• Laïcité ou identité ? Par Etienne Balibar, Philosophe
    http://www.liberation.fr/debats/2016/08/29/laicite-ou-identite_1475306


    Alors que le Conseil d’Etat vient d’invalider l’interdiction du burkini, il faut mettre fin au développement de la « laïcité identitaire ». Cette conception, obsédée par le communautarisme en vient à construire un « communautarisme d’Etat ».

    Grâce à l’ordonnance du Conseil d’Etat, on évitera de voir en France une police des mœurs, chargée non de forcer les femmes à porter le voile, mais de les forcer à l’ôter. L’exercice des libertés doit primer dans toute la mesure du possible sur les exigences de l’ordre public, qui par définition les restreignent. En démocratie les droits des femmes relèvent de leur décision, et non d’une grille d’interprétation plaquée sur leur comportement pour les « forcer d’être libres ». La laïcité est une obligation de neutralité de l’Etat envers les citoyens et non pas une obligation idéologique des citoyens envers l’Etat.

    Je considère, avec beaucoup d’autres, ces démonstrations comme fondamentales. Comme elles portent un coup d’arrêt à la tentative d’exploiter les sentiments suscités par la série des attentats perpétrés au nom de l’islam pour combiner un laïcisme intégriste avec une stratégie d’exacerbation du nationalisme, elles vont susciter une contre-offensive. Plus importante que la guérilla de certains élus contre l’ordre judiciaire sera la proposition de légiférer en franchissant un nouveau pas dans l’interdiction de l’espace public aux signes d’appartenance d’une certaine religion, mais les enjeux en seront élevés, car il devient clair qu’une telle législation ne requiert pas seulement une révision constitutionnelle, elle signifie qu’on dérive de l’Etat de droit vers l’Etat d’exception.

    Tout aussi importantes sont les implications en matière de conception et d’institution de la laïcité. Mais ici une difficulté commence à surgir, qui suppose une élucidation philosophique. Il faut un travail « généalogique » sur ce qu’a été la laïcité en France, et sur ce qu’elle est en passe de devenir dans le moment actuel. Et, sur cette base, il faut débattre de ce qui doit être conservé, prolongé ou restitué, mais aussi réformé pour que la signification du principe ne se trouve pas retournée en son contraire.

    #burkini#Balibar

    http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20111005.OBS1761/balibar-le-philosophe-de-l-egaliberte.html

  • https://www.youtube.com/watch?v=juidPd3Ygu0


    “Les anciens qui avaient des maillots de bain comme ça“ montre la longueur des manches du maillot de bain évoqué

    Après avoir vu cette vidéo et surtout entendu cette phrase, je suis partie à la recherche de photos d’un maillot de bain spécifique de nos anciens.
    Après avoir trouvé cette image, je me suis dit que le problème posé par le fameux burkini c’est qu’au final c’est outrant de voir à quel point il peut être old fashion. C’est vrai quoi, c’est dans les années 1870 que les femmes portaient ce genre de maillot de bain (et les hommes aussi par la même occasion) ! Et puis la "mode" maintenant c’est de s’habiller le moins possible à la plage et pouvoir bronzer tranquillement pour ensuite crâner à la rentrée devant toutes nos keupines.
    Je veux pas créer de polémique, mais est-ce qu’on en parle des japonaises qui pour ne pas bronzer portent des masques à la plage ?

    #maillotdebain #burkini #mode #oldfashion

  • #Laïcité ou #identité ?
    http://www.liberation.fr/debats/2016/08/29/laicite-ou-identite_1475306

    Contrairement à d’excellents interprètes, je ne pense pas que la « laïcité identitaire » dont nous voyons aujourd’hui se développer le programme à droite et à gauche de l’échiquier politique représente une simple accentuation de l’héritage hobbesien ou sa revanche sur l’interprétation libérale, même si je vois bien quels arguments ont favorisé l’instrumentation d’une conception juridique, morale, pédagogique de l’autorité publique, son glissement vers l’idée d’un « ordre des valeurs » baptisées républicaines et laïques, mais en réalité nationalistes et islamophobes. Je crois qu’il s’est produit quelque chose comme une mutation.

    L’équation symbolique qui sous-tend la laïcité identitaire doit en effet être restituée dans toute son extension : ce qu’elle pose, c’est que l’identité de la République réside dans la laïcité, et, corrélativement, que la laïcité doit servir à l’assimilation des populations d’origine étrangère (ce qui veut dire en clair : coloniale et postcoloniale), toujours encore susceptibles, de par leurs croyances religieuses, de constituer un « corps étranger » au sein de la nation. Obsédée par la nécessité de faire barrage au « communautarisme », elle en vient donc à construire (au moyen de « valeurs », mais aussi de normes et d’interdits culturels) un communautarisme d’Etat. Mais il y a plus grave, surtout dans la conjoncture actuelle : le symétrique, ou le synonyme inversé, de l’assimilation, c’est l’acculturation. Or cette notion est le fer de lance de l’offensive idéologique du fondamentalisme islamique qui dénonce l’emprise de la civilisation « chrétienne » et « séculière » sur les communautés musulmanes en Europe (et sur les sociétés arabo-musulmanes « modernisées »), en tirant même à l’occasion une légitimation du jihad, comme on peut le lire sur différents sites internet.

