• Il nous reste des bâtards, des boules, des miches, des divorcés ou de la ficelle et une baguette mais de tradition et quelques flûtes.

  • Mine games

    Rare earths are to the 21st century what coal was to the 19th and oil to the 20th. Our everyday electronics - and Europe’s climate goals - depend on them. But China controls almost all supply chains. Can Europe free itself from this dependence?

    Your mobile has them. Your laptop as well. They are likely in the toothbrush you used this morning. E-scooters are full of them. So are electric cars.

    Rare earths and other minerals are essential for wind and solar power installations, defence, and for the gadgets that we now rely upon in our daily lives. The demand for critical raw materials is going to skyrocket in the years ahead, far beyond current supply.

    There is no “climate neutrality” ahead without them. This implies more mining than ever before. “We, eight billion of us, will use more metal than the 108 billion people who lived before us,” according to Guillaume Pitrón, author of the book Rare Metals War.

    The political headache is that Europe depends heavily on imports of these critical raw materials, primarily from China.

    China controls EU supply of critical raw materials
    The trade in rare earths and other materials is controlled by the Chinese. Russia and Chile are significant suppliers as are some European nations.

    European dependency on Russian gas was a wake-up call last year, when Russia invaded Ukraine. Now the EU urgently wants to reduce the similar dependency on Chinese supplies of rare earth elements, lithium, bismuth, magnesium and a series of other critical minerals.

    European consumers have for decades not had to be much concerned with the environmental destruction and pollution that often comes with mining. Now, governments haste to revive mining across the continent – and to fast-track processes that otherwise may take a decade or more.

    https://www.youtube.com/watch?v=qzw9-1G9Sok

    Investigate Europe reporters have unearthed what lies beneath these “green mining” ambitions. We have broken into a mountain of dilemmas, challenges and questions that come with Europe’s pressing need for minerals.

    To what extent will Europe be practically able to revive a mining industry that it has long abandoned? How can governments secure social acceptance for new mines if they are to fast-track permit processes? What kind of autonomy can come in an industry dominated by global companies?

    https://www.investigate-europe.eu/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe
    #minières #mines #extractivisme #Europe #Chine #dépendance #indépendance #terres_rares #neutralité_climatique #transition_énergétique #importation #lithium #bismuth #magnésium #green_mining #industrie_minière #autonomie

    disponible en plusieurs langues, français notamment :
    https://www.investigate-europe.eu/fr/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe

    • Écocides et #paradis_fiscaux : révélations sur les dérives du soutien européen à l’industrie minière

      Pour développer l’industrie des #batteries_électriques ou des éoliennes, l’Union européenne finance des entreprises minières au travers du programme #Horizon. Une partie de ces fonds soutient des sociétés impliquées dans des catastrophes environnementales, voire, pour l’une d’entre elles, domiciliée dans un paradis fiscal.

      C’est une immense tâche blanche, un entrelacs de tuyaux et de cuves, au milieu d’un écrin vert-bleu, à l’embouchure du fleuve Amazone, au #Brésil. Ici, l’usine de la société minière française #Imerys a laissé un souvenir amer aux communautés autochtones. En 2007, plusieurs dizaines de familles ont été contraintes à l’exil lorsque le leader mondial de la production de minéraux industriels a déversé 200 000 m3 de #déchets_toxiques dans les rivières alentour. #Cadmium, #baryum et autres #métaux_lourds cancérigènes se sont déposés au fond des cours d’eau dans lesquels puisent les populations, aux confins de la plus grande forêt pluviale du monde.

      De l’autre côté du globe, dans le #désert_de_Gobi, en #Mongolie, #Orano, (ex-#Areva), exploite des gisements d’#uranium. Cette fois, le géant français du combustible nucléaire est suspecté d’avoir injecté dans le sol « d’énormes quantités d’#acide_sulfurique », contaminant les #eaux_souterraines au #strontium — mortel à très haute dose — et à l’#arsenic, selon une enquête judiciaire mongole. « Moutons, chèvres, chevaux qui naissent handicapés, eau souterraine polluée, femmes qui font des fausses couches… » : l’association locale #Eviin_huch_eh_nutgiin_toloo, interrogée récemment par Reporterre, énumère les conséquences sanitaires potentiellement désastreuses de l’exploitation d’Orano.

      Plus loin au sud, près de l’équateur, l’île d’#Halmahera, en #Indonésie, fait face aux effets dévastateurs de l’exploitation récente de #nickel, à #Weda_Bay, en partie détenue par le groupe métallurgique et minier français, #Eramet. Là aussi, les terres sont détruites, et les populations autochtones déplacées. Sa filiale calédonienne, la société #Le_Nickel, est à l’origine d’une importante #pollution au #fuel constatée en avril 2023. Environ 6 000 litres de combustible se seraient échappés d’une conduite percée.

      Ces trois sociétés françaises n’ont pas pour seul point commun d’être impliquées dans des scandales environnementaux : elles bénéficient des largesses du programme européen Horizon. D’après notre enquête, la société française Eramet a touché 1,9 million d’euros, entre 2019 et 2022. Quant à Orano et Imerys, elles ont reçu respectivement 2,3 millions d’euros et 312 637 euros du programme européen. Parmi les prérequis indispensables à l’obtention de ces #subventions, figurait celui de « ne pas nuire à l’un des six objectifs environnementaux » présent au cœur du “#green_deal” européen, le #pacte_vert, en français. À commencer par la prévention contre les #risques_de_pollution ou la protection des écosystèmes. Sollicitée, la Commission européenne se contente de déclarer qu’elle accorde « une attention approfondie » aux enjeux environnementaux.

      Quinze sociétés impliquées dans des crimes environnementaux

      Doté d’un budget de 95 milliards d’euros sur sept ans (2021-2027), le programme européen Horizon, initié en 2014, et financé en grande partie sur fonds publics, a pour mission de soutenir la #recherche et l’innovation au sein de l’Union européenne. Avec l’émergence des besoins en batteries électriques, en #éoliennes et autres industries liées au secteur de la #transition_énergétique, ce soutien se dirige en grande partie vers le secteur minier, d’après notre analyse des données mises en ligne par l’UE. Avec une nette accélération ces dernières années : sur les 667 millions d’euros réservés à ce type de projets, entre 2014 et 2023, près de la moitié ont été attribués à partir de 2020.

      Projets financés par le programme de l’UE Horizon, en lien avec la loi sur les #matières_premières_critiques

      Depuis 2014, Horizon a financé 95 projets de ce type. Ceux-ci ont reçu 667 millions d’euros distribués entre 1 043 organisations. Les 67 présentés dans le graphique ont reçu plus de 2 millions d’euros.

      En plus des trois entreprises françaises ayant bénéficié du fonds Horizon malgré leur lien avec des pollutions environnementales, Disclose et Investigate Europe ont identifié douze autres sociétés problématiques. À chaque fois, celles-ci ont été impliquées dans des catastrophes environnementales. Leurs liens avec lesdites catastrophes sont accessibles en quelques clics sur Internet.

      Un exemple : l’entreprise minière suédoise #Boliden. Elle a perçu près de 2,7 millions d’euros dans le cadre de huit appels à projets Horizon. La dernière fois, c’était en novembre 2019. Or, cette société spécialisée dans la production de #zinc et de #cuivre a un lourd passif en matière de dégradation des écosystèmes. En 1998, près de Séville, en Espagne, le barrage d’un bassin de décantation d’une mine de #pyrite lui appartenant s’est rompu, déversant des eaux polluées sur plus de 40 km de terres agricoles. Dans les années 1980, Boliden a également été épinglé pour avoir exporté des milliers de tonnes de #déchets_miniers depuis la Suède vers #Arica, au nord du #Chili. Les #boues_toxiques d’arsenic liées au stockage sont pointées par des locaux pour être vraisemblablement à l’origine de #cancers et #maladies chez des milliers de résidents, lui valant d’être un cas d’étude dans un document du Parlement européen.

      Défaillances en chaîne

      Les données analysées réservent d’autres surprises. Alors que l’Union européenne ne cesse de défendre la nécessité de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine et de la Russie, surtout depuis la pandémie et le conflit russo-ukrainien, le #programme_Horizon semble souffrir de quelques défaillances. Et pour cause, selon l’examen détaillé des entreprises bénéficiaires, il est arrivé à au moins trois reprises que les fonds versés par l’UE terminent soit sur le compte en banque d’un acteur étatique chinois, soit sur celui d’oligarques russes.

      Dans le premier cas, il s’agit du dossier déposé par la #Soil_Machine_Dynamics, une entreprise britannique leader dans le domaine de la robotique sous-marine. Celle-ci a reçu 3,53 millions d’euros du budget d’Horizon pour un projet baptisé #Vamos. Il visait à développer une technique permettant d’extraire des minéraux à des profondeurs jusque-là inaccessibles. Le projet a démarré le 1er février 2015. Mais, cinq jours plus tard, le fonds d’investissement privé Inflexion a cédé l’entreprise à #Zhuzhou_CSR_Times_Electric, dont l’actionnaire majoritaire est l’État chinois. Le projet Vamos, passé sous pavillon chinois, est resté actif jusqu’au 31 janvier 2019.

      Le second cas fait référence à la société #Aughinish_Alumina. L’entreprise basée en Irlande raffine la #bauxite, la roche dont est extraite l’#alumine utilisée pour produire l’#aluminium. En 2018, elle a reçu 563 500 euros en provenance de l’Union européenne pour sa participation à un projet visant à étudier la réutilisation des résidus de bauxite. Or, cette entreprise minière appartient depuis 2007 à #Rusal, un groupe russe qui domine le secteur et dont l’un des principaux actionnaires n’est autre qu’#Oleg_Deripaska. Réputé proche de Vladimir Poutine, ce dernier figure sur la liste des oligarques russes sanctionnés par le Royaume-Uni et les États-Unis… et l’Europe.

      Des fonds publics européens atterrissent dans un paradis fiscal

      Un autre cas intrigue, celui de la société #Lancaster_Exploration_Limited, spécialisée dans l’exploration de terres rares. L’entreprise a participé à un projet Horizon qui promettait de développer de nouveaux « modèles d’exploration pour les provinces alcalines et de carbonatite » destinés à l’industrie européenne de haute technologie. Pour ce projet, elle a perçu plus de 168 000 euros de la part de l’Europe, alors que son siège social est situé dans les #îles_Vierges britanniques, paradis fiscal notoirement connu. Interrogé sur ce cas précis, un porte-parole de la Commission européenne explique que l’institution peut mettre fin à un contrat la liant avec une société qui se serait rendue coupable d’infractions avec ses « obligations fiscales » ou qui aurait été « créé sous une juridiction différente, avec l’intention de contourner les obligations fiscales, sociales ou autres obligations légales dans le pays d’origine. »

      Reste à savoir si l’Union européenne prendra des mesures contre des sociétés ne respectant manifestement pas leurs obligations. D’autant plus que l’acquisition d’une souveraineté dans le secteur des #matières_premières critiques et des terres rares est l’une des priorités affichées par l’exécutif européen. La Commission a d’ailleurs présenté, en mars dernier, le #Critical_Raw_Materials_Act, consistant à relancer l’activité minière sur le continent. Grâce, notamment, aux centaines de millions d’euros que le programme Horizon destine aux professionnels du secteur.

      https://www.investigate-europe.eu/fr/posts/eu-horizon-scheme-millions-funding-mining-companies-environmental
      #paradis_fiscal #fisc #évasion_fiscale #écocide

  • Affaire #depardieu : quand la #Bourgeoisie réac s’offusque
    https://www.frustrationmagazine.fr/depardieu

    Après un épisode somme toute décevant consacré à Hanouna, l’émission Complément d’Enquête a sorti, dans la foulée, une heure d’enquête très embarrassante sur Depardieu, dont un extrait de sa visite en Corée du Nord, filmée par l’inénarrable Yann Moix. Suite aux propos, gestes et insultes tenus par l’acteur, nous avons pu voir la fine fleur […]

    #Décrypter_-_Féminisme

  • Je connais depuis toujours cette célèbre image de Paris, la carte postale du bouquiniste à la pipe avec au fond Notre Dame. [EDIT] D’autant plus que ce photographe était un proche. Il se faisait parfois enfermé dans la cathédrale pour capter les premières lueurs de l’aube sur Paris.
    C’était un fou de Paris, il s’appelait Pierre Yves Petit (1886-1969) et signait Yvon, au début en grattant la plaque de verre avec une plume, il a été un des premiers photographes éditeurs de cartes postales, tu sais, ces images que l’on s’envoyait par la poste quand on faisait du tourisme et que les appareils photos n’étaient pas encore dans nos téléphones de poche.

    petit hommage aux souris déglinguées autant que les bouquinistes par la politique olympique préfectorale, salut papy !

    Et je vois en publiant ici qu’internet s’approprie aussi cette image, comme la préfecture celle de Paris, je laisse la honte de ce sens unique rouge et injuste, c’est tout à fait représentatif de ce que je voulais dénoncer.

  • Calinothérapie et petite #bourgeoisie
    « Meeting pour le vivant » : EELV, la « douceur » et la chute de tension
    https://www.revolutionpermanente.fr/Meeting-pour-le-vivant-EELV-la-douceur-et-la-chute-de-tension


    Ce samedi, Les Écologistes-EELV lançaient leur campagne pour les élections européennes sous le signe de la « #douceur » et du « #développement-personnel ». Un début de campagne en total décalage avec l’accentuation de la crise climatique et l’offensive réactionnaire en cours.

    Pour lancer la campagne européenne de la liste Écologistes-Europe Ecologie les Verts, un meeting a eu lieu ce samedi dans le 18ème arrondissement de Paris devant plus de 800 militants.

    Intitulé Pulsations. Meeting pour le vivant, celui-ci avait pour ambition de faire « vibrer la corde sensible du public » et de promouvoir la douceur en politique selon la tête de liste et député européenne Marie Toussaint. « Il n’y a pas de meilleur moment pour la douceur que quand la violence étend un voile spectral sur notre avenir » a-t-elle déclaré dans une prise de parole à l’image du déroulé (au mieux) surprenant de l’évènement.

    Puisqu’il s’agissait de « douceur » donc, les participants auront eu la « chance » de voir Sandrine Rousseau, Eric Piolle et Yannick Jadot s’essayer au twerk ensemble au nom de la « booty-positivity ». Une danse suivie d’une séance de développement personnel et précédée d’interventions de personnalités politiques pour présenter les axes de campagne.

    Parmi eux, par exemple, Gaspard Koenig, soutien de Macron et défenseur acharné du libéralisme, a pu défendre le capitalisme vert aux côtés de Yannick Jadot. Mais, que l’on se rassure, tout en « douceur ».

    Dans le même temps, la « douceur » n’était pourtant pas au rendez-vous de la COP 28 à Dubai, marquée par l’action criminelle des Etats et autres lobbies fossiles, ni même d’un climat, de moins en moins « doux » lui aussi. Difficile d’ailleurs, d’être plus en décalage avec le tournant réactionnaire actuel, le durcissement du régime et la prise de confiance de certains secteurs de l’extrême-droite jusque dans la rue ces dernières semaines.

    Le choix de la « douceur », s’il n’est pas sans contradiction, n’est en réalité pas anodin. Il résonne en effet comme une critique à moitié assumée de la « radicalité » et de la conflictualité exprimée par le mouvement écolo dans les mobilisations, et ce alors que ce dernier est particulièrement visé par le discours gouvernemental, entre accusations d’« éco-terrorisme » et tentative de dissolution des Soulèvements de la terre.

