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    Sénégal : l’armée intercepte 201 migrants en partance pour l’Espagne dans le delta du Sine Saloum
    Par RFI Publié le : 10/07/2025
    Dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 juillet, 201 migrants ont été interceptés dans le delta du Sine Saloum, une zone devenue depuis un an un point de départ privilégié pour les candidats à l’émigration clandestine depuis le Sénégal.
    Au Sénégal, 201 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés par la marine juste avant de prendre la mer pour l’Espagne depuis les eaux du Sine Saloum. Ce delta formé par la confluence de deux fleuves, situé à environ 170 km au sud de Dakar, concentre une grande partie des départs vers la Canaries depuis un an. L’interpellation s’est déroulée dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 juillet. Alors qu’un petit bateau de la marine sénégalaise patrouille dans la zone, celui-ci tombe sur un groupe de 69 personnes rassemblées à terre. Composé d’une majorité d’hommes, il compte aussi quelques femmes et des enfants, selon un communiqué de l’armée sénégalaise.
    Cent trente-deux individus étaient quant à eux cachés dans une pirogue qui se trouvait juste à côté, prête à partir en direction des îles Canaries. Composé d’une myriade de bras de fleuves - les bolongs - qui mènent directement à l’océan Atlantique et transforme la zone en un vrai gruyère potentiellement plus difficile à surveiller, le parc naturel du Sine Saloum est devenu, depuis un an, l’un des points de départ privilégiés des candidats à l’émigration clandestine depuis le Sénégal. Dans une nouvelle tentative de mettre fin à l’hémorragie qui touche l’ensemble des côtes sénégalaises et notamment les zones de pêche selon l’ONG de protection des migrants Horizons sans frontières, la marine sénégalaise avait fait installer l’an dernier une station de surveillance à Foundiougne, l’une des villes situées à l’entrée du parc.

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  • Saint-Louis : un départ clandestin vers les Canaries déjoué, 5 interpellations
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    Saint-Louis : un départ clandestin vers les Canaries déjoué, 5 interpellations
    Une tentative de trafic de migrants par voie maritime a été avortée ce samedi 29 juin 2025 à Saint-Louis, grâce à l’action rapide de l’antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT).
    • Cinq (05) individus ont été interpellés alors qu’ils tentaient d’organiser une traversée vers les îles Canaries.
    • Une pirogue destinée au départ a été saisie près de la Mosquée Mouride.
    • Selon les premiers éléments de l’enquête, des recruteurs basés en Gambie seraient impliqués dans l’organisation du voyage.
    Les suspects ont été présentés le 2 juillet 2025 devant le Procureur Financier du Pool Judiciaire de Dakar pour :
    • Association de malfaiteurs
    • Complicité de tentative de trafic de migrants
    L’enquête se poursuit activement pour identifier et interpeller les organisateurs présumés encore en fuite.

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  • Contrôles renforcés au Sénégal et en Mauritanie : la migration vers les Canaries chute, mais devient plus mortelle depuis la Guinée
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    Contrôles renforcés au Sénégal et en Mauritanie : la migration vers les Canaries chute, mais devient plus mortelle depuis la Guinée
    Le renforcement des contrôles policiers au Sénégal et en Mauritanie a entraîné une baisse de 41 % des arrivées de migrants irréguliers aux îles Canaries au cours des six premiers mois de 2025, selon La Provincia. Cependant, cette diminution s’accompagne d’un déplacement inquiétant des points de départ, rendant la route migratoire beaucoup plus dangereuse.
    Les autorités espagnoles ont confirmé hier que les embarcations partent désormais de points plus éloignés et risqués, comme la Guinée-Conakry. Cette évolution augmente considérablement les risques pour les migrants qui tentent la traversée. Anselmo Pestana, délégué du gouvernement aux Canaries, a souligné que le nombre d’arrivées est passé d’environ 19 100 personnes au premier semestre 2024 à 11 300 pour la même période en 2025.
    Malgré la baisse des arrivées, le danger n’a pas diminué, bien au contraire. « Le risque est bien plus élevé pour la vie des personnes qui tentent de se rapprocher des Canaries, car elles essaient de s’éloigner trop de la côte et il existe également un risque qu’elles se perdent dans l’océan Atlantique et aillent vers les Caraïbes ou le Brésil », a alerté M. Pestana. Il a précisé que ces traversées peuvent durer jusqu’à dix jours, multipliant les probabilités de naufrage, d’autant plus que les embarcations tentent d’éviter les contrôles en s’éloignant des côtes africaines.
    Certaines pirogues ont été contraintes de se rapprocher de la terre ferme en raison du mauvais temps ou d’un manque de carburant. Elles sont alors interceptées et ramenées à leur point de départ. Ce déplacement des routes migratoires vers le sud est une conséquence directe du renforcement du contrôle policier dans les pays émetteurs traditionnels comme la Mauritanie et le Sénégal, grâce à la collaboration de la Garde civile et de la Police nationale espagnoles.
    Démantèlement de réseaux et coopération internationale
    Les opérations de renseignement et d’enquête ont permis le démantèlement d’organisations criminelles et de mafias, ainsi qu’une augmentation des interceptions d’embarcations renvoyées vers les côtes. Le samedi 21 juin, par exemple, les garde-côtes mauritaniens ont intercepté une pirogue avec 124 personnes à bord, dont 14 femmes et un enfant, partis du Sénégal et de Guinée, à 60 kilomètres de Nouakchott. Leur destination était les Canaries.
    Anselmo Pestana a également salué le démantèlement de bâtiments où les migrants étaient retenus avant de partir et l’arrestation de personnes impliquées dans des réseaux de trafic. Il a qualifié de « positive » l’évolution de la collaboration avec les autorités des pays concernés, espérant qu’elle se poursuive dans les prochains mois.
    Cependant, les récentes découvertes de cadavres de migrants subsahariens ligotés sur des embarcations arrivées aux Baléares depuis l’Algérie rappellent que les flux migratoires ne s’arrêtent pas. Ces drames montrent comment les réseaux criminels s’adaptent à la pression policière en déviant les routes vers des chemins encore plus périlleux.

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  • En cinq mois, près de 1 900 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Espagne - InfoMigrants
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    En cinq mois, près de 1 900 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Espagne
    Par Leslie Carretero Publié le : 17/06/2025
    D’après le dernier rapport de l’ONG Caminando Fronteras, 1 865 personnes ont péri en mer en tentant de rejoindre le sol espagnol entre le 1er janvier et le 31 mai. La majorité des décès ont été enregistrés dans l’Atlantique, avec 1 482 morts.Cent treize. C’est le nombre de « tragédies » documentées sur la route vers l’Espagne entre le 1er janvier et le 31 mai 2025 par l’ONG espagnole Caminando Fronteras dans son dernier rapport paru mardi 17 juin.
    Au total durant les cinq premiers mois de l’année, 1 865 migrants ont péri en tentant de rejoindre le sol espagnol, toutes routes confondues, selon Caminando Fronteras. Parmi eux, 342 enfants et 112 femmes. La majorité des accidents se sont produits dans l’Atlantique sur le chemin vers les Canaries, avec 1 482 morts recensés.D’après l’ONG, la plupart des départs de canots vers l’archipel espagnol se concentre désormais sur la côte mauritanienne. Parmi les 1 482 personnes décédées sur la route des Canaries, 1 318 étaient parties de Mauritanie - 110 du Sénégal et de la Gambie, 54 du le sud du Maroc).Le rapport révèle par ailleurs que 38 embarcations ont disparu en mer Méditerranée ou dans l’Atlantique avec l’ensemble des passagers à bord.
    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), elle, compte 40 morts sur la même voie à cette même période. Un écart avec les chiffres de Caminando Fronteras qui s’explique par des méthodologies distinctes. Caminando Fronteras s’appuie sur les appels de détresse des migrants en mer ou de leurs familles pour élaborer ses rapports. L’OIM quant à elle répertorie « tous les naufrages dont on est certains à 100%, nous sommes très stricts à ce sujet », avait expliqué l’an dernier à InfoMigrants Flavio di Giacomo, porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’OIM. Des articles de presse et des témoignages indirects font partie des sources exploitées.
    « Il est plus facile d’avoir des certitudes sur la route de la Méditerranée que sur celle de l’Atlantique, plus longue, et dont les bateaux sont plus difficiles à repérer, avait-il admis. Ce chemin en plein océan est très dangereux, c’est donc probable qu’il y ait beaucoup de naufrages dont personne n’entend parler », avait ajouté le responsable de l’OIM.Dans son rapport, Caminando Fronteras pointe du doigt les services de sauvetages des différents États et estime que ces morts auraient pu être évitées. « Dans de nombreux cas, les ressources adéquates ne sont pas mobilisées, ou celles déployées sont clairement insuffisantes », signale l’ONG dans son rapport.
    Les militants regrettent par ailleurs que les opérations de sauvetage ne soient pas immédiatement lancées dès qu’une alerte est donnée - par les migrants ou les ONG. « Ces services partent du principe que, tant qu’il n’y a pas de naufrage imminent, il n’y a pas d’urgence réelle à intervenir, même si les navires ne présentent pas les garanties minimales de sécurité nautique », note Caminando Fronteras. Une pratique qui, selon l’ONG, multiplie les risques de drames. « L’activation limitée des ressources aériennes est particulièrement préoccupante » car elle « réduit considérablement les chances de sauvetage » en cas d’accident. « Les services de secours adoptent une approche restrictive envers les embarcations de migrants », déplorent les humanitaires.
    L’an dernier à la même période, Caminando Fronteras avait comptabilisé 5 054 personnes décédées sur les voies menant à l’Espagne, dont 4 808 dans l’océan Atlantique. Le nombre de morts en 2025 est donc en forte diminution par rapport à 2024. Une chute des décès qui s’explique par une autre baisse : celle des arrivées de migrants sur les côtes espagnoles.
    Entre le 1er janvier et le 31 mai, 15 000 personnes ont débarqué en Espagne, contre 20 715 à la même période de 2024, soit une baisse de 27%, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol. La chute des arrivées est encore plus importante aux Canaries cette année, avec près de 11 000 débarquements en 2025, contre 17 000 durant les cinq premiers mois de 2024 (-35%).La route des Canaries est active depuis 2005. Un an plus plus tard est survenue la « crise des cayucos » : près de 32 000 personnes avaient débarqué dans l’archipel, du jamais vu. Mais le déploiement sécuritaire qui s’opère dans l’océan Atlantique depuis 2007 avait tari petit à petit cette route, au profit de celle de la Méditerranée centrale.
    Puis à partir de 2018, les conditions de vie des Subsahariens en Libye, la militarisation des routes qui mènent au nord de l’Afrique, ou encore la surveillance accrue des garde-côtes marocains en Méditerranée ont poussé, de nouveau, les migrants sur la route des Canaries. Et depuis la fin de la pandémie de Covid-19, les arrivées sur les îles espagnoles sont quasi quotidiennes.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#atlantique#mortalite#sante#routemigratoire#migrationirreguliere

  • #Marie_Cosnay : « Dans l’#imaginaire_collectif pour la migration, la #fosse_commune, c’est la #Méditerranée »

    L’écrivaine et activiste Marie Cosnay a consacré aux routes migratoires une trilologie - Des îles, parue aux éditions de l’Ogre - qui replace l’océan en son centre. Et pourtant, l’Atlantique reste un #impensé dans nos représentations de la mer-cimetière, en dépit des évidences et des chiffres.

    Marie Cosnay, pourquoi dites-vous qu’on résiste à penser l’#océan_Atlantique lorsqu’on parle de la #mer-cimetière, et des routes migratoires maritimes ?

