• Alexandre Mirlicourtois, La Bulgarie en zone euro : la rigueur et l’exode - Décryptage éco - xerficanal.com

    via https://diasp.eu/p/17698644

    https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-La-Bulgarie-en-zone-euro-la-rigueur-et-l-exode_3

    #économie #politique #UE

    L’UE détruit les pays qu’elle absorbe. C’est une colonisation rampante.

    ...Son PIB par habitant, à peine supérieur à 24 000 euros, représente seulement 41% de la moyenne européenne, ce qui en fait le pays le plus pauvre d’Europe. Une sacrée épine dans le pied. Le manque d’attractivité et de perspectives pousse une partie de la population, notamment les jeunes qualifiés, à quitter le pays. Cette émigration est facilitée par une diaspora importante (43% des Bulgares résident à l’étranger) et par l’adhésion à l’UE depuis 2007.

    Résultat : la population diminue, (...)

  • Διοικητής Frontex : Δημιουργήσαμε « μια αίσθηση ατιμωρησίας » στην Ελλάδα
    https://wearesolomon.com/mag/format/investigation/dioikitis-frontex-dimioyrgisame-aisthisi-atimwrisias-ellada

    Ο εκτελεστικός διευθυντής Χανς Λέιτενς ανέλαβε να αποκαταστήσει την φήμη της Frontex, μετά τις αποκαλύψεις για συγκάλυψη παράνομων επαναπροωθήσεων στην Ελλάδα. Τρία χρόνια μετά, όμως, οι βίαιες επαναπροωθήσεις σε Ελλάδα, Βουλγαρία, και Σερβία συνεχίζονται.

    • Envie de dire que la traduction automatique est défaillante.

      Deepl.com nous dit que :

      Le directeur exécutif Hans Leutens a été chargé de rétablir la réputation de #Frontex après les révélations sur la dissimulation des retours illégaux en Grèce. Trois ans plus tard, les refoulements violents se poursuivent en #Grèce, en #Bulgarie et en #Serbie.

      Tandis que Google Translate baragouine :

      Le directeur exécutif Hans Leitens s’est entrepris de restaurer la réputation de Frontex, à la suite de révélations de couvrer la résiortation illégale de re -re -re -re en Grèce. Trois ans plus tard, cependant, les redéfinitions violentes en Grèce, en Bulgarie et en Serbie se poursuivent.

  • Plus de 120 000 refoulements de migrants aux frontières de l’UE en 2024, selon un rapport de plusieurs ONG - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63062/plus-de-120-000-refoulements-de-migrants-aux-frontieres-de-lue-en-2024

    Plus de 120 000 refoulements de migrants aux frontières de l’UE en 2024, selon un rapport de plusieurs ONG
    Par Leslie Carretero Publié le : 25/02/2025 Dernière modification : 26/02/2025
    Selon un rapport de neuf organisations de défense des droits de l’Homme, présentes dans plusieurs pays européens, plus de 120 000 refoulements de migrants ont été enregistrés aux frontières extérieures de l’UE en 2024. Ces « pushbacks » sont devenus « une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », dénoncent les ONG.C’est un nouveau document qui tend à mettre en lumière l’ampleur des refoulements opérés aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Un rapport, publié lundi 17 février, qui regroupe neuf organisations de défense des droits de l’Homme actives dans plusieurs pays européens - dont We Are Monitoring en Pologne, la Fondation Mission Wings en Bulgarie et le Comité hongrois d’Helsinki en Hongrie - affirme qu’"au moins" 120 457 « pushbacks » ont été enregistrés en 2024 en Europe - des refoulements à la frontière sans laisser à la personne concernée la possibilité de demander l’asile.
    Cette pratique est pourtant illégale au regard du « principe de non-refoulement » consacré par l’article 33 de la Convention de Genève sur le droit des réfugiés : « Aucun des États contractants n’expulsera ou ne refoulera […] un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée », exige le texte. Le principe de non-refoulement est également réaffirmé par l’Union européenne dans sa Charte des droits fondamentaux.
    Pour parvenir à ce chiffre record, les militants se sont appuyés sur des rapports d’ONG et de groupes de recherche ainsi que sur les données des services gouvernementaux. À noter que ce chiffre ne concerne que les refoulements survenus dans un pays européen vers des États tiers et ne prend pas en compte les expulsions aux frontières intérieures de l’UE. Par ailleurs, une personne peut avoir été refoulée plusieurs fois.
    Selon les données du rapport, la Bulgarie figure en tête du classement des États de l’UE qui refoulent le plus de migrants. En 2024, les autorités de Sofia ont mené 52 534 « pushbacks » vers la Turquie, indique le texte.Cette première place s’explique en partie par la nouvelle adhésion pleine et entière à l’espace Schengen, fin novembre. La Bulgarie est soumise à une forte pression de la part des autres États membres de l’UE dans sa capacité à gérer les flux migratoires. Les questions de sécurité aux frontières figuraient parmi les principales préoccupations qui ont retardé l’entrée de la Bulgarie à l’espace Schengen - l’Autriche et les Pays-Bas ayant dans un premier temps opposé leur veto à une adhésion.
    (...) Les récits des exilés font également état de violences perpétrées par les autorités. Demandeurs d’asile « obligés de retourner en Turquie à la nage », déshabillés de force ou sévèrement mordus par les chiens des gardes bulgares : dans cette région, une violence considérable est exercée par les gardes-frontières. Des agissements dénoncés à de nombreuses reprises par les ONG, et dont même l’agence européenne de protection des frontières Frontex a eu connaissance, selon une enquête du réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN).Ces refoulements peuvent parfois mener à des drames. Selon une étude de la branche viennoise de la Fondation ARD, en coopération avec Lighthouse Reports, et plusieurs médias, au moins 93 personnes transitant par la Bulgarie sont décédées en 2022 et 2023.
    Début janvier 2025, l’organisation italienne Colletivo rotte balcaniche (collectif de la route des Balkans) et l’association No name kitchen avaient accusé Sofia d’être responsable de la mort de trois migrants égyptiens. (...) De manière générale, le gouvernement bulgare nie pratiquer des « pushbacks », selon Le Monde. En 2023, Ivaylo Tonchev, un des chefs de la police des frontières bulgare, s’était aussi défendu contre les accusations des ONG. (...)
    D’après le rapport des neuf ONG européennes, la Bulgarie est suivie par la Grèce, avec 14 482 refoulements enregistrés à ses frontières en 2024. Depuis des années, Athènes est accusée de « pushbacks » violents en mer Égée et près du fleuve Evros.
    InfoMigrants a récolté de nombreux témoignages d’exilés victimes de ces expulsions illégales. (...) En mai 2023, une vidéo accablante du New York Times montrait des gardes-côtes grecs remettre des migrants à l’eau, direction la Turquie. Cette même année, dans un rapport du mois de novembre, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) affirmait déjà que les refoulements illégaux de migrants étaient « devenus la norme », de même que « l’absence criante de protection pour les personnes qui cherchent la sécurité en Grèce ». Pire encore, selon une enquête de la BBC menée en juin 2024, en trois ans, 43 exilés sont morts en mer Égée après avoir été refoulés par les autorités grecques. Neuf d’entre eux ont été directement jetés à l’eau par les gardes-côtes, et se sont noyés.
    Le 7 janvier 2025, la Grèce a été condamnée pour la première fois par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans une affaire de refoulement de demandeurs d’asile. La requérante, une Turque, avait été expulsée le jour-même de son arrivée en Grèce vers la Turquie - puis arrêtée et emprisonnée par les autorités turques. La CEDH a condamné la Grèce a lui verser 20 000 euros.
    D’autres États de l’UE pourraient bientôt connaître une sentence similaire. Début février, la CEDH a commencé à examiner trois affaires contre la Pologne, la Lettonie et la Lituanie concernant des allégations de refoulement vers la Biélorussie. Malgré les preuves qui s’accumulent, Athènes n’a pourtant jamais reconnu l’existence de ces refoulements et a toujours nié les pratiquer.
    Contactée par InfoMigrants, la Commission européenne rappelle qu’il « appartient aux États membres de gérer et de protéger leurs frontières extérieures dans le cadre juridique de l’UE » et qu’il est de leur « responsabilité d’enquêter sur toute allégation d’actes répréhensibles ». « Dans le cadre de nos activités de gestion des frontières, les États membres doivent veiller à ce que leurs obligations en vertu du droit européen et international soient respectées, y compris la protection des droits fondamentaux ».
    Après la Bulgarie et la Grèce, championnes des « pushbacks », on retrouve dans le rapport la Pologne (13 600 refoulements), la Hongrie (5 713), la Lettonie (5 388), la Croatie (1 905) ou encore la Lituanie (1 002). Plusieurs de ces pays, qui accusent la Biélorussie de vouloir déstabiliser l’Europe en laissant passer les migrants, ont d’ailleurs légalisé ces dernières années les refoulements à leurs frontières, en dépit du droit international. L’étude couvre également le Liban et la Libye car, notent les auteurs, les interceptions en mer ont été effectuées avec le soutien « direct et étendu » de l’Italie, de Chypre et plus généralement des instances européennes. Ainsi l’an dernier, 21 762 interceptions ont eu lieu en mer Méditerranée, au large de la Libye, contre 17 000 en 2023.

    En 2017, l’UE a signé un accord avec la Libye dans le but d’empêcher les migrants de traverser la Méditerranée et de rejoindre l’Italie. À travers ce partenariat, sans cesse renouvelé, l’Europe donne concrètement aux autorités libyennes la charge de la coordination des sauvetages au large de leurs côtes (tâche qui incombait auparavant au centre de coordination de sauvetage maritime de Rome ou de La Valette, à Malte). L’Italie équipe et forme aussi les gardes-côtes libyens pour intercepter les exilés en Méditerranée.
    Cette collaboration controversée est régulièrement dénoncée par les ONG et les instances internationales, en raison des dérapages, menaces, intimidations des autorités libyennes en mer contre les migrants et les humanitaires.
    (...) L’ensemble de ces refoulements, « en forte augmentation », observés aux frontières extérieures de l’Europe « sont devenus une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », estiment les ONG. « Les rapports continus sur les refoulements montrent l’échec de l’UE à faire respecter les droits de l’Homme ».
    Les humanitaires et les chercheurs regrettent le manque de réaction des institutions européennes qui donne, de fait, un blanc-seing aux pays pointés du doigt. « Il y a quelques années, la Commission européenne, garante du respect des traités de l’UE en matière d’asile, condamnait ces pratiques. Aujourd’hui, on entend beaucoup moins de réprobations de sa part, elle a perdu beaucoup de son influence sur ses membres », avait déclaré en octobre Matthieu Tardis, chercheur spécialisé sur l’immigration et co-directeur de Synergie Migrations.

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  • Plus de 120 000 #refoulements de migrants aux #frontières de l’#UE en 2024, selon un rapport de plusieurs ONG

    Selon un rapport de neuf organisations de défense des droits de l’Homme, présentes dans plusieurs pays européens, plus de 120 000 refoulements de migrants ont été enregistrés aux frontières extérieures de l’UE en 2024 (https://www.cms.hr/system/publication/pdf/210/Pushed__Beaten__Left_to_Die_-_European_pushback_report_2024.pdf). Ces « pushbacks » sont devenus « une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », dénoncent les ONG.

    C’est un nouveau document qui tend à mettre en lumière l’ampleur des refoulements opérés aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Un rapport, publié lundi 17 février, qui regroupe neuf organisations de défense des droits de l’Homme actives dans plusieurs pays européens - dont We Are Monitoring en Pologne, la Fondation Mission Wings en Bulgarie et le Comité hongrois d’Helsinki en Hongrie - affirme qu’"au moins" 120 457 « pushbacks » ont été enregistrés en 2024 en Europe - des refoulements à la frontière sans laisser à la personne concernée la possibilité de demander l’asile.

    Cette pratique est pourtant illégale au regard du « principe de non-refoulement » consacré par l’article 33 de la Convention de Genève sur le droit des réfugiés : « Aucun des États contractants n’expulsera ou ne refoulera […] un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée », exige le texte. Le principe de non-refoulement est également réaffirmé par l’Union européenne dans sa Charte des droits fondamentaux.

    Pour parvenir à ce chiffre record, les militants se sont appuyés sur des rapports d’ONG et de groupes de recherche ainsi que sur les données des services gouvernementaux. À noter que ce chiffre ne concerne que les refoulements survenus dans un pays européen vers des États tiers et ne prend pas en compte les expulsions aux frontières intérieures de l’UE. Par ailleurs, une personne peut avoir été refoulée plusieurs fois.
    La Bulgarie, en tête du classement

    Selon les données du rapport, la Bulgarie figure en tête du classement des États de l’UE qui refoulent le plus de migrants. En 2024, les autorités de Sofia ont mené 52 534 « pushbacks » vers la Turquie, indique le texte.

    Cette première place s’explique en partie par la nouvelle adhésion pleine et entière à l’espace Schengen, fin novembre. La Bulgarie est soumise à une forte pression de la part des autres États membres de l’UE dans sa capacité à gérer les flux migratoires. Les questions de sécurité aux frontières figuraient parmi les principales préoccupations qui ont retardé l’entrée de la Bulgarie à l’espace Schengen - l’Autriche et les Pays-Bas ayant dans un premier temps opposé leur veto à une adhésion (https://balkaninsight.com/2024/11/22/austria-signals-shift-in-veto-on-bulgaria-romania-joining-schengen).

    Ainsi ces derniers mois, les témoignages de refoulements dans le pays se multiplient. Lors d’une série de reportages en juin dernier en Bulgarie, InfoMigrants avait rencontré dans la petite ville de Svilengrad, toute proche de la frontière avec la Turquie, un groupe de quatre jeunes Marocains (https://www.infomigrants.net/fr/post/57689/la-police-a-pris-nos-telephones-nos-affaires-notre-argent--les-refoule). Amine*, 24 ans avait dit avoir été refoulé cinq fois. Les autres, âgés de 22 à 30 ans, ont vécu deux, parfois trois « pushbacks ». Lors de ces expulsions, « à chaque fois, la police a pris nos téléphones, nos affaires, notre argent », dénonçait Amine. « Ils prenaient aussi nos vêtements et nos chaussures ».

    Les récits des exilés font également état de violences perpétrées par les autorités. Demandeurs d’asile « obligés de retourner en Turquie à la nage », déshabillés de force ou sévèrement mordus par les chiens des gardes bulgares : dans cette région, une violence considérable est exercée par les gardes-frontières. Des agissements dénoncés à de nombreuses reprises par les ONG, et dont même l’agence européenne de protection des frontières Frontex a eu connaissance (https://www.infomigrants.net/fr/post/55503/ils-mont-jete-dans-le-canal--les-pushbacks-en-bulgarie-sont-bien-connu), selon une enquête du réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN).

    Ces refoulements peuvent parfois mener à des drames. Selon une étude de la branche viennoise de la Fondation ARD (https://bulgaria.bordermonitoring.eu/2023/12/02/almost-100-people-died-on-their-way-through-bulgaria-withi), en coopération avec Lighthouse Reports, et plusieurs médias, au moins 93 personnes transitant par la Bulgarie sont décédées en 2022 et 2023.

    Début janvier 2025, l’organisation italienne Colletivo rotte balcaniche (collectif de la route des Balkans) et l’association No name kitchen avaient accusé Sofia d’être responsable de la mort de trois migrants égyptiens (https://www.infomigrants.net/fr/post/62203/bulgarie--trois-adolescents-egyptiens-retrouves-morts-de-froid-pres-de). Agés de 15 à 17 ans, ces exilés avaient été retrouvés morts de froid dans la forêt bulgare, à quelques kilomètres de la frontière turque. « L’absence d’aide des autorités et leurs obstructions systématiques aux opérations de sauvetage menées par les activistes ont conduit à la mort des adolescents », avait conclu les militants.

    La police des frontières bulgare avait nié les allégations de négligence délibérée et prétendait avoir « réagi immédiatement à tous les signaux reçus, mais les alertes du 27 décembre contenaient des informations erronées ou trompeuses ».

    De manière générale, le gouvernement bulgare nie pratiquer des « pushbacks », selon Le Monde (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-). En 2023, Ivaylo Tonchev, un des chefs de la police des frontières bulgare, s’était aussi défendu contre les accusations des ONG. « Il n’y a pas de violence contre les migrants », avait-il déclaré à Euronews (https://fr.euronews.com/2023/07/20/incidents-aux-frontieres-la-bulgarie-est-elle-prete-a-rejoindre-l-espac). « Les seuls cas où la force physique est utilisée, cela se fait conformément à la législation de notre pays. Mais il y a des groupes agressifs [de migrants] qui nous lancent des pierres. »
    La Grèce condamnée par la CEDH

    D’après le rapport des neuf ONG européennes, la Bulgarie est suivie par la Grèce, avec 14 482 refoulements enregistrés à ses frontières en 2024. Depuis des années, Athènes est accusée de « pushbacks » violents en mer Égée et près du fleuve Evros.

