• #Rafles : Des centaines de migrants irréguliers refoulés de #Nador et #Tanger et débarqués à #Tiznit

    Alerte rouge chez les migrants irréguliers installés au Nord du Maroc. Ils font l’objet d’une vaste #chasse_à_l’homme dans les forêts et quartiers de Nador, Tanger et Tétouan. Entre 1.600 et 1.800 personnes ont été arrêtées et déplacées vers des villes de l’intérieur, selon une source officielle citée par l’AFP. Pour les autorités marocaines, cette opération a pour but de « lutter contre les réseaux de trafic humain » et de « déplacer ces migrants dans des villes où les conditions de vie sont meilleures ». Pour les défenseurs des droits des migrants, il s’agit bien d’une traque sans merci.
    « Les #arrestations ont démarré mardi dernier vers 4h00 du matin. Les opérations ont mobilisé des centaines d’éléments des forces de l’ordre, en plus de cinquante véhicules et des hélicoptères. Plus de 200 personnes ont été appréhendées dans la forêt de Bolingo, nous a indiqué Aziz Kattof, secrétaire général de l’AMDH-section Nador. Et de poursuivre : « Mais il n’y a pas que cette zone à avoir été la cible des forces de l’ordre. Certains quartiers de la ville, et c’est une première, ont également fait les frais de cette vaste opération de ratissage qui s’est soldée par l’arrestation de toutes les personnes étrangères dont la peau est noire (migrants réguliers et irréguliers, réfugiés, femmes, enfants…) ».
    Mais, il n’y a pas que Nador qui a été le théâtre d’une telle chasse à l’homme. Tanger a enregistré plusieurs arrestations de migrants dans les quartiers Mesnana et Prince. « Plusieurs témoignages ont affirmé que les forces de l’ordre se sont violemment introduites à l’intérieur de maisons occupées par des migrants en défonçant leurs portes avant d’en saisir l’argent et les biens des occupants », nous a précisé Aziz Kattof qui estime que les opérations en cours sont une première depuis la chasse à l’homme de 2015. « Les ratissages et les arrestations sont monnaie courante dans la région mais, on n’a jamais vu la mobilisation d’un tel arsenal sécuritaire. Je crois que les autorités veulent faire passer un message, à savoir que Nador ne doit pas servir de point de passage vers l’Europe », a-t-il souligné.
    Tétouan a été, elle aussi, secouée par la traque des migrants. Un communiqué de l’Association Mains solidaires a fait état de l’arrestation de plusieurs d’entre eux jeudi dernier sur les boulevards de la ville et à l’intérieur des maisons. Le communiqué parle de centaines d’arrestations qui ont même concerné des migrants régularisés.
    Hassan Ammari, défenseur des droits de l’Homme et militant d’Alarmphone Watch the Med pense, quant à lui, que les arrestations en cours s’inscrivent dans le contexte des conclusions du Conseil européen tenu en juin dernier et des pressions européennes qui ont fait suite à l’augmentation du nombre de pateras en provenance de Nador qui ont accosté en Espagne. Certains médias européens ont accusé ouvertement le Maroc d’avoir volontairement laissé partir des migrants vers l’Espagne pour obtenir un meilleur accord de pêche avec l’UE. La chaîne Euronews, l’édition espagnole du Huffington Post et le journal El País ont fortement relayé cette thèse selon laquelle le gouvernement marocain aurait, dès février 2017, proféré des menaces en brandissant de manière à peine voilée l’arme des « migrants ». Or, avec l’accord signé le 24 juillet, le Royaume a obtenu pleine satisfaction.
    « Le Maroc est donc obligé de réagir face aux critiques européennes. Les chiffres avancés sur les départs vers l’Europe à partir du Royaume le mettent dans une situation embarrassante », nous a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « C’est pourquoi l’on assiste depuis cinq jours à cette vaste opération de ratissage et d’arrestations à Nador et Tanger. Les migrants appréhendés sont refoulés vers #Marrakech, Tiznit et #Errachidia. Il y a trois semaines, près de 46 d’entre eux ont été déplacés vers #Jérada », nous a-t-il expliqué en précisant que ces opérations constituent une rupture avec les précédentes. « C’est la première fois qu’on assiste à un tel déploiement de force depuis 2011. Le rythme est monté d’un cran mais le pire, cette fois-ci, c’est que l’on s’attaque aussi aux associations et à leurs sièges », nous a-t-il affirmé. Et de conclure : « Cela remet en cause les efforts entrepris et les mesures prises dans le cadre de la nouvelle politique de l’immigration et de l’asile ».


    https://www.libe.ma/Rafles-Des-centaines-de-migrants-irreguliers-refoules-de-Nador-et-Tanger-et-deb
    #Maroc #déplacements_forcés #migrerrance #migrations #asile #réfugiés

    • La chasse à l’homme se poursuit. Plus de 3.000 Subsahariens arrêtés et refoulés des provinces du Nord vers l’intérieur du pays

      Peur, stress, désarroi, méfiance, attente et beaucoup de questionnements sur l’avenir…Tel est le quotidien de nombreux migrants irréguliers au Nord du Maroc. En effet, la campagne d’arrestations et de refoulements vers l’intérieur du pays se poursuit de plus belle et entame aujourd’hui son 18ème jour avec un bilan non officiel de 3.400 à 3.500 migrants appréhendés et éloignés vers Marrakech, Tiznit et Béni Mellal.
      « Les arrestations se poursuivent sans arrêt avec une accélération de la cadence. On cible aujourd’hui de plus en plus les quartiers où résident les migrants qu’on cherche jusque dans leurs maisons sans distinction entre les hommes, les femmes et les enfants. Mêmes les blessés ne sont pas épargnés », nous a indiqué Hassan Ammari, défenseur des droits de l’Homme et militant d’Alarmphone Watch the Med. Et de poursuivre : « Les personnes arrêtées sont renvoyées vers Marrakech et Er-Rachidia mais une grande majorité est éloignée vers Tiznit dans des conditions lamentables. Plusieurs témoignages ont rapporté que souvent ces migrants sont jetés trois à six kilomètres de leur destination finale ».
      De son côté, Mohamed Ben Yacoub, président de l’Association Mains Solidaires, nous a révélé que la ville de Tétouan s’est vidée de ses migrants subsahariens. « Ils se sont volatilisés du jour au lendemain. On ne voit personne même au niveau du bureau de notre association », nous a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « En fait, ils ont eu peur notamment après les arrestations opérées dans les quartiers de la ville. Où sont-ils passés ? Personne ne le sait ».
      Aziz Kattof, secrétaire général de l’AMDH-section Nador a précisé, pour sa part, que les opérations de ratissage continuent de s’effectuer quotidiennement et qu’elles ont atteint d’autres sites. « Après avoir opéré au niveau des forêts du Bolingo et de Carrière, les forces de l’ordre s’attaquent aujourd’hui aux migrants installés à Salwan, Bakkoui et la route côtière en direction d’Al Hoceima. Ces mêmes forces n’hésitent pas non plus à s’attaquer aux cafés où les migrants ont l’habitude de passer quelques heures. Plusieurs témoins nous ont confirmé que ces arrestations se sont soldées par des confiscations de biens et argent ». Et de poursuivre : « Les migrants vivent aujourd’hui un vrai cauchemar. Ils ont peur, vivent dans l’inquiétude et ne cessent de se poser des questions sur leur sort et leur avenir au Maroc. S’agit-il d’opérations circonscrites dans le temps et l’espace ou d’une fermeture définitive des frontières ? Ces migrants préfèrent actuellement rester cachés ou se déplacer discrètement. Ils passent la nuit dans d’anciennes maisons ou des grottes et survivent grâce à la générosité de la population locale. Certains d’entre eux n’arrivent plus à dormir ». En fait, le contexte régional n’annonce rien de rose pour ces migrants. Le Maroc est de plus en plus sollicité par les chefs d’Etat européens pour contribuer à la lutte contre la migration irrégulière. Certaines sources médiatiques nationales ont annoncé la visite prochaine du ministre italien de l’Intérieur et celle du chef de l’Etat français au cours de laquelle il sera question de discuter la problématique migratoire. L’Espagne et l’Allemagne ont également insisté sur la nécessité de trouver, avec le Maroc, une solution à cette soi-disant crise migratoire. Elles ont même conclu un accord pour soutenir le Maroc à faire face aux vagues migratoires en provenance de l’Afrique subsaharienne et à destination de l’Europe.
      Le secrétaire général de l’AMDH-section Nador demeure, cependant, sceptique quant au bien-fondé de ces opérations de ratissage alors que, selon les autorités marocaines, le but est de « lutter contre les réseaux de trafic humain » et de « déplacer ces migrants vers des villes où les conditions de vie sont meilleures ». En réalité, malgré ces arrestations et éloignements en vrac, les tentatives de passage vers l’Europe se poursuivent et le trafic des êtres humains se porte bien, précise-t-il. « C’est aberrant puisque les passeurs et trafiquants continuent à vivre paisiblement et chaque jour qui passe porte son lot de pateras qui partent vers l’autre rive de la Méditerranée. On a demandé au parquet s’il y a des poursuites à l’encontre des trafiquants, malheureusement on n’a pas eu de réponse », a-t-il conclu.


      https://www.libe.ma/La-chasse-a-l-homme-se-poursuit_a100783.html

    • Des centaines de migrants déplacés du Nord par les autorités marocaines

      Les autorités marocaines ont déplacé des centaines de migrants ces derniers jours en les chassant de campements ou logements dans le nord du royaume, a-t-on appris samedi auprès d’une association locale de défense des droits de l’Homme.

      « C’est une opération dans le cadre de la lutte contre l’immigration illégale », a pour sa part déclaré à l’AFP un responsable parlant au nom des autorités locales de Tanger. Selon lui, entre 1.600 et 1.800 personnes ont été « déplacées vers des villes où les conditions de vie sont meilleures ».

      « Les autorités continuent samedi à refouler des migrants de Nador et Tanger dans des bus vers la ville de Tiznit, près d’Agadir » dans le sud du pays, a affirmé à l’AFP Omar Naji, un représentant de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) de Nador.

      « Les opérations ont débuté mardi et les autorités ont arrêté des centaines de migrants dans des camps près de Nador ou dans des maisons en ville », a-t-il dit. Il n’était pas en mesure de dire combien de migrants avaient été refoulés de Tanger.

      Pour l’AMDH, ces « arrestations sont illégales car sans mandats judiciaires » et le Maroc, l’Espagne et l’Union européenne (UE) en sont « responsables ».

      Un rapport récemment publié par le département d’Etat américain notait que, même si ce type d’opérations a été réduit ces dernières années, le Maroc « continue de mener régulièrement des déplacements forcés de migrants en situation irrégulière à l’intérieur de son territoire, notamment depuis Nador ».

      L’Espagne est devenue cette année la première porte d’entrée des migrants dans l’UE, dépassant l’Italie qui leur ferme ses ports. Plus de 23.000 migrants sont arrivés depuis janvier par la mer Méditerranée en Espagne, plus que sur l’ensemble de l’année dernière, selon le dernier bilan de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

      La Commission européenne et l’Espagne veulent développer « un partenariat renforcé » avec le Maroc sur les questions migratoires, avec notamment l’octroi d’aides.

      La plupart des migrants qui transitent par le Maroc sont d’origine sub-saharienne.

      https://www.h24info.ma/maroc/des-centaines-de-migrants-deplaces-du-nord-par-les-autorites-marocaines

    • Maroc. Des milliers de réfugiés et de migrants subsahariens sont visés par une répression illégale continue

      La #répression d’envergure qu’exercent les autorités marocaines contre des milliers de migrants, demandeurs d’asile et réfugiés subsahariens en l’absence de procédure régulière est cruelle et illégale, a déclaré Amnesty International alors que le gouvernement multiplie les raids dans le nord du pays.

      Depuis fin juillet, la police marocaine, ainsi que la Gendarmerie royale et les forces auxiliaires, procèdent à des raids majeurs dans les quartiers de plusieurs villes où vivent les réfugiés et les migrants, d’une intensité particulière dans les provinces du nord du pays de #Tanger, #Nador et #Tétouan, qui bordent la frontière espagnole.

