Pour les piscines, c’est pas tout à fait ça. Ce que j’ai vu dans deux villes de sous-préfecture (ça c’est exotique pour moi), c’est la fermeture de piscines municipales ouvertes tout à fait fonctionnelles et même assez marrantes, décrites comme coûteuses à rénover/entretenir et sous utilisées car utilisables seulement « en saison », avant que soit décidé d’investir dans des piscines qui puissent être ouvertes toute l’année (logique), ce qui est l’occasion de « mettre au goût du jour » l’infrastructure. Là aussi, il y’a de bonnes raisons de varier les raisons de fréquenter ces endroits (parmi ceux qui ne nagent guère : dont enfants, vieux-vieux, accompagnants). Comme disait Vilar, grosso merdo, le public ça se crée, ça se construit.
Mais à l’occasion de cette « diversification du public », ce qui se passe, c’est pas la fin de la piscine, toujours vu comme nécessaires (clubs de natation, scolaires, rééduc, nageurs divers, surtout dans un pays qui peut se targuer de quelques résultats en compet’, ce qui suppose une masse critique de pratiquants) mais l’adjonction à ses abords, dans le même centre, de machins ludiques, entre jeu (toboggans, etc) et délassement (bulles, jet, je sais pas quoi), qui remplace le « petit bain ».
Et là on se trouve devant des gros investissements (et le BTP, les architectes en embuscade) qui ne peuvent être consentis, avec difficulté que par des villes-centres, destinées à drainer le public des environs. Et les tarifs s’ne ressentent, un peu comme dans les troquets qui bazardent du fric dans des rénovations fréquentes et le font payer à chaque fois (alors même que dans leur cas, c’est aussi une façon de minorer les bénefs par des frais déductibles du C.A sur le plan fiscal).
Il y a peu, je me suis retrouvé dans un endroit assez isolé. Et c’était compliqué de pas brûler plein d’essence (et de temps) pour pouvoir à la fois aller nager au lac et faire deux ou trois choses à la ville centre (à 30 bornes), les deux étant situé à l’opposé l’un de l’autre. Alors j’ai réduit, et parfois sacrifié les passages au lac (d’autant qu’il a flotté des jours de suite). Et je suis allé au « centre nautique », dans la zone commerçante (parkings-entrepôts-bords de route) de périphérie du gros bled. C’était 4 euros avec un papelard RSA au lieu de 4,5... des feignants assistés, selon pas mal de monde dans les instituions locales, il y en a trop trop trop dans ce coin, et ils sont toujours plus nombreux... Un ’nageur’, c’est plus ou moins supposé nager deux ou trois fois par semaine. Ce serait plus de 400 euros l’an, si on ne trouvait pas ’en saison’ d’autres lieux de nage (pas toujours évident hein, dans un torrent, une rivière, il y a pas toujours assez de surface ou de profondeur).
Pour les édiles, ce qui se joue avec ces investissements, c’est « l’attractivité des territoires », comme dans la culture (festivals), les villes se tirent la bourre pour aimanter le chaland.
Dans une autre sous-pref, on se dépêche de construire un centre nautique (fermant une piscine couverte et une piscine découverte), pour pas déroger au standard déjà proposé aux environs. Là aussi, sûrement, il y aura des tarifs et réductions distincts selon le lieu de résidence.
Les piscines que je préfère, c’est les retenues d’eau océanique de basse marée, du béton à pas une thune, et zéro fioritures, gratuite, accessible en permanence (sauf lorsqu’elles sont vidées par les villes par crainte de soucis judiciaires en cas d’accident), il serait interdit d’en construire aujourd’hui.
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