#c&féditions

  • Du côté des communs

    Bonjour,

    Comme vous le savez si vous suivez depuis longtemps le travail de C&F éditions, la question des communs est un des fondamentaux de notre politique éditoriale.

    Le livre « Pouvoir Savoir » de 2005, est un des premiers à mentionner les communs dans leur relation à la propriété intellectuelle (https://cfeditions.com/pouvoirSavoir). Et en 2011, "Libres Savoirs : les communs de la connaissance "permettait de faire le point avec un regard mondial en convoquant des auteurs des cinq continents (https://cfeditions.com/libresSavoirs ). Les articles de ces deux ouvrages sont en accès libre sur le site de l’association Vecam qui nous a accompagné dans ce travail (https://vecam.org/-Publications-).

    J’ai moi-même commis un ouvrage qui est un recueil d’articles : « En communs : une introduction aux communs de la connaissance » (https://cfeditions.com/en-communs) dont il ne reste que quelques dizaines d’exemplaires (dépêchez-vous, comme il s’agit d’un recueil d’articles disponibles par ailleurs sur le web, il ne sera pas ré-imprimé).

    Depuis, le sujet a pris une grande ampleur, à la fois dans le discours politique public, et dans les recherches en sciences humaines et sociales. Nous avons donc d’autres livres en préparation sur ce sujet, dont un ouvrage traduit de l’espagnol « Des communs au municipalisme » à paraître début 2019. Les deux auteurs, César Rendueles et Joan Subirats, sont à la fois des chercheurs et des personnes engagées dans la gestion des « villes en communs », notamment Barcelone et Madrid.

    Mais nous ne sommes pas les seuls à publier en ce domaine, et heureusement. Aussi voici quelques pistes pour des livres et des revues récents qui vont compléter les travaux que nous avons engagé depuis les années 2000.

    Tout d’abord deux revues scientifiques en accès libre que j’ai eu le plaisir et l’honneur de coordonner :

    – Numéro spécial de la revue TIC & Société : « Communs numériques et communs de la connaissance »
    https://journals.openedition.org/ticetsociete/2347

    – Numéro spécial de la revue NETCOM : « Commns urbains et équipements numériques »
    https://journals.openedition.org/netcom/2593
    (en collaboration avec Philippe Vidal, géographe et aménageur qui va proposer bientôt un ouvrage sur « la convention internet » que nous publierons au printemps 2019).

    Puis un ouvrage essentiel pour celles et ceux qui s’intéressent aux communs, qui regroupe ce que l’on pourrait appeler « l’école française des communs » :
    – dictionnaire des biens communs, ous la direction de Marie Cornu, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld, publié aux PUF.

    Enfin, le bilan d’un colloque de Cerisy « Vers une république des biens communs ? », dans lequel interviennent des auteurs avec lesquels nous avons aussi l’habitude de travailler (Frédéric Sultan, Valérie Peugeot,...) a été publié aux Éditions Les liens qui libèrent (qui fait aussi un gros travail sur les communs, en publiant notamment Benjamin Coriat ou Michel Bauwens).

    Amis des communs, vos lectures de rentrée sont avancées. Et pour les bibliothèques qui veulent constituer un fonds sur ce thème, voici une liste de départ, évidemment incomplète.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    #Communs #C&Féditions #Vecam

  • Le MoMA et le Cercle démocratique
    https://cfeditions.com/cercleDemocratique

    Bonjour,

    Vient de s’ouvrir à Paris une grande exposition à la Fondation Louis Vuitton avec des oeuvres majeures extraites des collections du Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Une magnifique collection d’œuvres du XXe siècle provenant d’un des musée majeur de la planète.

    Dans son ouvrage « Le Cercle démocratique », publié par C&F éditions en français, Fred Turner consacre une large part de son analyse au rôle démocratique joué par les musées et particulièrement par le MoMA.

    Herbert Bayer, membre éminent du Bauhaus a inventé pour le MoMA des espaces immersifs, des encerclements de textes, d’images, d’objets qui devaient permettre aux visiteurs de se questionner eux-mêmes à partir du « champ étendu de la vision ». Durant la Seconde Guerre mondiale, le MoMA a servir de repaire au Comitee for democratic morale, un groupe d’intellectuels qui voulaient mobiliser les américains contre le nazisme sans recourir aux méthodes de la « propagande » dont on avait mesuré les dégâts en Allemagne.

    L’exposition de 1941 « Road to victory » est ainsi conçue comme un multimédia, avec textes, images et films encerclant les visiteurs. Le livre montre à la fois l’impact et les théories derrière ces conceptions, mais également les usages détournés qui vont suivre. Car ce modèle immersif va, durant la guerre froide, servir la propagande américaine dans le monde. Les expositions universelles et la grande expo-photo « The family of man » sont ainsi de outils pour défendre the american way of life ... qui est surtout une défense et illustration de la société de consommation.

    Ce qui est passionnant dans ce plongeon dans l’histoire du multimédia avant le numérique, c’est de voir comment les techniques, les projets et les usages inventés alors se retrouvent dans le multimédia global d’aujourd’hui. Comment l’idée de permettre à chacun de décider en connaissance de cause se renverse en bulles de filtres et réseaux d’influence. Le multimédia numérique a commencé principalement avec des outils pédagogiques, de l’hypertexte organisant des connaissances... avant de devenir le support d’un « individualisme autoritaire » et la boîte à malice se situant « au delà de la vérité » qui existe aujourd’hui... et qui n’enlève pourtant rien à nos désirs d’utiliser le multimédia pour construire un monde plus démocratique.

    Jamais univoque et directif, le livre de Fred Turner permet de reconsidérer les événements du passés comme les tendances récentes. Ce livre a obtenu une bourse de soutien du College of American Art et de la Terra Foundation for American Art .