      « Cette répression choquante contre les migrants et les réfugiés au Maroc est à la fois cruelle et illégale. Elle représente un recul inquiétant pour un gouvernement qui, en 2013, a adopté de nouveaux engagements en matière d’asile et de migration afin d’amener le Maroc à respecter les normes internationales », a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

      Quelque 5 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces opérations depuis juillet, entassées dans des bus et abandonnées dans des zones isolées proches de la frontière algérienne ou dans le sud du pays, selon l’Association marocaine des droits humains (AMDH). L’association a comptabilisé le nombre de bus quittant les provinces de Tanger, Tétouan et Nador, et estimé le nombre de personnes arrêtées.

      « Les autorités marocaines doivent immédiatement mettre fin à ces arrestations discriminatoires et défendre les engagements positifs pris ces cinq dernières années concernant le respect des droits des migrants. Pour la suite, elles doivent adopter une loi sur l’asile qui établira des procédures et des protections adéquates conformément au droit international. »
      Récentes descentes de police et arrestations

      Vendredi 31 août, les services de sécurité marocains ont arrêté de manière arbitraire environ 150 ressortissants d’Afrique subsaharienne à Tanger, avant de les conduire à bord de bus dans des villes du sud, où ils ont été abandonnés. Le bureau local de l’AMDH a déclaré à Amnesty International que les migrants ont été appréhendés après avoir initié une petite manifestation devant le consulat espagnol pour réclamer la liberté pour les migrants subsahariens au Maroc, comme le montre cette vidéo.

      D’après les informations obtenues par Amnesty International sur la répression en cours, les autorités ont arrêté des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés sans vérifier leurs papiers, les ont détenus pendant quelques heures, ont recueilli leurs empreintes, avant de les faire monter de force à bord de bus. Ils ont été menottés ou ont eu les mains attachées à l’aide d’une corde. Ils ont été déplacés de force vers des zones éloignées, près de la frontière algérienne, ou dans des zones isolées du sud, près de #Tiznit, #Errachidia, #Benguerir, #Beni #Mellal et #Marrakech. Un grand nombre d’entre eux ont dû marcher pendant plusieurs kilomètres avant d’atteindre la première agglomération depuis laquelle ils pouvaient tenter de rentrer chez eux.

      Lors de ces récents événements, au moins 14 demandeurs d’asile et quatre réfugiés enregistrés au Maroc ont été transférés de force vers le sud du pays, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Rabat. Exemple des plus choquants, le 7 août, une femme réfugiée a été appréhendée à #Tanger avec son fils d’un an. Contraints de monter dans un bus, ils ont ensuite été déposés à Kenitra, à 200 kilomètres.

      « Il est choquant de voir que de jeunes enfants se retrouvent parmi les personnes soumises à ces traitements brutaux, tout comme des demandeurs d’asile et des réfugiés reconnus par l’ONU et des migrants enregistrés qui détiennent des cartes de séjour, a déclaré Heba Morayef.

      « Si les autorités marocaines ont le droit de réglementer l’entrée, le séjour et la sortie de leur territoire, ce droit doit s’exercer en cohérence avec le droit international relatif aux droits humains et la Convention relative au statut des réfugiés. »

      Les forces de sécurité ont procédé à des rafles particulièrement violentes dans des quartiers informels et des camps de fortune occupés par des migrants autour de Tanger et #Nador, point de passage vers l’enclave espagnole de Ceuta. Dans certains cas recensés par Amnesty International, les services de sécurité ont mis le feu à des camps, brûlé les affaires des migrants et volé leurs téléphones portables.

      Un migrant, qui vit au Maroc depuis quatre ans, a déclaré que la police et la gendarmerie marocaines ont fait violemment irruption chez lui dans le quartier de Mesnana, à Tanger, à 4 heures du matin, le 26 août. Il a expliqué :

      « Les policiers, masqués, sont arrivés au milieu de la nuit, ont fracassé notre porte et commencé à arrêter ma famille, y compris les femmes et les enfants. De nombreux véhicules se trouvaient dehors, et des policiers faisaient irruption chez nos voisins. »
      L’Espagne complice ?

      Le 23 août, les autorités espagnoles ont expulsé un groupe de 116 migrants originaires de différents pays d’Afrique subsaharienne, les renvoyant depuis l’enclave espagnole de Ceuta vers le Maroc. La veille, ce groupe était parvenu sur le territoire espagnol depuis le Maroc en franchissant les clôtures le long de la frontière avec Ceuta.

      La rapidité de l’opération soulève des questions quant au respect par les autorités espagnoles des garanties de fond et de procédure au cours de ce renvoi « expéditif ».

      Ces 116 personnes ont passé moins de 24 heures en Espagne et 12 avocats seulement leur ont fourni une assistance juridique. Il est donc fort peu probable qu’elles aient reçu une information satisfaisante sur leurs droits et sur la procédure de demande d’asile pour celles qui le souhaitaient. En outre, les avocats n’étaient pas informés que leurs clients devaient être expulsés en moins de 24 heures, les privant de la possibilité de contester efficacement leur renvoi. Les risques potentiels auxquels ils pourraient être exposés au Maroc n’ont pas été évalués.

      Pourtant, les autorités espagnoles ont affirmé que l’opération était légale et justifiée au motif que les migrants avaient perpétré « des violences inacceptables contre les garde-frontières espagnols », blessant sept agents, selon la Guardia Civil. Amnesty International estime que cette assertion ne saurait en aucun cas justifier ce renvoi expéditif, ni aucune violation de l’obligation qui incombe à l’Espagne de fournir à tous une véritable possibilité de solliciter une protection internationale.

      Une fois les migrants expulsés au Maroc, ils ont été enfermés dans la prison locale de Tétouan. Dix-sept d’entre eux ont été inculpés de « séjour et sortie irréguliers », « outrage à des fonctionnaires publics », « rébellion armée » et « détention d’armes ». Ils seront jugés le 10 septembre. Les autorités marocaines procèdent au retour forcé des Camerounais et Guinéens arrêtés en coopération avec leurs autorités consulaires.

      « Sous couvert d’une procédure de renvoi, les autorités espagnoles n’ont pas respecté les garanties fondamentales et ont procédé à l’expulsion collective de 116 personnes vers un pays où elles risquent de subir de graves violations des droits humains, a déclaré Heba Morayef.

      « Les efforts visant à contrôler l’immigration irrégulière du Maroc vers l’Espagne sont fréquemment salués par les autorités espagnoles, qui continuent de coopérer avec le Maroc pour stopper l’arrivée de migrants et de réfugiés sans conditionner cette coopération au respect des droits à la mobilité de ces personnes. L’Espagne et l’UE en général doivent repenser leur coopération avec le Maroc, et accorder la priorité à la protection des droits humains et à la création d’un système d’asile dans le pays, comme l’exige le droit international. »
      Complément d’information

      Les autorités marocaines justifient les récents raids discriminatoires en parlant de mesures visant à lutter contre l’immigration clandestine et les réseaux de passeurs. Lors d’une conférence de presse le 30 août, le porte-parole du gouvernement Mustapha Khalfi a affirmé qu’il ne s’agit pas de renvois forcés, mais d’opérations visant à transférer les migrants vers d’autres villes, opérations menées dans le respect des lois nationales destinées à lutter contre l’immigration illégale. Il a ajouté que la réadmission du groupe de 116 migrants a adressé un message fort aux trafiquants d’êtres humains.

      https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/09/morocco-relentless-crackdown-on-thousands-of-sub-saharan-migrants-and-refug

    • Traque des migrants irréguliers : Opération coup de poing

      Les autorités ont lancé une vaste opération d’arrestations de migrants irréguliers au Nord du Maroc. Bilan d’une opération musclée.
      L’opération, toujours en cours, est une première en l’espace de cinq ans. Dans la forêt de Nador, un hélicoptère de la gendarmerie royale, des véhicules des Forces auxiliaires et des véhicules militaires des gardes-frontières ont mené des descentes aux premières lueurs du 7 août dernier. « À 5h du matin, la traque aux migrants irréguliers a été lancée dans les campements », décrit l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), section de Nador. Dans les zones urbaines de Tanger, Nador, Tétouan, Bouârfa, Selouane et Laroui, même des présidents d’arrondissements (caïds) ont été appelés sur le terrain en renfort. Entre 1.500 et 1.800 migrants irréguliers et régularisés ont été arrêtés et déplacés dans des zones désertiques près de Tiznit ou encore Errachidia, ainsi qu’entre Benguerir et Marrakech. Selon les autorités, cette opération a pour but de « lutter contre les réseaux de trafic humain » et de « déplacer ces migrants dans des villes où les conditions de vie sont meilleures ». Les militants de défense des droits humains dénoncent « des violations des droits des migrants » et des « arrestations sans cadre juridique précis ».

      Quel cadre juridique ?
      La « Bamblouma », c’est l’appellation donnée par les migrants aux opérations de ratissage dans les camps. Cette traque était limitée à Nador. Ce mois d’août, elle s’est étendue à la ville de Tanger. Aissatou Barry vit au Maroc depuis neuf ans et dispose d’une carte de séjour valable pour trois ans. Elle est la présidente de l’association Ponts solidaires à Tanger. Cette ressortissante guinéenne vit désormais dans une des forêts de la ville du détroit, elle est sans toit depuis le 9 août. « À 6h du matin, le caïd du quartier Mesnana a débarqué chez moi. Sans présenter aucun document, il m’a arrêté, ainsi que mes enfants et les membres de la famille présents avec moi », raconte cette gérante d’une entreprise d’import-export. Aissatou Barry proteste face aux méthodes musclées des autorités. Le caïd lui répond sèchement. « Il m’a dit avoir reçu l’ordre du wali de Tanger d’expulser tous les Noirs du quartier ». Ses deux enfants, âgés respectivement de 4 et 14 ans, et elle sont conduits à la préfecture de police de Tanger. « Nous sommes restés dans le commissariat dans des conditions déplorables jusqu’à 20h », proteste-t-elle. Le comble dans le drame de cette femme est qu’elle est membre de la Commission régionale de régularisation qui siège à la wilaya de Tanger, et donc une figure reconnue par les autorités. « Depuis une semaine, je passe la nuit dans la forêt avec mes enfants. Nous sommes une centaine de migrants noirs à vivre la même situation ». Les représentants de la société civile s’interrogent sur le cadre juridique précis de ces arrestations et de l’éloignement. Hassan Ammari, membre de l’ONG Alarm Phone, a suivi ces opérations à Tanger et Nador : « les autorités ne présentent pas de documents prouvant la légalité de leur démarche », indique-t-il. Et de préciser : « dans certains cas à Tanger, les migrants arrêtés ont signé un document qui s’apparente à un PV. Les migrants ne sont pas informés de leurs droits ».

      Même son de cloche de Boubacar Diallou, de l’association Asticude à Nador : « 25 mineurs bénéficiaires de notre association ont également été interpellés. Une mesure contraire à la loi 02-03 ». Si la majorité des personnes arrêtées se trouve dans une situation irrégulière, spécialement à Nador, celles-ci tombent donc sous le chapitre VII de la loi 02-03 sur l’entrée et le séjour des étrangers au Maroc. Dans la très grande majorité de ces arrestations, les dispositions pénales ou la reconduite vers la frontière ne sont pas appliquées. Depuis 2015, les autorités optent plutôt pour l’éloignement des villes frontalières. Cette mesure sécuritaire souffre d’un vide juridique. « Cette option n’a pas de sens. Ces personnes renvoyées à Tiznit seront de retour à Nador dans deux ou trois jours », prévoit Omar Naji, président de l’AMDH Nador. Dans ce chemin de l’éloignement, deux jeunes migrants, le premier Malien et le second Ivoirien, ont trouvé la mort le 12 août près du péage de Kénitra. Ils se sont jetés par la fenêtre de l’autocar qui les transportait de Tanger à Tiznit.

      www.leseco.ma/maroc/69155-traque-des-migrants-irreguliers-operation-coup-de-poing.html

    • Migrants irréguliers. À Tanger, la peur au ventre..

      Tanger, ville ouverte sur l’océan et la Méditerranée, ferme ses portes brutalement aux migrants irréguliers subsahariens. Reportage au sein d’une communauté traquée...