    InfoMigrants a récolté de nombreux témoignages d’exilés victimes de ces expulsions illégales. En mai 2020, Samuel*, un Africain avait filmé et raconté son refoulement à la rédaction (https://www.infomigrants.net/fr/post/24690/videotemoignage--les-gardecotes-grecs-ont-repousse-notre-bateau-vers-l). Le jeune homme avait expliqué avoir été repéré dans la nuit par la marine grecque alors que son embarcation approchait de l’île de Lesbos. « Les gardes-côtes nous ont demandé de leur donner notre bidon d’essence. Puis, ils nous ont lancés une corde. Nous pensions qu’ils nous dirigeaient vers Lesbos mais en fait ils nous ont emmenés en plein milieu de la mer. Ils nous ont laissés là et sont repartis. »

    Quelques mois plus tard, au mois de décembre 2020, la rédaction avait publié un témoignage similaire d’un Guinéen de 17 ans, racontant comment des gardes-côtes grecs avaient percé l’avant de son canot, en mer Égée (https://www.infomigrants.net/fr/post/29148/mer-egee--des-hommes-en-uniforme-ont-perce-notre-embarcation). En 2021, InfoMigrants avait même rencontré un ex-policier grec aujourd’hui à la retraite qui a confirmé l’existence de « pushbacks » dans la rivière de l’Evros, entre la Turquie et la Grèce. « Les ’pushbacks’ existent, j’ai moi-même renvoyé 2 000 personnes vers la Turquie », avait-il déclaré sous couvert d’anonymat.

    En mai 2023, une vidéo accablante du New York Times montrait des gardes-côtes grecs remettre des migrants à l’eau, direction la Turquie (https://www.infomigrants.net/fr/post/49036/pushback--une-video-accablante-du-new-york-times-montre-des-gardecotes).

    Cette même année, dans un rapport du mois de novembre, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) affirmait déjà que les refoulements illégaux de migrants étaient « devenus la norme », de même que « l’absence criante de protection pour les personnes qui cherchent la sécurité en Grèce » (https://www.infomigrants.net/fr/post/53007/en-grece-les-refoulements-de-migrants-en-mer-sont-devenus-la-norme-acc).

    Pire encore, selon une enquête de la BBC menée en juin 2024, en trois ans, 43 exilés sont morts en mer Égée après avoir été refoulés par les autorités grecques. Neuf d’entre eux ont été directement jetés à l’eau par les gardes-côtes, et se sont noyés.

    Le 7 janvier 2025, la Grèce a été condamnée pour la première fois par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans une affaire de refoulement de demandeurs d’asile. La requérante, une Turque, avait été expulsée le jour-même de son arrivée en Grèce vers la Turquie - puis arrêtée et emprisonnée par les autorités turques. La CEDH a condamné la Grèce a lui verser 20 000 euros.

    D’autres États de l’UE pourraient bientôt connaître une sentence similaire. Début février, la CEDH a commencé à examiner trois affaires contre la Pologne, la Lettonie et la Lituanie concernant des allégations de refoulement vers la Biélorussie.

    Malgré les preuves qui s’accumulent, Athènes n’a pourtant jamais reconnu l’existence de ces refoulements et a toujours nié les pratiquer.

    Contactée par InfoMigrants, la Commission européenne rappelle qu’il « appartient aux États membres de gérer et de protéger leurs frontières extérieures dans le cadre juridique de l’UE » et qu’il est de leur « responsabilité d’enquêter sur toute allégation d’actes répréhensibles ». « Dans le cadre de nos activités de gestion des frontières, les États membres doivent veiller à ce que leurs obligations en vertu du droit européen et international soient respectées, y compris la protection des droits fondamentaux ».
    Hausse des interceptions au large de la Libye

    Après la Bulgarie et la Grèce, championnes des « pushbacks », on retrouve dans le rapport la Pologne (13 600 refoulements), la Hongrie (5 713), la Lettonie (5 388), la Croatie (1 905) ou encore la Lituanie (1 002). Plusieurs de ces pays, qui accusent la Biélorussie de vouloir déstabiliser l’Europe en laissant passer les migrants, ont d’ailleurs légalisé ces dernières années les refoulements à leurs frontières, en dépit du droit international.

    L’étude couvre également le Liban et la Libye car, notent les auteurs, les interceptions en mer ont été effectuées avec le soutien « direct et étendu » de l’Italie, de Chypre et plus généralement des instances européennes. Ainsi l’an dernier, 21 762 interceptions ont eu lieu en mer Méditerranée, au large de la Libye, contre 17 000 en 2023.

    En 2017, l’UE a signé un accord avec la Libye dans le but d’empêcher les migrants de traverser la Méditerranée et de rejoindre l’Italie. À travers ce partenariat, sans cesse renouvelé, l’Europe donne concrètement aux autorités libyennes la charge de la coordination des sauvetages au large de leurs côtes (tâche qui incombait auparavant au centre de coordination de sauvetage maritime de Rome ou de La Valette, à Malte). L’Italie équipe et forme aussi les gardes-côtes libyens pour intercepter les exilés en Méditerranée.

    Cette collaboration controversée est régulièrement dénoncée par les ONG et les instances internationales, en raison des dérapages, menaces, intimidations des autorités libyennes en mer contre les migrants et les humanitaires.

    Par ailleurs, lorsqu’ils sont interceptés en mer et renvoyés sur le sol libyen, les migrants sont transférés dans des centres de détention, gérés par le Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM), où ils subissent des tortures, des violences sexuelles, de l’extorsion, et sont soumis à du travail forcé.
    Les refoulements, « une pratique systématique » au sein de l’UE

    L’ensemble de ces refoulements, « en forte augmentation », observés aux frontières extérieures de l’Europe « sont devenus une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », estiment les ONG. « Les rapports continus sur les refoulements montrent l’échec de l’UE à faire respecter les droits de l’Homme ».

    Les humanitaires et les chercheurs regrettent le manque de réaction des institutions européennes qui donne, de fait, un blanc-seing aux pays pointés du doigt. « Il y a quelques années, la Commission européenne, garante du respect des traités de l’UE en matière d’asile, condamnait ces pratiques. Aujourd’hui, on entend beaucoup moins de réprobations de sa part, elle a perdu beaucoup de son influence sur ses membres », avait déclaré en octobre Matthieu Tardis, chercheur spécialisé sur l’immigration et co-directeur de Synergie Migrations.

    *Les prénoms ont été modifiés.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63062/plus-de-120-000-refoulements-de-migrants-aux-frontieres-de-lue-en-2024
    #Europe #union_européenne #chiffres #statistiques #2024 #migrations #réfugiés #push-backs #rapport #Bulgarie #Grèce #Libye #DCIM #Méditerranée #mer_Egée #Evros

    • Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report 2024

      17.02.2025 Asylum and integration policies
      Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report 2024
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      Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report analyzes data on pushbacks from EU member states to third countries in 2024, highlighting ongoing violations of international and EU law.

      It draws from NGO reports, research groups, human rights organizations, UN agencies, government services and interviews with organizations active in Hungary, Latvia, Lithuania, Greece, Poland, Croatia, Finland, and Bulgaria. In total, 120.457 pushbacks were recorded, underscoring the persistence of this practice.

      Overall, the trend of normalizing pushbacks persists, requiring stronger enforcement and greater accountability from both member states and EU institutions. The report concludes with recommendations for the EU, its member states, and Frontex to address these ongoing human rights violations.

      This report is a collaboration between:
      11.11.11 (Belgium), Hungarian Helsinki Committee, We Are Monitoring Association (Poland), Centre for Peace Studies (Croatia), Lebanese Center for Human Rights (CLDH), Sienos Grupė (Lithuania), Centre for Legal Aid – Voice in Bulgaria (CLA), Foundation Mission Wings (Bulgaria), I Want to Help Refugees/Gribu palīdzēt bēgļiem (Latvia).

      https://www.cms.hr/en/azil-i-integracijske-politike/protjerani-pretuceni-ostavljeni-da-umru
      #rapport

  • Exclusif : la #Commission_européenne s’apprête à proposer des « #centres_de_retour » pour les migrants

    La Commission européenne réfléchit à une nouvelle législation européenne sur le #retour des migrants, alors que de nombreux pays insistent sur la nécessité d’adopter une ligne dure.

    La Commission européenne est désormais prête à inclure les « centres de retour » situés en dehors des frontières de l’Union et à partir desquels les migrants peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine dans une prochaine proposition législative visant à accélérer le retour des demandeurs d’asile déboutés. Cette information émane des « minutes » d’une réunion informelle des ministres de l’Intérieur de l’UE qui s’est tenue la semaine dernière et qu’euronews a pu consulter.

    Lors du Conseil informel qui s’est tenu à Varsovie le 30 janvier, le nouveau commissaire autrichien à l’immigration, Magnus Brunner, a discuté de propositions « innovantes » pour la gestion de l’immigration avec des représentants des Etats membres de l’espace Schengen et des institutions de l’UE (https://fr.euronews.com/my-europe/2024/10/15/delocalisation-des-migrants-hors-de-lue-la-commission-europeenne-favora). A ce stade, il a surtout été question de la #législation sur les #retours, d’après le compte-rendu.

    Les réunions informelles du Conseil sont des rassemblements réguliers des États membres et des institutions de l’UE, organisés par la présidence tournante du Conseil de l’UE, cette fois-ci dirigée par la Pologne, qui a accueilli l’événement dans sa capitale.

    Interrogé par euronews, un porte-parole de la Commission a refusé de commenter les informations divulguées.

    La proposition de l’UE visant à accélérer le retour des migrants devrait être publiée par la Commission dès la fin de ce mois, donnant ainsi le coup d’envoi du processus législatif.

    Le commissaire Brunner a proposé des « règles plus strictes en matière de #détention » et la « possibilité de développer des centres de retour » au cours de la réunion, selon le document.

    Les centres de retour sont des lieux proposés en dehors de l’UE, où les personnes dont la demande d’asile a été rejetée au sein de l’Union pourraient être envoyées avant d’être renvoyées dans leur pays d’origine. C’est le genre de solution que l’Italie a déjà mis en place après un accord avec l’Albanie, mais qui soulève beaucoup de questions juridiques.

    L’#Autriche, la #Bulgarie, la #République_tchèque, le #Danemark, l’#Allemagne, la #Grèce, l’#Italie, la #Lettonie et #Malte ont accueilli favorablement la proposition de centres de retour et l’ont décrite comme « un moyen de #dissuasion possible de l’#immigration_irrégulière ».

    Les décisions en matière d’immigration sont prises à la majorité qualifiée, ce qui signifie qu’au moins 15 des 27 États membres représentant au moins 65 % de la population de l’Union européenne doivent approuver la proposition.

    Lisbonne et Madrid ont émis des doutes

    D’autres Etats membres, tels que le Portugal et l’Espagne, ont émis des « #doutes » d’un point de vue juridique et opérationnel, tandis que d’autres, tels que l’Irlande et la Belgique, ont « souligné la nécessité de mesures réalistes et réalisables, dans le respect des #droits_fondamentaux », selon le compte-rendu.

    Lors de son audition de confirmation au Parlement européen à l’automne dernier, M. Brunner avait déclaré que l’Union européenne devait rester « ouverte » à l’exploration de « nouvelles idées » pour freiner l’immigration irrégulière.

    L’établissement de ces centres pourrait se faire d’une manière « humaine et juridiquement saine », avait-il déclaré à l’époque, ajoutant qu’une réflexion plus approfondie était nécessaire pour « découvrir à quoi ce type de concept pourrait ressembler » dans la pratique.

    Les organisations humanitaires ont déjà rejeté cette initiative, affirmant que ces centres conduiraient à des détentions sans fin et à des souffrances endémiques. La législation européenne actuelle interdit aux autorités d’envoyer des migrants contre leur gré dans des pays avec lesquels ils n’ont pas de lien.

    Mais la pression politique exercée pour améliorer le #taux_d'expulsion a eu raison de ces avertissements, favorisant une approche plus stricte dans de nombreux États membres.

    La présidente de la Commission, #Ursula_von_der_Leyen, a également soutenu fermement les « centres de retour » dans une lettre adressée aux dirigeants de l’UE avant un sommet de deux jours à Bruxelles dominé par les discussions sur l’immigration en octobre dernier. Dans cette lettre, Mme Von der Leyen estimait qu’un protocole de migration conclu entre l’Italie et l’Albanie - qui a fait l’objet d’une contestation juridique - pourrait déterminer les prochaines étapes de la politique migratoire de l’UE.

    Autres détails de la future #loi

    Mme Brunner a également proposé d’introduire une obligation pour les personnes renvoyées de « coopérer et d’énoncer des conséquences claires » en cas de non-respect des règles, de renforcer les règles pour les « personnes renvoyées qui représentent une #menace_pour_la_sécurité » et de faciliter la reconnaissance mutuelle des décisions de retour au sein de l’Union.

    Les ministres du Danemark, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Lituanie, de Malte, de la Norvège, de la Roumanie, de la Slovénie et de la Suède ont salué les « obligations claires des rapatriés et les sanctions » pour ceux qui refusent de coopérer.

    Plusieurs pays ont accepté l’idée d’une #reconnaissance_mutuelle des décisions de retour entre les Etats membres, la France étant la seule à s’y opposer totalement, selon le compte-rendu.

    L’Espagne, soutenue par le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et l’Islande, a demandé un renforcement du rôle de #Frontex, l’agence européenne des frontières, pour les retours. L’agence « a accepté la proposition [...] et a souligné la nécessité d’avoir des ressources adéquates pour cela », selon le compte-rendu.

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dans son discours de réélection l’été dernier qu’elle avait l’intention de tripler le personnel de Frontex.

    Enfin, le document indique que la plupart des Etats membres considèrent qu’il est préférable de rédiger la loi sous la forme d’une #directive plutôt que d’un #règlement, afin de donner aux Etats membres plus de #flexibilité dans son #application.

    Suspension du #droit_d'asile

    Le procès-verbal fait également état d’une discussion sur le trafic de migrants aux frontières de la Russie et du Bélarus, sous le titre « #armement_des_migrants ».

    M. Brunner a rappelé aux États membres qu’ils peuvent prendre les « mesures nécessaires pour s’opposer aux acteurs hostiles » qui envoient des migrants aux frontières de l’UE. Cependant, toute action contre ces #acteurs_hostiles pouvant avoir un impact sur les demandeurs d’asile doit être considérée comme une « mesure exceptionnelle » et doit être conforme au droit international, a-t-il déclaré.

    À cet égard, la Suède a présenté la #suspension des régimes d’asile « dans des circonstances exceptionnelles » comme une réponse possible à ces « acteurs hostiles ».

    Cette idée reflète des initiatives similaires prises récemment par la Finlande et la Pologne.

    Prochaines étapes

    Après la publication de la proposition sur le retour des demandeurs d’asile, la Commission européenne entamera son processus législatif, qui dure généralement deux ans.

    Le commissaire Brunner sera chargé de mettre en œuvre le nouveau #pacte_pour_l'immigration_et_l'asile, la réforme de grande envergure que l’#Union_européenne a achevée en mai après près de quatre ans de négociations acharnées. Le Parlement considère le nouveau pacte comme une réussite historique et souhaite que tous les États membres se conforment aux nouvelles règles.

    Cependant, la Pologne et la Hongrie ont ouvertement déclaré qu’elles ne le feraient pas, ce qui alimente les craintes que la réforme complexe ne s’effondre avant d’avoir eu la chance de produire des résultats.

    Le nouveau commissaire s’est engagé à poursuivre en justice ceux qui ne respectent pas les règles. « Si cela s’avère nécessaire et justifié, des procédures d’infraction pourraient être engagées », a-t-il déclaré.

    https://fr.euronews.com/my-europe/2025/02/04/exclusif-la-commission-europeenne-sapprete-a-proposer-des-centres-de-re
    #migrations #asile #réfugiés #expulsions #innovation #renvois #guerre_hybride #externalisation

    via @karine4

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • Deportations: New role for #Frontex as EU pushes for more “voluntary” returns

    A special report by Hope Barker and Anas Ambri: The EU has been funding new accelerated asylum and deportation procedures in Bulgaria, including a new “assisted voluntary return” project. Increasing “voluntary” returns is a key part of the plan to increase deportations from the EU, with Frontex playing an increasing role. The project targets individuals in detention. Experts question whether such procedures can ever be truly voluntary.

    In August 2023, Bulgarian and European Commission (EC) officials met to discuss a “targeted assisted voluntary return project” as part of the Commission’s Pilot Project in the country.

    The “Pilot Project for fast asylum and returns procedures” had been launched in Bulgaria and Romania a few months prior to create “ad hoc solutions” to some of the issues preventing the two countries from finalising their accession to the Schengen area.

    Some of these “solutions” included the continuation of pushbacks against people on the move. Balkan Insight revealed the widespread – if not systematic – pushbacks at the EU’s eastern and south-eastern borders in February last year.

    Another “solution” was the implementation of “an updated AVR [Assisted Voluntary Return] programme in Bulgaria, with the deployment of additional Frontex return counsellors and technical assistance from the Commission,” according to a document obtained by Statewatch through an access to documents request.

    What are “assisted voluntary returns”?

    Voluntary returns are repatriations of non-EU citizens to their country of origin “based on a free and informed choice.” They differ from mandatory returns (when a deportation decision has been issued) and from forced returns (when individuals are deported by force).

    The “assisted” component in AVR usually comes in the form of financial and logistical support to individuals. The International Organisation for Migration (IOM), an arm of the United Nations, has historically been in charge of implementing such programmes in Bulgaria.

    EU-funded AVR programme in Bulgaria

    Shortly after the March 2023 technical mission, the EC announced the launch of a new AVR programme in the country for early 2024, to be supported under the Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF).

    This new AVR programme increased the incentives and reintegration assistance to beneficiaries. The cash incentive, usually handed to individuals shortly before they depart, was increased from €150 to a maximum of €900.

    Reintegration assistance – in-kind contribution to support an individual’s reintegration after their return – was also increased from €1,000 to a maximum of EUR 3,000, and for families from €2,000 to a maximum of €7,000.