    La construction de la laïcité comme identité collective, nationale, sous-tendue par l’idée que la République implique l’assimilation (et non pas seulement l’intégration à la vie sociale et l’accomplissement des obligations civiques), est ainsi attirée dans un scénario de rivalité mimétique avec le discours totalitaire dont, dans le même temps, la politique française prétend se prémunir. Le moins qu’on puisse dire est qu’une telle construction ne servira ni à comprendre la nature des périls, ni, puisque « nous sommes en guerre », à forger la solidarité des citoyens.

  • La droite sarkozyste refuse d’éteindre la polémique sur le #burkini
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300816/la-droite-sarkozyste-refuse-deteindre-la-polemique-sur-le-burkini

    Avant même la décision du Conseil d’État qui invalide les arrêtés municipaux contre le port de burkinis sur les plages, Nicolas Sarkozy réclamait une loi.. Le voilà prêt à une révision de la consitution ! Ses proches, les députés Guillaume Larrivé et Éric Ciotti, ont annoncé dès vendredi qu’ils allaient déposer une proposition de loi à l’Assemblée.

    #France #Constitution #Les_Républicains #politique

  • Les arrêtés anti-burkini pris en France favorisent la « stigmatisation » des musulmans, selon l’ONU
    Le Monde, le 30 août 2016
    http://www.lemonde.fr/port-du-voile/article/2016/08/30/les-arretes-anti-burkini-pris-en-france-favorisent-la-stigmatisation-des-mus

    « Ces décrets n’améliorent pas la situation sécuritaire ; ils tendent au contraire à alimenter l’intolérance religieuse et la stigmatisation des personnes de confession musulmane en France, en particulier les femmes »,

    « Les codes vestimentaires, tels que les décrets anti-burkini, affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles et sapent leur autonomie en niant leur aptitude à prendre des décisions indépendantes sur leur manière de se vêtir »

    #burkini #France #ONU #Haut_commissariat_aux_droits_humains #bon_sens #racisme #sexisme #voilà_voilà #Islamophobie

  • #Douarnkini : une baignade tout habillé pour dénoncer la grotesque polémique autour du « #burkini »
    Une cinquantaine de militants du planning familial, d’humanistes et simples citoyens ont pris un bain de mer tout habillés, ce dimanche à #Douarnenez. Objectif : dénoncer le côté grotesque de la polémique autour du burkini qui occupe tout l’#espace_médiatique depuis plusieurs semaines.

    Ici on se baigne comme on veut, quand on veut et avec qui on veut ... et sans en faire une affaire d’état !

    http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/douarnkini-une-baignade-tout-habille-pour-denoncer-la-g

  • Le #burkini pourrait figurer au test des valeurs de la #CAQ | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/478793/caucus-de-la-caq-caq-le-burkini-pourrait-figurer-au-test-des-valeurs

    Le chef de la #Coalition_avenir_Québec propose de soumettre les nouveaux arrivants à un « test de valeurs » afin de s’assurer qu’ils « partagent » les valeurs communes de la société québécoise, dont l’égalité homme femme, avant de leur accorder un certificat de sélection du Québec. « Je veux une société qui partage des valeurs. Parmi ces valeurs-là, il y a l’égalité entre les hommes et les femmes », a-t-il insisté. [...] Cela dit, la CAQ n’entend pas interdire le port du burkini sur les plages et aux abords des piscines publiques québécoises. [...] Pourtant, la porte-parole de la CAQ en matière de laïcité, Nathalie Roy, avait affirmé il y a quelques jours qu’elle était favorable à l’interdiction du burkini. « Il y a une différence entre avoir un malaise, ne pas aimer le burkini, et l’interdire », a fait remarquer le chef caquiste lundi. M. Legault soutient néanmoins que l’interdiction du port de signes religieux chez les enseignants, ainsi que chez les employés de l’État en position d’autorité : magistrats, gardiens de prison, policiers, « va envoyer un message très clair à la population du Québec », selon lequel le burkini, la burqa, le niqab et le tchador sont mal considérés. « On veut envoyer un signal fort, qui est un signal aussi à ces personnes qui portent des vêtements comme le burkini et la burqa, qu’au moins au Québec les personnes qui sont en autorité […] n’ont pas le droit de porter des signes religieux. »

    D’autre part, M. Legault s’« oppose totalement » au port du hidjab par des policières québécoises Service de police de la Ville de Montréal (#SPVM)[1]. « Imaginez-vous demain matin une policière qui a un hidjab qui s’adresse à un citoyen qui est de religion qui est de religion juive », a-t-il mentionné avant de rejoindre les autres élus caquistes.

