• Le gouvernement Meloni à l’épreuve du procès de l’attentat de Bologne


    Sur les lieux de l’attentat à la gare de Bologne (Italie) le 2 août 1980. © Photo Farabola / Leemage via AFP

    La condamnation récente à perpétuité de deux néofascistes dans l’affaire de l’attentat de la gare de Bologne en 1980 provoque l’embarras de l’équipe de Giorgia Meloni qui voudrait réécrire l’histoire. Un ministre et une députée Fratelli d’Italia gravitent dans l’entourage des ex-terroristes.
    Karl Laske
    16 octobre 2023


    LeLe 27 septembre 2023, Gilberto Cavallini, dit « Gigi » ou « Il Nero », ne s’est pas présenté devant les juges. Le #néofasciste, ex-membre des Nuclei Armati Rivoluzionari (#NAR), auteur et coauteur de plusieurs assassinats – notamment ceux du policier Francesco Evangelista et du procureur Mario Amato, en 1980 –, a été condamné en appel à perpétuité pour sa participation à l’attentat commis gare de Bologne le 2 août 1980, qui avait fait 85 morts et 200 blessés . Arrêté en 1983, et déjà condamné pour différents crimes et association de malfaiteurs, l’ancien terroriste de 71 ans est en semi-liberté.
    Il y a peu, les enquêtes journalistiques de La Repubblica et de la Rai ont dévoilé ses réseaux et ses liens avec un membre du gouvernement, le sous-secrétaire d’État à l’environnement et à la sécurité énergétique, Claudio Barbaro. La condamnation en appel d’« Il Nero », et l’incarcération, en juin, d’un autre néofasciste, ex-membre d’#Avanguardia_Nazionale (AN), Paolo Bellini, 70 ans, condamné à perpétuité, en avril 2022, comme le coauteur du même attentat de Bologne, ont clarifié les responsabilités, et embarrassé le gouvernement de Giorgia Meloni, qui n’a jamais admis la mise en cause des néofascistes dans cet attentat.

    La « matrice néofasciste »
    Longues de 1 724 pages, les motivations de la sentence condamnant Bellini relèvent en particulier « la preuve éclatante » du financement de l’attentat par le haut dignitaire de la #loge_P2 (Propaganda Due), le financier d’extrême droite Licio Gelli, décédé en 2015. Preuve de la « #stratégie_de_la_tension » mise en œuvre par des réseaux clandestins au sein de l’#État et les #forces_armées. Sur une comptabilité manuscrite qu’il avait intitulée « Bologna » (un mot que les premiers enquêteurs n’avaient pas retranscrit), apparaissent une provision de 5 millions de dollars et un versement d’un million en espèces (20 %) peu avant l’attentat.

    La sentence souligne aussi les capacités de manipulation des groupes néofascistes par Licio Gelli et Federico Umberto D’#Amato, l’ancien chef du Bureau des affaires réservées du ministère de l’intérieur, également décédé, tous deux mis en cause lors d’un premier procès pour des manœuvres visant à désorienter l’enquête.
    La « coopération opérationnelle » des groupuscules Nuclei Armati Rivoluzionari et Avanguardia Nazionale a été par ailleurs établie par la justice : hold-up communs, faux papiers, caches d’armes partagées… La sentence relève au passage que l’une de ces caches se trouvait dans le local romain du journal Confidentiel, la couverture d’un réseau international impliquant d’anciens dirigeants du groupuscule français Ordre nouveau.
    En dépit de ces investigations, la présidente du Conseil Giorgia Meloni n’a cessé de contester, sur son compte Twitter (aujourd’hui « X »), les décisions de la justice concernant l’attentat de Bologne, réclamant « la vérité ». Et alors que le président de la République Sergio Mattarella a solennellement souligné, en août, « la matrice néofasciste » de l’attentat, Giorgia Meloni a, cette année encore, provoqué une vive polémique, le 2 août, parlant dans un message d’un des « coups féroces infligés » par « le terrorisme » à l’Italie, sans préciser lequel, et en signalant une nouvelle fois qu’il fallait « parvenir à la vérité » sur les attentats. Une façon à peine voilée de contredire l’institution judiciaire.

    Or la « matrice néofasciste » ne concerne pas que l’attentat de la gare de Bologne, mais toutes les « stragi », c’est-à-dire les #massacres, à commencer par l’attentat de #piazza_Fontana, à Milan, le 12 décembre 1969 (16 morts et 88 blessés), ou celui de la piazza della Loggia à #Brescia le 28 mai 1974 (8 morts et 102 blessés), dont les procès se sont conclus par la condamnation de membres du groupuscule néofasciste #Ordine_nuovo et de responsables opérationnels de sa cellule en Vénétie.
    Concernant #Bologne, la « vérité alternative » avancée par l’équipe Meloni tient en une « piste palestinienne » liée à l’incarcération d’un militant palestinien pour trafic d’armes en 1979, une piste explorée mais fermement écartée par la justice vu l’implication matérielle des néofascistes, et par ailleurs les preuves d’un dialogue entre Italiens et Palestiniens au sujet de cet épisode.
    Cette piste internationale avait fait partie des contre-feux ouverts par Licio Gelli lui-même, aux débuts de l’enquête. En 2019, huit députés Fratelli d’Italia ont tenté de la rouvrir par une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire, faisant délibérément l’impasse sur les enquêtes judiciaires et les condamnations définitives, en 2007, de trois premiers auteurs de l’attentat, ex-membres des Nuclei Armati Rivoluzionari, Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini.

    Cet été, l’un de ces députés, Federico Mollicone, a encore demandé la « levée du secret » sur d’éventuels documents concernant la piste palestinienne. « Ces documents n’existent pas, c’est le énième rideau de fumée lancé sur le 2 août », a commenté Paolo Bolognesi, le président de l’Association des familles de victimes de l’#attentat_de_Bologne.
    En février, c’est le ministre de la justice, Carlo Nordio, qui a soutenu devant le Sénat la validité des arguments des avocats de Cavallini visant à annuler la condamnation du néofasciste – en s’appuyant sur une jurisprudence inexistante concernant la limite d’âge des juges populaires. « Il a fourni une assistance aux terroristes », s’est indigné encore Bolognesi dans La Stampa.

    Un soutien matériel aux condamnés
    « La strage de 1980 est la plus contestée dans ses résultats judiciaires parce que les enquêtes et les sentences ont touché des points sensibles d’un système encore actif », a commenté l’un des anciens juges de Bologne Leonardo Grassi au Fatto Quotidiano.
    « Il est normal qu’aujourd’hui on revienne à la piste palestinienne, c’est la manière dont la partie politique qui se sent impliquée, et qui est au gouvernement, cherche une voie de sortie, poursuit-il. Parce que le parti de Giorgia Meloni revendique sa continuité avec le Movimento Sociale Italiano (#MSI), et celui-ci est proche du monde d’où proviennent les exécuteurs des stragi. »
    Un monde plus que proche. Comme l’a montré l’enquête de la Rai et de La Repubblica sur l’étrange coopérative Essegi 2012.
    Cette société est justement dirigée par l’un des premiers condamnés dans l’attentat de Bologne, Luigi Ciavardini, 61 ans. Et elle a permis à « Il Nero » Cavallini de décrocher un emploi et la semi-liberté.
    Condamné à treize et dix ans de prison pour les meurtres d’Evangelista et d’Amato, et à trente ans pour l’attentat de Bologne, Ciavardini, dit « Gengis Khan », a fait tourner sa coopérative, dédiée à l’accueil des détenus en semi-liberté, à coups de subventions publiques (plusieurs millions d’euros) de municipalités et collectivités locales amies – jusqu’à la perte de son agrément en juin dernier.
    Ces deux condamnés pour l’attentat de Bologne ont tous deux bénéficié du soutien du sous-secrétaire d’État à l’environnement de #Giorgia_Meloni, Claudio Barbaro, ancien élu du Movimento Sociale Italiano (MSI). Ciavardini a obtenu sa propre semi-liberté grâce à l’emploi que lui a offert Barbaro au sein de l’Alliance sportive italienne (ASI) qu’il a présidée pendant vingt-sept ans. Et le ministre a « contribué à payer » les frais judiciaires de Cavallini, selon un témoin cité par La Repubblica.

    Mais le ministre n’est pas le seul à soutenir les ex-terroristes des NAR. La députée (Fratelli d’Italia) Chiara Colosimo, une proche de Meloni, a ainsi rendu visite à Ciavardini à la prison de Rebibbia en 2014. L’émission « Report » de la Rai a dévoilé une photo de l’élue accrochée à son bras à cette occasion (voir ci-dessous).
    Malgré cette relation à l’évidence amicale, Chiara Colosimo a été élue en mai dernier présidente de la commission antimafia par le Parlement, provoquant une levée de boucliers parmi les familles des victimes des attentats, et un appel solennel de leur part, en vain.

    Cette nomination à la tête de la commission antimafia est d’autant plus problématique que Luigi Ciavardini a été aussi sous investigation pour ses contacts avec la #Camorra, la mafia napolitaine dans le cadre de l’enquête « Mafia Capitale ». L’ancien terroriste avait détenu un restaurant à Rome, Il Tulipano, en association avec le comptable du clan, Massimiliano Colagrande, alias « Small », condamné définitivement en février 2020, à 30 ans de prison.

    Début août, les néofascistes condamnés ont reçu un autre soutien, plus modeste, celui du responsable de la communication institutionnelle de la région du Lazio, Marcello De Angelis, un ancien parlementaire d’extrême droite, lui-même issu du groupuscule Terza Posizione, auquel avaient appartenu les trois premiers condamnés de l’attentat de Bologne avant de rejoindre les NAR, Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini – ce dernier n’est autre que son beau-frère.
    Sur Facebook, De Angelis a assuré que ses trois camarades, condamnés définitifs, n’avaient « rien à voir avec le massacre de Bologne ». Son post a immédiatement été « liké » par Claudio Barbaro. Le communicant a démissionné fin août des services de la région après la découverte sur son compte de posts antisémites, ou encore célébrant Himmler. On relève au passage que l’ancien activiste dialogue sur Facebook avec un proche de Marine Le Pen, l’ex-chef du GUD #Frédéric_Chatillon installé à Rome depuis ses ennuis judiciaires.

    La « Primula nera »
    L’incarcération surprise de Paolo Bellini, en juin dernier, alors qu’il était dans l’attente de son procès en appel, a été décidée dans l’urgence pour des raisons de sécurité. Placé sur écoute, l’ancien membre d’Avanguardia Nazionale condamné à perpétuité a proféré des « menaces alarmantes » contre son ex-femme et un juge.
    Il a fait savoir qu’il préparait « quelque chose d’apocalyptique » pour « clore la carrière du président de la cour d’assises de Bologne » qui l’a condamné, et qu’il avait découvert que le magistrat avait un fils diplomate au Brésil. Il annonçait aussi avoir « tout juste fini de payer 50 000 euros » pour « descendre » son ex-femme qui a trop parlé lors de son procès. Des mesures de protection ont été prises.
    Quarante ans après les faits, Paolo Bellini a été confondu par l’exploitation d’une série d’images extraites d’un film super-8 tourné par un touriste suisse dans la gare de Bologne, quelques minutes après l’explosion de la bombe, le 2 août 1980. Un homme en tee-shirt bleu, cheveux frisés hirsutes, passe devant la caméra sur le quai numéro un de la gare. C’est lui.

    L’enquête est rouverte. Des photos anciennes sont saisies, analysées et comparées par des moyens techniques aux images en super-8. C’est positif. Le film est présenté à son ex-femme. Placée sur écoute, elle déclare à son fils reconnaître son ex-mari, formellement. Elle avoue alors aux juges que l’alibi qu’elle lui a fourni pendant la première enquête était inventé.
    Les menaces de Bellini sont prises au sérieux, car sa vie a été émaillée d’assassinats et de cavales qui lui ont valu le surnom de « Primula nera », le « Fantôme noir ». Après quelques années au MSI, un premier meurtre commis en 1975, il prend la fuite au Paraguay, aidé par le chef d’Avanguardia Nazionale, Stefano Delle Chiaie, l’homme lige de l’internationale fasciste.
    De retour en Italie sous une fausse identité brésilienne, il obtient des facilités de circulation et un port d’armes par des contacts au sein des #services spéciaux, et devient pilote d’avion privé. L’un des portraits-robots établis après l’attentat de Bologne fait émerger son vrai nom et son visage parmi ceux des suspects, mais la « Primula » demeure dans l’ombre.
    Interpellé en 1981, il échappe aux poursuites dans l’affaire de Bologne, mais reste incarcéré jusqu’en 1986 pour d’autres épisodes criminels qui avaient conduit à son départ en cavale. Il se rapproche alors de la #’Ndrangheta, la mafia calabraise, pour laquelle il commet au moins six assassinats entre 1990 et 1992, puis trois autres entre 1998 et 1999. Grâce à des aveux négociés, il bénéficie du statut de « collaborateur de justice » et de remises de peine.

    La mort de juge Falcone
    En 2019, les images de la gare de Bologne permettent aux juges de reconstituer l’histoire de son implication dans l’attentat, en rassemblant les éléments épars, qui s’avèrent accablants.
    Selon un témoin, son frère, Guido, décédé en 1983, avait expliqué à un proche son rôle dans l’attentat, et révélé la présence sur place de Stefano Delle Chiaie avec Gaetano Orlando, un néofasciste connu au Paraguay. D’après Guido, Paolo avait amené « le matériel » utilisé pour l’attentat dans « un sac de sport ou une valise », et était allé chercher Delle Chiaie pour l’accompagner à la gare avec trois complices.
    Selon Guido, Paolo avait reçu 100 000 millions de lires (environ 50 000 dollars) pour l’opération. Les juges relèvent des liens avérés avec Gilberto Cavallini, récemment condamné, et exhument aussi une écoute significative d’un néofasciste, ex-chef de la cellule vénitienne d’Ordine nuovo, Carlo Maria Maggi, condamné définitif pour l’attentat de la piazza della Loggia à Brescia en 1974. Maggi confirme à son interlocuteur l’implication des « NAR », Mambro et Fioravanti, et raconte que c’est « l’aviateur » (Paolo Bellini, donc) qui a apporté la bombe à la gare.
    Bellini, réincarcéré, n’a pas livré tous ses secrets, loin de là. Il est soupçonné dans l’affaire de l’attentat de Capaci qui a tué le juge Giovanni Falcone avec sa femme et son escorte, le 23 mai 1992.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/161023/le-gouvernement-meloni-l-epreuve-du-proces-de-l-attentat-de-bologne

    edit : l’article omet de signaler que Piazza fontana (1969) a immédiatement été attribué à l’extrême gauche

    #Italie #État #extrême_droite #attentat_massacre (s)

  • Israël : Ursula von der Leyen, la bourde permanente – Libération
    https://www.liberation.fr/international/europe/israel-ursula-von-der-leyen-la-bourde-permanente-20231015_24YINO2VDZAH3G4
    https://www.liberation.fr/resizer/MMUWd9MAXfdvJT6EEeCWbZCht0U=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3450x1227:3460x1237)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/IKSQQKWC2FDSHH5IGRFMLSQ62Q.jpg

    Lors de sa visite improvisée en soutien à Israël vendredi 13 octobre, la présidente de la Commission européenne a largement dépassé ses fonctions, sans aucun mandat des Vingt-Sept.

    Si quelqu’un a la suite de l’article ?

    • l’Europe « hongroise »

      #Benyamin_Nétanyahou n’en a sans doute pas cru ses oreilles lorsqu’#Ursula_von_der_Leyen a proclamé, urbi et orbi, à l’issue de leur rencontre à Tel-Aviv, vendredi 13 octobre, qu’#Israël avait « le droit » et « même le devoir de défendre et de protéger sa population » après l’attaque terroriste des islamistes du #Hamas. C’est peu dire que les capitales européennes, mais aussi les responsables communautaires soigneusement tenus à l’écart, se sont étranglés de fureur en découvrant ces propos qui ne reflètent que « la sensibilité personnelle » de Von der Leyen, selon les mots d’un ambassadeur, et absolument pas la position de l’Union, la présidente de la Commission n’ayant aucune compétence en matière de politique étrangère. Mais le mal est fait : pour l’ensemble du monde, et notamment le monde arabe, peu au fait des subtilités de l’architecture institutionnelle communautaire, l’#UE a proclamé son alignement sans réserve sur un gouvernement israélien dirigé par un boutefeu de droite radicale engagé dans une opération de représailles sanglantes. D’autant que ce dérapage intervient après la tentative de la Commission de suspendre l’aide européenne aux #Palestiniens en début de semaine [revirement : vu les besoins actuels tout à faits... croissants, l’aide a depuis été multipliée par 5 -humanitaire only ?, l’UE ayant pour habitude de financer des pansements de la destructice politique israélienne, ndc]. Un cauchemar diplomatique.

      Pis encore, l’ancienne ministre allemande de la Défense n’a manifesté aucune compassion pour les civils palestiniens pris dans la tourmente de cette guerre éternelle [c’est Jean Quatremer..., ndc]. Elle s’est même abstenue de tout appel à la retenue dans la riposte, comme l’ont [très vaguement, ndc] fait les Etats-Unis [qui outre de nouvelles livraison d’armes à Israël, envoient un 2eme porte avions et préparent des forces d’élite en appui, officiellement pour dissuader Hezbollah et Iran, ndc] alors que le nombre de morts et de blessés ne cesse d’augmenter dans la bande de Gaza. « Je souscris pleinement à votre appel au Hamas pour qu’il libère immédiatement tous les otages et qu’il renonce totalement à prendre des civils comme boucliers, ce que le Hamas fait constamment », a-t-elle affirmé, rendant ainsi implicitement responsable des morts à venir le seul Hamas qui « constitue une menace non seulement pour Israël, mais aussi pour le peuple palestinien ».

      A #Bruxelles, #Eric_Mamer, le porte-parole de la Commission ou de Nétanyahou – on ne sait plus trop –, en a remis une couche sur les propos guerriers de sa patronne en expliquant à quel point #Tsahal respecte le #droit_humanitaire : « Les civils doivent être prévenus et alertés de l’imminence des opérations militaires, ce qui leur permet de partir. C’est ce que fait Israël. » Bien sûr, si le Hamas « empêche les gens de partir et les utilise comme bouclier humain », ça ne sera pas bien, mais que peut-on y faire ? Fermez le ban !

      Plantage

      Le problème est qu’Ursula von der Leyen a franchi une ligne rouge en interférant ainsi dans la politique étrangère de l’Union et dans celle des Etats membres . En effet, elle s’est non seulement rendue en Israël sans aucun mandat des Vingt-Sept, mais sans prévenir qui que ce soit [et pourtant, elle n’est pas hongroise, ndc] : Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union, et Charles Michel, le président du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, les deux seules personnes ayant des compétences dans le domaine de la politique étrangère, ont appris son déplacement par des rumeurs puis par la presse. Selon nos informations, Von der Leyen, apprenant que la Maltaise Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen, allait se rendre en Israël à l’invitation de la Knesset, s’est imposée dans son avion…

      Le téléphone a manifestement chauffé au rouge entre les capitales et Bruxelles. Samedi en fin d’après-midi, elle a donc annoncé que l’UE allait augmenter son aide humanitaire de 50 millions d’euros, et a enfin fait un peu de diplomatie : « La Commission soutient le droit d’Israël de se défendre contre les terroristes du Hamas, [mais] dans le plein respect du droit humanitaire international. Nous mettons tout en œuvre pour que les civils innocents de Gaza reçoivent un soutien dans ce contexte. »

      Ce plantage de Von der Leyen n’est pas le premier, mais c’est sans aucun doute le plus monumental. Car, depuis le début de son mandat, elle se prend pour la présidente de l’Union, ce qu’elle n’est pas, et a donc lancé une OPA sur les compétences de Charles Michel et de Josep Borrell, qu’elle déteste (mais on se demande qui elle ne déteste pas). Elle n’a manifestement pas compris qu’il n’y a pas de politique étrangère autonome de la Commission et que l’Union n’a une politique étrangère que dans les domaines où il y existe un consensus, comme sur l’Ukraine, mais pas sur le Proche-Orient.