    Frontex’s involvement reflects an expansion of its mandate across the bloc. In 2019, a new Regulation gave the agency new powers, including in deportations.

    In April 2021, the European Commission released its first EU-wide strategy on voluntary return and reintegration which cemented the role of Frontex as “the operational arm of the common EU system of returns.”

    One lesser-examined aspect of Frontex’ role in the EU’s new deportation system has been its takeover of return counselling services for individuals subject to deportation orders or in detention.

    Frontex’s takeover of return counselling

    Return counselling is the provision of information to people on the move on the available options for them returning to their country of origin or residence.

    Depending on the circumstances of the individual, this can include information on the “obligation to leave the country and the consequences of not leaving,” and encouragement of “(assisted) voluntary return.” Advocates of the practice claim that it can be used as a way to “prioritise clarity, individual rights and agency, and honesty.”

    In January 2022, Frontex introduced return counselling as a job profile within its Standing Corps of border guards. Those taking up the role are trained using a curriculum developed with the Vienna-based International Centre for Migration Policy Development, as part of the latter’s CADRE project.

    In 2023, Frontex deployed four return counsellors to Bulgaria, where they conducted 1,547 counselling sessions, according to an agency spokesperson. The vast majority of these sessions (1,382, or 89%) were conducted between May and September as part of the Pilot Project.

    At least one of these return counsellors was deployed inside the Bulgaria’s Lyubimets detention centre, according to a November 2023 fact-finding mission report from the European Commission.

    Lyubimets is a closed pre-removal centre for individuals who have received a deportation order, or who are considered to be a security risk. Under Bulgarian law, individuals can be kept in detention for up to 18 months if a mandatory removal order is issued against them.

    According to a European Commission document from 2023, Lyubimets “is comprised of a building and container complex that can house families and single men amounting to a total capacity of 1892 places,” though an inspection by the Bulgarian ombudsman in July of that year put the capacity at 660.

    Based on an interview given by one of Frontex’ return counsellors deployed in Bulgaria in 2023, most of the counselling was offered to individuals who recently arrived in the country.

    Rights and missing safeguards in return counselling

    Valentin Feneberg, Research Associate at the Institute of Political Science at Leuphana University in Germany, told Statewatch: “If Frontex is tasked with providing this counselling immediately upon arrival, it is essential that individuals have guaranteed access to independent legal advisors, as well as a clear and comprehensive understanding of their rights, including the right to seek asylum.”

    However, access to legal aid is difficult in the Lyubimets centre, as the Bulgarian Helsinki Committee is the only NGO that is able to regularly visit.

    Feneberg, who studies the unintended consequences of AVR programmes, said that “independent monitoring by human rights organisations to guarantee fairness and transparency” would also be needed.

    “While I find it difficult to see how Frontex’s Return Counselling could become the sole form of counselling available to rejected asylum seekers, if this were to happen, these safeguards would need to be significantly strengthened to protect individuals’ rights,” he told Statewatch.

    Given the absence of such safeguards, many suspect that the true purpose of return counselling activities inside the detention camps has little to do with encouraging free and informed choices.

    Not-so-voluntary returns

    In May 2021, Statewatch revealed how the European Commission wanted to use detention to “increase the uptake of voluntary returns at early stages of the return process.”

    In the view of Reinhard Schweitzer, Research Professor on Migration at Universitat Abat Oliba CEU in Barcelona, there is nothing voluntary about returns conducted from within detention.

    “Assuming that there is something that we can call voluntariness, it would have at least three elements. The most obvious is the absence of coercion… The decision [to return] must also be based on information that is unbiased and can be relied on, that is trusted, which is a very subjective element, and that is objective, in the sense that it does not just portray the possibilities that are made available by the government. This is linked to the third element: availability of acceptable alternatives,” Schweitzer explained.

    In June 2022, Schweitzer published a study into how the exclusion of civil society from voluntary returns programmes negatively impacted the “voluntariness” of the returns conducted in two different countries, including his native Austria. In his view, it is clear that Frontex’ involvement would have a similar effect.

    “Voluntary” returns: Fortress Europe’s new frontier

    With the new Commission finally voted in, it’s clear that deportations remain a top priority.

    The new Commissioner for Internal Affairs and Migration, Magnus Brunner, has committed to drafting a new deportation law in the first 100 days of his mandate, at the behest of several Members of the European Parliament as well as EU member states.

    Rumours suggest that the file, designed to replace the 2008 Returns Directive, will be a Regulation, making it directly legally binding on all member states. It will come alongside ongoing discussions on “return hubs”, better described as deportation camps, in non-EU states.

    Until these new rules are proposed and agreed, the EU’s approach will be governed by the 2008 Directive, its 2021 returns strategy and the New Pact on Migration and Asylum.

    Under the Pact, people arriving at the bloc’s external borders will be pre-screened and then sorted into so-called ordinary and accelerated border procedures.

    According to the new rules, most people will be funneled into fast-track procedures which last a maximum of 12 weeks and take place in de facto detention at the external border.

    The areas in which people will be held will not technically qualify as member state territory, due to the newly introduced “legal fiction of non-entry.” If people are rejected during the accelerated procedure, they will enter a return border procedure – also fast-tracked.

    Other EU countries have been using accelerated procedures for years. Since November 2020, rejected asylum applications in Cyprus come with a deportation order. Individuals accused of threatening “public order” are put into indefinite detention. Many are forced to sign up for voluntary returns to be released.

    As part of the Pilot Project, the European Commission recommended that Bulgaria amend its national law to allow for rejection and return decisions to be issued simultaneously. In February 2024, Bulgaria did just that.

    Under the Pact, people detained at external borders will be similarly advised – or pressured – to enrol in voluntary return schemes.

    Expanding role for Frontex

    Frontex’s involvement in voluntary returns will come with an expansion of its size and functions. Return counsellors will be deployed to centres at the EU’s external borders where pre-screening and accelerated border procedures are carried out. Commission President Ursula von der Leyen told the European Parliament in July that Frontex could triple its Standing Corps to 30,000 during her new mandate.

    Frontex’s Management Board, on the other hand, has asked the agency to train more states on return counselling. The goal is now to train 160 individuals in return counselling in five different member states in 2024, up from 75 staff in five states in 2023.

    This newfound interest in return counselling is anything but altruistic: as part of the Pact, states can count their financial and operational contribution to counselling activities as “solidarity” measures.

    Rather than relocating new arrivals across the bloc to increase the sharing of responsibility, states can instead choose to finance voluntary returns and return counselling.

    “Anti-solidarity”

    Reinhard Schweitzer, the research professor, noted the “insidious” way this solidarity mechanism could be abused.

    “I think it would be a very comfortable thing for the [current] Austrian government to say: ‘instead of taking in people, we send our counsellors there to help deport people’,” he told Statewatch.

    “I’m surprised that it’s really called a solidarity mechanism, because it’s a twist of what solidarity is supposed to mean. It’s anti-solidarity,” he concluded.

    Frontex did not respond to a request for comment from Statewatch.

    A spokesperson for the European Commission said: “Efficient border management must be firmly rooted in the respect of fundamental rights, including human dignity and the principle of non-refoulement.”

    “Bulgarian authorities, as all EU Member States, must fully respect obligations under the asylum and international law, including ensuring access to the asylum procedure. It is the responsibility of Member States to investigate any allegations of wrongdoing,” they added.

    https://www.statewatch.org/news/2025/january/deportations-new-role-for-frontex-as-eu-pushes-for-more-voluntary-return

    #retours_volontaires #migrations #renvois #expulsions #réfugiés #Bulgarie #frontières

  • #Bulgaria. Frontiera di morte
    https://radioblackout.org/2025/01/bulgaria-frontiera-di-morte

    La Bulgaria, paese recentemente entrato nell’area Schengen intende dimostrare a Bruxelles di saper controllare le proprie frontiere, specialmente quelle con i paesi dai quali transitano i migranti. Le politiche migratorie europee continuano a mietere vittime anche in questa zona dell’Unione, dove a fine anno sono morti tre ragazzini minorenni provenienti dall’Egitto. Ad attivisti ed attiviste […]

    #L'informazione_di_Blackout #arresto_no_border_in_bugaria #frontiere_uccidono #morire_assiderati #no_name_kitchen #rotte_balcaniche #Turchia
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/01/2025-01-14-virginia-bulgaria.mp3

  • Après une longue attente, la #Roumanie et la #Bulgarie accèdent pleinement à l’espace Schengen

    Déjà un pied dans la zone avec la levée des contrôles en mars 2024 dans les aéroports et ports maritimes, la Roumanie et la Bulgarie ont intégré complètement mercredi l’espace Schengen. C’est « le plus grand succès » de 2024, a salué dans ses vœux le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu.

    https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20241231-apr%C3%A8s-une-longue-attente-la-roumanie-et-la-bulgarie-%C3%A0-1

    #espace_Schengen #Schengen

  • Frontex in Bulgaria, la consegna del silenzio
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bulgaria/Frontex-in-Bulgaria-la-consegna-del-silenzio-233765

    Gli ufficiali Frontex dell’UE dispiegati tra Bulgaria e Turchia verrebbero intimiditi e costretti al silenzio di fronte a respingimenti e brutalità contro migranti e rifugiati, mettendo a rischio la credibilità dell’agenzia. Queste le pesanti conclusioni di un’indagine giornalistica di BIRN

  • EU Border Force Officers Intimidated into Silence on Migrant Abuse in Bulgaria

    Documents obtained by BIRN show that EU #Frontex officers deployed to Bulgaria’s border with Turkey are being intimidated into silence in the face of pushbacks and brutality against migrants and refugees, prompting warnings that the agency’s credibility is on the line.

    The woman was “begging” and “crying for mercy”, but the Frontex officers weren’t in charge. “Don’t make me angry,” the Bulgarian border guard responded. Returning from the woods with her four fellow migrants, the guard forced them all to crawl through a hole in the fence, back into Turkey.

    That’s the account of two officers of the European Union’s border agency, Frontex, who accompanied the Bulgarian border guard on a regular night patrol on Bulgaria’s southeastern frontier with Turkey.

    “In the [patrol] car,” the officers reported, “the Bulgarian officer confessed he felt sorry for the woman, but he had orders from his superior to push back all the ‘Talibans’,” a term used by Bulgarian border guards for migrants and refugees trying to cross from Turkey.

    They said their Bulgarian colleague “instructed” them not to file a report to Frontex on what was an obvious ‘pushback’, the forced and illegal return of migrants and refugees before they even have a chance to stake their case for asylum.

    The Frontex officers ignored him and the Bulgarians suspected as much; the officers spoke of feeling “hunted” and voiced “fears about their safety”. Frontex eventually pulled them out, “for their own protection”.

    The incident, which occurred in December last year, is detailed in one of eight Serious Incident Reports – used by Frontex for recording and investigating allegations of rights violations in its operations – obtained by BIRN alongside other internal documents concerning rights violations on the Bulgarian-Turkey border under the agency’s watch.

    Taken together, these documents paint a picture of a Frontex deployment under intense pressure from Bulgaria’s border police to turn a blind eye to recurrent pushbacks and abuse of migrants and refugees.

    But while the officers in the case of the woman resisted that pressure, others have not.

    A week after the woman was forced to crawl through the border, Jonas Grimheden, the head of Frontex’s internal rights watchdog, the Fundamental Rights Office, FRO, wrote to Anton Zlatanov, Bulgaria’s border police chief, saying that on multiple occasions Frontex border guards had “directly witnessed violations committed by Bulgarian officers” against migrants and refugees trying to enter the EU.

    The FRO, he said, had collected “numerous credible accounts related to pressure used by Bulgarian border guards against Frontex deployed officers not to report their observations”.

    BIRN’s findings raise fresh questions for Hans Leijtens, who took over as Frontex executive director in March last year with a vow that the agency would never again turn a blind eye to rights violations on the EU’s borders. Leijtens replaced Fabrice Leggeri, who resigned the previous year over the findings of an investigation by EU anti-fraud agency OLAF that implicated Frontex in pushbacks.

    Yet Frontex officers are still complaining of pressure from Bulgarian border officers to keep quiet or face retaliation and “harassment”, all while senior EU officials in public champion Bulgaria’s efforts to protect the boundaries of the bloc.

    According to one FRO document seen by BIRN, officers “often felt helpless and inadequate to react, citing also language barriers, short decision-making times and feeling vulnerable vis-a-vis the Bulgarian officers”.

    During a January meeting of the Frontex Management Board, a senior official of the European Commission, Henrik Nielsen, who sits on the board, warned of yet more damage to the agency’s reputation, according to minutes of the meeting obtained by BIRN via a Freedom of Information request.

    Expressing concern at attempts to “circumvent or hinder reporting obligations and SIRs”, Nielsen stressed that “a credible reporting mechanism is at the core of the credibility of the Agency itself, and at the core of the argument that more Frontex presence can improve the situation on the ground”.

    That presence was tripled earlier this year.

    https://balkaninsight.com/wp-content/uploads/2024/09/Fronteximage-1536x293.png

    ‘He looked me in the eyes and fired’

    Yahia Homsi says he will never forget June 13, 2024. It was a Thursday, and Homsi, a Syrian, was at work as an outreach officer in Bulgaria’s biggest refugee reception centre, training in the gym with minors who had crossed the border into the European Union country without family. A Syrian boy walked in.

    “I want to file a claim against the police,” Homsi recalled him saying. “They shot at me and I won’t stay silent.”

    The boy showed Homsi a wound on his right thigh and medical records from the hospital in the coastal city of Burgas.

    The records, obtained by BIRN, state: “Gunshot wound to the right hip joint from an attempted illegal border crossing.” The wound was caused by a rubber bullet.

    Homsi took the boy to Mission Wings, the NGO he works for and which reported the case to the Bulgarian interior ministry and State Agency for Refugees, as well as to Frontex.

    In an interview with BIRN in early July, the boy, who was 15 and originally from the war-scarred city of Deir ez-zor in eastern Syria, recounted his ordeal.

    Travelling with a group of around 20 migrants and refugees, he had spent days wandering around the forests of Turkey, trying to find the right moment and location to cross the border. He said he had already been pushed back nine times. It was May and a light rain was falling. The group crossed, and was quickly confronted by masked men with guns. The group scattered.

    “The police started shooting everywhere,” the boy told BIRN. “Not in the air, but at our feet.”

    Chased by one of them, the boy stumbled and fell to the ground.

    “He was trying to scare me by pointing a gun at my body,” the boy recalled. “He shot once, intentionally, in my leg, and twice close to my legs.”

    “He looked me in the eyes and fired. I couldn’t see his face because he was wearing a black mask. I only saw his eyes.”

    According to the boy’s account, the border guards spent more than an hour discussing what to do with him as he writhed in pain on the ground. Eventually, he was taken to hospital in the coastal city of Burgas. There, after surgery, he said he was questioned by police, who asked whether he had attacked the officer before the officer shot him. The boy said he didn’t.

    He was sent to a detention centre in Lyubimets, south-central Bulgaria, and moved two weeks later to the open reception centre, Bulgaria’s largest, in nearby Harmanli, where he asked for help from Homsi.

    Less than a week after the interview, the boy disappeared, Mission Wings told BIRN. They said he had continued his journey to western Europe.

    In a written response to BIRN, the Bulgarian border police confirmed an incident on May 10 involving 19 “illegal migrants” and four army Special Forces officers, which support border police operations on the Bulgarian-Turkish frontier.

    According to the response, the officers first fired shots into the air but the group continued to run. One of the migrants, it said, tried to hit one of the officers with a rock.

    “Acting in self-defence, the serviceman shot him with a rubber bullet in the area of the right leg.”

    It said a report on the incident was sent to the military police and the joint special operations command.

    Mission Wings director Diana Dimova disputed the authorities’ account, saying the case involved “very serious crimes”.

    “We have a concrete case with enough evidence – the case of an unaccompanied child,” Dimova told BIRN. “And someone is trying to cover up this crime.”

    Mission Wings handed over the evidence gathered to the Serious Incidents Team at Grimheden’s FRO.

    “We are aware of this case and are looking into it,” Grimheden told BIRN. “Since our investigation is ongoing, I do not want to go into any details.”

    Were it not for Dimova’s persistence, however, the case of the boy’s shooting, like so many other incidents of alleged brutality on Bulgaria’s 259-kilometre border with Turkey, would have likely passed without notice.

    Warm words, ever deeper cooperation

    Frontex stepped up its presence in Bulgaria under Joint Operation Terra, which was launched in early 2022. Its officers take part in joint patrols with Bulgarian border guards in all-terrain jeeps and vans equipped with thermal-vision technology paid for with EU money.

    Leijtens inspected the operations in late February. Standing next to a fence topped with razor wire near the Kapitan Andreevo border crossing, the busiest land border crossing point in Europe, the Dutchman expressed support for Bulgaria’s long-awaited accession to Europe’s passport-free Schengen zone.

    “Bulgaria is a very important partner,” he was quoted as saying by Reuters. “Without Bulgaria we cannot protect our external borders.”

    He also issued a warning. “We are guarding not only the borders, but also EU values,” Leijtens said.

    In a confidential memo prepared just days before the visit to the Bulgarian border, Grimheden briefed Leijtens on the accounts of Frontex officers who said they had been instructed by Bulgarian border police not to report details of systematic pushbacks.

    Serious or persistent rights violations would normally require Frontex to suspend operations, yet during his trip to the border Leijtens announced the opposite – a tripling of the Frontex presence to 500 officers.