    On concèdera au moins sur ce terrain une certaine forme de continuité dans les positions d’#EELV, qui s’est aligné ces derniers mois sur tous les intérêts du régime, de la défense du droit d’Israël à se défendre lors du début du nettoyage ethnique en Palestine, à la participation aux campagnes de récupération et d’instrumentalisation réactionnaire des marches contre l’antisémitisme.

    Alors que la situation se tend en France et à l’international, la politique de l’autruche ne fera cependant pas disparaître l’offensive réactionnaire du gouvernement et de l’extrême-droite en cours, ni le massacre à Gaza ou même le réchauffement climatique. C’est qu’en politique, le refus de la conflictualité, ce n’est pas de la « douceur », mais une chute de tension.

    • une critique (...) de la conflictualité (...) dans les mobilisations

      Tondelier-j’offre-des-fleurs-aux-CRS n’a pas du apprécier d’être clouée silencieuse sur l’estrade d’où se lançaient les dernières interventions ("la violence c’est la police") avant le départ de la manif de Sainte Soline tout comme ce parti de bourges s’en veut d’avoir du défendre les manifestants sans chouiner « je condamne les violences, votons ! ».

      c’est aussi le signe d’une faille interne au new âge, yoga Disney d’un côté, « animiste et sauvage » de l’autre

      #EELV #écologie #new_age

    • « On est sorti plombés » : au meeting des Écologistes, les pulsations ultra-libérales peinent à convaincre
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=43974

      Le 2 décembre, à Paris, les Écologistes ont lancé leur campagne en vue des élections européennes de juin 2024. Premier meeting, premier loupé qui suscite de profondes inquiétudes dans les rangs des Écologistes. Ils sont peu avoir été convaincus par le caractère lunaire de la démarche et le vide des propositions. Un très (trop) long meeting. Près de trois heures et demie.

      Un mode d’emploi sur comment rater un lancement de campagne en plusieurs étapes : inviter Gaspard Koenig, ultra-libéral qui a soutenu Emmanuel Macron qu’il qualifie de « prophète », réciter un discours plombant et creux, faire l’éloge de la « douceur » et des pratiques de développement personnel, critiquées par des cadres écologistes pour leur décalage complet avec la réalité sociale du pays.

      Ce meeting se voulait « moderne », une « pulsation », comme son nom l’indiquait. Le résultat a surtout démontré le caractère hors-sol du parti ayant récolté 4% des scrutins à la dernière élection présidentielle. Des néo-nazis organisent des ratonnades contre les musulmans, défilent dans les rues avec le silence complice des autorités, 10 millions de personnes vivent dans une extrême pauvreté, l’effondrement climatique est commencé : quelle est la réponse d’EELV ? Une garden-party se voulant casser les codes mais les poursuivant de fait en ne changeant rien dans la méthode qui conduit à l’effondrement social et climatique.

      Marie Toussaint a t-elle compris qu’il n’y a pas d’écologie possible en dehors d’une action anticapitaliste ? Non. Elle ne propose aucune rupture pour préférer d’obscures mesures, telles qu’un « veto social » à l’échelle de l’UE. Retour sur un meeting hallucinant. Notre article.

      L’ultra-libéral Gaspard Koenig, fondateur d’un think tank, voulant mettre fin au « protectionnisme de la PAC »… invité au meeting des Écologistes

      Dans les nombreux intervenants invités au meeting des Écologistes, un certain Gaspard Koenig. Ce nom vous dit peut-être quelque chose. C’est l’un des chantres de l’ultra-libéralisme en France. En 2017, il est un fervent défenseur d’Emmanuel Macron. Dans une tribune publiée dans Le Monde, il ne tarit pas d’éloges à son sujet : « Si le président est un symbole, alors Emmanuel Macron remplirait cette fonction à merveille, lui conférant jeunesse, intelligence et ouverture ». Gaspard Koenig poursuit : « Emmanuel Macron n’est sans doute pas le messie du libéralisme, mais peut-être l’un de ses prophètes ».

      En 2013, le philosophe fonde le think Génération Libre, qui veut en finir avec le « protectionnisme de la PAC » (Politique Agricole Commune européenne, ndlr). Gaspard Koenig veut également diviser par 100 le nombre de normes réglementaires et législatives dans notre pays. Si de nombreuses normes doivent changer dans ce pays, son désir est l’image du nom de son parti : « Simple ». Simplifier pour simplifier. Comprendre : démanteler les services publics. Il défend une remise en cause de l’impôt progressif sur le revenu, au profit d’un taux unique de 30%, payé au premier euro, combiné à un système de crédit d’impôts.
      Gaspard Koenig ne dénonce pas le capitalisme ultra-libéral, il en est l’un des fervents défenseurs. Face à l’urgence écologique, il prône la réforme individuelle et la décentralisation, plutôt que la planification écologique. Le philosophe défend aussi la suppression de l’IFI, successeur de l’Impôt Sur la Fortune, supprimé par Emmanuel Macron.

      L’ancien candidat à l’élection présidentielle a aussi été la plume de Christine Lagarde. Ex-présidente du Fonds Monétaire International (2011-2019), elle est aujourd’hui directrice de la Banque Centrale européenne. Elle a été plusieurs fois ministre sous Chirac et sous Sarkozy, notamment au ministère de l’Économie.

      Les valeurs défendues par le fondateur de Génération Libre sont aux antipodes de celles portées par le programme de la NUPES, pourtant signé par les Écologistes (ex-EELV). Que signifie alors cette invitation inattendue de l’un des chantres de l’ultra-libéralisme de leur part ? Nul doute que les équipes organisatrices du meeting ont lu attentivement le CV de Gaspard Koenig qu’ils connaissent sur le bout des doigts. Le choix est parfaitement calibré politiquement.

      Idéologiquement, cela signifie-t-il le retour de gauche dite « Hollandiste » ? Les Écologistes n’ont pas défendu le programme de la NUPES aux élections sénatoriales. Il est clair qu’ils ne comptent pas non plus défendre le programme de rupture, pourtant signé, aux élections européennes. Les insoumis ont pourtant multiplié les mains tendues, allant jusqu’à leur proposer la tête de liste aux élections européennes. En vain. Les Écologistes n’ont rien voulu entendre. Considérant les élections européennes comme « leur » élection, ils ont préféré partir seuls. Quelles sont donc les positions de leur tête de liste, Marie Toussaint ?

      Le discours plombant et creux de Marie Toussaint, tête de liste des Écologistes aux élections européennes

      Après plus de 2 heures 30 de meeting, la tête de liste des Écologistes, Marie Toussaint, monte (enfin) sur scène. À son pupitre, devant les drapeaux français et européens, elle reste stoïque. Pas une phrase plus haute que l’autre. Un ton aussi plat que la courbe sondagière de Yannick Jadot lors de l’élection présidentielle de 2022. La « douceur » en politique, tant vantée par la tête de liste. Nous y reviendrons.

      Assez vite, Marie Toussaint dénonce brièvement la montée de l’extrême droite en Europe et son alliance avec la droite et les macronistes contre l’écologie. Dernier exemple en date : la prolongation de 10 ans par l’Union européenne de l’autorisation d’utilisation du glyphosate. Jusqu’ici, rien de troublant. Néanmoins, comment dénoncer avec autant de vigueur l’extrême droite, lorsque son parti a marché à ses côtés, le 12 novembre, participant de fait à sa réhabilitation ? Une marche qui « a été le lieu d’appels au meurtre, d’agressions contre des journalistes, de violences contre des manifestants pour la paix, de propos racistes insupportables contre les musulmans », comme le rappelle la députée insoumise Nathalie Oziol.

      « Je veux demander quelque chose à Raphaël Glucksmann »

      Après plus de 20 minutes, la cheffe de file des Écologistes aborde la question de la pauvreté. « Je propose que la lutte contre la pauvreté devienne enfin la colonne vertébrale du projet européen », explique-t-elle. Comment faire ? Créer « un droit de veto social, qu’aucune mesure portant atteinte aux conditions d’existence des 10% d’européennes et européens les plus pauvres ne puisse jamais être adoptée ». Comment faire moins concret que cela ? Blocage des prix ? SMIC ? Hausse des salaires ? Ces mots ne sortiront pas de sa bouche..

      Plus largement, de qui parle-t-elle ? Des 10% d’européennes et européens les plus pauvres dans chaque pays ? Des 10% les plus pauvres dans toute l’Union européenne ? Est-elle au courant du dumping social au sein de l’Union européenne ?

      Un peu plus tard, une phrase tombe de nulle part : « Je veux demander quelque chose à Raphaël Glucksmann (cheffe de file putatif du Parti Socialiste pour les élections européennes ? Ndlr) : peux-tu demander à Carole Delga (présidente PS de la région Occitanie) d’arrêter de soutenir l’A69 ? ». Après Bruno Le Maire demande, Marie Toussaint demande ?

      Du côté de L’insoumission.fr, ce projet écocidaire a fait couler beaucoup d’encre. Marie Toussaint s’y oppose parce qu’il n’est « pas compatible avec l’écologie, la lutte contre le dérèglement climatique, avec les pulsations du vivant ». Le caractère anti-social de ce projet d’autoroute est mis de côté par la tête de liste des Écologistes. À noter, un coût exorbitant du péage : 17 euros l’aller/retour pour 77 km, à comparer aux 3,40 € de l’A/R Albi Toulouse pour la même distance. Une erreur de la candidate ? Un révélateur de la difficulté pour les Verts à articuler lutte contre le dérèglement climatique, la justice sociale et la lutte anticapitaliste. Ce, même si ses représentants clament l’inverse.

      De l’éloge de la « douceur » : pourquoi Marie Toussaint a tort

      Vient alors l’éloge de la « douceur », tant vanté par la candidate. « Nous voulons que la vie de millions d’européens soit plus douce. La douceur, voilà notre horizon. À cette évocation, certains d’entre vous sourient en se disant : ‘elle continue avec son truc de la douceur’. Oui je continue et je ne fais que commencer ». Même certains de ses proches semblent lui avoir dit que ce crédo politique n’était pas une bonne idée.

      « ‘Marie, le discours sur la douceur, il n’est pas adapté à la période’. Je réponds : ‘ne vous méprenez pas, il n’y a pas de meilleur moment pour parler de la douceur que quand la violence étend un voile spectral sur notre avenir. » affirme-t-elle. Tout cela sonne creux.
      Veut-elle dire par là que la présence de Yannick Jadot à la marche du CRIF du 9 octobre où les extrémistes présents appelaient à « éradiquer Gaza et LFI » n’était pas l’éloge de la douceur souhaitée ? La déclaration de Marine Tondelier voulant « couper le twitter de Jean-Luc Mélenchon » était-elle une preuve de douceur ? Marie Toussaint érige donc « la douceur comme horizon » dans une société qui n’a rien de douce et qui appelle nécessairement à une radicalité à laquelle Marie Toussaint se refuse, préférant la caricaturer en « colère ».

      La France compte 10 millions de pauvres, 4,1 millions de personnes mal-logées. 1 Français sur 2 saute des repas. Des assistés d’en haut toujours plus nombreux qui s’en mettent plein les poches. L’extrême droite est en roue libre dans notre pays et ère la nuit pour faire des ratonnades. La guerre fait rage au Proche-Orient. Des Palestiniens meurent chaque jour sous les bombes de l’armée israélienne.

      Il est totalement déconnecté d’évoquer la « douceur » dans la période que nous vivons. L’heure est à la bataille culturelle contre l’extrême droite et le capitalisme, pas à la « douceur » de la bataille politique qui implique des rapports de force. En prônant la « douceur », Marie Toussaint illustre sa totale déconnexion avec ce que traverse le pays.

      À la fin de son discours, deux autres propositions programmatiques sont présentées : la sortie des énergies fossiles, sans préciser quand, et la création d’un ISF (impôt sur la Fortune) climatique européen, sans plus de précisions. Si elle fustige notre « modèle économique » actuel, elle ne le nomme pas : le capitalisme.

      Enfin, après plus de 3 heures de meeting, Marie Toussaint entame sa conclusion. « Écoutez la voix de vote conscience, écoutez les pulsations du vivant et mettez-vous en mouvement : demain nous appartient ! ». Pas d’envolée. Pas de haussement de voix ou de ton un tant soit pour motiver les troupes pour ce lancement de campagne. Dans Libération, un ancien socialiste rallié aux Écologistes se confie : « Les Écologistes ne savent définitivement pas faire campagne ! En principe, un meeting, c’est censé te galvaniser en tant que militant, on devrait sortir de là à bloc, là on est plombés ! ».

      Éloge du développement personnel : des pratiques qui peinent à convaincre dans le rangs des écologistes

      Sur les réseaux sociaux, difficile d’avoir échappé à ses images. Trois danseuses du groupe Booty Therapy sont venues faire un cours d’initiation aux spectateurs du meeting. Le spectacle n’a pas été du goût de tous les écologistes.

      Sur Twitter, l’ancienne secrétaire nationale des Jeunes écologistes, Camille Hachez, fait part de sa consternation à la vue de ses images : « Alors à quel objectif tout cela répond ? Chercher le buzz ? Casser les codes et révolutionner les meetings politiques « boring » en mode startup ? Est ce que nous en sommes à considérer cela comme un échappatoire crédible, et abandonnons tout projet politique ? ». Face à la presse, une cadre écologiste se montre lui aussi peu convaincue : « J’ai dû mal à savoir ce que j’en pense sachant ce qu’il se passe en ce moment à Gaza… », rapporte Libération.
      Au total, le décalage avec le moment politique que traverse le pays est flagrant. Ce meeting se voulait « moderne », une « pulsation ». Le résultat a surtout démontré le caractère hors-sol du parti ayant récolté 4% des voix à la dernière élection présidentielle. Des néo-nazis organisent des ratonnades contre les musulmans, défilent dans les rues avec le silence complice des autorités, 10 millions de personnes vivent dans une extrême pauvreté, l’effondrement climatique est commencé : quelle est la réponse d’EELV ? Une garden-party se voulant casser les codes mais les poursuivant de fait en ne changeant rien dans la méthode qui conduit à l’effondrement social et climatique.

      Marie Toussaint a t-elle compris qu’il n’y a pas d’écologie possible en dehors d’une action anticapitaliste ? Non, elle ne propose aucune rupture pour préférer d’obscures mesures, telles qu’un « veto social » à l’échelle de l’UE. Un parti et une candidate qui ne sont pas la hauteur du moment politique que nous vivons.