    [1] référence à la récente autorisation pour les musulmanes de la #GRC de le porter : https://seenthis.net/messages/518440

    #laïcité #islam #immigration #Québec #égalité_femme–homme

  • #burkini : La #France au ban de l’Europe
    http://fr.myeurop.info/2016/08/29/burkini-la-france-au-ban-de-l-europe-14712

    Daniel Vigneron

    La polémique sur le burkini en France est révélatrice du malaise identitaire de l’Héxagone. Un débat largement raillé par nos voisins européens qui n’appliquent que très peu de restrictions sur le port du #maillot_couvrant.

    La décision du Conseil d’Etat de suspendre un arrêté municipal interdisant le port du burkini sur la plage de Villeneuve Loubet ne devrait pas clore la polémique qu lire la suite

    #EUROFOCUS #Allemagne #Belgique #Danemark #Espagne #Italie #Pays-Bas #Royaume-Uni #Suède #crise_identitaire #islamisme #piscines #Prohibition #RFI #signes_religieux

  • From Bikinis to Burkinis, Regulating What Women Wear - The New York Times

    http://www.nytimes.com/2016/08/28/world/europe/france-burkini-bikini-ban.html?smid=tw-nytimesworld&smtyp=cur

    PARIS — The policeman in the photo is nattily attired and appears to have a slight smirk as he writes out a ticket for the woman standing before him awkwardly in her offending swimwear; perhaps he enjoys making her feel uncomfortable.

    No, she is not wearing a burkini.

    The photo dates from 1957. The woman is wearing a bikini on the beach at Rimini on Italy’s Adriatic coast. At the time, Italy prohibited the revealing bathing suit; it was too immodest to be worn in public.

  • Olympe en burkini - romy.tetue.net
    http://romy.tetue.net/olympe-en-burkini
    http://romy.tetue.net/olympe-in-burkini

    Outre la surenchère dans le ridicule qui donne matière à moquerie de la part de la presse étrangère, ils ont en commun de parler à la place des personnes concernées. Et c’est ce qu’il y a de pire. Ces hommes-là, des élus, sensés nous représenter, voilent notre parole de leurs discours. Eux savoir. Eux décider. Pour nous. Malgré nous. Pour notre bien. Comme les talibans qu’ils prétendent dénoncer.

    Les femmes politiques qui se rebiffent sont rappelées à l’ordre, comme de mauvaises élèves, infantilisées, par le premier ministre lui-même. Nous sommes au pays des droits de l’homme, rappelez-vous. Les femmes n’y ont pas leur mot à dire. Les concernées sont inaudibles. Et les féministes instrumentalisées.

    #Burkini #minijupe #BurkiniBan #WearWhatYouWant #feminisme

  • Des Burkinis et des hommes - Les Chroniques de Paige Palmer
    http://paigepalmer.neowp.fr/2016/08/25/des-burkinis-et-des-hommes

    Des Burkinis et des hommes
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    La France d’avant

    Avant, quand la France était encore un pays où l’air y était presque respirable, l’été pouvait se passer sans qu’une polémique inutile et de mauvais goût ne s’invite à toutes les tables. Les plus chanceux voyageaient, ramenant des anecdotes et des récits d’aventures rocambolesques pour divertir ceux qui n’avaient pas été autant privilégiés. Dans l’ensemble, bien avant notre époque de paranoïa identitaire et d’automatismes racistes décomplexés, on allait bien. On avait que faire de débats de bouts de table, de futilités diverses et de polémiques gratuites auxquels on ne réservait même pas un encadré dans un mensuel. Tout allait bien…

    Aujourd’hui, tout va mal. Les caisses sont vides, la rage est en pleine croissance, ce secteur d’avenir qui recrute partout y compris là où l’on se croit antiraciste. Un an après la fausse affaire du maillot de Reims qui aurait du nous servir à tous de leçon, nous voilà repartis pour un tour sur le cheval excité de l’islamophobie. Un an après bien des drames, bien des morts et bien des pistes de réflexion à explorer, nous revoilà retombés dans les bas fonds de la haine et sans même s’empêcher, sans même avoir tenté de se retenir de tomber dans le précipice.

  • Face à l’offensive identitaire, la gauche sort (un peu) de sa sidération
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270816/face-loffensive-identitaire-la-gauche-sort-un-peu-de-sa-sideration

    Réunis à Lorient, Toulouse et Saint-Denis, écologistes, proches de #Jean-Luc_Mélenchon et de #Benoît_Hamon, ainsi que le communiste Pierre Laurent, tentent tant bien que mal de relever la tête après la séquence de l’interdiction du #burkini, appuyée par #Manuel_Valls. Avec plus ou moins d’envie de participer au débat identitaire, pour leur rentrée politique de prétendants à la candidature présidentielle.

