• #Permis_miniers délivrés en #Bretagne : pour quoi faire ?

    C’est un projet qui commence à faire pas mal de bruit en Bretagne : un projet d’#exploration_minière qui concerne au total 22 communes bretonnes, 4 du côté d’#Hennebont et 18 dans le pays de #Redon (+ 2 communes du 44)./ Des demandes de permis d’exploration minière ont été déposés par une société canadienne. Elle veut explorer le sous-sol en espérant y trouver des #métaux_rares très recherchés actuellement. Communes et habitants se mobilisent, car l’État devrait rendre sa décision fin 2025. illustration dans le #Pays_de_Redon visé par l’un de ces permis de recherche

    https://www.youtube.com/watch?v=aMT7BwVU5dc


    #mines #extractivisme #France #Canada #résistance #sous-sol #métaux_rares #projet_taranis #stop_taranis #taranis #Breizh_Ressources (https://www.breizh-ressources.bzh) #Aurania_Resources #Fruta_del_Norte #or #mines_d'or #eau #eau_potable

    signalé aussi par @simplicissimus ici :
    https://seenthis.net/messages/1103635

  • #Rostrenen : comme un poison dans l’eau
    https://nantes.indymedia.org/posts/143769/rostrenen-comme-un-poison-dans-leau

    grouperenelochu.noblogs.org Rostrenen : comme un poison dans l’eau Splann ! et Médiapart nous ont révélé dernièrement que le captage de #Coadernault, qui alimente en #Eau potable les villes de #Plouguernevel et Rostrenen, avait été contaminé, à haute dose, aux #PFAS (substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées autrement appelées #polluants éternels). On…

    #cancer #Ecologie #Pollution #Santé #Vie #Blavet #Bretagne #Côtes-d'Armor #Kerne_Uhel #Kreiz_Breizh_Argoat #Local

  • #altho-Brets en Centre-Bretagne : le vrai coût des #chips made in France
    https://splann.org/altho-brets-vrai-cout-chips-made-in-france

    La consommation de chips ne cesse d’augmenter, à tel point que l’usine bretonne de la société Altho – qui détient la marque Brets – est en train de construire une nouvelle unité, avec un important soutien public. L’article Altho-Brets en Centre-Bretagne : le vrai coût des chips made in France est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Industrie_agroalimentaire #glon

  • Sans titre
    https://nantes.indymedia.org/tumbles/141064/141064

    Bribe d’histoire du système agro-industriel breton : Un extrait (pages 63 à 70) du livre de Nicolas Legendre paru en 2023 Silence dans les champs, à propos de l’Office central de Landerneau, institution créée en 1911 et qui donnera naissance plus tard à différents groupes : le crédit mutuel de #Bretagne,…

    #Agriculture #agro-industrie

  • Derrière le vernis vert de la start up bretonne #Ecotree, des plantations pas si écologiques
    https://splann.org/derriere-le-vernis-vert-de-la-start-up-bretonne-ecotree-des-plantations-pas-

    Le discours d’Ecotree est tout aussi vertueux que l’ambition affichée de planter des #arbres au nom de la préservation de la biodiversité. La réalité est plus épineuse. À l’image de ces hectares de pins, plantés en zone Natura 2000 ou à proximité. Cette gestion principalement économique de la #forêt est soutenue financièrement et politiquement par la région #Bretagne. L’article Derrière le vernis vert de la start up bretonne Ecotree, des plantations pas si écologiques est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Grands_projets #crédit_carbonne

  • #Manifestation régionale antifasciste – #Lorient
    https://nantes.indymedia.org/events/138886/manifestation-regionale-antifasciste-lorient

    Manifestation régionale antifasciste – LORIENT 02/03/2025 À l’appel du Front Antifasciste Lorient, composé de collectifs, d’organisation syndicales, politiques d’associations, une grande manifestation régionale antifasciste est organisée pour une #Bretagne ouverte et solidaire, contre l’extrême-droite et pour la justice sociale. Dim 02 Mars 2025 – 14h30 Lorient, parvis du lycée Dupuy…

    #Antifascisme #Extrême-droite #Morbihan

  • Carnets de villes – #Brest
    https://metropolitiques.eu/Carnets-de-villes-Brest.html

    « Loin de tout », Brest ? Le festival de création radiophonique « Longueur d’ondes », depuis 2005, illustre au contraire le sens de l’accueil de cette ville portuaire ouverte à tous les vents. Nous avons rencontré l’un de ses fondateurs, l’historien Laurent Le Gall, spécialiste d’histoire politique et habitant de longue date de la ville. Émission : Carnets de villes Est-ce la même ville ? Dans les récits et les témoignages qui évoquent la ville la plus occidentale de l’Hexagone, cette question revient #Podcasts

    / #Bretagne, Brest

  • Vous connaissez ces cartes imaginaires produites par un artiste cartographe ?
    https://toot.aquilenet.fr/@vieveca/113906651475728505

    On en parlait hier avec @clairenony et @GillesLeCorre2
    Vous connaissez ces cartes imaginaires produites par un artiste cartographe ? Ici la Bretagne si tous les glaciers de la planète fondaient (soit +70m sur le niveau moyen de la mer).
    Parfois j’y pense, en ce moment en particulier.
    #Climat #Bretagne

    La boutique de l’artiste ici https://www.perrinremonte.com/boutique/p/et-si-tous-les-glaciers-fondaient-

    On en parlait il n’y a pas si longtemps :
    https://seenthis.net/messages/1086032#message1086044

  • [Nouvelle enquête] 4.000 ha de terres artificialisées en dix ans : le béton grignote le littoral breton
    https://splann.org/nouvelle-enquete-littoral-breton-tentation-beton

    « #splann ! » publie une enquête inédite sur l’artificialisation des côtes bretonnes et les failles de la #loi_littoral. À travers plusieurs cartes inédites et détaillées, l’enquête révèle qu’en dix ans, 4.000 ha ont été coulés sous le béton. Et rien n’arrête les bétonneuses. Surtout pas les réglementations. L’article [Nouvelle enquête] 4.000 ha de terres artificialisées en dix ans : le béton grignote le littoral breton est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Artificialisation_des_terres #artificialisation_des_sols

  • #Keith_Barron : un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en #Bretagne

    En 2023, la #start-up #Breizh_Ressources a discrètement déposé trois #permis_de_recherches #minières concernant 42 communes entre la Bretagne et le #Maine-et-Loire. Officiellement, l’entreprise basée à Lorient espère trouver de l’or et une quarantaine d’autres minerais. Aux manettes, on retrouve un géologue chercheur d’or et une société canadienne immatriculée aux Bermudes.

    – La start-up Breizh Ressources a déposé trois permis exclusifs de recherche minière pour identifier la présence de certains minerais dans les sous-sols, dans un périmètre qui couvre plus de 850 km² et 42 communes, soit l’équivalent de 17 fois la surface de Rennes.
    – Bien que la société soit basée à Lorient, Breizh Ressources est dirigée par le Britannico-Canadien Keith Barron, connu pour avoir découvert l’une des plus grandes mine d’or au monde.
    – Keith Barron est également à la tête de la société #Aurania_Resources basée à Toronto et immatriculée aux #Bermudes, actionnaire unique de Breizh Ressources.

    Un nouvel épisode d’Indiana Jones se prépare-t-il en Bretagne ? Depuis quelques mois, un individu au profil romanesque a fait irruption dans l’ouest de la France à la recherche d’un trésor perdu. Keith Barron, géologue de nationalités britannique et canadienne résidant en Suisse, a la soixantaine, une barbe grise et des yeux qui pétillent quand il parle d’or. Il est président de la start-up Breizh Ressources, basée à Lorient, spécialisée dans l’#exploration_minière, qui a déposé trois #permis_exclusifs_de_recherches_minières (#PERM) entre juillet et octobre 2023.

    Objectif : réaliser des démarches de #prospection dans un périmètre qui couvre plus de 850 km² et 42 communes situées entre la Bretagne historique et le Maine-et-Loire. La démarche, qui n’a été rendue publique qu’au début de l’année 2024, n’a pas manqué d’intriguer la population locale et les médias.

