• Révélations sur la souffrance des femmes au travail - Actualités - Disclose.ngo
    https://disclose.ngo/fr/article/revelations-souffrance-femmes-travail

    #Disclose a enquêté sur les #conditions_de_travail des plus de 2 millions de #travailleuses dites « essentielles » : #infirmières, #aides-soignantes, #caissières, #aides_à_domicile. Nous sommes allés à leur rencontre dans le Jura, en Bretagne mais aussi en Auvergne ou encore à Lyon. Elles travaillent pour Lidl, Casino, le groupe Colisée, l’ADMR et dans nos hôpitaux. Certaines témoignent à visage découvert des souffrances physiques et psychologiques subies au cours de leur carrière. D’autres se sont confiées anonymement, de peur d’être sanctionnées par leurs employeurs. Toutes ont un point commun : leurs conditions de travail détruisent leur santé.

  • Révélations sur la souffrance des femmes au travail
    https://disclose.ngo/fr/article/revelations-souffrance-femmes-travail

    En l’espace de vingt ans, la santé des femmes au travail s’est lourdement dégradée. Premières victimes de ce fléau invisibilisé par les pouvoirs publics : les travailleuses essentielles. Lire l’article

  • Excédé.e.s face à l’attente aux caisses, des client.e.s abandonnent 168 caddies dans un supermarché.e ce 1er mai Idem pour d’autres magasins

    Privés de caissiers, le Géant Casino de Fréjus avait ouvert ses portes en libre-service ce samedi 1er mai.


    Illustration sexiste du Figaro, comme si les hommes étaient les seuls pousseurs de caddies.

    Mauvaise surprise pour les employés du Géant Casino de Fréjus (Var) en arrivant sur leur lieu de travail le dimanche 2 mai. La veille, plus d’une centaine de caddies ont été laissés à l’abandon dans les allées du supermarché. La raison ? Face à la longue attente aux caisses automatiques du magasin, certains clients impatients ont abandonné leur chariot avec leur course à l’intérieur.

    Bien qu’il s’agisse d’un jour férié, le supermarché avait gardé ses portes ouvertes en libre-service. L’absence de caissiers en raison de la fête du Travail a contrasté avec l’afflux de clients de ce samedi, qui ont dû se contenter des 21 caisses automatiques mises à leur disposition pour régler leurs achats. Ainsi, chaque client devait tour à tour scanner, peser, ranger et payer par carte, via l’application Casino Max ou par espèce en caisse rapide ses courses, ce qui a engendré de longues queues au moment de payer. Excédés face à l’attente, certains clients ont abandonné leur course, laissant derrière eux 168 caddies dispersés dans les allées du supermarché.

    En arrivant le lendemain, les salariés ont dû s’occuper du rangement et du réapprovisionnement des rayons. . . . . .

    La suite, sans intêret : https://www.lefigaro.fr/conso/excedes-face-a-l-attente-aux-caisses-des-clients-abandonnent-168-caddies-da

     #france #casino #monoprix  #carrefour #auchan #grande_distribution #travail #centre_commercial #Connards #travail #caissières

  • Covid-19 : le prolétariat dévoilé
    http://www.regards.fr/politique/article/covid-19-le-proletariat-devoile

    En valorisant subitement les travailleurs les plus précarisés, en les exposant plus que les autres au risque sanitaire, la pandémie a provoqué l’implacable retour du réel social et dévoilé la structure de classe de notre société.

    Comme pour toutes les perturbations durables du fonctionnement de l’activité économique et sociale (catastrophes naturelles, crises, guerres, etc.), la pandémie s’est traduite par la visibilisation de l’invisibilisé. Ce que l’idéologie dominante parvient habituellement à masquer s’impose par le simple spectacle du réel. Ce que les médias dominants parviennent classiquement à voiler surgit au premier plan. Le mécanisme de crédibilisation par des « débats écrans » (sur le « communautarisme », le « danger islamisme », les « assistés sociaux parasites », etc.) perd son efficace. Bref, la pandémie fait fonction de révélateur du réel social.


    L’ampleur de la polarisation sociale
    Un premier dévoilement, déjà enclenché avec le mouvement des « Gilets jaunes », a été celui de l’ampleur de la polarisation sociale, que deux images résument : celle des départs vers les résidences secondaires à l’annonce du confinement et celle des travailleurs restés au « front » (caissières, personnels hospitaliers, éboueurs, etc.). Le retour de la faim dans les quartiers populaires a été une autre illustration de cette polarisation qui s’est installée dans la société française du fait des politiques néolibérales de ces quatre dernières décennies.

    Loin du roman d’une société subissant de manière identique un fléau, ce qui est apparu de manière évidente pour une partie majoritaire de notre société est l’inégalité devant le risque de contamination, la vulnérabilité à géométrie variable selon l’appartenance sociale, l’existence de deux pôles sociaux vivant des quotidiennetés matérielles aux antipodes les unes des autres. Le bilan humain de la pandémie sera à cet égard parlant, à la condition qu’il soit établi en prenant en compte les critères du niveau de revenu et du territoire d’habitation. L’exigence d’un tel bilan doit, pour cette raison, être intégrée dans les luttes sociales à venir.

    Sans jamais avoir lu Marx, chacun a pu se rendre compte que l’ « accumulation des richesses à un pôle (…), c’est égale accumulation de pauvreté (…) au pôle opposé » (Le Capital, livre premier). Tous ceux qui ne sont pas entièrement déconnectés des quartiers populaires peuvent constater l’ampleur de la colère sociale qui s’exprime – non pas du fait de la misère et de la précarité (qui étaient antérieures à la pandémie), mais en raison de la conscientisation de la polarisation sociale. Le spectacle médiatique de ceux qui trouvaient des vertus au confinement (par réinvestissement de la sphère familiale, retour sur soi, pratique du sport, de la cuisine ou du jardinage, etc.) et les tentatives idéologiques des grands médias visant à l’« esthétiser » ont encore plus accentué cette conscience d’une société polarisée. Les habitants des HLM surpeuplés et plus largement des logements populaires urbains, pour qui le confinement était invivable, se sont trouvés devant l’image indéniable d’une profonde dualité sociale.

