• Photographie : Jo Spence à son corps défendu – Libération
    https://www.liberation.fr/culture/arts/photographie-jo-spence-a-son-corps-defendu-20251103_NSX72NBCAJGIDDPU2K74E

    Le #cancer peut-il devenir de l’#art ? Et la photographie, une thérapie ? La maladie est au cœur de l’œuvre de Jo Spence, photographe londonienne morte en 1992 et exposée cet automne à Paris. A la galerie Treize, des poupées Barbie avec un trou à la place du sein, un petit squelette en plastique, une chaussure à talon rouge et surtout des dizaines de photographies témoignent de l’histoire de l’artiste, diagnostiquée d’un cancer du sein en 1982 puis d’une leucémie huit ans plus tard. Née à Londres en 1934, Jo Spence s’est vite définie comme une photographe « féministe et socialiste ». Elevée dans une famille monoparentale de la classe ouvrière, d’abord secrétaire dans un labo photo, Jo Spence a ouvert son propre studio, portraitiste pour des familles, des mariages et des « femmes qui se sentent moches ». Au cours des années 70, la photographie est pour l’activiste un outil de progrès social. Cofondatrice du collectif féministe Hackney Flashers, elle est aussi l’autrice d’une thèse (« Contes de fées et photographie ou un autre regard sur Cendrillon ») qui met en lumière le système d’oppression des contes.

    #cancer_du_sein #photo_therapist

  • #Cancer : une étude alarmante révèle pourquoi la #France est le pays le plus touché (environ 400 cas pour 100 000 habitants)

    Une récente publication du Lancet place la France en tête des pays les plus touchés par le cancer, avec près de 390 cas pour 100 000 habitants. Ce constat alarmant soulève de nombreuses questions sur les facteurs spécifiques qui exposent davantage les Français à cette maladie.

    La France affronte aujourd’hui un paradoxe sanitaire préoccupant. Notre système de santé démontre une efficacité remarquable dans le traitement du cancer, avec un taux de mortalité parmi les plus bas d’Europe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 136,8 décès pour 100 000 habitants en 2023 contre 184,7 en 1990. Cette diminution témoigne des avancées médicales considérables réalisées ces dernières décennies. Les traitements innovants, les protocoles perfectionnés et l’expertise des professionnels français sauvent de nombreuses vies. Pourtant, cette réussite thérapeutique masque une réalité bien plus sombre : l’explosion du nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année sur notre territoire.

    L’étude publiée en septembre dans la revue The Lancet a provoqué une onde de choc dans la communauté médicale. Elle place la France au premier rang mondial pour l’incidence du cancer, avec 389,4 cas pour 100 000 habitants. Cette position alarmante suscite d’autant plus d’inquiétude qu’elle demeure largement inexpliquée. D’autres études nuancent ce classement, notamment celle d’une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Lyon. Elle classe l’Hexagone au neuvième rang mondial. Ces divergences s’expliquent par des différences méthodologiques. Néanmoins, même avec ces nuances, la position défavorable de la France reste préoccupante et nécessite des investigations approfondies.
    Des facteurs de risque du cancer en France bien identifiés mais insuffisamment maîtrisés

    Plusieurs éléments expliquent cette surexposition française au cancer, selon Le Monde. Le tabagisme figure en tête des facteurs de risque, particulièrement chez les femmes françaises. Leur taux de tabagisme (23 %) représente le plus élevé d’Europe. Cette statistique alarmante explique en grande partie l’augmentation des cancers féminins observée ces dernières années. La consommation d’alcool constitue également un facteur déterminant. Les Français consomment davantage d’alcool que la moyenne européenne, malgré les campagnes de sensibilisation régulières. Cette habitude culturelle ancrée dans notre société augmente la prévalence des cancers du foie, de la bouche, de la gorge et du système digestif.

    La sédentarité représente un autre facteur préoccupant. Le manque d’activité physique, particulièrement en milieu urbain, favorise le développement de certains cancers. L’exposition aux hormones, notamment via la pilule contraceptive, pourrait constituer une spécificité française méritant des études plus approfondies. Le système de collecte de données français présente également des lacunes significatives. Il s’appuie sur des registres locaux partiels et exclut étrangement les zones urbaines denses et les sites Seveso. Ces zones pourraient pourtant présenter des taux d’incidence particuliers. Une loi promulguée en juin prévoit la création d’un registre national, mais l’instabilité gouvernementale retarde son application

    L’exposition environnementale en France, une piste de cancer insuffisamment explorée

    L’exposition aux polluants environnementaux constitue une explication majeure qui mérite davantage d’investigation. Les Français présentent une imprégnation particulière au cadmium, substance cancérogène présente dans de nombreux engrais agricoles. Cette contamination spécifique pourrait jouer un rôle significatif dans la surexposition nationale au cancer. La France figure également parmi les plus grands utilisateurs mondiaux de pesticides, dont certains provoquent des effets cancérogènes. Le lien direct entre cette utilisation massive et l’incidence élevée du cancer reste à établir formellement. Cependant, les corrélations observées justifient des recherches approfondies.

    L’alimentation française, malgré sa réputation d’excellence, pourrait également contribuer à cette situation préoccupante. La consommation importante de viandes transformées, de produits riches en nitrites et d’aliments ultra-transformés mérite une analyse épidémiologique approfondie. Face à ce constat alarmant, nous devons mobiliser toutes nos ressources. Comme le souligne l’éditorial du Monde, « toutes les instances scientifiques concernées, notamment l’Institut national du cancer, doivent être mobilisées pour une vaste étude épidémiologique englobant l’intégralité des facteurs susceptibles d’être reliés à cette maladie ». Cette première place française, même contestable, doit servir de signal d’alarme et conduire à une prise de conscience collective. Le cancer demeure la première cause de mortalité en France et préoccupe l’ensemble de la population.

    https://www.aufeminin.com/societe/sante-femme-societe/cancer-6/cancer-france-pays-plus-touche-etude-lancet-2666038.html
    #statistiques #chiffres
    #santé #incidence #traitements #facteurs_de_risque #tabagisme #alcool #activité_physique #hormones #contraception #Seveso #données #registre_national #cadmium #engrais #industrie_agricole #polluants_environnementaux #contamination #pesticides #alimentation #viande #nitrites #produits_ultra-transformées #industrie_agro-alimentaire #épidémiologie #mortalité

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    voir aussi cet article publié dans Le Monde, signalé par @touti :
    https://seenthis.net/messages/1139908

    • L’étude:
      The global, regional, and national burden of cancer, 1990–2023, with forecasts to 2050: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2023

      Cancer is a leading cause of death globally. Accurate cancer burden information is crucial for policy planning, but many countries do not have up-to-date cancer surveillance data. To inform global cancer-control efforts, we used the Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD) 2023 framework to generate and analyse estimates of cancer burden for 47 cancer types or groupings by age, sex, and 204 countries and territories from 1990 to 2023, cancer burden attributable to selected risk factors from 1990 to 2023, and forecasted cancer burden up to 2050.

      https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(25)01635-6/abstract

    • « Le travail est un facteur de risque avéré du cancer »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/11/03/le-travail-est-un-facteur-de-risque-avere-du-cancer_6651318_3232.html

      Dans une tribune au « Monde », un collectif d’associations regroupant des victimes de #cancers_professionnels alerte sur la corrélation, encore trop peu médiatisée, entre travail et cancer, notamment par l’exposition prolongée à des substances toxiques.

