denunciano anche la distruzione di una foresta durante i preparativi per l’attività estrattiva nella miniera di Rupice.

      L’ong Bankwach, che monitora gli investimenti nel settore energetico e i loro effetti sulle comunità locali, in un commento pubblicato nel luglio 2023 si chiede perché le ambasciate di Gran Bretagna, Norvegia e Stati Uniti a Sarajevo – i cui rappresentanti si sono recati a Vareš per ribadire il loro sostegno al progetto minerario – “facciano orecchie da mercante” e perché la Banca europea per la ricostruzione e lo sviluppo (BERD) continui a tacere di fronte alle conseguenze disastrose che il progetto comporta per l’ambiente e per la comunità locale.

      È chiaro quindi che il nuovo proprietario della miniera di Vareš, oltre ad un’attività redditizia, ha ereditato anche una moltitudine di problemi riguardanti le autorizzazioni, le procedure di cambio di destinazione d’uso dei terreni, le denunce e le critiche avanzate da attivisti e organizzazioni.

      Nonostante la questione dell’utilizzo delle proprietà dello stato non sia mai stata risolta, la leadership della BiH sembra pronta a scendere a compromessi e a sostenere in maniera incondizionata investimenti esteri. Una dinamica che, in ultima analisi, rischia di danneggiare un’azienda, come Dundee Precious Metals, che si è pubblicamente impegnata a rispettare i principi ambientali, sociali e di governance.
      Resistenza ambientalista vs opportunismo politico

      Alla fine del 2024, a seguito di una segnalazione presentata dall’azienda idrica di Kakanj – che ha denunciato un forte aumento della concentrazione di cadmio in un fiume che fornisce acqua potabile alla popolazione locale – è stata annullata l’autorizzazione rilasciata ad Adriatic Metals per lo sfruttamento minerario. Il permesso è stato revocato in modo da poter sciogliere alcune perplessità sull’utilizzo dei terreni non inclusi nell’area estrattiva della miniera di Rupice.

      Tuttavia, una decina di giorni dopo, l’autorizzazione è stata rinnovata, grazie al tempestivo intervento del ministero dell’Energia, delle Miniere e dell’Industria della Federazione BiH. I responsabili dei danni causati alle risorse idriche non sono mai stati identificati.

      In precedenza, la Corte costituzionale della Bosnia Erzegovina aveva sospeso la decisione con cui il governo della Federazione BiH – violando la legge sul divieto temporaneo di uso dei beni statali – aveva consentito alla compagnia britannica di “utilizzare temporaneamente”, o meglio di disboscare 7,24 ettari di terreno forestale di proprietà statale.

      Adriatic Metals non solo non ha rispettato la decisione della Corte costituzionale, ma – come denuncia la Direzione per le foreste del cantone di Zenica-Doboj – ha abbattuto illegalmente un’altra foresta demaniale, estesa su una superficie di 3000 metri quadrati nell’area di Vareš. Nermin Nikšić, primo ministro della Federazione BiH, ha reagito definendo gli alberi distrutti “una foresta brulla e inutile” che avrebbe messo a repentaglio un investimento allettante.

      Il Comitato della Convenzione di Berna, reagendo alla denuncia sporta dall’attivista Hajrija Čobo, ha esortato la Bosnia Erzegovina a sospendere l’attività esplorativa ed estrattiva a Vareš fino a quando non verranno accertate le accuse contenute nella denuncia.

      Nel documento presentato da Hajrija Čobo si afferma che nell’area data in concessione ad Adriatic Metals si trova una foresta vergine ricca di biodiversità, che rappresenta un habitat unico di numerose alghe, pesci e crostacei e un’importante rotta migratoria per gli uccelli. Un ecosistema che, secondo l’attivista, rischia di essere gravemente danneggiato da un progetto minerario, come quello di Vareš, che comporta la deforestazione e l’inquinamento dell’acqua, dell’aria e del suolo.

      Nella risposta fornita dal governo della Federazione BiH, tutte le accuse relative alla violazione delle disposizioni della Convenzione di Berna sono state respinte come errate e infondate. La Bosnia Erzegovina ha scelto di ignorare la Convenzione di Berna e il progetto Vareš è proseguito senza intoppi.

      Nel frattempo, Adriatic Metals ha intentato una causa per diffamazione contro Hajrija Čobo, ben presto però decidendo di ritirarla.

      I boschi lungo le sponde dei fiumi Trstionica e Bukovica, in particolare una foresta vergine che si estende sui pendii del rilievo interessato dalle attività minerarie, costituiscono il fulcro del progetto del parco naturale Trstionica-Boriva.

      Anche se il consiglio comunale di Kakanj, già nell’autunno del 2023, aveva deciso all’unanimità di istituire un’area protetta, devono ancora essere completate diverse procedure riguardanti le analisi, la stesura della documentazione e la definizione dei migliori modelli di gestione.

      Gli attivisti che si battono per proteggere questo particolare ecosistema sperano che la creazione di un parco naturale possa fermare il progetto di espandere le attività minerarie nell’area di Vareš. A sfavore agli ambientalisti, oltre ai mega-affari conclusi di recente, gioca però il fatto che in questa zona è già stata avviata la ricerca per esplorare altri giacimenti minerari potenzialmente redditizi, compresi alcuni depositi di cromo.
      Le voci critiche

      Un altro aspetto problematico è che Vareš viene presentato come un’area mineraria attraente, capace di soddisfare gli appetiti neocoloniali. Così si crea un clima che permette agli investitori stranieri di portare avanti indisturbati i propri progetti, ignorando le critiche fondate e i danni ambientali, ben evidenti, che queste attività lasciano in eredità alle generazioni future in Bosnia Erzegovina.

      “La miniera di metalli preziosi più promettente del sud est Europa, quella di Vareš, anziché diventare un pilastro della sovranità economica della BiH, è stata trasformata in un laboratorio che genera guadagni per un’azienda straniera, con canoni demaniali minimi e un caos legale totale”, denuncia Boris Britvar, noto architetto bosniaco-erzegovese.

      “L’accordo è stato siglato nonostante la miniera non sia prevista dal piano urbanistico federale né tanto meno da quello cantonale, rendendo così il progetto estrattivo privo di qualsiasi fondamento giuridico. Le istituzioni avrebbero dovuto reagire, però l’intero sistema giudiziario è stato ridotto ad un osservatore passivo oppure ad un complice attivo”, sottolinea Britvar.

      Il Regolamento europeo sulle materie prime critiche incoraggia ulteriormente l’attività esplorativa legata ai minerali strategici e prevede diversi meccanismi per accelerare le procedure per ottenere i permessi necessari. Gli ambientalisti temono che, considerando l’atteggiamento delle élite politiche locali, l’intera area dei Balcani occidentali possa diventare una cava di materie prime per il raggiungimento degli obiettivi della “transizione verde”.

      “Questo è molto preoccupante, anche perché in Bosnia Erzegovina le procedure sono già veloci. Si tende ad ignorare l’opinione pubblica e l’atteggiamento delle comunità locali, tutto avviene in modo segreto, secondo uno schema ormai consolidato. Ci vogliono dieci, quindici, talvolta anche vent’anni per aprire una miniera nei paesi UE, proprio per via delle procedure per ottenere i permessi e della necessità di includere l’opinione pubblica. Nel nostro paese, invece, questo processo è molto più breve”, spiega l’attivista Majda Ibraković per il progetto PULSE.

      Ibraković cita il caso della miniera di Vareš, aperta a soli sette anni dall’avvio delle ricerche, ma anche l’esempio di Majevica, dove l’opinione pubblica a lungo è rimasta all’oscuro dell’attività esplorativa nell’area di Lopare.

      L’attivista evidenzia anche alcune decisioni sbagliate prese dalle istituzioni della BiH dopo la guerra, creando così le condizioni per un assetto politico favorevole a “eminenze grigie e investitori controversi”.

      “Ci dobbiamo preoccupare di un accordo commerciale, sottoscritto dalla Bosnia Erzegovina già nel 1995 e successivamente ratificato. Il cosiddetto Energy Charter Treaty protegge certi investimenti e investitori. Oggi diversi paesi europei si stanno ritirando da questo trattato dannoso”, spiega Ibraković. “Dopo la guerra, la Bosnia Erzegovina ha adottato anche una legge sugli investimenti esteri, spianando così la strada a privatizzazioni deleterie e un’ulteriore svendita delle nostre risorse”.

      Anche l’attivista Anes Podić è dello stesso parere.

      “Negli ultimi trent’anni, i nostri beni sociali e naturali sono stati oggetto di continui saccheggi. Prima hanno distrutto le nostre aziende, poi tutto il resto. In questo contesto, la normativa in materia di concessioni svolge un ruolo molto importante essendo concepita in modo da agevolare un processo decisionale lontano dagli occhi e senza alcun coinvolgimento dell’opinione pubblica. Stiamo svendendo le nostre risorse senza ottenere nulla in cambio”, ha dichiarato Podić a OBCT.

      Per l’architetto Boris Britvar, il modo in cui è stata concepita la legislazione nazionale in materia di concessioni – che si traduce in un atteggiamento servile nei confronti degli investitori stranieri – la dice lunga sull’effettiva sovranità della Bosnia Erzegovina, come ben dimostra anche il caso di Vareš.

      “La Bosnia Erzegovina non guadagnerà un soldo bucato con questo accordo stratosferico. Volendo fare un confronto, secondo l’organizzazione Eko Akcija, nella Repubblica Democratica del Congo, dilaniata da guerre, la legge prevede che lo stato detenga una quota del 20% di ogni progetto minerario [avviato sul suo territorio]. Se Vareš si trovasse in Congo, questa compravendita frutterebbe allo stato oltre quattrocento milioni di marchi [poco più di duecento milioni di euro]. La Bosnia Erzegovina invece riscuote canoni demaniali miseri, pari a 3,9 marchi per tonnellata di minerale, una delle imposte sugli utili più basse d’Europa”, denuncia l’architetto.

      “Anziché di uno sviluppo, come lo presentano le istituzioni e i media allineati, si tratta di un colonialismo economico legittimato dal consenso interno. Il paese è stato derubato per l’ennesima volta, con tanto di sorrisi dei politici, titoli sugli ‘investimenti esteri’ e silenzio delle istituzioni. [...] Quando qualcuno nel cantone di Zenica-Doboj vi dice che la Bosnia Erzegovina è uno stato sovrano, mostrategli la miniera di Vareš”, conclude Britvar.

      #extractivisme #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #investissement #terres_rares #extractivisme_vert #Vareš #Dundee_Precious_Metals (#DPM) #résistance #Balkans

  • La detenzione dei migranti per conto terzi in Bosnia ed Erzegovina

    Il piano del governo del Regno Unito di realizzare nei Balcani degli hub di rimpatrio dei richiedenti asilo che hanno visto respinta la propria domanda di protezione ha sollevato anche le critiche di Human rights watch. “L’esternalizzazione delle responsabilità pone le persone migranti e richiedenti asilo in una situazione di grave rischio”, spiega Michael Garcia Bochenek, consulente della divisione dei diritti dell’infanzia dell’organizzazione

    Nel marzo di quest’anno il governo del Regno Unito ha proposto di istituire in Bosnia ed Erzegovina -oltre che in Serbia, Albania e Macedonia del Nord- un centro per il rimpatrio in cui detenere i richiedenti asilo che hanno visto respinta la propria domanda di protezione in territorio britannico.

    Secondo il piano avanzato dalla ministra dell’Interno #Yvette_Cooper, le persone verrebbero inviate in queste strutture in attesa di essere rimpatriate nei loro Paesi di origine o in altri Paesi terzi. La proposta del Regno Unito si allinea alla visione della Commissione europea, che vorrebbe introdurre un Sistema europeo comune di rimpatrio con la possibilità, tra le altre cose, “di rimpatriare in un Paese terzo persone il cui soggiorno nell’Ue è irregolare che sono destinatarie di una decisione definitiva di rimpatrio”.