      Par Nadim Février

  • EN COMMUN ! La propriété collective à l’épreuve de la modernité

    Ce film documentaire est issu d’une recherche pluridisciplinaire menée pendant quatre années, sur différents sites en France, par le Centre de recherche en droit Antoine Favre de l’Université Savoie Mont Blanc. A partir d’une pluralité de points de vue, recueillis lors d’entretiens et témoignages, il rend compte de l’évolution et du fonctionnement de propriétés collectives foncières ancestrales, également connues sous le nom de « #communaux » ou « #biens_communaux ». Il s’intéresse en particulier à deux de ces systèmes singuliers et méconnus présents en zone rurale, notamment en région de #montagne : les #sections_de_commune et les #bourgeoisies. Quels rôles ces #communs_fonciers en mutation jouent-ils aujourd’hui à l’échelle des territoires en matière de gestion des ressources naturelles, de cohésion sociale ou de dynamiques patrimoniales ? En quoi ces systèmes peuvent-ils participer à une revivification originale et pertinente de la démocratie locale ? A rebours de l’idée reçue selon laquelle ils seraient condamnés dans la société moderne, le changement de perception dont ils font l’objet à présent les place-t-ils à l’avant-garde de la résolution de certains problèmes territoriaux ou climatiques du XXIème siècle ? Plus largement, à l’intersection de nombreux enjeux de société, ce film alimente une réflexion sur la redéfinition d’un cadre de vie conciliant progrès, #justice_sociale et préservation de l’environnement.

    https://www.youtube.com/watch?v=BclZKvhpww4

    #propriété_collective #terres #foncier #modernité #communs #commons #communs #documentaire #film_documentaire #film #forêt #bois #droits_d'usage #France #Alpes #montagne #élevage #sol #usage_du_sol #biens_communs #biens_de_section #Etat #Etat_moderne #municipalisation #droit_public #agriculture #tradition #terres #patrimoine #communalisation #spoliation #pâturage #loi_2013 #loi #commissions_syndicales #accaparement_de_terres #privatisation #corvées #éoliennes #2013 #préfecture #avant-garde #anachronisme #ignorance #chasse #legs #responsabilité #devoirs #bourgeoisie #droit_collectif #mécénat #communs_fonciers #valeurs

  • Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, en visite en Israël - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/liveblog_entry/karim-khan-procureur-de-la-cour-penale-internationale-en-visite-en

    Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, est en visite en Israël « à la demande et à l’invitation des survivants et des familles des victimes des attentats du 7 octobre », a indiqué la cour dans un tweet.

    Khan se rendra également à Ramallah pour rencontrer de hauts responsables palestiniens.

    #bouffon #sans_vergogne #complicité #criminel

  • Doxing, harcèlement en masse, menaces de mort : Toufik de Planoise ciblé par l’extrême droite – Radio BIP 96.9FM | Média Indépendant à Besançon
    https://radiobip.fr/site/blog/2023/11/29/doxing-harcelement-en-masse-menaces-de-mort-toufik-de-planoise-cible-par-le
    https://radiobip.fr/site/wp-content/uploads/2023/11/cover-toufik-640x480_c.jpg

    Cela fait déjà 4 jours que Toufik de Planoise reçoit des milliers de messages d’insultes, de menaces de mort et de doxing. Cela a commencé avec une vidéo postée par une jeune membre du collectif « Nemesis », collectif raciste, xenophobe, islamophobe, où l’on voit Toufik de Planoise arracher quelques affiches qui venaient d’être collées par les membres du collectif. Sur l’affiche on pouvait voir la photo de Thomas, le lycéen de 16 ans – assassiné dans la nuit du 18 au 19 novembre d’un un coup de couteau, lors d’une fête de village – avec la mention « Tué par des barbares ». L’agression, vu que certains des assaillants auraient été identifiés comme venant du quartier de la Monnaie, est vue par l’extrême droite comme « une nouvelle preuve de l’ensauvagement de la société française ».

    [...]

    La première personne qui a lancé le #doxing est un compte Twitter avec le nom « Les Ratons ». Dans leurs message (qui est à ce jour toujours visible sur le réseau #X) ils essaient à plusieurs reprises d’interpeler des personnes avec des appels sur Twitter « Qui veut son adresse, c’est gratuit et ça fait plaisir« . Sans trop de succès et comme personne ne répond, ils vont aller écumer le réseau Twitter, pour publier des réponses à des messages de harcèlement ou de menaces de mort ou d’agression, en postant l’adresse postale et le nom de Toufik de Planoise. Ils vont publier son adresse privé à raison d’au moins 17 publications sur Twitter et sur plusieurs comptes Telegram. Parmi les personnes qui ont indiqué connaître l’adresse de Toufik de Planoise figure aussi un certain Théo Giacone

    Chose intrigante, la personne qui le doxe, publie une photo d’un papier ou l’on voit l’adresse de Toufik de Planoise.

    Cependant, parce-que la photo a été prise avec un téléphone en utilisant le flash, un texte apparaît sur le recto du papier. Et aussi incroyable que cela puisse être, on retrouve le nom de « Théo Giaccone » visible sur le recto du papier pris en photo. Très rapidement, nous avons retrouvé la source de ce document.

    Il s’agit d’une plainte de Toufik de Planoise contre Theo Giacone pour agression, à la sortie du tribunal de grande instance de Besançon qui date de 11/10/2022. Le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteau, avait classé sans suite l’affaire et malgré la demande explicite de Toufik de Planoise de ne pas partager l’adresse de son domicile avec son agresseur présumé, son adresse sera tout de même partagée sur le document et envoyée à son agresseur présumé. Le même document a été donc envoyé à la victime présumée et à l’agresseur présumé par le procureur de la République, et grâce à ce document, l’utilisateur qui gère le compte « Les Ratons » a lancé une importante campagne de doxing contre le #journaliste_indépendant sur les réseaux sociaux.

    #extrême_droite #Nemesis #Éric_Naulleau #Uni #Morandini #Valeurs_Actuelles #Boulevard_Voltaire #RN

  • XYZ : Heine in Kinshasa
    https://www.jungewelt.de/artikel/463466.xyz-heine-in-kinshasa.html

    18.11.2023 von Enno Stahl - Die Entscheidung hatte ich mir nicht leichtgemacht. Kinshasa wirkte auf mich zunächst wie meine »eigene Frage als Gestalt«. Dunkel, bildlos, irgendwie sehr problematisch vom ersten Moment an: Man trifft dort ein, wird am Flughafen tatsächlich jemand warten und mich abholen, wie vereinbart? Was, wenn nicht? Das Handy geht erst mal nicht, ohne kongolesische SIM-Karte kann man nicht einmal jemanden anrufen. Dann steht man dort mit all dem Bargeld, das man mitschleppt, mitschleppen muss, da unklar ist, ob die Karten dort überhaupt funktionieren. Was dann, wie weiter? Es ist kompliziert.

    Nun, ich habe es gewagt. Denn es geht um die Literatur, einen Roman, der sich nur fortsetzen lässt, wenn ich die Stadt einmal leibhaftig gesehen habe. Und Kinshasa musste es sein, nicht Accra, nicht Dakar, nicht Nairobi. Viele Monate Arbeit hatte ich im vorhinein investiert, um ein Netzwerk zu flechten, denn das ist an solchen Orten alles. Sonst ist man aufgeschmissen, buchstäblich verloren. Ich fand tolle Leute, die mir die Ängste nahmen und die Gestalt der Frage veränderten. Kinshasa bekam nach und nach eigene Konturen, wurde anschaulich, beinahe real. So ist es letztlich recht einfach gewesen. Dass alle Sorge umsonst gewesen wäre, kann man allerdings nicht sagen: Die Mühe musste schon sein, und die Karten, zum Beispiel, funktionierten tatsächlich nicht.

    Jedenfalls bin ich nun hier. Mein Guide und Fahrer Cedrick kümmert sich zuverlässig um mich. Er ist weltgewandt, kennt sich aus, sogar mit der aktuellen deutschen Politik. Aus Kinshasa weg will er nicht. Er sagt: Ich bin jung, ich bin stark, ich will hier etwas bewegen! Neben einem Studium des Umweltingenieurwesens betreibt er in Eigenregie das freie Kulturzentrum »Mokili na Poche« (Die Welt in der Tasche) als Anlaufstelle für Straßenkinder, die dort mit Unterkunft und Nahrung versorgt werden, aber auch kulturpädagogische Angebote erhalten. Sie kreieren etwa Recyclingrucksäcke aus dem allgegenwärtigen Kunststoffmüll. Ein paar Jungs versuchen sich als Rapper, das nötige Equipment finden sie hier. Unlängst haben die Nachrichtenagentur Reuters, TV 5 und France 24 über sie berichtet. Cedrick finanziert das alles aus seiner eigenen Tasche, 800 Dollar monatlich, allein für die Miete, mit dem Geld, das er von Leuten wie mir bekommt. Darüber hinaus sind Spenden hoch willkommen.

    Die allgemeine Infrastruktur ist unvorstellbar heruntergerockt. Im Viertel Bandal, in dem ich wohne, ist andauernd Stromausfall, manchmal nur kurz, manchmal für Stunden. Auch das Wasser bleibt weg. Zur Sicherheit füllt man große Eimer auf Vorrat. Wenn die Dusche nicht funktioniert, gießt man daraus kellenweise Wasser über sich, das geht auch. Im Verkehr sieht es nicht anders aus. Nur die großen Straßen sind asphaltiert. Sobald man sie verlässt, gerät man in ein Labyrinth aus unwegsamen Pisten. Deutsche Feldwege sind bequem dagegen. Schlaglöcher, kopfgroße Steine, Pfützen, die Autos rumpeln da durch, mit nie mehr als fünf oder zehn Kilometern pro Stunde. Der Verkehr auf den Magistralen ist wahnsinnig, alle fahren durcheinander, überall, wo gerade Platz ist, Millimeterarbeit, kaum ein Wagen ohne Blechschaden. Dazwischen wimmeln kreuz und quer Motorradtaxis, meist mit drei Personen, die sich von den Kühlern der Autos abstoßen. Auch hier kommt man nur langsam voran mit 20, 30 Kilometern pro Stunde. Das Fahren erfordert immense Geschicklichkeit, ich würde es mir im Leben nicht zutrauen. Cedrick beherrscht es mit gelassener Souveränität.
    Legendäre Dandys

    Besonders heiß ist es nicht, 27 Grad. Kaum mehr als in Deutschland zur selben Zeit. Die Luftfeuchtigkeit ist allerdings hoch. Jetzt in der Trockenzeit lässt sich die Sonne nicht allzu oft sehen, meist ist es diesig, leicht bewölkt. Richtigen Sonnenschein gibt es in der Regenzeit, lerne ich, da wird es unter der Äquatorialsonne sehr heiß, worauf sturzflutartige Regenfälle folgen.

    Die Menschen stehen in einem unsagbar harten Existenzkampf. Kinshasa ist nicht billig, nicht einmal für Europäer. Bezahlt werden muss in harten Dollars. Die erarbeiten sich Myriaden von fliegenden Händlern, Männer, Frauen und Kinder, indem sie tagein, tagaus Waren durch die Stadt schleppen, auf dem Kopf oder den Schultern. Wasserflaschen, Taschentücher, Kunsthandwerk, Baguettes, Obst, Snacks, Zigaretten. Andere schieben schwere Karren, Männer mit Handwagen, mitten im Verkehr. Die meisten Polizisten sind korrupt. Niemand hält an roten Ampeln, aus Angst, von ihnen ausgeraubt zu werden. Die Fenster von Massentaxis sind stark vergittert – aus demselben Grund. Das ist schlimm und dennoch nicht völlig unverständlich, weil die Staatsbediensteten unregelmäßig oder gar nicht bezahlt werden.

    Das, was ich in Kinshasa erledigen will, ist in wenigen Tagen getan. Ich treffe mich mit einer Gruppe von Sapeurs, diesen inzwischen schon legendären Dandys, die sich trotz Armut mit exquisiter Kleidung hervortun. Unter dem Diktator Mobutu, der afrikanische Dresscodes gesetzlich vorschrieb, waren sie so etwas wie die Punks in der westlichen Welt – nur unter umgekehrten Vorzeichen. Ich spreche mit dem Vertreter einer traditionell-afrikanischen Kirche, der mir deren kosmologische Vorstellungen näherbringt, wir sitzen zweieinhalb Stunden mitten in der Sonne, ohne Wasser, er redet ein Gemisch aus Lingala und Französisch, es ist sehr anstrengend.

    Daneben tausche ich mich mit vielen Kongolesen über mein Projekt aus, jeder hat etwas zu ergänzen und zu korrigieren, es nimmt immer genauere Formen an. Die Leiterin des Goethe-Instituts, Astrid Matron, hat mir dankenswerterweise einen Auftritt in der sehr gut eingeführten Lesungsreihe »Café littéraire de Missy« im Bistro des Institut français vermittelt. Missy ist eine freundliche Mittvierzigerin, die diese Veranstaltung blendend organisiert hat. Es ist viel Publikum da, weil ein Auszug aus einem Roman namens »Lumumba« angekündigt wurde. Ganz so ist der Arbeitstitel nicht, und das Buch handelt auch nicht unmittelbar von Lumumba, aber eine gewisse Rolle spielt er schon. Für die Kongolesen besitzt sein Name weiterhin große Strahlkraft, daher der rege Besuch. Nicht alle sehen ihn positiv. Manche denken, dass Lumumba die Unabhängigkeit zu schnell, zu planlos eingeführt habe, ähnlich, wie das auch der belgische Historiker David Van Reybrouck in seinem großen Buch »Kongo. Eine Geschichte« analysiert. Die Diskussion ist lang und heftig. Auch ich werde attackiert, manch einer fragt sich, warum ausgerechnet ich denn ein Buch über Lumumba schreiben sollte. Andere wiederum begrüßen das ausdrücklich. Die Moderatorin eilt mir ein ums andere Mal eloquent zur Hilfe; als ich ihr nachher dafür danke, sagt sie nonchalant, das sei für sie normal, im Hauptberuf sei sie Anwältin, und Leute zu verteidigen sei nun mal ihr Job.

    Auch diese Diskussion, von der ich im nachhinein sogar noch eine schriftliche Zusammenfassung erhalte, ist sehr nützlich, sie erlaubt Einblicke in die historische Selbstwahrnehmung der Kongolesen. Damit aber sind sämtliche Verpflichtungen abgegolten, die ich mir zur Beförderung des Romanprojekts auferlegt hatte. Doch es gab noch etwas anderes in Kinshasa zu tun.

    Zu Hause arbeite ich im Heinrich-Heine-Institut Düsseldorf. Als sich die Reisepläne konkretisierten, fragte man mich, ob ich meinen Aufenthalt dort nicht nutzen könnte, um in geeigneter Form auf das Heinrich-Heine-Stipendium hinzuweisen. Diese Förderung für internationale Studierende wird von der Heinrich-Heine-Universität angeboten, finanziert von der Stadt Düsseldorf, betreut unter anderem durch das Heine-Institut. Junge Forscherinnen und Forscher aus aller Welt, die eine Qualifizierungsarbeit über Heine schreiben, können sich dafür bewerben. Der oder die ausgewählte Glückliche erhält für fünf Monate eine großzügige Projektförderung. Bislang stammten die Stipendiaten aus China, Holland oder Kanada, noch nie aus Afrika. Daher würden Bewerbungen von dort besonders begrüßt.
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    Michael Runkel/IMAGO/robertharding

    Ein solches Angebot im Gepäck zu haben gefiel mir. Es war eine Chance, etwas zurückzugeben, wenigstens einer Person, wenn es denn jemandem aus Kinshasa gelänge, in den Genuss dieses Stipendiums zu gelangen. Monatelange bemühte ich mich vergeblich um Kontakt zu interessierten Hochschullehrern. Keiner meiner Gewährsleute konnte mir jemanden empfehlen. Auf der Webseite der Université de Kinshasa war ausgerechnet der Link zu den Belles Lettres tot, weder Kontaktdaten noch die Struktur entsprechender Studienseminare waren zu eruieren.

    Doch zwei Wochen bevor ich fuhr, klappte doch etwas. Man empfahl mir, mich an Professor André Yoka vom ­Institut National des Arts (INA) zu wenden, einer über den Kongo hinaus bekannten Hochschule für darstellende Künste. Yoka war Rektor der INA, inzwischen emeritiert, doch weiterhin dort aktiv. Er antwortete sofort. In Kinshasa kommt es zum Treffen mit ihm und dem Professor Yoris Ngaki. Beide sind neben ihrer Lehrtätigkeit selbst als Autoren tätig und zeigen sich sehr interessiert an dem Stipendienprogramm. Von Heine allerdings haben sie noch nie etwas gehört. Das ist seltsam, da dieser doch der frankophile deutsche Autor par excellence ist, als »Henri Heine« geradezu Teil der französischen Literaturgeschichte! Bereits zu Lebzeiten, als er noch nicht einmal 40 war, erschien eine erste französische Werkausgabe.
    Warum nicht Heine?