      Une récente publication du Lancet place la France en tête des pays les plus touchés par le cancer, avec plus de 433 000 personnes malades chaque année, un nombre qui a doublé en vingt ans. Cette situation très inquiétante est le plus souvent rapportée aux seuls comportements individuels à risque – tabac, alcool, activité physique –, mais est-ce la bonne approche ?

      Cette jeune fleuriste, dont l’enfant est morte à 11 ans d’un cancer du sang après sept ans de lourds traitements, avait-elle « choisi » d’être contaminée par les pesticides dont étaient imprégnées ses fleurs, #pesticides cancérogènes non seulement pour elle-même mais aussi pour l’enfant à naître ? Les ouvrières du laboratoire Tetra Medical ont-elles « choisi » le procédé de stérilisation à l’#oxyde_d’éthylène, cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction qui les a empoisonnés durablement, elles et leurs enfants ? Les ouvriers des usines chimiques ont-ils « choisi » les PFAS, au redoutable pouvoir toxique ? Sans parler des employées du nettoyage, contaminées par les cancérogènes des produits d’entretien.

      Les risques du travail, facteurs de dangers avérés du cancer, n’apparaissent pas dans l’article du Lancet, qui reprend le discours dominant et culpabilisant qui fait reposer la responsabilité de la survenue des cancers sur les victimes elles-mêmes.
      Le #travail_de_nuit ou posté, par exemple, est l’une des causes du #cancer_du_sein, reconnue officiellement comme telle en 2007 par le Centre international de recherche sur le cancer. Chez les femmes, ce type d’organisation temporelle du travail a néanmoins augmenté de 150 % entre 1982 et 2015, en progression dans de multiples secteurs où il n’est nullement indispensable – industrie, commerce, nettoyage.

      Scandales sanitaires

      Nous, signataires de cette tribune, nous voulons rappeler le travail inlassable et les mobilisations de tous ceux et celles – militants associatifs et syndicalistes, chercheurs, médecins, avocats – qui, depuis plus de quarante ans, alertent sur ces risques évitables que sont les multiples situations de #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui dans le travail exposé aux cancérogènes.

      Les enquêtes « Conditions de travail » et « Surveillance médicale des risques » du ministère du travail alertent, depuis les années 1970, sur les graves expositions aux risques chimiques, aux poussières, aux rayonnements. Pourtant, ces avertissements n’entraînent pas de mesures de prévention visant à réduire ces expositions.

      Durant les années 1970 puis au cours de la décennie 1990-2000, de fortes mobilisations sociales ont fait éclater le scandale sanitaire des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs exposés sans protection aux fibres d’amiante. Dans l’intervalle, les industriels avaient pu imposer le mythe mensonger de « l’usage contrôlé de l’amiante ».

      Il a fallu la mobilisation de multiples collectifs, la démonstration faite en 1994 par Henri Pézerat – spécialiste de la cancérogenèse de l’amiante – de l’extrême dangerosité de cette fibre mortelle, pour qu’enfin l’amiante soit interdit en France en 1997. Mais des 80 kilos d’amiante par habitant présents partout en France, bien peu ont été enlevés, et cela, souvent, dans des conditions de mise en danger des personnes exposées, tant dans le travail que l’environnement. Au mépris des règles du code du travail.

      D’autres produits toxiques, toujours en usage, sont régulièrement au cœur de scandales sanitaires : les pesticides, les PFAS, l’oxyde d’éthylène, l’arsenic et bien d’autres. Au rang des affaires polémiques, Notre-Dame de Paris : non seulement l’incendie de la cathédrale a pollué durablement au #plomb les abords du monument, mais la reconstruction « à l’identique » sur injonction gouvernementale – avec 400 tonnes de plomb posées sur la toiture et la flèche – a contaminé durablement les ouvriers exposés, ainsi que les riverains et riveraines, par cette substance neurotoxique.

      Maladie de classe

      Le recours à la #sous-traitance et à l’#intérim par les grandes entreprises invisibilise le #travail dangereux et ses conséquences. Cancérogène connu, la radioactivité est omniprésente dans une industrie autoproclamée propre et sans danger, l’industrie #nucléaire. L’exposition professionnelle aux rayonnements ionisants y est supportée à 90 % par les travailleurs et travailleuses dits « extérieurs », intervenant en sous-traitance et intérim dans la maintenance et le démantèlement des installations. Ils circulent de site en site, ne bénéficient pas du statut protecteur d’EDF ou du CEA, puis disparaissent sans laisser de trace. Les atteintes cancéreuses de la radioactivité sont dissoutes dans cet immense continent des victimes de cancer dont l’activité professionnelle n’est jamais examinée.

      La sous-déclaration et la sous-reconnaissance des cancers professionnels ne sont plus à démontrer. Cours d’appel et Cour de cassation, saisies par de trop rares victimes, reconnaissent l’impact certain de la multi-exposition professionnelle aux cancérogènes dans la survenue de ces cancers et soulignent le fait que les comités régionaux de reconnaissance en #maladie_professionnelle opposent aux victimes des refus de prise en charge, injustifiés au regard des connaissances scientifiques.

      En dépit de celles-ci et des mobilisations sociales, il n’est tenu aucun compte, ni dans la production des chiffres du cancer, ni dans les décisions de politiques publiques, de ce rôle avéré des risques professionnels dans l’épidémie de cancer. Pourtant, qui peut nier que les cancers trouvent le plus souvent leur origine dans la production industrielle, et donc le travail ? Ceux qui en sont victimes sont d’abord les ouvriers et les ouvrières. Maladie de classe, trop souvent. Le dire, l’écrire, c’est aider à la prévention. Le taire, c’est faire le contraire.

      Serge Allègre, secrétaire général de la CGT-Fédération nationale des industries chimiques ; Fleur Breteau, porte-parole du collectif Cancer Colère ; Julie Ferrua, déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires ; Cathy Guironnet, porte-parole du Collectif des ex-salariés Tetra médical – Annonay ; Laurent Indrusiak, secrétaire général de l’union départementale CGT de l’Allier ; Benoît Martin, secrétaire général de l’union départementale CGT de Paris ; Christian Micaud, président de l’Association des malades de la chimie ; Franck Refouvelet, président de l’association Entraide et défense des acteurs des télécoms exposés aux toxiques ; Josette Roudaire, présidente du Comité Amiante Prévenir et Réparer (Auvergne) ; Francis Talec, porte-parole du collectif des Irradiés des armes nucléaires de l’Ile-Longue, à Brest ; Annie Thébaud-Mony, présidente de l’Association Henri-Pézerat, Santé, Travail, Environnement ; Marie Thibaud, fondatrice du collectif Stop aux cancers de nos enfants.