    Facendo riferimento ai Balcani a prendere posizione contro questo progetto è anche Human rights watch (Hrw), che ad aprile ha trascorso due settimane proprio in Bosnia per indagare la condizione delle persone migranti e richiedenti asilo.

    Secondo Michael Garcia Bochenek, consulente senior della divisione dei diritti dell’infanzia dell’organizzazione, “è una pessima strategia, anche solo considerando che si tratta di un Paese che già fatica a gestire il fenomeno migratorio già presente sul suo territorio”. Bochenek ha partecipato all’ispezione del centro di detenzione di Lukavica, nei pressi della capitale Sarajevo, rilevando “ritardi nell’esecuzione dei rimpatri dei richiedenti asilo respinti, oltre a coloro detenuti per motivi di sicurezza nazionale o penali, che in alcuni casi portano a reclusioni prolungate, fino a un massimo di 18 mesi”.

    Inoltre in occasione del monitoraggio i membri di Hrw non hanno potuto parlare in privato con le persone detenute a causa della presenza costante del personale della struttura. Tuttavia, spiega Bochenek ad Altreconomia, “Vaša Prava BiH -organizzazione bosniaca che ha il mandato di fornire consulenza legale gratuita alle persone trattenute- ha registrato diverse denunce da parte dei detenuti circa le condizioni di vita all’interno della struttura detentiva”.

    L’organizzazione che si occupa di diritti civili in Bosnia ed Erzegovina ha riferito che il servizio per gli Affari stranieri è solito non comunicare i dettagli delle accuse né ai detenuti né ai loro avvocati, soprattutto nei casi che riguardano minacce alla sicurezza nazionale. “Nel centro poi non sono previsti nemmeno servizi di supporto psicologico per le persone che presentano problematiche di salute mentale”, aggiunge Bochenek. Secondo quanto riportato da Hrw, l’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (Unhcr) in Bosnia avrebbe esplicitato le proprie preoccupazioni circa la trasparenza e la responsabilità nei centri di detenzione presso l’ufficio del Difensore civico del Paese, sollecitandolo a produrre un rapporto ufficiale sulle loro condizioni. Ad oggi però non è stata ancora pubblicata alcuna indagine.

    Volgendo poi l’attenzione al sistema di asilo della Bosnia ed Erzegovina nel suo complesso, il consulente senior di Human Rights Watch denuncia “l’assenza di un’adeguata protezione dei richiedenti asilo, tempi lunghissimi per lo svolgimento delle procedure, accesso limitato alla consulenza legale e preoccupazioni per le condizioni e l’accesso ai servizi”. Secondo i dati del ministero della Sicurezza del Paese, nel 2023 -ultimo anno per cui sono stati resi disponibili dati completi- la Bosnia ha registrato appena 147 domande di asilo. Di queste, solo quattro persone hanno ottenuto il riconoscimento dello status di rifugiato e 63 la protezione sussidiaria.

    Nel report del dicembre 2024 dedicato alla Bosnia ed Erzegovina, l’Unhcr ha rilevato poi che i tempi per l’esame della richiesta di protezione sono estremamente lunghi: sebbene la legge preveda la valutazione delle domande entro sei mesi, infatti, spesso ne trascorrono altrettanti solo per la prima audizione e fino a 344 giorni per la notifica della decisione. Bochenek precisa che “in questo lasso di tempo, i richiedenti asilo sono essenzialmente privi di diritti e possono legalmente cercare lavoro solo dopo nove mesi dalla registrazione”.

    Va detto poi che per le persone in cerca di protezione la Bosnia resta principalmente un Paese di transito verso l’Unione europea. Nel 2023 oltre quattromila cittadini di Paesi terzi sono stati riammessi in Bosnia dagli Stati membri dell’Ue in base ad accordi di riammissione. A loro volta, sulla base di questi accordi, le autorità bosniache hanno trasferito 298 persone, principalmente verso la Serbia. Sono stati invece 683 i provvedimenti di detenzione e 79 quelli di espulsione. A questo proposito però Bochenek puntualizza che “a causa della formulazione vaga del rapporto annuale sulle migrazioni del ministero della Sicurezza, non è chiaro quante di queste decisioni siano state effettivamente eseguite”. È bene ricordare, come fa il rappresentante di Hrw, che “la mancanza di accesso alla protezione e i rischi di una detenzione prolungata senza adeguate garanzie di tutela portano molti cittadini di Paesi terzi riammessi in Bosnia a tentare di varcare nuovamente i confini dell’Unione europea, principalmente attraverso la Croazia”.

    Di fronte a questa realtà fatta di ritardi nelle procedure, accesso limitato all’assistenza legale e gravi carenze circa le condizioni e l’accesso ai servizi delle persone migranti, Human rights watch non ha dubbi sui percorsi che Ue e Regno Unito dovrebbero intraprendere in collaborazione con la Bosnia ed Erzegovina e gli altri Paesi della regione. “Bisognerebbe smettere di puntare sull’esternalizzazione delle frontiere e ora anche dei rimpatri -conclude Michael Garcia Bochenek-. I partner internazionali dovrebbero dare il loro contributo per rafforzare i sistemi di protezione per richiedenti asilo e migranti in Bosnia e non solo. Cambiare strada è ancora possibile, si tratta ‛solo’ di una questione di volontà politica”.

    https://altreconomia.it/la-detenzione-dei-migranti-per-conto-terzi-in-bosnia-ed-erzegovina
    #Bosnie-Herzégovine #migrations #réfugiés #détention #route_des_Balkans #Balkans #externalisation #UK #Angleterre #Serbie #Macédoine_du_Nord #Albanie #renvois #expulsions #hubs #hub_d'expulsion #déboutés #Lukavica

  • #Allemagne : les #refoulements de migrants à la frontière sont-ils légaux ?

    En Allemagne, le nouveau ministre de l’Intérieur a annoncé de possibles refoulement de demandeurs d’asile à la frontière allemande. Qui sera concerné par cette mesure ? Et cette politique est-elle vraiment légale ? InfoMigrants s’est entretenu avec deux avocats spécialisés dans les questions d’asile.

    Le nouveau ministre allemand de l’Intérieur, #Alexander_Dobrindt, a ordonné à la police fédérale de refouler les demandeurs d’asile à la frontière, à moins qu’ils ne soient considérés comme vulnérables.

    Nous avons interrogé deux experts juridiques sur la légalité de ce nouveau tour de vis migratoire. Matthias Lehnert est avocat spécialisé dans le droit d’asile à Leipzig, dans l’est de l’Allemagne. Engin Sanli est avocat spécialisé dans le droit d’asile et de l’immigration à Stuttgart, dans le sud du pays.

    InfoMigrants : Selon vous, qui sera le plus touché par cette nouvelle politique ?

    Matthias Lehnert : Tous ceux qui veulent entrer en Allemagne dans le but de demander l’asile peuvent être concernés. Les personnes vulnérables sont censées être exemptées des refoulements à la frontière, mais on ne sait pas encore exactement comment les personnes seront classées ou reconnues comme vulnérables par la police à la frontière. Ne seront pas seulement touchés des personnes possédant des passeports de pays que l’Allemagne considère comme « sûrs », mais aussi des personnes originaires d’autres pays. Le gouvernement a déjà admis que des #demandeurs_d'asile avaient été refoulés à la frontière.

    Engin Sanli : Je pense que les demandeurs d’asile originaires de pays considérés comme sûrs par le Parlement allemand seront les premiers concernés (l’Allemagne classe les pays suivants comme « sûrs » : les États membres de l’UE, l’#Albanie, la #Bosnie-Herzégovine, la #Géorgie, le #Ghana, le #Kosovo, la #Macédoine, le #Monténégro, la #Moldavie, le #Sénégal, la #Serbie, ndlr). La nouvelle politique est largement basée sur un paragraphe existant dans la loi allemande sur l’asile, à savoir le paragraphe 18. Il stipule que les demandeurs d’asile peuvent être refoulés à la frontière s’ils viennent d’un pays sûr ou si un autre pays est responsable de leur demande d’asile. Dans la pratique, il n’est généralement pas possible de vérifier à la frontière si un autre pays européen est responsable de la demande d’asile d’une personne, comme par exemple en vérifiant ses empreintes digitales dans une base de données de l’Union européenne, de sorte que les personnes seront probablement toujours conduites dans des centres d’accueil et non pas refoulées à la frontière.

    Engin Sanli : Non. Seules les personnes qui traversent la frontière pour demander l’asile sont concernées, pas celles qui sont déjà dans le pays.

    Matthias Lehnert : Une fois que quelqu’un est entré en Allemagne, une fois qu’il a passé un poste frontière, il reste autorisé à demander l’asile.

    Est-ce que tout le monde sera désormais arrêté à la frontière ?

    Engin Sanli : Non. La nouvelle politique peut théoriquement être appliquée partout le long de la frontière allemande, mais en pratique, la police se concentrera probablement sur les points de passage les plus fréquentés par les migrants. Le gouvernement allemand souhaite faire passer le nombre de policiers chargés des contrôles frontaliers de 10 000 à 14 000, ce qui n’est pas suffisant pour contrôler tous les points de passage aux frontières.

    Le ministre de l’Intérieur a déclaré que les demandeurs d’asile vulnérables sont censés être exemptés de cette politique. Il a cité les femmes enceintes et les enfants. Existe-t-il des critères juridiquement contraignants pour déterminer qui est vulnérable ?

    Matthias Lehnert : Une directive européenne sur l’asile liste différents types de groupes vulnérables, comme les femmes célibataires et enceintes, les mineurs, certaines familles avec des enfants en bas âge et les personnes souffrant de problèmes médicaux ou psychologiques. À mon avis, la police fédérale aux frontières n’est pas en mesure ou n’est pas qualifiée pour reconnaître si une personne est vulnérable ; elle n’a pas été formée et n’a aucune qualification pour cela. Parfois, il est évident qu’une personne soit vulnérable, par exemple lorsqu’une grossesse est à un stade très avancé ou s’il s’agit d’une femme seule avec trois enfants. Mais souvent, par exemple dans le cas des victimes de traumatismes, il est très difficile de reconnaître ces critères pour des personnes qui n’ont pas été formées et sans une évaluation adaptée.

    La légalité de cette politique suscite de nombreuses interrogations. Selon vous, est-il légal pour l’Allemagne de rejeter des demandeurs d’asile à la frontière ?

    Engin Sanli : Cela est autorisé en vertu du #droit allemand. Les demandeurs d’asile peuvent se voir refuser l’entrée sur le territoire s’ils viennent d’un autre État membre de l’UE ou d’un autre pays sûr, en vertu du paragraphe 18 de la loi sur l’asile et du paragraphe 16a de la Constitution. Mais en vertu du #droit_européen, et plus précisément du #règlement_Dublin III, le cas de chaque demandeur d’asile doit être examiné, y compris la question de savoir si un autre pays est responsable, avant que le demandeur d’asile ne soit renvoyé dans un autre pays.

    Enfin, la question se pose de savoir si l’Allemagne est autorisée à effectuer des contrôles frontaliers à long terme dans le cadre de l’accord de #libre_circulation de l’espace Schengen. L’extension continue des contrôles frontaliers pourrait également constituer une violation de l’#accord_de_Schengen.

    Matthias Lehnert : Je pense que cette politique n’est pas légale. Le gouvernement allemand a évoqué un article de la législation européenne qui permet de suspendre le règlement de Dublin en cas d’urgence. Mais nous ne sommes pas dans une situation d’#urgence. Si vous regardez les chiffres de l’asile, ils ont baissé, il n’y a pas d’afflux massif de migrants. Il est important de noter ici que le droit européen prime sur le #droit_allemand, c’est à dire que le droit européen est donc plus important que le droit allemand.