    Ich erzähle viel über ihn, seine Biographie, seinen Humanismus, sein Stück »Almansor«, das für Religionsfreiheit eintritt, in dem der berühmte Satz sich findet: »Dort wo man Bücher verbrennt, verbrennt man auch am Ende Menschen.« Das gefällt ihnen. In zwei Tagen soll es soweit sein – eine kleine Präsentation des Heinrich-Heine-Stipendiums in der INA. Das ist ein Samstag. Ich denke, dass dies eigentlich kein guter Tag für eine Veranstaltung mit Studierenden ist, und äußere das auch. Doch die Professoren wiegeln ab, nein, das sei kein Problem.

    Tatsächlich ist die Theateruni sehr belebt am Samstag morgen, offensichtlich ein normaler Studientag. Die INA ist ein wenig rumpelig, aus grobem Beton, aber nicht ohne Charme. Aktuell wird ein großzügiger Neubau erstellt – von chinesischen Bauherren. Chinesen investieren bekanntlich seit einigen Jahren in großem Maßstab im Kongo. Die einen sichern sich seltene Erden mit Waffen oder Intrigen, der chinesische Weg geht eben so.

    Die INA-Studierenden sind lässig, oft ungewöhnlich gekleidet, sie stechen heraus unter den Jugendlichen, die man hier auf den Straßen sieht. Ein smarter Bohemientyp mit Pepitahut, Professor Nzey van Musala, empfängt uns und sagt, dass es bald anfangen werde. Auch er ist Dramatiker. Mit Heine hat er sich vertraut gemacht. Es gibt einen sehr umfangreichen französischen Wikipedia-Artikel, nicht viel kürzer als der deutsche Eintrag. Nzey ist ziemlich angetan und versteht gar nicht, wieso ihn im Kongo keiner kennt: Goethe, Büchner, ja – aber warum nicht Heine? Besonders gefällt ihm, dass Heine viele politische Gedichte geschrieben hat, das sei ihm persönlich auch sehr wichtig. Er fragt, ob ich ihm eine Auswahl davon schicken könne – er würde gerne eine Revue mit dessen politischen Texten realisieren. Das sage ich gerne zu.

    Rund 50 Studierende finden sich ein, um meinen Ausführungen über das Heine-Institut, Heine selbst sowie das Stipendium zu lauschen. Professor Ngaki, der zu uns gestoßen ist, übersetzt alles, was ich sage – wegen »meines europäischen Dialekts«, der es den Zuhörern schwermache, mich zu verstehen. Ich hoffe, dass das keine Umschreibung dafür ist, wie schlecht meine französische Aussprache ist. Manche der Studierenden scheinen ohnehin nicht recht zu wissen, was das mit ihnen zu tun haben soll, andere sind sehr aufmerksam und schreiben alles mit. Das Stipendium ist sehr hoch dotiert. Allerdings muss man sich in seriöser und profunder Weise mit Heine beschäftigen.

    Die Stimmung ist sehr gut. Die beiden Professoren bestätigen die Studierenden, wo sie können. Ich habe die Bewerbungsformulare ins Französische übersetzt, biete mich zur Betreuung von potentiellen Interessenten an, auch von Deutschland aus. Wir werden sehen. Zum Abschluss werden Gruppenfotos geschossen, ein Teil der Studierenden und die Professoren. Danach lädt uns Nzey van Musala auf ein Bier am Stand um die Ecke ein. Wir sitzen unter einem Sonnenschirm im Sand, und Professor Nzey sinniert: Ja, so habe es einst mit Goethe in Kinshasa angefangen. Nun sei Heine an der Reihe, die Rezeption werde jetzt starten. Ich finde es nett, dass er das sagt, glaube aber natürlich nicht daran. Wir verabschieden uns freundlich. »Bis zum nächsten Mal.« Ich habe keine Ahnung, ob ich jemals wieder nach Kinshasa komme, obwohl sich hier so vieles aufgetan hat. Mein Versprechen, Nzey van Musala mit Texten zu versorgen, bekräftige ich und halte es auch.
    Französische Übersetzungen

    Bücher – per Post oder so – kann man leider nicht schicken, sie kämen nie an. Also suche ich verstärkt nach Internetquellen. Französische Übersetzungen gibt es in Hülle und Fülle. Ich beschaffe Professor Nzey einigen Lesestoff, scanne zudem Auszüge aus der Düsseldorfer Heine-Ausgabe. Er ist besonders interessiert an Theaterstücken. Viele hat Heine nicht geschrieben, zu seinen Lebzeiten wurde nur »Almansor« ein einziges Mal aufgeführt, es war ein Riesenmisserfolg. Aber die INA ist nun mal eine Theateruni, so gesehen.

    Wir bleiben in Kontakt. Er berichtet vom Plan, ein »Centre Heinrich Heine« in Kinshasa zu eröffnen. Dann von weiteren Fortschritten auf dem Weg dorthin. Ich kann es nicht fassen, es ist erst einen Monat her, dass ich Kinshasa verlassen habe, da hat er bereits ein Büro im Vorort Kinkolé aufgetan, wo er in Kürze mit jungen Studierenden dieses wahrscheinlich erste afrikanische Heine-Zentrum betreiben möchte. Soviel zu meinen Vorurteilen.

    Das Vorhaben nimmt Formen an. Die offizielle Eröffnung findet am 13. Dezember 2023 statt, Heines Geburtstag. Am 17. Februar 2024, Heines Todestag, will Nzey van Muzala mit der Compagnie Marabout Théâtre, als französischsprachige Uraufführung, Heines Stück »William Ratcliff« auf die Bühne bringen. Es wurde, lange nach Heines Tod, nur sehr vereinzelt in kleineren deutschen Theatern gespielt. Und jetzt das: Heine in Kinshasa, es ist zu verrückt! Ein winziger Stein, große Wellen.

    #Allemagne #Congo #RDC #lettres #culture #bourse

  • Les #voitures_électriques assoiffent les #pays_du_Sud

    Pour extraire des #métaux destinés aux voitures électriques des pays les plus riches, il faut de l’eau. Au #Maroc, au #Chili, en #Argentine… les #mines engloutissent la ressource de pays souffrant déjà de la sécheresse.

    #Batteries, #moteurs… Les voitures électriques nécessitent des quantités de métaux considérables. Si rien n’est fait pour limiter leur nombre et leur #poids, on estime qu’elles pourraient engloutir plusieurs dizaines de fois les quantités de #cobalt, de #lithium ou de #graphite que l’on extrait aujourd’hui.

    Démultiplier la #production_minière dans des proportions aussi vertigineuses a une conséquence directe : elle pompe des #ressources en eau de plus en plus rares. Car produire des métaux exige beaucoup d’eau. Il en faut pour concentrer le métal, pour alimenter les usines d’#hydrométallurgie, pour les procédés ultérieurs d’#affinage ; il en faut aussi pour obtenir les #solvants et les #acides utilisés à chacun de ces stades, et encore pour simplement limiter l’envol de #poussières dans les mines. Produire 1 kilogramme de cuivre peut nécessiter 130 à 270 litres d’eau, 1 kg de nickel 100 à 1 700 l, et 1 kg de lithium 2 000 l [1].

    Selon une enquête de l’agence de notation étatsunienne Fitch Ratings, les investisseurs considèrent désormais les #pénuries_d’eau comme la principale menace pesant sur le secteur des mines et de la #métallurgie. Elle estime que « les pressions sur la ressource, comme les pénuries d’eau localisées et les #conflits_d’usage, vont probablement augmenter dans les décennies à venir, mettant de plus en plus en difficulté la production de batteries et de technologies bas carbone ». Et pour cause : les deux tiers des mines industrielles sont aujourd’hui situées dans des régions menacées de sécheresse [2].

    L’entreprise anglaise #Anglo_American, cinquième groupe minier au monde, admet que « 75 % de ses mines sont situées dans des zones à haut risque » du point de vue de la disponibilité en eau. La #voiture_électrique devait servir à lutter contre le réchauffement climatique. Le paradoxe est qu’elle nécessite de telles quantités de métaux que, dans bien des régions du monde, elle en aggrave les effets : la sécheresse et la pénurie d’eau.

    Au Maroc, la mine de cobalt de #Bou_Azzer exploitée par la #Managem, qui alimente la production de batteries de #BMW et qui doit fournir #Renault à partir de 2025, prélèverait chaque année l’équivalent de la consommation d’eau de 50 000 habitants. À quelques kilomètres du site se trouvent la mine de #manganèse d’#Imini et la mine de #cuivre de #Bleida, tout aussi voraces en eau, qui pourraient bientôt alimenter les batteries de Renault. Le groupe a en effet annoncé vouloir élargir son partenariat avec Managem « à l’approvisionnement de #sulfate_de_manganèse et de cuivre ».

    Importer de l’eau depuis le désert

    Importer du cobalt, du cuivre ou du manganèse depuis la région de Bou Azzer, cela revient en quelque sorte à importer de l’eau depuis le désert. Les prélèvements de ces mines s’ajoutent à ceux de l’#agriculture_industrielle d’#exportation. À #Agdez et dans les localités voisines, les robinets et les fontaines sont à sec plusieurs heures par jour en été, alors que la température peut approcher les 45 °C. « Bientôt, il n’y aura plus d’eau, s’insurgeait Mustafa, responsable des réseaux d’eau potable du village de Tasla, lors de notre reportage à Bou Azzer. Ici, on se sent comme des morts-vivants. »

    Un des conflits socio-environnementaux les plus graves qu’ait connus le Maroc ces dernières années s’est produit à 150 kilomètres de là, et il porte lui aussi sur l’eau et la mine. Dans la région du #Draâ-Tafilalet, dans la commune d’Imider, la Managem exploite une mine d’#argent, un métal aujourd’hui principalement utilisé pour l’#électricité et l’#électronique, en particulier automobile. D’ailleurs, selon le Silver Institute, « les politiques nationales de plus en plus favorables aux véhicules électriques auront un impact positif net sur la demande en argent métal ». À Imider, les prélèvements d’eau croissants de la mine d’argent ont poussé les habitants à la #révolte. À partir de 2011, incapables d’irriguer leurs cultures, des habitants ont occupé le nouveau réservoir de la mine, allant jusqu’à construire un hameau de part et d’autre des conduites installées par la Managem. En 2019, les amendes et les peines d’emprisonnement ont obligé la communauté d’Imider à évacuer cette #zad du désert, mais les causes profondes du conflit perdurent.

    « Ici, on se sent comme des morts-vivants »

    Autre exemple : au Chili, le groupe Anglo American exploite la mine de cuivre d’#El_Soldado, dans la région de #Valparaiso. Les sécheresses récurrentes conjuguées à l’activité minière entraînent des #coupures_d’eau de plus en plus fréquentes. Pour le traitement du #minerai, Anglo American est autorisé à prélever 453 litres par seconde, indique Greenpeace, tandis que les 11 000 habitants de la ville voisine d’#El_Melón n’ont parfois plus d’eau au robinet. En 2020, cette #pénurie a conduit une partie de la population à occuper l’un des #forages de la mine, comme au Maroc.

    #Désalinisation d’eau de mer

    L’année suivante, les associations d’habitants ont déposé une #plainte à la Cour suprême du Chili pour exiger la protection de leur droit constitutionnel à la vie, menacé par la consommation d’eau de l’entreprise minière. Face au mouvement de #contestation national #No_más_Anglo (On ne veut plus d’Anglo), le groupe a dû investir dans une usine de désalinisation de l’eau pour alimenter une autre de ses mégamines de cuivre au Chili. Distante de 200 kilomètres, l’usine fournira 500 litres par seconde à la mine de #Los_Bronces, soit la moitié de ses besoins en eau.

    Les entreprises minières mettent souvent en avant des innovations technologiques permettant d’économiser l’eau sur des sites. Dans les faits, les prélèvements en eau de cette industrie ont augmenté de façon spectaculaire ces dernières années : l’Agence internationale de l’énergie note qu’ils ont doublé entre 2018 et 2021. Cette augmentation s’explique par la ruée sur les #métaux_critiques, notamment pour les batteries, ainsi que par le fait que les #gisements exploités sont de plus en plus pauvres. Comme l’explique l’association SystExt, composée de géologues et d’ingénieurs miniers, « la diminution des teneurs et la complexification des minerais exploités et traités conduisent à une augmentation exponentielle des quantités d’énergie et d’eau utilisées pour produire la même quantité de métal ».

    Réduire d’urgence la taille des véhicules

    En bref, il y de plus en plus de mines, des mines de plus en plus voraces en eau, et de moins en moins d’eau. Les métaux nécessaires aux batteries jouent un rôle important dans ces conflits, qu’ils aient lieu au Maroc, au Chili ou sur les plateaux andins d’Argentine ou de Bolivie où l’extraction du lithium est âprement contestée par les peuples autochtones. Comme l’écrit la politologue chilienne Bárbara Jerez, l’#électromobilité est inséparable de son « #ombre_coloniale » : la perpétuation de l’échange écologique inégal sur lequel est fondé le #capitalisme. Avec les véhicules électriques, les pays riches continuent d’accaparer les ressources des zones les plus pauvres. Surtout, au lieu de s’acquitter de leur #dette_écologique en réparant les torts que cause le #réchauffement_climatique au reste du monde, ils ne font qu’accroître cette dette.

    Entre une petite voiture de 970 kg comme la Dacia Spring et une BMW de plus de 2 tonnes, la quantité de métaux varie du simple au triple. Pour éviter, de toute urgence, que les mines ne mettent à sec des régions entières, la première chose à faire serait de diminuer la demande en métaux en réduisant la taille des véhicules. C’est ce que préconise l’ingénieur Philippe Bihouix, spécialiste des matières premières et coauteur de La ville stationnaire — Comment mettre fin à l’étalement urbain (Actes Sud, 2022) : « C’est un gâchis effroyable de devoir mobiliser l’énergie et les matériaux nécessaires à la construction et au déplacement de 1,5 ou 2 tonnes, pour in fine ne transporter la plupart du temps qu’une centaine de kilogrammes de passagers et de bagages », dit-il à Reporterre.

    « C’est un #gâchis effroyable »

    « C’est à la puissance publique de siffler la fin de partie et de revoir les règles, estime l’ingénieur. Il faudrait interdire les véhicules électriques personnels au-delà d’un certain poids, comme les #SUV. Fixer une limite, ou un malus progressif qui devient vite très prohibitif, serait un bon signal à envoyer dès maintenant. Puis, cette limite pourrait être abaissée régulièrement, au rythme de sortie des nouveaux modèles. »

    C’est loin, très loin d’être la stratégie adoptée par le gouvernement. À partir de 2024, les acheteurs de véhicules de plus de 1,6 tonne devront payer un #malus_écologique au poids. Les véhicules électriques, eux, ne sont pas concernés par la mesure.

    LES BESOINS EN MÉTAUX EN CHIFFRES

    En 2018, l’Académie des sciences constatait que le programme de véhicules électriques français repose sur « des quantités de lithium et de cobalt très élevées, qui excèdent, en fait et à technologie inchangée, les productions mondiales d’aujourd’hui, et ce pour satisfaire le seul besoin français ! » En clair : si on ne renonce pas à la voiture personnelle, il faudra, pour disposer d’une flotte tout électrique rien qu’en France, plus de cobalt et de lithium que l’on en produit actuellement dans le monde en une année.