      Il faut cependant reconnaître que l’Espagne, qui n’a toujours pas de gouvernement, est largement responsable de ce cafouillage : dès le lendemain des massacres du 7 octobre, Madrid, qui exerce la présidence tournante du Conseil des ministres, aurait dû convoquer les 27 ambassadeurs de l’Union pour arrêter les grandes lignes de la réponse européenne. Ou un Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement comme la présidence française l’a fait deux jours après le début de la guerre en Ukraine. Ce que l’#Espagne n’a pas fait, en dépit des demandes de plusieurs Etats membres, laissant ainsi la Commission libre de se livrer à des improvisations catastrophiques. Reste à savoir si les Etats s’en souviendront en juin, lorsqu’il faudra renouveler le mandat de Von der Leyen.

      #Europe (la phénicienne a mal tourné)

    • Le déplacement de von der Leyen en Israël provoque une nouvelle tempête au sein de l’UE
      https://www.lefigaro.fr/international/le-deplacement-de-von-der-leyen-en-israel-cree-une-nouvelle-tempete-au-sein

      « Je convoque un Conseil européen extraordinaire pour définir une position commune et une ligne d’action claire et unifiée ». Charles Michel a annoncé samedi soir une réunion en urgence des Vingt-Sept. Elle aura lieu mardi, en fin d’après-midi, par visio.

      C’est une réponse directe au récent déplacement d’Ursula von der Leyen en Israël. Sur place vendredi, lors de ses entretiens avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ni lors de ses prises de parole publique, la présidente de la Commission européenne n’avait pas évoqué la question brûlante de l’évacuation risquée de Gaza ordonnée par Israël et plus largement le devoir d’Israël de respecter le droit international, n’insistant que sur le droit de ce pays à répliquer aux « atrocités commises par le Hamas ».

    • @kassem l’article cité est de Ration. Outre celui du Figaro également cité, Les échos semble rester allusif (mais #paywall)
      Israël-Hamas : les Vingt-Sept cherchent à unifier leurs positions
      https://www.lesechos.fr/monde/europe/israel-hamas-les-vingt-sept-cherchent-a-unifier-leurs-positions-1987194

      https://media.lesechos.com/api/v1/images/view/652be35debce0a406947f8d7/1024x576-webp/0902817241173-web-tete.webp
      (c’est du webp... sur fond de mur ocre criblé d’impacts elle est entourée, l’air pincé, de gradés de Tsahal équipé et en gilets pare balle)

      Le 13 octobre, Les présidentes du Parlement européen et de la Commission européenne, Roberta Metsola et Ursula von der Leyen, se sont rendues en Israël pour une visite qui a créé la polémique. (Union Européenne/Hans Lucas/AFP)

      Le Président du Conseil européen convoque une réunion extraordinaire des leaders de l’UE pour mardi 17 octobre. Il s’agit d’envoyer un message commun qui resserre les rangs après une semaine de cacophonie.

      @arno la dame semble plutôt en campagne pour un deuxième mandat : Union européenne : la discrète entrée en campagne d’Ursula von der Leyen
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/22/union-europeenne-la-discrete-entree-en-campagne-d-ursula-von-der-leyen_61705

  • [Émissions spéciales] Escapade chez les escapés - film d’atelier
    https://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/escapade-chez-les-escapes-film-datelier

    Ateliers urbains se racontent. Avec Charles, Jonathan, Martin, Daniel, Ghizlane, Liévin, reçus par Arthur en Studio.

    Quelques I.M.M.E.N.S.E.S (Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences) visitent les beaux quartiers de #bruxelles. Au nombre des concernés par l’implacable crise du #logement, ils offrent leur regard. Leur vécu perce la fragilité des couches sociales, transcende notre peur de dégringoler.

    Comme dans un safari pistant l’insaisissable “riche”, planqué derrière les hautes haies des quartiers nantis à l’orée de la Forêt de Soignes, ces sans-chez-soi débusquent ce qu’en fait tous·tes savent : la ville est pauvre mais bordée au sud et à l’est d’Îlots de privilégiés ; héritage historique certes, égoïsme urbanistique surtout.

    Dans un récit poétique, poignant, semé de situations (...)

    #watermael-boitsfort #uccle #cinéma_documentaire #syndicat_des_immenses #ateliers_urbains #woluwé #sans-chezsoirisme #auderghem #logement,bruxelles,watermael-boitsfort,uccle,cinéma_documentaire,syndicat_des_immenses,ateliers_urbains,woluwé,sans-chezsoirisme,auderghem
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/escapade-chez-les-escapes-film-datelier_16600__1.mp3

  • Oups, la commission des lois a frappé !

    4 #initiatives_citoyennes qui dégagent, hier, exécutées sans sommation. Et pas n’importe lesquelles : c’est carrément le top 5 qui se fait décimer !

    i-1484 demission Macron
    i-1559 RIC constituant (#2)
    i-1446 dissolution BRAV-M (#2)
    i-1123 destitution Macron article 68


    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1484 6609 (5ème)
    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1559 7268 (4ème)
    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1446 26802 (3ème)
    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1123 66561 (1ère)


    vidéo de l’exécution : https://videos.assemblee-nationale.fr/video.13990068_65264c8799955.commission-des-lois--decisio

    https://piaille.fr/@politipet/111223411975120568

  • L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com

    Comment le Hamas, le Hezbollah et l’Iran ont minutieusement planifié l’offensive en Israël depuis Beyrouth

    L’Orient-Le Jour dévoile la teneur des réunions organisées depuis plusieurs mois dans la capitale libanaise.

    L’OLJ se range résolument dans le camp des néo-cons qui souhaitent une guerre régionale qui permettrait de mettre au pas l’Iran, devenu une force trop gênante. Par ailleurs, cela arrangerait bien les calculs des politiques locaux qui ne souhaitent qu’une chose, se débarrasser du Hezbollah. La ficelle est un peu grosse mais gageons que ces « révélations » trouveront des oreilles bienveillantes.

    (By the way, si quelqu’n a accès au contenu...)

    • Personnellement, je suis très méfiant vis-à-vis de ces articles qui prétendent avoir parlé à tant de personnes informées du Hezbollah, du Hamas, du Jihad Islamique etc comme si ces gars étaient hyper accessibles et parlaient volontiers aux journalistes, notamment de l’OLJ. A une certaine époque, sur Seenthis, on était très sceptique sur les articles de Nicholas Blanford (?) qui prétendait avoir leur oreille du Hezbollah...

      L’offensive menée samedi par le Hamas en Israël a été planifiée durant des mois dans la capitale libanaise. C’est ce que L’Orient-Le Jour a appris auprès de plusieurs cadres au sein de l’« axe de la résistance » (Brigades al-Qods, Hezbollah, Hamas, Jihad islamique).

      « L’idée d’infiltrer des colonies israéliennes a germé il y a des années dans la tête des dirigeants du Hezbollah », révèle à notre journal un cadre au sein du camp pro-iranien. Le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah a d’ailleurs évoqué à plusieurs reprises des plans permettant à ses combattants de pénétrer en Galilée et contrôler des régions israéliennes. Mais c’est surtout en 2021, après l’opération « Épée de Jérusalem », que l’Iran et ses alliés ont décidé que les prochaines batailles devaient être menées à l’intérieur du territoire israélien. Dans cette optique, ces dernières semaines, une série de réunions ont eu lieu entre des cadres du Hezbollah, du Hamas, du Jihad islamique et des responsables militaires iraniens, dont Ismaïl Qaani, commandant des Brigades al-Qods des gardiens de la révolution.

      Ces entretiens visaient à préparer une opération de ce genre. Parmi les pistes explorées, une infiltration des localités israéliennes par le Hezbollah depuis le Liban-Sud, du Hamas et du Jihad islamique depuis la bande de Gaza, et même depuis et à l’intérieur de la Cisjordanie. Les contacts se sont intensifiés à compter du mois d’avril, certaines réunions ont même été dévoilées à la presse, telle celle tenue entre Hassan Nasrallah, Saleh el-Arouri (numéro deux du Hamas) et Ziad el-Nakhala (chef du Jihad islamique). Les trois dirigeants ont alors dressé le bilan de l’opération de Megiddo, quand, en mars dernier, un combattant s’est infiltré depuis le Liban vers le nord d’Israël pour mener l’attaque. Cette action était une sorte de test afin d’évaluer à quel point les défenses israéliennes étaient imperméables et identifier des vulnérabilités. C’est dans ce cadre que le Hezbollah a organisé sa fameuse démonstration militaire grandeur nature dans le village de Aaramta, au Liban-Sud, baptisée « Nous traverserons », pour signaler son intention de changer les règles d’engagement actuelles et de déplacer les affrontements vers les territoires contrôlés par l’État hébreu.

      Pourquoi l’attaque du Hamas contre Israël pourrait changer la donne dans la région
      Le Hezbollah a réussi à faire diversion. Les Israéliens concentraient en effet leurs efforts préventifs sur le front nord et ne s’attendaient pas à une infiltration depuis la bande de Gaza, au Sud. « La bataille “Déluge d’al-Aqsa” a été préparée dans une chambre d’opérations militaire conjointe à Beyrouth entre le Hezbollah, le Hamas et les Iraniens pendant plusieurs mois », révèle une autre source affiliée à cet axe, précisant que les réunions se sont intensifiées ces dernières semaines pour passer à l’acte. Le plan prévoyait une cyberattaque visant à affaiblir les systèmes de défense terrestres et aériens en Israël. Ensuite, deux attaques seraient lancées simultanément, la première par voie aérienne avec des parachutistes et la seconde avec des drones piégés. Enfin, une incursion terrestre serait effectuée pour franchir la barrière de fer entre Gaza et les colonies. Environ 1 000 combattants du Hamas ont participé à la mise en œuvre de ce plan, se positionnant à des points spécifiques de la barrière et pénétrant simultanément avec un soutien aérien. Ce mode opératoire reprend les grandes lignes de la stratégie présentée par le Hezbollah lors de son exercice militaire à Aaramta, à savoir le recours aux motos et à l’infiltration par immersion pour outrepasser les barrières de sécurité israéliennes. Dans le passé, cette stratégie a été adoptée par les Iraniens dans leur guerre contre l’Irak puis par le Hezbollah dans sa lutte contre l’occupation israélienne du Liban-Sud.

      Quels objectifs
      Les objectifs sur le terrain sont d’abord de renforcer le contrôle sur le territoire palestinien par le Hamas et le Jihad islamique, tout en mettant en avant la faiblesse et l’impuissance de l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas. Deuxièmement, les deux mouvements islamistes cherchent à provoquer des incidents en Cisjordanie afin d’occuper les Israéliens par un nouveau front. Troisièmement, il s’agit de libérer le plus grand nombre possible de prisonniers palestiniens et d’imposer des conditions qui pourraient modifier les règles d’engagement et le rapport de force. Cela pourrait contraindre, par exemple, Tel Aviv à lever le siège sur Gaza, voire à lui accorder une indépendance et une reconnaissance officielle et politique. Au niveau régional, l’opération a de quoi changer durablement la donne. D’abord, elle permet de bloquer le processus de normalisation en cours entre Israël et certains pays arabes, notamment l’Arabie saoudite, dont le prince héritier Mohammad ben Salmane cherche à négocier un accord de paix avec l’État hébreu. Ensuite, elle permet à l’Iran de démontrer qu’il a la main haute militairement et politiquement dans la région et de dire qu’aucune solution à la question palestinienne ou des accords de paix avec Israël ne peuvent être envisagés sans son accord. Téhéran a également obtenu une nouvelle carte de pression dans les négociations avec l’Occident, notamment sur le dossier nucléaire.

      De son côté, le Hezbollah accompagne cette opération de plusieurs façons, à la fois sur le plan militaire, avec les frappes ciblant des sites israéliens, ou sur le plan politique, en exprimant sa solidarité avec le Hamas. Il se dit également prêt à intervenir si nécessaire. « Nous observons les développements et pourrions intervenir, notamment en cas d’offensive terrestre à Gaza », indique un cadre du Hezbollah. En effet, le parti chiite ne compte pas permettre à Israël d’atteindre ses objectifs en détruisant le Hamas. Mais il attend de voir les développements en Cisjordanie, qui risque de s’embraser en réaction aux attaques israéliennes sur Gaza. Le Hezbollah n’entrerait donc en scène que dans un troisième temps. D’autant qu’il considère ce qui se passe comme une guerre aux dimensions régionales majeures. Dans ce contexte, des informations obtenues par L’OLJ révèlent la présence actuellement à Beyrouth de hauts responsables iraniens et palestiniens pour suivre la situation. Le Hezbollah, lui, a mis ses combattants en état d’alerte, en attendant tout nouveau développement sécuritaire à Gaza ou en Cisjordanie. Aujourd’hui, il se contente d’actions militaires furtives contre les positions israéliennes et continue de coordonner depuis le Liban les opérations des différents acteurs de « l’axe de la résistance » sous le slogan de « l’unité des fronts »... et l’œil impuissant de l’État libanais.

      COMMENTAIRES (5)
      Quelque soit le résultat de ces affrontements et malheureusement je crains le pire ..j’espère que le monde ne va plus accepter de voir notre pays servir de pion Iranien sans aucune considération pour l’intérêt de notre peuple, il est temps de rendre le Liban au Libanais quelqu’en soit le prix à court terme. Dans le long terme nous serons gagnants car pour le moment l’Iran vide peu à peu le pays de son sang et on comprends mieux pourquoi ils n’accepteront jamais un président qui ne soit pas complètement soumis à leur désiderata.

      https://www.lorientlejour.com/article/1352061/comment-le-hamas-le-hezbollah-et-liran-ont-minutieusement-planifie-lo

    • Oui, c’est même assez saisissant que les services israéliens n’ont rien vu venir de la préparation de la plus importante attaque sur leur propre sol, alors que le WSJ a dénoué tout ça en 24 heures, et l’OLJ en 48.

    • les services israéliens avaient la colonisation en tête, en même temps que la contestation israélienne, corps militaire distrait ailleurs, cerveau embrumé par des tensions contradictoires

      Charles Enderlin @Charles1045
      https://twitter.com/Charles1045/status/1711473269985935795

      Selon la journaliste Semadar Perry les renseignements égyptiens avaient averti Netanyahu de l’imminence de quelque chose terrible menaçant depuis Gaza

      @NTarnopolsky
      https://twitter.com/NTarnopolsky/status/1711391381992669654

      💥#Breaking: Egypt’s Intelligence Minister Netanyahu 10 days before the war & warned “Something terrible will happen from Gaza.” ⁦@SmadarPeri quotes source: Jerusalem “dismissed our warnings” because they were focused on tensions in the West Bank.

      Netanyahu 2019, blaguant sur un secret éventé depuis longtemps : « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie ».

      le choix délibéré du meilleur ennemi possible, la tactique a ces jours-ci montré son coût. au vu de la manière de combattre du Hamas, pas sûr qu’elle ait épuisé tous ses effets.

    • Ali Hashem علي هاشم
      @alihashem_tv
      https://twitter.com/alihashem_tv/status/1711641635224772851

      A source in Hamas: Details of the #AlAqsaFlood operation were known to only a limited group within the Qassam Brigades. Even the head of the political bureau, Ismail Haniyeh, was not informed of the details.
      Islamic Jihad source: Hamas informed us of the operation in the early moments and asked us to join.

      Plus de détail en traduisant par Google translate cet article https://aljadah.media/archives/74397
      notamment cette citation :

      une source du mouvement Hamas a déclaré à « Iran Avenue » que les détails de l’attaque n’étaient connus que d’un groupe limité au sein des Brigades Al-Qassam, « même le chef du Bureau politique, Ismail Haniyeh, n’était pas au courant ». des détails. À son tour, une source proche de la Force Qods a parlé à « Iran Avenue », où il a déclaré : « Il ne fait aucun doute que les forces alliées à la Force Qods se coordonnent entre elles et avec les dirigeants, mais cela ne signifie pas nécessairement dénoncer. une opération de cette envergure au risque de fuite.

  • Des #pratiques_policières et préfectorales illégales et alarmantes en guise de réponse à la demande de places d’hébergement d’urgence.

    Briançon, le 2 octobre 2023 - La semaine dernière, la préfecture des Hautes-Alpes a annoncé l’arrivée, dès le jeudi 21 septembre, de 84 effectifs supplémentaires dédiés au renforcement des contrôles à la frontière franco-italienne. Depuis, des #interpellations se multiplient autour de la frontière, jusque dans la ville de #Briançon, et même au-delà, où la police traque les personnes exilées pour les chasser de l’espace public. Or, si la préfecture se targue de respecter la loi, il n’en est rien et ces pratiques policières et préfectorales sont illégales et dangereuses.

    Les pratiques en matière de contrôles des personnes exilées dans la ville de Briançon ont changé depuis jeudi dernier : chaque jour, plus d’une dizaine de personnes ont été retenues au poste de police, parfois une nuit entière, suite à des contrôles d’identité dans la ville même, fait plutôt rare jusqu’ici. Les exilé.e.s sont poursuivi.e.s au-delà même de Briançon, dans le train, les bus, et jusqu’à Paris, où vendredi matin (29 septembre) une armada de policiers les attendaient à la descente du train de nuit à la gare d’Austerlitz. La présence policière est également renforcée à Marseille, Gap ou Grenoble.

    Ces contrôles ciblent les personnes racisées, et sont suivies par des retenues au commissariat pouvant aller jusqu’à 24 heures, qui se soldent par des mesures d’éloignement : des OQTF (obligation de quitter le territoire français) sans délai, parfois suivies par des placements en CRA (centre de rétention) dans des villes éloignées, comme Toulouse.

    Dans la ville frontalière de Briançon, ces vagues d’interpellations dissuadent les personnes exilées de circuler, elles ne sont donc en sécurité que dans le seul lieu d’accueil actuellement ouvert, un bâtiment occupé en autogestion. La société publique locale Eau Service de la Haute Durance, dont le président n’est autre que le maire de Briançon, M. MURGIA, a coupé l’approvisionnement en eau courante de ce bâtiment le 17 août 2023. Aggravant la précarité des personnes accueillies, cette décision a de fortes répercussions pour la santé et le respect des droits fondamentaux des personnes. (Le lieu accueillant l’association Refuges solidaires a fermé fin août, ne pouvant assurer seul l’hébergement d’urgence à Briançon.)

    Des ordres ont été donné par le préfet pour augmenter la présence policière dans la ville de Briançon. L’augmentation des contrôles d’identité viserait à prévenir la recrudescence des « incivilités » liées au contexte de pression migratoire. Les forces de l’ordre répètent que les contrôles qu’ils opèrent dans la ville de Briançon sont des contrôles dits « Schengen »[1], possibles dans une bande de 20 km après la frontière, visant à rechercher et prévenir la criminalité transfrontalière.

    Or, le fait de franchir une frontière irrégulièrement, ou de se maintenir sur le territoire français irrégulièrement ne sont pas des infractions permettant de justifier un contrôle d’identité. En aucun cas, la police ne peut déduire que la personne est étrangère à cause d’un critère inhérent à la personne contrôlée (couleur de peau, d’yeux, de cheveux, vêtements, etc..). Ces contrôles sont restreints dans le temps : pas plus de douze heures consécutives. Or, ils sont permanents dans la zone frontalière briançonnaise. Dans les faits, ce sont bien des contrôles au faciès qui sont menés, car ce sont bien les personnes racisées qui sont la cible de ces contrôles, qui ne semblent justifiés par aucun motif précis. A moins que le simple fait de dormir dans la rue soit considéré cyniquement comme une infraction par l’État, ou une « incivilité » alors même que celui-ci se place dans l’illégalité en n’ouvrant pas de places d’hébergement d’urgence dans le département ? Ces contrôles au faciès font plutôt penser à une réelle volonté du préfet de supprimer la présence des personnes exilées de l’espace public.

    Par ailleurs, la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) a bien rappelé dans sa décision[2] du 21 septembre que la France met en place des pratiques illégales en termes de contrôles et d’enfermement aux frontières intérieures, et qu’elle est tenue de se conformer aux textes européens, ce qu’elle ne fait pas.

    Ces pratiques répondent à la même logique que celle dénoncée par nos associations depuis maintenant plusieurs années à la frontière : une volonté politique d’empêcher à tout prix les personnes exilées de circuler, en faisant fi des textes de loi qui encadrent à la fois les contrôles d’identité et les procédures de non-admissions sur le territoire. Aussi, la réponse de l’Etat est une fois de plus de faire croire qu’il est possible « d’étanchéifier » la frontière, en déployant pour cela des moyens dispendieux.

    Or, Médecins du Monde et Tous migrants ont mené une enquête sur une semaine à la fin du mois d’août, et les résultats de nos observations confirment ce que nous documentons depuis plusieurs années : ce dispositif de contrôle de la frontière met en danger les personnes. Il n’empêche absolument pas les personnes exilées d’entrer en France, mais accroît par contre leur vulnérabilité en rendant le passage plus difficile, plus dangereux.

