• #Canada - C’est la #Teuf ! : Freedom Convoy Friday Night Party | #IrnieracingNews #Ottawa Selena Paley
    Party just getting started featuring Selena Paley. February 4, 2022.

    https://www.youtube.com/watch?v=4mJmvftO7wg

    #Démocratie #Liberté #Solidarité #manifestation #Canada #Ottawa #Quebec #Winnipeg #pass_sanitaire #Freedom_Convoy_2022

    Y’a du monde ! Freedom Convoy arrives in downtown Winnipeg | “It’s all for nothing if you don’t have freedom" *

    https://www.youtube.com/watch?v=1SZoNx3I-nE

    5 févr. 2022
    On a freezing winter morning at -23 °F, the Freedom Convoy has arrived in downtown Winnipeg to settle in front of the Manitoba Legislative Building, accompanied by thousands of protesters on wheels and by foot.
    We continue following the recent developments with the protest organized by the Canadian truck drivers that’s already become an international movement.
    The unprecedented, endless lines of trucks successfully continue their way across the country, protesting COVID-19 vaccine mandates and other restrictions.
    The protest started in the early morning of January 17th, shortly after the new COVID-19 vaccine mandate for truck drivers came into effect in Canada. The new federal rule now requires unvaccinated Canadian truck drivers that return to Canada to get tested for COVID-19 and isolate for 14 days. Additionally, the new federal mandate will also not allow unvaccinated foreign national truck drivers to cross the border into Canada. January 22nd, the same mandate came into force in the US. Experts warn that both of these mandates will inevitably lead to supply chain collapse and a further surge in prices, including prices for food, gas and essential goods. Additional protests also take place at multiple border crossings throughout Canada

  • Le « Convoi de la liberté » passe par la région de Québec Félix Lajoie - Le Soleil, le quotidien de Québec
    https://www.lesoleil.com/2022/01/28/le-convoi-de-la-liberte-passe-par-la-region-de-quebec-video--photos-7ac76b
    Voir les photographies (webp) sur le site du Soleil de Quebec

    Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sur la route Olivier à Lévis, vendredi matin, afin d’encourager les camionneurs qui se sont mobilisés contre la vaccination obligatoire. Parents, enfants et grands-parents étaient tous présents pour revendiquer la « liberté ».

    « Liberté, liberté, liberté », scandaient tous ensemble les partisans du Convoi pour la liberté, en regardant passer les camions. Une véritable ambiance de fête régnait sur place.

    https://www.youtube.com/watch?v=jjwOUPIHxT8

    Plusieurs centaines de personnes s’étaient donné rendez-vous vendredi à 9h30, près de l’autoroute 20, sur le chemin Olivier à Lévis. Elles se sont agglutinés sur le viaduc qui enjambe l’autoroute, afin d’encourager les camionneurs présents dans le convoi.

    Des policiers du Service de police de la Ville de Lévis et de la Sûreté du Québec étaient présents à différents endroits afin de contrôler la circulation.

    Quelques automobilistes avaient stationné leur voiture en bordure de l’autoroute, ce qui a forcé les agents à intervenir à plusieurs reprises.

    Les camions qui défilaient faisaient crier leurs klaxons, récoltant les cris de joie de la foule. Certains conducteurs qui traversaient le viaduc faisaient également révolutionner le moteur de leur voiture et récoltaient les mêmes réactions.

    Plusieurs personnes avaient apporté leur pancarte faite maison. On pouvait notamment lire « Legault must go ! », « Fuck Trudeau » ou encore « Make canada great again, vote conservative party ». Plusieurs slogans étaient affichés dans les deux langues et les drapeaux canadiens étaient très nombreux.

    « Je suis venu encourager les camionneurs, le gouvernement ne peut pas les obliger à se faire vacciner il faut que ça cesse », a affirmé un homme qui n’a pas voulu rendre son identité publique. Il s’est défendu d’être un antivaccin en soutenant être pour la « liberté ».

    Comme prévu, vers 10h30, plusieurs camions du convoi sont passés sous le viaduc en faisant retentir leur klaxon ou leur frein moteur.

    Puisque la plupart des camions ralentissaient, la circulation était très lente sur l’autoroute 20 en direction de Montréal. Les voitures se déplaçaient au ralenti, parechoc à parechoc, à partir du Bureau d’information touristique de Chaudière-Appalaches. 

    Les camionneurs vont continuer leur route vers Montréal, où ils rejoindront d’autres routiers qui se sont mobilisés contre la vaccination obligatoire. Ils prendront ensuite la route vers Ottawa, pour manifester devant le Parlement, samedi.
    #Démocratie #Liberté #Solidarité #manifestation #Canada #Ottawa #Quebec #pass_sanitaire #Freedom_Convoy_2022

  • Un convoi anti mesures sanitaires s’amène à Québec Radio Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1858778/manifestation-mesures-sanitaires-ville-quebec

    Après Ottawa, ce sera vers Québec que convergeront les manifestants qui demandent la fin des mesures sanitaires. Des rassemblements doivent se tenir devant l’édifice de l’Assemblée nationale à partir de jeudi.

    Dans les derniers jours, plusieurs invitations ont été lancées sur les réseaux sociaux afin d’appeler la population à aller manifester pour demander la fin de l’état d’urgence et des mesures sanitaires. Au moment d’écrire ces lignes, quelques milliers de personnes avaient déjà confirmé leur présence sur les réseaux sociaux.

    Tout comme lors de la manifestation d’Ottawa, des convois de voitures et de camions prévoient de partir de plusieurs endroits au Québec. L’arrivée à Québec d’une grande partie des manifestants est prévue pour samedi en début d’après-midi.

    Les policiers au courant
    Autant le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) que la Sûreté du Québec (SQ) affirment avoir été mis au courant de ces événements. Au Service de police de la Ville de QuébecSPVQ, on ajoute qu’aucune demande officielle de la part des organisateurs n’a pour l’instant été reçue.

    Si l’événement se concrétise, “il y aura une planification en ce sens pour assurer la sécurité des manifestants et des usagers de la route”, affirme la porte-parole Sandra Dion, qui indique toutefois qu’il est trop tôt pour commenter davantage.

    Bernard Gauthier impliqué
    Dans une vidéo partagée lundi sur Facebook, le syndicaliste Bernard Gauthier a invité la population à se joindre au mouvement. Il a également appelé son syndicat, la FTQ-Construction, à soutenir la participation de ses membres.

    “Les syndicats sont là pour voir à ce que nos conventions soient respectées [...] sauf que là on parle de droits humains”, affirme celui qui s’oppose à l’utilisation du passeport vaccinal.

    Le syndicat doit réagir par voie de communiqué au courant de la journée.



    Le syndicaliste Bernard Gauthier - Photo : Radio-Canada

    Questionnés sur les manifestations à venir, plusieurs politiciens ont réitéré le droit de la population de faire valoir ses opinions.

    La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a toutefois fait part de certaines préoccupations. . . . . .

    Elle a toutefois dénoncé certaines pratiques du gouvernement Legault, qui, selon elle, causent beaucoup de division au sein de la population. “C’est un parti qui divise à plusieurs égards. Et c’est sûr que ça n’aide pas dans un contexte où justement on a besoin de rassembler”, ajoute-t-elle.

    Le maire de Québec, Bruno Marchand, affirme quant à lui qu’il s’attend à ce que la manifestation se déroule dans le respect, surtout pour les commerçants du secteur. Ce sera d’ailleurs la première fin de semaine d’activité des restaurants au Québec après un mois de fermeture.

    Possibles impacts sur le Carnaval
    Cette manifestation risque de coïncider avec la première fin de semaine d’activités du Carnaval de Québec.

    “Ce serait évidemment déplorable que le Carnaval, qui se déploie dans un contexte déjà très difficile et qui tente d’offrir une alternative à la morosité ambiante, devienne une victime collatérale des manifestations. Mais, s’il le faut, nous composerons avec ces événements”, indique par courriel Mélanie Raymond, la directrice générale du Carnaval de Québec.

    Le comité organisateur compte rester à l’affût des développements, et informera la population de tout éventuel impact sur la programmation, l’horaire ou l’accès aux sites.
    Plus d’informations à venir

    #Démocratie #Liberté #Solidarité #manifestation #Canada #Ottawa #Quebec #pass_sanitaire #Freedom_Convoy_2022

  • Des travailleurs de la santé contraints de payer leur quarantaine Jean-Louis Bordeleau
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/667371/des-travailleurs-contraints-de-payer-leur-quarantaine

    Les employés du réseau de la santé infectés par la COVID-19 doivent bien souvent payer eux-mêmes leur quarantaine, faute de pouvoir prouver qu’ils ont contracté la maladie sur leur lieu de travail. Cette directive instaurée pour la cinquième vague n’a rien pour aider la rétention de personnel dans un système déjà affaibli de 12 000 travailleurs.


    Photo : Jacques Nadeau archives Le Devoir Cette histoire, le « Devoir » l’a entendue de plusieurs travailleurs de la santé de régions différentes.

    « Chaque personne que je connais qui a eu la COVID-19 dans le dernier mois est dans la même situation », confie au Devoir Benoît, un travailleur social de Longueuil qui souhaite taire son vrai nom pour ne pas attirer l’attention sur lui. Ayant reçu récemment un résultat positif à un test COVID-19, il a dû lui-même s’isoler. Quelques jours plus tard, il a reçu par la poste une mauvaise nouvelle. Il ne recevra aucun salaire pour toute la durée de sa quarantaine. Ou sinon, il doit utiliser sa banque de congés personnels pour compenser — des congés qu’il a déjà dépensés après des mois de travail intense.

    « Ils nous envoient une litanie de papier pour dire qu’il faut rester chez soi pendant dix jours et tout, mais ne nous disent pas que votre paie va être amputée de 4-5 quarts de travail après, se désole ce travailleur. Si on tombe malade, on tombe dans une bureaucratie ridicule. On n’est pas payé. Ce n’est rien pour nous aider. Si je tombe malade, vous me laissez tomber ? Ça fragilise le lien d’emploi. »

    Cette histoire, le Devoir l’a entendue de plusieurs travailleurs de la santé de régions différentes. Ce problème nouveau a émergé des énormes quantités d’infections, conséquences de la cinquième vague. Les CISSS et les CIUSSS remboursaient auparavant les salaires de leurs employés en quarantaine en transférant automatiquement leur dossier à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Un seul test PCR positif équivalait à un diagnostic médical, puis une « présomption » établissait que l’employé avait contracté la maladie au travail.

    Désormais, le nombre de contaminés est tel que l’on demande aux gestionnaires d’analyser au cas par cas la source de l’infection des travailleurs. Si l’on juge que le contact s’est produit en dehors des murs d’un centre de santé, la COVID-19 est traitée comme n’importe quelle autre maladie.

    Ces enquêtes minent la confiance de beaucoup d’employés, avance Benoît, étant donné la difficulté de prouver que la contagion vient du travail. « On nous demande de remplir un papier au début de notre isolement, où on inscrit nos contacts, nos déplacements et tout. On se dit que c’est pour retracer les contacts. Dans le fond, c’est pour se donner des preuves que j’aurais pu contracter la maladie à l’épicerie ou ailleurs. On le remplit honnêtement. Mais si je l’avais su, j’aurais dit que j’étais chez nous, isolé. Tu veux être honnête, mais l’employeur est malhonnête. C’est désolant. »

    « J’ai un loyer à payer »
    Marie, qui préfère aussi taire son vrai nom par crainte de représailles, travaillait comme infirmière à temps partiel dans un hôpital de Montréal avant l’arrêté ministériel 2020-007 décrété il y a quelques semaines. Depuis lors, elle travaille obligatoirement à temps plein sans les congés payés qui viennent avec ce surcroît de tâches. Ce changement a pris un autre poids lorsqu’elle a appris qu’elle était un « cas contact ».

    « Ils nous ont demandé de nous rehausser à temps plein, mais on n’a pas les avantages du temps plein, explique-t-elle. C’est-à-dire qu’on me demande d’être en isolement, mais je ne suis pas payée pendant 7 jours. »

    Elle pourrait se tourner vers la CNESST pour être remboursée, alors que son unité de travail classée « zone froide » a été frappée par une éclosion de COVID-19. « L’employeur disait : “vous travaillez en zone froide, vous n’avez pas pu attraper la COVID-19 sur votre lieu de travail” », s’indigne Marie.

    Asymptomatique, elle a bien tenté de se porter volontaire pour travailler en « zone chaude », mais sans succès. Elle songe à celles qui pourraient être tentées de cacher leur maladie après avoir contracté la COVID-19 hors des murs d’un établissement de santé par crainte de manquer un chèque de paie. « J’ai un loyer à payer, j’ai deux enfants à charge. J’ai besoin d’avoir une rentrée d’argent. Je veux travailler. »

    Prouver la contamination
    « La plupart des CISSS et des CIUSSS fonctionnent comme ça, confirme Judith Huot, vice-présidente de la FSSS-CSN, qui représente des milliers de travailleurs de la santé. Il s’agit d’employeurs voyous. Le ministre [du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale] Boulet devrait intervenir à cet effet-là. On a demandé au ministère. Ça ne suit pas. »

    Elle enjoint les employés à réclamer un dédommagement auprès de la CNESST, bien consciente « des tracas » que cela peut causer. En date de juin dernier, pour 45 000 travailleurs infectés de la COVID-19, seulement 25 000 dossiers avaient été ouverts à la CNESST, selon la FSSS-CSN.

    « Pourtant, les employeurs, ça ne leur coûte rien de plus. En général, plus il y a des accidents de travail, plus ta cotisation coûte cher, mais durant une pandémie, c’est mis sur la glace », argumente Mme Huot.

    Elle note que cet isolement aux frais des employés concerne également le réseau des CPE. « Ils sont tous dans cette situation, voire pire. »

    #confinement #Femmes #Hommes #Soignantes #Soignants #Hôpitaux #Cliniques #infirmières #infirmiers #crise_sanitaire #sante #santé #coronavirus #sars-cov-2 #variant #covid #pandémie #santé #canada

  • Covid-19 : au Canada, des convois géants contre la vaccination obligatoire à la frontière avec les Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/29/au-canada-des-convois-geants-contre-la-vaccination-obligatoire-a-la-frontier

    Covid-19 : au Canada, des convois géants contre la vaccination obligatoire à la frontière avec les Etats-Unis
    Plusieurs centaines de chauffeurs routiers canadiens convergeaient, vendredi 28 janvier, vers Ottawa, la capitale canadienne, pour participer à une manifestation contre la vaccination obligatoire contre le Covid-19 exigée pour franchir la frontière canado-américaine. Parti entre autres de la Colombie-Britannique, sur la côte pacifique, pour rallier Ottawa, à l’est, le « convoi de la liberté », tel qu’il a été baptisé par les routiers, n’a cessé de prendre de l’ampleur ces derniers jours. Le point de rendez-vous est maintenant la colline du Parlement, au cœur de la capitale fédérale.
    « On ne veut pas être forcés à se faire vacciner, ça devrait être un choix personnel », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une manifestante, Louise, venue soutenir les chauffeurs routiers lors d’un arrêt dans la région de Vaudreuil, sur la route vers Ottawa. Sous les acclamations de la foule et les coups de klaxon, la retraitée aux cheveux blancs a dit craindre « une perte totale » de sa liberté. Elle participe à la mobilisation pour « remercier les camionneurs » et « envoyer un message au gouvernement Trudeau ».
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés En Allemagne, la vaccination obligatoire contre le Covid-19 âprement débattue par les députés
    Depuis la mi-janvier, le Canada et les Etats-Unis imposent d’être pleinement vaccinés contre le Covid-19 aux chauffeurs routiers qui traversent la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, la plus longue du monde, avec près de 9 000 km. Une mesure dénoncée par une partie des routiers, soutenus depuis jeudi par le milliardaire américain Elon Musk, qui a tweeté jeudi : « Les camionneurs canadiens assurent. » « C’est une manifestation nationale. Ce sera important en taille et polarisant par nature », a déclaré en conférence de presse vendredi Peter Sloly, chef de la police d’Ottawa, évoquant une situation « complexe et qui évolue rapidement ». Ce dernier s’est dit incapable de chiffrer le nombre de camions ou de participants, mais s’attend à des « problèmes majeurs » sur les routes autour de la capitale et demande à la population d’éviter les déplacements.
    Surtout, les forces de l’ordre craignent des débordements et des violences, même si les organisateurs du mouvement ont fait savoir qu’ils entendaient manifester « de manière pacifique ». La police d’Ottawa a prévenu que certaines personnes pourraient se joindre au mouvement pour « inciter à la haine et à la violence ». Certains commerçants ont pris les devants et fermé leurs portes pour le week-end, selon les médias locaux. Les politiciens de la région de la capitale fédérale pourraient également être pris pour cible, selon le chef de police. Le premier ministre, Justin Trudeau, actuellement à l’isolement après avoir été cas contact, a défendu mercredi l’obligation vaccinale pour les camionneurs, rappelant que 90 % d’entre eux sont déjà vaccinés.« Les propos que tiennent certaines personnes associées à ce convoi sont inacceptables », a par ailleurs estimé le premier ministre, alors que le chef de l’opposition conservatrice, Erin O’Toole, a fait savoir jeudi qu’il allait rencontrer certains des camionneurs. Sur les réseaux sociaux, certains membres des milieux d’extrême droite ont en effet proféré des menaces, appelant à imiter l’assaut du Capitole, en référence à l’attaque du Congrès américain en janvier 2021. La police canadienne redoute que la mobilisation des chauffeurs routiers ne se prolonge au-delà du week-end. Estimant que la « vaste majorité » des chauffeurs de poids lourds est vaccinée au Canada, l’Alliance canadienne du camionnage, importante association du secteur, a « fortement désapprouvé » cette manifestation.

    #Covid-19#migrant#migration#canada#etatsunis#sante#vaccination#frontiere#circulation

  • #Canada Les klaxons de la colère Émilie Dubreuil - Radio Canada
    Ils sont arrivés à Ottawa par milliers. « Je dormirai ici pendant des jours, s’il le faut », dit l’un d’eux. Il n’est pas le seul.


    « Convoi de la liberté » 2022. Des milliers de manifestants contre la vaccination des camionneurs sont déjà sur place. Photo : Ivanoh Demers

    L’odeur du mazout est entêtante, les klaxons, tonitruants, le froid, humide, implacable. Sur la rue Wellington, le parlement est plongé dans le soleil et David Crowell, 47 ans, danse de joie.

    “Ça fait longtemps que je n’ai pas été aussi heureux”, s’exclame-t-il, le regard pétillant, exalté.

    L’ex-contrôleur aérien du Nouveau-Brunswick a perdu son emploi parce qu’il refuse de se faire vacciner. Ça fait des mois qu’il broie du noir. “Je voulais fuir au Mexique. Quitter le Canada pour toujours. Mais, aujourd’hui, l’espoir renaît. Nous sommes de nouveau ensemble, réunis pour notre pays”, dit-il avec emphase.

    “Ensemble” est, ici, le mot clé pour tenter de comprendre. Le sentiment d’appartenir à un mouvement, de s’unir pour une cause, se répète, entrevue après entrevue.

    “Regarde ! Regarde !”, m’ordonne Crowell. Il désigne des manifestants qui dansent, qui chantent, qui se saluent chaleureusement en criant “Freedom !”. “Tu vois ? Tu vois la joie ? Les gens sont heureux d’être réunis enfin. Nous sommes partie prenante d’un mouvement historique.”


    Sarah Miller distribue des barres tendres aux camionneurs. - Photo : Ivanoh Demers

    En ce vendredi après-midi, il y a en effet beaucoup de sourires, beaucoup d’enfants, beaucoup de chiens. Sarah Miller, 33 ans, originaire d’Ottawa et professeure de piano, gambade littéralement entre les camions et distribue des barres de céréales aux brisures de chocolat aux camionneurs.

    Elle a le regard ému des moments solennels. Elle exulte. Elle félicite chaudement ceux à qui elle distribue ses offrandes. “Bravo”, crie-t-elle pour être entendue dans ce vacarme quasi carnavalesque. “Ce que vous faites unit les gens !”

    La lumière du jour s’efface lentement, tandis que toujours plus de camions s’installent.

    Dans les rues près du parlement, un jeune homme se tient sur le toit de son camion, son regard embrasse la foule qui l’acclame comme s’il était un héros ou une star de rock and roll.

    Des centaines de voitures circulent en cortège, les passants applaudissent. On se croirait un soir de victoire de la Coupe Stanley.

    La colère contre les mesures sanitaires, le défoulement collectif organisé à Ottawa évoquent certaines manifestations de la droite américaine. Sur des camions, on trouve d’ailleurs inscrits les mots : “MAKE Canada Great Again”.

    Mais certaines images, certains détails ne trompent pas. Nous sommes bien au Canada. Beaucoup de manifestants ont accroché des drapeaux sur des bâtons de hockey, se trimballent avec un café Tim Horton à la main, s’échangent des beignes ou de la Molson, portent des manteaux de ski et des chapeaux de poil.