    Quand on parle des morts en mer et des morts de la migration - et on n’en parle pas souvent -, la fosse commune, c’est la Méditerranée. C’est à la Méditerranée qu’on est sans cesse ramené. Or c’est quand même étrange, parce que le plus grand nombre de morts ce sont ceux de l’Atlantique, en tout cas depuis 2018. Or cela invisibilise des choses, des imaginaires, mais aussi du réel. Car la route la plus empruntée, c’est celle des #Canaries. Il y a un mort toutes les demi-heures : en 2024, on compte sur cette route-là, de la façade atlantique depuis le #Sénégal jusqu’au #Sahara_occidental, au #Maroc, vers les Canaries - rien que ça -, un mort toutes les demi-heures l’année dernière. C’est énorme. Alors, invisibiliser l’océan atlantique ça veut dire que ces morts qui sont les plus nombreuses, personne n’en parle jamais. Ce sont les morts de l’#Afrique_de_l'Ouest.

    Comment décririez-vous cette route migratoire atlantique ?

    Depuis le Sénégal, ce sont des bateaux en bois, des #pateras, qui contiennent cinquante, soixante personnes, parfois davantage. Tous les gens qui connaissent cette route-là, jusqu’aux Canaries, c’est-à-dire les militants espagnols, et aussi, évidemment, les gens qui prennent cette route et leurs familles, tout comme la Croix-Rouge, appellent ça des “#convois”. Ces convois sont nommés par le nombre de personnes à l’intérieur. Le nombre de femmes, le nombre d’enfants. C’est pour pouvoir savoir nommer le bateau, par exemple : “Convoi 56, huit femmes, deux bébés, Tan-Tan” ; “Convoi 62, quatre femmes, trois enfants, Dakhla”... C’est comme ça que la Croix-Rouge peut savoir qui est arrivé.

    Dans quelle mesure l’imaginaire de ces convois a-t-il quelque chose à voir spécifiquement avec l’Atlantique ?

    Cette question m’évoque l’exemple d’un dessin d’enfant aux Canaries. Un enfant qui était arrivé par un de ces convois. Les gens qui s’en occupaient, la Croix-Rouge, et d’autres, et qui s’en occupaient plutôt pas mal, lui avaient demandé de dessiner son voyage, son exil, parce qu’il avait été extrêmement chahuté. Durant sa traversée, il y avait eu des morts, et notamment des enfants morts sur ce bateau. Et cet enfant qui avait survécu avait dessiné un bateau incroyablement ressemblant à un bateau négrier. C’est de cette histoire-là, et de cette mémoire-là aussi, qu’on se prive quand on ignore cette route-là, quand on habite à Marseille ou à Paris, et en tout cas en France.

    C’est spécifiquement français ?

    Ce qui est étrange, c’est que les militants en Espagne savent très bien l’importance de la route atlantique, et en Espagne, cette perception n’a rien à voir. On n’est pas du tout déconnecté, comme en France.

    Comment est venue l’écriture sur ces routes migratoires, et notamment de raconter la migration depuis les Canaries ?

    Au départ, je faisais de l’activisme aux frontières, à la frontière basque notamment. Je vivais au Pays basque et les gens passaient par là. J’écrivais des choses qui étaient plutôt de l’ordre de la chronique, du petit texte informatif. Lorsque j’avais une grosse colère ou quelque chose que je n’arrivais pas à démêler, c’était le texte qui m’aidait à démêler. J’appelais ça des chroniques. Par exemple, j’ai beaucoup écrit sur les mineurs isolés, sur le non accueil, et puis des réflexions sur : qu’est ce que l’enfance ? Est-ce que l’âge protège ? Et pourquoi l’âge protégerait-il plus qu’autre chose, en fait ?

    Auparavant, j’avais une autre activité d’écriture qui était beaucoup plus fictionnelle ou documentaire, mais davantage tournée vers le passé. Mais la question migratoire était devenue tellement prégnante, tellement importante dans ma vie, que je ne pouvais plus séparer les deux. Ce sont les morts qui m’ont poussée à écrire sur eux. Car avant d’aller aux Canaries pour rencontrer les gens, je me trouve à l’endroit où ils arrivent en fait, c’est-à-dire exactement à Irun, en Espagne, à côté de Bayonne, à la frontière basque. C’est là que je rencontre des gens pour qui je mets en place qu’il faut mettre en place comme militante. Je ne suis pas encore certaine d’écrire, je me dis même que j’écrivais si ça vient à moi. Et là, je rencontre des gens qui attendent des gens. Et ces gens qu’ils attendent n’arrivent pas. Alors on commence à me demander : “Mais va ! Va sur les îles ! Va chercher ma sœur, va chercher mon frère, va chercher ma fille. Ils sont arrivés tel jour dans le convoi 57, trois enfants, quatre femmes et et trois morts…” Parce qu’on sait un peu. C’est comme ça que les morts arrivent à la porte. Les premiers morts, ceux dont je me rends compte. Et donc j’y vais. Je vais sur les îles Canaries et il y a urgence.

    On est en 2019 et le premier tome de cette série qui s’intitulera “Des îles” (aux éditions de l’Ogre”) démarre…

    J’ai des noms, j’ai des photos, j’ai quelquefois des vidéos. Je ne suis pas toute seule, évidemment : il y a des relais. Et je cherche. J’ai des noms, j’ai des dates de naissance, j’ai des lieux de départ. J’ai des choses comme : “la dernière fois qu’on l’a vu”. Alors je cherche et je me rends compte assez vite que je ne trouverai pas. Car les gens meurent énormément. On sait, mais en fait concrètement, on ne sait pas. Je me rappelle de ce garçon qui s’appelle Amadou, qui m’a le premier demandé d’aller chercher sa sœur sur les îles Canaries. Selon lui, elle était arrivée tel jour, à tel endroit, etc. Cinq ou six ans après, lui dont je racontais l’histoire dans le premier volume de la trilogie Des îles, il la cherche encore. J’ai encore reçu la photo de sa sœur récemment sur Whatsapp. La même photo.

    Vous vous mettez donc à chercher des disparus, avant d’écrire l’histoire de ces gens qui voyagent sans visa…

    J’ai trouvé une petite fille qui avait disparu. Une seule : Fatou. Elle était donnée pour disparue sur un bateau sur lequel on disait qu’il y avait eu beaucoup d’enfants morts sur ce bateau qui avait tourné dans l’océan très longtemps. Et donc on m’avait dit de ne pas donner d’espoir à la maman. Mais la maman m’avait donné sa photo et j’étais sur les îles Canaries pour essayer, pour voir, au cas où… J’ai montré la photo de cette petite fille à un médecin urgentiste qui intervenait à l’arrivée des bateaux, parce que beaucoup de gens sont dans des états incroyables. Ils ont bu de l’eau de mer, ils ont perdu la tête, ils ne savent plus qui ils sont… Je lui ai montré la photo, et ce médecin-là, Alban, a poussé un cri : “Mais elle est arrivée, elle est vivante !” Après, on a mis un an à ce qu’elle puisse se rapprocher de sa maman. C’est très compliqué, mais c’est la seule histoire qui soit heureuse.

    Quelle empreinte l’Atlantique a-t-il laissé sur ces années d’enquête à remonter le fil d’histoires qui passent par l’océan ?

    Certaines images de l’océan m’ont beaucoup hantée. Notamment cet imaginaire, d’être seul sur l’océan en fait. Car même si on peu d’histoires, même si parfois les gens sont morts les uns après les autres, on a quelques images, et même quelques vidéos. Parce que c’est l’Atlantique ! C’est-à-dire que si on rate les Canaries, on arrive aux Etats-Unis ! “#Bosa”, ça veut dire quitter son pays, et rater les Canaries, ça s’appelle “Bosa États-Unis”. Si on rase les Canaries, on fait “#Bosa_Amérique” et en effet, on a retrouvé des bateaux complètement de l’autre côté de l’Atlantique, avec des corps desséchés, avec des squelettes. Mais on a trouvé aussi des bateaux vides ou alors avec un survivant. Vous imaginez ? Un seul survivant, au milieu de l’Atlantique. Comment on survit à ça, quand on est avec sa bouée et que finalement le secours maritime espagnol vient te sauver sur ta bouée ? Tu as vu mourir les uns après les autres tous tes copains.

    On a cherché comme cela un jeune Marocain, à la demande de sa sœur. Nous étions deux ou trois, à le chercher, ensemble, parce qu’on entendait dire qu’il était vivant or il n’apparaissait pas. En général, quand les gens n’apparaissent pas, ils ne vont pas apparaître trois mois après… mais il peut y avoir des exceptions, comme pour Fatou, la petite fille retrouvée aux Canaries. Donc, on cherche.

    Et de ce garçon, on a trouvé une vidéo, parce qu’on avait des photos de lui et on comparait avec les vidéos qu’on trouvait sur les réseaux. Sur cette vidéo, il parle en arabe sur un bateau au milieu de l’Atlantique. Le bateau n’était pas très loin des Canaries, mais perdu. On a fait traduire cette vidéo. C’était très compliqué de comprendre ce qu’il disait avec le bruit de l’océan mais on voyait sur la vidéo qu’il se passait un truc très important, sans savoir dire si c’était intense d’euphorie ou de désespoir. C’était impossible à dire. Et lui est là, il est debout, et il parle, avec intensité. En fait, il disait le nom de toutes les victimes du bateau. Il était en fait l’avant-dernier témoin, puisque le dernier, c’est celui qui va mettre la vidéo sur internet. Ce garçon n’est pas arrivé. Ça veut dire que ce garçon, debout, qui parle, est mort alors même qu’il était en train de nommer, lui, les gens qui venaient de mourir au milieu de l’océan.

    Puis l’écriture s’est poursuivie, et un deuxième volume, puis un troisième, sont venus compléter cette triologie, Des îles… Mais l’écriture s’est un peu déplacée, entre-temps…

    En 2022, la frontière entre la France et l’Espagne se ferme complètement suite à une attaque dans une église, près de Nice, par un jeune homme tunisien qui sortait de Lampedusa et qui a attaqué le curé d’une paroisse. Or ce moment où la frontière avec l’Espagne se ferme a coïncidé exactement avec le moment où les gens quittaient les #île_ Canaries pour remonter vers la France. Pendant un an, elle est restée fermée. Et pendant un an, il y a eu dix morts.

    Alors ce n’était plus des disparus qu’on cherchait, puisque l’on avait des corps. C’était exactement le contraire. On avait des #corps, mais pas de nom, pas d’histoire. Juste des corps ramassés dans la #Bidassoa alors qu’avant, j’avais des histoires mais pas de corps. Si bien qu’il fallait faire le chemin opposé. Malgré tout, il y a toujours quelqu’un qui a vu quelqu’un qui sait que quelqu’un est passé par là ce jour-là. Mais c’est très difficile d’être le témoin de cela et de vouloir bien en témoigner.

    Les gens ne voulaient pas, même les amis les plus proches. Parce que tu ne vas pas commencer à arriver dans un pays que tu essaies de rejoindre depuis trois ans en arrivant avec des problèmes. Des problèmes avec la police, avec la justice… alors que tu as passé ton temps à essayer de te désidentifier, tu ne vas pas t’identifier immédiatement, et surtout pas pour arriver avec un mort. Arriver avec un mort, c’est compliqué. Et donc même les amis qui passaient et qui, eux, avaient survécu, ne parlaient pas. C’était très compliqué de remonter le fil de ces histoires.

    Qu’est-ce qui a changé dans l’écriture de ces histoires, au fil des tomes et des enquêtes ?

    Moi, j’ai changé. C’est surtout moi. La manière de travailler a changé entre le tome un, le deux, et le trois de la trilogie, mais je m’en rends compte après coup. Dans le un, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’histoires. Beaucoup de récits, parce que beaucoup de gens parlent, prennent la parole. C’est beaucoup d’oralité et moi, j’essaye de prendre tout ça et de suivre les fils pour pour accompagner, pour aider, pour suivre et donc faire l’enquête.