  • Le #cancer progresse chez les plus jeunes, le rôle des #pesticides est avéré

    La #loi_Duplomb, qui réintroduit un pesticide interdit, cristallise dans la société une peur diffuse, celle du cancer. Elle grandit car le nombre de cas augmente, surtout chez les #femmes et chez les #jeunes. Les présomptions de liens avec certaines molécules se précisent.

    Deux millions de personnes ont signé la pétition contre l’adoption de la loi Duplomb, lancée par une étudiante, et qui rassemble aujourd’hui bien au-delà des sphères militantes écologistes. L’une des mesures de cette loi est la réintroduction de l’acétamipride, de la famille des néonicotinoïdes, des insecticides tueurs d’abeilles. Au moment du vote de la loi, le 8 juillet, du balcon de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, Fleur Breteau a interpellé les député·es : « Vous êtes les alliés du cancer et on le fera savoir ! »

    Cette femme de 50 ans, touchée par une récidive de cancer, assume d’en avoir « la tête ». Or cette tête est familière à beaucoup. « Il y a 400 000 nouveaux cancers par an en France. Tout le monde est touché, directement ou indirectement, beaucoup ont perdu un être cher. Il y a là un aspect politique bien naturel : on a envie de défendre un bien qui est la santé », analyse Pierre Sujobert, professeur d’hématologie aux Hospices civils de Lyon et chercheur au Centre international de recherche en infectiologie.

    Cette crainte, les médecins la partagent aussi. Et cette fois, « ce n’est pas un ressenti, ce sont les données d’épidémiologie qui [les] inquiètent », poursuit l’hématologue.

    Début juin, il a soumis une tribune aux principales sociétés savantes médicales : « Presque toutes ont signé, très vite. Cette communauté n’a pourtant pas l’habitude de se mobiliser. Cette fois, elle veut alerter. Même le directeur de l’institut Gustave-Roussy [le plus grand centre de lutte contre le cancer en France, situé à Villejuif (Val-de-Marne) – ndlr], le professeur Fabrice Barlesi, a parlé d’un “tsunami à venir chez les jeunes”. Ce sont des mots très forts que n’emploient pas ce genre de personnes habituellement. » Publié dans Le Monde le 25 juin, le texte rappelle que « les dangers des pesticides pour la santé humaine ne sont plus à démontrer ».

    Par rapport à 1990, le nombre de nouveaux cas de cancers a quasiment doublé en 2023, selon les dernières estimations de Santé publique France. 57 % des cancers touchent aujourd’hui les hommes, mais les cancers des femmes progressent plus vite. Depuis 1990, chez la femme, l’incidence – le nombre de nouveaux cancers à une période donnée – augmente chaque année, en moyenne de 0,9 % par an. Chez l’homme, l’augmentation est de 0,3 % par an de 1990 à 2023.

    Le #cancer_du_sein au plus haut en France

    La France a une particularité, le plus haut taux d’incidence du cancer du sein au monde : 105,4 cancers du sein pour 100 000 femmes, selon les données du centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il faut bien sûr comparer ce taux avec celui des autres pays riches qui ont des systèmes de santé performants.

    Florence Molinié, présidente du Réseau français du registre des cancers, détaille les chiffres : « En 2023, 61 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués en France contre 30 000 en 1990 (+ 104 %). » Des études montrent que « cette progression est attribuable pour moitié à l’augmentation de la population et à son vieillissement et pour moitié à une augmentation du risque de cancer ».

    Parmi ces risques se trouvent des facteurs presque communs à tous les cancers : l’alcool, le tabac, le surpoids et la sédentarité. Mais près d’un tiers de ce risque est inconnu. La docteure Molinié dit très prudemment qu’il « conviendrait de poursuivre les efforts sur la recherche de facteurs de risque, et en particulier le risque lié à l’exposome chimique, pour expliquer l’augmentation observée de l’incidence du cancer du sein chez la femme jeune ».

    Depuis les années 1950, génération après génération, le cancer progresse : c’est ce que montre une large étude publiée par le journal médical le Lancet en 2024, qui étudie « les différences de taux de cancer entre des adultes nés entre 1920 et 1990 aux États-Unis ». Le taux d’incidence – c’est-à-dire le nombre de cas de cancers ramenés à la population – est « deux à trois fois plus important » dans la cohorte des adultes nés dans les années 1990 que dans celle des années 1920 pour les cancers de l’intestin, du foie, du rein et du pancréas, chez les hommes et les femmes. Le risque d’avoir un cancer du sein a presque doublé chez les femmes nées dans les années 1990, par rapport à leurs aînées des années 1920.

    Une étude internationale estime à + 80 % la hausse mondiale des cancers chez les adultes âgé·es de moins de 50 ans entre 1990 et 2019. Santé publique France confirme cette tendance en France dans une étude dévoilée en mars.

    Une étude menée en Île-de-France constate une augmentation des cancers de l’enfant de 26 % entre 1980 et 2000. Le registre national des cancers de l’enfant détaille les chiffres les plus inquiétants.

    « Si les cancers des sujets jeunes augmentent, y compris chez les enfants, par définition, ce n’est pas explicable par leur vieillissement, analyse l’hématologue Pierre Sujobert. Il peut y avoir des prédispositions génétiques au cancer, mais assez rarement. À moins de faire l’hypothèse que les êtres humains français aient changé de génome en cent ans, il ne reste plus que l’environnement : il semble être plus cancérigène pour les jeunes qu’il l’était il y a quelques dizaines d’années. »

    Xavier Coumoul, professeur de toxicologie et de biochimie à l’université Paris-Cité, renchérit : « On ne peut pas dire que l’explosion du nombre de cancers chez les plus jeunes soit quelque chose qui soit lié à la génétique et à l’évolution de l’espèce humaine. C’est clairement lié à une évolution de notre environnement et probablement pour une grosse part de l’environnement chimique. Les hommes et les femmes ne sont pas censés être exposés à des molécules chimiques, étrangères à l’organisme. Heureusement, on a des systèmes de détoxification. Mais ce n’est quand même pas surprenant que l’exposition à ces molécules stresse le corps et puisse induire des pathologies cancéreuses. »

    Il est l’un des auteurs du rapport « Pesticides et effets sur la santé » de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publié en 2021. C’est une expertise collective qui tire un bilan des connaissances, à partir de 5 300 études. De nombreux liens entre l’exposition aux pesticides et la survenue d’une maladie sont faits. Leur présomption est classée en trois catégories : forte, moyenne ou faible.

    Chez « les populations qui manipulent ou sont en contact avec des pesticides régulièrement », par exemple, « l’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique ».