    Il existe également une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme qui stipule que tout demandeur d’asile a le droit de bénéficier d’une procédure d’asile appropriée, ce que, selon moi, la politique de refoulement à la frontière ne respecte pas.

    Les demandeurs d’asile ont-ils la possibilité de contester un refus à la frontière ?

    Engin Sanli : Si une personne se voit refuser l’entrée à la frontière allemande, elle peut légalement s’y opposer et contester la décision en intentant une action en justice. Les tribunaux allemands transmettent alors généralement l’affaire à la Cour européenne de justice.

    Vous attendez-vous à des actions en justice de la part d’organisations pro-réfugiés ?

    Engin Sanli : Ces organisations peuvent contester la politique de deux manières. La première consiste à engager une action en justice contre cette politique, en affirmant qu’elle est anticonstitutionnelle. Je pense qu’il est peu probable que cela se produise, car la Constitution allemande autorise le refoulement aux frontières, comme je l’ai mentionné.

    La deuxième option consisterait pour les organisations à soutenir légalement et financièrement les personnes dont la demande a été rejetée à la frontière afin qu’elles contestent ce refoulement devant les tribunaux. Je pense que cela se produira probablement, certaines organisations comme Amnesty International et ProAsyl ont déclaré qu’elles avaient l’intention de contester la politique de cette manière.

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que cette politique soit contestée devant les tribunaux.

    Combien de temps prendront ces actions en justice ?

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que les premières décisions soient rendues dans deux ou trois mois, mais il est difficile de le dire avec certitude. Mais je pense que la première décision interviendra bientôt.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64534/allemagne--les-refoulements-de-migrants-a-la-frontiere-sontils-legaux
    #illégalité #légalité #frontières #migrations #contrôles_frontaliers #réfugiés #frontières_intérieures #vulnérabilité #tri #pays-tiers_sûrs #asile

  • #Frontex : l’UE va signer un accord de coopération avec la #Bosnie-Herzégovine

    Le Conseil a adopté ce jour une décision autorisant l’UE à signer un accord avec la Bosnie-Herzégovine concernant les activités opérationnelles menées par l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex).

    Cet accord permettra à l’UE et à la Bosnie-Herzégovine d’organiser des opérations conjointes associant des garde-frontières de Frontex et de Bosnie-Herzégovine. Il prévoit également que les équipes de Frontex affectées à la gestion des frontières peuvent être déployées en Bosnie-Herzégovine et il permettra à Frontex d’aider la Bosnie-Herzégovine à gérer les flux migratoires, à lutter contre l’immigration illégale et à combattre la criminalité transfrontière.

    Contexte

    Afin d’accomplir ses tâches, Frontex peut mener des actions relatives à la #gestion_des_frontières de l’UE sur le territoire d’un pays tiers, sous réserve de l’accord de ce pays.

    Depuis l’adoption, en 2019, d’un nouveau règlement relatif à l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, le personnel de Frontex peut exercer des pouvoirs d’exécution dans un pays tiers, tels que les vérifications aux frontières et l’enregistrement des personnes.

    En 2022, le Conseil a autorisé l’ouverture de #négociations avec quatre partenaires des Balkans occidentaux sur la coopération avec Frontex. Depuis lors, l’UE a signé des accords de coopération en matière de gestion des frontières avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Monténégro.

    https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2025/01/27/frontex-eu-to-sign-cooperation-agreement-with-bosnia-and-herzegovin

    #migrations #frontières #externalisation #Balkans #route_des_Balkans #réfugiés

  • Route des Balkans : Les rescapé·es de la frontière (2/6)

    Le deuxième épisode de la série écrite par Morgane Dujmovic

    https://www.visionscarto.net/route-des-balkans-les-rescape-es

    « Au printemps 2024, Morgane Dujmovic a recueilli une trentaine de récits auprès de personnes placées dans les camps de Borići et Lipa, dans la région nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine qui borde la Croatie (Canton d’Una-Sana). Chacun de ces récits jette une lumière crue sur des projets migratoires qui se brisent, sur des corps violentés, sur des vies qui sont prises à cette frontière bosno-croate, aujourd’hui limite extérieure de l’Union européenne et de l’espace Schengen [1]. Qui sont les personnes qui essaient de rejoindre l’Europe, au risque de tout perdre dans la traversée des frontières ? Que signifie, pour elles et eux, cette violence frontalière ? »

    #frontières #migrations #exil #Bosnie-Herzégovine #route_des_Balkans #Croatie #réfugiés #refoulement #violence

  • Bosnia Erzegovina, il dramma degli incendi
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bosnia-Erzegovina/Bosnia-Erzegovina-il-dramma-degli-incendi-234835

    Con scarsi mezzi e poco personale, i vigili del fuoco della Republika Srpska, entità della Bosnia Erzegovina, devono affrontare ogni estate il dramma degli incendi, molti di origine dolosa. Secondo loro serve più prevenzione, e un’associazione locale ci sta provando

  • La Serbie va recevoir 14 millions d’euros de l’UE pour renforcer ses frontières

    L’Union européenne a promis une enveloppe de 14 millions d’euros à la Serbie pour renforcer les contrôles aux frontières. Les arrivées en Serbie ont déjà fortement diminué depuis 2023, avec une route migratoire qui se décale du côté de la Macédoine du Nord et de la Bosnie-Herzégovine.

    La Serbie s’apprête à recevoir une enveloppe de quatorze millions euros de la part de l’#Union_européenne pour lutter contre les migrations irrégulières et renforcer ses frontières.

    « Il s’agira d’#équipements spéciaux destinés aux couloirs verts et bleus, c’est-à-dire les frontières et les rivières », a précisé #Emanuele_Giaufret, le chef de la Délégation de l’Union européenne à Belgrade, rapporte l’AFP.

    Entre 2021 et 2024, l’UE a augmenté de 60 % ses financements en faveur des pays des Balkans occidentaux, pour atteindre plus de 350 millions d’euros. Des aides destinées à la fois à la gestion des frontières mais aussi aux systèmes d’asile et d’accueil.

    Une route « pratiquement fermée » selon l’Intérieur serbe

    En réaction à cette nouvelle enveloppe de 14 millions d’euros, le ministre serbe de l’Intérieur, Ivica Dačić, a mis en avant le fait que la route migratoire de la Serbie vers la Hongrie était « pratiquement fermée », mais que de #nouvelles_routes migratoires apparaissaient sans cesse. Il a également précisé qu’en 2023, le nombre de passages migratoires aux frontières serbes avait été réduit de près de 70% par rapport à 2022.

    Une nette diminution corroborée par les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) : entre janvier et octobre 2024, 15 200 migrants sont arrivés en Serbie, contre 106 000 en 2023 et 120 000 en 2022.

    De manière plus globale, au cours des cinq premiers mois de 2024, le nombre total de franchissements des frontières de l’UE par la route des Balkans a chuté de 71 % par rapport à l’an passé, pour atteindre un peu plus de 8 900 franchissements, selon les chiffres de Frontex, l’agence européenne des gardes-frontières.

    #Frontex bientôt déployée en #Macédoine_du_Nord et #Bosnie-Herzégovine

    Frontex est déjà déployée en Serbie, au niveau des frontières avec la Bulgarie et la Hongrie, depuis un accord de coopération signé fin juin. Cet accord encadre les opérations conjointes avec les gardes serbes pour surveiller les frontières albanaises, macédoniennes et celles du Monténégro.

    Cette coopération sera bientôt étendue à la Macédoine du Nord et à la Bosnie-Herzégovine, a fait savoir l’UE. Pour rappel, ces deux pays ne font pas partie de l’UE - malgré des demandes d’adhésion introduites en 2005 pour l’un et en 2016 pour l’autre - et constituent une voie d’entrée dans l’UE.

    Le but est de s’adapter aux changements de route : dès 2023, Frontex notait que la route migratoire principale se décalait de la frontière serbe pour se rapprocher plutôt de cette frontière de l’UE avec la Bosnie-Herzégovine. Frontex y enregistrait 80 % de passages frontaliers irréguliers supplémentaires en 2023, par rapport à 2022.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/61577/la-serbie-va-recevoir-14-millions-deuros-de-lue-pour-renforcer-ses-fro

    #Balkans #route_des_Balkans #Serbie #externalisation #externalisation_des_frontières #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #aide_financière #militarisation_des_frontières #gestion_des_frontières #Frontex

  • Croazia, allarme fiume Una
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Croazia/Croazia-allarme-fiume-Una-232667

    Un crimine da fermare, un ecocidio. Così ambientalisti, attivisti e qualche politico descrivono quello che sta accadendo al fiume Una, monumento naturale in Croazia e parco naturale in Bosnia Erzegovina. Un privato sta costruendo in fretta e furia una mini idrocentrale, ma a quanto pare senza permessi

  • #Route_des_Balkans : les migrants noyés dans la Drina

    Des dizaines de migrants en route vers l’Union européenne meurent noyés chaque année dans les eaux froides de la #rivière #Drina entre la #Serbie et la #Bosnie et sont enterrés anonymement dans les cimetières voisins, où des activistes bénévoles tentent de leur donner une sépulture digne et de retrouver leurs proches sans nouvelles.

    https://www.arte.tv/fr/videos/119298-000-A/route-des-balkans-les-migrants-noyes-dans-la-drina
    #Bosnie-Herzégovine #cimetière #mourir_aux_frontières #vidéo #reportage #morts_aux_frontières #Balkans #noyade #migrations #réfugiés #frontières #cimetière #Nihad_Suljic #Vidak_Simic #Bijeljina #anonymat #identification #autopsie #ADN #DNA

  • Border security with drones and databases

    The EU’s borders are increasingly militarised, with hundreds of millions of euros paid to state agencies and military, security and IT companies for surveillance, patrols and apprehension and detention. This process has massive human cost, and politicians are planning to intensify it.

    Europe is ringed by steel fences topped by barbed wire; patrolled by border agents equipped with thermal vision systems, heartbeat detectors, guns and batons; and watched from the skies by drones, helicopters and planes. Anyone who enters is supposed to have their fingerprints and photograph taken for inclusion in an enormous biometric database. Constant additions to this technological arsenal are under development, backed by generous amounts of public funding. Three decades after the fall of the Berlin Wall, there are more walls than ever at Europe’s borders,[1] and those borders stretch ever further in and out of its territory. This situation is the result of long-term political and corporate efforts to toughen up border surveillance and controls.

    The implications for those travelling to the EU depend on whether they belong to the majority entering in a “regular” manner, with the necessary paperwork and permissions, or are unable to obtain that paperwork, and cross borders irregularly. Those with permission must hand over increasing amounts of personal data. The increasing automation of borders is reliant on the collection of sensitive personal data and the use of algorithms, machine learning and other forms of so-called artificial intelligence to determine whether or not an individual poses a threat.

    Those without permission to enter the EU – a category that includes almost any refugee, with the notable exception of those who hold a Ukrainian passport – are faced with technology, personnel and policies designed to make journeys increasingly difficult, and thus increasingly dangerous. The reliance on smugglers is a result of the insistence on keeping people in need out at any cost – and the cost is substantial. Thousands of people die at Europe’s borders every year, families are separated, and people suffer serious physical and psychological harm as a result of those journeys and subsequent administrative detention and social marginalisation. Yet parties of all political stripes remain committed to the same harmful and dangerous policies – many of which are being worsened through the new Pact on Migration and Asylum.[2]

    The EU’s border agency, Frontex, based in Warsaw, was first set up in 2004 with the aim of providing technical coordination between EU member states’ border guards. Its remit has been gradually expanded. Following the “migration crisis” of 2015 and 2016, extensive new powers were granted to the agency. As the Max Planck Institute has noted, the 2016 law shifted the agency from a playing “support role” to acting as “a player in its own right that fulfils a regulatory, supervisory, and operational role.”[3] New tasks granted to the agency included coordinating deportations of rejected refugees and migrants, data analysis and exchange, border surveillance, and technology research and development. A further legal upgrade in 2019 introduced even more extensive powers, in particular in relation to deportations, and cooperation with and operations in third countries.

