• Spotify : émoi autour d’un brevet de reconnaissance vocale
    https://www.nextinpact.com/lebrief/46681/spotify-emoi-autour-dun-brevet-reconnaissance-vocale

    En 2018, Spotify a déposé une demande de brevet autour de la reconnaissance vocale. Sa technologie permettrait de deviner l’état émotionnel des utilisateurs, ainsi que leur « genre, leur âge et leur accent ».

    Pourquoi ? Pour proposer des recommandations plus personnalisées et donc plus à même de répondre aux exigences du public. Mais serait-on alors réduit à une série de caractéristiques qui détermineraient nos goûts musicaux ? Pas d’après Spotify.

    « Il devrait être compris que les précédents exemples de catégories de métadonnées d’émotions, genre, âge et accent ne sont bien que des exemples, et que de nombreux autres descriptions et classements peuvent être utilisés », indiquait l’éditeur dans le brevet.

    Les informations obtenues sont alors brassées avec celles, classiques, déjà obtenues par le service, en particulier les titres déjà écoutés, les artistes suivis, les listes composées et ainsi de suite. Le brevet a été obtenu le 12 janvier.

    L’association américaine Access Now y voit un immense danger. Dans un billet publié le 2 avril, elle exprime ses craintes de manipulation des émotions, de discrimination de genre, de violation de la vie privée et de sécurité des données.

    « Il n’y a absolument aucune raison pour que Spotify ne serait-ce que tente de discerner comment nous nous sentons, combien de personnes il y a dans la pièce avec nous, notre genre, notre âge ou n’importe quelle autre caractéristique que le brevet prétend détecter. Les millions de personnes qui utilisent Spotify méritent le respect et la vie privée, pas de la manipulation et de la surveillance secrètes », a déclaré Isedua Oribhabor, analyste pour Access Now.

    Le brevet était passé relativement sous silence, mais la position d’Access Now et la reprise récente de leur déclaration par The Tor Project sur Twitter ont braqué plusieurs projecteurs, même si la presse ne s’est pas encore emparée du sujet.

    Spotify n’a pour l’instant pas réagi. On notera que la technologie est brevetée, mais non implémentée dans les applications. Qu’il s’agisse d’Android ou d’iOS, la reconnaissance vocale ne pourrait de toute façon pas se faire sans autorisation d’accès au micro, qui peut être refusée par l’utilisateur, ou acceptée puis coupée dans les paramètres.

    L’éditeur avait publié le 15 décembre un billet expliquant la manière globale dont il brassait les informations pour constituer les profils, s’étendant notamment sur le caractère très sensible des informations réunies sur la personnalité. Cette technologie n’y était pas abordée, mais l’entreprise a affirmé que la vie privée était une priorité. Elle aura prochainement l’occasion de le prouver.

    #Reconnaissance_vocale #Brevets #Spotify #Monde_de_fous

  • Saviez-vous que le gel hydroalcoolique est un bien commun ?
    Au Bout du Jour : Didier Pittet et Peter Piot sur Auvio
    https://www.rtbf.be/auvio/detail_au-bout-du-jour?id=2735665

    Cette semaine, l’UCLouvain remettait le titre de docteur·e honoris causa à quatre personnalités. Ce soir, dans Au bout du jour, Eddy Caekelberghs vous propose de retrouver trois d’entre elles. Et tout d’abord, nous entendons #Didier_Pittet, médecin infectiologue et #épidémiologiste suisse et #inventeur du #gel_hydroalcoolique, et Peter Piot, médecin et microbiologiste belge, connu notamment pour sa lutte contre le sida

    #biens_communs #communs #brevets #open_source #coopération #santé #medecine #médicaments

  • Comment la France empêche le monde de produire plus de vaccins | korii.
    https://korii.slate.fr/et-caetera/france-production-vaccin-covid-19-omc-blocage-patent-waiver-suspension-b

    « Faire en sorte dès maintenant qu’un vaccin contre le Covid-19, lorsqu’il sera découvert, bénéficie à tous, parce qu’il sera un bien public mondial. » Ces mots sont ceux d’Emmanuel Macron, prononcés en mai 2020 lors du Sommet mondial sur la vaccination.

    Que s’est-il passé depuis ? Très largement subventionnés par la puissance publique et réalisant un exploit scientifique historique, des laboratoires pharmaceutiques ont mis au point et testé, en quelques mois seulement, des vaccins efficaces et sûrs, armes fatales contre une pandémie (euh ... admettons ...) qui, à ce jour, a tué plus de 2,6 millions de personnes dans le monde.

    Ces vaccins sont-ils devenus, pour répondre aux vœux du président de la République, un bien public mondial ? Pas vraiment. Voire pas du tout. La demande est planétaire, mais Pfizer, Johnson & Johnson, AstraZeneca ou Moderna, pour ne citer que les occidentaux, peinent à augmenter leurs capacités de production.

    Pressés par l’urgence sanitaire, les pays du Nord s’accaparent les doses disponibles, ne laissant pour l’instant que des miettes aux pays moins fortunés, où le virus ne sévit pourtant pas moins durement.

    Les choses auraient pourtant pu –et pourraient encore– être bien différentes. Un mécanisme juridique international nommé « patent waiver », consistant en une suspension temporaire des brevets pharmaceutiques, pourrait être enclenché pour permettre aux pays du Sud de mettre leurs capacités de production en branle.

    L’Afrique du Sud et l’Inde en ont officiellement fait la demande auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), où ces choses sont négociées, en octobre 2020. Elle est restée lettre morte : les pays du Nord, la France notamment, s’y sont opposés.

    #vaccins #médicaments #covid #brevets_pharmaceutiques #propriété_intellectuelle #patent_waiver

  • Vous pensiez qu’on ferait tout ce qui est possible pour endiguer l’épidémie #Covid19 ?

    Pas du tout : l’UE (dont France) s’oppose à l’activation de dérogations aux règles de protection intellectuelle (#brevets) au sein de l’OMC pour permettre aux pays du Sud d’accéder aux #vaccins

    @MaximCombes

    Voici la carte des pays qui s’opposent à la demande de l’Inde, Afrique du Sud, Kenya et 100 autres pays visant à lever les droits de propriété intellectuelle sur les vaccins et médicaments pour en faciliter la production et diffusion.


    https://twitter.com/MaximCombes/status/1361225468645675009?s=20

  • L’OMC débat d’une exemption aux brevets sur les vaccins anti-Covid | Santé | 7sur7.be
    https://www.7sur7.be/sante/l-omc-debat-d-une-exemption-aux-brevets-sur-les-vaccins-anti-covid~a1491f5c
    https://images0.persgroep.net/rcs/Mn51-lptLqWJEX2hfoGrBcIDOIA/diocontent/180019122/_focus/0.47/0.35/_fill/1200/630/?appId=21791a8992982cd8da851550a453bd7f&quality=0.7

    L’Organisation mondiale du commerce débat jeudi d’une exemption des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins anti-Covid pour les rendre plus accessibles, un anathème pour les groupes pharmaceutiques.
    Rédaction 10-12-20, 13:53 Source : AFP

    Cette proposition, de l’Inde et de l’Afrique du Sud soutenue par une centaine de pays selon l’ONG MSF, vise à faciliter un plus grand partage des connaissances et la démultiplication rapide des sites de production de biens médicaux urgents utilisés pendant la pandémie, tels que les vaccins.

    Cette idée a également reçu le soutien hautement symbolique du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui, dans un tweet, a indiqué qu’un feu vert des membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) permettrait de rendre « disponibles pour tous ceux qui en ont besoin à un coût abordable » les vaccins, traitements et tests utilisés pour lutter contre le Covid-19.
    Augmenter la production

    Cette proposition permettrait d’"augmenter la production dans de très nombreux pays en développement qui en ont la capacité", a expliqué aux journalistes Leena Menghaney, de la Campagne d’accès aux médicaments de MSF, en citant la Thaïlande, le Brésil, le Bangladesh et l’Amérique latine.

    Mais il revient aux membres de l’OMC de trancher et ils ont pour habitude de prendre leurs décisions par consensus. Cela rend pour l’instant difficilement envisageable l’adoption de la proposition en faveur d’une « dérogation » à certaines règles de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), qui ne fait pas l’unanimité.

    Le texte prévoit que la dérogation soit « maintenue jusqu’à ce qu’une vaccination largement répandue soit en place à l’échelle mondiale et que la majorité de la population mondiale soit immunisée ».
    Une proposition qui ne plaît pas aux groupes pharmaceutiques

    Si la proposition est soutenue par de nombreux pays en développement, elle est en revanche rejetée par les pays où fleurissent les groupes pharmaceutiques. « La propriété intellectuelle encourage un modèle commercial d’innovation fort. Nous n’aurions pas eu la possibilité d’avancer aussi rapidement dans le développement de traitements ou de vaccins sans le système de propriété intellectuelle », a déclaré le directeur général de l’IFMPA, le lobby des groupes pharmaceutiques, Thomas Cueni, lors d’un événement cette semaine.

    Également présent à la table-ronde, le directeur scientifique du géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson, Paul Stoffels, a expliqué que pour l’instant « nous nous concentrons sur la stabilisation de la technologie et nous nous assurons que nous pourrons la fournir l’année prochaine, avant de commencer à transférer la technologie et les capacités à d’autres ».
    Licences obligatoires

    Après sa présentation officielle jeudi à l’OMC devant le Conseil de l’ADPIC, actuellement présidé par l’Afrique du Sud, le texte sera également débattu les 16 et 17 décembre par le Conseil général de l’OMC, organe de décision suprême de l’organisation.

    Pendant les discussions informelles à ce sujet qui se sont tenues ces dernières semaines à l’OMC à Genève, le Japon, les États-Unis et l’Union européenne ont fait part de leur opposition au texte, en soulignant notamment les efforts financiers déployés par les groupes pharmaceutiques.

    Ces pays estiment par ailleurs que ceux qui ont développé les vaccins possèdent tout le savoir-faire et sont donc les mieux-placés pour produire les vaccins dans les quantités requises, a indiqué une source commerciale basée à Genève.

    Les opposants au texte ont également souligné que les règles actuelles en matière de propriété intellectuelle prévoient les flexibilités nécessaires et la possibilité d’accorder des « licences obligatoires », prévues spécifiquement pour des situations d’urgence comme l’actuelle pandémie.

    Les règles actuelles autorisent en effet la délivrance de licence dite « obligatoire », permettant aux autorités de donner à des entreprises autres que le titulaire du brevet l’autorisation de fabriquer le produit, sous réserve que certaines procédures et conditions soient respectées.

    Mais certains pays estiment que la procédure pour obtenir ces licences est très compliquée et que les conditions sont trop nombreuses, car il faut notamment que chaque demande soit traitée au cas par cas, et proposent donc une exemption généralisée pendant la durée de la pandémie pour aider à surmonter les complications bureaucratiques.