    Dans le deuxième tome, Des Iles 2, c’est plutôt une question : comment on rend un corps qui est non-identifié par un juge espagnol, à un papa guinéen ? Et comment on le fait franchir l’Atlantique jusqu’en Guinée, mais en avion, et mort. On a réussi. Le travail change parce qu’il est d’un extrême piétinement. C’est le contraire des histoires qui arrivent. C’est beaucoup plus d’écrit puisque ce doit être conforme, signé à l’ambassade de ceci, de cela en Guinée, en Espagne, etc.

    Et donc c’est forcément une autre façon d’écrire puisqu’elle suit l’archive. L’archives qui est en train de se faire, qui est en train de s’écrire, qui est en train de s’élaborer. Il faut écrire sans céder à la simplification parce que c’est hyper complexe. L’écriture suit le réel, et donc elle panique parfois parce que le réel panique tout le temps. Parce que quand on a tous les papiers pour que le corps reparte en Guinée, et bien il manque le certificat de non-Covid et donc tout va foirer. L’écriture suit ça, et donc elle change de forme parce qu’elle est bousculée tout le temps par le réel. Tout le temps.

    Et puis vient l’écriture du troisième volume de la trilogie. Et là encore, l’écriture change…

    Oui, elle change de forme aussi, un peu volontairement, un peu à dessein, parce que je suis épuisée. Je me dis alors qu’il faut faire un pas de côté. Et ce pas de côté, c’est de dire qu’il y a en effet les bateaux qui arrivent qu’en ce moment depuis l’Algérie. mais aussi ces bateaux qui ont traversé dans l’autre sens. Evidemment, au moment de la chute de Séville, pendant la guerre civile, puisque des bateaux sont partis en Algérie, à Oran, et c’était exactement la même route, les mêmes ports. Mais cette route-là en appelle une autre : celle de l’exil morisque du début du XVIIᵉ siècle.

    En fait, ce pas de côté historique me garantit quelque chose. Ce pas de côté m’intéresse parce qu’il montre aussi que ce n’est pas toujours du Sud vers le Nord que vont les exils et qu’il y a eu d’autres histoires et d’autres bateaux sur ces routes-là. Tout ça m’intéresse politiquement, historiquement, mais aussi me déplace moi dans l’écriture. Cela me calme, c’est-à-dire je suis obligée de suivre un autre rythme qui est le rythme historique. Le rythme du document qui est déjà écrit, de l’archive que je n’ai pas besoin d’écrire moi, et qui n’est pas en train de se créer sous mes yeux, mais qui est déjà là : c’est celle des historiens, c’est celle des récits antérieurs. Et ça, ça me sauve un peu, un peu.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/comme-personne/marie-cosnay-dans-l-imaginaire-collectif-pour-la-migration-la-fosse-comm
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  • #Laâyoune au #Sahara_occidental, point de départ pour rejoindre les #Canaries

    Le Sahara occidental, territoire considéré comme non-autonome par l’ONU, situé au sud du #Maroc et au nord de la Mauritanie, est au cœur de la route migratoire dite « de l’Atlantique ». Si les autorités marocaines tentent de contrôler les flux irréguliers, la région reste une zone de départ importante pour les migrants, principalement en provenance d’Afrique subsaharienne. Reportage à Laâyoune, de François Hume-Ferkatadji.

    Le désert, puis l’océan. Dans les environs de Laâyoune, au Sahara occidental, le trait de côte se résume à cette simple barrière naturelle. Il n’est pas difficile d’y faire partir un bateau pneumatique à moteur. Si le trajet pour rejoindre les #îles_Canaries peut durer (minimum) une semaine au départ du Sénégal ou de la Mauritanie, il faut compter seulement 9 à 10 heures au départ de Laâyoune.

    « Le Maroc a installé des postes de surveillance, tous les deux kilomètres. Parfois, on tombe sur un poste de surveillance, mais malgré ces installations, les mafias arrivent à faire le passage, parce qu’elles possèdent maintenant des matériaux spécifiques », explique Taghia Abdelkebir, président de l’association Sakia El Hamra pour la Migration et le Développement.

    Les trafiquants organisent des arrivées sur la plage de nuit, dans des convois chargés de candidats au départ, pour déjouer la vigilance des autorités, selon cet homme d’Afrique de l’Ouest, résident de Laâyoune, en contact régulier avec les migrants. « Quand les membres des mafias voient que la marée est basse, ils font une descente ici, et ils empruntent des camionnettes. Ils ne font ça que la nuit. Dans une Jeep, par exemple, ils peuvent mettre plus de 50 à 60 personnes. Puis, ils roulent de nuit pour entrer dans la ville », raconte-t-il.

    « Les photos des #morts, ceux refoulés par la mer, sont vraiment choquantes »

    Le #coût d’une traversée est estimé entre 4 000 et 6 000 euros par personne. Les migrants économisent parfois des années pour la tenter. « La plupart de ceux qui arrivent ici n’ont qu’un seul objectif, c’est de passer par les îles Canaries, traverser l’eau et rejoindre l’Europe », continue-t-il.

    Pourtant, la route Atlantique est extrêmement dangereuse. Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 10 400 personnes ont perdu la vie en 2024, dont plus d’un millier au départ du Maroc.

    « Quand les gens arrivent à pouvoir traverser, ils envoient des photos, en s’exclamant ’#bozafri, bozafri !’, ce qui signifie qu’ils sont arrivés de l’autre côté. Mais ce n’est pas toujours le cas. Les photos des morts, de ceux refoulés par la mer, sont vraiment choquantes. On peut y voir, 50, 60 personnes décédées », se désole notre témoin.

    Si environ 6 000 migrants ont pu trouver du travail et s’installer durablement plus au sud à #Dakhla, les autorités marocaines mènent régulièrement des opérations de refoulement à Laâyoune dans le but d’endiguer les départs, en collaboration avec les autorités espagnoles.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64877/laayoune-au-sahara-occidental-point-de-depart-pour-rejoindre-les-canar
    #route_atlantique #migrations #réfugiés #prix #décès #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #contrôles_frontaliers
    ping @6donie

  • Route des Canaries : nouvelle interception de migrants au large de la Guinée-Bissau - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64897/route-des-canaries--nouvelle-interception-de-migrants-au-large-de-la-g

    Route des Canaries : nouvelle interception de migrants au large de la Guinée-Bissau
    Par La rédaction Publié le : 02/06/2025
    Une cinquantaine de personnes ont été interceptées au large de la Guinée-Bissau dimanche par les gardes-côtes. Le pays, à 1 800 km des îles espagnoles des Canaries, est un des points de départ pour les migrants africains cherchant à atteindre l’Europe via la route atlantique.
    Cinquante-six candidats à l’émigration ouest-africains ont été interceptés dimanche 1er juin par les gardes-côtes bissau-guinéens dans le nord de ce pays alors qu’ils étaient en route pour l’Espagne, a appris l’AFP auprès du ministère de l’Intérieur. Ces 56 personnes migrantes étaient Bissau-guinéens, Sénégalais et Guinéens. Le groupe était formé de 41 hommes, d’un garçon d’une dizaine d’années et de 14 femmes, a indiqué à InfoMigrants une journaliste locale. Le voyage de ces candidats à l’émigration s’est arrêté près d’une île de la région de Cacheu."Nous allons tenter de mettre la main sur les organisateurs de ce voyage. Nous aurons probablement la chance d’identifier ces criminels", a dit José Becuque, chef de la patrouille de la police côtière qui a intercepté leur pirogue, une unité dépendant du ministère de l’Intérieur, joint au téléphone par l’AFP.
    « Nous sommes engagés à garantir la sécurité dans nos eaux territoriales. Cela permettra d’épargner des vies », a-t-il ajouté, en allusion aux décès qui surviennent souvent lors de ces tentatives.
    Les 200 km de côtes de la Guinée-Bissau, difficiles à surveiller, en font un point de départ important pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries - distantes de plus de 1 800 km de l’archipel guinéen des Bijagos. Cet archipel, avec ses 88 îles sur l’Atlantique dont plusieurs vierges, est souvent mise à profit par les migrants.
    Le 2 avril, 90 candidats à l’émigration pour l’Espagne avaient déjà été arrêtés aux Bijagos. Deux femmes enceintes et des enfants, dont un bébé d’un an, figuraient parmi les interceptés.
    Des milliers de migrants sont morts ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique via les Canaries, à bord d’embarcations vétustes et surchargées. Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer.
    Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim. Il n’est pas rare de trouver des corps de personnes mortes de faim ou de soif dans les canots secourus au large de l’archipel espagnol.
    Après une année record en 2024, marquée par l’arrivée de 46 843 migrants aux Canaries, le rythme s’est nettement ralenti ces derniers mois, avec près de 11 000 arrivées entre janvier et fin mai, soit une baisse de 35% par rapport à la même période l’année précédente, selon le ministère de l’Intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#guineebissau#bijagos#canaries#routemigratoire#sante#migrationirreguliere

  • Tragédie en mer aux Saint-Vincent-et-les-Grenadines : Onze corps et des papiers maliens retrouvés après l’échouement d’une pirogue
    https://www.dakaractu.com/Tragedie-en-mer-aux-Saint-Vincent-et-les-Grenadines-Onze-corps-et-des-pap

    Tragédie en mer aux Saint-Vincent-et-les-Grenadines : Onze corps et des papiers maliens retrouvés après l’échouement d’une pirogue
    Un événement tragique secoue l’archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Le site Guadeloupe.franceAntilles a rapporté que, ce lundi 26 mai 2025, des restes humains et des documents maliens ont été découverts à bord d’une embarcation échouée dans la zone de Little Bay, Cherry Hill, sur l’île de Canouan.
    La police locale a confirmé, via sa page Facebook officielle, la présence des corps de onze personnes dans un état avancé de décomposition. Plusieurs papiers, apparemment originaires du Mali, ont également été retrouvés à bord de l’embarcation. Une enquête est en cours, menée « en étroite collaboration avec des partenaires régionaux et internationaux », afin de déterminer l’origine de la pirogue et l’identité exacte des victimes. Ce drame fait écho à une tragédie similaire survenue il y a quelques mois. En août 2024, 14 cadavres avaient été découverts dans une embarcation aux îles de la Dominique. D’après les objets et indices retrouvés, il s’agissait de corps de Sénégalais et de Mauritaniens, qui se seraient probablement perdus lors de leur traversée vers les îles Canaries.

