• Pourquoi la #promesse de « vidéogérer » les #villes avec des caméras couplées à une #intelligence_artificielle séduit et inquiète

    Sécurité, stationnement, déchets… #Nîmes a inauguré, à l’automne 2023, son « #hyperviseur_urbain ». Alors que la collecte et la circulation des #données sont au cœur de ce système, l’antenne locale de la Ligue des droits de l’homme s’inquiète. D’autres villes, comme #Dijon, ont déjà fait ce choix.

    La salle a des allures de centre spatial : un mur de plus de 20 mètres de long totalement recouvert d’écrans, 76 au total, chacun pouvant se diviser en neuf. Ici parviennent les images des 1 300 #caméras disposées dans la ville de Nîmes et dans certaines communes de son agglomération.

    A la pointe depuis 2001 sur le thème des #caméras_urbaines, se classant sur le podium des villes les plus vidéosurveillées du pays, Nîmes a inauguré, le 13 novembre 2023, son « #hyperviseur ». Ce plateau technique et confidentiel de 600 mètres carrés est entièrement consacré à une « nouvelle démarche de #territoire_intelligent », indique le maire (Les Républicains), Jean-Paul Fournier, réélu pour un quatrième mandat en 2020.

    Avec cet outil dernier cri, sur lequel se relaient nuit et jour une cinquantaine de personnes, la ville fait un grand pas de plus vers la #smart_city (la « #ville_connectée »), une tendance en plein développement pour la gestion des collectivités.

    Ce matin-là, les agents en poste peuvent facilement repérer, à partir d’images de très haute qualité, un stationnement gênant, un véhicule qui circule trop vite, un dépotoir sauvage, un comportement étrange… L’hyperviseur concentre toutes les informations en lien avec la gestion de l’#espace_public (sécurité, circulation, stationnement, environnement…), permet de gérer d’un simple clic l’éclairage public d’un quartier, de mettre une amende à distance (leur nombre a augmenté de 23 % en un an avec la #vidéoverbalisation) ou de repérer une intrusion dans un des 375 bâtiments municipaux connectés.

    La collecte et la circulation des données en temps réel sont au cœur du programme. Le système s’appuie sur des caméras dotées, et c’est la nouveauté, de logiciels d’intelligence artificielle dont les #algorithmes fournissent de nouvelles informations. Car il ne s’agit plus seulement de filmer et de surveiller. « Nous utilisons des caméras qui permettent de gérer en temps réel la ville et apportent des analyses pour optimiser la consommation d’énergie, par exemple, ou gérer un flux de circulation grâce à un logiciel capable de faire du comptage et de la statistique », explique Christelle Michalot, responsable de ce centre opérationnel d’#hypervision_urbaine.

    #Reconnaissance_faciale

    Si la municipalité n’hésite pas à présenter, sur ses réseaux sociaux, ce nouveau dispositif, elle est en revanche beaucoup plus discrète lorsqu’il s’agit d’évoquer les #logiciels utilisés. Selon nos informations, la ville travaille avec #Ineo, une entreprise française spécialisée dans le domaine de la #ville_intelligente. Le centre de police municipale est également équipé du logiciel de #surveillance_automatisée #Syndex, et d’un logiciel d’analyse pour images de vidéosurveillance très performant, #Briefcam.

    Ce dernier logiciel, de plus en plus répandu dans les collectivités françaises, a été mis au point par une société israélienne rachetée par le japonais #Canon, en 2018. Il est surtout au cœur de plusieurs polémiques et d’autant d’actions en justice intentées par des syndicats, des associations et des collectifs qui lui reprochent, notamment, de permettre la reconnaissance faciale de n’importe quel individu en activant une fonctionnalité spécifique.

    Le 22 novembre 2023, le tribunal administratif de Caen a condamné la communauté de communes normande #Cœur-Côte-Fleurie, ardente promotrice de cette solution technologique, « à l’effacement des données à caractère personnel contenues dans le fichier », en estimant que l’utilisation de ce type de caméras dites « intelligentes » était susceptible de constituer « une atteinte grave et manifestement illégale au #respect_de_la_vie_privée ». D’autres décisions de la #justice administrative, comme à #Nice et à #Lille, n’ont pas condamné l’usage en soi du #logiciel, dès lors que la possibilité de procéder à la reconnaissance faciale n’était pas activée.

    A Nîmes, le développement de cette « surveillance de masse » inquiète la Ligue des droits de l’homme (LDH), la seule association locale à avoir soulevé la question de l’utilisation des #données_personnelles au moment de la campagne municipale, et qui, aujourd’hui encore, s’interroge. « Nous avons le sentiment qu’on nous raconte des choses partielles quant à l’utilisation de ces données personnelles », explique le vice-président de l’antenne nîmoise, Jean Launay.

    « Nous ne sommes pas vraiment informés, et cela pose la question des #libertés_individuelles, estime celui qui craint une escalade sans fin. Nous avons décortiqué les logiciels : ils sont prévus pour éventuellement faire de la reconnaissance faciale. C’est juste une affaire de #paramétrage. » Reconnaissance faciale officiellement interdite par la loi. Il n’empêche, la LDH estime que « le #droit_à_la_vie_privée passe par l’existence d’une sphère intime. Et force est de constater que cette sphère, à Nîmes, se réduit comme peau de chagrin », résume M. Launay.

    « Des progrès dans de nombreux domaines »

    L’élu à la ville et à Nîmes Métropole Frédéric Escojido s’en défend : « Nous ne sommes pas Big Brother ! Et nous ne pouvons pas faire n’importe quoi. L’hyperviseur fonctionne en respectant la loi, le #RGPD [règlement général sur la protection des données] et selon un cahier des charges très précis. » Pour moderniser son infrastructure et la transformer en hyperviseur, Nîmes, qui consacre 8 % de son budget annuel à la #sécurité et dépense 300 000 euros pour installer entre vingt-cinq et trente nouvelles caméras par an, a déboursé 1 million d’euros.

    La métropole s’est inspirée de Dijon, qui a mis en place un poste de commandement partagé avec les vingt-trois communes de son territoire il y a cinq ans. En 2018, elle est arrivée deuxième aux World Smart City Awards, le prix mondial de la ville intelligente.

    Dans l’agglomération, de grands panneaux lumineux indiquent en temps réel des situations précises. Un accident, et les automobilistes en sont informés dans les secondes qui suivent par le biais de ces mâts citadins ou sur leur smartphone, ce qui leur permet d’éviter le secteur. Baptisé « #OnDijon », ce projet, qui mise aussi sur l’open data, a nécessité un investissement de 105 millions d’euros. La ville s’est associée à des entreprises privées (#Bouygues_Telecom, #Citelum, #Suez et #Capgemini).

    A Dijon, un #comité_d’éthique et de gouvernance de la donnée a été mis en place. Il réunit des habitants, des représentants de la collectivité, des associations et des entreprises pour établir une #charte « de la #donnée_numérique et des usages, explique Denis Hameau, adjoint au maire (socialiste) François Rebsamen et élu communautaire. La technique permet de faire des progrès dans de nombreux domaines, il faut s’assurer qu’elle produit des choses justes dans un cadre fixe. Les données ne sont pas là pour opprimer les gens, ni les fliquer ».

    Des « systèmes susceptibles de modifier votre #comportement »

    Nice, Angers, Lyon, Deauville (Calvados), Orléans… Les villes vidéogérées, de toutes tailles, se multiplient, et avec elles les questions éthiques concernant l’usage, pour le moment assez flou, des données personnelles et la #surveillance_individuelle, même si peu de citoyens semblent s’en emparer.

    La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), elle, veille. « Les systèmes deviennent de plus en plus performants, avec des #caméras_numériques capables de faire du 360 degrés et de zoomer, observe Thomas Dautieu, directeur de l’accompagnement juridique de la CNIL. Et il y a un nouveau phénomène : certaines d’entre elles sont augmentées, c’est-à-dire capables d’analyser, et ne se contentent pas de filmer. Elles intègrent un logiciel capable de faire parler les images, et ces images vont dire des choses. »

    Cette nouveauté est au cœur de nouveaux enjeux : « On passe d’une situation où on était filmé dans la rue à une situation où nous sommes analysés, reprend Thomas Dautieu. Avec l’éventuel développement des #caméras_augmentées, quand vous mettrez un pied dans la rue, si vous restez trop longtemps sur un banc, si vous prenez un sens interdit, vous pourrez être filmé et analysé. Ces systèmes sont susceptibles de modifier votre comportement dans l’espace public. Si l’individu sait qu’il va déclencher une alerte s’il se met à courir, peut-être qu’il ne va pas courir. Et cela doit tous nous interpeller. »

    Actuellement, juridiquement, ces caméras augmentées ne peuvent analyser que des objets (camions, voitures, vélos) à des fins statistiques. « Celles capables d’analyser des comportements individuels ne peuvent être déployées », assure le directeur à la CNIL. Mais c’est une question de temps. « Ce sera prochainement possible, sous réserve qu’elles soient déployées à l’occasion d’événements particuliers. » Comme les Jeux olympiques.

    Le 19 mai 2023, le Parlement a adopté une loi pour mieux encadrer l’usage de la #vidéoprotection dite « intelligente ». « Le texte permet une expérimentation de ces dispositifs, et impose que ces algorithmes ne soient mis en place, avec autorisation préfectorale, dans le temps et l’espace, que pour une durée limitée, par exemple pour un grand événement comme un concert. Ce qui veut dire que, en dehors de ces cas, ce type de dispositif ne peut pas être déployé », insiste Thomas Dautieu. La CNIL, qui a déjà entamé des contrôles de centres d’hypervision urbains en 2023, en fait l’une de ses priorités pour 2024.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/02/pourquoi-la-promesse-de-videogerer-les-villes-avec-des-cameras-couplees-a-un
    #vidéosurveillance #AI #IA #caméras_de_vidéosurveillance

  • Pendant le saccage des retraites (au prétexte de grappiller 15 milliards par an)…

    … les grandes entreprises françaises ont affiché une activité record en 2022. Les 37 sociétés à avoir publié leurs comptes pour l’année passée ont fait état d’un chiffre d’affaires agrégé de plus de 1.700 milliards d’euros, en hausse de 21 % sur un an, selon le décompte des Echos. [Soit] plus de 140 milliards d’euros de profits au total.

    Une piste peut-être, pour savoir de quel ciel pourrait tomber un pognon de dingue.