    Notre pays, “ce n’est pas un pays, c’est l’hiver”, même en Ontario et, malgré les slogans plutôt agressifs contre leur premier ministre, beaucoup de manifestants nous ont confié être ravis d’avoir une occasion de visiter leur capitale.

    C’est le cas de Travis Baer avec qui nous faisons un brin de jasette alors qu’il fait frire des croquettes de poulet sur son capot. “Je n’étais jamais venu à Ottawa de ma vie, je n’avais jamais vu le parlement, c’est vraiment beau”, dit le jeune homme de 24 ans, candidement.


    Travis Baer fait frire des croquettes de poulet. - Photo : Ivanoh Demers

    Tous les gens à qui nous avons parlé ont au moins deux convictions en commun : ils croient que le gouvernement brime leurs libertés fondamentales et que les grands médias, CBC/Radio-Canada au premier chef, sont des organes de propagande au service du pouvoir.

    Beaucoup ont refusé de nous dire comment ils s’appelaient ou même de nous parler pour cette raison. “Vous ne rapportez pas la vérité, parce que vous êtes subventionnés par le gouvernement”, me lance une jeune femme de Sept-Îles qui refuse de me dire son nom. “Comment peut-on vous faire confiance ?”

    Jason Williams, un retraité ontarien, m’explique qu’il en a marre de ce que les journalistes, selon lui, alimentent une certaine panique dans la population. “Il faut libérer les Canadiens de la peur”, affirme-t-il.


    Jason Williams devant le parlement à Ottawa - Photo : Ivanoh Demers

    Jason Williams est convaincu que la manifestation qui se déroulera samedi se prolongera en siège, mais que l’événement demeurera pacifique. “Nous n’avons aucun intérêt à ce que des incidents violents éclatent, cela nuirait à la cause et il y a assez de gens intelligents ici pour qu’il s’exerce un certain contrôle”, explique-t-il.

    Et si cela dégénérait ? “Ce seront des agents perturbateurs du gouvernement”, croit-il. L’homme a déboursé des milliers de dollars pour participer au rassemblement. L’essence, à des prix records. L’hôtel, pour lui et ses proches. La nourriture. Il a des vivres pour tenir plusieurs jours. “Le temps que ça prendra”, dit-il.

    Le soleil se couche sur le “convoi de la liberté”. C’est le nom qu’ils se sont donné. Après une route de 16 heures, un camionneur qui refuse de s’identifier se prépare pour un long siège. “Je dormirai ici pendant des jours, s’il le faut. Je le fais parce que je veux faire partie de ce mouvement historique et pour la cause.”

    Et si les contours de la cause sont flous, le besoin d’appartenir, lui, est bien défini et, surtout, sonore.
    #Démocratie #Liberté #Solidarité #manifestation #Canada #Ottawa #pass_sanitaire #Freedom_Convoy_2022

  • #Quebec : Annuler un spectacle rapporte plus que le jouer Catherine Lalonde
    https://www.ledevoir.com/culture/665445/coronavirus-annuler-un-spectacle-rapporte-plus-que-le-jouer

    Paradoxes dans les théâtres. La réouverture des salles y est accueillie avec joie. Mais les nouvelles restrictions sanitaires, qui limitent les salles à recevoir au mieux 50 % de leurs spectateurs, font qu’il est présentement plus rentable d’annuler un spectacle que de le jouer. Petits calculs avec colonnes de fichier Excel, pour illustrer.


    Photo : Valérie Remise « Les Hardings », la pièce d’Alexia Bürger créée en 2018 et qui aborde la tragédie de Lac-Mégantic, doit être jouée à l’Espace le vrai monde ? le 23 février prochain.

    Les Hardings, la pièce d’Alexia Bürger créée en 2018 qui aborde avec une délicatesse de dentellière la tragédie de Lac-Mégantic, doit être joué à l’Espace le vrai monde ? le 23 février prochain. La directrice générale et artistique, Mélissa Pietracupa, a ouvert ses cahiers de comptabilité au Devoir pour illustrer le cul-de-sac dans lequel elle se trouve. Sa salle fait 528 places ; elle peut vendre 264 billets. Mercredi, 153 étaient vendus.

    « Avec la mesure d’aide à la billetterie du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), actuellement, si j’annule Les Hardings, je fais 2140 $, explique-t-elle, calculs à l’appui. Si je maintiens le spectacle, je perds 3600 $. » La directrice de l’espace affilié au Collège Ahuntsic n’en revient pas de devoir choisir de faire un déficit pour conserver vivant son lien avec le public. Et avec les artistes.

    Depuis le début de la pandémie, cette mesure d’aide du CALQ vient rembourser les billets que les théâtres ne peuvent pas vendre en raison des mesures de distanciation et des consignes sanitaires. La mesure paie des billets invendus, en d’autres mots. Le problème, c’est la nouvelle exigence de n’avoir que des demi-salles, qui vient changer les calculs. La mesure, s’il y a 50 % de spectateurs, rembourse au théâtre de Mme Pietracupa 2291 $. Si elle avait programmé le même spectacle entre le 1er avril et le 31 août 2021 (dans le respect de la règle de distanciation de 1,5 mètre), elle aurait alors pu obtenir 5943 $.

    Écart avec la réalité
    La directrice poursuit sa démonstration : pour Zoé, d’Olivier Choinière, prévu les 10 et 11 mars prochains, elle perdra 746 $, considérant les frais qu’engendre le spectacle. Si elle l’annule, elle fera 6057 $. Dans les deux cas, les cachets des artistes seront honorés de la même manière. « Il faut que le CALQ ajuste sa mesure », estime Mme Pietracupa.

    Le CALQ est-il au courant du problème ? Peut-on attendre des modifications ? « Comme depuis la mise en place de la mesure, nous apporterons des changements, si nécessaire, afin de tenir compte de l’évolution de la situation et de l’annonce d’hier », a répondu la directrice des communications du subventionnaire, Honorine Youmbissi.

    Alexandre Provencher, du théâtre Desjardins, à LaSalle, confirme que de son côté aussi qu’« il est plus rentable d’annuler » certains spectacles. Le directeur général et artistique se demande, avec la production, s’il doit annuler Neuf, d’Orange noyée (Mani Soleymanlou), prévu le 19 février. « On en est à notre troisième report de ce spectacle. Chaque fois, mes spectateurs s’étiolent. Je suis passé de 400 billets vendus à 300. » Sa salle peut en temps normal accueillir 800 spectateurs. « Là, je dois ajuster ma salle pour répondre à la demi-jauge. Je vais encore perdre des billets. Est-ce que je maintiens, ou est-ce que j’annule ? »

    #Spectacle #Théatre #Concerts #sante #santé #coronavirus #sars-cov-2 #variant #covid #pandémie #santé_publique #confinement #néo-libéralisme #ordo-libéralisme

    • #Canada : La sécurité au Parlement et la police se préparent à l’arrivée des manifestants La presse canadienne

      Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré que personne ne voulait qu’une manifestation antivaccination prévue sur la colline du Parlement ce week-end se transforme en une tentative violente de renverser le gouvernement et a averti les gens de ne pas considérer les manifestants comme de simples combattants de la liberté.

      Plusieurs milliers de personnes sont attendues à Ottawa dès vendredi dans le cadre du groupe “Canada Unity” qui réclame le retrait des exigences de vaccination et des restrictions liées à la COVID-19. Certains des dirigeants du groupe préconisent un événement pacifique, mais les déclarations de certaines personnes associées au groupe ont inclus des menaces de violence.


      Des employés renforcent la sécurité autour du Parlement canadien, à Ottawa, à deux jours d’une manifestation regroupant des camionneurs opposés à la mesure leur imposant d’être vaccinés pour traverser la frontière canado-américaine. Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

      M. Mendicino a déclaré que plusieurs corps de police — dont le Service de police d’Ottawa, la GRC et le Service de protection parlementaire — coordonnent la réponse et prennent des décisions indépendamment de toute implication du gouvernement.

      Les forces de sécurité sur la colline du Parlement se préparent à ce que jusqu’à 10 000 manifestants débarquent au centre-ville d’Ottawa, en fin de semaine, pour protester contre les mesures de confinement et la vaccination obligatoire des routiers. . . . . . .

      La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1857815/ottawa-camionneur-manifestation-parlement-preparation-securite

  • Omicron: Hong Kong to shorten its 21-day quarantine requirement for incoming travellers | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/hong-kong/health-environment/article/3164934/omicron-hong-kong-shorten-its-21-day-quarantine

    Omicron: Hong Kong to shorten its 21-day quarantine requirement for incoming travellers
    Move comes after persistent complaints from travellers and companies paying high quarantine costs for employees. Hong Kong will shorten its 21-day quarantine requirement for incoming travellers given the much shorter incubation period of the Omicron variant, the Post has learned.A government source said Chief Executive Carrie Lam Cheng Yuet-ngor was expected to make the announcement at 5.30pm on Thursday.The move came after persistent complaints from travellers and companies paying high quarantine costs for employees.Currently, Hong Kong residents returning from 147 countries or places deemed high-risk are subject to 21 days of quarantine at designated hotels. Those arriving from 15 countries must isolate at the Penny’s Bay quarantine facility for four days before completing the rest of their quarantine at a hotel. Unvaccinated residents returning from medium-risk countries are also subject to the same.The isolation periods for vaccinated travellers from medium- and low-risk countries are 14 and seven days respectively. But currently nowhere overseas is deemed low-risk by the Hong Kong government.Hong Kong may set new record for daily confirmed coronavirus infections
    27 Jan 2022. Last June when the pandemic situation had stabilised, the quarantine period for high-risk countries was cut to 14 days for travellers who could produce a positive antibody test. Flights from eight major countries, including Australia, Canada, France, India, Pakistan, the Philippines, Britain and the United States have been banned since the start of the fifth wave of infections, to prevent more imported cases from slipping into the community. Earlier this month, Hong Kong cut the quarantine period of Covid-19 patients’ close contacts from the previous 21 days to 14, citing reasons of pressure on the city’s quarantine facilities and the shorter incubation period of people carrying the Omicron variant.

    #Covid-19#migrant#migration#hongkong#sante#circulation#frontiere#omicronquarantaine#test#isolement#australie#canada#france#inde#pakistan#philippines#grandebretagne#etatsunis#casimporte

  • La Compil’ de la Semaine
    https://www.les-crises.fr/la-compil-de-la-semaine-39

    Chaque semaine, nous vous proposons notre Compil’ de la Semaine : une sélection de dessins de presse à la fois drôles et incisifs, ainsi que des vidéos d’analyse participant à l’indispensable travail d’auto-défense intellectuelle. Bonne lecture et bon visionnage à toutes et à tous ! Dessins de Presse Vidéos Thinkerview – Jean-Luc Mélenchon : Où […]

    #Miscellanées #Compil_de_la_Semaine #Miscellanées,_Compil_de_la_Semaine

  • Des camionneurs se rendent à Ottawa pour dénoncer la vaccination obligatoire Radio-Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1856635/vaccin-covid-camionneur-cb-ottawa-frontiere-convoi-manifestation

    Dimanche matin, un convoi de camionneurs a pris la route à Delta, en Colombie-Britannique, dans le but de traverser une partie du pays pour se rendre à Ottawa afin de manifester contre la vaccination obligatoire.


    Depuis le 15 janvier, les camionneurs qui rentrent au Canada doivent être entièrement vaccinés s’ils veulent éviter une quarantaine obligatoire. - Photo : Ben Nelms/CBC

    En novembre, le gouvernement fédéral a adopté une mesure qui oblige les camionneurs à être entièrement vaccinés contre la COVID-19 lorsqu’ils traversent la frontière pour revenir au Canada. Si ce n’est pas le cas, ils doivent se placer en quarantaine pendant 14 jours.

    Cette mesure, en vigueur depuis le 15 janvier, a suscité une levée de boucliers de la part des camionneurs de partout au pays, qui s’organisent maintenant en convoi national afin de souligner leur désaccord.


    Le convoi est censé arriver à Calgary dimanche soir et à Ottawa le 29 janvier. Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck

    Divers convois en provenance de plusieurs régions du pays sont censés se joindre à la manifestation en cours de route.

    Ils comptent arriver à Ottawa le 29 janvier.

    De nombreuses personnes se sont d’ailleurs rassemblées au point de départ et sur le bord des routes afin d’exprimer leur appui au mouvement.

    “J’ai trouvé très important de venir soutenir moralement cet engagement des camionneurs à traverser le Canada et à prendre position par rapport à ce qui se passe actuellement, qui n’a plus aucun sens”, explique Laurent, un cinéaste de Vancouver présent à Delta dimanche.

    De son côté, la photographe Candice Camille a attendu le convoi à Kamloops dans ce qui était une ambiance “très joyeuse”. Elle se dit “agréablement surprise” par le nombre de personnes venues soutenir le mouvement.

    “C’est certainement plus grand que les camionneurs eux-mêmes et leur combat contre le passeport vaccinal. Je crois que les gens sont heureux d’avoir des champions qui lancent ce mouvement qui, je crois, va prendre beaucoup d’ampleur”, lance-t-elle.

    En date de dimanche à 15 h, une campagne de sociofinancement a amassé plus de 2,6 millions de dollars pour aider les camionneurs à financer cette traversée.


    Des manifestants se sont rassemblés sur le bord de la route à Kamloops pour exprimer leur soutien aux camionneurs. Photo : offert par Candice Camille

    Perturbation de l’approvisionnement
    Laurent Flambourari est chauffeur formateur depuis plus de 15 ans et franchit régulièrement la frontière canado-américaine. S’il ne souhaite pas entrer dans le débat à propos de la politique vaccinale, il souligne que la mesure sur la vaccination est déjà en vigueur et que cette manifestation survient trop tard.

    “C’est un peu tard, maintenant, parce que la mesure est déjà entrée en vigueur”, dit-il.

    Ce qui l’inquiète surtout, ce sont les répercussions éventuelles que le convoi et la mesure pourraient avoir sur l’approvisionnement au pays. Il demande à la classe politique d’agir rapidement en conséquence.

    “Il faudrait vraiment qu’on discute et qu’on adopte rapidement une solution si on ne veut pas se retrouver avec un problème d’approvisionnement en matières premières ou en denrées alimentaires”, explique-t-il.

    L’Alliance canadienne du camionnage désapprouve
    Dans un communiqué, l’Alliance canadienne du camionnage assure que la vaste majorité des camionneurs sont vaccinés contre la COVID-19 et continuent de traverser la frontière avec les États-Unis pour assurer la chaîne d’approvisionnement.

    L’Alliance dit “ne pas appuyer et désapprouver fortement” les manifestations qui ont lieu sur les routes et sur les ponts. Elle invite plutôt les camionneurs mécontents à manifester sur la colline du Parlement ou à communiquer avec leur député.

    “Cette mesure ne changera pas, alors en tant qu’industrie, nous devons nous adapter et nous plier à cette obligation”, écrit le président de l’Alliance, Stephen Laskowski.
    Avec des informations de Chloé Dioré de Périgny et de Jenifer Norwell

    #vaccination #crise_sanitaire #Canada #néo-libéralisme #ordo-libéralisme #injustice #pass_sanitaire (soir disant sanitaire) #camions #transport #manifestation #quarantaine

  • #Bruxelles : Manifestations contre les mesures soit disant sanitaires 23 Janvier 2022
    A Bruxelles, le cortège réunissait ce dimanche plusieurs milliers de personnes, des Belges mais aussi des manifestants venus d’autres pays qui entendent défendre la liberté, la démocratie et les droits de l’homme.

    https://www.youtube.com/watch?v=7oYBZUqRuXA

    https://www.youtube.com/watch?v=Ff1U35i_vl4

    Moins calme à Bruxelles
    https://www.youtube.com/watch?v=QxyPvxoQwnQ

    La manifestation contre les mesures sanitaires, dont les organisateurs appellent avant tout à l’ouverture d’un débat sur les contraintes nécessaires pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, se tenait ce dimanche dans les rues du centre de Bruxelles et a rassemblé 50.000 participants, selon la police de Bruxelles-Capitale Ixelles. Les manifestants venaient des quatre coins du pays, mais aussi d’autres pays européens. Des discours ont été prononcés au parc du Cinquantenaire, progressivement pris d’assaut par des émeutiers qui s’en sont notamment pris à des bâtiments voisins, à des véhicules et aux forces de l’ordre. Après que le parc du Cinquantenaire ait été évacué par la police, les émeutiers se sont retranchés dans l’avenue de Tervuren. Il s’agit de la cinquième manifestation contre les mesures sanitaires en deux mois à Bruxelles. C’est aussi la cinquième fois que des émeutes éclatent.

    Le cortège s’est rendu au cœur du quartier européen, dans le parc du Cinquantenaire, où des discours ont été donnés sous les arcades par plusieurs orateurs belges et internationaux connus. Ils appellent à un débat de société concernant les mesures sanitaires visant à contrer la pandémie de coronavirus. Au travers de cette manifestation, les organisateurs disent défendre « la démocratie, les droits de l’Homme et le respect de la Constitution ». Europeans United for Freedom estime sur son site internet que la propagation du Covid-19, la saturation des hôpitaux qui en résulte et le décès de personnes à la santé fragile ne justifient pas de déroger aux libertés fondamentales garanties par la démocratie.
    « C’est incroyable, l’affluence. Mais j’ai un double sentiment à ce sujet. D’un côté, je suis heureux de voir tant de personnes réunies. D’un autre côté, je suis malheureux parce que ces personnes (...) sont ici parce qu’elles ne sont pas entendues. Il y a un gros problème démocratique », déclarait notamment Tom Meert, président de Europeans United.
    Policiers belges obligés de se réfugier dans le métro.

    https://twitter.com/ClementLanot/status/1485273712639332358

    Anti-vaccine protesters march against Covid-19 mandates in #Washington, DC | AFP
    https://www.youtube.com/watch?v=uG91WTWxn4I

    #crise_sanitaire #confinement #France #néo-libéralisme #ordo-libéralisme #injustice #violences_policières #pass_sanitaire (soir disant sanitaire)

  • Covid-19 : Hongkong élargit sa stratégie d’isolement international, les passagers aériens de plus de 150 pays interdits de transit
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/14/covid-19-hongkong-interdit-aux-passagers-de-plus-de-150-pays-de-transiter-pa

    Covid-19 : Hongkong élargit sa stratégie d’isolement international, les passagers aériens de plus de 150 pays interdits de transit. Entrer à Hongkong restera en revanche possible pour les personnes provenant de ces pays jugés à « haut risque », à condition qu’elles soient vaccinées et moyennant vingt et un jours de quarantaine.Hongkong élargit sa stratégie d’isolement international. Les passagers aériens en provenance de 153 pays ne pourront plus transiter par la région administrative spéciale chinoise, afin de prévenir la propagation du Covid-19, a annoncé, vendredi 14 janvier, l’aéroport de la ville. Cette suspension, qui concerne tous les pays classés à « haut risque » sanitaire par les autorités hongkongaises, prendra effet dimanche pour une durée d’un mois. Elle vise à « contrôler la propagation du très contagieux variant Omicron du Covid-19 », a précisé l’aéroport sur son site Internet. Hongkong interdit déjà l’accès à son territoire, depuis le 8 janvier, à tout passager ayant séjourné plus de deux heures au cours des vingt et un derniers jours dans huit pays (Australie, Canada, Etats-Unis, France, Inde, Pakistan, Philippines, Royaume-Uni).
    Le transit par l’aéroport de Hongkong sera désormais impossible pour les personnes provenant de tous les autres pays jugés à « haut risque ». Si les correspondances sont donc proscrites pour ces voyageurs, entrer à Hongkong, en revanche, restera possible pour eux à condition qu’ils soient vaccinés et moyennant vingt et un jours de quarantaine. Avec la Chine continentale, Hongkong est l’un des derniers endroits du monde à s’accrocher à la stratégie de « zéro Covid », consistant à éviter à tout prix la propagation du coronavirus sur son territoire et en une politique draconienne d’isolement des malades et de leurs contacts. Cette stratégie a permis à la ville de 7,5 millions d’habitants de n’enregistrer qu’un peu plus de 12 000 cas et seulement 213 décès depuis le début de la pandémie, mais au prix d’un isolement international coûteux pour ce grand centre financier mondial. Les autorités sont sur le pied de guerre depuis l’apparition d’un petit foyer de contaminations locales dues au variant Omicron dans un restaurant, qui a déclenché des campagnes de tests massives, un traçage effréné des cas contacts, la fermeture des bars, installations sportives, écoles, cinémas et musées et un couvre-feu pour les restaurants à partir de 18 heures.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#hongkong#chine#australie#canada#etats-Unis#france#inde#pakistan#philippines#royaume-Uni#zerocovid#omicron#frontiere#circulation#propagation#isolement

  • Changement de ton à propos de la « pandémie »
    De nouvelles sommités sont appelées à remplacer les fameux experts

    Madame Alice Desbiolles est autorisée, juchée sur le strapontin d’Europe numéro 1, à critiquer la stratégie du Jupiter Élyséen du pass-vaccinale « quoi qu’il en coûte » et du vaccin à tout crin.

    https://www.youtube.com/watch?v=kMiqjwlOAe8&feature=emb_imp_woyt

    Au #Canada, Le Dr Horacio Arruda a remis sa démission. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1853290/depart-directeur-national-sante-publique-quebec-pandemie-covid-19?d
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    "François Legault cherchera fort probablement à lui faire porter l’odieux de la situation actuelle. Or, le départ du Dr Arruda ne réglera rien. Les décisions sont prises par le premier ministre et doivent être fondées sur la science et non les sondages et son intuition." – Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec.
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    "Le Dr Arruda s’est sacrifié pour les mauvaises décisions du gouvernement, mais le problème structurel demeure : il y a dans la cellule de crise un seul scientifique pour 15 spécialistes de la politique et des communications au service des décisions politiques de François Legault. Le Dr Arruda a été placé devant une crise sanitaire inédite et dans une cellule de crise où son indépendance et sa marge de manœuvre étaient loin d’être évidentes. Dans des circonstances très difficiles, il a donné le meilleur de lui-même, et il faut l’en remercier." – Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois.