      Nous sommes à Branes Lakdim, quartier périphérique au Sud de Tanger. Il est 21h, le quartier est plongé dans le noir. L’éclairage public fait défaut et la voirie se résume à de poussiéreuses ruelles. Dans cette zone sous-équipée de la ville du détroit, des migrants régularisés ou irréguliers subsahariens se sont installés pour y vivre aux côtés des Marocains. À l’entrée du quartier, Marocains et Subsahariens se surveillent de près. Des petits groupes de subsahariennes montent la garde, pour prévenir leurs compagnons de fortune en cas de rafles nocturnes. « Nous vivions en harmonie avec la population locale, jusqu’au 9 août dernier », nous explique Issatou Barry, habitante du quartier depuis trois ans et présidente de l’association Ponts Solidaires. Ce jeudi-là, à 6 h, alors que le jour effaçait les derniers voiles de la nuit, une vaste opération d’arrestations des migrants subsahariens a été déclenchée pour « nettoyer » le quartier. Les zones limitrophes de Mesnana et Boukhalef ont également connu le même sort.

      Une nuit avec les #harragas
      Issatou a été régularisée en 2015. Toutefois, elle a fait partie des contingents qui ont été arrêtés et qui seront réexpédiés chez eux manu militari. « Nous avons été arrêtés, mes deux enfants et moi », se remémore-t-elle. Après une journée à la préfecture de police et après avoir prouvé la régularité de sa situation, elle est relâchée ainsi que ses enfants. « À mon retour chez moi, j’ai trouvé des scellés sur la porte. Il a fallu plusieurs interventions pour que je puisse y accéder de nouveau. Mais tous mes biens avaient disparus. Télévision, électroménager, vêtements...il ne restait plus rien », explique-t-elle en nous montrant les murs nus de son appartement. Selon les témoignages que nous avons recueillis sur place, « les expulsions ont touché de manière indistincte migrants réguliers ou irréguliers », témoignent plusieurs personnes rencontrées sur place et qui sont revenues de Tiznit ou Casablanca où elles avaient été « larguées » quelques jours plutôt par les forces de sécurité. Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Rabat, 14 demandeurs d’asile et quatre réfugiés enregistrés au Maroc ont été transférés de force vers le sud du pays ! Aujourd’hui, plusieurs maisons sont encore scellées, sans raisons précises. À l’extérieur du quartier, les jeunes Subsahariens « tiennent » les murs. Ces migrants irréguliers reprennent leur souffle après une journée passée dans la forêt de Boukhalef qui sert désormais de refuge à tous ceux qui sont chassés de la ville. « Les arrestations ont eu lieu toujours aux premières heures du jour. Pour y échapper, nous passons la nuit dans la forêt », avoue Omar. Très rapidement, il est rejoint par d’autres jeunes migrants qui refusent de nous parler. « Les gens ont peur de se faire arrêter. Malheureusement depuis les événements d’août, ils ne font plus confiance aux Marocains », regrette Omar. Le groupe met fin à la discussion, sous ordre d’un de leur leader. Les migrants subsahariens pourchassés ont fini par faire crier leur ras-le-bol le 31 août dernier. Ils ont tenu une marche de protestation de Mesnana vers le consulat d’Espagne à Tanger. Une action interdite par les autorités. « Nous avons assez de cette chasse aux migrants », proteste Issatou, qui avait pris part à cette action. Du côté des Marocains du quartier, les avis divergent sur la présence des Subsahariens. Pour certains, leur présence permet de faire marcher le commerce. D’autres accusent les migrants « de mener des activités illégales comme des bars non autorisés et des lieux de débauche ».

      « Les trafiquants courent toujours »
      Les autorités locales de Tanger ont décidé de faire table rase de toute présence de migrants irréguliers à Tanger, Nador et Tétouan. Une volonté exprimée par le gouvernement lors de son dernier conseil, du 6 septembre. « Dans un esprit de responsabilité de la Stratégie nationale d’immigration, nous avons transporté un nombre de migrants irréguliers vers d’autres villes marocaines, pour assurer leur sécurité et les éloigner des réseaux de traite des êtres humains active dans le Nord. Cette opération s’est déroulée dans le respect total des normes légales », affirme l’Exécutif. Pourtant la loi 02-03 ne prévoit pas des mesures de déplacement pour les personnes en situation irrégulière. « La répression d’envergure qu’exercent les autorités marocaines contre des milliers de migrants, demandeurs d’asile et réfugiés subsahariens en l’absence de procédure régulière est cruelle et illégale », rétorque Amnesty international. Après un mois d’opérations d’arrestations, Assitou Barry est désabusée : « si nous sommes des trafiquants, que les autorités nous arrêtent. Chez moi, ils ont tout pris et ils n’ont trouvé ni zodiac ni gilets de sauvetage. Les vrais trafiquants courent toujours ». Pour leur part, Omar, Ali et les autres s’empressent quitter le Branes et de rejoindre la forêt, refuge précaire pour ces « brûleurs » des frontières.


      http://www.leseco.ma/tous-les-reportages/69701-migrants-irreguliers-a-tanger-la-peur-au-ventre.html

    • Messages de l’#AMDH de Nador, envoyés via la mailing-list Migreurop :

      Message 1 du 20.09.2018 :

      « Un lieu d’enfermement de plus à tanger pour migrant subsahariens.
      Pour le 3 ème jours, les autorités marocaines continuent l’arrestation illégale de plus de 50 migrant dans un lieu aménagé au commissariat de OUAMATE à tanger.
      Des fiches ont étés remplies pour chaque migrant après être écoutés par des représentants de leurs ambassades et par des personnes européens qui peuvent être des représentants de L’OIM. 
      Les autorités MAROCAINES, les ambassades des pays africains et L’OIM préparent ils des campagnes de rapatriements forcés des migrants vers leurs pays.
      Indignation totale.
      Le maroc semble devenir une plate forme de tri, d’arrestation et de refoulement des migrants dans des centres de détention illégaux au service des politiques européennes. »

      Message 2 du même jour :

      « Ça y est c’est vérifié. Les mini bus des migrants de tanger viennent d’arriver à l’aéroport Mohamed 5 à Casablanca. De la il vont être éloignés vers leur pays.
      Après 3 jours d’arrestation, les autorités marocaines, l’OIM et les ambassades commencent l’application de ces opérations illegales au services des politiques migratoires europeennes. »

    • Le Maroc repousse les migrants loin de l’Europe

      Depuis plusieurs semaines, le Maroc déplace des centaines de migrants subsahariens vers le sud et le centre du pays, loin des frontières de l’UE. Abandonnés aux portes du désert, ces candidats à l’exil font tout ce qu’ils peuvent pour retourner vers le nord du pays.


      https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-26-septembre-2018

    • Sortie du rapport « Coûts et blessures »

      Dans le cadre de sa campagne d’alerte #CoûtsEtBlessures, le GADEM publie aujourd’hui le rapport « Coûts et blessures – Rapport sur les opérations des #forces_de_l’ordre menées dans le nord du Maroc entre juillet et septembre 2018 – Éléments factuels et analyse ».

      https://gallery.mailchimp.com/66ce6606f50d8fd7c68729b94/files/a727e61b-bcdc-46e1-b3f5-bb9e3c8e8d01/20180927_GADEM_Cou_ts_et_blessures.pdf
      #rapport

    • Sous la pression de l’Union européenne, le Maroc fait la chasse aux migrants

      Depuis cet été, le royaume est le théâtre d’une vague sans précédent d’arrestations et de déplacements forcés de Subsahariens obligés de se cacher.

      Ils sont arrivés à 5 heures du matin, dans le quartier Boukhalef, à Tanger, tambourinant aux portes et ordonnant aux habitants de sortir de chez eux. « Il y avait plusieurs fourgons avec des policiers et les forces auxiliaires [forces paramilitaires dépendant du ministère de l’intérieur] », se souvient Donatien*, un Camerounais de 35 ans, aujourd’hui à l’abri dans le sud du Maroc.

      En bas de l’immeuble, une cinquantaine d’hommes, de femmes et d’enfants sont déjà entassés dans un car. Emmenés au commissariat central, ils y attendront avec des dizaines d’autres ressortissants subsahariens jusqu’à 19 heures, sans eau ni nourriture. « Puis ils nous ont menottés pour nous mettre dans un bus. Dans le nôtre, on était trente-six, mais il y avait plus de quinze bus pleins », précise le Camerounais.

      Après plusieurs heures de voyage et une tension croissante dans le véhicule, les migrants obtiennent des petits pains, des sardines et de l’eau. « Puis, à 4 heures du matin, ils nous ont lâchés sur la route, à 17 km de Tiznit », à environ 900 km au sud de Tanger.

      Un Marocain passant par là en camionnette embarquera les femmes et les enfants jusqu’à la ville ; les hommes, eux, marcheront jusqu’au rond-point principal de la petite cité berbère, lieu de campement provisoire pour les migrants refoulés. C’était il y a un mois, mais Donatien reste marqué par la violence de ces heures-là et par l’ampleur des arrestations : « Comme si c’était une journée spéciale pour capturer tous les Blacks », dit-il.

      Des arrestations massives

      Donatien est l’un de ces milliers de Subsahariens qui ont été arrêtés et déplacés de force depuis cet été sur le territoire marocain. Selon le Groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem), au moins 7 720 personnes ont connu ce sort entre juillet et septembre dans la seule région de Tanger.

      Dans son dernier rapport intitulé « Coûts et blessures », et sa note complémentaire « Expulsions gratuites », l’association marocaine détaille le déroulement des dernières semaines avec des dizaines de témoignages à l’appui. Elle pointe des arrestations massives, parfois violentes, touchant de manière indiscriminée les personnes noires, sans prise en compte de leur statut, et sans cadre légal établi. L’ONG a répertorié quelque 89 cas d’expulsions du pays mais aussi des détentions de migrants dans des commissariats de Tanger dans des conditions déplorables. « Les personnes ciblées sont toutes non Marocaines et toutes noires, sans distinction de leur situation administrative (…) », souligne le Gadem qui dénonce une politique discriminatoire du royaume.

      Situé à la pointe nord-ouest de l’Afrique, le Maroc est traditionnellement un pays de passage pour les migrants subsahariens qui rêvent de rejoindre l’Europe, mais ne peuvent le faire légalement. Par la mer, seuls les 14 km du détroit de Gibraltar séparent le royaume des côtes espagnoles dont on aperçoit les lumières au loin.

      Par la terre, il faut franchir les barrières des deux enclaves espagnoles en Afrique, Ceuta au nord du Maroc et Melilla au nord-est du pays, bouts de terre étroitement gardés par des barbelés constellés de lames de rasoirs. Face à cette présence, Rabat a toujours oscillé entre des périodes de tolérance et de répression, mais celle-ci n’avait jamais atteint cette intensité.

      Depuis la quasi-fermeture de la route migratoire allant de la Libye vers l’Italie, une partie des candidats au voyage semble s’être repliée vers le Maroc et l’Espagne. Madrid s’est ainsi considérablement ému de l’augmentation du nombre de personnes arrivant sur ses côtes : quelque 40 000 – des Subsahariens mais aussi de nombreux Marocains – depuis le début de l’année contre 28 000 en 2017 et 14 000 en 2016, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

      Début 2017 déjà, les forces marocaines avaient intensifié leur répression contre les migrants subsahariens. L’objectif était de les éloigner le plus possible des zones frontalières en les déplaçant de force vers d’autres villes du pays : Marrakech, Casablanca, Beni Mellal, Agadir, ou Tiznit.

      Durcissement de la politique de Rabat

      Cette fois, un événement précis semble avoir entraîné le durcissement de la politique de Rabat : le 26 juillet, un assaut massif sur la barrière de Ceuta s’est soldé par des blessures pour quinze membres de la Guardia civil. Quelque 800 migrants (600 sont parvenus à passer) ont alors lancé de la chaux vive sur les policiers espagnols.

      Une « ligne rouge » a-t-elle été franchie pour Madrid ? Que s’est-il dit entre l’Espagne et le Maroc ? Toujours est-il que la réplique a été immédiate : côté espagnol, 116 migrants ont été re-expulsés vers le Maroc – une mesure sans précédent – ; côté marocain, les arrestations et les renvois de Subsahariens vers le Sud se sont multipliés.

      Dans la petite ville de Tiznit, aux portes du désert marocain, on ne devine leur présence qu’aux vêtements séchant sur les rambardes d’une petite bâtisse inoccupée. A côté du petit hôtel Paris, les migrants se sont installés comme ils ont pu. Quelques matelas et des couvertures pour dormir, des cartons pour s’isoler de la rue, des réchauds et des bassines pour les repas.