    Tandis que les gouvernements de la bourgeoisie, encore et encore, font les poches des travailleurs…

    #parasitisme #réforme_des_retraites #gouvernement_borne #capitalisme #cac40 #profits #dividendes #patronat #grande_bourgeoisie

    • 38 des 40 sociétés de l’indice-phare de la #Bourse_de_Paris ont réalisé un #bénéfice net cumulé de 152 milliards d’euros, soit quelque 15 milliards de plus que l’année précédente, déjà historique. Seuls #Renault et #Vivendi ont accusé une perte. Celle du constructeur s’élève à 338 millions d’euros, en raison de 2,3 milliards de dépréciations de sa filiale russe AvtoVAZ, cédée pour 1 rouble symbolique ; celle du groupe de média, à 1 milliard, après ajustement de la valeur de ses actions Telecom Italia. Il faudra attendre mai pour connaître les résultats du constructeur ferroviaire Alstom et l’été pour ceux de Pernod Ricard, leurs exercices étant décalés.

      Ces bénéfices sont sans précédent, notamment pour les poids lourds de la place de Paris.

      […] Pour la première fois, la #capitalisation_boursière de Paris a dépassé celle de Londres, note Pascal Quiry, professeur de finances à HEC et cofondateur du site spécialisé Vernimmen.net.

      […] Compte tenu des résultats de #LVMH, première capitalisation européenne, de ceux de Stellantis (dont la #famille_Agnelli est le premier actionnaire), de #L’Oréal (#famille_Bettencourt-Meyers), de Kering (#famille_Pinault), d’Hermès (#famille_Dumas), de #Bouygues, de #Michelin et de #Dassault, ou encore de l’entrée d’Eurofins au CAC 40 en septembre 2021, l’année 2022 confirme la montée en puissance des grandes familles, qui ont consolidé leur pouvoir à travers des rachats d’actions. Avec 21,5 % du #CAC40 en 2021, elles en sont devenues les premiers actionnaires, juste devant des #gestionnaires_d’actifs comme #BlackRock ou Vanguard, selon l’opérateur boursier Euronext.

      Et 2023 ? Les dirigeants du CAC 40 restent confiants…

      (Le Monde)

  • Un pylône de téléphonie mobile gravement vandalisé près de Laval La Tribune - Pierre Manière

    Un site appartenant à l’opérateur d’infrastructures TDF, et utilisé par Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, a essuyé un acte de vandalisme dans la nuit de mardi à mercredi. Le pylône de 90 mètres s’est effondré, perturbant les communications dans la région.


    Les câbles qui stabilisaient ce pylône de 90 mètres ont vraisemblablement été sectionnés. (Crédits : TDF)

    Les actes de vandalisme visant les réseaux télécoms ne cessent décidément pas. Un site mobile de TDF situé à Changé, au nord de Laval, en a fait les frais dans la nuit de mardi à mercredi. Les images fournies par les équipes en charge du réseau de Free, publiées sur Twitter, et par TDF à La Tribune, sont impressionnantes. Ce pylône de 90 mètres a été retrouvé couché au sol. Un ou plusieurs câbles qui le maintenaient ont vraisemblablement été sectionnés.


    (Crédits : Capture d’écran Twitter)

    Cet acte de malveillance a perturbé les communications dans la région. Ce pylône hébergeait notamment les antennes de téléphonie mobile des quatre grands opérateurs, à savoir Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Il accueillait aussi des équipements de diffusion de radio pour Fun Radio et RTL2. Dans un communiqué, TDF précise qu’au total,  « près de 150.000 habitants de Laval et de sa région » ont été « en partie privés de radio » . Le signal a finalement été rétabli mercredi soir. TDF précise que  « les services de téléphonie mobile sont également très fortement touchés » . Le groupe a décidé de porter plainte, et  « travaille activement avec les autorités compétentes » . Des « solutions provisoires » visant à rétablir le service vont voir le jour, en attendant de réparer le pylône.


    (Crédits : TDF)

    Cet acte survient environ une semaine après que des réseaux Internet fixe ont été vandalisés dans la région de Marseille. Des fibres optiques, assurant des liaisons longue distance, ont été sectionnées https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/les-reseaux-de-free-et-de-sfr-encore-vandalises-dans-la-region-de-marseill . Environ 4.600 pannes sur l’Internet fixe ont été constatées, dans la foulée, dans la région. Ces perturbations ont majoritairement concerné les clients de Free et de SFR. L’affaire en a rappelé une autre. Au printemps dernier, plusieurs liaisons longue distance avaient également fait l’objet de dégradations similaires https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/d-importants-sabotages-de-fibres-optiques-perturbent-le-reseau-internet-91 . Elles avaient, cette fois aussi, occasionnés des pannes et dysfonctionnements chez les clients de Free et de SFR.

    Des réseaux essentiels à la vie du pays
    Les opérateurs tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme. En mai dernier, Arthur Dreyfuss, l’ancien président de la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby du secteur, avait appelé, dans nos colonnes, à  « durcir les sanctions pour les actes de vandalisme ». « L’enjeu n’est pas seulement de protéger les opérateurs, mais aussi toutes les activités les plus sensibles et essentielles du pays » , a-t-il expliqué.

    De fait, les réseaux télécoms sont aujourd’hui indispensables à la vie du pays. En juin 2021, un événement l’a rappelé. Une panne massive chez Orange a empêché de nombreux Français d’appeler les services d’urgence, et plusieurs personnes sont décédées, faute de pouvoir prévenir les secours. Le numérique, qui irrigue désormais tous les secteurs d’activités, rend ces derniers mécaniquement vulnérables aux problèmes concernant les infrastructures télécoms, dont les actes de vandalisme.

    #téléphonie #surveillance #mobile #internet #5g #téléphone #télécommunications #téléphonie_mobile #free #smartphone #france #technologisme #géolocalisation #sabotage #tdf #Orange #sfr #bouygues_telecom #Free #fft

    Source : https://seenthis.net/recherche?recherche=t%C3%A9l%C3%A9phonie

  • À Lille, des projets contre nature, Saint-Sauveur et Bois-Blancs Angle d’ATTAC !
    C’était ce 17 septembre sur Radio Campus Lille. 



    Avec leur asso PARC Saint Sauveur et Deûl’air, elles ne vont pas laisser faire la MEL et la mairie.

    La parole était à Bénédicte Vidaillet, Yolande Winders 


    Le lien afin d’écouter, de télécharger l’émission => https://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/attac220917.mp3



    PARC (Protection aménagement réappropriation collective de Saint-Sauveur), et ASPI (Association pour la Suppression des Pollutions Industrielles) https://www.helloasso.com/associations/parc-saint-sauveur

    Et aussi Pas d’aqua-poney à Moulins => https://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/1027-pas-d-aqua-poney-a-moulins


    
Angle d’ATTAC tous les 3ème samedi du mois, à midi sur Radio Campus Lille.
    Christian Ladesou  : 06 68 90 61 33, lille@attac.org


    #Lille #martine_aubry #Bénédicte_Vidaillet #Attac #Saint_Sauveur #balado_diffusion #Podcast #Nord

    • Expo "Villes vivantes" : maquette de rêve pour cauchemar en béton
      https://chez.renart.info/?Expo-Villes-vivantes-maquette-de-reve-pour-cauchemar-en-beton

      Les opposants au projet Saint-Sauveur nous font le compte-rendu de leur passage au vernissage de l’expo "Villes vivantes"

      https://elnorpadcado.org/Les-Villes-vivantes-des-betonneurs-au-Bazaar-Saint-So
      , au Bazaar Saint So. Ils laissèrent une grue-cagette en cadeau aux organisateurs. Et nous offrent de profondes réflexions de San Antonio sur ce qu’il faut penser des "réceptions". Quelle générosité.

      Nous voici donc une dizaine, portant notre grue en cagette vers le vernissage-cocktail de « #Villes_vivantes », au Bazaar Saint-So, juste derrière notre friche. A côté des archis, des urbas et des promoteurs qui comptent à Lille, les gueux sont vite repérés. Et d’abord par le directeur du Bazaar, Benoît Garet, qui nous attendait un peu énervé.


      « Regardez d’abord l’expo avant de critiquer.

      


      On s’en fout de l’expo, ce qui nous intéresse c’est le contexte. Et pis t’as vu tes finançeurs ? C’est les mêmes qui détruisent le vivant juste à côté. »
#Bouygues, #Vinci, #Eiffage, #Ramery, #Vilogia, #Nacarat, réunis pour célébrer la « réconciliation entre #ville et #nature ». La situation ne manque pas de sel.

      On sent comme une nervosité au moment d’introduire notre grue dans l’expo. Restons calme. De toute façon elle ne passe pas la porte. Un débat de 45 minutes s’engage alors avec Benoît dont on vous épargne les finasseries. Nous on pense que son expo est typique du greenwashing de Lille3000, lui insiste que l’expo va dans notre sens.

      D’ailleurs, c’est drôle, mais ce soir tout le monde trouve que « c’est très important ce que vous faites ». Même les représentants du cabinet #Béal-Blanckaert, les urbanistes associés pour la ZAC #Saint-Sauveur, à qui on distribue notre tract https://parcsaintsauveur.wordpress.com/2022/08/19/piscine-de-saint-sauveur , trouvent que notre rôle est « important pour la démocratie ». C’est trop d’honneurs.

      Ah, voilà #Xavier_Galand, le directeur de la Maison régionale de l’environnement et des solidarités, contributeur de l’expo. Il arrive souriant et vague à son aise entre les promoteurs, stylés en assureurs de province, costard et « cheveux de riche », et les « créatifs », archis tendance jean-baskets-tatouages. Parmi eux, le délégué à Saint-Sauveur pour la SPL #Euralille, David Wauthy, qui nous avait suggéré le suicide collectif il y a quelques années, est un peu sur la retenue quand on lui tend notre tract. La soirée est exquise, elle le restera.

      Il n’y a guère qu’Antoine Béal, l’urbaniste associé de Saint-Sauveur, à qui est cédé le micro pour mignoter les « partenaires », qui râle un peu. C’est qu’on ne l’entend pas jacter, tellement résonne l’environnement brutaliste verre et béton du Bazaar, dans la cacophonie de l’auditoire qui s’en fout – de ce qu’il raconte, comme de l’expo. Erreur classique de protocole : le bar est ouvert pendant les discours, et le Dj s’impatiente derrière ses platines. Alors chacun déroule ses vacances, devise sur les projets en cours, entre bétonneurs de la « ville morte ». L’important c’est d’être là, de voir et d’être vu, pourquoi pas au dessus des briques en terre-paille exposées comme preuves du renouvellement écologique de la corporation. Ça n’engage à rien. Va construire une fosse de plongée en terre-paille, toi ! Ou une cité administrative !

