• * « Les gilets jaunes ont des porte-parole (c’est nouveau, ça vient de sortir !) et ces porte-parole ont rencontré François Goullet de Rugy », billet hilare par Bruno Adrie.
    https://brunoadrie.wordpress.com/2018/11/27/les-gilets-jaunes-ont-des-porte-parole-cest-nouveau-ca-vient-d

    Deux des huit porte-parole des gilets jaunes ont été reçus hier soir par François Goullet de Rugy. Je ne doute pas que les gilets jaunes seront surpris de voir leur mouvement spontané et populaire soudainement affublé de huit représentants et encore plus de voir que deux d’entre eux sont allés rencontrer l’ex-écologiste, ex-socialiste et futur ex-en marche François Goullet de Rugy. On ne voit pas en quoi une telle rencontre pourrait avoir une quelconque influence sur les manifestations à venir. Les gilets jaunes n’obéissent à personne et toute rencontre avec un représentant du régime de Macron est foncièrement inutile et contreproductive. Car on ne dialogue pas avec des gens qui ne sont pas nés pour le dialogue. On ne parle pas avec des gens qui ne doivent pas écouter. On n’échange pas avec des gens qui ont les pleins pouvoirs et pour qui l’échange n’a pas de sens.


    Il faut bien comprendre que les représentants du gouvernement sont des haut-parleurs directement branchés sur l’amplificateur aux mains des milliardaires et que des haut-parleurs ça n’entend pas, ça n’a pas pour fonction de capter les sons, ce n’est pas là pour prendre le pouls de la France et enregistrer les doléances des mécontents. Et il faut bien comprendre aussi que la politique, c’est un théâtre, une mise en scène de de sourires feints, de poignées de mains sur un perron, de pas qui se suivent sur des moquettes épaisses et d’individus qui doivent se défaire de leurs âmes avant de s’asseoir autour de la table des négociations où rien ne sera négocié.


    Il faut bien comprendre que la politique, c’est une façade, une muraille derrière laquelle sont alignées les gamelles de ceux qui, n’ayant rien su faire d’autre, et surtout rien d’utile, ont choisi d’avaler des mensonges en plongeant leurs sales trognes dans la cuvette d’eau sale des propagandes, avant de les recracher, sourire dents blanches, costards courtois, peignés et manucurés, sur un public censé rester gogo et qui cette fois à décidé de ne pas s’en laisser conter.


    Je ne vois donc pas pourquoi ces deux-là sont allés se fourvoyer – en ne trompant personne si ce n’est eux-mêmes le temps d’un mauvais rêve – à écouter les boniments d’un ex-écologistes, ex-socialiste, futur ex-en marche car bientôt autre chose quand le vent aura tourné et qu’il faudra garantir sa pitance. Suivons la gamelle !


    Car, si un jour les gilets jaunes prenaient le pouvoir et que la chambre devenait jaune, et que le gouvernement devenait jaune, François de Rugy enfilerait son gilet, il deviendrait jaune lui aussi et demanderait à participer au nouveau gouvernement et pourquoi pas à être élu président.


    François Goullet de Rugy, François Gilet de Rujaune.

    #GiletsJaunes #Bruno_Adrie #enMarche La #politique la #gamelle #François_de_Rugy #emmanuel_marieantoinette #politique #France

  • “L’Amérique a vaincu Hitler, mais, par elle, l’hitlérisme a vaincu”, par Bruno Adrie – In cauda venenum
    https://brunoadrie.wordpress.com/2018/01/24/lamerique-a-vaincu-hitler-mais-par-elle-lhitlerisme-a-vaincu-p

    Le totalitarisme d’aujourd’hui s’est déboutonné, son pouvoir s’est fait soft. Et ce n’est pas ça qui le définit. Ce qui le définit, ce n’est ni l’apparence donnée à sa violence, ni la façon dont il l’applique à la société, mais contre qui, précisément, il la dirige. Et il la dirige toujours contre les mêmes ennemis, contre les salaires et contre la pensée, contre les salaires qui raccourcissent les profits et contre la pensée qui démonte les échafaudages de mensonges inventés pour supporter les vices du système d’accumulation capitaliste.