    Il fait un complément idéal pour tous les visiteurs de l’exposition des œuvres du MoMA de Paris qui dure jusqu’au mois de mars. Et pour tous, il pose des questions d’une brûlante actualité tout en replongeant dans l’histoire et le rôle de l’art, des intellectuels et des artistes

    Bonne lecture

    Hervé Le Crosnier

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    Le Cercle démocratique : Le design multimédia de la Seconde Guerre mondiale aux années psychédéliques
    par Fred Turner, traduction par Anne Lemoine.
    390 p., 29 €

    https://cfeditions.com/cercleDemocratique

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    [Extraits de la première parties concernant le MoMA (il y a de nombreux endroits où l’on retrouve le MoMA dans ce livre)
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    Au cours de ses dix premières années d’existence, le Museum of Modern Art permet aux Américains de découvrir l’impressionnisme, le futurisme et le cubisme, mais aussi l’architecture moderne, la photographie et la typographie. En 1939, après l’invasion de la Pologne par Hitler, son directeur Alfred Barr et sa femme décident de porter immédiatement secours aux artistes avant-gardistes. Grâce au prestige du musée et du nom de la famille Rockefeller qui les soutient, ils réussissent à faire venir plusieurs artistes réputés aux États-Unis, parmi lesquels Marc Chagall, Max Ernst et Jacques Lipschitz. Avant même l’attaque de Pearl Harbor, Barr et les Rockefeller commencent à transformer le musée en une machine de production idéologique qui appuiera les efforts de propagande des États-Unis au cours de la guerre froide.
    Le champ étendu de la vision développé par Herbert Bayer jouera un rôle important dans ce processus.
    [...]
    Pour les critiques d’art américains, le point le plus surprenant de l’exposition n’est pas tant son contenu que la disposition de celui-ci. Puisque le nouveau bâtiment qui doit héberger le Museum of Modern Art est en cours de construction dans la 53e rue Ouest à Manhattan, Bayer installe l’exposition dans l’espace temporaire du musée, alors situé dans le hall du Rockefeller Center. Gropius et Bayer divisent l’exposition en six sections, chacune possédant sa propre galerie : « Le travail sur le cours élémentaire », « Les ateliers », « Typographie », « Architecture », « Peinture » et « Travaux d’écoles influencées par le Bauhaus ». Sous l’impulsion de Bayer, ces zones deviennent ensuite des variations des environnements visuels élargis qu’il a créés à Paris en 1930 et à Berlin en 1935.
    [...]
    Au gré de leurs déplacements de salle en salle, les visiteurs découvrent des empreintes sur le sol et des représentations graphiques de mains sur les murs qui les orientent vers de nouvelles parties de l’exposition. Un œuf géant est accroché à un mur ; il représente l’enseignement de la forme dans le programme de première année. Des photographies orientées vers le bas sont placées au-dessus des têtes des visiteurs ; des cercles chromatiques pendent du plafond. Dans une salle, un œil gigantesque dessiné sur un mur, juste en dessous d’une fente, observe le visiteur.
    [...]
    Selon l’idéologie du premier Bauhaus, la scénographie de Bayer transforme l’exposition en Gesamtkunstwerk (œuvre d’art totale). Conformément à ses théories de vision étendue, elle encercle les visiteurs, les pousse doucement dans l’une ou l’autre direction, les encourage à suivre le mouvement figuré sur les murs et le sol. Comme dans la psychologie gestaltiste qui sous-tend les théories de Bayer, les visiteurs doivent faire la synthèse des éléments qui leur sont présentés pour se les approprier en construisant des images internes cohérentes. L’exposition même peut suggérer, présenter, abriter ou encadrer mais, au final, il revient aux visiteurs d’agencer leurs propres images du Bauhaus pour qu’elles forment un tout.
    [...]
    Quelques années plus tard, le Museum of Modern Art devient une plate-forme de renforcement du moral américain. Associées à un mode environnemental de direction des mouvements des visiteurs, la flexibilité et l’indépendance offertes par Bayer à ses visiteurs deviendront alors aux yeux des critiques un mode de propagande typiquement pro-américain. La vision étendue de Bayer résout le problème posé par la propagande fasciste et les médias de masse. En effet, il accorde au visiteur un degré important d’agentivité par rapport aux éléments visuels qui l’entourent mais, dans le même temps, il contrôle la forme du champ dans lequel le visiteur est susceptible de rencontrer ces éléments. Grâce à cela, la vision étendue peut amener le visiteur américain à rétablir son propre moral dans des termes fixés par le champ qui l’entoure. Cela signifie qu’il peut exercer cette forme d’agentivité psychologique individuelle dont dépend la société démocratique, et qu’il peut ainsi éviter de devenir l’homme apathique de la masse qui caractérise l’Allemagne nazie. Néanmoins, cette agentivité lui est offerte dans des termes définis par les besoins de l’État américain, et articulés selon la diction visuelle du Bauhaus.
    [...]
    Malgré l’échec de For Us the Living, on ne saurait surestimer les liens étroits qui unissent le Museum of Modern Art au gouvernement américain, pas plus que l’intensité de ses efforts de propagande à la veille de la Seconde Guerre mondiale et au cours de celle-ci. Le musée ne se contente pas de préparer des expositions : il sert également de plate-forme intellectuelle et interinstitutionnelle. En son sein, les artistes rencontrent des diplomates, les anthropologues développent des supports de formation culturelle et les soldats viennent panser les blessures psychologiques que la guerre leur a infligées.
    [...]
    De tous les projets menés à bien, une exposition surtout fait la fierté des responsables du musée : le grand succès propagandiste de 1942, Road to Victory. L’exposition « n’est pas seulement un chef- d’œuvre d’art photographique, mais elle est une des expositions les plus émouvantes et les plus fascinantes jamais organisées au musée ».
    [...]
    En septembre 1941, alors que Margaret Mead et le Committee for National Morale s’efforcent de monter leur exposition sur la démocratie au Museum of Modern Art, l’administrateur David McAlpin se met en contact avec le photographe Edward Steichen. Le musée a commencé à accueillir de petites expositions consacrées à la guerre en Europe et aux idéaux américains au sein du pays, et McAlpin espère que Steichen pourrait en monter une autre dans la même veine.
    [...]
    L’exposition qui en résulte fusionne le photoréalisme familier du magazine Life avec les tactiques gestaltistes de la vision étendue développées par Bayer – et les idéaux utopiques du Bauhaus avec les impératifs propagandistes des États-Unis en guerre.
    Bayer conçoit l’exposition comme une route qui serpente à travers tout le premier étage du Museum of Modern Art en passant devant des images et des textes de tailles variables.