      Au bout d’un temps, tout le monde a eu notre tract, et l’ambiance nous pèse un peu. Alors on va y aller. Mais avant de partir, on laisse notre grue à l’entrée. C’est cadeau. Un souvenir de la vie vivante qu’on trouve sur la friche. Dessus il est inscrit : « Vends maquette de rêve pour #cauchemar en #béton. » C’est simple et ça résume. Et puis les conclusions de Frédéric Dard, alias San Antonio, sur les « gnagnateries d’usage » dans ce genre de #vernissage, c’était trop long. Mais comme on est généreux, on vous les livre quand même. C’est comme la grue, c’est cadeau :

      « Rien de plus con qu’une réception, si ce n’est une autre réception plus importante. T’as une douzaine de mots à dispose qu’il faut absolument placer dans le laps de temps qui t’est imparti. Le premier d’entre eux est « merveilleux » : soirée merveilleuse, toilette merveilleuse, ambiance merveilleuse, buffet merveilleux ; et comme quoi c’est merveilleux l’à quel point tout est merveilleusement merveilleux ! Bande de cons ! Écrémés du bulbe ! Fornicateurs de trous d’évier ! Mais tu sais qu’il faudrait me haïr tout ça, mon pote ? Me l’empiler dans des fosses d’aisance en laissant une couche de merde au-dessus, pas qu’ils prennent l’air ! Ils sont dépravants, ces faisandés. Ils puent la venaison attardée ! Le chrysanthème flétri, le slip trop longtemps porté ! Heureusement que le temps les tue ! Mais ils repoussent ! C’est ça, l’horreur : ils repoussent, y compris du goulot ! »

  • #Travailleurs_détachés : #condamnations à répétition pour #Bouygues

    En un an, le géant du #BTP a été condamné trois fois pour avoir eu recours illégalement à des ouvriers roumains et polonais sur le site de l’#EPR à #Flamanville, de 2009 à 2011. Des décisions de #justice passées inaperçues.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/091121/travailleurs-detaches-condamnations-repetition-pour-bouygues
    #France #condamnation #travail #exploitation #travailleurs_étrangers

    ping @karine4

  • Coup de théâtre ! La SNCF met fin au projet actuel de transformation de la Gare du Nord LaTribune.fr
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/coup-de-theatre-la-sncf-met-fin-au-projet-actuel-de-transformation-de-la-g

    La SNCF a annoncé mardi soir qu’elle mettait fin au projet actuel de transformation de la Gare du Nord, porté par une société commune entre Ceetrus, filiale immobilière du groupe Auchan, et SNCF Gares et Connexions en raison des retards conséquents et de la dérive budgétaire.La SNCF promet désormais « une adaptation rapide de la Gare du Nord » à la Coupe du monde de rugby en 2023 et aux JO de 2024, et « la conception d’un nouveau projet de transformation (...) élaboré en concertation étroite avec les acteurs publics concernés ». La mairie de Paris a réagi en appelant à ne pas reporter la modernisation du bâtiment.


    La Gare du Nord (Crédits : Valode & Pistre)

    Coup de théâtre ! Moins d’un an après l’accord passé par la SNCF et la Ville de Paris sur la transformation de la gare du Nord, le groupe ferroviaire a annoncé mardi soir qu’il mettait fin au projet actuel de transformation, conduit par une société commune entre Ceetrus, filiale immobilière du groupe Auchan, et SNCF Gares et Connexions. Ceci en raison des « dérives insupportables par rapport aux engagements contractuels » de la part du concessionnaire. Le gigantesque chantier devait tripler la surface de la gare parisienne, première gare d’Europe, en prévision des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

    Pour rappel, le groupe ferroviaire avait choisi la foncière immobilière d’Auchan en juillet 2018 pour tripler la surface de la gare parisienne en prévision des Jeux olympiques de 2024. Plus précisément, la Ville de Paris avait fait adopter ce projet au Conseil de Paris en juillet 2019 et la concession avait été confiée en 2019 à SA Gare du Nord2024 (StatioNord), une coentreprise formée par SNCF Gares & Connexions (34%) et Ceetrus (66%), cette dernière étant l’acteur chargé de la conception, des travaux et de leur financement.

    Un milliard d’euros de surcoût
    En juillet, Gares et Connexions avait été prévenu d’un dérapage du coût prévisionnel des travaux portant la facture à plus de 1,5 milliard d’euros, contre 500 millions encore envisagés fin 2020, et d’un « retard considérable » les empêchant d’être achevés d’ici aux JO 2024

    La SNCF promet désormais « une adaptation rapide de la Gare du Nord » à la Coupe du monde de rugby en 2023 et aux JO de 2024, et « la conception d’un nouveau projet de transformation (...) élaboré en concertation étroite avec les acteurs publics concernés ».

    Ceetrus, rappelle de son côté que le projet de rénovation da connu depuis l’établissement du contrat de concession en février 2019, outre une pandémie, plusieurs évolutions et recours impactant durablement sa réalisation.

    Après une longue polémique avec la mairie de Paris (qui pourtant avait approuvé le dossier à l’origine), une mouture moins ambitieuse du projet avait été adoptée en novembre 2020, ce qui n’a donc pas empêché les difficultés.

    « Abandon du centre commercial de la Gare du Nord »
    Nicolas Bonnet-Oulaldj, chef des élus communistes parisiens, s’est réjoui de ce qu’il voit comme « l’abandon du centre commercial à la Gare du Nord », saluant « une victoire contre un projet qui faisait la part belle au privé au détriment du besoin des usagers ».

    « La preuve que le recours au privé aboutit toujours à des dépassements budgétaires exorbitants », s’est félicitée la conseillère de Paris LFI Danielle Simonnet, demandant à la mairie de Paris « d’entendre enfin la contestation des riverains, des usagers et des associations ». Les élus communistes franciliens ont eux réclamé l’abandon d’un autre projet qu’ils contestent, celui du CDG Express, une liaison rapide qui doit relier en 2025 la capitale à l’aéroport de Roissy. De son côté Valérie Pécresse a déclaré au Sommet du Grand Paris qu’elle voulait que le projet CDG Express aboutisse.

    La mairie appelle à ne pas reporter la modernisation de la gare
    Tard dans la soirée, la mairie de Paris a réagi en appelant à ne pas reporter la modernisation du bâtiment, avec les Jeux de 2024 en ligne de mire. La municipalité « tient à rappeler la nécessité de ne pas reporter une nouvelle fois la modernisation et la rénovation de la gare », écrit-elle dans un communiqué dans lequel elle se dit encore « pleinement mobilisée aux côtés de SNCF Gares & Connexions ».

    "Nous sommes disponibles et volontaires pour engager un nouveau projet de rénovation de la Gare du Nord qui soit au service des usagers du quotidien, de l’insertion urbaine et de l’intermodalité. Ce projet doit pouvoir être engagé pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, explique Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, cité dans le communiqué.

    « Les habitants du 10e (arrondissement, où se trouve la gare, ndlr) veulent un nouveau projet, plus écologique (...) qui permette enfin de libérer son parvis de la circulation automobile et des nombreux véhicules qui y stationnent chaque jour. Notre ambition est de faciliter l’ouverture de la gare sur son quartier en donnant davantage de place aux transports en commun, aux piétons et aux vélos », écrit par ailleurs Alexandra Cordebard, maire du 10e arrondissement de Paris.

    #ceetrus #mulliez #centre_commercial #immobilier #urbanisme #grande_distribution #france #grand_paris #auchan #destruction #centres_commerciaux #des_grands_projets..._inutiles #immobilier_commercial

    • Transformation de la gare du Nord : Paris gagne la bataille contre la SNCF _ La Tribune -
      https://www.latribune.fr/regions/ile-de-france/transformation-de-la-gare-du-nord-paris-gagne-la-bataille-contre-la-sncf-8

      Au terme d’une année de luttes politico-médiatiques, la SNCF a fini par accepter les exigences posées par l’équipe d’Anne Hidalgo pendant la campagne des élections municipales.

      Le 23 novembre, la SNCF a annoncé la suppression de 7.500 mètres carrés d’activités commerciales et servicielles, dont la salle de spectacle. Quant au bâtiment de la rue de Maubeuge de 7.100 m² qui devait servir à des bureaux privés, il va devenir un centre de commandement pour les lignes B et D du RER ou bien un centre de police ferroviaire. En d’autres termes, ce sont 14.600 m² qui seront restitués à la puissance publique. Soit 24% du surplus initialement prévu.
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      Grande absente de la photo de famille, la filiale immobilière du groupe Auchan, Ceetrus, qui finance à 100% le budget de 600 millions d’euros de travaux, reste titulaire du traité de concession. Selon nos informations, ses représentants n’ont pas été invités pour ne laisser la place qu’aux autorités politiques (Paris) et publiques (SNCF).

      24% d’espaces supplémentaires en moins
      Quoiqu’il en soit, la gare du Nord 2024 sera bien dédensifiée, comme l’avait préconisé en janvier 2020 la commission d’enquête mandatée par la Ville et ainsi que l’avait demandé à l’époque Jean-Louis Missika, alors adjoint chargé de ce sujet. Ces derniers avaient proposé de réduire le programme des activités non-ferroviaires, à commencer par la suppression de la salle de spectacle et la diminution significative des surfaces commerciales.

      Outre la création de 10.375 mètres carrés d’espaces de loisirs, culturels et sportifs, toutes les autres typologies étaient censées s’agrandir : de 35.200 à 57.600 m² pour les espaces voyageurs, de 25.200 à 32.900 m² pour les bureaux et de 5.450 à 18.900 m² pour les commerces et de 5.250 à 12.825 m² pour la restauration. Total : 61.500 m² supplémentaires.

