• Révélations sur les #contaminations de la plus grande mine à ciel ouvert de l’Hexagone

    « La #pollution de l’#eau par la mine ? Il n’y a pas de problème. » Face au discours sur les « #mines_propres », Splann ! révèle les pollutions générées par la mine d’#andalousite de #Glomel, au cœur de la #Bretagne, exploitée par la multinationale #Imerys.

    En Centre Bretagne, la commune de #Glomel, étendue sur près de 80 km2, est un véritable château d’eau. Ses sources, ses ruisseaux et ses marais dominent les bassins versants de l’#Ellé et du #Blavet. On y trouve encore certains habitats naturels emblématiques de la région, landes, tourbières et autres prairies humides. C’est pour protéger cette richesse qu’ont été créés la réserve naturelle régionale des landes et marais de Glomel, ainsi que deux sites Natura 2000 et plusieurs zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique.

    Le paradoxe est que Glomel abrite aussi la plus grande mine à ciel ouvert en activité de l’hexagone : sur place, la #multinationale Imerys peut extraire chaque année jusqu’à 1,5 million de tonnes de roches et raffine dans ses deux usines un quart de la production mondiale d’andalousite.

    La « #Damrec » comme on dit ici en référence à l’ancien nom d’Imerys, est longtemps passée inaperçue. Déjà, qui connaît l’andalousite, ce minéral résistant aux très hautes températures ? On le retrouve sous forme d’additif dans les #bétons ou les #peintures, dans les blocs moteurs de camions ou dans les fours de toute l’#industrie, de la #métallurgie au #nucléaire. Mais si l’andalousite est couramment utilisée par la grande industrie pour ses propriétés réfractaires, nous n’avons jamais directement affaire à elle.

    D’immenses cratères au cœur de la Bretagne

    Le site de Glomel est resté d’autant plus discret qu’il n’est, aux yeux de l’administration, qu’une carrière : on imagine un modeste carreau au bord d’une route déserte, quelques camions. Sauf que…

    Sauf qu’il s’agit bel et bien d’une mine avec ses immenses #cratères, ses usines, ses #bassins_de_décantation remplis d’#eau_acide et ses montagnes de #déchets qui avancent dans le paysage, avalant les champs, les fermes et les chemins. Tout ceci inquiète nombre de riverains, qui voient se multiplier les cas de #cancer et se demandent ce qu’il restera des zones humides, des sources et des captages dans cet avenir où rien ne sera plus précieux que l’eau.

    Mais Imerys compte bien aller au bout de ce #gisement. Après une enquête publique houleuse et d’âpres débats, l’État vient de l’autoriser à poursuivre l’#exploitation jusqu’en 2044 en creusant une quatrième #fosse_d’extraction : un #trou grand comme quinze terrains de football et aussi profond que cinq immeubles parisiens empilés.

    Une étude partiale payée par l’industriel

    Sur le site internet d’Imerys Glomel, on lit qu’« une des priorités du site concerne la gestion des rejets aqueux […] dans les rivières, zones humides et nappes souterraines alentour ». L’enjeu est de taille, puisqu’en aval de la mine se trouve la réserve naturelle régionale de #Magoar_Penvern. Puis, à 6 km du site industriel, un premier captage d’#eau_potable dans l’Ellé alimente les 6000 habitants des communes voisines.

    Dans le #Kergroaz, un minuscule ruisseau qui serpente dans le sous-bois, Imerys rejette chaque année environ 1,5 million de mètres cubes d’#eaux_usées. Ces eaux sont traitées, et les exigences de la préfecture ont conduit l’entreprise à investir récemment dans une unité destinée à limiter la quantité de #manganèse et de #fer dans ses rejets. Mais même après traitement, ils contiennent des quantités très importantes de #contaminants : la préfecture des Côtes-d’Armor autorise le site à rejeter chaque jour dans ses eaux usées jusqu’à 9 kg d’#hydrocarbures et, entre autres, jusqu’à 11 kg par jour au total de #cobalt et de #nickel, des #métaux cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

    Pourtant, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux » et a financé une étude sur cinq ans de l’état écologique du #Crazius, où se jette le Kergroaz. Cette étude payée par l’industriel conclut à un « bon état » du cours d’eau pour certains paramètres, mais ce qui frappe, c’est que les métaux les plus toxiques émis par le site ne semblent pas avoir été recherchés dans le cours d’eau.

    Pourquoi s’intéresser à la présence de fer et d’aluminium, et non à des contaminants bien plus redoutables comme l’#arsenic, le #cadmium, le #cobalt ou le #nickel, qui sont par ailleurs présents dans les déchets de cette mine ? Interrogé, Imerys n’a pas souhaité répondre à nos questions. Pour y voir plus clair, Splann ! a décidé de faire analyser les sédiments du Crazius.

    « Les quantités de #contaminants présentent manifestement un danger »

    En juillet puis en septembre, Splann ! a prélevé plusieurs jeux d’échantillons de sédiments dans le lit du ruisseau d’abord en amont du point de rejet de la mine, pour disposer d’un échantillon « témoin » ; puis dans un deuxième temps au niveau où Imerys rejette ses eaux usées ; et finalement à 2 km de là en aval dans le même cours d’eau, dans la réserve naturelle régionale.

    Ces sédiments ont été analysés par un laboratoire accrédité Cofrac. Les résultats de ces analyses ont été interprétés avec l’aide de Frédéric Gimbert, spécialiste des pollutions minières et chercheur en écotoxicologie au CNRS de Besançon.

    Alors que les sédiments du prélèvement témoin, en amont, ne présentent aucune contamination, au niveau du point de rejet d’Imerys, les concentrations en nickel sont jusqu’à 60 fois supérieures à la valeur guide pour un bon état écologique des sédiments d’eau douce. Les concentrations en cobalt sont jusqu’à 20 fois supérieures à cette valeur. Les analyses révèlent aussi la présence de métaux toxiques qu’Imerys n’est pas censé déverser : les sédiments contiennent quatre fois la valeur guide pour l’arsenic et une teneur anormale en cadmium, tous deux également cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

    « De telles quantités de contaminants présentent manifestement un danger et un #risque potentiel pour l’environnement, estime Frédéric Gimbert. Il faudrait également rechercher ces mêmes contaminants dans les #sols où se déposent les #poussières issues de l’#activité_minière et conduire plus largement une étude d’évaluation des #risques, pour l’environnement, mais aussi pour la santé publique. »

    Les analyses de Splann ! révèlent également que la contamination s’étend au-delà du périmètre immédiat de la mine. À deux kilomètres en aval du site, au cœur de la réserve naturelle régionale de Magoar Penvern, les concentrations en cobalt et en nickel sont plus de dix fois supérieures aux valeurs guides pour un cours d’eau en bon état écologique.