    The uniforms, guns and batons wielded by Frontex’s border guards are self-evidently militaristic in nature, as are other aspects of its work: surveillance drones have been acquired from Israeli military companies, and the agency deploys “mobile radars and thermal cameras mounted on vehicles, as well as heartbeat detectors and CO2 monitors used to detect signs of people concealed inside vehicles.”[4] One investigation described the companies that have held lobbying meetings or attended events with Frontex as “a Who’s Who of the weapons industry,” with guests including Airbus, BAE Systems, Leonardo and Thales.[5] The information acquired from the agency’s surveillance and field operations is combined with data provided by EU and third country agencies, and fed into the European Border Surveillance System, EUROSUR. This offers a God’s-eye overview of the situation at Europe’s borders and beyond – the system also claims to provide “pre-frontier situational awareness.”

    The EU and its member states also fund research and development on these technologies. From 2014 to 2022, 49 research projects were provided with a total of almost €275 million to investigate new border technologies, including swarms of autonomous drones for border surveillance, and systems that aim to use artificial intelligence to integrate and analyse data from drones, satellites, cameras, sensors and elsewhere for “analysis of potential threats” and “detection of illegal activities.”[6] Amongst the top recipients of funding have been large research institutes – for example, Germany’s Fraunhofer Institute – but companies such as Leonardo, Smiths Detection, Engineering – Ingegneria Informatica and Veridos have also been significant beneficiaries.[7]

    This is only a tiny fraction of the funds available for strengthening the EU’s border regime. A 2022 study found that between 2015 and 2020, €7.7 billion had been spent on the EU’s borders and “the biggest parts of this budget come from European funding” – that is, the EU’s own budget. The total value of the budgets that provide funds for asylum, migration and border control between 2021-27 comes to over €113 billion[8]. Proposals for the next round of budgets from 2028 until 2035 are likely to be even larger.

    Cooperation between the EU, its member states and third countries on migration control comes in a variety of forms: diplomacy, short and long-term projects, formal agreements and operational deployments. Whatever form it takes, it is frequently extremely harmful. For example, to try to reduce the number of people arriving across the Mediterranean, member states have withdrawn national sea rescue assets (as deployed, for example, in Italy’s Mare Nostrum operation) whilst increasing aerial surveillance, such as that provided by the Israel-produced drones operated by Frontex. This makes it possible to observe refugees attempting to cross the Mediterranean, whilst outsourcing their interception to authorities from countries such as Libya, Tunisia and Egypt.

    This is part of an ongoing plan “to strengthen coordination of search and rescue capacities and border surveillance at sea and land borders” of those countries. [9] Cooperation with Tunisia includes refitting search and rescue vessels and providing vehicles and equipment to the Tunisian coastguard and navy, along with substantial amounts of funding. The agreement with Egypt appears to be structured along similar lines, and five vessels have been provided to the so-called Libyan Coast Guard in 2023.[10]

    Frontex also plays a key role in the EU’s externalised border controls. The 2016 reform allowed Frontex deployments at countries bordering the EU, and the 2019 reform allowed deployments anywhere in the world, subject to agreement with the state in question. There are now EU border guards stationed in Albania, Montenegro, Serbia, Bosnia and Herzegovina, and North Macedonia.[11] The agency is seeking agreements with Niger, Senegal and Morocco, and has recently received visits from Tunisian and Egyptian officials with a view to stepping up cooperation.[12]

    In a recent report for the organisation EuroMed Rights, Antonella Napolitano highlighted “a new element” in the EU’s externalisation strategy: “the use of EU funds – including development aid – to outsource surveillance technologies that are used to entrench political control both on people on the move and local population.” Five means of doing so have been identified: provision of equipment; training; financing operations and procurement; facilitating exports by industry; and promoting legislation that enables surveillance.[13]

    The report highlights Frontex’s extended role which, even without agreements allowing deployments on foreign territory, has seen the agency support the creation of “risk analysis cells” in a number of African states, used to gather and analyse data on migration movements. The EU has also funded intelligence training in Algeria, digital evidence capacity building in Egypt, border control initiatives in Libya, and the provision of surveillance technology to Morocco. The European Ombudsman has found that insufficient attention has been given to the potential human rights impacts of this kind of cooperation.[14]

    While the EU and its member states may provide the funds for the acquisition of new technologies, or the construction of new border control systems, information on the companies that receive the contracts is not necessarily publicly available. Funds awarded to third countries will be spent in accordance with those countries’ procurement rules, which may not be as transparent as those in the EU. Indeed, the acquisition of information on the externalisation in third countries is far from simple, as a Statewatch investigation published in March 2023 found.[15]

    While EU and member state institutions are clearly committed to continuing with plans to strengthen border controls, there is a plethora of organisations, initiatives, campaigns and projects in Europe, Africa and elsewhere that are calling for a different approach. One major opportunity to call for change in the years to come will revolve around proposals for the EU’s new budgets in the 2028-35 period. The European Commission is likely to propose pouring billions more euros into borders – but there are many alternative uses of that money that would be more positive and productive. The challenge will be in creating enough political pressure to make that happen.

    This article was originally published by Welt Sichten, and is based upon the Statewatch/EuroMed Rights report Europe’s techno-borders.

    Notes

    [1] https://www.tni.org/en/publication/building-walls

    [2] https://www.statewatch.org/news/2023/december/tracking-the-pact-human-rights-disaster-in-the-works-as-parliament-makes

    [3] https://www.mpg.de/14588889/frontex

    [4] https://www.theguardian.com/global-development/2021/dec/06/fortress-europe-the-millions-spent-on-military-grade-tech-to-deter-refu

    [5] https://frontexfiles.eu/en.html

    [6] https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/europe-s-techno-borders

    [7] https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/europe-s-techno-borders

    [8] https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/europe-s-techno-borders

    [9] https://www.statewatch.org/news/2023/november/eu-planning-new-anti-migration-deals-with-egypt-and-tunisia-unrepentant-

    [10] https://www.statewatch.org/media/4103/eu-com-von-der-leyen-ec-letter-annex-10-23.pdf

    [11] https://www.statewatch.org/analyses/2021/briefing-external-action-frontex-operations-outside-the-eu

    [12] https://www.statewatch.org/news/2023/november/eu-planning-new-anti-migration-deals-with-egypt-and-tunisia-unrepentant-, https://www.statewatch.org/publications/events/secrecy-and-the-externalisation-of-eu-migration-control

    [13] https://privacyinternational.org/challenging-drivers-surveillance

    [14] https://euromedrights.org/wp-content/uploads/2023/07/Euromed_AI-Migration-Report_EN-1.pdf

    [15] https://www.statewatch.org/access-denied-secrecy-and-the-externalisation-of-eu-migration-control

    https://www.statewatch.org/analyses/2024/border-security-with-drones-and-databases
    #frontières #militarisation_des_frontières #technologie #données #bases_de_données #drones #complexe_militaro-industriel #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #surveillance #sécurité_frontalière #biométrie #données_biométriques #intelligence_artificielle #algorithmes #smugglers #passeurs #Frontex #Airbus #BAE_Systems #Leonardo #Thales #EUROSUR #coût #business #prix #Smiths_Detection #Fraunhofer_Institute #Engineering_Ingegneria_Informatica #informatique #Tunisie #gardes-côtes_tunisiens #Albanie #Monténégro #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Macédoine_du_Nord #Egypte #externalisation #développement #aide_au_développement #coopération_au_développement #Algérie #Libye #Maroc #Afrique_du_Nord

  • N.N. – No Name, No Nation, Not Necessary, No Noise
    https://www.meltingpot.org/2024/03/n-n-no-name-no-nation-not-necessary-no-noise

    di Diego Saccora, Lungo la rotta balcanica APS e Andrea Rizza Goldstein, Arci Bolzano-Bozen É a partire dalla fine del 2017 che il flusso delle persone in movimento per le rotte dei Balcani ha cominciato a interessare in maniera sempre più consistente la Bosnia-Erzegovina. Se all’inizio del 2018 la via di accesso principale passava dal Montenegro e prima ancora dalla Grecia e dall’Albania, già qualche segnale di quella che sarebbe poi diventata la via più utilizzata dal 2019 lo si registrava lungo le rive del fiume Drina, al confine tra Serbia e Bosnia-Erzegovina. Uno degli indicatori di questi attraversamenti, (...)

    #Notizie #Confini_e_frontiere #Redazione

  • Migration : à la frontière bosno-croate, le rêve européen brisé par les #violences_policières

    A la frontière bosno-croate, porte d’entrée vers l’Union européenne, les violences des garde-frontières croates sur les personnes tentant de traverser se multiplient et s’intensifient. Des violences physiques qui marquent les corps et les esprits des migrants qui les subissent et qui transforment le rêve européen de ces hommes, femmes et enfants en cauchemar continu dans l’attente d’une vie meilleure à l’ouest. Notre collègue Ugo Santkin, journaliste au pôle international $s’est rendu sur place, sur cette frontière bosno-croate qui cristallise la politique migratoire sécuritaire de l’Union européenne. Il revient avec nous sur la situation et sur les témoignages qu’il a recueillis.

    https://www.lesoir.be/571804/article/2024-03-01/migration-la-frontiere-bosno-croate-le-reve-europeen-brise-par-les-violences

    Pour écouter le podcast :
    https://podcasts.lesoir.be/main/pub/podcast/539480

    #migrations #frontières #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Croatie #violence #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans #gardes-frontières #podcast #audio

  • Bosnian refugee camp #Lipa: Dispute over “Austrian Guantanamo”

    20 governments participate in the Vienna #ICMPD and finance or receive its activities. The ÖVP-affiliated organisation handles migration control for the EU.

    Every year, the EU spends hundreds of millions of euros to manage and counter migration in third countries. Every year, the EU spends hundreds of millions of euros to manage and fight migration to third countries. Most of the money comes from three different funds and goes to the countries themselves or to EU members who award contracts to companies or institutes for implementing the measures. The International Organisation for Migration (#IOM) also receives such EU funding for migration control.

    One of the private organisations contracted to deliver EU measures is the #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (ICMPD), founded in 1993 and based in Vienna. It is headed by the conservative Austrian ex-vice chancellor and former Austrian People’s Party (ÖVP) leader Michael Spindelegger. The 20 members include states such as Turkey, Serbia or Bosnia-Herzegovina and, since 2020, also Germany. Many of the ICMPD’s measures are funded from Austria, a parliamentary question by the Greens revealed.

    Now the centre is to draft proposals for “EU migration partnerships”, in which third countries receive benefits if they take back deportees from EU states. With a similar aim, the ICMPD is implementing a “regional return mechanism for the Western Balkans”. The states are supported in carrying out deportations themselves. The German government has funded this initiative with €3.2 million in 2020 and calls it “migration management”.

    On behalf of the Ministry of the Interior, the ICMPD is also involved in the construction of a “Temporary Detention Centre” in the newly built Bosnian refugee camp Lipa and received €500,000 from the EU Commission for this purpose. This is documented in an EU document published on Friday by the German organisation Frag den Staat as part of a research on the ICMPD. The camp is run by the IOM, and Germany is supporting its construction through the German Federal Agency for Technical Relief (THW) with €1 million for a canteen.

    The purpose of the camp in Lipa had been unequivocally explained by Oliver Várhelyi, the Commissioner for Enlargement and European Neighbourhood Policy, who comes from Hungary. “We need to keep our detention facilities in Lipa and the region under control, meaning that the fake asylum-seekers must be detained until they return to their countries of origin. Again, we will replicate this project in other countries of the region”, said the EU Commissioner.