      Ce 23 novembre, la SNCF a annoncé la suppression de 7.500 mètres carrés d’activités commerciales et servicielles, dont la salle de spectacle. Quant au bâtiment de la rue de Maubeuge de 7.100 m² qui devait servir à des bureaux privés, il va devenir un centre de commandement pour les lignes B et D du RER ou bien un centre de police ferroviaire. En d’autres termes, ce sont 14.600 m² qui seront restitués à la puissance publique. Soit 24% du surplus initialement prévu.
      Une passerelle pour ouvrir la gare vers le Nord

      L’opérateur de transports va parallèlement lancer une étude de faisabilité technique pour créer une passerelle entre l’arrière de la gare du Nord et le viaduc Saint-Ange, celui qui surplombe les rails entre les stations de métro Barbès-Rochechouart et La Chapelle, à la frontière des Xè et XVIIIè arrondissements. Objectif : ouvrir davantage cette dernière vers le Nord. En attendant, la filiale Gares & Connexions est déjà prête à débloquer 20 millions d’euros pour réaliser cette infrastructure.

      La Ville n’a effectivement pas cessé de se plaindre d’une gare du Nord « entièrement tournée vers le Nord ».
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      Une intermodalité revue et corrigée
      Les élus parisiens demandaient par ailleurs à « revoir l’intermodalité », considérant que la future vélostation de 2.000 places serait « ridicule ». Avec cette nouvelle mouture, la jauge est montée à 6.000 emplacements de stationnement. Les taxis, VTC, scooters et motos seront, eux, renvoyés au parking souterrain, pour libérer le parvis au profit des mobilités douces.
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      Le flux des voyageurs amélioré
      Dernier point mis en avant par Paris : la gestion des flux de voyageurs. « Il est inadmissible qu’on les oblige à faire des détours et des détours. Ça va leur faire perdre plus de temps », avait dit en son temps Jean-Louis Missika. Il jugeait même que les voyageurs du quotidien - métro, RER, Transilien, TER Hauts-de-France... - seraient « négligés », le projet étant « centré » sur les TGV et les trains internationaux.

      Le nombre d’escalators sera augmenté, de même que le principe d’organisation des circulations pour les voyageurs du TER est assoupli, ont fait savoir les opérateurs.

      De leur côté, si les commissaires-enquêteurs missionnés par l’Etat avaient estimé que le projet nécessitait « des compléments pour les voyageurs du quotidien », ils avaient relevé qu’il plaçait « le fonctionnement » de la gare « au niveau des grandes gares européennes » faisant « face à l’augmentation du nombre de voyageurs ». La gare du Nord, qui accueille déjà près de 750.000 usagers quotidiennement, devrait en voir défiler 900.000 dans les prochaines années.
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      La transformation complète de la gare du Nord n’interviendra qu’en 2025. D’ici à septembre 2023, juste avant la Coupe de monde de rugby, la reconfiguration du terminal Eurostar devrait avoir été achevée. Idem pour les Jeux olympiques et paralympiques l’année suivante, pour lesquels le nouveau terminal des départs devrait être livré en juin 2024.

    • Le groupe public reproche à son partenaire, une filiale d’Auchan, un dérapage des coûts et des délais.
      https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-grand-chantier-de-renovation-de-la-gare-du-nord-pourrait-etre-annule-202

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      Dans un communiqué de presse lapidaire, Gares & Connexions, la filiale du groupe public en charge du dossier, a enterré ce grand dessein. «  Compte-tenu des dérives insupportables par rapport aux engagements contractuels, [la SNCF] ne peut que constater la défaillance grave de son concessionnaire et prononcer sa déchéance  », a-t-elle indiqué.

      En clair, la SNCF renvoie toute la responsabilité de ce ratage programmé sur la foncière d’Auchan, choisie, selon elle, pour financer ce chantier et exploiter les commerces pendant une quarantaine d’années. En fait, le concessionnaire n’est pas la filiale d’Auchan mais StatioNord, une coentreprise entre Ceetrus (66 %) et la SNCF (34 %).

      « Retard considérable »
      La vieille dame ferroviaire ne s’embarrasse pas de pareilles subtilités. Gares & Connexions pointe du doigt « un dérapage du coût prévisionnel des travaux », avec une enveloppe qui a bondi à plus de 1,5 milliard d’euros contre moins de 1 milliard initialement. La filiale de la SNCF dénonce aussi « un retard considérable » du chantier qui ne permettra pas de terminer les travaux pour les échéances prévues : la Coupe du monde de rugby de 2023 pour le nouveau terminal de l’Eurostar et les Jeux olympiques de Paris en 2024 pour tous les autres ouvrages ferroviaires.

      Avec cette glissade du calendrier, les travaux ne pouvaient pas être terminés avant 2026-2027, voire 2028. Certains choix de StatioNord posent question. Pourquoi retenir #Bouygues en décembre 2020 pour une négociation exclusive, alors qu’un collège d’experts mandaté par le conseil de surveillance de StatioNord recommandait l’offre de #Vinci selon la ­lettre spécialisée Mobilettre  ?
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      La gare du Nord en piteux état
      L’abandon de ce projet retardera d’autant le reformatage de la plus grosse gare d’Europe (700.000 voyageurs chaque jour circulant dans 2200 trains). Le temps de relancer un appel d’offres et de sélectionner un attributaire, la gare ne sera pas rénovée avant 2030. Seuls des travaux mineurs pourront être menés pour faciliter l’accessibilité de la gare d’ici à 2023.
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      Cette fin de projet est très dommageable, tant la gare du Nord est en piteux état.
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  • « Entrisme » ou « relations tout à fait normales » ? Enquête sur la French Connection de Huawei à Paris
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/03/entrisme-ou-relations-tout-a-fait-normales-enquete-sur-la-french-connection-

    Le groupe chinois de télécommunications, leader mondial de la 5G, multiplie depuis des années les initiatives de lobbying en France. Son but : gagner la confiance des décideurs politiques.

    Elle apparaît dans un décor familier d’appartement bourgeois parisien, portant une veste bleu sombre, sans apprêt. Mais c’est depuis Shenzhen, la mégapole industrielle de Chine, que Catherine Chen parle aux Français, ce 26 janvier. La vice-présidente du géant des télécommunications Huawei préside à distance la cérémonie organisée au siège de la région Grand-Est, à Strasbourg. On accueille, ce jour-là, « la première usine de production de Huawei en dehors de Chine ». Si elle s’installe ici, en Alsace, « avec l’aide de l’Etat français », annonce Catherine Chen dans la vidéo projetée sur grand écran, c’est pour « l’excellence de la main-d’œuvre et des infrastructures ». Devant des élus locaux ravis, la responsable conclut : « Nous travaillerons main dans la main. »

    Le leader mondial de la 5G – un chiffre d’affaires global de 80 milliards d’euros et 180 000 employés – a acheté un terrain sur la commune voisine de Brumath pour construire une usine de 40 000 mètres carrés. Sa filiale Huawei Technologies France promet d’y investir 200 millions d’euros et de créer 500 emplois, dont 400 pour des Français. La filiale ne s’étend pas sur les produits fabriqués, « des stations de base sans fil », soit des cartes mères et des logiciels placés sur les antennes 4G et 5G pour la connexion des utilisateurs.

    Sur la scène, le président (Les Républicains, LR) de la région, Jean Rottner, se félicite d’accueillir l’entreprise, qui a préféré le site de Brumath à une cinquantaine d’autres. A quelques mois des élections régionales, ces riches promesses pour l’économie locale sont toujours bonnes à prendre. Un peu plus tard, en aparté, l’élu admet le paradoxe qu’il y a, pour un homme politique de droite, à traiter avec une entreprise soumise à l’autorité du Parti communiste chinois (PCC) : « Faut-il pour autant refuser de la valeur ? »Retour ligne automatique
    Une petite revanche

    L’usine alsacienne ne produira pas avant 2023. Mais voici, déjà, le drapeau de Huawei planté au cœur de l’Europe. La filiale a pu « montrer au siège de Shenzhen que ça avançait », se réjouit le président du conseil d’administration (CA) de Huawei France, Jacques Biot.

    Après le laboratoire de recherche ouvert en plein Paris, en octobre 2020, l’usine en janvier 2021. « Chaque annonce ici permet de faire douter d’autres pays en Europe quant à la nocivité reprochée à Huawei », décode, à Paris, un expert proche du dossier, alors que l’entreprise a placé la France et ses décideurs politiques en tête de ses priorités stratégiques.

    A Strasbourg, Huawei s’offre une petite revanche. Car, depuis un an, l’empire technologique chinois a été écarté par la France du cœur des réseaux nationaux de télécommunications et de ses sites sensibles. La technologie 5G, réseau mobile de nouvelle génération, offre en effet des capacités d’intrusion et de contrôle inédites. Et, au sommet de l’Etat, on se méfie d’un acteur que le régime autocratique de Xi Jinping pourrait actionner de Pékin contre les intérêts français – des liens avec le pouvoir que l’entreprise, fondée en 1987 par un ancien colonel de l’Armée populaire de libération, Ren Zhengfei, conteste sans relâche, mais sans convaincre.

    Faute de bannir frontalement Huawei, comme l’a fait l’ex-président américain Donald Trump, Paris a édifié sa muraille à coups de réglementations techniques. Le géant chinois peut produire des téléphones, vendre des équipements aux industriels et rester en France, mais il est placé sous étroite surveillance. Des régions entières de l’Hexagone devront se passer d’antennes 5G Huawei pour l’exploitation des réseaux mobiles, et seules des sociétés européennes et américaines peuvent accéder aux routeurs des cœurs de réseau, ces nœuds par lesquels passent toutes les données des communications.

    Les opérateurs Bouygues et SFR, qui jugent l’entreprise chinoise moins chère et plus performante que ses concurrents européens, ont tenté de contester ces dispositions, en vain. Le 5 février, le Conseil constitutionnel a validé la loi communément baptisée « anti-Huawei », au nom de la défense nationale. Pour la haute juridiction, la loi votée le 1er août 2019 répond bien aux intérêts fondamentaux de la nation en cherchant à « prémunir les réseaux radioélectriques mobiles des risques d’espionnage, de piratage et de sabotage qui peuvent résulter des nouvelles fonctionnalités offertes par la 5e génération de communication mobile ».

    Ceux qui promeuvent en France les intérêts du leader chinois des télécoms évacuent ces soupçons d’espionnage avec fermeté. « C’est du pipeau complet. Il n’y a pas un mec de la DGSI [la direction générale de la sécurité intérieure] qui y croit », assène Jean-Marie Le Guen, membre du CA de Huawei France.