    On pourrais citer ainsi des pages entières du livre... mais je vous laisse les découvrir dans le flux même du texte de Fred Turner, avec des détails d’historiens et une visions globale sur l’importance des musées et des expositions dans la conception « multimédia » et son enjeu propagandiste. Et du rôle tout particulier que joue le MoMA et les artistes-théoriciens du Bauhaus dans ce projet.

    #C&Féditions #Fred_Turner #Cercle_démocratique #Bauhaus #MoMA #Propagande

  • Nothing To Hide un documentaire sur la surveillance numérique | L’ADN
    http://www.ladn.eu/nouveaux-usages/doit-on-se-resigner-a-la-surveillance-numerique-de-masse

    Dire que la vie privée ne vous intéresse pas parce que vous n’avez « rien à cacher » c’est comme dire que la liberté d’expression est inutile parce que vous n’avez rien à dire.

    Edward Snowden

    La projection se tenait au Maif Social Club et était proposée par Tristan Nitot, auteur de l’ouvrage surveillance ://. Dans cet essai, il dresse le bilan du pillage systématique de nos données orchestré par les géants du numérique, et propose des solutions concrètes pour reprendre le contrôle. Fervent défenseur des libertés numériques et du logiciel libre comme alternative aux GAFAM, il répondait à nos questions en Juin 2017 à Futur en Seine.

    #Surveillance #Vie_Privée #C&Féditions #Tristan_Nitot

  • Commémoration, héritage, suppression : comment fonctionne la « mort numérique » ? - Tech - Numerama
    http://www.numerama.com/tech/300056-commemoration-heritage-suppression-comment-fonctionne-la-mort-numer

    Par quels moyens s’assurer, en cas de décès, que nos différents comptes en ligne — Facebook, Twitter, Google... — seront gérés de manière conforme à notre volonté ? Retour sur la mort en ligne, un principe consacré depuis peu en France par la loi mais qui pose encore de nombreuses questions pratiques et morales.

    Mais cette problématique n’a pas toujours été prise en compte par les géants du web comme par le législateur. Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’IUT de la Roche sur Yon. qui soulignait en 2013, dans Libération, l’urgence de « s’interroger […] sur la gestion ou la délégation de gestion rattachée à ces données personnelles », en est le premier conscient.

    « Une prise de conscience prosaïque »

    « Aujourd’hui, le cadrage des procédures pour les ayants droit est en place pour chacun des géants du web. La procédure est claire et accessible, à disposition du public » nous explique-t-il. À ses yeux, cette bascule s’explique simplement : « Ils en ont pris conscience de manière prosaïque, à force d’être confrontés aux cas de proches de personnes décédées confrontés à ce problème, et grâce aux critiques dans les médias, auxquelles ils sont très sensibles. »

    Et tout plein d’autres citations d’Olivier Ertzscheid

    #C&Féditions #Olivier_Ertzscheid #Mort_numérique

  • Musiques et SF : L’Appétit des géants
    https://ziksf.blogspot.fr/2017/10/lappetit-des-geants.html

    S’il ne relève pas de la science-fiction et n’est pas un roman, ce livre n’en est pas moins captivant et haletant.
    Ici, l’auteur (1) compile un peu moins d’une soixantaine des billets qu’il publie régulièrement sur son blog, (2) qu’il tient depuis 2005.
    Choisis et agencés de manière à suivre la thématique principale du sous-titre de l’ouvrage, les billets abordent de très nombreux sujets, analysent et décortiquent méthodiquement les usages du web ainsi que les attentes et enjeux (3) qui y sont tapis.
    Loin d’être aride malgré son sujet, ce coup de microscope sur les pratiques virtuelles est des plus éclairants et donne énormément de matière à réflexion. Et, qui sait ? il pourrait inciter certains lecteurs à se poser des questions lors des trois secondes qui précèdent leurs clics.
    Bien que l’univers décrit par Olivier Ertzscheid soit largement propice à un état d’esprit dominé par l’agacement et surtout l’inquiétude, (4) l’enthousiasme de l’auteur pour ce fabuleux outil qu’est internet est évident. En contrepoint de l’ambiance générale de ce recueil, son humour et ses choix d’exemples parfois hilarants sont les bienvenus.
    Quant à la dimension science-fictive, elle n’est pas aussi absente de L’Appétit des géants que je pouvais le laisser penser quelques lignes plus haut. Pour preuve, ce bout d’avant-propos de l’auteur, que je ne résiste pas à vous donner : « Mais je crois, comme l’écrivait Frederik Pohl, grand auteur de science-fiction, "qu’une bonne histoire de science-fiction ne prédit pas l’automobile mais l’embouteillage". C’est l’histoire de ces embouteillages possibles que je veux ici tenter de raconter [...]. À l’aide d’un peu de science. Mais sans aucune fiction ».
    À lire et relire.

    #Olivier_Ertzscheid #C&Féditions

  • Débat : Google est‑il l’ami de la production et la circulation des idées ?
    https://theconversation.com/debat-google-est-il-lami-de-la-production-et-la-circulation-des-ide

    Si la neutralité technologique est un leurre, c’est que les algorithmes qui gouvernent les services numériques sont le fruit de décisions humaines. Ces algorithmes encodent un certain nombre de règles qui, en d’autres temps, relevaient d’une charte éditoriale. Par exemple, sur The Conversation France la charte éditoriale prévoit que seuls les détenteurs d’un doctorat (ou doctorants en préparation d’une thèse) sont habilités à publier. Eh bien la magie de l’informatique a permis d’encoder cette contrainte, de sorte que nos amis journalistes ne peuvent pas surseoir à cette règle quand bien même une occasion justifiée se présenterait.