    #Covid-19#migrant#migration#atlantique#canaries#ilesgrenadine#routemigratoire#sante#mortalite#migrationirreguliere

  • Plus de 5 000 migrants clandestins interceptés au Sénégal en 2024 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64821/plus-de-5-000-migrants-clandestins-interceptes-au-senegal-en-2024

    Plus de 5 000 migrants clandestins interceptés au Sénégal en 2024
    Par Clémence Cluzel Publié le : 28/05/2025
    Les forces de défense et de sécurité sénégalaises ont annoncé mardi avoir intercepté plus de 5 000 candidats à l’émigration illégale vers Europe durant l’année 2024. Malgré les risques encourus et la succession de drames, les départs ne cessent pas depuis les côtes du pays pour tenter de rejoindre les îles Canaries. Le gouvernement sénégalais, lui, a multiplié les opérations de surveillance sur le littoral ces derniers mois.
    En 2024, les forces de défense et de sécurité du Sénégal ont intercepté 5 192 personnes tentant de rejoindre clandestinement l’Europe, selon une annonce faite mardi par le secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI), Modou Diagne. ‘’Parmi ces personnes, 407 ont été mises à la disposition de la justice’’, a-t-il précisé lors d’une table ronde nationale sur les politiques publiques en matière de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants.
    Depuis une dizaine d’années, la route migratoire au départ des côtes ouest-africaines, notamment sénégalaises, pour rejoindre les îles Canaries, en Espagne, est devenue l’un des principaux itinéraires empruntés par les migrants subsahariens. Et l’un des plus meurtriers aussi.Le secrétaire permanent du CILMI a ainsi indiqué que 105 corps de migrants avaient été retrouvés suite au chavirement de plusieurs pirogues qui tentaient de rejoindre les îles Canaries, en Espagne.
    Les Sénégalais fuient une situation économique défavorable, qui accentue la pauvreté et réduit les espoirs de la jeunesse. Le secteur de la pêche, activité économique essentielle dans le pays, est menacée par la surpêche qui contribue à la raréfaction des poissons et aggrave le changement climatique.Les candidats embarquent soit clandestinement sur des pirogues en bois dans l’Atlantique pour tenter de rejoindre les Canaries espagnoles, soit s’aventurent par la voie terrestre vers l’Afrique du Nord, en espérant traverser la Méditerranée. Face à l’ampleur des départs vers l’Europe, le Sénégal a accentué ses efforts pour freiner le flux des migrations irrégulières vers le continent européen.
    Le CILMI, créé en 2024 par le président de la République, joue un rôle crucial dans la coordination des actions contre la migration irrégulière, la surveillance des frontières et la promotion d’une migration légale et organisée. Il rassemble des représentants de différents ministères, des forces de sécurité ainsi que des acteurs de la société civile, des dirigeants de structures ou encore des partenaires financiers. Les opérations menées par les autorités sénégalaises se sont multipliées sur le littoral ces derniers mois. Les contrôles de vigilance et de sécurisation ont été renforcés dans les zones côtières, notamment dans le nord, lieux des départs clandestins pour l’Europe, avec l’objectif de dissuader les départs.
    Dans un communiqué daté du 26 mai, la Marine nationale sénégalaise informait avoir « appréhendé un groupe de 32 candidats [à l’émigration clandestine] dans l’aire marine protégée de Saint-Louis » (nord du pays), une zone isolée fréquemment utilisée comme lieu de départs des pirogues. Une autre interpellation, dans la même zone et quelques heures avant, avait déjà permis l’arrestation de 55 personnes sur le départ. Plus de 400 candidats à l’exil originaires de Guinée, Gambie, Côte d’Ivoire, Sierra Leone notamment avaient également été interpellés en moins de 48 heures, à la mi-mars.
    Malgré le renforcement de cette logique répressive, les efforts déployés par le gouvernement ne réussissent pas à enrayer ce phénomène persistant. En 2024, 46 000 migrants, originaires de divers pays de la sous-région, ont réussi à débarquer aux îles Canaries, a déclaré le secrétaire permanent du CILMI. Il s’agit d’un nombre d’arrivées record, en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente.
    Compte tenu de la dangerosité de cette route migratoire, les drames se sont également succédé. Plus de 10 400 migrants sont morts ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne en 2024, selon l’ONG Caminando Fronteras. Un chiffre sous-estimé : de nombreuses embarcations perdues en mer ne sont jamais retrouvées.
    « Les passeurs exploitent le désespoir de la jeunesse » Face aux drames répétitifs, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait annoncé en septembre 2024 une intensification de la répression des trafiquants. « Ce qui est partout sur les côtes du Sénégal est le fait des filières de migration qui sont, il faut le dire, dans le trafic d’êtres humains, qui exploitent le désespoir de cette jeunesse et qui leur vendent le rêve d’un avenir meilleur. Mais je voudrais dire que la traque sans répit contre ces vendeurs d’illusion, ces vendeurs de la mort va s’intensifier dès à présent », a déclaré le président sénégalais l’année dernière.
    L’utilisation de l’arsenal législatif avec des peines privatives de liberté est aussi l’un des outils de la lutte contre la migration clandestine. Au Sénégal, le trafic de migrants est un délit puni de 5 à 10 ans d’emprisonnement et d’une amende de un à cinq millions de francs CFA ( entre 1 524 et 7 622 euros).
    Cette loi, datant de 2005 qui « punit toute personne participant à la migration illégale », était principalement utilisée contre les passeurs et facilitateurs des départs clandestins. Mais en décembre 2020 pour la première fois, trois pères de famille avaient été condamnés à un mois de prison ferme et deux ans avec sursis pour avoir payé un passeur afin que leurs fils partent en pirogue aux îles Canaries. Le tribunal de grande instance de Mbour (Sud de Dakar), les avait reconnus « coupables pour mise en danger de la vie d’autrui », mais avaient été relaxés pour le « délit de complicité de trafic de migrants ».
    Un maire sénégalais arrêté
    Un autre cas a fait scandale dans le pays. Le 15 mars, le maire de l’île de Dionewar (Sud de Dakar), Lassana Sarr a été arrêté pour son implication présumée dans un vaste réseau de passeurs. Le même jour, une pirogue avec 241 migrants à bord avait été interceptée au large des côtes sénégalaises, la région étant le point de départs massifs pour les Canaries. Jamais auparavant une autorité locale n’avait été impliquée dans ce type d’affaire.
    Cette gestion sécuritaire et répressive de la question migratoire est néanmoins décriée par plusieurs acteurs de la société civile qui indiquent qu’au lieu de freiner le phénomène, elle encourage au contraire la clandestinité. Les autorités appellent à une prise de conscience collective face aux dangers de la migration irrégulière qui décime la jeunesse sénégalaise. Désormais, les femmes ainsi que de jeunes enfants sont également de plus en plus nombreux à embarquer sur ces pirogues. Des projets d’aide à la formation ainsi que de financements ont également été lancés pour tenter de retenir dans le pays ces candidats à l’émigration clandestine.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#CILMI#canaries#littoral#migrationirreguliere#sante

  • Une embarcation transportant des migrants chavire aux Canaries, au moins sept morts
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/28/une-embarcation-transportant-des-migrants-chavire-aux-canaries-au-moins-sept

    Une embarcation transportant des migrants chavire aux Canaries, au moins sept morts
    Le Monde avec AFP
    Une embarcation qui transportait des dizaines de migrants a chaviré, mercredi 28 mai, à son arrivée dans un port des Canaries, faisant au moins sept morts, dont « une mineure de 16 ans et deux fillettes de 5 ans », ont annoncé les services de secours de l’archipel espagnol. Il s’agit d’un nouveau drame sur la très dangereuse route de l’Atlantique reliant l’Afrique à l’Europe.
    Les secours ont par ailleurs précisé que deux autres enfants – un garçon de 3 ans et une fillette de 5 ans – avaient été pris en charge dans un état grave et évacués vers un hôpital à bord d’un hélicoptère médicalisé. « Quatre autres mineurs souffrant de difficultés respiratoires » sont également en cours de transfert vers l’hôpital d’El Hierro, la plus petite île de cet archipel situé au large des côtes du nord-ouest de l’Afrique, ont précisé les services d’urgence.
    Selon le maire d’El Pinar, commune voisine de La Restringa, près de 150 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation qui a chaviré. « Certaines sont restées piégées à l’intérieur du bateau » quand il s’est renversé, a précisé le maire, Juan Miguel Padron, sur TV Canarias.
    Le président des îles Canaries, Fernando Clavijo, qui s’est rendu à La Restinga, a demandé plus de moyens et d’aide pour faire face à ces drames. « Nous voyons à nouveau le visage le plus dur de l’immigration, que ceux qui sont loin n’arrivent pas à apprécier à sa juste valeur, et il faut prendre des décisions dès maintenant », a-t-il écrit sur le réseau social X. « Faites que l’on nous entende s’il vous plaît ! Tristesse et impuissance et, en même temps, fierté envers tous ceux qui ont sauté à la mer pour essayer de sauver des vies et envers les équipes qui ont dû intervenir face à cette tragédie », a-t-il également déclaré.
    Le premier ministre, Pedro Sanchez, a rendu hommage aux « vies perdues dans une tentative désespérée de trouver un avenir meilleur ». « Le drame vécu à El Hierro devrait nous émouvoir tous (…) Nous devons être à la hauteur. C’est une question d’humanité », a-t-il écrit sur X.
    Selon les secours en mer, cette embarcation de fortune a été repérée dans la matinée à 6 milles nautiques (11 kilomètres) du port de La Restinga, sur la pointe sud d’El Hierro. C’est dans le port, où elle avait été escortée, que le drame s’est produit. « Pendant le débarquement, une partie des personnes voyageant dans la chaloupe s’est regroupée sur un des côtés, ce qui l’a fait chavirer », ont-ils expliqué dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse (AFP), précisant que les sauveteurs étaient aussitôt venus en aide aux personnes tombées à l’eau.
    Des images de la télévision publique espagnole TVE ont montré l’embarcation complètement renversée, avec des dizaines de migrants s’efforçant de grimper sur la coque du bateau pour ensuite rejoindre le bateau de sauvetage venu se positionner à sa hauteur. Certains, tombés à l’eau, s’agrippaient à des bouées de sauvetage lancées par les services de secours, dans une grande confusion. « Le débarquement des personnes est le moment le plus délicat » avec ce type de bateau, car il s’agit « d’embarcations aux conditions de sécurité précaires et surchargées », ont rappelé les secours, qui ont reçu l’aide de la Croix-Rouge, de la police et de la garde civile.
    Des milliers de migrants sont morts ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique via les Canaries, à bord d’embarcations souvent surchargées et en mauvais état. L’ONG espagnole Caminando Fronteras avait établi pour 2024 un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer en tentant de rejoindre l’Espagne.
    Après une année record en 2024, avec un total de 46 843 migrants arrivés aux Canaries, le rythme des arrivées dans l’archipel a fortement diminué ces derniers mois, avec 10 882 arrivées entre janvier et mi-mai, soit 34,4 % de moins que sur la même période de 2024, selon le ministère de l’intérieur.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#canaries#routemigratoire#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • Canaries : la justice ferme un centre pour mineurs isolés, après des accusations de violences sur des jeunes - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64668/canaries--la-justice-ferme-un-centre-pour-mineurs-isoles-apres-des-acc