    #Propriété_intellectuelle #Brevets #Pandémie #Covid_19

  • Dear Reader,

    At ZAM we normally don’t do anti-tech-Silicon-Valley conspiracy theories. But last week this position was put to the test. The reason: a tweet in which we wrote about Bill Gates’ objections to a requested waiver of COVID-19 vaccine patent rights to lower income countries. Twitter’s algorithms promptly blocked our account as ’violating our policy on spreading misleading and potentially harmful information related to COVID-19 ’.

    The same happened the day before to the South African online magazine The Continent. Their reasonable and considered article on Gates’ opinion led to first their account being taken out, then also editor Simon Allison’s. It was his article we had tweeted about.

    It would seem that simply questioning the tech billionaire’s views set off Twitter algorithms’ alarm bells, even if this has nothing to do with ‘misleading and potentially harmful information related to COVID 19’ or to anything at all. But when we appealed the decision, a ‘conversation’ with Twitter delivered this immortal phrase: there is a violation because there is a violation.

    Our tweet is gone now. In order to regain our voice, we may have to do what The Continent did earlier: talk of Gill Bates to escape the algorithm, maybe later to morph to Will Hates, and so on. It would be funny if it wasn’t so scary.

    ZAM Team

    (newsletter de https://www.zammagazine.com de ce matin)

  • Who Owns the COVID-19 Vaccines? | On the Media | WNYC Studios
    https://www.wnycstudios.org/podcasts/otm/segments/who-owns-covid-19-vaccines-on-the-media

    And as it stands, that’s limited to the companies that hold the intellectual property that underlies them. In this segment, Brooke speaks with Dean Baker, senior economist at the Center for Economic and Policy Research, about how our intellectual property climate helped give rise to the current shortages, and what a better path forward might look like.

    Et Dean Baker d’expliciter dans un touit:
    https://twitter.com/DeanBaker13/status/1355521729871847425

    It is incredible that the U.S. and other governments didn’t suspend patents at the start and have dozens of factories producing billions of doses of any vaccine that made it to Phase 3 testing. But hey, why would anyone care about saving lives (and the economy)?

  • Quand les tribunaux nourrissent les #trolls
    https://framablog.org/2020/08/28/quand-les-tribunaux-nourrissent-les-trolls

    Les #patent_trolls ou « chasseurs de #Brevets » sont des sociétés parasites qui tirent profit d’un portefeuille de brevets dont elles ont fait le plus souvent des dépôts abusifs. Elles sont particulièrement néfastes aux USA où elles multiplient les menaces de … Lire la suite­­

    #Droits_numériques #Internet_et_société #Non_classé #Censure #MyCroft #pression #VoiceTech

  • COVID-19 : Sommes-nous à nouveau induits en erreur par les entreprises pharmaceutiques ?
    https://www.investigaction.net/fr/covid-19-sommes-nous-a-nouveau-induits-en-erreur-par-big-pharma

    En mars 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de COVID-19 était une pandémie. Ce n’est pas une première foi. Dans un passé récent, l’OMS avait annoncé en juin 2009 que le H1N1 – connu aussi sous le nom de grippe porcine – était aussi une pandémie. Entre ces deux pandémies, de nombreux faits ont été négligés et il convient d’y revenir.


     
    Après l’épidémie de H5N1 (la grippe aviaire) et au début de celle de H1N1, les entreprises pharmaceutiques transnationales se sont lancées dans une compétition féroce pour fournir des traitements en l’absence de vaccins.

    Entre 2005 et 2009, l’antiviral oseltamivir, commercialisé par Roche sous le nom de Tamiflu, a réussi à être reconnu comme le médicament de choix pour la prévention et le traitement par plusieurs organismes internationaux tels que l’OMS, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis d’Amérique et l’Agence européenne des médicaments.

    A cette époque, afin de préparer une “éventuelle opération de confinement”, l’OMS a reçu de Roche un don de trois millions de traitements d’oseltamivir destinés à constituer une réserve, selon le rapport du Comité d’examen du fonctionnement du Règlement sanitaire international (2005) en relation avec la pandémie de 2009 (H1N1) 2009, publié par l’OMS.

    L’OMS a encouragé les pays à introduire des plans de confinement rapide dans leurs mécanismes nationaux de préparation aux pandémies de grippe, selon le même rapport. En outre, l’OMS a élaboré dans le même but un “protocole de confinement rapide” reposant essentiellement sur l’oseltamivir.

    Comme il fallait s’y attendre, sous l’effet d’une panique globale de grande ampleur, Roche a reçu des commandes venues de pays du monde entier, notamment de l’Égypte. Des recherches ultérieures et la littérature révèlent que les décisions d’achat reposaient sur des essais cliniques financés par Roche, dont les résultats, selon les experts, étaient limités et incomplets, surtout en ce qui concerne l’efficacité et les effets secondaires du Tamiflu, dont certains se sont par la suite révélés dangereux.

    En outre, certaines informations fausses laissaient prévoir une flambée incontrôlable de l’infection. Une étude Cochrane a révélé que les bénéfices de l’oseltamivir étaient faibles en ce qui concerne la diminution des symptômes, car ce médicament ne réduisait leur durée que d’une demi-journée tout au plus.

    Les auteurs de cette étude, qui se sont arrangés pour obtenir les rapports complets des recherches cliniques originales, ont également pu se faire une idée plus claire des effets secondaires de l’oseltamivir. A la fin, l’étude Cochrane a posé la question de savoir si la constitution de réserves d’oseltamivir était justifiée.

    On peut voir ce qui précède sous un autre angle.
    Les entreprises pharmaceutiques font en général pression sur les gouvernements lors de telles crises. Durant la pandémie de H1N1, la méthode adoptée par Roche a consisté essentiellement à persuader les gouvernements de signer des conventions d’achat de Tamiflu car, à l’époque, les premiers arrivés étaient les premiers servis.

    Il est à relever que ces négociations ont eu lieu dans un contexte de tension mondiale et de compétition inavouée entre les pays pour se procurer le traitement le plus vite possible à une même et unique source.

    Une telle situation démontre la gravité des pratiques monopolistiques du marché pharmaceutique mondial. La probabilité de voir se répéter ce scénario est d’autant plus grande que les pays continuent à négocier l’accès aux médicaments sur un marché monopolistique, comme le prouve l’achat par les États-Unis à Gilead Sciences de tout le stock existant de remdesivir et les conventions d’achat préalables de vaccins potentiels par plusieurs pays européens.

    A l’époque, les ventes d’oseltamivir avaient dépassé les 18 milliards de dollars étasuniens, payés pour moitié par les gouvernements. Les États-Unis ont par exemple dépensé plus de 1,5 milliard de dollars pour constituer des stocks d’oseltamivir, en se fondant sur les recommandations du CDC, alors que le Royaume-Uni a dépensé pour sa part 770 millions de dollars étasuniens pour ce même médicament entre 2006 et 2014.

    Aucune donnée officielle n’est disponible concernant la somme totale dépensée par l’Égypte pour acheter de l’oseltamivir. Quelques informations ont cependant fait état d’un accord entre le ministère de la santé et Roche pour la livraison de 2 500 kg de l’ingrédient pharmaceutique actif de ce médicament, à fabriquer par une succursale de la faîtière pharmaceutique, dont le président a estimé la valeur à environ 100 millions de livres égyptiennes.

    L’OMS est une organisation intergouvernementale qui doit, à ce titre, rendre des comptes à ses États membres. En 2010, ces États membres ont évalué les performances de l’OMS qui avait déclaré que la grippe H1N1 était une pandémie. Cette décision avait suscité les réserves de la communauté scientifique internationale et des milieux politiques, qui estimaient qu’elle avait été prématurée, provoquant une confusion mondiale et coûtant des millions de dollars aux budgets des pays.

    Ce qu’il est important de relever à propos de la lutte contre la COVID-19 est qu’il n’y a pas de “nouveau” médicament qui ait été expérimenté contre le virus. Ceux qui font l’objet d’études sont connus ou sont déjà sur le marché. Les essais auxquels ils sont soumis visent à démontrer qu’ils ont un effet spécifique contre le virus SARS-CoV-2 qui provoque la COVID-19.

    Ce repositionnement ou cette réorientation de médicaments existants constitue une pratique courante dans la recherche en cas de flambées épidémiques soudaines. En outre, qui plus est, la recherche et le développement pharmaceutiques ne produisent plus de substances pharmaceutiques “nouvelles”, se contentant le plus souvent d’améliorer des produits existants ou de leur ouvrir des indications supplémentaires.

    Les essais cliniques menés par l’OMS ont débuté avec quatre propositions de traitement, pour la plupart fort coûteux. Trois mois après le début déclaré de la pandémie, la compétition s’est réduite à deux médicaments : le remdesivir, produit par Gilead Sciences, et le favipiravir, produit par FUJIFILM Toyama Chemical, sous le nom commercial d’Avigan, dont il a été rapporté plus tard qu’il n’avait pas montré d’effet convaincant dans certains essais contre le coronavirus, ce qui a repoussé son approbation jusqu’à la fin des essais.

    En mars dernier, avec l’épidémie de COVID-19, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a décidé d’accorder au remdesivir le “statut de médicament orphelin”, qui assure normalement à l’entreprise productrice toute une série de droits exclusifs en plus des droits de propriété intellectuelle.
    Cette décision a été accueillie avec surprise et scepticisme dans les milieux spécialisés du monde entier, en raison de sa teneur et de son calendrier.

    Selon les définitions qu’en donnent tant l’OMS que le droit étasunien, les maladies orphelines sont celles qui affectent un petit nombre d’individus d’une manière qui n’incite pas à la mise au point de médicaments pour les traiter, ce qui justifie aussi le prix potentiellement élevé de leur traitement.

    La COVID-19, déclarée pandémie, est tout le contraire d’une maladie orpheline et la désignation comme “médicament orphelin” révèle l’intention de l’entreprise de maximaliser les ventes et les bénéfices du remdesivir une fois que la FDA l’a approuvé.
    Avec l’augmentation du nombre de cas diagnostiqués aux États-Unis d’Amérique, des pressions croissantes ont conduit Gilead Sciences à retirer sa désignation de médicament orphelin. Quelques semaines plus tard, le remdesivir a été approuvé par la FDA pour utilisation en cas d’urgence sur des patients atteints de COVID-19, à la suite de quoi l’entreprise a fait un don de 1,5 millions de traitements au gouvernement étasunien.

    A la mi-avril, les médias ont rapporté que le gouvernement égyptien avait convenu avec FUJIFILM Toyama Chemical d’utiliser le favipiravir (Avigan) pour le traitement de la COVID-19 en Égypte. Cet accord ne s’est jamais matérialisé, car quelques semaines plus tard le ministre de la santé a annoncé que l’Égypte participerait à l’essai clinique du remdesivir coordonné par l’OMS.

    Entretemps, l’entreprise égyptienne Eva Pharma a signé un accord de licence volontaire non-exclusif avec Gilead pour la fabrication de remdesivir destiné à être distribué dans 127 pays. Actuellement, l’approvisionnement en Égypte et limité à l’aide aux patients hospitalisés en quarantaine.
    Une préoccupation croissante a commencé à se manifester sur le plan mondial face à la précipitation avec laquelle on a compté sur le remdesivir avant que son efficacité soit démontrée, d’autant plus que les résultats des essais publiés montrent qu’il n’y a aucun bénéfice thérapeutique ayant la moindre signification statistique.