    L’utilité sociale des emplois négligés
    Le second dévoilement, inédit cette fois depuis plusieurs décennies, fut l’inversion de l’ordre de valorisation des différents types d’emploi dans notre société. Contrainte de répondre à l’urgence sur le plan sanitaire et soucieuse de faire fonctionner l’économie pour préserver le plus possible ses profits, la classe dominante ne pouvait pas ne pas modifier son discours de légitimation. Infirmières, éboueurs ou travailleurs de l’industrie furent ainsi pragmatiquement mis à l’honneur. Alors que, depuis le tournant néolibéral de la décennie 80, le sommet de l’échelle de la valorisation sociale s’exprimait par les termes de « gagnant », de « start-uppeur », de « premier de cordée », d’« entrepreneurs », etc., ce furent les emplois habituellement négligés qui démontrèrent par les faits leur utilité sociale, leur caractère économiquement incontournable et vital pour l’ensemble du fonctionnement social. Ce qui se dévoile ainsi, c’est la base matérielle de la structure sociale. Ce qui devient indéniable, c’est l’existence contemporaine d’un « prolétariat » que des décennies de luttes idéologiques ont tenté d’occulter au prétexte des mutations réelles des différentes classes sociales.

    Sans jamais avoir lu Karl Marx, chacun a pu constater l’existence d’un prolétariat, c’est-à-dire d’une « classe des travailleurs salariés modernes qui, ne possédant pas en propre leurs moyens de production, sont réduits à vendre leur force de travail pour vivre » (Friedrich Engels, note du Manifeste du parti communiste, 1888). Les salariés qui ont été contraints de continuer à travailler et à prendre les transports en commun – y compris ceux des secteurs « non vitaux » ou sans que les conditions de protection ne soient réunies – n’avaient pas moins peur que les autres. Ceux qui étaient confinés et espéraient, du fait de la dégradation brusque de leur revenu, une reprise rapide du travail – même avec des protections insuffisantes – n’étaient pas des inconscients et des irresponsables. Ils étaient simplement contraints de « vendre leur force de travail pour vivre ». Seule la réduction idéologique de la notion de « prolétariat » aux travailleurs de l’industrie ou aux travailleurs surexploités avait pu banaliser l’idée d’une disparition du « prolétariat ». L’expérience de la pandémie contribue à déchirer ce voile déformant.

    La visibilisation soudaine de ce prolétariat fait apparaître au grand jour son statut social, c’est-à-dire ses niveaux de revenu et ses conditions de travail. C’est ainsi la dégradation ininterrompue de ce statut depuis le tournant néolibéral – en d’autres termes, l’accélération des processus de précarisation, de paupérisation et de flexibilisation de la condition salariale subalterne – qui surgit sur le devant de la scène. La centration sur les personnels de santé liée à l’urgence sanitaire a mis en exergue qu’aucun secteur n’était épargné par cette dégradation continue. Non seulement le prolétariat s’est imposé comme réalité incontestable, mais la tendance à sa transformation en précariat généralisé également. La réapparition de la faim dans les quartiers populaires situe le pôle extrême de ce précariat constitué par tous ceux contraints au travail informel (celui couramment mal nommé « travail au noir »), à l’intérim ou aux CDD à répétition. Pour eux, la baisse de revenu fut immédiate et sans filet. Pour eux, la pandémie fut synonyme de restrictions alimentaires.

    Les travailleurs pour ce qu’ils sont
    Le troisième dévoilement réalisé par l’épreuve de la pandémie et du confinement fut la mise en évidence du caractère coloré et sexué de ce prolétariat en voie de précarisation généralisée. Tout en étant peu mis en exergue par les commentaires journalistiques, la féminisation des emplois les plus précaires a ainsi été exposée quotidiennement. #Caissières, #aides-soignantes, #infirmières, etc. : ces emplois avaient tendance à être idéologiquement construits comme naturellement « féminins », alors qu’ils ne le sont que par assignation discriminante.

    Le même dévoilement s’est opéré à propos de la « race » visibilisant l’assignation des immigrés et de leurs héritiers français dans ces secteurs brusquement considérés comme absolument vitaux et qui sont, comme pour les « emplois féminins », caractérisés par la précarité, les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail. Alors que ces salariés étaient absents des écrans et des discours, les reportages sur les éboueurs, les chauffeurs ou les ouvriers du bâtiment les ont fait apparaître pour ce qu’ils sont : des travailleurs assignés aux segments les plus surexploités du marché du travail.

    Ceux qui n’apparaissaient médiatiquement que sous des figures stigmatisantes (à l’occasion de reportages sur « la crise des banlieues », sur le « communautarisme », sur « l’islamisme », etc.) ont pour une fois eu un autre visage. Même les sans-papiers ont vu – certes de manière marginale et peu relayée médiatiquement – leur image se transformer par les demandes émanant de grosses exploitations agricoles en faveur d’une autorisation exceptionnelle pour les employer. Ce que rend ainsi visible la pandémie est l’ampleur de la segmentation sexiste et raciste du marché du travail. Le sexe et la « race » apparaissent comme des modes de gestion du rapport de classes.

    Une conscience plus aiguë
    Le quatrième dévoilement porte sur l’autre extrémité de la polarisation sociale, celle de la classe dominante. Les premières mesures économiques du gouvernement ont été prises en sa faveur. Alors que se succédaient les plans d’aide sectoriels, aucune mesure significative d’allégement n’a été prise pour les salariés. Le gel des loyers et des charges n’a jamais été envisagé, alors même que le confinement faisait baisser drastiquement les revenus des plus précaires. Le « plan d’urgence économique » voté le 23 avril prévoit 900 millions d’euros pour les ménages touchant le RSA, 4 milliards pour les primes des personnels soignants et 20 milliards pour la recapitalisation des grandes entreprises publiques. Aucune contrepartie à ces nouvelles aides aux entreprises n’est prévue : ni le gel de la distribution des dividendes, ni la fixation de conditions de maintien de l’emploi. En somme, la logique qui s’exprime reste la logique néolibérale résumée dans la formule « socialisation des pertes et privatisation des bénéfices ». L’État assure bien une fonction de redistribution, mais du bas vers le haut. Un ruissellement à l’envers, en quelque sorte.