    Canaries : la justice ferme un centre pour mineurs isolés, après des accusations de violences sur des jeunes
    Par La rédaction Publié le : 20/05/2025
    La justice espagnole a ordonné, lundi, la fermeture du centre pour mineurs isolés Emena La Fortaleza, sur l’île de Grande Canarie, où vivaient une quarantaine de jeunes étrangers. Plusieurs employés de la structure sont accusés de coups et blessures sur des exilés, de menaces, de harcèlements, de traitements humiliants et dégradants.
    C’est une nouvelle affaire qui met à mal le système d’accueil des mineurs non accompagnés dans l’archipel espagnol des Canaries. Lundi 19 mai, le tribunal de Las Palmas, à Grande Canarie, a ordonné la fermeture du centre pour jeunes Emena La Fortaleza, situé à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de l’île.
    « L’autorité judiciaire a donné son accord à cette mesure après avoir chargé la police régionale de procéder à une perquisition » dans le centre, et « à la lumière des nombreuses preuves et témoignages reçus » faisant état de coups et blessures, de harcèlement, de traitements humiliants et dégradants et de torture, signale dans un communiqué la Cour supérieure de justice des îles Canaries.
    Par ailleurs, lors d’une perquisition lundi matin, la police a interpellé neuf employés du centre, géré par l’association Quorum 77, indique l’agence de presse Efe.
    Quarante-trois mineurs hébergés dans l’établissement doivent être relogés dans d’autres structures du réseau d‘accueil de l’archipel. La Cour a chargé les autorités « compétentes » de « prendre les mesures nécessaires pour assurer le bien-être et la protection des personnes » qui vivaient au centre Emena La Fortaleza.
    Cette affaire n’est pas un cas isolé aux Canaries. Dans le passé, plusieurs accusations de violences ont été portées contre des personnes employées dans des centres d’accueil pour mineurs dans l’archipel espagnol. En avril 2024, le centre de La Santa de Lanzarote avait fait la une des journaux. Cinq travailleurs sociaux sont soupçonnés d’avoir forcé des jeunes à commettre des délits (vols, destruction de mobilier…) dans la structure, pour saboter son fonctionnement. En cas de refus des mineurs, ces derniers étaient privés de sortie. Les employés retardaient aussi leur procédure d’obtention des papiers en Espagne. En novembre 2013, 12 jeunes avaient adressé une lettre à la justice espagnole dans laquelle ils évoquaient les mauvais traitements subis dans la structure d’Acorán, en périphérie de Las Palmas. (...) Selon la presse espagnole, les accusations de violences sont courantes dans les lieux d’hébergement pour exilés mais ces affaires éclatent rarement au grand jour. En raison de la barrière de la langue ou de la peur de la police et des agresseurs, les migrants n’osent pas saisir la justice et préfèrent se taire.
    Situé au large des côtes ouest-africaines, l’archipel espagnol est une des principales portes d’entrée des migrants en Union européenne (UE). L’an dernier, plus de 46 000 exilés ont débarqué aux Canaries, contre près de 40 000 l’année précédente. Un tel chiffre n’avait jamais été enregistré, même en 2006 au plus fort de la « crise des cayucos » – du nom des embarcations précaires utilisées par les migrants pour traverser l’Atlantique. Totalement dépassées par l’afflux, les autorités canariennes interpellent depuis plusieurs mois le gouvernement pour désengorger les centres d’accueil de l’île, en transférant une partie de cette population vers la péninsule.
    Actuellement, plus de 4 000 mineurs non accompagnés sont pris en charge aux Canaries pour une « capacité » de 900 places. Mais le processus de répartition dans d’autres territoires espagnols s’est longtemps heurté à l’opposition de droite (PP), qui dirige bon nombre de régions. Après 18 mois de discussions, un accord a finalement été adopté le 10 avril par les parlementaires pour modifier l’article 35 de la loi sur l’immigration. Cette modification rend ainsi possible « la création d’un système obligatoire de répartition des mineurs migrants dans les situations d’urgence telles que celles que connaissent actuellement les îles des Canaries et Ceuta », rapportait alors le média espagnol El Diario.
    Pour établir le nombre de mineurs que chaque communauté autonome devra accueillir, le décret royal établit des critères objectifs tels que la population, le taux de chômage et le nombre de places prévues (sur la base du nombre de places créées ces dernières années et de l’attention apportée aux mineurs étrangers non accompagnés). Les premiers jeunes devraient quitter les Canaries cet été afin de rejoindre la péninsule. Mais plusieurs régions dirigées par la droite tentent de ralentir le processus. À l’instar du gouvernement de Valence qui a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle, estimant que cet accord « est non seulement juridiquement discutable, mais impose également des charges aux communautés sans offrir de dialogue ni de ressources ».

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#mineur#sante#accueil#politiquemigratoire

  • Depuis janvier, la Mauritanie a intercepté 30 000 migrants et démantelé plus de 80 réseaux de passeurs - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64561/depuis-janvier-la-mauritanie-a-intercepte-30-000-migrants-et-demantele

    Depuis janvier, la Mauritanie a intercepté 30 000 migrants et démantelé plus de 80 réseaux de passeurs
    Par La rédaction Publié le : 14/05/2025
    Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur le sol mauritanien entre janvier et avril 2025. En quatre mois, le pays a aussi démantelé 88 réseaux de passeurs. Nouakchott intensifie ses efforts pour combattre l’immigration irrégulière vers l’Espagne alors que le pays est devenu l’un des principaux points de départs des canots de migrants vers l’archipel des Canaries.
    Entre janvier et avril 2025, la Mauritanie a intercepté plus de 30 000 migrants, selon des sources gouvernementales au journal espagnol El Pais. Devenue fin 2023 l’un des principaux points de départ des exilés souhaitant rejoindre l’Europe en traversant l’océan vers les Canaries, la Mauritanie mène depuis le début de l’année une politique migratoire plus stricte. Conséquence, les arrestations se multiplient. Des contrôles sont menés dans les grandes villes et sur les autoroutes. « Il y a des refoulements tous les jours. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail », racontait le mois dernier à InfoMigrants Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, à Nouakchott.
    Et cela se ressent dans les rues de la capitale. « Avant, il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants… Mais maintenant, on remarque vraiment l’absence des migrants dans la ville. Les gens se cachent », expliquait-il. Une fois arrêtés, les exilés sont emmenés dans des centres de rétention avant d’être expulsés. Les Africains sont envoyés aux frontières avec le Mali et le Sénégal. Les Asiatiques, eux, sont expulsés à travers des vols, selon El Pais.
    À Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal, des centaines de migrants subsistent des deux côtés de la frontière dans des conditions de vie difficiles. Et les arrivées dans la région continuent à mesure que les refoulements s’intensifient. « Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », alerte un humanitaire mauritanien joint par InfoMigrants. Certains vivent dans un hangar situé près de la frontière avec la Mauritanie. D’autres ont investi, grâce à la Croix-Rouge, un ancien local abandonné du côté sénégalais du fleuve.
    Empêcher les migrants d’embarquer vers les Canaries
    Le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould, interrogé début mai par des députés au sujet de ces expulsions, s’est défendu en dénonçant « une augmentation sans précédent du nombre d’étrangers en situation irrégulière » dans le pays. Selon lui, il ne s’agit pas de « migration individuelle » mais « d’une activité transfrontalière organisée ».
    Le ministre a aussi précisé que ces opérations ne concernaient pas les 300 000 réfugiés et demandeurs d’asile en Mauritanie, dont la plupart sont des Maliens fuyant un conflit dans leurs pays et vivant au camp de Mbera, à la frontière. L’objectif affiché des autorités est surtout d’empêcher les migrants d’embarquer vers les Canaries depuis les côtes mauritaniennes. La Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, est devenue le principal lieu de départ des canots arrivés dans l’archipel espagnol, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras. Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés ont atteint les Canaries, du jamais vu.
    500 corps de migrants retrouvés au large de la Mauritanie en 2024
    Les découvertes de cadavres sur les côtes mauritaniennes ces derniers mois confirment que la Mauritanie est désormais largement empruntée par les personnes désireuses de rejoindre l’Espagne via l’Atlantique. Le renforcement des contrôles au large du Sénégal et du Maroc explique, en partie, cette nouvelle tendance.
    « En 2024, plus de 500 corps de jeunes Africains ont été repêchés sur nos côtes et plus de 100 depuis le début de cette année [2025]. C’est une tragédie humaine que nous devons affronter ensemble », avait déclaré le ministère des Affaires étrangères mauritanien Mohamed Salem Ould Merzoug lors d’un déplacement au Mali mi-avril. « Il est impératif de combattre ces réseaux criminels et d’encourager une migration régulière, sûre et ordonnée, dans le strict respect des législations nationales et des accords bilatéraux », avait-il ajouté.
    Ce tournant dans la politique de Nouakchott s’est opéré suite à la signature en mars 2024 d’un accord avec l’Union européenne, inquiète de voir cette route migratoire se réactiver. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien. Depuis le début de l’année, le nombre d’arrivées aux Canaries a chuté. Entre le 1er janvier et le 30 avril 2025, 10 538 personnes sont arrivées dans l’archipel, soit une diminution de 33,8% par rapport à la même période en 2024 durant laquelle 15 922 migrants avaient atteint les iles espagnoles.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#routemigratoire#senegal#rosso#frontiere#trafic#sante#canaries

  • #Sénégal : à la rencontre de #pêcheurs désespérés de plus en plus tentés par la migration illégale

    Un rapport de l’Environmental Justice Foundation (EJF) rappelle qu’au Sénégal, la #surpêche ainsi que la #pêche_illégale provoquent une forte diminution des quantités de poissons dans l’eau. Les pêcheurs, qui ont donc moins de #travail, sont de plus en plus tentés par l’immigration irrégulière vers l’archipel espagnol des #Canaries. Témoignages.

    Sur le quai de #Ngor, en ce début d’après-midi, Moustapha Mbengue, pêcheur de 56 ans, ne cache pas sa colère. « Les jeunes sont découragés ! Tu vois les #pirogues là, elles sont toutes là. Il n’y en a qu’une qui est partie », souffle-t-il.

    Celle qui est partie rentre quasiment sans poisson. La faute, selon Moustapha, aux navires étrangers, principalement chinois et européens, qui viennent pêcher dans les eaux sénégalaises.

    « Dans les années 1970-1980, il y avait beaucoup de #poissons. Mais depuis que ces bateaux sont arrivés ici, il n’y a plus rien du tout, ils ont tout cassé. Parce que les gros bateaux qui sont là, ils ramassent tous les poissons. Si tu pars travailler en mer, tu dépenses 20 000 francs CFA [environ 30 euros, ndlr] et tu ne gagnes même pas 5 000 francs CFA [environ 7 euros, ndlr], c’est catastrophique ».

    Résultat : faute de pouvoir vivre de la pêche, certains Sénégalais préfèrent tenter leur chance ailleurs, en prenant une pirogue vers l’archipel espagnol des Canaries. C’est ce que rappelle l’Environmental Justice Foundation (EJF) dans un rapport publié mardi 13 mai intitulé « ’La mer a été vendue’ : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une migration forcée vers l’Europe ».

    Rencontré sur une autre plage, au nord de Dakar, Faroua a déjà tenté deux fois de rejoindre l’Europe par la mer. Malgré les risques, ce pêcheur de 32 ans estime ne pas avoir le choix. « Ça nous inquiète, mais on part comme ça. Si on est morts, on est morts. Si on vit, on vit. C’est à gagner ou à perdre. Parce qu’au Sénégal, même si tu travailles, tu ne gagnes pas bien ta vie. C’est pour cela qu’on tente d’aller en Europe : pour gagner notre vie. »

    Selon l’ONG espagnole Caminando fronteras, au moins 9 757 personnes sont mortes en voulant gagner les îles Canaries par l’océan Atlantique l’année dernière.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64523/senegal--a-la-rencontre-de-pecheurs-desesperes-de-plus-en-plus-tentes-
    #route_atlantique #migrations #émigration #réfugiés #mort #vie #îles_Canaries
    ping @6donie

    • « La mer a été vendue » : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une #migration_forcée vers l’Europe


      https://www.youtube.com/watch?v=TPJZocqsp-s

      Un nouveau rapport (https://ejfoundation.org/reports/the-deadly-route-to-europe) ainsi qu’un film de l’#Environmental_Justice_Foundation (EJF) révèlent les impacts directs et profonds de la surpêche et de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) sur le secteur de la pêche au Sénégal. Le déclin des populations de poissons qui en résulte entraîne une augmentation des migrations forcées vers l’Europe par la plus meurtrière des routes migratoires de la planète, qui a fait plus de 3 000 morts rien qu’en 2023.

      Se basant sur des recherches approfondies et des entretiens menés par EJF au Sénégal ainsi qu’aux îles Canaries, l’enquête met en lumière les impacts environnementaux et socio-économiques croissants de l’augmentation de la pêche industrielle par les flottes étrangères. Ce rapport met en lumière les défis auxquels une nation dont l’économie et la sécurité alimentaire dépendent de la pêche artisanale, déclare EJF.

      Le secteur de la pêche au Sénégal emploie environ 3 % de la main-d’œuvre du pays et constitue une source essentielle de protéines (7,9 % de l’apport total de la population). Les pêcheurs artisanaux sont confrontés à des menaces croissantes, en particulier des méthodes de pêche destructrices telles que le chalutage de fond. La situation s’est gravement détériorée en raison de la surpêche et de la pêche illégale perpétrées par les flottes industrielles européennes et chinoises. Ces flottes, qui opèrent souvent dans le cadre d’accords de coentreprise opaques, épuisent les populations de poissons et contribuent à l’insécurité alimentaire.

      Le poisson capturé par les flottes industrielles est essentiellement exporté vers les marchés étrangers, principalement l’Union européenne, mais aussi de plus en plus vers la Chine. Cette situation a gravement affecté les moyens de subsistance des communautés côtières et contribué à l’augmentation de la pauvreté, faisant de la migration une des seules solutions de survie pour de nombreuses familles.