    Sur le papier, le CV de Keith Barron est hors du commun. En Europe, l’entrepreneur est encore peu connu. Mais il est célèbre dans le milieu minier américain. Dans la presse spécialisée, il est même présenté comme une star : c’est lui qui a découvert l’une des plus grandes mine d’or au monde, en 2006, la Fruta Del Norte, au Sud-Est de l’Équateur.

    L’histoire racontée par le géologue est digne d’un film d’aventure. Tout a commencé en 1998 en Équateur. Selon Keith Barron, cette année-là, il s’installe à Quito, la capitale, pour améliorer son espagnol, après avoir obtenu son diplôme en géologie à l’University of Western Ontario et avoir travaillé en Guyane et au Vénézuéla.

    Il est hébergé par une famille dont le père est professeur d’histoire, spécialiste des toutes premières cartes de la région amazonienne. Partageant son attrait pour les minerais, ce dernier attire l’attention du géologue sur deux sites, anciennement exploités par les conquistadors espagnols et recouverts par la jungle depuis : Sevilla del Oro et Logrono de los Caballeros (au sud de Quito).

    Keith Barron découvre l’une des plus grosses mines d’or au monde

    Le jeune homme se lance alors dans la recherche des cités oubliées, après avoir passé deux mois à étudier des documents dans des bibliothèques aux États-Unis et à Ottawa, au Canada. Une fois sur le terrain, la quête prend un tournant inattendu : Keith Barron et deux collègues trouvent des brèches aurifères dans la Cordillera del Condor (chaîne de montagnes à l’est de la cordillère des Andes, NDLR), située à proximité des deux cités.

    Pendant cinq ans, les trois hommes explorent minutieusement une zone de plus de 90 hectares quand, en mars 2006, ils tombent sur le jackpot : le site de la Fruta Del Norte, riche de 10 millions d’onces d’or (une once équivaut à 31,10 g). Deux ans plus tard, le trio vend la mine à la multinationale Kinross pour 1,2 milliard de dollars canadiens. Le magazine spécialisé The Northern Miner sacre alors Keith Barron et ses deux acolytes « personnalités minières de l’année ». Keith Barron entre dans la légende.

    Voilà pour ce qu’on appelle « le storytelling ». Mais William Sacher, enseignant canadien, chercheur à Quito, en Équateur, et titulaire d’un doctorat en géosciences, met en garde : « C’est un joli narratif qui parle de vieilles cartes, de flair, de chance et d’intuition. C’est un discours destiné aux investisseurs, mais la réalité, selon moi, est bien différente ».

    Pour William Sacher, les géologues spécialisés dans la recherche de minerai ont, avant tout, une démarche pragmatique : « Ils travaillent à l’aide de techniques spécifiques, de relevés scientifiques réalisés dans les sols par des organismes spécialisés (comme le Bureau de recherches géologiques et minières, BRGM, en France) et ils s’appuient sur des consultants expérimentés au niveau local ».

    Certains auraient également d’autres compétences un peu moins avouables : « Ils savent trouver les bonnes personnes pour avoir les bonnes infos et ils savent négocier pour repérer puis accéder aux bons endroits. Dans certains pays, ils peuvent même aller jusqu’à corrompre des fonctionnaires », croit-il savoir.

    Un beau discours destiné à séduire les investisseurs

    La nécessité d’élaborer un beau « storytelling » est liée au secteur dans lequel évolue Aurania Resources. Elle est ce qu’on appelle une « junior » dont le principal objectif est d’explorer les sous-sols à la recherche de minerai. Si elle en trouve, elle cède ensuite un permis d’exploiter, après approbation du ministère des Finances et de l’Industrie, à une « major » dont l’objectif est alors d’extraire le minerai trouvé.

    Dans la chaîne alimentaire du monde minier, les « juniors » sont les entreprises qui prennent le plus de risques financiers : « il faut un sacré alignement des planètes pour que l’endroit exploré puisse devenir, concrètement, une mine », souligne Williams Sacher.

    Les « juniors » font des hypothèses sur le contenu des sols, mais n’ont pas de certitude. Et elles mettront du temps à avoir des données solides : il faut entre trois et six ans pour réaliser des analyses exhaustives. Autant dire un siècle pour les investisseurs.

    C’est pourquoi, comme l’expliquent Brice Laurent et Julien Merlin, respectivement sociologues aux Mines ParisTech et au CNRS, dans leur article L’ingénierie de la promesse : le renouveau minier et la mine responsable : « les incertitudes géologiques ne permettent aux juniors d’estimer précisément les ressources que très tard, ce qui les oblige à réaliser un travail de conviction, reposant à la fois sur des éléments matériels et discursifs […], le travail réalisé par les juniors associe donc étroitement exploration géologique et communication adressée aux investisseurs. »

    Une société basée à Toronto, immatriculée aux Bermudes

    Derrière la belle histoire, il y a la réalité, plus prosaïque. Le siège social d’Aurania Resources est à Toronto, au Canada, mais elle est immatriculée au registre du commerce et des sociétés dans les Bermudes. Son principal actionnaire demeure Keith Barron, qui détient 43 % des actions, aux côtés d’autres investisseurs comme Haywood securities Inc, une société d’investissement canadienne, qui en possède 29 %, ou encore Citibank Canada, une banque canadienne, qui en détient 6 %.

    Son objet est ainsi défini : « l’exploration minière axée sur la sélection, le jalonnement ou l’acquisition de propriétés minières et l’exploration de ces propriétés pour des gisements potentiellement riches en or, cuivre, argent et autres matières premières de valeurs ».

    Son projet phare reste la poursuite du vieux rêve entamé par Keith Barron sur la piste de l’or en Équateur. Nommé « Lost Cities-Cutucu », le projet est composé de 42 permis d’exploitation qui couvrent plus de 2.000 km².

    Les opérations d’exploration en Bretagne représentent une stratégie typique des « juniors », si l’on en croit Brice Laurent et Julien Merlin qui citent le témoignage du président d’une junior interrogé au cours de leur recherche : « multiplier les projets d’exploration permet à la fois de minimiser le risque géologique, mais aussi de convaincre les investisseurs qu’au moins un projet d’exploration aboutira à une découverte valorisable. Une junior qui ne miserait que sur un seul projet ne serait pas perçue comme crédible sur les marchés financiers. »

    Réflexion que confirme Brezih Ressources : « les sociétés juniors fonctionnent sur le même principe que les start-ups, par exemple dans la recherche médicale et le développement de vaccins : elles doivent simultanément attirer des investisseurs privés via l’émission d’actions et mener des travaux de recherche pour éventuellement déboucher sur des découvertes ».

    Le géologue à l’assaut des sous-sols bretons

    Le géologue aux allures d’Indiana Jones a demandé, via la société Breizh Ressources, l’autorisation d’explorer les sous-sols bretons à la recherche d’or et d’une quarantaine d’autres minerais. À ce propos également, Keith Barron déroule une belle histoire. Son intérêt pour la Bretagne aurait été réveillé en juin 2022, quand il apprend que le Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN) expose le plus gros échantillon de pépite jamais trouvé en France. Il s’agit d’une pépite d’or de 3,3 kg découverte à Hennebont (56), qui contient 1,1 kg d’or (mêlé à du quartz), acquise par la Banque de France en 2022 et mise en dépôt au musée.

    Il explique que son équipe aurait contacté le musée pour en savoir plus. Celui-ci lui aurait alors appris que Le Journal du Morbihan avait déjà fait mention de cette pépite en juillet 1875 en ces termes : « Des ouvriers étaient occupés à casser des pierres sur le grand chemin qui conduit à Kervignac. Une d’elles, étant plus dure, que les autres, fut jetée de côté par le cantonnier […] le caillou en question, provenant d’une carrière de quartz, contenait un filon d’or d’une assez grande étendue, et qu’un expert aurait estimé, dit-on, valoir plus de cinq cents francs. »

    Puis, toujours selon l’histoire racontée par le géologue, une rencontre achève de le convaincre en juin 2023 de la nécessité de lancer des investigations dans la région. Keith Barron rencontre un exposant (désirant rester anonyme) au salon des minéraux de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, qui lui montre un échantillon aux caractéristiques équivalentes à celle du spécimen exposé au Muséum d’histoire naturelle, lui aussi trouvé dans la région d’Hennebont.