    Les quatre dévoilements rapidement décrits ci-dessus dessinent le visage de la société française contemporaine : une société fortement polarisée socialement ; segmentée selon, entre autres, des critères sexistes et racistes ; comprenant un pôle marqué par le précariat absolu ; inscrite dans une tendance au déclassement généralisé ; et gérant les impacts économiques de la pandémie par une redistribution vers le haut. Les classes populaires, tous segments confondus, sortent également de cette expérience douloureuse avec une conscience plus aiguë de ces réalités habituellement déformées par l’idéologie dominante. Plus que jamais, la lutte des classes – dans les formes multiples qu’elle peut prendre – est une réalité prégnante. L’issue de l’étape actuelle de cette lutte, c’est-à-dire celle de la question « Qui paiera l’impact économique de la pandémie ? », sera fonction de notre capacité collective à forger un « nous » incluant les différents segments des classes populaires et prenant comme centralité les plus paupérisés, les plus précaires, les plus discriminés.

    Saïd Bouamama

     #saïd_bouamama à propos des #déplorables #Social #pauvreté #précarisation #médias #ruissellement #Gilets_jaunes #travail #pandémie #invisibles

  • Journal d’une non-confinée : “Nous les caissières, on a l’impression d’être les oubliées” - Les Inrocks
    https://www.lesinrocks.com/2020/03/24/actualite/societe/journal-dune-non-confinee-nous-les-caissieres-on-a-limpression-detre-les

    Au début, nous n’avions pas de protections contre le virus. Mardi [17 mars, ndlr] on nous a donné des gants, et jeudi [19 mars, ndlr] on nous a donné des masques d’une durée de dix jours, lavables à la maison. On nous a aussi installé du Plexiglas devant la caisse, mais les gens viennent sur le côté. Et dans mon enseigne, la procédure nous oblige à vérifier que rien n’a été oublié dans le caddie, donc je dois dépasser cette barrière.

    Je ne suis pas trop stressée personnellement, mais les gens autour de moi ont peur. De nombreuses collègues se sont mises en arrêt parce qu’elles ont des enfants à la maison, qu’elles ne veulent pas contaminer. On est donc moins à travailler, mais on doit faire plus. Comme les clients ont vidé le magasin, on commence à 5h du matin, au lieu de 6h, pour mettre la marchandise en rayon. On est censés faire 30 heures par semaine, mais cette semaine on a dû arriver à 40 ou 45h.

    “Ne me parle pas, tu vas me refiler le coronavirus !”

    Au quotidien, en caisse, des clients nous parlent hyper mal. Ils nous reprochent de ne pas avoir eu de réassort assez vite, d’être incompétents. Quand on a eu le Plexiglas et qu’on leur a demandé de ne pas venir sur le côté, certains ont mal réagi : “On n’a pas le coronavirus, on va pas te le refiler !” ; ou alors : “Ne me parle pas, tu vas me refiler le coronavirus !”

    Souvent, ils ne respectent même pas les distances de sécurité indiquées par du scotch au sol.

    Avec ce qu’on apprend sur le virus, on se dit qu’on fait un boulot qui demande beaucoup de courage, mais le président nous a demandé de continuer. Le droit de retrait dans la grande distribution et le service public, en ces temps de crise, ça n’existe pas. On se rend compte que certains clients ont plus de masques et de gants que nous-mêmes. On est susceptibles d’avoir le virus. On le sait. Mais il faut bien alimenter la population, donc on reste ouvert, même si on a l’impression d’être les oubliées.”

    Françoise Vergès : “Les confiné.es ne sont que la partie visible de la situation”
    https://abonnes.lesinrocks.com/2020/03/20/idees/idees/francoise-verges-les-confinees-ne-sont-que-la-partie-visible-de-

    #travail #caissière #commerce #supermarché #coronavirus

    • Hier dans la queue en-dehors de la biocoop, une femme avec son gosse viennent à moins d’un mètre de moi. On est dans la rue, il y a la place, je demande à la dame de respecter la distance habituelle. Elle le fait, non sans m’avoir dit un truc désagréable que j’ai vite oublié. C’est ce que m’évoque la réaction des client·es : on ne fait pas ça parce que j’ai le virus ou parce que j’ai peur que tu aies le virus mais par mesure générale de précaution, parce que c’est plus facile si on accepte des règles de base qu’avec un pifomètre au cas par cas. Pfff ! Je me fais chier quand je croise un pote dans la rue à rester à deux mètres, c’est pas pour qu’un gosse vienne se planter près de moi à la distance qui lui fait plaise. Rebellitude de merde, mieux on obéit et plus on en sera débarrassé. Soyons plutôt attentifs/ves à la manière dont le #fascistovirus bouleverse nos formes de gouvernement...

  • Le #confinement, ce #luxe dont les plus #pauvres sont privés | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1584637765-confinement-luxe-dont-pauvres-sont-prives

    "Tous les matins, ces hommes croisent #caissières et femmes de ménages, #vigiles et #livreurs, tous embarquant dans les bus et les RER pour Paris. Ceux-là viennent du nord de #Saint-Denis, dans des quartiers réputés plus établis selon l’échelle de la marginalité locale. Immigration plus ancienne mais également concernée par l’injonction à travailler : il faut bien que les bâtiments soient nettoyés et protégés, que les clients soient servis et livrés. Il faut surtout que la routine soit maintenue, coûte que coûte (« whatever it takes », selon une expression qui revient à la mode au gré des catastrophes collectives).