    Les bébés in utero et les enfants exposés aux pesticides dans un cadre professionnel – mais aussi domestique – sont plus à risque de développer « certains cancers, en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central ».
    Manger bio protège des cancers

    Par ailleurs, la preuve de la nocivité est démontrée par l’étude française NutriNet-Santé, publiée en 2018 dans le Lancet. Cette étude s’est intéressée à la consommation de seize produits par près de 70 000 Français·es volontaires, interrogé·es sur leur vie quotidienne et leur santé entre 2009 et 2016. L’étude prouve que celles et ceux qui ont mangé beaucoup de produits bio ont un risque très diminué de cancers. Au contraire, celles et ceux qui ont mangé essentiellement des produits traités aux pesticides ont développé plus de cancers du sein, de la peau, du côlon-rectum et de lymphomes.

    Comment les chercheuses et chercheurs parviennent-ils à démontrer un lien entre un pesticide et une maladie ? « 300 pesticides sont utilisés en France sur 1 000 qui existent dans le monde, explique Xavier Coumoul. Les agriculteurs utilisent des formulations qui peuvent contenir plusieurs pesticides. Dans le Roundup par exemple, il y a du glyphosate, un herbicide, mais pas seulement. On a donc des cocktails de pesticides qui ont des modes d’action différents. »

    Ce sont les études d’épidémiologie qui peuvent montrer une corrélation entre un ou des facteurs d’exposition et un effet sur la santé. L’équipe de recherche Epicene (Épidémiologie du cancer et expositions environnementales), rattachée à l’Inserm et au CHU de Bordeaux, participe par exemple à la cohorte Elfe, qui suit 18 000 enfants nés en 2011, y compris in utero. De premières études ont été publiées sur les nouveau-nés : à la naissance, ceux-ci étaient de plus petite taille s’ils avaient été exposés in utero à des solvants et des particules ultrafines. L’étude va se poursuivre : des prélèvements et des questionnaires sont réalisés aux différents âges de la vie.

    Mais une seule étude épidémiologique ne permet pas de conclure, explique Fleur Delva, la directrice adjointe de l’équipe Epicene : « Un chercheur peut dire qu’il y a une association. Mais il faut d’autres études épidémiologiques pour confirmer les résultats. S’il y a deux ou trois études, de très grosses cohortes de très bonne qualité, on commence à avoir une présomption très forte. »

    En revanche, la recherche parvient rarement à déterminer l’origine de clusters de cancers. Santé publique France a notamment travaillé sur les cancers pédiatriques survenus entre 2015 et 2019 dans le village de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique) et aux alentours, dans le vignoble du muscadet. L’étude menée par Santé publique France reconnaît qu’il existe bien un cluster mais n’a pas pu établir de « cause commune ».

    Pour les chercheurs et les chercheuses, « il y a trop peu de cas » et il est impossible de connaître « les doses de produits réellement épandues dans les zones d’exploitation », explique Florence Molinié. Mais elle explique que « des travaux épidémiologiques sont en cours dans les registres de cancers pour identifier l’impact de résider à proximité de certaines cultures ». Les vignobles sont particulièrement surveillés.

    Les pédiatres et les oncopédiatres du CHU le plus proche, celui de Nantes, sont eux aussi « vigilants, confie l’un d’eux. Ce sujet, tout le monde l’a en tête ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/280725/le-cancer-progresse-chez-les-plus-jeunes-le-role-des-pesticides-est-avere

    #statistiques #chiffres #acétamipride #néonicotinoïdes #insecticide #santé #incidence #exposome_chimique #enfants #environnement #environnement_chimique #alimentation #bio #Roundup #glyphosate #cocktails_de_pesticides #épidémiologie

  • Les aliments à base de soja ne doivent pas être servis en restauration collective, recommande l’Anses
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/03/24/les-aliments-a-base-de-soja-riches-en-isoflavones-ne-doivent-pas-etre-servis

    Les isoflavones sont des phytoœstrogènes, des substances végétales proches des hormones féminines (œstrogènes) présentes dans les légumes secs, les légumes, et principalement le soja. Ils peuvent « interférer avec le fonctionnement hormonal physiologique, et donc conduire à des effets indésirables pour le système reproducteur », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Aymeric Dopter, chef de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses.

    « Le soja étant la principale source d’isoflavones, l’Anses recommande de ne pas servir d’aliments à base de soja en restauration collective pour éviter une surconsommation », des crèches aux écoles, collèges, lycées, aux restaurants d’entreprises, Ehpad, hôpitaux et cliniques, donc pour « toutes les catégories d’âge ».

    « Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur le soja en tant qu’aliment, mais plutôt sur les teneurs en isoflavones que les produits au soja contiennent actuellement, précise M. Dopter. En attendant d’avoir des sojas moins riches en isoflavones, il faut lever le pied sur la consommation de ces produits. »

    #isoflavones #phytoœstrogènes #cancer_du_sein

    ceci dit… Mémoire D’étudiant Année : 2022
    Effets des phyto-œstrogènes sur le risque de cancer du sein, la mortalité et le risque de récidive : revue de la littérature https://dumas.ccsd.cnrs.fr/MEM-UNIV-UGA/dumas-03842447v1 conclut

    Le manque de données concernant les compléments alimentaires, plus fortement dosés en phyto-œstrogènes, ne permet pas de formuler des conclusions quant à la consommation de ces produits. Les études cellulaires et populationnelles menées sur les isoflavones de soja sont plutôt en faveur de l’absence d’effet promoteur de tumeur de ces composés, voire parfois d’un effet protecteur, sur le risque de cancer du sein, le risque de récidive et le risque de mortalité par cancer du sein. Les résultats sont assez similaires pour les lignanes et les graines de lin. Les études en sous-groupes ne mettent pas en évidence de différence nette entre les différents sous-types de cancer du sein. Le peu d’études concernant le houblon ne permet pas d’établir des conclusions sur cette plante. Les études cellulaires, animales et populationnelles sont plus contradictoires sur les interactions entre les traitements du cancer du sein et les phyto-œstrogènes. Bien que certaines études animales montrent une diminution de l’effet de certains traitements par les isoflavones, les études populationnelles n’ont pas mis en évidence d’interaction néfaste. L’ensemble de ces résultats ne met donc pas en évidence d’effet majeur des phyto-œstrogènes sur le risque de cancer du sein, le risque de récidive et de mortalité par cancer du sein, bien que des explorations complémentaires soient nécessaires, notamment sur les différents sous-types de cancer du sein. Ces constatations permettent de rassurer les femmes ayant eu un diagnostic de cancer du sien sur la consommation d’aliments contenant des phyto-œstrogènes, bien que la prudence reste de mise.

  • Le Monde.fr
    « Le #cancer est, au moins partiellement, une maladie politique »

    Ne mettre en avant que les comportements individuels (tabac, alcool…), la génétique et le dépistage face à des cas de cancers plus nombreux occulte les causes structurelles de la maladie, observe dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

    #Stéphane_Foucart | Publié le 09/02/2025 à 05:30

    • « Le cancer est, au moins partiellement, une maladie politique », Stéphane Foucart

      Selon les données les plus récentes (2022) de l’Organisation mondiale de la santé, l’incidence du cancer du sein est plus élevée en France que partout ailleurs dans le monde. Nous sommes sur la plus haute marche d’un funeste podium. Dans un pays où l’on s’intéresse tant aux classements et aux médailles, il est étonnant que cette information n’ait pas été plus relayée à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, le 4 février, où il a surtout été question de nouveaux traitements, du dépistage, des miracles à venir de l’intelligence artificielle, et de toute une variété d’autres choses qui ont généralement contourné la seule question vraiment intéressante : pourquoi ?