    Voilà ce qu’est un algorithme : c’est un code (informatique) plus ou moins complexe qui prédétermine ce qui pourra se produire ou non (accéder à une information, recevoir une alerte, s’inscrire à l’université, freiner pour éviter l’accident, presser sur une détente…) en fonction de la décision préalable de ses concepteurs. Il ne s’agit pas de dire si c’est bien ou mal, mais de s’interroger sur ce que nous devons en faire. En l’occurrence, on peut considérer avec Olivier Ertzcheid qu’il serait nécessaire d’imposer une transparence des algorithmes afin que les utilisateurs puissent se tourner vers tel ou tel infomédiaire en toute connaissance de cause, tout comme les lecteurs d’une publication ont besoin d’en connaître la ligne éditoriale.

    Tout plein d’excellentes critiques de livres sur la pouvoir des plateformes.

    #C&Féditions #Olivier_Ertzscheid

  • Qu’est-ce que la culture participative ? | InaGlobal
    http://www.inaglobal.fr/numerique/note-de-lecture/henry-jenkins-mizuko-ito-danah-boyd/participatory-culture-networked-era/qu?tq=7

    Lecture critique du livre « Culture participative » par Mélanie Bourdaa

    Qu’est-ce que la culture participative à l’ère numérique ? Cette question a servi de fil rouge à une stimulante discussion entre trois des meilleurs chercheurs sur les études de fans et les pratiques numériques : Henry Jenkins (théoricien du transmédia), Mizuko Ito (anthropologue culturelle) et danah boyd (chercheuse chez Microsoft Research).

    Les trois auteurs, qui ont travaillé sur le projet « Initiative pour les médias numériques et l’apprentissage de la MacArthur Foundation », ont, des mois durant, tenu chez Mimi Ito une longue conversation, reproduite dans ce livre. Les trois auteurs y proposent de nouvelles approches et de nouveaux terrains, « une intersection entre les pratiques des jeunes publics, la culture de la participation, et les technologies digitales et connectées » (p. vii).

    Cet ouvrage, fait de conversations entre trois chercheurs, est fondamental pour comprendre la notion de la culture de la participation. Loin d’être techno-déterminée, celle-ci met l’accent sur la collaboration, le partage de valeurs et de normes et un engagement collectif dans des projets communs. Cette notion est toutefois en constante évolution : « [il s’agit] un concept évolutif qui doit toujours s’appréhender en relation avec des pratiques et des normes existantes » (p. 186) et notamment les pratiques et les activités de fans.

    #Culture_participative #Henry_Jenkins #Mimi_Ito #danah_boyd
    #C&Féditions

  • Pourquoi le nouvel outil de dons, lancé par Facebook en France, pose question (avec interview d’Olivier Ertzscheid)
    http://www.20minutes.fr/high-tech/2131983-20170913-pourquoi-nouvel-outil-dons-lance-facebook-france-pose-que

    Dix millions de dollars en deux jours. C’est la somme récoltée en 2015 par Facebook auprès des internautes pour venir en aide aux victimes du violent séisme survenu au Népal. Deux ans après, la firme de la Silicon Valley a annoncé le lancement en France et en Europe, d’un outil de récolte de dons disponible dès le 25 septembre prochain. Quatre associations - la Fondation de France, les Restos du Coeur, l’Unicef et Action contre la faim - participeront à la phase de test prévue jusqu’au 29 octobre.

    #C&Féditions #Olivier_Ertzscheid

  • Les Biens communs - C&F éditions - Ressource en ligne | ECHOSCIENCES - Normandie
    https://www.echosciences-normandie.fr/articles/les-biens-communs-c-f-editions-ressource-en-ligne

    Ce mercredi 13 septembre le Dôme accueillait Hervé Le Crosnier, enseignant chercheur honoraire - depuis 1 semaine ! - à l’Université de Caen Basse-Normandie. Ses enseignements portent (portaient donc...) sur les technologies de l’internet et la culture numérique. Ses cours de culture numérique délivrés en amphi ont été filmés par le Centre d’Enseignement Multimédia de l’Université de Caen et rendus disponibles comme ressources éducatives libres (http://huit.re/hervelc-culture-numerique). Il est également éditeur multimédia chez C&F éditions, maison d’édition spécialisée sur les questions de culture numérique, de la société de l’information et des biens communs (http://cfeditions.com ). Derniers ouvrages parus : Une introduction aux communs de la connaissance, C&F éditions, octobre 2015.

    Vous avez-dit Communs ? Les sociétés s’appuient sur un ensemble de communs, de ressources partagées et d’activités qui se situent en dehors du cadre marchand ou administratif. Alors que l’État et le Marché sont l’objet de toutes les attentions, les communs assurent la cohésion sociale, permettent d’expérimenter de nouvelles relations et développent un sens du partage à partir des expériences vécues. Avec les communs, ce sont les notions d’usage qui deviennent essentielles. La propriété reste cantonnée à sa place, et ne peut plus s’étendre à l’ensemble des activités. En particulier la notion de propriété se trouve mise au défi dans quatre grands secteurs : la terre, le travail, la monnaie et la connaissance. Comment l’activité collective peut trouver d’autres solutions aux crises multiples (sociales, économique, environnementale, culturelle et démocratique) que nous connaissons ? Comment redonner toute sa place et sa valeur aux stratégies de partage des ressources et de construction collaborative ?

    Avec accès aux diapositives utilisées en bas à gauche

    #Communs #Hervé_Le_Crosnier #C&Féditions

  • [c&f] Les DREAMERs aux États-Unis, Superman et la culture participative

    [lettre d’information de C&F éditions du 6 septembre 2017]

    Bonjour,

    Il est rare que je vous envoie deux messages la même semaine. Mais l’actualité vient de nouveau de percuter nos projets éditoriaux.