    Un captage d’eau potable en aval de la mine

    Qu’en est-il à six kilomètres en aval, dans la rivière Ellé où #Eau_du_Morbihan prélève une partie de l’eau qui sera ensuite traitée pour être distribuée aux communes voisines ? Pour le savoir, notre équipe s’est rendue à #Toultreincq [qui signifie trou saumâtre en breton, NDLR], dont l’usine de potabilisation est justement en plein travaux. Une toute nouvelle unité de traitement est en construction pour un coût de six millions d’euros d’argent public.

    « La pollution de l’eau par la mine ? C’est simple : ce n’est pas un sujet. Il n’y a aucun problème », déclare, dès le début de notre visite, Dominique Riguidel, le directeur d’Eau du Morbihan qui s’est déplacé en personne pour nous le dire. L’ouverture de nouveaux captages d’#eau_souterraine permettront de « diversifier les ressources et de limiter les prélèvements dans l’Ellé », explique-t-il. C’est-à-dire précisément à limiter la dépendance au captage de #Pont Saint-Yves, sur l’Ellé, en aval de la mine.

    Mais le directeur d’Eau du Morbihan est formel : tout ceci n’a aucun rapport avec le fait qu’Imerys rejette chaque année 1,5 million de mètres cubes d’eaux usées contenant des #sulfates, des hydrocarbures et des #métaux_lourds en amont de ce captage. « La nouvelle unité permettra de mieux traiter les #pesticides et les #médicaments », justifie-t-il.

    Un ingénieur chimiste, expert en contaminations pour des organismes de #santé_publique, s’interroge : « J’ai du mal à croire que tous ces travaux n’aient aucun rapport avec l’agrandissement de la mine. Vu l’argent que ça coûte de changer une installation, ça ne se fait pas sans raison objective. Et il n’est pas courant d’avoir de tels traitements de l’eau en tête de bassin versant, où elle est normalement moins polluée. »

    Pour connaître la qualité de l’eau sur l’Ellé, en aval de la mine, le plus simple est de s’adresser à l’agence régionale de santé (ARS), qui surveille les captages. Nous lui avons demandé de nous communiquer les analyses de l’eau captée en aval de Glomel.

    « Il n’existe pas de contrôle sanitaire sur la ressource ‘Pont Saint-Yves’ exclusivement », a répondu l’ARS. Le captage d’eau le plus exposé aux pollutions de la mine ne serait donc pas surveillé : l’agence publique ne contrôle la qualité des eaux brutes qu’après qu’elles aient été mélangées à la station de traitement. Une fois dilués dans les eaux prélevées ailleurs, les contaminants d’Imerys passent inaperçus. Ce qui pousse certains riverains désabusés à résumer ainsi la situation : « La mine de Glomel utilise la réserve naturelle régionale comme station d’épuration » pour traiter ses effluents chargés en métaux toxiques. « Mais si la contamination continue d’augmenter, explique l’ingénieur chimiste, l’eau de ce captage risque de ne plus être utilisable pour produire de l’eau potable. »

    Un lac rempli de métaux lourds

    « Quand j’étais ado, par une chaude journée d’été, je m’amusais à repérer les plans d’eau des environs sur les photos satellites. J’ai découvert un lagon bleu à Glomel. J’ai demandé à ma mère : ‘pourquoi on n’est jamais allées s’y baigner ?’ ». Voilà comment Camille a découvert la mine de Glomel : un espoir de baignade. Espoir déçu : le lac de douze hectares dont elle parle, une ancienne fosse d’extraction, recueille en continu des eaux acides et les boues de traitement des usines du site.

    Une autre riveraine se rappelle : « Pendant une réunion en 2022, j’ai demandé ce que contenait cette fosse qu’on appelle ‘la #fosse_2’. Imerys m’a répondu ‘Du #mica et des #oxydes_de_fer’. » Pas de quoi s’inquiéter, donc, Camille aurait pu s’y baigner. Mais dans un tableau perdu dans les 3000 pages du dossier d’enquête publique, on apprend que ces #boues contiennent de fortes concentrations de cadmium, de #chrome, de cobalt, de nickel et de #plomb : des métaux dits « lourds », cancérigènes, neurotoxiques et reprotoxiques.

    Les boues de cette #fosse contiennent aussi les produits chimiques utilisés dans l’usine. Lors d’une réunion publique, les porte-parole de l’entreprise ont assuré que « le procédé d’extraction ne fait pas intervenir de composés chimiques ». Pourtant, les documents de l’enquête publique indiquent que les usines de Glomel utilisent 75 tonnes par an de substances nocives pour l’#environnement et la santé.

    Par exemple, le #méthyl-isobutyl carbinol, un #solvant dangereux pour les #nappes_souterraines, l’#acrylamide, cancérigène, mutagène et reprotoxique, le #sulfonate_de_sodium et l’#amylxanthate, toxiques pour la #vie_aquatique.

    Les #déchets_miniers ont contaminé les #eaux_souterraines

    Chaque année, une trentaine de tonnes de ces produits sont déversées dans le « joli lac ». Imerys affirme que la fosse est « étanche », mais aucune membrane n’empêche ces boues acides de s’infiltrer dans les eaux souterraines. Et il en va de même dans tous les autres espaces du site où sont entreposées ces boues : la « fosse n°1 » (2 millions de m³) et « l’ancienne digue » (900 000 m³).

    Les contaminants de ces déchets toxiques ont commencé à migrer vers les eaux souterraines : c’est ce qu’indiquent certains éléments qu’Imerys a communiqués à l’administration. L’un des appareils de mesure de l’industriel relève que les taux de contaminants ont explosé entre 2012 et 2021.

    Par exemple, les déchets de la mine contiennent des concentrations importantes de nickel, un métal qui provoque des #cancers du poumon et des sinus et des #maladies_cardiovasculaires. Or, sous le site minier, les eaux souterraines contiennent 40 fois la teneur en nickel maximale autorisée pour les eaux brutes destinées à la consommation. Les autres contaminants (cobalt, cadmium, arsenic, produits chimiques…) susceptibles d’avoir migré vers la nappe ne semblent pas surveillés.