    “A high fence, cameras at every step, windows with prison bars and almost no daylight in the cells,” is how the organisation SOS-Balkanroute, which is active in Austria, described everyday life there and titled it in a press release “This is what the Austrian Guantanamo in Bosnia looks like”.

    The ICMPD feels attacked by this. The organisation was “of course not involved in the construction of detention cells or similar”, a spokesperson initially claimed in response to an enquiry by the APA agency. However, ICMPD head Spindelegger rowed back shortly afterwards and explained in the programme “Zeit im Bild” that his organisation was responsible for the construction of a “secured area for a maximum of twelve persons”. According to Bosnia’s Foreign Minister Elmedin Konakovic, this was a “room for the short-term internment of migrants”.

    Despite its denial, the ICMPD is now taking action against SOS Balkanroute and its founder Petar Rosandić and has filed a lawsuit for “credit damage” at the Vienna Commercial Court because of the designation “Austrian Guantanamo”. “Our only concern is to stop the continued false allegations,” an ICMPD spokesperson explained, including that the organisation was pushing the suffering of people.

    This is an attempt at political intimidation, “the kind of which we are used to seeing in Hungary, Russia or Serbia”, said Rosandić, the NGO’s founder, commenting on the complaint. The Green member of the National Council Ewa Ernst-Dziedzic feels reminded of “conditions under Orban in Hungary” and expects “the necessary consequences” from other ICMPD signatory states. Germany does not want to hear about this. The Foreign Office and the Federal Ministry of the Interior in Berlin let a deadline of several days set by “nd” for comment pass without response.

    https://digit.site36.net/2023/05/22/bosnian-refugee-camp-lipa-dispute-over-austrian-guantanamo

    #OIM #asile #migrations #réfugiés #camps #encampement #Bosnie #Balkans #route_des_Balkans #Bosnie-Herzégovine #camps_de_réfugiés

  • Oltre 28mila persone respinte alle frontiere europee nel 2023 : 8° rapporto #PRAB

    Di fronte all’emergenza umanitaria i respingimenti illegali e le violazioni dei diritti continuano ad essere diffusi e sono diventati uno strumento accettato per la gestione delle frontiere europee .

    L’ottavo rapporto di Protecting Rights at Borders (PRAB) “Respinti alle Frontiere dell’Europa: una crisi continuamente ignorata” documenta ancora una volta le continue violazioni dei diritti umani che si verificano lungo le frontiere europee.

    Il monitoraggio conferma violenze e numeri crescenti

    Secondo il rapporto, nel 2023 più di 28.609 migranti hanno subito respingimenti e violazioni dei diritti umani alle frontiere europee, di cui oltre 8.400 solo negli ultimi quattro mesi dell’anno. Tuttavia, tali numeri rappresentano solo una frazione degli effettivi respingimenti illegali.

    Questo rapporto copre il periodo dal 1 settembre al 31 dicembre 2023. I dati raccolti direttamente dai partner di PRAB o ottenuti dalle fonti governative documentano un totale di 8.403 casi di respingimento durante il periodo di rilevamento. Come parte della documentazione, 1.448 persone sono state intervistate dai partner di PRAB, fornendo dettagli sulle violazioni dei diritti alle quali hanno dichiarato di essere stati esposti.

    I numeri riportati dall’iniziativa PRAB rappresentano una frazione delle persone respinte alle frontiere dell’Europa. La natura delle aree di confine europee e i metodi utilizzati per attraversarle, uniti alla mancanza di accesso a alcune zone di frontiera, rendono difficile raggiungere tutte le persone che subiscono respingimenti e violazioni correlate. Inoltre, la registrazione dei respingimenti dipende dal momento dell’evento e dalla volontà delle vittime di segnalarlo. Come documentato dai partner di PRAB, molte vittime di respingimenti hanno paura di segnalare l’incidente, temendo che ciò possa influire negativamente sulla loro possibilità di entrare o rimanere in uno Stato membro dell’UE.

    I fatti principali che vengono riconfermati dal monitoraggio:

    Numeri allarmanti – Nel solo 2023, più di 28.609 migranti hanno subito respingimenti e violazioni dei diritti umani alle frontiere europee. Nel periodo settembre-dicembre 2023, sono stati documentati oltre 8.400 casi.

    Mancanza di vie legali sicure – Molti migranti, provenienti da regioni colpite da conflitti, persecuzioni o disastri naturali, intraprendono viaggi pericolosi verso l’Europa in cerca di sicurezza e opportunità.

    Respinti con violenza: I respingimenti illegali coinvolgono l’uso di metodi violenti e disumani, con migliaia di persone respinte forzatamente oltre il confine e sottoposte a violenze e abusi.

    Violazioni documentate: PRAB ha intervistato 1.448 persone, documentando i trattamenti disumani e degradanti subiti dall’83% degli arrivi al confine tra Croazia e Bosnia ed Erzegovina e dal 61% al confine tra Francia e Italia.

    Distruzione e confisca illegittima dei beni personali: Oltre alle violenze fisiche, i respingimenti forzati privano le persone dei loro beni, lasciandole vulnerabili e senza mezzi vitali.

    La situazione ai confini italiani

    L’ottavo rapporto di Protecting Rights at Borders (PRAB) rivela la dura realtà dei respingimenti che riguardano quanti arrivano alle frontiere italiane e tentano di attraversarle.

    In Italia, le organizzazioni della rete PRAB hanno documentato il respingimento di 3.180 persone nelle zone di Oulx e Ventimiglia, con particolare preoccupazione per i 737 bambini, di cui 519 erano minori non accompagnati. Un aspetto inquietante è la pratica di respingere minori registrati erroneamente come adulti.

    La maggior parte delle persone coinvolte nei respingimenti proveniva dall’Etiopia, Costa d’Avorio, Marocco e Sudan, con quasi il 40% di loro che ha dichiarato di essere arrivato in Italia via Tunisia.

    Oltre al persistere dei respingimenti , il rapporto registra anche nuovi peggioramenti per chi cerca asilo in Italia.

    Inoltre, l’Italia ha recentemente reintrodotto controlli alle frontiere con la Slovenia, giustificando tale misura con una presunta minaccia alla sicurezza con il conflitto in Medio Oriente. Il governo italiano ha dichiarato apertamente di avere l’intenzione di riprendere i respingimenti dei richiedenti asilo, in violazione della legge nazionale e internazionale.

    Il rapporto critica, infine, anche gli accordi con paesi terzi, tra cui il recente Accordo tra Italia e Albania, evidenziando le problematiche relative al trasferimento dei migranti e la detenzione in Albania.
    Dal patto europeo nuove violazioni

    Il rapporto dimostra come l’impiego sistematico di respingimenti alle frontiere e la mancanza di percorsi sicuri e legali per raggiungere l’UE spinga i rifugiati a mettere a rischio le proprie vite.

    La volontà politica, il coraggio e il realismo nel mettere i diritti delle persone prima della protezione delle frontiere sembrano assenti dagli accordi politici che si tengono a livello europeo e nazionale.

    Sia gli accordi, come il Memorandum tra Italia e Albania, sia il nuovo Patto UE su Asilo e Migrazione rischiano di compromettere ulteriormente i diritti delle persone in cerca di asilo, invece che mettere fine alle violazioni alle frontiere europee.

    Pour télécharger le rapport :
    https://www.asgi.it/asilo-e-protezione-internazionale/oltre-28mila-persone-respinte-alle-frontiere-europee-nel-2023-8-rapporto-prab/attachment/prab-report-september-to-december-2023-_-final

    https://www.asgi.it/asilo-e-protezione-internazionale/oltre-28mila-persone-respinte-alle-frontiere-europee-nel-2023-8-rapporto-prab
    #rapport #Protecting_Rights_at_Borders (#PRAB) #2023 #statistiques #chiffres #refoulements #push-backs #migrations #asile #réfugiés #frontières #droits_humains #violence #violences #Italie #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Grèce #Macédoine_du_Nord #Biélorussie #Pologne #Lithuanie

  • Repackaging Imperialism. The EU – IOM border regime in the Balkans

    In November 2023, European Commission President #Ursula_von_der_Leyen concluded a Balkan tour, emphasizing EU enlargement’s priority for peace and prosperity. However, scrutiny intensified over EU practices, especially in the Balkans, where border policies, implemented by the International Organization for Migration (IOM), reflect an imperialist approach. This report exposes the consequences – restricted migration, erosion of international norms, and deadly conditions along migrant routes. The EU’s ’carrot and stick’ strategy in the Balkans raises concerns about perpetual pre-accession status and accountability for human rights abuses.

    https://www.tni.org/en/publication/repackaging-imperialism

    #migrations #asile #réfugiés #IOM #OIM #impérialisme #frontières #rapport #tni #paix #prospérité #droits_humains #militarisation_des_frontières #route_des_Balkans #humanitarisme #sécurisation #sécurité #violence #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #hotspot #renvois #retours_volontaires #joint_coordination_plateform #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès

  • Rohingya child challenges Croatia and Slovenia over violent pushbacks. Unaccompanied minor files complaints at UN Child Rights Committee

    A Rohingya child refugee faced repeated beatings by Croatian border officers, had his belongings burnt and his shoes confiscated before numerous forced expulsions, including a “chain” pushback from Slovenia. U.F. submitted complaints against Croatia and Slovenia at the UN Child Rights Committee for multiple violations of the Convention on the Rights of the Child (CRC). These are the first complaints of their kind against these two states.

    Case

    U.F. was 8 years old when he fled a military attack on his village and became separated from his family. After many years searching for protection, he spent over a year in Bosnia and Herzegovina (BiH) from 2020 to 2021 having to survive without state support or medical care, sleeping rough in forests and squatting in abandoned buildings. During this time, he was pushed back five times from Croatia to BiH and subjected to consistent, choreographed violence. In Slovenia he was subjected to a “chain” pushback, by which he was forcibly returned first to Croatia by Slovenian authorities and then onwards by Croatian authorities to BiH in a coordinated operation.

    National, EU, and international law oblige Croatia and Slovenia to act in a child’s best interests and prioritize the identification of their age during their handling by border officers. The applicant’s complaints argue violations of the CRC, in relation to his expulsions and ill-treatment, and states’ failure to assess his age or apply any of the relevant safeguards under articles 3, 8, 20(1), and 37 CRC. U.F. corroborated his accounts with a range of digital evidence. The complaints were filed against Croatia and Slovenia with the support of ECCHR and Blindspots. The litigation forms part of the Advancing Child Rights Strategic Litigation project (ACRiSL). ACRiSL comes under the auspices of the Global Campus of Human Rights – Right Livelihood cooperation.

    Context

    In Croatia, pushbacks form part of a designed and systematic state policy, which has been fully documented by human rights institutions, NGOs and the media. Slovenia’s pushbacks have been implemented since 2018 through a readmission agreement which authorizes hasty expulsions with complete disregard for a person’s protection needs, a child’s identity or their best interests. In 2020 and 2021 alone, 13.700 people were pushed back from Slovenia in this manner.

    The applicant is represented by ECCHR partner lawyer, Carsten Gericke. These complaints are the latest in a series of legal steps to address systematic human rights violation at the EU’s external borders.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=72&v=HJlmNZdblSc&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fww


    https://www.ecchr.eu/en/case/pushbacks-un-child-rights-croatia-slovenia

    #vidéo #migrations #asile #réfugiés #Croatie #Balkans #route_des_Balkans #frontières #violence #MNA #mineurs_non_accompagnés #violence #vidéo #film_d'animation #frontière_sud-alpine #push-backs #refoulements #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #pattern #vol #Myanmar #enfants #enfance #réfugiés_rohingya #enfermement #refoulements_en_chaîne #the_game #frontière_sud-alpine

  • #Interpol makes first border arrest using Biometric Hub to ID suspect

    Global database of faces and fingerprints proves its worth.