    Le géologue n’a plus aucun doute : il faut aller explorer ce sol breton. Vérifications faites par Splann ! auprès des différents acteurs concernés, les éléments concernant les pépites d’or sont véridiques. En revanche, le MNHN déclare ne jamais avoir été contacté par l’équipe de Keith Barron, « au titre de son expertise scientifique ».

    À partir de juin 2023, les démarches sont allées bon train. La société Aurania Resources, dirigée par Keith Barron, a constitué Breizh Ressources en septembre 2023. Son objet est « l’étude géologique, l’exploration des ressources minérales, l’étude et l’exécution de solutions de dépollution, traitement et valorisations d’anciens rejets miniers ».

    Le 21 juillet 2023, alors que Breizh Ressources était encore en cours de constitution, la société a déposé un premier permis d’exploration minière baptisée « Epona », qui concerne les communes de Kervignac, Nostang, Hennebont et Languidic. Puis, un deuxième le 5 octobre 2023, « Bélénos », étendu sur 440 km², deux départements et 18 communes. Et enfin, le 11 octobre 2023, « Taranis », couvrant 360 km², trois départements et 20 communes. À noter que les noms de ces permis font référence à des divinités gauloises de la mythologie celtique.

    Quant aux notices d’impact destinées à évaluer les éventuels dégâts environnementaux causés par ce type de recherches, elles ont été effectuées par le bureau d’ingénierie ENCEM Sud-Est, basé Vénissieux, près de Lyon, entre le 4 et le 19 juillet 2023 pour le dossier Epona et entre le 12 et le 28 juillet pour les dossiers Bélénos et Taranis [lire « Breizh Ressources, la société minière la plus discrète de l’ouest »].

    De son côté, Breizh Ressources relativise cette impression d’urgence en expliquant que ses géologues avaient « identifié depuis longtemps l’intérêt géologique du Massif armoricain » mais que leurs démarches avaient été freinées, jusque-là, par « le manque de volonté politique et la faible prise de conscience de l’importance de relocaliser l’approvisionnement en métaux stratégiques ».
    « Un pays à forte tradition minière »

    L’objet des trois permis de recherche ne se limite pas à l’or. Breizh Ressources a étendu ses investigations à une quarantaine d’autres minerais, dont l’antimoine, l’étain, le titane, le zirconium et le lithium. Selon ces documents, le total des opérations d’exploration s’élève à 1,95 million d’euros pour les deux premières phases de recherches des trois PERM. Et, si les résultats sont concluants, il faudra investir à nouveau pour financer la suite des opérations.

    C’est pourquoi Keith Barron est à la recherche de capitaux frais. Comme il aime le souligner, il s’est personnellement investi dans Aurania Resources : il a prêté 3 millions de dollars canadiens à la société en 2023. Le géologue, qui est régulièrement invité dans des émissions américaines et canadiennes de sites spécialisés ensuite retransmises sur le net, en profite pour tenter de convaincre des investisseurs potentiels.

    Dans ces vidéos, il déroule les éléments de son « storytelling » breton : la fameuse pépite à la taille inédite, les articles de journaux datant du début du siècle ou encore la légende de Jules César qui a fait fortune en Gaule avant de remonter à Rome. Il précise également que les métaux critiques, comme l’antimoine et le nickel, sont majoritairement importés en Europe et que le « vieux continent désire être autosuffisant ».

    Il parle même d’un fonds de 500 millions d’euros mis en place par Emmanuel Macron pour soutenir les investissements dans le secteur. Il s’agit, en effet, d’un fonds dédié aux métaux critiques créé en mai 2023 et l’État y participe via la Caisse des dépôts et consignations.

    Il prévient cependant que les démarches en France ne sont pas si faciles : « C’est un peu une black box (boîte noire, NDRL), il y a beaucoup de bureaucratie. Cela prend du temps mais nous travaillons avec les autorités. Les sous-sols sont la propriété de l’État, donc il faut une licence, ou quelque chose comme ça, pour extraire. »

    Tout en se montrant optimiste quant à l’issue des demandes : « C’est un pays qui a une longue histoire minière. Et puis partout, on a besoin d’emplois, non ? » In fine, on se demande si l’homme n’espère pas réitérer son exploit et gagner une deuxième fois le jackpot comme il l’a fait en Équateur lorsqu’il lâche « I am trying to do it again » dans un cri du cœur.

    Les vidéos et l’histoire d’Aurania Resources mettent beaucoup en avant Keith Barron. C’est lui qui a signé les documents officiels du PERM et qui s’est exprimé publiquement en un premier temps auprès des investisseurs. Mais il est entouré d’une équipe dont deux hommes sont particulièrement actifs en France : Jean-Paul Pallier et Stefan Ansermet.

    Le premier est d’origine bretonne, diplômé à l’Université de Brest et a débuté sa carrière au BRGM en Guyane en 1995 avant de rejoindre Aurania Resources en 2009. Le deuxième est conseiller spécial et a été l’un des fondateurs de l’entreprise. Ce sont eux qui portent les projets d’Aurania Resources en France via Breizh Ressources : ce sont les interlocuteurs des collectivités locales concernées par les trois PERM et des associations sur le terrain [lire notre second volet].

    Fin 2024, Jean-Paul Pallier est même apparu dans la presse au travers d’un article titré : « Breizh Ressources est une start-up qui ne gagne pas d’argent ».

    Les deux collaborateurs de Keith Barron ont également fait parler d’eux récemment en Corse où Aurania Resources a créé une entité au même profil que Breizh Ressources, #Corsica_Ressources : elle est implantée au niveau local, mais a, comme principal actionnaire, Keith Barron. Là-bas, l’équipe est intéressée par le nickel présent dans les galets et le gravier de deux plages du #Cap_Corse.

    On ne sait pas ce que va trouver le géologue dans les sous-sols français. Mais une chose est sûre : il est parti en quête de #minerai, d’aventures et de gloire.

    https://splann.org/enquete/intoxication-miniere-en-bretagne/keith-barron-recherche-or-bretagne
    #extractivisme #Canada #Corse #France

    • De l’or en Bretagne ? Les sous-sols du massif armoricain suscitent la convoitise d’une société minière canadienne | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/de-lor-en-bretagne-les-sous-sols-du-massif-armoricain-suscitent-la-conv

      Le projet a de quoi faire rêver ou inquiéter. Un groupe canadien souhaite pouvoir explorer le sous-sol breton afin d’y trouver de l’or, entre autres métaux stratégiques. Trois demandes ont été déposées, sur lesquelles Bercy pourrait se prononcer d’ici à la fin de l’année.

      Le sous-sol breton attise les convoitises. Or, cuivre, étain, zinc, antimoine, terres rares… Près de dix ans après l’abandon des projets Variscan, le massif armoricain est dans le viseur de Breizh ressources, une société lorientaise qui souhaite sonder les richesses souterraines à la recherche de métaux précieux pour de nombreuses technologies de pointe. Pour pouvoir conduire ses travaux, cette filiale du canadien Aurania a déposé, en 2023, trois demandes de permis exclusif de recherche. « Les dossiers sont en cours d’instruction », indique Guillaume Mamias, responsable environnement et relations institutionnelles chez Breizh ressources.

      Baptisé Taranis, le dossier le plus conséquent vise une zone de 360 km² sur 20 communes, de Ruffiac (56) à Guémené-Penfao (44) en passant par le nord de Redon (35). Le deuxième dossier, Belenos, cible, quant à lui, 441 km² et 18 communes en Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire, tandis que le dernier, Epona, s’intéresse à une surface de 51 km² sur quatre communes à l’est de Lorient (Hennebont, Languidic, Nostang et Kervignac).