    #France #Cécile_Duflot #EELV #François_Hollande #GAUCHE_S_ #PCF

  • En suspendant l’arrêté « anti-burkini », le Conseil d’État défend le droit et « pacifie »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260816/en-suspendant-larrete-anti-burkini-le-conseil-detat-defend-le-droit-et-pac

    Selon le Conseil d’État, dans sa décision rendue ce vendredi 26 août, l’arrêté « anti-burkini » pris à Villeneuve-Loubet porte une atteinte « grave et manifestement illégale » aux libertés fondamentales. Il exige sa suspension. Cette ordonnance est de nature à « apaiser » la situation, selon l’avocat de la LDH, à un moment où l’hystérie collective atteint son paroxysme.

    #France #burkini #islam #laïcité #liberté_de_conscience #ordre_public #voile

  • #Burkini : le Conseil d’Etat sonne la fin de la récré pour les fachos
    https://gauchedecombat.net/2016/08/26/burkini-le-conseil-detat-sonne-la-fin-de-la-recre-pour-les-fachos

    Inutile de cacher plus longtemps sa joie. Estrosi et consorts (dont le maire de Villeneuve-Loubet en premier lieu), viennent de se voir désavoués très clairement par le Conseil d’Etat, dont j’ai relaté hier par le biais du live tweet de Bismatoj l’audience plénière en ses débats croustillants : … Voilà donc un désaveu cinglant pour […]

    http://0.gravatar.com/avatar/9faa4d044bbecc32a5bef02aba121599?s=96&d=&r=G

  • Le #Conseil_d'État : CE, ordonnance du 26 août 2016, Ligue des droits de l’homme et autres - association de défense des droits de l’homme collectif contre l’islamophobie en France — Nos 402742, 402777
    http://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Decisions/Selection-des-decisions-faisant-l-objet-d-une-communication-particuliere/CE-ordonnance-du-26-aout-2016-Ligue-des-droits-de-l-homme-et-autres-ass

    Vu les procédures suivantes :

    I - La Ligue des droits de l’homme, M. Hervé Lavisse et M. Henri Rossi, ont demandé au juge des référés du tribunal administratif de Nice, statuant sur le fondement de l’article L. 521-2 du code de justice administrative, d’ordonner la suspension de l’exécution des dispositions du 4.3 de l’article 4 de l’arrêté du 5 août 2016 du maire de la commune de Villeneuve-Loubet portant règlement de police, de sécurité et d’exploitation des plages concédées par l’Etat à la commune de Villeneuve-Loubet. Par une ordonnance n° 1603508 et 1603523 du 22 août 2016, le juge des référés du tribunal administratif de Nice a rejeté leurs demandes.

    Par une requête et un mémoire en réplique enregistrés les 23 et 25 août 2016 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, la Ligue des droits de l’homme, M. Hervé Lavisse et M. Henri Rossi, demandent au juge des référés du Conseil d’Etat, statuant sur le fondement de l’article L. 521-2 du code de justice administrative :
    1°) d’annuler cette ordonnance ;
    2°) de faire droit à leur demande de première instance ;
    3°) de mettre à la charge de l’Etat la somme de 5 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

    Ils soutiennent que :
    – ils sont recevables à solliciter la suspension de l’exécution de l’arrêté contesté ;
    – la condition d’urgence est remplie dès lors que, d’une part, l’arrêté préjudicie de manière suffisamment grave et immédiate à un intérêt public, à la situation des requérants ainsi qu’aux intérêts qu’ils entendent défendre, d’autre part, l’appel a été formé dans les plus brefs délais et, enfin, l’arrêté contesté a vocation à produire ses effets jusqu’au 15 septembre 2016 ;
    – l’arrêté contesté porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester ses convictions religieuses, à la liberté de se vêtir dans l’espace public et à la liberté d’aller et de venir ;
    – il ne repose sur aucun fondement juridique pertinent ;
    – la restriction apportée aux libertés n’est pas justifiée par des circonstances particulières locales.

    Par deux mémoires en défense, enregistrés les 24 et 25 août 2016, le maire de la commune de Villeneuve-Loubet conclut au rejet de la requête. Il soutient que la condition d’urgence n’est pas remplie et que les moyens soulevés par les requérants ne sont pas fondés.

    II - L’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France a demandé au juge des référés du tribunal administratif de Nice, statuant sur le fondement de l’article L. 521-2 du code de justice administrative, d’ordonner la suspension de l’exécution du 4.3 de l’article 4.3 du même arrêté du 5 août 2016 du maire de la commune de Villeneuve-Loubet. Par une ordonnance n° 1603508 et 1603523 du 22 août 2016, le juge des référés du tribunal administratif de Nice a rejeté sa demande.