    Les récits des personnes qui traversent la frontière sont édifiants : contrôles par surprise, courses-poursuites par les forces de l’ordre, qui provoquent des chutes, avec des fractures, des entorses ou encore des pertes de connaissance. Marchant en moyenne 10 heures depuis l’Italie pour atteindre Briançon, les personnes font état de leur extrême fatigue, de déshydratation, et du risque de se perdre en montagne. Certain.es ont passé plus de 48 heures en montagne, parfois sans boire ni manger. Cette énième traversée de frontières avec des tentatives de passage souvent multiples s’ajoute à un parcours migratoire extrêmement éprouvant et crée de plus des reviviscences traumatiques susceptibles ensuite de se traduire par des altérations de la santé mentale. Les récits recueillis ces dernières semaines et les observations de Médecins du Monde lors des permanences médicales confirment ces pratiques.

    La plupart des personnes qui traversent la frontière sont originaires des pays d’Afrique sub-saharienne, et plus récemment du Soudan, et relèvent du droit d’asile ou de la protection subsidiaire. Les refouler en Italie de manière systématique et collective ignore le droit d’asile européen. De même, prendre à leur encontre des mesures d’éloignement (OQTF) vers leurs pays d’origine, où elles risquent la mort ou la torture, est contraire au principe de non-refoulement (article 33 de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés).

    [1] Encadrés par le Code de procédure pénale, article 78-2 alinéa 5
    [2] Contrôle des frontières : le gouvernement contraint de sortir de l’illégalité - Alerte presse inter-associative- 21 septembre 2023. http://www.anafe.org/spip.php?article694

    communiqué de presse Tous Migrants (co-signée avec Médecins du Monde), reçu le 3 octobre 2023 via la newsletter de Tous Migrants

    #frontière_sud-alpine #frontières #asile #migrations #contrôles_frontaliers #Hautes-Alpes #traque #espace_public #contrôles_d'identité #ville #Paris #Marseille #Gap #Grenoble #gare #contrôles_au_faciès #OQTF #CRA #détention_administrative #squat #présence_policière #incivilités #zone_frontalière #SDF #hébergement #non-admission #vulnérabilisation #courses-poursuites #France #Italie #dangers #risques #montagne #refoulements #push-backs

    • Ritorno a #Oulx, sulla frontiera alpina. Aumentano i transiti, i respingimenti sono sistematici

      Sono già diecimila i passaggi monitorati quest’anno allo snodo Nord-occidentale, in forte aumento rispetto al 2022 quando furono in tutto 12mila. La stretta sorveglianza del confine da parte francese e il mancato accesso ai diritti sul territorio italiano, se non per iniziative volontarie, colpiscono duramente i migranti. Il reportage

      Per le strade di Briançon, primo Comune francese subito dopo il confine con l’Italia alla frontiera Nord-occidentale, non c’è quasi nessuno. È una notte fonda dei primi d’ottobre quando all’improvviso sbuca un gruppo di ragazzi che si dirige con passo svelto verso la stazione: cercano un luogo dove potersi riposare. Intorno è tutto chiuso e avrebbero bisogno almeno di bere un sorso d’acqua, ma la gioia di essere riusciti ad arrivare in Francia compensa la necessità di dormire e di mangiare.

      “Ce l’abbiamo fatta”, dice sorridendo uno di loro. Sono in cinque, tutti provenienti dal Niger e tra loro c’è anche un minorenne. “Abbiamo camminato per otto ore -racconta- ci siamo fermati solo per nasconderci dalla polizia in mezzo agli alberi. Oppure ci siamo sdraiati per terra quando sentivamo un rumore dal cielo”.

      A far paura in questi giorni non sono solo i gendarmi appostati con i binocoli ma anche i droni che il governo francese sta usando per bloccare quanti più transitanti possibile. Dotati di visori termici, sono in grado di stanare i ragazzi anche di notte ed è per questo che i “cacciati” tendono a salire sempre più in cima, oltre i duemila metri. In questo modo il loro tragitto, di per sé già complicato, diventa ancora più pericoloso, soprattutto con la neve e il ghiaccio. Il gruppo arrivato a Briançon saluta e si nasconde nel buio per trovare un posto dove riposare qualche ora. C’è da aspettare l’alba, quando con un treno o con un autobus si tenterà di proseguire il viaggio verso una delle principali città francesi.

      “C’è mio fratello che mi aspetta”, racconta un sedicenne mentre riempie la bottiglietta alla fontanella del centro di Claviere (TO), l’ultimo Comune italiano prima del confine. È pomeriggio e il sole è decisamente caldo per essere ottobre, ma lui indossa una giacca a vento e una sciarpa pronta a far da cappello se in nottata la temperatura dovesse scendere. Aspetta insieme a un gruppo di giovani che si faccia buio per salire in montagna. “Non ho paura della montagna. Ho paura di essere preso dalla polizia e di essere rimandato indietro -continua-. Ma tanto ci riprovo”. Un secondo ragazzo racconta di essere già stato respinto due volte: “Ma prima o poi ce la faccio. Sono stato picchiato tante volte lungo il viaggio, torturato e minacciato. Il buio e la montagna non potranno mai essere peggio”. Del freddo sì, qualcuno ha paura.

      La maggior parte delle persone che si apprestano ad attraversare le Alpi non ha idea di quanto le temperature possano scendere in montagna. In questi giorni di caldo decisamente anomalo, poi, non credono a chi li avverte che potrebbero soffrire il freddo e battere i denti. E così al rifugio “Fraternità Massi” di Oulx i volontari devono convincerli a prendere la felpa e a indossare i calzettoni prima di infilare gli scarponi da montagna.

      Questo luogo è diventato negli anni un punto di riferimento fondamentale per i migranti che vogliono lasciare l’Italia e raggiungere la Francia. Ma negli ultimi mesi il flusso di persone che ogni giorno arrivano è cresciuto fino a raggiungere livelli insostenibili. “All’anno scorso ne arrivavano tra le cinquanta e le cento al giorno. Ma i momenti di sovraffollamento erano poco frequenti -spiega una delle volontarie-. Arrivavano soprattutto dalla rotta balcanica: erano siriani, afghani, palestinesi, bengalesi. C’era anche qualche persona nordafricana. Oggi, invece, arrivano quasi esclusivamente migranti provenienti dai Paesi dell’Africa sub-sahariana sbarcati nelle scorse settimane a Lampedusa o in altre località del Sud”.

      In questi giorni al rifugio i volontari sono sotto pressione: arrivano fino a 250 persone a notte ma i posti a disposizione sono solo 80. “È chiaro che dover aiutare così tante persone ha messo a dura prova l’organizzazione -spiega don Luigi Chiampo, parroco di Bussoleno (TO) che gestisce la struttura-. Significa farli dormire per terra, faticare per offrire a tutti un piatto di pasta o per vestirli in maniera adeguata ad affrontare la montagna”. Il rifugio è un luogo sicuro, dove le persone in transito sanno di poter trovare le cure di cui hanno bisogno dal momento che è sempre presente il presidio di due associazioni che offrono assistenza medico-sanitaria: Rainbow for Africa e Medici per i diritti umani (Medu). Ma soprattutto sanno che possono cambiare le scarpe, spesso lacere e inadeguate. “La maggior parte di chi arriva qui lo fa con le infradito ai piedi -racconta Sofia, una delle volontarie- indossando magliette e pantaloncini. Non possono andare in montagna così”.

      Al mattino gli ospiti del rifugio si mettono in fila al guardaroba, una stanza al pian terreno dell’edificio dove si può trovare tutto il necessario per questa nuova tappa del viaggio: scarpe, pantaloni, maglie, giacconi, guanti, calzettoni, cappellini e zaini per uomini, donne e bambini. Tutto viene catalogato per taglia e tipologia.

      “Shoes, chaussures, scarpe. Non vanno bene quelle”, spiegano i volontari. Le persone si lasciano consigliare ma alcune, soprattutto i più giovani, sgranano gli occhi di fronte a felpe colorate e giacche morbide.

      E così, imbacuccati e attrezzati, aspettano l’autobus per Claviere. “Ho 18 anni -dice uno di loro- ma sono partito quando ne avevo 16. Sono due anni che cerco di salvarmi la vita e ora sono nelle mani di Dio”. La maggior parte dei migranti che in questi giorni stanno tentando di attraversare le Alpi è sbarcata nelle scorse settimane a Lampedusa e in poco tempo ha raggiunto il confine: “Non vogliamo rimanere in Italia, abbiamo tutti famiglia o amici che ci aspettano in Francia o in Belgio -spiega Hassan a nome dei suoi compagni di viaggio-. Abbiamo una casa e forse anche un lavoro ad aspettarci”.

      Tra i migranti al rifugio di Oulx ci sono anche molte donne con bambini piccoli. Per loro la traversata in montagna è ancora più difficile, ma non c’è alternativa. Ismael sta imparando a camminare proprio in questi giorni, aggrappandosi alle gambe delle sedie e appoggiandosi alle mani di tanti sconosciuti che gli sorridono. “Non ha paura di niente”, ammette la madre. Insieme a un piccolo gruppo, anche lei tenterà di raggiungere Briançon.

      Intanto è ora di lasciare il rifugio per andare alla stazione e salire sull’autobus. Biglietto alla mano le persone prendono posto e salutano i volontari, sperando davvero di non rivederli più. Se dovessero ripresentarsi a sera tarda o la mattina seguente vorrà dire che la polizia francese li avrà presi e respinti.

      A riportare i migranti al rifugio è un mezzo della Croce Rossa che fa la spola, anche più volte al giorno, tra Monginevro e Oulx. Seguiamo l’autobus per ritornare a Claviere: mentre un gruppo s’inerpica su per la montagna, un furgoncino torna giù con a bordo cinque persone bloccate la sera precedente. È un meccanismo perverso a regolare questo passaggio a Nord-Ovest, l’ennesimo che i migranti subiscono durante il loro viaggio. Mentre sulle montagne va in scena la caccia all’uomo e i bambini sono rimpallati come biglie, i governi europei giocano al braccio di ferro, senza pensare a canali legali che possano garantire sicurezza e rispetto dei diritti umani.

      https://www.youtube.com/watch?v=z_MO67A_-nQ&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Faltreconomia.it%2F&

      https://altreconomia.it/ritorno-sulla-frontiera-alpina-a-oulx-aumentano-i-transiti-i-respingime

    • La denuncia di MEDU: «Respinti anche se minorenni»

      È quel che sta accadendo al confine italo-francese

      Siamo al confine alpino tra Italia e Francia. Più precisamente a Oulx in Alta Val di Susa, al #Rifugio_Fraternità_Massi. Un edificio di solidarietà, assistenza e cura gestito in maniera coordinata da un pool di professionisti e volontari, in cui ognuno opera con compiti specifici assegnati in base all’esperienza, alle competenze alle finalità dell’organizzazione di appartenenza. Un “luogo sicuro” dove poter riposare per una notte, trovare abiti puliti, un pasto dignitoso e ricevere assistenza medica prima di riprendere il proprio viaggio verso la Francia.

      Qui MEDU (Medici per i diritti umani) da inizio del 2022 fornisce assistenza medica alle migliaia di persone migranti diretti in Francia presso l’ambulatorio allestito dall’associazione Rainbow for Africa (R4A) al Rifugio. L’associazione garantisce la presenza di un medico, di una coordinatrice e di un mediatore linguistico – culturale. In particolare, il medico si occupa sia di fornire assistenza sanitaria ai pazienti che di coordinare le attività sanitarie svolte dalle organizzazioni e dai medici volontari presenti presso il rifugio.

      Nell’ultimo web report pubblicato nel mese di maggio del 2023 le autrici descrivono Oulx come una delle ultime tappe di un lungo viaggio, che può durare dai 2 ai 6 anni e che può costare dai 2 agli 8 mila euro. «Un viaggio che collega l’Afghanistan, la Siria, l’Iran e molti paesi africani con i paesi del nord Europa e dell’Europa centrale, attraverso valichi alpini che superano i 1.800 metri di quota».

      Sono numerosi i minori non accompagnati che ogni giorno raggiungono il Rifugio Fraternità Massi.

      «Negli ultimi mesi, in concomitanza con l’aumento degli arrivi via mare», spiega l’organizzazione umanitaria, «il numero delle presenze è aumentato in modo significativo: a fronte di una capienza di 70 posti, si registrano anche 230 presenze in una sola notte presso il rifugio, tra cui donne e minori».

      Sono tantissime le testimonianze, raccolte da MEDU, di minori non accompagnati che sono stati respinti al controllo di frontiera perché al momento dell’ingresso in Italia sono stati registrati – per loro stessa dichiarazione o per errore – come maggiorenni. Nonostante il loro tentativo di dichiarare la vera età al confine, vengono comunque respinti in Italia, invece di accedere alla procedura di asilo in Francia.

      «Non riconoscere la minore età al confine vuol dire esporre i minori ai rischi derivanti dall’attraversamento della frontiera a piedi, di notte, lungo sentieri di montagna impervi e pericolosi, soprattutto nei mesi invernali. A questi, si aggiunge il rischio di consegnarli alle reti dell’illegalità e dello sfruttamento» denuncia MEDU.

      «Stiamo continuando a garantire ascolto e cure alle persone accolte presso il rifugio e a portare all’attenzione dell’opinione pubblica le loro storie» – conclude l’organizzazione – «che raccontano nella maggior parte dei casi di violazioni e abusi subìti lungo le rotte migratorie».

      https://www.meltingpot.org/2023/10/la-denuncia-di-medu-respinti-anche-se-minorenni
      #mineurs #MNA #val_de_suse

  • "On fait ce que devrait faire l’État" : dans la #Roya, #Cédric_Herrou ouvre un #centre_d'hébergement_d'urgence pour migrants

    Cédric Herrou va ouvrir prochainement un centre d’hébergement d’urgence d’une trentaine de places chez lui, dans la vallée de la Roya. Le fondateur de la communauté #Emmaüs_Roya explique sa décision par l’absence de structures prévue pour les migrants de passage dans cette région française frontalière de l’Italie.

    Cédric Herrou se souvient du soir où il a entendu aux informations les premières réactions politiques à la suite des arrivées de migrants sur l’île italienne de Lampedusa, dans la semaine du 11 septembre. « J’étais tout seul, ma compagne était sortie et je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose », se souvient-il.

    Dans sa maison perchée dans les hauteurs de #Breil-Sur-Roya, à la frontière franco-italienne, le militant se doute de l’arrivée prochaine de ces milliers d’exilés vers chez lui. Souvent, les migrants qui arrivent à Lampedusa, et qui sont transférés sur le continent, continuent leur chemin en remontant l’Italie pour aller vers la France et l’Allemagne notamment. Certains passent par Vintimille pour rejoindre Menton, d’autres traversent plus au nord les Alpes et atterrissent dans la région de la Roya, où vit Cédric Herrou.

    L’agriculteur décide cette semaine-là d’ouvrir de nouveau sa porte aux migrants. « On va reprendre comme on faisait en 2016/2017 », explique-t-il. À l’époque, les arrivées de migrants en Europe étaient bien plus importantes qu’aujourd’hui. De l’autre côté de la frontière italienne, tous les migrants ou presque ont entendu parler de ce Français qui accueille les exilés épuisés par la route. À Breil-Sur-Roya, la maison ne désemplissait pas.

    Son futur centre d’hébergement d’urgence sera « structuré par Emmaüs Roya » (l’association qu’il a créée) et les personnes seront logées dans les cabanes en bois déjà présentes sur la propriété, détaille Cédric Herrou. Une trentaine de personnes pourront être accueillies en tout dans les semaines à venir.

    "On ne prend aucun plaisir à mettre des tentes dans nos jardins mais il y a une nécessité de le faire, affirme-t-il. « Il y a une prise de conscience. Le discours politique actuel inquiète. En fait, beaucoup de gens se mobilisent grâce au discours de Gérald Darmanin », ajoute le militant.

    « On va agir à la place de l’État »

    La semaine dernière, le ministre français de l’Intérieur a martelé qu’en aucun cas un camp de migrants ne serait créé à Menton, à la frontière italienne. « Il y a 500 policiers et gendarmes à la frontière italienne. On a décidé de renforcer la frontière. Il y a 200 effectifs supplémentaires, pour leur permettre de travailler, de faire les contrôles et de renvoyer » les migrants, avait-il annoncé sur TF1.

    Pour Cédric Herrou, au contraire, il y a urgence à ouvrir un lieu d’accueil sur cette route migratoire. « Il n’y a pas de centre d’urgence dans la vallée. Il n’y a que des habitants et des associations. Donc on va agir à la place de l’État », affirme le militant. Celui qui a réussi à faire consacrer par le Conseil constitutionnel le principe de fraternité dans l’aide aux migrants en 2018 assure que les habitants de la vallée sont très nombreux à « mal vivre » les refoulements à la frontière et le non-accueil des exilés.

    « Ce que l’on voit dans la vallée de la Roya, ce sont beaucoup de migrants à la rue et des habitants qui veulent les aider. Ca dépasse les clivages politiques qu’on entend à la télévision », indique -t-il.
    Nombreux soutiens

    Pour le moment, Cédric Herrou dit bénéficier de l’aide de la Fondation Emmaüs pour lancer le projet. D’autres associations devraient également apporter une aide matérielle. « On a la chance d’avoir pas mal de gens qui nous soutiennent financièrement. Mais, si besoin, on fera des appels aux dons matériels », ajoute le militant.

    Près de 10 000 exilés sont arrivés sur l’île de Lampedusa en quelques jours autour du 15 septembre. L’événement a été largement récupéré par l’extrême droite et a relancé le débat sur la répartition de l’accueil des migrants en Europe. Gérald Darmanin a indiqué que les personnes arrivées sur l’île italienne ne seraient pas accueillies en France, sauf si elles sont éligibles à l’asile.

    « En revanche, nous avons dit à nos amis italiens que nous étions prêts à les aider pour reconduire des personnes dans les pays avec qui nous avons de bonnes relations diplomatiques », a déclaré le ministre de l’intérieur, citant la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/52118/on-fait-ce-que-devrait-faire-letat--dans-la-roya-cedric-herrou-ouvre-u
    #vallée_de_la_Roya #accueil #hébergement #migrations #asile #réfugiés #France #frontière_sud-alpine

  • Tesla-Fabrik in Grünheide : Offenbar dreimal so viele Arbeitsunfälle wie bei Audi
    https://www.berliner-zeitung.de/wirtschaft-verantwortung/tesla-fabrik-in-gruenheide-offenbar-dreimal-so-viele-arbeitsunfaell

    La région au portes de Berlin s’est battue pour acceuillir l’usine Tesla, le Land Brandebourg a subventionné et autorisé l’usine tout en obligeant les riverains à accepter le risque de ne pouvoir plus prendre de douche qu’avec de l’eau embouteillé à cause de la surconsommation d’eau par l’usine. Cet article nous informe que l’hyper rentabilité de Tesla est accompagnée d’un nombre d’accidents de travail grave trois fois plus élevé que dans les usines Audi.

    La règle du jeu se confirme : le taux de rentabilité est en relation évidente avec le taux des accidents du travail
    cf. https://seenthis.net/messages/1018902

    Les accidents entrainant une pollution importante sont également courants dans l’usine de Mister Musk. On s’en doutait. Bonjour la douche à l’eau minérale.

    28.9.2023 von Jens Blankennagel - Teslas erste Fabrik in Europa sorgt weiter für Schlagzeilen und erheblichen Wirbel. In der sogenannten Gigafactory bei Grünheide in Ostbrandenburg haben sich offenbar ungewöhnlich viele Arbeitsunfälle ereignet. Das berichtet das Magazin Stern in seiner aktuellen Ausgabe. Das Magazin konnte bislang unbekannte Unterlagen der Behörden einsehen.

    Dort heißt es, dass 247 Mal Rettungswagen oder Hubschrauber angefordert worden seien. „Auf die Mitarbeiter-Zahl umgerechnet, seien dies – in ähnlichem Zeitraum – dreimal so viele Notfälle wie beispielsweise in Audis Werk in Ingolstadt“, teilt der Stern mit.

    Auch habe es 23 Umweltunfälle auf dem Tesla-Gelände gegeben. Immer wieder seien Schadstoffe ausgelaufen, schreibt der Stern. Schon geringe Mengen könnten das Grundwasser von 170.000 Einwohnern direkt an der Grenze zu Berlin gefährden. Denn die Fabrik steht zu großen Teilen auf einem Trinkwasserschutzgebiet.