    A few days later, European Commission President Ursula von Der Leyen announced a new strategic partnership between the Commission, EU agencies and Bulgaria “to strengthen the EU’s external borders”, covering areas such as border management, asylum procedures, returns and police cooperation.

    The agreement builds on a multi-million-euro pilot project launched in March 2023 that brought EU support for faster asylum procedures and returns as well as additional resources and equipment for border management.

    Von Der Leyen’s February announcement followed a BIRN investigation earlier that month that found Frontex and the Commission had effectively ignored internal reports of violent pushbacks in the process of bringing Bulgaria – partially, for the time being – into the Schengen zone.
    Bulgaria claims ‘zero tolerance’ for human rights violations

    On social media, Frontex has called the Kapitan Andreevo border crossing a “Mecca” for border guards and the “end of the road for all sorts of criminals”.

    The crossing is a key hub for Frontex personnel deployed along Bulgaria’s border with Turkey; visiting in April, Frontex’s second-in-command, Lars Gerdes, lauded the “excellent cooperation” of Bulgarian border police.

    The border, however, is also where human rights organisations and Frontex’s own monitoring body have documented crimes stretching back years. These include migrants and refugees being beaten, stripped, chased and bitten by police dogs and pushed back en masse to Turkey, all committed by Bulgarian officers taking part in Frontex operations.

    According to data compiled by the Bulgarian Helsinki Committee, 9,897 alleged pushbacks took place along Bulgaria’s borders with Turkey and Greece in 2023 involving 174,588 persons.

    Bulgarian authorities have always strenuously denied such allegations.

    “We have zero tolerance for people who disrespect human rights,” Zlatanov, the border police chief, told the European Parliament’s Civil Liberties Committee in April.

    When pressed, Bulgarian officials regularly point to the fact there is no record of such instances in official databases.

    Yet for more than a year now, Grimheden has alerted Frontex top brass to Bulgarian authorities’ “tacit practice of non-reporting of actions severely endangering the fundamental rights of migrants”.
    ‘Attempts to cover up their actions’

    The attempts to silence Frontex border guards are detailed in eight Serious Incident Reports, or SIRs.

    Examining 16 border interventions, the FRO found that on multiple occasions Frontex officers were pressured by their Bulgarian counterparts “to avoid reporting not only of fundamental rights violations observed but also their apprehensions/encounters with migrants”.

    “All these Frontex officers understood that this request was linked to [the] Bulgarian officers’ attempt to cover up their actions and likely the migrants’ subsequent collective expulsion,” it concluded.

    The SIRs, based on testimony taken from six officers on three different Frontex teams, describe in sometimes graphic detail multiple incidents of pushbacks and abuse between September and December last year, witnessed by Frontex officers while on joint patrols with Bulgarian border guards. They include beatings, migrants “groaning” in pain and being threatened with ‘flashlight tasers’ – a powerful torch and stun gun combined – and a Bulgarian officer using an unloaded gun to motion to migrants where they should go.

    One report describes an incident in September 2023 when Frontex officers witnessed a group of some 25 people “kneeling in the presence of two Bulgarian officers” near the border fence that separates Bulgaria from Turkey. Five of them were made to undress, “with their belongings confiscated and being burned”.

    At the end of the shift, “the Frontex team was approached by a Bulgarian team leader who started asking some probing questions and indicated that it would be better not to report anything”, the report states.

    Under the rules of a Frontex deployment, its officers act under the command of the local border force, in this case the Bulgarian. The Frontex officers initially complied and only notified the FRO five weeks later when their deployment ended, despite an obligation to report any suspected rights violations immediately.

    When FRO investigators visited the scene two months after the alleged incident, they found a sign for Sofia pointing towards Turkey.

    Sending migrants ‘to Sofia’ is a euphemism for pushing them back over the border, the Frontex officers told the FRO. The FRO concluded that all 25 individuals were “likely” subjected to “collective expulsion”.

    In its assessment of the incident in December, in which the woman was forced to crawl back through a hole in the border fence, the FRO faulted the officers for not intervening and cited operational rules that all Frontex officers are “obligated to act or refuse a command” that may threaten human rights.

    However, the FRO added, “for such cases, they are not sufficiently prepared by the Agency”.

    Warning that Frontex risks being implicated in “illegal practices”, the FRO called for “a clear instruction from Frontex hierarchy to intervene when observing fundamental rights violations”.

    Asked to respond, a Frontex spokesperson told BIRN: “Frontex is enhancing its instructions and protocols to ensure that our officers are not just observers but are empowered to act when confronted with situations that require intervention to protect fundamental rights.”

    The Bulgarian border police said it had followed up on all SIRs it had received from Frontex and reported back to the agency.

    “No Bulgarian border police officers have been sanctioned in connection with the issued reports as there has been no proven excess of authority,” the border police directorate told BIRN.

    “We strive to minimise incidents at the border,” it added. “Training was conducted for the senior, middle and executive staff on the ground, which had results – since January 1, 2024, there have been no serious incidents related to human rights violations by the Bulgarian border police.”
    Frontex internal complaints mechanism ‘ineffective’

    In March this year, Grimheden submitted a report to the Frontex Management Board saying that the FRO “regularly receives reports of feared repercussions of Frontex officers who are planning to report serious incidents”.

    Three months later, BIRN revealed that Frontex officers deployed in Albania had “implicit instructions not to issue SIRs”.

    EU officials have repeatedly justified Frontex’s expanding footprint at Europe’s borders by arguing that its officers help guarantee that fundamental rights are respected and cases of wrongdoing are duly reported.

    Yet, in the case of Bulgaria, the FRO concluded that “the presence or involvement of Frontex officers in an event is not necessarily a guarantee for fundamental rights compliance”, a phrasing used in multiple SIRs.

    In none of the investigated incidents between September and December 2023 did Frontex officers “intervene in the moments when confronted with wrongdoing”.

    When Frontex was implicated in the pushbacks in the Aegean in 2020, the revelations eventually triggered the downfall of Leijtens’s predecessor, Leggeri.

    In 2024, critics say little appears to have changed.

    In recent months, there has been intense discussion in the senior ranks of Frontex to address the flawed SIR mechanism. In late August, both Leijtens and Grimheden travelled to Sofia to meet senior Bulgarian officials, including Zlatanov, the border police chief, and now former Interior Minister Kalin Stoyanov. BIRN understands that the talks, in part, looked at how to address human rights abuses in Frontex operations and limit further damage to the agency’s reputation.

    “It is very important that Frontex’s internal compliance system is functional to ensure that the Agency is not complicit in human rights violations,” said Dr. Lisa-Marie Komp, an Amsterdam-based lawyer representing a Syrian family who took Frontex to the European Court of Justice arguing the agency should be held accountable for their pushback from Greece to Turkey in 2016. The court dismissed the case in September 2023 but the family has appealed.

    “Reporting incidents is an essential first step in this process,” Komp told BIRN. “The Agency’s internal complaints mechanism has been ineffective and very slow and significant hurdles must be passed when lodging a claim against the Agency at the European Court of Justice.”

    https://balkaninsight.com/2024/09/06/eu-border-force-officers-intimidated-into-silence-on-migrant-abuse-in

    #Bulgarie #migrations #réfugiés #frontières #violence #Turquie #droits_humains

  • Une quinzaine de pays pro-nucléaires se réunissent à Paris pour concrétiser la relance de l’atome
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/une-quinzaine-de-pays-pro-nucleaires-se-reunissent-paris-po

    AFP parue le 19 sept. 2024 - 04h00

    Une quinzaine de ministres ont rendez-vous à Paris jeudi et vendredi pour une conférence internationale, sous l’égide de l’#OCDE et du gouvernement suédois, destinée à trouver les leviers d’accélération de la relance du #nucléaire afin de tenir les objectifs climatiques mondiaux.

    Les responsables ainsi que des industriels d’une quinzaine de pays sont attendus, venus des #Etats-Unis, du #Canada, du #Japon, de la #Corée du Sud, de l’Union #européenne (#France, #Pologne, #Bulgarie, #Hongrie, #Estonie, République #tchèque), ainsi que d’Afrique (#Ghana).

    L’objectif pour cette seconde édition de « Roadmaps to New Nuclear 2024 » (Feuilles de route pour le nouveau nucléaire 2024) est d’examiner les « moyens concrets d’honorer les engagements pris au niveau mondial d’accroître la production d’énergie nucléaire pour lutter contre le changement climatique », selon le communiqué de l’Agence pour l’énergie nucléaire (#AEN) de l’OCDE, institution qui rassemble les pays développés.

    Selon l’AEN, il faudrait tripler les capacités nucléaires mondiales d’ici 2050 pour respecter les objectifs de neutralité carbone, en combinant réacteurs existants, réacteurs de nouvelle génération mais aussi de petits réacteurs modulaires (SMR).

  • #Frontex achète des #drones pour une #surveillance renforcée aux frontières de l’UE

    Alors que les États membres demandent à la Commission européenne de renforcer les #frontières_extérieures, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, vient de lancer des appels d’offres d’un montant total d’environ 400 millions d’euros pour l’achat d’#équipements, de drones et d’autres #technologies de surveillance.

    En réponse à la demande des États membres formulée en juillet, la commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, semble donner suite à leur souhait de renforcer les frontières extérieures de l’UE.

    La commissaire s’est engagée à consolider le régime de visa de l’UE et à lancer un appel à propositions à hauteur de 150 millions d’euros destiné à la « #capacité_de_surveillance_des_frontières » de l’UE.

    Dans des lettres adressées à la Commission en mai et en juin, les États membres ont exhorté l’exécutif européen à intensifier ses efforts pour externaliser l’immigration, en empêchant les exilés en situation irrégulière de poser le pied sur le sol de l’UE.

    Dans le discours prononcé devant le Parlement européen avant sa réélection à la présidence de la Commission en juillet, Ursula von der Leyen a annoncé son intention de tripler les #effectifs de Frontex et de nommer un commissaire à la Méditerranée, afin de s’attaquer aux flux de personnes qui tentent de se rendre dans les États membres du sud de l’UE.

    Cet été, l’agence européenne des frontières, Frontex, a lancé une série d’appels d’offres pour renforcer ses capacités le long des frontières extérieures de l’UE.

    Concrètement, un #appel_d’offres concerne des drones et des services connexes pour la #surveillance_maritime, d’une valeur de 184 millions d’euros, un autre appel d’offres se focalise sur le matériel de surveillance, y compris des #lunettes_de_vision_nocturne, d’une valeur de 19 millions d’euros. Un troisième appel d’offres d’une valeur de 186,5 millions d’euros vise les services de technologies de l’information et de la communication (#TIC). Enfin, un projet pilote de 3 millions d’euros pour des drones aux frontières terrestres est aussi envisagé dans le cadre d’opérations conjointes avec la #Bulgarie.

    La facture totale avoisine les 400 millions d’euros.

    https://www.euractiv.fr/section/international/news/frontex-achete-des-drones-pour-une-surveillance-renforcee-aux-frontieres-de
    #technologie #complexe_militaro-industriel #frontières #contrôles_frontaliers #migrations #réfugiés #coût #budget #mer_Méditerranée #Méditerranée

    • Frontex Expands Drone Fleet as EU Intensifies Border Surveillance

      The European Union’s border agency, Frontex, has significantly ramped up its use of drones as part of a broader push to tighten control over the bloc’s external borders, with recent tenders amounting to nearly €400 million.

      This move comes amid growing pressure from EU member states for the European Commission to reinforce border security and prevent irregular migration.

      Frontex’s latest wave of investment includes a €184 million call for maritime surveillance drones, €19 million for night vision surveillance equipment, and €186.5 million for information and communication technology services, as well as a €3 million pilot project for drones monitoring land borders in cooperation with Bulgaria.

      The total expenditure reflects a robust commitment to deploying advanced technologies for border control, as the EU intensifies efforts to externalise migration management and prevent irregular migrants from reaching European shores.
      Heightened Focus on Border Security

      The EU’s border strategy has evolved significantly over the past decade. Member states have increasingly called for stronger border controls to address the migration challenges faced by southern European countries. In response, Frontex has expanded its operational capabilities, including the use of drones for surveillance, particularly along the EU’s external maritime borders in Italy, Malta, and Greece.

      Drones were first integrated into Frontex operations in 2018, contributing to the detection of nearly 5,000 individuals at sea in that year alone. Their use was further formalised in 2019 when the mandate of the European Border Surveillance System (EUROSUR) was broadened to include drones in its air surveillance framework. Since then, the use of unmanned aerial vehicles has become a central element of the EU’s border control strategy.

      In 2020, Frontex awarded contracts worth €100 million to Airbus and Israel Aerospace Industries (IAI) for the deployment of Heron drones, capable of extended flights exceeding 30 hours. These drones have been instrumental in monitoring the Mediterranean Sea, including during the 2023 Messenia migrant boat disaster, which resulted in the deaths of approximately 650 people.
      Controversy Surrounding Drone Use

      Frontex’s use of drones has not been without controversy. In 2022, reports emerged that intelligence gathered by Frontex drones, operated out of Malta, was being used by Libyan authorities to intercept migrant boats in the Mediterranean, resulting in the forced return of thousands of individuals to Libya, a country with a troubling record of human rights violations. A Human Rights Watch report concluded that in 2021, some 10,000 migrants were intercepted and returned to Libya, many of them as a direct result of data provided by EU surveillance aircraft.

      The allegations raised concerns about the role of Frontex in what critics have termed “pushback” operations, where migrants are prevented from entering EU territory without being given the opportunity to seek asylum. These operations have drawn widespread criticism from human rights organisations, who argue that they violate international law and exacerbate the risks faced by vulnerable individuals attempting to cross the Mediterranean.

      Despite these concerns, Frontex has defended its actions, emphasising its focus on combating human trafficking and preventing loss of life at sea. According to the agency, its surveillance efforts are aimed at detecting vessels in distress and alerting national rescue authorities to ensure timely interventions. However, the agency has refrained from addressing the broader criticisms regarding its cooperation with non-EU countries like Libya.
      Expansion of Surveillance Capabilities

      The recent tenders indicate that Frontex is committed to expanding its drone capabilities further, with plans to spend €184 million on maritime drones over the next four years. This represents a marked increase in spending compared to previous years, suggesting a shift towards more consistent and large-scale deployments of drones in border surveillance operations.

      Frontex’s budget has seen significant growth over the past decade, reflecting the increasing political prioritisation of migration control within the EU. In 2025, the agency’s budget is expected to reach nearly €1 billion, a substantial increase from the €233 million allocated in 2016. This cash infusion is intended to support Frontex’s expanding role, which now includes a broader range of responsibilities, from assisting member states with border management to conducting joint operations with non-EU countries.

      According to military analyst Major Rasmus Ross from the Royal Danish Defence College, drones are just one element of a multi-layered approach to border security. While drones provide situational awareness, other technologies and equipment are necessary to create a comprehensive surveillance network capable of responding to a variety of threats.
      Broader Implications for Migration Management

      The increasing reliance on drones for border surveillance has significant implications for how the EU manages migration. For many experts, this shift towards greater surveillance represents an effort to externalise EU borders, pushing migration controls further into non-EU territories with questionable human rights records, such as Libya and Tunisia. By identifying migrant vessels earlier and further from European shores, Frontex can reduce the need for European coastguards to intervene, potentially leaving the responsibility to non-EU countries with less stringent asylum and human rights protections.

      https://eutoday.net/frontex-expands-drone-fleetl

  • Dans les centres de détention bulgares, les migrants privés de leurs « droits humains fondamentaux » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57684/dans-les-centres-de-detention-bulgares-les-migrants-prives-de-leurs-dr