    En juin 2024, en prolongeant l’exploitation de vingt ans, les services de l’État ont autorisé l’entreprise à générer au total environ 12 millions de m3 de déchets supplémentaires, autant de déchets qui seront entreposés sur place et qui sont censés ne pas entrer en contact avec les eaux souterraines pour les décennies et les siècles à venir. Alors que jusqu’ici, Imerys n’a pas réussi à empêcher la contamination des eaux souterraines.

    Qui traitera les eaux acides ?

    En 2044, en théorie, l’extraction d’andalousite sera terminée et viendra le temps de la « #remise_en_état », comme on dit. Mais la roche exploitée à Glomel a une particularité : elle contient de la #pyrite, c’est-à-dire du #soufre. Quand la roche mise à nu par l’extraction ou les déchets miniers du site rencontrent de l’eau (la pluie par exemple), cette eau se transforme naturellement en #acide_sulfurique et entraîne vers l’aval les contaminants présents dans la roche. C’est ce qu’on appelle le #drainage_minier_acide, l’une des pollutions les plus redoutables liées à l’activité minière.

    Actuellement, toutes les eaux qui ruissellent sur le site sont collectées et traitées par lmerys pour perdre leur acidité. Mais qui va traiter ces eaux de ruissellement dans un siècle pour empêcher cette marée acide de contaminer le bassin de l’Ellé ? Dans les documents de l’enquête publique, Imerys assure qu’après la remise en état, « les #eaux_pluviales ne seront plus susceptibles de s’acidifier ». Les montagnes de déchets seront « étanchéifiées » avec une couche de résidus miniers très fins puis quelques centimètres de terre. L’entreprise assurera un suivi du site pendant dix ans après la fin de l’activité.

    On sait pourtant que le #drainage_minier_acide est sans limite de temps, comme le rappelle l’association de géologues miniers SystExt. À #Chessy-les-Mines, dans le Rhône, un gisement riche en pyrite a été exploité depuis le Moyen Âge. La mine a fermé après un effondrement dans la galerie principale, survenu en 1877. Un rapport confidentiel du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) publié en 2019, que Splann ! s’est procuré, décrit le traitement des eaux acides mis en place à #Chessy.

    L’État a constaté que ces eaux minières, quoique traitées « depuis 130 ans », étaient trop polluantes, si bien qu’il a dû y construire une toute nouvelle station de traitement en 2005. Le drainage minier acide de Chessy dure donc depuis 150 ans sans que, d’après le rapport, l’acidité ou les concentrations de métaux dans les eaux n’aient baissé au cours du temps.

    À Chessy, le problème se pose sur 20 hectares ; à Glomel, il se poserait sur 265 hectares. La création d’une nouvelle fosse et de nouveaux #stockages de déchets augmentent d’autant la quantité d’eaux acides dont auront à s’occuper les six ou sept générations à venir.

    Une extension contestée en #justice

    « Les pollutions minières du passé posent des problèmes insurmontables, et l’État, qui doit les gérer tant bien que mal, le sait très bien, estime Dominique Williams, membre d’Eau et rivières de Bretagne. Pourtant, il reproduit les mêmes erreurs à une échelle dix fois supérieure. Les services de la préfecture ont délivré cette autorisation sans prendre la mesure de l’ampleur de cette pollution. »

    La préfecture des Côtes-d’Armor et la direction régionale de l’environnement ont été alertées de la contamination aux métaux lourds que révèle l’enquête de Splann !, et des problèmes soulevés par l’étendue considérable du drainage minier acide après la fermeture du site. La Région Bretagne a elle aussi « soumis ces informations à l’État afin qu’il puisse répondre aux inquiétudes exprimées » tout en indiquant à Splann ! qu’elle prenait « au sérieux l’alerte émise » sur la pollution de la réserve naturelle régionale.

    Or, malgré nos sollicitations, l’État ne s’est pas exprimé. Quant au groupe Imerys, notre rédaction lui a donné la possibilité de revenir sur ses déclarations concernant l’absence de métaux lourds et d’impact sur les eaux : il n’a pas souhaité nous répondre. Mais l’extension de la mine est d’ores et déjà contestée devant la justice. Fin octobre, l’association Eau et rivières de Bretagne a déposé un recours contre l’ouverture de la nouvelle fosse au tribunal administratif de Rennes.

    https://basta.media/Revelations-contaminations-plus-grande-mine-ciel-ouvert-Glomel-Bretagne-Ime
    #France #extractivisme #mines

  • « La ruée minière au XXIe siècle » : le #mensonge de la #transition_énergétique

    La transition énergétique telle qu’elle est promue par les entreprises, les institutions et les gouvernements partout dans le monde repose sur l’extraction d’une quantité abyssale de #métaux. C’est ce paradoxe que décortique la journaliste et philosophe #Celia_Izoard dans son essai intitulé La ruée minière au XXIe siècle, qui paraît cette semaine au Québec aux Éditions de la rue Dorion.

    « Pour régler le plus important problème écologique de tous les temps, on a recours à l’industrie la plus polluante que l’on connaisse », résume l’autrice en visioconférence avec Le Devoir depuis son domicile, situé en pleine campagne dans le sud-ouest de la France.

    Cette dernière examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques des nouvelles technologies. Elle a notamment publié un livre sur la vie des ouvriers de l’entreprise chinoise Foxconn, le plus grand fabricant de produits électroniques au monde. Ironiquement, nos outils numériques font défaut au cours de l’entrevue, si bien que nous devons poursuivre la discussion par le biais d’une bonne vieille ligne téléphonique résidentielle.

    Les métaux ont beau être de plus en plus présents dans les objets qui nous entourent, dont les multiples écrans, l’industrie minière fait très peu partie de l’imaginaire collectif actuel, explique Mme Izoard d’un ton posé et réfléchi. « Je croise tous les jours des gens qui me disent : “Ah bon, je ne savais pas que notre système reposait encore sur la #mine.” Ça me conforte dans l’idée que c’était utile de faire cette enquête. Notre système n’a jamais autant reposé sur l’#extraction_minière qu’aujourd’hui. »

    L’extraction de métaux a déjà doublé en vingt ans et elle n’est pas en voie de s’amenuiser, puisque les #énergies dites renouvelables, des #batteries pour #voitures_électriques aux panneaux solaires en passant par les éoliennes, en dépendent. Elle est susceptible d’augmenter de cinq à dix fois d’ici à 2050, selon une évaluation de l’Agence internationale de l’énergie.

    « Électrifier le parc automobile français nécessiterait toute la production annuelle de #cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de #lithium dans le monde. Donc soit cette transition prendra beaucoup trop longtemps et ne freinera pas le réchauffement climatique, soit elle se fera dans la plus grande violence et une destruction incroyable », rapporte l’autrice.