    Zudem ist am Mittwochabend eine seit Wochen geplante politische Intrige zur Entmachtung im Umfeld der Fabrik gescheitert. Dabei geht es um die Wasserversorgung der Fabrik des Multimilliardärs Elon Musk. Das Wasser ist der wichtigste Kritikpunkt der Gegner dieser mit geschätzt fast sechs Milliarden Euro Baukosten größten industriellen Investition in Ostdeutschland. Die Kritiker bemängeln, dass das Land den Bau aus Prestigegründen ausgerechnet in einem Wasserschutzgebiet erlaubt hat.

    Am Mittwochabend sollte eigentlich der Chef des Wasserverbands Strausberg-Erkner (WSE), André Bähler, abgewählt werden. Der WSE versorgt die Region mit Trinkwasser, leidet aber seit vielen Jahren unter erheblichem Wassermangel. Es durften nicht mal mehr neue Kleinbetriebe eröffnet werden, um die Versorgung nicht zu gefährden – doch dann wurde die Tesla-Fabrik genehmigt, mit mehr als 10.000 Mitarbeitern, die jedes Jahr wahrscheinlich mehr als 250.000 Autos herstellen.

    Bähler hatte immer wieder kritisiert, dass das Wasser nicht reiche und die Versorgung der Bevölkerung östlich von Berlin potenziell gefährdet sei. Auch deshalb wollten einige Bürgermeister ihn ablösen. Das können sie im Namen ihrer 16 Gemeinden. Sieben Bürgermeister hatten im Vorfeld einen Abwahlantrag unterzeichnet. Doch der scheiterte am Mittwochabend, weil sie keine Zwei-Drittel-Mehrheit erreichten. Nur vier waren dafür und sogar zehn Bürgermeister stimmten gegen die Abwahl. Einige sogar gegen den eigenen Willen. Sie waren zuvor von ihren Gemeindevertretungen dazu aufgefordert worden.

    „Das unwürdige Schauspiel, den Vorstand des Wasserverbandes Strausberg-Erkner aus dem Weg räumen zu wollen, wurde heute vorerst beendet“, sagte Heidemarie Schroeder von der Wassertafel Berlin-Brandenburg der Berliner Zeitung. „Dies ist ein erster Etappensieg für die Vernunft in der Demokratie.“ Der Konflikt um das Wasser habe sich durch Tesla zugespitzt. Die Regierung habe vom ungebremsten Wirtschaftswachstum geträumt. „In Zeiten des Klimawandels müssen Träume offen und transparent mit den Realitäten fehlender Wasservorräte in der Region abgeglichen werden.“ Und diese Anpassung an die Realität müsse zuerst bei Tesla erfolgen.

    Schon vor dem Abwahltermin hatte der Vorsitzende des Naturschutzbundes Brandenburg, Björn Ellner, einen offenen Brief an die Mitglieder des Wasserverbandes geschrieben. Er schrieb von einer „richtungsweisenden Entscheidung“. Die Argumentation des Nabu-Chefs: „Wir sehen, dass sich Brandenburg in einer besorgniserregenden Wasserkrise befindet.“ Besonders dramatisch sei es im Umfeld der Tesla-Fabrik. „Das fehlende Wasser hat hier, aber auch andernorts, bereits einen massiven negativen Einfluss auf unsere Ökosysteme. Schon jetzt fallen zum Beispiel Kleingewässer und Fließe trocken; schon jetzt haben wir ein massives Amphibiensterben.“ In der Wasserfrage gehe es nicht darum, Personen auszutauschen, sondern um eine zeitgemäße Wasserwirtschaft.
    Sogar amputierte Gliedmaßen

    Die monatelangen Recherchen des Stern ergaben zudem eine Vielzahl an schweren und schwersten Arbeitsunfällen. Das Magazin zitiert aus einer Notiz des Landesamtes für Arbeitsschutz, aus der hervorgehen soll, dass auf dem Werksgelände über einen längeren Zeitraum fast täglich Unfälle passiert seien. „Allein zwischen Juni und November 2022 gab Tesla selbst demnach mindestens 190 meldepflichtige Unfälle an“, heißt es. Einem Mitarbeiter sei aus mehreren Metern Höhe eine 50 Kilogramm schwere Holzkiste auf den Kopf gefallen, ein Mitarbeiter verletzte sich an einem Ofen mit glühend heißen Aluminium. Es gab wohl auch Verletzungen durch Verbrennungen und Salzsäure und auch amputierte Gliedmaßen.

    Der Bezirksleiter der IG-Metall, Dirk Schulze, sagte dem Stern: „Diese Häufigkeit an Arbeitsunfällen ist nicht normal.“ Es handele sich um ein Mehrfaches dessen, was in anderen Automobilfirmen üblich sei. „Ich habe die größte Sorge, dass irgendwann jemand zu Tode kommt.“ Brandenburgs Ministerpräsident Dietmar Woidke (SPD) habe bestätigt, dass die Zahl der Unfälle „nicht unbekannt“ sei, heißt es beim Stern. Er könne sich dazu aber nicht äußern, er sei „nicht der Sprecher von Tesla“.

    Zu den Umweltunfällen heißt es im Stern, dass schon geringe Mengen von Schadstoffen im Boden ausreichen, um potenziell das Trinkwasser von 170.000 Menschen zu gefährden. Dazu zitiert das Magazin Martin Pusch vom Leibnitz-Institut für Gewässerökologie und Binnenfischerei in Berlin: „Eine Havarie im Wasserschutzgebiet kann die Trinkwasserversorgung der ganzen Region gefährden, da dort bereits jetzt kaum Reserven vorhanden sind.“

    #Allemagne #Brandebourg #industrie #travail #voitures #accidents_du_travail

  • Disqueuse. Rédoine Faïd aux assises pour évasion, par Noémie Schulz @noemieschulz
    https://twitter.com/noemieschulz/status/1706335451043266563

    L’interrogatoire de #RedouaneFaid sur les faits commence « Avant de monter dans cet hélicoptère, je me dois d’expliquer la génèse de tout ça. Ce qui a provoqué l’envie de partir. Je dois démarrer mon récit en détention. »
    "Quand vous arrivez à #Fresnes, au quartier d’isolement, vous etes au rez-de chaussée. La cellule, c’est comme être dans une cave. Pas de fenêtre, un vasistas en hauteur, pas de chauffage, pas de douche, des toilettes turques ou normales selon la cellule"
    « La première fois que j’y suis arrivé, c’était y’a 20 ans. C’est un gouffre quand vous arrivez, y’a des rats, des cafards. Si vous fermez pas la fenêtre, le rat monte dans la cellule. C’est ça Fresnes. L’hiver, il gèle tout simplement. Vous dormez avec trois pulls, deux manteaux »

    « Les surveillants sont féroces. Ce sont des conditions de détention extrèmes.
    Vous y passez 23 heures par jour. On entend les lamentations des gens, les gens qui pleurent, qui hurlent. Mais plus fort que les lamentations, c’est le silence dans cet endroit »
    "Le silence transmet le son d’une douleur impénétrable. C’est une machine à broyer. C’est l’outil répressif de l’administration pénitentiaire."
    « C’est un endroit, ça vous ferme l’esprit, on vous dépossède de votre corps. Vous vous dites que votre vie appartient à ces murs.
    C’est difficile de pas sombrer dans la haine. Moi j’ai développé des capacités pour résister à ça. »
    "On veut pas s’évader, on sait que ça va renforcer la répression. J’ai fait la connerie en 2013. Je voulais pas recommencer. Mais le problème c’est que ça s’arrête pas. Tout est fait pour vous briser."
    « Ceux qui considèrent que cette injustice ne les concerne pas, je leur dis qu’ils se trompent.
    L’agressivité qu’il y a dans ces quartiers c’est grave, cela destabilise la démocratie. Le système carcéral français reverse des femmes, des hommes brisés »
    "On leur a inculqué la haine, on leur a transfusé de la rage. On vous parle du fléau des multirécidivistes. On entend des experts qui disent que c’est normal que ce soit dur. Mais tous ces gens, à un moment ils vont sortir, vous allez être amené à les croiser"
    « Vous voulez quoi ? on veut des gens énervés, en colère, enragés, ou des gens qui sont calmes ?
    Quand la société ne pâtit pas de cette violence, ça veut dire que cette violence ils l’ont retournée contre eux. »
    « Il y a des #suicides, 125 par an. A minima c’est une faute politique.
    Moi je me suis retrouvé dans cette cellule, c’est quoi l’issue ? C’est une question de survie aussi. Vous vous dites je vais crever ici. La folie vous guette, la mort rode. »
    "L’évasion c’est une séduction. Tout le monde dans la vie. Après une semaine harassante, tout le monde a envie de sortir, fumer une clope, partir en vacances. En prison, ça a une autre signification."
    « C’est une solution, mauvaise, mais qui fait rentrer un espoir. Elle t’empêche aussi de te suicider, de te tuer, de devenir fou. Tu t’accroches à quelque chose. Petit à petit l’idée chemine dans ma tête. Dans ce désert de silence, je renais. »
    « Il faut pas juste une kalachnikov et un hélicoptère pour s’évader, ça commence dans la tête.
    J’ai peur aussi parce que ça peut mal se passer, on peut se faire tuer. »
    "Je vais choisir l’évasion la plus complexe, qui demande de ne pas toucher à un surveillant. L’idée c’est de partir sans faire de dégâts. LMême si une prise d’otage ça choque les gens. Je voulais faire ça le mieux possible."
    « En tous ca,s y’a pas une goutte de sang qui sera versée. Moi je suis un #braqueur, pas de problème. Mais j’ai mes limites. Y’a des zones où je ne veux pas aller. Je suis pas prêt à tout »

    « Pour s’évader de prison, je m’inspire des autres. Mesrine, Francis Mariani, Michel Vaujour, je regarde ce qu’ils ont fait bien entendu et je vais moderniser les choses car depuis les maisons ont été bunkerisées »
    "Avant y’avait pas filins, les portes étaient pas blindées. J’apporte ma touche personnelle. Il faut une aide extérieure, un contact. Quelqu’un qui applique le scénario à la lettre, qui comprend les choses, qui a une expérience. Moi j’ai la chance d’avoir des amis."
    « Mais moi mes potes je les balancerai pas, je vous dirai pas qui c’est. Ils m’ont aidé au péril de leur vie.
    Donc j’ai mon gars dehors, je rentre en contact avec lui. Il est prêt à tout. J’ai du matériel en ma possession, depuis très longtemps. »

    « A Réau y’avait pas filin, j’ai eu du mal à le croire
    2e atout, le bâtiment du parloir, il est juste à l’entrée
    il fallait voir si y’avait la place pour que l’hélicoptère se pose... y’a archi la place. Y’a un problème de mirador
    Moi j’ai dit, pas de coup de feu. J’ai mes limites ».
    « On a un tuyau, dans cette cour y’a une porte de service qui conduit au parloir. On se dit que si on arrive à péter cette porte, pour accéder au parloir, c’est faisable.
    Mais les explosifs, c’est trop risqué, on décide de pas faire ça »
    « J’avais un autre problème, mon gars dehors il connait pas l’intérieur. Si quelqu’un vient au parloir, il faut pas qu’il se perde. Je vous l’ai dit, je copie sur les autres. Je regarde aussi les échecs, c’est le maitre des maitres pour apprendre »

    « Donc je sais que c’est un danger, un mec qui se trompe, qui va perdre une ou deux minutes, c’est chaud.
    Je me tourne vers mon frère Rachid, je lui envoie mon gars, qui lui parle, qui le motive ».

    #Rédoine_Faïd #prison #DPS #quartier_d'isolement #évasion

    • Redoine Faïd condamné à quatorze ans de prison pour son évasion dans un procès disproportionné
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/26/redoine-faid-condamne-a-quatorze-ans-de-prison-pour-son-evasion-en-helicopte

      Dix-huit ans avaient été requis contre Rachid Faïd, le grand frère, 65 ans, personnage le plus intéressant et le plus touchant de l’audience, ouvrier en bâtiment et père adoptif de deux enfants, qui a sacrifié sa vie normale pour venir tirer son petit frère du « mouroir » au nom des liens du sang, dans un geste fou : descendu de l’hélicoptère, il avait découpé à la meuleuse les pênes de quatre portes, dont la dernière donnait sur le parloir où se trouvait Rédoine. Verdict : dix ans.

      Contre Ishaac Herizi, accusé d’avoir pris part au commando héliporté et sécurisé l’opération, kalachnikov à la main, quinze ans avaient été requis. Verdict : huit ans. Son frère Karoune, lui, était notamment accusé d’avoir géré les voitures utiles à l’évasion ; dix ans requis, six ans prononcés. Liazid Faïd, un autre neveu de Rédoine, coupable d’avoir aidé lors de la cavale, a été condamné à deux ans. Enfin, Brahim Faïd, l’autre grand frère, 63 ans, pour s’être rendu en 2017 avec Rachid à la rencontre d’un intermédiaire censé favoriser l’évasion de Rédoine, a été condamné à un an avec sursis pour « association de malfaiteurs », lui qui, c’est l’évidence, n’en est pas un, et pour qui le parquet général avait demandé l’acquittement.

      [...]

      « Klaus Barbie, vous lui avez pas fait ça ! »

      Ses avocats n’ont cessé de soutenir l’idée d’un « traitement de faveur » envers lui, qui, par deux fois, a infligé à l’administration pénitentiaire l’humiliation d’une évasion. « Je n’ai tué personne, mais j’ai pris la tangente. C’est un crime absolument terrible pour eux, a dit Rédoine Faïd. Ils veulent faire de moi un symbole. »

      Comme prévu, le braqueur, qui a passé vingt-deux ans sur cinquante et un en détention, a profité de l’audience pour dénoncer son traitement carcéral. Ce fut bien le procès de l’isolement, cet « enfer d’ennui », ce « sarcophage en béton » dans lequel il est « emmuré vivant » et qui justifie tous les désirs d’évasion. « Klaus Barbie, vous lui avez pas fait ça ! », a-t-il hurlé un jour. Un autre, il fut question de Salah Abdeslam : « Au bout de neuf mois, on a enlevé l’hygiaphone de son parloir, parce qu’on a estimé qu’il avait le droit de prendre sa femme et son enfant dans les bras. Moi ça fait cinq ans que j’ai touché personne. Ce qu’on m’a fait, c’est un massacre. »

      Sous réserve d’un appel, suspensif, et sans tenir compte d’éventuelles réductions de peine, Rédoine Faïd n’est, à ce jour, pas libérable avant 2060 – il aurait alors 88 ans. A l’audience, où il est souvent apparu solide et souriant, il s’est prédit un avenir sombre : « Le jour où je vais flancher – ça arrivera un jour –, ce sera irrécupérable, ce sera une descente sèche, c’est sûr et certain. Quand ça va basculer, ça va basculer d’un coup. »

      https://archive.ph/wClnN

  • [La Voix de la Rue] Intime Estime, une expo à découvrir au Brass
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-voix-de-la-rue/intime-estime-une-expo-a-decouvrir-au-brass

    Une émission de rentrée tout en douceur, en poésie et en dynamisme (!) avec un peu de méditation (avec Sabine), du Sardou avec Eric, plein de questions de Nelly Sabine nous a proposé un moment mystique en tirant les cartes de l’émission ! On finit en beauté sur un karaoké de Zaz, du lourd !

    #bruxelles #précarité #intimité #douche_flux #sans_abris #sans_chez_soi #bruxelles,précarité,intimité,douche_flux,sans_abris,sans_chez_soi
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-voix-de-la-rue/intime-estime-une-expo-a-decouvrir-au-brass_16493__1.mp3

  • Les femmes autochtones défilent à Brasilia pour revendiquer leurs terres et la fin de la violence

    Des milliers de représentant(e)s des peuples autochtones de tout le pays se sont rendu(e)s dans la capitale fédérale pour la troisième Marche des femmes autochtones.

    Une mobilisation historique. C’est ainsi que l’on peut définir la troisième Marche des femmes autochtones, qui a rassemblé environ 6 000 participants à Brasilia, entre le lundi 11 et le mercredi 13 septembre, pour débattre des défis et proposer de nouveaux dialogues dans le cadre de la politique autochtone du Brésil. Parmi les principaux points abordés figuraient la démarcation des terres et la fin de la violence à l’encontre des peuples autochtones .

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/23/les-femmes-autochtones-defilent-a-brasilia-pou

    #international #bresil

  • Stolpersteine für Holocaust-Opfer: Berliner Jüdin kehrt an den Ort ihres Schreckens zurück
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/stolpersteine-fuer-holocaust-opfer-eine-berliner-juedin-kehrt-an-de

    21.9.2023 von Anne-Kattrin Palmer - Es ist Mittagszeit, als sich vergangene Woche ein Trüppchen von Menschen vor einem Wohnhaus in Berlin-Mitte trifft. Die Sonne scheint, der ehemalige Architekt Thomas Schriever kniet sich mit seinem Eimer nieder und beginnt, die Pflastersteine aus dem Boden zu holen. Er geht langsam vor, bedächtig. Seine Augen sind gerötet. Später wird er sagen, dass es ihm sehr nahegegangen ist.

    Neben ihm sitzt eine zierliche, gebrechliche Frau mit rotem Haar in einem Rollstuhl. Ginger Lane ist 84 Jahre alt. Die einstige Balletttänzerin hat ihre Augen hinter einer großen orangen Sonnenbrille versteckt, weil das Licht so brennt, aber auch die Erinnerungen. Ihre schmalen Hände zittern, während der Mann im Blaumann einen Spachtel in die Erde haut, die Steine rausholt, Wasser auf das Loch schüttet und weitergräbt. Verwandte von Ginger Lane, wie ihre ebenfalls rothaarige Tochter Beth, eine Filmemacherin, die aber auch mal als Schauspielerin in einem Francis-Ford-Coppola-Streifen mitspielte, richten die Handys auf den ehrenamtlichen Stolperstein-Verleger Schriever, der sich langsam vorarbeitet.

    Bildstrecke

    Neun Rosen für die Eltern und die sieben Kinder der Familie Weber.

    Neun Rosen für die Eltern und die sieben Kinder der Familie Weber.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Beth Lane (v.M.) vor den Stolpersteinen ihrer Familie an der Max-Beer-Straße.

    Beth Lane (v.M.) vor den Stolpersteinen ihrer Familie an der Max-Beer-Straße.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Beth Lane mit ihrer Mutter Ginger Lane, die als Kind in Berlin-Mitte lebte.

    Beth Lane mit ihrer Mutter Ginger Lane, die als Kind in Berlin-Mitte lebte.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Der Architekt Thomas Schriever verlegt die Steine.

    Der Architekt Thomas Schriever verlegt die Steine.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Ginger Lane war drei Jahre alt, als ihre Mutter ermordet wurde.

    Ginger Lane war drei Jahre alt, als ihre Mutter ermordet wurde.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Musik begleitete die Zeremonie.

    Musik begleitete die Zeremonie.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    In Gedenken an die Familie Weber.

    In Gedenken an die Familie Weber.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Thomas Schriever arbeitet sich vor, nach 50 Minuten war es vollbracht.

    Thomas Schriever arbeitet sich vor, nach 50 Minuten war es vollbracht.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Mutter und Tochter: Ginger und Beth Lane leben in Amerika.

    Mutter und Tochter: Ginger und Beth Lane leben in Amerika.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Die neun Stolpersteine, bevor sie eingebettet wurden.

    Die neun Stolpersteine, bevor sie eingebettet wurden.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Ginger Lanes Redemanuskript.

    Ginger Lanes Redemanuskript.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Die Weber-Kinder gemeinsam mit weiteren jüdische Überlebenden vor ihrer Abfahrt nach Amerika, Ginger Lane steht vorne.

    Ginger Lane kämpft die nächsten 50 Minuten mit den Tränen, vor allem als Schriever einen Stolperstein nach dem nächsten in der Erde verschwinden lässt. Auf jedem einzelnen stehen die Namen ihrer jüdischen Familie – ihr Vater Alexander Weber, die Mutter Lina (Kosename von Pauline), der Bruder Alfons, die Schwestern Senta, Ruth, Gertrude, Renee, Judith und sie, Bela Weber. Bela heißt heute Ginger, sie spricht nur noch Englisch. „Deutsch habe ich nach meiner Flucht 1946 nicht mehr gesprochen“, erzählt sie später. In den USA habe man nach Hitler als Deutsche keinen guten Stand gehabt.