    Des demandes de brevet ont été déposées pour le remdesivir dans de nombreux pays et certaines ont déjà été accordées. Le bureau des brevets égyptien a rejeté la demande pour le remdesivir en 2017 pour des raisons techniques, mais la décision finale reste en suspens car le demandeur a fait appel.

    Gilead a récemment fixé le prix du traitement par le remdesivir (6 flacons) à 3 120 dollars étasuniens pour les privés et à 2 340 dollars pour les régimes d’assurance nationaux aux États-Unis d’Amérique. Le prix de ce médicament est exorbitant et ne peut être justifié ni par les coûts de recherche et de développement, car il ne s’agit pas d’un nouveau composé, qui n’a donc pas été breveté dans plusieurs pays.

    Par ailleurs, la recherche a démontré que le coût de production du remdesivir pourrait ne pas dépasser 5,58 dollars par traitement. D’ailleurs, l’entreprise pharmaceutique indienne Cipla a annoncé qu’elle produirait une version générique du remdesivir au prix d’environ 400 dollars étasuniens.

    A la lumière des taux élevés d’incidence et de mortalité de la COVID-19, ainsi que des pressions exercées sur les gouvernements pour qu’ils prennent des mesures destinées à protéger leurs peuples, on assiste à une compétition entre les entreprises pharmaceutiques pour préserver leurs parts d’un marché mondial lucratif.

    Cette compétition se manifeste par des tentatives d’enrôler de grandes quantités de patients dans des essais cliniques hâtivement menés pour faire la démonstration de résultats favorables, ou défavorables, à un médicament donné, pour signer des conventions d’achat préalables avec des gouvernements, comme c’est le cas actuellement entre Gilead et le gouvernement étasunien, et pour chercher à faire enregistrer les brevets dans le plus grand nombre de pays possible afin d’y obtenir des droits exclusifs, notamment la possibilité de vendre le médicament au prix le plus élevé possible.

    Au milieu de la crise actuelle, dont les répercussions économiques et sociales au niveau mondial sont sans précédent, il est préoccupant d’assister au retour du scénario H1N1. Les gouvernements se lancent une fois de plus dans des “achats de panique” et accumulent de manière irrationnelle des stocks de médicaments, dont aucun n’a fait la preuve de son efficacité contre la COVID-19. Ne tire-t-on vraiment aucun enseignement du passé récent ?
    #H5N1 #grippe_aviaire #H1N1 #vaccins #oseltamivir #argent #santé #gros_sous #capitalisme #big_pharma #laboratoires_pharmacetiques #Roche #Tamiflu #OMS #CDC #Egypte #experts #monopole #Gilead #Agence_européenne_des_médicaments #confinement #pandémies #pandémie #grippe #remdesivir #SARS-CoV-2 #covid-19 #coronavirus #favipiravir #FUJIFILM #Avigan #FDA #médicament_orphelin #maladie_orpheline #Eva_Pharma #thérapie #brevets #recherche #Cipla #marché #panique

  • #Bayer - #Monsanto Celebrates the Law to Promote Native Seed

    On March 24, in the midst of the crisis by Covid-19, the so-called federal law for the promotion and protection of native corn was approved with the unanimous vote of the Senate. With such a title many will have assumed that it would be a rule to stop the assault of transnational GM companies on seeds, indigenous peoples and peasant communities. Unfortunately, this is not the case. Beyond the intention of its promoters, this provision favors key interests of the companies that have wanted to advance in the country with their GM and other high-tech seeds for two decades.

    For this reason, the #Mexican_Seed_Association_AC (#AMSAC), whose board is made up of #Syngenta, #Bayer (now owner of #Monsanto), #Corteva (merger of #Dow and #DuPont-PHI Mexico) and other major global seed companies issued a bulletin the same day congratulating legislators on the approval of the law. They declare that this law “is an important step, (…) because it will give certainty to corn producers throughout the country”. They emphasize that “they will continue working to promote the object of this law (…) taking advantage of technological developments, such as improved seeds”. (https://tinyurl.com/vo9pawr)

    AMSAC is a board member of the National Agricultural Council (CNA), which in turn is a founding member of the #Business_Coordinating_Council. They represent, for the most part, the business sectors that have devastated peasant life, sustainable production and healthy food. The six global transnational companies that own more than 70 percent of the global seed and agrochemical markets (and 100 percent of the transgenic seeds) have been on the AMSAC board of directors for years. It is the main lobbyist for the seed industry, acting in conjunction with the ANC. They are the ones who fought for and obtained privileges for the transnationals in all the existing laws regarding seeds and patents. (https://tinyurl.com/ruoc3ka ; https://tinyurl.com/t6lxfov)

    Before the final vote in the Senate, from which the initiative came, the law to promote native corn was voted, with changes, in the Chamber of Deputies on March 18, with 270 votes in favor. No one opposed it anymore. Could it be that the PRI, PAN, PRD, Morena and all the parties suddenly realized the importance of protecting the corn peoples, their seeds and cultures against the transgenic invasion? Of course not. Because the law does not provide for such a thing. Nor does it prevent the patenting of peasant seeds. But it does separate corn from its peoples, reducing the complex process of thousands of years of many peoples creating milpas, assemblies, forests, and their own forms of government to the promotion of #community_seed_banks, an expression that the majority of the peoples reject, because it comes from the financial system and is alien to their conception of seeds as an element in the integral politics, economy, and worldview of their peoples. Furthermore, it establishes that only native corn is recognized by #Conabio, not by the peoples and communities themselves. It imposes on them a new #National_Maize_Council, which although merely consultative, has 16 members, of which only six are from indigenous communities or agrarian ejidos.

    But the main reason why the transnationals applaud this law is because it will delimit geographical areas, where the authorities will recognize that there are native maize production systems, which means it opens up the rest of the country to plant any other seed, from hybrids to transgenics or the new biotech seeds that the companies call genetic editing.

    Monsanto, Syngenta, and other companies have insisted on this point for decades: that areas must be defined, that in reality they are not interested in planting where there are farmers, only in the rest of the country. Against this fallacious and extremely risky position, which would eventually cause GM contamination to reach the entire country, we have insisted that all of Mexico – and Mesoamerica – is the center of origin of maize and therefore the planting of any genetically manipulated seed should be prohibited.

    This position of the so-called law of promotion and other serious errors of it – now approved – were clearly expressed by the Network in Defense of Maize since the publication of the commissions’ opinion, in October 2019 (https://tinyurl.com/vjk8qyl).

    Meanwhile, the #Monsanto_Law, as the current biosafety law passed in 2005 is called, remains untouched by all the now-legislators and officials who promised in the campaign that they would repeal it. Furthermore, Semarnat participated in an online forum on biosafety at the Biodiversity Convention in 2020 and its representative joined the seed industry’s position that there is no need to establish new biosafety frameworks, not even for the highly dangerous genetic promoters, transgenic exterminators.

    Why are none of the officials and legislators doing their job to really guarantee biosafety and that what AMLO announced, that no GM maize will be allowed in the country, is a reality?

    https://schoolsforchiapas.org/bayer-monsanto-celebrates-the-law-to-promote-native-seed

    #appropriation_intellectuelle #maïs #graines #semences #Mexiques #loi #peuples_autochtones #Chiapas #OGM #agriculture #multinationales #industrie_agro-alimentaire #loi #brevets #agriculture_paysanne

  • VIH & #Banque_mondiale

    Les exigences du #FMI, imposant la restriction des dépenses publiques dans le but de relancer les économies, ont des conséquences graves sur la propagation des épidémies et l’accès aux traitements, tandis que le monopole des firmes pharmaceutiques est rarement remis en question, occasionnant des dépenses absurdes et parfaitement évitables. Malgré les échecs répétés des mesures d’austérité néolibérales et le succès du Portugal, qui a pris la voie opposée, les institutions internationales continuent d’imposer leur carcan, au mépris de la vie des personnes.


    https://vacarme.org/article3193.html

    #VIH #HIV #sida #santé #ViiV_Healthcare #big-pharma #industrie_pharmaceutique #licences_volontaires #médicaments #ajustements_structurels #Argentine #austérité #Roche #La_Roche #Grèce #Portugal #Pfizer #système_de_santé #brevets #médicaments_génériques #sofsbuvir #licence_d'office #évasion_fiscale #pandémie

    • Les effets des politiques d’austérité sur les dépenses et services publics de santé en Europe

      Cet article analyse l’évolution des politiques et des dépenses de santé depuis la grande récession (2008-2009) dans les pays européens. Dans un premier temps, l’article analyse les modalités des réformes et des mesures prises dans le secteur de la santé, en particulier depuis le tournant de l’austérité débuté en 2010, qu’il s’agisse de mesures visant à diminuer directement le volume et le prix des soins au moyen d’une limitation des emplois et des rémunérations dans le secteur de la santé ou à travers des réformes plus « structurelles ». La compression des dépenses publiques de santé a été d’autant plus forte que les mesures ont porté sur le facteur travail. Dans un second temps, l’article documente et analyse l’évolution des dépenses de santé. Si la croissance des dépenses (totales et publiques) de santé a été très peu altérée durant la récession de 2008-2009, une rupture est intervenue dans tous les pays après 2009 (l’Allemagne faisant exception). Certains pays « périphériques » ont connu une baisse des dépenses de santé sans équivalent dans l’histoire contemporaine. L’article conclut sur les limites des politiques d’austérité appliquées au champ de la santé, non pas tant au regard de leurs effets sur le soin ou la situation sanitaire, mais au regard même de leur objectif de réduction des déficits publics. Les travaux montrent que les restrictions opérées dans les dépenses publiques de santé, mais aussi celles en matière d’éducation et de protection sociale, ont des effets récessifs désastreux et s’avèrent inefficaces, ou moins efficaces que des réductions d’autres dépenses publiques.

      https://www.cairn.info/revue-de-l-ires-2017-1-page-17.htm

  • Trump Administration Waived #Coronavirus Price Protections
    https://theintercept.com/2020/07/01/coronavirus-treatment-drug-contracts-trump

    [#remdesivir] which was developed with at least $79 million in federal funding, will cost private insurers $520 for a single vial, hundreds of times its production cost, which researchers at the University of Liverpool have estimated at 93 cents per dose.

    [...]

    ... given its low production cost, Gilead could #profit from remdesivir even if it was priced at just $1 a day, according to an analysis by Public Citizen. Instead the drug, which was rolled out with the help of the Trump administration, will cost insurers between $3,120 for a five-day course of treatment and $5,720 for a 10-day course.