    On bascule d’une forme d’extraction, du pétrole, à une autre, des métaux. « Cela n’a pas plus de sens que d’essayer de venir à bout de la toxicomanie remplaçant une addiction par une autre », juge-t-elle.

    Une justification officielle

    Les pouvoirs publics ne semblent pas y voir de problème. Ils font largement la promotion de cette #ruée_minière, promettant le développement de « #mines_responsables ». La #transition est la nouvelle excuse pour justifier pratiquement tous les #projets_miniers. « Une mine de cuivre est devenue miraculeusement une mine pour la transition », souligne Mme Izoard. Pourtant, le #cuivre sert à de multiples usages au-delà de l’#électrification, comme l’électronique, l’aérospatiale et l’armement.

    C’est dans ce contexte que la journaliste est partie à la recherche de mines responsables. Elle s’est documentée, elle a visité des sites d’exploitation, elle a consulté des experts de ce secteur d’activité et elle a rencontré des travailleurs, tout cela en #France, au #Maroc, au #Suriname et en #Espagne.

    Malgré les engagements publics et les certifications de plusieurs #entreprises_minières envers des pratiques durables et les droits de la personne, Celia Izoard n’a pas trouvé ce qu’elle cherchait. Au cours de cette quête, elle a publié une enquête pour le média Reporterre au sujet d’une mine marocaine mise en avant par les constructeurs automobiles #BMW et #Renault comme étant du « #cobalt_responsable ». Or, il s’est avéré que cette mine empoisonne les sols à l’#arsenic, dessèche la #nappe_phréatique et cause des maladies aux travailleurs.

    « La #mine_industrielle est un modèle qui est voué à avoir des impacts catastrophiques à moyen et long terme. Ce n’est pas parce que ces entreprises sont méchantes et malhonnêtes, mais parce qu’il y a des contraintes physiques dans cette activité. Elle nécessite énormément d’#eau et d’énergie, elle occupe beaucoup d’espace et elle déforeste. »

    #Boues_toxiques et pluies d’oies sauvages

    Dans son livre, Mme Izoard décrit de nombreux ravages et risques environnementaux qui sont matière à donner froid dans le dos. Les premières pages sont notamment consacrées au phénomène du #Berkeley_Pit, une ancienne mine de cuivre devenue un lac acide causant la mort de milliers d’oies sauvages.

    « Rappelons-nous la rupture de digue de résidus de la mine de cuivre et d’or de #Mount_Polley en 2014, lors de laquelle 17 millions de mètres cubes d’eau chargée en #métaux_toxiques ont irréversiblement contaminé de très grandes superficies et des ressources en eau d’une valeur inestimable, a-t-elle souligné au sujet de cette catastrophe canadienne. Or, des bassins de résidus de même type, il y en a 172 rien qu’en #Colombie-Britannique, et les boues toxiques qui y sont stockées représentent l’équivalent d’un million de piscines olympiques. Malheureusement, avec le chaos climatique, les risques de rupture accidentelle de ces barrages sont décuplés. » Elle considère d’ailleurs que le Canada est « au coeur de la tourmente extractiviste ».

    Les gouvernements du #Québec et du #Canada soutiennent généralement que le développement minier sur leur territoire respectera des #normes_environnementales plus strictes, en plus d’utiliser de l’énergie plus propre. Cet argument justifierait-il l’implantation de nouvelles mines ? Non, estime Mme Izoard.

    « Aucun État puissant industriellement ne relocalise sa #production_minière ni ne s’engage à cesser d’importer des métaux. Ce qui est en train de se passer, c’est que les besoins en métaux explosent dans tous les domaines et que les entreprises minières et les États se sont mis d’accord pour créer des mines partout où il est possible d’en créer. Ce n’est pas parce qu’on accepte une mine dans sa région qu’il n’y aura pas de mine pour la même substance à l’autre bout du monde. » Il est peu probable, par exemple, que des batteries produites au Québec s’affranchissent totalement des métaux importés.

    Pour une #décroissance_minérale

    Celia Izoard estime plutôt qu’une grande partie des mines du monde devraient fermer, puisqu’elles sont situées dans des zones menacées par la sécheresse. Nous n’aurions alors pas d’autre choix que de nous engager dans une désescalade de la consommation de métaux, « une remise en cause radicale de la manière dont on vit ». Selon cette vision, il faudrait contraindre l’ensemble du secteur industriel à se limiter, tout comme on lui demande de réduire ses émissions de GES. Les métaux devraient être réservés aux usages alors déterminés comme étant essentiels. Les immenses centres de données, les avions, les VUS électriques et les canettes d’aluminium sont-ils nécessaires à la vie humaine ?

    « Il faut arrêter de se laisser intimider par le #déterminisme_technologique, soit l’idée que le #progrès suit cette direction et qu’on ne peut rien changer. Ce sont des choix idéologiques et politiques très précis avec du financement public très important. Il faut cesser de penser que les technologies sont inéluctablement déployées et qu’on ne peut pas revenir en arrière. »

    https://www.ledevoir.com/lire/806617/coup-essai-mensonge-transition-energetique
    #mines #extractivisme #terres_rares #pollution

  • Mine games

    Rare earths are to the 21st century what coal was to the 19th and oil to the 20th. Our everyday electronics - and Europe’s climate goals - depend on them. But China controls almost all supply chains. Can Europe free itself from this dependence?

    Your mobile has them. Your laptop as well. They are likely in the toothbrush you used this morning. E-scooters are full of them. So are electric cars.

    Rare earths and other minerals are essential for wind and solar power installations, defence, and for the gadgets that we now rely upon in our daily lives. The demand for critical raw materials is going to skyrocket in the years ahead, far beyond current supply.

    There is no “climate neutrality” ahead without them. This implies more mining than ever before. “We, eight billion of us, will use more metal than the 108 billion people who lived before us,” according to Guillaume Pitrón, author of the book Rare Metals War.

    The political headache is that Europe depends heavily on imports of these critical raw materials, primarily from China.

    China controls EU supply of critical raw materials
    The trade in rare earths and other materials is controlled by the Chinese. Russia and Chile are significant suppliers as are some European nations.

    European dependency on Russian gas was a wake-up call last year, when Russia invaded Ukraine. Now the EU urgently wants to reduce the similar dependency on Chinese supplies of rare earth elements, lithium, bismuth, magnesium and a series of other critical minerals.