    Doch jetzt schaut sie andächtig auf den schmalen Gehweg vor dem Wohnhaus mit den 30 Klingelschildern in der Max-Beer-Straße 50, auf dem fortan die neun goldenen Steine an ihre Geschichte erinnern und auch mahnen sollen, dass die Schrecken der Vergangenheit nie wieder auferstehen dürfen. In Mitte liegen mehr als 2000 solcher Steine.

    1943 hieß die Straße noch Dragonerstraße, die Hausnummer war 48. Die gibt es nicht mehr und auch nicht das alte große, heruntergekommene Haus, in dem die Familie lebte, bis die Nazis sie verfolgten und die Mutter von Ginger Lane in Auschwitz ermordeten. Ein Musiker spielt jetzt „Sag mir, wo die Blumen sind“. Ginger Lane laufen Tränen über die Wangen.

    Die 84-Jährige ist 1939 in Berlin geboren, damals lebte die Familie noch in der Grenadierstraße (heute Almstadtstraße) im „Scheunenviertel“, das, bevor Hitler an die Macht kam, bevorzugter Ankunftspunkt für Tausende von Juden war, die aus den östlichen Gebieten Europas vor Gewalt und Pogromen flohen.

    Auch die Familie Weber war 1930 in das Arme-Leute-Quartier gezogen. Alexander Weber kam aus dem katholischen Paderborn. Er war der Spross einer gut situierten Familie, die eine Regenschirm-Manufaktur besaß. Als er geschäftlich nach Ungarn reiste, lernte er Pauline Banda kennen, Tochter eines Kantors der jüdischen Gemeinde in Rákospalota, und verliebte sich. Am 12. September 1926 heiratete er die hübsche Frau mit den braunen Haaren in Rákospalota und nahm sie mit nach Deutschland. Vorher war Weber sogar zum jüdischen Glauben konvertiert.

    Doch die jüdische Ehefrau war nicht willkommen im erzkatholischen Paderborn. „Sie haben ihn enterbt“, sagte eine der Töchter, Ruth, mal in einem Interview mit der Süddeutschen Zeitung. Alexander Weber brach vollständig mit seiner Familie, verließ Paderborn, zog nach Dortmund und dann, Anfang 1930, nach Berlin, zunächst in eine Zwei-Zimmer-Wohnung in der Grenadierstraße. Danach in die Dragonerstraße. Das Paar bekam sieben Kinder. Alfons war der Älteste, die Jüngste war Bela, heute Ginger.

    Ginger Lane war dreieinhalb Jahre alt, als die Gestapo vor der Tür stand. Es hat sich bis heute bei ihr eingebrannt, obwohl sie noch so jung war. Sie weiß genau, dass die Männer in Ledermänteln gegen die Tür hämmerten und ihre Mutter öffnete. Ginger selbst versteckte sich. Die Tür schlug wieder zu, ihre Mama war weg. Sie schaute aus dem Fenster, sah, wie die Männer ihre hilflose Mutter in ein schwarzes Auto schubsten. Sie ahnte damals nicht, dass sie Mutter nicht mehr wiedersehen würde. 1943 wurde Pauline Weber in Auschwitz ermordet. Jetzt, genau 80 Jahre danach, sitzt ihre Tochter vor dem Haus, in dem alles passierte. Sie konnte lange Jahre nicht hierhin zurückkommen.
    1943 in Berlin: Die Mutter, der Vater und der Bruder werden verhaftet

    Damals überschlugen sich die Ereignisse: Die Mutter war weg, noch in derselben Nacht wurde auch Alexander Weber verhaftet, am nächsten Morgen brachte man die sieben Kinder in das Krankenhaus der jüdischen Gemeinde in der Exerzierstraße. „Wir waren ganz allein, als sie uns holten“, erzählt Ginger an jenem Mittag in Berlin. Alfons sei noch mal abgehauen, er wollte irgendwelche Papiere in Sicherheit bringen, aber als er zurückkam, hätten sie ihn eingesperrt. Doch er sowie der Vater kamen auf wundersame Weise wieder frei. Alexander Weber rettete wohl, dass er seinen Austritt aus der jüdischen Gemeinde erklärte. Scheiden lassen aber wollte er sich nicht. Warum ihr Bruder Alfons gehen durfte? Ginger Lane weiß es bis heute nicht.

    Es war aber nur eine Frage der Zeit, bis man die Kinder abholen und in den Tod schicken würde. Das wusste Alexander Weber in jenen Jahren, da seine Kinder nach den Nürnberger Rassegesetzen als „Halbjuden“ galten. Hinzu kamen die Bombenangriffe, die Kinder saßen nur noch im Keller. Sie waren verschüttet. Er muss verzweifelt gewesen sein, erzählt eine Verwandte, die aus Paderborn für die Zeremonie angereist ist, an jenem Mittag vor dem Haus in der Max-Beer-Straße.

    It is an honor to share that 9 Stolpersteine bricks were laid outside of 48 Dragonerstrasse to honor the Weber family. Stolpersteine is the brilliant work of Gunter Demnig and stretches across Europe to honor and remember the victims and the persecuted of the Holocaust. pic.twitter.com/66AArWGJDF
    — beth lane (@bethlanefilm) September 21, 2023

    Doch dann sei etwas Unfassbares geschehen: Der Obst- und Gemüsehändler Arthur Schmidt aus Worin, einem Dorf etwa 60 Kilometer östlich von Berlin, bot dem Vater an, die Kinder bei sich zu verstecken. Schmidt hatte in dem Haus in der Dragonerstraße 48, in dem die Webers wohnten, einen Raum gemietet. Dort lagerte er seine Obstkisten und die Ware, die er in den Markthallen nicht verkauft hatte. Die beiden Männer kannten und mochten sich. „Oh ja!“, soll Alexander Weber damals erleichtert gerufen haben.

    So kam es, dass Schmidt die Geschwister eines Nachts abholte, und fortan wohnten sie auf seinem Grundstück „Grüner Wald“ an der B1. Fast zwei Jahre lang lebten die Kinder bei der Familie in der Waschküche, wurden von ihr versorgt. In Worin haben einige die Identität der Kinder gekannt, die sich auf dem umzäunten Hof frei bewegten oder manchmal in den Ort kamen und um etwas zu essen baten, erinnert sich Marlis Schüler, deren Mann, der damalige Dorfchronist, die längst vergessene Geschichte der Kinder 1985 aus den Archiven kramte.
    In Worin erinnert eine Messingtafel an die sieben Kinder

    Dabei kam vieles ans Tageslicht, auch dass der Bürgermeister Rudi Fehrmann eingeweiht gewesen war und die Kinder trotzdem nicht verriet, obwohl er Mitglied der NSDAP war. Noch im Mai 1945, unmittelbar nach dem Einmarsch der Roten Armee, wurde Fehrmann allerdings verhaftet und in das sowjetische Speziallager Ketschendorf bei Fürstenwalde gebracht. Dort starb er 1947. In der DDR war das Thema ein Tabu – die Geschichte der sowjetischen Speziallager wurde erst nach der Wende 1990 aufgearbeitet. Marlis Schüler sagt, dass bis 1989 auch kaum jemand über die Kriegszeiten mehr geredet hätte: „Das Ganze kam erst ins Rollen, nachdem mein Mann weiter in den Archiven geforscht hatte.“

    Wir waren so einsam und hatten immer Angst.

    Ginger Lane über die Zeit in Worin

    Die Rentnerin Marlis Schüler aus Worin ist auch an jenem Mittag dabei, als die Stolpersteine versenkt werden. Ihr Sohn hat sie nach Berlin gefahren, sie lebt inzwischen in Schleswig-Holstein, ihr Mann Herbert ist gestorben. „Er hätte das heute gerne miterlebt, aber auch Alfons, der älteste Bruder der Geschwister. Er ist 2016 gestorben“, erzählt sie. Sie und ihr Mann sind von Alfons Weber angeschrieben worden, es entwickelte sich eine Brieffreundschaft, ein gegenseitiger Austausch. Man traf sich, um sich zu erinnern.

    Nach Alfons folgten die Geschwister. Ginger Lane, die partout nicht nach Mitte wollte, besuchte dafür die Familie Schüler in Worin und dachte dort daran, wie sie im Krieg auf dem Land Kartoffeln geerntet hatten und vor allem daran, „dass wir so einsam waren und immer Angst hatten“.

    Weltkrieg und Nationalsozialismus: Diese Museen erklären, was in Berlin geschah

    Zwei Stolpersteine und ein schweres Versäumnis

    Auch Tochter Beth, die in Los Angeles lebt, kam immer wieder in das brandenburgische Dorf und drehte dort unter anderem den Dokumentarfilm „UnBroken“, der an die Geschichte ihrer Familie erinnern soll. Aber auch an die Helfer, die die Kinder retteten. Die Holocaust-Gedenkstätte Yad Vashem ehrte das Ehepaar Paula und Arthur Schmidt aus Brandenburg 2018 als „Gerechte unter den Nationen“ posthum. 2019 wurde in Worin an dem Grundstück eine Messingtafel angebracht.

    Es sind zwei Stunden vergangen, die Stolpersteine liegen nun an ihrem Platz. Seit 1992 gibt es diese Denkmale, entwickelt von dem Künstler Gunter Denning. Ihm ging es um individuelles Gedenken und die Mahnung: Die Nationalsozialisten wollten die verfolgten Menschen zu Nummern machen und ihre Identität auslöschen. Mit den Stolpersteinen wollte er diesen Prozess rückgängig machen und ihre Namen wieder in die Straßen und Städte zurückholen.

    It’s official! My documentary film UNBROKEN was selected for the Heartland International Film Festival! Tickets to watch in person are now available at https://t.co/shpYBnqLOl #HIFF32 @HeartlandFilm pic.twitter.com/BO0RVxwsu0
    — beth lane (@bethlanefilm) September 15, 2023

    Inzwischen finden sich die Steine in über 1800 Kommunen – insgesamt mehr als 100.000 Gedenksteine sind es in Deutschland und 25 weiteren europäischen Ländern, unter anderem in Österreich, Belgien, Frankreich, Polen, den Niederlanden und der Ukraine. In Berlin (Stand: August 2023) wurden bereits 10.287 Stolpersteine verlegt. Diese verteilen sich auf 76 von 97 Berliner Ortsteilen.

    Ginger Lane schaut auf ein beschriebenes Blatt Papier, auf dem sie sich notiert hat, was sie sagen möchte. Sie redet über ihren Vater, der Elektriker war und sich bestimmt mit ihrem Rollstuhl ausgekannt hätte, der oft den Geist aufgibt. Sie lächelt, als sie das sagt. Ihren Vater sah sie wieder, er folgte den Kindern nach Amerika. Dort starb er in den 1980er-Jahren.

    Dann spricht sie von ihrer Mutter, die in Berlin im Untergrund gegen die Nazis gearbeitet und immer anderen geholfen habe, auch wenn sie sich der Gefahr bewusst gewesen sei. Ginger Lane muss schlucken, als sie über ihren Bruder Alfons redet, an den sie täglich denke und der ihr fehle. „Er hat uns beschützt, als wir nach Amerika fuhren und auch später.“

    Alfons starb 2016, ebenso wie drei ihrer Schwestern. Heute leben nur noch Gertrude, Judith und Ginger.

    Auch ihre Geschichte wird noch einmal vorgelesen, diesmal von ihrer Tochter Beth, die gerade sechs Jahre alt war, als sie in den USA ankam und von der Künstlerin Rosalynde und dem Neurochirurgen Joshua Speigel adoptiert wurde. Beth Lane liest vor: „Ginger wuchs in einem künstlerischen Haushalt auf; sie wurde Ballerina, heiratete schließlich und bekam drei Kinder. Sie ist stolze Großmutter von sieben Enkelkindern und hat zahlreiche Auszeichnungen für ihren Beitrag zur Behindertenhilfe sowie für Tanz und Choreografie erhalten. Im Frühjahr 2022 wurde Gingers Bild zu Ehren des Women’s History Month an Bushaltestellen und Plakatwänden in Chicago angebracht!“

    Die Mutter lächelt ihre Tochter liebevoll an, sie drückt Beths Hand. Ginger Lane sagt: „Es gibt so viel Böses auf der Welt, das immer wieder von so viel Gutem überwältigt wird. Wir müssen uns immer daran erinnern, dass das Gute immer die Oberhand über das Böse behält.“ Sie schaut auf das Haus, in dem sie als Kind gelebt hat. Obwohl es nicht das alte ist, hat sie bisher den Blick gemieden. Jetzt wirkt es für einen Moment, als habe sie Frieden mit diesem Ort geschlossen.

    #Brandenburg #Worin #Berlin #Mitte #Scheunenviertel #Almstadtstraße #Grenadierstraße #Max-Beer-Straße #Dragonerstraße
    #Holocaust #Shoa #Geschichte

  • The Project : Sound like Donauinsel

    With this blog post and sound map of the Donauinsel in Vienna, we tried to capture place-specific acoustic features along a roughly 500m interval transect across the whole island. On May 20th, 2023, we walked the island from the north-western to the south-eastern end and took 2 minute long recordings at every stop. The recording took place at noon and afternoon on a warm and sunny Saturday. However, due to heavy rains in the days and weeks before that date, resulting in higher water-levels as well as low water temperatures, the island was less populated than it normally would have been in late spring and summer weekends. By clicking on the points on the map you can see the name of the recording and find it in the playlist below. The playlist will also play the sounds from north to south automatically in the background as well. The way urban soundscapes can be studied are manifold. With this blog we first want to present the recordings as they are, simply to be listened to, without any analysis of the sound data itself for now. However, we understand this as a first step in an exploratory process to capturing and analysing urban soundscapes in Vienna. Important considerations include comparative analyses of sound data at different day and night times as well as seasonal variation in relation to not only how different places can sound in terms of volumes and frequencies, but also how people sense and react to different soundscapes at different times.

    https://soundslikedonauinsel.blogspot.com

    #son #bruit #villes #urbanisme #urban_matter #soundscape #Vienna #Vienne #Donauinsel #soundmap #cartographie #visualisation

    ping @reka

  • MST, Brésil – Mois de la fierté et de la visibilité lesbienne : Honorer les histoires et relever les défis

    La visibilité lesbienne : l’événement comprend des activités telles que telles que la plantation d’arbres, des réunions et des débats vont être organisés pour promouvoir des espaces sûrs et accueillants pour les lesbiennes et les alliés.

    Au cours du mois d’août, la communauté lesbienne met en lumière ses expériences, ses défis et ses conquêtes. Le Mois de la fierté et de la visibilité lesbienne est l’occasion de sensibiliser le public aux problèmes que les lesbiennes subissent et de promouvoir l’acceptation et l’égalité. C’est dans cette optique que le collectif LGBT Sans Terre a proposé certaines actions pour célébrer l’importance de cette date.

    La visibilité des lesbiennes est un élément essentiel de la lutte pour l’égalité. Pendant de nombreuses années, les voix des femmes lesbiennes ont été marginalisées et sous-représentées dans les médias et dans la société en général. Il est important de souligner que le mois de la fierté et de la visibilité lesbienne est l’occasion de célébrer la richesse des expériences lesbiennes, de l’amour, des relations avec elles-mêmes et des relations interpersonnelles et familiales qui façonnent leur vie.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/20/mst-bresil-mois-de-la-fierte-et-de-la-visibili

    #international #bresil #féminisme #lesbienne

  • Accaparement des terres : en Bretagne, des empires agricoles s’étendent à l’abri des regards | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/120923/accaparement-des-terres-en-bretagne-des-empires-agricoles-s-etendent-l-abr

    Combien de groupes agricoles détiennent et exploitent plus de 1 000 hectares en Bretagne ?

    Splann a posé la question à la Safer de Bretagne : « Nous n’en savons rien. » Splann a posé la question à la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) des Côtes-d’Armor : « Nous ne disposons pas du nombre d’exploitants qui possèdent et/ou exploitent plus de 1 000 hectares, et nous n’en avons jamais vu dans les demandes d’autorisation d’exploiter. » Nous avons posé la question à la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) : « Les informations sur la surface agricole dont nous disposons sont celles qui sont comptabilisées au siège de l’exploitation. Au regard de ces éléments, toutes les exploitations bretonnes sont bien en deçà de 1 000 hectares de surface agricole utile. »

    Les services de l’État se refusent à évaluer et à quantifier ces « groupes agricoles ». Impossible alors de lutter réellement contre l’accaparement des terres, pourtant affiché comme un objectif prioritaire.

  • Livre de #Cagé et #Piketty : les #data sont un sport de combat | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/120923/livre-de-cage-et-piketty-les-data-sont-un-sport-de-combat?userid=554f9cc5-

    dommage de ne pas parler de la théorie du #bloc_bourgeois de #bruno_amable et #stefano_palombarini, qui étudient ces sujet et avaient identifié une large série de résultats de cette étude il y a plus de 10ans, et dont la primauté n’est rappelé dans aucun média...

    • oups, merci @rastapopoulos

      le voici :

      Livre de Cagé et Piketty : les data sont un sport de combat
      L’essai de la rentrée s’intitule « Une histoire du conflit politique ». Constats implacables fondés sur des données inédites, formulation de propositions, mais aussi limites politiques et méthodologiques. Recension critique.

      Joseph Confavreux

      12 septembre 2023 à 16h52


      SortiSorti en librairie vendredi 8 septembre, Une histoire du conflit politique (Le Seuil), signé Julia Cagé et Thomas Piketty, caracole déjà en tête des ventes de « non-fiction ». Pourquoi ce pavé aride de géographie électorale rencontre-t-il un tel succès, bien que ses conclusions ne soient que rarement contre-intuitives et qu’une partie du monde de la recherche fasse la fine bouche, en jugeant que beaucoup d’éléments synthétisés dans ce livre sont déjà connus ?

      La réponse ne tient qu’en partie à la notoriété de ses auteurs et à la mécanique bien huilée d’une promotion qui réserve au groupe Le Monde et à Radio France le droit de briser l’embargo avant parution auquel les autres journalistes sont prié·es de se tenir.

      Le succès public et médiatique du livre tient avant tout à ce qu’il existe peu de chercheurs et de chercheuses n’espérant rien de moins que trouver des solutions concrètes aux dysfonctionnements de la démocratie française, aux impasses de la vie politique du pays et aux inégalités qui en sapent les contours. L’ouvrage prolonge d’ailleurs souvent certaines analyses et propositions déjà élaborées dans Le Capital au XXIe siècle pour Thomas Piketty et Le Prix de la démocratie pour Julia Cagé.

      Il existe encore moins de chercheurs et de chercheuses qui élaborent à l’appui de leurs démonstrations – en en ayant les moyens financiers et humains – des bases de données aussi volumineuses qu’inédites. L’ouvrage de Cagé et Piketty, avec le site exceptionnel d’accessibilité et d’exhaustivité qui lui est adossé (unehistoireduconflitpolitique.fr), constitue en effet un outil qui dépasse parfois ceux de la statistique publique.

      Un des plus grands mérites du projet est ainsi d’avoir numérisé les résultats de toutes les élections, à l’échelle communale, en France métropolitaine, depuis la Révolution. Et de saisir ainsi une histoire politique en profondeur, alors que nous avons collectivement tendance à nous contenter des évolutions depuis l’après-Seconde Guerre mondiale.

      Cette profondeur historique permet notamment, jugent Cagé et Piketty, de mieux saisir la tripartition politique actuelle entre un bloc de gauche, un bloc social-libéral et un bloc national-patriote, qui ne peut « être correctement analysée qu’en remontant deux siècles en arrière », et notamment à la répartition en trois blocs ayant déjà existé entre 1848 et 1910. De ce fait, « au-delà de son intérêt historique et de la nouvelle base de données qu’il propose, cet ouvrage permet d’apporter un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement », vantent les deux chercheurs.

      Et il est vrai qu’en analysant les « déterminants socioéconomiques des comportements politiques » ou, dit plus simplement, « qui vote pour qui et pourquoi », Julia Cagé et Thomas Piketty proposent avec cette large enquête historique un socle pour penser plusieurs éléments essentiels de la politique contemporaine.