    L’Agence internationale de l’énergie estime que la demande de lithium pour les véhicules électriques pourrait être multipliée par 14 en 25 ans, celle de cuivre par 10 et celle de cobalt par 3,5. Simon Michaux, ingénieur minier et professeur à l’Institut géologique de Finlande, a calculé récemment que si l’on devait électrifier les 1,4 milliard de voitures en circulation sur la planète, il faudrait disposer de l’équivalent de 156 fois la production mondiale actuelle de lithium, 51 fois la production de cobalt, 119 fois la production de graphite et plus de deux fois et demie la production actuelle de cuivre [3]. Quelles que soient les estimations retenues, ces volumes de métaux ne pourraient provenir du recyclage, puisqu’ils seraient nécessaires pour construire la première génération de véhicules électriques.

    https://reporterre.net/Les-voitures-electriques-assoiffent-les-pays-du-Sud
    #eau #sécheresse #extractivisme #résistance #justice #industrie_automobile #métaux_rares

    • #Scandale du « cobalt responsable » de BMW et Renault au Maroc

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’approvisionnent en cobalt au Maroc en se vantant de leur politique d’achat éthique. « Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association », s’insurgent plusieurs responsables syndicaux et associatifs, basés en France et au Maroc.

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’affichent en champions de la mine responsable. Depuis 2020, la marque allemande s’approvisionne en cobalt au Maroc auprès de la Managem, grande entreprise minière appartenant à la famille royale. En 2022, Renault l’a imité en signant un accord avec le groupe marocain portant sur l’achat de 5000 tonnes de sulfate de cobalt par an pour alimenter sa « gigafactory » dans les Hauts de France. Forts de ces contrats, les deux constructeurs automobiles ont mené des campagnes de presse pour vanter leur politique d’achat de matières premières éthiques, BMW assurant que « l’extraction de cobalt par le groupe Managem répond aux critères de soutenabilité les plus exigeants » en matière de respect des droits humains et de l’environnement.

      Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association. Elle est responsable de violations de droits humains, d’une pollution majeure à l’arsenic et menace les ressources en eau de la région, comme l’ont révélé l’enquête de Celia Izoard sur Reporterre et le consortium d’investigation réunissant le quotidien Süddeutsche Zeitung, les radiotélévisions allemandes NDR et WDR et le journal marocain Hawamich (2).

      Une catastrophe écologique

      Les constructeurs automobiles n’ont jamais mentionné que la mine de Bou Azzer n’est pas seulement une mine de cobalt : c’est aussi une mine d’arsenic, substance cancérigène et hautement toxique. Depuis le démarrage de la mine par les Français en 1934, les déchets miniers chargés d’arsenic ont été massivement déversés en aval des usines de traitement. Dans les oasis de cette région désertique, sur un bassin versant de plus de 40 kilomètres, les eaux et les terres agricoles sont contaminées. A chaque crue, les résidus stockés dans les bassins de la mine continuent de se déverser dans les cours d’eau.

      A Zaouit Sidi-Blal, commune de plus de 1400 habitants, cette pollution a fait disparaître toutes les cultures vivrières à l’exception des palmiers dattiers. Les représentants de la commune qui ont mené des procédures pour faire reconnaître la pollution ont été corrompus ou intimidés, si bien que la population n’a fait l’objet d’aucune compensation ou mesure de protection.

      Dans le village de Bou Azzer, à proximité immédiate du site minier, treize familles et une vingtaine d’enfants se trouvent dans une situation d’urgence sanitaire manifeste. Faute d’avoir été relogés, ils vivent à quelques centaines de mètres des bassins de déchets contenant des dizaines de milliers de tonnes d’arsenic, au milieu des émanations d’acide sulfurique, sans argent pour se soigner.

      Depuis vingt ans, la mine de Bou Azzer, exploitée en zone désertique, n’a cessé d’augmenter sa production. Le traitement des minerais consomme des centaines de millions de litres d’eau par an dans cette région durement frappée par la sécheresse. Les nappes phréatiques sont si basses que, dans certains villages voisins de la mine, l’eau doit être coupée plusieurs heures par jour. A l’évidence une telle exploitation ne peut être considérée comme « soutenable ».

      Mineurs sacrifiés

      Les conditions d’extraction à Bou Azzer sont aussi alarmantes qu’illégales. Alors que le recours à l’emploi temporaire pour les mineurs de fond est interdit au Maroc, des centaines d’employés de la mine travaillent en contrat à durée déterminée pour des entreprises de sous-traitance. Ces mineurs travaillent sans protection et ne sont même pas prévenus de l’extrême toxicité des poussières qu’ils inhalent. Les galeries de la mine s’effondrent fréquemment faute d’équipement adéquat, entraînant des décès ou des blessures graves. Les entreprises sous-traitantes ne disposent d’aucune ambulance pour évacuer les blessés, qui sont transportés en camion. Les nombreux mineurs atteints de silicose et de cancer sont licenciés et leurs maladies professionnelles ne sont pas déclarées. Arrivés à la retraite, certains survivent avec une pension de moins de 100 euros par mois et n’ont pas les moyens de soigner les maladies contractées dans les galeries de Bou Azzer.

      Enfin, si la Managem prétend « promouvoir les libertés syndicales et les droits d’association », la situation politique du Maroc aurait dû amener BMW et Renault à s’intéresser de près à l’application de ces droits humains. Il n’existe à Bou Azzer qu’un syndicat aux ordres de la direction, et pour cause ! En 2011-2012, lors de la dernière grande grève sur le site, les tentatives d’implanter une section de la Confédération des travailleurs ont été violemment réprimées. Les mineurs qui occupaient le fond et qui n’exigeaient que l’application du droit du travail ont été passés à tabac, des grévistes ont été torturés et poursuivis pour « entrave au travail », de même que les membres de l’Association marocaine pour les droits humains qui soutenaient leurs revendications.

      Comment, dans ces conditions, les firmes BMW et Renault osent-elles vanter leurs politiques d’achat de « cobalt responsable » ? Au regard ne serait-ce que des lois sur le devoir de vigilance des entreprises, elles auraient dû prendre connaissance de la situation réelle des mineurs et des riverains de Bou Azzer. Elles auraient dû tout mettre en œuvre pour faire cesser cette situation qui découle d’infractions caractérisées au droit du travail, de l’environnement et de la santé publique. Mieux encore, elles devraient renoncer à la production en masse de véhicules qui ne sauraient être ni soutenables ni écologiques. Les luxueuses BMW i7 pèsent 2,5 tonnes et sont équipées de batteries de 700 kg. La justice sociale et l’urgence écologique imposent aux constructeurs automobiles et aux dirigeants de prendre leurs responsabilités : adopter des mesures drastiques pour réduire le poids et le nombre des véhicules qui circulent sur nos routes. La « transition » pseudo-écologique portée par les pouvoirs publics et les milieux économiques ne doit pas ouvrir la voie au greenwashing le plus éhonté, condamnant travailleurs et riverains à des conditions de travail et d’environnement incompatibles avec la santé et la dignité humaines et renforçant des logiques néocoloniales.

      (1) Tous nos remerciements à Benjamin Bergnes, photographe, qui nous cède le droit de disposer de cette photo dans le cadre exclusif de cette tribune.

      Premiers signataires :

      Annie Thébaud-Mony, Association Henri-Pézerat

      Alice Mogwe, présidente de la Fédération internationale pour les droits humains

      Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme

      Agnès Golfier, directrice de la Fondation Danielle-Mitterrand

      Lawryn Remaud, Attac France

      Jawad Moustakbal, Attac Maroc/CADTM Maroc

      Hamid Majdi, Jonction pour la défense des droits des travailleurs, Maroc

      Pascale Fouilly, secrétaire générale du syndicat national des mineurs CFDT, assimilés et du personnel du régime minier de sécurité sociale

      Marie Véron, coordinatrice de l’Alliance écologique et sociale (qui réunit les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, FSU, Greenpeace France, Oxfam France et Solidaires)

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      https://reporterre.net/BMW-et-Renault-impliques-dans-un-scandale-ecologique-au-Maroc

      https://reporterre.net/Mines-au-Maroc-la-sinistre-realite-du-cobalt-responsable

      https://reporterre.net/Au-Maroc-une-mine-de-cobalt-empoisonne-les-oasis

      https://www.tagesschau.de/investigativ/ndr-wdr/umweltstandards-bmw-zulieferer-kobalt-marokko-100.html

      https://www.sueddeutsche.de/projekte/artikel/wirtschaft/bou-azzer-arsen-umweltverschmutzung-e-autos-bmw-e972346

      https://www.ndr.de/der_ndr/presse/mitteilungen/NDR-WDR-SZ-Massive-Vorwuerfe-gegen-Zulieferer-von-BMW,pressemeldungndr24278.html

      https://www.br.de/nachrichten/bayern/schmutzige-kobalt-gewinnung-vorwuerfe-gegen-bmw-zulieferer,TvPhd4K

      https://www.dasding.de/newszone/bmw-zulieferer-marokko-verdacht-umwelt-arbeit-kobalt-100.html

      https://hawamich.info/7361

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/131123/scandale-du-cobalt-responsable-de-bmw-et-renault-au-maroc

    • Scandale du cobalt marocain : lancement d’une enquête sur BMW

      À la suite de l’enquête de Reporterre et de médias internationaux sur l’extraction de « cobalt responsable » au Maroc pour les voitures électriques, l’autorité fédérale allemande de contrôle a engagé une procédure contre BMW.

      La mine de cobalt de Bou Azzer, qui alimente la production de batteries de BMW et qui doit fournir Renault à partir de 2025, intoxique les travailleurs et l’environnement. À la suite de nos enquêtes sur ce scandale, l’Office fédéral allemand du contrôle de l’économie et des exportations (Bafa) a ouvert une enquête sur le constructeur automobile BMW. Le gouvernement a confirmé cette information après une question écrite du groupe parlementaire de gauche Die Linke le 25 novembre, selon le quotidien Der Spiegel.

      L’autorité de contrôle pourrait infliger des sanctions à BMW pour avoir enfreint la loi sur le devoir de vigilance des entreprises. Depuis 2020, BMW fait la promotion de son « approvisionnement responsable » au Maroc sans avoir mené d’audit dans cette mine de cobalt et d’arsenic, comme l’a révélé notre investigation menée conjointement avec le Süddeutsche Zeitung, les chaînes allemandes NDR et WDR et le média marocain Hawamich.
      Les mineurs en danger

      Privés de leurs droits syndicaux, les mineurs y travaillent dans des conditions illégales et dangereuses ; les déchets miniers ont gravement pollué les oasis du bassin de l’oued Alougoum au sud de Ouarzazate, où l’eau des puits et les terres présentent des concentrations en arsenic plus de quarante fois supérieures aux seuils.

      En vigueur depuis janvier 2023, la loi allemande sur le devoir de vigilance vise à améliorer le respect des droits humains et de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Comme dans la loi française, les grandes entreprises ont l’obligation de prévenir, d’atténuer ou de mettre fin à d’éventuelles violations.

      Mais les moyens de contrôle de l’autorité fédérale sont ridiculement insuffisants pour faire appliquer cette loi, estime Cornelia Möhring, députée et porte-parole du parti de gauche Die Linke au Bundestag, interviewée par Reporterre : « Le cas de BMW, qui se vante d’exercer sa responsabilité environnementale et sociale “au-delà de ses usines” et qui a préféré ignorer la réalité de cette extraction, est emblématique, dit-elle. Il montre que le volontariat et l’autocontrôle des entreprises n’ont aucun sens dans un monde capitaliste. Face au scandale du cobalt, le gouvernement fédéral doit maintenant faire la preuve de sa crédibilité en ne se laissant pas piétiner par l’une des plus grandes entreprises allemandes. »

      « L’autocontrôle des entreprises n’a aucun sens »

      Le propriétaire de BMW, Stefan Qandt, est le quatrième homme le plus riche d’Allemagne, souligne Cornelia Möhring. En cas d’infraction avérée au devoir de vigilance, les sanctions maximales prévues par l’autorité de contrôle allemande sont une exclusion des marchés publics pour une durée de trois ans ou une amende allant jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires annuel du groupe (celui de BMW était de 146 milliards d’euros en 2022). Le constructeur s’est déclaré prêt à « exiger de son fournisseur des contre-mesures immédiates » pour améliorer la situation à Bou Azzer. De son côté, la députée Cornelia Möhring estime qu’« une action en justice à l’encontre de BMW pour publicité mensongère serait bienvenue ».

      Quid de Renault, qui a signé en 2022 un accord avec l’entreprise Managem pour une fourniture en cobalt à partir de 2025 pour les batteries de ses véhicules ? Il a lui aussi fait la promotion de ce « cobalt responsable » sans avoir enquêté sur place. Interrogé par Reporterre, le constructeur automobile assure qu’« un premier audit sur site mené par un organisme tiers indépendant » sera mené « très prochainement », et qu’« en cas de non-respect des normes et engagements ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance] du groupe, des mesures correctives seront prises pour se conformer aux normes ». Reste à savoir quelles « normes » pourraient protéger les travailleurs et l’environnement dans un gisement d’arsenic inévitablement émetteur de grands volumes de déchets toxiques.

      https://reporterre.net/Scandale-du-cobalt-marocain-l-Etat-allemand-va-enqueter-sur-BMW

  • Salim Laïbi - LLP sur X :
    Pour #Boujenah comme personne n’a rien dit pour le massacre de Hiroshima (c’est vrai qu’à l’époque X, Telegram, FB... cartonnaient), du coup il faut fermer les yeux pour #Gaza ! Et ça c’est le discours d’un artiste humoriste de gooooôche ! https://t.co/6p28YENJyQ" / X
    https://twitter.com/LLP_Le_Vrai/status/1721141377474384244

  • #Taux_de_change : retour sur la politique israélienne des #otages

    Eyal Weizman, fondateur du collectif Forensic Architecture, revient sur la manière dont les #civils installés autour de #Gaza ont servi de « #mur_vivant » lors des massacres du 7 octobre perpétrés par le #Hamas, et retrace l’évolution de la politique israélienne à l’égard des otages.

    Au printemps 1956, huit ans après la Nakba (un terme arabe qui désigne « la catastrophe » ou « le désastre » que fut pour les Palestiniens la création d’Israël), un groupe de fedayins palestiniens franchit le fossé qui sépare Gaza de l’État d’Israël. D’un côté se trouvent 300 000 Palestiniens, dont 200 000 réfugiés expulsés de la région ; de l’autre, une poignée de nouvelles installations israéliennes. Les combattants palestiniens tentent de pénétrer dans le kibboutz de Nahal Oz, tuent Roi Rotberg, un agent de sécurité, et emportent son corps à Gaza, mais le rendent après l’intervention des Nations unies.

    #Moshe_Dayan, alors chef de l’état-major général d’Israël, se trouvait par hasard sur place pour un mariage et a demandé à prononcer, le soir suivant, l’éloge funèbre de Rotber. Parlant des hommes qui ont tué #Rotberg, il a demandé : « Pourquoi devrions-nous nous plaindre de la #haine qu’ils nous portent ? Pendant huit ans, ils se sont assis dans les camps de réfugiés de Gaza et ont vu de leurs yeux comment nous avons transformé les terres et les villages où eux et leurs ancêtres vivaient autrefois. » Cette reconnaissance de ce que les Palestiniens avaient perdu, les hommes politiques israéliens d’aujourd’hui ne peuvent plus se permettre de l’exprimer. Mais Dayan ne défendait pas le #droit_au_retour : il a terminé son discours en affirmant que les Israéliens devaient se préparer à une #guerre_permanente et amère, dans laquelle ce qu’Israël appelait les « #installations_frontalières » joueraient un rôle majeur.