    #pharma #états-unis

  • Global governance for COVID-19 vaccines - The Lancet
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31405-7/fulltext?dgcid=raven_jbs_etoc_email

    The COVID-19 pandemic has uncovered serious gaps in the health-care systems of many nations. In particular, it exposes a fragmented global governance system that does not have the structures to coordinate the pooling and sharing of resources needed to combat pandemics. Since the early days of the pandemic, medical protectionism has emerged as nations scrambled for their own stocks of personal protective equipment and ventilators. COVID-19 vaccines could be the next example. Already there is a danger of a vaccine bidding war, with governments competing for a limited number of doses, well before a vaccine even reaches the market.
    Enormous amounts of public money and resources poured into vaccine research and development have resulted in more than 150 COVID-19 vaccine candidates, ten of which are now in clinical trials. The most advanced candidate is AZD1222, first developed by researchers at the University of Oxford with public and philanthropic funds from CEPI and subsequently licensed to AstraZeneca. Last month, the UK Government boosted its national vaccine programme with £65·5 million towards AZD1222. In return, 30 million doses will be reserved for people in the UK by September, as part of an agreement to deliver 100 million doses in total. The US Government too set aside US$1·2 billion to secure 300 million doses of the same vaccine for use in the USA as part of the national programme Operation Warp Speed to accelerate the development, manufacturing, and distribution of COVID-19 medical countermeasures. But neither a nationalist nor a free-market-driven approach will lead to equal access to vaccines.

    • View related content for this article
    In June, France, Germany, Italy, and the Netherlands formed the Inclusive Vaccine Alliance to persuade pharmaceutical companies to make COVID-19 vaccines accessible and affordable to EU member states. A portion of vaccines will be made available to low-income countries, including in Africa; yet how big this portion will be, which countries will benefit from it, and who will make these decisions are less clear. Many middle-income countries might be left out.
    Political leaders, including Emmanuel Macron, Angela Merkel, and Xi Jinping, have rightly called for COVID-19 vaccines to be a global public good—a people’s vaccine, available to all. At the Global Vaccine Summit on June 4, world leaders including those from the UK, Germany, and Canada, together with the Bill & Melinda Gates Foundation, pledged $750 million to AstraZeneca for 300 million doses of AZD1222 on a no-profit basis, as part of the Gavi Covax Advance Market Commitment. The Serum Institute of India will also produce up to 1 billion doses for low-income and middle-income countries. Covax’s initial aim is to raise $2 billion to accelerate the manufacture of a COVID-19 vaccine on a huge scale and to distribute it according to need, rather than ability to pay.
    This commitment is commendable. It delivers a powerful message to governments and vaccine developers that if legally binding, solid measures are put in place, and money pledged, vaccines can be made available and affordable universally. However, many big questions remain. Have the funders agreed to equitable access? How will the vaccines be priced? Will governments commit to sharing vaccines according to fair allocation rules being developed by WHO? Can technology be transferred royalty-free to multiple manufacturers? “The question of who will get priority access to vaccines is core to the global public interest, we need to get the governance of these decisions right, otherwise there will be tremendous resentment and unnecessary deaths, not to mention decreased capacity to get this pandemic under control”, Suerie Moon, co-director of the Global Health Centre at The Graduate Institute (Geneva, Switzerland), told The Lancet. Transparency in such decisions is fundamental.
    There is a urgent need for new arrangements at the global level to facilitate the development, finance, production, and equitable distribution of COVID-19 vaccines. Controlling the pandemic demands global cooperation. The nationalist and competitive approaches taken by a few high-income countries to get hold of a small supply of vaccines could result in excessive casualties in other parts of the world. Global solidarity is needed instead, and resources must be pooled and shared. Gavi Covax is a step in the right direction.
    It is imperative that more governments and pharmaceutical companies agree to shoulder the costs of vaccine research and manufacturing, and to share data and technologies. They need to commit to WHO allocation guidelines and cooperate globally to distribute vaccines fairly to those at greatest risk. A pandemic vaccine needs strong global governance behind it.

    #Brevets #Covid #Vaccins

  • Les #brevets versus la #pandémie by Joseph E. Stiglitz, Arjun Jayadev and Achal Prabhala - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/covid19-drugs-and-vaccine-demand-patent-reform-by-joseph-e-stigli

    Dans sa riposte contre la pandémie, la communauté scientifique mondiale démontre une volonté remarquable de partager ses connaissances sur les traitements potentiels, de coordonner les essais cliniques, de développer de nouveaux modèles de manière transparente, et de publier ses découvertes sans délai. Dans ce nouveau climat de coopération, nous pourrions facilement avoir tendance à oublier que les sociétés pharmaceutiques commerciales privatisent et verrouillent des connaissances qui devraient être communes, et cela depuis des dizaines d’années, en exerçant un contrôle sur un certain nombre de médicaments vitaux, au moyen de brevets injustifiés, inutiles ou secondaires, ainsi qu’en faisant pression contre l’approbation et la production de génériques.

    En pleine pandémie de COVID-19, il devient douloureusement évident que cette monopolisation s’opère au prix de vies humaines. Le contrôle monopolistique sur les technologies utilisées pour dépister le virus entrave le déploiement rapide d’un plus grand nombre de kits de test, de même que les 441 brevets de la marque 3M mentionnant « respirateur » ou « N95 » compliquent la possibilité pour de nouveaux producteurs de fabriquer des masques de catégorie médicale à grande échelle. Pire encore, plusieurs brevets sont actuellement en vigueur dans la majeure partie du monde concernant trois des traitements les plus prometteurs contre le COVID-19 – remdesivir, favipiravir, et lopinavir/ritonavir. D’ores et déjà, ces brevets font obstacle à la concurrence, menaçant à la fois l’abordabilité et l’approvisionnement de nouveaux médicaments.

    Nous devons aujourd’hui faire un choix entre deux futurs. Premier scénario, nous poursuivons comme à l’habitude, et nous nous en remettons aux grandes sociétés pharmaceutiques, en espérant qu’un potentiel traitement contre le #COVID-19 satisfera aux essais cliniques, et que d’autres technologies de détection, de test et de protection seront proposées. Dans cet avenir-là, les brevets conféreront aux fournisseurs monopolistiques un contrôle sur la plupart de ces innovations. Ces fournisseurs fixeront des prix élevés, ce qui conduira en aval à un rationnement des soins. Sans intervention publique forte, nous ne pourrons que déplorer le nombre de morts, en particulier dans les pays en voie de développement.

    Le même problème existera pour tout #vaccin potentiel contre le COVID-19. Car à la différence du vaccin de Jonas Salk contre la polio, qui a été immédiatement mis à disposition gratuitement, la plupart des vaccins aujourd’hui commercialisés sont brevetés. Le PCV13, par exemple, actuel vaccin à plusieurs souches contre la pneumonie, qui est administré aux nouveau-nés, coûte plusieurs centaines de dollars, puisqu’il appartient au #monopole de Pfizer. Et bien que Gavi, l’Alliance du vaccin, subventionne une partie des coûts de ce vaccin dans les pays en voie de développement, de nombreuses personnes ne peuvent se le payer. En Inde, plus de 100 000 décès évitables chez les jeunes enfants atteints de pneumonie sont constatés chaque année, pendant que le vaccin rapporte environ 5 milliards $ de chiffre d’affaires annuel à #Pfizer.

    Autre futur possible, nous reconnaîtrions que le système actuel – qui permet aux #monopoles privés de tirer profit de connaissances largement issues d’institutions publiques – est absolument inacceptable. Comme le proclament depuis de nombreuses années les experts et défenseurs de la #santé_publique, les monopoles tuent, en empêchant l’accès à des médicaments vitaux qui auraient été disponibles si un autre système existait – comme celui qui facilite chaque année la production d’un vaccin contre la grippe.

    #santé #privé #hold-up #pharma #complicité

  • Les obtentions végétales et animales "essentiellement par des moyens biologiques" ne sont pas brevetables selon une décision de la chambre de recours de l’office européens des brevets en date du 14 mai 2020.

    EPO - G 0003/19 (Pepper (follow-up to “Tomatoes II” and “Broccoli II”)) of 14.5.2020
    https://www.epo.org/law-practice/case-law-appeals/recent/g190003ex1.html

    Taking into account developments after decisions G 2/12 and G 2/13 of the Enlarged Board of Appeal, the exception to patentability of essentially biological processes for the production of plants or animals in Article 53(b) EPC has a negative effect on the allowability of product claims and product-by-process claims directed to plants, plant material or animals, if the claimed product is exclusively obtained by means of an essentially biological process or if the claimed process features define an essentially biological process.
    This negative effect does not apply to European patents granted before 1 July 2017 and European patent applications which were filed before that date and are still pending.

    #brevets

  • Face aux multinationales pharmaceutiques, « il faut arrêter le robinet à monopole » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/020520/face-aux-multinationales-pharmaceutiques-il-faut-arreter-le-robinet-monopo

    Alors que l’accessibilité des futurs vaccins et traitements se pose déjà, Gaëlle Krikorian, de Médecins sans frontières, estime qu’« on donne des brevets avec une extrême facilité dans la plupart des pays » alors qu’il faudrait « partager la connaissance, le savoir, les données ».

    Chercheuse en sciences sociales, spécialiste des brevets et accords commerciaux en matière de santé, Gaëlle Krikorian dirige la « campagne d’accès aux médicaments essentiels » de Médecins sans frontières (MSF) depuis 2018, après avoir également milité chez Act Up. Entretien.

    Tout cela pose la question de la transparence mais aussi des conditions associées aux investissements publics dans la santé, pour être sûr que ça donne les outils de santé dont on a besoin, d’une part ; qu’ils soient accessibles à tous ceux qui en ont besoin, d’autre part.

    Ces dernières années, dans l’univers de l’accès aux outils de santé, beaucoup d’acteurs ont réalisé qu’il y a énormément de ressources publiques engagées sous diverses formes dans la recherche médicale. En fait, jusqu’à présent, c’était assez invisibilisé. On était bercé par la petite musique des multinationales, selon laquelle ils font l’essentiel du travail, investissent des sommes énormes, etc. On s’est rendu compte que ce n’est pas exactement ça. Et la crise du Covid-19 vient jeter une lumière un peu plus crue encore sur ces réalités.

    Si on veut promouvoir la recherche, il faut aussi tenir compte des PME et savoir comment on passe des contrats avec elles, comment on les soutient au moment où elles font de la recherche, pour payer les chercheurs, les machines, pour pouvoir mener des essais cliniques avec les structures publiques.

    Ça nous interroge sur la forme d’économie mise en place autour des produits de santé, contrôlée par une quinzaine de multinationales. C’est une économie de fonctionnement où il y a énormément de déperdition en termes de coûts pour le secteur public, pour la société, mais aussi pour les citoyens avec leurs impôts.

    C’est inquiétant ce qui est en train de se passer. Tout le monde dit : « On va se battre tous ensemble contre ce virus qui n’a pas de frontières »… Sauf qu’on n’a aucune garantie. Ce serait vraiment extrêmement naïf de s’imaginer que tout d’un coup l’industrie ne va pas chercher à s’enrichir. Ce sont des multinationales pharmaceutiques, pas des sociétés philanthropiques.

