Je lis partout ces propos scandalisés par le succès de l’AfD aux élections législatives allemandes. Je les comprends, mais je m’étonne que si peu de gens en déduisent l’étendue du problème.
En effet, si l’AfD fait peur, c’est qu’elle rappelle les sombres heures de l’Allemagne, l’époque où il existait des députés nazis, dont l’élection a donné libre cours à un antisémitisme qui a fait plusieurs millions de morts civils, par pur racisme.
Aujourd’hui, personne n’en doute, l’AfD ne s’en prend plus aux juifs, mais aux musulmans.
Le scandale soulevé par le score important de l’AfD aux élections devrait donc, avec la plus grande évidence, démontrer à tous ces éditorialistes qu’aujourd’hui c’est donc bien l’islamophobie qui a remplacé l’antisémitisme.
Et puisque c’est le cas, alors il est également aussi important de s’attaquer à l’islamophobie aujourd’hui qu’il était, ou qu’il aurait été, important de s’attaquer à l’antisémitisme dans les années 1930.
Et il est donc aussi important de s’attaquer à l’islamophobie « respectable » qu’à celle ultra-violente de l’AfD qui n’a pu proliférer que grâce à ses relais médiatiques et étatiques. Comme dans les années 1930, le nazisme (désolé, point Godwin obligatoire ici) a prospéré sur un antisémitisme bourgeois de bon aloi, qui parcourait le monde occidental, d’Allemagne aux Etats-Unis en passant par la France, son Juif Suss, son capitaine Dreyfus, son Protocole des sages de sion, ses quotas et ses discriminations.
Puisque c’est le cas, c’est donc bien à l’islamophobie de la presse française qu’il faut s’attaquer, et à celle des discours politiques haineux, et pas seulement au FN, mais aussi des Républicains au PS, de la République en Marche au PCF, et même à la France Insoumise.
C’est cette #islamophobie là qui a conduit aux scores élevés de tous les partis d’extrême droite en occident aujourd’hui, et qui sera responsable des massacres à venir (qui nous seront heureusement épargnés grâce à la Fin du Monde qui surviendra auparavant...).