    #Doxa #crise_sanitaire #sante #santé #coronavirus #sars-cov-2 #variant #covid #pandémie #santé #information

  • Covid-19 dans le monde : malgré un nombre de contaminations sans précédent, l’Angleterre assouplit les restrictions sur les arrivées
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/05/covid-19-dans-le-monde-hongkong-interdit-les-arrivees-en-provenance-de-huit-

    Covid-19 dans le monde : malgré un nombre de contaminations sans précédent, l’Angleterre assouplit les restrictions sur les arrivées
    De son côté, Hongkong a interdit les arrivées en provenance de huit pays, dont la France. Ces annonces surviennent alors que les contaminations au Covid-19 se multiplient à travers le monde.
    La pandémie a fait au moins 5,44 millions de morts dans le monde depuis décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles souvent sous-estimées, mardi 4 janvier. Toutefois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé, soit 10 à 15 millions de morts. La mesure était très attendue par le secteur des transports. Le gouvernement britannique a annoncé mercredi un assouplissement des restrictions imposées aux voyageurs arrivant de l’étranger en Angleterre, qui avaient été introduites après l’apparition du variant Omicron.A partir de vendredi, les voyageurs n’auront plus à se faire dépister du Covid-19 avant leur trajet. Par ailleurs, ils n’auront plus, s’ils sont vaccinés, à s’isoler en attendant le résultat d’un test PCR réalisé après leur arrivée, a annoncé le premier ministre britannique, Boris Johnson, au Parlement.
    Ces annonces interviennent alors que le nombre de personnes infectées par le coronavirus a atteint des chiffres inégalés la semaine passée. Au Royaume-Uni, une personne sur vingt est atteinte est atteinte du Covid-19 et des pics à une personne sur dix ont été enregistrés à Londres, selon les estimations officielles publiées mercredi.
    Hongkong interdit les arrivées en provenance de huit pays. Le gouvernement de Hongkong a annoncé mercredi qu’il interdisait toute arrivée de voyageurs en provenance de huit pays, alors que les contaminations se multiplient à travers le monde. Le gouvernement de Hongkong a annoncé mercredi qu’il interdisait toute arrivée de voyageurs en provenance de huit pays, alors que les contaminations se multiplient à travers le monde. Le gouvernement de Hongkong a annoncé mercredi qu’il interdisait toute arrivée de voyageurs en provenance de huit pays pour tenter de prévenir la propagation du variant Omicron. Les pays concernés sont la France, le Canada, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Inde, le Pakistan, l’Australie et les Philippines. Autres mesures annoncées : l’interdiction des événements publics de grande ampleur et la fermeture de quinze types de commerces, dont les bars, les boîtes de nuit, les salles de sport et les salons de beauté. Dîner à l’intérieur des restaurants sera interdit après 18 heures.Hongkong, à l’instar de la Chine continentale, pratique une stratégie « zéro Covid » consistant en une longue quarantaine pour toute personne entrant sur son territoire et une politique draconienne d’isolement des malades et des cas contacts. Cette stratégie a permis à la mégapole de 7,5 millions d’habitants de n’enregistrer qu’un peu plus de 12 000 cas et seulement 213 morts depuis le début de la pandémie, mais au prix d’un isolement international coûteux pour ce grand centre financier mondial. Ces annonces surviennent alors que les contaminations se multiplient à travers le monde : près de 890 000 cas en vingt-quatre heures aux Etats-Unis, 270 000 en France, plus de 200 000 au Royaume-Uni… Israël a annoncé mercredi avoir enregistré près de 12 000 nouveaux cas en vingt-quatre heures, un nouveau pic de contaminations depuis le début de la pandémie.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#grandebretagne#hongkong#canada#france#chine#etatsunis#vaccination#frontiere#circulation#zerocovid

  • #Covid-19 : le gouvernement canadien veut suspendre les allocations-chômage des non-vaccinés

    Le gouvernement fédéral juge que les aides publiques n’ont pas vocation à soutenir les personnes qui perdent leur emploi par refus du vaccin.

    Les #non-vacciné s n’auront plus droit à l’assurance chômage au #Canada, et ce tant que la lutte contre la pandémie restera la priorité du gouvernement. Telle est la décision des autorités fédérales, alors que 10% de la population âgée de 12 ans et plus n’a encore reçu aucune dose de vaccin.

    Et pis c’est pas des gens bien comme nous :

    À quelques jours des élections, le leader canadien y revendiquait la fermeté de son parti libéral envers les non-vaccinés, à la différence des conservateurs « plus mous », et pointait du doigt ces gens « qui ne croient pas dans la science, qui sont souvent misogynes, souvent racistes aussi ». Un « petit groupe mais qui prend de la place », selon le premier ministre, qui interroge : « Est-ce que l’on tolère ces gens-là ? […] Parce que 80 % des Québécois ont fait ce qu’il fallait faire ». Des propos qui ont fait réagir le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, le 28 décembre. « Psychopathe fasciste », a tancé celui-ci en relayant l’extrait vidéo sur Twitter.

    [...] #tolérance #discrimination #chômage

    Certains travailleurs au Canada sont déjà soumis à l’obligation vaccinale. C’est le cas des fonctionnaires fédéraux qui, depuis le 15 novembre, sont placés en congés sans solde à défaut de pouvoir confirmer à leur gestionnaire leur statut vaccinal. L’obligation concerne également les élus souhaitant siéger à la Chambre des communes. Seul parti à ne pas soutenir la vaccination obligatoire des élus, le Parti conservateur du Canada (PCC) avait pourfendu la décision, en vain. Les personnels soignants, eux, sont encore libres d’exercer sans être vaccinés, à condition de se prêter à un dépistage trois fois par semaine.

    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/covid-19-le-gouvernement-canadien-veut-suspendre-les-allocations-chomage-de

  • #Canada 48 % de la population féminine des prisons fédérales est autochtone Radio-Canada 2021-12-18
    https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1848592/justice-canada-scc-femmes-autochtones-prison-moitie-population

    Les femmes autochtones représentent désormais près de la moitié de la population carcérale féminine dans les prisons fédérales, selon un nouveau rapport de l’enquêteur correctionnel du Canada.

    Les Autochtones représentent environ 32 % de la population carcérale fédérale, alors qu’ils constituent moins de 5 % de la population totale. Les femmes autochtones, quant à elles, représentent 48 % de la population des prisons pour femmes.

    L’enquêteur correctionnel fédéral Ivan Zinger a qualifié la situation de “consternante et honteuse”.

    “C’est une tendance qui va toujours, année après année, dans la mauvaise direction. Et ce, quelles que soient les mesures prises par les différents gouvernements”, a déclaré M. Zinger.

    Selon le rapport Zinger, la population carcérale autochtone a augmenté d’environ 18 % au cours de la dernière décennie, tandis que le nombre de détenus non autochtones a diminué de 28 % au cours de la même période.

    L’avocate crie Eleanore Sunchild a indiqué que ces chiffres en hausse étaient inquiétants, mais pas surprenants, car elle ne pense pas que le système judiciaire canadien considère les Autochtones comme des “êtres humains”.

    “Ces chiffres ne font que refléter le racisme systémique permanent et la bataille que notre peuple doit mener dans le système de justice pénale”, a-t-elle affirmé.

    Selon M. Zinger, si le pourcentage de délinquants non autochtones a diminué, il n’y a pas eu de baisse correspondante chez les détenus autochtones, car ils sont plus susceptibles de purger une plus longue partie de leur peine et ont moins de chances de bénéficier d’une libération conditionnelle.

    Dans une déclaration envoyée par courriel, le Service correctionnel du Canada (SCC) a mentionné qu’il partageait les préoccupations de M. Zinger et a souligné un certain nombre d’initiatives qu’il met en œuvre, comme les pavillons de ressourcement qui offrent des services culturellement adaptés aux délinquants autochtones.
    . . . . . .
    Mme Sunchild pense que le gouvernement devrait mettre davantage l’accent sur les rapports dits Gladue – des documents préalables à la détermination de la peine et à l’audience de libération sous caution qui informent les juges des antécédents des délinquants autochtones, notamment des cas de traumatisme.

    “Les prisons sont pleines d’Autochtones qui ont survécu aux pensionnats [pour Autochtones] ou qui sont les enfants de ces survivants”, a-t-elle ajouté.
    . . .
    #Femmes #autochtones #Nations_premières #peuples_autochtones #racisme #pauvreté #prison

    • #génocide , #extermination : le sentier escarpé est balisé de croix. La colline Lebret est nichée dans la vallée de la rivière Qu’Appelle. Il y a une petite chapelle aux trois quarts de la montée et le sentier escarpé est balisé de croix.
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      Le pensionnat pour Autochtones de Lebret était situé près de la colline. Pendant des générations, les enfants des Premières Nations de Peepeekisis, d’Okanese, de Star Blanket et de Little Black Bear ont été arrachés à leurs foyers et envoyés dans ce pensionnat ou dans d’autres institutions similaires de la région. Les parents, les grands-parents et les arrière-grands-parents de Philip Brass en faisaient partie.
      Les survivants racontent que la colline Lebret était utilisée comme lieu de punition. Les enfants de l’école Lebret étaient forcés de gravir la colline escarpée, parfois à genoux.. . . . .
      source : https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1850584/pensionnats-colline-lebret-ascension-enfants-autochtones-philip-mic

  • #Quebec : L’énigme des postes vacants Robert Dutrisac - 29 novembre 2021
    https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/650490/penuries-de-main-d-oeuvre-l-enigme-des-postes-vacants

    Le Québec compte 68 000 chômeurs de plus qu’avant la première vague de la pandémie en mars 2020. En dépit de cette main-d’œuvre en principe disponible, le nombre de postes vacants a explosé au Québec, passant de 147 000, ou 4,2 % du total des emplois, au premier trimestre de cette année à 279 000 en septembre, ou 7,3 %.

    Avant la pandémie, le nombre de postes vacants, dont se plaignait déjà le patronat, était de 3,5 %. C’est donc, en arrondissant, une progression du simple au double.

    Le phénomène est nord-américain. Nos voisins ontariens ont également vu une forte progression du nombre de postes vacants, qui est passé de 3,4 % à 5,6 % du total des emplois salariés. Aux États-Unis, le nombre de postes a également fortement progressé, passant de 4,5 % avant la pandémie à 7,1 %, selon les dernières données.

    Les explications ne sont pas évidentes. Pour l’économiste et prix Nobel Paul Krugman, c’est une surprise, comme il l’écrivait dans une de ses récentes chroniques du New York Times. Ainsi, les pénuries de main-d’œuvre persistent en dépit du fait qu’il y ait cinq millions moins d’emplois qu’avant la pandémie. Il note que les travailleurs américains quittent leur emploi à un taux record, ce qui est une indication qu’ils s’attendent à trouver un nouvel emploi sans trop de difficulté, tandis que les salaires sont en hausse.

    Ce serait ce qu’il appelle la « grande démission ». Au sud de notre frontière, on ne peut expliquer le phénomène par l’aide financière que les travailleurs ont reçue du gouvernement pendant la pandémie. Ces allocations ont pris fin en juin dans plusieurs États et au début de septembre à l’échelle du pays sans que le taux d’activité de la population ait augmenté de façon notable.

    Krugman cite Arindrajit Dube, économiste spécialisé celui-là en matière de marché du travail, qui avance qu’historiquement, les travailleurs américains à bas salaire sous-estimaient jusqu’à quel point leur emploi était détestable. Bas salaire — le salaire minimum aux États-Unis est de 10 $ l’heure ou moins dans la plupart des États —, mauvaises conditions de travail, vacances et avantages sociaux faméliques, c’est leur lot. Il n’est pas rare que ces travailleurs au bas de l’échelle occupent plus d’un emploi, seul moyen pour eux d’avoir une vie un tant soit peu décente.

    Or cette vague de démissions pourrait être la conséquence d’une vaste remise en question de la part des salariés durant la pandémie, fait valoir Krugman.

    Le marché du travail au Québec est certes bien différent. Aux États-Unis, dont certains voudraient que nous imitions le modèle, les pauvres sont plus misérables et les bas salariés sont souvent pauvres et piètrement traités par des employeurs implacables qui, depuis des années, ont les bonnes cartes dans leur jeu.

    Au Québec, l’aide du gouvernement fédéral aux salariés par le truchement de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) n’a pris fin que le 23 octobre. Comme les entreprises cherchent à reprendre leurs activités au même rythme qu’avant la pandémie, il est donc possible que la PCU soit pour quelque chose dans la forte augmentation des postes vacants constatée dernièrement : les travailleurs retarderaient leur retour à l’emploi. En outre, les travailleurs âgés qui approchent du moment de la retraite — ils sont particulièrement nombreux au Québec — ont pu décider de la devancer après des mois d’inactivité durant la pandémie.

    Il faut interpréter les dernières données sur les postes vacants avec une certaine prudence, car elles doivent être confirmées. Mais si nombre de travailleurs ont pu réfléchir à ce qu’ils veulent faire dans la vie, il est possible qu’ils se montrent plus sélectifs. Cela peut faire boule de neige, comme aux États-Unis : plus il y a d’emplois disponibles, plus les salariés se montrent exigeants et quittent leur emploi afin d’améliorer leur sort, ce qui pousse à la hausse le nombre d’emplois disponibles.

    Avant la pandémie, le patronat québécois était déjà aux abois. Dans sa dernière mise à jour économique et financière, le ministre des Finances, Eric Girard, fait état de l’objectif d’ajouter 550 000 personnes à la population active d’ici 2036, malgré les départs à retraite. Le gouvernement Legault devra déployer une panoplie de mesures, dont les résultats ne pourront être instantanés.

    La rareté de la main-d’œuvre n’est pas un phénomène qui est propre au Québec, nous rappelle l’économiste Pierre Fortin. Les États-Unis composent avec ce problème depuis des années, l’Ontario également. Les changements sont toutefois plus rapides ici, et la pression exercée sur le bassin de main-d’œuvre imposera aux entreprises, mais aussi au secteur public, une difficile adaptation.

    Une version précédente de ce texte indiquant que c’est la Prestation canadienne d’urgence (PCU) qui a pris fin le 23 octobre a été corrigée. C’est plutôt la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE). 

     #travail #emploi #Salaires #covid-19 #migrations #économie #emploi #capitalisme #exploitation #conditions_de_travail #postes_vacants #main-d’œuvre #précarité #Krugman #Canada

  • #Canada : Des femmes atikamekw qui allèguent avoir été stérilisées contre leur gré se tournent vers les tribunaux
    https://www.ledevoir.com/societe/648630/des-femmes-atikamekw-qui-alleguent-avoir-ete-sterilisees-contre-leur-gre-s

    Deux femmes atikamekw de Manawan affirment avoir été stérilisées contre leur gré au centre hospitalier de Lanaudière, à Joliette. Elles viennent de déposer une demande à la Cour supérieure pour exercer une action collective contre le CISSS de Lanaudière et deux de ses anciens médecins au nom de toutes les femmes atikamekw qui auraient subi de telles interventions sans avoir donné leur consentement libre et éclairé, et ce, depuis 1971.


    Photo : Martin Bureau Agence France-Presse Les demanderesses affirment que les défendeurs ont violé « leurs obligations déontologiques et civiles d’informer et d’obtenir le consentement libre et éclairé » de leurs patientes avant de pratiquer une intervention chirurgicale.

    « Parmi les pratiques discriminatoires graves qui ont cours au CISSS de Lanaudière, il existe un phénomène répandu de stérilisation subie par les femmes atikamekw sans leur consentement ou sans que ce consentement ne soit libre et éclairé. C’est notamment le cas des deux demanderesses », écrivent les avocats du cabinet Dionne Schulze, qui ont déposé la demande d’autorisation d’exercer une action collective à la Cour supérieure du Québec le 27 octobre dernier.

    Le CISSS de Lanaudière et les médecins visés ont indiqué dans des documents de cour déposés le 11 novembre avoir l’intention de contester.

    Unetelle et Madame X, qui sont nommées dans le document sous ces faux noms pour préserver leur vie privée, sont toutes deux originaires de Manawan, une petite communauté d’environ 3000 habitants située à 180 kilomètres de Joliette.

    Le 17 décembre 2004, Unetelle a été admise à l’hôpital de Joliette pour son cinquième accouchement, prévu par césarienne. « À aucun moment avant l’intervention, Unetelle n’a eu d’échange avec la Dre [Yvonne Brindusa] Vasilie ou tout autre membre du personnel soignant au sujet d’une intervention chirurgicale stérilisante », écrivent les avocats.

    « Malgré l’absence de toute connaissance de la procédure envisagée et encore moins du consentement de Unetelle à cette intervention, la défenderesse Dre Vasilie a procédé à l’installation de clips de Filshie lors de la césarienne. »

    La médecin n’aurait assuré aucun suivi par la suite et n’aurait rien dit à la patiente au sujet de la stérilisation. Ce n’est qu’un an plus tard, alors qu’elle croyait être de nouveau enceinte, qu’elle aurait appris qu’elle avait subi une stérilisation. « Elle était sous le choc et ne comprenait pas pourquoi on avait procédé à cette intervention », précisent les avocats.

    Pressions du médecin
    Madame X, elle, était suivie par le docteur Richard Monday, qui a depuis pris sa retraite, selon le document de cour. Selon la demanderesse, le médecin était « méchant avec elle, son ton était menaçant et il faisait souvent des remarques racistes ou désobligeantes envers les Autochtones ».

    Les avocats donnent plusieurs exemples de propos dégradants qui auraient été tenus : « Tu es encore enceinte », « C’est le temps de te faire une ligature », « Tu as trop d’enfants », « Tu ne dois pas avoir de maison et tu dois être sur le “BS” », « vous, les Autochtones, vous avez tous des problèmes d’alcool ».

    Selon la demanderesse, le médecin a insisté pour qu’elle subisse une opération stérilisante dès sa troisième grossesse. Après son cinquième accouchement, en 1993, à l’âge de 27 ans, elle aurait « cédé aux pressions » du médecin, qui lui « aurait laissé croire […] que cette opération était nécessaire compte tenu de sa situation médicale ou socio-économique ».

    Les avocats prétendent que le médecin a procédé à une ligature des trompes sans que la principale intéressée ait donné son consentement libre et éclairé.

    Pour les deux femmes, la stérilisation a entraîné des effets néfastes majeurs dont certains subsistent encore à ce jour : dérèglements hormonaux, incompréhension, culpabilité, sentiment d’humiliation, colère, peur et perte d’identité à titre de femme atikamekw. Aujourd’hui, elles sont toutes deux familles d’accueil pour des enfants de la communauté.

    Les histoires d’Unetelle et de Madame X décrites dans les procédures ressemblent à celle de Marie, une femme algonquine de Pikogan qui a confié au Devoir https://www.ledevoir.com/societe/600935/autochtones-et-soins-de-sante-une-femme-algonquine-et-crie-denonce-une-ste en mai avoir été stérilisée contre son gré dans des circonstances similaires à l’hôpital d’Amos. L’émission Enquête https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/2945/sterilisations-non-consenties-quebec-canada-racisee-autochtone a également publié un reportage récemment qui faisait état d’une dizaine de cas de femmes autochtones stérilisées contre leur gré au Québec.

    Négligence du CISSS ?
    Les demanderesses affirment que les défendeurs ont violé « leurs obligations déontologiques et civiles d’informer et d’obtenir le consentement libre et éclairé » de leurs patientes avant de pratiquer une intervention chirurgicale, d’autant plus que celle-ci était « non essentielle et non urgente ».

    Selon les demanderesses, le CISSS de Lanaudière « connaissait ou devait connaître l’existence d’une pratique répandue de stérilisation non consentie des femmes atikamekw au sein de son établissement », raison pour laquelle l’établissement est également visé par la requête.