    European consumers have for decades not had to be much concerned with the environmental destruction and pollution that often comes with mining. Now, governments haste to revive mining across the continent – and to fast-track processes that otherwise may take a decade or more.

    https://www.youtube.com/watch?v=qzw9-1G9Sok

    Investigate Europe reporters have unearthed what lies beneath these “green mining” ambitions. We have broken into a mountain of dilemmas, challenges and questions that come with Europe’s pressing need for minerals.

    To what extent will Europe be practically able to revive a mining industry that it has long abandoned? How can governments secure social acceptance for new mines if they are to fast-track permit processes? What kind of autonomy can come in an industry dominated by global companies?

    https://www.investigate-europe.eu/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe
    #minières #mines #extractivisme #Europe #Chine #dépendance #indépendance #terres_rares #neutralité_climatique #transition_énergétique #importation #lithium #bismuth #magnésium #green_mining #industrie_minière #autonomie

    disponible en plusieurs langues, français notamment :
    https://www.investigate-europe.eu/fr/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe

    • Écocides et #paradis_fiscaux : révélations sur les dérives du soutien européen à l’industrie minière

      Pour développer l’industrie des #batteries_électriques ou des éoliennes, l’Union européenne finance des entreprises minières au travers du programme #Horizon. Une partie de ces fonds soutient des sociétés impliquées dans des catastrophes environnementales, voire, pour l’une d’entre elles, domiciliée dans un paradis fiscal.

      C’est une immense tâche blanche, un entrelacs de tuyaux et de cuves, au milieu d’un écrin vert-bleu, à l’embouchure du fleuve Amazone, au #Brésil. Ici, l’usine de la société minière française #Imerys a laissé un souvenir amer aux communautés autochtones. En 2007, plusieurs dizaines de familles ont été contraintes à l’exil lorsque le leader mondial de la production de minéraux industriels a déversé 200 000 m3 de #déchets_toxiques dans les rivières alentour. #Cadmium, #baryum et autres #métaux_lourds cancérigènes se sont déposés au fond des cours d’eau dans lesquels puisent les populations, aux confins de la plus grande forêt pluviale du monde.

      De l’autre côté du globe, dans le #désert_de_Gobi, en #Mongolie, #Orano, (ex-#Areva), exploite des gisements d’#uranium. Cette fois, le géant français du combustible nucléaire est suspecté d’avoir injecté dans le sol « d’énormes quantités d’#acide_sulfurique », contaminant les #eaux_souterraines au #strontium — mortel à très haute dose — et à l’#arsenic, selon une enquête judiciaire mongole. « Moutons, chèvres, chevaux qui naissent handicapés, eau souterraine polluée, femmes qui font des fausses couches… » : l’association locale #Eviin_huch_eh_nutgiin_toloo, interrogée récemment par Reporterre, énumère les conséquences sanitaires potentiellement désastreuses de l’exploitation d’Orano.

      Plus loin au sud, près de l’équateur, l’île d’#Halmahera, en #Indonésie, fait face aux effets dévastateurs de l’exploitation récente de #nickel, à #Weda_Bay, en partie détenue par le groupe métallurgique et minier français, #Eramet. Là aussi, les terres sont détruites, et les populations autochtones déplacées. Sa filiale calédonienne, la société #Le_Nickel, est à l’origine d’une importante #pollution au #fuel constatée en avril 2023. Environ 6 000 litres de combustible se seraient échappés d’une conduite percée.

      Ces trois sociétés françaises n’ont pas pour seul point commun d’être impliquées dans des scandales environnementaux : elles bénéficient des largesses du programme européen Horizon. D’après notre enquête, la société française Eramet a touché 1,9 million d’euros, entre 2019 et 2022. Quant à Orano et Imerys, elles ont reçu respectivement 2,3 millions d’euros et 312 637 euros du programme européen. Parmi les prérequis indispensables à l’obtention de ces #subventions, figurait celui de « ne pas nuire à l’un des six objectifs environnementaux » présent au cœur du “#green_deal” européen, le #pacte_vert, en français. À commencer par la prévention contre les #risques_de_pollution ou la protection des écosystèmes. Sollicitée, la Commission européenne se contente de déclarer qu’elle accorde « une attention approfondie » aux enjeux environnementaux.

      Quinze sociétés impliquées dans des crimes environnementaux

      Doté d’un budget de 95 milliards d’euros sur sept ans (2021-2027), le programme européen Horizon, initié en 2014, et financé en grande partie sur fonds publics, a pour mission de soutenir la #recherche et l’innovation au sein de l’Union européenne. Avec l’émergence des besoins en batteries électriques, en #éoliennes et autres industries liées au secteur de la #transition_énergétique, ce soutien se dirige en grande partie vers le secteur minier, d’après notre analyse des données mises en ligne par l’UE. Avec une nette accélération ces dernières années : sur les 667 millions d’euros réservés à ce type de projets, entre 2014 et 2023, près de la moitié ont été attribués à partir de 2020.

      Projets financés par le programme de l’UE Horizon, en lien avec la loi sur les #matières_premières_critiques

      Depuis 2014, Horizon a financé 95 projets de ce type. Ceux-ci ont reçu 667 millions d’euros distribués entre 1 043 organisations. Les 67 présentés dans le graphique ont reçu plus de 2 millions d’euros.

      En plus des trois entreprises françaises ayant bénéficié du fonds Horizon malgré leur lien avec des pollutions environnementales, Disclose et Investigate Europe ont identifié douze autres sociétés problématiques. À chaque fois, celles-ci ont été impliquées dans des catastrophes environnementales. Leurs liens avec lesdites catastrophes sont accessibles en quelques clics sur Internet.

      Un exemple : l’entreprise minière suédoise #Boliden. Elle a perçu près de 2,7 millions d’euros dans le cadre de huit appels à projets Horizon. La dernière fois, c’était en novembre 2019. Or, cette société spécialisée dans la production de #zinc et de #cuivre a un lourd passif en matière de dégradation des écosystèmes. En 1998, près de Séville, en Espagne, le barrage d’un bassin de décantation d’une mine de #pyrite lui appartenant s’est rompu, déversant des eaux polluées sur plus de 40 km de terres agricoles. Dans les années 1980, Boliden a également été épinglé pour avoir exporté des milliers de tonnes de #déchets_miniers depuis la Suède vers #Arica, au nord du #Chili. Les #boues_toxiques d’arsenic liées au stockage sont pointées par des locaux pour être vraisemblablement à l’origine de #cancers et #maladies chez des milliers de résidents, lui valant d’être un cas d’étude dans un document du Parlement européen.