      Roland*, un Camerounais de 26 ans, est là depuis un mois. Il a été arrêté près de Tanger alors qu’il tentait de prendre la mer avec douze autres personnes. Ils avaient réussi à économiser 1 000 euros, de quoi s’acheter un petit bateau pneumatique, des rames et des gilets de sauvetage. Ce n’était pas sa première tentative. Depuis son arrivée au Maroc, en 2012, il n’a pas cessé d’essayer. « J’ai fait presque tous les passages : Tanger, Ceuta, Nador… Pour trouver une vie meilleure, comme tout le monde », avoue celui qui est parti de chez lui à 19 ans après une année de droit.

      Tiznit voit régulièrement des migrants arriver. Ce jour-là, ils sont quelques dizaines. La semaine précédente, leur nombre atteignait 150 à 200. Les autorités les laissent en paix, les habitants leur font l’aumône. Il n’y a pas de centre officiel pour les accueillir, mais un local – un restaurant vide – qu’ils peuvent occuper. Président d’une association locale, Amoudou, Lahcen Boumahdi met en avant la tradition d’accueil de la région.

      Retour à la case départ

      « Notre ville a une longue histoire d’émigration. Les gens d’ici savent. Ils ont été dans la même situation en Europe », explique-t-il. Loin de la tension qui règne dans le Nord, les migrants restent là le temps de reprendre des forces et de récolter suffisamment d’argent pour financer leur remontée vers les côtes. Beaucoup mendient aux feux rouges. Roland, lui, a arrêté. « Trop déprimant. » Il préfère donner un coup de main à des commerçants du marché deux fois par semaine pour 7 à 8 euros la journée.

      Il faut compter au moins 50 euros pour retourner à Tanger. Depuis la fin de l’été, les migrants ne sont plus autorisés à acheter des billets de bus ou de train aux grandes compagnies. Ils doivent progresser de ville en ville dans des voitures individuelles. Une solution plus coûteuse.

      Certains ont déjà commencé leur remontée. A Agadir, dans un petit appartement d’un quartier périphérique, Donatien*, Sam* et Vincent* vivotent en attendant de pouvoir poursuivre leur voyage. Sur les étagères de la chambre : quelques vêtements, les affaires qui ont pu être attrapées lors de leur arrestation. A eux trois, ils racontent l’absurdité de la logique de fermeture de l’Union européenne (UE), mais aussi les limites de la politique d’intégration du Maroc.

      Sam, Camerounais de 26 ans, qui rêvait d’être footballeur, a passé plus d’un an et demi en Algérie avant de venir au Maroc. Rien qu’en 2014, il a tenté de passer en Espagne cinq fois, en vain. « Comme la technique du voyage ne marchait pas, j’ai décidé d’essayer de m’intégrer », explique-t-il. En 2015, il demande et obtient sa carte de résidence. Il se marie et devient papa. Il tente même de se lancer dans la musique. « Mais avec le temps, je me suis aperçu que ça n’évoluerait pas. Il n’y a pas de travail ici, alors j’ai repris le projet de partir. »

      Le jour où Sam et sa famille ont été arrêtés, ils s’apprêtaient à prendre la mer depuis Tanger. « Je ne sais pas si c’est le moment où l’Europe paie les Marocains pour nous expulser, mais en tout cas, chaque été, c’est pareil, on nous chasse », note-t-il, un peu las de ce retour à la case départ : « On va faire comme d’habitude, des petites économies jusqu’à ce qu’on ait assez pour retenter. »

      Campement de fortune

      Vincent, un costaud aux bras tatoués, est à 37 ans un quasi-professionnel des tentatives de passage. Il a passé trois hivers dans la forêt, celle de Cassiago, près de Ceuta, où des groupes de migrants se cachent en guettant le moment opportun pour tenter de franchir les barrières. Blessé à la jambe lors d’une escalade du grillage, il n’a plus essayé que par la mer. « Aujourd’hui, ce sont les Marocains qui tiennent le business. Ils se sont aperçus qu’il y avait de l’argent à se faire. Ils fournissent le bateau, le moteur, l’essence », raconte-t-il.

      Donatien et ses amis vivent dans un appartement en dur. D’autres n’ont pu que trouver refuge près de la gare d’Agadir dans un campement de fortune. Et il n’est pas facile de s’en approcher. Les autorités marocaines ne souhaitent pas que les médias travaillent sur le sujet. Le 21 septembre, un journaliste de France Inter, venu effectuer un reportage à Tanger, a été expulsé vers la France. Une question d’autant plus sensible pour le royaume qu’il met en avant, depuis dix ans, une ambitieuse politique de séduction à destination de l’ensemble du continent.

      Rentré dans l’Union africaine en 2017, le pays avait lancé, en 2013, une nouvelle politique migratoire, avec deux campagnes de régularisation de sans-papiers, principalement subsahariens, en 2014 et 2016. Quelque 46 000 demandes ont été acceptées. Dans ce contexte, la répression actuelle contre les migrants ne fait pas bon effet. « On attendra que ça se calme pour remonter à Tanger », prévient Vincent.

      Dans la grande ville du Nord, à 800 km de là, rares sont les Noirs qui prennent le risque de se promener dans les rues. Ceux qui ont encore un logement se terrent et évitent les déplacements inutiles. Ceux qui se sont retrouvés sans toit cherchent refuge là où ils peuvent, notamment sur le parvis de la cathédrale où vivotent des migrants abîmés par des années d’errance, loin de leur famille et en perpétuelle insécurité.

      Santiago Agrelo Martinez, archevêque de Tanger, témoigne avec tristesse de ce tournant : « à partir de juillet, il y a eu un changement d’attitude de la part des autorités et des forces de l’ordre. On est allé chercher les migrants non seulement dans les forêts mais aussi en ville, jusque dans les appartements. »

      Opérations de refoulement

      Leur apporter de l’aide est aussi devenu plus problématique. Les distributions de nourriture à l’orée des forêts proches de Ceuta et de Melilla sont devenues trop risquées pour les migrants. Même autour de la cathédrale, ceux-ci ne sont pas tranquilles.

      « La police est venue deux fois. Je leur ai expliqué que ces garçons n’ont rien fait de mal et ont besoin d’aide. J’ai le plus grand respect pour les autorités marocaines et pour la loi, mais ce qui se passe n’est pas acceptable », souligne l’archevêque de Tanger. Le franciscain de 77 ans fustige la politique de l’UE : « C’est l’Europe l’acteur principal de cette histoire. Le rejet n’est pas une politique. Il ne fait que les exposer davantage à la mort. »

      Mehdi Alioua, sociologue et membre fondateur du Gadem, rappelle que cette stratégie est celle de l’UE depuis la fin des années 1990 : « C’est la logique de l’externalisation. Il s’agit de repousser au maximum ceux qui veulent immigrer. C’est pour cela qu’on traite avec le Niger, le Soudan, etc. Mais le Maroc n’a pas à être le gendarme de l’Europe », ajoute-t-il, rappelant qu’au-delà des mauvais traitements infligés aux migrants, « une telle politique est à la fois désastreuse pour l’image du royaume, mais aussi très coûteuse alors que le pays a bien d’autres besoins ».

      Depuis le début des opérations de refoulement, deux jeunes migrants sont morts en tombant du bus qui les ramenait dans le Sud. Le 26 septembre, une jeune Marocaine de 22 ans a été tuée par des tirs de la marine sur un bateau qui tentait de passer en Espagne. Le 2 octobre, treize corps ont été repêchés après un naufrage au large de Nador, au Nord-Est. Et le 9, la marine a de nouveau ouvert le feu sur un bateau de migrants, faisant un blessé.

      S’agissant des refoulements, les autorités marocaines ont nié avoir commis des violations des droits humains, estimant qu’ils ont été effectués « dans le respect de la loi ». Le royaume s’est toutefois montré inflexible sur son opposition à l’installation de centres d’accueil en Afrique du Nord réclamée par l’UE.

      « On ne peut pas demander au Maroc son aide sur la question migratoire et dans la lutte contre le terrorisme tout en traitant le pays comme un objet », a déclaré, début octobre, le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita.

      En sortant de Tanger, sur la route sinueuse qui mène à l’enclave espagnole de Ceuta, les jeunes migrants que l’on apercevait généralement marchant au bord des routes ont presque tous disparu. Cachés dans les forêts des alentours, ou terrés dans d’autres villes du Maroc, ils finiront bien par remonter vers le Nord pour retenter leur chance.

      *Tous les prénoms de migrants ont été modifiés.

      https://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/15/sous-la-pression-de-l-union-europeenne-le-maroc-fait-la-chasse-aux-m
      #externalisation

    • Maroc : des migrants entassés dans un parking de police avant leur expulsion

      La rédaction des Observateurs de France 24 a reçu une série de vidéos, tournées entre fin septembre et début octobre, montrant des migrants d’Afrique subsaharienne prisonniers au commissariat central de Tanger au Maroc. Entassés les uns sur les autres entre la cour et le parking du commissariat, ils sont maintenus en détention pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, en attendant d’être expulsés, sans passer par la procédure judiciaire prévue à cet effet. Un migrant camerounais, renvoyé à Yaoundé, témoigne.

      Dans la cour du commissariat central de police de Tanger, il y a foule. Sur une vidéo, beaucoup sont à moitié nus, à l’entrée du parking du commissariat, et crient en chœur :"Liberté ! Liberté !". Sur une autre, on distingue à l’arrière-plan quelques agents en civil ne train de surveiller les détenus, tandis qu’un groupe entoure un migrant étendu par terre, inconscient, la tête en sang. Enfin, les deux dernières vidéos montrent les migrants à l’intérieur du parking cette fois, avec quelques matelas en mousse et couvertures de fortune ; sur l’une, ils protestent à nouveau, toujours avec le même cri (" Liberté !") devant les agents de police, tandis qu’ils sont entassés les uns sur les autres sur la seconde, dans un périmètre soigneusement barricadé.

      http://observers.france24.com/fr/20181019-maroc-migrants-tanger-parking-police-expulsion

    • Migration irrégulière. Le Maroc dit stop !

      Après les assauts répétés contre les frontières à Melilla et Sebta, les autorités marocaines ont décidé de refouler vers le sud tous les migrants. Des associations dénoncent des abus. Le gouvernement défend sa position sécuritaire.

      Le 22 octobre dernier, le ministère de l’Intérieur annonçait sa décision de « refouler vers leurs pays d’origine tous les migrants subsahariens ayant participé à l’assaut du préside occupé de Melilla ». Cette tentative avait eu lieu le 21 octobre. Elle s’est soldée par la mort et de 22 blessés parmi les migrants.  Douze membres des forces de l’ordre ont été également hospitalisés pour des blessures plus ou moins graves. La décision marocaine est prise « conformément aux lois en vigueur », précisait le département Laftit. Que prévoient exactement « ces lois » ? Et quelle protection de ces migrants assurent-elles ?

      Que prévoit la loi 02-03 ?
      La loi relative à l’entrée et au séjour des étrangers, à l’émigration et l’immigration irrégulières donne de larges prérogatives à « l’administration » (Intérieur) pour refouler ou expulser un migrant. L’article 21 précise que « la reconduite à la frontière peut être ordonnée par l’administration ». Les 114 migrants concernés tombent sous l’article 21 ou encore l’article 25 qui dit que « l’expulsion peut être prononcée par l’administration si la présence d’un étranger sur le territoire marocain constitue une menace grave pour l’ordre public ». Pour l’association GADEM, cette dernière notion est « floue…et ouvre la voie à l’arbitraire ». La décision de refoulement doit-elle être motivée par la justice ? À priori oui, si on se réfère à l’article 23 du texte. « L’étranger qui fait l’objet d’une décision de reconduite à la frontière peut dans les quarante-huit heures suivant la notification demander l’annulation de cette décision au président du tribunal administratif ». Une personne qui fait l’objet d’une décision de reconduite à la frontière doit être informée de ses droits et mise en mesure d’avertir un avocat ou son consulat (article 24). Dans les faits, cette procédure ne semble pas être respectée. « Les personnes arrêtées et ainsi éloignées du territoire ne sont pas informées des raisons de leur renvoi et elles ne reçoivent aucune notification de la décision », observe le GADEM dans sa note sur ce sujet intitulée « Expulsions gratuites ».