    European police have for the first time made an arrest after remotely checking Interpol’s trove of biometric data to identify a suspected smuggler.

    The fugitive migrant, we’re told, gave a fake name and phony identification documents at a police check in Sarajevo, Bosnia and Herzegovina, while traveling toward Western Europe. And he probably would have got away with it, too, if it weren’t for you meddling kids Interpol’s Biometric Hub – a recently activated tool that uses French identity and biometrics vendor Idemia’s technology to match people’s biometric data against the multinational policing org’s global fingerprint and facial recognition databases.

    “When the smuggler’s photo was run through the Biometric Hub, it immediately flagged that he was wanted in another European country,” Interpol declared. “He was arrested and is currently awaiting extradition.”

    Interpol introduced the Biometric Hub – aka BioHub – in October, and it is now available to law enforcement in all 196 member countries.

    Neither Interpol nor Idemia immediately responded to The Register’s questions about how the technology and remote access works.

    But Cyril Gout, Interpol’s director of operational support and analysis, offered a canned quote: “The Biometric Hub helps law enforcement officers know right away whether the person in front of them poses a security risk.”

    That suggests Interpol member states’ constabularies can send biometric data to BioHub from the field and receive real-time info about suspects’ identities.

    The multinational policing org has said that Hub’s “biometric core” combines Interpol’s existing fingerprint and facial recognition databases, which both use Idemia tech, with a matching system also based on Idemia’s biometric technology.

    Interpol and Idemia have worked together for years. In 1999, he police organization chose Idemia to develop its fingerprint database, called the Automated Fingerprint Identification System (AFIS). And then in 2016, Interpol inked another contract with Idemia to use the French firm’s facial recognition capabilities for the Interpol Face Recognition System (IFRS).

    According to Idemia, the latest version of its Multibiometric Identification System, MBIS 5, uses “new generation algorithms which provide a higher matching accuracy rate with a shorter response time and a more user-friendly interface.”

    In its first phase, Interpol will use MBIS 5 to identify persons of interest (POIs) for police investigations.

    A second phase, which will take two years to become fully operational, will extend the biometric checks to border control points. During this phase the system will be able to perform up to one million forensic searches per day – including fingerprints, palm prints, and portraits.

    Interpol expects the combined fingerprints and facial recognition system will speed future biometric searches. Instead of running a check against separate biometric databases, BioHub allows police officers to submit data to both through one interface, and it only requires human review if the “quality of the captured biometric data is such that the match falls below a designated threshold.”

    To address data governance concerns, Interpol claims BioHub complies with its data protection framework. Additionally, scans of faces and hands uploaded to the Hub are not added to Interpol’s criminal databases or made visible to other users. Any data that does not result in a match is deleted following the search, we’re told.

    While The Register hasn’t heard of any specific data privacy and security concerns related to BioHub, we’re sure it’s only a matter of time before it’s misused.

    America’s Transportation Security Agency (TSA) over the summer also said it intends to expand its facial recognition program, which also uses Idemia’s tech, to screen air travel passengers to 430 US airports. The TSA wants that capability in place within ten years.

    The TSA announcement was swiftly met with opposition from privacy and civil rights organizations, along with some US senators who took issue [PDF] with the tech.

    https://www.theregister.com/2023/12/01/interpol_biohub_arrest

    #frontières #contrôles_frontaliers #technologie #empreintes_digitales #biométrie #Interpol #migrations #asile #réfugiés #Biometric_Hub #Balkans #route_des_Balkans #Bosnie-Herzégovine #Idemia #reconnaissance_faciale #passeurs #BioHub #extradition #sécurité #risque #interopérabilité #base_de_données #Automated_Fingerprint_Identification_System (#AFIS) #Interpol_Face_Recognition_System (#IFRS) #Multibiometric_Identification_System #MBIS_5 #algorithmes #persons_of_interest (#POIs) #portraits #Transportation_Security_Agency (#TSA)

  • Crimes sexuels de guerre : une histoire de la #violence

    Israël a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête sur de possibles #crimes_sexuels commis par le #Hamas. Le viol comme arme de guerre est aussi mis en avant dans le cadre de la guerre en Ukraine. L’invasion russe peut-elle servir de modèle pour comprendre les mécanismes de ces #violences ?

    Avec

    - #Sofi_Oksanen Écrivaine
    - #Céline_Bardet Juriste et enquêtrice criminelle internationale, fondatrice et directrice de l’ONG « We are Not Weapons of War »

    Israël a récemment ouvert une enquête sur d’éventuels crimes sexuels perpétrés par le Hamas. Parallèlement, l’utilisation du viol comme arme de guerre a été évoquée dans le contexte du conflit en Ukraine. Peut-on utiliser l’invasion russe comme un modèle pour comprendre les mécanismes de ces violences ?
    Le viol, arme de guerre traditionnelle des Russes ?

    Par son histoire familiale et ses origines estoniennes, l’écrivaine finlandaise Sofi Oksanen a vécu entre l’URSS et la Finlande et a grandi avec des récits de guerre lors de l’occupation soviétique des États baltes. Ces thèmes sont aujourd’hui centraux dans ses écrits. Selon elle, « dans la stratégie de guerre russe, il y a toujours eu des violences sexuelles. L’invasion en Ukraine est une sinistre répétition de la guerre telle que l’ont toujours menée des Russes. Et pourquoi n’ont-ils jamais cessé ? Car on ne leur a jamais demandé de le faire. »

    Les crimes sexuels font partie intégrante de la manière dont les Russes font la guerre. Elle déclare même dans son dernier ouvrage La guerre de Poutine contre les femmes que des soldats russes demandent la permission à leur famille pour commettre des viols : « ils sont adoubés et encouragés à commettre des crimes sexuels et des pillages. » Céline Bardet, juriste et enquêtrice internationale, insiste-t-elle sur la nécessité de documenter et de punir ces féminicides pour ce qu’ils sont. Elle dresse un parallèle avec la guerre en Syrie : « les femmes se déplaçaient par peur d’être violées. Quand on viole des hommes, on veut aussi les féminiser et les réduire à néant. »

    Comment mener une enquête sur les violences sexuelles en temps de guerre ?

    « J’ai créé depuis longtemps un site qui publie des rapports sur la situation. J’ai voulu écrire ces livres, car je voulais rendre accessible, faire comme une sorte de guide pour permettre de comprendre les crimes de guerre et comment les documenter. Sur les sites, il est difficile de relier les point entre eux pour comprendre la manière dont la Russie mène ses guerres. Elle conquiert et s’étend de la même manière. Il faut reconnaître ce schéma pour mieux le combattre. », explique Sofi Oksanen.

    Une opération hybride se déroule actuellement à la frontière entre la Finlande et la Russie : « la Russie nous envoie des réfugiés à la frontière. Cela s’était déjà produit en 2015, en Biélorussie également. Loukachenko a beaucoup recouru à ce moyen de pression. La Finlande a alors fermé sa frontière ». La Russie est également accusée de déportation d’enfants en Ukraine : « ces violences sont documentées. Concernant l’acte d’accusation émis par la CPI, beaucoup de gens en Ukraine y travaillent, mais avec des zones occupées, le travail de la justice prend plus de temps », déclare Céline Bardet.

    Concernant les violences effectuées contre des femmes par le Hamas le 7 octobre, Céline Bardet émet néanmoins des réserves sur la potentielle qualification de « féminicide de masse » : « les éléments ne sont pas suffisants pour parler de féminicide de masse. Pour le considérer ainsi, il faut prouver une intention particulière de commettre des violences contre des femmes, car elles sont des femmes. Pour le moment, le féminicide n’est d’ailleurs pas une définition pour le droit international ».

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/crimes-sexuels-de-guerre-une-histoire-de-la-violence-3840815
    #crimes_sexuels #viols_comme_arme_de_guerre #viols #guerre #viol_de_guerre #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Rwanda #génocide #outil_génocidaire #Libye #hommes #Ukraine #humiliation #pouvoir #armée_russe #torture #impunité #patriarcat #déshumanisation #nettoyage_ethnique #violence_de_masse #violences_sexuelles_dans_la_guerre #systématisation #féminicide #féminicides_de_masse #intentionnalité

    #podcast #audio

    Citations :
    Sofi Oksanen (min 30’54) : « Ce qui m’a poussée à écrire ce livre c’est que, vous savez, les #procès, ça coûte très cher, et ce qui m’inquiète c’est que certains crimes sexuels vont être marginalisés et ne sont pas jugés comme ils le devraient. Ils ne vont pas être jugés comme étant des crimes assez importants pour faire l’objet de poursuites particulières. Or, si on ne les juge pas, ces crimes, l’avenir des femmes et des enfants ne sera qu’assombri ».
    Céline Bardet (min 32’08) : « La justice c’est quoi ? C’est la poursuite au pénal, mais c’est aussi de parler de ces crimes, c’est aussi de donner la parole à ces survivantes et ces survivants si ils et elles veulent la prendre. C’est documenter ça et c’est mémoriser tout cela. Il faut qu’on sache ce qui se passe, il faut qu’on parle pour qu’en tant que société on comprenne l’origine de ces violences et qu’on essaie de mieux les prévenir. Tout ça se sont des éléments qui font partie de la justice. La justice ce n’est pas que un tribunal pénal qui poursuit quelqu’un. C’est énormément d’autres choses. »
    Sofi Oksanen (min 33’00) : « Je suis complètement d’accord avec Céline, il faut élargir la vision qu’on a de la justice. C’est bien d’en parler à la radio, d’en parler partout. Il faudrait peut-être organiser des journées de commémoration ou ériger un #monument même si certaines personnes trouveraient bizarre d’avoir un monument de #commémoration pour les victimes des violences sexuelles. »

    ping @_kg_

    • Deux fois dans le même fleuve. La guerre de Poutine contre les femmes
      de #Sofi_Oksanen

      Le 22 mars 2023, l’Académie suédoise a organisé une conférence sur les facteurs menaçant la liberté d’expression et la démocratie. Les intervenants étaient entre autres Arundhati Roy, Timothy Snyder et Sofi Oksanen, dont le discours s’intitulait La guerre de Poutine contre les femmes.
      Ce discours a suscité un si grand intérêt dans le public que Sofi Oksanen a décidé de publier un essai sur ce sujet, pour approfondir son analyse tout en abordant d’autres thèmes.
      L’idée dévelopée par Sofi Oksanen est la suivante : la Russie ressort sa vieille feuille de route en Ukraine – comme l’impératrice Catherine la Grande en Crimée en 1783, et comme l’URSS et Staline par la suite, à plus grand échelle et en versant encore plus de sang. La Russie n’a jamais tourné le dos à son passé impérialiste. Au contraire, le Kremlin s’est efforcé de diaboliser ses adversaires, s’appuyant ensuite sur cette propagande pour utiliser la violence sexuelle dans le cadre de la guerre et pour déshumaniser les victimes de crimes contre les droits de l’homme. Dans la Russie de Poutine, l’égalité est en déclin. La Russie réduit les femmes au silence, utilise le viol comme une arme et humilie ses victimes dans les médias en les menaçant publiquement de représailles.
      Un essai coup de poing par l’une des grandes autrices européennes contemporaines.

      https://www.editions-stock.fr/livre/deux-fois-dans-le-meme-fleuve-9782234096455
      #livre #Russie #femmes

    • #We_are_NOT_Weapons_of_War

      We are NOT Weapons of War (#WWoW) est une organisation non-gouvernementale française, enregistrée sous le statut Loi 1901. Basée à Paris, elle se consacre à la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits au niveau mondial. Fondée en 2014 par la juriste internationale Céline Bardet, WWoW propose une réponse globale, holistique et efficace à l’usage endémique du viol dans les environnements fragiles via des approches juridiques innovantes et créatives. WWoW travaille depuis plus de 5 ans à un plaidoyer mondial autour des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes internationaux.

