Face à une arrivée croissante de réfugiés depuis la Grèce et la Macédoine, et face au blocage de la frontière serbo-hongroise, la Croatie et la Slovénie se préparent à une éventuelle réouverture de la « route des Balkans » cet automne.
Six mois après la fermeture officielle de la « route migratoire des Balkans », les autorités macédoniennes font état d’un nombre croissant de tentatives de passages illégaux de la frontière sud avec la Grèce. En juillet, les autorités ont renforcé la présence de la police et de l’armée dans la zone frontalière. Selon la police, le 16 août, pas moins de 120 tentatives de franchissement clandestin de la frontière ont été enregistrées, tandis que 49 personnes ont été arrêtées.
La plupart des migrants et réfugiés fuient les camps du nord de la Grèce, où les conditions de vie sont déplorables. En Macédoine, quelque 200 personnes se trouvent toujours dans des camps, 130 à Gevgelija (sud) et 80 à Tabanovce (nord). Ceux qui parviennent à franchir la frontière entre la Grèce et la Macédoine font ensuite route vers la Serbie et l’Europe occidentale.
Dans le nord de la Serbie, à la frontière hongroise, dans les campements informels à l’entrée des « zones de transit » de Horgoš et Kelebija, au pied de la clôture frontalière, des centaines de familles attendent de pouvoir passer en Hongrie. La durée moyenne d’attente est d’une quarantaine de jours, alors que les autorités hongroises ne laissent entrer que 30 personnes quotidiennement.
Vers la Croatie et la Slovénie
Face au blocage de la « route hongroise », de plus en plus de migrants et réfugiés se dirigent vers la Croatie et la Slovénie. La semaine dernière, le ministère croate de l’Intérieur a publié les premières photos du nouveau centre de Tovarnik, non loin de la frontière serbe, où les migrants clandestins seront conduits à l’avenir, avant d’être transférés à Zagreb ou repoussés en Serbie.
Lundi 15 août, la police croate a arrêté un groupe de quatre trafiquants serbes près du village de Lisac, à la frontière croato-slovène. Selon la police, 26 Turcs, six Irakiens, trois Pakistanais, trois Syriens et deux Indiens se trouvaient dans la remorque d’un camion. Quelques jours plus tôt, douze personnes originaires d’Algérie, du Maroc, de Libye, de Sierra Leone et de Syrie ont été arrêtées dans les villages de Šapjane et Pasjak, également proches de la frontière entre la Croatie et la Slovénie.
La Slovénie a annoncé qu’elle allait renforcer sa clôture frontalière. Ces dernières semaines, des migrants et réfugiés ont été renvoyés en Croatie par la police slovène, tandis que d’autres ont demandé l’asile en Slovénie.
Selon la police slovène, la semaine dernière, 311 migrants et réfugiés se trouvaient dans les centres d’accueil et de détention. Les autorités ont annoncé qu’elle se préparaient à un éventuel scénario d’une réouverture de la « route des Balkans », si la Turquie ne respecte pas l’accord avec l’Union européenne. Les centres de réception de Dobova, Lendava et Šentilj, fermés en mars, sont prêts à accueillir de nouveaux arrivants. La Slovénie envisage « dix scénarios possibles, incluant la réouverture de la route ». Les autorités ont demandé aux volontaires de se préparer pour l’automne.