    Alors, ici, on prend les annonces gouvernementales pour ce qu’elles sont : une vaste supercherie. « Rester chez vous, faites du télétravail », c’est la dernière blague, le mot de la fin d’un monde qui ne finit pas de s’abîmer dans l’absurde. Maintenir autant que possible la routine, protéger l’économie, il y a des jours où ces mots sonnent pour ce qu’ils sont vraiment : « allez crever »."

  • #Que_faire ?

    L’État doit agir avant que le pire advienne. Des milliers de vies sont en jeu. Il faut cesser de mentir. Les #solutions sont connues. Il faut prendre les bonnes #décisions. Maintenant, toute de suite : des #tests, des #masques et des #lits.

    Je suis devant mon écran en ce 21 mars, 6ème jour de confinement, le 2ème jour d’un printemps qu’on a oublié. Il est 15h. Il pleut. 100 messages tombent chaque heure sur mon ordinateur. Je n’arrive plus à les lire. J’essaie de répondre aux urgences, mais je ne sais plus quelles sont les #urgences. Il n’y a que des urgences. Les nouvelles, les analyses et les projections, toutes plus catastrophiques les unes que les autres, tombent comme des obus dans un champ de bataille. Je signe des pétitions, je participe à la rédaction d’appels, je me nourris de l’illusion d’avoir peut-être sauvé des vies en faisant voter un avis de CHSCT, j’alerte dans tous les sens et je ne sais plus où est le sens. Je m’arrête un instant, je respire, je ferme les yeux.

    Je revois le visage de la jeune caissière du supermarché, où je suis allé faire les provisions du confiné. C’était hier. J’étais masqué, presque seul à porter le sésame. Un peu honteux avec mon vieux FFP2 de gilet jaune, au milieu de petits vieux sans masques, d’enfants sans masque et de jeunes caissières sans masque. Ou alors avec un bout de tissus bricolé qu’elles portaient depuis des heures et dans lequel elles transpiraient. J’ai dit à la jeune caissière sans masque qu’elle devait porter un masque ou faire valoir son #droit_de_retrait. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas de droit de retrait parce qu’elle avait droit à un masque par jour, un masque en tissu qu’elle ne supportait plus. Alors, en regardant ces jeunes visages et ces jeunes vies sans protection que le virus s’apprêtait à couronner, je me suis dit ceci : les salauds qui ont contraint des milliers de #caissières et d’#ouvriers à travailler sans aucune #protection, au #risque de leur santé et de leur vie, vont devoir payer. Payer très cher. Pas tout de suite parce qu’il y a des priorités, mais ils vont payer. Nous n’oublierons pas. Oui, me dis-je, je vais écrire un billet sur le #capitalisme_de_crise et la #guerre_sociale qui conduit à toujours sacrifier les plus pauvres, les travailleurs et les travailleuses auxquelles on va donner une #prime de la honte en échange de leur sacrifice pour le capitalisme mondialisé et les quelques pourritures couronnées qui nous gouvernent. Le « #En_même_temps » du #confinement et de l’#injonction_à_travailler. Le « En même temps » de Macron n’est plus seulement une #imposture permanente : il devient un #crime. Oui, me dis-je, il faut dénoncer ça pour empêcher le crime de masse qui se déroule sous nos yeux.

    Je rouvre les yeux. Une notification de ma messagerie cryptée me réveille de mon cauchemar. Je prends mon téléphone et lit les messages. On débat d’un projet d’action en extérieur avec un objectif noble. Il s’agit de #sauver_des_vies. Et pour sauver des vies il faut enfreindre le confinement. Une majorité s’oppose à toute prise de risque. Au nom des personnels de santé, pour les personnels de santé, par respect pour leur demande, pour leurs vies. On propose des pancartes aux fenêtres et des chants contre Macron, tous ensemble à 20h : « On est là ! Même si Macron ne le veut pas, nous on est là ! ». Je leur écris que j’écris un billet sur « Nous », les #confinés_en_colère, les confinés déter. Ceux que Macron enferme dans une prison un jour et à laquelle il met le feu le lendemain. C’était mon projet de billet d’avant-hier, quand Macron annonce à l’Institut Pasteur les 5 milliards pour la recherche. Je me dis alors : « Ouah, on a gagné la suspension des retraites, et là on va gagner le combat pour le refinancement de la recherche ». Las, ce n’est pas 5 milliards tout de suite pour le PLFR, c’est 5 milliards sur 10 ans et dans le cadre de la #LPPR, dont Macron reparle explicitement à l’occasion de son annonce. Le projet de loi était suspendu. Il le ressort au moment où il suspend la démocratie. Je reprends mes notes de jeudi soir :

    Macron annonce la suspension de toutes les réformes en cours ;
    Le peuple, conscient de l’intérêt général, consent au confinement et à la suspension provisoire de la #démocratie pour sauver le maximum de vies ;
    Et Macron réactive les #réformes au moment même il suspend la démocratie et annonce une attaque majeure contre le #droit_du_travail et les #acquis_sociaux (#35_heures et #congés).

    Question : #inconscience, #indécence ou #obscénité ? Pourquoi fait-il ça ? Est-il fou ? Je réfléchis un peu. Je repense au bonhomme, à ce "cas Macron" comme il y a un " cas Schreber". Il n’aura donc pas tenu plus de trois jours, le président. Il ne lui aura fallu que trois jours après le début du confinement pour retrouver son penchant le plus naturel à la #provocation_narcissique, au pied de nez bravache, à la vacherie anti-sociale. « Vous me voyez là, sans masque au milieu d’un labo, en train de faire la morale aux français confinés et annoncer tout de go que 5 milliards sont dégagés dans la cadre de la LLPR ». La LPPR qui mettait le feu aux poudres de l’université il y a deux semaines, le 5 mars exactement, quand l’université s’est arrêtée !

    Le confinement et tous ces #morts - passés, présents et à venir - sont une grande souffrance pour notre pays. Les #sacrifices sont et seront immenses. Chacun en a conscience. Et voilà un président, portant une #responsabilité insigne dans la gestion calamiteuse de la crise, qui passe son temps non seulement à rabrouer son peuple, mais aussi à narguer celles et ceux qui ont consenti au confinement et à la suspension de la démocratie. Celles et ceux qui ont consenti à sacrifier leur lutte et à mettre entre parenthèse le mouvement social. Et voilà encore que ce président met à profit cette suspension de nos libertés pour poursuivre la destruction des derniers acquis sociaux !