      La « régression » démocratique
      Le premier constat documenté est celui d’« une crise d’une ampleur inégalée de notre système démocratique ». Ce constat n’est pas neuf, mais il se révèle vertigineux sous la plume de Julia Cagé et Thomas Piketty. Il s’observe notamment par la chute de la participation électorale au cours des dernières décennies et par le fait qu’elle « s’accompagne d’un écart croissant de participation entre les territoires riches et pauvres, écart qui n’existait pas (ou beaucoup moins nettement) au cours des périodes précédentes, que ce soit au XXe siècle ou au XIXe siècle ».

      Nous avons donc sous les yeux une « régression démocratique particulièrement inquiétante. La démocratie se fonde en effet sur une promesse de participation du plus grand nombre aux décisions publiques, or, deux siècles après la Révolution française, les classes populaires semblent se retirer du jeu électoral dans des proportions inédites. »

      La participation législative, qui oscillait entre 70 % et 80 % de 1848 jusqu’aux années 1980-1990, a ainsi dévissé pour se retrouver à tout juste 50 % en 2017 et 2022. Un déclin étroitement corrélé à la pauvreté puisque, aux dernières élections législatives, le taux de participation moyen dans les 10 % des communes les plus aisées a été supérieur de près de 11 points à celui observé dans les 10 % des communes les plus pauvres.

      En première approche, on pourrait penser que « la montée des inégalités pourrait avoir contribué à nourrir un sentiment d’abandon et un découragement politique au sein des communes les plus pauvres ». Mais, notent Cagé et Piketty, les « écarts de richesse entre communes étaient encore plus élevés au XIXe siècle ou au début du XXe siècle que ce qu’ils sont en ce début de XXIe siècle, et pourtant les écarts de taux de participation n’étaient pas aussi importants qu’aujourd’hui. La perception d’une forte injustice ne nourrit pas nécessairement l’abstention : dans l’absolu, elle peut tout aussi bien alimenter une forte mobilisation, suivant la nature de l’offre politique qui est proposée ».

      Le facteur déterminant est donc l’offre politique et sa capacité de représenter des territoires et des populations. Alors que la participation aux élections est généralement plus forte dans le monde rural que dans le monde urbain pendant quasiment deux siècles, de 1848 à 2022, il existe une exception importante entre 1920 et 1970, en lien avec une forte mobilisation ouvrière en direction du Parti communiste qui se concentre dans les villes et banlieues.

      Le fait que les ouvriers participent relativement moins aux élections est certes un résultat connu. Mais ce que permet de mettre au jour l’approche historique sur plus de deux siècles est « la nouveauté de ce phénomène et son aggravation » aussi récente que massive.

      De ce fait, le vote pour le « bloc central libéral-progressiste » enregistré lors du scrutin de 2022 apparaît comme le plus « bourgeois » de toute l’histoire électorale française depuis la Révolution…

      Les contours de la classe géo-sociale
      Le second enjeu majeur de l’ouvrage consiste, à la suite d’autres chercheuses et chercheurs, à complexifier la notion de classe afin d’inscrire les inégalités de richesse dans les territoires. Pour les auteurs, « la classe sociale existe et n’a jamais cessé de jouer un rôle déterminant dans la confrontation politique, mais pour être féconde, elle doit être envisagée dans une perspective multidimensionnelle et spatiale ».

      Ils reprennent la notion de « classe géo-sociale », proposée par le philosophe Bruno Latour, mais « comprise de façon plus large dans ses dimensions socio-économiques », comprenant notamment la question des inégalités d’accès aux transferts sociaux et aux services publics (écoles, hôpitaux, équipements sportifs et culturels…), la détention des moyens de production, la hiérarchie des salaires et des revenus, l’accès à la propriété et au logement…

      Soucieux de s’adresser à un « lecteur-citoyen », Julia Cagé et Thomas Piketty exposent les différences de comportements électoraux dans des unités territoriales qui parlent à tout le monde : les métropoles, les banlieues, les bourgs et les villages.

      Les principales conclusions de cette lecture socio-spatiale de deux siècles d’élections sont d’abord que les inégalités territoriales, qui avaient connu une réduction significative depuis le XIXe siècle, sont reparties à la hausse depuis les années 1980-1990, d’une façon encore plus prononcée que les inégalités de revenus ou de patrimoine. En 2002, le revenu moyen des 1 % des communes les plus riches est ainsi plus de huit fois plus élevé que celui des 1 % des communes les plus pauvres, alors que cet écart était à peine supérieur à cinq au début des années 1990.

      Toutefois, la « convergence vers le bas des banlieues pauvres et des bourgs pauvres », sous l’effet de la polarisation spatiale accrue du territoire français et de la concentration des richesses dans les métropoles, est à mettre en regard du fait que « les comportements politiques de ces différents territoires ont profondément divergé au cours des dernières décennies ». Tout l’ouvrage vise à comprendre ce paradoxe et les conditions de son possible dépassement.

      Le rapport déterminant à la propriété
      Ces analyses socio-spatiales permettent ensuite de mettre au centre du conflit électoral et politique le rapport à la propriété. L’ouvrage insiste à plusieurs reprises sur la nécessité de différencier les inégalités face aux revenus et à la propriété parce qu’elles « sont imparfaitement corrélées et ont toutes deux un impact majeur sur les conditions de vie, et d’autre part car elles nourrissent des imaginaires, des visions du monde et des comportements politiques » qui ne sont pas exactement les mêmes.

      Depuis 1990-2000, une des variables les plus significatives pour expliquer les différentiels de participation est la proportion de ménages propriétaires de leur logement, alors qu’il n’existait aucun effet significatif de ce type auparavant. L’impact de la proportion de propriétaires sur le vote pour les différents courants politiques est également patent, « avec en l’occurrence un effet de plus en plus net sur le vote FN-RN depuis 2000-2010 ».

      La proportion de ménages propriétaires de leur logement a toujours été plus élevée dans les villages et les bourgs, puis dans les banlieues et enfin dans les métropoles. Or, écrivent Piketty et Cagé, le fait de « se retrouver durablement endetté pour rembourser son pavillon, avec les efforts d’épargne et de stabilité professionnelle et personnelle que cela implique, contribue en outre à forger des valeurs et des identités qui se définissent en partie par opposition à d’autres groupes qui ne sont pas lancés dans une telle trajectoire ».

      Que ces « différences soient en partie artificielles », parce qu’un loyer peut aussi demander des efforts contraignants, n’enlève « rien à leur force, dans un monde où la connaissance des autres classes socio-spatiales et de leurs expériences concrètes de vie est par nature relativement limitée ».

      Si les partis de gauche et écologistes souhaitent regagner du terrain auprès des classes populaires des villages et des bourgs [...], il faudra également soutenir les aspirations populaires à la propriété individuelle.

      Julia Cagé et Thomas Piketty
      Pour Cagé et Piketty, une des raisons de la croissance du vote FN-RN (Front National-Rassemblement national) est à chercher là. Avec le diplôme, la « seconde distinction extrêmement marquée entre le vote de gauche et le vote FN concerne la relation à la propriété », dans la mesure où le bulletin Le Pen serait largement un vote de « petits-moyens » accédants à la propriété.

      Ce qui expliquerait notamment pourquoi le RN a proposé, lors des élections de 2022, une importante extension du PTZ (prêt à taux zéro), où chaque famille pourrait désormais bénéficier de la part de l’État d’un prêt de 100 000 euros sans intérêts, et ajouté que ce prêt ne serait plus remboursé à partir de la naissance du troisième enfant, mêlant ainsi deux éléments clés du discours lepéniste : l’accession à la propriété et la thématique nataliste.

      « Si les partis de gauche et écologistes souhaitent regagner du terrain auprès des classes populaires des villages et des bourgs, jugent donc les auteurs, il ne suffira pas de défendre les services publics. Il faudra également soutenir les aspirations populaires à la propriété individuelle, aussi bien d’ailleurs dans le monde rural que dans le monde urbain. »

      Tripartition politique et division spatiale des classes populaires
      Ces données socio-spatiales aident ainsi à saisir la dynamique de certains partis, comme le RN, ou au contraire les difficultés d’autres organisations, notamment à gauche. Julia Cagé et Thomas Piketty y lisent aussi la source de la tripartition politique contemporaine, le bloc centriste-libéral au pouvoir profitant de la division entre les classes populaires rurales et urbaines, que les forces de gauche étaient parvenues à réduire à plusieurs époques du XXe siècle.

      Cette impasse structurelle du bloc de gauche n’est soluble, pour les auteurs, qu’à une condition : briser la « tendance répétée à considérer le monde rural comme structurellement conservateur, éternellement soumis aux puissants et perpétuellement rétif au progrès et à la démocratie, alors que le monde urbain serait porteur de valeurs de modernité et de changement ».

      Si tant de paysans ont tourné le dos à la Révolution française, rappellent Piketty et Cagé en reprenant les études fondatrices de Paul Bois et de Charles Tilly, « ce n’est pas parce qu’ils seraient subitement devenus conservateurs. C’est parce qu’ils ont été profondément déçus dans leur espoir d’accéder à la propriété et de cesser de travailler pour les autres ».

      À LIRE AUSSI

      Piketty ausculte le capitalisme, ses contradictions et ses violentes inégalités
      3 septembre 2013
      Julia Cagé démonte une démocratie privatisée
      30 août 2018
      La configuration actuelle est similaire, dans la mesure où le monde des villages et des bourgs perçoit, à juste titre, l’évolution des inégalités non comme « la conséquence de forces naturelles ou exogènes », telles que la mondialisation ou le progrès technique, mais comme découlant de choix politiques : priorité donnée aux TGV sur les TER, choix de localisation des hôpitaux et des écoles…

      La difficulté supplémentaire est que le creusement du clivage politico-spatial a, tout récemment, été préempté par le FN-RN et catalysé par un phénomène d’ampleur, à savoir la « ruralisation » du vote pour le FN-RN. L’évolution est « spectaculaire » puisque lors des législatives de 1986-1988, le vote FN est concentré dans les banlieues et les métropoles.

      Lors des législatives de 2017-2022, la situation « a changé du tout au tout » : le bloc social-écologique rassemblant les partis de gauche et écologiques est beaucoup mieux implanté dans le monde urbain que dans le monde rural, alors qu’à l’inverse le bloc national-patriote réalise des scores près de deux fois plus élevés dans les villages et les bourgs que dans les banlieues et les métropoles.

      © Infographie Mediapart
      Contre l’idée d’une progression inéluctable du parti de Marine Le Pen, les auteurs rappellent toutefois que le vote FN a pu baisser, passant au premier tour des législatives de 15 % en 1997 et 11 % en 2002 à 4 % en 2007. En 2007-2012, le score ne s’est pas envolé par rapport à 1986-1988 mais « le profil territorial s’est complètement inversé ».

      Autre enseignement : lors des législatives de 1988, le vote FN n’est pas seulement urbain, « il est concentré au sein des communes urbaines ayant la plus forte proportion d’étrangers ». Une relation avec la présence étrangère qui disparaît presque complètement en 2017-2022…

      Cet élément fait partie du troisième enjeu crucial du livre : sa volonté de montrer que, même si les thématiques identitaires saturent l’espace médiatique et politique, elles ne structurent pas pour autant les comportements électoraux, qui demeurent déterminés, en premier lieu, par les conditions socio-économiques.

      Le faux-nez des thématiques identitaires
      Les auteurs reconnaissent bien qu’il est difficile de séparer « ce qui relève du conflit identitaire et du conflit classiste » car ces dimensions sont imbriquées, hier comme aujourd’hui : « À la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, le conflit religieux est intiment lié à la question de la redistribution des terres de l’Église et de leur accaparement par les élites urbaines, puis à la question du système scolaire et particulièrement de la scolarisation des jeunes filles, largement oubliées par le système public et étatique. À la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, le conflit migratoire est étroitement imbriqué avec la question des territoires et des services publics et les perceptions croisées d’abandon et de favoritisme qui se sont développées à ce sujet, notamment entre bourgs et banlieues. »

      Mais, en dépit de la nouvelle diversité des origines qui composent la société française et d’une diversité religieuse inédite, l’un des principaux résultats de l’enquête est que « les variables sociologiques liées à la richesse, à la profession ou au diplôme sont des déterminants autrement plus importants de vote que les variables liées aux origines ». Pour les auteurs, « le fait que le débat public se focalise souvent sur les questions identitaires témoigne avant tout de l’oubli de la question sociale et de l’abandon de toute perspective ambitieuse de transformation du système économique ».

      On voit à quel point un système rigide de catégories ethno-raciales du type blanc / noir / maghrébin / asiatique inspiré de celui appliqué aux États-Unis pourrait avoir des effets pervers dans le contexte français.

      Julia Cagé et Thomas Piketty
      La France demeure certes le pays « où l’écart entre la perception et la réalité est le plus élevé » concernant la présence de l’islam, puisque les personnes interrogées répondent en moyenne que les musulman·es représentent 31 % de la population, soit 23 points de plus que la réalité (8 %) ! Toutefois, l’interpréter comme « le signe d’une peur de submersion culturelle et migratoire et de “grand remplacement” à laquelle aucun argument rationnel et aucune tentative ne pourraient s’opposer » serait d’un pessimisme excessif, jugent les auteurs. Pour au moins deux raisons.

      D’abord, le processus de métissage « se déroule beaucoup plus rapidement que ce que l’on imagine parfois, au sens où les origines mixtes deviennent ultra-majoritaires dès la troisième génération ». L’enquête TeO organisée par l’Ined (Institut national d’études démographiques) et l’Insee montre par exemple que la proportion d’intermariages atteint 30-35 % pour les personnes ayant une origine nord-africaine à la génération précédente, soit le même niveau que pour celles ayant une origine portugaise.

      Compte tenu de cette prépondérance des origines mixtes, estiment Julia Cagé et Thomas Piketty à propos d’un débat récurrent, « on voit à quel point un système rigide de catégories ethno-raciales du type blanc / noir / maghrébin / asiatique inspiré de celui appliqué aux États-Unis pourrait avoir des effets pervers dans le contexte français. Il obligerait chacun à devoir choisir une identité principale au détriment des autres et pourrait contribuer à rigidifier ainsi les frontières entre groupes et à exacerber les antagonismes ».

      Ensuite, ces thématiques identitaires portées médiatiquement et politiquement ne « prennent » pas vraiment électoralement. « Les facteurs liés à la religion ou aux origines jouent un rôle non négligeable, écrivent les auteurs. Simplement, ce rôle est quantitativement beaucoup moins important que celui de la classe géo-sociale et tend à être absorbé par cette dernière. Ces résultats s’inscrivent en faux contre l’idée d’une “ethnicisation” du conflit politique français et d’une inexorable montée en puissance des clivages “communautaires”, très diffusée dans le débat public. »

      Les scores désastreux aux dernières élections législatives de personnages comme Manuel Valls ou Jean-Michel Blanquer, qui en ont fait leur fonds de commerce, pourraient constituer d’autres signes de ces affirmations.

      Ces éléments structurants posés, les auteurs formulent plusieurs propositions et hypothèses qui, davantage que leurs analyses, prêtent le flanc à la discussion ou à la critique.

      Une tripartition politique instable ?
      La plus importante est leur idée que la tripartition politique actuelle serait suffisamment instable pour envisager sa disparition prochaine. Ce qui serait, selon eux, une bonne nouvelle dans la mesure où la bipolarisation, « particulièrement forte entre 1910 et 1992, a eu un impact déterminant et largement positif pour le développement démocratique, social et économique du pays au cours du XXe siècle ».

      Néanmoins, la dimension prédictive des sciences sociales étant quasiment nulle, si l’on excepte peut-être la démographie, il est délicat de se fonder sur l’histoire pour éclairer l’avenir. Il y a certes des leçons à tirer du fait que la « première tripartition » entre 1848-1910 avait comme point commun avec l’actuelle « la division des classes populaires urbaines et rurales entre bloc de gauche et de droite » et qu’un retour de la gauche au pouvoir implique de mettre fin à cette division.

      Ou encore, en cette période de cacophonie à gauche, du fait que « ce sont avant tout les contradictions au sein de l’alliance des trois partis progressistes (communistes, socialistes, radicaux-socialistes) autour du contenu du socialisme démocratique et du régime de propriété qu’ils souhaitent mettre en place » qui ont limité la capacité de ce bloc de gouverner durablement le pays.

      Mais la fin de la tripartition actuelle pourrait mener, comme ils l’évoquent, non à une bipolarisation gauche/droite porteuse de progrès social et démocratique, mais à une bipolarisation entre un bloc libéral et un bloc national-patriote, à l’instar de ce qui se passe en Pologne, où le PiS (Droit et justice) a réussi à conquérir le pouvoir sur la base d’une plateforme sociale axée sur la défense des retraites et la création d’importantes allocations familiales, complétée par un violent discours nationaliste, et se trouve désormais comme seul rival face à un bloc libéral-progressiste.

      On peut aussi estimer que si la tripartition peut effectivement se « lire comme une forme de rente permettant à un bloc opportuniste de se maintenir au pouvoir à moindre risque tout en arrêtant le mouvement vers l’égalité sociale », il demeure optimiste de penser que cette « tripartition est structurellement instable et n’est pas appelée à perdurer sous sa forme actuelle », tant les divisions actuelles de la gauche et son inaptitude à réunir les classes populaires urbaines et rurales sont aujourd’hui flagrantes.

      La possibilité d’une victoire d’une « classe écologique » qui réponde à la fois aux attentes des classes populaires et à la transformation, aussi nécessaire que radicale, du système productif, semble ainsi demeurer lointaine, et impossible si les plus défavorisé·es ne sont pas convaincu·es au préalable que la répartition des efforts et des bénéfices est la plus juste possible.

      Des pistes pour la gauche
      Il n’en reste pas moins que les deux chercheurs font des propositions susceptibles de constituer le socle d’une gauche unie. Comme mettre en place « un système de parité sociale contraignant les partis à présenter au moins 50 % d’ouvriers et d’employés (soit approximativement leur part dans la population active actuellement) sous peine de sanctions dissuasives », sur le modèle de la parité hommes-femmes qui a montré son efficacité.

      Ou encore empêcher qu’en matière scolaire les « établissements privés échappent entièrement » aux « procédures communes », alors que « les questions éducatives ont joué un rôle structurant dans le conflit politique et électoral au cours des deux derniers siècles » et qu’il « en ira certainement de même à l’avenir ».

      Surtout, les auteurs proposent d’agir sur la répartition des richesses pour redistribuer « la propriété en général », au-delà même de la question de l’accès au logement. La gauche pourrait pour cela, jugent les auteurs, « proposer de mettre en place un héritage minimum pour tous à 25 ans, qui, pour fixer les idées, pourrait être à terme de l’ordre de 120 000 euros (environ 60 % du patrimoine moyen par adulte actuellement) ».

      Celui-ci serait financé par les impôts sur le revenu et les patrimoines. À titre d’exemple, rappellent-ils, il suffirait d’introduire « un taux de CSG de 2 % sur les plus grandes fortunes du pays pour rapporter 20 milliards d’euros par an, soit deux fois plus de ressources que toutes les économies réalisées par le projet de réforme des retraites qui a mis le pays à feu et à sang en 2023 ».

      Cette action sur les richesses est sans doute le meilleur moyen de contrer la progression du parti lepéniste, qui a toujours « autant de difficultés à formuler des propositions explicites de mise à contribution des plus riches ».

      Le vote comme expérience subjective
      Une seconde réserve est d’ordre méthodologique. Elle tient en partie au projet lui-même qui est de proposer une « histoire des comportements électoraux et des inégalités socio-spatiales en France de 1789 à 2022 ». La puissance du livre risque, en cherchant à dégager des grandes structures du vote sur le long terme, de se retourner en faiblesse pour penser une partie de la politique contemporaine.

      Par exemple, le soulagement de constater que les crispations identitaires demeurent aujourd’hui des facteurs négligeables du vote par rapport aux inégalités socio-spatiales sera-t-il encore valable demain, alors que les « guerres culturelles » atteignent une intensité rarement égalée dans la structuration des débats publics ?

      Plus généralement, en étudiant sur le long terme les raisons du vote, les auteurs ne manquent-ils pas une large part de celui-ci ? Julia Cagé et Thomas Piketty le reconnaissent : une des « limitations importantes de [leur] démarche et des données [qu’ils ont] rassemblées » est d’avoir observé les élections « au niveau de communes et de territoires, et non au niveau des électeurs individuels ». Peut-on à cette échelle rendre compte de ce qu’ils désignent eux-mêmes comme « la complexité des expériences et des subjectivités individuelles » ?