    L’ingénieur Jacques Biot, qui dirigeait l’Ecole polytechnique avant de prendre la tête de ce même CA, s’est, lui aussi, « fait [sa] religion » sur ce point : à l’entendre, la loi sur la 5G serait un « non-sujet ». « Nous ne sommes pas bannis, assure-t-il, et quand les politiques nous abordent sans préjugés, nous entretenons avec eux des relations tout à fait normales, comme n’importe quelle entreprise sur leur territoire. » Une « normalité » pourtant loin d’être acquise pour l’équipementier, qui doit intensifier ses efforts de lobbying afin de redorer son image en France.Retour ligne automatique
    Carnets d’adresses

    Au septième étage de la tour Huawei, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Shuo Han règne depuis 2019 sur une petite armée de communicants. Cette diplômée en français et en économie de l’université de Nankai a été bombardée, à 35 ans, vice-présidente des affaires publiques du groupe et responsable de la filiale française. Celle que tout le monde appelle Linda Han, et non Shuo Han, est la gardienne des éléments de langage, au service d’un objectif stratégique : mettre en confiance les acteurs français, rappeler que l’entreprise est présente dans l’Hexagone depuis 2003, avec ses six centres de recherche et ses 300 fournisseurs.

    Pour l’aider à ouvrir les portes, elle a recruté, ces dernières années, plusieurs ex-conseillers du pouvoir, dotés d’épais carnets d’adresses dans les cercles politiques. Parmi eux, Henri Soupa, passé par Matignon (2012-2014), puis par divers cabinets ministériels. Enrôlé à l’automne 2019, il est parti en février 2020, remplacé par un ancien lobbyiste de La Poste, Philippe Régnard.

    Un conseiller du groupe LR à l’Assemblée nationale, Jean-Christophe Aubry, a fait également son entrée dans la société, en 2019. Avant l’épidémie de Covid-19, ses ex-collègues attachés parlementaires apercevaient souvent ce communicant au 101, rue de l’Université, une annexe du Palais-Bourbon, en plein conciliabule avec des députés. « Les lobbyistes de chez Huawei avaient installé leur bureau dans le canapé du “101” », dit en souriant une ministre qui se souvient d’avoir été « hélée » en passant, quand elle était députée.

    Le département « affaires publiques » de Linda Han connaît un turnover important, même si cette dernière voit « plus d’arrivées que de départs ». Henri Soupa n’est resté que trois mois, malgré un salaire attractif de 9 000 euros brut par mois, supérieur à ses émoluments dans les ministères. « J’avais un problème de conscience, admet-il. Ayant servi le gouvernement français, j’étais mal à l’aise de travailler pour une entreprise dont les liens avec le pouvoir chinois sont aussi ambigus. »

    Débauchée en 2019 du principal fabricant de tabac au Royaume-Uni, Imperial Brands, la lobbyiste Clémence Rouquette a, elle aussi, démissionné au bout d’un an et elle refuse de raconter cette expérience dont elle garde un mauvais souvenir. Une autre recrue française est restée… moins d’une semaine avant de claquer la porte. Selon nos informations, d’autres cadres du département « affaires publiques » cherchent à quitter le groupe.Retour ligne automatique
    Macron, « le Graal absolu »

    Doté d’une organisation ultracentralisée, Huawei a acquis une réputation de management à la dure. Le « reporting » au siège de Shenzhen est permanent. Sous pression, les lobbyistes internes sont invités à « faire du chiffre », en multipliant les rendez-vous au Parlement ou dans les ministères. « Il faut montrer au siège qu’on avance, qu’on est présents et bien implantés dans le pays », témoigne un proche de l’entreprise.

    Mais ces efforts sont peu payés de retour. « Ils dépensent une énergie folle pour obtenir un rendez-vous tous les six mois », observe un fin connaisseur de la filiale, selon lequel cet acharnement a fini par irriter dans les coulisses du pouvoir.

    L’équipementier sait il est vrai se montrer très insistant. Ainsi a-t-il fait le forcing pour rencontrer Amélie de Montchalin quand celle-ci était secrétaire d’Etat aux affaires européennes (2019-2020). De guerre lasse, la ministre a fait recevoir les hommes de Huawei par son directeur de cabinet. Particulièrement sollicité, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, refuse, lui aussi, la rencontre. « Il ne faut pas donner prise, tout est piégeux », confie-t-on à Bercy. Sous le quinquennat précédent, le groupe avait offert au prédécesseur de M. Le Maire, Arnaud Montebourg, et à l’intégralité de son cabinet, des téléphones dernier cri : ils ont tous terminé au fond d’un tiroir.

    Pour Huawei, l’objectif suprême de cette offensive reste de décrocher un rendez-vous avec Emmanuel Macron. « Ce serait le Graal absolu, selon un familier de l’entreprise. Ils sont prêts à tout pour faire une photo à l’Elysée, qu’ils pourront ensuite envoyer à Shenzhen. » C’est même devenu une idée fixe pour Linda Han, d’après plusieurs sources. Un matin, l’un des cadres du département « affaires publiques » a entendu la responsable raconter le rêve de sa nuit précédente : une rencontre sous les ors de l’Elysée avec le président français.

    Fin 2019, Huawei a d’ailleurs écrit directement au président Macron – contournant Bercy – afin d’évoquer son projet d’usine en France. Remise en main propre par le patron de Publicis, Maurice Lévy, la missive réclamait la bienveillance de l’Etat et promettait à demi-mot la création de nombreux emplois. Polie mais froide, la réponse – signée du chef de cabinet de la présidence – invitait le groupe chinois à se rapprocher du ministère des finances, où les contacts demeurent circonscrits à la direction générale des entreprises. « Ils ne comprennent pas pourquoi ils n’obtiennent jamais de rendez-vous de haut niveau en France, dit l’un des lobbyistes de Huawei. Ils se sentent bannis, c’est le mot ! »

    Mme Han réfute l’expression « forcer les portes ». « Elle ne correspond pas à la réalité de ce que nous faisons, souligne la dirigeante. La pratique des relations publiques est très encadrée en France. » C’est pourtant bien comme une « tentative d’entrisme » qu’a été vécue, en janvier, la candidature du nouveau « directeur des affaires stratégiques et sécuritaires » de Huawei France, Vincent de Crayencour, au Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE), selon une source appartenant à ce cénacle des plus fermés.Retour ligne automatique
    Appétit tous azimuts

    Recruté par Huawei en novembre 2020, Vincent de Crayencour a un profil rare : cellule diplomatique du ministère de l’intérieur, affaires réservées du cabinet du ministre du budget, réserviste opérationnel des forces spéciales, blessé lors d’un parachutage au Burkina Faso, directeur des relations internationales de Thales, conseiller municipal à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et, surtout, spécialiste du cyber…

    Ses appuis pour entrer au CDSE, y compris au sein du secrétariat général du club, ont été très nombreux. « Des méthodes de bulldozer », résume la source du Monde. Mais, pour la première fois, les services de renseignement ont demandé au CDSE de barrer un postulant. Début février, le club l’a donc écarté à l’unanimité. Vincent de Crayencour a pourtant réussi à représenter Huawei dans deux autres cénacles, l’Association des professionnels des affaires publiques et InfraNum, qui rassemble les entreprises du numérique. Sollicité par Le Monde, M. de Crayencour n’a pas donné suite.

    Pour multiplier ses chances de pénétrer les sphères du pouvoir, le géant chinois – dont la filiale française, avec un millier de collaborateurs, n’est qu’une PME – mobilise aussi une armée de lobbyistes extérieurs. Pour 2019, Huawei France a déclaré avoir dépensé entre 400 000 euros et 500 000 euros pour la promotion de ses intérêts, soit autant que la SNCF et davantage que Peugeot.

    La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique recense sept cabinets d’intérêts, parmi lesquels Boury, Tallon & Associés, Havas ou Publicis. Des agences de communication, Image 7 ou Patricia Goldman, renforcent les rangs. Au point que, dans le petit milieu parisien de l’influence, l’appétit tous azimuts du groupe chinois est devenu un objet de plaisanterie : « Si tu as une agence de com’, la chose la plus facile est d’aller prendre un chèque chez Huawei en promettant de leur faire rencontrer n’importe quel député ou conseiller », ironise un communicant.

    A chaque agence sa mission. Ainsi, le cabinet d’intelligence économique ESL & Network a officiellement travaillé pour « accompagner les dirigeants de Huawei dans la compréhension des mécanismes décisionnels français sur le déploiement de la 5G ». Le patron du cabinet, Alexandre Medvedowsky, a décroché plusieurs rendez-vous au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, rattaché à Matignon. On y a gardé le sentiment désagréable qu’il cherchait des informations classifiées sur les réseaux de télécommunications. Lui non plus n’a pas souhaité répondre aux questions du Monde.

    Mais c’est Paul Boury, l’un des premiers à avoir accompagné Huawei en France, qui fait figure de « lobbyiste en chef ». Avant que les autorités ne définissent la ligne sur la 5G, M&M Conseil, filiale de Boury, Tallon & Associés, a multiplié les opérations d’image auprès des décideurs. Une « soirée singulière » était organisée chaque année en juillet dans un cadre prestigieux – Musée Rodin ou du quai Branly – autour d’un événement culturel. Le 9 juillet 2018, un concert privé du violoniste Renaud Capuçon a ravi les invités.Retour ligne automatique
    Le « numéro » de Borloo et Le Guen

    Paul Boury, ami de trente ans de François Hollande, fait profiter Huawei de son réseau parlementaire. Députés et sénateurs sont régulièrement conviés à déjeuner chez Laurent, un restaurant étoilé des Champs-Elysées, pour rencontrer des dirigeants du géant chinois.