      Combien de retours depuis août 2018 ?
      Le GADEM recense 89 personnes expulsées en dehors du territoire national entre septembre et début octobre 2018, dont au moins 6 mineurs, « un chiffre jamais atteint depuis les événements de Sebta et Melilla de septembre et octobre 2005 », précise l’association. En tout, 142 personnes dont une dizaine de mineurs ont été arrêtées et maintenues au commissariat central de Tanger en vue de leur éloignement du territoire national. « Ce recensement n’est pas exhaustif mais concerne la période allant de mi-septembre au 9 octobre 2018 », ajoute l’association. À cela s’ajoute le deuxième groupe du 22 octobre. Groupe qui est aujourd’hui détenu dans un centre d’estivage du ministère de la Jeunesse et des sports à Akerman près de Nador. .

      Comment se déroulent ces refoulements ?
      Au commissariat central de Tanger, la journée démarre pour les migrants arrêtés par un « appel » quotidien visant les personnes à refouler durant la journée. Par la suite, des fouilles sont réalisées dans les toilettes, les téléphones confisqués jusqu’à la montée dans l’avion avec les documents d’identité. Les migrants sont transférés de Tanger en avion jusqu’à Casablanca. « Des personnes conduites à l’aéroport Mohammed V tentent de résister pour ne pas être expulsées. Certaines parviennent à stopper la procédure et sont ramenées au commissariat, s », accuse le GADEM. Interrogé par Les Inspirations ÉCO, Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme dit « ne pas pouvoir donner de garanties sur le respect de la #loi_02-03 lors de ces expulsions ». Il préfère temporiser et dit « attendre les conclusions d’un rapport que le CNDH prépare sur ce sujet ».

      http://www.leseco.ma/maroc/71181-migration-irreguliere-le-maroc-dit-stop.html
      #refoulement #push-back

    • Entre le marteau du refoulement et l’enclume du déplacement

      #Nador est devenue la ville où il ne fait pas bon vivre pour les migrants. En effet, la campagne d’arrestation et de refoulement des migrants irréguliers, lancée depuis l’été, s’y poursuit de plus belle.
      « Le rythme de la campagne a beaucoup diminué dernièrement mais on arrête toujours des migrants. Cette fois, les arrestations s’opèrent au niveau de la ville et de ses plages », nous a indiqué Omar Naji, président de l’AMDH section Nador. Et de poursuivre : « On a noté que les migrants sont désormais enfermés dans le centre d’Arekmane, un centre d’estivage relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports devenu, par la force des choses, un centre d’enfermement ».
      Selon notre source, ce centre compte près de 40 migrants irréguliers qui sont dans l’attente d’une expulsion vers leurs pays d’origine. « On a tenté, à plusieurs reprises, d’accéder à ce centre mais les autorités refusent catégoriquement de nous laisser y entrer alors qu’il s’agit d’un centre d’enfermement illégal. Même le Parquet auquel on a adressé un courrier n’a pas jugé utile de visiter le lieu et s’enquérir de la situation des migrants sur place », nous a-t-elle déclaré. Et de préciser : « D’après nos propres informations, ce centre abrite des Guinéens, des Sénégalais, des Maliens et des Ivoiriens en attente de refoulement vers leurs pays d’origine. Cette expulsion est prévue dans les heures ou les jours qui suivent puisque cinq bus sont déjà stationnés devant le centre. Il faut souligner également que près de 200 personnes incarcérées illégalement dans le commissariat de Nador seront refoulées vers l’intérieur du pays ».
      Des expulsions qui se font sans respect des dispositions de la loi 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, à l’émigration et l’immigration irrégulières et qui stipule dans son article 25 que l’expulsion ne peut être prononcée par l’administration que si la présence d’un étranger sur le territoire marocain constitue une menace grave pour l’ordre public. L’article 26 précise, dans ce sens, que ne peut faire l’objet d’une décision d’expulsion tout étranger qui justifie par tous les moyens qu’il réside au Maroc habituellement depuis qu’il a atteint l’âge de six ans au plus ; l’étranger qui justifie par tous moyens qu’il réside au Maroc habituellement depuis plus de quinze ans ; l’étranger qui réside régulièrement sur le territoire marocain depuis dix ans sauf s’il a été étudiant durant toute cette période ; l’étranger marié depuis au moins un an avec un conjoint marocain ; l’étranger qui est père ou mère d’un enfant résidant au Maroc qui a acquis la nationalité marocaine par le bienfait de la loi en application des dispositions de l’article 9 du Dahir n° 1 -58-250 du 21 Safar 1378 (6 septembre 1958) à condition qu’il exerce effectivement la tutelle légale à l’égard de cet enfant et qu’il subvienne à ses besoins ; l’étranger résidant régulièrement au Maroc sous couvert de l’un des titres de séjour prévus par la loi ou les conventions internationales qui n’a pas été condamné définitivement à une peine au moins égale à un an d’emprisonnement sans sursis ; la femme étrangère enceinte et l’étranger mineur.
      La loi 02-03 a précisé dans son article 34 que l’étranger ne peut être maintenu que s’il y a nécessité absolue, par décision écrite et motivée de l’administration, dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, pendant le temps strictement nécessaire à son départ. Il s’agit en règle générale de l’étranger qui n’est pas en mesure de déférer immédiatement à la décision lui refusant l’autorisation d’entrer sur le territoire marocain ; celui qui fait l’objet d’une décision d’expulsion et qui ne peut quitter immédiatement le territoire marocain ou celui qui doit être reconduit à la frontière et qui ne peut pas quitter immédiatement le territoire marocain. L’étranger est immédiatement informé de ses droits par l’intermédiaire d’un interprète. A noter que cet article précise que les sièges des locaux visés et les modalités de leur fonctionnement et de leur organisation sont fixés par voie réglementaire. Une chose qui n’a pas encore été faite jusqu’à nos jours. Une situation des plus complexes pour les migrants puisque les refoulements à chaud entre Mellilia et Nador se poursuivent bel et bien en catimini. Ainsi, 10 migrants subsahariens ont été livrés le mercredi 23 octobre par la Guardia civil espagnole à la Gendarmerie Royale au port de Béni Ansar.
      Lesdits migrants ont été amenés, selon l’AMDH section Nador, par des gendarmes de Béni Chiker où des procès verbaux ont été établis. Ils sont incarcérés depuis 15 jours à la prison de Nador et n’ont pas encore été déférés devant la justice.


      https://www.libe.ma/Entre-le-marteau-du-refoulement-et-l-enclume-du-deplacement_a103242.html

    • Maroc : Dans la région de Nador, les migrants victimes de 340 #bavures en #2018

      Dans son #rapport annuel sur la situation des migrants à Nador en 2018, la section locale de l’Association marocaine des droits humains (#AMDH) répertorie près de 340 bavures policières visant des #campements ou des maisons, en plus d’arrestations répétées qui portent à croire à une forte augmentation du nombre de ressortissants étrangers.

      En 2018, la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador a comptabilisé 340 #attaques contre les migrants, « effectuées par des brigades spécialisées des forces auxiliaires, police et agents d’autorité ». 79% de ces #violences ont été enregistrés dans les campements, tandis de 21% ont visé des maisons.

      Selon son rapport présenté ce mercredi à Rabat, l’ONG a comptabilisé une quinzaine de campements dans la région, dont #Gourougou, #Bouyafar, #Lakhmis_Akdim, #Bekoya et #Joutiya, qui hébergent entre 2 000 et 3 000 ressortissants étrangers.

      L’ONG indique que les campements en forêt et les maisons sont souvent visés après le passage d’#avions_de_contrôle, donnant lieu à des #violences_corporelles, des #destructions et des #incendies d’abris, ou encore des « tentatives de #viol » au nombre de deux en 2018. Par ailleurs, l’AMDH à Nador explique que les #arrestations et les #refoulements sont principalement effectués lors de ces bavures, ou encore d’autres survenues dans les moyens de transport, principalement les bus et les cars, des agences de transfert d’argent, ou encore des hôpitaux.

      Elle souligne qu’en violation des dispositions de la loi 02.03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Maroc, à l’émigration et l’immigration irrégulières, notamment son article 26, ces opérations n’épargnent pas les #femmes et les #enfants, ou même des migrants munis de cartes de séjour et des visas en cours de validité.

      Le recours à des « lieux d’enfermement illégaux »

      Ces actions ont connu « une nette augmentation depuis août 2018 » à travers une « campagne de #répression engagée dans tout le nord marocain », selon l’AMDH qui fait état de près de 9 100 arrestations à Nador et de plus de 15 000 à Tanger. Une atmosphère sécuritaire que déplore l’association, indiquant que pendant ce temps, des familles sont « séparées de leurs enfants » et 260 demandes de régularisation au niveau de la région sont restées sans réponse.

      L’AMDH considère également que « les arrestations de faciès ont fait de Nador une ville interdite pour les migrants subsahariens », rendant leur présence « tolérée » près des camps. L’association fait aussi état de lieux « ouverts de manière permanente depuis 2015 » en lien avec ces arrestations. Elle indique par exemple que le centre de #rétention d’#Arekmane a servi « en 2015 puis depuis septembre 2018 » à « enfermer les migrants arrêtés ou victimes de refoulements dans l’attente de leur expulsion ».

      L’association, qui alerte sur l’utilisation de cet espace depuis des mois, souligne que près de 700 migrants ont été expulsés vers leur pays après avoir été admis là-bas. L’ONG décrit des ressortissants « privés de leur liberté, en dehors de tout cadre juridique, dans des locaux ne relevant ni de l’administration pénitentiaire ni les locaux de garde à vue ». L’AMDH décrit une durée d’arrestation « de quelques jours à quelques semaines », indiquant avoir déposé plusieurs plaintes pour « séquestration illégale des migrants dans ces centres », toutes classées par le procureur général.

      Les enfants ne sont pas épargnés

      En 2018, l’AMDH à Nador a comptabilisé « 20 campagnes d’arrestation à Nador et à Beni Ensar, au cours desquelles près de 650 mineurs ont été arrêtés et refoulés vers l’intérieur du Maroc ». L’ONG souligne que ces enfants « vivent dans la rue sans aucune intervention des autorités marocaines pour respecter les dispositions de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le Maroc ».

      Dans ce sens, elle dénonce des « tentatives des autorités espagnoles de financer la construction d’un centre de rétention pour recevoir les mineurs refoulés », rappelant que le conseil communal a rejeté ce projet en février dernier.

      L’association considère que cette question est « de plus en plus [utilisée] par les autorités de Melilla qui parlent d’une augmentation importante des arrivées, alors que cette dernière est due principalement à la construction des barbelés autour du port de Melilla qui a diminué les départs » par voie maritime.

      L’association perçoit ce traitement comme une manière d’« augmenter le nombre des arrestations et des refoulements pour porter à croire que le Maroc et l’Espagne sont soumis à une grande pression migratoire, sachant qu’un même migrant peut être arrêté et refoulé plusieurs fois la même année ». Elle cite en exemple l’annonce du ministère marocain de l’Intérieur sur la mise en échec de « 88 761 tentatives » de migration et de « 70 571 » arrestations de migrants en 2018, soit une hausse de 37% par rapport à 2017, « alors qu’il s’agit souvent de mêmes personnes arrêtées plusieurs fois ».

      « Le 14 février, les autorités espagnoles ont déclaré avoir arrêté 31 000 mineurs qui ont tenté de s’infiltrer au port [de Melilla] pour justifier la construction des barbelés autour », soutient encore l’AMDH. Dans ce sens, elle évoque « un acharnement gratuit » à « garder une certaine masse critique des migrants soumise pendant toute l’année à ce "jeu" d’arrestation et de refoulement pour montrer aux bailleurs de fonds [européens, ndlr] le rôle de gendarme joué par le Maroc, mais aussi comme carte à jouer si les financements européens tardent ».

      https://www.yabiladi.com/articles/details/76080/maroc-dans-region-nador-migrants.html
      #détention_administrative

    • Migration : 2018, année la plus meurtrière à Nador, selon l’AMDH

      Un chiffre record. Les cadavres de migrants reçus à l’hôpital Hassani de Nador a été de 244 en 2018. Un an auparavant, ce chiffre ne dépassait pas 14. C’est ce que révèle le rapport que l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a dressé à Nador, la ville qui représente, pour elle, un cas particulier par rapport à l’ensemble du Maroc. “C’est une zone interdite aux migrants. On y dénombre des centres d’enferment de migrants sans aucune légalité pour des périodes allant jusqu’à 4 semaines dans certains cas”, déclare le président de la section de Nador de l’AMDH, Omar Naji, dans une conférence de presse organisée, ce mercredi à Rabat, au siège de l’association.