    C’est ce qui nous fait dire aujourd’hui dans le cadre du Covid, qu’on a besoin de partage, de la mise en commun de savoirs, mais aussi des technologies, pour ne pas répéter une production globalisée qui s’appuie sur un nombre très limité de sites. Au contraire, il faut permettre une production multicentrique sur les différents continents, réduire les effets de dépendance.

    La mise en commun permet d’avancer sur tous ces fronts. Sauf que ça ne va pas se faire volontairement. Aujourd’hui, compte tenu de la gravité de la situation, on rappelle que les États ont des outils : ne pas donner de monopoles, et donc permettre la mise en commun ; ou donner des monopoles mais utiliser des dispositifs comme les licences obligatoires, quitte à les accélérer. Il faut utiliser ces outils pour obliger le partage.

    Aujourd’hui, ces structures comme la GAVI ou la CEPI disent : « On est là, on sait faire, il suffit d’envoyer l’argent dans les bons canaux. » Il y a des gens de très bonne volonté, mais toujours avec cette logique de vouloir façonner la santé comme un marché au lieu de la penser autrement.

    Que les firmes soient motivées par le profit, ça ne me choque pas. Mais que les responsables des institutions publiques, des agences internationales soient complètement soumis à cette logique et continuent de prétendre qu’elle va permettre de nous en sortir collectivement, c’est une impasse.

    On veut que les contrats avec l’industrie soient transparents.

    #Santé_publique #Brevets #Médicaments #Big_Pharma #Gaelle_Krikorian

  • World Intellectual property Organization DG Addresses COVID-19 ; Statement on Patent Sharing Due this Week | infojustice
    http://infojustice.org/archives/42235

    Le directeur de l’OMPI se pose des questions sur ce qu’il faut faire avec les progrès médicaux pour contrer le COVID-19. Un relâchement des règles de propriété intellectuelle est à l’étude.

    C’est un pas important pour ré-équilibrer la « hiérarchie des normes », en plaçant le droit à la santé et les droits humains devant les brevets de médicaments.

    Il reste à espérer que ce qui va sortir des décisions sera à la hauteur.

    Dans tous les cas, n’oublions pas que les Etats peuvent bloquer un brevet pour des raisons d’urgence nationale... Si un médicament contre le COVID-19 devait être breveté, cela serait un sous-produit de la démission politique des États... inimaginable en temps de cirse, n’est-ce pas ?

    Director Gurry Responds II: Considering Patent Sharing Tools

    The day after his public address, Director Gurry took questions from several members of the press. There he expounded on the issue of IP and health technology at some length, and released that he would be publishing a statement on the topic this week.

    On the press briefing, a reporter asked whether a recent compulsory license by Israel for COVID-19 medicines indicated “any risk of serious conflict growing” and “for the integrity of the patent market.” Gurry explained:

    “This is a hot issue and a very sensitive issue. I would say that starting point should be – we are in a profound crisis that is causing widespread suffering. There is a unanimous approach to reduce the suffering occurring. It is an extraordinary situation. The international framework does envision flexibilities to deal with health emergencies.”

    Gurry stated a desire that countries efforts be “targeted,” “that they deal with real needs and shortages.” He confirmed that this is what he was seeing in country responses thus far. “So far that is what we are seeing – targeted actions to people that need them.”

    Director Gurry appeared dismissive of more fundamental critiques of the IP “system” and expressed concern that some actions could derogate form the rights of artists and musicians. “I hope it is not a general blah blah about the intellectual property system,” he remarked.

    “We have an economy dependent on innovation. We have a society that is dependent more or less on the vitality of cultural products. We have to ensure as a secondary consideration (primacy is health and safety) that the actions we take are not just to derogate, for example in the creative industries — the actors and others who are unemployed.”

    Director Gurry stated his desire to “ensure that measures are time bound, targeted, . . . Whether that translates into a completely different system, I doubt it.”

    Gurry answered favorably to a follow up question on whether he envisioned “that WIPO will advance some special mechanism to share drug patents?” He described the difficulties of reaching negotiated multilateral solutions and stated that “non-legislative practical measures are a great way forward. We are in discussion with various parties to see what could be done in this regard.”

    Director Gurry included in his response that he actively considering a policy statement on the issue. “I will address this [issue of IP and health technology] in a communication toward the end of this week. It is a work in progress. I will say more about it at that stage.”

    #Brevets #Médicaments #OMPI #Big_pharma #Normes _internationales #Propriété_intellectuelle

  • Banks Pressure Health Care Firms to Raise Prices on Critical Drugs, Medical Supplies for #Coronavirus

    In recent weeks, investment bankers have pressed health care companies on the front lines of fighting the novel coronavirus, including drug firms developing experimental treatments and medical supply firms, to consider ways that they can profit from the crisis.

    The media has mostly focused on individuals who have taken advantage of the market for now-scarce medical and hygiene supplies to hoard masks and hand sanitizer and resell them at higher prices. But the largest voices in the health care industry stand to gain from billions of dollars in emergency spending on the pandemic, as do the bankers and investors who invest in health care companies.

    Over the past few weeks, investment bankers have been candid on investor calls and during health care conferences about the opportunity to raise drug prices. In some cases, bankers received sharp rebukes from health care executives; in others, executives joked about using the attention on Covid-19 to dodge public pressure on the opioid crisis.

    Gilead Sciences, the company producing remdesivir, the most promising drug to treat Covid-19 symptoms, is one such firm facing investor pressure.

    Remdesivir is an antiviral that began development as a treatment for dengue, West Nile virus, and Zika, as well as MERS and SARS. The World Health Organization has said there is “only one drug right now that we think may have real efficacy in treating coronavirus symptoms” — namely, remdesivir.

    The drug, though developed in partnership with the University of Alabama through a grant from the federal government’s National Institutes of Health, is patented by #Gilead_Sciences, a major pharmaceutical company based in California. The firm has faced sharp criticism in the past for its pricing practices. It previously charged $84,000 for a yearlong supply of its hepatitis C treatment, which was also developed with government research support. Remdesivir is estimated to produce a one-time revenue of $2.5 billion.

    During an investor conference earlier this month, Phil Nadeau, managing director at investment bank Cowen & Co., quizzed Gilead Science executives over whether the firm had planned for a “commercial strategy for remdesivir” or could “create a business out of remdesivir.”

    Johanna Mercier, executive vice president of #Gilead, noted that the company is currently donating products and “manufacturing at risk and increasing our capacity” to do its best to find a solution to the pandemic. The company at the moment is focused, she said, primarily on “patient access” and “government access” for remdesivir.

    “Commercial opportunity,” Mercier added, “might come if this becomes a seasonal disease or stockpiling comes into play, but that’s much later down the line.”

    Steven Valiquette, a managing director at #Barclays_Investment_Bank, last week peppered executives from #Cardinal_Health, a health care distributor of N95 masks, ventilators and pharmaceuticals, on whether the company would raise prices on a range of supplies.

    Valiquette asked repeatedly about potential price increases on a variety of products. Could the company, he asked, “offset some of the risk of volume shortages” on the “pricing side”?

    Michael Kaufmann, the chief executive of Cardinal Health, said that “so far, we’ve not seen any material price increases that I would say are related to the coronavirus yet.” Cardinal Health, Kaufman said, would weigh a variety of factors when making these decisions, and added that the company is “always going to fight aggressively to make sure that we’re getting after the lowest cost.”

    “Are you able to raise the price on some of this to offset what could be some volume shortages such that it all kind of nets out to be fairly consistent as far as your overall profit matrix?” asked Valiquette.

    Kaufman responded that price decisions would depend on contracts with providers, though the firm has greater flexibility over some drug sales. “As you have changes on the cost side, you’re able to make some adjustments,” he noted.

    The discussion, over conference call, occurred during the Barclays Global Healthcare Conference on March 10. At one point, Valiquette joked that “one positive” about the coronavirus would be a “silver lining” that Cardinal Health may receive “less questions” about opioid-related lawsuits.

    Cardinal Health is one of several firms accused of ignoring warnings and flooding pharmacies known as so-called pill mills with shipments of millions of highly addictive painkillers. Kaufmann noted that negotiations for a settlement are ongoing.
    Owens & Minor, a health care logistics company that sources and manufactures surgical gowns, N95 masks, and other medical equipment, presented at the Barclays Global Healthcare Conference the following day.

    Valiquette, citing the Covid-19 crisis, asked the company whether it could “increase prices on some of the products where there’s greater demand.” Valiquette then chuckled, adding that doing so “is probably not politically all that great in the sort of dynamic,” but said he was “curious to get some thoughts” on whether the firm would consider hiking prices.

    The inquiry was sharply rebuked by Owens & Minor chief executive Edward Pesicka. “I think in a crisis like this, our mission is really around serving the customer. And from an integrity standpoint, we have pricing agreements,” Pesicka said. “So we are not going to go out and leverage this and try to ‘jam up’ customers and raise prices to have short-term benefit.”

    AmerisourceBergen, another health care distributor that supplies similar products to Cardinal Health, which is also a defendant in the multistate opioid litigation, faced similar questions from Valiquette at the Barclays event.

    Steve Collis, president and chief executive of AmerisourceBergen, noted that his company has been actively involved in efforts to push back against political demands to limit the price of pharmaceutical products.

    Collis said that he was recently at a dinner with other pharmaceutical firms involved with developing “vaccines for the coronavirus” and was reminded that the U.S. firms, operating under limited drug price intervention, were among the industry leaders — a claim that has been disputed by experts who note that lack of regulation in the drug industry has led to few investments in viral treatments, which are seen as less lucrative. Leading firms developing a vaccine for Covid-19 are based in Germany, China, and Japan, countries with high levels of government influence in the pharmaceutical industry.

    AmerisourceBergen, Collis continued, has been “very active with key stakeholders in D.C., and our priority is to educate policymakers about the impact of policy changes,” with a focus on “rational and responsible discussion about drug pricing.”

    Later in the conversation, Valiquette asked AmerisourceBergen about the opioid litigation. The lawsuits could cost as much as $150 billion among the various pharmaceutical and drug distributor defendants. Purdue Pharma, one of the firms targeted with the opioid litigation, has already pursued bankruptcy protection in response to the lawsuit threat.

    “We can’t say too much,” Collis responded. But the executive hinted that his company is using its crucial role in responding to the pandemic crisis as leverage in the settlement negotiations. “I would say that this crisis, the coronavirus crisis, actually highlights a lot of what we’ve been saying, how important it is for us to be very strong financial companies and to have strong cash flow ability to invest in our business and to continue to grow our business and our relationship with our customers,” Collis said.

    The hope that the coronavirus will benefit firms involved in the opioid crisis has already materialized in some ways. New York Attorney General Letitia James announced last week that her lawsuit against opioid firms and distributors, including Cardinal Health and AmerisourceBergen, set to begin on March 20, would be delayed over coronavirus concerns.

    Market pressure has encouraged large health care firms to spend billions of dollars on stock buybacks and lobbying, rather than research and development. Barclays declined to comment, and Cowen & Co. did not respond to a request for comment.