    Dans les centres de détention bulgares, les migrants privés de leurs « droits humains fondamentaux »
    Par Maïa Courtois Publié le : 17/06/2024
    Accès restreint au téléphone, présence de nuisibles, violences commises par les gardiens... Les témoignages recueillis par InfoMigrants sur les centres de détention bulgares pour migrants décrivent une réalité brutale. Pourtant, à l’orée de l’Europe, ces structures restent largement utilisées pour enfermer les exilés déboutés, ceux encore en recours, et même les demandeurs d’asile.
    Jambes très minces dans un jeans serré, bras croisés, Osman recule son buste contre sa chaise. Comme pour ne rater aucun détail de ce qu’il se passe. En même temps qu’il parle, il ouvre grand ses yeux noirs, abrités sous sa casquette de la même couleur. « C’est drôle, dès que je dis quelque chose vous le prenez en note. Comme si j’étais quelqu’un d’important ». Ce Syrien de 25 ans vient d’obtenir la protection subsidiaire de l’État bulgare. Mais le parcours avant d’obtenir cette réponse positive a été fastidieux. Arrêté il y a sept mois à Sofia en situation irrégulière alors qu’il tentait de sortir du pays pour rejoindre les Pays-Bas, le jeune homme a été placé au centre de détention de Lubiméts, au sud de la Bulgarie. Il en a été libéré au bout de 13 jours, après s’y être déclaré et enregistré comme demandeur d’asile.
    « À l’intérieur, c’est terrible. Il y a des insectes partout. Je n’arrivais pas à dormir car j’avais une phobie de la saleté. Et la police nous battait. Cela m’est arrivé quatre ou cinq fois pendant ces 13 jours », raconte-t-il. Dans ces centres de détention, les exilés n’ont qu’un accès très limité à leur téléphone. En théorie : quelques minutes par semaine. En pratique, « je n’avais aucune possibilité d’avoir mon téléphone », assure Osman.
    Lubiméts est l’un des deux centres de détention pour migrants en Bulgarie. L’autre, celui de Busmantsi, se trouve en périphérie de Sofia. Sohrab, un Afghan de 25 ans rencontré dans les rues de la capitale, a passé 14 jours dans le second. « Les conditions y étaient déplorables. Il y avait plus de 20 personnes dans une chambre », se souvient-il. Lui aussi en avait été libéré en y déposant une demande d’asile. Il existe un troisième centre fermé, à Elhovo, tout proche de la frontière turque. Fin 2022, le gouvernement bulgare « a officiellement désigné le centre de détention d’Elhovo comme centre de transit pour la redistribution des réfugiés ukrainiens nouvellement arrivés, malgré ses conditions totalement inadaptées », relate le réseau European Council on Refugees and Exiles.
    Les exilés tout juste interpellés peuvent s’enregistrer comme demandeurs d’asile à Lubiméts et Busmantsi, comme l’ont fait Osman et Sohrab. Ils sont alors libérés en quelques jours - deux semaines au maximum -, avant de rejoindre les centres d’hébergement ouverts et dédiés à ce public.Dans les centres de détention, sous l’autorité de l’Agence d’État pour les réfugiés, on trouve donc des demandeurs d’asile. Mais la majorité sont les déboutés. Ces exilés sont sous le coup d’une procédure de renvoi vers leur pays d’origine. Certains sont encore en recours, d’autres ont épuisé toutes les voies légales possibles.
    « Le problème, c’est que nombre de personnes déboutées, comme les Afghans ou les Syriens, ne peuvent pas être expulsées », souligne Victor Lilov, membre du Comité Helsinki bulgare. Et ce, faute de voie diplomatique pour obtenir des laissez-passer consulaires entre la Bulgarie et les gouvernements en place dans ces pays. « Il n’y a donc aucune raison de les maintenir enfermés ainsi », estime-t-il. La loi bulgare prévoit un enfermement d’une durée maximum de six mois.
    Mais pour certains détenus, ce délai est renouvelé jusqu’à 18 mois. Ces derniers, la plupart du temps, sont considérés comme des menaces pour l’ordre public et basculent, eux, sous la responsabilité de l’Agence d’État de la sécurité nationale. Pour justifier leur régime particulier, l’agence « produit des notes blanches [rapports d’information secrets remplis par les services de police ou de renseignement, ndlr], sans que l’on puisse connaître l’argumentaire », expose Victor Lilov. (...)
    (...) Busmantsi a tout d’une « prison sous haute surveillance », raconte Abdulrahman Al-Khalidi, depuis sa cellule, via messagerie cryptée à InfoMigrants. Il y a des « portes en fer, une présence permanente d’agents de sécurité, une absence de liberté de mouvement à l’intérieur ». Sans compter « des caméras de surveillance et du matériel d’écoute électronique actifs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans les chambres ». Plusieurs sources racontent, comme lui, que les chambres sont verrouillées entre 22 heures et 7 heures du matin : l’accès aux sanitaires est ainsi rendu impossible. Des détenus se voient contraints d’utiliser des bidons ou des bouteilles d’eau vides pour faire leurs besoins la nuit. Photos à l’appui, Abdulrahman Al-Khalidi dénonce aussi des repas insuffisants - parfois un seul par jour. Ou encore la présence invasive d’insectes, dont des punaises de lit, causant des maladies de peau. En outre, l’accès aux machines à laver et sèche-linges leur est refusé. En avril, Human Rights Watch a dénoncé un passage à tabac subi par le Saoudien de la part d’agents du centre, et exigé l’ouverture d’une enquête. Interrogés sur ces violences, et plus généralement sur les conditions de vie décrites dans les propos et photos recueillis par InfoMigrants, le ministère de l’Intérieur et l’Agence d’État pour les réfugiés n’ont, pour l’heure, pas apporté de réponse.
    Abdulrahman Al-Khalidi, très fragile, déplore l’absence de suivi médical et psychologique. Et ce, même après une tentative de suicide en novembre 2022. Ces derniers mois, « ma dépression a atteint un pic, et les idées d’automutilation me reviennent plus fortes qu’avant », confie-t-il. Le Saoudien affirme avoir « écrit plusieurs lettres pour recevoir des soins psychologiques » à l’Agence d’État pour les réfugiés et aux services de police. Mais celles-ci auraient été « toutes ignorées : je n’ai reçu la visite d’un psychologue qu’une seule fois ». Ici, dans ce centre de détention pour migrants, « j’ai été privé de la plupart de mes droits humains fondamentaux », conclut-il. Des droits normalement « protégés par les lois internationales et européennes ».

    #Covid-19#migration#migrant#bulgarie#UE#politiquemigratoire#santementale#sante#droit#centrededetention

  • « Je ne veux pas rester ici » : en Bulgarie, des arrivées record de mineurs non accompagnés - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57690/je-ne-veux-pas-rester-ici--en-bulgarie-des-arrivees-record-de-mineurs-

    « Je ne veux pas rester ici » : en Bulgarie, des arrivées record de mineurs non accompagnés
    Par Maïa Courtois Publié le : 13/06/2024
    Près de 4 000 mineurs isolés ont déposé une demande de protection en Bulgarie en 2023. Un record. L’immense majorité vient de Syrie et d’Afghanistan. Mais l’Etat bulgare peine à proposer des solutions à ces enfants, en dehors d’un hébergement dans des centres pour demandeurs d’asile, sans aucun suivi rapproché. Reportages à Sofia et Harmanli.
    Maïa Courtois, envoyée spéciale en Bulgarie
    Sur le bord d’une route nationale au bitume brûlant, sur laquelle les voitures défilent à toute vitesse, deux enfants sont assis. Protégé des regards par quelques arbres bordant un sentier herbeux, le plus petit des deux mange une glace. Le plus grand, S., a 15 ans. Plein d’énergie, il explique que le garçon à ses côtés, M., n’en a que 9.
    Devant eux : le centre d’Harmanli, petite ville de quelques milliers d’habitants, située à cinquante kilomètres de la frontière avec la Turquie. C’est le premier point d’arrivée en Bulgarie, porte de l’Europe, pour les exilés venant de Turquie. Derrière eux : le centre d’accueil et d’enregistrement pour les demandeurs d’asile, où S. et M. sont tous deux hébergés.
    Comme l’immense majorité des demandeurs d’asile se trouvant actuellement à Harmanli, S. et M. sont Syriens. « Ici, dans ce centre, la situation est bonne », glisse S., juste avant que M., qui a peur d’en dire davantage à des inconnus, ne lui suggère de décamper. En une seconde, les deux petits s’évaporent, non sans un geste d’au revoir et de larges sourires.
    Mi-mai, les autorités bulgares ont inauguré une nouvelle zone d’accueil, entièrement dédiée aux mineurs non-accompagnés et aux familles, dans l’enceinte du centre de Harmanli. Géré avec l’aide du Haut commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (HCR) et de l’Unicef notamment, cette zone a une capacité d’accueil de 98 personnes. Malgré nos demandes adressées au responsable du centre de Harmanli, nous n’avons pas eu l’autorisation d’y entrer.
    Cette inauguration répond à un besoin urgent : les arrivées de mineurs non-accompagnés sont en hausse. 2023 a été une année record. Sur les 22 518 demandes d’asile enregistrées par les autorités bulgares, près de 4 000 émanaient de mineurs isolés. L’année précédente, en 2022, ils étaient déjà près de 3 300.
    « L’âge de ces mineurs que nous accompagnons a également chuté en 2023 », observe Diana Radoslavova, coordinatrice de Voice in Bulgaria, qui évoque des enfants seuls d’à peine 13 ans. Une centaine de mineurs isolés arrivés en 2023 a en effet moins de 14 ans. Cette ONG a mis en place un Centre d’aide juridique, dont les permanences se tiennent dans un bureau à Sofia, la capitale du pays, pour appuyer les exilés, y compris les mineurs isolés, dans leur demande de protection internationale.
    Entre janvier et avril 2024, d’après les dernière statistiques de la State Agency for Refugees (la division ministérielle en charge des demandeurs d’asile et réfugiés), 358 mineurs non accompagnés sont arrivés en Bulgarie et y ont demandé une protection. Plus de la moitié (191) viennent de Syrie. La seconde nationalité la plus importante : les Afghans. Suivis des mineurs égyptiens et, à la marge seulement, des enfants marocains, irakiens et pakistanais.
    Les enfants afghans sont hébergés, eux, plutôt à Sofia. Tout un étage du centre d’accueil et d’enregistrement de Voenna Rampa, en périphérie de la capitale, est réservé à ces mineurs non-accompagnés. Pour y accéder, les transports en commun sont rares et distants. Il faut cheminer plusieurs dizaines de minutes entre les entrepôts logistiques, les poids lourds plein de rouille et les décharges de ferraille d’une zone industrielle.
    Sur cette route peu hospitalière, Shahzada, 17 ans, et Khan Agha, 16 ans, marchent d’un bon pas. C’est l’heure pour eux de rejoindre la distribution du repas à l’intérieur du centre, sac plastique dans les mains. Khan Agha a quitté son pays, l’Afghanistan, il y a un an et demi. Puis il a passé plus d’un an en Turquie : « Je travaillais dans une petite ville turque, dans une usine, pour gagner ma vie et payer le passeur ». C’est aussi le cas de son ami Shahzada, parti sur les routes plus tôt, et arrivé six mois avant lui sur le territoire turc.
    « Soit on reste ici, soit on reprend notre route » vers l’Europe de l’ouest.
    (...) Khan Agha assure avoir réussi à passer de la Turquie vers la Bulgarie « sans difficulté ». Shahzada ne peut pas en dire autant : la première fois qu’il a tenté de passer, début 2024, « les garde-frontières bulgares m’ont arrêté et refoulé. Ils ont pris mon portable et mon argent ». La seconde tentative fut la bonne. Les deux jeunes hommes sont sur le territoire bulgare depuis une dizaine de jours seulement. Leur plan pour la suite ? « C’est 50/50. On ne s’est pas encore décidés : soit on reste ici, soit on reprend notre route » vers un pays plus à l’ouest de l’Europe, confient-ils, un peu perdus.
    Ici, au centre de Voenna Rampa, le troisième étage, donc, est entièrement dédié à l’hébergement des mineurs. « Il y a beaucoup d’Afghans. Le repas n’est pas mal, c’est suffisant », décrivent les deux jeunes sans se plaindre.Chaque fin d’après-midi, à 18 heures, les portes du centre se ferment. Elles ne rouvriront qu’à 9 heures le lendemain matin.
    Alors en cette fin de matinée, certains jeunes ont besoin d’aller prendre l’air. Comme Kamran, 17 ans, qui vient de sortir du centre avec deux amis, juste pour faire un tour. Lui aussi se trouve à Sofia depuis une dizaine de jours. Il a quitté l’Afghanistan fin 2022, avant de passer plus de huit mois en Turquie. En revanche, de son côté, aucune hésitation : « Je ne veux absolument pas rester en Bulgarie. Je veux aller en Allemagne. Puisque je suis mineur, on ne va pas me renvoyer ici », espère-t-il. Kamran n’est pas du tout à l’aise avec les conditions de vie à Voenna Rampa. « Le repas qu’on nous donne ici n’est ni bon ni suffisant. C’est ce qu’on donne aux prisonniers. » Surtout, il se sent mal accompagné : « Il y a un médecin, mais qui prescrit un seul médicament pour toutes sortes de douleurs. »
    Malgré nos sollicitations, l’accès à Voenna Rampa nous a aussi été refusé : « Aucun journaliste ni aucune caméra n’est autorisé à entrer dans le centre », nous fait savoir l’agent de sécurité, qui contrôle fermement les entrées et sorties.
    « Ces centres devraient être la dernière option pour ces enfants », fustige Diana Radoslavova, de Voice in Bulgaria. « Surtout les plus jeunes qui ont autour de 13 ans, voire en-dessous, 10 ans... Pour eux, nous devrions mobiliser le système de protection de l’enfance bulgare, et seulement en tout dernier recours les placer dans ces centres ». Or, très peu de mineurs isolés accèdent au dispositif national de protection de l’enfance. Les places sont rares, une fois les enfants bulgares pris en charge. Plusieurs ONG intensifient cette année leur travail de sensibilisation auprès de familles d’accueil bulgares, pour répondre au manque de solutions. « Personne ne veut d’eux », déplore Diana Dimova, responsable de l’ONG Mission Wings basé à Harmanli, qui organise des activités ludiques et sportives pour les enfants du centre. « Souvent, nous créons ici un lien avec des enfants qui, quelques mois après, disparaissent dans la nature. Nous perdons leur trace. Il est arrivé que l’on apprenne plus tard que certains sont morts plus loin, seuls, à une autre frontière. C’est le sujet le plus douloureux pour moi ».

    #Covid-19#migrant#migration#bulgarie#routemigratoire#MNA#sante#santementale#droit#enfance

  • Bulgaria : Road to Schengen. Part One : the EU’s external border.

    On the 31st of March, Bulgaria - alongside Romania - joined Schengen as a partial member by air & sea. The inclusion of land crossings for full accession of these countries was blocked by an Austrian veto over concerns(1) that it would lead to an increase in people wanting to claim asylum in the EU.

    What is significant about Bulgaria becoming a Schengen member is that, what has been seen in the lead up, and what we will see following accession, is a new precedent of aggressively fortified borders set for the EU’s external Schengen borders. Which in turn may shape EU wide standards for border management.

    The EU’s external border between Bulgaria and Turkey has become infamous for a myriad of human rights violations and violence towards people who are forced to cross this border ‘illegally’. People continually face the violence of these crossings due to the lack of safe and legal routes allowing people to fulfill their right to seek asylum in Europe.

    In 2022 it was along this border that live ammunition(2) was first used against people seeking asylum in the EU. Shot by the Bulgarian authorities. In the same year it was reported(3) that people were illegally detained for up to 3 days in a cage-like structure attached to the police station in the border town of Sredets. It was also known that vehicles belonging to the European border force Frontex - who are responsible for border management and supposedly upholding fundamental rights - were present in the vicinity of the cages holding detained people.

    The EU’s illegal border management strategy of pushbacks are also well documented and commonplace along this border. Testimonies of pushbacks in this region are frequent and often violent. Within the past year Collective Aid has collected numerous testimonies from survivors of these actions of the state who describe(4) being stripped down to their underwear, beaten with batons and the butts of guns, robbed, and set on by dogs. Violence is clearly the systematic deterrence strategy of the EU.

    Similar violence occurs and is documented along Bulgaria’s northern border with Serbia. During an assessment of the camps in Sofia in March, outside of the Voenna Rampa facility, our team spoke to an Afghan man who, 6 months prior, was beaten so badly during a pushback that his leg was broken. Half a year later he was still using a crutch and was supported by his friends. Due to the ordeal, he had decided to try and claim asylum in Bulgaria instead of risking another border crossing.

    Despite the widespread and well documented violations of European and international law by an EU member state, at the beginning of March Bulgaria was rewarded(5) with its share of an 85 million Euro fund within a ‘cooperation framework on border and migration management’. The money within this framework specifically comes under the Border Management and Visa Instrument (BMVI) 2021 – 2027, designed to ‘enhance national capabilities at the EU external borders’. Within the instrument Bulgaria is able to apply for additional funding to extend or upgrade technology along its borders. This includes purchasing, developing, or upgrading equipment such as movement detection and thermo-vision cameras and vehicles with thermo-vision capabilities. It is the use of this border tech which enables and facilitates the illegal and violent practices which are well documented in Bulgaria.

    Close to the town of Dragoman along the northern border with Serbia, we came across an example of the kind of technology which used a controlled mounted camera that tracked the movement of our team. This piece of equipment was also purchased by the EU, and is used to track movement at the internal border.

    The cooperation framework also outlines(6) a roadmap where Frontex will increase its support of policing at Bulgaria’s border with Turkey. In late February, in the run up to Bulgaria becoming a Schengen member, on a visit to the border with Turkey, Hans Leijtens - Frontex’s executive director - announced(7) an additional 500 - 600 additional Frontex personnel would be sent to the border. Tripling the numbers already operational there.

    Meanwhile Frontex - who have been known(8) to conceal evidence of human rights violations - are again under scrutiny(9) for their lack of accountability in regards to the upholding of fundamental rights. Two days prior to the announcement of additional Frontex staff an investigation(10) by BIRN produced a report from a Frontex whistleblower further highlighting the common kinds of violence and rights violations which occur during pushbacks at this border. As well as the fact that Frontex officers were intentionally kept away from ‘hot spots’ where pushbacks are most frequent. The investigation underlines Frontex’s inability to address, or be held accountable for, human rights violations that occur on the EU’s external borders.

    The awarded money is the next step following a ‘successful’ pilot project for fast-track asylum and returns procedures which was started in March of the previous year. The project was implemented in the Pastrogor camp some 13km from the Turkish border which mostly houses people from the Maghreb region of northwest Africa. A 6 month project report(11) boasts a 60% rejection rate from around 2000 applicants. In line with the EU’s new migration pact, the project has a focus on returns whereby an amendment to national legislation has been prepared to allow a return decision to be made and delivered at the same time as an asylum rejection. As well as the launch of a voluntary return programme supported by the 2021-2027 Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF). Through which cash incentives for voluntary returns will be increased across the board. These cash incentives are essentially an EU funded gaslighting project, questioning the decisions of people to leave their home countries based on their own survival and safety.

    Our team visited the former prison of the Pastrogor camp in March. Which at the time held only 16 people - some 5% of its 320 capacity.