      Défaillances en chaîne

      Les données analysées réservent d’autres surprises. Alors que l’Union européenne ne cesse de défendre la nécessité de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine et de la Russie, surtout depuis la pandémie et le conflit russo-ukrainien, le #programme_Horizon semble souffrir de quelques défaillances. Et pour cause, selon l’examen détaillé des entreprises bénéficiaires, il est arrivé à au moins trois reprises que les fonds versés par l’UE terminent soit sur le compte en banque d’un acteur étatique chinois, soit sur celui d’oligarques russes.

      Dans le premier cas, il s’agit du dossier déposé par la #Soil_Machine_Dynamics, une entreprise britannique leader dans le domaine de la robotique sous-marine. Celle-ci a reçu 3,53 millions d’euros du budget d’Horizon pour un projet baptisé #Vamos. Il visait à développer une technique permettant d’extraire des minéraux à des profondeurs jusque-là inaccessibles. Le projet a démarré le 1er février 2015. Mais, cinq jours plus tard, le fonds d’investissement privé Inflexion a cédé l’entreprise à #Zhuzhou_CSR_Times_Electric, dont l’actionnaire majoritaire est l’État chinois. Le projet Vamos, passé sous pavillon chinois, est resté actif jusqu’au 31 janvier 2019.

      Le second cas fait référence à la société #Aughinish_Alumina. L’entreprise basée en Irlande raffine la #bauxite, la roche dont est extraite l’#alumine utilisée pour produire l’#aluminium. En 2018, elle a reçu 563 500 euros en provenance de l’Union européenne pour sa participation à un projet visant à étudier la réutilisation des résidus de bauxite. Or, cette entreprise minière appartient depuis 2007 à #Rusal, un groupe russe qui domine le secteur et dont l’un des principaux actionnaires n’est autre qu’#Oleg_Deripaska. Réputé proche de Vladimir Poutine, ce dernier figure sur la liste des oligarques russes sanctionnés par le Royaume-Uni et les États-Unis… et l’Europe.

      Des fonds publics européens atterrissent dans un paradis fiscal

      Un autre cas intrigue, celui de la société #Lancaster_Exploration_Limited, spécialisée dans l’exploration de terres rares. L’entreprise a participé à un projet Horizon qui promettait de développer de nouveaux « modèles d’exploration pour les provinces alcalines et de carbonatite » destinés à l’industrie européenne de haute technologie. Pour ce projet, elle a perçu plus de 168 000 euros de la part de l’Europe, alors que son siège social est situé dans les #îles_Vierges britanniques, paradis fiscal notoirement connu. Interrogé sur ce cas précis, un porte-parole de la Commission européenne explique que l’institution peut mettre fin à un contrat la liant avec une société qui se serait rendue coupable d’infractions avec ses « obligations fiscales » ou qui aurait été « créé sous une juridiction différente, avec l’intention de contourner les obligations fiscales, sociales ou autres obligations légales dans le pays d’origine. »

      Reste à savoir si l’Union européenne prendra des mesures contre des sociétés ne respectant manifestement pas leurs obligations. D’autant plus que l’acquisition d’une souveraineté dans le secteur des #matières_premières critiques et des terres rares est l’une des priorités affichées par l’exécutif européen. La Commission a d’ailleurs présenté, en mars dernier, le #Critical_Raw_Materials_Act, consistant à relancer l’activité minière sur le continent. Grâce, notamment, aux centaines de millions d’euros que le programme Horizon destine aux professionnels du secteur.

      https://www.investigate-europe.eu/fr/posts/eu-horizon-scheme-millions-funding-mining-companies-environmental
      #paradis_fiscal #fisc #évasion_fiscale #écocide

  • Au Niger, près de 20 millions de tonnes de déchets radioactifs entreposées à l’air libre par une entreprise française
    https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/niger/au-niger-pres-de-20-millions-de-tonnes-de-dechets-radioactifs-entrepose

    Un paysage désertique de sable et de roches, un vent puissant qui balaye régulièrement les sols. C’est à #Arlit, dans le Sahara nigérien, que sont entreposées à l’air libre ces #boues_radioactives, les déchets de la #Cominak. « C’est à peu près 20 millions de tonnes de #déchets_radioactifs produits pendant plus de 40 ans », commente Bruno Charon, ingénieur en physique #nucléaire au laboratoire de la Criirad, association de protection de l’environnement, qui a analysé ces déchets et alerte aujourd’hui sur les #dangers pour les habitants et l’environnement.

    La filiale nigérienne d’#Orano, anciennement #Areva, a exploité durant 40 ans une mine d’#uranium, notamment pour alimenter les centraux nucléaires français. Si le site a fermé depuis près de deux ans, les déchets, eux, ne sont toujours pas confinés. « Compte tenu de la puissance des vents dans la région, les poussières radioactives, le gaz radioactif sont dispersables dans l’environnement très facilement, explique l’ingénieur. Comme ces #déchets ne sont pas confinés, la #contamination est passée dans les eaux souterraines. C’est tout à fait inacceptable. »

  • Vers des #sables alternatifs issus de la déconstruction des bâtiments : le projet de recherche SAND

    Le sable est la 3e ressource consommée dans le monde. Il existe de forts enjeux à développer l’#économie_circulaire de cette ressource non renouvelable : c’est l’objet du #projet_de_recherche #SAND destiné à valoriser du sable issu de la #déconstruction des bâtiments et des #boues_de_bétons dans les mortiers, et à mettre en place une filière de recyclage.

    Le projet de recherche SAND, financé par l’#Ademe et coordonné par l’entreprise #PAREX / #SIKA, est mené en synergie avec #Clamens et le Cerema. Il a pour objectif de produire du sable issu du recyclage de #matériaux_du_bâtiment et des boues de bétons afin d’économiser la #matière_première.

    En effet, le sable est la 3e ressource la plus consommée au monde après l’air et l’eau et son extraction a un fort impact environnemental, et est devenue un enjeu stratégique car sa raréfaction est de plus en plus critique.

    Du #sable_recyclé pour du mortier à usage du bâtiment

    La #dépendance mondiale du sable induit une forte tension au niveau de l’#approvisionnement et une hausse de prix. L’usage d’un #sable_de_substitution pour le bâtiment qui en est le principal consommateur et la création d’une filière de recyclage des #déchets_locaux_inertes du #BTP, dans une démarche d’économie circulaire, répondraient à ces problématiques en développant des emplois locaux.

    Par ailleurs, un procédé de production de sables alternatifs sera mis au point. Ce procédé, économe en énergie, permettrait de produire un gisement homogène et ayant les propriétés requises pour être intégré dans des #mortiers colles ou des mortiers d’enduits.