      En 2024, 63 970 personnes en migration sont entrées en Espagne de manière irrégulière, soit plus du double du chiffre de 2022. Une grande partie d’entre elles ont atteint les îles Canaries, où cette proportion a augmenté de 200 % entre 2022 et 2024.

      Steve Trent, PDG et fondateur de l’Environmental Justice Foundation, a déclaré : « Ce secteur essentiel, qui constitue l’épine dorsale socio-économique des communautés côtières du Sénégal, est en crise. Les petits pêcheurs sont confrontés à la concurrence écrasante des navires industriels, ce qui entraîne une détérioration des conditions de vie, une diminution de la sécurité alimentaire et la perte des moyens de subsistance. Les conséquences sont considérables et contribuent à l’augmentation alarmante du nombre de décès de personnes migrantes en mer. Les autorités européennes peuvent et doivent mettre fin à cette situation dès maintenant et rendre les pêcheries sénégalaises au peuple sénégalais. »

      Le film d’EJF retrace l’histoire d’un jeune pêcheur sénégalais contraint d’entreprendre le périlleux voyage vers Tenerife et de son père, resté de l’autre côté de l’Atlantique, dans leur communauté de pêcheurs. Derrière chaque vie perdue en mer lors de ce voyage se cache une histoire semblable à celle d’Abdou. Dans le film, il raconte : « Certaines personnes avaient le même rêve et le même but que moi, mais elles ne sont jamais arrivées. »

      Alors que les conditions au Sénégal continuent de se détériorer et que les emplois sur lesquels les gens comptent depuis des générations disparaissent de façon alarmante, on s’attend à ce que de plus en plus de Sénégalais risquent ce dangereux voyage à la recherche de meilleures opportunités.

      Karim Sall, président d’AGIRE, une organisation sénégalaise opérant dans l’aire marine protégée de Joal-Fadiouth, a déclaré : « Je suis très en colère lorsque [les pays étrangers] se plaignent de l’immigration, car ce sont eux les vrais pirates, ce qu’ils ont fait est pire que l’immigration clandestine. Nous risquons notre vie pour partir, mais eux ils viennent ici pour voler notre poisson. C’est du vol. Ils pillent nos ressources pour nourrir leurs propres habitants pendant que nous souffrons. »

      Le rapport présente des recommandations clés pour mettre fin à la crise de la pêche au Sénégal et réduire la nécessité d’émigrer. Ces recommandations s’adressent au gouvernement sénégalais, à l’Union européenne ainsi qu’aux entités de pêche industrielle opérant dans les eaux sénégalaises, en les exhortant à renforcer la gouvernance et la transparence afin de soutenir les pêcheries nationales et les communautés qui en dépendent.

      https://ejfoundation.org/news-media/la-mer-a-%C3%A9t%C3%A9-vendue-la-crise-de-la-p%C3%AAche-au-s%C3%A9n%C3
      #film #vidéo

  • Espagne : accord parlementaire sur l’accueil et la répartition des jeunes migrants non accompagnés - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63917/espagne--accord-parlementaire-sur-laccueil-et-la-repartition-des-jeune

    Espagne : accord parlementaire sur l’accueil et la répartition des jeunes migrants non accompagnés
    Par RFI Publié le : 11/04/2025
    Jeudi 10 avril, les parlementaires espagnols ont voté en faveur de la modification de la loi sur la répartition de l’accueil des mineurs étrangers arrivant dans le pays. Avec ce texte, les communautés autonomes sont obligées de prendre en charge des jeunes isolés dans leur région. Une mesure qui bénéficiera surtout aux îles Canaries, principale porte d’entrée pour les migrants depuis l’Afrique de l’Ouest.
    La Chambre des députés a validé jeudi 10 avril le décret-loi modifiant l’article 35 qui régit la loi sur l’immigration par 179 voix pour (PSOE et alliés), 170 contre (PP et Vox) et une abstention (UPN). La bataille politique et juridique aura duré 18 mois, et désormais ce sont plus de 4 000 mineurs qui profiteront du nouveau système de répartition validé par les parlementaires espagnols. Des enfants et des adolescents aujourd’hui pris en charge en grande partie par le seul gouvernement des Canaries à court de moyens pour remplir son devoir de protection seront hébergés dans d’autres régions d’Espagne.
    « Les îles Canaries, ce sont 1 % du territoire espagnol, 4 % de la population espagnole, mais 50 % des mineurs isolés en Espagne. Il est donc très difficile, très compliqué et très coûteux de prendre en charge 4 000 ou 5 000 enfants dans un système comme le nôtre », explique Lucas Pérez Martin, spécialiste du droit international à l’université de Las Palmas de Gran Canarie. Dorénavant, une série de critères complexes viendra fixer le nombre de mineurs isolés placés dans chaque région. « Lorsque nous parlons d’accueil, nous ne parlons pas seulement d’accueil dans un centre de protection, mais aussi de garantir l’inclusion au niveau local, au niveau de la santé et au niveau de l’éducation », indique Rosario Pérez Santana, coordinatrice du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), aux Canaries. Les premiers mineurs non accompagnés devraient quitter les Canaries cet été afin de rejoindre la péninsule. Un agenda qui pourrait se voir cependant freiné par les recours juridiques lancés par plusieurs communautés autonomes dirigées par le PP, la droite espagnole.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#mineur#hebergement#protection#sante

  • Route des Canaries : plus de 180 migrants interceptés avant leur départ en Guinée-Bissau et au Sénégal - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63730/route-des-canaries--plus-de-180-migrants-interceptes-avant-leur-depart

    Route des Canaries : plus de 180 migrants interceptés avant leur départ en Guinée-Bissau et au Sénégal
    Par La rédaction Publié le : 02/04/2025
    Quatre-vingt-dix migrants ont été stoppés par la garde-côtière en Guinée-Bissau, dans l’archipel des Bijagos, alors qu’ils s’apprêtaient à naviguer illégalement vers les Canaries espagnoles, à plus de 1 800 km de là. Même scénario au Sénégal, où les autorités ont intercepté 92 personnes qui tentaient elles aussi de rejoindre l’Espagne via l’Atlantique.
    Plus de 180 migrants ont été interceptés en Guinée-Bissau et au Sénégal au cours de ces dernières vingt-quatre heures, a appris l’AFP mardi 1er avril de sources sécuritaires bissau-guinéennes.
    Quatre-vingt-dix candidats à l’émigration pour l’Espagne dont 66 Guinéens, quatre Bissau-guinéens et deux Sénégalais, font partie des personnes interpellées dans l’archipel des Bijagos, qui regroupe 88 îles dans l’océan Atlantique, a indiqué une source de sécurité du pays.
    Des milliers d’Africains tentent depuis des années de s’engager sur la très dangereuse route de l’Atlantique pour rejoindre l’Europe via l’archipel des Canaries. Cette porte d’entrée espagnole est pourtant distante de plus de 1 800 km de l’archipel guinéen des Bijagos.
    Au Sénégal voisin, lui aussi pays de départs illégaux vers les Canaries, la marine a annoncé sur X avoir intercepté lundi 92 candidats à l’émigration clandestine dans une zone insulaire dans le delta du Saloum, au sud du pays. La nationalité des personnes interpellées, également à bord d’une pirogue, n’a pas été précisée.
    Les autorités sénégalaises communique régulièrement sur les réseaux sociaux au sujet des interceptions de migrants au large de ses côtes. Le 7 mars, elles avaient déjà annoncé avoir stoppé en mer « 232 migrants de différentes nationalités, dont plusieurs femmes, des mineurs et des personnes affaiblies ».D’autres pays sont également concernés par ces départs. La Mauritanie, par exemple, est un pays de transit majeur pour les migrants originaires d’Afrique de l’Ouest qui souhaitent se rendre en Europe via la route des Canaries. Selon les autorités espagnoles, 83 % des migrants qui débarquent dans l’archipel transitent par la Mauritanie. Au total, l’an dernier, 46 843 migrants sont arrivés dans l’archipel, selon Madrid, un chiffre dépassant largement le record établi en 2023 (39 910).
    Mais les drames sont hélas très courants. Les décès très nombreux. L’année dernière, près de 10 000 migrants sont morts dans l’Atlantique alors qu’ils tentaient de rejoindre les Canaries selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Un record.
    Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état.
    De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim. Il n’est pas rare de trouver des corps de personnes mortes de faim ou de soif dans les canots secourus au large de l’archipel espagnol.Et de par sa position géographique, le Cap-Vert se retrouve lui aussi confronté à ces drames. Le 3 mars dernier, un canot avec à son bord cinq cadavres a été retrouvé sur une île du nord-ouest de l’archipel situé dans l’océan Atlantique. Cinq survivants étaient également sur la pirogue au moment de sa découverte par les autorités mais l’un d’eux est mort à l’hôpital le lendemain.En août dernier, plus de 60 exilés avaient aussi péri noyés dans l’Atlantique, près de l’archipel cap-verdien. L’embarcation, avec 38 survivants, avait été repérée à 150 milles nautiques (277 km) de l’île de Sal par un navire de pêche espagnol, qui avait alerté les autorités du Cap-Vert. La pirogue, partie du Sénégal, avait dérivé pendant plusieurs jours en haute mer.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#senegal#gambiebissau#canaries#capvert#bijagos#routemigratoire#migrationirreguliere

  • Delta du Saloum : La Marine nationale intercepte une pirogue transportant 92 candidats à l’émigration clandestine
    https://www.dakaractu.com/Delta-du-Saloum-La-Marine-nationale-intercepte-une-pirogue-transportant-9

    Delta du Saloum : La Marine nationale intercepte une pirogue transportant 92 candidats à l’émigration clandestine
    Ce lundi 31 mars, la Marine nationale a intercepté une pirogue transportant 92 candidats à l’émigration clandestine dans le Delta du Saloum. Les passagers tentaient de quitter le pays à bord d’une embarcation de fortune dans l’espoir de rejoindre l’Espagne par voie maritime. Heureusement, ils ont été rapidement interceptés au niveau du Delta du Saloum grâce aux moyens logistiques de dernière génération déployés par la Marine. Ces équipements modernes permettent de réduire drastiquement le nombre de départs clandestins via les côtes sénégalaises.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#saloum#migrationirreguliere#routemigratoire#traversee#canaries#sante

  • Plus de 180 migrants arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/01/plus-de-180-candidats-a-l-emigration-interceptes-en-guinee-bissau-et-au-sene

    Plus de 180 migrants arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal
    Le Monde avec AFP
    Plus de 180 migrants dont plusieurs Ouest-Africains ont été arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal au cours des dernières vingt-quatre heures, a appris l’Agence France-Presse (AFP) mardi 1er avril de sources sécuritaires dans ces deux pays confrontés aux départs de clandestins.Quatre-vingt-dix personnes en partance pour l’Espagne, dont 6 Guinéens, 4 Bissau-Guinéens et 2 Sénégalais, font partie des personnes interpellées dans les Bijagos, un archipel de 88 îles dans l’océan Atlantique, a rapporté à l’AFP une source de sécurité bissau-guinéenne. Deux femmes enceintes et des enfants, dont un bébé de 1 an, figurent parmi les 90 migrants interceptés à bord d’une pirogue par la garde nationale sur l’île de Caravela, située à quatre heures de navigation de la capitale, Bissau. Deux personnes ont pris la fuite, selon la même source.
    Au Sénégal voisin, la marine a annoncé sur le réseau social X avoir arrêté lundi 92 migrants dans une zone insulaire dans le centre-ouest du pays. La nationalité des personnes interpellées, également à bord d’une pirogue, n’a pas été précisée.
    Le Sénégal et la Guinée-Bissau sont des points de départ importants pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations bondées et souvent vétustes.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#guineebissau#migrationirrreguliere#routemigratoire#canaries#sante#bijagos#traversee