      Les Fougerêts, dans le Morbihan, fait partie de la zone couverte par le dossier Taranis.
      Nicolas Créach

      L’or d’abord ?
      Dans ses dossiers soumis aux services de l’État, Breizh ressources s’intéresse à une vingtaine de métaux critiques. « Mais si on regarde bien, on parle 35 à 40 fois d’or et très peu du reste… », pointe Jean Baranger, membre du collectif de riverains Stop Taranis. S’il est convaincu que le précieux métal est le principal objectif, c’est parce que, sous l’effet de la hausse de la demande, son cours s’est envolé. « Il était à 45 000 euros le kilo en 2022, on parle du double aujourd’hui. »

      Le métal doré est, par ailleurs, au cœur des interventions du président d’Aurania, Keith Barron. Connu pour avoir découvert une mine d’or en Équateur, dans les années 2000, l’homme en est convaincu : « Il y a une ou plusieurs sources d’or en ancienne Gaule dont on a perdu la trace », lance-t-il en 2023, lors d’un symposium.

      Si nous n’étions intéressés que par l’or, nous serions allés dans le Limousin ou au Canada.

      Breizh ressources l’assure toutefois : ses recherches seront bien « polymétalliques ». Certes, l’or permettrait de solvabiliser le projet mais « c’est plus une boussole qu’une fin en soi car lorsqu’on en trouve, c’est le signe de la présence potentielle d’autres métaux », explique Guillaume Mamias. Qui ajoute : « Si nous n’étions intéressés que par l’or, nous serions allés dans le Limousin ou au Canada ».


      Dans le Morbihan, un projet de recherche cible quatre communes : Languidic (photo), Hennebont, Nostang et Kervignac.
      Photo Le Télégramme/Nicolas Créach

      Une nouvelle consultation publique
      À l’étude depuis plusieurs mois, les demandes de Breizh ressources ont fait l’objet d’une consultation publique en ligne organisée par les préfectures, entre fin juin et fin juillet 2024. « Les habitants n’ont pas été prévenus. Tout s’est fait dans un contexte chahuté de dissolution de l’Assemblée nationale et de Jeux olympiques », déplore Pauline Pennober, de l’association Eau et rivières de Bretagne. « On a juste reçu un e-mail, un parmi d’autres… En plus, il y avait une erreur dans l’URL de la consultation », se souvient Didier Hurtebize, le maire de Saint-Congard (56), commune concernée par le projet Taranis. Breizh ressources, elle, dit multiplier les rencontres avec les élus afin d’expliquer ses projets.

      Des projets évalués par l’Autorité environnementale, qui a publié son avis et ses recommandations en février 2025. Breizh ressources a eu un mois pour éventuellement modifier ses dossiers et attend désormais une nouvelle consultation. Selon le ministère de l’Industrie et de l’Énergie, celle-ci sera lancée « entre mi-mai et mi-juin ». Bercy pourrait ensuite se prononcer sur les demandes de permis d’ici à la fin de l’année.

      Un territoire minier est un territoire sacrifié.

      Inquiétudes environnementales
      Alors qu’il ne s’agit que de sonder des terrains, la fronde, menée par Eau et rivières, s’organise pour alerter sur les conséquences des mines qui pourraient voir le jour : déchets, pollution, bruit, fortes consommations d’eau et d’énergie. « Un territoire minier est un territoire sacrifié », souligne Pauline Pennober, reprise par la députée LFI de Redon, Mathilde Hignet, dans une intervention à l’Assemblée, début mars.

      Face à ces arguments, Breizh ressources reconnaît que ses activités auront un impact mais souligne que « l’époque des mines à la "Germinal" est révolue » et veut croire en un modèle « responsable ». Tout en rappelant l’importance de la recherche minière pour la souveraineté, dans un contexte de concurrence mondiale acharnée, Guillaume Mamias fait valoir qu’il y a entre 1 et 5 % de chances d’aboutir à une mine et que le processus prend dix à quinze ans minimum. « Un permis de recherche n’est pas la voie royale vers une mine, c’est le début du chemin. »

  • « C’est en lisant Splann ! que nous avons appris le projet d’extension de la porcherie »
    https://splann.org/cest-en-lisant-splann-que-nous-avons-appris-le-projet-dextension-de-la-porch

    Grâce à vos dons, Splann ! va pouvoir déployer en 2025 de nouveaux projets de vidéos, podcasts, et livrets pour que chacun et chacune puisse lire, écouter et regarder l’investigation bretonne. L’article « C’est en lisant Splann ! que nous avons appris le projet d’extension de la porcherie » est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #La_vie_de_« Splann !_ » #Campagne_de_dons_Splann !

  • #Intoxication minière en #Bretagne

    #Glomel : 1 400 habitants. #Imerys : 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le mastodonte de l’#industrie_minière pèse lourd dans cette petite commune des #Côtes-d’Armor. La #multinationale s’agrandit encore : elle vient d’obtenir l’autorisation d’ouvrir une nouvelle fosse, un quatrième immense cratère, à creuser sur 80 mètres de profondeur pour extraire de l’#andalousite, un matériau résistant aux hautes températures utilisé, entre autres, dans les fours industriels.

    https://splann.org/enquete/intoxication-miniere-en-bretagne
    #minières #toxicité #France #mines #extractivisme #cartographie #visualisation #argent #démocratie_locale #contamination #pollution

  • Bretagne : quand des élus font appel à des médecins cubains pour sauver l’hôpital public - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/societe/cuba/bretagne-quand-des-elus-font-appel-a-des-medecins-cubains-pour-sauver-lhopi

    Bretagne : quand des élus font appel à des médecins cubains pour sauver l’hôpital public
    À Guingamp, dont l’hôpital est confronté à une grave pénurie de docteurs, un élu a décidé de faire appel aux praticiens que Cuba dépêche aux pays qui en font la demande. L’idée fait son chemin : dans les Côtes-d’Armor, 56 maires ont signé des arrêtés en ce sens. Mais tout le monde n’est pas d’accord...
    Tout est parti d’un coup de gueule. Face aux déserts médicaux décidément bien implantés sur le territoire breton, pourquoi ne pas demander le renfort de médecins… cubains ? Depuis belle lurette, l’agence régionale de santé de Bretagne menace de fermer la maternité de l’hôpital de proximité de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor. Pas assez de naissances, assure l’ARS. Et qui plus est, pas assez de sages-femmes, ni d’anesthésistes.
    Une suspension des accouchements est prononcée en 2023. Six mois reconductibles… qui durent depuis dix-huit mois. Un vrai coup de massue. D’autant que c’est tout l’hôpital qui se trouve « à bout de souffle », selon les propos de son président du conseil de surveillance. Selon lui, l’établissement manque de chirurgiens, de cardiologues, de pneumologues.
    Avec ses 7 000 habitants, la « petite cité de caractère » vantée par les dépliants touristiques se trouve à plus de 100 kilomètres de l’hôpital de Brest, lui-même bigrement saturé. À cela s’ajoute qu’en Bretagne, la moitié des communes se trouvent sans aucun médecin. L’agglomération de Guingamp ne compte que 5,8 généralistes pour 10 000 habitants, contre 9,6 pour la moyenne nationale. Mais les manifestations qui mobilisent une grande partie de la population pour la sauvegarde de l’hôpital public de Guingamp ne feront pas plier l’ARS.
    De guerre lasse, en avril 2023, Gaël Roblin, conseiller municipal, balance cette idée saugrenue, histoire de déclencher enfin des réactions. Le militant de la gauche indépendantiste est aussi encarté à la CGT. « Plusieurs organisations au sein de ce syndicat mènent des actions de solidarité avec Cuba. J’étais au fait du travail mené par ce pays à l’international avec ses brigades de médecins. » (...)

    #Covid-19#migrant#migration#france#bretagne#cuba#medecin#sante#migrationqualifie#desertmedical

  • [Nouvelle enquête] Révélations sur la pollution aux métaux lourds de la mine Imerys de Glomel
    https://splann.org/nouvelle-enquete-imerys-glomel-pollution

    À la veille d’une manifestation appelée par les Soulèvements de la terre du Merven contre la mine d’Imerys, à Glomel, en centre Bretagne, « Splann ! » publie la première partie de son dossier sur l’intoxication minière. Nous révélons des concentrations en nickel 60 fois supérieures à la valeur guide. L’article [Nouvelle enquête] Révélations sur la pollution aux métaux lourds de la mine Imerys de Glomel est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Artificialisation_des_terres #Pollutions

  • Révélations sur les #contaminations de la plus grande mine à ciel ouvert de l’Hexagone

    « La #pollution de l’#eau par la mine ? Il n’y a pas de problème. » Face au discours sur les « #mines_propres », Splann ! révèle les pollutions générées par la mine d’#andalousite de #Glomel, au cœur de la #Bretagne, exploitée par la multinationale #Imerys.