    Au fil des ans, le #fossé s’est transformé en un système complexe de #fortifications - une #zone_tampon de 300 mètres, où plus de deux cents manifestants palestiniens ont été tués par balle en 2018 et 2019 et des milliers d’autres blessés, plusieurs couches de #clôtures en barbelés, des #murs en béton s’étendant sous terre, des mitrailleuses télécommandées - et des équipements de #surveillance, dont des tours de guet, des caméras de vidéosurveillance, des capteurs radar et des ballons espions. À cela s’ajoute une série de #bases_militaires, dont certaines situées à proximité ou à l’intérieur des installations civiles qui forment ce que l’on appelle l’#enveloppe_de_Gaza.

    Empêcher le retour des réfugiés

    Le #7_octobre_2023, lors d’une attaque coordonnée, le Hamas a frappé tous les éléments de ce système interconnecté. #Nahal_Oz, l’installation la plus proche de la clôture, a été l’un des points névralgiques de l’attaque. Le terme « #Nahal » fait référence à l’unité militaire qui a créé les installations frontalières. Les installations du Nahal ont débuté comme des avant-postes militaires et sont devenues des villages civils, principalement de type #kibboutz. Mais la transformation n’est jamais achevée et certains résidents sont censés se comporter en défenseurs quand la communauté est attaquée.

    La « #terre_des_absents » a été la #tabula_rasa sur laquelle les planificateurs israéliens ont dessiné le projet des colons sionistes après les expulsions de 1948. Son architecte en chef était #Arieh_Sharon, diplômé du Bauhaus, qui a étudié avec Walter Gropius et Hannes Meyer avant de s’installer en Palestine en 1931, où il a construit des lotissements, des coopératives de travailleurs, des hôpitaux et des cinémas. Lors de la création de l’État d’Israël, David Ben Gourion l’a nommé à la tête du département de planification du gouvernement. Dans The Object of Zionism (2018), l’historien de l’architecture Zvi Efrat explique que, bien que le plan directeur de Sharon soit fondé sur les principes les plus récents du design moderniste, il avait plusieurs autres objectifs : fournir des logements aux vagues d’immigrants arrivés après la Seconde Guerre mondiale, déplacer les populations juives du centre vers la périphérie, sécuriser la frontière et occuper le territoire afin de rendre plus difficile le retour des réfugiés.

    Dans les années 1950 et 1960, le #plan_directeur de Sharon et de ses successeurs a conduit à la construction, dans les « #zones_frontalières », définies à l’époque comme représentant environ 40 % du pays, de centres régionaux ou « #villes_de_développement » qui desservaient une constellation d’#implantations_agraires. Ces villes de développement devaient accueillir les immigrants juifs d’Afrique du Nord – les Juifs arabes – qui allaient être prolétarisés et devenir des ouvriers d’usine. Les implantations agraires de type kibboutz et #moshav étaient destinées aux pionniers du #mouvement_ouvrier, principalement d’Europe de l’Est. Les #terres appartenant aux villages palestiniens de #Dayr_Sunayd, #Simsim, #Najd, #Huj, #Al_Huhrraqa, #Al_Zurai’y, #Abu_Sitta, #Wuhaidat, ainsi qu’aux tribus bédouines #Tarabin et #Hanajre, sont occupées par les villes de développement #Sderot et #Ofakim et les kibboutzim de #Re’im, #Mefalsim, #Kissufim et #Erez. Toutes ces installations ont été visées le 7 octobre.

    La première #clôture

    À la suite de l’#occupation_israélienne de 1967, le gouvernement a établi des installations entre les principaux centres de population palestinienne à Gaza même, dont la plus grande était #Gush_Katif, près de Rafah, à la frontière égyptienne ; au total, les #colonies israéliennes couvraient 20 % du territoire de Gaza. Au début des années 1980, la région de Gaza et ses environs a également accueilli de nombreux Israéliens évacués du Sinaï après l’accord de paix avec l’Égypte.

    La première clôture autour du territoire a été construite entre 1994 et 1996, période considérée comme l’apogée du « #processus_de_paix ». Gaza était désormais isolée du reste du monde. Lorsque, en réponse à la résistance palestinienne, les colonies israéliennes de Gaza ont été démantelées en 2005, certaines des personnes évacuées ont choisi de s’installer près des frontières de Gaza. Un deuxième système de clôture, plus évolué, a été achevé peu après. En 2007, un an après la prise de pouvoir du Hamas à Gaza, Israël a entamé un #siège à grande échelle, contrôlant et limitant les flux entrants de produits vitaux - #nourriture, #médicaments, #électricité et #essence.

    L’#armée_israélienne a fixé les privations à un niveau tel que la vie à Gaza s’en trouve presque complètement paralysée. Associé à une série de campagnes de #bombardements qui, selon les Nations unies, ont causé la mort de 3 500 Palestiniens entre 2008 et septembre 2023, le siège a provoqué une #catastrophe_humanitaire d’une ampleur sans précédent : les institutions civiles, les hôpitaux, les systèmes d’approvisionnement en eau et d’hygiène sont à peine capables de fonctionner et l’électricité n’est disponible que pendant la moitié de la journée environ. Près de la moitié de la population de Gaza est au #chômage et plus de 80 % dépend de l’#aide pour satisfaire ses besoins essentiels.

    L’enveloppe de Gaza

    Le gouvernement israélien offre de généreux #avantages_fiscaux (une réduction de 20 % de l’impôt sur le revenu par exemple) aux habitants des installations autour de Gaza, dont beaucoup longent une route parallèle à la ligne de démarcation, à quelques kilomètres de celle-ci. L’enveloppe de Gaza comprend 58 installations situées à moins de 10 km de la frontière et comptant 70 000 habitants. Au cours des dix-sept années depuis la prise de pouvoir par le Hamas, malgré les tirs sporadiques de roquettes et de mortiers palestiniens et les bombardements israéliens sur le territoire situé à quelques kilomètres de là, les installations n’ont cessé d’augmenter. La hausse des prix de l’immobilier dans la région de Tel-Aviv et les collines ouvertes de la région (que les agents immobiliers appellent la « Toscane du nord du Néguev ») a entraîné un afflux de la classe moyenne.

    De l’autre côté de la barrière, les conditions se sont détériorées de manière inversement proportionnelle à la prospérité croissante de la région. Les installations sont un élément central du système d’#enfermement imposé à Gaza, mais leurs habitants tendent à différer des colons religieux de Cisjordanie. Démontrant l’aveuglement partiel de la gauche israélienne, certaines personnes installées dans le Néguev sont impliquées dans le #mouvement_pacifiste.

    Le 7 octobre, les combattants du Hamas ont forcé les éléments interconnectés du réseau de siège. Des tireurs d’élite ont tiré sur les caméras qui surplombent la zone interdite et ont lancé des grenades sur les #tours_de_communication. Des barrages de roquettes ont saturé l’#espace_radar. Plutôt que de creuser des tunnels sous les clôtures, les combattants sont venus par le sol. Les observateurs israéliens ne les ont pas vus ou n’ont pas pu communiquer assez rapidement ce qu’ils ont vu.

    Les combattants ont fait sauter ou ouvert quelques douzaines de brèches dans la clôture, élargies par les bulldozers palestiniens. Certains combattants du Hamas ont utilisé des parapentes pour franchir la frontière. Plus d’un millier d’entre eux ont pris d’assaut les bases militaires. L’armée israélienne, aveuglée et muette, n’a pas de vision claire du champ de bataille et les détachements mettent des heures à arriver. Des images incroyables sont apparues sur Internet : des adolescents palestiniens ont suivi les combattants à vélo ou à cheval, sur une terre dont ils avaient peut-être entendu parler par leurs grands-parents, maintenant transformée au point d’en être méconnaissable.

    Les #massacres du 7 octobre

    Les événements auraient pu s’arrêter là, mais ce ne fut pas le cas. Après les bases, ce furent les installations, les horribles massacres maison par maison, et le meurtre d’adolescents lors d’une fête. Des familles ont été brûlées ou abattues dans leurs maisons, des civils incluant des enfants et des personnes âgées ont été prises en otage. Au total, les combattants ont tué environ 1 300 civils et soldats. Plus de 200 personnes ont été capturées et emmenées à Gaza. Jusqu’alors, rien, dans la #violence ni la #répression, n’avait rendu de tels actes inévitables ou justifiés.

    Israël a mis des décennies à brouiller la ligne de démarcation entre les fonctions civiles et militaires des installations, mais cette ligne a aujourd’hui été brouillée d’une manière jamais envisagée par le gouvernement israélien. Les habitants civils cooptés pour faire partie du mur vivant de l’enveloppe de Gaza ont subi le pire des deux mondes. Ils ne pouvaient pas se défendre comme des soldats et n’étaient pas protégés comme des civils.

    Les images des installations dévastées ont permis à l’armée israélienne d’obtenir carte blanche de la part de la communauté internationale et de lever les restrictions qui avaient pu être imposées précédemment. Les hommes politiques israéliens ont appelé à la #vengeance, avec un langage explicite et annihilationiste. Les commentateurs ont déclaré que Gaza devrait être « rayée de la surface de la Terre » et que « l’heure de la Nakba 2 a sonné ». #Revital_Gottlieb, membre du Likoud à la Knesset, a tweeté : « Abattez les bâtiments ! Bombardez sans distinction ! Assez de cette impuissance. Vous le pouvez. Il y a une légitimité mondiale ! Détruisez Gaza. Sans pitié ! »

    L’échange de prisonniers

    Les otages civils des installations dont Israël a fait un « mur vivant » sont devenus pour le Hamas un #bouclier_humain et des atouts pour la #négociation. Quelle que soit la façon dont le #conflit se termine, que le Hamas soit ou non au pouvoir (et je parie sur la première solution), Israël ne pourra pas éviter de négocier l’#échange_de_prisonniers. Pour le Hamas, il s’agit des 6 000 Palestiniens actuellement dans les prisons israéliennes, dont beaucoup sont en #détention_administrative sans procès. La prise en otages d’Israéliens a occupé une place centrale dans la #lutte_armée palestinienne tout au long des 75 années de conflit. Avec des otages, l’#OLP et d’autres groupes cherchaient à contraindre Israël à reconnaître implicitement l’existence d’une nation palestinienne.

    Dans les années 1960, la position israélienne consistait à nier l’existence d’un peuple palestinien, et donc qu’il était logiquement impossible de reconnaître l’OLP comme son représentant légitime. Ce déni signifiait également qu’il n’y avait pas à reconnaître les combattants palestiniens comme des combattants légitimes au regard du droit international, et donc leur accorder le statut de #prisonniers_de_guerre conformément aux conventions de Genève. Les Palestiniens capturés étaient maintenus dans un #vide_juridique, un peu comme les « combattants illégaux » de l’après 11-septembre.

    En juillet 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a détourné un vol d’El-Al et l’a fait atterrir en Algérie, inaugurant une série de détournements, dont l’objectif explicite était la libération de prisonniers palestiniens. L’incident d’Algérie a conduit à l’échange de 22 otages israéliens contre 16 prisonniers palestiniens, bien que le gouvernement israélien ait nié un tel accord. Seize contre 22 : ce taux d’échange n’allait pas durer longtemps. En septembre 1982, après l’invasion du Liban par Israël, le Commandement général du FPLP d’Ahmed Jibril a capturé trois soldats de l’armée israélienne ; trois ans plus tard, dans le cadre de ce qui a été appelé l’accord Jibril, Israël et le FPLP-CG sont finalement parvenus à un accord d’échange de prisonniers : trois soldats contre 1 150 prisonniers palestiniens. Dans l’accord de 2011 pour la libération de Gilad Shalit, capturé par le Hamas en 2006, le taux d’échange était encore plus favorable aux Palestiniens : 1 027 prisonniers pour un seul soldat israélien.
    Directive Hannibal

    Anticipant de devoir conclure de nombreux accords de ce type, Israël s’est mis à arrêter arbitrairement davantage de Palestiniens, y compris des mineurs, afin d’augmenter ses atouts en vue d’un échange futur. Il a également conservé les corps de combattants palestiniens, qui devaient être restitués dans le cadre d’un éventuel échange. Tout cela renforce l’idée que la vie d’un colonisateur vaut mille fois plus que la vie d’un colonisé, calcul qui évoque inévitablement l’histoire du #colonialisme et du commerce d’êtres humains. Mais ici, le taux de change est mobilisé par les Palestiniens pour inverser la profonde asymétrie coloniale structurelle.

    Tous les États ne traitent pas de la même manière la capture de leurs soldats et de leurs citoyens. Les Européens et les Japonais procèdent généralement à des échanges secrets de prisonniers ou négocient des rançons. Les États-Unis et le Royaume-Uni affirment publiquement qu’ils ne négocient pas et n’accèdent pas aux demandes des ravisseurs et, bien qu’ils n’aient pas toujours respecté cette règle à la lettre, ils ont privilégié l’abstention et le silence lorsqu’une opération de sauvetage semblait impossible.

    Cette attitude est considérée comme un « moindre mal » et fait partie de ce que les théoriciens des jeux militaires appellent le « jeu répété » : chaque action est évaluée en fonction de ses éventuelles conséquences à long terme, les avantages d’obtenir la libération d’un prisonnier étant mis en balance avec le risque que l’échange aboutisse à l’avenir à la capture d’autres soldats ou civils.

    Lorsqu’un Israélien est capturé, sa famille, ses amis et ses partisans descendent dans la rue pour faire campagne en faveur de sa libération. Le plus souvent, le gouvernement y consent et conclut un accord. L’armée israélienne déconseille généralement au gouvernement de conclure des accords d’échange, soulignant le risque pour la sécurité que représentent les captifs libérés, en particulier les commandants de haut rang, et la probabilité qu’ils encouragent les combattants palestiniens à prendre davantage d’otages. Yahya Sinwar, qui est aujourd’hui le chef du Hamas, a été libéré dans le cadre de l’#accord_Shalit. Une importante campagne civile contre ces échanges a été menée par le mouvement religieux de colons #Gush_Emunim, qui y voyait une manifestation de la fragilité de la société « laïque et libérale » d’Israël.

    En 1986, à la suite de l’#accord_Jibril, l’armée israélienne a publié la directive controversée Hannibal, un ordre opérationnel secret conçu pour être invoqué lors de la capture d’un soldat israélien par une force armée irrégulière. L’armée a nié cette interprétation, mais les soldats israéliens l’ont comprise comme une autorisation de tuer un camarade avant qu’il ne soit fait prisonnier. En 1999, #Shaul_Mofaz, alors chef de l’état-major général, a expliqué cette politique en ces termes : « Avec toute la douleur que cela implique, un soldat enlevé, contrairement à un soldat tué, est un problème national. »

    Bien que l’armée ait affirmé que le nom de la directive avait été choisi au hasard par un programme informatique, il est tout à fait approprié. Le général carthaginois Hannibal Barca s’est suicidé en 181 avant J.-C. pour ne pas tomber aux mains des Romains. Ceux-ci avaient fait preuve d’une détermination similaire trente ans plus tôt : lorsque Hannibal tenta d’obtenir une rançon pour les soldats qu’il avait capturés lors de sa victoire à Cannes, le Sénat, après un débat houleux, refusa et les prisonniers furent exécutés.