      Face à la presse, l’AMDH tire la sonnette d’alarme décrivant une situation des “plus indignes de l’être humain” que sont forcés de vivre des hommes, des femmes et des enfants juste parce qu’ils sont migrants. Ils seraient entre 2.000 et 3.000 dans cette ville du nord à vivre dans 15 campements, explique Naji en présentant le rapport. Dans la carrière, la Joutiya, Bouyafar, Lakhmis akdim, Bekoya, Harcha, Guechadiya ou encore Boulingo vivent des migrants de différentes nationalités, Nigéria, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Guinée et Mali. Tous cherchent à regagner l’Espagne.
      Attaques massives

      Une quête de plus en plus difficile, car ces campements de fortunes font souvent l’objet d’opérations de démantèlement. “Des brigades spécialisées des forces auxiliaires, police et agents d’autorité mènent des attaques contre les migrants. C’est une pratique désormais courante”, affirme Naji. Pas moins de 340 “attaques” de ce genre ont été relevées par l’AMDH, précisant qu’il s’agit d’un pic en comparaison aux trois dernières années où ce chiffre n’atteignait pas une centaine (92 en 2017, 90 en 2016 et 41 en 2015).

      Et ces opérations ne concernent pas uniquement des campements clandestins mais aussi les maisons où résident les migrants, d’après le rapport de l’association. “Ces attaques interviennent souvent après le passage d’un avion de contrôle de provenance de Mellila et s’accompagnent de violences corporelles, destructions et incendies des abris”, regrette Naji soulignant que deux tentatives de viol ont été enregistrées en 2018 et une troisième l’a été plus récemment, il y a un mois. “Pour les deux premières, une seule a déposé plainte mais l’affaire a été classée sans suite. Pour l’autre, nous avons soumis l’affaire à un colonel des forces auxiliaires. Cela dit, nous ignorons si des mesures ont été prises en interne”, tient à préciser le président de la l’AMDH-Nador.

      Au cours de ces opérations de démantèlement, les autorités procèdent aussi à “la saisie de téléphones portables et d’argent sans dresser de PV”, constate l’association. “Nous ne savons pas la suite réservée à ces saisies. Nous avons, pour cela, adressé des demandes au ministre d’Etat chargé des Droits de l’homme et au CNDH, mais aucun n’a donné de suite sauf pour nous dire que notre demande a été envoyée à l’administration concernée”, regrette Naji.

      Migrants dépouillés, près de 9.100 ont fait l’objet, selon ce rapport, d’arrestation suivie de refoulement vers des régions plus éloignées comme Errachidia, Benguerir, Tiznit ou encore les frontières algériennes. “Ils y sont conduits les mains menottées et dans des conditions difficiles”, assure l’AMDH en joignant des images relatant les faits dans ce rapport. “Ces interpellations et violations n’épargnent pas les enfants, alors que le Maroc s’est engagé à les protéger en ratifiant des conventions internationales”, s’indigne le vice-président de l’AMDH Saïd Benhammani. Souhaitant attirer l’attention sur le drame humain que cela représente, ce dernier rappelle que l’année 2018 a été marquée par une tragédie : “deux enfants du Mali qui allaient être transportés de Tanger vers Tiznit se sont jetés de l’autocar et ont trouvé la mort”.
      Refoulement

      Benhammani souligne que les droits fondamentaux de l’être humain ne sont pas reconnus aux migrants et que le retard qu’accuse l’adoption de la loi sur l’asile au Maroc n’arrange pas la situation. “Tous les migrants arrêtés se retrouvent dans trois lieux d’enfermement illégaux à Nador. Ils se trouvent au commissariat central, au siège de la gendarmerie royale et au centre d’Arekmane”, note le rapport. Et de préciser que les migrants “sont privés de leur liberté hors de tout cadre juridique”. Ils ne reçoivent “aucune décision écrite et motivée (...), conformément aux dispositions de la loi n°02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers”.

      Pendant leur séjour dans ces centres, les migrants font l’objet de prises en photos et d’empreintes, indique le rapport de l’AMDH qualifiant ces détentions de “séquestration illégale”. “Nous avons saisi le procureur général de Nador pour nous assurer s’il est à l’origine de cet ordre de détention. Il nous a répondu que ces arrestations sont administratives et non judiciaires”, affirme Naji.

      Illégal, le refoulement dit ”à chaud” l’est tout autant, pour l’association qui estime, dans son rapport, qu’il s’agit d’une “pratique courante”. Elle est effectuée par mer au niveau des ports de Beni Ensar et Cap de l’eau et au niveau des postes frontaliers avec Melilla. “Ces refoulements peuvent concerner des mineurs”, fustige l’association qui, à Nador, a énuméré plusieurs cas de ce genre. L’AMDH note ainsi qu’entre juillet et octobre, entre 30 et 55 migrants ont été refoulés à chaud. Et de citer que 4 mineurs non accompagnés en ont fait l’objet le 29 septembre à partir de Melilla.

      “Un trafic juteux”

      Dissuader la migration à tout prix, les politiques n’y sont pas parvenues. L’AMDH précise que les barrières à lames tranchantes ont simplement détourné la trajectoire des migrants. “En construisant des barrières à Ceuta et Melilla, les politiques migratoires européennes et marocaines ont surtout favorisé une migration payante et meurtrière”, affirme l’AMDH. Les voyages “gratuits” par escalade ou cachés dans des véhicules, s’avérant de moins en moins probables, se font le plus souvent désormais via la mer.

      Le rapport indique qu’en trois ans, la moyenne des passages réussis appelés “boza” est passée de 4.000 vers Melilla et Ceuta à des dizaines de milliers vers l’Espagne. Et ces candidats à l’immigration clandestine comptent aussi de jeunes marocains ayant choisi de partir suite ”à la répression de contestations populaires du Hirak” dans le Rif, précise l’AMDH.

      Partir par voie maritime a, par ailleurs, suscité ce que l’association appelle “un trafic juteux”. “Les migrants subsahariens paient entre 2.000 et 5.000 euros à des réseaux structurés de trafiquants”, assure le rapport. Et d’ajouter que cet état des lieux n’est pas sans conséquences, affirmant que des cas de “violations graves envers les migrants” ont été relevés. “Il est question d’exploitation sexuelle des femmes, de refus de rembourser l’argent, de menaces”, explique Naji.

      En 2018, 12 réseaux de trafic de ce genre ont été démantelés à Nador. Des agents des forces auxiliaires, dont le plus gradé était un commandant, étaient impliqués, d’après ce rapport. “Mais aucun grand trafiquant n’a été arrêté y compris ceux dénoncés par l’AMDH”, fustige Naji précisant avoir saisi le ministère de l’Intérieur sauf que ce dernier n’a donné aucune suite, d’après lui.

      https://www.huffpostmaghreb.com/entry/migration-2018-annee-la-plus-meurtriere-a-nador-selon-lamdh_mg_5c92

  • Paris : Gérard Collomb annonce l’évacuation dans un « bref délai » de 2 300 migrants
    Le ministre de l’intérieur a donné consigne au préfet de police de Paris d’organiser une évacuation des campements de la capitale, et critique, dans un communiqué, l’action de la ville de Paris.

    Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a annoncé mercredi 23 mai l’organisation, « à bref délai », d’une évacuation des plus de 2 300 migrants vivant dans des #campements à Paris. Il a donné ses consignes pour une opération conciliant « mise à l’abri » mais aussi « contrôles administratifs », explique la Place Beauvau dans un communiqué très sec envers la ville de #Paris.

    Gérard Collomb « prend note du refus de la ville de demander
    l’évacuation de son domaine public, ce qu’il regrette », et il a par
    conséquent demandé au préfet de police « de pallier cette carence en vue de procéder à l’opération », qui devra concilier « les exigences de la mise à l’abri et de l’application du #droit des #étrangers »

    Aujourd’hui les campements posent des « enjeux humanitaires » qui « ne sont plus supportables pour les Parisiens », selon le ministère, pour qui, « dans la préparation de cette opération, le rôle de la Ville de Paris sera essentiel, car si les campements se reconstituent, cette 35e opération n’aura servi à rien ». « Cette situation se répétera
    indéfiniment si des mesures ne sont pas prises par les autorités locales pour éviter que les campements ne se reconstituent », ajoute encore le ministère.

    1 600 personnes près du canal Saint-Denis

    Deux campements grossissent depuis des mois dans le nord-est de Paris, notamment près du canal de Saint-Denis, ou environ 1 600 personnes vivent dans des conditions alarmantes. La récente noyade d’un migrant dans le canal Saint-Martin a aggravé les inquiétudes, mais la ville et le gouvernement peinent à s’entendre sur les modalités d’une #évacuation, la Place Beauvau insistant sur la nécessité d’une demande en bonne et due forme que la mairie refuse, arguant que cela n’a jamais été nécessaire lors des précédentes opérations.

    Gérard #Collomb met aussi en cause, de manière à peine voilée, l’effort de la ville en matière d’hébergement, affirmant que « 40 % de la demande d’asile française » se porte sur l’Ile-de-France, mais que Paris ne compte « que 2 % des places d’hébergement pour demandeurs d’asile ».

    Lors des précédentes opérations, « les personnes évacuées le sont déjà vers la périphérie parisienne ou dans des départements qui accueillent déjà de nombreux demandeurs d’#asile », ajoute le ministère. « Il convient donc de penser le problème parisien dans une logique d’ensemble qui permette de faire respecter la loi républicaine en matière d’asile et d’#immigration », poursuit-il.

    En clair, cela signifie « pouvoir #accueillir celles et ceux qui peuvent
    bénéficier de la protection » de la #France mais aussi « éloigner ceux
    qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire national », et dans
    cette optique « un certain nombre de contrôles administratifs » auront lieu à l’occasion de l’opération, avertit le ministère.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/23/paris-gerard-collomb-annonce-l-evacuation-dans-un-bref-delai-de-2-300-migran

  • Vent d’expulsion à Tatinghem ?

    Deux autoroutes qui mènent au littoral, et des campement près des parkings où s’arrêtent les camions dans lesquels les exilé-e-s se cachent pour parvenir au Royaume-uni. L’autoroute qui va de Lille à #Dunkerque puis Calais, avec un campement à #Steenvoorde, celle qui va d’Arras à #Calais, avec des #campements à #Angres, #Norrent-Fontes et #Tatinghem, et de manière plus occasionnelle à Choques. Il y a aussi des tentatives de passage plus en amont sur les autoroutes, en France et en Belgique, mais la situation y est moins connue, faute d’association qui se soit constituée ou impliquée localement autour de la découverte d’un campement.

    https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2017/01/06/vent-dexpulsion-a-tatinghem
    #expulsions #asile #migrations #réfugiés #jungle

  • Thousands of refugees left in cold, as UN and EU accused of mismanagement
    United Nations refugee agency and EU’s Echo aid department accused of failing to properly ‘winterise’ camps

    In a recent UNHCR video, promoted by Echo, the two institutions hailed the success of their winterisation work. In early December, the EU also said that Greece was safe enough to return refugees there from other European countries.

    But refugees and independent aid workers say Echo and UNHCR had initially ignored the gravity of the situation. The head of Medécins Sans Frontières in Greece, Loic Jaeger, described the situation as a failure.

    “We are outraged about the positive communications [from UNHCR and the EU] that are completely disconnected with reality,” said Jaeger, speaking before UNHCR began to admit flaws in the process on 9 December.