    En Centre Bretagne, la commune de #Glomel, étendue sur près de 80 km2, est un véritable château d’eau. Ses sources, ses ruisseaux et ses marais dominent les bassins versants de l’#Ellé et du #Blavet. On y trouve encore certains habitats naturels emblématiques de la région, landes, tourbières et autres prairies humides. C’est pour protéger cette richesse qu’ont été créés la réserve naturelle régionale des landes et marais de Glomel, ainsi que deux sites Natura 2000 et plusieurs zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique.

    Le paradoxe est que Glomel abrite aussi la plus grande mine à ciel ouvert en activité de l’hexagone : sur place, la #multinationale Imerys peut extraire chaque année jusqu’à 1,5 million de tonnes de roches et raffine dans ses deux usines un quart de la production mondiale d’andalousite.

    La « #Damrec » comme on dit ici en référence à l’ancien nom d’Imerys, est longtemps passée inaperçue. Déjà, qui connaît l’andalousite, ce minéral résistant aux très hautes températures ? On le retrouve sous forme d’additif dans les #bétons ou les #peintures, dans les blocs moteurs de camions ou dans les fours de toute l’#industrie, de la #métallurgie au #nucléaire. Mais si l’andalousite est couramment utilisée par la grande industrie pour ses propriétés réfractaires, nous n’avons jamais directement affaire à elle.

    D’immenses cratères au cœur de la Bretagne

    Le site de Glomel est resté d’autant plus discret qu’il n’est, aux yeux de l’administration, qu’une carrière : on imagine un modeste carreau au bord d’une route déserte, quelques camions. Sauf que…

    Sauf qu’il s’agit bel et bien d’une mine avec ses immenses #cratères, ses usines, ses #bassins_de_décantation remplis d’#eau_acide et ses montagnes de #déchets qui avancent dans le paysage, avalant les champs, les fermes et les chemins. Tout ceci inquiète nombre de riverains, qui voient se multiplier les cas de #cancer et se demandent ce qu’il restera des zones humides, des sources et des captages dans cet avenir où rien ne sera plus précieux que l’eau.

    Mais Imerys compte bien aller au bout de ce #gisement. Après une enquête publique houleuse et d’âpres débats, l’État vient de l’autoriser à poursuivre l’#exploitation jusqu’en 2044 en creusant une quatrième #fosse_d’extraction : un #trou grand comme quinze terrains de football et aussi profond que cinq immeubles parisiens empilés.

    Une étude partiale payée par l’industriel

    Sur le site internet d’Imerys Glomel, on lit qu’« une des priorités du site concerne la gestion des rejets aqueux […] dans les rivières, zones humides et nappes souterraines alentour ». L’enjeu est de taille, puisqu’en aval de la mine se trouve la réserve naturelle régionale de #Magoar_Penvern. Puis, à 6 km du site industriel, un premier captage d’#eau_potable dans l’Ellé alimente les 6000 habitants des communes voisines.

    Dans le #Kergroaz, un minuscule ruisseau qui serpente dans le sous-bois, Imerys rejette chaque année environ 1,5 million de mètres cubes d’#eaux_usées. Ces eaux sont traitées, et les exigences de la préfecture ont conduit l’entreprise à investir récemment dans une unité destinée à limiter la quantité de #manganèse et de #fer dans ses rejets. Mais même après traitement, ils contiennent des quantités très importantes de #contaminants : la préfecture des Côtes-d’Armor autorise le site à rejeter chaque jour dans ses eaux usées jusqu’à 9 kg d’#hydrocarbures et, entre autres, jusqu’à 11 kg par jour au total de #cobalt et de #nickel, des #métaux cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

    Pourtant, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux » et a financé une étude sur cinq ans de l’état écologique du #Crazius, où se jette le Kergroaz. Cette étude payée par l’industriel conclut à un « bon état » du cours d’eau pour certains paramètres, mais ce qui frappe, c’est que les métaux les plus toxiques émis par le site ne semblent pas avoir été recherchés dans le cours d’eau.

    Pourquoi s’intéresser à la présence de fer et d’aluminium, et non à des contaminants bien plus redoutables comme l’#arsenic, le #cadmium, le #cobalt ou le #nickel, qui sont par ailleurs présents dans les déchets de cette mine ? Interrogé, Imerys n’a pas souhaité répondre à nos questions. Pour y voir plus clair, Splann ! a décidé de faire analyser les sédiments du Crazius.

    « Les quantités de #contaminants présentent manifestement un danger »

    En juillet puis en septembre, Splann ! a prélevé plusieurs jeux d’échantillons de sédiments dans le lit du ruisseau d’abord en amont du point de rejet de la mine, pour disposer d’un échantillon « témoin » ; puis dans un deuxième temps au niveau où Imerys rejette ses eaux usées ; et finalement à 2 km de là en aval dans le même cours d’eau, dans la réserve naturelle régionale.

    Ces sédiments ont été analysés par un laboratoire accrédité Cofrac. Les résultats de ces analyses ont été interprétés avec l’aide de Frédéric Gimbert, spécialiste des pollutions minières et chercheur en écotoxicologie au CNRS de Besançon.

    Alors que les sédiments du prélèvement témoin, en amont, ne présentent aucune contamination, au niveau du point de rejet d’Imerys, les concentrations en nickel sont jusqu’à 60 fois supérieures à la valeur guide pour un bon état écologique des sédiments d’eau douce. Les concentrations en cobalt sont jusqu’à 20 fois supérieures à cette valeur. Les analyses révèlent aussi la présence de métaux toxiques qu’Imerys n’est pas censé déverser : les sédiments contiennent quatre fois la valeur guide pour l’arsenic et une teneur anormale en cadmium, tous deux également cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

    « De telles quantités de contaminants présentent manifestement un danger et un #risque potentiel pour l’environnement, estime Frédéric Gimbert. Il faudrait également rechercher ces mêmes contaminants dans les #sols où se déposent les #poussières issues de l’#activité_minière et conduire plus largement une étude d’évaluation des #risques, pour l’environnement, mais aussi pour la santé publique. »

    Les analyses de Splann ! révèlent également que la contamination s’étend au-delà du périmètre immédiat de la mine. À deux kilomètres en aval du site, au cœur de la réserve naturelle régionale de Magoar Penvern, les concentrations en cobalt et en nickel sont plus de dix fois supérieures aux valeurs guides pour un cours d’eau en bon état écologique.

    Un captage d’eau potable en aval de la mine

    Qu’en est-il à six kilomètres en aval, dans la rivière Ellé où #Eau_du_Morbihan prélève une partie de l’eau qui sera ensuite traitée pour être distribuée aux communes voisines ? Pour le savoir, notre équipe s’est rendue à #Toultreincq [qui signifie trou saumâtre en breton, NDLR], dont l’usine de potabilisation est justement en plein travaux. Une toute nouvelle unité de traitement est en construction pour un coût de six millions d’euros d’argent public.

    « La pollution de l’eau par la mine ? C’est simple : ce n’est pas un sujet. Il n’y a aucun problème », déclare, dès le début de notre visite, Dominique Riguidel, le directeur d’Eau du Morbihan qui s’est déplacé en personne pour nous le dire. L’ouverture de nouveaux captages d’#eau_souterraine permettront de « diversifier les ressources et de limiter les prélèvements dans l’Ellé », explique-t-il. C’est-à-dire précisément à limiter la dépendance au captage de #Pont Saint-Yves, sur l’Ellé, en aval de la mine.

    Mais le directeur d’Eau du Morbihan est formel : tout ceci n’a aucun rapport avec le fait qu’Imerys rejette chaque année 1,5 million de mètres cubes d’eaux usées contenant des #sulfates, des hydrocarbures et des #métaux_lourds en amont de ce captage. « La nouvelle unité permettra de mieux traiter les #pesticides et les #médicaments », justifie-t-il.