      L’ONG française We are NOT Weapons of War développe depuis plusieurs années la web-application BackUp, à vocation mondiale. BackUp est un outil de signalement et d’identification des victimes et de collecte, sauvegarde et analyse d’informations concernant les violences sexuelles perpétrées dans le cadre des conflits armés. Il donne une voix aux victimes, et contribue au recueil d’informations pouvant constituer des éléments de preuves légales.

      https://www.notaweaponofwar.org

      #justice #justice_pénale

  • Tra i respinti dalla Croazia. La violenza è ancora la prassi lungo le rotte balcaniche

    Ritorno sulla frontiera tra Bosnia ed Erzegovina e Unione europea, a quasi tre anni dall’incendio che distrusse il campo di #Lipa. Le persone incontrate denunciano i respingimenti illegali e le vessazioni delle polizie. Tra gennaio e ottobre 2023 i passaggi nei Balcani occidentali sono stati quasi 100mila. Il videoreportage

    È notte fonda ma la luna piena illumina tutta la valle del fiume Sava. Non è l’ideale per le persone che nell’ombra provano a passare da un confine all’altro, dal Nord della Bosnia ed Erzegovina alla Croazia. “A qualcuno la luna piena dà sicurezza -racconta un ragazzo che arriva dal Sudan- perché vedi bene la strada. Ad altri non piace, perché le guardie ti vedono lontano un miglio”.

    Bosanska Gradiška è uno degli snodi chiave per i migranti che dal Nord della Bosnia tentano di attraversare il fiume per entrare in Croazia, nell’Unione europea. In tanti sono morti nelle acque della Sava, affogati a poche bracciate dalla riva, ma i più giovani, soprattutto in estate, provano ancora a nuotare da una sponda all’altra, da un confine all’altro. I segni del passaggio sono evidenti, ci sono persino tracce di pneumatici e di trascinamento. Sembra la scia di una piccola imbarcazione. Nei villaggi lunga la Sava, da Gradiška in poi, alcuni residenti della zona “noleggiano” le loro barchette per accompagnare i migranti dall’altro lato, per 20 o 30 marchi.

    Si cammina in silenzio, tutto tace, la frontiera ufficiale, quella presidiata dalla polizia, è a pochissimi chilometri. “Ultimamente i migranti si vedono poco in giro -spiega un’attivista della zona- ma ci sono eccome. Adesso si nascondono di più ma si muovono e tanto”. I numeri confermano i “flussi” lungo le rotte negli ultimi mesi. Secondo i dati di Frontex, da gennaio a ottobre gli “attraversamenti” nei Balcani occidentali hanno superato quota 97.300, soprattutto afghani, siriani e turchi. I volontari della zona, però, registrano la presenza anche di persone provenienti dal Nord Africa e dall’Africa sub-sahariana.

    “Tanti arrivano direttamente in Serbia con l’aereo e poi cominciano il viaggio. Altri, invece, arrivano a piedi dalla Turchia o dalla Grecia”. Il cammino, in ogni caso, è faticoso e pericoloso. Il rischio è quello di morire di freddo in inverno o di essere picchiati, di perdere anche quel poco che si ha, di rimanere bloccati per mesi. Cosa che sta accadendo di nuovo, nell’autunno del 2023, lontano dai riflettori un tempo più accesi.

    “Mi hanno spaccato uno zigomo -racconta un ventenne iraniano incontrato nei boschi bosniaci a fine ottobre- è successo l’altra sera. Adesso aspetto qualche giorno prima di ritentare. La polizia croata è la peggiore”. “I miei amici un mese fa sono passati senza problemi”, aggiunge un altro ragazzo, che non dice di dov’è. “E invece a noi ci fanno sputare sangue, letteralmente”. Qualcosa è successo. Fino a qualche settimana fa le autorità croate lasciavano “passare” con più facilità, e per i migranti era diventato relativamente semplice arrivare fino Zagabria o a Fiume, per poi proseguire verso la Slovenia. Poi, però, la protesta dei residenti di alcune cittadine sul confine hanno spinto il governo croato a cambiare ancora una volta politica. Riprendendo così i respingimenti violenti. I metodi brutali della polizia croata sono noti da tempo. I racconti raccolti in questi giorni in Bosnia ed Erzegovina confermano invece che tutte le pratiche più disumane utilizzate in questi anni sono tornare prepotentemente “di moda”.

    https://www.youtube.com/watch?v=IRgHN1sh8ZQ&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Faltreconomia.it%2F&

    I respingimenti della polizia croata hanno avuto un immediato contraccolpo sulle presenze al campo di Lipa, a 25 chilometri da Bihać. Siamo arrivati al campo di mattina con un permesso per entrare e svolgere una visita guidata della struttura. L’unico dato di cui siamo certi è il numero delle presenze. A novembre ci sono all’incirca 1.500 persone, accampate insieme nonostante le condizioni non siano delle migliori. I ragazzi sono spesso costretti a spendere i propri soldi per comprare all’esterno sapone e dentifricio, perché raramente sono a disposizione. “Compriamo anche qualcosa da mangiare -racconta Adam, dalla Siria- perché spesso abbiamo fame, ma è anche l’occasione per fare una pausa e per uscire dal recinto”. Ci spostiamo al negozietto che è stato allestito proprio di fronte all’ingresso del campo. Prendiamo un the mentre i ragazzi si avvicinano numerosi. Due euro per un bicchierino. I prezzi sono alti. Un solo rotolo di carta igienica costa quasi un euro. “Lo compriamo perché non c’è mai nei bagni”, spiega un ragazzo con il sacchetto in mano. Le guardie del campo intanto ci osservano, non gradiscono molto che si parli con i loro “ospiti”, e allora ci spostiamo verso il bosco.

    Mentre siamo nella jungle, poco fuori Lipa, incontriamo tre ragazzi siriani che tornano verso il campo dopo essere stati respinti. Hanno l’aria stanca e affranta, anche perché a due di loro la polizia ha sequestrato e spaccato il telefono. Si fermano qualche minuto a raccontare ma poi proseguono, perché hanno bisogno di riposare, bere un po’ d’acqua, riordinare le idee. Nel pomeriggio raggiungiamo il campo Borići, dedicato alle famiglie e ai minori non accompagnati, dove ci sono poco più di 800 persone. Un numero non elevatissimo ma comunque superiore a quello della media degli ultimi mesi. Tra loro ci sono molte persone in arrivo dall’Africa sub-sahariana ma anche diverse famiglie dal Bangladesh. “A volte restano a lungo -spiega uno dei coordinatori del centro, dove abbiamo il permesso di entrare-. E infatti ai bambini facciamo anche da scuola. È un modo per insegnargli la lingua, per trascorrere del tempo sereno e magari fargli ritrovare il sorriso”. L’atmosfera qui è migliore e anche l’accoglienza è meno militaresca, più informale. Finché c’è la luce del sole il clima resta sereno, ma appena fa buio il fermento aumenta.

    Ogni sera i migranti cercano di attraversare il confine arrivando il più vicino possibile con i taxi o con gli autobus e sperano di non incontrare la polizia croata. Di recente, però, succede quasi sempre. Lo raccontano a più riprese le tantissime persone incontrate in questi giorni d’autunno. Grecia, Turchia, Bulgaria, Serbia. Tra i ragazzi che hanno il desiderio di far sapere cosa gli è successo c’è Mohammed, dal Marocco, che ha provato ad attraversare il confine croato sette volte e ha subito maltrattamenti feroci dalla polizia di Zagabria. Poi c’è Samir, 18 anni, dall’Afghanistan, in fuga dai Talebani. E poi c’è Alì, dal Ghana, che ha perso i documenti e non è riuscito a rientrare in Italia dal suo Paese. Tre storie racchiuse in questo video, anche se ci vorrebbero ore e ore di testimonianze. Ore e ore di immagini e denunce, perché quel che accade sotto i nostri occhi fa vergognare.

    https://altreconomia.it/tra-i-respinti-dalla-croazia-la-violenza-e-ancora-la-prassi-lungo-le-ro
    #Balkans #route_des_balkans #asile #migrations #réfugiés #frontières #refoulements #push-backs #Croatie #Bosnie-Herzégovine #Bosanska_Gradiška #Sava #rivière_Sava #rivière #violence #violences_policières #Bihać #Borići

  • Urgente reconversion
    https://www.obsarm.info/spip.php?article597

    Sommaire Édito : Urgente reconversion Le chiffre du trimestre : 76 Les #Mines_antipersonnel doivent être interdites Initiative : Conversion (École de la paix, Grenoble) À lire : Union européenne et exportations d’armes, les dossiers du Grip, sous la direction de Bernard Adam Brèves #La_Lettre_de_l'Observatoire_des_transferts_d'armements

    / Transferts / exportations, #Rwanda, #Bosnie-Herzégovine, Mines antipersonnel, Conversion / reconversion

    #Transferts_/_exportations #Conversion_/_reconversion
    https://www.obsarm.info/IMG/pdf/lettre_transferts_7_compressed.pdf

  • Bosnia seeks Austrian support for Frontex status agreement

    Bosnia and Herzegovina is hoping to get Austria’s help in signing a status agreement with the border agency Frontex, as Bosnian Interior Minister Nenad Nesic met with Austrian counterpart Gerhard Karner during a working meeting in Vienna on Tuesday.

    Karner praised the good police cooperation between the two countries. “This year alone we were able to arrest 300 traffickers,” he stated, also highlighting the fact that deportations from Bosnia have also been taking place since last year with Austria’s support, APA reported.

    The main topic of the meeting between Karner and Nesic was irregular migration on the Balkan route, the fight against organised crime and smuggling, and the situation in Bosnia and Herzegovina in this regard.

    Bosnia and Herzegovina is now seeking to sign a status agreement with the EU border management agency Frontex, following a cooperation agreement with Europol. Nesic also expects Austria’s help to sign an agreement by the end of the year.

    “Bosnia and Herzegovina wants to be part of the collective European security,” Nesic said. At the same time, he pointed out that the EU must respect Bosnia’s “specific situation” and constitution. He also hopes for help from Karner, “who knows our state structure, not only now but also in the past.”

    “Bosnia and Herzegovina is a reliable partner in the fight against the international smuggling mafia. The Frontex agreement will further strengthen border protection in the region,” Karner stressed.

    Frontex has concluded status agreements with all Western Balkan countries (with the exception of Kosovo, which is not recognised by all EU countries) and Moldova since 2019, which allow Frontex operations on the respective national territory by mutual agreement.

    https://www.euractiv.com/section/politics/news/bosnia-seeks-austrian-support-for-frontex-status-agreement

    #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Frontex #asile #migrations #Balkans #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers #accord

  • Il ministero dell’Interno condannato a risarcire un respinto a catena in Bosnia

    Il Tribunale di Roma ha accertato l’illegittimità delle “riammissioni” al confine orientale, ricostruendo il “nesso causale” tra respingimenti e trattamenti inumani. Il Viminale deve farsi carico del danno inflitto a un cittadino pakistano richiedente asilo. Decisivo il lavoro di rete tra attivisti, Ong e avvocati. Una decisione attualissima

    Il ministero dell’Interno è stato condannato dal Tribunale di Roma a pagare 18.200 euro a titolo di risarcimento nei confronti di A., cittadino originario del Pakistan in fuga dal Paese, per averlo prima fermato a Trieste e poi respinto in Slovenia e a catena verso la Croazia e la Bosnia ed Erzegovina. Nonostante avesse manifestato la volontà di domandare protezione internazionale. Cento euro per ogni giorno trascorso tra la “riammissione” in Slovenia avvenuta a metà ottobre 2020 e il rientro in Italia nell’aprile 2021, come prevede la giurisprudenza comunitaria e nazionale su casi assimilabili.