    A la veille des enchères d’attribution de la 5G, en septembre 2020, onze élus se sont ainsi retrouvés à cette table renommée, dont le sénateur (La République en marche, LRM) de Paris Julien Bargeton, le député (LRM) du Rhône Bruno Bonnell, celui de la Manche Philippe Gosselin (LR), celui de Charente Jérôme Lambert (PS), ou son homologue des Côtes-d’Armor Eric Bothorel (LRM), rapporteur de la loi « anti-Huawei ». Ce dernier relativise : « Ils font du lobbying comme les autres. Ce n’est ni plus intrusif ni plus pressant. »

    Fin 2016, en pleine précampagne présidentielle, un dîner au Ritz avait rassemblé une quinzaine de personnalités influentes autour du président en exercice de Huawei, Ken Hu, de passage à Paris, et de deux amis historiques du groupe, les anciens ministres Jean-Louis Borloo – qui émargeait alors au conseil d’administration de Huawei France – et Jean-Marie Le Guen. Présents autour de la table : Antoine Gosset-Grainville, l’ex-directeur de cabinet adjoint de François Fillon, l’essayiste Nicolas Baverez, le patron du quotidien économique Les Echos Nicolas Barré, l’essayiste et consultant Edouard Tétreau, soutien d’Emmanuel Macron… « Ils utilisent tous les registres classiques de l’influence. Le patron de Huawei nous a fait l’article sur l’excellence de leur technologie et leurs prix compétitifs », raconte un participant. Ce dernier se souvient du « numéro » de MM. Borloo et Le Guen, qui, pendant tout le dîner, s’étaient plaints « en soupirant » des réticences des services de l’Etat à accueillir ce fleuron de l’économie chinoise.

    C’est d’ailleurs sur les conseils du même Paul Boury que Huawei a d’abord recruté des figures politiques jugées influentes et peu clivantes aux yeux du grand public pour les accompagner en France. Jean-Louis Borloo l’a ainsi été en 2016 pour son immense réseau. Les personnalités émargeant au conseil d’administration affirment être rémunérées au prix du marché. Bien davantage, selon des sources du renseignement. Il arrive aussi que l’entreprise fasse des cadeaux. En 2017, le leader de la 5G – également numéro un mondial de la reconnaissance faciale – a ainsi offert à la ville de Valenciennes (Nord), dont M. Borloo fut maire durant treize ans (1989-2002), 240 caméras, d’une valeur de 2 millions d’euros.

    Avec cette belle prise à droite, l’entreprise a aussi recruté, en 2016, Dominique Villemot, issu, comme François Hollande, de la promotion Voltaire de l’ENA. L’avocat a ouvert pour Huawei la porte des ministères et un portefeuille de sociétés pour des partenariats. Sa présence au CA n’a toutefois pas permis à l’équipementier – qui se plaignait déjà ne pas être reçu au plus haut niveau en France, à la différence des autres pays – d’obtenir un rendez-vous avec M. Hollande à l’Elysée. « Ren Zhengfei a toujours voulu accéder au président de la République. J’ai passé mon temps à lui dire que cela ne se passait pas comme ça en France », confirme Jean-Marie Le Guen, qui a remplacé Jean-Louis Borloo au CA à l’été 2020.Retour ligne automatique
    « Certificat de virginité »

    Quand l’ancien ministre socialiste des relations avec le Parlement arrive chez Huawei, il est tout sauf un inconnu pour les pro-Pékin. Après avoir quitté le gouvernement en 2017, ce proche de Manuel Valls a déjà exercé des fonctions de lobbyiste pour deux entreprises appartenant au conglomérat chinois HNA.

    Proche de la communauté asiatique du 13e arrondissement de Paris – son ancienne circonscription –, l’ex-député de Paris a longtemps soutenu Taïwan, avant de présider le groupe d’amitié France-Chine de l’Assemblée nationale. Des parlementaires avec lesquels Huawei organise, chaque année, une rencontre.

    C’est à ce titre que M. Le Guen accompagne l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault en visite officielle en Chine, en décembre 2013. Flanqué du ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, il est reçu par le charismatique Ren Zhengfei, au siège de Shenzhen. « Ren nous a proposés ce jour-là de donner la technologie 5G à la France », assure aujourd’hui l’ex-député. Quand le numéro un de Huawei vient à Paris deux ans plus tard, en 2015, Jean-Marie Le Guen œuvre pour qu’il rencontre le premier ministre, Manuel Valls. « Au grand dam de la DGSI », ironise l’ancien ministre. Lui aussi est allé au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale vanter les mérites de « l’Apple chinois ». « Je leur sers d’interprète », explique l’intéressé, pour lequel « 12 % à 15 % du marché des réseaux autorisés » pour Huawei n’est « pas suffisant ».

    A Paris, les fenêtres de l’immeuble où Huawei vient d’installer son centre de recherche Lagrange offrent une vue plongeante sur l’hôtel de Rothelin-Charolais, siège du porte-parolat du gouvernement français. Jadis, cette élégante bâtisse de la rue de Grenelle abritait… le siège de France Télécom. Une double victoire symbolique pour le géant chinois, qui a ouvert ici, en octobre 2020, son sixième centre de recherche, réservé aux mathématiques, en plein 7e arrondissement. « Le fait de s’installer ici, entre Matignon et plusieurs ministères, au cœur de la décision politique et de la souveraineté française, c’est envoyer un signal très clair », observe un ministre. Huawei a offert 6 millions d’euros à l’Institut des hautes études scientifiques (IHES), auquel le Centre Lagrange est adossé. Le président du conseil d’administration de l’IHES n’est autre que Marwan Lahoud, un ingénieur de l’armement passé par Polytechnique et ancien patron de la stratégie d’Airbus. Un joli coup pour Huawei, concernant son image. « Ils se sont acheté un certificat de virginité », résume une source sécuritaire. Tous les résultats de ces chercheurs seront accessibles au public, promet Jacques Biot.Retour ligne automatique
    Alexis Kohler, le filtre élyséen

    Le mécénat est bien l’autre chemin emprunté par Huawei pour gagner en influence. Avant son entrée au Parlement, en 2017, le mathématicien Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields, a, lui aussi, été sollicité à de multiples reprises par l’entreprise, devenue un des membres fondateurs du Fonds de dotation de l’Institut Henri-Poincaré, qu’il préside. M. Villani, député (ex-LRM) de l’Essonne, assure ne plus avoir de contacts avec Huawei depuis 2019. Il invoque le durcissement du régime de Pékin et « le rapport de Huawei avec le pouvoir ». Il raconte avoir été également mis en garde par le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O., qui lui a « parlé des soupçons pesant sur Huawei ». Mais il est resté proche de l’ancienne lobbyiste du groupe chinois Isabelle Leung, qui fut longtemps le visage du département « affaires publiques » et qu’il a enrôlée dans sa campagne municipale de 2020 à Paris comme chargée de la levée de fonds.

    « Ce n’est pas Huawei, c’est la mécanique gouvernementale chinoise qui est à l’œuvre », observe un industriel influent. La méthode, selon lui : repérer un besoin, expliquer que les intentions sont bonnes, ne jamais passer en force. Aux Français, en somme, de fixer leurs limites. C’est précisément l’objectif atteint par la nouvelle législation sur la 5G, se sont félicités, début février, les sénateurs Olivier Cadic et Mickaël Vallet dans leur rapport sur le sujet : pour 157 demandes d’exploitation des réseaux mobiles 5G examinées en 2020 par le gendarme de la cybersécurité, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), les vingt-deux décisions de refus et les cinquante-trois autorisations à durée limitée ont concerné les équipements Huawei.

    Au plan technique, c’est la discrète commission R226, présidée par l’Anssi, qui veille à la fiabilité des équipements de télécommunications. Mais, au plan stratégique, comme l’ont confirmé au Monde de nombreuses sources, c’est Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l’Elysée, qui joue le gatekeeper (« physionomiste ») contre lequel bute la filiale française du groupe chinois. « Le paysage a changé », confirme une source sécuritaire qui avait vu, dans les années 2012-2013, les représentants de Huawei reçus par le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet. Tout au long de ses discussions avec Huawei sur la future usine, le président de la région Grand-Est, Jean Rottner, a ainsi rapporté au bras droit du président Macron. Signe de l’importance que Huawei accordait à cette implantation, la vice-présidente Catherine Chen est venue spécialement de Shenzhen, aux côtés de la responsable de la filiale, Linda Han, pour le premier rendez-vous avec l’élu. « Tu peux y aller », a-t-on dit, depuis Paris, à Jean Rottner.Retour ligne automatique
    Une surprise dans l’avion

    L’Elysée, une ligne de crête, veille depuis à concilier intérêts économiques et sécuritaires – une « politique du ni oui ni non, ambiguë », dénonce un pro-Huawei. Au sujet de l’usine, la maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Strasbourg, Jeanne Barseghian, favorable, en septembre 2020, à un moratoire sur la 5G, s’inquiète ainsi de voir subsister des « risques pour notre souveraineté ». L’élue rappelle que l’armée, très présente autour de Strasbourg, avait mis en garde les autorités contre le projet. Tout comme la consule générale des Etats-Unis, qui est venue poser des questions à la présidence de l’Eurométropole.

    Si le groupe chinois a perdu une bataille avec la loi 5G, il croit cependant ne pas avoir perdu la guerre. « Ils trouveront toujours des oreilles attentives parmi les politiques, à gauche dans un vieux fond prochinois, à droite parmi les héritiers d’un gaullisme non aligné sur les Américains, et partout chez ceux qui se laissent corrompre », résume le sénateur (LRM) des Hauts-de-Seine André Gattolin, membre d’un réseau international de parlementaires anti-Pékin, l’IPAC. Mais, poursuit ce défenseur de la cause tibétaine, « les parlementaires les intéressent désormais moins que les responsables d’exécutifs régionaux ou locaux ».Retour ligne automatique
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi 5G : la position paradoxale des opérateurs européens vis-à-vis de Huawei

    En 2018, lors d’un voyage de jumelage à Chengdu, Jean Rottner a, en effet, été approché par un intermédiaire chinois vivant en France. Le consulat de France lui a déconseillé de le voir. Mais Rottner a eu la désagréable surprise de trouver cet homme assis à côté de lui dans l’avion du retour pour Paris !

    « Auprès des politiques, cela ne se fait plus avec une super pépée dans une main et une valise de billets dans l’autre, explique le lobbyiste d’un grand groupe français. On a conseillé à Huawei d’installer une image durable, qui se construit par petites touches. Ils approchent des gens qui vont tremper longtemps dans la marmite, avant, un jour prochain, de servir. » C’est un point que Jacques Biot, le président du CA, confirme : « Huawei est là pour longtemps. »

    A la fin de l’année 2020, le député Bruno Bonnell a reçu une drôle de carte de vœux du directeur général adjoint de la filiale française, Minggang Zhang : la photo d’un bombardier déchiqueté, troué de balles. « Pendant la seconde guerre mondiale, ce bombardier a été le seul à revenir d’où il était parti », écrivait M. Zang. Qui précisait : « Malgré les balles que nous prenons dans le bombardier Huawei, nous finirons par ramener l’équipage à bon port. » Fragilisée par l’embargo américain, l’entreprise s’adapte à ce qu’elle nomme la « nouvelle idéologie antichinoise ». Et elle ne lâchera rien, les décideurs français en sont convaincus.