    The implementation of this pilot project and the fortification of the border with Turkey have been deemed a success by the EU commision(12) who have praised both as indicators of Bulgaria’s readiness to join the Schengen area.

    Unsurprisingly, what we learn from Bulgaria’s accession to becoming a Schengen member is that the EU is not only deliberately ignoring Bulgaria’s dire human rights history in migration and border management. But, alongside the political and economic strengthening brought with Schengen accession, they are actively rewarding the results of such rights violations with exceptional funding that can sustain the state’s human rights infringements. All while the presence of Frontex validates the impunity enjoyed by Bulgaria’s violent border forces who show no respect for human rights law. In early April the European Commision gave a positive report(13) on the results from EU funding which support this border rife with fundamental rights abuses. In a hollow statement Bulgaria’s chief of border police stated: “we are showing zero tolerance to the violation of fundamental rights”.

    What the changes in border management strategies at the EU’s external border to Turkey- in light of Bulgaria’s entry to the Schengen - mean in reality is that people who are still forced to make the crossing do so at greater risk to themselves as they are forced deeper into both the hands of smuggling networks and into the dangerous Strandzha national park.

    The Strandzha national park straddles the Bulgarian-Turkish border. It is in this densely forested and mountainous area of land where people are known to often make the border crossing by foot. A treacherous journey often taking many days, and also known to have taken many lives - lighthouse reports identified 82 bodies of people on the move that have passed through three morgues in Bulgaria. Many of whom will have died on the Strandzha crossing.

    It is reported(14) that morgues in the towns of Burgas and Yambol - on the outskirts of the Strandzha national park - are having difficulty finding space due to the amount of deaths occurring in this area. So much so that a public prosecutor from Yambol explained this as the reason why people are being buried without identification in nameless graves, sometimes after only 4 days of storage. It is also reported that families who tried to find and identify the bodies of their deceased loved ones were forced to pay cash bribes to the Burgas morgue in order to do so.

    Through networks with families in home countries, NGOs based nearby make efforts to alert authorities and to respond to distress calls from people in danger within the Strandzha national park. However, the Bulgarian state makes these attempts nearly impossible through heavy militarisation and the associated criminalisation of being active in the area. It is the same militarisation that is supported with money from the EU’s ‘cooperation framework’. Due to these limitations even the bodies that make it to morgues in Bulgaria are likely to be only a percentage of the total death toll that is effectively sponsored by the EU.

    Local NGO Mission Wings stated(15) that in 2022 they received at most 12 distress calls, whereas in 2023 the NGO stopped counting at 70. This gives a clear correlation between increased funding to the fortification of the EU’s external border and the amount of lives put in danger.

    People are also forced to rely more on smuggling networks. Thus making the cost of seeking asylum greater, and the routes more hidden. When routes become more hidden and reliant on smuggling networks, it limits the interaction between people on the move and NGOs. In turn, testimonies of state violence and illegal practices cannot be collected and violations occur unchallenged. Smuggling networks rely on the use of vehicles, often driving packed cars, vans, and lorries at high speed through the country. Injuries and fatalities of people on the move from car crashes and suffocating are not infrequent in Bulgaria. Sadly, tragic incidents(16) like the deaths of 18 innocent people from Afghanistan in the back of an abandoned truck in February last year are likely only to increase.

    https://www.collectiveaidngo.org/blog/2024/5/3/bulgaria-road-to-schengen-part-one-the-eus-external-border
    #Bulgarie #frontières #Schengen #migrations #frontières_extérieures #asile #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans #violence #Turquie #Sredets #encampement #Frontex #droits_humains #Serbie #Sofia #Voenna_Rampa #Border_Management_and_Visa_Instrument (#BMVI) #aide_financière #technologie #Dragoman #Pastrogor #camps_de_réfugiés #renvois #expulsions #retour_volontaire #Asylum_Migration_and_Integration_Fund (#AMIF) #Strandzha #Strandzha_national_park #forêt #montagne #Burgas #Yambol #mourir_aux_frontières #décès #morts_aux_frontières #identification #tombes #criminalisation_de_la_solidarité #morgue

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    ajouté à ce fil de discussion :
    Europe’s Nameless Dead
    https://seenthis.net/messages/1029609

  • Quand les montagnes « vibrent ». Une lecture du livre « Lisière » de Kapka Kassabova
    https://www.visionscarto.net/quand-les-montagnes-vibrent

    C’est au cours d’un voyage dans sa Bulgarie natale que l’écrivaine Kapka Kassabova nous accompagne dans son livre Lisière. Elle y accomplit un périple à cheval entre la Bulgarie, la Turquie et la Grèce, dans les régions montagneuses de la Thrace et des Rhodopes. De la mer Noire aux monts Pirin, en passant par la ville d’Edirne ou par des villages presque abandonnés, Kassabova rencontre des hommes et des femmes qui vivent de, avec ou contre la frontière et la montagne dans leur quotidien, (...) Billets

    #Billets_

    • #LISIÈRE. Voyage aux confins de l’Europe

      Quand #Kapka_Kassabova retourne en #Bulgarie, son pays natal, pour la première fois depuis vingt-cinq ans, c’est à la frontière avec la #Turquie et la Grèce qu’elle se rend. Une zone inaccessible lorsqu’elle était enfant et que la guerre froide battait son plein, un carrefour qui grouillait de militaires et d’espions.
      Au gré de son voyage, l’autrice découvre les lieux qui furent dominés par des forces successives, de l’Empire ottoman au régime soviétique, et baignés de mythes et de légendes. Son livre est peuplé de magnifiques portraits de contrebandiers, chasseurs de trésors, botanistes et gardes-frontières, et aussi de migrants.
      Lisière est à la fois le récit d’une immersion dans les coulisses de l’Histoire, un regard neuf sur la crise migratoire en Europe et une plongée au coeur de géographies intimes. Il se situe à mi-chemin entre les oeuvres de Ryszard Kapuscinski et de Svetalana Alexievitch.

      https://www.editions-marchialy.fr/livre/lisiere
      #livre #frontières

  • Schengen in Sights, EU and #Frontex Overlook Violent Bulgarian Pushbacks

    Internal documents show Frontex and the European Commission are well aware of Bulgaria’s dire human rights record on its border with Turkey, but the EU’s executive arm had other priorities – expanding Schengen.

    n August 2022, a report landed on the desk of the Fundamental Rights Office, FRO, the internal human rights watchdog of the European Union’s border agency, Frontex.

    Written by an unnamed Frontex officer posted to Bulgaria’s border with Turkey, the report recounted a mission undertaken by the officer at their own initiative to document the treatment of migrants and refugees at the hands of Bulgarian border officers.

    The report, obtained by BIRN, makes for grim reading.

    “It has been suggested that, allegedly … they leave them naked and take all of their belongings,” reads one line of the report. Another spoke of asylum seekers being “forced to swim back to Turkey, even if they do not have the skills or strength to do it”.

    Migrants and refugees, mainly from the Middle East, North Africa or Asia, are routinely referred to as “Taliban” and sometimes reportedly bitten by police dogs or shot at, the report said.

    But despite the prevalence of such practices, the author said that migrants are not fingerprinted or asked for their basic info, nor are there recordings or reports, “no traces” of these “interventions”. The author sourced the information in the report to conversations with 10 Bulgarian border officers.

    Frontex border guards, the officer wrote, are intentionally kept away from “’hot’ points’ where such pushbacks usually occur. “They [Bulgarian border officers] have instructions not to allow FRONTEX to see anything or they would have to do an official report.”

    In a written response, also seen by BIRN, the Bulgarian Chief Directorate of the Border Police said it had found no information concerning “unethical behaviour” by its border officers.

    The report, however, joined a pile of evidence that leaves Frontex once more vulnerable to accusations it has been overlooking systematic abuses of human rights on Europe’s borders.

    Dozens of internal Frontex and European Commission documents, given to BIRN under EU Freedom of Information rules, point to serious neglect on the part of not just Bulgarian authorities but EU officials as well when it comes to addressing evidence of grave and persistent human rights violations on Bulgaria’s borders, evidence that appears to have been swept under the carpet in the process of bringing the country into Europe’s passport-free Schengen zone.

    Previously blocked by the Netherlands and Austria due to concerns over “irregular” immigration and corruption, Bulgaria and Romania were granted partial accession, via air and sea borders, late last year, with the decision due to enter into force at the end of March.

    Despite already being implicated in pushbacks in Greece, BIRN’s investigation poses fresh questions of Frontex’s ability to guarantee human rights in operations it is part of, even after new executive director Hans Leijtens reportedly promised to “restore trust” in the agency when his appointment was announced in January 2023.

    “It is astonishing that an EU Agency is still unable to uphold EU law after so many institutional investigations, reports, recommendations and warnings,” said Tineke Strik, a Dutch MEP and member of a European parliamentary group tasked with scrutinising the work of Frontex.

    Decrying what she called “systematic shortcomings”, Strik told BIRN: “This shows that even though the Agency has a new director, problems are far from being solved.”

    Bulgaria had “an order” in terms of what it needed to do to clinch Schengen membership, said Diana Radoslavova, director of the Sofia-based non-profit Centre for Legal Aid “Voice in Bulgaria”.

    “It is the border which has to be effectively closed,” she said. “In order to fulfil this order we do whatever it takes, in extreme violation of human rights.”
    ‘Public secret’

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    Leijtens replaced Fabrice Leggeri, who resigned in April 2022 over the findings of the EU’s anti-fraud watchdog, OLAF, that Frontex had violated internal rules intended to protect human rights by its involvement in pushbacks in Greece and Malta, and that senior leadership knew.

    The new leadership promised change, but a trove of documents obtained by BIRN points to multiple ‘serious incident reports’ registered by the FRO up to mid-2023; they contain graphic details of alleged brutality inflicted by Bulgarian border officers involved in Frontex operations, including individuals being beaten with sticks, forced to strip naked, robbed of their belongings, verbally abused, and harmed by police dogs. And then they are forced to cross back into Turkey.

    The evidence was so compelling that, in an ‘overview’ of serious incident reports, or SIRs, covering 2022 and part of 2023, the FRO, headed by Jonas Grimheden, wrote that “so-called pushbacks, often involving high levels of violence and other inhuman or degrading treatment, are a regular practice by the Bulgarian border police.”

    Frontex increased its presence on the ground in Bulgaria under Joint Operation Terra, which was launched in early 2022. By the end of that year, Bulgaria’s interior minister at the time, Ivan Demerdzhiev, said Bulgaria had prevented 160,000 migrants from entering EU territory; another 165,000 “illegal entry attempts” were thwarted between January and October 2023, current minister Kalin Stoyanov was reported as saying.

    Iliana Savova, director of the Refugees and Migrants Programme at the Bulgarian Helsinki Committee, said this was untrue.

    “We claim, according to our sources and our regular analysis, that those people have been intercepted inside the country. So we are not talking about prevented entry, but about return, an informal one” she told BIRN. “We all know what the term is: ‘pushback.’”

    According to data produced by the Bulgarian Helsinki Committee under a tripartite asylum monitoring and support agreement with the United Nations refugee agency and the Bulgarian border police, in 2022 alone there were 5,268 alleged pushbacks involving 87,647 persons.

    “It is a public secret that people are being pushed back,” a senior government official told BIRN on condition of anonymity. “There are orders.”

    The interior ministry, however, said that only “isolated cases” of pushbacks had been confirmed and each one investigated. Most allegations are “unfounded”, it told BIRN.

    “The smugglers tell migrants to file alerts in order to compromise the reception system, driven by their willingness to continue their journey to Western Europe – their desired destination,” the ministry said.
    Child vanished

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    In the wake of the pushback scandal in Greece and Leggeri’s departure, FRO’s Grimheden grew increasingly concerned that Frontex could also be “indirectly implicated” in rights violations in Bulgaria, according to a FRO report to Frontex management.

    According to internal emails seen by BIRN, in early December 2022, three months before Leijtens took over, Grimheden’s office circulated a report among senior Frontex officials at its Warsaw headquarters concerning the alleged disappearance of a boy detained by two Frontex officers in a forest along Bulgaria’s border. The officers had “handed over” the boy to Bulgarian border guards, and he vanished without a trace, the report stated.

    FRO warned that the boy, a minor, “might have been unlawfully removed and expelled from Bulgarian territory by Bulgarian officers”. The child’s fate remains unknown, Grimheden told BIRN in January.

    Asked for a response, Bulgaria’s interior ministry told FRO in October 2022 that it had no record of an “illegal migrant detained” in the reported area. FRO took its concerns to Aija Kalnaja, who at the time was Frontex’s acting director after Leggeri had left.

    In an email, Kalnaja, a Latvian former police officer, replied: “Shame I missed it earlier, met in the Council the minister and I could have raised it. Oh well, it is what it is.” The Council Kalnaja referred to was attended by Bulgaria’s then interior minister, Demerdzhiev.

    In mid-February 2023, still officially the Frontex acting director, Kalnaja raised the FRO’s concerns with the then head of Bulgaria’s border directorate, Rositsa Dimitrova.

    Kalnaja “encouraged” Dimitrova to grant Frontex officers access to “first line checks and border surveillance activities”, and noted there are “serious concerns regarding allegations of fundamental rights violations that need to be proactively addressed”.

    Dimitrova brushed aside the worries, insisting that “respect of the fundamental rights of third-country nationals is a top priority” for her directorate.

    In a response to BIRN, Bulgaria’s interior ministry said the border police and its new leadership “do not tolerate cases of abuse and violence against persons crossing the border illegally” and that all allegations with sufficient information to be verified are investigated.

    In the first 10 months of 2023, five border guards were punished for ethics violations, the ministry said in an answer to an FOI request.

    Some experts, however, doubt the ministry’s rigour in investigating its own.

    “All reports drown and all answers are: this never happened,” said Savova. “We have been facing this phenomenon for 20 years.”
    ‘They threw me in the canal’

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    A 16-year-old asylum seeker from Syria, speaking via a translator on condition of anonymity, described to BIRN his own experience of unlawful detention and pushback.

    In late spring 2022, more than a decade into a devastating civil war in Syria, the then 15-year-old entered Bulgaria irregularly and went to an open reception centre for refugees and migrants in the capital, Sofia, to submit a claim for asylum. Instead of being registered and provided with information regarding his rights, the boy said he was taken to a building that resembled a “prison”.

    That night, he said he was driven with dozens of other people in border police cars to the border with Turkey, 300 kilometres away.

    “They made us walk to the fence that had cameras on it,” he said. “After we passed the fence, there was something like a canal … and we had to crawl through it. While we were crawling, they were hitting the people. Everyone.”

    “I had 20 lev [some 10 euros] with me and I told them, ‘Take it, take whatever I have, just don’t beat me.’ They took everything and hit me on the back, on the head.”

    Two days after Leijtens took over from Kalnaja at the start of March 2023, the FRO drafted a letter that it suggested Leijtens send “in whole or part” to Dimitrova.

    The FRO did not hold back. In its letter, the office highlighted “persisting allegations of irregular returns (so-called ‘pushbacks’), accompanied by serious allegations of mistreatment and excessive use of force by national border police against migrants”. It demanded Frontex officers to “be more effectively used” in the areas “where allegations of fundamental rights are reported”, better cooperation with the FRO, and independent investigations of rights violations.

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    But the letter was never sent, BIRN has found based on FOI requests and communication with the Frontex press office.

    Instead, the documents obtained by BIRN indicate that concerns about large-scale mistreatment of migrants in Bulgaria have been brushed aside in the process of bringing Bulgaria into the Schengen zone, something the European Commission, the EU’s executive arm, has long wanted.
    ‘Repeated’ pushbacks

    Early last year, Bulgaria and Romania, both of which have been seeking to join the Schengen zone for the more than a decade, were “volunteering” countries to pilot a scheme to prevent “irregular arrivals” and strengthen “border and migration management” via “accelerated asylum procedures” and the speedy deportation of those rejected.

    Bulgaria received a total of 69.5 million euros in additional EU funds to implement the project, and Frontex deployed additional border guards and surveillance equipment.

    “All activities under this pilot,” the Commission stressed in a June 2023 annex to the agreement, “are to be conducted in full respect of EU law and fundamental rights, in particular the principle of non-refoulement”.

    But even then, both Frontex and the Commission were well aware of the dire human rights record of the Bulgarian border police.

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    Some two months before the pilot was launched, senior European Commission officials, including the then director for Border, Schengen and Visa affairs under Home Affairs Commissioner Ylva Johansson, met with Dimitrova “to discuss the FRO’s concerns as regards allegations of fundamental rights violations”, according to a so-called ‘flash report’ from a January 2023 Frontex Management Board meeting. The discussion happened on the margins of the board meeting.

    Towards the end of the pilot, and despite progress in terms of Frontex participation in “front-line land patrolling activities”, Grimheden once again alerted Frontex top brass to “repeated allegations of” pushbacks and excessive use of force by Bulgaria’s border police.

    “Yes, we remain concerned and keep stressing this in various ways,” Grimheden told BIRN in January.

    When asked whether the FRO had communicated ongoing concerns about violent pushbacks directly to the Commission, he said FRO “raises concerns on a regular basis” to the Frontex Management Board “where the European Commission is participating” and that “in addition, there are regular exchanges of information”

    Asked whether Leijtens had raised any of the FRO’s findings regarding pushbacks with Bulgarian authorities, Frontex’s press office told BIRN that in cases of reported violations “the matter is escalated to the Executive Director and, when necessary” discussed in Frontex board meetings with state representatives. The press office, however, did not provide any information about Leijtens personally raising these concerns with Bulgarian officials. .