    Il faut que Macron fasse bien attention : le #consentement est là parce que le peuple est responsable, mais si le peuple consent ce jour, il consent avec une immense #colère contre l’indécence et l’obscénité de celui qui le nargue du haut d’un pouvoir qu’il usurpe et avilit. Ce président ne mérite plus aucun respect. Les #Gilets_jaunes ont inventé une chanson juste qui lui colle à la peau et ne le lâchera jamais : « #Macron_nous_fait_la_guerre ». Aujourd’hui il fait la guerre à un peuple confiné. Je me permets quelques analogies. Avec la relance de la LPPR le président-roi prenait plaisir à gifler un enfant dont il venait de lier les mains. Avec les 35 heures et les congés, ce ne sont plus des gifles qu’il assène, mais des coups de poing. Comment nomme-t-on un pays dans lequel on torture les citoyens emprisonnés ? Comment nomme-t-on un pays dans lequel on interdit aux manifestants de se protéger ? Comment nomme-t-on un pays dont la police éborgne et mutile ? Comment nomme-ton un pays où on empêche les malades de se protéger, par imprévoyance coupable et choix politiques irresponsables ? Que doivent faire des élus et les membres d’un gouvernement qui ont menti au peuple pour masquer leurs erreurs, leurs #fautes et leur #incompétence ?

    Macron a aujourd’hui une seule responsabilité, avant de quitter le pouvoir ou avant qu’il ne lui soit repris : sauver des vies. C’est tout ce qu’on attend de lui. C’est sa responsabilité et celle de son gouvernement, sa dernière responsabilité. Pour en finir avec toutes les #fautes, les #erreurs, les #mensonges, l’#incurie, les #atermoiements, l’#irresponsabilité_collective, aujourd’hui partout dénoncés, pour que le scandale d’Etat des masques, des tests et des lits finisse, pour sauver des milliers de vies, Macron et son gouvernement ont trois décisions à prendre. Elles sont simples : commander un milliard de masques tout de suite et les faire mettre en production par tous les moyens. Tester massivement la population pour que l’on sache qui est contaminé et qui doit par conséquent protéger autrui. Enfin construire dans les 2 semaines qui viennent au moins trois #hôpitaux_provisoires pour accueillir chacun 1000 malades. Les Chinois l’ont fait. Nous avons les moyens de le faire aussi. C’est ainsi qu’on sauvera des vies. Les 30 lits de l’Armée à Mulhouse nous font pleurer. Vous êtes obscènes jusque dans la communication et le ballet de vos avions. Vous n’avez rien compris. Vous avez laissé le Haut-Rhin contaminer le Bas-Rhin et la Franche-Comté pendant deux semaines alors que tout le monde vous mettait en garde contre ces décisions criminelles. Vous devrez répondre un jour de cela, et de bien d’autres choses. Alors aujourd’hui, si vous ne prenez pas ces trois décisions - les masques, les tests et les 3000 lits - vous aurez ajouté à l’indécence et à l’incompétence un véritable #crime_contre_l’humanité. Les morts vous regardent déjà au fond des yeux.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/210320/que-faire
    #dépistage #coronavirus

    • La semaine de SLU du 16 au 21 mars 2020

      Je meurs de l’absence de masques,

      Je meurs de l’absence de tests,

      Je meurs de l’absence de gel hydroalcoolique,

      Je meurs de l’absence de blouses dans les hôpitaux,

      Je meurs de l’absence d’antirétroviraux dans les hôpitaux,

      Je meurs de l’absence de nivaquine dans les hôpitaux, le royaume du Maroc ayant, lui, su acheter tout le stock à Sanofi,

      Je meurs de l’absence de lit de réanimation et de machines,

      Je meurs de la destruction de l’hôpital public,

      Je meurs des consignes efficaces des lean-managers : zéro-stock, zéro-bed,

      Je meurs de la mise en danger des personnels médicaux faute de moyens élémentaires,

      Je meurs de vivre dans un pays du tiers-monde, la France, non la france,

      Je meurs de la politique de Touraine,

      Je meurs de la politique de Buzyn,

      Je meurs de la politique de tous nos ministres de la recherche depuis 20 ans,

      J’aimerais ne pas mourir pour rien et puisque le Covid-19 c’est la guerre,

      qu’à la différence de la fin de la deuxième guerre mondiale où l’on a su tondre les femmes qui avaient couchés avec les allemands mais où les hauts fonctionnaires pétainistes passèrent au travers des gouttes,
      que cette fois-ci les responsables soient, pour une fois, déclarés #coupables.

      http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8687

  • Il y a donc désormais les confiné.e.s et les non-confiné.e.s qui assurent la vie quotidienne des premiers...

    (Françoise Vergès sur FB :)

    Il y a donc désormais les confiné.e.s et les non-confiné.e.s qui assurent la vie quotidienne des premiers - qui apportent les denrées aux boutiques, qui rangent sur les étagères, nettoient, tiennent la caisse, les éboueurs, les postier.e.s, les livreurs (j’en ai vu 3 déjà depuis ce matin), les conductrices/conducteurs de transport, les femmes de ménage des hôtels et les serveuses/serveurs des hôtels (qui restent ouverts et assurent un room service), et tant d’autres. Classe, genre, âge, racialisation, santé traversent les deux groupes mais les non-confiné.e.s sont les plus exposé.e.s. Dans les éléments du confinement, il y a celles/ceux qui vivent dans 12m2 et celles/ceux dans 150m2, qui peuvent se faire livrer ou pas, qui ont de quoi s’abonner à des tas de sites de streaming ou pas, qui ont un grand débit pour assurer les cours à la maison ou pas, qui peuvent aider les enfants à faire les leçons ou pas, qui ont un ordinateur et une imprimante ou pas, qui sont totalement isolées ou pas, qui ont des papiers ou pas, qui sont financièrement à l’aise ou pas, les femmes et enfants qui vivent avec des compagnons violents, les femmes seules avec des enfants, bref, des milliers et milliers de situations noyées sous le discours d’union nationale dans un pays où les inégalités, les violences d’état, le racisme et le sexisme organisent la vie sociale depuis des années. Les actes de solidarité, nombreux, qui s’organisent et sont formidables ne doivent pas remplacer les responsabilités de l’état. (Je parle là de la vie quotidienne, pas du personnel médical et de toutes les personnes qui assurent la vie d’un hôpital - donc aussi celles/ceux qui nettoient, gardent, font l’administration...- évidemment très exposé).