    Donald Trump vient de rejeter le droit des enfants de migrants nés ou arrivés très jeunes aux États-Unis à y vivre et y rester, alors que ce pays est pourtant le seul qu’ils ou elles aient connu. On parle d’eux comme étant les DREAMERs, jeu de mot entre le projet de loi les protégeant débattu dans les années 2000 (le DREAM Act : Loi pour le développement, le soutien et l’éducation des mineurs étrangers, initialement proposée en 2001) et le fait de les considérer comme "les enfants du rêve" : devenir américains.

    Or ces DREAMERs, par le style de leur mobilisation et par leurs usages de l’internet et de la culture populaire sont siouvent débattus et présentés dans le prochain livre de C&F éditions à paraître fin septembre.

    Ce livre est une conversation entre trois grand chercheurs spécialistes des médias et des usages de l’internet : Henry Jenkins, Mizuko Ito et danah boyd. Son titre : « Culture participative : Une conversation sur la jeunesse, l’éducation et l’action dans un monde connecté »

    Plus de nouvelles à venir bientôt, mais pour l’instant un extrait du livre qui parle de ces DREAMERs, de l’immigration et de la culture populaire des États-Unis.

    Attention : ce teaser ne doit pas dédouaner notre propre pays de sa politique dramatique envers les migrants en général et les mineurs en particulier. Il nous montre au contraire la fluidité mondiale des idées nocives... en espérant que la mobilisation (et les succès jusqu’à la remise en cause intervenue hier) des jeunes migrants des États-Unis donnent des idées et des perspectives aux jeunes migrants d’Europe.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

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    Extraits de deux interventions d’Henry Jenkins dans le livre à paraître
    « Culture participative : Une conversation sur la jeunesse, l’éducation et l’action dans un monde connecté » C&F éditions
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    Nous observons certaines similarités au niveau des vecteurs de motivation et de mobilisation. Les jeunes les plus politisés ont souvent un côté artistique prononcé. Ils apprennent à produire et à partager des médias. Et même les groupes qui semblent incarner des politiques identitaires relativement traditionnelles – les activistes pro-DREAM, les musulmans américains – utilisent des points de référence issus de la culture populaire pour décrire leur identité et leurs objectifs politiques. L’activisme des fans ne constitue pas forcément un nouveau modèle pour les changements sociétaux, mais l’appropriation et le remix du contenu médiatique sont devenus des tactiques largement répandues chez les différents mouvements politiques de jeunes.

    En observant ces espaces, nous voyons surgir un nouveau type de rhétorique, destiné à stimuler l’imaginaire civique des participants, qui sied parfaitement à cette génération d’activistes. La jeunesse s’est souvent sentie exclue par le langage des « conseillers politiques » ou des « décideurs technocratiques » employé dans les organisations plus traditionnelles. Ces experts s’imaginent que leurs partisans sont déjà très investis dans le processus politique et qu’ils connaissent les rouages du système. Ils fondent la politique sur des connaissances spécialisées, ce qui la coupe des réalités de la vie quotidienne.

    Les nouveaux styles de politique participative empruntent à ce que les jeunes connaissent déjà en tant que fans, consommateurs et membres des réseaux sociaux. Ils s’appuient sur ce capital culturel populaire comme point de départ de l’action politique. Nous espérons que ce nouveau modèle pourra aider les exclus de la politique à trouver leur chemin vers une participation pleine et entière. [...]

    Je suis très intéressé par le rôle que joue le mythe du super-héros chez les DREAMers.

    Durant l’été 2011, Superman a renoncé à sa citoyenneté américaine en déclarant qu’il ne se battrait plus seulement pour le « mode de vie américain », mais aussi pour la justice mondiale. Bien que cet événement se déroule dans l’univers alternatif d’une bande dessinée publiée par DC et qu’il n’affecte pas la continuité de la saga Superman, les animateurs de radio et les leaders politiques conservateurs se sont indignés et ont hurlé à l’antipatriotisme.

    Les activistes pro-DREAM ont alors rétorqué : « Quand Superman est-il jamais devenu citoyen américain ? ». S’il y a eu un jour un « étranger en situation irrégulière », c’est bien Kal-El de Krypton, que ses parents envoient sur un autre monde en quête d’une vie meilleure, qui traverse la frontière au milieu de la nuit, qui atterrit près de Smallville et qui finit adopté par une famille d’Américains d’origine européenne. Il masque sa véritable identité et passe le restant de ses jours à se cacher. Il est néanmoins suffisamment généreux pour se mettre au service du peuple d’Amérique, alors qu’il n’est jamais vraiment en mesure de s’affirmer Américain.

    Ce recadrage constitue donc un moyen parfaitement efficace pour déconstruire et réécrire le mythe de Superman. Il vient bouleverser la perception de la vie de l’immigré et permet aux gens d’associer le combat pour les droits des immigrants à un récit dans lequel beaucoup d’entre nous sont déjà investis. Il relie également notre lutte actuelle en faveur des jeunes sans-papiers à une histoire plus globale de l’immigration en Amérique. L’histoire de Superman fut créée par deux étudiants d’Europe de l’Est issus de la première génération et vivant à Cleveland, dans l’Ohio. Superman était dès le départ un récit classique d’immigration, et les DREAMers rappellent cette analogie sur soixante-dix années d’histoire culturelle.

    #C&Féditions #Henry_Jenkins #Culture_participative #Superman #DREAMERs

  • Le Cercle démocratique : quand l’histoire nous parle d’aujourd’hui

    [Mail de C&F éditions ]

    Bonjour,

    Avant de vous parler des nouveautés de C&F éditions qui vous attendent cet automne, je voudrais revenir sur les évènements qui ont marqué l’été qui vient de s’écouler.

    Le monde a été surpris par la mobilisation fasciste de l’extrême droite américaine, notamment la démonstration de force de Charlottesville. Et plus encore par la réaction de Donald Trump qui s’est refusé à condamner les néo-nazis armés qui défilaient.