    #Bouygues #Huawei #SFR #5G #technologisme #lobbying

  • EPR de Flamanville : la condamnation de Bouygues passe sous les radars médiatiques | Pauline Perrenot
    https://www.acrimed.org/EPR-de-Flamanville-la-condamnation-de-Bouygues

    Le 12 janvier, Bouygues a été définitivement condamné par la Cour de cassation pour travail dissimulé sur le chantier de l’EPR de Flamanville. Une décision majeure, point final d’une longue procédure pénale, débutée après trois ans d’enquêtes préliminaires, et qui avait déjà vu l’entreprise condamnée deux fois (en 2015 et en 2017). L’occasion, pour les grands médias… de ne pas en parler. Source : Acrimed

    • Le silence autour de la condamnation pour travail dissimulé de la principale entreprise de BTP française nous raconte beaucoup du paysage médiatique dominant. De la marginalisation de l’enquête sociale, de la dépendance des grands médias à l’agenda de l’AFP, du pouvoir d’occultation qu’ils exercent à sens unique et du mimétisme qui les animent : en définitive, ce qui est abordé par l’un peut être traité sans exception par les autres… comme ce qui est ignoré. L’information sociale fait bien sûr les frais d’un tel fonctionnement, en plus de s’attirer l’indifférence des rédactions : à l’exception de celle de Mediapart, aucune n’a visiblement jugé bon d’assurer le suivi (autonome et spécialisé) d’une affaire qui n’a pourtant rien d’anodin, en prise directe avec l’actualité de Flamanville. Et lorsque des patrons impliqués de près ou de loin sont conviés sur les plateaux, les stars de l’info prennent grand soin de ne pas mettre le doigt (ni près, ni loin) sur un sujet qui fâche. Bref : voilà un épisode à ajouter au glorieux tableau de chasse de notre « contre-pouvoir » !

      #bouygues #médias #contre-pouvoir

  • La 5G, une charge contre les communs
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280920/la-5g-une-charge-contre-les-communs

    Alors que s’ouvrent les enchères pour l’attribution des fréquences, des centaines de millions d’euros doivent être investis par les grands opérateurs du secteur, qui comptent sur cette rupture technologique pour ouvrir de nouveaux marchés. Quel est le sens de cet événement alors qu’il n’y a pas assez de personnel pour affronter l’épidémie de Covid-19 ? De quoi parle-t-on quand on prononce l’expression lapidaire : « la 5G » ? Il faut prendre le temps d’éplucher cet étrange oignon sémantique pour apprécier (...)

    #Bouygues #Free #Orange #SFR #5G #technologisme

  • Où sont implantées les antennes 5G qui quadrillent déjà Lyon et Villeurbanne ?
    https://www.mediacites.fr/decryptage/lyon/2020/09/21/ou-sont-implantees-les-antennes-5g-qui-quadrillent-deja-lyon-et-villeurba

    Pour les anti-5G et les élus opposés au déploiement de la nouvelle génération de téléphonie mobile, le compte à rebours est enclenché. Ce 29 septembre, le gouvernement prévoit d’ouvrir les enchères de la 5G aux opérateurs. En clair, à coup de centaines de millions d’euros, Orange, Bouygues, Free et SFR vont se disputer l’attribution des fréquences nécessaires à la technologie. Suivront, pour les fêtes de fin d’année ou au début de l’année 2021, les premières offres commerciales qui proposeront des forfaits (...)

    #ARCEP #Bouygues #Free #Orange #Sony-Ericsson_ #SFR #5G #technologisme

  • Avec la 5G, la France au bord de l’excès de vitesse ?
    https://www.telerama.fr/medias/avec-la-5g-la-france-au-bord-de-lexces-de-vitesse-6699762.php

    Progrès salutaire pour l’économie et les services selon ses partisans, comme Emmanuel Macron. Technologie potentiellement néfaste pour la santé et l’environnement pour ses détracteurs, dont de nombreux maires écologistes. Le débat sur le haut débit s’enflamme. Parfois, même les machines bien huilées se grippent. Elles tombent sur un grain de sable, calent, s’enrayent. Dans le sillage de ses voisins européens, la France a prévu d’embrasser la 5G qui, comme son sigle l’indique, désigne la cinquième (...)

    #ARCEP #Bouygues #Free #Orange #SFR #5G #technologisme

  • Dijon – OnDijon
    https://technopolice.fr/dijon-ondijon

    Le projet OnDijon est un projet dit de « Smart city », inauguré en avril 2019, par François Rebsamen – le maire et le président de la métropole – qui résulte d’un partenariat avec 4 entreprises (Bouygues, Suez, Capgemini et Citelum (EDF). Il est présenté sur le site internet de la métropole de la manière suivante : « La métropole et la ville de Dijon conçoivent et imaginent la métropole du futur, intelligente et connectée. Première étape : la création d’un poste de commandement unique et partagé avec les 23 (...)

    #Bouygues #CapGemini #algorithme #CCTV #SmartCity #géolocalisation #vidéo-surveillance #BigData #surveillance #LaQuadratureduNet #Technopolice #Suez #Citelum (...)

    ##capteur

  • À Brest, Bouygues Télécom va devoir démonter ses antennes Huawei
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/a-brest-bouygues-telecom-va-devoir-demonter-ses-antennes-huawei-6950290

    À Brest, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) refuse le déploiement de la 5G sur les antennes réseaux fabriquées par l’entreprise chinoise Huawei. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) n’a pas autorisé le déploiement de la future 5G par des antennes réseau de la marque chinoise Huawei dans quatre villes françaises dont Brest. En raison de la proximité de la base navale et des sous-marins nucléaires de l’Ïle-Longue. Après des soupçons d’espionnage (...)

    #ANSSI #Bouygues #Huawei #5G #technologisme #surveillance

  • Pages Jaunes : vos données personnelles sont accessibles sur le web et cela n’inquiète personne
    https://cyberguerre.numerama.com/5962-pages-jaunes-vos-donnees-personnelles-sont-accessibles-su

    L’annuaire téléphonique constitue une gigantesque base de données personnelles des Françaises et des Français, le tout en accès libre et gratuit sur le web. Peut-on le considérer comme une fuite de données massive ? « Quelqu’un vient de me livrer une fuite de données massive. Tout est dedans : noms, adresses, numéros de téléphone. C’est énorme ! ! ! » L’auteur de ce message, c’est l’américain Troy Hunt, reconnu à l’échelle mondiale comme « monsieur fuite de données » pour son travail de publication sur (...)

    #Bouygues #Free #Orange #SFR #Pagejaunes.fr #données #BigData #phishing #hacking #consentement

    //c0.lestechnophiles.com/cyberguerre.numerama.com/content/uploads/sites/2/2020/07/PAGES-JAUNES.jpg

  • France : Le gouvernement souhaite des enchères 5G en septembre
    https://fr.reuters.com/article/technologyNews/idFRKBN23C2WT-OFRIN

    Le gouvernement souhaite que les enchères pour l’attribution des fréquences de téléphonie mobile de cinquième génération en France, décalées pour cause de coronavirus, aient lieu en septembre, afin que la 5G puisse commencer à être déployée à la fin de l’année, déclare Agnès Pannier-Runacher dans une interview au Figaro. “Notre objectif, et j’en ai fait part à l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), est que les enchères soient lancées rapidement. Septembre est un objectif raisonnable, compte tenu des (...)

    #Bouygues #Free #Orange #SFR #5G #technologisme

    https://s3.reutersmedia.net/resources/r

  • France wants 5G auction in September, junior minister tells Le Figaro
    https://uk.reuters.com/article/us-france-5g/france-wants-5g-auction-in-september-junior-minister-tells-le-figaro-idU

    PARIS (Reuters) - France wants to launch its planned auction of 5G frequencies in September so that the fifth generation mobile network can be deployed by year-end, junior economy minister Agnes Pannier-Runacher said in remarks published on Friday. In February, telecoms regulator Arcep had said it was hoping to award the 5G licences by June, but after France went into coronavirus lockdown mid-March, Arcep postponed the sale and said a new date would depend on the progression of the health (...)

    #Bouygues #Free #Orange #SFR #5G #technologisme

    https://s3.reutersmedia.net/resources/r

  • JO 2024 : le vote pour la piscine olympique bat un record de vitesse - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/05/15/jo-2024-le-vote-pour-la-piscine-olympique-bat-un-record-de-vitesse_178852

    Maître d’ouvrage du Centre aquatique international, la métropole du Grand Paris a validé son attribution à Bouygues au cours d’un scrutin quasi sans débat.

    A 16 h 39, lors de la première réunion du conseil métropolitain post-déconfinement, Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris (MGP) et maire LR de Rueil-Malmaison a chouiné : « Ce conseil a été organisé pour le centre aquatique olympique et on en est encore loin… » De fait, ce n’est qu’à 18 heures qu’il a enfin été question de la piscine des #JO_2024, après de longs débats sur la pertinence d’une dotation de solidarité qui atterrira dans les caisses de toutes les communes de la métropole même riches (Paris a refusé sa part).
    45 secondes chrono

    Afin de rattraper le retard, Laurent Rivoire, vice-président de la MGP et maire UDI de Noisy-le-Sec chargé du dossier, a procédé à une présentation accélérée de cet équipement pour lequel « il y avait trois candidats, puis l’un s’est retiré et, finalement, #Bouygues a été retenu avec un projet de 147 millions d’euros ». Et d’enchaîner : « La métropole participera pour un peu moins de 40 millions, le fonctionnement se monte à 2,3 millions annuels, les travaux auront lieu de 2021 à 2023, le centre accueillera les championnats d’Europe de natation en 2026. Enfin, dans le cadre du plan "Savoir nager en Seine-Saint-Denis", la métropole participera au financement de sept piscines. » 45 secondes chrono.