      Le vote est volatil et les représentations personnelles peuvent influer fortement sur une élection. Et ce jusqu’au tout dernier instant – qu’on se rappelle l’effet de l’affaire « Papy Voise » sur l’élection de 2002 ayant pour la première fois propulsé le FN au second tour de l’élection présidentielle. Ne pourrait-il pas en être de même demain à propos de la guerre en Ukraine ou d’une catastrophe écologique majeure, même si la déflagration climatique peine à se traduire dans les urnes ?

      Un « bloc national-patriote » hétérogène
      Une autre limite méthodologique est que le projet du livre vise, au fond, à donner des éléments pour contrer la progression du bloc « national-patriote » en dénonçant les effets délétères de la mainmise sur le pouvoir du « bloc centriste libéral » et en donnant pour cela quelques outils au bloc de gauche.

      Mais la définition du bloc « national-patriote » qui agrège RN, Reconquête et Les Républicains (LR) est-elle suffisamment solide ? Julia Cagé et Thomas Piketty reconnaissent que « le “bloc national-patriote” n’est pas véritablement un bloc politique au sens où ses différentes composantes auraient bien du mal à gouverner ensemble ».

      Ses trois principales composantes se caractérisent en effet par des bases sociales, territoriales et programmatiques extrêmement différentes, voire totalement opposées. Que les droites soient aujourd’hui en fusion est une réalité largement établie, en France comme en Europe. Mais sur quelles bases distinguer le bloc centriste libéral macroniste de LR, quand le président de la République parle de « décivilisation » et prépare des mesures migratoires que le RN aurait bien du mal à renier ? En outre, dans certains territoires particuliers, une droite encore républicaine ne constitue-t-elle pas encore un rempart contre le RN ?

      Les limites du « conflit politique »
      Une dernière critique conjugue réserves politiques et méthodologiques. En donnant une définition étroite du conflit politique, limité à l’affrontement électoral, Julia Cagé et Thomas Piketty prennent un risque dont ils sont conscients. « L’expérience des années 1920 montre que le basculement institutionnel peut s’opérer très vite et rappelle l’importance décisive du contexte historique et des luttes sociales, au-delà des résultats électoraux obtenus par les différents blocs », écrivent-ils par exemple.

      Dans ces années, « l’ironie veut que ce soit l’une des chambres parlementaires les plus à droite de l’histoire de la République [...] qui a mis en place l’impôt progressif sur les très hauts revenus le plus élevé que le pays n’ait jamais connu ». Un changement de pied qui n’est pas seulement lié aux conséquences de la guerre ou à la révolution de 1917 en URSS, puisqu’il se manifeste aussi aux États-Unis, où l’influence de ces événements est moindre, mais où la demande d’égalité portée par des structures syndicales et partidaires est tout aussi puissante qu’en Europe, surtout après la crise de 1929 perçue comme une faillite des élites libérales.

      Cette réduction du « conflit politique » au cadre électoral est fondée avant tout sur un choix scientifique et méthodologique. Mais n’exprime-t-elle pas aussi une approche du politique qui risque d’être trop mesurée ?

      À propos, par exemple, de la question déterminante de savoir si l’État social forgé au XXe siècle peut continuer à croître, les auteurs notent bien qu’il est « frappant de constater à quel point le développement de l’État social s’est interrompu dans l’ensemble des pays européens depuis 1980-1990 ». Pourtant, écrivent-ils aussi, cela ne doit pas empêcher d’entendre les critiques sur « l’efficacité de l’action publique », voire sur les risques d’augmenter la contribution fiscale des plus mobiles et entreprenants.

      Cagé et Piketty balayent ainsi par exemple d’un revers de main l’idée que « la création monétaire » serait la « solution miracle permettant de financer l’État social et de définir un nouveau modèle économique pour le XXIe siècle », alors que celle-ci est pourtant portée par une partie de la gauche européenne et états-unienne.

      La volonté des deux auteurs de convaincre un public large en restant raisonnables et en mettant la focale sur le cadre électoral est compréhensible, mais elle risque de laisser certains lecteurs et certaines lectrices désemparé·es. Leur analyse de l’accélération et du durcissement des inégalités socio-spatiales peut en effet laisser penser que la priorité, comme les auteurs le rappellent à plusieurs reprises, est certes la reformulation d’une offre politique ambitieuse susceptible d’ébranler les structures du vote mises au jour. Mais que cette reconfiguration électorale risque aussi d’avoir du mal à exister sans quelques coups de béliers politiques portés hors des isoloirs.

      Julia Cagé et Thomas Piketty,
      Une histoire du conflit politique. Élections et inégalités sociales en France, 1789-2022,
      Éditions du Seuil,
      864 pages, 27 euros

    • Une histoire du conflit politique. Elections et #inégalités_sociales en #France, 1789-2022

      Qui vote pour qui et pourquoi ? Comment la structure sociale des élec­torats des différents courants politiques en France a-t-elle évolué de 1789 à 2022 ? En s’appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques des 36 000 communes de France couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une his­toire du vote et des inégalités à partir du laboratoire français.

      Au-delà de son intérêt historique, ce livre apporte un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement. La tripartition de la vie politique issue des élections de 2022, avec d’une part un bloc central regroupant un électorat socialement beaucoup plus favorisé que la moyenne – et réunissant d’après les sources ici rassemblées le vote le plus bourgeois de toute l’histoire de France –, et de l’autre des classes populaires urbaines et rurales divisées entre les deux autres blocs, ne peut être correctement analysée qu’en prenant le recul historique nécessaire. En particulier, ce n’est qu’en remontant à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, à une époque où l’on observait des formes similaires de tripartition avant que la bipolarisation ne l’emporte pendant la majeure partie du siècle dernier, que l’on peut comprendre les tensions à l’oeuvre aujourd’hui. La tripartition a toujours été instable alors que c’est la bipartition qui a permis le progrès économique et social. Comparer de façon minutieuse les différentes configurations permet de mieux envisager plusieurs trajectoires d’évolutions possibles pour les décennies à venir.

      Une entreprise d’une ambition unique qui ouvre des perspectives nouvelles pour sortir de la crise actuelle. Toutes les données collectées au niveau des quelques 36 000 com­munes de France sont disponibles en ligne en accès libre sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr, qui comprend des centaines de cartes, graphiques et tableaux interactifs auxquels le lecteur pourra se reporter afin d’approfondir ses propres analyses et hypothèses.

      https://www.seuil.com/ouvrage/une-histoire-du-conflit-politique-julia-cage/9782021454543
      #histoire #élections

    • Manuel Bompard - Cagé, Piketty : à la conquête du 4ème bloc ?
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=43582

      Cela permet d’abord de tordre le cou à une première idée forte, très largement diffusée ces dernières années : non, ce n’est pas l’obsession identitaire qui structure les comportements électoraux mais bien la situation sociale. C’est une mise à distance claire des thèses d’un Christophe Guilly ou d’un Jérôme Fourquet voulant transposer dans notre pays la thèse du choc des civilisations présentée dans le cadre des relations internationales par Samuel Huttington et les néoconservateurs américains.

      Non, la gauche n’a pas perdu le vote populaire

      L’analysé de Cagé et Piketty confirme la structuration du champ politique en 3 blocs distincts que l’on a pu observer lors des élections présidentielles et législatives de 2022. On y retrouve un bloc libéral autour d’Emmanuel Macron : Cagé et Piketty démontrent que le vote pour Emmanuel Macron est « le vote le plus bourgeois de l’histoire. » En effet son volume croît de manière très forte en même temps que le niveau de richesse des individus. A droite, si l’on regroupe l’électorat de Marine le Pen, d’Éric Zemmour et de Valérie Pécresse dans un même bloc « nationaliste », on voit aussitôt combien il est marqué par une très forte contradiction sociale. Car si le vote pour Marine le Pen est davantage populaire que bourgeois, les votes pour Zemmour et Pécresse sont au contraire largement surreprésentés parmi les électeurs les plus riches du pays. Enfin, le bloc social-écologiste qui rassemble les partis de la NUPES se caractérise par des scores plus importants que la moyenne parmi les plus bas revenus et des scores beaucoup plus faibles que la moyenne parmi les plus hauts revenus.

      La présentation de la « composition sociale » des votes des différents blocs permet d’écarter une deuxième idée fausse. Non, la gauche n’a pas « perdu les catégories populaires » : son électorat reste très largement déterminé par le niveau de revenu et c’est dans le vote Mélenchon en 2022 que l’on trouve la plus grande surreprésentation des 10% les plus pauvres du pays. L’électorat traditionnel de l’ancienne gauche s’est désarticulé, sa composante bourgeoise convergeant avec la composante bourgeoise de droite dans le bloc macroniste, tandis que sa composante populaire s’est reportée sur la nouvelle gauche incarnée par la France insoumise. Autrement dit, les classes populaires se sont détachées de « la gauche d’avant », mais elles l’ont fait pour se tourner vers les insoumis.

  • [Déroutes cosmiques] Brigitte Fontaine
    https://www.radiopanik.org/emissions/deroutes-cosmiques/brigitte-fontaine

    1h30 pour célébrer la reine Brigitte. Chanteuse, comédienne, dramaturge, écrivain et parolière.

    Tracklist :

    La Côtelette (Je suis la Femme)

    La Grippe - avec Higelin

    Il Pleut

    Dommage que tu sois Mort

    Demie Clocharde - avec Sonic Youth

    Fleur de Pavot - avec Higelin

    Méphisto - Fontaine/Areski

    Cet enfant que je t’avais fait - Higelin

    Les Petits Chevaux

    J’ai 26 ans

    L’été, L’été

    Le Goudron - Areski et le Art Ensemble of Chicago

    Y’a du Lard

    Il se passe des choses

    C’est Normal

    Dans ma Rue

    L’Abeille

    Le Brin d’Herbe

    Je suis venu te voir

    Brigitte

    Vous et Nous

    Personne

    Comme à la Radio

    Calimero - avec Stereolab

    Prohibition

    Entre Guillemets

    Le Nougat

    Bonus : Gym à (...)

    https://www.radiopanik.org/media/sounds/deroutes-cosmiques/brigitte-fontaine_16422__1.mp3

  • Telling the story of EU border militarization

    Addressing and preventing European border violence is a huge but necessary strategic challenge. This guide offers framing messages, guiding principles, and suggested language for people and organisations working on this challenge. It emerges from a process of discussion online and in-person between over a dozen organisations working in the European migrant justice space.

    The European Union’s external borders are rapidly becoming more expansive and more dangerous. Europe’s border regime is costing lives, destabilising countries beyond European borders, and driving widespread abuse - and its budget and power is increasing. Meanwhile, the migration justice movement is under-resourced and often necessarily composed of organisations working on a single significant element of the vast EU border regime.

    A key part of successfully challenging Europe’s border regime is being able to describe and expose it, by telling the same story about the dangers it poses across the continent. For the last few months, a number of organisations involved in human rights and migration have worked together to produce this guide; which provides that story, as part of a narrative guide to communicating about border militarisation and its consequences.

    https://www.statewatch.org/publications/reports-and-books/telling-the-story-of-eu-border-militarization
    #ressources_pédagogiques #militarisation_des_frontières #frontières #asile #migrations #réfugiés #brochure #manuel #guide #justice_migratoire #narration #externalisation #Frontex #business #complexe_militaro-industriel #lobby #industrie_militaire #technologie #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #menace #violence #justification #catégorisation #récit #contre-récit

  • Des centaines d’exilées risquent leur vie pour rejoindre la France depuis le Piémont en Italie

    La montagne-frontière 1/2. Le #Briançonnais est une route migratoire de plus en plus empruntée par des exilées qui cherchent à rejoindre la France depuis le Piémont en Italie. Une véritable chasse à l’homme est menée à la frontière, poussant les exilées à emprunter les chemins les plus périlleux. À Oulx, en Italie, un refuge solidaire tente de s’organiser pour réduire les risques.

    Sur le bord de la Nationale 94 qui relie Montgenèvre à Briançon (Hautes-Alpes), huit agents de police et douaniers encerclent deux hommes originaires d’Afrique Subsahariennes. Les deux hommes assis sur le talus qui borde la route ont l’air exténués. Comme eux, chaque jour, plusieurs dizaines de personnes exilées tentent de traverser la frontière Franco-Italienne à pied pour rejoindre Briançon. Entre 15 et 20 kilomètres d’un périple dangereux, à plus de 1 800 mètres d’altitude, dans les hauteurs de la station de ski de Montgenèvre.

    Un chemin semé d’embuches où les personnes exilées croisent la route de randonneurs interloqués. L’entreprise se termine bien souvent par une interpellation par la police française. Et pour cause, la préfecture a déployé un véritable arsenal à la frontière pour traquer celles et ceux qui tentent de la traverser clandestinement. « Début 2022, ce sont ainsi près de 300 policiers et gendarmes qui sont affectés au contrôle de la frontière. Les deux escadrons de gendarmes mobiles étant désormais dotés d’un état-major sous le commandement d’un colonel », détaillait dans un rapport l’association briançonnaise Tous Migrants, fin 2022.

    Une véritable chasse à l’homme s’organise. Un déploiement toujours plus impressionnant de moyens humains et techniques. Les forces de police n’hésitent pas à recourir à des lunettes thermiques ou des drones pour tenter de repérer les contrevenants. Un dispositif qui se chiffre en millions d’euros d’argent public. Tous Migrants, dans son étude menée entre novembre 2021 et novembre 2022, dénonce des interpellations qui se traduisent par « des procédures expéditives menant aux violations systématiques des droits des personnes, notamment du droit fondamental de demander l’asile à la frontière. » Selon de multiples témoignages, une fois interpellés, les exilé.es sont systématiquement ramené.es à la frontière italienne, sans autre forme de procès.

    Les policiers nous ont ramené à la frontière, puis la Croix rouge est venue nous chercher pour nous ramener au refuge

    « La traversée était extrêmement dure, on a cru qu’on n’allait pas y arriver », relate Aziz* arrivé à Briançon la veille avec sa conjointe Catherine* et un couple d’amis. « On a traversé la frontière la journée, on était obligés d’aller plus haut dans la montagne pour éviter la police », explique le jeune homme, parti du Cameroun en 2019 pour fuir l’insécurité sociale d’un pays où sa vie « était en danger ».

    Tous les quatre sont partis d’Oulx en Italie, à une vingtaine de kilomètres de la frontière. En chemin à huit heures du matin, la traversée leur a pris plus de 10 heures et s’est soldée par un passage à l’hôpital pour Catherine tant ses pieds étaient douloureux à son arrivée. Aziz est tout de même soulagé d’avoir enfin réussi, car il n’en était pas à son coup d’essai. « La première fois, on n’a pas réussi parce qu’on est tombés sur la police, dit-il. Ils nous ont ramené à la frontière, puis la Croix rouge est venue nous chercher pour nous ramener au refuge. »
    Fraternità Massi, un refuge qui offre le gîte et le couvert avant la traversée

    Le lieu en question, c’est le refuge Fraternità Massi à Oulx, dans le Val de Suze, qui fait partie de la métropole de Turin. Un grand bâtiment de quatre étages planté près du clocher d’une église. Huit préfabriqués blancs et bleus sont disposés dans la large cour pour augmenter la capacité d’accueil et permettre l’installation de sanitaires et de locaux pour des visites médicales.

    Il fait presque 30 degrés cet après-midi d’août dans la vallée italienne. Quelques personnes, exténuées, font une sieste à même le sol, à l’ombre d’un préfabriqué ou sous une toile tendue entre ces abris de fortune et les murs de l’église. Le refuge a été inauguré en 2018 et est géré par l’ONG Talita, fondée par un prêtre. Pour faire fonctionner le lieu, se côtoient dedans, travailleurs associatifs, bénévoles, médecins.

    Trois travailleurs et bénévoles racontent les va-et-vient des personnes exilées, qui restent rarement plus d’une nuit au refuge. Les hébergé.es commencent à affluer en fin d’après-midi, quasiment toujours en provenance de Turin pour trouver un toit, un repas chaud, quelques soins et surtout des conseils pour entreprendre la traversée de la frontière sans se mettre en danger. « Le plus important, c’est d’établir un dialogue, affirme Anna, médecin au refuge. Il faut comprendre si les gens qui arrivent ont besoin de soin, de soutien psychologique ou d’aide juridique. »
    Une courte halte avant de prendre la direction de la France

    Les solidaires du lieu ont peu de temps pour apporter de l’aide aux personnes avant qu’elles ne reprennent la route. Le matin, des volontaires accompagnent ceux qui souhaitent entreprendre la traversée à un arrêt de navette touristique qui les conduira à Clavière, à quelques encablures de la frontière. Ils entameront alors la quinzaine de kilomètres à pied qui les sépare de Briançon.

    Celles et ceux qui se font attraper par la police française sont ramenés au poste de la Police aux frontières de Montgenèvre, puis remis aux autoritées italiennes. La police italienne contacte ensuite la Croix rouge qui les ramène au refuge… Avant qu’ils ne retentent leur chance le lendemain.

    Une procédure totalement absurde pour les solidaires de la Fraternità Massi. « C’est une partie de ping-pong entre la France et l’Italie qui se renvoient la balle », s’agace Elena, bénévole au refuge. Adam y voit, lui, « un jeu politique entre pays européens. Mais à ce jeu, ce sont toujours les plus précaires qui trinquent », soupire le médiateur culturel.
    Depuis 2018, une dizaine de personnes sont mortes durant la traversée

    Et pour cause, la chasse à l’homme organisée à la frontière rend la traversée d’autant plus périlleuse. « Certains essaient dix fois avant de parvenir à Briançon », affirme Jean, administrateur au refuge les Terrasses Solidaires dans la ville des Hautes-Alpes. « Plus les personnes exilées seront attrapées par la police et reconduites à la frontière, plus elles prendront de risques et emprunteront des itinéraires compliqués pour venir à bout de la montagne frontière », décrit-il.

    La semaine dernière, un gars a terminé la traversée avec une fracture ouverte du genou, c’est inhumain

    Alors bien souvent, hommes, femmes et enfants arrivent à Briançon dans un triste état. « La semaine dernière, un gars a terminé la traversée avec une fracture ouverte du genou, c’est inhumain », s’insurge Marjolaine, également administratrice aux Terrasses Solidaires. L’issue peut être plus tragique encore. Le lundi 7 août, un jeune Guinéen a été retrouvé mort dans les hauteurs de Montgenèvre, il s’appelait Moussa. Une dizaine de corps sans vie ont ainsi été retrouvés depuis 2018.

    La mort de Blessing Matthew, premier décès répertorié sur cette frontière, a marqué les esprits. Et pour cause, un de ses compagnons de route met en cause les gendarmes qui ont tenté de l’interpeller avant qu’elle ne tombe dans la rivière. Blessing Matthew est morte noyée dans la Durance, la plus longue rivière de Provence.
    Des routes d’exil qui varient selon les périodes

    La traversée est rendue aussi plus dangereuse par la méconnaissance du milieu montagnard. Selon les bénévoles et travailleurs de la Fraternità Massi, jusqu’à noël 2022, les réfugiés qui arrivaient venaient principalement d’Iran et d’Afghanistan. Ils avaient donc emprunté la route des Balkans pour rejoindre l’Italie. « Depuis Noël, c’est presque que des ressortissants du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, constate Elena. Ils sont arrivés en Calabre ou à Lampedusa. Ils n’ont jamais vu la montagne. »

    Au refuge, tout est fait pour tenter de limiter les risques lors du périple. « On essaie de leur donner des conseils, et de leur fournir des habits adaptés, surtout des chaussures pour la montagne », explique Anna, médecin au refuge. « Il n’est pas rare qu’ils arrivent en claquettes, ce n’est pas possible de marcher en montagne comme ça », souligne Elena. Une pièce entière est consacrée au stockage d’habits offerts par des donateurs. « Le problème, c’est qu’on est souvent à court de chaussure », indique Anna en désignant des cartons vides.
    Un été 2023 à flux tendu

    Le problème est particulièrement présent en ce mois d’août où le refuge a du mal à faire face à l’afflux des exilés. « Ici, on est habitué à avoir 50 ou 60 personnes », explique Anna, qui précise que le lieu compte 70 lits. « Mais ça fait 20 jours qu’on a dépassé les 100 personnes, on est même monté à 140 il y a quelques jours. »

    Un phénomène qui peut s’expliquer par la situation en Tunisie selon Adam. « Des gens qu’on a accueillis étaient en Tunisie depuis 5 ou 6 ans, mais la situation s’est tendue, c’est très violent. Les femmes sont systématiquement violées en Tunisie, les hommes sont tués par des groupes de personnes racistes, s’insurge-t-il. C’est la chasse au noir là-bas. »

    Pour les personnes exilées qui réussissent la traversée, le refuge des Terrasses Solidaires de Briançon reste un lieu d’accueil de l’autre côté de la frontière. Mais comme à Oulx, ce refuge fait face un afflux inédit de personnes cet été. Ces refuges sont pleins à craquer et traversent une “crise humanitaire” tout en faisant face au déni des pouvoirs publics.

    https://www.bondyblog.fr/societe/des-centaines-dexilees-risquent-leur-vie-pour-rejoindre-la-france-depuis-l

    via @olaf #merci

    #frontière_sud-alpine #Italie #France #asile #migrations #frontières #Hautes-Alpes #chasse_à_l'homme #Montgenèvre #militarisation_des_frontières #Fraternità_Massi #Oulx #Val_de_Suse

    • « Le problème, c’est qu’on est souvent à court de chaussure », indique Anna.