    The fallout over the coronavirus could pose potential risks for for-profit health care operators. In Spain, the government seized control of private health care providers, including privately run hospitals, to manage the demand for treatment for patients with Covid-19.

    But pharmaceutical interests in the U.S. have a large degree of political power. Health and Human Services Secretary Alex Azar previously served as president of the U.S. division of drug giant Eli Lilly and on the board of the Biotechnology Innovation Organization, a drug lobby group.

    During a congressional hearing last month, Azar rejected the notion that any vaccine or treatment for Covid-19 should be set at an affordable price. “We would want to ensure that we work to make it affordable, but we can’t control that price because we need the private sector to invest,” said Azar. “The priority is to get vaccines and therapeutics. Price controls won’t get us there.”

    The initial $8.3 billion coronavirus spending bill passed in early March to provide financial support for research into vaccines and other drug treatments contained a provision that prevents the government from delaying the introduction of any new pharmaceutical to address the crisis over affordability concerns. The legislative text was shaped, according to reports, by industry lobbyists.

    As The Intercept previously reported, Joe Grogan, a key White House domestic policy adviser now serving on Donald Trump’s Coronavirus Task Force, previously served as a lobbyist for Gilead Sciences.

    “Notwithstanding the pressure they may feel from the markets, corporate CEOs have large amounts of discretion and in this case, they should be very mindful of price gouging, they’re going to be facing a lot more than reputational hits,” said Robert Weissman, president of public interest watchdog Public Citizen, in an interview with The Intercept.

    “There will be a backlash that will both prevent their profiteering, but also may push to more structural limitations on their monopolies and authority moving forward,” Weissman said.

    Weissman’s group supports an effort led by Rep. Andy Levin, D-Mich., who has called on the government to invoke the Defense Production Act to scale up domestic manufacturing of health care supplies.

    There are other steps the government can take, Weissman added, to prevent price gouging.

    “The Gilead product is patent-protected and monopoly-protected, but the government has a big claim over that product because of the investment it’s made,” said Weissman.

    “The government has special authority to have generic competition for products it helped fund and prevent nonexclusive licensing for products it helped fund,” Weissman continued. “Even for products that have no connection to government funding, the government has the ability to force licensing for generic competition for its own acquisition and purchases.”

    Drug companies often eschew vaccine development because of the limited profit potential for a one-time treatment. Testing kit companies and other medical supply firms have few market incentives for domestic production, especially scaling up an entire factory for short-term use. Instead, Levin and Weissman have argued, the government should take direct control of producing the necessary medical supplies and generic drug production.

    Last Friday, Levin circulated a letter signed by other House Democrats that called for the government to take charge in producing ventilators, N95 respirators, and other critical supplies facing shortages.

    The once inconceivable policy was endorsed on Wednesday when Trump unveiled a plan to invoke the Defense Production Act to compel private firms to produce needed supplies during the crisis. The law, notably, allows the president to set a price ceiling for critical goods used in an emergency.

    https://theintercept.com/2020/03/19/coronavirus-vaccine-medical-supplies-price-gouging
    #médicaments #prix #santé #banques #profit #prédateurs #big-pharma #industrie_pharmaceutique #brevets #criminels
    ping @fil

  • CORONAVIRUS : UN SCIENTIFIQUE FUSTIGE LE GOUVERNEMENT

    Le coronavirus fait désormais partie de notre quotidien. Il bouleverse nos existences, menace des milliers de vies, contribue à nous entraîner dans une crise financière inédite. Mais qui est donc ce coronavirus ? Pourquoi s’est-il montré bien plus nocif qu’une grippe exceptionnelle ? Pourquoi s’est-il généralisé plus vite qu’Ebola ? Pourquoi les autorités sanitaires françaises semblent l’avoir à ce point sous-estimé ? Quelle est la meilleure méthode pour le combattre ? Qu’est-ce qu’il dit de notre pays, dans son rapport avec la santé publique et la recherche fondamentale ?

    Pour en parler, nous nous sommes mis en contact avec #Samuel_Alizon. Samuel Alizon est biologiste, directeur de recherche au CNRS, spécialiste en #modélisation des maladies infectieuses. Il a beaucoup travaillé sur la reproduction du coronavirus. C’est aussi un chercheur engagé, qui a des idées assez claires sur la recherche fondamentale en France. Une recherche maltraitée depuis trop longtemps par les pouvoirs politiques successifs.

    https://www.youtube.com/watch?v=QwFKTE7XfEw

    #coronavirus #science #recherche #covid-19 #conseil_scientifique #maladie_émergente #immunité_de_groupe #immunité #temporalité #pic_épidémique #vague_épidémique #économie #recherche_publique #fermeture_des_frontières #dépistage #pandémie #élevage_intensif #industrie_agro-alimentaire

    –------

    –-> avec une explication intéressante sur la question de l’ immunité de groupe

    –-> vers la minute 14’50, Samuel Alizon parle des #prix_des_médicaments et les #brevets (ping @fil)

    –-> à partir de la minute 16’10 une réponse autour du (sous-)financement de la recherche publique —> lien avec la lettre ouverte de #Bruno_Canard : https://seenthis.net/messages/829489

    –-> problèmes liés au non-dépistage systématique (à partir de la minute 22’50) : estimation de la #prévalence, problème du calcul du #taux_de_létalité

    –-> 24’15 : maintien des #élections_municipales

    • Sur le maintien des élections il n’a aucun doute (24’36")

      Je comprends qu’il ne puisse pas annoncer du jour au lendemain la fermeture des écoles, mais du coup maintenir les élections juste avant, la veille, c’est déjà problématique… Annoncer la fermeture totale des lieux publics la veille des élections, là ça ne faisait plus de sens. Je ne comprends pas la logique qui a pu conduire à cela. Ca a forcément favorisé la propagation du virus, ne serait-ce que d’aller voter vous augmentez le nombre de personnes avec qui vous avez des contacts, même si c’est des contacts assez distants.

      #in_retrospect

      En conclusion : difficile d’être alarmiste (NDLR : !!!), mais il y a des facteurs anthropiques moteurs dans l’émergence des nouvelles épidémies : urbanisation, marchandisation de la santé, industrialisation de l’agriculture.

  • Medical company threatens to sue volunteers that 3D-printed valves for life-saving coronavirus treatments
    https://www.theverge.com/2020/3/17/21184308/coronavirus-italy-medical-company-threatens-sue-3d-print-valves-treatments

    A medical device manufacturer has threatened to sue a group of volunteers in Italy that 3D printed a valve used for life-saving coronavirus treatments. The valve typically costs about $11,000 from the medical device manufacturer, but the volunteers were able to print replicas for about $1 Source: The Verge

  • Capitalismo versus el coronavirus
    https://theintercept.com/2020/03/12/capitalism-vs-the-coronavirus
    De solo un puñado de casos hace unas semanas, el brote de Covid-19 en los EE. UU. Se ha disparado a más de mil casos en todo el país. La respuesta pública de la administración Trump ha variado de incoherente a incomprensible: la negación sobre la magnitud del problema, la falta de pruebas en cantidades suficientes, la renuencia a tomar medidas coordinadas y a gran escala del gobierno. También ha planteado preguntas sobre la capacidad del sistema de salud de EE. UU. Para responder eficazmente a una crisis de salud en esta escala. El profesor y economista de Columbia Jeffrey Sachs se une a Mehdi Hasan para hablar sobre el fracaso del capitalismo estadounidense para lidiar efectivamente con el coronavirus

  • Comme si la réforme des #retraites et les annonces autour de la #LPPR n’étaient pas suffisants... voilà que sort du chapeau ministeriel le #pacte_productif

    LPPR : le Pacte de productivité, jumeau maléfique de la Loi de programmation pluri-annuelle de la recherche ?

    « Il y aura des textes forts politiquement, des textes qui viendront avec le « Pacte Productif », par exemple sur la réforme de la recherche et de l’#enseignement_supérieur » – Emmanuel #Macron, Président de la république,11 février 2020 (https://twitter.com/ebothorel/status/1227334119132143617)

    Annoncé en avril 2019, le Pacte productif ambitionne de construire « un nouveau modèle français respectueux de l’environnement pour atteindre le #plein_emploi ». Pour ce faire, il s’intéresse de près au #financement de la #recherche mais aussi à l’#enseignement.

    L’orientation des moyens de la #recherche_publique vers un #développement_industriel précis

    « La loi de programmation de la recherche devrait être l’occasion de réfléchir à une augmentation des moyens consacrés à des #programmes_de_recherche publique en #contrepartie de leur orientation vers un développement industriel précis. » – Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, 15 octobre 2019 (https://www.economie.gouv.fr/pacte-productif/discours-de-bruno-le-maire-ministre-de-leconomie-et-des-finances)

    L’idée est donc de concentrer les moyens de la recherche sur des « #chaînes_de_valeur_stratégiques » définies par « la qualité de la #base_industrielle en #France, la situation du #marché et les #performances de notre recherche ». En clair, il s’agit de concentrer les moyens sur l’#innovation à certains secteurs rentables décidés par le haut, au détriment de la recherche en général dont les thématiques sont décidées par le bas.

    L’inquiétante disparition de la recherche

    La consultation sur le Pacte productif 2025 (Synthèse des contributions, France Stratégie : https://www.economie.gouv.fr/files/files/ESPACE-EVENEMENTIEL/Pacte_Productif/Pacte_Productif_Synth%C3%A8se_des_Contributions.pdf) s’est articulée en 6 thématiques. La thématique portée par Mme Vidal est celle de l’innovation, et la recherche n’apparaît pas malgré sa pertinence dans le sujet, ne manquant pas de faire écho à la suppression initiale.

    Plusieurs propositions sont faites dans la thématique innovation, toutes allant dans le sens d’un contrôle accru du #secteur_privé sur le secteur public, telles que :

    « le doublement de l’assiette qui existe pour la #R&D sous-traitée aux #organismes_publics_agréés » pour le #crédit_d’impôt_en_faveur_de_la_recherche (#CIR) : c’est-à-dire l’augmentation du contrôle des #entreprises sur le #financement_public de la recherche publique ; ou
    « encourager les chercheurs du public à s’investir dans le monde de l’entreprise ou en #partenariat avec lui, notamment en majorant la pondération des activités de #création_d’entreprise, de #consultance ou de dépôt de #brevets d’invention, dans l’ensemble des critères retenus pour la #progression_de_carrière » : c’est-à-dire affaiblir les #libertés_académiques en incitant les chercheurs publics à un rapprochement avec le privé.

    Autre témoin inquiétant : alors que les rapports de la LPPR prennent la peine de traiter le cas des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines et Sociales (LLASHS) à part puisqu’ils n’entrent pas dans le plan global, le Pacte productivité ne prend pas cette peine et les ignore complètement.