    Elles soutiennent que le CISSS de Lanaudière aurait permis, « par ses actions ou par sa négligence », que des « actes fautifs » soient commis « en toute impunité » par les équipes médicales, ce qui engage « sa responsabilité civile directe ».

    Les deux femmes ont longtemps eu peur de dénoncer les actes qu’elles auraient subis, notamment en raison du « contexte colonial et de la crainte qu’elles éprouvent plus spécifiquement à l’endroit des médecins et du personnel travaillant au CISSS de Lanaudière », un phénomène qui a été documenté notamment dans le rapport de la commission Viens et pendant les audiences de la coroner sur le décès de Joyce Echaquan.

    « Le courage de [Joyce] Echaquan a permis aux membres du groupe de trouver la force de dénoncer les actes fautifs subis au CISSS de Lanaudière », précisent les avocats.

    Le CISSS de Lanaudière a décliné la demande d’entrevue du Devoir. « En suivi de votre demande, nous n’accorderons pas d’entrevue ni de commentaire à formuler à ce moment-ci, considérant que le dossier suit son cours au niveau judiciaire », a répondu par courriel la directrice des relations publiques de l’établissement, Pascale Lamy.

    Les docteurs Monday et Vasilie n’ont pas répondu aux demandes d’entrevue du Devoir. Les allégations des procédures judiciaires n’ont toujours pas été prouvées, et les défendeurs n’ont pas encore eu l’occasion de faire valoir leur point de vue devant le tribunal.

    #Femmes #Peuples_autochtones #nations_premières #colonies #stérilisation #médecins #docteurs #eugénisme #racisme #discrimination #autochtones

  • Deux dirigeants de Lev Tahor jugés pour enlèvement et exploitation d’enfants Luke Tress - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/deux-dirigeants-de-lev-tahor-condamnes-pour-enlevement-et-exploita

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner risquent la prison à vie pour avoir enlevé une jeune fille de 14 ans et son frère afin qu’elle ait une relation sexuelle avec un homme adulte.


    Nachman Helbrans. (Capture d’écran : YouTube / Windsor Star)

    Mercredi 10 Novembre, le tribunal fédéral de New York a reconnu coupables d’exploitation sexuelle et d’enlèvement d’enfants deux hauts dirigeants du groupe juif extrémiste Lev Tahor.

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner risquent une peine minimale obligatoire de 10 ans de prison et une peine maximale de prison à vie.

    La sentence sera prononcée ultérieurement par un juge du tribunal fédéral du district sud de New York.

    En attendant, plusieurs détails de l’affaire ont déjà été révélés.

    Le procureur américain en charge de l’affaire, Damien Williams, a ainsi expliqué : « Nachman Helbrans et Mayer Rosner ont effrontément enlevé deux enfants à leur mère au milieu de la nuit pour qu’une jeune fille de 14 ans entame des relations sexuelles illégales avec un homme adulte. Le verdict d’aujourd’hui montre clairement que notre bureau – et nos partenaires chargés de l’application de la loi – ne seront pas dissuadés de rendre justice aux victimes de l’exploitation sexuelle des enfants. »

    L’histoire s’est passée au Guatemala, l’un des principaux pays de résidence du groupe Lev Tahor. En 2017, Nachman Helbrans, l’un de ses dirigeants, a fait en sorte que sa nièce âgée de 13 ans soit « mariée » à un adulte de la secte, âgé lui de 19 ans – une union illégale car interdite par la loi mais bel et bien consommée.

    Un communiqué du ministère américain de la Justice précise que le couple a « immédiatement entamé une relation sexuelle dans un but de procréation ».

    Une démarche conforme aux pratiques habituelles du groupe, poursuit le communiqué qui ajoute que les dirigeants de Lev Tahor « exigeaient des jeunes mariées qu’elles aient des relations sexuelles avec leurs maris, qu’elles disent aux personnes extérieures à Lev Tahor qu’elles n’étaient pas mariées, qu’elles prétendent être plus âgées et qu’elles accouchent chez elles plutôt qu’à l’hôpital, afin de cacher au public le jeune âge des mères ».

    En 2018, craignant pour la sécurité de ses enfants, la mère de la fillette a fui le complexe du groupe au Guatemala pour se réfugier aux États-Unis. Un tribunal de Brooklyn lui a accordé la garde exclusive des enfants et a interdit au père des enfants, un dirigeant de Lev Tahor, de communiquer avec eux.


    Des filles de la communauté Lev Tahor, à Chatham, en Ontario, en décembre 2013. (Capture d’écran : YouTube)

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner, tous deux citoyens américains, ont ensuite conçu un plan pour rendre la jeune fille de 14 ans à son « époux » de 20 ans. En décembre 2018, ils l’ont enlevée, elle et son frère de 12 ans, alors qu’ils résidaient avec leur mère dans le village de Woodridge, dans le nord de l’État de New York. Ils ont fait passer clandestinement les enfants par la frontière américaine pour les emmener au Mexique.

    Pour y parvenir, ils ont utilisé des déguisements, des pseudonymes, des téléphones, de faux documents de voyage et des logiciels cryptés.

    Finalement, après trois semaines de recherches et le déploiement de centaines de membres des forces de l’ordre, ils ont été interceptés au Mexique et les enfants été renvoyés à New York. Lev Tahor a fait d’autres tentatives d’enlèvement d’enfants en 2019 et 2021. Plusieurs autres personnes ont été arrêtées et inculpées dans cette affaire.

    Nachman Helbrans, 39 ans, et Mayer Rosner, 45 ans, ont été reconnus coupables de tous les chefs d’accusation, y compris de complot pour transporter un mineur dans l’intention de le livrer à une activité sexuelle criminelle et d’enlèvement parental international.

    Lev Tahor est une secte ultra-orthodoxe extrémiste. Elle a été fondée par le père de Nachman Helbrans, le rabbin Shlomo Helbrans, à Jérusalem dans les années 1980. Le groupe a fui au Canada, puis au Guatemala en 2014, après avoir fait l’objet d’une surveillance intense de la part des autorités canadiennes pour des allégations d’abus et de mariages d’enfants. Le plus jeune Helbrans a pris les rênes du groupe en 2017 lorsque son père s’est noyé au Mexique et Mayer Rosner a servi de « top lieutenant », selon les documents judiciaires.

    Le nom du groupe signifie « cœur pur » en hébreu.


    Le fondateur de Lev Tahor, le rabbin Shlomo Helbrans, quitte la Cour suprême de l’État à Brooklyn, New York, après une audience, le 13 avril 1994. (Crédit : AP Photo/Betsy Herzog)

    Les mouvements, les machinations et les plans du groupe sont tous obscurs. On pense actuellement qu’il tente de se rendre en Iran via le Kurdistan. Des membres du groupe antisioniste ont demandé l’asile politique en Iran en 2018. Des documents présentés à un tribunal fédéral américain en 2019 ont montré que les dirigeants de la secte avaient demandé l’asile à la République islamique et ont juré allégeance au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

    Le mois dernier, les autorités guatémaltèques ont empêché deux bus transportant des membres du groupe de traverser la frontière avec le Mexique, d’où ils prévoyaient apparemment de rejoindre l’Iran pour demander l’asile.

    Le Guatemala a également empêché les membres de quitter le pays par avion pour se rendre en Iran, à la demande des autorités israéliennes et américaines, qui craignent que les membres du groupe ne soient utilisés comme monnaie d’échange par Téhéran. Les autorités kurdes auraient également arrêté certains membres du groupe et les auraient expulsés vers la Turquie.


    Capture d’écran d’une vidéo censée montrer des membres de la secte ultra-orthodoxe extrême Lev Tahor dans un bus qui a été arrêté par les autorités guatémaltèques, le 17 octobre 2021. (Crédit : B’Hadrei Haredim)

    Le groupe a été décrit comme une secte et comme un mouvement « taliban juif », car les femmes et les filles de plus de 3 ans doivent s’habiller de longues robes noires couvrant tout leur corps, ne laissant que leur visage visible. Les hommes passent la plupart de leurs journées à prier et à étudier la Torah. Le groupe adhère à une lecture extrême des lois juives.

    Les « mariages » entre mineurs et membres plus âgés sont courants.

    Les membres du groupe sont estimés à 200-300 personnes, dont des dizaines d’enfants.

    #viol #pédophilie #violophilie #religieux #culture_du_viol #religion #exploitation_sexuelle #enlèvement #talibans #secte #ultra-orthodoxe #USA #Israel #Guatemala #Iran #Kurdistan #Mexique #Canada #LP

  • Covid-19 : les Etats-Unis rouvrent leurs frontières après vingt mois de restrictions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/08/les-etats-unis-rouvrent-leurs-frontieres-apres-vingt-mois-de-restrictions_61

    Covid-19 : les Etats-Unis rouvrent leurs frontières après vingt mois de restrictionsPlus d’une trentaine de pays, dont la France, sont concernés par la levée, lundi, du « travel ban » décidé en mars 2020 par Donald Trump. Pour faire face à l’afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques.
    L’heure est enfin arrivée : les Etats-Unis rouvrent, lundi 8 novembre, leurs frontières terrestres et aériennes aux voyageurs vaccinés contre le Covid-19, après vingt mois de restrictions particulièrement mal vécues en Europe ou chez les voisins mexicains et canadiens. La France fait partie des pays concernés par cette levée des restrictions de voyage. Familles séparées, relations d’affaires perturbées, ambitions professionnelles contrariées : le « travel ban » imposé par Donald Trump au mois de mars 2020, et confirmé par son successeur Joe Biden, a été très critiqué et il est devenu emblématique des bouleversements provoqués par la pandémie.
    Pour se prémunir des pays les plus affectés par le Covid-19, Donald Trump avait imposé dès février 2020 des restrictions sur les voyages en provenance de Chine. Puis, le 13 mars, ce fut le tour des pays européens de l’espace Schengen. Ont suivi quelques jours plus tard la Grande-Bretagne et l’Irlande, tandis que les frontières terrestres avec le Mexique et le Canada étaient en très grande partie fermées. Avec tous ces pays, la densité des échanges humains et économiques est immense.
    Beaucoup de familles des deux côtés de l’Atlantique attendent ces retrouvailles avec fébrilité. Il était certes possible d’aller des Etats-Unis vers l’Europe depuis l’été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n’avaient aucune garantie de pouvoir retourner chez eux.Pour faire face à l’afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques et vont utiliser de plus gros avions. Cette levée des restrictions représente une bouffée d’oxygène pour un secteur plongé dans la crise par la pandémie.
    De leur côté, les autorités mexicaines s’attendent à des embouteillages monstres aux postes-frontières. « Il y aura des toilettes portables installées sur les trois ponts, car selon les autorités des Etats-Unis les temps d’attente pourront atteindre quatre heures. Nous demandons aux conducteurs d’être patients », a déclaré César Alberto Tapia le directeur de la sécurité routière de la ville frontière de Ciudad Juarez, reliée à El Paso (Texas) par trois ponts internationaux. Les bureaux de change de Ciudad Juarez ont signalé une pénurie de dollars ces derniers jours.
    Le long de l’immense frontière mexicaine, de nombreuses villes américaines, au Texas ou en Californie, ont souffert économiquement de cette limitation des échanges. « La pandémie a touché tout le monde et nous attendons simplement que les nôtres puissent venir nous rendre visite eux aussi », explique à l’AFP Marcos Rivera, propriétaire d’un magasin de vêtements à El Paso.Plus anecdotiquement, au nord, les riches retraités canadiens vont pouvoir sans crainte, à l’heure des premiers frimas, entreprendre leur transhumance annuelle en voiture vers la Floride et ses douceurs climatiques. Plus d’une trentaine de pays sont concernés par la levée du « travel ban ». Mais l’entrée ne sera pas totalement libre et les autorités américaines entendent surveiller le statut vaccinal des voyageurs, en même temps qu’elles continueront d’exiger des tests Covid négatifs.
    Les autorités sanitaires américaines ont déclaré que tous les vaccins approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) seraient acceptés. Il s’agit pour l’instant, selon la procédure d’urgence de l’OMS, des vaccins de : Johnson & Johnson ; AstraZeneca ; Moderna ;Pfizer-BioNTech ; Bharat Biotech ; Sinopharm ; Sinovac.Pour les voyageurs arrivant par les airs, les Etats-Unis demanderont à partir de lundi, en plus d’une preuve de vaccination et d’un test réalisé dans les trois jours avant le départ, la mise en place par les compagnies aériennes d’un système de suivi des contacts.
    Pour la voie terrestre, la levée des restrictions se fera en deux temps. A partir de lundi, pourront traverser la frontière du Canada ou du Mexique les personnes venant pour des raisons jugées non essentielles, par exemple familiales ou touristiques, à condition d’être vaccinées. Les personnes venant pour des motifs impérieux – par exemple les chauffeurs routiers – n’en auront pas besoin. Mais à partir de janvier, l’obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs franchissant les frontières terrestres, quel que soit leur motif d’entrée.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#canada#mexique#europe#sante#circulation#frontiere#vaccination

  • #Quebec : Une vingtaine de voiturettes de golf volées à Waterloo
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1834333/vol-voitures-golf-waterloo

    Une vingtaine de voiturettes ont été volées dans la nuit de dimanche à lundi au club de golf de Waterloo.

    La Sûreté du Québec (SQ) a ouvert une enquête pour tenter de retrouver ces véhicules, dont la valeur est estimée à 3000 $ chacun.

    Les voiturettes ont été volées alors qu’elles se trouvaient dans un enclos pour l’entreposage.


    Photo : Courtoisie : Club de golf Transcontinental

    “Nous avons reçu une plainte pour une introduction par effraction et vol. C’est assez inusité qu’une telle quantité de voiturettes soient volées au même moment”, constate la porte-parole de la SQ en Estrie, la sergente Aurélie Guindon.
    Le service d’identité judiciaire de la SQ s’est d’ailleurs rendu sur place.

     #voiture #mobilité #sport #club #golf #privilège #humour #Canada

    • La Ville de Winnipeg répare un trottoir 28 ans après le signalement des dégâts mais avec 16 ans d’avance sur la date prévue
      https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1834307/trottoir-service-311-reparation-saint-vital

      Une équipe de la Ville de Winnipeg a réparé une bordures de trottoir dans la rue Tyrone Bay, à Saint-Vital, au grand bonheur d’un résident du quartier qui a signalé le problème aux services municipaux il y a 28 ans.

      La réparation est même faite 16 ans avant la date prévue par les autorités municipales.


      En 1993, pour la première fois, Calvin Hawley a signalé à la Ville que la bordure du trottoir était endommagée par une machine de déneigement.

      Mais ce n’est qu’en 2019 que le résident de Saint-Vital a reçu un numéro de suivi par le biais du service téléphonique 311. La Ville lui a alors annoncé que le trottoir serait réparé d’ici le 26 juin 2037. Cela signifierait une attente de 44 ans pour terminer les réparations dudit trottoir.

      “C’est frustrant”, raconte Calvin Hawley. “Quand on obtient une réponse comme celle-là, on ne comprend pas. Il n’y a aucun recours ou aucune possibilité de se renseigner à ce sujet, car on ne peut pas parler à quelqu’un directement dans ce département.”

      Selon lui, la présence de l’équipe sur le terrain 16 ans plus tôt que prévu ne résout pas le problème du manque de transparence de la ligne 311.

      Malgré ses critiques, le fonctionnaire provincial à la retraite reconnaît l’importance du travail des employés municipaux.

      “Honnêtement, je ne crois pas qu’ils allaient attendre jusqu’en 2037, mais s’ils l’avaient fait, nous aurions une tout autre discussion”, ajoute-t-il.
      #Humour toujours !

  • #Canada COVID-19 : pourquoi des personnes menstruées refuseront une troisième dose de vaccin Audrey Simon
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1833821/cycle-menstruel-modification-regles-vaccin-covid

    De nombreuses femmes continuent de rapporter des effets indésirables sur leur cycle menstruel après avoir reçu une première ou une deuxième dose de vaccin contre la COVID-19. Certaines sont inquiètes et savent déjà qu’elles vont refuser une troisième dose si elle venait à être offerte à la population générale au Canada.

    Rachel a remarqué un retard dans son cycle menstruel après avoir reçu sa seconde dose. “J’ai eu un retard de règles de 12 jours” , explique la Vancouvéroise. Pourtant, elle n’a pas fait de conclusions hâtives.

    Lorsqu’elle a eu un nouveau retard de règles lors de son cycle suivant, elle a commencé à se poser des questions. La trentenaire ne prend pas de contraception hormonale et a des rapports sexuels uniquement protégés.

    “C’était la panique totale” se souvient Rachel, qui a d’abord attribué ce retard de règles à une possible grossesse. Après un premier test de grossesse négatif, réalisé dix jours après, puis un second, toujours négatif, elle attribue ce retard à la vague de chaleur qui s’est abattue sur la province durant l’été. “J’essayais de trouver une justification rationnelle”, explique Rachel.

    Depuis, elle observe une irrégularité dans ses menstruations. Pendant trois jours, elle saigne abondamment, au quatrième jour son flux s’interrompt, puis au cinquième jour elle saigne à nouveau. La jeune femme dit avoir pourtant toujours eu des menstruations régulières.

    “J’ai saigné pendant 17 jours”
    En juillet, après sa deuxième dose de vaccin, Jasmin a remarqué un changement soudain dans son cycle menstruel, qui a pourtant toujours été constant depuis plus de 10 ans.

    “Mes menstruations sont arrivées avec deux jours d’avance après avoir reçu la deuxième dose”, raconte la Calgarienne. “Puis 10 jours après, j’ai saigné pendant neuf jours. 19 jours plus tard, j’ai saigné pendant 17 jours. Six jours plus tard, j’ai saigné pendant huit jours.”

    Elle admet que son cycle semble revenir à la normale, puisqu’elle n’a qu’un jour d’avance ce mois-ci. “Mais pour être tout à fait honnête, saigner 17 jours d’affilée était effrayant” révèle-t-elle.

    Durant ces épisodes, elle ne s’est pas rendue chez son médecin, le sien venait de partir à la retraite et elle n’avait pas encore trouvé son remplaçant.

    Jasmin ajoute que plusieurs membres du groupe d’entraide auquel elle est abonnée sur Facebook, qui font l’expérience de retard dans leur cycle menstruel, disent avoir été chez le médecin. Elles ont reçu des diagnostics de préménopause.


    Jerilynn C. Prior, professeure d’endocrinologie à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et directrice scientifique du Centre de recherche sur le cycle menstruel et l’ovulation, travaille sur une étude à paraître prochainement pour démontrer si oui ou non le vaccin contre la COVID-19 influence les menstruations (archives). Photo : Martin Dee/UBC

    Jerilynn C. Prior, professeure d’endocrinologie à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et directrice scientifique du Centre de recherche sur le cycle menstruel et l’ovulation (CeMCOR), à Vancouver, recueille les témoignages de femmes qui rapportent des troubles du cycle menstruel en pleine crise sanitaire.

    D’après ses recherches, un événement dramatique et stressant peut venir perturber le cycle menstruel.

    Par exemple, au cours d’une manifestation « BlackLives Matter » en 2020, à Portland, en Oregon, aux États-Unis, des femmes ont reçu du gaz lacrymogène lancé par la police. Une étude en ligne ensuite menée auprès de 2257 personnes présentes démontrait que plus de mille personnes menstruées avaient fait état de troubles dans leur cycle menstruel ou leur flux quelques jours après cet épisode.

    Jerilynn C. Prior note que ces signalements ressemblent à ceux rapportés par des personnes menstruées après leur vaccination.

    La pandémie serait responsable
    Pour le moment, aucune corrélation entre le vaccin contre la COVID-19 et des changements du cycle menstruel des femmes n’a été établie.

    Jerilynn C. Prior pense que des règles en avance ou un flux abondant sont dues à une production de progestérone inférieure à la normale. “Le rôle de la progestérone est de stabiliser cette muqueuse, de sorte que vous n’avez pas de règles précoces.”

    D’après la directrice scientifique du CeMCOR, le cycle menstruel des personnes menstruées était probablement déjà irrégulier à cause de la pandémie.

    “Nous avons modifié notre manière de travailler, de faire nos courses, de socialiser avec nos amies ou des inconnus, nous avons changé la façon dont nous interagissons avec nos propres familles” explique la professeure d’endocrinologie à UBC.

    En conséquence, l’ensemble des changements survenus pendant la pandémie “sont stressants pour nous”, résume-t-elle.

    “Même si nos cycles menstruels sont parfaitement réguliers, il reste une possibilité que notre corps ne relâche pas d’ovule et ne produise pas assez de progestérone. Ce qui peut expliquer une irrégularité dans nos menstruations après avoir reçu une dose de vaccin contre la COVID-19”, conclut Jerilynn C. Prior.

    Elle souligne qu’une étude a été réalisée à propos des menstruations et des ovulations sur plus de 100 femmes pendant la pandémie, mais n’a pas encore été publiée.

    Être informée pour prendre une décision raisonnée
    Rachel subit l’irrégularité de son cycle menstruel depuis sa deuxième dose en juillet.