      Y a peut-être un truc simple (?) à mettre en place entre le refuge de Briançon et celui de Oulx : rapporter les chaussures de montagne « prêtées ».

      Les refuges de Oulx et de Briançon organisent le prêt de chaussures de montagne ; Oulx maintient un stock de différentes pointures, les migrants partent avec des « chaussures de traversée » au pieds et emmènent les leurs dans leur sac ; à l’arrivée au refuge de Briançon, ils « rendent » les « outils de traversée sécurisée » ; Briançon retourne les chaussures de prêt à Oulx, ou propose aux touristes qui traversent vers l’Italie de les retourner « pour la bonne cause ». Y a sans doute moyen de faire pareil pour les habits, chaussettes, chapeaux, gants, sacs à dos.

    • @olaf ça existe déjà...
      et ça a été raconté dans un film (qui malheureusement aurait pu être bien mieux à mon goût), mais voici :
      400 paires de bottes

      Quelque part en Italie, dans les montagnes, non loin de la frontière avec la France, une paire de bottes Decathlon premier prix est chaussée par un homme venu d’Afrique de l’Ouest. Ces chaussures aux pieds, il se lancera dans la traversée nocturne de la frontière, à Montgenèvre, la plus ancienne des stations de sports d’hiver de France. Achetées à Turin par des Italiens solidaires de la cause des migrants, ces bottes auront été portées avant lui par des centaines d’autres hommes à la peau noire. Ramenées en Italie par des Français solidaires, elles seront portées après lui par bien d’autres. Passant de mains en mains, de mains en pieds, et de pieds en mains, la trajectoire circulaire des bottes dévoile un territoire de montagne situé aux confins de la France et de l’Italie, où échanges et liens de solidarité se nouent dans les rigueurs de l’hiver.

      https://www.films-de-force-majeure.com/project/400_paires_de_bottes

      https://www.youtube.com/watch?v=aUEyx1Vws88&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.films-de-force-

    • Migranti respinti al confine francese ’anche con droni’. Pieno il rifugio in Val di Susa ’dormono anche in terra

      Respingimenti di migranti dalla gendarmerie francese verso il Piemonte in Valle di Susa. La denuncia arriva da Rainbow4Africa

      Ancora respingimenti di migrati da parte della Gendarmerie francese verso il Piemonte dal confine verso l’Italia, la scorsa notte, in Valle di Susa (Torino).

      A denunciarlo è il presidente della onlus Rainbow4Africa, Paolo Narcisi, che descrive l’affollamento al rifugio di Oulx, in alta Val di Susa.

      «La situazione ci è stata aggiornata dai volontari della Croce Rossa intervenuti in soccorso- spiega Narcisi - Il rifugio è pieno, stimiamo oltre 180 i migranti ospitati - aggiunge Narcisi - abbiamo deciso di mettere gente a dormire in terra». Questa mattina intorno alle 8, sottolineano dalla onlus, altri 40 migranti sarebbero stati respinti, attraverso i boschi. I migranti, nei loro racconti, parlano «di droni utilizzati dalla Gendarmerie per allontanarli».

      https://torino.repubblica.it/cronaca/2023/10/01/news/migranti_respinti_al_confine_franceseanche_con_droni_pieno_il_rifu

    • Sulle Alpi è caccia al migrante

      Controlli rafforzati, inseguimenti, respingimenti e fermi. Il giro di vite francese. Intanto una sentenza europea condanna queste pratiche, in un cortocircuito fra Unione Europea e singoli Stati

      La settimana scorsa, la prefettura delle Hautes-Alpes sulle Alpi al confine con l’Italia, ha annunciato l’arrivo, a partire da giovedì 21 settembre, di 84 agenti aggiuntivi destinati a rafforzare i controlli alla frontiera franco-italiana. Da allora gli arresti si sono moltiplicati attorno al confine, fino alla città di Briançon, e anche oltre, a oltre 20 km dal confine, dove la polizia sta rintracciando gli esuli per cacciarli dagli spazi pubblici.

      Le pratiche di controllo sulle persone in transito nella città di Briançon sono cambiate: ogni giorno, più di dieci persone vengono trattenute presso la stazione di polizia, a volte per un’intera notte, a seguito di controlli d’identità nella città stessa, un evento piuttosto raro fino a ora. Le persone vengono inseguiti anche oltre Briançon, in treno, sugli autobus, e fino a Parigi. La presenza della polizia è rafforzata anche a Marsiglia, Gap e Grenoble.

      Nella città di frontiera di Briançon, queste ondate di arresti dissuadono le persone dallo spostarsi, al sicuro solo nell’unica area di accoglienza attualmente aperta, un edificio occupato in autogestione. L’azienda pubblica locale delle acque potabili “Eau Service de la Haute Durance”, il cui presidente altri non è che il sindaco di Briançon, Arnaud Murgia, ha interrotto l’approvvigionamento idrico di questo edificio il 17 agosto. Aggravando la precarietà delle persone ospitate, questa decisione ha forti ricadute sulla salute e sul rispetto dei diritti fondamentali delle persone. È stato presentato un ricorso contro tale decisione, ma come potete leggere dalla recentissima sentenza del Tribunale amministrativo di Marsiglia (in francese), il ricorso è stato bocciato con giustificazioni burocratiche ( la non effettiva possibilità di accertare chi e come risiede nel centro di accoglienza...)

      Il prefetto ha dato ordine di aumentare la presenza della polizia nella città . L’aumento dei controlli d’identità mirerebbe a prevenire un aumento dell’“inciviltà” legata al contesto di pressione migratoria. La polizia ribadisce che i controlli effettuati nella città alpina sono controlli cosiddetti “Schengen”, possibili in una fascia di 20 km dopo la frontiera, finalizzati alla ricerca e alla prevenzione della criminalità transfrontaliera.

      La Cgue (Corte di giustizia dell’Unione europea) ha ricordato chiaramente nella sua sentenza del 21 settembre (la trovate qui) che la Francia sta attuando pratiche illegali in termini di controlli e confinamento alle frontiere interne e che è tenuta a rispettare i testi europei , cosa che non avviene. La sentenza della Cgue impone la giurisprudenza a tutti gli Stati membri dell’Unione europea, ma in particolare è rivolta alla Francia, che dal 2015 ha reintrodotto i controlli alle frontiere interne.

      Le associazioni Medici del Mondo e Tous Migrants hanno condotto un sondaggio di una settimana alla fine di agosto e i risultati delle osservazioni confermano ciò che viene documentato da diversi anni: questo sistema di controllo delle frontiere mette in pericolo le persone. Essa non impedisce assolutamente alle persone di entrare in Francia, ma anzi ne aumenta la vulnerabilità rendendo il passaggio più difficile e pericoloso.
      Esemplificative in tal senso le storie di chi attraversa la frontiera: controlli a sorpresa, inseguimenti da parte delle forze dell’ordine, che provocano cadute, con fratture, distorsioni o perdita di coscienza. Camminando in media 10 ore dall’Italia per raggiungere Briançon, le persone segnalano estrema stanchezza, disidratazione e il rischio di perdersi tra le montagne. Alcuni hanno trascorso più di 48 ore in montagna, a volte senza mangiare né bere. Questo ennesimo attraversamento dei confini, con tentativi spesso multipli, si aggiunge a un viaggio migratorio estremamente faticoso: aspetti che possono fare riemergere esperienze traumatiche che potrebbero comportare cambiamenti nella salute mentale. I racconti raccolti nelle ultime settimane e le osservazioni di Medici del Mondo durante gli ambulatori medici confermano queste tendenze.

      La maggior parte delle persone che attraversano il confine provengono da paesi dell’Africa sub-sahariana e, più recentemente, dal Sudan, e hanno diritto all’asilo o alla protezione sussidiaria. Respingerli in Italia in modo sistematico e collettivo ignora i diritti di asilo europei. Allo stesso modo, adottare misure di allontanamento nei loro confronti verso i loro paesi di origine, dove rischiano la morte o la tortura, è contrario al principio di non respingimento (articolo 33 della Convenzione del 1951 relativa allo status di rifugiato).

      La Corte di giustizia europea con la sentenza del 21 settembre (giunta a seguito di un ricorso di varie associazioni francesi fra cui la protestante “La Cimade”) ha stabilito che i Paesi europei non hanno il diritto di rifiutare l’ingresso agli immigrati irregolari, anche se dispongono di controlli alle frontiere.

      Il Paese deve rispettare la «direttiva rimpatri», una legge che stabilisce che a un cittadino extraeuropeo può «essere concesso un certo periodo di tempo per lasciare volontariamente il territorio».

      «Si può decidere di rifiutare l’ingresso ma, quando si chiede l’allontanamento della persona interessata, devono comunque essere rispettate le norme e le procedure comuni previste dalla direttiva rimpatri», ha dichiarato il tribunale di Lussemburgo.

      Ha inoltre affermato che «l’esclusione dall’ambito di applicazione di questa direttiva dei cittadini stranieri che soggiornano irregolarmente sul territorio» può essere effettuata solo «in via eccezionale».
      Negli ultimi otto anni, tutti i treni che passano per la città costiera francese di Mentone sono stati controllati e la polizia ha monitorato i posti di frontiera e pattugliato le Alpi.

      La decisione del tribunale europeo è arrivata in un momento in cui l’attenzione si è concentrata sul confine italo-francese. In seguito al recente arrivo di un gran numero di persone sull’isola italiana di Lampedusa, il ministro degli Interni francese, Gérald Darmanin, ha annunciato l’invio di 200 agenti di polizia supplementari al confine tra i due Paesi.

      La Francia «non accoglierà i migranti» provenienti dall’isola italiana, ha dichiarato il ministro. Continua il corto circuito fra Unione Europea e singoli Stati.

      Nel frattempo, la direttrice dipartimentale della polizia di frontiera, Emmanuelle Joubert, ha annunciato che più di 3.000 migranti sono stati fermati a Mentone nel giro di due settimane. Questo porta a 32.000 il numero di arresti dall’inizio dell’anno lungo il confine franco-italiano. Di questi, 24.000 sono stati respinti e consegnati alle autorità italiane.

      Joubert ha dichiarato di essere stata informata della sentenza dalla Corte di giustizia europea. «Lo Stato sta effettuando un’analisi, avremo istruzioni più avanti», ha detto, aggiungendo che i migranti arrivati di recente a Lampedusa non dovrebbero arrivare al confine francese prima di «diverse settimane».

      https://riforma.it/it/articolo/2023/10/04/sulle-alpi-e-caccia-al-migrante

  • La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere

    À #Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du patron de l’époque. Après des menaces de mort, le maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du préfet.

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Un spectacle en trois temps

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    Jusqu’ici tout allait bien. Le patron actuel avait donné son accord pour que la première partie se déroule dans l’usine. Le maire, Daniel Chevée, le sien pour prêter la salle des fêtes et autoriser le défilé. Jusqu’à cet article paru en avril dans l’hebdomadaire local Le Perche titré « À Bretoncelles, un spectacle pour faire revivre la grève des ouvriers Piron en 1974 ». Dedans, les auteurs communiquent pour la première fois sur leur spectacle.

    La marionnette de la discorde

    Dans cette commune de moins de 1 500 âmes, cet article déclenche les hostilités. La famille Piron, encore présente sur place, apprend la réalisation de cette création artistique et n’en supporte pas l’idée. « Nous défendons la mémoire de notre père Michel et celle de notre grand-père Ferdinand qui est mort de chagrin suite à cette grève. Voilà notre seule motivation. Qui accepterait de voir une marionnette à l’effigie de son père et de son grand-père, tous deux décédés, déambuler dans les rues de son village ? », souligne Corinne Piron, fille de Michel Piron, qui assure que la famille « n’a jamais été sollicitée ni informée pour la réalisation de ce spectacle ».

    On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, c’est normal, c’est l’histoire !

    Le conflit avec les réalisateurs devient ouvert. « À ce moment, on a organisé une réunion de conciliation à la mairie pour essayer de trouver un accord entre les deux parties. Mais ça n’a pas abouti, chacun est resté campé sur ses positions », raconte Daniel Chevée.

    La pression monte. La famille Piron fait des pieds et des mains pour que le spectacle n’ait pas lieu. Et cela fonctionne. Le patron actuel de l’usine, qui la vend fin septembre, retire son autorisation de jouer dans ses locaux. « Il m’a dit qu’il fallait négocier avec la famille Piron, et que tant qu’on n’aurait pas d’accord avec la famille, il ne voulait pas d’histoire », glisse Denis Robert[1], le troisième auteur de la création.

    Le maire fait de même. Il annule la partie dans la salle des fêtes – alors qu’un contrat était signé – et explique qu’il n’autorisera pas le défilé dans la ville. « Je pensais que leur spectacle parlait de l’histoire de l’usine. Là, c’est simplement une manifestation à charge sur comment licencier un patron qu’ils veulent faire », justifie-t-il.

    Un mauvais souvenir patronal

    Un argumentaire qui fait rire jaune Denis Robert : « C’est aberrant d’entendre ça. Je l’ai rencontré en septembre, c’était très clair qu’on parlait de la grève. Il patauge dans ses arguments. » Au téléphone, le maire reconnaît à demi-mots qu’il savait quand même que ce spectacle allait parler de la grève de 1974. « Mais pas que ! », se rattrape-t-il vite.

    « Les organisateurs n’ont très clairement pas compris que la grève dont ils se réjouissent est un mauvais souvenir non seulement pour notre famille, mais également pour Bretoncelles », argue de son côté la famille dans une ébauche de droit de réponse que nous avons pu consulter. « Madame Piron dit qu’on salit la mémoire de leur famille. Ce n’est pas vrai », rétorque Denis Robert. « On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, des accidents du travail récurrents, mais c’est normal, c’est l’histoire ! On n’invente rien. »

    Coupure de presse de 1974 sur la grève à l’usine Piron.
    « Les Piron, père et fils, ne sont sans doute pas méchants, mais ils ont des idées qui datent de cinquante ans, lit-on sur cette coupure de presse de 1974. Les ouvriers en ont ras-le-bol. »
    Aujourd’hui, le maire de Bretoncelles justifie surtout sa décision par la crainte de voir ce spectacle créer des troubles à l’ordre public. Car, vite, cette histoire bascule dans les menaces et l’intimidation. Lorsque les auteurs comprennent que tout est en train de capoter, ils cherchent à joindre la famille Piron. C’est Denis Robert qui s’en charge. On est le 20 juillet au matin. Il propose, par message vocal, un rendez-vous à Corinne Piron, petite-fille et fille des patrons, père et fils, de l’époque.

    Menaces de mort

    Le même jour, un peu plus tard dans la journée, un homme se faisant appeler « Mickey Manouche » se rend devant le domicile de Denis Robert, qui n’est pas présent. « Il a commencé à mettre la terreur chez mes voisins, en disant qu’il allait me torturer, me casser la gueule, incendier mon domicile. Les gens étaient terrifiés. » Dans la foulée, il dépose plainte.

    Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite.

    Dans celle-ci, que Politis a pu consulter, il accuse la famille Piron d’être à l’origine de ces menaces. « Je pense que cette personne a été envoyée par eux. Depuis la parution de l’article, on me fait part de rumeurs que des gens voudraient me casser la gueule. » Aujourd’hui, Denis Robert affirme que l’individu a été retrouvé par les forces de l’ordre et qu’il serait bien lié aux Piron. Dans une lettre ouverte au maire et au préfet, les auteurs accusent explicitement la famille Piron.

    « Face aux accusations diffusées, des plaintes pour diffamation ont été déposées. Notre famille n’est coupable ni de menaces, ni de pression, ni de censure. Nous condamnons d’ailleurs fermement toutes formes de violences », rétorquent les Piron.

    Confronté à cette situation, le maire préfère donc annuler toute représentation sur le domaine public. « J’ai peur que ça dérape, c’est tout. Il y a quand même quelqu’un qui s’est déplacé pour effectuer des menaces de mort. S’il se passe quelque chose de grave, ça me retombera dessus. Donc sur le domaine privé, ils font ce qu’ils veulent, mais sur le domaine public c’est non. Le préfet et le sous-préfet ont approuvé ma décision », assure-t-il ajoutant : « ce n’est pas un spectacle, c’est une manifestation ! ». Reprenant ainsi les éléments de langage de la famille qui parle « d’un spectacle à charge » qui « instrumentalise un drame familial et local à des fins idéologiques et politiques discutables ».

    Entraves à la liberté d’expression

    Le 17 septembre, date prévue pour le spectacle, la salle des fêtes sera même fermée à double tour, par crainte d’une intrusion « sauvage » des participants du spectacle. « J’ai peur que la manifestation ait lieu sans demande. Je n’ai pas envie que Bretoncelles devienne une zone de non-droit », poursuit le maire. Contactée, la préfecture de l’Orne n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    Ces arguments indignent les auteurs de la pièce. « Ce n’est pas comme ça qu’on doit réagir en tant qu’élu, juge Jean-Baptise Evette. Nous ne sommes pas des perturbateurs. Notre spectacle est une célébration de la mémoire ouvrière. Nous sommes très choqués que des menaces puissent venir l’empêcher. C’est inadmissible ! »

    Son collègue, Denis Robert, va même plus loin : « Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite. Malheureusement, ça résonne beaucoup avec ce qu’il se passe aujourd’hui. Lutter contre cela, c’est aussi notre combat. » Il assure ainsi que leur spectacle aura quand même lieu, sans plus de précision sur les lieux où il se déroulera.

    « Ces artistes, qui osent nous comparer à des terroristes, menacent dans la presse d’occuper le territoire public de force. À ce propos, vouloir imposer son idéologie, user de la propagande, n’est-ce pas là le début du terrorisme ? », leur répond la famille, dans une énième passe d’armes. Sans faire broncher les réalisateurs : « On ne reculera pas face aux intimidations ! »

    [1] Denis Robert est un homonyme du journaliste du même nom. Ils n’ont aucun lien de parenté.

    #Liberté d’expression #Luttes_sociales #lutte_de_classe

  • ouikende. deux mois après les émeutes, les photos de deux têtes bien amochées par headshots policiers invitent la bourgeaille à s’interroger. terroriser, ok, mais faut-il pour autant avilir des unités d’élite de la police en les collant au MDO contre les violences urbaines ? contrôler ok, mais on atteindra jamais dans les communes la proximité de la Stasi. alors que faire ?

    Deux mois après les émeutes, questions sur l’action des forces de l’ordre


    Des policiers du RAID arrêtent un homme lors d’affrontements avec la police dans les rues de Lyon, le 30 juin 2023. JEFF PACHOUD / AFP

    Un recours accru au #RAID et à la #BRI est à l’étude.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/08/deux-mois-apres-les-emeutes-questions-sur-l-action-des-forces-de-l-ordre_618

    [une certaine émulation médiatique pousse à rendre public au moins un cas de violences policières] Un jeune homme de 22 ans accuse la police d’un tir de #LBD à courte distance, place des Fêtes, à Paris, pendant les émeutes de juin. Les circonstances de la blessure restent floues, enquête de l’#IGPN en cours...
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/08/tout-etait-blanc-dans-ma-tete-comme-une-grenade-assourdissante-le-temoignage

    « Ce policier m’a bousillé. Pour rien. » Aimène Bahouh
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/08/aimene-bahouh-victime-d-un-tir-de-bean-bag-en-marge-des-emeutes-demande-au-p
    attention ! photos du crâne deux blessés ayant subi une amputation partielle de boite crânienne en cours de suivi médical
    https://justpaste.it/c2oji

    #police #violences_policières #violence_d'État