    Mais pourtant, un regard historique nous aurais aidé à penser que ce n’est pas la première fois que les nazis se rassemblent aux États Unis. Fred Turner, l’auteur du livre « Le cercle démocratique » nous le rappelle : en 1939, 22 000 citoyens américains se sont retrouvés au Madison Square Garden pour y proférer les messages de haine du nazisme.

    Retrouvez Fred Turner en vidéo sous-titrée :
    https://youtu.be/0hJay3eprmI

    Mais à la différence de la période actuelle, le gouvernement de Franklin D. Roosevelt a su résister au fascisme. Il a été accompagné pour cela par des intellectuels et des artistes regroupés dans le "Comittee for national morale". C’est par l’histoire et les réflexions de ce comité que débute « Le cercle démocratique ».

    Toujours en vidéo sous-titrée :
    https://youtu.be/672wX13AZcQ

    De leurs idées vont naître les premières conception du "multimédia" : encercler le spectateur dans un ensemble de documents et d’images afin de lui laisser le libre-arbitre... le choix de s’engager contre les nazis, et plus tard de considérer la planète comme le lieu de la « family of man », titre d’une des expositions les plus célèbres des années cinquante.

    Malheureusement, ce rêve de l’autonomie organisée par le multimédia, s’il a perduré aux débuts de l’internet (voir l’autre ouvrage de Fred Turner : « Aux sources de l’utopie numérique ») est aujourd’hui caduc. Le modèle devenu dominant est selon Fred Turner celui de "l’individualisme autoritaire". Nous en voyons les effets dans les mobilisations de l’extrême droite aux États Unis.

    Le regard historique nous aide à comprendre aujourd’hui. Les développements de Fred Turner sur la naissance du multimédia et sur les formes de mobilisation des artistes et des intellectuels sont à cet égard d’une grande utilité. Y compris dans l’analyse des détournements que leurs idées peuvent subir quand les propagandes d’état s’en emparent.

    Retrouvez « Le Cercle démocratique : Le design multimédia de la Seconde Guerre mondiale aux années psychédéliques » de Fred Turner
    http://cfeditions.com/cercleDemocratique

    (Sur cette page de présentation, des liens vers les nombreux articles et interviews sur ce livre et la situation du multimédia à l’ère "au delà de la vérité" que nous connaissons).

    Bonne lecture

    Hervé Le Crosnier

    #C&Féditions #Cercle_démocratique #Fred_Turner

  • Avant première du « Souffle de la révolte » à paraître en octobre 2017, pour fêter le centenaire de la révolution russe, du premier disque de jazz et l’arrivée de James Europe en France -
    http://soufflebleu.fr/2017/08/20/avant-premiere/#more-5116

    Nicolas Beniès commence à faire du teasing sur son prochain livre du « jazz dans l’histoire ».

    #C&Féditions #Nicolas_Beniès #Le_souffle_de_la_révolte

  • YogaEsoteric : : Surveillance : Tristan Nitot à l’aide des internautes : :
    http://www.yogaesoteric.net/content.aspx?lang=FR&item=12478

    C’est un pari difficile que de vulgariser des concepts techniques. C’est étonnamment bien réussi de la part de Tristan Nitot, dans son live « Surveillance :// Les libertés au défi du numérique : comprendre et agir ». Expliquer les enjeux de la surveillance et les moyens mis en place par les Etats et les entreprises privées, n’est pas chose aisée. Les non-spécialistes ont tendance à rapidement utiliser le point #spagrave, #jairienacacher ou #jinteressepersonne.

    Sans tomber dans une paranoïa totale et sans décrire une infrastructure de psychopathe de la protection des communications, Tristan Nitot donne aux béotiens les moyens nécessaires pour assurer un minimum de privacy. Ce qui est une gageure.

    #C&Féditions #Tristan_Nitot #surveillance

  • Reprendre sa vie numérique et ses données en main - Tristan NITOT - WEB2DAY 2016 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=gzMaUoMsgpU

    Tristan Nitot - Chief Product Officer COZY CLOUD

    Peut-on imaginer un monde où il serait possible d’utiliser nos données sans pour autant les confier à un tiers ? Peut-on imaginer un monde où les services de Google ne seraient pas incontournables ? Peut-on imaginer un monde où on ne serait pas bombardé de publicités intrusives et surveillés par des agences de renseignement ?

    Si oui, à quoi ressemblerait ce monde ? Il reposerait sur le concept de SIRCUS – Système d’Information Redonnant Contrôle aux UtilisateurS – un concept qui s’appuie sur 7 principes. L’approche SIRCUS permet aux utilisateurs de reprendre le contrôle de leurs données personnelles, un point essentiel alors que nos smartphones savent tout sur nous et que des tendances comme l’Internet des Objets et le Quantified Self produisent toujours plus de données personnelles.

    Le concept SIRCUS offre aussi aux développeurs et aux marques l’accès à ces données, sous le contrôle de l’utilisateur.

    #Tristan_Nitot #C&Féditions #surveillance

  • Tristan Nitot, fondateur de Mozilla Europe et auteur de « Surveillance :// » - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=sxReNJ6jejU

    En quittant Mozilla, en 2015, Tristan Nitot avait annoncé la couleur : il comptait bien écrire un livre sur la surveillance de masse pratiquée notamment par les géants Google, Facebook ou Amazon. Depuis début octobre, « Surveillance :// » est donc en librairies. Un ouvrage clair et concis dans lequel ce fervent défenseurs des libertés en ligne fait l’état des lieux des pratiques – et débordements – actuels des principaux acteurs du numérique (et, par extension, des gouvernements...).
    « Comprendre et agir » : voici ce à quoi veut-nous pousser Tristan Nitot, sans toutefois tomber dans la parano. Interview.

    #C&Féditions #Tristan_Nitot #surveillance

  • ASDN #17 avec Olivier Ertzscheid pour « L’appétit des géants » par Le Tank
    https://soundcloud.com/letankparis/asdn-17-avec-olivier-ertzscheid-pour-lappetit-des-geants


    Lors de la 17e édition du cycle « Aux sources du numérique », Renaissance Numérique et l’Agence Spintank recevaient Olivier Ertzscheid , auteur de l’ouvrage « L’appétit des géants. Pouvoir des algorithmes, ambitions des plateformes »(Editions C&F, 2017).