    Le confinement est rendu possible grâce à toutes ces personnes invisibilisées et bien trop souvent mal payées et exploitées.

    #confinement #coronavirus #nettoyage #soins #supermarché #caissières #livreurs #nettoyage #racisme #inégalités #vergès

  • La révolution sera féministe

    Une création de Charlotte Bienaimé
    Un podcast à soi Un podcast à soi — Numéro 9

    Femmes en lutte dans l’Histoire, à #Carrefour et sur la #ZAD

    https://www.arteradio.com/son/61660140/la_revolution_sera_feministe_9

    « C’est chaque fois les femmes qui s’excusent, jamais les mecs, ou très peu. Il faut que j’arrête de m’excuser de prendre la parole et me sentir légitime de le faire. »

    Juste nécessaire contrepoint en ce moment :)

    #Féminisme #féminisme_en_lutte #facilitations #lutte #chansons_de_lutte #ni_dieu_ni_mec #radio

  • Travailler dans la #grande_distribution. La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale ?

    Que signifie travailler dans la grande distribution aujourd’hui ? En #Suisse, deux géants se partagent la quasi-totalité du marché. Pour tenir la concurrence, ils intensifient le travail, exigent davantage de disponibilité de la part de leurs employé·e·s et déqualifient certains postes. Dans ce contexte, comment les responsables de magasin atteignent-ils les objectifs de #rentabilité malgré les contraintes ? Comment les #caissières font-elles face à l’#automatisation croissante de leur métier ? Ou encore, comment les travailleuses et travailleurs de rayon concilient-ils les contacts avec la clientèle avec des contraintes temporelles de plus en plus fortes ?
    Cette enquête est basée sur 78 entretiens réalisés auprès de dirigeants, de travailleuses et travailleurs de divers échelons hiérarchiques et de secrétaires syndicaux. Elle met en évidence une réorganisation du travail à tous les échelons et interroge la place de la journée de travail dans notre société.


    http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100485670
    #travail #supermarchés #duopole #Migros #Coop

  • Face à l’automatisation, le « blues » des caissières de la grande distribution, LE MONDE ECONOMIE | 06.02.2018, Charlotte Chabas

    A Meaux, un Auchan « laboratoire » est sorti de terre en 2015, équipé de caisses-tunnels dernier cri qui laissent imaginer un futur sans hôtesses.

    La première fois que Dominique M., 54 ans, a franchi les portes des Saisons, c’était « comme un film de science-fiction ». Accrochée à son chariot de courses, la mère de famille était pourtant bien à Meaux (Seine-et-Marne), sa ville de toujours. Cinquante mille habitants, et, depuis la fin de 2015, un Auchan « laboratoire » de 12 000 m2.
    C’est au moment de payer que la Meldoise a « vraiment halluciné ». Devant elle, huit « caisses-tunnels » : des tapis roulants entourés d’un tube plastifié, où plusieurs caméras repèrent les codes-barres à 360 degrés. « Un scanner médical pour provisions », résume Dominique M., qui ne jure plus que par elles pour « leur rapidité ». Et parce que « c’est moderne », ajoute-t-elle dans un souffle.

    Faut-il voir dans ces « caisses express » d’un mauve criard l’avenir de la grande distribution ? Une version française de l’Amazon Go, le magasin sans caisse du groupe américain testé depuis la fin de janvier à Seattle ? La fin de ce que le PDG de Monoprix, Régis Schultz, a qualifié d’« irritant principal des consommateurs » : l’attente aux caisses ?

    Ces questions, Rachel C., salariée depuis vingt-six ans d’un Super U de la région parisienne, les ressasse en boucle. Cette petite femme de 49 ans se dit touchée par le « blues de la caissière ». « On a l’impression que notre métier va bientôt finir au musée », résume l’employée, qui n’en peut plus de sentir que sa direction « veut tout faire pour souligner notre inutilité ». Qu’adviendra-t-il dans les prochaines années d’elle et de ses 170 000 collègues de la grande distribution ?

    A Meaux, la moyenne d’âge des salariés est jeune. L’encaissement se fait à plus de 80 % de manière automatique. Deux employés peuvent se partager jusqu’à quatorze caisses. Tous exercent aussi à d’autres postes, comme la boulangerie ou les fruits et légumes. « Le maître mot, c’est la polyvalence », confirme une salariée de 24 ans, qui tente patiemment de réorienter un couple de personnes âgées pestant contre le « tunnel express ». « Il refuse notre chèque », s’obstinent-elles. « Pour vous, on va aller vers une caisse traditionnelle », leur dit doucement l’employée.

    Le 13 janvier, la CFDT d’Auchan a organisé une mobilisation pour dénoncer la « casse sociale derrière l’automatisation ». Selon le syndicat, 10 % des effectifs de caisse ont été supprimés en dix ans, et 2 000 emplois sont menacés au cours des trois prochaines années. Des chiffres qualifiés de « fantaisistes » par la direction, qui affirme n’avoir jamais procédé à des licenciements. « Dans un secteur où le turnover est aussi important, pas besoin de virer, il suffit de ne pas renouveler », argumente Eric Lamotte, délégué CFDT.

    « Tout est bon pour appâter le client »

    L’ensemble du secteur est concerné par cette tendance. « L’obsession de la grande distribution, c’est l’adéquation parfaite entre le nombre de caissières et le flux de clients », note Sophie Bernard, sociologue du travail à l’université Paris-Dauphine.