    Par une requête enregistrée le 24 août 2016 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France demande au juge des référés du Conseil d’Etat, statuant sur le fondement de l’article L. 521-2 du code de justice administrative :
    1°) d’annuler cette ordonnance ;
    2°) de faire droit à sa demande de première instance ;
    3°) de mettre à la charge de l’Etat la somme de 5 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

    Elle soutient que :
    – elle est recevable à solliciter la suspension de l’exécution de l’arrêté contesté ;
    – l’arrêté contesté méconnaît la loi du 9 décembre 1905 ;
    – la condition d’urgence est remplie dès lors que, d’une part, l’arrêté contesté préjudicie de manière suffisamment grave et immédiate à un intérêt public, à la situation des requérants ainsi qu’aux intérêts qu’ils entendent défendre, d’autre part, l’appel a été formé dans les plus brefs délais et, enfin, l’arrêté contesté a vocation à produire ses effets jusqu’au 15 septembre 2016 ;
    – l’arrêté contesté porte une atteinte grave et manifestement illégale au principe d’égalité des citoyens devant la loi, à la liberté d’expression, à la liberté de conscience et à la liberté d’aller et venir ;
    – il ne repose sur aucun fondement juridique pertinent.

    Par un mémoire en défense, enregistré 25 août 2016, le maire de la commune de Villeneuve-Loubet conclut au rejet de la requête. Il soutient que la condition d’urgence n’est pas remplie et que les moyens soulevés par l’association requérante ne sont pas fondés.

    Des observations, enregistrées le 25 août 2016, ont été présentées par le ministre de l’intérieur.

    Vu les autres pièces des dossiers ;

    Vu :
    – la Constitution, et notamment son Préambule et l’article 1er ;
    – la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;
    – le code général des collectivités territoriales ;
    – la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat ;
    – le code de justice administrative ;

    Après avoir convoqué à une audience publique, d’une part, la Ligue des droits de l’homme et autres et l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France et, d’autre part, la commune de Villeneuve‑Loubet ainsi que le ministre de l’intérieur ;

    Vu le procès-verbal de l’audience publique du 25 août 2016 à 15 heures au cours de laquelle ont été entendus :
    – Me Spinosi, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, avocat de la Ligue des droits de l’homme et autres ;
    – les représentants de l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France ;
    – Me Pinatel, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, avocat de la commune de Villeneuve-Loubet ;
    – le représentant de la commune de Villeneuve-Loubet ;
    – la représentante du ministre de l’intérieur ;

    et à l’issue de laquelle l’instruction a été close ;

    Considérant ce qui suit :

    1. En vertu de l’article L. 521-2 du code de justice administrative, lorsqu’est constituée une situation d’urgence particulière, justifiant qu’il se prononce dans de brefs délais, le juge des référés peut ordonner toute mesure nécessaire à la sauvegarde d’une liberté fondamentale à laquelle une autorité administrative aurait porté une atteinte grave et manifestement illégale.

    2. Des arrêtés du maire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) du 20 juin 2014 puis du 18 juillet 2016 ont réglementé l’usage des plages concédées à la commune par l’Etat. Ces arrêtés ont été abrogés et remplacés par un nouvel arrêté du 5 août 2016 qui comporte un nouvel article 4.3 aux termes duquel : « Sur l’ensemble des secteurs de plage de la commune, l’accès à la baignade est interdit, du 15 juin au 15 septembre inclus, à toute personne ne disposant pas d’une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et du principe de laïcité, et respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime. Le port de vêtements, pendant la baignade, ayant une connotation contraire aux principes mentionnés ci-avant est strictement interdit sur les plages de la commune ». Ainsi que l’ont confirmé les débats qui ont eu lieu au cours de l’audience publique, ces dispositions ont entendu interdire le port de tenues qui manifestent de manière ostensible une appartenance religieuse lors de la baignade et, en conséquence, sur les plages qui donnent accès à celle-ci.

    3. Deux requêtes ont été présentées devant le juge des référés du tribunal administratif de Nice pour demander, sur le fondement de l’article L. 521-2 du code de justice administrative, la suspension de l’exécution de ces dispositions de l’article 4.3 de l’arrêté du maire de Villeneuve-Loubet. La première de ces requêtes a été introduite par la Ligue des droits de l’homme, M. Hervé Lavisse et M. Henri Rossi, la seconde par l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France. Par une ordonnance du 22 août 2016, le juge des référés du tribunal administratif de Nice, statuant en formation collégiale de trois juges des référés, a rejeté ces deux requêtes. La Ligue des droits de l’homme, M. Hervé Lavisse et M. Henri Rossi, d’une part, l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France, d’autre part, font appel de cette ordonnance par deux requêtes qui présentent à juger les mêmes questions et qu’il y a lieu de joindre.