    MESRI vs. Bercy : un arbitrage perdu qui pourrait avoir de lourdes conséquences

    Globalement, il ressort de l’idée générale du Pacte productif de financer l’innovation, et donc essentiellement le secteur privé, avec les moyens de la recherche publique, y compris de la « #recherche_d’excellence ». Cela traduirait d’un arbitrage perdu entre le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de le l’innovation de Mme Vidal et le Ministère de l’économie et des finances de M. Le Maire, qui pourrait bien représenter une #menace réelle et critique sur l’appareil de recherche public français.

    Si la LPPR est « une loi financière » comme l’annonce Mme Vidal, alors un arbitrage perdu avec Bercy pourrait avoir des conséquences beaucoup plus profondes que simplement budgétaires.

    http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2020/02/20/lppr-le-pacte-de-productivite-jumeau-malefique-de-la-loi-de-programmat

    #pacte_productivité #ESR #liberté_académique

    –---

    Sur les réformes dans l’ESR en France :
    https://seenthis.net/messages/820330

    • Discours de Bruno #Le_Maire , ministre de l’Economie et des Finances

      Mesdames et Messieurs les ministres,
      Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,

      Il nous faut bâtir un agenda des transitions à horizon 2025 pour donner une visibilité à chacun.
      Nous avons besoin d’une stratégie collective pour la nation, un pacte productif permettant d’atteindre le plein emploi en 2025"

      Voilà la commande qui a été passée par le président de la République aux membres du Gouvernement en avril à l’occasion de la restitution du Grand débat national.

      Depuis 6 mois, nous travaillons, avec les membres du Gouvernement, les fédérations professionnelles, les organisations syndicales, les chambres de commerce et les chambres de métiers, pour bâtir ce pacte productif.

      Je tiens à remercier tous ceux qui, depuis 6 mois, ont participé à ce travail : mes collègues ministres, les responsables syndicaux, les 2 000 chefs d’entreprises qui se sont exprimés grâce aux consultations des chambres de commerce et des chambres de métiers, les 74 organisations professionnelles et collectivités qui ont participé. Grâce à eux, nous avons pu faire un diagnostic précis de la situation économique de la France et en tirer des orientations pour les années à venir, avec un objectif : concilier puissance économique et protection de la planète, pour que la France reste une grande puissance au 21è siècle.

      1. Il est d’autant plus nécessaire de donner de la lisibilité à nos choix économiques que nous sommes confrontés à une double révolution technologique et environnementale.

      1ère révolution : la révolution technologique

      L’intelligence artificielle est la rupture technologique du 21è siècle. Elle va transformer tous les métiers et tous les secteurs.

      Elle peut apporter le meilleur : créer des centaines de milliers d’emplois ou combattre des maladies incurables.

      Comme elle peut apporter le pire : détruire des milliers d’emplois ou aliéner nos libertés.

      Une seule certitude, cette révolution technologique changera l’ordre des puissances. La Chine est déjà le premier investisseur mondial en matière d’intelligence artificielle. L’atelier du monde est en train de devenir le cerveau de la planète.

      2è révolution : la révolution environnementale

      Nous prenons conscience que notre planète peut devenir invivable pour l’homme. Nous réalisons que le progrès mal maîtrisé peut être une régression.

      Le politique doit désormais réconcilier progrès technologiques et protection de notre planète. Le pacte productif doit être un pacte environnemental. Un pacte passé avec les salariés, avec les entrepreneurs mais aussi un pacte passé avec notre planète.

      2. Face à cette double révolution, comment la France se positionne-t-elle ?

      Elle a des atouts considérables. Elle a des laboratoires de recherche exceptionnels : le CNRS, l’INRIA, le CEA. Elle a des infrastructures de grande qualité. Elle a des services publics irréprochables. Elle a une énergie nucléaire qui est un atout majeur pour faire face à la lutte contre le réchauffement climatique et à la réduction des émissions de CO2.

      Elle réussit dans une conjoncture internationale difficile. La croissance française s’établira à 1,4 % en 2019 et 1,3 % en 2020. Ce sont des niveaux de croissance supérieurs à la moyenne de la zone euro.

      Mais nous avons toujours trois faiblesses structurelles majeures.

      notre fiscalité de production reste trop élevée par rapport à nos partenaires européens. Elle est

      7 fois plus élevée qu’en Allemagne et 2 fois plus élevée que la moyenne de la zone euro ;

      notre spécialisation sur des produits et des services de moyenne gamme est mauvaise. Elle ne crée pas suffisamment de valeur pour les industriels et pour les producteurs agricoles. Elle nous ferme des marchés ;
      Le nombre d’heures travaillées est plus faible que chez nos partenaires européens. Si bien que nous nous sommes appauvris relativement aux États du G7 au cours des dernières années. Notre PIB a augmenté mais la richesse par habitant a augmenté moins vite que dans les autres grandes nations industrialisées du G7.

      3. Ces faiblesses structurelles expliquent en grande partie la désindustrialisation de la France depuis 10 ans. Elles nous menacent de déclassement économique.

      La part de l’industrie dans le PIB est passée de 17 % à 12 % en France en 20 ans. Elle s’est maintenue à 23 % en Allemagne, à près de 18 % en Italie et à 14 % en Espagne. 100 usines par an ont été fermées depuis 10 ans, 1 million d’emplois industriels ont été supprimés. Ces chiffres sont sans appel.

      Nous nous en sortons dans trois secteurs : l’aéronautique, le luxe, les vins et spiritueux. Mais on ne bâtit pas une force industrielle sur trois secteurs, qui plus est, trois secteurs qui sont les mêmes depuis 20 ans.

      Certains secteurs se sont fragilisés : je pense à l’agroalimentaire ou à l’industrie pharmaceutique. Enfin, d’autres secteurs n’ont trouvé leur salut qu’en délocalisant leur production. Je pense, par exemple, à l’industrie automobile. La production automobile française est passée d’un excédent commercial de 13 milliards d’euros en 2004 à un déficit de 12 milliards d’euros en 2018. Dans le même temps, l’excédent commercial allemand a progressé de 70 à 122 milliards d’euros.

      En résumé : la France a fait le choix de la consommation plutôt que le choix de la production. Elle a fait le choix de la redistribution plutôt que de la création de richesses. Elle a accepté les délocalisations plutôt que de valoriser nos technologies, nos savoir-faire et notre intelligence collective.

      Les conséquences de ces choix économiques, nous les connaissons : le chômage reste élevé, des centaines de milliers d’emplois restent non pourvus, les inégalités territoriales menacent l’unité de la nation française.

      4. Pourtant, les résultats que nous avons obtenus depuis plus de deux ans montrent que ce risque de déclassement n’est pas une fatalité. Nous pouvons inverser la tendance. Nous avons commencé à le faire. Le Pacte productif doit permettre d’aller plus loin dans la transformation économique du pays et d’ouvrir le deuxième temps de la transformation économique du quinquennat.

      Cela suppose de faire les choix politiques clairs devant et avec nos compatriotes.

      1er choix : rester une nation de production. C’est un choix qui ne va pas de soi. Nous pourrions très bien faire le choix d’une économie de services : devenir la plateforme financière

      et le pays des services en Europe. C’est le choix qu’ont fait les Britanniques avec Margaret Thatcher dans les années 1980 en libéralisant les marchés financiers et la bourse londonienne. Ce n’est pas le choix que nous faisons. La France ne serait pas la France sans production industrielle et sans production agricole. Elle ne serait pas davantage la France si nous abandonnions certains territoires et si nous concentrions la production de richesses dans les seules métropoles. Le pacte productif doit aussi être un pacte territorial.

      2è choix : réussir dans les échanges internationaux. Je ne crois pas au repli sur soi. Je crois dans les vertus du libre-échange sur la base du principe de réciprocité. L’économie française sera plus forte si nos entreprises exportent davantage.
      3è choix : rester une des nations technologiquement les plus avancées. Nous voulons préserver notre indépendance technologique par rapport à la Chine et aux des États-Unis en matière d’intelligence artificielle ou de stockage d’énergie. Nous voulons rester dans la course à l’innovation pour maîtriser les innovations futures et préserver notre souveraineté politique. Il n’y aura plus au 21è siècle de souveraineté politique sans souveraineté technologique.

      Sur la base de ces choix, nous vous présentons 5 orientations stratégiques pour la production française dans les années à venir.
      1ère orientation : atteindre une économie zéro carbone en 2050

      Nous nous sommes fixés comme objectif dans le Plan climat zéro émission nette de CO2 en 2050. Cet objectif est accessible mais il implique d’être cohérent.

      La cohérence est de ne pas augmenter notre empreinte carbone, c’est-à-dire les biens et les services carbonés que nous consommons, quand nous baissons nos propres émissions de CO2.

      C’est pourtant la situation actuelle. Nos émissions nationales ont baissé de près 20 % en 20 ans tandis que nos émissions liées à nos importations ont doublé. Au final, notre empreinte carbone globale a augmenté de 10 %.

      Nous fixons des contraintes environnementales à notre industrie, elle perd en compétitivité, elle délocalise sa production. Et nous continuons à consommer ailleurs les mêmes produits carbonés. C’est inefficace pour notre économie et ce n’est pas cohérent avec nos objectifs environnementaux.

      Nous devons gagner en cohérence et faire que toutes les politiques publiques décarbonent notre production et notre consommation.

      Cela suppose de mettre en place le plus rapidement possible des réponses européennes : une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est nécessaire. Sans elle, toutes les politiques publiques européennes seront dépourvues d’efficacité.

      Cela suppose également de mettre en place une taxation européenne des moyens de transport les plus polluants. Il est incompréhensible que des objectifs d’émissions carbone aient été fixés pour nos voitures et qu’aucun objectif n’ait été fixé pour les avions ou les bateaux. Nous proposons de travailler à une taxation européenne du carburant des avions et des bateaux.

      Cela suppose aussi de dégager les financements nécessaires. La Banque européenne d’investissement pourrait devenir une banque verte, avec au moins la moitié des encours dédiée à la transition énergétique

      Cela suppose, enfin, de montrer la voie en matière de finance verte en créant une taxonomie européenne qui permette de distinguer en toute transparence les investissements verts des autres investissements. Le nucléaire doit être maintenu dans cette taxonomie européenne et être considéré comme une énergie indispensable à la lutte contre le réchauffement climatique. Nous en débattrons avec nos partenaires allemands, mais le GIEC et de nombreux scientifiques sont formels sur la nécessité de recourir au nucléaire pour lutter contre le réchauffement climatique.

      La puissance publique nationale doit aussi s’engager pour atteindre cette économie zéro carbone en 2050.

      Nous avons déjà établi, avec Gérald Darmanin, un budget vert pour l’Etat. 20 milliards d’investissement sont dédiés à la transition écologique au cours du quinquennat. L’enveloppe dédiée au bonus automobile et à la prime à la conversion augmentera de 50 % cette année. Le crédit d’impôt pour la transition écologique sera transformé en aide directe et concentré pour aider les ménages les plus modestes.