    C’est pourquoi, sans étude de la part du corps médical qui expliquerait si oui ou non le vaccin contre la COVID-19 influence le cycle menstruel, elle est catégorique et refusera une troisième dose, si elle a lieu.

    “Les femmes ne comptent pas, les effets du vaccin sur nos menstruations ne comptent pas” réagit-elle avant d’ajouter que si elle avait su que son cycle menstruel serait perturbé, elle aurait attendu avant de recevoir ses deux doses.

    Jasmin ne veut pas d’une troisième dose non plus si elle vient à être disponible pour la population générale. La quadragénaire pourrait revoir sa position si son cycle menstruel se stabilise. En revanche, son opinion est tranchée : si elle avait eu une fille de moins de 16 ans, “je ne voudrais pas qu’elle reçoive la vaccination contre la COVID-19.”

    #femmes #menstruations #règles #santé #menstruation #sang #sexualité #corps #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #vaccination #santé_publique #covid #sante

  • #Canada Les recherches ne révèlent aucun reste humain sur le site de l’ancien Hôpital Camsell D’après les informations de Stephen David Cook
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1834031/hopital-camsell-edmonton-autochtones-arret-fouilles

    Des fouilles pour trouver des restes humains sur le site de l’ancien Hôpital Camsell, à Edmonton, ont pris fin vendredi après que des équipes n’en ont découvert aucun.

    L’établissement avait accueilli des patients autochtones du nord de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest pendant des dizaines d’années, notamment pour traiter des cas de tuberculose. Le site situé au coin de la 128e Rue et de la 144e Avenue est prévu d’accueillir des propriétés résidentielles.

    L’été dernier, un radar à pénétration de sol avait permis de creuser dans 13 endroits, mais les recherches ont été infructueuses. Jeudi et vendredi, 21 anomalies ont fait l’objet de trous dans la terre, mais seuls des débris ont été remontés à la surface.

    D’autres recherches ne sont pas prévues sur le site.

    Selon le chef de la Première Nation Papaschase, Calvin Bruneau, des préoccupations persistent étant donné que tant de personnes ont déclaré que des gens avaient été enterrés à cet endroit : “Que leur est-il arrivé ? Ont-ils été retirés et enterrés autre part ? ”

    Il dit avoir entendu des témoignages au fil des ans de projets de développement qui ne prenaient pas en compte que des restes humains pouvaient exister à certains endroits.

    “L’ennui, c’est que personne ne veut parler, affirme le chef Bruneau, qu’il s’agit d’anciens employés, d’anciens promoteurs ou de constructeurs [ …] Tout est passé sous silence. ”

    Les recherches sur le site de l’ancien Hôpital Camsell ont été financées par le promoteur immobilier. L’architecte, Gene Dub, dit avoir fait ce geste après avoir été bouleversé par la découverte au printemps des restes de 215 enfants enterrés sur le site d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops, en Colombie-Britannique.

    #peuples_autochtones #histoire #disparitions #fosse_commune #enfants #pensionnat #école #cadavres #vol #viols #peuples_premiers #nations_premières #premières_nations #autochtones #colonialisme #extermination #génocide #tuberculose

  • #Liberté_académique et #justice_sociale

    On assiste en #Amérique_du_Nord à une recomposition du paysage académique, qui met l’exercice des #libertés_universitaires aux prises avec des questions de justice sociale, liées, mais pas seulement, au militantisme « #woke », souvent mal compris. Publication du premier volet d’un entretien au long cours avec #Isabelle_Arseneau et #Arnaud_Bernadet, professeurs à l’Université McGill de Montréal.

    Alors que se multiplient en France les prises de position sur les #libertés_académiques – voir par exemple cette « défense et illustration » -, un débat à la fois vif et très nourri se développe au #Canada depuis plus d’un an, après que des universitaires ont dû faire face à des plaintes pour #racisme, parfois à des suspensions de leur contrat, en raison de l’utilisation pédagogique qu’ils avaient faite des mots « #nègre » ou « #sauvages ». Significativement, un sondage récent auprès des professeurs d’université du Québec indique qu’une majorité d’entre eux pratiquent diverses formes d’#autocensure. C’est dans ce contexte qu’Isabelle Arseneau et Arnaud Bernadet, professeurs au Département des littératures de langue française, de traduction et de création de l’Université McGill de Montréal, ont été conduits à intervenir activement dans le débat, au sein de leur #université, mais aussi par des prises de position publiques dans la presse et surtout par la rédaction d’un mémoire, solidement argumenté et très remarqué, qui a été soumis et présenté devant la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.

    Initiée en février 2021 par le premier ministre du Québec, François Legault, cette commission a auditionné de nombreux acteurs, dont les contributions sont souvent de grande qualité. On peut télécharger ici le mémoire des deux universitaires et suivre leur audition grâce à ce lien (début à 5 :15 :00). La lecture du présent entretien peut éclairer et compléter aussi bien le mémoire que l’audition. En raison de sa longueur, je publie cet entretien en deux parties. La première partie est consacrée aux exemples concrets de remise en cause de la liberté de citer certains mots en contexte universitaire et traite des conséquences de ces pratiques sur les libertés académiques. Cette première partie intègre aussi une analyse critique de la tribune parue ce jour dans Le Devoir, co-signée par Blanquer et le ministre de l’Education du Québec, lesquels s’attaquent ensemble et de front à la cancel culture. La seconde partie, à paraître le vendredi 29 octobre, portera plus précisément sur le mouvement « woke », ses origines et ses implications politiques, mais aussi sur les rapports entre science et société. Je tiens à remercier chaleureusement Isabelle Arseneau et Arnaud Bernadet d’avoir accepté de répondre à mes questions et d’avoir pris le temps de construire des réponses précises et argumentées, dont la valeur tient tout autant à la prise critique de ces deux universitaires qu’aux disciplines qui sont les leurs et qui informent leur réflexion. Ils coordonnent actuellement un volume collectif interdisciplinaire, Libertés universitaires : un an de débat au Québec (2020-2021), à paraître prochainement.

    Entretien, première partie

    1. Pourriez-vous exposer le plus factuellement possible ce qui s’est passé au mois de septembre 2020 à l’université d’Ottawa et à l’université McGill de Montréal ?

    Isabelle Arseneau. À l’automne 2020 éclatait à l’Université d’Ottawa une affaire qui a passionné le Québec et a connu d’importantes suites politiques : à l’occasion d’une séance d’enseignement virtuel sur la représentation des identités en art, une chargée de cours, #Verushka_Lieutenant-Duval, expliquait à ses étudiants comment l’injure « #nigger » a été réutilisée par les communautés afro-américaines comme marqueur subversif dans les années 1960. Parce qu’elle a mentionné le mot lui-même en classe, l’enseignante est devenue aussitôt la cible de #plaintes pour racisme et, au terme d’une cabale dans les #réseaux_sociaux, elle a été suspendue temporairement par son administration. Au même moment, des incidents à peu près analogues se produisaient au Département des littératures de langue française, de traduction et de création de l’Université McGill, où nous sommes tous les deux professeurs. Dans un cours d’introduction à la littérature québécoise, une chargée de cours a mis à l’étude Forestiers et voyageurs de #Joseph-Charles_Taché, un recueil de contes folkloriques paru en 1863 et qui relate les aventures d’un « Père Michel » qui arpente le pays et documente ses « mœurs et légendes ». Des étudiants interrompent la séance d’enseignement virtuel et reprochent à l’enseignante de leur avoir fait lire sans avertissement préalable une œuvre contenant les mots « Nègres » et « Sauvages ». Quelques jours plus tard, des plaintes pour racisme sont déposées contre elle. Le dossier est alors immédiatement pris en charge par la Faculté des Arts, qui lui suggère de s’excuser auprès de sa classe et d’adapter son enseignement aux étudiants que pourrait offenser la lecture des six autres classiques de la littérature québécoise prévus au syllabus (dont L’Hiver de force de Réjean Ducharme et Les Fous de Bassan d’Anne Hébert). Parmi les mesures d’accommodement, on lui conseille de fournir des « avertissements de contenu » (« #trigger_warnings ») pour chacune des œuvres à l’étude ; de se garder de prononcer à voix haute les mots jugés sensibles et de leur préférer des expressions ou des lettres de remplacement (« n », « s », « mot en n » « mot en s »). Trois mois plus tard, nous apprendrons grâce au travail d’enquête de la journaliste Isabelle Hachey (1) que les plaignants ont pu obtenir, après la date limite d’abandon, un remboursement de leurs frais de scolarité et les trois crédits associés à ce cours qu’ils n’ont cependant jamais suivi et pour lequel ils n’ont validé qu’une partie du travail.

    Lorsque j’ai imaginé notre doctorante en train de caviarder ses notes de cours et ses présentations Powerpoint, ça a fait tilt. Un an plus tôt, je travaillais à la Public Library de New York sur un manuscrit du XIIIe siècle dont la première image avait été grattée par un lecteur ou un possesseur offensé par le couple enlacé qu’elle donnait jusque-là à voir. La superposition de ces gestes de censure posés à plusieurs siècles d’intervalle témoignait d’un recul de la liberté universitaire que j’associais alors plus spontanément aux campus américains, sans pour autant nous imaginer à l’abri de cette vague venue du sud (2). Devant de tels dérapages, mon collègue Arnaud Bernadet et moi avons communiqué avec tous les étages de la hiérarchie mcgilloise. Las de nous heurter à des fins de non-recevoir, nous avons cosigné une série de trois lettres dans lesquelles nous avons dénoncé la gestion clientéliste de notre université (3). Malgré nos sorties répétées dans les médias traditionnels, McGill est demeurée silencieuse et elle l’est encore à ce jour.

    2. Pour être concret, qu’est-ce qui fait que l’emploi du mot « nègre » ou « sauvages » dans un cours est légitime ?

    Isabelle Arseneau. Vous évoquez l’emploi d’un mot dans un cadre pédagogique et il me semble que toute la question est là, dans le terme « emploi ». À première vue, le contexte de l’énonciation didactique ne se distingue pas des autres interactions sociales et ne justifie pas qu’on puisse déroger aux tabous linguistiques. Or il se joue dans la salle de classe autre chose que dans la conversation ordinaire : lorsque nous enseignons, nous n’employons pas les mots tabous, nous les citons, un peu comme s’il y avait entre nous et les textes lus ou la matière enseignée des guillemets. C’est de cette distinction capitale qu’ont voulu rendre compte les sciences du langage en opposant le signe en usage et le signe en mention. Citer le titre Nègres blancs d’Amérique ou le terme « Sauvages » dans Forestiers et Voyageurs ne revient pas à utiliser ces mêmes termes. De la même façon, il y a une différence entre traiter quelqu’un de « nègre » dans un bus et relever les occurrences du terme dans une archive, une traite commerciale de l’Ancien Régime ou un texte littéraire, même contemporain. Dans le premier cas, il s’agit d’un mot en usage, qui relève, à n’en pas douter, d’un discours violemment haineux et raciste ; dans l’autre, on n’emploie pas mais on mentionne des emplois, ce qui est différent. Bien plus, le mot indexe ici des représentations socialement et historiquement situées, que le professeur a la tâche de restituer (pour peu qu’on lui fournisse les conditions pour le faire). Si cette distinction entre l’usage et la mention s’applique à n’importe quel contexte d’énonciation, il va de soi qu’elle est très fréquente et pleinement justifiée — « légitime », oui — en contexte pédagogique. Il ne s’agit donc bien évidemment pas de remettre en circulation — en usage — des mots chargés de haine mais de pouvoir continuer à mentionner tous les mots, même les plus délicats, dans le contexte d’un exercice bien balisé, l’enseignement, dont on semble oublier qu’il suppose d’emblée un certain registre de langue.

    3. Ce qui étonne à partir de ces exemples – et il y en a d’autres du même type -, c’est que l’administration et la direction des universités soutiennent les demandes des étudiants, condamnent les enseignants et vont selon vous jusqu’à enfreindre des règles élémentaires de déontologie et d’éthique. Comment l’expliquez-vous ? L’institution universitaire a-t-elle renoncé à défendre ses personnels ?

    Arnaud Bernadet. Il faut naturellement conserver à l’esprit ici ce qui sépare les universités nord-américaines des institutions françaises. On soulignera deux différences majeures. D’une part, elles sont acquises depuis longtemps au principe d’autonomie. Elles se gèrent elles-mêmes, tout en restant imputables devant l’État, notamment au plan financier. Soulignons par ailleurs qu’au Canada les questions éducatives relèvent avant tout des compétences des provinces et non du pouvoir fédéral. D’autre part, ces universités obéissent à un modèle entrepreneurial. Encore convient-il là encore d’introduire des nuances assez fortes, notamment en ce qui concerne le réseau québécois, très hétérogène. Pour simplifier à l’extrême, les universités francophones sont plus proches du modèle européen, tandis que les universités anglophones, répliques immédiates de leurs voisines états-uniennes, semblent davantage inféodées aux pratiques néo-libérales.

    Quoi qu’il en soit, la situation décrite n’a rien d’inédit. Ce qui s’est passé à l’Université d’Ottawa ou à l’Université McGill s’observe depuis une dizaine d’années aux États-Unis. La question a été très bien documentée, au tournant de l’année 2014 sous la forme d’articles puis de livres, par deux sociologues, Bradley Campbell et Jason Manning (The Rise of Victimhood Culture) et deux psychologues, Jonathan Haidt et Greg Lukianoff (The Coddling of the American Mind). Au reste, on ne compte plus sur les campus, et parmi les plus progressistes, ceux de l’Ouest (Oregon, État de Washington, Californie) ou de la Nouvelle-Angleterre en particulier, les demandes de censure, les techniques de deplatforming ou de “désinvitation”, les calomnies sur les médias sociaux, les démissions du personnel - des phénomènes qu’on observe également dans d’autres milieux (culture, médias, politique). En mai dernier, Rima Azar, professeure en psychologie de la santé, a été suspendue par l’Université Mount Allison du Nouveau-Brunswick, pour avoir qualifié sur son blog Black Lives Matter d’organisation radicale…

    Il y a sans doute plusieurs raisons à l’attitude des administrateurs. En tout premier lieu : un modèle néo-libéral très avancé de l’enseignement et de la recherche, et ce qui lui est corrélé, une philosophie managériale orientée vers un consumérisme éducatif. Une autre explication serait la manière dont ces mêmes universités réagissent à la mouvance appelée “woke”. Le terme est sujet à de nombreux malentendus. Il fait désormais partie de l’arsenal polémique au même titre que “réac” ou “facho”. Intégré en 2017 dans l’Oxford English Dictionary, il a été à la même date récupéré et instrumentalisé par les droites conservatrices ou identitaires. Mais pas seulement : il a pu être ciblé par les gauches traditionnelles (marxistes, libertaires, sociales-démocrates) qui perçoivent dans l’émergence de ce nouveau courant un risque de déclassement. Pour ce qui regarde notre propos, l’illusion qu’il importe de dissiper, ce serait de ne le comprendre qu’à l’aune du militantisme et des associations, sur une base strictement horizontale. Ce qui n’enlève rien à la nécessité de leurs combats, et des causes qu’ils embrassent. Loin s’en faut. Mais justement, il s’agit avec le “wokism” et la “wokeness” d’un phénomène nettement plus composite qui, à ce titre, déborde ses origines liées aux luttes des communautés noires contre l’oppression qu’elles subissaient ou subissent encore. Ce phénomène, plus large mais absolument cohérent, n’est pas étranger à la sociologie élitaire des universités nord-américaines, on y reviendra dans la deuxième partie de cet entretien. Car ni l’un ni l’autre ne se sont si simplement inventés dans la rue. Leur univers est aussi la salle de classe.

    4. Au regard des événements dans ces deux universités, quelle analyse faites-vous de l’évolution des libertés académiques au Québec ?

    Arnaud Bernadet. Au moment où éclatait ce qu’il est convenu d’appeler désormais “l’affaire Verushka Lieutenant-Duval”, le Québec cultivait cette douce illusion de se croire à l’abri de ce genre d’événements. Mais les idées et les pratiques ne s’arrêtent pas à la frontière avec le Canada anglais ou avec les États-Unis. Le cas de censure survenu à McGill (et des incidents d’autre nature se sont produits dans cet établissement) a relocalisé la question en plein cœur de Montréal, et a montré combien les cultures et les sociétés sont poreuses les unes vis-à-vis des autres. Comme dans nombre de démocraties, on assiste au Québec à un recul des libertés publiques, la liberté académique étant l’une d’entre elles au même titre que la liberté d’expression. Encore faut-il nuancer, car le ministère de l’enseignement supérieur a su anticiper les problèmes. En septembre 2020, le scientifique en chef Rémi Quirion a remis un rapport qui portait plus largement sur L’université québécoise du futur, son évolution, les défis auxquels elle fait face, etc. Or en plus de formuler des recommandations, il y observe une “précarisation significative” de la liberté académique, un “accroissement de la rectitude politique”, imputée aux attentes ou aux convictions de “groupes particuliers”, agissant au nom de “valeurs extra-universitaires”, et pour finir, l’absence de “protection législative à large portée” entourant la liberté académique au Québec, une carence qui remonte à la Révolution tranquille. En février 2021, le premier ministre François Legault annonçait la création d’une Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique en contexte universitaire. Cette commission qui n’a pas fini de siéger a rendu une partie de ses résultats, notamment des sondages effectués auprès du corps professoral (ce qui inclut les chargés de cours) : 60 % d’entre eux affirment avoir évité d’utiliser certains mots, 35 % disent avoir même recouru à l’autocensure en sabrant certains sujets de cours. La recherche est également affectée. Ce tableau n’est guère rassurant, mais il répond à celles et ceux qui, depuis des mois, à commencer dans le milieu enseignant lui-même, doublent la censure par le déni et préfèrent ignorer les faits. À l’évidence, des mesures s’imposent aujourd’hui, proportionnées au diagnostic rendu.

    5. La liberté académique est habituellement conçue comme celle des universitaires, des enseignants-chercheurs, pour reprendre la catégorie administrative en usage en France. Vous l’étendez dans votre mémoire à l’ensemble de la communauté universitaire, en particulier aux jeunes chercheurs, mais aussi aux personnels administratifs et aux étudiants ? Pourriez-vous éclairer ce point ?

    Arnaud Bernadet. Ce qui est en jeu ici n’est autre que l’extension et les applications du concept de liberté académique. Bien sûr, un étudiant ne jouit pas des mêmes dispositions qu’un professeur, par exemple le droit à exercer l’évaluation de ses propres camarades de classe. Mais a priori nous considérons que n’importe quel membre de la communauté universitaire est titulaire de la liberté académique. Celle-ci n’a pas été inventée pour donner aux enseignants et chercheurs quelque “pouvoir” irréaliste et exorbitant, mais pour satisfaire aux deux missions fondamentales que leur a confiées la société : assurer la formation des esprits par l’avancement des connaissances. En ce domaine, l’écart est-il significatif entre le choix d’un thème ou d’un corpus par un professeur, et un exposé oral préparé par un étudiant ? Dans chaque cas, on présumera que l’accès aux sources, la production des connaissances, le recours à l’argumentation y poursuivent les mêmes objectifs de vérité. De même, les administrateurs, et notamment les plus haut placés, doivent pouvoir bénéficier de la liberté académique, dans l’éventualité où elle entrerait en conflit avec des objectifs de gouvernance, qui se révéleraient contraires à ce qu’ils estimeraient être les valeurs universitaires fondamentales.

    6. Entre ce que certains considèrent comme des recherches “militantes” et les orientations néolibérales et managériales du gouvernement des universités, qu’est-ce qui vous semble être le plus grand danger pour les libertés académiques ?

    Arnaud Bernadet. Ce sont des préoccupations d’ordre différent à première vue. Les unes semblent opérer à l’interne, en raison de l’évolution des disciplines. Les autres paraissent être plutôt impulsées à l’externe, en vertu d’une approche productiviste des universités. Toutes montrent que le monde de l’enseignement et de la recherche est soumis à de multiples pressions. Aussi surprenant que cela paraisse, il n’est pas exclu que ces deux aspects se rejoignent et se complètent. Dans un article récent de The Chronicle of Higher Education (03.10.2021), Justin Sider (professeur de littérature anglaise à l’Université d’Oklahoma) a bien montré que les préoccupations en matière de justice sociale sont en train de changer la nature même des enseignements. Loin de la vision désintéressée des savoirs, ceux-ci serviraient dorénavant les étudiants à leur entrée dans la vie active, pour changer l’ordre des choses, combattre les inégalités, etc. C’est une réponse à la conception utilitariste de l’université, imposée depuis plusieurs décennies par le modèle néolibéral. Et c’est ce qu’ont fort bien compris certains administrateurs qui, une main sur le cœur, l’autre près du portefeuille, aimeraient donc vendre désormais à leurs “clients” des programmes ou de nouveaux curricula portant sur la justice sociale.

    7. La défense des libertés académiques, en l’occurrence la liberté pédagogique et la liberté de recherche d’utiliser tous les mots comme objet de savoir, est-elle absolue, inconditionnelle ? Ne risque-t-elle pas de renforcer un effet d’exclusion pour les minorités ?