  • La Mauritanie, désormais l’un des principaux points de départ vers l’Europe, expulse des centaines de migrants sous la pression de l’UE
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/03/26/tous-les-profils-sont-vises-pressee-par-l-union-europeenne-la-mauritanie-exp

    La Mauritanie, désormais l’un des principaux points de départ vers l’Europe, expulse des centaines de migrants sous la pression de l’UE
    Par Abbas Asamaan (envoyé spécial à Rosso, Mauritanie et Sénégal)
    Publié hier à 18h00, modifié à 08h13
    Face à une Méditerranée qui se ferme du fait des durcissements des contrôles, le mouvement vers la route migratoire de l’Atlantique a pris de l’ampleur.
    Bégo Konaré ne lâche pas du regard le va-et-vient du bac sur le fleuve Sénégal. D’ordinaire paisible, l’embarcation qui relie les villes jumelles de Rosso en Mauritanie et Rosso au Sénégal vogue en eaux troubles depuis le début de la crise migratoire qui oppose le gouvernement mauritanien à ses voisins. C’est par ce « bac de malheurs » que le sans-papiers malien a été expulsé de Mauritanie. Evacués sur la rive sénégalaise du fleuve, ils sont plusieurs centaines, comme lui, à avoir embarqué de force, au crépuscule ou à l’aube.
    Chaque jour, Mbaye Diop, le coordinateur local de la seule organisation humanitaire présente du côté sénégalais, accueille « des dizaines de personnes refoulées sans ménagement » par les forces de l’ordre mauritaniennes. Des opérations policières d’une envergure inédite qui tranchent avec la politique de tolérance observée jusqu’alors à Rosso. Au cours des vingt dernières années, la ville mauritanienne a vu affluer des centaines de milliers de migrants, dont de nombreux Sénégalais venus travailler dans la région fertile du fleuve ou décidés à remonter plus au nord pour rejoindre les îles espagnoles des Canaries et l’Union européenne.
    Face à ce durcissement, les deux Rosso, pourtant si proches, semblent désormais bien éloignées l’une de l’autre. Dans son bureau étriqué au bord du fleuve, Mbaye Diop est la fragile vigie de ce « basculement ». Avec ses « faibles moyens », il distribue chaque jour un grand plat de ceeb (« riz », en wolof) à une trentaine de personnes. Mais l’ampleur des refoulements le préoccupe. Les précédentes vagues d’interpellations massives, observe l’humanitaire, qui travaille sur les questions migratoires depuis 2006, ciblaient « exclusivement des clandestins en partance pour l’Europe. Cette année, tous les profils de migrants sont visés ». Des chauffeurs, des laveurs de voitures, des coiffeurs, des ouvriers agricoles, des journaliers…
    Dans la petite concession de M. Diop, ils sont près d’une trentaine de migrants sénégalais et maliens, venus, mercredi 19 mars, trouver un peu d’ombre et de répit. Leurs laissez-passer provisoires de trois mois ont expiré. « Cela ne doit pas justifier la brutalité et les abus de la police », souligne Ndiaga Fall, qui travaillait comme ferrailleur à Zouerate, dans le nord de la Mauritanie, avant d’être arrêté à un contrôle routier car son « laissez-passer n’était plus valable », puis transféré dans un centre de détention de Nouakchott, la capitale.
    « On était parqués à 200 dans deux hangars près d’un commissariat du quartier d’Arafat. Pour se nourrir, téléphoner, et même aller aux toilettes, il fallait payer les policiers », s’énerve-t-il. Assis à ses côtés sur un banc en béton, Aboubacar Doumbouya, un Malien de 28 ans, assure, lui, que sa « carte de séjour d’un an était encore valable un mois » quand il a été interpellé.
    Selon le ministre mauritanien des affaires étrangères, interrogé le 12 mars par RFI, des « dizaines » de clandestins ont été arrêtés, et « quatre réseaux de trafics » démantelés ces derniers jours. Défendues par le porte-parole du gouvernement mauritanien, ces « opérations de routine » ont suscité la « forte préoccupation » de l’ONU, dès le 5 mars. Un document de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) évoque le décès de deux personnes, dont une « femme enceinte [morte] de déshydratation et un homme [mort] après avoir été sévèrement battu durant sa détention ».
    Malgré ses démentis, la Mauritanie est devenue, depuis janvier, l’un des principaux points de départ vers l’Europe, selon les données de l’ONU. Face à une Méditerranée qui se ferme du fait des durcissements des contrôles, en Tunisie et en Libye, le mouvement vers la route migratoire de l’Atlantique a pris de l’ampleur. Entre 2022 et 2024, les arrivées sur les îles espagnoles des Canaries ont triplé, passant de 15 000 à quelque 46 900.
    D’après le HCR, 1 084 personnes ont perdu la vie en 2024 sur la route de l’Atlantique et des Canaries – un axe de plus de 1 500 kilomètres entre Dakar et Las Palmas, que les pirogues peuvent mettre plus d’une semaine à parcourir. Et « la mortalité est exponentielle », alerte Carla Melki, cheffe à Médecins sans frontières (MSF) de la mission Migrations Atlantique, déployée depuis janvier entre le Sénégal et la Mauritanie.Face à la hausse spectaculaire des arrivées aux Canaries, les autorités mauritaniennes voient les pressions s’accentuer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, se sont tous deux rendus à Nouakchott en mars 2024, afin de sceller des accords visant à empêcher les départs de migrants.
    Traversée du fleuve Sénégal en bac depuis le Sénégal vers la Mauritanie, à Rosso, le 19 mars 2025. Depuis février 2025, la Mauritanie expulse massivement les migrants subsahariens hors du pays.
    « Il y a une concomitance entre le durcissement du régime mauritanien et l’accord signé avec les Européens », confirme Ibrahim Abdallay Ndiaye, coordinateur du Croissant-Rouge mauritanien, en référence au partenariat signé entre l’Union européenne (UE) et la Mauritanie, il y a un an. Un pacte stratégique avec, à la clé, des financements de 210 millions d’euros qui comportent un volet sécuritaire important, dont la construction de centres de rétention, y compris à Rosso. Sur les deux rives du fleuve Sénégal, l’arsenal antimigration a déjà été renforcé avec l’équipement d’un logiciel espion censé capter les données GPS et les messages WhatsApp. Mais les étrangers restent nombreux sur la rive mauritanienne du fleuve. Sans eux, l’agriculture florissante de cette région – on y cultive du riz, des oignons et des pastèques – serait fragilisée.John Sanko est l’un de ces ouvriers agricoles qui travaillent encore du côté mauritanien. Vêtu d’une veste polaire, ce colosse sierra-léonais a choisi « le shift de nuit » pour éviter les descentes de police. Ancien manœuvre sur des chantiers chinois à Dakar, il regretterait presque la réputation de teranga (« hospitalité », en wolof) du Sénégal. En Mauritanie, il a découvert le racisme ordinaire. Etre noir et anglophone le condamne à être constamment racketté par les boutiquiers.
    Sans se départir de son sourire, l’ancien chauffeur entré dans le pays grâce à un visa d’un mois dénonce la politique du chiffre des autorités de Nouakchott. « Lors de mon arrivée, j’ai été arrêté trois fois en deux jours alors que j’étais parfaitement en règle. » Depuis, il limite ses déplacements et, à chaque fois que quelqu’un frappe à la porte rouillée de son appartement, lui ou ses colocataires migrants jettent un coup d’œil inquiet par le judas.
    A en croire le représentant des Sénégalais de Mauritanie, la politique répressive de Nouakchott a ravivé les fractures de la société mauritanienne entre l’élite maure des Arabo-Berbères et les populations noires locales. « Le spectre des événements de 1989 [des violences interethniques entre les Maures arabo-berbères et les populations locales noires descendantes d’esclaves et de serfs (haratines) qui ont fait des milliers de victimes] nous menace, alors que nos deux pays sont intimement liés par le sang, l’histoire et l’économie », précise Mame Aly, en situation irrégulière faute d’avoir été autorisé à renouveler ses papiers, et dont la femme et les enfants sont mauritaniens.
    Contacté par Le Monde, le ministère mauritanien de l’intérieur n’a pas souhaité répondre. De son côté, Dakar s’est dit « indigné » par la voix de sa ministre de l’intégration africaine et des affaires étrangères, Yassine Fall. Elle s’est rendue à Nouakchott, lundi 17 février, et, d’après une source proche, a appelé à la fin des rafles et à simplifier la délivrance de cartes de séjour.Ce week-end, pour fêter la fin du mois de ramadan, des dizaines de milliers de Sénégalais devraient passer la frontière afin de se rendre à Nimjat, en Mauritanie, lieu d’un pèlerinage important pour la Qadariyya, l’une des plus grandes confréries soufies. Un rassemblement qui aura valeur de test pour la Mauritanie.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#senegal#UE#canaries#routemigratoire#rosso#pactemigratoire#rafle#expulsion#sante#retention

  • #Sénégal : le #maire de #Dionewar poursuivi pour participation à un réseau de passeurs de migrants

    Le scandale fait grand bruit au Sénégal : arrêté samedi 15 mars à la suite de l’interception de 241 migrants au large des côtes sénégalaises, #Lansana_Sarr a été déféré mardi 18 mars devant le pool judiciaire financier de Dakar. Le maire de la commune de Dionewar est soupçonné d’avoir été un membre actif d’un vaste réseau de passeurs.

    Arrêté samedi 15 mars à la suite de l’interception de 241 migrants au large des côtes sénégalaises qui tentaient de rejoindre les îles Canaries, selon la presse sénégalaise, Lansana Sarr, le maire de Dionewar, une île du #Sine_Saloum, est poursuivi pour #association_de_malfaiteurs, #trafic_de_migrants, #mise_en_danger_de_la_vie d’autrui et #escroquerie.

    Six complices présumés sont entendus avec lui au pool judiciaire financier de Dakar : maçons, #pêcheurs ou ouvriers, eux aussi auraient participé à l’organisation des départs pendant plusieurs années.

    Alors que Lansana Sarr est suspecté d’avoir reçu 2 millions de Franc CFA d’un convoyeur, chacun des candidats à l’émigration lui aurait également versé entre 300 000 et 400 000 Franc CFA - l’équivalent d’environ 600 euros - pour la traversée. L’enquête devra déterminer s’il était ou non à la tête du réseau, ou simplement l’un de ses acteurs.

    De son côté, l’édile se défend en expliquant que les sommes reçues des migrants étaient destinées à leur chercher des avocats si leur voyage se soldait par un échec.