      Pourquoi – même après correction des effets de l’âge – une Française a-t-elle un risque de cancer du sein supérieur à toutes les autres femmes de la planète ?

      Il existe un élément de réponse optimiste : le système de soins tricolore est très performant et cette maladie est peut-être mieux dépistée qu’ailleurs. C’est probable, mais cela n’épuise pas complètement la question. Car la mortalité par #cancer_du_sein reste, en France, au-dessus de la plupart des pays comparables d’Europe occidentale. Elle est supérieure d’environ 10 % à ce qu’elle est en Belgique, en Autriche ou au Portugal, d’environ 30 % à ce qu’on observe en Suisse, aux Etats-Unis ou en Suède, et de quelque 50 % par rapport à l’Espagne ou la Norvège, par exemple.

      « Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? »

      En France et ailleurs, la fréquence de ce cancer augmente à peu près continûment, en particulier chez les jeunes. Entre 1990 et 2023, le nombre de cas a plus que doublé dans l’Hexagone, passant de 29 934 à 61 214. Moins de la moitié de cette augmentation est due, selon Santé publique France, au vieillissement ou à l’augmentation de la population ; le risque « réel » de contracter cette pathologie a donc augmenté de plus de 50 % en trois décennies.

      Les facteurs de risque individuels (alcool, sédentarité, surpoids, traitements hormonaux et, dans une moindre mesure, prédispositions génétiques et tabac) sont-ils prépondérants ? Non : selon l’Institut national du cancer, seulement un tiers des nouveaux cas de cancers du sein (au niveau de l’année 2018) sont attribuables à ces facteurs de risque avérés.

      Alors ? Plus de 65 % des cas ne sont donc pas associés à une cause identifiée. Dans un texte publié en juin 2024 par la revue Terrestres, plus de 1 200 patientes, soignants ou chercheurs posent aussi cette question : « Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? » Pourquoi Fanny Arnaud, ingénieure de recherche au CNRS, contracte-t-elle un cancer du sein alors qu’elle n’a que 36 ans et n’est sujette à aucun facteur de risque ?

      Et pourquoi tant d’autres ? Les signataires rappellent que, dans la plupart des cas, les causes environnementales du cancer sont au mieux sous-estimées, au pire ignorées. Les cancérologues qui prennent la parole dans l’espace public ne mettent bien souvent en avant que les comportements individuels (tabac, alcool…), la génétique et l’observance du dépistage.

      Ces postures sont confortables. Elles sont en réalité le relais d’un narratif néolibéral bien commode, qui réduit la maladie à sa dimension individuelle et la purge de toute sa charge politique. Comme si aucune structure socio-économique n’était in fine déterminante dans la santé des populations, comme si chaque individu était maître et responsable de son destin sanitaire – exception faite des hasards de son génome (mais qui est, là encore, une donnée individuelle).

      L’information des consommateurs entravée

      Pourtant, comme le rappelle le texte publié par Terrestres, l’eau, l’air, la chaîne alimentaire, les objets du quotidien ou encore les cosmétiques sont saturés de #perturbateurs_endocriniens dont la cancérogénicité est suspectée ou avérée, en particulier pour les organes sensibles aux bouleversements hormonaux (sein, prostate, etc.). Une étude d’ampleur publiée en 2024 dans la revue Environmental Health Perspectives estime que plus de 900 substances de synthèse capables de déclencher des cancers de la glande mammaire chez les rongeurs, ou susceptibles d’activer des mécanismes favorisant la maladie chez les femmes, sont en circulation dans notre environnement.

      Il n’y a rien de naturel ou d’inéluctable dans cet état de fait, qui est le fruit de choix politiques.
      Le cancer est une maladie politique, en ce sens qu’il est, ne serait-ce que partiellement, le fruit de ces choix. Adopter des réglementations laxistes, laisser les industriels évaluer leurs propres produits, permettre en connaissance de cause la dissémination de substances cancérogènes pour flatter les capitaines d’industrie, miser sur la découverte de traitements miracles plutôt que sur la #prévention, entraver l’information des consommateurs : tout cela n’est pas une fatalité, c’est de la politique.

      La responsabilité de l’#environnement dans la progression de certains #cancers est toutefois contestée. L’un des arguments fréquemment utilisés à cette fin est de nature épistémique : puisqu’il est scientifiquement impossible de quantifier les effets de chacun des milliers de toxiques en circulation, c’est donc que ces effets ne comptent pour rien. C’est, comme l’écrit l’historien des sciences Robert Proctor (Cancer Wars, 1995), « agiter le chiffon rouge devant chaque arbre pour vous faire perdre de vue la forêt ».

      La politique est là encore ce qui répond à cet argument trompeur : c’est un principe de gouvernance fondé sur la prudence, mieux connu sous le nom de « principe de précaution », et dont toutes les droites demandent la révocation depuis des années. Lorsque la maladie frappe, le premier réflexe est de s’interroger rétrospectivement sur ses habitudes de vie, son alimentation, les lieux qu’on a fréquentés : à la vérité, il faudrait aussi se demander pour qui on a voté.

      #principe_de_précaution

  • Des institutions scientifiques entretiennent le #doute sur les bénéfices du #bio

    Une vaste #étude française de 2018, montrant un lien entre #alimentation bio et baisse de certains #cancers, a été selon ses auteurs dénigrée par des organismes comme l’#Institut_national_du_cancer ou l’#Académie_de_médecine.

    Pour peu qu’elle soit suffisamment médiatisée, toute publication mettant en évidence les bénéfices de l’alimentation bio pour la #santé se heurte à un tir de #barrage de #dénigrements et de #contrevérités. Avec comme circonstance singulière que ces #fausses_informations ne circulent pas seulement sur les réseaux sociaux ou dans la presse : ce sont parfois des #sociétés_savantes ou des #institutions_scientifiques qui produisent ou relaient ces informations trompeuses. Selon plusieurs chercheurs en #nutrition et en #santé_publique, l’Académie nationale de médecine, l’Académie d’agriculture de France (#AAF) et l’#Institut_national_du_cancer (#INCa) ont ainsi, chacun à leur manière, participé à alimenter la #confusion sur le sujet.

    En cause, une #étude_épidémiologique française publiée en 2018 dans JAMA Internal Medicine, ayant suivi 70 000 personnes pendant quatre ans et demi, et mettant en évidence une baisse significative de #lymphomes (– 75 %) et du #cancer_du_sein postménopausal (– 34 %) chez les plus gros consommateurs et consommatrices de bio, par rapport à ceux qui n’en consomment pas. Trois jours seulement après la publication, l’AAF diffuse sur son site Web un « point de vue » de deux de ses membres, qui l’éreintent.

