#c_était_hier

  • L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains.
    http://phdn.org/histgen/documents/nazisdoc.html#debutPage

    Le 27 mars 1942, Joseph Goebbels note dans son journal :

    « En commençant par Lublin, les Juifs du Gouvernement Général [la Pologne occupée par les nazis] sont à présents évacués vers l’est. La procédure est assez barbare et ne saurait être décrite ici de façon plus précise. Il ne restera pas grand chose des Juifs. Globalement, on peut dire qu’environ 60 pour cent d’entre eux devront être liquidés alors que 40 pour cent peuvent être utilisés pour le travail forcé. […] Si nous ne nous défendions pas contre eux, les Juifs nous anéantiraient […] C’est un combat à mort entre la race aryenne et le bacille juif. »92
    Outre l’évocation du sort concrètement funeste des Juifs, Goebbels décline ici, comme pour le justifier, plusieurs motifs de légitimisation de l’assassinat des Juifs, la classique inversion accusatoire, ainsi que le motif sanitaire (le Juif comme parasite, bacille, etc.). Dans une autre section du présent site, nous fournissons une citation plus complète et une étude du contexte (l’entrée en fonction du centre de mise à mort de Belzec), des circonstances et de la signification de cette entrée importante du journal de Goebbels.

    Déclarations de Himmler :
    Discours du Reichführer-SS Himmler devant des officiers supérieurs SS à Poznan, les 4 et 6 octobre 1943 [Trials of War Criminals Before the Nuernberg Military Tribunals - Washington, U.S Govt. Print. Off., 1949-1953, Vol. XIII, p. 323, and Himmler, Reichsführer-SS - P. Padfield, Henry Holt and Co, NY, 1990, p. 469]

    « Je me réfère à présent à l’évacuation des juifs, à l’extermination du peuple juif. C’est une des choses qu’il est aisé d’exprimer : "Le peuple juif est en train d’être exterminé," déclare chaque membre du Parti, "Effectivement, c’est une partie de nos plans, l’élimination des juifs, l’extermination, nous l’accomplissons... peuh ! Une bricole ! Et puis ils viennent, 80 millions de braves Allemands, et chacun a son « bon » Juif. Evidemment, les autres, ce sont des porcs, mais celui-là, c’est un Juif de première qualité. Pas un d’eux n’a vu [les cadavres], pas un n’était sur place. La plupart d’entre vous savent ce que c’est que de voir un monceau de cent cadavres, ou de cinq cents, ou de mille. Etre passés par là, et en même temps, sous réserve des exceptions dues à la faiblesse humaine, être restés corrects, voilà ce qui nous a endurcis. C’est là une page de gloire de notre histoire, une page non écrite et qui ne sera jamais écrite. » (4 octobre 1943)

    « Je vous demande avec insistance d’écouter simplement ce que je dis ici en petit comité et de ne jamais en parler. La question suivante nous a été posée : « Que fait-on des femmes et des enfants ? » - Je me suis décidé et j’ai là aussi trouvé une solution évidente. Je ne me sentais en effet pas le droit d’exterminer les hommes -dites, si vous voulez, de les tuer ou de les faire tuer- et de laisser grandir les enfants qui se vengeraient sur nos enfants et nos descendants. Il a fallu prendre la grave décision de faire disparaître ce peuple de la terre. » (6 octobre 1943)