    Isabelle Arseneau. Elle est plutôt à notre avis non-négociable (aucun principe n’est absolu). Mais pour cela, il est impératif de désamalgamer des dossiers bien distincts : d’une part, le travail de terrain qu’il faut encore mener en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (qu’il est désormais commun de désigner par l’acronyme « ÉDI ») ; d’autre part, les fondements de la mission universitaire, c’est-à-dire créer et transmettre des savoirs. Les faux parallèles que l’on trace entre la liberté académique et les « ÉDI » desservent autant la première que les secondes et on remarque une nette tendance chez certaines universités plus clairement néolibérales à utiliser la liberté académique comme un vulgaire pansement pour régler des dossiers sur lesquels elles accusent parfois de regrettables retards. Bien ironiquement, ce militantisme d’apparat ne fait nullement progresser les différentes causes auxquelles il s’associe et a parfois l’effet inverse. Revenons à l’exemple concret qui s’est produit chez nous : recommander à une enseignante de s’excuser pour avoir prononcé et fait lire un mot jugé sensible et aller jusqu’à rembourser leurs frais de scolarité à des étudiants heurtés, voilà des gestes « spectaculaires » qui fleurent bon le langage de l’inclusion mais qui transpirent le clientélisme (« Satisfaction garantie ou argent remis ! »). Car une fois que l’on a censuré un mot, caviardé un passage, proscrit l’étude d’une œuvre, qu’a-t-on fait, vraiment, pour l’équité salariale hommes-femmes ; pour l’inclusion des minorités toujours aussi invisibles sur notre campus ; pour la diversification (culturelle, certes, mais également économique) des corps enseignant et étudiant, etc. ? Rien. Les accommodements offerts aux plaignants sont d’ailleurs loin d’avoir créé plus d’équité ; ils ont au contraire engendré une série d’inégalités : entre les étudiants d’abord, qui n’ont pas eu droit au même traitement dans le contexte difficile de la pandémie et de l’enseignement à distance ; entre les chargés de cours ensuite, qui n’ont pas eu à faire une même quantité de travail pour un même salaire ; et, enfin, entre les universités, toutes soumises au même système de financement public, dont le calcul repose en bonne partie sur l’unité-crédit. Les salles de classe ont bon dos : elles sont devenues les voies de sortie faciles pour des institutions qui s’achètent grâce à elles un vernis de justice sociale qui tarde à se traduire par des avancées concrètes sur les campus. Confondre les dossiers ne servira personne.

    8. Reste que ce qui est perçu par des acteurs de la défense de droits des minorités comme l’exercice d’une liberté d’expression est vécu et analysé par d’autres acteurs comme une atteinte à la liberté académique, en particulier la liberté pédagogique. La situation n’est-elle pas une impasse propre à aviver les tensions et créer une polémique permanente ? Comment sortir de cette impasse ?

    Isabelle Arseneau. En effet, on peut vite avoir l’impression d’un cul-de-sac ou d’un cercle vicieux difficile à briser, surtout au vu de la polarisation actuelle des discours, qu’aggravent les médias sociaux. Dans ce brouhaha de paroles et de réactions à vif, je ne sais pas si on s’entend et encore moins si on s’écoute. Chose certaine, il faudra dans un premier temps tenter de régler les problèmes qui atteignent aujourd’hui les établissements postsecondaires depuis l’intérieur de leurs murs. En effet, la responsabilité me semble revenir d’abord aux dirigeants de nos institutions, à la condition de réorienter les efforts vers les bonnes cibles et, comme je le disais à l’instant, de distinguer les dossiers. À partir du moment où l’on cessera de confondre les dossiers et où l’on résistera aux raccourcis faciles et tendancieux, des chantiers distincts s’ouvriront naturellement.

    Du côté des dossiers liés à l’équité et à la diversité, il me semble nécessaire de mener de vrais travaux d’enquête et d’analyse de terrain et de formuler des propositions concrètes qui s’appuient sur des données plutôt que des mesures cosmétiques qui suivent l’air du temps (il ne suffit pas, comme on a pu le faire chez nous, de recommander la censure d’un mot, de retirer une statue ou de renommer une équipe de football). Plus on tardera à s’y mettre vraiment et à joindre le geste à la parole, plus longtemps on échouera à réunir les conditions nécessaires au dialogue serein et décomplexé. Il nous reste d’ailleurs à débusquer les taches aveugles, par exemple celles liées à la diversité économique de nos campus (ou son absence), une donnée trop souvent exclue de la réflexion, qui préfère se fixer sur la seule dimension identitaire. Du côté de la liberté universitaire, il est nécessaire de la réaffirmer d’abord et de la protéger ensuite, en reprenant le travail depuis le début s’il le faut. C’est ce qu’a fait à date récente la Mission nommée par le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras. Les travaux de ce comité ont abouti à l’élaboration d’un énoncé de principes fort habile. Ce dernier, qui a été adopté à l’unanimité par l’assemblée universitaire, distingue très nettement les dossiers et les contextes : en même temps qu’il déclare qu’« aucun mot, aucun concept, aucune image, aucune œuvre ne sauraient être exclus a priori du débat et de l’examen critique dans le cadre de l’enseignement et de la recherche universitaires », le libellé rappelle que l’université « condamne les propos haineux et qu’en aucun cas, une personne tenant de tels propos ne peut se retrancher derrière ses libertés universitaires ou, de façon générale, sa liberté d’expression » (4). Il est également urgent de mettre en œuvre une pédagogie ciblant expressément les libertés publiques, la liberté académique et la liberté d’expression. C’est d’ailleurs une carence mise au jour par l’enquête de la Commission, qui révèle que 58% des professeurs interrogés « affirment ne pas savoir si leur établissement possède des documents officiels assurant la protection de la liberté universitaire » et que 85% des répondants étudiants « considèrent que les universités devraient déployer plus d’efforts pour faire connaître les dispositions sur la protection de la liberté universitaire ». Il reste donc beaucoup de travail à faire sur le plan de la diffusion de l’information intra muros. Heureusement, nos établissements ont déjà en leur possession les outils nécessaires à l’implantation de ce type d’apprentissage pratique (au moment de leur admission, nos étudiants doivent déjà compléter des tutoriels de sensibilisation au plagiat et aux violences sexuelles, par exemple).

    Enfin, il revient aux dirigeants de nos universités de s’assurer de mettre en place un climat propice à la réflexion et au dialogue sur des sujets parfois délicats, par exemple en se gardant d’insinuer que ceux qui défendent la liberté universitaire seraient de facto hostiles à la diversité et à l’équité, comme a pu le faire notre vice-recteur dans une lettre publiée dans La Presse en février dernier. Ça, déjà, ce serait un geste à la hauteur de la fonction.

    9. Quelle perception avez-vous de la forme qu’a pris la remise en cause des libertés académiques en France avec la polémique sur l’islamo-gauchisme initiée par deux membres du gouvernement – Blanquer et Vidal – et poursuivi avec le Manifeste des 100 ?

    Arnaud Bernadet. Un sentiment de profonde perplexité. La comparaison entre “l’islamo-gauchisme”, qui nous semble en grande partie un épouvantail agité par le pouvoir macroniste, et le “wokism” états-unien ou canadien - qui est une réalité complexe mais mesurable, dont on précisera les contours la semaine prochaine - se révèle aussi artificielle qu’infondée. Un tel rapprochement est même en soi très dangereux, et peut servir de nouveaux amalgames comme il apparaît nettement dans la lettre publiée hier par Jean-Michel Blanquer et Jean-François Roberge : “L’école pour la liberté, contre l’obscurantisme”. Déplions-la un instant. Les deux ministres de l’Éducation, de France et du Québec, ne sont pas officiellement en charge des dossiers universitaires (assurés par Frédérique Vidal et Danielle McCann). D’une même voix, Blanquer et Roberge condamnent - à juste titre - l’autodafé commis en 2019 dans plusieurs écoles du sud-ouest de l’Ontario sur des encyclopédies, des bandes-dessinées et des ouvrages de jeunesse qui portaient atteinte à l’image des premières nations. Or on a appris par la suite que l’instigatrice de cette purge littéraire, Suzie Kies, œuvrait comme conseillère au sein du Parti Libéral du Canada sur les questions autochtones. Elle révélait ainsi une évidente collusion avec le pouvoir fédéral. Inutile de dire par conséquent que l’intervention de nos deux ministres ressortit à une stratégie d’abord politique. En position fragile face à Ottawa, dont les mesures interventionnistes ne sont pas toujours compatibles avec son esprit d’indépendance, le Québec se cherche des appuis du côté de la France. Au nom de la “liberté d’expression”, la France tacle également Justin Trudeau, dont les positions modérées au moment de l’assassinat de Samuel Paty ont fortement déplu. Ce faisant, le Québec et la France se donnent aussi comme des sociétés alternatives, le Canada étant implicitement associé aux États-Unis dont il ne serait plus que la copie : un lieu où prospéreraient une “idéologie” et des “méthodes” - bannissement, censure, effacement de l’histoire - qui menaceraient le “respect” et l’esprit de “tolérance” auxquels s’adossent “nos démocraties”. Au lieu de quoi, non seulement “l’égalité” mais aussi la “laïcité” seraient garantes au Québec comme en France d’un “pacte” capable d’unir la “communauté” sur la base “de connaissances, de compétences et de principes fondés sur des valeurs universelles”, sans que celles-ci soient d’ailleurs clairement précisées. On ne peut s’empêcher toutefois de penser que les deux auteurs prennent le risque par ce biais de légitimer les guerres culturelles, issues au départ des universités états-uniennes, en les étendant aux rapports entre anglophones et francophones. Au reste, la cible déclarée du texte, qui privilégie plutôt l’allusion et se garde habilement de nommer, reste la “cancel culture” aux mains des “assassins de la mémoire”. On observera qu’il n’est nulle part question de “wokes”, de décolonialisme ou d’antiracisme par exemple. D’un “militantisme délétère” (mais lequel, exactement ?) on passe enfin aux dangers de la “radicalisation”, dans laquelle chacun mettra ce qu’il veut bien y entendre, des extrémismes politiques (national-populisme, alt-right, néo-nazisme, etc.) et des fondamentalismes religieux. Pour finir, la résistance aux formes actuelles de “l’obscurantisme” est l’occasion de revaloriser le rôle de l’éducation au sein des démocraties. Elle est aussi un moyen de renouer avec l’héritage rationaliste des Lumières. Mais les deux ministres retombent dans le piège civilisationniste, qui consiste à arrimer - sans sourciller devant la contradiction - les “valeurs universelles” à “nos sociétés occidentales”. Le marqueur identitaire “nos” est capital dans le texte. Il efface d’un même geste les peuples autochtones qui étaient mentionnés au début de l’article, comme s’ils ne faisaient pas partie, notamment pour le Québec, de cette “mémoire” que les deux auteurs appellent justement à défendre, ou comme s’ils étaient d’emblée assimilés et assimilables à cette vision occidentale ? De lui-même, l’article s’expose ici à la critique décoloniale, particulièrement répandue sur les campus nord-américains, celle-là même qu’il voudrait récuser. Qu’on en accepte ou non les prémisses, cette critique ne peut pas être non plus passée sous silence. Il faut s’y confronter. Car elle a au moins cette vertu de rappeler que l’héritage des Lumières ne va pas sans failles. On a le droit d’en rejeter les diverses formulations, mais il convient dans ce cas de les discuter. Car elles nous obligent à penser ensemble - et autrement - les termes du problème ici posé : universalité, communauté et diversité.

    10. La forme d’un « énoncé » encadrant la liberté académique et adopté par le parlement québécois vous semble-t-elle un bon compromis politique ? Pourquoi le soutenir plutôt qu’une loi ? Un énoncé national de référence, laissant chaque établissement en disposer librement, aura-t-il une véritable efficacité ?

    Isabelle Arseneau. Au moment de la rédaction de notre mémoire, les choses nous semblaient sans doute un peu moins urgentes que depuis la publication des résultats de la collecte d’informations réalisée par la Commission indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique en contexte universitaire. Les chiffres publiés en septembre dernier confirment ce que nous avons remarqué sur le terrain et ce que suggéraient déjà les mémoires, les témoignages et les avis d’experts récoltés dans le cadre des travaux des commissaires : nous avons affaire à un problème significatif plutôt qu’à un épiphénomène surmédiatisé (comme on a pu l’entendre dire). Les résultats colligés reflètent cependant un phénomène encore plus généralisé que ce que l’on imaginait et d’une ampleur que, pour ma part, je sous-estimais.

    Dans le contexte d’une situation sérieuse mais non encore critique, l’idée d’un énoncé m’a donc toujours semblé plus séduisante (et modérée !) que celle d’une politique nationale, qui ouvrirait la porte à l’ingérence de l’État dans les affaires universitaires. Or que faire des universités qui ne font plus leurs devoirs ? L’« énoncé sur la liberté universitaire » de l’Université McGill, qui protège les chercheurs des « contraintes de la rectitude politique », ne nous a été d’aucune utilité à l’automne 2020. Comment contraindre notre institution à respecter les règles du jeu dont elle s’est elle-même dotée ? Nous osons croire qu’un énoncé national, le plus ouvert et le plus généreux possible, pourrait aider les établissements comme le nôtre à surmonter certaines difficultés internes. Mais nous sommes de plus en plus conscients qu’il faudra sans doute se doter un jour de mécanismes plus concrets qu’un énoncé non contraignant.

    Arnaud Bernadet. Nous avons eu de longues discussions à ce sujet, et elles ne sont probablement pas terminées. C’est un point de divergence entre nous. Bien entendu, on peut se ranger derrière la solution modérée comme on l’a d’abord fait. Malgré tout, je persiste à croire qu’une loi aurait plus de poids et d’efficience qu’un énoncé. L’intervention de l’État est nécessaire dans le cas présent, et me semble ici le contraire même de l’ingérence. Une démocratie digne de ce nom doit veiller à garantir les libertés publiques qui en sont au fondement. Or, en ce domaine, la liberté académique est précieuse. Ce qui a lieu sur les campus est exceptionnel, cela ne se passe nulle part ailleurs dans la société : la quête de la vérité, la dynamique contradictoire des points de vue, l’expression critique et l’émancipation des esprits. Je rappellerai qu’inscrire le principe de la liberté académique dans la loi est aussi le vœu exprimé par la Fédération Québécoise des Professeures et Professeurs d’Université. Actuellement, un tel principe figure plutôt au titre du droit contractuel, c’est-à-dire dans les conventions collectives des établissements québécois (quand celles-ci existent !) Une loi remettrait donc à niveau les universités de la province, elle préviendrait toute espèce d’inégalité de traitement d’une institution à l’autre. Elle comblerait la carence dont on parlait tout à l’heure, qui remonte à la Révolution tranquille. Elle renforcerait finalement l’autonomie des universités au lieu de la fragiliser. Ce serait aussi l’occasion pour le Québec de réaffirmer clairement ses prérogatives en matière éducative contre les ingérences - bien réelles celles-là - du pouvoir fédéral qui tend de plus en plus à imposer sa vision pancanadienne au mépris des particularités francophones. Enfin, ne nous leurrons pas : il n’y a aucune raison objective pour que les incidents qui se sont multipliés en Amérique du Nord depuis une dizaine d’années, et qui nourrissent de tous bords - on vient de le voir - de nombreux combats voire dérives idéologiques, cessent tout à coup. La loi doit pouvoir protéger les fonctions et les missions des universités québécoises, à ce jour de plus en plus perturbées.

    Entretien réalisé par écrit au mois d’octobre 2021

    Notes :

    1. Isabelle Hachey, « Le clientélisme, c’est ça » (La Presse, 22.02.2021)

    2. Jean-François Nadeau, « La censure contamine les milieux universitaires » (Le Devoir, 01.04.2017)

    3. Isabelle Arseneau et Arnaud Bernadet, « Universités : censure et liberté » (La Presse, 15.12.2020) ; « Les dérives éthiques de l’esprit gestionnaire » (La Presse, 29.02.2021) ; « Université McGill : une politique du déni » (La Presse, 26.02.2021).

    4. « Rapport de la Mission du recteur sur la liberté d’expression en contexte universitaire », juin 2021 : https://www.umontreal.ca/public/www/images/missiondurecteur/Rapport-Mission-juin2021.pdf

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/211021/liberte-academique-et-justice-sociale

    #ESR

    ping @karine4 @_kg_ @isskein

    –-

    ajouté à la métaliste autour du terme l’#islamo-gauchisme... mais aussi du #woke et du #wokisme, #cancel_culture, etc.
    https://seenthis.net/messages/943271

    • La liberté académique aux prises avec de nouvelles #menaces

      Colloques, séminaires, publications (Duclos et Fjeld, Frangville et alii) : depuis quelques années, et avec une accélération notoire ces derniers mois, le thème de la liberté académique est de plus en plus exploré comme objet scientifique. La liberté académique suscite d’autant plus l’intérêt des chercheurs qu’elle est aujourd’hui, en de nombreux endroits du monde, fragilisée.

      La création en 2021 par l’#Open_Society_University_Network (un partenariat entre la Central European University et le Bard College à New York) d’un #Observatoire_mondial_des_libertés_académiques atteste d’une inquiétante réalité. C’est en effet au moment où des libertés sont fragilisées qu’advient le besoin d’en analyser les fondements, d’en explorer les définitions, de les ériger en objets de recherche, mais aussi de mettre en œuvre un système de veille pour les protéger.

      S’il est évident que les #régimes_autoritaires sont par définition des ennemis des libertés académiques, ce qui arrive aujourd’hui dans des #pays_démocratiques témoigne de pratiques qui transcendent les frontières entre #régime_autoritaire et #régime_démocratique, frontières qui elles-mêmes tendent à se brouiller.

      La liberté académique menacée dans les pays autoritaires…

      S’appuyant sur une régulation par les pairs (la « communauté des compétents ») et une indépendance structurelle par rapport aux pouvoirs, la liberté de recherche, d’enseignement et d’opinion favorise la critique autant qu’elle en est l’expression et l’émanation. Elle est la condition d’une pensée féconde qui progresse par le débat, la confrontation d’idées, de paradigmes, d’axiomes, d’expériences.

      Cette liberté dérange en contextes autoritaires, où tout un répertoire d’actions s’offre aux gouvernements pour museler les académiques : outre l’emprisonnement pur et simple, dont sont victimes des collègues – on pense notamment à #Fariba_Adelkhah, prisonnière scientifique en #Iran ; à #Ahmadreza_Djalali, condamné à mort en Iran ; à #Ilham_Tohti, dont on est sans nouvelles depuis sa condamnation à perpétuité en# Chine, et à des dizaines d’autres académiques ouïghours disparus ou emprisonnés sans procès ; à #Iouri_Dmitriev, condamné à treize ans de détention en #Russie –, les régimes autoritaires mettent en œuvre #poursuites_judiciaires et #criminalisation, #licenciements_abusifs, #harcèlement, #surveillance et #intimidation.


      https://twitter.com/AnkyraWitch/status/1359630006993977348

      L’historien turc Candan Badem parlait en 2017 d’#académicide pour qualifier la vague de #répression qui s’abattait dans son pays sur les « universitaires pour la paix », criminalisés pour avoir signé une pétition pour la paix dans les régions kurdes. La notion de « #crime_contre_l’histoire », forgée par l’historien Antoon de Baets, a été reprise en 2021 par la FIDH et l’historien Grigori Vaïpan) pour qualifier les atteintes portées à l’histoire et aux historiens en Russie. Ce crime contre l’histoire en Russie s’amplifie avec les attaques récentes contre l’ONG #Memorial menacée de dissolution.

      En effet, loin d’être l’apanage des institutions académiques officielles, la liberté académique et de recherche, d’une grande rigueur, se déploie parfois de façon plus inventive et courageuse dans des structures de la #société_civile. En #Biélorussie, le sort de #Tatiana_Kuzina, comme celui d’#Artiom_Boyarski, jeune chimiste talentueux emprisonné pour avoir refusé publiquement une bourse du nom du président Loukachenko, ne sont que deux exemples parmi des dizaines et des dizaines de chercheurs menacés, dont une grande partie a déjà pris le chemin de l’exil depuis l’intensification des répressions après les élections d’août 2020 et la mobilisation qui s’en est suivie.

      La liste ci-dessus n’est bien sûr pas exhaustive, les cas étant nombreux dans bien des pays – on pense, par exemple, à celui de #Saïd_Djabelkhir en #Algérie.

      … mais aussi dans les #démocraties

      Les #régressions que l’on observe au sein même de l’Union européenne – le cas du déménagement forcé de la #Central_European_University de Budapest vers Vienne, sous la pression du gouvernement de Viktor Orban, en est un exemple criant – montrent que les dérives anti-démocratiques se déclinent dans le champ académique, après que d’autres libertés – liberté de la presse, autonomie de la société civile – ont été atteintes.

