Au premier temps de la farce
Y’a les noirs et il y a les blancs
Au premier temps de la farce
Tu peux choisir entre noirs et blancs
C’est la bourse qui donne la mesure
Mais tu ne t’en aperçois pas
C’est la bourse qui donne la mesure
Et qui gagne, gagne à chaque fois
Une farce à 20 ans
Qui te voit tout content
D’avoir l’âge où la loi
Te permet d’faire un choix
Entre noir ou bien blanc
Ça semble intéressant
Une farce à 20 ans
Tu trouves ça excitant
On te verra sûrement
Défendre avec passion
Tes jeunes convictions
Apprises de tes parents
Au deuxième temps de la farce
Tu comprends que noirs et blancs sont gris
Au deuxième temps de la farce
On n’t’y r’prendra plus, c’est fini
C’est la bourse qui donne la mesure
Cette fois-ci, c’est bien clair pour toi
C’est la bourse qui donne la mesure
Et qui gagne, gagne à chaque fois
Une farce à 30 ans
C’est d’jà moins motivant
Tu as vu blancs et noirs
Se r’passer le pouvoir
Appliquant tout autant
La seule loi de l’argent
Une farce à 30 ans
C’t un peu décourageant
On te verra pourtant
Tenter en militant
D’affranchir les 20 ans
Du piège qu’on leur tend
Au troisième temps de la farce
Tous les gris sont en fait des bergers
Au troisième temps de la farce
Et leurs chiens sont des chiens policiers
Et la bourse qui donne la mesure
Mesure comment de gros actionnaires
Qui ne font pas dans la mesure
S’approprient les ressources de la terre
Une farce à 40 ans
Toi, tu es dans l’troupeau
Même s’il y a des niveaux
Pour montrer aux agneaux
Qu’il vaut mieux être plus haut
Que ceux qui sont plus bas
Une farce à 40 ans
C’est la démocratie
Ils ont le capital
Et même l’ordre social
Par la lobotomie
Qu’opèrent les médias
Au quatrième temps de la farce
Tous les gris s’entendent à merveille
Au quatrième temps de la farce
Pour détruire tout c’qui pousse sous l’soleil
Et la bourse qui donne la mesure
Ne mesure bien sûr pas ça
Et la bourse qui donne la mesure
Mesure ce qu’elle gagne à chaque fois
Une farce à 50 ans
C’est tout d’même étonnant
Ce système infernal
Fonçant dans sa spirale
Sans plus être capable
De modifier son cap
Une farce à 50 ans
Aiment-ils leurs enfants
Ces piètres décideurs
Ces riches profiteurs
Qui se croient à l’abri
Du chaos qu’ils produisent ?
Au cinquième temps de la farce
Tous les gris ont viré au brun
Au cinquième temps de la farce
Tu t’en aperçois (bien sûr) un matin
Et la bourse qui donne la mesure
Mesure qu’elle a besoin de ça
Et la bourse qui donne la mesure
Mesure ce qu’elle y gagnera
Une farce à 60 ans
Ça d’vient très inquiétant
De voir tous ces braves gens
Prendre pour argent comptant
Les paroles de haine
De ceux qui les enchaînent
Une farce à 60 ans
C’est désespérément
Que tu iras prôner
La solidarité
Même si y’a aucune chance
Que ça prenne encore sens
Au dernier temps de la farce
Il est temps de souhaiter bonne chance
Au dernier temps de la farce
À tous ceux dont la vie commence
C’est la bourse qui donne la mesure
Mais ce qu’elle ne mesure pas
Cette bourse qui fait dans la démesure
C’est qu’un jour, tout ça finira
Une farce à 100 ans
Tu ne sais pas comment
Tout ça va continuer
Ni pour l’humanité
Ni pour la terre entière
C’est ton dernier mystère
Une farce à 100 ans
Tu as fini ton temps
Mais sans résurrection
Ni réincarnation
Car cette farce là
On n’te la fera pas !
Que de farces
Mauvaises farces
Pour une histoire
Si fugace