    Despite Grimheden’s repeated warnings about human rights violations, in public the Commission was delighted with Bulgaria’s performance in the pilot.

    “The results are excellent,” Johansson said in October last year, hailing the Bulgarian and Romanian authorities’ efforts at preventing “irregular” migrants from entering EU territory in support of the “absolutely necessary decision” to bring Bulgaria into the Schengen zone.

    A few weeks earlier, Commission President Ursula von der Leyen hailed Romania and Bulgaria’s role in “leading the way – showcasing best practices on both asylum and returns”.

    “So let us finally bring them in – without any further delay,” she said.

    Austria was the last holdout, blocking Bulgaria and Romania’s Schengen accession over concerns about “irregular” migration.

    Strik, the Dutch MEP, said it was clear that the Commission’s “sole purpose” was to “prevent irregular entrance into the EU, and it is willing to do so at any costs, sacrificing fundamental rights and EU values along the ride.”

    “But as long as Bulgaria will cooperate on good terms with the protection of borders and implementation of the pilot project, the Commission is happy to sweep allegations under the carpet or look into the other direction.”

    Asked whether the pilot project was conducted in “full respect” of EU law, a Commission spokesperson stated that the Commission will work with Bulgarian authorities to “further strengthen the existing national independent mechanism to monitor fundamental rights compliance”.

    https://balkaninsight.com/2024/02/26/schengen-in-sights-eu-and-frontex-overlook-violent-bulgarian-pushback
    #push-backs #refoulements #Bulgarie #violence #migrations #réfugiés #frontières #Turquie #BIRN

  • Comment l’UE a fermé les yeux sur le refoulement illégal de migrants par la Bulgarie avant son adhésion à Schengen
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-

    Comment l’UE a fermé les yeux sur le refoulement illégal de migrants par la Bulgarie avant son adhésion à Schengen
    Par Maria Cheresheva et Ludek Stavinoha
    Des documents internes de Frontex révèlent des violations répétées. Malgré des alertes répétées, la Commission européenne salue les « résultats excellents » de la Bulgarie, qui s’apprête à rejoindre l’espace Schengen.
    Au printemps 2022, Ali, un Syrien de 16 ans, entre dans un centre d’accueil à Sofia (Bulgarie) pour demander une protection au titre de l’asile et un regroupement familial avec sa mère et ses cinq autres frères et sœurs, restés en Syrie et au Liban.Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Au lieu de voir sa demande traitée, il est emmené dans un endroit qui, dit-il, « ressemble à une prison ». Pendant la nuit, comme une cinquantaine d’autres personnes, il est embarqué dans une voiture de la police des frontières et reconduit jusqu’à la frontière turque, à 300 kilomètres de là, sans recevoir la moindre information sur ses droits à l’asile. (...) Les témoignages de refoulements (ou pushbacks, en anglais) comme celui d’Ali sont généralement réfutés par le gouvernement bulgare. Mais de nombreux abus ont été documentés par l’organe de surveillance des droits humains de Frontex au cours des dix-huit derniers mois, selon une série de documents internes de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes consultés par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN) et publiés par Le Monde. Ces documents, obtenus grâce aux lois de transparence européennes, décrivent avec force détails des brutalités commises par des agents bulgares participant aux opérations de Frontex : coups de bâton, déshabillage de force, vols d’effets personnels, agressions verbales et blessures graves infligées par des chiens, etc.
    Les documents montrent également que les preuves étayant ces pratiques illégales ont été dissimulées non seulement par les autorités bulgares, mais aussi par les hauts fonctionnaires de Frontex et de la Commission européenne. Dans le même temps, l’exécutif européen saluait les « excellents » progrès réalisés par la Bulgarie en matière de gestion des frontières, facilitant l’adhésion du pays à l’espace Schengen – les contrôles aux frontières aériennes et maritimes seront levés le 31 mars, tandis que les contrôles terrestres restent en place pour l’instant.
    Les organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains locales et internationales alertent depuis de nombreuses années sur les refoulements violents en Bulgarie. Selon des données compilées par le Comité Helsinki de Bulgarie, 5 268 refoulements, touchant 87 647 personnes, auraient eu lieu au cours de la seule année 2022. Plusieurs experts affirment que la plupart des 325 000 entrées de migrants que le gouvernement bulgare revendique avoir « empêchées » depuis 2022 sont en fait des refoulements illégaux. « Ces personnes ont été interceptées à l’intérieur du pays. Nous ne parlons donc pas d’entrées empêchées, mais de retours », explique Iliyana Savova, directrice du programme pour les réfugiés et les migrants du Comité Helsinki de Bulgarie. « C’est un secret de Polichinelle que les gens sont repoussés. De tels ordres existent », admet, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire du gouvernement bulgare.
    Les preuves s’accumulent tellement que le Bureau des droits fondamentaux de Frontex (FRO) considère « établi » que les refoulements, « impliquant souvent des niveaux élevés de violence et d’autres traitements inhumains ou dégradants », sont « une pratique régulière de la police des frontières bulgare », selon un bilan des « rapports d’incidents graves » couvrant la période 2022-2023 obtenu dans le cadre de cette enquête.
    Pour l’Union européenne (UE), la situation est d’autant plus problématique que son agence des frontières collabore directement sur le terrain avec les forces de sécurité bulgares. Depuis 2022, dans le cadre de l’opération conjointe Terra, Frontex a déployé des équipes de gardes-frontières, des véhicules de patrouille et des caméras de thermovision pour aider les autorités bulgares dans leurs activités de surveillance aux frontières turque et serbe.
    En août 2022, un rapport inquiétant atterrit sur le bureau de Jonas Grimheden, le chef du FRO. Il émane d’un agent de Frontex qui a mené une enquête de sa propre initiative lors d’un déploiement de six mois à la frontière avec la Turquie. Il révèle que les agents de Frontex sont tenus intentionnellement à l’écart des zones où les migrants sont généralement appréhendés et repoussés. « Lorsque des situations se produisent, le collègue local reçoit les indications pour déplacer l’équipe Frontex, en évitant certaines zones, note le lanceur d’alerte. Ils ont pour instruction d’empêcher Frontex de voir quoi que ce soit, pour éviter qu’ils rédigent un rapport officiel. »
    Des membres de l’armée bulgare lors d’une visite de la chancelière autrichienne et du président bulgare à la direction régionale de la police des frontières, à Elhovo (Bulgarie), près de la frontière turque, le 23 janvier 2023.
    Pour l’eurodéputée écologiste Tineke Strik, cheffe de file d’un groupe d’eurodéputés chargé de surveiller Frontex, ces conclusions soulèvent de sérieux doutes quant à la capacité de l’agence à garantir le respect des droits humains dans le cadre de ses activités : « Il est étonnant qu’une agence de l’UE soit toujours incapable de faire respecter le droit européen après tant d’enquêtes institutionnelles, de rapports, de recommandations et d’avertissements. »Dans les mois qui suivent le rapport du lanceur d’alerte, Jonas Grimheden fait part de ses préoccupations croissantes concernant la conduite des agents frontaliers bulgares aux échelons supérieurs de Frontex, dont le siège se trouve à Varsovie.L’agence s’attache alors à restaurer sa réputation, ternie par la révélation de sa complicité dans les refoulements illégaux de migrants en Grèce. En avril 2022, son directeur, Fabrice Leggeri – qui vient de rallier le Rassemblement national en vue des élections européennes –, a été contraint de démissionner après avoir été reconnu coupable par l’Office européen de lutte antifraude d’avoir dissimulé des refoulements de bateaux de migrants en mer Egée.
    Aija Kalnaja, qui lui a succédé à la direction de Frontex pour un court intérim, semble prendre les avertissements du FRO au sérieux. En février 2023, elle exprime de « vives inquiétudes » dans une lettre adressée à Rositsa Dimitrova, alors cheffe de la direction des frontières bulgare, recommandant aux autorités du pays d’accorder au corps permanent de l’agence l’accès aux « contrôles de première ligne et aux activités de surveillance des frontières ».
    Dans sa réponse, Rositsa Dimitrova assure que « le respect des droits fondamentaux des ressortissants de pays tiers est une priorité absolue ». Disposée à organiser des séances d’information et des formations à l’intention de ses gardes-frontières, la responsable bulgare explique que chaque violation présumée des droits est examinée par une commission constituée par ses soins. Insuffisant, pour le FRO, qui préférerait un contrôle rigoureux par un « organisme indépendant opérant en dehors de la structure institutionnelle du ministère de l’intérieur bulgare ». Cinq agents ont été sanctionnés pour avoir violé leur code de conduite éthique au cours des dix premiers mois de 2023, précise aujourd’hui le ministère de l’intérieur bulgare.
    Au début de 2023, le Néerlandais Hans Leijtens est nommé à la tête de Frontex. On peut alors s’attendre à ce que ce nouveau directeur, engagé publiquement en faveur de la « responsabilité, du respect des droits fondamentaux et de la transparence », adopte une position ferme à l’égard des autorités bulgares. « Ce sont des pratiques du passé », déclare-t-il après sa nomination, en référence aux antécédents de Frontex en matière d’aide aux refoulements en Grèce.Soucieux de saisir l’occasion, Jonas Grimheden, à la tête du FRO, lui écrit deux jours après sa prise de fonctions, en mars 2023. Le courriel contient un projet de lettre « que vous pouvez envisager d’envoyer, en tout ou en partie », à Rositsa Dimitrova. La lettre rappelle les « allégations persistantes de retours irréguliers (appelés “refoulements”), accompagnées de graves allégations de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par la police nationale des frontières à l’encontre des migrants » et demande des enquêtes indépendantes sur les violations des droits. Ce brouillon de lettre n’a jamais quitté la boîte de réception d’Hans Leijtens.
    Quelques semaines plus tard, en mars 2023, le FRO envoie un rapport officiel au conseil d’administration de Frontex, évoquant le « risque que l’agence soit indirectement impliquée dans des violations des droits fondamentaux sans avoir la possibilité de recueillir toutes les informations pertinentes et d’empêcher ces violations de se produire ».M. Leijtens a-t-il fait part aux autorités bulgares des conclusions du FRO ? Sollicité, le service de presse de Frontex explique que « les discussions directes ont été jugées plus efficaces », sans pouvoir divulguer « les détails spécifiques des discussions ».
    Une contrepartie pour Schengen ?Alors que ce bras de fer se joue en coulisses, sur la scène politique, la Bulgarie est érigée en élève modèle pour le programme de contrôle des migrations de la Commission européenne, et récompensée pour le durcissement de ses contrôles frontaliers, en contrepartie de l’avancement de sa candidature à l’entrée dans l’espace Schengen.
    En mars 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonce un projet pilote visant à « prévenir les arrivées irrégulières » et à « renforcer la gestion des frontières et des migrations », notamment par le biais de « procédures d’asile accélérées » et d’expulsions rapides des migrants indésirables. La Commission sélectionne deux pays « volontaires » : la Roumanie et la Bulgarie.Pour mettre en œuvre le projet, la Commission accorde à la Bulgarie 69,5 millions d’euros de fonds européens, principalement destinés à la surveillance de sa frontière avec la Turquie. « Toutes les activités menées dans le cadre de ce projet pilote doivent l’être dans le plein respect de la législation de l’UE et des droits fondamentaux, en particulier du principe de non-refoulement », précise d’emblée la Commission.
    Pourtant, à ce moment-là, l’exécutif bruxellois est parfaitement conscient de la situation désastreuse des droits humains sur le terrain. Deux mois avant le lancement du projet, en janvier 2023, deux hauts fonctionnaires de la direction des affaires intérieures (DG Home) ont rencontré à Stockholm la patronne des gardes-frontières bulgares « pour discuter des préoccupations du FRO concernant les allégations de violations des droits fondamentaux », révèle un compte rendu de la réunion.Au fil de l’avancement du projet pilote, les signaux d’alerte se multiplient. En septembre 2023, Jonas Grimheden alerte une nouvelle fois le conseil d’administration de Frontex sur des « allégations répétées de (…) refoulements et d’usage excessif de la force » par les agents bulgares. Si son rapport salue la participation des agents de Frontex aux « activités de patrouille terrestre de première ligne », il rappelle que ces derniers « continuent d’être impliqués dans un nombre limité d’interceptions » de migrants.Au cours du projet, deux documents sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie ont circulé au sein de la DG Home. La Commission européenne a refusé de les communiquer au BIRN, arguant que leur divulgation mettrait en péril la « confiance mutuelle » avec le gouvernement bulgare.
    La participation de la Bulgarie au projet pilote de la Commission semble avoir joué un rôle crucial pour faire avancer son projet de rejoindre Schengen – un objectif prioritaire depuis plus d’une décennie. Il coïncide en tout cas avec un changement de ton très net du côté de Bruxelles et Varsovie, qui ont dès lors largement balayé les inquiétudes concernant les mauvais traitements infligés à grande échelle aux migrants.« Les résultats sont excellents », annonce Ylva Johansson lors d’une conférence de presse en octobre 2023. La commissaire européenne aux affaires intérieures, chargée des migrations, salue les efforts déployés par la Bulgarie pour empêcher les migrants « irréguliers » d’entrer sur le territoire de l’UE, appelant à prendre la « décision absolument nécessaire » d’admettre la Bulgarie dans l’espace Schengen. Cette décision est alors bloquée depuis des mois par les Pays-Bas et l’Autriche, qui exigent des contrôles plus stricts à la frontière terrestre avec la Turquie. Quelques semaines auparavant, Ursula von der Leyen avait salué la Bulgarie, qui « montre la voie à suivre en mettant en avant les meilleures pratiques en matière d’asile et de retour ». « Faisons-les enfin entrer, sans plus attendre », avait réclamé la présidente de la Commission.
    Selon Diana Radoslavova, directrice du Centre pour le soutien juridique, une ONG sise à Sofia, la fermeture effective de la frontière avec la Turquie est indispensable à l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen. « [Les autorités] sont prêtes à tout pour respecter cette injonction, y compris au prix de violations extrêmes des droits de l’homme », estime l’avocate. « Tant que la Bulgarie coopère en bonne intelligence avec la protection des frontières et la mise en œuvre du projet pilote, la Commission regarde ailleurs », ajoute l’eurodéputée Tineke Strik.Pour défendre la candidature de Sofia à l’espace Schengen, la Commission européenne s’est appuyée sur le rapport d’une mission d’enquête rassemblant les experts de plusieurs agences de l’UE et des Etats membres, dépêchés en novembre 2023 en Bulgarie pour évaluer son état de préparation à l’adhésion. La mission n’aurait trouvé aucune preuve de violation des obligations en matière de droits humains prévues par les règles européennes, y compris en ce qui concerne « le respect du principe de non-refoulement et l’accès à la protection internationale ».
    Ce rapport n’a pas dissipé les inquiétudes de Jonas Grimheden, qui affirme que ses services font encore « régulièrement » part de leurs « préoccupations » au conseil d’administration de Frontex, « auquel participe la Commission européenne ».

    #Covid-19#migrant#migration#UE#FRONTEX#bulgarie#espaceschengen#droit#refoulement#pushback#frontiere#sante

  • Comment l’UE a fermé les yeux sur le refoulement illégal de migrants par la #Bulgarie avant son adhésion à Schengen

    Des documents internes de Frontex révèlent des violations répétées. Malgré des alertes répétées, la Commission européenne salue les « résultats excellents » de la Bulgarie, qui s’apprête à rejoindre l’espace Schengen.

    Au printemps 2022, Ali, un Syrien de 16 ans, entre dans un centre d’accueil à Sofia (Bulgarie) pour demander une protection au titre de l’asile et un regroupement familial avec sa mère et ses cinq autres frères et sœurs, restés en Syrie et au Liban.

    Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Au lieu de voir sa demande traitée, il est emmené dans un endroit qui, dit-il, « ressemble à une prison ». Pendant la nuit, comme une cinquantaine d’autres personnes, il est embarqué dans une voiture de la police des frontières et reconduit jusqu’à la frontière turque, à 300 kilomètres de là, sans recevoir la moindre information sur ses droits à l’asile.

    « Ils nous ont fait marcher jusqu’à une #clôture équipée de caméras. Après avoir franchi la clôture, il y avait comme un canal. En même temps, ils frappaient les gens, se remémore le garçon. Ils ont tout pris et m’ont frappé dans le dos, sur la tête. Après cela, ils m’ont jeté dans le canal. » Le groupe est invité à retourner en #Turquie et ne jamais revenir.

    Les refoulements, une « pratique courante »

    Les témoignages de refoulements (ou pushbacks, en anglais) comme celui d’Ali sont généralement réfutés par le gouvernement bulgare. Mais de nombreux abus ont été documentés par l’organe de surveillance des droits humains de Frontex au cours des dix-huit derniers mois, selon une série de documents internes de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes consultés par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN) et publiés par Le Monde. Ces documents, obtenus grâce aux lois de transparence européennes, décrivent avec force détails des #brutalités commises par des agents bulgares participant aux opérations de Frontex : coups de bâton, #déshabillage de force, #vols d’effets personnels, #agressions verbales et #blessures graves infligées par des chiens, etc.

    Les documents montrent également que les preuves étayant ces pratiques illégales ont été dissimulées non seulement par les autorités bulgares, mais aussi par les hauts fonctionnaires de Frontex et de la Commission européenne. Dans le même temps, l’exécutif européen saluait les « excellents » progrès réalisés par la Bulgarie en matière de #gestion_des_frontières, facilitant l’adhésion du pays à l’espace Schengen – les contrôles aux frontières aériennes et maritimes seront levés le 31 mars, tandis que les contrôles terrestres restent en place pour l’instant.