    Interview D’Alain Deneault, autour de son dernier ouvrage Le Totalitarisme Pervers, Rue de l’Échiquier, 2017.
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=26&v=KKY8XWLfqLw

    • Alain Deneault nous invite à penser les #multinationales non pas comme des entreprises mais comme une nouvelle forme de souveraineté, une forme totale, engagée dans toutes les sphères de l’activité humaine. Les puissances d’argent, qui, autrefois, utilisaient l’État comme un instrument pour satisfaire leurs ambitions, ont compris qu’elles devaient s’en débarrasser le plus possible et n’en maintenir que la portion congrue, qu’une partie visible et apparemment agissante aux yeux du commun, en détournant, en délocalisant, en décentrant et en recentrant les prises de décisions. L’#État ne doit plus être qu’un décor, une scène destinée à attirer les regards pour mieux hébéter l’intelligence et faire ignorer le grand changement qui se joue dans le secret des alcôves patronales. Pas étonnant que la #démocratie recule et se trouve peu à peu vidée de substance devant la privatisation du fait politique. Pas étonnant que notre démocratie se soit trouvée réduite, lors des dernières présidentielles, à choisir entre le commis satisfait des puissants et la fake Walkyrie de Montretout dont les médias ont fait la promotion pour mieux la désigner comme bête à abattre au deuxième acte de cette comédie en deux actes…

      Ceux qui ne voient dans le #totalitarisme qu’un État policier et répressif en sont restés aux photographies en noir et blanc des années 20 et 30. Ils ne voient dans le totalitarisme que défilés de bottes, forêts de bras levés – il est vrai qu’il y en a encore chez notre allié ukrainien – ou étendards géants déroulés, surplombant des dictateurs crispés et grimaçants dans des uniformes au boutonnage parfait. Mais le totalitarisme, ce n’est pas cela. Ces images ne présentent qu’une version du totalitarisme, qu’un allèle du totalitarisme adapté au milieu d’autrefois. Le totalitarisme d’aujourd’hui est joyeux et coloré et la violence qu’il exerce est aussi joyeuse et colorée – même si la répression n’est jamais loin. Le totalitarisme d’aujourd’hui s’est déboutonné, son pouvoir s’est fait soft. Et ce n’est pas ça qui le définit. Ce qui le définit, ce n’est ni l’apparence donnée à sa violence, ni la façon dont il l’applique à la société, mais contre qui, précisément, il la dirige. Et il la dirige toujours contre les mêmes ennemis, contre les salaires et contre la pensée, contre les salaires qui raccourcissent les profits et contre la pensée qui démonte les échafaudages de mensonges inventés pour supporter les vices du système d’accumulation capitaliste.

      Et pour ce faire, pour mener à bien son offensive, le totalitarisme n’a plus besoin de massacrer des #syndicalistes – il le fait encore, mais aux périphéries -, car il suffit de les acheter ou de les neutraliser sous un infatigable déversement de propagandes qui les présentent comme les preneurs d’otages et comme des conservateurs agrippés à leurs privilèges dans un monde qui bouge, qui change et auquel ils refusent de s’adapter. Il n’a pas non plus besoin de fusiller des révolutionnaires puisque les Karl Liebknecht et les Rosa Luxemburg d’antan ont laissé place à des #radicaux assagis, à des petits-bourgeois indignés, à des #insoumis mais pas trop, volontairement enfilés dans la camisole des élections à bulletins préimprimés, dans la camisole de la palabre interrompue par les empoisonneurs de radio et de télévision, dans la camisole d’une Assemblée qui n’est plus qu’une grande cellule capitonnée dans laquelle des paraphréniques en costards jouent aux élus et font semblant de se chamailler.

      Georges Bernanos avait compris tout cela quand il écrivit en 1947, un an avant sa mort : « L’Amérique a vaincu Hitler, mais, par elle, l’hitlérisme a vaincu » (La France contre les robots, 1947).

      #Bruno_Adrie

      #Alain_Deneault #emmanuel_macron #Karl_Liebknecht #propagande #Rosa_Luxemburg #totalitarisme #hitler #Georges_Bernanos