    Le projet, qui bénéficie d’un financement du #Programme_d’investissement_d’avenir et s’étendra sur quatre ans, sera mené en trois grandes étapes pratiques :

    - Définir les propriétés des sables recyclés qui pourront être incorporés dans des mortiers colles ou des mortiers d’enduits. Différentes propriétés des sables vont être analysées afin de garantir un flux homogène malgré la diversité des sources.
    - Mettre en place des formules adaptées selon le taux d’incorporation des sables recyclés. Les formules seront caractérisées selon les normes en vigueur, notamment d’un point de vue durabilité.
    – Mettre en place un démonstrateur industriel qui pour produire un sable homogène avec un procédé éconologique (économiquement viable et dont l’impact environnemental serait réduit). L’objectif est de s’assurer de la viabilité technique du procédé et de sa reproductibilité pour permettre le développement d’une filière des mortiers recyclés destinés au bâtiment. Ce démonstrateur permettra à terme de traiter 100.000 tonnes de sable par an.

    L’expertise du Cerema en caractérisation des matériaux mobilisée

    L’équipe de recherche DIMA (Durabilité, Innovation et valorisation des Matériaux Alternatifs) du Cerema sera plus particulièrement impliqué dans deux volets qu’il pilotera : l’évaluation des scénarii logistiques et des voies de valorisation des sables, et l’évaluation des impacts environnementaux, économiques et sociétaux des mortiers fabriqués. Des essais en laboratoire seront menés par le Cerema d’Ile-de-France afin de valider les mélanges proposés par le partenaire industriel. Une attention particulière sera portée à la durabilité des mortiers mis en œuvre.

    Dans une seconde phase, les mortiers à base de sables recyclés seront testés avec la pose de carrelages et d’enduits à l’aide de ce mortier sur des bâtiments existants.

    L’objectif final est de permettre la diffusion et la mise en oeuvre du procédé partout où il eut être utile aux filières.

    https://www.cerema.fr/fr/actualites/sables-alternatifs-issus-deconstruction-batiments-projet
    #sable #construction #recyclage #alternative

    et un nouveau mot : #éconologie

    ping @albertocampiphoto

  • #Monténégro : les #boues_rouges du #KAP, une #bombe_écologique à retardement - Le Courrier des Balkans
    https://www.courrierdesbalkans.fr/Montenegro-les-boues-rouges-du-KAP-une-bombe-ecologique-a-retarde

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    C’est une bombe écologique à retardement. Les deux bassins de boues rouges du Combinat d’#aluminium de Podgorica, au Monténégro, menacent directement les riverains et le milieu fragile du lac de Skadar. La #privatisation et la vente à la découpe de l’entreprise ont favorisé toutes les magouilles. Enquête.

    #pollution #bauxite #plans_sociaux #métaux_lourds #antisyndicalisme #eau #alimentation #santé #terres_rares #criminalité_en_col_blanc #banque_mondiale

  • Quel codicillo nel decreto Genova che mina la salute dei campi

    Pochi si erano accorti di un nesso logico tra il crollo del ponte Morandi e la quantità di idrocarburi ammissibili nei fanghi di depurazione. Ma il #decreto_Genova, in versione omnibus, crea a sorpresa questo collegamento. Parte dagli “interventi urgenti per il sostegno e la ripresa economica del territorio del Comune di Genova” per arrivare a occuparsi, all’articolo 41, della “gestione dei fanghi di depurazione” che nulla hanno a che vedere con la mobilità in Liguria. Un’occasione buona per aumentare di 20 volte, rispetto alle indicazioni che vengono dalla Corte di Cassazione e dal Tar della Lombardia, i valori ammissibili di un gruppo di idrocarburi chiamati C10-C40. Prima i limiti erano 50 milligrammi per chilo (quelli validi per il terreno che la magistratura, in assenza di una norma specifica, aveva preso come punto di riferimento per i fanghi), ora diventa 1.000 milligrammi per chilo.

    “Il ministro Toninelli, che dice di aver scritto con il cuore il decreto, sferra un attacco all’ambiente e alla sicurezza della catena alimentare del nostro Paese perché si determinerà una contaminazione delle falde e dei terreni”, accusa il leader dei Verdi Angelo Bonelli, che ha denunciato la modifica dei valori annunciando un ricorso all’Unione europea. “E’ un’autorizzazione a spargere un milione di tonnellate di fanghi carichi di idrocarburi e metalli pesanti sui suoli agricoli. Un regalo alle imprese che trattano le acque reflue di depurazione sia civili che industriali e che in regioni come la Lombardia e il Veneto hanno accumulato scorte che non riescono a smaltire. La Lombardia aveva già provato a fissare un limite ancora più alto, ma il Tar ha bocciato la norma”.

    La denuncia dell’Isde
    “Mi sfugge il senso, nel decreto Genova, della norma che consente di spandere su tutto il territorio nazionale, nei suoli ad uso agricolo, i fanghi di depurazione con una percentuale di idrocarburi di 1.000 milligrammi per chilo di sostanza tal quale, cioè fanghi non essiccati”, aggiunge Patrizia Gentilini di Isde, i medici per l’ambiente. “Applicando questa norma si finirebbe per spargere, nel giro di tre anni, 75 chili di idrocarburi per ettaro sui suoli agricoli italiani. Senza distinguere tra idrocarburi che arricchiscono il terreno e idrocarburi che lo inquinano”. L’utilizzo in agricoltura dei fanghi derivanti dalla depurazione è infatti una possibilità che l’Unione europea non esclude. “Ma gli Stati che la applicano devono garantire un sistema di controlli efficace e separare la linea di riciclo delle acque reflue urbane (più facili da trattare) da quella degli scarichi industriali, che possono essere carichi di metalli pesanti, idrocarburi e altre sostanze tossiche”, spiega Luciano Butti, avvocato esperto di diritto dell’ambiente. “Questa distinzione è alla base di un recupero dei reflui che sia all’interno di una sana logica di economia circolare”.

    “Distinguere tra idrocarburi di origine naturale e artificiale”
    “L’affidabilità del sistema è legata al tasso di legalità dei territori e alla qualità dei controlli”, aggiunge Teodoro Miano, docente del dipartimento di Scienze del suolo, e degli alimenti all’Università di Bari. “E la quantità degli idrocarburi presenti non è l’indicatore giusto da utilizzare, perché alcuni hanno un’origine naturale. Più significativo sarebbe misurare gli Ipa, gli idrocarburi policiclici aromatici, che rappresentano un pericolo certo”.