    Le 1er août 2014, lors de l’offensive sur Gaza connue sous le nom d’« #opération_Bordure_protectrice », des combattants palestiniens ont capturé un soldat de Tsahal près de Rafah, et la #directive_Hannibal est entrée en vigueur. L’armée de l’air a bombardé le système de tunnels où avait été emmené le soldat, tuant 135 civils palestiniens, dont des familles entières. L’armée a depuis annulé la directive. Toutefois, la plupart des bombardements actuels vise les #tunnels où se trouvent les postes de commandement du Hamas et les otages : le gouvernement semble ainsi, par ces bombardements aveugles, non seulement menacer les Gazaouis d’une #destruction sans précédent, mais aussi revenir au principe de préférer des captifs morts à un accord. #Bezalel_Smotrich, ministre israélien des finances, a appelé à frapper le Hamas « sans pitié, sans prendre sérieusement en considération la question des captifs ». #Gilad_Erdan, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, a déclaré que les otages « ne nous empêcheraient pas de faire ce que nous devons faire ». Mais dans cette guerre, le sort des #civils de Gaza et des Israéliens capturés est étroitement lié, tout comme celui des deux peuples.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/041123/taux-de-change-retour-sur-la-politique-israelienne-des-otages
    #Israël #Palestine #Eyal_Weizman #à_lire

  • La “geografia” della speculazione che fa il prezzo dei beni agricoli

    La guerra tra Ucraina e Russia non incide sul prezzo dei cereali, che dipende piuttosto dalla strategia dei grandi fondi che possiedono le aziende produttrici, controllano le Borse merci di tutto e scommettono sui rialzi

    Il prezzo dei cereali e in generale dei beni agricoli non dipende certo dal blocco del Mar Nero, come molto spesso si racconta, e neppure da altre circostanze troppo specifiche. La produzione mondiale di cereali, secondo le stime dell’Agenzia delle Nazioni Unite per l’alimentazione e l’agricoltura (Fao), si avvicina ai tremila milioni di tonnellate, di cui i cereali ucraini rappresentano poco più del 2%. Un’inezia rispetto al totale. Inoltre il grano ucraino si dirige in gran parte verso i Paesi limitrofi che hanno a più riprese minacciato e adottato misure protezionistiche, per evitare la concorrenza nei confronti dei propri grani. Alla luce di ciò i cereali del Mar Nero non sono certo in grado di determinare la fame in Africa né l’aumento dei prezzi.

    Considerazioni analoghe sono possibili per la produzione di patate e legumi che è, in media, vicina ai 500 milioni di tonnellate annue; considerata una popolazione mondiale di quasi otto miliardi, ciò significherebbe una disponibilità di 150 grammi per persona al giorno. Aggiungendo ai cereali, alle patate e ai legumi la produzione di tutto ciò che serve per realizzare pasti completi, tra cui sale, zucchero e semi oleaginosi, si arriva a una dotazione alimentare pro-capite di 1,5 chilogrammi al giorno. Appare chiaro allora che i prezzi non salgono perché esiste una condizione di carenza di offerta alimentare globale.

    Le difficoltà di approvvigionamento di vaste parti della popolazione del Pianeta dipendono invece da altro: dalla distribuzione profondamente diseguale delle produzioni complessive, dalla natura delle diete adottate, rispetto alle quali la carne sottrae un’enorme quantità di risorse, dalle dinamiche del commercio internazionale e soprattutto dalle modalità di determinazione dei prezzi.

    A tale riguardo occorre porsi una domanda ineludibile: da che cosa dipendono le periodiche impennate di prezzo dei generi agricoli che causano poi drammatiche crisi alimentari? Per rispondere a un simile quesito, bisogna in sintesi descrivere proprio come si formano tali prezzi. La loro determinazione avviene nelle grandi Borse merci del Pianeta, in particolare in quelle di Chicago, Parigi e Mumbai. Un primo elemento da tenere ben presente è a chi appartengono queste Borse; non si tratta infatti -a partire dal Chicago mercantile exchange (Cme)- di istituzioni “pubbliche”, ma di realtà private i cui principali azionisti sono i più grandi fondi finanziari globali. Nel caso di Chicago, i pacchetti più rilevanti sono in mano a Vanguard, BlackRock, JP Morgan, State Street Corporation e Capital International Investors.

    A questo dato se ne aggiunge un altro fondamentale. Soprattutto nelle Borse di Chicago e di Parigi la stragrande maggioranza degli operatori non è costituita da soggetti che producono e comprano realmente il grano, ma da grandi fondi finanziari e da quelli specializzati nel settore agricolo che, senza aver alcun contratto di compravendita dei beni, scommettono sull’andamento dei prezzi. In altre parole: per ogni contratto reale nelle Borse merci, i fondi finanziari operano centinaia di migliaia di scommesse che sono in grado di determinare poi i prezzi reali. Se le aspettative sono orientate all’aumento dei prezzi, scommettono al rialzo e trascinano così i prezzi a livelli insostenibili per intere popolazioni.

    All’origine dell’inflazione alimentare e della fame, si pongono quindi gli strumenti finanziari che sono prodotti dai fondi. Se prendiamo in esame chi sono questi “scommettitori”, troviamo di nuovo gli stessi soggetti (a partire da Vanguard e BlackRock) che sono, come appena ricordato, i “proprietari” delle Borse stesse. In estrema sintesi: pochissimi fondi sono azionisti del luogo dello scambio e sono i principali player di prezzo, pur non avendo nulla a che fare con la produzione e il commercio reali dei beni agricoli scambiati. Tuttavia, la finanziarizzazione di tali, vitali, processi di determinazione dei prezzi di beni essenziali per la sopravvivenza di intere comunità presenta un ulteriore elemento sconcertante.

    Come detto, nelle Borse, a fronte di tanti fondi finanziari, ci sono pochi produttori. Ma chi sono questi ultimi? Nel caso dei cereali si tratta di quattro grandi società: Archer-Daniels Midland, Bunge, Cargill e Dreyfus. Le prime due in particolare sono possedute dai grandi fondi, Vanguard, BlackRock e State Street, che sono, appunto, i medesimi operatori finanziari nelle Borse merci di Parigi e Chicago. L’intera dinamica della formazione dei prezzi agricoli, su cui incidono molto poco le retribuzioni del lavoro contadino, strutturalmente molto basse, risulta pertanto nelle mani di colossi finanziari che controllano Borse, scommesse e produzione: un gigantesco monopolio mondiale rispetto al quale ogni altra variabile, persino quella dell’offerta complessiva di beni agricoli, appare decisamente secondaria.

    È superfluo dire che con l’inflazione “impazzita” le sole società di produzione dei beni agricoli hanno distribuito oltre 30 miliardi di dollari di dividendi in meno di due anni, destinati in larga parte ai fondi finanziari che le possiedono e che hanno sommato quei miliardi ai profitti giganteschi maturati dalla finanza delle scommesse. La narrazione costruita sulle chiusure del Mar Nero c’entra davvero poco mentre sarebbe utile ricordare quanto sostenuto a più riprese dalla Fao, secondo cui per ogni punto percentuale di aumento dei prezzi dei beni agricoli si generano dieci milioni di nuovi affamati.

    https://altreconomia.it/la-geografia-della-speculazione-che-fa-il-prezzo-dei-beni-agricoli
    #spéculation #alimentation #biens_agricoles #prix #céréales #Ukraine #blé #alimentation #pénurie #viande #commerce_international #bourses #Chicago_mercantile_exchange (#Cme) #fonds_financiers #inflation #famine #faim #Vanguard #BlackRock #financiarisation #Archer-Daniels_Midland #Bunge #Cargill #Dreyfus #prix_agricoles #dividendes #Mer_Noire

  • https://www.cetri.be/Comment-la-guerre-Israel-Hamas-va

    D’aucuns arguent que l’ampleur et la nature proto-génocidaire de l’attaque du Hamas sont telles que la décence commandait d’épargner Israël. Ou que les dommages humains collatéraux de Tsahal n’ont pas le même statut juridique et moral que le meurtre de masse du Hamas. On pourrait en débattre – et on en débattra – des années. Il n’en demeure pas moins que, davantage que les qualifications internationales officielles des actes des uns et des autres, voire même davantage que la réalité des actes des uns et des autres (peu importe désormais qui a frappé l’hôpital Al-Ahli Arabi), c’est la perception des rôles des différents protagonistes de la crise qui compte, en fonction du sens attribué à leurs actions les plus saillantes sur le plan politique et symbolique (cfr le coup de colère de Jacques Chirac dans la vieille ville de Jérusalem en 1996, qui en a fait un héros du monde arabe).

  • Neue Ausstellung: Berlinische Galerie zeigt Jeanne Mammens „Café Reimann“
    https://www.tagesspiegel.de/berlin/berlinische-galerie-zeigt-jeanne-mammens-cafe-reimann-3889012.html

    Der Taxihalteplatz Kudamm-Leibnitz, auch als Leiku bekannt, hieß in der Nachkriegszeit „Reimann“ nach dem nahegelegen Cafe am Kurfürstendamm. Überliefert ist die Adresse Kurfürstendamm 62 Ecke Giesenrechtstraße.

    https://www.openstreetmap.org/node/3455613474#map=17/52.50053/13.31240

    Ebenfalls belegt ist die Lage in Fahrtrichtung rechts hinter der Einmündung der Konstanzer Straße beziehungsweise des Olivaer Platz im Eckhaus mit der Nummer 182, welches einem Neubau Platz.machen musste.

    25.10.2017 Andreas Conrad - Man darf wohl annehmen, dass die Zahl derer, denen das Geräusch eines Diesel-Motors wie Musik in den Ohren klingt, stark im Sinken begriffen ist. Aber an dem Haus in der Charlottenburger Kantstraße 153 hängt nun mal nur eine Gedenktafel, nach der dort der Ingenieur Rudolf Diesel 1893/94 gewohnt und gearbeitet habe.

    Kein Hinweis hingegen auf den von diesem Haus inspirierten Beitrag zur leichten Muse, dem unsere Großväter und Großmütter einen noch immer nachklingenden Ohrwurm verdankten: „In einer kleinen Konditorei / da saßen wir zwei bei Kuchen und Tee / Du sprachst kein Wort, kein einziges Wort / und wusstest sofort, dass ich Dich versteh!“

    Natürlich kam die Inspiration nicht vom Haus an sich, vielmehr von dem in Berlin einst wohlbekannten Café Reimann, das dort 1919 von dem aus Ostpreußen nach Berlin gezogenen Walter Reimann eröffnet worden war, Keimzelle einer hier bald florierenden Konditorei-Kette. Heute befindet sich dort das österreichische Restaurant Ottenthal, in den zwanziger Jahren aber verkehrte in dem Café neben Prominenten wie Kurt Tucholsky und Carl von Ossietzky auch der Schriftsteller und Liedtexter Ernst Neubach.
    „In einer kleinen Konditorei“

    Dem muss die anheimelnde Atmosphäre so gefallen haben, dass er zu den von Vico Torriani, Max Raabe und vielen anderen nach einer Melodie von Fred Raymond gesungenen Zeilen angeregt wurde. In den Erinnerungsstücken, die Walter Christian Reimann, in Schöneberg lebender Sohn des Konditors, zur Firmen- und Familiengeschichte besitzt, befindet sich auch eine Widmung Neubachs, des „Verfassers der ,Kleinen Konditorei’“, wie er schreibt – ein nachträgliches Dankeschön für die anregenden Mußestunden im Kaffeehaus.

    Man fand die Cafés Walter Reimanns in den zwanziger Jahren auch am Kurfürstendamm 35 und 182 sowie am Hausvogteiplatz 1, und 1931 wurde eine Filiale im Kaufhaus Nathan Israel eröffnet, das war ein imposanter Komplex gleich rechts neben dem Roten Rathaus, das älteste und zeitweise größte Kaufhaus Berlins. Nach dem Krieg gelang ein Neubeginn am Kurfürstendamm 62, nach Reimanns Tod 1957 wurde das zwischen Leibniz- und Giesebrechtstraße gelegene Café noch zehn Jahre von seiner Witwe weitergeführt.

    Lange versunkene Stadtgeschichte, nun aber durch die kürzlich eröffnete Ausstellung zur Malerin Jeanne Mammen wieder ein wenig dem Vergessen entrissen. Denn zu den in der Berlinischen Galerie gezeigten Werken gehört auch das um 1931 entstandene, in Berlin nie zuvor öffentlich gezeigte Aquarell „Café Reimann“. Es war 1931 in Curt Morecks „Führer durch das ,lasterhafte’ Berlin“ erschienen und befindet sich im Besitz der Morgan Library & Museum in New York. Wie berichtet, hatte das Museum zur Finanzierung des Transports einen erfolgreichen Spendenaufruf veröffentlicht.


    Kurfürstendamm 35 ?

    Koksöfen im Vorgarten

    Man sieht auf dem Aquarell ein etwas trist dreinblickendes Paar an einem Tisch vor dem Café Walter Reimann am Kurfürstendamm 35, wo sich heute das Hotel California befindet. Das Café ist auf dem Bild leicht identifizierbar an dem angeschnittenen Namenszug und einem der Koksöfen, Vorgängern der modernen Heizstrahler, die Reimann vor seinem damaligen Haupthaus aufgestellt hatte.

    Besonders diese Öfen, wie man sie von Pariser Cafés kannte, haben dem Publikum damals imponiert. Sie inspirierten sogar den Bühnenbildner des vom Komponisten Rudolf Nelson geleiteten Theaters am Kurfürstendamm 217 zu einer Kulisse für die Revue „Tombola“. In dem ehemaligen Astor-Kino, wo sich heute eine Tommy-Hilfiger-Filiale befindet, wärmte sich 1929 Hans Albers mit seinen Kollegen Otto Wallburg und Willi Schaeffers am Koksofen.


    Das erste Reimann-Kaffeehaus, an das das Lied „In einer kleinen Konditorei“ erinnert, befand sich aber in der Kantstraße 153

    ( heute / 2023 https://www.ottenthal.com )

    Auch Albers verkehrte bei Reimann, vom Theater zum Café hatte er es ja nicht weit: einmal quer über den Kurfürstendamm. Weiter zählten Prominente wie Alfred Kerr, Friedrich Hollaender, die noch unbekannte Marlene Dietrich und Camilla Spira zu den Gästen. Auch viele Juden waren darunter, was das Café am 12. September 1931, als der Boulevard zum Schauplatz massiver Krawalle der Nazis unter Gauleiter Joseph Goebbels wurde, zu einem heftig attackierten Angriffsziel machte. Das Mobiliar im Vorgarten wurde demoliert, die große Schaufensterscheibe zertrümmert, innen sollen sogar zwei Schüsse gefallen sein.

    „Onkel Emil“ leistet Widerstand

    Walter Reimann selbst war kein Jude. Den Nazis stand er ablehnend gegenüber, verweigerte sich der Ausgrenzung der Juden, solange es irgendwie ging, leistete später mit seiner Frau Charlotte aktiven Widerstand. Als Ullstein-Bildredakteurin hatte sie die Journalistin Ruth Andreas-Friedrich kennengelernt, bekam dadurch Kontakt zu der von dieser und dem Dirigenten Leo Borchard 1938 gegründeten Widerstandsgruppe „Onkel Emil“. Dieses nie aufgeflogene Netzwerk unterstützte die zunehmend verfolgten Juden mit Verstecken, Papieren und Essen.

    Gerade Walter und Charlotte Reimann hatten als Betreiber von Kaffeehäusern einige Möglichkeiten, Lebensmittel zu organisieren, halfen zudem Hilde Waldo, der späteren Sekretärin des emigrierten Schriftstellers Lion Feuchtwanger, bei ihrer Ausreise in die USA. Die Gruppe „Onkel Emil“ wurde auch in der Gedenkstätte „Stille Helden – Widerstand gegen die Judenverfolgung 1933 – 1945“ gewürdigt, die unlängst in der Rosenthaler Straße 39 in Mitte geschlossen wurde und im Januar in der Gedenkstätte Deutscher Widerstand in der Tiergartener Stauffenbergstraße 13/14 in erweiterter Form wiedereröffnet werden soll.