    Un ingénieur chimiste, expert en contaminations pour des organismes de #santé_publique, s’interroge : « J’ai du mal à croire que tous ces travaux n’aient aucun rapport avec l’agrandissement de la mine. Vu l’argent que ça coûte de changer une installation, ça ne se fait pas sans raison objective. Et il n’est pas courant d’avoir de tels traitements de l’eau en tête de bassin versant, où elle est normalement moins polluée. »

    Pour connaître la qualité de l’eau sur l’Ellé, en aval de la mine, le plus simple est de s’adresser à l’agence régionale de santé (ARS), qui surveille les captages. Nous lui avons demandé de nous communiquer les analyses de l’eau captée en aval de Glomel.

    « Il n’existe pas de contrôle sanitaire sur la ressource ‘Pont Saint-Yves’ exclusivement », a répondu l’ARS. Le captage d’eau le plus exposé aux pollutions de la mine ne serait donc pas surveillé : l’agence publique ne contrôle la qualité des eaux brutes qu’après qu’elles aient été mélangées à la station de traitement. Une fois dilués dans les eaux prélevées ailleurs, les contaminants d’Imerys passent inaperçus. Ce qui pousse certains riverains désabusés à résumer ainsi la situation : « La mine de Glomel utilise la réserve naturelle régionale comme station d’épuration » pour traiter ses effluents chargés en métaux toxiques. « Mais si la contamination continue d’augmenter, explique l’ingénieur chimiste, l’eau de ce captage risque de ne plus être utilisable pour produire de l’eau potable. »

    Un lac rempli de métaux lourds

    « Quand j’étais ado, par une chaude journée d’été, je m’amusais à repérer les plans d’eau des environs sur les photos satellites. J’ai découvert un lagon bleu à Glomel. J’ai demandé à ma mère : ‘pourquoi on n’est jamais allées s’y baigner ?’ ». Voilà comment Camille a découvert la mine de Glomel : un espoir de baignade. Espoir déçu : le lac de douze hectares dont elle parle, une ancienne fosse d’extraction, recueille en continu des eaux acides et les boues de traitement des usines du site.

    Une autre riveraine se rappelle : « Pendant une réunion en 2022, j’ai demandé ce que contenait cette fosse qu’on appelle ‘la #fosse_2’. Imerys m’a répondu ‘Du #mica et des #oxydes_de_fer’. » Pas de quoi s’inquiéter, donc, Camille aurait pu s’y baigner. Mais dans un tableau perdu dans les 3000 pages du dossier d’enquête publique, on apprend que ces #boues contiennent de fortes concentrations de cadmium, de #chrome, de cobalt, de nickel et de #plomb : des métaux dits « lourds », cancérigènes, neurotoxiques et reprotoxiques.

    Les boues de cette #fosse contiennent aussi les produits chimiques utilisés dans l’usine. Lors d’une réunion publique, les porte-parole de l’entreprise ont assuré que « le procédé d’extraction ne fait pas intervenir de composés chimiques ». Pourtant, les documents de l’enquête publique indiquent que les usines de Glomel utilisent 75 tonnes par an de substances nocives pour l’#environnement et la santé.

    Par exemple, le #méthyl-isobutyl carbinol, un #solvant dangereux pour les #nappes_souterraines, l’#acrylamide, cancérigène, mutagène et reprotoxique, le #sulfonate_de_sodium et l’#amylxanthate, toxiques pour la #vie_aquatique.

    Les #déchets_miniers ont contaminé les #eaux_souterraines

    Chaque année, une trentaine de tonnes de ces produits sont déversées dans le « joli lac ». Imerys affirme que la fosse est « étanche », mais aucune membrane n’empêche ces boues acides de s’infiltrer dans les eaux souterraines. Et il en va de même dans tous les autres espaces du site où sont entreposées ces boues : la « fosse n°1 » (2 millions de m³) et « l’ancienne digue » (900 000 m³).

    Les contaminants de ces déchets toxiques ont commencé à migrer vers les eaux souterraines : c’est ce qu’indiquent certains éléments qu’Imerys a communiqués à l’administration. L’un des appareils de mesure de l’industriel relève que les taux de contaminants ont explosé entre 2012 et 2021.

    Par exemple, les déchets de la mine contiennent des concentrations importantes de nickel, un métal qui provoque des #cancers du poumon et des sinus et des #maladies_cardiovasculaires. Or, sous le site minier, les eaux souterraines contiennent 40 fois la teneur en nickel maximale autorisée pour les eaux brutes destinées à la consommation. Les autres contaminants (cobalt, cadmium, arsenic, produits chimiques…) susceptibles d’avoir migré vers la nappe ne semblent pas surveillés.

    En juin 2024, en prolongeant l’exploitation de vingt ans, les services de l’État ont autorisé l’entreprise à générer au total environ 12 millions de m3 de déchets supplémentaires, autant de déchets qui seront entreposés sur place et qui sont censés ne pas entrer en contact avec les eaux souterraines pour les décennies et les siècles à venir. Alors que jusqu’ici, Imerys n’a pas réussi à empêcher la contamination des eaux souterraines.

    Qui traitera les eaux acides ?

    En 2044, en théorie, l’extraction d’andalousite sera terminée et viendra le temps de la « #remise_en_état », comme on dit. Mais la roche exploitée à Glomel a une particularité : elle contient de la #pyrite, c’est-à-dire du #soufre. Quand la roche mise à nu par l’extraction ou les déchets miniers du site rencontrent de l’eau (la pluie par exemple), cette eau se transforme naturellement en #acide_sulfurique et entraîne vers l’aval les contaminants présents dans la roche. C’est ce qu’on appelle le #drainage_minier_acide, l’une des pollutions les plus redoutables liées à l’activité minière.

    Actuellement, toutes les eaux qui ruissellent sur le site sont collectées et traitées par lmerys pour perdre leur acidité. Mais qui va traiter ces eaux de ruissellement dans un siècle pour empêcher cette marée acide de contaminer le bassin de l’Ellé ? Dans les documents de l’enquête publique, Imerys assure qu’après la remise en état, « les #eaux_pluviales ne seront plus susceptibles de s’acidifier ». Les montagnes de déchets seront « étanchéifiées » avec une couche de résidus miniers très fins puis quelques centimètres de terre. L’entreprise assurera un suivi du site pendant dix ans après la fin de l’activité.

    On sait pourtant que le #drainage_minier_acide est sans limite de temps, comme le rappelle l’association de géologues miniers SystExt. À #Chessy-les-Mines, dans le Rhône, un gisement riche en pyrite a été exploité depuis le Moyen Âge. La mine a fermé après un effondrement dans la galerie principale, survenu en 1877. Un rapport confidentiel du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) publié en 2019, que Splann ! s’est procuré, décrit le traitement des eaux acides mis en place à #Chessy.

    L’État a constaté que ces eaux minières, quoique traitées « depuis 130 ans », étaient trop polluantes, si bien qu’il a dû y construire une toute nouvelle station de traitement en 2005. Le drainage minier acide de Chessy dure donc depuis 150 ans sans que, d’après le rapport, l’acidité ou les concentrations de métaux dans les eaux n’aient baissé au cours du temps.

    À Chessy, le problème se pose sur 20 hectares ; à Glomel, il se poserait sur 265 hectares. La création d’une nouvelle fosse et de nouveaux #stockages de déchets augmentent d’autant la quantité d’eaux acides dont auront à s’occuper les six ou sept générations à venir.

    Une extension contestée en #justice

    « Les pollutions minières du passé posent des problèmes insurmontables, et l’État, qui doit les gérer tant bien que mal, le sait très bien, estime Dominique Williams, membre d’Eau et rivières de Bretagne. Pourtant, il reproduit les mêmes erreurs à une échelle dix fois supérieure. Les services de la préfecture ont délivré cette autorisation sans prendre la mesure de l’ampleur de cette pollution. »

    La préfecture des Côtes-d’Armor et la direction régionale de l’environnement ont été alertées de la contamination aux métaux lourds que révèle l’enquête de Splann !, et des problèmes soulevés par l’étendue considérable du drainage minier acide après la fermeture du site. La Région Bretagne a elle aussi « soumis ces informations à l’État afin qu’il puisse répondre aux inquiétudes exprimées » tout en indiquant à Splann ! qu’elle prenait « au sérieux l’alerte émise » sur la pollution de la réserve naturelle régionale.