    « Ce texte était un modèle des techniques utilisées par les industriels pour fabriquer du doute, avec un empilement de critiques méthodologiques frisant la #mauvaise_foi, mais qui parviennent à donner l’illusion d’une discussion scientifique légitime, raconte Serge Hercberg, l’une des figures de l’épidémiologie nutritionnelle, et coauteur de cette étude. Nous ne sommes évidemment pas hostiles au débat, mais il s’agissait, à l’évidence, d’une volonté de jeter le #discrédit plus que de débattre. » Interrogé, le secrétaire perpétuel de l’AAF rappelle que les « points de vue » des académiciens, bien que diffusés par la société savante, ne sont pas formellement endossés par elle.

    En avril 2019, plusieurs mois après la publication de la fameuse étude, l’Académie nationale de médecine publie un bref communiqué qui « alerte sur l’interprétation trop rapide des résultats épidémiologiques ». Le texte fait valoir que les groupes comparés (consommateurs de bio, et non-consommateurs) diffèrent par d’autres facteurs : « La consommation de fruits et légumes, le niveau socio-économique, l’activité physique… tous [sont] susceptibles d’expliquer à eux seuls une différence. »

    Une critique qui suggère que les auteurs auraient fait preuve de négligence en ne tenant pas compte de ces facteurs de confusion dans leur analyse. « C’est complètement ridicule, répond le biochimiste et nutritionniste Denis Lairon, coauteur de l’étude attaquée. Il est impensable qu’une revue comme JAMA Internal Medicine, l’une des plus réputées et exigeantes, accepte de publier une étude épidémiologique qui ne tiendrait pas compte de ces facteurs de confusion ! »

    « #Infox »

    De son côté, l’épidémiologiste Emmanuelle Kesse-Guyot de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, coautrice de l’étude, ne s’explique pas le communiqué de l’Académie. « Je suis allée présenter notre travail aux académiciens pendant plus d’une heure et demie, en leur détaillant les efforts que nous avons faits pour prendre en compte des facteurs de confusion, et les analyses de sensibilité que nous avons conduites avant de publier nos résultats », raconte-t-elle.

    Pourquoi l’Académie a-t-elle publié un communiqué qu’elle savait erroné ? La société savante n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le caractère trompeur de son communiqué a été porté à l’attention de l’Académie à plusieurs reprises depuis sa publication, voilà plus de cinq ans, mais aucune modification ou rectificatif ne lui a été apportée.

    L’Institut national du cancer n’est pas en reste. En juin 2021, l’institution publie sur son site Web un « éclairage » en forme de fact-checking. L’INCa assure que l’affirmation selon laquelle « manger bio permet de diminuer le risque de cancers » relève d’une « infox ». Et de souligner les limites de l’étude française de 2018.
    Liste de griefs

    En janvier, Le Monde a soumis à l’INCa une demande d’accès aux documents administratifs pour comprendre la genèse de ce communiqué. Suite au refus de l’institution, Le Monde a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs qui a fait droit à sa demande en mars. Les correspondances internes, finalement transmises, indiquent d’abord que la publication de ce communiqué s’est faite sous la supervision du cancérologue Norbert Ifrah, le président de l’institut.

    Ensuite, elles montrent qu’en février 2022 quatre chercheurs d’institutions publiques protestent par écrit auprès de l’institut. Une protestation d’autant plus autorisée que les auteurs du courrier sont les animateurs du Réseau NACRe (Nutrition, Activité physique, Cancer, Recherche), qui fédère une quarantaine de laboratoires publics travaillant, entre autres, sur la prévention nutritionnelle des cancers. « Il nous paraît important de signaler que le fait de qualifier l’association entre alimentation bio et risque de cancer comme une “infox” n’est pas tout à fait exact, compte tenu du nombre croissant de publications sur le sujet, écrivent les chercheurs à l’INCa. Ce n’est pas encore avéré avec un niveau de preuve solide, mais cela n’est pas une infox non plus. »

    Dans leur courrier, ils soulignent que d’autres travaux vont à l’appui d’une telle association, et citent une étude française de mars 2021 sur un lien entre faible teneur en résidus de pesticides et risque diminué de cancers de sein (https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno), et une autre, américaine, de janvier 2022, sur un risque diminué de #gliomes (un type de cancer cérébral). L’INCa n’a pas donné de suites à l’interpellation des chercheurs. Leur critique était formulée mezza voce, mais d’autres spécialistes sont bien plus critiques.

    Denis Lairon retourne ainsi à l’INCa l’amabilité : pour le chercheur, la communication de l’institution publique « frôle la fake news ». Le chercheur transmet au Monde une longue liste de griefs sur de nombreux points du #fact-checking de l’INCa et estime que certains sont « totalement injustifiés et témoignent d’une forte ignorance des méthodologies utilisées et/ou d’un biais partisan totalement inacceptable ». L’INCa n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/11/04/des-institutions-scientifiques-entretiennent-le-doute-sur-les-benefices-du-b

    voir aussi ici, signalé par @colporteur
    https://seenthis.net/messages/1080446

    • Association of Frequency of Organic Food Consumption With Cancer Risk. Findings From the NutriNet-Santé Prospective Cohort Study

      Key Points

      Question What is the association between an organic food–based diet (ie, a diet less likely to contain pesticide residues) and cancer risk?

      Findings In a population-based cohort study of 68 946 French adults, a significant reduction in the risk of cancer was observed among high consumers of organic food.

      Meaning A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer; if the findings are confirmed, research investigating the underlying factors involved with this association is needed to implement adapted and targeted public health measures for cancer prevention.
      Abstract

      Importance Although organic foods are less likely to contain pesticide residues than conventional foods, few studies have examined the association of organic food consumption with cancer risk.

      Objective To prospectively investigate the association between organic food consumption and the risk of cancer in a large cohort of French adults.

      Design, Setting, and Participants In this population-based prospective cohort study among French adult volunteers, data were included from participants with available information on organic food consumption frequency and dietary intake. For 16 products, participants reported their consumption frequency of labeled organic foods (never, occasionally, or most of the time). An organic food score was then computed (range, 0-32 points). The follow-up dates were May 10, 2009, to November 30, 2016.

      Main Outcomes and Measures This study estimated the risk of cancer in association with the organic food score (modeled as quartiles) using Cox proportional hazards regression models adjusted for potential cancer risk factors.

      Results Among 68 946 participants (78.0% female; mean [SD] age at baseline, 44.2 [14.5] years), 1340 first incident cancer cases were identified during follow-up, with the most prevalent being 459 breast cancers, 180 prostate cancers, 135 skin cancers, 99 colorectal cancers, 47 non-Hodgkin lymphomas, and 15 other lymphomas. High organic food scores were inversely associated with the overall risk of cancer (hazard ratio for quartile 4 vs quartile 1, 0.75; 95% CI, 0.63-0.88; P for trend = .001; absolute risk reduction, 0.6%; hazard ratio for a 5-point increase, 0.92; 95% CI, 0.88-0.96).