    « On sent que tout s’accélère », raconte Elodie M., caissière à Carrefour depuis dix-neuf ans, qui a regardé avec appréhension son PDG, Alexandre Bompard, annoncer un « plan de départs volontaires » de 2 400 personnes. « Depuis 2001, on nous parle des robots, mais là, ça devient la solution à tous les problèmes du secteur », dit la salariée de l’Hérault, qui supportait déjà mal de voir ses encaissements chronométrés et son nom apparaître chaque jour dans le sacro-saint classement de rentabilité des caisses, affiché chaque matin dans le magasin.

    Depuis deux ans, Natacha C. est chargée de six caisses automatiques dans un hypermarché bordelais. Elle a vu ses objectifs de clients grimper de 25 % à 35 % cette année, et de 50 % pour les trois prochaines années. « Tout est bon pour appâter le client vers les automates », raconte-t-elle. Même des bons d’achat distribués pour ceux qui s’aventurent aux caisses automatiques.

    « Anticiper les conneries des clients »

    Des stratégies qui modifient profondément le travail des salariés. Natacha C. décrit un quotidien avec « les yeux rivés sur les écrans, à anticiper les conneries des clients ». Avec l’automatisation, « on passe d’un travail séquentiel, où les choses s’enchaînent avec des temps morts, à un travail en simultané où l’on supervise plusieurs caisses en même temps, ce qui demande une vigilance et une réactivité permanentes », analyse Sophie Bernard.

    Exit la relation humaine, qui faisait « le cœur de ce que j’aimais dans mon travail », dit Natacha C., qui a l’impression d’être devenue « une borne d’autoroute » : « 80 % des clients ne nous calculent pas, et quand ils nous réclament, c’est pour râler qu’il y a un problème. »

    Pour Amélie L., qui travaille à Monoprix, c’est la nature même du travail qui a changé. Sa direction demande toujours plus de « jouer les flics ». Sans cesse, il faut surveiller les sacs et prévenir les vols. « Les clients sentent qu’on fait plus de surveillance, alors c’est plus tendu », déplore l’employée de 36 ans. D’autant que beaucoup leur rétorquent : « Déjà qu’on doit faire votre boulot, feignasses… »

    Physiquement, Nathalie R., 39 ans, ne regrette pas ses lombalgies à répétition, véritable épidémie parmi les caissières de supermarché, qui portent en moyenne 1,2 tonne par heure aux pics d’affluence, selon des études médicales. Mais, assignée aux caisses automatiques depuis deux ans, Nathalie R. commence à ressentir d’autres douleurs, à force de rester debout de longues heures, naviguant d’une caisse à l’autre. Le pupitre sur lequel elle pouvait s’appuyer pour « soulager » ses jambes lui a même été retiré, au motif que « ça ne faisait pas bien devant les clients ». Et ralentissait son rythme, quand elle devait repartir en rayon.

    « Vivement qu’un robot te remplace »

    « La polyvalence, ça va quand on est jeune et qu’on a encore l’énergie de courir partout et d’apprendre de nouvelles choses, analyse Nathalie Prieur, de la CFDT Auchan. Mais dans la grande distribution, aucun métier n’épargne les corps et les esprits. »

    Or, la caisse est un métier au « carrefour du triple mouvement de féminisation, tertiarisation et précarisation », rappelle la sociologue Marlène Benquet, auteure du livre Encaisser ! (éditions La Découverte, 2013). Que faire, dès lors, de ces bataillons de femmes sans diplôme, usées par une activité qu’on leur retire ?

    En janvier, Annie M., employée depuis 1991 dans son supermarché, s’est fait arrêter par son médecin. La veille, son manageur lui avait lancé : « Vivement qu’un robot te remplace, lui il n’a pas d’enfant malade au moins. »

    Au début de sa carrière, elle avait bien songé à se reconvertir. Elle ne compte plus les fois où elle a entendu des parents sermonner leurs enfants : « Si tu ne travailles pas à l’école, tu vas finir comme la dame. » Inscrite un temps en CAP coiffure, Annie M. n’avait pas tenu le rythme, avec sa vie personnelle. « J’aime mon travail parce qu’il me garantit mon indépendance financière », dit-elle désormais, « même si c’est des clopinettes ». Mais « tous les jours, on me dit qu’il faut que je pense à me recycler », raconte-t-elle, amère, elle qui rappelle « ne pas être une bouteille en plastique ». « Pour celles qui ne pourront pas s’adapter, ce sera quoi, la poubelle ? »

    #travail #commerce #grande_distribution #caissières #automation #caisses-tunnels #robotisation #emploi

  • Primaires Sociales / C’est l’heure de l’mettre
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/primaires-sociales
    CE MERCREDI 18 JANVIER 2017 à 18h30

    Pendant que s’activent sous les projecteurs les candidats à la prochaine défaite, dans l’ombre, de vraies primaires se déroulent. Ce sont les primaires sociales.

    Les militants de toujours sont mis sous pression et sont condamnés. Ils hurlent qu’il faut une révolte généralisée contre l’austérité, le chômage, la mouise, tout ce dont Macron, Valls, Fillon, Le Pen, sont les noms. Et a priori ça roupille dans les environs...

    Sauf que dans les bas-fonds du charbon, où ça trime en intérim, où ça sous-traite, dans les rayons, sur les quais et aux caisses, où c’est les femmes, les immigrés et les jeunes, où ça macronne avant l’heure et où ça travaille sans la loi, là, ça commence à gueuler.

    Trop de mépris et de castagne, trop de marche ou crève, et les fins du mois au milieu de partout. La souffrance au travail qu’ils disent. Mais quand ça gueule, quand ça bastonne en retour et que ça fait grève, c’est plus de la souffrance, c’est de la rage.

    Ça monte sans prévenir, du profond du travail discount, la gueule cassée et plus rien à perdre. Leur belle mécanique est fragile comme un genou de DRH et démontable aussi bien que leurs organigrammes.