    « Nous revenons de très loin, a soupiré d’aise le président Ollier. Personne ne pensait qu’on arriverait à ce résultat : nous y sommes arrivés, par force de volonté. La Solideo a approuvé notre choix hier et je te remercie Laurent, parce que ça n’a pas été facile. » Patrick Ollier se félicite d’avoir fait baisser les prix. « Nous étions très loin de la cible, dit-il. Elle était à 147 millions. Nous sommes à 147 millions. »

    Yves Contassot, conseiller de Paris et écologiste, s’apprête à parler quand le président lui coupe la chique : « Il y en a qui vont partir, on n’aura pas le quorum… Tu peux intervenir après le vote, non ? » Contassot : « Non. » Chez les Verts, les Jeux olympiques ne font pas consensus. Sur la piscine, Contassot fait ce constat : « Pour des Jeux qui durent quelques jours, il faut dépenser une fortune alors que la France reste en retard dans l’apprentissage de la natation. C’est le syndrome du TGV. » Trois minutes plus tard, le « vote historique », comme dit Patrick Ollier, était plié.

    @marclaime

    • Pour info, il y a une piscine olympique à Saint-Germain-en-Laye. Intégralement rénovée en 2018/2019 !
      Mais depuis sa construction en 1977 elle n’a jamais accueillie aucune compétition ! Les élus locaux (c’est une piscine intercommunale) arguant que ces dernières sont sources de désagréments (indisponibilité) pour les usagers (leurs électeurs) lesquels ont bien-sûr besoin d’un bassin olympique pour faire trempete... Ben oui quoi on est dans l’ouest parisien.

  • Post-scriptum sur le déconfinement : demain, tous auxiliaires de police ? - Médias / Net - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/medias/post-scriptum-sur-le-deconfinement-demain,-tous-auxiliaires-de-police,n6625

    Traçage des malades par une application StopCovid, industrie de la surveillance qui sort de l’ombre, omniprésence policière, climat de délation dans les médias et les réseaux sociaux… Si elle a mis un coup d’arrêt à l’activité économique, la pandémie de Covid-19 fait toujours plus les affaires d’une société de contrôle inquiétante. « Ce n’est pas la culture française, et je fais confiance aux Français pour que nous n’ayions pas besoin de mettre en place ces systèmes qui atteignent la liberté individuelle de (...)

    #Bouygues #Orange #Palantir #SNCF #SFR #Yandex #FluxVision #Bluetooth #capteur #SmartCity #smartphone #StopCovid #TraceTogether #GPS #géolocalisation #consentement #métadonnées #BigData #délation #santé #surveillance #ChaosComputerClub-CCC (...)

    ##santé ##police

  • Pistage, prévention, modélisation : quelle stratégie numérique en France face au coronavirus ? - Société - Numerama
    https://www.numerama.com/politique/614091-pistage-prevention-modelisation-quelle-strategie-numerique-en-franc

    Quel rôle peut avoir le traçage de la géolocalisation face à l’épidémie de coronavirus en France ? Et surtout, quel type de traçage peut-on envisager et dans quelles conditions ? Alors que plusieurs pays ont opté pour des approches très intrusives, la France et l’Europe empruntent pour l’heure une piste plus modérée. L’annonce a été faite le 24 mars lors de l’installation du Comité Analyse Recherche et Expertise, une nouvelle instance scientifique chargée de conseiller le pouvoir : la France souhaite (...)

    #Deutsche_Telekom #Bouygues #Orange #Telefonica #Telenor #Vodafone #algorithme #smartphone #GPS #géolocalisation #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #métadonnées (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##santé ##BigData ##surveillance ##CNIL
    //c2.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2020/03/point-geolocalisation.jpg

  • Bouygues construction, victime emblématique d’une nouvelle forme de chantage au rançongiciel
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/02/14/bouygues-construction-victime-emblematique-d-une-nouvelle-forme-de-chantage-

    Le géant du BTP français est la première grande entreprise touchée par un double chantage aux fichiers chiffrés et à la publication de documents. Deux semaines après la découverte d’un logiciel malveillant sur les serveurs de l’entreprise Bouygues construction, le géant du BTP français fait toujours face à d’importantes difficultés pour remettre en place toute son infrastructure informatique. « Les équipes travaillent sur la remise en route ; c’est progressif, et nous nous concentrons sur ce sujet et la (...)

    #Bouygues #malware #NotPetya #ransomware #Wannacry #hacking

  • Backdoors « officielles » détournées : de quoi les USA accusent-ils Huawei ? - Cyberguerre
    https://cyberguerre.numerama.com/2913-backdoors-officielles-detournees-de-quoi-les-usa-accusent

    Les États-Unis auraient enfin des preuves concrètes de l’espionnage de Huawei. Ironiquement, le géant chinois utiliserait des portes dérobées... demandées par les gouvernements pour leur propre espionnage. Les États-Unis seraient-ils enfin prêts à apporter des preuves pour soutenir leurs accusations d’espionnage contre Huawei ? Le gouvernement de Donald Trump a exclu le constructeur de réseaux télécoms de son pays depuis presque un an. Et il incite fortement ses alliés occidentaux à faire de même. Les (...)

    #Bouygues #Deutsche_Telekom #Huawei #Nokia_Siemens #Orange #Sony-Ericsson_ #SFR #backdoor #écoutes #lutte (...)

    ##surveillance
    //c1.lestechnophiles.com/cyberguerre.numerama.com/content/uploads/sites/2/2019/01/will-huawei-be-the-next-failure.jpg

  • Comment les chaînes TV vont diffuser des publicités ciblées aux téléspectateurs
    https://www.usine-digitale.fr/article/comment-les-chaines-tv-vont-diffuser-des-publicites-ciblees-aux-teles

    La réforme de l’audiovisuel, portée par le ministre de la Culture, Franck Riester, prévoit la possibilité pour les chaînes TV de cibler les téléspectateurs en matière de publicité. Jusqu’ici prohibée, cette pratique, très répandue sur le Web, devrait dégager des centaines de millions d’euros de recettes supplémentaires pour le secteur à l’horizon 2025… mais pose bien des questions quant à la protection des données personnelles. Les débats débuteront à l’Assemblée nationale dès le mois d’avril. Une révolution (...)

    #Bouygues #Free #Orange #SFR #algorithme #SmartTV #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #data #microtargeting #profiling #publicité (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##publicité ##BFM

    • merci @arno
      C’est vraiment sans vergogne aucune, ça place bien le personnage : un VRP publicitaire véreux.
      D’ailleurs on parlait dernièrement avec @ de la destruction culturelle opérée depuis 1950 (paysans, ouvriers, petites gens sommés de s’autodétruire) et de juste remplacer culture par pensée, on a bien « Ministère de la pensée (unique) ». Exactement ce qui advient aujourd’hui.

    • Pour dénicher leur matière première, les régies publicitaires peuvent ainsi se tourner vers les factures des abonnés – qui contiennent des données socio-démographiques – ou encore l’utilisation des divers appareils – qui donnent des informations sur le comportement de consommation et les types de contenus. Selon FreeWheel, 30% du parc des boxes Internet serait immédiatement adressable – soit la frange la plus récente. Un chiffre amené à progresser, à mesure que les utilisateurs renouvellent leurs équipements.

      En France, les annonceurs bénéficieront d’un avantage considérable puisque les opérateurs télécoms unissent actuellement leurs efforts pour développer un cadre technique commun à toutes les régies publicitaires. Une situation unique au monde. Dans les pays qui ont déjà adopté la publicité segmentée – Etats-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Australie, Allemagne, etc. –, il n’existe pas de standard : chaque groupe de télévision doit négocier avec un câblo-opérateur… et il existe autant de protocoles de communication qu’il y a d’accords. « Le travail mené dans l’Association française pour le développement des services et usages multimédias multi-opérateurs (AFMM) permet de s’assurer que tous les acteurs seront bien en ordre de marche dès l’ouverture de ce marché », pointe Isabelle Vignon. Ainsi, les régies publicitaires des chaînes télévisées devraient toutes être en mesure de proposer leur offre au même moment. Ce qui a pour avantage d’éviter les situations de monopole.

      Techniquement, l’articulation des signaux nationaux et ciblés entre eux est l’aspect le plus complexe à mettre en place. L’idée est qu’un spot individualisé puisse venir s’intercaler sans couture entre deux messages non-ciblés. « C’est une condition sine qua non au lancement d’une telle forme de publicité. Il faut maintenir une expérience de qualité pour le téléspectateur, qui accepte déjà très bien les coupures pubs en l’état aujourd’hui »

      Oui, c’est d’ailleurs pour cela que de moins en moins de gens regardent la télé en flux.

  • Cyberattaque à Bouygues Construction : TF1 et LCI ne sont pas au courant - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Cyberattaque-a-Bouygues-Construction-TF1-et-LCI

    À défaut d’informer sur le racket numérique de Bouygues Construction, LCI pourra toujours conseiller son patron sur la façon de faire face aux pirates…

    Si on peut aujourd’hui en rire, cette affaire sonne comme l’écho d’un fait rapporté par le documentaire « Les Nouveaux Chiens de garde » : le 27 mai 2008 de graves anomalies sont détectées dans la construction de la centrale nucléaire de type EPR de Flamanville, construite par le groupe Bouygues. Depuis cette date et à notre connaissance, l’information n’a jamais passé le mur de la censure sur TF1, qui est toujours la chaîne la plus regardée du pays.

    Et là, on ne rit plus.
    Louise Mymda

    #acrimed #TF1 #LCI #Bouygues

  • Comment les géants de la tech manipulent la recherche sur l’éthique des IA | korii.
    https://korii.slate.fr/tech/intelligence-artificille-ethique-gafam-recherche-lobbying-conflit-intere

    Après le greenwashing, l’ethicalwashing ? Un ancien chercheur du MIT Media Lab témoigne. Dès 2018, il est devenu difficile de suivre les nombreux scandales liés à l’IA sur fond de contrats controversés : entre Facebook et Cambridge Analytica ; entre Google et le Pentagone sur les drones ; entre Amazon, IBM et la police sur la reconnaissance faciale ; entre Microsoft et les services de l’immigration sur le contrôle des frontières... Derrière plusieurs hashtags (#TechWontBuildIt, #NoTechForICE, (...)

    #Accenture #Altran #Bouygues #CambridgeAnalytica #DeepMind #Google #Microsoft #Orange #SNCF #Air_France #USDepartmentofDefense-DoD #IBM #MIT #Amazon #Facebook #algorithme #drone #activisme #biométrie #éthique #migration #police #racisme #facial (...)

    ##législation ##reconnaissance ##discrimination ##vidéo-surveillance ##frontières ##lobbying ##surveillance ##greenwashing ##bug