    4. En vertu de l’article L. 2212-1 du code général des collectivités territoriales, le maire est chargé, sous le contrôle administratif du préfet, de la police municipale qui, selon l’article L. 2212-2 de ce code, « a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques ». L’article L. 2213-23 dispose en outre que : « Le maire exerce la police des baignades et des activités nautiques pratiquées à partir du rivage avec des engins de plage et des engins non immatriculés…Le maire réglemente l’utilisation des aménagements réalisés pour la pratique de ces activités. Il pourvoit d’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours. Le maire délimite une ou plusieurs zones surveillées dans les parties du littoral présentant une garantie suffisante pour la sécurité des baignades et des activités mentionnées ci-dessus. Il détermine des périodes de surveillance… ».

    5. Si le maire est chargé par les dispositions citées au point 4 du maintien de l’ordre dans la commune, il doit concilier l’accomplissement de sa mission avec le respect des libertés garanties par les lois. Il en résulte que les mesures de police que le maire d’une commune du littoral édicte en vue de réglementer l’accès à la plage et la pratique de la baignade doivent être adaptées, nécessaires et proportionnées au regard des seules nécessités de l’ordre public, telles qu’elles découlent des circonstances de temps et de lieu, et compte tenu des exigences qu’impliquent le bon accès au rivage, la sécurité de la baignade ainsi que l’hygiène et la décence sur la plage. Il n’appartient pas au maire de se fonder sur d’autres considérations et les restrictions qu’il apporte aux libertés doivent être justifiées par des risques avérés d’atteinte à l’ordre public.

    6. Il ne résulte pas de l’instruction que des risques de trouble à l’ordre public aient résulté, sur les plages de la commune de Villeneuve-Loubet, de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes. S’il a été fait état au cours de l’audience publique du port sur les plages de la commune de tenues de la nature de celles que l’article 4.3 de l’arrêté litigieux entend prohiber, aucun élément produit devant le juge des référés ne permet de retenir que de tels risques en auraient résulté. En l’absence de tels risques, l’émotion et les inquiétudes résultant des attentats terroristes, et notamment de celui commis à Nice le 14 juillet dernier, ne sauraient suffire à justifier légalement la mesure d’interdiction contestée. Dans ces conditions, le maire ne pouvait, sans excéder ses pouvoirs de police, édicter des dispositions qui interdisent l’accès à la plage et la baignade alors qu’elles ne reposent ni sur des risques avérés de troubles à l’ordre public ni, par ailleurs, sur des motifs d’hygiène ou de décence. L’arrêté litigieux a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle. Les conséquences de l’application de telles dispositions sont en l’espèce constitutives d’une situation d’urgence qui justifie que le juge des référés fasse usage des pouvoirs qu’il tient de l’article L. 521-2 du code de justice administrative. Il y a donc lieu d’annuler l’ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Nice du 22 août 2016 et d’ordonner la suspension de l’exécution de l’article 4.3 de l’arrêté du maire de Villeneuve-Loubet en date du 5 août 2016.

    7. Les dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu’une somme soit mise à ce titre à la charge de la Ligue des droits de l’homme, de M. Lavisse, de M. Rossi et de l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France. Il n’y pas lieu, dans les circonstances de l’espèce, de mettre à la charge de la commune de Villeneuve-Loubet, en application de ces dispositions, les sommes que demandent, d’une part, la Ligue des droits de l’homme, M. Lavisse et M. Rossi, d’autre part l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France.

    O R D O N N E :

    Article 1er : L’ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Nice en date du 22 août 2016 est annulée.
    Article 2 : L’exécution de l’article 4.3 de l’arrêté du maire de Villeneuve-Loubet en date du 5 août 2016 est suspendue.
    Article 3 : Les conclusions de la commune de Villeneuve-Loubet et celles de la Ligue des droits de l’homme, de M. Lavisse, de M. Rossi, et de l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France tendant à l’application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
    Article 4. La présente ordonnance sera notifiée à la Ligue des droits de l’homme, à M. Lavisse, à M. Rossi, à l’Association de défense des droits de l’homme Collectif contre l’islamophobie en France, à la commune de Villeneuve-Loubet et au ministre de l’intérieur.

    #burkini #laïcité #ordre_public

  • Haoues Seniguer : « L’impensé idéologique du Collectif contre l’islamophobie en France » - La Croix
    http://www.la-croix.com/Religion/Islam/Haoues-Seniguer-Limpense-ideologique-Collectif-contre-lislamophobie-France
    Une critique du CCIF qui n’est pas sans intérêt dans le contexte actuel
    via @romain_j_

    La logique sous-jacente du CCIF, et c’est là une hypothèse, consiste à banaliser les pratiques les plus orthodoxes de l’islam, en réduisant les questions existentielles à de la casuistique juridique. En procédant ainsi, ce faisant, ils participent à l’amalgame entre musulmans ordinaires et musulmans violents, et surtout, plus grave, ils contribuent à délégitimer la lutte nécessaire contre l’islamophobie.