    2017, faut que ça pète. Comme qui dirait : c’est l’heure de l’mettre !

    (Dans la foulée des deux premières émissions de l’année et en prévision des prochaines, nous entendrons les échos de ces quelques luttes morcelées qui dessinent un présent dégueulasse et un avenir moins pire.)

    « L’heure de l’mettre »

    Le fil de l’émission
    
- Le fabuleux générique

    – 3mn04 L’Ephéméride : Sainte Tête à claques.
    
- 9mn15 C’est l’heure de la mettre, actualité de la claque. Le point.
    – 35mn20s Nos micros devant le siège « social »de Leroy Merlin, rue Chanzy à 59712 Lezennes, avec les salariés du magasin de Dreux.
    – 48 mn Nos micros à Auchan Englos - Les caisses automatiques, plan de licenciement de 1500 caissières, les détails.
    – 69mn10 Les Bons Calculs Economiques, les BCE d’Auchan City Tourcoing. Accumulation de pertes.
    – 81mn30 Rubrique cassette : 1999

    #Radio #Audio #Radios_Libres #Radio_Campus_Lille #Claques #Gifle #Têtes_à_claques #Leroy_Merlin #Auchan #Caisses_automatiques #Caissières #Ephéméride #Dreux #HDM #L’heure_de_l’mettre #Lutte_des_claques

  • Agrandissement du Grand Mix : début des travaux en décembre - Nord Eclair
    http://www.nordeclair.fr/25887/article/2017-01-06/agrandissement-du-grand-mix-debut-des-travaux-en-decembre

    C’est un beau cadeau d’anniversaire pour le Grand Mix qui va fêter ses vingt ans cette année. L’État vient d’accorder 500 000 € pour son agrandissement, ce qui entraîne la participation de la Région (pour également 500 000 €). Ils viennent s’ajouter à un million d’euros du Département.
    Par A. Cl | Publié le 06/01/2017

    À vingt ans, il est temps de grandir. C’est peut-être ce qu’a pensé la direction des affaires culturelles. Elle vient d’accorder à la ville de Tourcoing 500 000 € pour l’agrandissement du Grand Mix, dont elle est propriétaire des murs.

    C’est une belle reconnaissance de notre travail. Tout semble bien parti pour que les travaux voient le jour

    , commente sobrement Boris Colin, le directeur du Grand Mix.

    En octobre, le conseil municipal de Tourcoing avait inscrit sa volonté d’engager des travaux d’agrandissement avec la requalification du bâtiment Herrebeaux qui jouxte la salle de spectacle. Le coût n’est pas moindre : 3,2 millions d’euros (HT). Le Département a déjà annoncé le déblocage d’un million d’euros. L’État vient donc de signifier son soutien pour un demi-million d’euros dans le cadre du plan État-Région.

    Dans ce cadre, cela débloque automatiquement la subvention de la Région qui sera également de 500 000 €

    , se réjouit Gérald Darmanin, maire de Tourcoing.

    Nous attendons maintenant l’accord de la MEL pour 213 000 €. Quant à la ville, elle finance un tiers du projet.

    Un lieu ouvert sur la ville

    Le projet prévoit de créer un espace club baptisé le Petit Mix, avec une jauge de trois cents spectateurs qui pourrait être ouvert en journée. C’était le souhait de Boris Colin et de Rémi Lefebvre, président de la Passerelle qui anime le Grand Mix. « L’idée est aussi de désenclaver le Grand Mix car, aujourd’hui, la salle n’est pas assez ouverte sur la ville. L’idée est aussi de créer un bar ouvert le midi. »

    L’agrandissement devrait aussi permettre la création d’un studio son, la création de loges (actuellement elles sont très à l’étroit). Enfin cela permettra de rassembler les services du Grand Mix et de l’association La Passerelle sur un seul lieu (actuellement installées place Notre-Dame et rue Saint-Jacques)…

    Objectif affiché par la ville : faire du Grand Mix « un espace de référence métropolitain et un lieu de vie ».

    Il faut que le Grand Mix puisse fonctionner de manière modernisée. C’est une rénovation qu’il attend depuis dix ans

    , souligne le maire qui rappelle que l’équipement culturel bénéficie de la plus grosse subvention de la ville (240 000 €).

    Les travaux pourraient commencer en décembre. Pendant les quatorze mois de travaux, le Grand Mix devra programmer ses concerts dans d’autres salles et ce jusqu’en février 2019. Date prévue pour la réouverture.

    Une nouvelle salle dans un quartier rénové

    Il va y avoir de la poussière et des bruits de marteau-piqueur autour et dans le Grand Mix. La salle de concert sera agrandie grâce à l’aménagement du bâtiment Herrebeaux, vide depuis plus de quinze ans et le parking en schiste qui donne rue du Calvaire va être recouvert de macadam.

    Parallèlement les élus tourquennois ont voté la rénovation de la façade de l’église Notre-Dame des Anges. La place Notre-Dame va également subir un lifting, ce qui n’est pas un luxe. Enfin les voiries des rues adjacentes vont être refaites.

  • Pourquoi certains nient les résultats de la science | Pierre Barthélémy
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2016/12/28/pourquoi-certains-nient-les-resultats-de-la-science

    Il serait facile, voire reposant, de se contenter de croire que seules les personnes peu familières avec les sciences, mal informées ou désinformées succombent aux sirènes de ceux que j’appelle les « négationnistes de la science », qu’ils soient climatosceptiques, créationnistes ou persuadés que le sida n’est pas causé par le VIH. Mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent en réalité. Source : Passeur de sciences

  • Des caissières d’un supermaché de Port-Saint-Louis-du-Rhône chez les gendarmes
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/des-caissieres-du-supermache-casino-de-port-saint-louis-chez-les-gendarme

    La gendarmerie de Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône) ouvre une enquête après une plainte du groupe Casino pour le #vol d’un paquet de bonbons fin 2015, en plein conflit social. Neuf #caissières du supermarché sont convoquées à la gendarmerie. La CGT dénonce un coup de pression de la direction.