• #Chômage : ces « nouveaux » précaires prêts à travailler gratuitement - L’Express
    http://www.lexpress.fr/emploi/chomage-ces-nouveaux-precaires-prets-a-travailler-gratuitement_1702279.html

    Après avoir mené une enquête auprès de graphistes, guides de musées, scénaristes ou encore pigistes, Patrick Cingolani esquisse le visage de ces nouveaux #précaires, mus par un « désir d’autonomie ». Ils « aspirent à trouver dans le #travail une place pour la créativité et l’expressivité », « quitte à diminuer leurs exigences salariales, voire à travailler gratuitement, et à en payer le prix en termes d’incertitude et d’instabilité ». 

    Le sociologue évoque un « sous-salariat chronique », qui se développe en France mais aussi aux Etats-Unis ou en Amérique latine, en réaction à « un mode de vie standardisé ». Il voit en ces nouveaux travailleurs, qui cumulent souvent de faibles revenus avec des allocations chômage ou le RSA, les héritiers des premiers « précaires », qui vivaient dans des squats au milieu des années 1980 et « cherchaient à échapper au monde ouvrier ». 

    Trouver du sens
    Patrick Cingolani note au passage que les dispositifs de protection sociale se sont adaptés pour devenir des compléments de revenus salariaux. Loin d’apparaître comme un stigmate, « le mot ’précaire’ devient porteur d’alternative et de différence ». On peut désormais se revendiquer « précaire », « une revendication d’indépendance face au caractère délétère d’une forme de travail », selon le sociologue. 

    Mais, pour pouvoir faire, au moins une partie de leur temps, « quelque chose qu’ils aiment, qui a du sens et de la valeur », ces travailleurs jonglent souvent in fine entre les petits #boulots_alimentaires. Et ne comptent plus le temps passé au travail. Parmi les particularités de ce nouveau rapport à l’emploi, « une mutualisation des lieux de travail et des réseaux professionnels » : en témoigne le développement des espaces de coworking, où ces travailleurs indépendants partagent bureaux, matériel et plans boulot. 

    Mais ce désir d’autonomie a son revers : « une disparition des frontières entre vie privée et vie professionnelle, et une nouvelle forme d’assujettissement au travail favorisée par les nouvelles technologies, qui mène parfois à l’épuisement », relève Patrick Cingolani. 

    Pour le chercheur, il existe « désormais plusieurs #précariats ». A ses yeux, « il n’y a rien à voir entre les classes moyennes confrontées à la précarité, et les classes populaires qui subissent des conditions de travail dégradées », notamment de temps partiel subi dans les métiers peu qualifiés.

    un extrait du livre de Cingolani
    http://seenthis.net/messages/314566