    Die Erinnerung an Walter und Charlotte Reimann wird also fortleben, wenn Jeanne Mammens „Café Reimann“ längst wieder nach New York zurückgekehrt ist. Und irgendwann dürfte sicher auch mal wieder das aus den späten Zwanzigern herüberwehende Lied von der kleinen Konditorei im Radio erklingen, melancholische Verse „von Liebesleid und Weh“.

    „Jeanne Mammen. Die Beobachterin. Retrospektive 1910 – 1975“, Berlinische Galerie, Alte Jakobstraße 124 – 128 in Kreuzberg, bis 15. Januar, mittwochs bis montags, 10 – 18 Uhr

    Berlin-Charlottenburg, Kurfürstendamm, 1953
    https://www.flickr.com/photos/lautenschlag/8277548761

    Flickr

    "[...] Die vier Cafés, die W.alter Reimann vor dem Krieg betrieben hatte, waren alle zerstört worden. Doch noch im Jahre 1945 eröffnete er am Olivaer Platz, Kurfürstendamm 62, ein neues „Café Reimann“. Mit seiner guten Küche wurde es in den einfach eingerichteten aber großzügigen und freundlichen Räumen schnell wieder zu einem renommierten Haus. In den siebziger Jahren zogen die „Mozart-Terrassen“ in diese Räume, ein Café, das sich jedoch am recht unattraktiven Olivaer Platz nicht lange halten konnte. Eine unkonventionelle Gaststätte unternahm in den achtziger Jahren den Versuch, sich an dieser Stelle zu etablieren, konnte sich aber auch nicht lange halten. Seit einigen Jahren hat in dem renovierten, hellgelb gestrichenen Haus das Nobel-Schuhgeschäft „Magli“ eine Filiale. [...]"

    aus:
    Der Kurfürstendamm : Gesichter einer Straße / Regina Stürickow. - Berlin: Arani-Verl., 1995

    In dieser Version von In einer kleinen Konditorei (Georg Kober - 1929) geht es um den Boulevard des Capucines in Paris nicht um Kurfürstendamm oder Kantstraße. Die hat wohl eher Vico Toriani durch Weglassen der ersten Strophe in den Fünfzigern ins Spiel gebtacht.
    https://www.youtube.com/watch?v=BVw_7u29uA4

    Auch diese akkordeonlastige Version des Saxophonorchesters Dobbri von 1928 klingt eher nach Pariser musette als nach einem Berliner Gassenhauer .
    https://www.youtube.com/watch?v=uj7eQFfN8V4&pp=ygUgaW4gZWluZXIga2xlaW5lbiBrb25kaXRvcmVpIDE5Mjg%3D

    https://www.openstreetmap.org/way/68915107#map=17/48.87045/2.33105

    #Berlin #Charlottenburg #Kurfürstendamm #Konstanzer_Straße #Olivaer_Platz #Kantstraße #Geschichte #Gastronomie #Konditorei #Nazis #Widerstand #Taxihalteplatz

    #Boulevard_des_Capucines #Paris #Gassenhauer

  • Ferroviaire : la gestion absurde de la ligne Saintes-Niort, symbole d’une maintenance erratique du réseau


    L’équipe voie de la SNCF Réseau, à Surgères (Charente-Maritime), le 24 octobre 2023. SOPHIE FAY / LE MONDE

    En attendant de refaire cette voie ferrée vétuste, la SNCF doit remettre à niveau les rails au moins deux fois par an. Pendant ce temps, la première ministre refuse de faire payer la régénération ferroviaire par le budget de l’Etat, malgré son annonce en février d’un plan de 100 milliards d’euros. Par Sophie Fay (Villeneuve-la-Comtesse (Charente-Maritime), envoyée spéciale)

    Sous le regard de ses quatre collègues, Mario Bouchet, responsable de l’équipe voie de Surgères (Charente-Maritime), s’agenouille, l’oreille presque collée au rail. D’un coup d’œil aguerri par trente-deux années d’expérience, il vérifie la courbure avant d’intervenir au « Jackson » sur le ballast. Le « Jackson », c’est une sorte de marteau-piqueur qui remue le ballast en vibrant, que la #SNCF utilise depuis les années 1980, quand on découvrait les chorégraphies de Michael Jackson. Le nom est resté.

    Il permet de bourrer des cailloux sous le rail pour le surélever de quelques dizaines de millimètres. On mesure le résultat au niveau. Puis l’équipe renouvelle l’opération une dizaine de mètres plus loin, là où un « train mesure » a signalé une anomalie. « Si une différence de deux centimètres ou plus s’installe entre la hauteur des deux rails en ligne droite, on coupe la circulation », explique Sébastien de Camaret, directeur sécurité zone Atlantique de SNCF Réseau. Si l’écart se compte en dizaines de millimètres, on ralentit la vitesse à 40 kilomètres heure au lieu de 120.
    Cette petite ligne où circulent six allers-retours de #TER entre Niort et Saintes et quelques trains de fret est si vieille qu’il faut sans cesse surveiller et « bourrer » du #ballast toutes les deux à quatre semaines sur certaines portions. Certaines traverses datent des années 1960, les rails des années 1970. Le soubassement sur lequel ils reposent doit être renforcé. Plus au sud, entre Saintes et Bordeaux, on trouve des éléments de voies de 1927, bientôt centenaires. Il y a bien longtemps qu’ils auraient dû être changés. Surtout si cette ligne doit servir de plan B en cas de problème sur l’autoroute ferroviaire Cherbourg-Mouguerre (allant de la Manche aux Pyrénées-Atlantiques) pour le fret.

    Des équipes prudentes

    L’opération de régénération complète de la voie est programmée au deuxième trimestre 2024. Mais tant que les travaux n’ont pas commencé, les équipes sur le terrain sont prudentes : sur le bas-côté des voies, à hauteur de Villeneuve-la-Comtesse (Charente-Maritime), deux rails traînent dans le fossé depuis 2016, inutilisables. Ils devaient déjà remplacer les anciens, mais « cette année-là les travaux se sont multipliés, notamment ceux de la #ligne_à_grande_vitesse Tours-Bordeaux et l’opération a finalement été déprogrammée », expliquent les agents.

    Il y a sept ans, on manquait déjà d’effectifs pour l’entretien des petites lignes et cela a encore empiré. « Les difficultés que nous avons connues dans le groupe du fait du manque de conducteurs de train, nous les aurons bientôt du fait du manque d’#agents_de_maintenance », prévient un cadre régional, qui craint de ne pas avoir les effectifs à mettre en face des projets et redoute que le #Grand_projet ferroviaire du Sud-Ouest − le prolongement de la ligne à grande vitesse jusqu’à Toulouse − ne se fasse au détriment des lignes dites de dessertes fines du territoire, peu fréquentées. Fer de France, l’association qui structure la filière du ferroviaire, rappelle aussi que la bonne organisation des travaux nécessite d’avoir de la visibilité à cinq ans sur les financements.

    C’est pourtant bien à cela que doivent servir les 100 milliards d’euros du plan de « nouvelle donne ferroviaire » promis par la première ministre, Elisabeth Borne, en février, après le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI). Mais Fer de France ne les voit guère venir.

    Dans le projet de #budget en cours de discussion au Parlement, il n’y en a pour l’instant qu’une petite trace : les 600 millions d’euros prélevés sur les autoroutes et les aéroports par le biais d’une nouvelle taxe, affectés au budget de l’Agence française de financement des infrastructures de transport de France et déjà fléchés pour financer, notamment, les études préalables aux futurs #RER_métropolitains.

    Revoir sa copie

    Pour ce qui est de la régénération du réseau existant et de sa modernisation, Elisabeth Borne n’a pas prévu de rallonge budgétaire et demande pour l’instant à la SNCF de faire plus de bénéfices pour trouver les 1,5 milliard d’euros supplémentaires dont elle a besoin chaque année pour rajeunir son réseau , un chiffre confirmé par le COI.
    Cette injonction de Matignon a obligé le PDG du groupe, Jean-Pierre Farandou, à retirer le plan stratégique qu’il avait préparé et mis à l’ordre du jour de son dernier conseil d’administration le 12 octobre. Il doit revoir sa copie, alors même qu’il s’était déjà engagé à trouver 500 millions d’euros supplémentaires chaque année. Le ministre chargé des #transports, Clément Beaune, avait validé cette trajectoire. De même que l’Agence des participations de l’Etat, l’actionnaire de la SNCF.

    Après avoir promis 100 milliards d’euros d’ici à 2040, la première ministre, elle, revient à la lettre de la réforme qu’elle a pilotée en 2018 et qui exige de la SNCF qu’elle autofinance ses travaux. Sous l’œil désappointé des cheminots et des élus et experts membres du COI, tous d’accord sur le fait que le rajeunissement du réseau ferré ne peut pas se faire au bon rythme sans une rallonge d’argent public.
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/31/ferroviaire-la-gestion-absurde-de-la-ligne-saintes-niort-symbole-d-une-maint

    #bousilleurs #infrastructures #Train #transports_collectifs #métropolisation #territoires_foutus_par_la_République #France_à_fric

  • Du dedans vers le dehors : Anima Sola #19
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/du-dedans-vers-le-dehors

    Chaque corps est un lieu de recueillement. Une allumette craquée dans le noir. Une trace, une empreinte préservée du passage du temps, tentative fragile de fixer une preuve dans l’épreuve. La cartographie secrète des espaces, de ce qui reste après la perte. Les contours de la disparition. Les chaises vides. Je m’épuise en lambeaux de pensées parmi tant d’autres sensations. L’histoire d’un effacement et d’une restitution. Je regarde cette femme, la mère de ma mère. Sur ses joues les traces de sa vie passée, les rides ont creusé des sillons dont je pourrais deviner du bout des doigts la trajectoire en une caresse et traduire l’histoire qu’elle préserve en la dissimulant, en creux, aux yeux de tous, sans qu’on parvienne à la déchiffrer.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, #Portrait, #Corps, #Lumière, #Parole, #Bouche (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_19.mp4

  • Pâle comme l’aube : Anima Sola #18
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/pale-comme-l-aube

    Un corps étranger prend tout l’espace à l’intérieur de ma bouche. Impossible de savoir ce que c’est. Lorsque je parviens enfin à ouvrir ma bouche pâteuse, des pétales de rose s’en échappent. Je sens leur surface duveteuse malgré l’humidité de ma bouche. Les pétales tombent une à une dans la paume de ma main, recomposant de toute pièce une rose entre mes doigts. Je la laisse affleurer à la surface. La surface rouge des pétales s’oxyde et brunit telle une vieille rose qui sèche avec le temps.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, #Portrait, #Corps, #Lumière, #Parole, #Bouche (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_18.mp4

  • [L’actualité en 3D] Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse sinon paradoxale. C’est tout d’abord le retour du scandale des #abus_sexuels commis au sein (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16581__1.mp3

  • [L’actualité en 3D] Vocabulaire politique : Financement public des cultes - Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir/#16572

    Vocabulaire politique : Financement public des cultes

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #abus_sexuels #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16572__0.mp3

  • Pourquoi l’attaque du Hamas contre Israël pourrait changer la donne dans la région

    L’offensive est incomparable avec les précédents affrontements opposant Israël et le mouvement islamiste.
    OLJ / Par Anthony SAMRANI, le 07 octobre 2023

    Ce nouveau conflit va-t-il torpiller le processus de normalisation ? C’est en tout cas probablement l’un des objectifs de l’attaque et l’une des explications de son timing.

    Il est encore trop tôt pour répondre à ces questions mais l’on peut d’ores et déjà dire que la normalisation s’éloigne. Il sera plus difficile pour l’Arabie saoudite de signer un accord de paix avec Israël dans ce contexte d’autant que l’Etat hébreu ne ferait clairement aucune concession envers les Palestiniens. Voilà le principal message de l’attaque : Téhéran fait comprendre à Riyad que la paix avec Israël aura un prix élevé.

    https://www.lorientlejour.com/article/1351746/pourquoi-lattaque-du-hamas-contre-israel-pourrait-changer-la-donne-da

    #Israel #Palestine #Guerre #Colonialisme

  • Démocratie, démocratie parlementaire, démocratie communale
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/democratie-democratie-6501

    Sommaire

    #1789 : la bourgeoisie prend le pouvoir au nom du peuple, mais veut gouverner sans lui
    Constitution de #1791 : beaucoup d’élections, peu d’électeurs
    La révolution populaire commence dans les communes
    Les sans-culottes imposent la 1ère République.
    Élections à la Convention : un suffrage pas si universel que ça
    L’Assemblée bourgeoise sous la surveillance de la population parisienne
    Le mouvement populaire réprimé, retour au suffrage restreint

    Du 1er au 2nd empire : les fractions bourgeoises se disputent le monopole du pouvoir et ses avantages
    Naissance de l’appareil d’État bourgeois moderne
    La continuité du pouvoir bourgeois
    #Février_1848 : les ouvriers parisiens imposent la république aux républicains bourgeois
    La #république_bourgeoise, dictature sur la classe ouvrière
    Coup d’État de #Louis-Napoléon_Bonaparte : par peur du prolétariat, la bourgeoisie choisit le retour à l’Empire
    #Second_Empire : parlement et suffrage universel sous contrôle
    L’État au service du développement... et des profits capitalistes
    Pillage de l’État, surexploitation des travailleurs

    La démocratie parlementaire construite sur le massacre des Communards
    La #Commune_de_Paris : contre le pouvoir bourgeois, le pouvoir ouvrier
    La commune, structure de base d’un régime vraiment démocratique
    La #république_parlementaire, le régime idéal pour la bourgeoisie
    La bourgeoisie se rallie au #suffrage_universel, mais l’encadre
    3e République, État Français, 4e et 5e Républiques : la continuité de l’appareil d’État bourgeois
    La fabrication des majorités électorales
    Un parlement ligoté...
    ... et toujours sous haute surveillance
    La #bureaucratie d’État aux commandes
    Les gouvernements passent, les hauts fonctionnaires restent
    #Démocratie_bourgeoise : la #corruption permanente
    La #bourgeoisie domine toute la société
    L’État, un instrument aux mains des trusts
    L’information et la culture sous contrôle... ou sous influence
    La dictature des propriétaires des moyens de production
    De la dictature économique à la dictature politique

    La forme normale de la dictature du prolétariat : la démocratie la plus large
    Contre la dictature de la bourgeoisie, la dictature du prolétariat
    Contre la démocratie bourgeoise, la #démocratie_ouvrière
    L’exemple de la #révolution_russe et des #soviets : la démocratie pour les plus larges masses

    Les municipalités, institutions potentiellement les plus démocratiques
    Les communes placées sous le contrôle de l’État
    Le nouveau régime des lois de décentralisation de 1982
    Un marché très profitable pour les trusts
    Un mode de scrutin qui défavorise les minorités
    Le contrôle des #préfets, modifié, a été maintenu
    #Décentralisation, mais pas démocratisation
    Des possibilités d’intervention de la population
    Quand le PS et le PC se servaient des municipalités comme tribunes
    Mesurer la pénétration de nos idées dans la #classe_ouvrière
    Notre objectif : que la population résolve elle-même ses problèmes
    Un exemple : l’éducation scolaire de base des enfants des quartiers populaires
    Pour que ce soit la population qui commande, décide et exécute ses décisions