    Jaeger said: “Our feeling is that there is a willingness now, led by the fact that there is a massive amount of money [allocated for winterisation], to try to present the situation as if it is OK. But it is not. On the islands we are still not even starting to winterise. In some places it’s working quite well, but in northern Greece you still have people sleeping in tents in the snow."

    https://www.theguardian.com/world/2016/dec/22/thousands-of-refugees-left-in-cold-as-un-and-eu-accused-of-mismanagemen

    #réfugiés #immigration #migrants #Grèce #camps #campements #UE #UNHCR

  • Derrière le vernis de « Paris ville refuge »

    Cette situation de #crise permanente entretenue par le gouvernement produit des scènes de foules compactes qu’il faut mettre à l’abri, de démantèlements de #campements sauvages, de saturation des administrations, et toutes ces images relayées par les #médias ont pour conséquence de conforter l’opinion publique dans l’idée fausse que nous serions « envahis », que nous ne pourrions pas faire face à ce « flux de #réfugiés », et qu’il va falloir défendre nos #frontières. Cette politique crée des situations d’urgence #humanitaire et produit des images trompeuses qui alimentent le mythe d’une « crise #migratoire ».

    – Article et films de Hind Meddeb

    https://radicalcinema.org/fr/20161221142202

  • On s’en doutait avec les récentes #opérations_policières, accompagnées d’arrestations, contre les commerces et les restaurants du bidonville de #Calais . C’est officiel maintenant : la #préfecture a saisi le tribunal administratif de #Lille pour demander la destruction de ces commerces. L’audience aura lieu le 10 août.

    C’est déjà arrivé dans d’autres bidonvilles à l’écart du centre-ville, lorsque avec le temps la vie collective s’organise. Des personnes vont faire les courses en ville, et ouvrent une échoppe pour revendre les produits. Parfois des personnes préparent et ouvrent un espace de convivialité, restaurant ou salon de thé. C’était le cas dans le #bidonville des Afghans en 2009, ou dans des #campements évacués en 2015 pour concentrer les exilé-e-s sur le site du bidonville actuel, comme ceux de Tioxide ou du Bois Dubrûle.

    Les choses été beaucoup plus rapidement concernant le bidonville actuel, et dès le mois d’avril des commerces et des restaurants se sont créés, parfois une réinstallation des campements précédents. Et ils se sont développés, accompagnant la croissance du bidonville et l’augmentation de sa population. Lors de la destruction de la partie sud, ceux qui s’y trouvaient, comme la majorité de ses habitants, se sont réinstallés dans la partie nord.

    Commerces oui, mais aussi possibilité d’autonomie pour les personnes qui ont un peu d’argent, pour ne pas dépendre entièrement de la soupe populaire, logement pour les gens qui y travaillent, espace de rencontre, et puis on partage toujours la nourriture avec les amis dans la dèche et ces commerces aident aussi des gens à vivre.

    C’est ça qui est promis à la #destruction aujourd’hui.


    http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/08/07/quand-letat-veut-detruire-les-commerces-du-bidonville/#comments

  • Un texte de 2006, mais que je recense pour archivage...

    Génération née dans les camps de #réfugiés_Sahraouis : une vie entre les camps et l’Occident

    Le texte présenté ici est élaboré à partir des observations effectuées lors de trois recherches de terrains d’un mois au moins, dans les camps de réfugiés sahraouis situés au Sud-Ouest de l’Algérie. Ces #campements sont installés depuis 1976, date à laquelle l’Espagne a abandonné sa colonie au #Maroc. Depuis, malgré un mouvement de résistance (le Front POLISARIO), une République fondée dans l’exil (République Arabe Sahraouie Démocratique, RASD), et plusieurs résolutions de l’ONU réaffirmant le droit des peuples à disposer d’eux-même, aucun référendum d’autodétermination n’a pu être mis en place malgré la MINURSO, force des Casques bleus qui gère le territoire. On estime à 160 000 le nombre de réfugiés vivant dans a hamada de Tindouf, plateau particulièrement aride du Sahara, dans 4 camps principaux. Les conditions de vie y demeurent très précaires car le terrain ne permet pas une installation (pas de puits, impossibilité d’agriculture ou d’élevage, isolement géographique, conditions météorologiques extrêmes, etc.). Le texte suivant évoque, en particulier, la façon dont les jeunes réfugiés rencontrent le monde extérieur au cours de leur vie, et les adaptations conséquentes.

    http://www.reseau-terra.eu/article446.html
    #sahraouis #asile #migrations #réfugiés #camp_de_réfugiés #Sahara_occidental #camps_de_réfugiés

  • RTS, Vacarme | Migration : la stratégie des camps
    http://asile.ch/2016/05/08/rts-vacarme-migration-la-strategie-des-camps

    Face à la crise migratoire de l’année 2015, des camps humanitaires fermés, informels ou sécurisés, ont réapparu sur nos territoires européens. Des espaces construits dans l’urgence pour des périodes a priori courtes, mais qui finissent par durer et devenir des villes. Les villes des « indésirables », comme les appelle l’anthropologue Michel Agier. Comment construit-on un camp ? […]

  • En guise d’hébergement, le centre de rétention... CIP-IDF
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8095

    Qu’est-il arrivé ce 31 mars 2016 ? Sous couvert d’une opération de « mise à l’abri », comme l’appelle la communication de la Mairie de Paris, des #migrants ont été raflés et se sont retrouvés emprisonnés en #centre_de_rétention.

    Jeudi 31 mars, nous avons appris vers 2h du matin qu’une #rafle avait eu lieu à La Chapelle à 11h du matin. L’info nous est parvenue grâce à Hikmat, un jeune afghan qui, suite à l’évacuation de mercredi, s’était retrouvé dans une église à 2h de Paris avec 6 autres demandeurs d’asile. En l’absence de prise en charge, et après avoir attendu en vain, ils avaient décidé de repartir. Le lendemain à La Chapelle, la police est venue à 11h pour les embarquer pour un « controle d’identité ». Ils et elles étaient 30. Du commissariat de Marcadet-Poissonniers ils ont été transférés à celui de la rue de Clignancourt. Si Hikmat à pu sortir avec son récépissé de demande d’asile au bout de 4h, nous n’avons pas, ce 1er avril à midi, de nouvelles des autres. La présence d’un mineur parmi eux a été confirmée. A 16h, nous apprenons que 11 sont en centre de rétention à Vincennes.

    Rappelons que les méthodes de gouvernance expérimentées sur les réfugiés, invisibilisation, parcellisation des cas, arbitraire du traitement social, répression policière ou judiciaire devant la moindre tentative de traduction politique des revendications, ressemblent à celles que subissent tou.te.s les précaires. Et sans refus et résistance collective, elles risquent bien d’être des formes de gestion des populations appliqués pour tous.

    Depuis quelques mois, le travail de la police parisienne consiste à violenter les exilé-e-s pour les empêcher de se regrouper ou à escorter les salarié-e-s de l’humanitaire pour évacuer les #campements qui ont malgré tout pu se former.

    Évacuer ces campements, cela signifie encercler les migrant-e-s puis les faire monter dans des bus pour les emmener dans des #hébergements, souvent lointains, dont, à part les organisateurs et organisatrices de l’expulsion, la préfecture, la mairie et les humanitaires, personne ne sait rien : ni les lieux, ni la durée ni les conditions d’accueil et de vie.

    A Paris, c’est Emmaüs, qui assure le volet humanitaire, l’association étant en autre missionnée pour le « diagnostic social des campements », comme ils disent. Donc, lors des évacuations, il y a toujours Emmaüs. Parfois il y a aussi des bus de la BAPSA (Brigade d’Assistance aux Personnes Sans-Abri, qui dépend de la Préfecture de Police) pour conduire les réfugiés vers les centres de la Boulangerie ou celui de Nanterre.

  • La relative consécration d’obligations étatiques dans la « jungle » calaisienne

    Par son #ordonnance du 23 novembre 2015, Ministre de l’intérieur et Commune de Calais, le juge des référés du Conseil d’Etat a confirmé les mesures ordonnées en première instance pour faire cesser les atteintes aux libertés fondamentales des exilés sur la « #jungle » calaisienne. Pour la première fois, le juge des référés a ordonné des mesures d’urgence sur le fondement de la sauvegarde de la #dignité_humaine, composante des pouvoirs de police administrative générale.

    https://revdh.revues.org/1761
    #Calais #droits_fondamentaux #migrations #asile #réfugiés #campements #France

  • L’Etat devra améliorer les conditions de vie dans les campements de fortune
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/11/23/l-etat-devra-ameliorer-les-conditions-de-vie-dans-les-campements-de-fortune_

    Fini l’#insalubrité dans tous les camps de fortune ? L’Etat, qui a été condamné lundi 23 novembre par le Conseil d’Etat à rendre les #conditions_de_vie plus dignes dans la « jungle » de Calais (Pas-de-Calais), devra aussi rendre salubres tous les #campements que compte le pays. « En tout cas si les conditions de vie y sont telles que les personnes peuvent être soumises à des traitements inhumains ou dégradants », rappelle Me Patrice Spinosi, avocat des associations et des migrants requérants.

    En décidant que la « jungle » de Calais doit avoir plus de points d’#eau et de #toilettes, qu’un dispositif de collectes d’ordures doit être mis en place et que des voies carrossables doivent être aménagées, permettant l’accès des services d’urgence, le juge des référés du Conseil d’Etat améliorera certes la vie des 4 500 à 6 000 migrants qui campent là.

    Mais sa décision changera aussi le quotidien de gens du voyage ou de Roms qui sont soumis à la même incurie que les réfugiés calaisiens. Le 23 novembre, les magistrats du Conseil d’Etat ont rendu définitive la condamnation de l’Etat prononcée par le tribunal administratif de Lille le 2 novembre. L’Etat, qui avait fait appel de cette décision, se voit donc définitivement condamné, et obligé de commencer les travaux dans les huit jours.

    #et_toc #justice #bidonville #vie

  • Infographie : les campements de migrants à Paris

    Depuis le mois de juin, les autorités parisiennes ont procédé à de nombreuses évacuations de campements de migrants à Paris. Pourtant, des camps de fortune demeurent. Tour d’horizon des hébergements et campements de la capitale française.


    http://www.france24.com/fr/20150805-carte-interactive-hebergements-campements-migrants-paris-arrivee-
    #campements #infographie #visualisation #cartographie #migration #asile #réfugiés #logement #hébergement #Paris #France
    #carte_interactive :
    http://graphics.france24.com/carte-migrants-paris
    cc @reka @daphne @marty @albertocampiphoto

  • Sortir du camp - Paris-luttes.info via @paris
    https://paris-luttes.info/sortir-du-camp-3479

    Le texte qui suit a été écrit la veille de l’expulsion des jardins d’Éole. Il devait être finalisé, traduit et distribué aux soutiens et aux migrant-e-s : il s’agissait de réfléchir à la place et à la forme que doit ou ne doit pas prendre la #solidarité. D’autres #campements existent, et d’autres sont à venir : ce texte reste donc encore d’actualité.

    À l’attention des soutiens, personnes solidaires, voisins...

    Pendant plusieurs mois, des migrant-e-s dormaient sous le métro aérien de la ligne 2. Ils dormaient dans des tentes, fournies par des associations, ils étaient nourris, par des associations, ils étaient comptés, par des associations.

    Le 2 juin, à l’aube, ils furent expulsés par la préfecture… et des associations (France Terre d’Asile et Emmaüs). Alors même qu’un syndicat de travailleurs sociaux s’indignait que celles et ceux dont le boulot est de permettre l’accès aux droits élémentaires deviennent des supplétifs de la police, ces associations ont continué dans le mensonge. Ce sont ces mêmes associations qui sont chargées par la mairie « d’accueillir » et d’accompagner les migrants « hébergés » de l’occupation de la caserne. On sait avec quels résultats.

    Après l’expulsion du campement de la Chapelle, les migrant-e-s se sont retrouvés, avec des voisins, à proximité de l’Église St-Bernard. Lorsqu’ils ont décidé, faute de solution, de pénétrer dans l’église, c’est une autre association, Entraides Citoyennes, qui a balancé le projet aux flics et au curé. Cette même association qui vient le soir-même fournir des sandwichs jambon-fromage à des personnes qui, majoritairement, et pour des raisons religieuses ou culturelles, ne mangent pas de porc ou sont végétaliennes. L’asso se donnait le droit de trier les migrant-e-s selon leurs besoins supposés.

    Entraides Citoyennes encore, le vendredi 5 juin, aidait les flics à pousser les migrants-e-s dans le métro de la Chapelle, sur les quais. Lorsqu’une voisine, outrée, a tiré la sonnette d’alarme pour bloquer le métro, c’est une personne de cette association qui l’a dénoncée publiquement, devant les flics.