    Or, malgré nos sollicitations, l’État ne s’est pas exprimé. Quant au groupe Imerys, notre rédaction lui a donné la possibilité de revenir sur ses déclarations concernant l’absence de métaux lourds et d’impact sur les eaux : il n’a pas souhaité nous répondre. Mais l’extension de la mine est d’ores et déjà contestée devant la justice. Fin octobre, l’association Eau et rivières de Bretagne a déposé un recours contre l’ouverture de la nouvelle fosse au tribunal administratif de Rennes.

    https://basta.media/Revelations-contaminations-plus-grande-mine-ciel-ouvert-Glomel-Bretagne-Ime
    #France #extractivisme #mines

  • L’histoire enfouie du #remembrement

    Après-guerre, en #Bretagne surtout, et dans une moindre mesure dans les zones moins bocagères, les #haies ont été arrachées à coups de bulldozer, les talus arasés, et les vergers réduits à néant. C’est ce qu’on a appelé le remembrement et voici son #histoire oubliée racontée dans une #BD.

    En mai 1978, #Gildas_Le_Coënt, emprisonné neuf mois en hôpital psychiatrique, est libéré. Cette affaire marque un nouvel épisode de la bataille bretonne contre le remembrement. Elle reflète une réalité vécue par des milliers de #paysans à travers la France pendant les décennies de #modernisation_agricole. #Inès_Léraud est journaliste, et lanceuse d’alerte en 2019 face à l’omerta des algues vertes. Elle publie aujourd’hui « Champs de bataille, l’histoire enfouie du remembrement », sa deuxième BD, une enquête avec Pierre van Hove, publiée chez La Revue Dessinée et les Éditions Delcourt.
    Des blessures toujours vives dans la mémoire collective

    Les témoignages recueillis révèlent des traumatismes profonds. Comme le rapporte Jacqueline Goff née en 1953 : "Je revois l’apparition des bulldozers, ce #saccage qui détruit tout, les arbres, les talus. Ce n’était pas un remembrement, un #démembrement, c’était le #chaos." sur France Culture. Cette #mémoire douloureuse se transmet encore dans les villages, où certaines familles ne se parlent plus depuis cette époque.

    Une modernisation imposée qui a divisé les campagnes

    Le remembrement, lancé après la Seconde Guerre mondiale, visait à adapter l’#agriculture française aux enjeux de #productivité et de concurrence internationale. "C’était une #société_paysanne qui n’était pas dans une logique de l’argent" explique Inès Léraud, "il s’agissait de regrouper les #parcelles, d’arracher les #arbres, les #talus, pour avoir des champs facilement cultivables par des machines". Cette politique crée alors des tensions durables, opposant les "gagnants", appelés "profiteurs" et les "lésés" du remembrement.

    Ce qui frappe Inès Léraud et Léandre Mandard en travaillant sur le sujet du remembrement, c’est l’ampleur des #résistances et des #conflits liés à cette question. Un #mouvement_contestataire qu’on aurait difficilement imaginé vu le peu de cas qu’en ont fait les sociologues ruraux et les historiens jusque-là. "Or, dans les archives départementales, les cartons de réclamation, de recours, de lettres, de mécontentement. Il y en avait partout, dans toutes les archives départementales où je suis allée sur le territoire français. Les bulldozers du remembrement ont dû être accompagnés des forces de l’ordre pour intervenir" explique Inès Léraud.

    Un impact environnemental majeur qui persiste

    Les conséquences de cette transformation radicale des #paysages se font encore sentir aujourd’hui. "Il y a 23 000 kilomètres de haies qui disparaissent chaque année, il y en a 3 000 qui sont replantées, donc on perd 20 000 kilomètres de haies chaque année", souligne Inès Léraud. Cette destruction massive du #bocage, associée à la diminution drastique du nombre d’agriculteurs (passé de 7 millions en 1946 à 400 000 aujourd’hui), illustre l’ampleur des changements opérés. "Certains chercheurs parlent même d’#éthnocide, on a perdu 90% des paysans." explique Inès Léraud.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mercredi-20-novembre-2024-8473983
    #bande-dessinée #résistance #paysage

    • Champs de bataille

      Le « remembrement ». Cette politique décisive pour le déploiement de l’agriculture intensive a été peu documentée. Aucun livre d’histoire ou de sociologie n’a été consacré aux perdants de cette politique ni aux résistants à ce bouleversement.
      À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, l’État fait redessiner les terres agricoles dans la plupart des campagnes françaises. Accessibilité des champs par des machines, regroupement des parcelles et disparition des haies et talus. C’est le « remembrement ». L’objectif est que la #paysannerie produise davantage, que le pays atteigne son auto-suffisance alimentaire et que la France devienne une puissance agricole mondiale.

      https://www.editions-delcourt.fr/bd/album-champs-de-bataille

      #livre

    • Le remembrement, une division des terres et des êtres

      Après la Seconde guerre mondiale, la France a connu un remembrement de ses terres, au profit d’une agriculture productiviste. Peu documentée, cette politique a profondément transformé les paysages et divisé les villages. Quelles sont les conséquences réelles de cette politique ?

      Pendant près de quatre ans, de la Bretagne aux Ardennes en passant par le Limousin, la journaliste Inès Léraud a mené une enquête sur le remembrement des terres en France, avec l’appui de Léandre Mandard, doctorant au Centre d’histoire de Science-Po. En allant à la rencontre des témoins du remembrement, ils ont retracé l’histoire des politiques agricoles en matière de gestion des terres. Plus de 60 ans après le grand remembrement, quel bilan tirer de cette politique ? Comment étaient perçues ces transformations par les différentes parties prenantes ?

      Le remembrement, moteur de la productivité agricole française

      Le processus de remembrement des terres a lieu après la Seconde guerre mondiale, comme l’explique Inès Léraud : « L’Etat fait redessiner les terres agricoles dans la plupart des campagnes françaises, afin que les champs soient accessibles par des chemins carrossables et facilement cultivables par des machines. C’est le remembrement. Les petites parcelles sont regroupées pour en former des grandes. Dans les régions de bocage, les haies et talus disparaissent sous les lames des bulldozers. L’objectif est que la paysannerie produise davantage et que la France devienne une puissance agricole mondiale. Au cours de ce processus, la taille des fermes augmente considérablement, et les plus petits paysans disparaissent. »
      « Le plus grand « plan social » qu’a connu la France »

      L’enquête d’Inès Léraud, mise en dessin par Pierre Van Hove, souligne l’opposition du monde paysan au remembrement, une paysannerie elle-même fracturée entre les agriculteurs qui tirent profit du remembrement, et ceux qui en souffrent, les "lésés". En effet, la politique de remembrement fut pensée, selon Inès Léraud, au service de l’expansion industrielle de la France : la mécanisation de l’agriculture devait permettre aux agriculteurs d’exploiter de plus grandes surfaces avec moins de travailleurs, libérant ainsi une main d’œuvre conséquente pour les usines. Des centaines de milliers d’exploitations agricoles disparaissent. « Le nombre de paysans et de salariés agricoles passe de 7 millions en 1946 à 3,8 millions en 1962. (...) C’est le plus grand « plan social » qu’a connu la France. », explique l’autrice. « En 1961, les paysans sans ferme composent 70% des effectifs ouvriers de l’usine Citroën, construite à Rennes un an auparavant. Une politique de transfert de main-d’œuvre savamment orchestrée… », poursuit-elle.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-l-idee/le-remembrement-selon-ines-leraud-et-pierre-van-hove-9818632

  • « Pollution », « fabrique du silence » : à Glomel, la carrière de la discorde - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution-fabrique-du-silence-a-glomel-la-carriere-de-la-discorde_1

    Pendant 50 ans, la carrière d’andalousite n’avait gêné presque aucun des 1.400 habitants de Glomel (Côtes d’Armor). Mais l’autorisation d’une quatrième fosse en juin a mis le feu aux poudres, l’opposition dénonçant des pollutions et une « fabrique du silence » entretenue par l’exploitant, Imerys.

    « Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », souffle Jean-Yves Jégo, conseiller municipal d’opposition et membre du collectif Mines de Rien qui lutte contre l’extension de cette carrière d’andalousite, minerai utilisé dans l’industrie pour sa résistance à de très hautes températures.

    Contre l’extension de la carrière de Glomel, Eau & Rivières décide d’engager un recours
    https://www.eau-et-rivieres.org/recours-extension-carriere-glomel
    Mani’Festive & FestNoz à Glomel le samedi 23 novembre
    https://alternatives-projetsminiers.org/maniffestiv-le-23-novembre-2024


    #Andalousite ? C’est un minéral fondant à très haute température, recherché pour ses propriétés réfractaires (utilisée en sidérurgie). Un seul gisement d’importance mondiale est actuellement exploité en Bretagne (Glomel, Côtes d’Armor) par la société #Imerys. La France est le 3ème pays producteur mondial.
    https://www.mineralinfo.fr/fr/substance/andalousite
    #Eau&Rivières #métaux_lourds #pollution #extractivisme #zone_humide #Bretagne

    • [Nouvelle enquête] de @splann Révélations sur la pollution aux métaux lourds de la mine Imerys de Glomel par Celia Izoard, Morgan Large, Catherine Le Gall - 22 novembre 2024.
      https://seenthis.net/messages/1084251

      Glomel : 1 400 habitants. #Imerys : 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le mastodonte de l’industrie minière pèse lourd dans cette petite commune des Côtes-d’Armor. La multinationale s’agrandit encore : elle vient d’obtenir l’autorisation d’ouvrir une nouvelle fosse, un quatrième immense cratère, à creuser sur 80 mètres de profondeur pour extraire de l’andalousite, un matériau résistant aux hautes températures utilisé, entre autres, dans les fours industriels.

      https://seenthis.net/messages/1040284

  • ENTRETIEN. Inès Léraud, son enquête sur ce remembrement breton qui a « détruit la société paysanne »
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/entretien-ines-leraud-son-enquete-sur-ce-remembrement-breton-qui-a-detr
    https://www.youtube.com/watch?v=FTHSW2JW4Jg&t=15s

    Dans cet entretien livré à « Bretons », #Inès_Léraud autrice du livre « Algues Vertes » revient sur sa nouvelle enquête, dédiée au remembrement des années 50. Cette nouvelle BD « champs de bataille » à paraître s’appuie sur les travaux de Léandre Mandard, historien et fils de paysans, qui revient également sur la question ici.

    Champs de bataille - L’Histoire enfouie du remembrement
    https://www.editions-delcourt.fr/bd/album-champs-de-bataille
    une #bande_dessinée de Inès Léraud et Pierre Van Hove paraitra le 20 novembre prochain chez Delcourt

    Le « remembrement ». Cette politique décisive pour le déploiement de l’agriculture intensive a été peu documentée. Aucun livre d’histoire ou de sociologie n’a été consacré aux perdants de cette politique ni aux résistants à ce bouleversement.

    #agro_industrie #remembrement #Bretagne #écocide

  • MORTS DE LA POLLUTION : À #SAINT-NAZAIRE, L’ÉTAT COMPLICE D’UNE HÉCATOMBE

    Dans l’agglomération de Saint-Nazaire, connue pour sa construction navale, plusieurs industries se sont installées au fil des années. 6 d’entre elles sont classées #Seveso, comme l’usine d’#engrais_chimiques #Yara à #Montoir-de-Bretagne, et la #raffinerie #TotalEnergies de #Donges.
    Des industries qui produisent ou stockent des substances nocives pour l’homme et l’environnement et qui sont soumises à une réglementation particulière. Problème : depuis une dizaine d’années, de nombreux accidents y sont survenus sans que les pouvoirs publics ne réagissent à la hauteur du danger. Fuites, pannes électrique, accidents corporels, relâchement de substances nocives dans l’air et les sols…
    Alors que de récentes études montrent que le taux de cancer dans la région est bien plus élevé que dans le reste du pays, des associations de riverains et des salariés de ces usines luttent pour faire la lumière sur les causes de cette #faillite_sanitaire.

    https://video.blast-info.fr/w/oi7pzaUL6nJPCjeePVKe78 #décès #mortalité #pollution #cancers #vidéo #Bretagne #France #santé #santé_publique

  • Quelle place pour la nature sauvage en Bretagne ?
    https://splann.org/rewilding

    Laisser la place à la nature sans la « gérer », c’est le principe du réensauvagement qui se propage actuellement en France. En Bretagne, plusieurs réserves dites de vie sauvage ont été créées. Un phénomène qui s’observe aussi à cause de la déprise agricole, mais qui soulève encore des inquiétudes. Défendre l’idée de nature sauvage […] L’article Quelle place pour la nature sauvage en Bretagne ? est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Sans_catégorie #biodiversité #écologie #libre_évolution #rewilding

  • #leucémies infantiles : une nouvelle recherche débute en Bretagne, dirigée par Catherine Lavau
    https://splann.org/leucemies-infantiles-bretagne

    La chercheuse Catherine Lavau entame une nouvelle recherche à l’Irset de Rennes pour regarder les effets des polluants environnementaux dans le déclenchement des leucémies pédiatriques. L’article Leucémies infantiles : une nouvelle recherche débute en Bretagne, dirigée par Catherine Lavau est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Industrie_agroalimentaire #Santé_publique #pesticides

  • #Bocage : la fin d’un #paysage

    Le bocage du nord-ouest de la France est un allié précieux face au dérèglement climatique et à l’effondrement de la #biodiversité. Les #arbres de ses haies rendent de multiples services : ils modèrent les températures, protègent les cultures du vent et de la sécheresse, préviennent les villages des inondations en retenant l’eau dans les sols… Autant de services environnementaux qui profitent à la collectivité, mais dont le coût de gestion repose presque uniquement sur les agriculteurs.

    Séparant les parcelles, parfois doublées de talus et de chemins creux, les #haies sont pourtant perçues par certains agriculteurs comme des obstacles qui gênent et ralentissent le maniement des machines. L’entretien des haies demande du temps et de l’argent [lire le volet 1]. Pour les garder debout, il faudrait que les agriculteurs soient plus nombreux, et plus aidés.

    Depuis plusieurs semaines, un mouvement social agricole secoue le pays. Pour une partie des agriculteurs mobilisés, la protection des haies est une cible symbolique. Gabriel Attal, poussé à réagir, a annoncé une simplification de la réglementation, grâce au projet de loi « pour une agriculture souveraine ».

    Pourtant, malgré la réglementation existante, le bocage continue de se dégrader [lire le volet 2]. À un rythme qui surprend même des chercheurs. En cause : l’intensification du modèle agricole et l’agrandissement des #parcelles, documentés à travers les cinq volets de notre enquête.

    Le bocage régresse en Bretagne

    En Bretagne, aucun document public ne recense toutes les haies arrachées. Splann ! les a notamment identifiées dans une partie du Trégor, au nord-ouest du pays. Et le constat est sans appel : au total, 159,2 km de haies ont disparu entre 2003 et 2023. Or, le bocage joue un rôle structurant de ce point de vue : meilleure infiltration des eaux pluviales dans les sols, régulation du débit des rivières et limitation de leur teneur en polluants [lire le volet 4].

    Cette zone concentre plusieurs symboles de la lutte pour la qualité de l’eau. Tout d’abord, elle contient des zones très urbanisées et un bocage encore particulièrement dense. Le Léguer, qui y prend sa source et y rejoint la mer, est la seule rivière bretonne labellisée « rivière sauvage », pour sa partie en amont. Enfin, le territoire est concerné par la problématique des algues vertes dans la baie de Saint-Michel-en-Grève.

    Certains arrachages de haies ont pu être déclarés et « compensées » par une nouvelle plantation, mais il est difficile de savoir combien exactement et si la nouvelle plantation a bien survécu.

    https://splann.org/enquete/bocage
    #Bretagne #agriculture #remembrement #France #cartographie #visualisation #carte #agriculture_intensive