      Conclusions and Relevance A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer. If these findings are confirmed, further research is necessary to determine the underlying factors involved in this association.

      https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2707948

    • #Pesticides et santé – Nouvelles données (2021)

      Ce document présente la synthèse issue des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de cinq directions de l’État, la Direction générale de la prévention des risques, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétariat général du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’actualisation du rapport d’expertise collective Inserm intitulé Pesticides : Effets sur la santé, publié en 2013 (https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-effets-sur-sante).

      https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021

    • Certains #cocktails_de_pesticides favoriseraient le risque de cancer du sein chez les #femmes ménopausées

      Certains pesticides utilisés en Europe sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur la santé humaine. Ils provoqueraient des #perturbations_hormonales et auraient également des propriétés carcinogènes, déjà observées en milieu professionnel. Le lien entre l’exposition à ces pesticides via l’alimentation et le cancer du sein dans la population générale est encore peu étudié. Des chercheurs d’une équipe mixte INRAE, Inserm, Cnam et Université Sorbonne Paris Nord ont déjà montré que les consommatrices d’aliments issus de l’agriculture biologique de la cohorte NutriNet-Santé, avaient un moindre risque de cancer du sein en post-ménopause (1). Cette même équipe a poursuivi ses travaux en s’intéressant cette fois à l’exposition à différents cocktails de ces pesticides sur cette catégorie de la population. Leurs travaux, parus le 15 mars dans la revue International Journal of Epidemiology apportent un éclairage sur l’impact de l’exposition alimentaire aux pesticides dans la survenue de cancer du sein en post-#ménopause.

      https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno

  • Soignantes, le grand épuisement
    https://disclose.ngo/fr/article/soignantes-le-grand-epuisement

    A l’hôpital, les infirmières et les aides-soignantes sont les plus touchées par les accidents du travail, et les plus exposées aux risques cancérogènes. Des soignantes doivent encore se battre pour faire reconnaître leurs maladies professionnelles. Lire l’article

  • Differential impact of endocrine therapy and chemotherapy on quality of life of breast cancer survivors: a prospective patient-reported outcomes analysis | Annals of Oncology | Oxford Academic
    https://academic.oup.com/annonc/advance-article-abstract/doi/10.1093/annonc/mdz298/5583691

    Published:08 October 2019

    Background

    In early breast cancer (BC), there has been a trend to escalate endocrine therapy (ET) and to de-escalate chemotherapy (CT). However, the impact of ET versus CT on the quality of life (QoL) of early BC patients is unknown. Here, we characterize the independent contribution of ET and CT on patient-reported outcomes (PROs) at 2 years after diagnosis.
    Patients and methods

    We prospectively collected PROs in 4262 eligible patients using the European Organization for Research and Treatment of Cancer QLQ-C30/BR23 questionnaires inside CANTO trial (NCT01993498). The primary outcome was the C30 summary score (C30-SumSc) at 2 years after diagnosis.
    Results

    From eligible patients, 37.2% were premenopausal and 62.8% postmenopausal; 81.9% received ET and 52.8% CT. In the overall cohort, QoL worsened by 2 years after diagnosis in multiple functions and symptoms; exceptions included emotional function and future perspective, which improved over time. ET (Pint = 0.004), but not CT (Pint = 0.924), had a persistent negative impact on the C30-SumSc. In addition, ET negatively impacted role and social function, pain, insomnia, systemic therapy side-effects, breast symptoms and further limited emotional function and future perspective recovery. Although CT had no impact on the C30-SumSc at 2-years it was associated with deteriorated physical and cognitive function, dyspnea, financial difficulties, body image and breast symptoms. We found a differential effect of treatment by menopausal status; in premenopausal patients, CT, despite only a non-significant trend for deteriorated C30-SumSc (Pint = 0.100), was more frequently associated with QoL domains deterioration than ET, whereas in postmenopausal patients, ET was more frequently associated with QoL deterioration, namely using the C30-SumSc (Pint = 0.004).
    Conclusion(s)

    QoL deterioration persisted at 2 years after diagnosis with different trajectories by treatment received. ET, but not CT, had a major detrimental impact on C30-SumSc, especially in postmenopausal women. These findings highlight the need to properly select patients for adjuvant ET escalation.

    #cancer_du_sein #hormonothérapie #traitement_endocrinien #qualité_de_vie #paywall

    • Un article sur les mauvais effets de l’hormonothérapie, suite à l’étude de L’Hôpital Gustave Roussy

      Cancer et ménopause : l’hormonothérapie dégrade plus la qualité de vie que la chimio
      https://www.ledauphine.com/magazine-sante/2019/10/28/cancer-et-menopause-l-hormonotherapie-degrade-plus-la-qualite-de-vie-que

      Cancer et ménopause : l’hormonothérapie dégrade plus la qualité de vie que la chimio
      Chez les femmes ménopausées, la qualité de vie est plus altérée sur le long terme par l’hormonothérapie que par la chimiothérapie.
      Chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein, l’hormonothérapie provoquerait plus d’effets indésirables que la chimiothérapie. Sur le long terme, le confort de vie au quotidien s’en trouverait altéré.

      L’hormonothérapie prévient efficacement (JE NOTE SIC) le risque de rechute des cancers du sein hormono-dépendants*. Mais cette stratégie thérapeutique impacterait durablement la qualité de vie des femmes ménopausées.

      Pour en savoir plus, l’équipe du Dr Inès Vaz-Luis, oncologue spécialiste du cancer du sein et chercheuse à Gustave-Roussy**, a suivi 4 262 femmes atteintes d’un cancer du sein. Leur qualité de vie a été évaluée lors du diagnostic, puis à 1 et 2 ans. « Le traitement de ces patientes était composé de chirurgie et pour certaines de chimiothérapie et/ou de radiothérapie », détaillent les scientifiques. Environ 75 à 80% d’entre elles étaient ensuite placées sous hormonothérapie pendant un minimum de 5 ans.

      l’hormonothérapie du #cancerdusein sur la qualité de vie des patientes, étudié grâce à une analyse de la cohorte CANTO portant sur plus de 4 200 patientes.

      Deux ans après le diagnostic…
      Globalement, la qualité de vie s’est dégradée chez toutes les patientes.

      Mais les séquelles ont pris plus d’ampleur chez les femmes sous hormonothérapie. Précisément, deux ans après le diagnostic, « l’hormonothérapie (…) a un impact plus long et plus délétère sur la qualité de vie notamment des femmes ménopausées ».

      L’impact de la chimio plus lourd chez les femmes non ménopausées
      A l’inverse, « l’impact de la chimiothérapie est plus important sur la qualité de vie des femmes non ménopausées, particulièrement sur la détérioration des #fonctions_cognitives ».

      La prévention est de mise alors que les recommandations internationales se basent sur une prescription de l’hormonothérapie pendant 5 à 10 ans . Objectif, repérer les profils à risque pour leur « proposer une prise en charge des symptômes les plus impactant, notamment ceux liés à la ménopause, les douleurs musculo-squelettiques, la dépression, la fatigue sévère, ou encore les dysfonctions cognitives, et d’y associer des soins de support comme l’exercice physique et les thérapies cognitivo-comportementales ».