      Cette politique publique nationale exige également, comme l’a indiqué le président de la République à l’Assemblée générale des Nations Unies, que l’État cesse de financer des projets qui contribuent à la croissance des émissions de CO2 en dehors de nos frontières. Nous engagerons donc une revue globale précise des garanties du trésor à l’exportation. Nous communiquerons les résultats de cette revue au premier trimestre 2020. Nous en tirerons les conséquences avec un objectif : réduire l’empreinte carbone des garanties du trésor. Nous engageons déjà cette politique dans le PLF 2020 en interdisant toute garantie du trésor pour les projets charbon.

      2è orientation : anticiper les besoins de compétences et former pour 2025.

      La France n’a pas connu le plein emploi depuis 50 ans. Nous n’avons pas réussi à atteindre le plein emploi pour deux raisons : nous avons mal formé et nous avons un coût du travail trop élevé. Nous avons réduit ce coût du travail grâce aux allègements de charges, nous ne reviendrons pas dessus.

      Mais le prix du plein emploi ne peut pas être et ne sera pas le dumping salarial. Nous voulons élever les compétences plutôt que baisser les salaires. En cela, nous nous inscrivons en rupture claire avec les politiques de minijobs ou de contrat « zéro heure » qui ne correspondent pas à notre vision du capitalisme responsable.

      Nous voulons mettre en place une gestion prévisionnelle des compétences à l’échelle nationale pour la première fois en France : comprendre nos besoins et notre offre de compétences en France et région par région.

      Cette gestion prévisionnelle nous permettra de concevoir les formations initiales en secondaire et en universitaire et de fixer des objectifs pour 2025. 80 000 emplois sont aujourd’hui vacants dans le secteur du numérique et ce nombre va aller croissant si nous n’agissons pas. Nous devons augmenter massivement le nombre de techniciens, d’ingénieurs, de docteurs formés pour demain. Nous avons pour objectif de doubler le nombre d’étudiants formés en IA.

      Cette gestion permettra aussi de créer les formations continues et les accompagnements pour requalifier les emplois menacés par la robotisation ou la numérisation de notre économie.

      Cette politique doit nous amener à diviser par deux le nombre d’emplois non pourvus en le ramenant de 200 000 à 100 000. Elle pourra être complétée, comme le Premier ministre l’a indiqué à la représentation nationale, par une immigration de travail choisie pouvant inclure des quotas par branche professionnelle.

      Nous sommes prêts à ouvrir ces travaux avec les organisations syndicales et les représentants des salariés et des entreprises.

      3è orientation : devenir une économie de rupture technologique

      La France est une économie de l’innovation : nous avons les chercheurs, les ingénieurs, un écosystème de start-up. Mais la France n’est pas une économie de rupture technologique. Nous suivons les innovations américaines ou chinoises plutôt que de montrer la voie. Pour inverser la tendance, nous devons travailler dans trois directions : les financements, la recherche et les chaînes de valeur technologiques.

      Nous avons besoin de plus de financements. Sur les 100 plus grandes entreprises numériques cotées en 2018, 49 sont américaines, 14 sont chinoises et 2 entreprises seulement sont françaises. Ce n’est pas une question de talent ou de créativité, c’est une question de manque de financement.

      Le PIA III arrive à son terme, c’est l’occasion de lancer une nouvelle vague d’investissement d’avenir, une vague plus ambitieuse. Comment faire ? Quelle enveloppe dédier ? Quel véhicule utiliser ? Pourquoi ne pas utiliser le fonds d’innovation de rupture ?

      La structure est en place. Elle garantit un financement sûr et régulier de l’innovation. Nous pourrions rassembler dans le même fonds un possible nouveau PIA et le fonds pour l’innovation de rupture, pour disposer d’un rendement sûr et plus élevé chaque année.

      Par ailleurs, nos pépites technologiques ne trouvent pas les financements nécessaires pour devenir des géants mondiaux. Elles lèvent 5, 10, 15 millions d’euros mais ne trouvent pas des tickets de 50 ou 100 millions.

      Résultat : elles se font racheter par des entreprises américaines qui récupèrent le siège, les emplois et la propriété intellectuelle. Le contribuable français n’a pas vocation à financer des startup qui finissent ensuite dans les mains de grandes entreprises américaines.

      Nous avons fait une première étape pour augmenter les financements sur le marché français : des investisseurs institutionnels se sont engagés à investir 5 milliards. Nous pourrions maintenant nous fixer cet objectif : 20 milliards d’euros de levées de fonds publics et privés pour le financement des entreprises innovantes à échéance 2025.

      Enfin, nous avons besoin de plus de protections. Nos start-up se font racheter parce qu’elles manquent de financement, mais aussi parfois parce qu’elles manquent de protection. C’est pourquoi nous avons renforcé les décrets IEF dans la loi PACTE.

      Nous proposons de renforcer encore ces protections : le seuil de prise de participation dans une entreprise stratégique déclenchant le contrôle pourrait être abaissé de 33,3 % à 25 %. Le champ des secteurs protégés pourrait être élargi aux médias et à la sécurité alimentaire.

      Sur la politique de recherche

      Nous avons une recherche publique d’excellence et une industrie de haute technologie. Mais recherche et industrie ne travaillent pas ensemble. Il existe encore un mur entre la recherche publique et son développement industriel. Nous devons casser ce mur. Nous avons commencé à le faire dans PACTE, nous devons aller plus loin.

      La loi de programmation de la recherche devrait être l’occasion de réfléchir à une augmentation des moyens consacrés à des programmes de recherche publique en contrepartie de leur orientation vers un développement industriel précis.

      Enfin, nous devons développer une stratégie claire de chaînes de valeur technologiques.

      Nous l’avons fait pour la nanoélectronique. C’est un succès. STMicroelectronics ou SOITEC maintiennent en France et en Europe une production de semi-conducteurs qui auraient été totalement délocalisée en Asie si l’Etat n’était pas intervenu.

      Nous le faisons aussi sur les batteries électriques. Nous produirons dès 2022 des batteries électriques en France et Allemagne car nos deux Etats sont intervenus pour conserver une industrie automobile européenne puissante et souveraine.

      Mais dans quelles chaînes de valeurs investir ? Quelles technologies assureront notre croissance et notre souveraineté ? Et comment les choisir ?

      Nous devons croiser trois critères : la qualité de la base industrielle en France, la situation du marché et les performances de notre recherche. Sur la base de ces critères, nous avons identifié des chaînes de valeur qui pourraient être immédiatement renforcées pour 2025 et considérées comme des chaînes de valeur stratégiques.

      Je pense par exemple aux nouvelles thérapies et à la médecine personnalisée, à la chaîne de traction électrique, au-delà des batteries, ou encore aux technologies avancées de recyclage, qui permettent de fabriquer des matières premières recyclées aussi qualitatives que des matières vierges.

      D’autres chaînes de valeur moins matures aujourd’hui seront absolument incontournables à horizon 2030. Là aussi, nous devons développer une stratégie complète pour préparer l’avenir. Je pense par exemple à l’hydrogène pour la mobilité, à l’internet des objets industriels ou encore à de nouveaux agro-équipements, permettant de réduire massivement l’usage de pesticides

      Nous ne décrétons pas que ce sont les seules chaînes de valeur stratégiques, nous lançons le débat. Nous devons maintenant utiliser les mois qui viennent pour les confronter à des experts, des scientifiques, des économistes et des industriels.

      4è orientation : être compétitif pour produire en France

      Si nous voulons rapatrier les capacités de production en France, nous devons retrouver une compétitivité fiscale.

      L’enjeu des impôts de production n’est pas de faire un cadeau aux entrepreneurs, c’est de rapatrier la production dans nos territoires. Pour cela, nous avons besoin d’une baisse massive, régulière et définitive.

      Cela implique de faire un choix politique collectif : avec les présidents de Régions, de départements, avec les maires, avec les industriels et avec l’ensemble des Français.

      Cela suppose de prendre le temps de débattre ensemble pour répondre aux vraies questions : quel impôt baisser ? A quelle vitesse les baisser ? Comment les baisser suffisamment pour relancer la production sans couper les ressources des collectivités ?

      Nous pouvons être audacieux et imaginer des solutions nouvelles :

      une priorité à la suppression de la C3S ;
      une trajectoire de baisse claire sur plusieurs années ;
      une possibilité pour les régions de faire de baisser la CVAE comme le propose le Premier ministre ;
      une déduction fiscale pour les entreprises qui investiraient dans la transition énergétique et digitale.

      Autant de pistes de réflexion que je livre au débat. Je propose de les étudier avec les partenaires sociaux, avec l’Association des maires de France et dans le cadre du conseil Etat-Régions. Donnons-nous 6 mois pour aboutir.

      5è orientation : engager un nouvel acte de décentralisation en matière de développement économique

      Un pas a déjà été fait sur la politique d’innovation lors de la phase IV des pôles de compétitivité. La gestion des pôles sera transférée aux régions et les appels à projets seront désormais gérés par les régions.

      Nous pouvons aller plus loin en matière fiscale. Les régions pourraient définir des stratégies de compétitivité territoriale avec de nouvelles compétences fiscales et sociales.

      En matière industrielle : un conseil Etat-région pourrait être mis en place pour partager les orientations des politiques industrielles nationales et régionales.

      Voilà nos 5 orientations, elles ne sont pas inscrites dans le marbre. Elles ont vocation à être débattues. Nous devons maintenant concerter, consulter et évaluer. C’est la méthode du pacte productif.

      La concertation est ouverte avec les collectivités, avec les maires de France, avec les responsables syndicaux et les chefs d’entreprise.
      Une consultation publique est lancée ce matin. Chaque Français pourra réagir à ces orientations sur un site internet dédié au pacte productif.
      Enfin, une évaluation des chaînes de valeurs stratégiques sera demandée au conseil de l’innovation. Pour faire cette évaluation, il sera renforcé par des économistes, des chefs d’entreprise, des associations, des scientifiques, des syndicats.

      Cette méthode permettra au président de la République de présenter aux Français la stratégie collective dont nous avons besoin pour atteindre le plein emploi en 2025.

      Elle pourra conduire si nécessaire à une loi PACTE 2 à l’automne 2020 et des dispositions fiscales dans le PLF 2021.

      Je vous remercie.

      https://www.economie.gouv.fr/pacte-productif/discours-de-bruno-le-maire-ministre-de-leconomie-et-des-finances

  • GRAIN | L’Asie sous la menace de l’UPOV 91
    https://grain.org/e/6376

    L’Asie, qui compte 60 % de la population et 74 % des paysans du monde, est depuis longtemps la cible d’une campagne de plus en plus intensive qui vise à privatiser les semences à coups de nouvelles lois et réglementations.1 Aujourd’hui jusqu’à 80 % de toutes les semences utilisées en Asie proviennent des paysans qui conservent les semences des récoltes précédentes.2 Les grandes entreprises veulent rendre cette pratique illégale et faire ainsi de l’argent en obligeant les paysans à racheter des semences à chaque saison de plantation. Pour beaucoup de paysans et de groupes d’intérêt public, cette évolution est extrêmement dangereuse, car quiconque a la main sur les semences peut contrôler l’approvisionnement alimentaire.

    #semence #Asie