    Enregistrement sonore de la présentation d’Olivier Ertzscheid au Tank
    Très belle introduction sur le passage du blog au livre.

    #Olivier_Ertzscheid #Appétit_géants #C&Féditions

  • Fred Turner : « Trump utilise un outil individuel, Twitter, pour promouvoir un monde essentiellement fasciste » - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2016/11/25/fred-turner-trump-utilise-un-outil-individuel-twitter-pour-promouvoir-un-

    Dans son dernier livre, cet universitaire américain poursuit son travail sur les origines de la cyberculture en remontant aux dispositifs multimédias des années 40. La pluralité des images et des médias devait produire des citoyens plus « démocratiques ». Une utopie pervertie.

    #C&Féditions #Fred_Turner #interview

  • Tous les murs du monde ne répareront jamais ceux des châteaux de sable que des enfants ne construiront plus | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/06/21/tous-les-murs-du-monde-ne-repareront-jamais-ce

    Le rôle de plus en plus important des plateformes et les facilités que chacun-e en retire mais « jamais les règles qui guident cette apparence facilité n’ont été aussi opaques ». Des algorithmes et une question guidant la réflexion de l’auteur, « elle revient à savoir qui contrôle ces algorithmes, comment impactent-ils notre vie, et surtout, comment parvenir à rendre public la partie de ces algorithmes qui relèvent d’un travail d’éditorialisation classique ». Car il n’y a rien relevant du hasard, il s’agit bien ici de décisions, « les règles algorithmiques procèdent, dans le choix et dans l’ordre d’affichage, d’un processus d’éditorialisation ».

    Je ne vais pas détailler l’ensemble des analyses, des questions posées et des propositions de ce livre plein d’humour. Juste des éléments choisis subjectivement.

    La lectrice et le lecteur découvriront, entre autres, des profilages, l’industrialisation de l’intime, la réduction des êtres humains à des documents, « L’homme est devenu « un document comme les autres » », le tout marchandisable, la topologie de l’espace informationnel, les cartographies des navigations, les nœuds du web, les écosystèmes de l’enfermement et les formes nouvelles de territorialisation, les promenades carcérales, les technologies « privatives » et le contrôle de quelques multinationales…

    Olivier Ertzscheid souligne particulièrement certains éléments, la construction des marchés « sur les besoins et les comportements réels ou supposés que révèlent nos profils et derrière eux la traçabilité de nos moindres activités connectées », le changement de l’axe de rotation du web « les individus ont remplacés les documents », le cyberespace comme monde fermé et propriété privée loin « du réseau de réseau, non propriétaire, sans droit d’accès », la formulation de réponses à des questions non posées, les logiques de captation et de monétisation des données personnelles, le fantasme d’une calculabilité du monde et ses réalités concrètes, l’information « sur-mesure » individualisée, potentiellement – et en partie déjà existant – « externalisation de nos stratégies décisionnelles, émotionnelles, affectives »…

    #Olivier_ertzscheid #appétit_geants #C&Féditions

  • Mes Datas et Moi : l’Observatoire
    https://www.mesdatasetmoi-observatoire.fr/article/adolescents-et-internet-des-pratiques-non-hegemoniques

    Par Cécile Dolbeau-bandin

    « Prendre soin, de la jeunesse et des générations »(1), c’est exactement ce que fait Anne Cordier ici. Elle s’appuie sur des observations de terrain, des rencontres et des échanges avec des adolescents âgés de 11 à 17 ans. Son enquête repose sur un travail de récolte de données commencé en 2009 et poursuivi en 2015 dans des collèges et lycées français. Elle y observe au quotidien leur rapport au numérique, aux médias sociaux et à l’information. Ses recherches qualitatives lui permettent de développer une meilleure connaissance des imaginaires et des pratiques développés par les adolescents ; et d’entrer dans « l’environnement informationnel, personnel et social de ces adolescents. » (2) Cet ouvrage s’appuie aussi sur de multiples recherches scientifiques françaises et internationales.

    Ces résultats inattendus vont à l’encontre des discours médiatiques et marketing et des thèses de M. Prensky et M. Serres concernant les jeunes. Selon elle, « ces discours ne traitent pas en réalité d’internet mais des potentialités de changement sociétal que renfermerait le numérique. » (4) Elle préconise comme P. Breton (2000) d’adopter un discours laïque des Technologies d’Information et de Communication (TIC) ; et de s’éloigner de ces préjugés pour comprendre et surtout mieux connaître les adolescents pour (enfin) les considérer « comme des êtres sociaux aux prises avec les conflits de la réalité qu’ils veulent comprendre, expliquer. »

    Ce livre fait écho à celui de d. boyd qui considère la complexité des dynamiques interpersonnelles des adolescents lors de leurs pratiques numériques. Les adolescents soulignent le plaisir qu’ils ont à être accompagnés par un tiers. Les médiateurs (enseignants, professeurs documentalistes, éducateurs, parents) ont bien leur place dans ce processus. Proposer aux jeunes des tablettes, des cartables numériques, des ENT (espace numérique de travail), TBI (tableau blanc interactif) ne suffit pas à l’école. Il leur faut des « mentors » pour guider, éduquer, former, informer, favoriser des échanges, identifier, nommer, repérer, classer, repérer les différents types de documents, aider, « faire du lien », démystifier, favoriser un regard critique, apprendre à questionner le réseau et ses principaux acteurs (9) et écouter avec bienveillance leurs requêtes. Il faut faire des ponts entre les adultes et les adolescents tout en ayant connaissance de leur pratique ordinaire de l’information numérique, afin de mettre à distance les outils numériques et la mystification dont ils font l’objet, et de favoriser un enrichissement mutuel entre les générations.