    #burkini
    Rappelons juste que si l’attaque porte ici contre le CCIF, la contestation devant le conseil d’Etat de l’arrêté "anti-burkini" est aussi porté par la Ligue des Droits de l’Homme. Dans ce texte, Seiniguer ne met en cause la pertinence de cette action en justice mais bien ce qu’il estime être l’agenda masqué du CCIF

    • Je ne connais pas bien le CCFI et ses dirigeants mais je ne comprends vraiment pas bien ce que ce texte leur reproche. Les citations qu’il fait ne me choquent pas du tout.

      Les pratiques « les plus orthodoxes de l’Islam » ne conduisent que de manière ultra minoritaire au terrorisme.
      Ne pas oublier que le terroriste de Nice était un bi-sexuel à partenaires multiples ... (très loin de l’orthodoxie salafiste).

      Ce qui serait important c’est que les Imams français, leur formation, et les représentants des français musulmans soient totalement indépendants des pays étrangers. Mais ce n’est pas la problématique du texte de La Croix.

      Comme on aimerait qu’avec équilibre, le courage des journalistes de La Croix aille jusqu’à demander aux organisations considérées comme des représentants de la religion ou de la culture juive en France de s’émanciper de la tutelle de l’état d’Israël dans sa forme raciste et coloniale...

  • Pour qui le #burkini est-il « ostentatoire » ?
    excellent billet de d’André Gunthert – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/3494

    Dans un pays où l’autorité et la verticalité semblent avoir définitivement remplacé les vertus démocratiques de tolérance ou de respect de la diversité des opinions, le moindre écart par rapport à une francité fantasmée devient source d’inquiétude, défi ou insulte. L’interdiction du burkini, qui prolonge le funeste héritage des lois contre le voile, ne concerne pas seulement un morceau de tissu, mais s’inscrit dans une culture des marqueurs identitaires, qui associe dans le plus grand désordre un bric-à-brac de différences visibles – interdits alimentaires, préceptes religieux, coutumes vestimentaires, etc… – mises en regard d’un catalogue tout aussi hétéroclite de comportements supposés conformes.
    Dans ce contexte d’un symbolisme rhizomatique qui surcharge chaque signifiant d’une lourde charge implicite, un apéro saucisson-pinard devient une manifestation identitaire parfaitement lisible, et un foulard la partie émergée de l’iceberg où se dissimule le terrorisme islamiste. Qui vole un œuf vole un bœuf, qui porte un hidjab cache probablement une ceinture d’explosifs, comme le montre un dessin de Plantu.

    Pour produire ce nouveau signe islamophobe, on oubliera que le burkini est une invention récente, destinée à rendre compatibles les prescriptions vestimentaires traditionnelles avec l’espace de la baignade, « qui fait sauter les fondamentalistes au plafond » (Olivier Roy). On oubliera surtout la diversité des contextes, à commencer par le fait qu’on ne peut pas confondre l’obligation du port d’un vêtement dans un pays musulman avec la liberté de choix qui s’exerce dans un pays démocratique, dont la conséquence logique est que ce port peut relever de finalités variées.

  • Voilà Voilà (qu’ça r’commence) - Rachid Taha, avec Brian Eno, Agnès b., Femi Kuti, Mick Jones, Christian Olivier, Eric Cantona, Camélia Jordana, Oxmo Puccino, Rachida Brachni, Sonia Rolland, Rodolphe Burger... (Zoom, Rome 2012)
    https://www.youtube.com/watch?v=A6WIbvwcVUg

    Making of:
    https://www.youtube.com/watch?v=zeoRivz3vTk&list=PLj3wqzfOXuSd6xA5n5lIc1-noSXUvQtQF

    #Musique #Musique_et_politique #Rachid_Taha #Ségrégation #Plages #Burkini #Racisme #Islamophobie #Voilà_voilà_qu'ça_r'commence #France #Histoire

  • à propos de maillots de bain
    http://www.vacarme.org/article2929.html

    C’était dans la torpeur du quinze août, et Twitter vrombissait d’une question posée par Raphaël Enthoven : « Les partisans du #burkini défendent-ils, au nom de la tolérance qu’ils invoquent, le port du string sur les plages saoudiennes ? ». Je me sentais moins partisan qu’adversaire d’une interdiction dont on a amplement vérifié, depuis, la traduction policière et les effets politiques. Sans polémique, et sans faire bref, la réponse qui suit (à laquelle R.E. a depuis répondu, dans le Huffington Post) tente de déplier l’embarras de cette interpellation.

    Actualités / #Fronts, #Race, #islam, #Voile

  • Une fausse plage recréée à Londres pour dénoncer l’interdiction du burkini | Monde - lesoir.be
    http://www.lesoir.be/1301143/article/actualite/monde/2016-08-25/une-fausse-plage-recreee-londres-pour-denoncer-l-interdiction-du-burkini

    Arrivées avec des seaux, des pelles, des matelas gonflables et du sable, une cinquantaine de femmes ont installé une fausse plage jeudi devant l’ambassade de France à Londres pour protester contre l’interdiction du burkini sur les plages de l’Hexagone.