      Les pays considérés comme démocratiques ne sont pas épargnés non plus par les tentatives des autorités politiques de peser sur les recherches académiques. Récemment, en #France, les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ont affirmé que le monde académique serait « ravagé par l’#islamo-gauchisme » et irrespectueux des « #valeurs_de_la_République » – des attaques qui ont provoqué un concert de protestations au sein de la communauté des chercheurs. En France toujours, de nombreux historiens se sont mobilisés en 2020 contre les modalités d’application d’une instruction interministérielle restreignant l’accès à des fonds d’#archives sur l’#histoire_coloniale, en contradiction avec une loi de 2008.


      https://twitter.com/VivementLundi/status/1355564397314387972

      Au #Danemark, en juin 2021, plus de 260 universitaires spécialistes des questions migratoires et de genre rapportaient quant à eux dans un communiqué public les intimidations croissantes subies pour leurs recherches qualifiées de « #gauchisme_identitaire » et de « #pseudo-science » par des députés les accusant de « déguiser la politique en science ».

      D’autres offensives peuvent être menées de façon plus sournoise, à la faveur de #politiques_néolibérales assumées et de mise en #concurrence des universités et donc du champ du savoir et de la pensée. La conjonction de #logiques_libérales sur le plan économique et autoritaires sur le plan politique conduit à la multiplication de politiques souvent largement assumées par les États eux-mêmes : accréditations sélectives, retrait de #financements à des universités ou à certains programmes – les objets plus récents et fragiles comme les #études_de_genre ou études sur les #migrations se trouvant souvent en première ligne.

      Ce brouillage entre régimes politiques, conjugué à la #marchandisation_du_savoir, trouve également à s’incarner dans la façon dont des acteurs issus de régimes autoritaires viennent s’installer au sein du monde démocratique : c’est le cas notamment de la Chine avec l’implantation d’#Instituts_Confucius au cœur même des universités, qui conduisent, dans certains cas, à des logiques d’#autocensure ; ou de l’afflux d’étudiants fortunés en provenance de pays autoritaires, qui par leurs frais d’inscriptions très élevés renflouent les caisses d’universités désargentées, comme en Australie.

      Ces logiques de #dépendance_financière obèrent l’essence et la condition même de la #recherche_académique : son #indépendance. Plus généralement, la #marchandisation de l’#enseignement_supérieur, conséquence de son #sous-financement public, menace l’#intégrité_scientifique de chercheurs et d’universités de plus en plus poussées à se tourner vers des fonds privés.

      La mobilisation de la communauté universitaire

      Il y a donc là une combinaison d’attaques protéiformes, à l’aune des changements politiques, technologiques, économiques et financiers qui modifient en profondeur les modalités du travail. La mise en place de programmes de solidarité à destination de chercheurs en danger (#PAUSE, #bourses_Philipp_Schwartz en Allemagne, #bourses de solidarité à l’Université libre de Bruxelles), l’existence d’organisations visant à documenter les attaques exercées sur des chercheurs #Scholars_at_Risk, #International_Rescue_Fund, #CARA et la création de ce tout nouvel observatoire mondial des libertés académiques évoqué plus haut montrent que la communauté académique a pris conscience du danger. Puissent du fond de sa prison résonner les mots de l’historien Iouri Dmitriev : « Les libertés académiques, jamais, ne deviendront une notion abstraite. »

      https://theconversation.com/la-liberte-academique-aux-prises-avec-de-nouvelles-menaces-171682

    • « #Wokisme » : un « #front_républicain » contre l’éveil aux #injustices

      CHRONIQUE DE LA #BATAILLE_CULTURELLE. L’usage du mot « wokisme » vise à disqualifier son adversaire, mais aussi à entretenir un #déni : l’absence de volonté politique à prendre au sérieux les demandes d’#égalité, de #justice, de respect des #droits_humains.

      Invoqué ad nauseam, le « wokisme » a fait irruption dans un débat public déjà singulièrement dégradé. Il a fait florès à l’ère du buzz et des clashs, rejoignant l’« #islamogauchisme » au registre de ces fameux mots fourre-tout dont la principale fonction est de dénigrer et disqualifier son adversaire, tout en réduisant les maux de la société à quelques syllabes magiques. Sur la scène politique et intellectuelle, le « wokisme » a même réussi là où la menace de l’#extrême_droite a échoué : la formation d’un « front républicain ». Mais pas n’importe quel front républicain…

      Formellement, les racines du « wokisme » renvoient à l’idée d’« #éveil » aux #injustices, aux #inégalités et autres #discriminations subies par les minorités, qu’elles soient sexuelles, ethniques ou religieuses. Comment cet « éveil » a-t-il mué en une sorte d’#injure_publique constitutive d’une #menace existentielle pour la République ?

      Si le terme « woke » est historiquement lié à la lutte des #Afro-Américains pour les #droits_civiques, il se trouve désormais au cœur de mobilisations d’une jeunesse militante animée par les causes féministes et antiracistes. Ces mobilisations traduisent en acte l’#intersectionnalité théorisée par #Kimberlé_Williams_Crenshaw*, mais le recours à certains procédés ou techniques est perçu comme une atteinte à la #liberté_d’expression (avec les appels à la #censure d’une œuvre, à l’annulation d’une exposition ou d’une représentation, au déboulonnage d’une statue, etc.) ou à l’égalité (avec les « réunions non mixtes choisies et temporaires » restreignant l’accès à celles-ci à certaines catégories de personnes partageant un même problème, une même discrimination). Le débat autour de ces pratiques est complexe et légitime. Mais parler en France du développement d’une « cancel culture » qu’elles sont censées symboliser est abusif, tant elles demeurent extrêmement marginales dans les sphères universitaires et artistiques. Leur nombre comme leur diffusion sont inversement proportionnels à leur écho politico-médiatique. D’où provient ce contraste ou décalage ?

      Une rupture du contrat social

      En réalité, au-delà de la critique/condamnation du phénomène « woke », la crispation radicale qu’il suscite dans l’hexagone puise ses racines dans une absence de volonté politique à prendre au sérieux les demandes d’égalité, de justice, de respect des droits humains. Un défaut d’écoute et de volonté qui se nourrit lui-même d’un mécanisme de déni, à savoir un mécanisme de défense face à une réalité insupportable, difficile à assumer intellectuellement et politiquement.

      D’un côté, une série de rapports publics et d’études universitaires** pointent la prégnance des inégalités et des discriminations à l’embauche, au logement, au contrôle policier ou même à l’école. Non seulement les discriminations sapent le sentiment d’appartenance à la communauté nationale, mais la reproduction des inégalités est en partie liée à la reproduction des discriminations.

      De l’autre, le déni et l’#inaction perdurent face à ces problèmes systémiques. Il n’existe pas de véritable politique publique de lutte contre les discriminations à l’échelle nationale. L’État n’a pas engagé de programme spécifique qui ciblerait des axes prioritaires et se déclinerait aux différents niveaux de l’action publique.

      L’appel à l’« éveil » est un appel à la prise de conscience d’une rupture consommée de notre contrat social. La réalité implacable d’inégalités et de discriminations criantes nourrit en effet une #citoyenneté à plusieurs vitesses qui contredit les termes du récit/#pacte_républicain, celui d’une promesse d’égalité et d’#émancipation.

      Que l’objet si mal identifié que représente le « wokisme » soit fustigé par la droite et l’extrême-droite n’a rien de surprenant : la lutte contre les #logiques_de_domination ne fait partie ni de leur corpus idéologique ni de leur agenda programmatique. En revanche, il est plus significatif qu’une large partie de la gauche se détourne des questions de l’égalité et de la #lutte_contre_les_discriminations, pour mieux se mobiliser contre tout ce qui peut apparaître comme une menace contre un « #universalisme_républicain » aussi abstrait que déconnecté des réalités vécues par cette jeunesse française engagée en faveur de ces causes.

      Les polémiques autour du « wokisme » contribuent ainsi à forger cet arc politique et intellectuel qui atteste la convergence, voire la jonction de deux blocs conservateurs, « de droite » et « de gauche », unis dans un même « front républicain », dans un même déni des maux d’une société d’inégaux.

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210928.OBS49202/wokisme-un-front-republicain-contre-l-eveil-aux-injustices.html

      #récit_républicain

    • « Le mot “#woke” a été transformé en instrument d’occultation des discriminations raciales »

      Pour le sociologue #Alain_Policar, le « wokisme » désigne désormais péjorativement ceux qui sont engagés dans des courants politiques qui se réclament pourtant de l’approfondissement des principes démocratiques.

      Faut-il rompre avec le principe de « #color_blindness » (« indifférence à la couleur ») au fondement de l’#égalitarisme_libéral ? Ce principe, rappelons-le, accompagne la philosophie individualiste et contractualiste à laquelle adhèrent les #démocraties. Or, en prenant en considération des pratiques par lesquelles des catégories fondées sur des étiquettes « raciales » subsistent dans les sociétés postcolonialistes, on affirme l’existence d’un ordre politico-juridique au sein duquel la « #race » reste un principe de vision et de division du monde social.

      Comme l’écrit #Stéphane_Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, « la République a un problème avec le #corps des individus, elle ne sait que faire de ces #différences_physiques, de ces couleurs multiples, de ces #orientations diverses, parce qu’elle a affirmé que pour traiter chacun et chacune également elle devait être #aveugle » ( Le Monde du 7 avril).

      Dès lors, ignorer cette #réalité, rester indifférent à la #couleur, n’est-ce pas consentir à la perpétuation des injustices ? C’est ce consentement qui s’exprime dans l’opération idéologique d’appropriation d’un mot, « woke », pour le transformer en instrument d’occultation de la réalité des discriminations fondées sur la couleur de peau. Désormais le wokisme désigne péjorativement ceux qui sont engagés dans les luttes antiracistes, féministes, LGBT ou même écologistes. Il ne se caractérise pas par son contenu, mais par sa fonction, à savoir, selon un article récent de l’agrégé de philosophie Valentin Denis sur le site AOC , « stigmatiser des courants politiques souvent incommensurables tout en évitant de se demander ce qu’ils ont à dire . Ces courants politiques, pourtant, ne réclament-ils pas en définitive l’approfondissement des #principes_démocratiques ?

      Une #justice_corrective

      Parmi les moyens de cet approfondissement, l’ affirmative action (« #action_compensatoire »), en tant qu’expression d’une justice corrective fondée sur la #reconnaissance des #torts subis par le passé et, bien souvent, qui restent encore vifs dans le présent, est suspectée de substituer le #multiculturalisme_normatif au #modèle_républicain d’#intégration. Ces mesures correctives seraient, lit-on souvent, une remise en cause radicale du #mérite_individuel. Mais cet argument est extrêmement faible : est-il cohérent d’invoquer la #justice_sociale (dont les antiwokedisent se préoccuper) et, en même temps, de valoriser le #mérite ? L’appréciation de celui-ci n’est-elle pas liée à l’#utilité_sociale accordée à un ensemble de #performances dont la réalisation dépend d’#atouts (en particulier, un milieu familial favorable) distribués de façon moralement arbitraire ? La justice sociale exige, en réalité, que ce qui dépend des circonstances, et non des choix, soit compensé.

      Percevoir et dénoncer les mécanismes qui maintiennent les hiérarchies héritées de l’#ordre_colonial constitue l’étape nécessaire à la reconnaissance du lien entre cet ordre et la persistance d’un #racisme_quotidien. Il est important (même si le concept de « #racisme_systémique », appliqué à nos sociétés contemporaines, est décrit comme une « fable » par certains auteurs, égarés par les passions idéologiques qu’ils dénoncent chez leurs adversaires) d’admettre l’idée que, même si les agents sont dépourvus de #préjugés_racistes, la discrimination fonctionne. En quelque sorte, on peut avoir du #racisme_sans_racistes, comme l’a montré Eduardo Bonilla-Silva dans son livre de 2003, Racism without Racists [Rowman & Littlefield Publishers, non traduit] . Cet auteur avait, en 1997, publié un article canonique sur le #racisme_institutionnel dans lequel il rejetait, en se réclamant du psychiatre et essayiste Frantz Fanon [1925-1961], les approches du racisme « comme une #bizarrerie_mentale, comme une #faille_psychologique » .

      Le reflet de pratiques structurelles

      En fait, les institutions peuvent être racialement oppressives, même sans qu’aucun individu ou aucun groupe ne puisse être tenu pour responsable du tort subi. Cette importante idée avait déjà été exprimée par William E. B. Du Bois dans Pénombre de l’aube. Essai d’autobiographie d’un concept de race (1940, traduit chez Vendémiaire, 2020), ouvrage dans lequel il décrivait le racisme comme un #ordre_structurel, intériorisé par les individus et ne dépendant pas seulement de la mauvaise volonté de quelques-uns. On a pu reprocher à ces analyses d’essentialiser les Blancs, de leur attribuer une sorte de #racisme_ontologique, alors qu’elles mettent au jour les #préjugés produits par l’ignorance ou le déni historique.

      On comprend, par conséquent, qu’il est essentiel de ne pas confondre, d’une part, l’expression des #émotions, de la #colère, du #ressentiment, et, d’autre part, les discriminations, par exemple à l’embauche ou au logement, lesquelles sont le reflet de #pratiques_structurelles concrètes. Le racisme est avant tout un rapport social, un #système_de_domination qui s’exerce sur des groupes racisés par le groupe racisant. Il doit être appréhendé du point de vue de ses effets sur l’ensemble de la société, et non seulement à travers ses expressions les plus violentes.

      #Alexis_de_Tocqueville avait parfaitement décrit cette réalité [dans De la démocratie en Amérique, 1835 et 1840] en évoquant la nécessaire destruction, une fois l’esclavage aboli, de trois préjugés, qu’il disait être « bien plus insaisissables et plus tenaces que lui : le préjugé du maître, le préjugé de race, et enfin le préjugé du Blanc . Et il ajoutait : « J’aperçois l’#esclavage qui recule ; le préjugé qu’il a fait naître est immobile. » Ce #préjugé_de_race était, écrivait-il encore, « plus fort dans les Etats qui ont aboli l’esclavage que dans ceux où il existe encore, et nulle part il ne se montre aussi intolérant que dans les Etats où la servitude a toujours été inconnue . Tocqueville serait-il un militant woke ?

      Note(s) :

      Alain Policar est sociologue au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Dernier livre paru : « L’Universalisme en procès » (Le Bord de l’eau, 160p., 16 euros)

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/28/alain-policar-le-mot-woke-a-ete-transforme-en-instrument-d-occultation-des-d

      #WEB_Du_Bois

      signalé par @colporteur ici :
      https://seenthis.net/messages/941602

    • L’agitation de la chimère « wokisme » ou l’empêchement du débat

      Wokisme est un néologisme malin : employé comme nom, il suggère l’existence d’un mouvement homogène et cohérent, constitué autour d’une prétendue « idéologie woke ». Ou comment stigmatiser des courants politiques progressistes pour mieux détourner le regard des discriminations que ceux-ci dénoncent. D’un point de vue rhétorique, le terme produit une version totalement caricaturée d’un adversaire fantasmé.

      (#paywall)
      https://aoc.media/opinion/2021/11/25/lagitation-de-la-chimere-wokisme-ou-lempechement-du-debat

    • Europe’s War on Woke

      Why elites across the Atlantic are freaking out about the concept of structural racism.

      On my 32nd birthday, I agreed to appear on Répliques, a popular show on the France Culture radio channel hosted by the illustrious Alain Finkielkraut. Now 72 and a household name in France, Finkielkraut is a public intellectual of the variety that exists only on the Left Bank: a child of 1968 who now wears Loro Piana blazers and rails against “la cancel culture.” The other guest that day—January 9, less than 72 hours after the US Capitol insurrection—was Pascal Bruckner, 72, another well-known French writer who’d just published “The Almost Perfect Culprit: The Construction of the White Scapegoat,” his latest of many essays on this theme. Happy birthday to me.

      The topic of our discussion was the only one that interested the French elite in January 2021: not the raging pandemic but “the Franco-American divide,” the Huntington-esque clash of two apparently great civilizations and their respective social models—one “universalist,” one “communitarian”—on the question of race and identity politics. To Finkielkraut, Bruckner, and the establishment they still represent, American writers like me seek to impose a “woke” agenda on an otherwise harmonious, egalitarian society. Americans who argue for social justice are guilty of “cultural imperialism,” of ideological projection—even of bad faith.

      This has become a refrain not merely in France but across Europe. To be sure, the terms of this social-media-fueled debate are unmistakably American; “woke” and “cancel culture” could emerge from no other context. But in the United States, these terms have a particular valence that mostly has to do with the push for racial equality and against systemic racism. In Europe, what is labeled “woke” is often whatever social movement a particular country’s establishment fears the most. This turns out to be an ideal way of discrediting those movements: To call them “woke” is to call them American, and to call them American is to say they don’t apply to Europe.

      In France, “wokeism” came to the fore in response to a recent slew of terror attacks, most notably the gruesome beheading in October 2020 of the schoolteacher Samuel Paty. After years of similar Islamist attacks—notably the massacre at the offices of the newspaper Charlie Hebdo in January 2015 and the ISIS-inspired assaults on the Hypercacher kosher supermarket and the Bataclan concert hall in November 2015—the reaction in France reached a tipping point. Emmanuel Macron’s government had already launched a campaign against what it calls “Islamist separatism,” but Paty’s killing saw a conversation about understandable trauma degenerate into public hysteria. The government launched a full-scale culture war, fomenting its own American-style psychodrama while purporting to do the opposite. Soon its ministers began railing against “islamo-gauchisme” (Islamo-leftism) in universities, Muslim mothers in hijabs chaperoning school field trips, and halal meats in supermarkets.

      But most of all, they began railing against the ideas that, in their view, somehow augmented and abetted these divisions: American-inspired anti-racism and “wokeness.” Macron said it himself in a speech that was widely praised by the French establishment for its alleged nuance: “We have left the intellectual debate to others, to those outside of the Republic, by ideologizing it, sometimes yielding to other academic traditions…. I see certain social science theories entirely imported from the United States.” In October, the French government inaugurated a think tank, the Laboratoire de la République, designed to combat these “woke” theories, which, according to the think tank’s founder, Jean-Michel Blanquer, Macron’s education minister, “led to the rise of Donald Trump.”

      As the apparent emissaries of this pernicious “Anglo-Saxon” identitarian agenda, US journalists covering this moment in France have come under the spotlight, especially when we ask, for instance, what islamo-gauchisme actually means—if indeed it means anything at all. Macron himself has lashed out at foreign journalists, even sending a letter to the editor of the Financial Times rebutting what he saw as an error-ridden op-ed that took a stance he could not bear. “I will not allow anybody to claim that France, or its government, is fostering racism against Muslims,” he wrote. Hence my own invitation to appear on France Culture, a kind of voir dire before the entire nation.

      Finkielkraut began the segment with a tirade against The New York Times and then began discussing US “campus culture,” mentioning Yale’s Tim Barringer and an art history syllabus that no longer includes as many “dead white males.” Eventually I asked how, three days after January 6, we could discuss the United States without mentioning the violent insurrection that had just taken place at the seat of American democracy. Finkielkraut became agitated. “And for you also, [what about] the fact that in the American Congress, Emanuel Cleaver, representative of Missouri, presiding over a new inauguration ceremony, finished by saying the words ‘amen and a-women’?” he asked. “Ça vous dérangez pas?” I said it didn’t bother me in the least, and he got even more agitated. “I don’t understand what you say, James McAuley, because cancel culture exists! It exists!”

      The man knew what he was talking about: Three days after our conversation, Finkielkraut was dropped from a regular gig at France’s LCI television for defending his old pal Olivier Duhamel of Sciences Po, who was embroiled in a pedophilia scandal that had taken France by storm. Duhamel was accused by his stepdaughter, Camille Kouchener, of raping her twin brother when the two were in their early teens. Finkielkraut speculated that there may have been consent between the two parties, and, in any case, a 14-year-old was “not the same thing” as a child.

      I tell this story because it is a useful encapsulation of France’s—and Europe’s—war on woke, a conflict that has assumed various forms in different national contexts but that still grips the continent. On one level, there is a certain comedy to it: The self-professed classical liberal turns out to be an apologist for child molestation. In fact, the anti-woke comedy is now quite literally being written and directed by actual comedians who, on this one issue, seem incapable of anything but earnestness. John Cleese, 81, the face of Monty Python and a public supporter of Brexit, has announced that he will be directing a forthcoming documentary series on Britain’s Channel 4 titled Cancel Me, which will feature extensive interviews with people who have been “canceled”—although no one connected with the show has specified what exactly the word means.

      Indeed, the terms of this debate are an insult to collective intelligence. But if we must use them, we need to understand an important distinction between what is called “cancel culture” and what is called “woke.” The former has been around much longer and refers to tactics that are used across the political spectrum, but historically by those on the right. “Cancel culture” is not the result of an increased awareness of racial disparities or a greater commitment to social justice broadly conceived—both of which are more urgent than ever—but rather a terrible and inevitable consequence of life with the Internet. Hardly anyone can support “cancel culture” in good faith, and yet it is never sufficiently condemned, because people call out such tactics only when their political opponents use them, never when their allies do. “Woke,” on the other hand, does not necessarily imply public shaming; it merely signifies a shift in perspective and perhaps a change in behavior. Carelessly equating the two is a convenient way to brand social justice activism as inherently illiberal—and to silence long-overdue conversations about race and inequality that far too many otherwise reasonable people find personally threatening.