    #C&Féditions #Anne_Cordier #Adolescents #Culture_informationnelle

  • Le Tank | Espace de coworking à Paris reçoit Olivier Ertzscheid le 27 juin
    http://letank.fr/blog/asdn-17-lappetit-des-geants-pouvoir-des-algorithmes-ambitions-des-plateformes

    La 17e édition de la rencontre mensuelle autour des livres et du numérique co-organisée par Spintank et Renaissance Numérique accueille Olivier Ertzscheid (auteur du blog affordance.info), maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’IUT de La Roche-sur-Yon, pour « L’appétit des géants« . (C&F Éditions). Rendez-vous le 27 juin.

    mardi 27 juin 2017 9h-10h30
    La Source @ Le Tank (RDC)
    22 bis rue des Taillandiers, Paris

    #Olivier_Ertzscheid #C&Féditions

  • Rendez-vous samedi 17 juin à la librarie A livr’ouvert pour soutenir le projet Communauthèque ! | SavoirsCom1
    http://www.savoirscom1.info/2017/06/rendez-vous-samedi-17-juin-a-la-librarie-a-livrouvert-pour-soutenir-le

    Samedi 17 juin, à partir de 14h30, la librarie A livr’ouvert accueillera Hervé le Crosnier pour une présentation des activités de C&F Editions et une rencontre autour du thème : « culture numérique et connaissances partagées. Des livres pour comprendre la société de la connaissance. »

    La librairie « A livr’ouvert » a souhaité s’associer au projet « Communauthèque » lancé par SavoirsCom1 le mois dernier et en plus des livres de C&F Editions, elle proposera samedi à la vente une sélection de livres sur les Communs que vous pourrez acheter pour nous aider à rassembler deux fonds de 50 ouvrages que nous souhaitons constituer un au CEDIDELP et à la bibliothèque de Notre-Dame-des-Landes.

    Rendez-vous donc samedi au 171b Boulevard Voltaire (11ème arrondissement) pour échanger avec nous sur la question des Communs et le projet Communauthèque !

    #C&Féditions #Communs

  • L’appétit des géants - P2P Foundation France
    http://blogfr.p2pfoundation.net/index.php/2017/06/07/lappetit-des-geants

    Il fallait un amoureux du web et des médias sociaux pour décrypter les enjeux culturels, relationnels et démocratiques de nos usages numériques. Olivier Ertzscheid met en lumière les effets d’échelle, l’émergence de géants aux appétits insatiables. En concentrant toutes nos activités numériques sur quelques plateformes, nous avons fait naître des acteurs mondiaux qui s’épanouissent sans contrôle. Nos échanges, nos relations, notre sociabilité vont nourrir des algorithmes pour classer, organiser et finalement décider pour nous de ce qu’il nous faut voir.

    #Olivier_Ertzscheid #C&Féditions #Algorithmes #Politique_numérique

  • TLAXCALA : Manifeste de Tlaxcala
    http://tlaxcala-int.org/manifeste.asp

    Tlaxcala, le réseau international pour la diversité linguistique, a été créé en décembre 2005 par un petit groupe de cyberactivistes qui, ayant lié connaissance grâce à Internet, en sont venus à penser qu’ils avaient en partage des intérêts, des aspirations et des problèmes communs. Le réseau s’est développé rapidement : il compte beaucoup de membres, et assure des traductions en quinze langues.

    Toutes les langues en usage dans le monde doivent contribuer à la fraternité entre les hommes - et d’ailleurs, elles y contribuent. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, une langue n’est pas simplement une structure grammaticale, avec un assortiment de mots interconnectés, en accord avec un code syntaxique ; une langue est aussi - et même, avant tout - une création de signification, fondée sur nos sens. Ainsi, nous observons, nous interprétons et nous exprimons notre propre monde à partir d’un contexte personnel, géographique et politique spécifique. C’est pourquoi aucune langue n’est neutre ; toutes véhiculent le « code génétique », l’empreinte des cultures auxquelles chacune appartient. Le latin, qui fut la première langue impériale, a atteint son apogée en foulant aux pieds les vestiges des langues qu’il détruisit lorsque les légions romaines étendirent leur présence dans le Sud de l’Europe, le Nord de l’Afrique et le Moyen-Orient. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que ce soit l’espagnol, fils génétique du latin, qui ait occasionné une nouvelle dévastation, au début de la Renaissance, cette fois-ci parmi les peuples conquis du continent américain.

    Un empire et sa langue vont toujours de pair, et sont par définition des prédateurs. Ils rejettent l’altérité. Toute langue impériale s’érige en sujet de l’Histoire, et la narre à partir de son point de vue, en annihilant (ou tout au moins en tentant d’annihiler) les points de vue exprimés dans des langues qu’elle considère inférieures. L’Histoire officielle de tout empire n’est jamais innocente, mais bel et bien motivée par son zèle à justifier aujourd’hui les agissements qui furent les siens hier, afin de projeter sa propre vision du monde sur ce que sera demain.

    Il est vrai qu’en ces temps de communication planétaire, il n’y a rien de négatif au fait de disposer d’une lingua franca qui permette de faciliter la connaissance mutuelle, mais cette lingua franca devient en revanche tout à fait néfaste si - consciemment ou non - elle transmet l’idéologie de supériorité qui la caractérise, et si elle le fait en affichant son mépris pour les langues « subalternes », c’est-à-dire : toutes les autres.

    Tlaxcala, le réseau international des traducteurs pour la diversité linguistique, est né comme un hommage post-moderne à la malheureuse cité - État éponyme, qui commit la tragique erreur de faire confiance à un Empire - l’Empire espagnol - pour combattre un Empire moins puissant - l’Empire Nahua - et qui ne découvrit qu’alors qu’il était déjà trop tard que personne ne doit faire confiance aux Empires - à aucun d’entre eux - parce qu’ils n’utilisent leurs subordonnés qu’à une seule fin : se servir d’eux comme leviers pour atteindre leurs propres objectifs. Les traducteurs de Tlaxcala, dans le monde entier, veulent venger le destin des antiques Tlaxcaltèques vaincus.

    #traduction #C&Féditions #Tlaxcala