    #burkini #WearWhatYouWant

  • « Burkini » : ordre public contre liberté de conscience devant le conseil d’État
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250816/burkini-ordre-public-contre-liberte-de-conscience-devant-le-conseil-d-etat

    Le conseil d’État, qui doit rendre sa décision le 26 août à propos de l’arrêté anti-burkini pris par le maire de Villeneuve-Loubet, a auditionné ce jeudi les parties prenantes. La LDH et le CCIF ont dénoncé des atteintes à la liberté de conscience, de se vêtir et d’aller et venir, tandis que l’avocat de la ville s’est réfugié derrière la notion d’ordre public, tout en cherchant à minimiser l’affaire.

    #France #burkini #islam #laïcité #voile

  • Quelques articles sur la polémique autour du #burkini et l’audience au #Conseil_d'État :

    -- une bonne synthèse il me semble : http://www.liberation.fr/france/2016/08/25/burkini-une-audience-du-conseil-d-etat-aux-enjeux-multiples_1474568

    Pendant que le gouvernement se divise sur les arrêtés « anti-burkini », et alors que ces arrêtés conduisent aussi à la verbalisation de femmes portant un simple voile, le Conseil d’Etat va devoir se prononcer sur des questions d’ordre public, de service public et sur le sens du port du burkini.

    -- http://www.liberation.fr/france/2016/08/24/jean-leonetti-devrais-je-interdire-sur-le-sable-ce-que-je-tolere-sur-le-b

    Défenseur de la laïcité, le maire LR d’Antibes comprend les arrêtés pris par ses voisins, dans un contexte de tension post-attentats, mais appelle à la sagesse de tous.

    -- http://www.liberation.fr/france/2016/08/25/arretes-anti-burkini-desaccords-au-sein-meme-du-gouvernement_1474579

    La ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, s’est déclarée en opposition à la ligne Valls qui soutient toujours les interdictions prises par certains maires.

    -- http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/08/25/signes-religieux-audience-decisive-au-conseil-d-etat_4987604_3224.html

    • Excellent article d’une féministe anglo-saxonne, d’une ironie mordante envers notre Ministre "de la Famille, de l’Enfance et des Droits des Femmes", si prolixe en déclarations islamophobes :

      https://www.theguardian.com/fashion/2016/aug/22/ask-hadley-should-i-wear-burkini-on-beach-france-ban

      traduit ici :
      https://mounadil.wordpress.com/2016/08/24/le-bikini-et-lame-de-la-france-une-lecture-decoiffante-de-la-cha

      Passages que j’aime particulièrement :

      "Vous pouvez faire confiance aux Français pour faire de l’exposition de la chair féminine un élément essentiel de leur identité nationale."

      "sauver ce que Marine Le Pen appelle sans langue de bois « l’âme de la France. »"

      "Le premier ministre Manuel Valls a ajouté la semaine dernière que « la nation doit se défendre. »"

      "La ministre socialiste des droits de femmes, Laurence Rossignol, a souligné que c’était une question féministe : [le burkini] a la même logique que la burqa : cacher les corps des femmes pour les contrôler, » a-t-elle dit, apparemment non consciente du fait que les contraindre à porter des bikinis pourrait facilement être perçu comme une autre forme de contrôle. » » Ce n’est pas seulement l’affaire de celles qui le portent car il est, pour moi, le symbole d’un projet politique hostile à la mixité et à l’émancipation des femmes, » a-t-elle ajouté. C’est quand même quelque chose que d’entendre une ministre supposée chargée des droits des femmes piétiner allègrement les droits des individus à porter leurs tenues de bain – qui ne contreviennent à aucune loi française – dans le but de faire une généralisation d’ordre théorique qui va à l’encontre de la mixité au nom de la mixité."

      "Les politiciens français se figurent-ils que ces femmes viendront désormais à la plage dans la tenue française acceptable, i.e. seins nus ?"

      "après tout, si Mme Rossignol était si préoccupée par les vêtements qui sont « hostiles à l’émancipation des femmes, » elle devrait envisager l’interdiction des robes de mariées blanches qui envoient le message qu’une femme doit être vierge et innocente quand elle se marie. Ou les talons hauts qui disent que les femmes doivent être comme des gazelles qui aiment marcher sur la pointe de leurs orteils pour être sexy."

      "Honnêtement, qu’est-ce que les politiciens français pensent qu’il va arriver à ces femmes désormais interdites de porter leurs burkinis ? Est-ce qu’ils se figurent qu’elles vont maintenant venir à la plage dans la tenue française acceptable sur la plage, i.e. seins nus avec leur nudité recouverte seulement de deux petits morceaux de tissu d’un bikini et éventuellement d’une cigarette ? Non, elles resteront à la maison, refoulées à l’intérieur et hors de la vue, dans l’incapacité d’être sur la plage avec leurs enfants. Une championne à la grande âme qui protège, la France !"