    La decisione della giudice Damiana Colla del 9 maggio è estremamente rilevante non soltanto perché “accerta e dichiara l’illegittimità” delle riammissioni informali attive da parte italiana ma soprattutto perché inchioda l’”evidente nesso di causalità” tra l’operato della polizia italiana e il “danno subito” da A.. “La lesione del diritto d’asilo e i trattamenti inumani -scrive infatti la giudice- sono stati la diretta conseguenza della riammissione informale del ricorrente in Slovenia da parte delle autorità di frontiera di Trieste”.

    La decisione ottenuta dalle avvocate Caterina Bove e Anna Brambilla dell’Asgi, commenta la stessa Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione, “è stata il frutto di un lavoro di rete che ha visto coinvolti diversi soggetti attivi nel contrasto alle violenze verso le persone in movimento attivi lungo la rotta balcanica, tra i quali la rete RiVolti ai Balcani (in particolare Gianfranco Schiavone e Agostino Zanotti), la giornalista Elisa Oddone, la Ong ‘Lungo la rotta balcanica’, l’associazione Pravni center za varstvo človekovih pravic in okolja – Legal Centre for the Protection of Human Rights and the Environment (Pic, in particolare Ursa Regvar), il progetto Medea dell’Asgi, Ics Ufficio Rifugiati, Linea d’ombra, il Centro per la Pace di Zagabria, Anela Dedic e tutti gli attivisti e attiviste che agiscono per la tutela per i diritti umani in Bosnia ed Erzegovina e lungo le rotte percorse dalla persone in transito”.

    Nuove ombre si allungano su una prassi che i governi europei intendono invece elevare sempre più a norma “guida” della brutale gestione delle frontiere, come dimostra l’accordo al Consiglio europeo Giustizia e Affari interni dello scorso 8 giugno sui regolamenti in tema di gestione dell’asilo e della migrazione e delle procedure.

    Non si tratta di un’ordinanza che guarda a un passato ormai superato o a una pagina triste nel frattempo voltata: se è vero infatti che l’Italia ha condotto i respingimenti verso la Slovenia per tutto il 2020 e li ha sospesi nel 2021, è noto che da fine 2022 il nuovo governo abbia annunciato di volerli riprendere (con “risultati” incerti di cui abbiamo già scritto). Il tutto nonostante il precedente dell’ordinanza cautelare del Tribunale di Roma a firma della giudice Silvia Albano, emessa nel gennaio 2021 a fronte del ricorso promosso sempre dalle avvocate e socie Asgi Caterina Bove e Anna Brambilla (la vicenda è ben raccontata nel film “Trieste è bella di notte” dei registi Andrea Segre, Stefano Collizzolli e Matteo Calore).

    La storia di A. ricostruita nella decisione di Roma è tanto forte quanto emblematica. La sua fuga dal Pakistan inizia nel 2018, quand’è ferito in un attacco del gruppo terroristico Tehrik-i-Taliban Pakistan. Sopravvissuto, e temendo ritorsioni da ambo le parti (estremisti ed esercito cui apparteneva), decide di scappare. Resta per un anno in Turchia e per tre volte prova a entrare in Grecia, nell’Unione europea. Al terzo tentativo riesce, attraversando poi la Macedonia del Nord, la Serbia e arrivando nell’estate 2019 in Bosnia ed Erzegovina.

    Per nove volte è respinto dalle polizie croate e per tre da quelle slovene. Il primo ottobre 2020, a “riammissioni informali attive” ormai a pieno regime da parte italiana, gli riesce il “game” che lo porterà a Trieste nella mattinata del 17 ottobre. Qui però alcuni militari lo fermano quasi subito insieme ad altre quattro persone. Finiscono tutti in una stazione di polizia dove sono visitati e gli vengono fatti firmare fogli non tradotti dal contenuto oscuro. A. riferisce però agli agenti di voler chiedere asilo ma questi lo “affidano” alla polizia slovena. Non ha niente in mano: “informale” vuol dire infatti respinto senza lo straccio di un provvedimento scritto, motivato, impugnabile, cioè senza convalida dell’autorità giudiziaria, senza diritto a un ricorso effettivo. A riprova di quanto sia basso e surreale il dibattito sul garantismo in Italia.

    È così che A., con l’etichetta fasulla di “cittadino extraeuropeo entrato irregolarmente” e non invece di richiedente asilo, si fa una notte in una stazione di polizia slovena e il giorno dopo si vede “consegnato alle autorità croate e da queste respinto in Bosnia con metodi violenti, comprese percosse”, sempre per citare il giudice di Roma.

    Alla fine della catena lo attende la Bosnia ed Erzegovina. Nel caso di A. è l’insediamento informale di Vedro Polje, poco distante da Bihać, nel Nord-Ovest del Paese. Per via delle “degradanti condizioni di vita al campo”, come si legge nell’ordinanza che ha condannato il Viminale, A. decide di riprovarci. Lì non può rimanere. Ce la fa, di nuovo, perché “frontiere chiuse” è uno slogan vuoto, e ad aprile del 2021 torna nell’Italia che lo aveva illegalmente respinto. Tre mesi prima, come detto, la giudice Albano del Tribunale di Roma aveva già sanzionato il ministero dell’Interno per le stesse riammissioni (caso specifico diverso, naturalmente). A., memore del precedente respingimento, abbandona in fretta Trieste e raggiunge Brescia. Il 10 maggio fa quella domanda d’asilo che gli era stata negata dalla polizia italiana qualche mese prima e a tre giorni da Natale si vede riconoscere lo status di rifugiato. Ma non gli suona come un lieto fine quanto lo sprone a chieder giustizia per quel respingimento illegale subìto.

    Il 31 dicembre 2021 fa perciò ricorso. Il ministero dell’Interno si costituisce in giudizio il 27 settembre 2022 sostenendo che no, non si sarebbe trattato di un’espulsione collettiva vietata dal diritto internazionale ed europeo, che l’intera procedura si sarebbe svolta nel rispetto dei diritti umani fondamentali delle persone coinvolte, che la pratica sarebbe stata pienamente legittima e che il danno subito dal ricorrente (cioè A.) non sarebbe stato dimostrato.

    Il Tribunale di Roma dà però torto a Roma e ragione ad A. e alle avvocate Bove e Brambilla, facendo così squagliare la tesi difensiva del Viminale come il sole fa con la neve. “Il trattamento che il ricorrente ha descritto di aver subito da parte delle autorità di frontiera italiane al momento del suo primo ingresso a Trieste […] è stato pienamente provato in giudizio”, scrive la giudice Colla. Dalla manifestazione della volontà di chiedere protezione alla presa in consegna da parte delle autorità slovene. È documentata anche la catena: la detenzione in Slovenia al Centro per stranieri di Veliki Otok, nella Postumia (Carniola interna), e la successiva riammissione in Croazia. Fino alla Bosnia. Nessun alibi quindi per il Viminale, che della mancata prova dell’arrivo in Italia dei respinti ne ha fatto fino a oggi un leitmotiv. Questa volta non gli è riuscito nascondere la mano.

    Nella “jungle” di Vedro Polje, dove si trova a inizio 2021, A. ha per fortuna incontrato la giornalista Elisa Oddone e l’operatore sociale Diego Saccora dell’associazione “Lungo la rotta balcanica” (e tra le anime della rete RiVolti ai Balcani). Oddone, che stava curando un reportage per Al Jazeera ed NPR, raccoglie la testimonianza di A. e fa da primo contatto-ponte con le avvocate Bove e Brambilla. Anche Saccora confermerà in Tribunale più incontri con A.. A Vedro Polje infatti l’operatore sociale e ricercatore sul campo portava assistenza e beni di prima necessità. Non solo: lo accompagna di persona presso uno studio notarile di Bihać “per conferire mandato agli attuali difensori al fine di esperire ricorso avverso la riammissione in Slovenia”. A dimostrazione che il supporto incisivo alle persone in transito calpestate dai governi europei alle frontiere può assumere le forme più svariate, e che l’aiuto più distante dalla solidarietà istituzionalizzata può passare persino dalla ceralacca di un notaio. Quante pagine gravi e paradossali faranno scrivere ancora le politiche europee?

    Oddone e Saccora raccontano per filo e per segno al giudice le condizioni proibitive in cui si trovava all’epoca A. insieme ad altri. Riparati nei boschi, con la temperatura fino a venti gradi sotto zero di un inverno bosniaco, senz’acqua, senza accoglienza per via della chiusura dei due campi locali più grandi, praticamente senza cibo, stretti tra “ronde” di cittadini locali ostili e “possibili furti da parte di altri gruppi di richiedenti asilo, alla ricerca di quanto necessario alla sopravvivenza”.

    Secondo il Tribunale di Roma la riammissione “informale” di A. da parte dell’Italia avrebbe “contraddetto” le “norme di rango primario, costituzionale e sovranazionale, le quali, evidentemente, non possono essere derogate da un accordo bilaterale intergovernativo (del 1996, ndr) non ratificato con legge”.

    “La Direttiva 2008/115/CE non legittima affatto, anzi contrasta con la descritta pratica di riammissione informale posta in essere dal governo italiano -chiarisce la giudice Colla-. Infatti, sebbene tale direttiva (al suo art. 6, par. 3) consenta agli Stati membri di riammettere nello Stato confinante di provenienza senza una specifica decisione di rimpatrio, qualora sussistano accordi bilaterali tra gli Stati interessati già vigenti alla data di entrata in vigore della direttiva stessa (essendo tali accordi invece non più consentiti nella vigenza della stessa), tuttavia, nell’esecuzione dell’accordo, lo Stato italiano è comunque vincolato dalla normativa interna anche costituzionale (art 13 Cost.), nonché dal diritto sovranazionale, alla stregua del quale lo Stato ha il dovere di accertare la situazione concreta nella quale la persona riammessa verrà a trovarsi, con particolare riferimento all’eventualità di una violazione dei suoi diritti fondamentali (che si prospettava nel caso di specie secondo le informazioni largamente disponibili). Soprattutto poi, la riammissione informale non può mai essere applicata nei confronti di una persona che manifesti l’intenzione di chiedere asilo, come nella specie accaduto”.

    Oltre al regolamento 604/2013 (Dublino III), l’Italia, nella foga di respingere, avrebbe persino violato lo stesso accordo bilaterale con la Slovenia. L’articolo due prevede infatti che ciascuna parte, su richiesta dell’altra, “si impegna a riammettere sul proprio territorio il cittadino di uno Stato terzo che non soddisfa le condizioni di ingresso o di soggiorno nel territorio dello Stato richiedente, non potendosi evidentemente considerare in tale situazione chi abbia espresso la volontà di chiedere protezione”. Proprio come A..

    A titolo di aggravante per le autorità italiane, segnala poi il Tribunale elencando corposa bibliografia, c’è anche il fatto che queste erano “perfettamente” a conoscenza -“o almeno trovandosi nella condizione di avere perfetta conoscenza”- “delle violazioni cui i respinti sarebbero stati esposti in Slovenia”, così come in Croazia, per non parlare delle condizioni orribili in Bosnia ed Erzegovina, denunciate anche dalla commissaria per i diritti umani del Consiglio d’Europa Dunja Mijatović.

    A maggior ragione dopo le tredici pagine dell’ordinanza del Tribunale di Roma nessuno potrà dire “non sapevo”. Nel buio spicca il “lavoro di rete per contrastare le violazioni”, come lo chiamano le avvocate Bove e Brambilla. “La decisione è un importante risultato non solo perché ribadisce l’illegittimità della condotta posta in essere dalle autorità italiane -concludono- ma perché valorizza, anche attraverso l’assunzione della testimonianza diretta di Saccora e Oddone, l’impegno di tante persone che si impegnano a denunciare e contrastare le violazioni dei diritti delle persone in transito”.

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    ajouté à la #Métaliste sur les #refoulements_en_chaîne sur la #route_des_Balkans:
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