      But Europe is not America, and in Europe there have been far fewer incidents that could be construed as “cancellations”—again, I feel stupid even using the word—than in the United States. “Wokeism” is really a phenomenon of the Anglosphere, and with the exception of the United Kingdom, the social justice movement has gained far less traction in Europe than it has in US cultural institutions—newspapers, universities, museums, and foundations. In terms of race and identity, many European cultural institutions would have been seen as woefully behind the times by their US counterparts even before the so-called “great awokening.” Yet Europe has gone fully anti-woke, even without much wokeness to fight.

      So much of Europe’s anti-woke movement has focused on opposing and attempting to refute allegations of “institutional” or “structural” racism. Yet despite the 20th-century continental origins of structuralism (especially in France) as a mode of social analysis—not to mention the Francophone writers who have shaped the way American thinkers conceive of race—many European elites dismiss these critiques as unwelcome intrusions into the public discourse that project the preoccupations of a nation built on slavery (and thus understandably obsessed with race) onto societies that are vastly different. Europe, they insist, has a different history, one in which race—especially in the form of the simple binary opposition of Black and white—plays a less central role. There is, of course, some truth to this rejoinder: Different countries do indeed have different histories and different debates. But when Europeans accuse their American critics of projection, they do so not to point out the very real divergences in the US and European discussions and even conceptions of race and racism. Rather, the charge is typically meant to stifle the discussion altogether—even when that discussion is being led by European citizens describing their own lived experiences.

      France, where I reside, proudly sees itself as a “universalist” republic of equal citizens that officially recognizes no differences among them. Indeed, since 1978, it has been illegal to collect statistics on race, ethnicity, or religion—a policy that is largely a response to what happened during the Second World War, when authorities singled out Jewish citizens to be deported to Nazi concentration camps. The French view is that such categories should play no role in public life, that the only community that counts is the national community. To be anti-woke, then, is to be seen as a discerning thinker, one who can rise above crude, reductive identity categories.

      The reality of daily life in France is anything but universalist. The French state does indeed make racial distinctions among citizens, particularly in the realm of policing. The prevalence of police identity checks in France, which stem from a 1993 law intended to curb illegal immigration, is a perennial source of controversy. They disproportionately target Black and Arab men, which is one reason the killing of George Floyd resonated so strongly here. Last summer I spoke to Jacques Toubon, a former conservative politician who was then serving as the French government’s civil liberties ombudsman (he is now retired). Toubon was honest in his assessment: “Our thesis, our values, our rules—constitutional, etc.—they are universalist,” he said. “They do not recognize difference. But there is a tension between this and the reality.”

      One of the most jarring examples of this tension came in November 2020, when Sarah El Haïry, Macron’s youth minister, traveled to Poitiers to discuss the question of religion in society at a local high school. By and large, the students—many of whom were people of color—asked very thoughtful questions. One of them, Emilie, 16, said that she didn’t see the recognition of religious or ethnic differences as divisive. “Just because you are a Christian or a Muslim does not represent a threat to society,” she said. “For me, diversity is an opportunity.” These and similar remarks did not sit well with El Haïry, who nonetheless kept her cool until another student asked about police brutality. At that point, El Haïry got up from her chair and interrupted the student. “You have to love the police, because they are there to protect us on a daily basis,” she said. “They cannot be racist because they are republican!”

      For El Haïry, to question such assumptions would be to question something foundational and profound about the way France understands itself. The problem is that more and more French citizens are doing just that, especially young people like the students in Poitiers, and the government seems utterly incapable of responding.

      Although there is no official data to this effect—again, because of universalist ideology—France is estimated to be the most ethnically diverse society in Western Europe. It is home to large North African, West African, Southeast Asian, and Caribbean populations, and it has the largest Muslim and Jewish communities on the continent. By any objective measure, that makes France a multicultural society—but this reality apparently cannot be admitted or understood.

      Macron, who has done far more than any previous French president to recognize the lived experiences and historical traumas of various minority groups, seems to be aware of this blind spot, but he stops short of acknowledging it. Earlier this year, I attended a roundtable discussion with Macron and a small group of other Anglophone correspondents. One thing he said during that interview has stuck with me: “Universalism is not, in my eyes, a doctrine of assimilation—not at all. It is not the negation of differences…. I believe in plurality in universalism, but that is to say, whatever our differences, our citizenship makes us build a universal together.” This is simply the definition of a multicultural society, an outline of the Anglo-Saxon social model otherwise so despised in France.

      Europe’s reaction to the brutal killing of George Floyd in may 2020 was fascinating to observe. The initial shock at the terrifyingly mundane horrors of US life quickly gave way to protest movements that decried police brutality and the unaddressed legacy of Europe’s colonial past. This was when the question of structural racism entered the conversation. In Britain, Prime Minister Boris Johnson responded to the massive protests throughout the country by establishing the Commission on Race and Ethnic Disparities, an independent group charged with investigating the reality of discrimination and coming up with proposals for rectifying racial disparities in public institutions. The commission’s report, published in April 2021, heralded Britain as “a model for other White-majority countries” on racial issues and devoted three pages to the problems with the language of “structural racism.”

      One big problem with this language, the report implied, is that “structural racism” is a feeling, and feelings are not facts. “References to ‘systemic’, ‘institutional’ or ‘structural racism’ may relate to specific processes which can be identified, but they can also relate to the feeling described by many ethnic minorities of ‘not belonging,’” the report said. “There is certainly a class of actions, behaviours and incidents at the organisational level which cause ethnic minorities to lack a sense of belonging. This is often informally expressed as feeling ‘othered.’” But even that modest concession was immediately qualified. “However, as with hate incidents, this can have a highly subjective dimension for those tasked with investigating the claim.” Finally, the report concluded, the terms in question were inherently extreme. “Terms like ‘structural racism’ have roots in a critique of capitalism, which states that racism is inextricably linked to capitalism. So by that definition, until that system is abolished racism will flourish.”

      The effect of these language games is simply to limit the terms available to describe a phenomenon that indeed exists. Because structural racism is not some progressive shibboleth: It kills people, which need not be controversial or even political to admit. For one recent example in the UK, look no further than Covid-19 deaths. The nation’s Office for National Statistics concluded that Black citizens were more than four times as likely to die of Covid as white citizens, while British citizens of Bangladeshi and Pakistani heritage were more than three times as likely to die. These disparities were present even among health workers directly employed by the state: Of the National Health Service clinical staff who succumbed to the virus, a staggering 60 percent were “BAME”—Black, Asian, or minority ethnic, a term that the government’s report deemed “no longer helpful” and “demeaning.” Beyond Covid-19, reports show that Black British women are more than four times as likely to die in pregnancy or childbirth as their white counterparts; British women of an Asian ethnic background die at twice the rate of white women.

      In the countries of Europe as in the United States, the battle over “woke” ideas is also a battle over each nation’s history—how it is written, how it is taught, how it is understood.

      Perhaps nowhere is this more acutely felt than in Britain, where the inescapable legacy of empire has become the center of an increasingly acrimonious public debate. Of particular note has been the furor over how to think about Winston Churchill, who remains something of a national avatar. In September, the Winston Churchill Memorial Trust renamed itself the Churchill Fellowship, removed certain pictures of the former prime minister from its website, and seemed to distance itself from its namesake. “Many of his views on race are widely seen as unacceptable today, a view that we share,” the Churchill Fellowship declared. This followed the November 2020 decision by Britain’s beloved National Trust, which operates an extensive network of stately homes throughout the country, to demarcate about 100 properties with explicit ties to slavery and colonialism.

      These moves elicited the ire of many conservatives, including the prime minister. “We need to focus on addressing the present and not attempt to rewrite the past and get sucked into the never-ending debate about which well-known historical figures are sufficiently pure or politically correct to remain in public view,” Johnson’s spokesman said in response to the Churchill brouhaha. But for Hilary McGrady, the head of the National Trust, “the genie is out of the bottle in terms of people wanting to understand where wealth came from,” she told London’s Evening Standard. McGrady justified the trust’s decision by saying that as public sensibilities change, so too must institutions. “One thing that possibly has changed is there may be things people find offensive, and we have to be sensitive about that.”

      A fierce countermovement to these institutional changes has already emerged. In the words of David Abulafia, 71, an acclaimed historian of the Mediterranean at Cambridge University and one of the principal architects of this countermovement, “We can never surrender to the woke witch hunt against our island story.”

      This was the actual title of an op-ed by Abulafia that the Daily Mail published in early September, which attacked “today’s woke zealots” who “exploit history as an instrument of propaganda—and as a means of bullying the rest of us.” The piece also announced the History Reclaimed initiative, of which Abulafia is a cofounder: a new online platform run by a board of frustrated British historians who seek to “provide context, explanation and balance in a debate in which condemnation is too often preferred to understanding.” As a historian myself, I should say that I greatly admire Abulafia’s work, particularly its wide-ranging synthesis and its literary quality, neither of which is easy to achieve and both of which have been models for me in my own work. Which is why I was surprised to find a piece by him in the Daily Mail, a right-wing tabloid not exactly known for academic rigor. When I spoke with Abulafia about it, he seemed a little embarrassed. “It’s basically an interview that they turn into text and then send back to you,” he told me. “Some of the sentences have been generated by the Daily Mail.”

      As in the United States, the UK’s Black Lives Matter protests led to the toppling of statues, including the one in downtown Bristol of Edward Colston, a 17th-century merchant whose wealth derived in part from his active involvement in the slave trade. Abulafia told me he prefers a “retain and explain” approach, which means keeping such statues in place but adding context to them when necessary. I asked him about the public presentation of statues and whether by their very prominence they command an implicit honor and respect. He seemed unconvinced. “You look at statues and you’re not particularly aware of what they show,” he said.

      “What do you do about Simon de Montfort?” Abulafia continued. “He is commemorated at Parliament, and he did manage to rein in the power of monarchy. But he was also responsible for some horrific pogroms against the Jews. Everyone has a different perspective on these people. It seems to me that what we have to say is that human beings are complex; we often have contradictory ideas, mishmash that goes in any number of different directions. Churchill defeated the Nazis, but lower down the page one might mention that he held views on race that are not our own. Maintaining that sense of proportion is important.”

      All of these are reasonable points, but what I still don’t understand is why history as it was understood by a previous generation must be the history understood by future generations. Statues are not history; they are interpretations of history created at a certain moment in time. Historians rebuke previous interpretations of the past on the page all the time; we rewrite accounts of well-known events according to our own contemporary perspectives and biases. What is so sacred about a statue?

      I asked Abulafia why all of this felt so personal to him, because it doesn’t feel that way to me. He replied, “I think there’s an element of this: There is a feeling that younger scholars might be disadvantaged if they don’t support particular views of the past. I can think of examples of younger scholars who’ve been very careful on this issue, who are not really taking sides on that issue.” But I am exactly such a younger scholar, and no one has ever forced me to uphold a certain opinion, either at Harvard or at Oxford. For Abulafia, however, this is a terrifying moment. “One of the things that really worries me about this whole business is the lack of opportunities for debate.”

      Whatever one thinks of “woke” purity tests, it cannot be argued in good faith that the loudest European voices on the anti-woke side of the argument are really interested in “debate.” In France especially, the anti-woke moment has become particularly toxic because its culture warriors—on both the right and the left—have succeeded in associating “le wokeisme” with defenses of Islamist terrorism. Without question, France has faced the brunt of terrorist violence in Europe in recent years: Since 2015, more than 260 people have been killed in a series of attacks, shaking the confidence of all of us who live here. The worst year was 2015, flanked as it was by the Charlie Hebdo and Bataclan concert hall attacks. But something changed after Paty’s brutal murder in 2020. After a long, miserable year of Covid lockdowns, the French elite—politicians and press alike—began looking for something to blame. And so “wokeness” was denounced as an apology for terrorist violence; in the view of the French establishment, to emphasize identity politics was to sow the social fractures that led to Paty’s beheading. “Wokeness” became complicit in the crime, while freedom of expression was reserved for supporters of the French establishment.

      The irony is fairly clear: Those who purported to detest American psychodramas about race and social justice had to rely on—and, in fact, to import—the tools of an American culture war to battle what they felt threatened by in their own country. In the case of Paty’s murder and its aftermath, there was another glaring irony, this time about the values so allegedly dear to the anti-woke contingent. The middle school teacher, who was targeted by a Chechen asylum seeker because he had shown cartoons of the prophet Muhammad as part of a civics lesson about free speech, was immediately lionized as an avatar for the freedom of expression, which the French government quite rightly championed as a value it would always protect. “I will always defend in my country the freedom to speak, to write, to think, to draw,” Macron told Al Jazeera shortly after Paty’s killing. This would have been reassuring had it not been completely disingenuous: Shortly thereafter, Macron presided over a crackdown on “islamo-gauchisme” in French universities, a term his ministers used with an entirely straight face. If there is a single paradox that describes French cultural life in 2021, it is this: “Islamophobia” is a word one is supposed to avoid, but “Islamo-leftism” is a phenomenon one is expected to condemn.

      Hundreds of academics—including at the Centre National de la Recherche Scientifique, France’s most prestigious research body—attacked the government’s crusade against an undefined set of ideas that were somehow complicit in the Islamist terror attacks that had rocked the country. Newspapers like Le Monde came out against the targeting of “islamo-gauchisme,” and there were weeks of tedious newspaper polemics about whether the term harks back to the “Judeo-Bolshevism” of the 1930s (of course it does) or whether it describes a real phenomenon. In any case, the Macron government backtracked in the face of prolonged ridicule. But the trauma of the terror attacks and the emotional hysteria they unleashed will linger: France has also reconfigured its commitment to laïcité, the secularism that the French treat as an unknowable philosophical ideal but that is actually just the freedom to believe or not to believe as each citizen sees fit. Laïcité has become a weapon in the culture war, instrumentalized in the fight against an enemy that the French government assures its critics is radical Islamism but increasingly looks like ordinary Islam.

      The issue of the veil is infamously one of the most polarizing and violent in French public debate. The dominant French view is a function of universalist ideology, which holds that the veil is a symbol of religious oppression; it cannot be worn by choice. A law passed in 2004 prohibits the veil from being worn in high schools, and a separate 2010 law bans the face-covering niqab from being worn anywhere in public, on the grounds that “in free and democratic societies…o exchange between people, no social life is possible, in public space, without reciprocity of look and visibility: people meet and establish relationships with their faces uncovered.” (Needless to say, this republican value was more than slightly complicated by the imposition of a mask mandate during the 2020 pandemic.)

      In any case, when Muslim women wear the veil in public, which is their legal right and in no way a violation of laïcité, they come under attack. In 2019, for instance, then–Health Minister Agnès Buzyn—who is now being investigated for mismanaging the early days of the pandemic—decried the marketing of a runner’s hijab by the French sportswear brand Decathlon, because of the “communitarian” threat it apparently posed to universalism. “I would have preferred a French brand not to promote the veil,” Buzyn said. Likewise, Jean-Michel Blanquer, France’s education minister, conceded that although it was technically legal for mothers to wear head scarves, he wanted to avoid allowing them to chaperone school trips “as much as possible.”

      Nicolas Cadène, the former head of France’s national Observatory of Secularism—a laïcité watchdog, in other words—was constantly criticized by members of the French government for being too “soft” on Muslim communal organizations, with whose leaders he regularly met. Earlier this year, the observatory that Cadène ran was overhauled and replaced with a new commission that took a harder line. He remarked to me, “You have political elites and intellectuals who belong to a closed society—it’s very homogeneous—and who are not well-informed about the reality of society. These are people who in their daily lives are not in contact with those who come from diverse backgrounds. There is a lack of diversity in that elite. France is not the white man—there is a false vision [among] our elites about what France is—but they are afraid of this diversity. They see it as a threat to their reality.”

      As in the United States, there is a certain pathos in the European war on woke, especially in the battalion of crusaders who belong to Cleese and Finkielkraut’s generation. For them, “wokeism” —a term that has no clear meaning and that each would probably define differently—is a personal affront. They see the debate as being somehow about them. The British politician Enoch Powell famously said that all political lives end in failure. A corollary might be that all cultural careers end in irrelevance, a reality that so many of these characters refuse to accept, but that eventually comes for us all—if we are lucky. For many on both sides of the Atlantic, being aggressively anti-woke is a last-ditch attempt at mattering, which is the genuinely pathetic part. But it is difficult to feel pity for those in that camp, because their reflex is, inescapably, an outgrowth of entitlement: To resent new voices taking over is to believe that you always deserve a microphone. The truth is that no one does.

      https://www.thenation.com/article/world/woke-europe-structural-racism

  • Les Etats-Unis vont rouvrir leurs frontières terrestres avec le Canada et le Mexique aux visiteurs vaccinés début novembre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/13/les-etats-unis-vont-rouvrir-aux-visiteurs-vaccines-leurs-frontieres-terrestr

    Les Etats-Unis vont rouvrir leurs frontières terrestres avec le Canada et le Mexique aux visiteurs vaccinés début novembre. La fin des restrictions s’appliquera au début de novembre, tout comme pour les voyages internationaux par avion, pour lesquels l’obligation vaccinale avait été annoncée le 20 septembre.Après avoir déjà annoncé la fin prochaine des restrictions pour les voyageurs vaccinés contre le Covid-19 arrivant par les airs, les Etats-Unis ouvriront « au début de novembre » leurs frontières terrestres avec le Mexique et le Canada, également aux visiteurs vaccinés, a déclaré dans la nuit de mardi 12 à mercredi 13 octobre un haut responsable de la Maison Blanche.Il a assuré, lors d’une conférence téléphonique, que la date précise d’entrée en vigueur du nouveau dispositif serait connue « très prochainement » pour ces voyages par voie terrestre, tout comme pour les voyages internationaux par avion, pour lesquels l’obligation vaccinale avait été annoncée le 20 septembre. « Cela ira ensemble », selon la source de la Maison Blanche.Pour lutter contre la pandémie, les Etats-Unis avaient fermé leurs frontières à partir de mars 2020 pour des millions de voyageurs en provenance notamment de l’Union européenne, du Royaume-Uni, ou de Chine, puis, plus tard, d’Inde ou du Brésil. Mais aussi pour les visiteurs venus, par voie terrestre, du Canada et du Mexique. Cela a causé des situations personnelles douloureuses, et des dommages économiques.
    Pour ce qui concerne le franchissement terrestre des frontières, la source a fait savoir que le nouveau système serait mis en place en « deux phases ». Dans un premier temps, les vaccins seront requis pour les voyages « non essentiels », par exemple faire du tourisme ou rendre visite à de la famille, mais l’obligation vaccinale ne s’appliquera pas aux voyages jugés « essentiels », qui ont toujours été autorisés.Dans un second temps, à partir du « début de janvier » 2022, tous les voyageurs, quels que soient leurs motifs, devront être pleinement vaccinés. Cela laissera « amplement le temps », par exemple, aux conducteurs de poids lourds, qui ont des motifs professionnels impérieux de passer la frontière, de se faire vacciner, selon la Maison Blanche.La source a expliqué que les restrictions actuelles pour ces frontières terrestres, qui expirent le 21 octobre, seraient donc prolongées encore une fois, jusqu’à la date d’entrée en vigueur du nouveau dispositif.Interrogé sur les vaccins qui permettront d’entrer sur le territoire, le haut responsable s’est référé à des indications récentes des autorités sanitaires américaines. Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique, ont « fait savoir aux compagnies aériennes que tous les vaccins approuvés par la FDA [l’Agence américaine du médicament] et l’Organisation mondiale de la santé seraient acceptés pour les voyages par avion ».« J’anticipe que ce sera la même chose pour les voyages terrestres », a dit le haut responsable, précisant que, dans ce cas, le vaccin d’AstraZeneca, qui n’est pas administré aux Etats-Unis, serait admis. La source a précisé que cette levée des restrictions ne concernerait que les entrées terrestres légales sur le territoire.Le « titre 42 », législation controversée qui a permis à l’administration Trump, puis à l’administration Biden, d’expulser des personnes en situation irrégulière pour des raisons sanitaires depuis le début de la pandémie, continuera d’être appliqué, a-t-elle fait savoir. Ce texte, critiqué par des associations selon lesquelles il restreint le droit d’asile notamment, a ainsi été invoqué par la Maison Blanche pour expulser massivement des Haïtiens qui s’étaient récemment rassemblés à la frontière avec le Mexique.Pour ce qui concerne le transport aérien, le haut responsable a fait savoir que l’administration Biden devait encore finaliser la procédure, en particulier tout ce qui concerne le traçage des personnes entrant sur le territoire, et les tests qui seront pratiqués sur les voyageurs.

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