    Dans la commune et aux alentours, beaucoup d’habitants sont très surpris car il s’agit d’une première : jamais encore une autorité locale n’avait été impliquée dans ce genre d’affaire, bien que la région soit un lieu de départ massif pour les embarcations à destination des #Canaries. En 2024, près de 10 000 personnes ont disparu en mer en essayant de gagner l’archipel espagnol.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63467/senegal--le-maire-de-dionewar-poursuivi-pour-participation-a-un-reseau
    #migrations #réfugiés #passeurs #route_atlantique

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  • Routes des Canaries : sept corps retrouvés dans un canot à la dérive - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63493/routes-des-canaries--sept-corps-retrouves-dans-un-canot-a-la-derive

    Routes des Canaries : sept corps retrouvés dans un canot à la dérive
    Par La rédaction Publié le : 19/03/2025
    Selon l’association Caminando Fronteras, une pirogue avec sept corps à l’intérieur a été retrouvée par les autorités marocaines ce week-end dans l’océan Atlantique. L’embarcation partie de Mauritanie tentait de rejoindre les Canaries espagnoles.
    Une embarcation partie de Mauritanie le 7 mars a été secourue ce week-end par les autorités marocaines après avoir passé neuf jours dans l’océan Atlantique, a indiqué Helena Maleno de l’association Caminando Fronteras à InfoMigrants. Sept corps se trouvaient à bord parmi les quelque 180 passagers.
    « Je ne sais pas de quoi sont mortes ces personnes », a ajouté la militante en contact avec les familles des victimes. « Peut-être de soif, de maladies... C’est tellement dur de passer neuf jours en mer ». La pirogue prenait la route des Canaries, à plus de 1 000 km de là. Elle a été localisée par les autorités espagnoles - contactées par Caminando Fronteras - qui ont ensuite délégué son sauvetage au royaume chérifien. Parmi les survivants se trouvaient « des femmes et des petits enfants ». Ils ont été ramenés à Dakhla, au sud du Maroc dans le Sahara occidental. Certains ont été transportés à l’hôpital.
    Les tragédies s’enchaînent depuis le début de l’année dans l’Atlantique. La semaine dernière, Helena Maleno évoquait déjà la disparition d’au moins 70 migrants dans la même zone. « Des pêcheurs marocains ont vu un canot en détresse loin de la côte, au beau milieu de l’Atlantique. Ils ont secouru 13 personnes, sous la supervision du MRCC (centre de sauvetage maritime) marocain », rapportait la militante. Les 13 rescapés - sur les 85 personnes initialement à bord - ont été déposés à Dakhla. Tous les exilés ont été hospitalisés « dans un état grave ».
    Deux mois avant, une cinquantaine de personnes, dont de nombreux Pakistanais, s’étaient déjà noyées après le naufrage de leur embarcation à la mi-janvier. La pirogue avait quitté la Mauritanie le 2 janvier avec 86 personnes à bord, selon la presse espagnole, avant de dériver plusieurs jours dans l’océan Atlantique. « Treize jours de traversée angoissée se sont écoulés sans que personne ne soit secouru », avait écrit l’activiste Helena Maleno, sur son profil X.
    D’autres bateaux dérivent encore plus loin, à des milliers de kilomètres des rives africaines. Le 30 janvier, un canot avec à l’intérieur 19 corps en état de décomposition avancée avait été retrouvé par les autorités de Saint-Kitts-et-Nevis, le plus petit État des Caraïbes. Certains victimes étaient originaires du Mali, d’après les documents d’identification retrouvés à bord, ce qui laisse penser que l’embarcation avait quitté les côtes ouest-africaines dans le but de rejoindre les Canaries espagnoles.
    En 2024, près de 10 000 personnes ont ainsi perdu la vie ou ont disparu en mer en essayant de gagner les îles espagnoles, contre 6 000 en 2023, selon un rapport publié fin décembre par Caminando Fronteras. Pour l’association, la route des Canaries est ainsi devenue « la plus meurtrière au monde ».Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries, distantes de 1 000 à 2 000 km depuis le Sénégal ou la Mauritanie.Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les canots surchargés et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim.

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  • Au Sénégal, plus de 400 candidats à l’émigration arrêtés en quelques jours
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/03/18/au-senegal-plus-de-400-candidats-a-l-emigration-arretes-en-quelques-jours_65

    Au Sénégal, plus de 400 candidats à l’émigration arrêtés en quelques jours
    Le Monde avec AFP
    La gendarmerie sénégalaise a annoncé avoir interpellé 59 candidats à « l’émigration irrégulière » dans un village sur la côte atlantique, portant à plus de 400 le nombre de personnes arrêtées depuis vendredi 14 mars.« Au cours d’une patrouille nocturne à la plage de Mbodiène [centre-ouest], la brigade territoriale de Joal a procédé à l’interpellation de 59 nouveaux candidats [à l’émigration], dont 16 filles », a déclaré la gendarmerie nationale dans un communiqué publié lundi soir sur sa page Facebook. « Ce nombre vient s’ajouter aux 374 individus arrêtés durant le week-end du 14 au 16 mars 2025 par la gendarmerie entre Mbour et Fatick », poursuit le communiqué. Ces personnes arrêtées venaient de toute la sous-région. Ce sont majoritairement des Guinéens, des Gambiens, des Ivoiriens et des Sierra-Léonais. « Sept des organisateurs ont également été arrêtés et d’importantes ressources logistiques saisies », affirme la gendarmerie.
    Dans l’espoir d’atteindre l’Europe, de plus en plus de personnes migrantes, en majorité des jeunes sans emploi en quête d’une vie meilleure, empruntent la dangereuse route maritime pour rejoindre les Canaries depuis les côtes ouest-africaines.« Ce nouvel épisode s’inscrit dans une dynamique alarmante », ont réagi mardi des ONG, exprimant leur « vive préoccupation face à la recrudescence de la migration irrégulière », dans un communiqué signé par Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA) et le Mouvement international d’apostolat des milieux sociaux indépendants (Miamsi-Sénégal). « La migration irrégulière est avant tout le symptôme d’un malaise plus profond, marqué par le manque d’opportunités économiques, la précarité de l’emploi et l’absence de perspectives viables pour la jeunesse », dénonce le communiqué. En 2024, près de 47 000 personnes ont tenté de rejoindre l’Europe en prenant la mer depuis les côtes ouest-africaines, selon l’agence Frontex. Il s’agit d’un nombre d’arrivées record, en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Plus de 10 400 migrants sont morts ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne en 2024, selon l’ONG Caminando Fronteras.

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  • Émigration / Îles Canaries : Une pirogue partie du Sénégal avec 70 migrants accoste à El Hierro
    https://www.dakaractu.com/Emigration-Iles-Canaries-Une-pirogue-partie-du-Senegal-avec-70-migrants-a

    Émigration / Îles Canaries : Une pirogue partie du Sénégal avec 70 migrants accoste à El Hierro
    Un groupe de 70 migrants en provenance du Sénégal est arrivé sur l’île d’El Hierro ce samedi 8 mars 2025. Selon une source espagnole, deux femmes figuraient parmi les candidats à l’émigration ayant débarqué aux îles Canaries. La Garde côtière espagnole a également signalé la présence de plus de 450 personnes arrivées aux Canaries à bord de sept embarcations distinctes ce samedi.

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  • Emigration Irrégulière : Une pirogue de 132 migrants en provenance du Sénégal débarque aux Îles Canaries
    https://www.dakaractu.com/Emigration-Irreguliere-Une-pirogue-de-132-migrants-en-provenance-du-Seneg

    Emigration Irrégulière : Une pirogue de 132 migrants en provenance du Sénégal débarque aux Îles Canaries
    Les embarcations de migrants continuent d’accoster sur l’archipel Espagnol des îles Canaries. Une pirogue en provenance du Sénégal est arrivée aux îles Canaries, ce mardi 11 mars 2025 avec 132 personnes. Selon les sources de Dakaractu, la pirogue a fait 07 jours depuis son départ.

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  • Migration/Îles Canaries : Cinq Sénégalais, présumés capitaines d’une pirogue transportant 80 personnes, risquent 20 ans de prison et 98,4 millions de francs CFA d’amende
    https://www.dakaractu.com/Migration-Iles-Canaries-Cinq-Senegalais-presumes-capitaines-d-une-pirogue

    Migration/Îles Canaries : Cinq Sénégalais, présumés capitaines d’une pirogue transportant 80 personnes, risquent 20 ans de prison et 98,4 millions de francs CFA d’amende
    Cinq présumés capitaines de pirogue, d’origine sénégalaise, ont été présentés ce vendredi 7 mars 2025 devant le parquet des Îles Canaries. Selon des informations relayées par Europa Press et consultées par Dakaractu, ces individus, accusés d’être les responsables d’une pirogue partie de Nouakchott le 30 mai 2024, font face à des charges pour quatre délits d’homicide par négligence grave et cinq délits de blessures par négligence grave. Identifiés comme les capitaines du bateau, ils sont également soupçonnés d’avoir ordonné de jeter à la mer les corps d’un nombre indéterminé de migrants (au moins 80), décédés en raison du manque de nourriture et d’eau.
    En effet, la pirogue, transportant 80 personnes, avait été secourue en juin 2024 après 20 jours de dérive. Les migrants à bord avaient été repérés à près de 700 kilomètres de l’île d’El Hierro par un bateau de croisière. Selon l’enquête menée par les autorités canariennes, la majorité des occupants ne disposaient pas de gilets de sauvetage. Après cinq jours de navigation, la pirogue avait été abandonnée à la dérive, « sans eau ni carburant », jusqu’à ce qu’elle soit localisée par le pétrolier Philipp Oldendorff. Ce dernier l’a maintenue à quai en attendant l’arrivée du navire de croisière Insignia Master, qui a secouru 68 personnes originaires du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Gambie et de la Mauritanie, ainsi que les corps de trois migrants décédés.
    Dans son acte d’accusation, le ministère public a demandé l’ouverture d’une procédure orale contre ces cinq hommes de nationalité sénégalaise, identifiés comme les capitaines présumés du bateau. Deux d’entre eux sont en détention depuis juillet 2024. Les autorités judiciaires réclament des peines cumulatives dépassant 20 ans de prison, ainsi qu’une indemnisation de 98,4 millions de francs CFA (150 000 euros) pour les héritiers de chaque victime décédée.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#canaries#droit#mortalite#sante

  • Îles Canaries : les détenus accusés d’avoir assassiné quatre migrants dans une pirogue partie du Sénégal envoyés en prison
    https://www.dakaractu.com/I%CC%82les-Canaries-les-detenus-accuses-d-avoir-assassine-quatre-migrants

    Îles Canaries : les détenus accusés d’avoir assassiné quatre migrants dans une pirogue partie du Sénégal envoyés en prison
    Dakaractu vous annonçait, il y a quelques jours, un drame survenu dans une pirogue de migrants en provenance du Sénégal (île de Bassar) au mois de décembre, au cours duquel plusieurs migrants avaient été assassinés. L’information, reprise du journal La Provincia, révèle que les détenus – identifiés comme étant des Sénégalais – accusés d’avoir assassiné des migrants dans cette pirogue avant son arrivée à El Hierro, ont été envoyés en prison.
    Les patrons de la pirogue ont justifié leur comportement brutal en prétendant que certaines personnes à bord « portaient malheur ». Cependant, les enquêteurs ne croient pas à cette explication. Ils trouvent également étrange que toutes les victimes soient originaires d’autres pays. Après avoir identifié les patrons impliqués, les gardes civils ont dû faire face à une tâche complexe : localiser les suspects, dispersés entre Tenerife, Madrid, León et Almería. Le Service d’information des Canaries a demandé la collaboration de ses collègues dans différentes provinces pour retrouver les individus concernés, certains ayant quitté les centres d’accueil, ce qui a compliqué leur localisation. Armés de noms, de photos et de signalements physiques, les agents ont mené un travail de terrain approfondi, rapporte La Provincia.
    Le chef de l’enquête a salué le travail accompli par le procureur délégué à la traite des êtres humains et aux étrangers de Santa Cruz de Tenerife. Après la présentation des preuves recueillies au tribunal d’instruction nº 1 de La Laguna, le juge César Romero Pamparacuatro a ordonné l’incarcération de trois suspects à Tenerife. Les personnes arrêtées à Madrid, León et Almería ont également été emprisonnées. Comme l’a souligné un lieutenant, « c’est réconfortant de savoir que ces victimes peuvent désormais être orientées vers une vie digne ».
    L’enquêteur a expliqué que le témoignage le plus difficile à recueillir fut celui d’une femme d’une trentaine d’années, à qui l’on a tué son bébé et son frère. Selon des sources, cette victime se trouve désormais hors de Tenerife. Le témoignage du compagnon d’un migrant de 50 ans, assassiné avec son fils de 18 ans, a également été difficile à obtenir, tant au poste de police que devant les tribunaux. Les épisodes de violence extrême semblent avoir été déclenchés par des situations de panique, vécues par certains migrants après plusieurs jours de navigation et une pénurie de vivres. Dans ce cas précis, un problème de moteur aurait provoqué une peur insurmontable chez certaines victimes. Les accusés, quant à eux, n’étaient apparemment pas disposés à tolérer que cette instabilité émotionnelle mette en péril le voyage vers les Canaries.

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