    “Un metodo arbitrario rende tutto più difficile”
    E questo, come osserva Raffaele Cossu, docente di Ingegneria ambientale all’Università di Padova, è il problema centrale del via libera agli idrocarburi inserito in un decreto che parla d’altro: “Per regolamentare questa materia serve un dibattito serio. Non si possono aumentare o diminuire i limiti in maniera arbitraria, senza studi e analisi di supporto. E’ un metodo che rafforza le preoccupazioni e rende più difficile costruire un sistema di regolamentazione efficace”.

    https://www.repubblica.it/ambiente/2018/10/13/news/quel_codicillo_nel_decreto_genova_che_mina_la_salute_dei_campi-208871713/?ref=RHPPLF-BH-I0-C8-P3-S1.8-T1
    #agriculture #Italie #loi #it_has_begun #hydrocarbures_C10-C40 #Boues_d'épuration

  • #Boues_Rouges : Make Our #Calanques Great Again

    Le fond de la mer est #rouge ! Et la colère aussi pour dénoncer les rejets en mer Méditerranée, en plein parc national des Calanques des résidus de #bauxite, les boues rouges, #déchets de l’usine #Altéo de #Gardanne qui produit de l’#alumine.


    https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-29-septembre-2018
    #pollution #mer #Méditerranée #France

  • #Boues_rouges à #Gardanne : le tribunal met la pression sur l’usine polluante
    https://reporterre.net/Boues-rouges-a-Gardanne-le-tribunal-met-la-pression-sur-l-usine-polluant

    Vendredi 20 juillet, le #tribunal_administratif de Marseille a imposé une nouvelle #enquête_publique sur l’ensemble des #rejets polluants de l’usine Alteo de Gardanne, et n’autorise plus les rejets en Méditerranée que pour deux ans. Les requérants se félicitent d’une « victoire d’étape » tout en étant « sur leur garde ». Retour sur un an de procédure judiciaire, sur la reprise de la #pollution à terre et l’absence d’action de Nicolas Hulot.

    #juridiction_administrative #Altéo

  • Autour de l’usine Alteo, les poussières rouges ont obscurci le ciel de Bouc-Bel-Air, comme les #boues_rouges déversées en #Méditerranée avaient suscité l’indignation des défenseurs de l’environnement auparavant… Des habitants de cette commune, sur laquelle #Alteo exploite un site de stockage de ses déchets issus de la transformation, à Gardanne, de #bauxite en alumines de spécialité, ne décolèrent pas après le passage d’un nuage rouge, début avril. Piscines colorées, chiens colorés… une couche de poussière a recouvert tout un quartier résidentiel, y compris l’école de La Bergerie.


    http://www.gardanne-pollution.com
    https://www.usinenouvelle.com/article/alteo-somme-de-reparer-les-degats-d-une-pollution-de-grande-ampleur-.
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/04/25/a-gardanne-apres-les-boues-rouges-les-poussieres-de-la-discorde_5290294_3244
    source : http://alternatives-projetsminiers.org

  • #Boues_rouges : la justice ordonne à Valls de s’expliquer sur les rejets d’Alteo
    http://www.lemonde.fr/pollution/article/2017/01/10/boues-rouges-la-justice-ordonne-a-valls-de-s-expliquer-sur-les-rejets-d-alte

    C’est un pas en avant à la fois pour le droit de l’environnement et pour les opposants aux rejets de l’usine d’#Alteo en Méditerranée, en plein parc national des #Calanques. Le tribunal administratif de Paris a rendu un jugement en leur faveur le 6 janvier : il impose à l’Etat de lui communiquer le compte rendu d’une réunion interministérielle qui s’est tenue le 13 novembre 2015.

  • Le préfet autorise le rejet des boues rouges dans le Parc national des Calanques
    http://www.lemonde.fr/pollution/article/2015/12/29/le-prefet-autorise-le-rejet-des-boues-rouges-dans-le-parc-national-des-calan

    C’est un revers pour les défenseurs de l’environnement et pour la ministre de l’écologie dans l’affaire des boues rouges. Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a autorisé la société Alteo, mardi 29 décembre, à poursuivre l’exploitation de ses usines sur le site de Gardanne et à rejeter en mer, pendant six ans, les effluents aqueux résultant de la production d’alumine, en plein cœur du Parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône).

    #droit_de_polluer

  • Les boues rouges d’#Alteo

    Alteo, un fabricant d’#alumines situé à #Gardanne, dans les #Bouches-du-Rhône, rejetait jusqu’à présent tous ses #résidus_industriels – des #boues_rouges – dans le parc national des #Calanques. Générant ainsi une importante #pollution des eaux au large de #Marseille. L’#usine a amélioré ces dernières années le processus de traitement de ses résidus. Mais elle veut continuer à déverser dans la Méditerranée une partie d’entre eux, ses #eaux_industrielles. Faut-il y voir une avancée ou la persistance d’un #risque_environnemental, alors que plus de 300 #emplois sont en jeu ?

    http://www.alterecoplus.fr/les-boues-rouges-201412011606-00000325.html
    #environnement #eau
    cc @albertocampiphoto

  • Le dossier noir des #boues_rouges de Gardanne
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/08/22/le-dossier-noir-des-boues-rouges-de-gardanne_4475340_3244.html

    Poussière rouge de #bauxite, poussière blanche d’#alumine : à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, l’histoire industrielle nimbe la ville. Réverbères, panneaux de signalisation, murs, tout y est patiné à l’ocre rouge. L’usine Alteo se dresse ostensiblement au bout de la rue principale. Depuis que le groupe Pechiney s’est établi là en 1893 pour produire de l’aluminium, elle a toujours fait travailler les ouvriers de ce coin de Provence, au gré des propriétaires. En retour, l’Etat s’est employé avec constance à ne pas trop lui compliquer la tâche.

    Quand il est apparu impossible de continuer à stocker des monceaux de résidus de bauxite sur plusieurs terrains alentour, une solution s’est vite imposée : pourquoi ne pas balayer tout cela discrètement au fond de la Méditerranée ? C’était en 1966.

    Il me semblait avoir référencé un article en rapport mais point trouvé, en attendant, un article de Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article4177

    La création du parc national des Calanques en mars 2012 a profondément divisé La Ciotat (Bouches-du-Rhône). La pression semblait retombée lorsqu’une poignée de Ciotadens découvrent que l’usine d’alumine de Gardanne déverse ses boues rouges dans la décharge du Mentaure.

    #pollution #impunité #destruction