    Les organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains locales et internationales alertent depuis de nombreuses années sur les refoulements violents en Bulgarie. Selon des données compilées par le Comité Helsinki de Bulgarie, 5 268 refoulements, touchant 87 647 personnes, auraient eu lieu au cours de la seule année 2022.

    Plusieurs experts affirment que la plupart des 325 000 entrées de migrants que le gouvernement bulgare revendique avoir « empêchées » depuis 2022 sont en fait des refoulements illégaux. « Ces personnes ont été interceptées à l’intérieur du pays. Nous ne parlons donc pas d’entrées empêchées, mais de retours », explique Iliyana Savova, directrice du programme pour les réfugiés et les migrants du Comité Helsinki de Bulgarie. « C’est un secret de Polichinelle que les gens sont repoussés. De tels ordres existent », admet, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire du gouvernement bulgare.

    Les preuves s’accumulent tellement que le Bureau des droits fondamentaux de Frontex (FRO) considère « établi » que les refoulements, « impliquant souvent des niveaux élevés de #violence et d’autres #traitements_inhumains_ou_dégradants », sont « une pratique régulière de la police des frontières bulgare », selon un bilan des « rapports d’incidents graves » couvrant la période 2022-2023 obtenu dans le cadre de cette enquête.

    Un lanceur d’alerte en mission discrète

    Pour l’Union européenne (UE), la situation est d’autant plus problématique que son agence des frontières collabore directement sur le terrain avec les forces de sécurité bulgares. Depuis 2022, dans le cadre de l’opération conjointe #Terra, Frontex a déployé des équipes de #gardes-frontières, des véhicules de patrouille et des #caméras_de_thermovision pour aider les autorités bulgares dans leurs activités de #surveillance aux frontières turque et serbe.

    En août 2022, un #rapport inquiétant atterrit sur le bureau de Jonas Grimheden, le chef du FRO. Il émane d’un agent de Frontex qui a mené une enquête de sa propre initiative lors d’un déploiement de six mois à la frontière avec la Turquie. Il révèle que les agents de Frontex sont tenus intentionnellement à l’écart des zones où les migrants sont généralement appréhendés et repoussés. « Lorsque des situations se produisent, le collègue local reçoit les indications pour déplacer l’équipe Frontex, en évitant certaines zones, note le lanceur d’alerte. Ils ont pour instruction d’empêcher Frontex de voir quoi que ce soit, pour éviter qu’ils rédigent un rapport officiel. »

    Pour l’eurodéputée écologiste Tineke Strik, cheffe de file d’un groupe d’eurodéputés chargé de surveiller Frontex, ces conclusions soulèvent de sérieux doutes quant à la capacité de l’agence à garantir le respect des droits humains dans le cadre de ses activités : « Il est étonnant qu’une agence de l’UE soit toujours incapable de faire respecter le droit européen après tant d’enquêtes institutionnelles, de rapports, de recommandations et d’avertissements. »

    Dans les mois qui suivent le rapport du lanceur d’alerte, Jonas Grimheden fait part de ses préoccupations croissantes concernant la conduite des agents frontaliers bulgares aux échelons supérieurs de Frontex, dont le siège se trouve à Varsovie.

    L’agence s’attache alors à restaurer sa réputation, ternie par la révélation de sa complicité dans les refoulements illégaux de migrants en Grèce. En avril 2022, son directeur, Fabrice Leggeri – qui vient de rallier le Rassemblement national en vue des élections européennes –, a été contraint de démissionner après avoir été reconnu coupable par l’Office européen de lutte antifraude d’avoir dissimulé des refoulements de bateaux de migrants en mer Egée.

    Aija Kalnaja, qui lui a succédé à la direction de Frontex pour un court intérim, semble prendre les avertissements du FRO au sérieux. En février 2023, elle exprime de « vives inquiétudes » dans une lettre adressée à Rositsa Dimitrova, alors cheffe de la direction des frontières bulgare, recommandant aux autorités du pays d’accorder au corps permanent de l’agence l’accès aux « contrôles de première ligne et aux activités de surveillance des frontières ».

    Dans sa réponse, #Rositsa_Dimitrova assure que « le respect des droits fondamentaux des ressortissants de pays tiers est une priorité absolue ». Disposée à organiser des séances d’information et des formations à l’intention de ses gardes-frontières, la responsable bulgare explique que chaque violation présumée des droits est examinée par une commission constituée par ses soins. Insuffisant, pour le FRO, qui préférerait un contrôle rigoureux par un « organisme indépendant opérant en dehors de la structure institutionnelle du ministère de l’intérieur bulgare ». Cinq agents ont été sanctionnés pour avoir violé leur code de conduite éthique au cours des dix premiers mois de 2023, précise aujourd’hui le ministère de l’intérieur bulgare.

    Une lettre jamais envoyée

    Au début de 2023, le Néerlandais Hans Leijtens est nommé à la tête de Frontex. On peut alors s’attendre à ce que ce nouveau directeur, engagé publiquement en faveur de la « responsabilité, du respect des droits fondamentaux et de la transparence », adopte une position ferme à l’égard des autorités bulgares. « Ce sont des pratiques du passé », déclare-t-il après sa nomination, en référence aux antécédents de Frontex en matière d’aide aux refoulements en Grèce.

    Soucieux de saisir l’occasion, Jonas Grimheden, à la tête du FRO, lui écrit deux jours après sa prise de fonctions, en mars 2023. Le courriel contient un projet de lettre « que vous pouvez envisager d’envoyer, en tout ou en partie », à Rositsa Dimitrova. La lettre rappelle les « allégations persistantes de retours irréguliers (appelés “refoulements”), accompagnées de graves allégations de #mauvais_traitements et d’#usage_excessif_de_la_force par la police nationale des frontières à l’encontre des migrants » et demande des enquêtes indépendantes sur les violations des droits. Ce brouillon de lettre n’a jamais quitté la boîte de réception d’Hans Leijtens.

    Quelques semaines plus tard, en mars 2023, le #FRO envoie un rapport officiel au conseil d’administration de Frontex, évoquant le « risque que l’agence soit indirectement impliquée dans des violations des droits fondamentaux sans avoir la possibilité de recueillir toutes les informations pertinentes et d’empêcher ces violations de se produire ».

    M. Leijtens a-t-il fait part aux autorités bulgares des conclusions du FRO ? Sollicité, le service de presse de Frontex explique que « les discussions directes ont été jugées plus efficaces », sans pouvoir divulguer « les détails spécifiques des discussions ».

    Une contrepartie pour Schengen ?

    Alors que ce bras de fer se joue en coulisses, sur la scène politique, la Bulgarie est érigée en élève modèle pour le programme de contrôle des migrations de la Commission européenne, et récompensée pour le durcissement de ses #contrôles_frontaliers, en contrepartie de l’avancement de sa candidature à l’entrée dans l’espace Schengen.

    En mars 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonce un #projet_pilote visant à « prévenir les arrivées irrégulières » et à « renforcer la gestion des frontières et des migrations », notamment par le biais de « #procédures_d’asile_accélérées » et d’#expulsions_rapides des migrants indésirables. La Commission sélectionne deux pays « volontaires » : la #Roumanie et la Bulgarie.

    Pour mettre en œuvre le projet, la Commission accorde à la Bulgarie 69,5 millions d’euros de #fonds_européens, principalement destinés à la surveillance de sa frontière avec la Turquie. « Toutes les activités menées dans le cadre de ce projet pilote doivent l’être dans le plein respect de la législation de l’UE et des droits fondamentaux, en particulier du principe de non-refoulement », précise d’emblée la Commission.

    Pourtant, à ce moment-là, l’exécutif bruxellois est parfaitement conscient de la situation désastreuse des droits humains sur le terrain. Deux mois avant le lancement du projet, en janvier 2023, deux hauts fonctionnaires de la direction des affaires intérieures (DG Home) ont rencontré à Stockholm la patronne des gardes-frontières bulgares « pour discuter des préoccupations du FRO concernant les allégations de #violations_des_droits_fondamentaux », révèle un compte rendu de la réunion.

    Au fil de l’avancement du projet pilote, les signaux d’alerte se multiplient. En septembre 2023, Jonas Grimheden alerte une nouvelle fois le conseil d’administration de Frontex sur des « allégations répétées de (…) refoulements et d’usage excessif de la force » par les agents bulgares. Si son rapport salue la participation des agents de Frontex aux « activités de patrouille terrestre de première ligne », il rappelle que ces derniers « continuent d’être impliqués dans un nombre limité d’interceptions » de migrants.

    Au cours du projet, deux documents sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie ont circulé au sein de la DG Home. La Commission européenne a refusé de les communiquer au BIRN, arguant que leur divulgation mettrait en péril la « confiance mutuelle » avec le gouvernement bulgare.

    « Les résultats sont excellents »

    La participation de la Bulgarie au projet pilote de la Commission semble avoir joué un rôle crucial pour faire avancer son projet de rejoindre Schengen – un objectif prioritaire depuis plus d’une décennie. Il coïncide en tout cas avec un changement de ton très net du côté de Bruxelles et Varsovie, qui ont dès lors largement balayé les inquiétudes concernant les mauvais traitements infligés à grande échelle aux migrants.

    « Les résultats sont excellents », annonce Ylva Johansson lors d’une conférence de presse en octobre 2023. La commissaire européenne aux affaires intérieures, chargée des migrations, salue les efforts déployés par la Bulgarie pour empêcher les migrants « irréguliers » d’entrer sur le territoire de l’UE, appelant à prendre la « décision absolument nécessaire » d’admettre la Bulgarie dans l’espace Schengen. Cette décision est alors bloquée depuis des mois par les Pays-Bas et l’Autriche, qui exigent des contrôles plus stricts à la frontière terrestre avec la Turquie. Quelques semaines auparavant, Ursula von der Leyen avait salué la Bulgarie, qui « montre la voie à suivre en mettant en avant les meilleures pratiques en matière d’asile et de retour ». « Faisons-les enfin entrer, sans plus attendre », avait réclamé la présidente de la Commission.

    Selon Diana Radoslavova, directrice du Centre pour le soutien juridique, une ONG sise à Sofia, la fermeture effective de la frontière avec la Turquie est indispensable à l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen. « [Les autorités] sont prêtes à tout pour respecter cette injonction, y compris au prix de violations extrêmes des droits de l’homme », estime l’avocate. « Tant que la Bulgarie coopère en bonne intelligence avec la protection des frontières et la mise en œuvre du projet pilote, la Commission regarde ailleurs », ajoute l’eurodéputée Tineke Strik.

    Pour défendre la candidature de Sofia à l’espace Schengen, la Commission européenne s’est appuyée sur le rapport d’une mission d’enquête rassemblant les experts de plusieurs agences de l’UE et des Etats membres, dépêchés en novembre 2023 en Bulgarie pour évaluer son état de préparation à l’adhésion. La mission n’aurait trouvé aucune preuve de violation des obligations en matière de droits humains prévues par les règles européennes, y compris en ce qui concerne « le respect du principe de non-refoulement et l’accès à la protection internationale ».

    Ce rapport n’a pas dissipé les inquiétudes de Jonas Grimheden, qui affirme que ses services font encore « régulièrement » part de leurs « préoccupations » au conseil d’administration de Frontex, « auquel participe la Commission européenne ».
    Cette enquête a été produite en collaboration avec le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN), qui a reçu un soutien financier de la Fondation Heinrich-Böll. Son contenu relève de la seule responsabilité des auteurs et ne représente pas les points de vue et les opinions de la fondation.

    La réponse de Frontex et de la Commission européenne

    Un porte-parole de Frontex déclare que l’agence prend « très au sérieux » les « préoccupations concernant les refoulements ». « Dans les cas où des violations sont signalées, la question est transmise au directeur exécutif et, si nécessaire, discutée lors des réunions du conseil d’administration avec des représentants des Etats membres. Toutefois, ces discussions ne sont pas publiques, conformément à notre politique de confidentialité visant à garantir un dialogue franc et efficace. »

    Dans une réponse écrite, la Commission européenne rappelle « l’importance de maintenir des éléments de contrôle solides tout en renforçant les actions de suivi et d’enquête ». « Les autorités bulgares, comme celles de tous les Etats membres de l’UE, doivent respecter pleinement les obligations découlant du droit d’asile et du droit international, notamment en garantissant l’accès à la procédure d’asile », explique un porte-parole.

    L’institution précise qu’« il a été convenu de renforcer davantage le mécanisme national indépendant existant pour contrôler le respect des droits fondamentaux », mais qu’« il est de la responsabilité des Etats membres d’enquêter sur toute allégation d’actes répréhensibles ».

    Le Médiateur européen enquête actuellement sur la décision de la Commission de refuser la communication aux journalistes de BIRN de deux documents de la DG Home sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie. Dans l’attente de l’enquête, la Commission a refusé de dire si ces documents avaient été pris en considération lorsqu’elle a émis des évaluations positives du programme pilote et de la conformité de la Bulgarie avec les règles de Schengen.

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-

    #refoulements #push-backs #migrations #réfugiés #frontières #opération_Terra

  • Dr Ivan Balev (1900-1981)
    https://www.partage-noir.fr/dr-ivan-balev-1900-1981

    Né à Pavel-Bania, le 27 mars 1900, d’une famille paysanne modeste, Ivan Balev fit ses études secondaires à Kazanlik, chef-lieu d’un district où l’influence libertaire était particulièrement forte, et il adhéra au mouvement anarchiste. Ensuite, il se rendit à Vienne (Autriche) pour étudier la médecine, et se spécialisa à Paris de 1926 à 1931. D’une excellente santé, doué d’une grande capacité de travail et d’assimilation rapide des idées, il acquit une large culture générale. Comme (...) 16-17 - Histoire du mouvement libertaire en #Bulgarie (Esquisse) - G. Balkanski

    / Dr Ivan Balev , Paraskev Stoyanov , #FACB, Bulgarie, Volonté (...)

    #Balkanski #Dr_Ivan_Balev_ #Paraskev_Stoyanov_ #Volonté_Anarchiste

  • Boris Yanev (1900-1957)
    https://www.partage-noir.fr/boris-yanev-1900-1957

    Abordant l’une des dernières de ces esquisses biographiques, la main de l’auteur tremble d’émotion en pensant que vingt-trois ans se sont écoulés depuis la mort de ce militant, sans annoncer cette grande perte pour le mouvement, afin de préserver la sécurité de ses proches. C’était une nécessité qui nous imposait ce silence. Né à Pazardjik, en novembre 1900, Boris Yanev fréquenta l’école primaire et le lycée de sa ville natale et fit, par la suite, ses études supérieures d’ingénieur (...) 16-17 - Histoire du mouvement libertaire en #Bulgarie (Esquisse) - G. Balkanski

    / #Vassil_Ikonomov, #UAB, #Volonté_Anarchiste, (...)

    #Balkanski

  • Dimitar Panov (1906-1948)
    https://www.partage-noir.fr/dimitar-panov-1906-1948

    Le seul critique littéraire de grande valeur du mouvement libertaire bulgare : disparu, malheureusement, très jeune. Né en 1906 en #Bulgarie du Nord, dans une région où les souvenirs de Varban Kilifarski demeuraient encore vifs. #Dimitar_Panov_adhéra au mouvement libertaire de bonne heure. Comme étudiant à Sofia, il collabora très régulièrement à l’hebdomadaire littéraire Pensée et Volonté dans lequel ses articles se firent remarquer, attirant l’attention de tous les écrivains qui (...) 16-17 - Histoire du mouvement libertaire en Bulgarie (Esquisse) - G. Balkanski

    / Dimitar Panov , #Volonté_Anarchiste, Bulgarie

    #Balkanski

  • #Pano_Vassilev (1901-1933)
    https://www.partage-noir.fr/pano-vassilev-1901-1933

    Si le nom et l’oeuvre de Manol Vassev incarnent le militant syndicaliste de l’anarcho-syndicalisme bulgare, c’est Pano Vassilev qui représente l’anarcho-syndicalisme comme tendance de l’anarchisme en #Bulgarie, introduite par lui, vers les années 1926. Né le 17 octobre 1901, à Lovetch, d’une famille de petits artisans (son père était courroyeur-sellier). Il embrassa les idées libertaires au lycée de sa ville natale. Cherchant des aventures, comme beaucoup de jeunes, après la Première (...) 16-17 - Histoire du mouvement libertaire en Bulgarie (Esquisse) - G. Balkanski

    / #Volonté_Anarchiste, Bulgarie, Pano (...)

    #Balkanski
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/idee-soviet-sn-2.pdf

  • #Todor_Baklarov (1899-1969)
    https://www.partage-noir.fr/todor-baklarov-1899-1969

    Un cas particulier, unique par ses dimensions, dans le mouvement libertaire bulgare. Si de terroriste, au début, Georges Cheïtanov, finit son évolution spirituelle par sous-estimer, sinon par réfuter catégoriquement le terrorisme en tant que moyen de rapprochement vers la transformation radicale de la société, en le remplaçant par une vaste activité sociale des masses populaires (et non par seulement ouvrières), l’unique voie aboutissant à l’entière libération sociale, ce fut le résultat (...) 16-17 - Histoire du mouvement libertaire en #Bulgarie (Esquisse) - G. Balkanski

    / Todor Baklarov, Bulgarie, Volonté (...)

    #Balkanski #Volonté_Anarchiste