    « Ce n’est pas une coïncidence si pour nommer les bidonvilles où vivent maintenant des Rroms, la presse, le gouvernement, et même trop souvent les acteurs de la société civile utilise le nom de camp. Le bidonville est un instrument du racisme d’État entretenu par l’administration à des fins de gouvernement. »

    Extrait d’une déclaration, le 16 mai 2015, à la fête de l’Insurrection Gitane.(...)

    Aujourd’hui, à Éole, les associations ont disparues. Le PCF considère le campement comme « ingérable » et ce serait un aveu d’échec de leurs négociations que d’y remettre les pieds (c’était pourtant leur projet avant que l’assemblée migrants/solidaires bouscule le service d’ordre du PCF pour se diriger vers la caserne de Chateau Landon). La plupart des associations – pas si indépendantes – n’y passent plus.

    Aujourd’hui les associations ont disparu, et pourtant un comportement similaire est parfois reproduit.

    Tant au niveau de la nourriture, de l’accès à l’eau, aux vêtements, aux informations, les migrant-e-s sont maintenus dans une situation de #quémandeurs.
    Cette file de personnes attendant son sandwich est insupportable. Ne sont-ils pas capables de se faire à manger à partir du moment où on leur propose les moyens matériels de le faire ? L’excuse de la fatigue ne tient pas : il n’y a rien de plus fatiguant que de se faire déposséder de tout.

    Il y a là une gestion de camp, avec toute sa dimension carcérale. Les soutiens, majoritairement blancs, gèrent les migrant-e-s comme une population à risque, comme des sujets non-politiques, comme des enfants à qui il faudrait donner la béquée.

    Ces derniers jours des efforts considérables ont été faits. Une volonté d’intégrer les #migrant-e-s aux processus de décisions et d’#organisation. Nous devons soutenir une telle démarche. C’est un premier pas allant dans le bons sens. Mais nous devons rester alerte : nos réflexes sont bien souvent empreints de paternalisme.

    Sortir du camp, c’est déjà rompre avec la logique de charité. Les laisser exprimer leurs volontés, les laisser développer leur lutte et leurs moyens d’organisation.

    En brisant ces logiques nous ne pourrons qu’ouvrir des perspectives pour sortir réellement du camp (d’Éole ou d’ailleurs).

    En tant que soutien, évidemment, nous pouvons les aider : faire le point sur les démarches administratives, leur apporter une aide logistique, mobiliser nos connaissances et nos réseaux pour l’accès à du matériel, leur donner un aperçu du droit et de ses limites, du danger et des possibilités face à la police, leur raconter les expériences passées des luttes de sans-papiers et une idée du rapport de force dans le contexte actuel, leur décrire sans tabou les forces en présence.

    La liberté de circulation n’est pas une distribution de sandwichs au kiri.

    Rue Pajol : Ian Brossat, chef du PCF parisien, n°1 du logement à la Ville et à la tête d’un des plus gros bailleurs parisien, tartine des sandwichs

    #égalité

  • Migrants, le plan du gouvernement : des hébergements et des renvois
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/17/migrants-des-hebergements-et-des-renvois_4655820_1654200.html

    Une dose d’#humanitaire et une dose d’#expulsion : le plan proposé en conseil des ministres, mercredi, par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, pour répondre aux conséquences en France de la crise migratoire européenne ressemble à un cocktail savamment dosé pour déminer un sujet politiquement explosif. Au risque de fâcher tout le monde…

    La chasse aux #migrants délogés de leurs installations successives dans Paris, qui scande la vie de la capitale depuis deux semaines et la proposition de la maire de Paris, Anne Hidalgo, de créer pour eux des #centres_de_transit, nourrissent le débat politique français et conduisent à une surenchère dans la volonté d’accueillir ou non les centaines de migrants qui passent par la France après avoir débarqué sur les côtes italiennes. Dans ce contexte, le plan du ministre de l’intérieur, qui répond à une commande du chef de l’Etat le 8 juin, a pour ambition de jouer un rôle pacificateur.

    Les demandeurs d’asile et les réfugiés en sont les premiers bénéficiaires, grâce à la création de 9 500 places d’#hébergement supplémentaires. En même temps, le ministre veut multiplier par deux le nombre de #retours_volontaires des migrants économiques et optimiser le remplissage de ses centres de rétention administrative (#CRA), dernière étape avant le renvoi forcé.

    Renvoyer plus d’étrangers

    La dose d’humanitaire (...) veut envoyer un signal à ceux qui pensent que le gouvernement Valls – et avant lui le gouvernement Ayrault – n’ont pas créé de vraie rupture avec la politique de l’ère Sarkozy. Le volet #sécuritaire, lui, s’adresse à l’extrême droite, à la droite et plus largement à une opinion publique pour laquelle, dans un débat mal posé, renvoyer plus d’étrangers est un gage de bonne politique migratoire.

    Le sujet est clivant. C’est en effet sur ce dossier du renvoi des étrangers qu’a achoppé la loi asile. Prévu pour passer au Parlement en procédure accélérée et s’inscrire dans la loi française en juillet, le projet de loi s’est conclu fin juin par un désaccord en commission mixte paritaire. Les Républicains ayant insisté pour que les refus d’octroi du statut de réfugié valent obligation de quitter le territoire, la députée (PS) Sandrine Mazetier, qui portait le dossier pour l’Assemblée nationale, a préféré renvoyer le texte à un nouvel examen par les deux chambres.

    « Pôles d’éloignement »

    Dans le plan présenté mercredi, Bernard Cazeneuve choisit de donner des gages sur ce sujet. La création annoncée de « #pôles_d’éloignement » aux contours encore flous est un moyen d’effacer l’image « laxiste » qui colle aux socialistes. Une autre manière aussi d’entériner que le « bon » étranger est un demandeur d’asile, un réfugié ou titulaire d’une carte talent pour les universitaires, les artistes, les étudiants les plus brillants… Cette même philosophie sous-tend le texte de loi sur les titres de séjour (qui va aussi arriver en discussion fin juillet au parlement). On n’est pas loin de l’« émigration choisie » de Nicolas Sarkozy, même si cette expression est réfutée place Beauvau.

    Depuis son arrivée à l’intérieur, Bernard Cazeneuve insiste régulièrement sur « l’accroissement de 13 % des retours forcés hors Union européenne depuis 2012 ». Pour poursuivre cette courbe et surtout renouer avec les départs volontaires qui eux sont en baisse de 18,6 % entre 2013 et 2014, son plan prévoit d’expérimenter « de nouveaux dispositifs de préparation au retour », déclare-t-il sans donner de détail. Une version qui pourrait être assez proche des « Maisons du retour » que la sénatrice UDI Valérie Létard avait fait introduire lors de la première discussion sur la loi asile. Politiquement, le plan Cazeneuve a un mot pour chaque sensibilité politique.

    Les efforts faits en faveur des demandeurs d’asile sont censés contrebalancer les renvois. Des moyens supplémentaires vont être débloqués pour les réfugiés, que M. Cazeneuve présente comme « une préoccupation ».

    Marchandage en cours

    L’effort conséquent en nombre de logements, fait conjointement avec la ministre du logement, Sylvia Pinel, n’efface pourtant pas le marchandage en cours sur la part que la France pourrait prendre dans une répartition européenne des réfugiés débarqués en Italie. L’exécutif s’était fait tirer l’oreille pour réinstaller 500 Syriens quand l’Allemagne acceptait d’en prendre 10 000 (sur 130 000 personnes jugées prioritaires par le HCR). Depuis, elle a doublé ce contingent, mais reste toujours loin derrière l’Allemagne qui a donné son aval pour recevoir 10 000 personnes supplémentaires.

    La loi ne suffira pas à changer le visage de l’asile dans l’Hexagone. Plus que par son faible taux d’hébergement des demandeurs, la France se caractérise depuis des années par son peu de générosité. En première lecture, la France octroie l’asile à 17 % des demandeurs (22 % selon Eurostat qui calcule autrement). En Allemagne, ce taux est de 42 % en 2014 selon Eurostat, en Belgique de 40 %, en Finlande de 67 %, au Royaume-Uni de 39 % et globalement dans l’UE de 45 %.

    Jusqu’au mois de mai, les Érythréens qui, avec les Soudanais peuplent les campements parisiens, avaient bien peu de chance d’obtenir un statut de réfugié. 14,8 % pour les Érythréens en première instance, alors que « pour l’Érythrée, le taux est de 100 % en Suède et de 85 % dans la plupart des pays », précise Gérard Sadik, de la Cimade. Pour les Soudanais, c’est la même chose. 279 ont obtenu le statut de réfugié en 2014 pour 990 refusés. « Pour eux, les proportions sont inversées des deux côtés de la Manche, estime M. Sadik. Près de 75 % d’accord au Royaume-Uni et autant de rejets en France. » Quant aux Syriens, fierté de l’OFPRA avec leurs 96 % de taux d’acceptation, 40 % entre eux n’obtiennent pas le statut de réfugiés, mais une simple #protection_subsidiaire bien moins avantageuse.

    Bernard Cazeneuve : « De nouveaux dispositifs de retour seront expérimentés »
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/17/bernard-cazeneuve-de-nouveaux-dispositifs-de-retour-seront-experimentes_4655

    Le #gouvernement veut en finir avec les #campements #précaires de migrants : Un plan pour améliorer la prise en charge des migrants
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/17/un-plan-pour-ameliorer-la-prise-en-charge-des-migrants_4655609_1654200.html

    #OQTF #immigration_choisie #xénophobie_d'état

  • #Campements de migrants au #Maroc : Plus de 1000 personnes en cours d’#expulsion

    Hier matin, au lendemain du bilan officiel de l’opération exceptionnelle de régularisation, les autorités marocaines ont rasé les campements de migrants dans la forêt de #Gourougou. Près de 1 200 personnes ont été arrêtées pour être expulsées par avion, selon le Gadem.


    http://www.yabiladi.com/articles/details/33347/campements-migrants-maroc-plus-1000.html
    #jungle #asile #migration #frontière #réfugiés

  • relogement vs « évacuation », les bidonvilles en France, d’hier à aujourd’hui, Lola Schulmann via @vacarme
    http://www.vacarme.org/article2716.html

    En 1966 environ 75 000 personnes vivent dans des bidonvilles en France. Pour l’essentiel des travailleurs et leurs familles, plus pauvres que les pauvres, aux 4⁄5e immigrés. La question est prise dans celle d’une crise du logement persistante, et posée comme telle par les groupes et partis mobilisés. Aujourd’hui 15 à 20 000 y vivent encore. Mais on parle à peine de crise du logement. Plutôt de « #campements_illicites ». Parce que la plupart de leurs habitants sont roms ? Sans droits, pas de toit ; sans toit, pas de droits, semble dire l’adage français.


    Les bidonvilles en Ile-de-France en 1966.


    Évacuations des bidonvilles en Île-de-France en 2013.

    #Bidonvilles #prolétariat #migrants #logement #politiques_publiques

  • Quand les juges des référés judiciaire et administratif se contredisent sur l’évacuation de campements illicites
    http://revdh.revues.org/888

    Ce ne sont pas moins de deux ordonnances de référé et un arrêté municipal que nécessitait l’évacuation du campement des Coquetiers de Bobigny. Et pour cause, les familles occupant les terrains communaux y étaient installées depuis plus de trois ans. Si le juge des référés du tribunal de grande instance de Bobigny a d’abord fait valoir les droits fondamentaux des familles et notamment la protection de leur domicile, le juge administratif des référés a, quant à lui et au contraire, validé l’arrêté municipal d’évacuation. Une issue judiciaire qui donne raison aux maires qui prétendent, au mépris des décisions de justice contredisant leurs velléités, obtenir à tout prix l’évacuation précipitée des campements sans se soucier des problématiques d’accompagnement et notamment de relogement.

    #expulsion #campements-illicites #justice

  • Deux fois plus d’évacuations de Roms en 2013 qu’en 2012
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/14/deux-fois-plus-d-expulsions-de-roms-en-2013-qu-en-2012_4347670_3224.html

    Le gouvernement a procédé en 2013 à un nombre record d’#évacuations de #campements #roms, avec près de 20 000 personnes expulsées, deux fois plus qu’en 2012, selon un rapport présenté mardi 14 janvier par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et l’European Roma Rights Center (ERRC).

    #Valls #socialisme #xénophobie_d'état