      En fait on va encore te dire que c’est psychologique et qu’il faut jouer du zygomatique plus souvent ?

      *A eux seuls, les cancers hormono-dépendants représentent 75% des cancers du sein
      **Laboratoire « Identification de nouvelles cibles thérapeutiques en cancérologie » (Inserm/Université ParisSud/Gustave Roussy)

  • Une IA capable de détecter le cancer du sein
    https://usbeketrica.com/article/ia-capable-detecter-cancer-sein

    Une équipe de chercheurs du MIT a mis au point une intelligence artificielle capable de détecter un cancer du sein jusqu’à cinq ans avant sa formation, quelle que soit la couleur de peau de la patiente.

    Chaque année, on compte 54 000 nouvelles personnes touchées par le cancer du sein en France, ce qui en fait le cancer le plus répandu chez les femmes. Malgré des campagnes de dépistage importantes, de nombreux cas sont repérés trop tard pour être soignés efficacement. Face à cet enjeu, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) essaient d’intégrer l’intelligence artificielle à leurs recherches afin de dépister le cancer plus tôt. Les résultats de leurs travaux ont été publiés, mardi 7 mai, dans la revue Radiology.

    L’intelligence artificielle sur laquelle travaille le MIT permettrait de prédire un cancer du sein jusqu’à cinq ans avant son apparition, à travers l’analyse d’une simple mammographie. Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont analysé les données de plus de 60 000 patientes issues de l’Hôpital général du Massachusetts, précise le site du MIT. Comme les images utilisées avaient été prises plusieurs années auparavant, les chercheurs ont été en mesure d’apprendre à la machine quelles mammographies correspondaient à des femmes ayant développé le cancer du sein et lesquelles ne présentaient aucun signe de cancer.
    Une IA (un peu) plus inclusive

    Pour rendre leur intelligence artificielle plus équitable, les scientifiques lui ont montré des données représentatives de différentes couleurs de peau (l’enjeu étant de permettre à l’IA de repérer les signes avant-coureurs d’un cancer aussi bien sur des personnes blanches que non blanches). Verdict des chercheurs : « Cela fonctionne aussi bien sur des patientes noires que sur des personnes blanches ».

    Données issues d’une étude publiée en 2014 sur le site Wiley Online Library

    La diversité des données reste toutefois très faible, puisque seulement 5 % d’entre elles concernent des femmes noires et 4 % des femmes asiatiques, alors que 81 % proviennent de patientes à la peau blanche. Les chercheurs du MIT cherchent à inclure encore davantage les minorités dans leurs recherches, comme ils l’expliquent au site Engadget : « Nous continuons activement les collaborations avec d’autres hôpitaux pour faire en sorte que notre modèle soit équitable et qu’il fonctionne sur des populations diverses. »
    Un enjeu d’avenir

    Ces enjeux deviennent de plus en plus importants à mesure que l’intelligence artificielle fait son entrée dans le domaine de la santé et de la médecine prédictive. Aujourd’hui, aux États-Unis, les femmes noires ont 42% plus de risques de mourir d’un cancer du sein que les femmes blanches, précise le MIT. Parallèlement, les femmes noires, hispaniques et asiatiques développent le cancer du sein plus tôt en moyenne que les femmes blanches. Et avec le recours à l’intelligence artificielle, ces inégalités risquent encore s’amplifier si les données fournies aux IA ne sont pas plus représentatives.

    Pour gommer ces biais, il s’agit donc de renouveler et diversifier les données médicales. Et il y a fort à faire en la matière puisque, depuis vingt ans, les inégalités liées à la couleur de peau face au cancer n’ont pas diminué, comme le montre une étude publiée en 2014. Elles auraient même augmenté dans le cas du cancer du sein.

    #inégalités #cancer_du_sein #MIT #IA #prédictions_médicales

    • L’intelligence artificielle sur laquelle travaille le MIT permettrait de prédire un cancer du sein jusqu’à cinq ans avant son apparition, à travers l’analyse d’une simple mammographie. Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont analysé les données de plus de 60 000 patientes issues de l’Hôpital général du Massachusetts, précise le site du MIT. Comme les images utilisées avaient été prises plusieurs années auparavant, les chercheurs ont été en mesure d’apprendre à la machine quelles mammographies correspondaient à des femmes ayant développé le cancer du sein et lesquelles ne présentaient aucun signe de cancer.

      A noter : utilisation du conditionnel et sauf erreur de ma part on est bien sur des bases de travail statistiques et on détecte donc des corrélations et des probabilités, pas des causalités...

    • oui @suske tout cela est au conditionnel, on est d’accord que ce n’est pas très scientifique. Mais ça signifie aussi qu’un cancer du sein peut débuter 5 ans avant et non pas seulement 2 ans comme les médecins le disent souvent.
      Quand j’ai présenté une mammographie de plus de 20 ans avec des annotations au même endroit de cellules bizarres à Curie on m’a répondu que « la médecine n’est pas une science exacte ». Et il y a 10 ans, consultant en urgence, je me suis fait insulter par une gynéco parce que « madame ce sont vos glandes mammaires, c’est normal vous avez des seins, vous êtes une femme ».
      J’estime que les études techniques ça fait surtout plaisir aux techniciens de la santé et à ceux qui espèrent un retour sur investissement à force de #fichage.
      Et que tant que le corps médical refusera d’écouter les patient·es, les médecin·es continueront d’accumuler les erreurs médicales et les diagnostics d’ignares dangereux.
      Donc, chères sœurs, faites vous confiance, changez de médecin si il ou elle refuse de vous entendre.
      #santé #médecine #ecouter_les_femmes

    • L’étude originale :
      A Deep Learning Mammography-based Model for Improved Breast Cancer Risk Prediction | Radiology
      https://pubs.rsna.org/doi/abs/10.1148/radiol.2019182716

      Abstract
      Background
      Mammographic density improves the accuracy of breast cancer risk models. However, the use of breast density is limited by subjective assessment, variation across radiologists, and restricted data. A mammography-based deep learning (DL) model may provide more accurate risk prediction.

      Purpose
      To develop a mammography-based DL breast cancer risk model that is more accurate than established clinical breast cancer risk models.
      […]
      Conclusion
      Deep learning models that use full-field mammograms yield substantially improved risk discrimination compared with the Tyrer-Cuzick (version 8) model.

      Et, en effet, il s’agit de comparer des méthodes de détection. Le résultat principal se lit sur ce graphique (dit #courbe_ROC)


      Figure 2 : Receiver operating characteristic curve of all models on the test set. All P values are comparisons with Tyrer-Cuzick version 8 (TCv8). DL = deep learning, hybrid DL = DL model that uses both imaging and the traditional risk factors in risk factor logistic regression, RF-LR = risk factor logistic regression.

      Il montre que la courbe (en rouge) correspondant à l’utilisation de l’IA sur l’image et les facteurs de risque classiques produit toujours un plus faible nombre de faux positifs que les méthodes sans IA.

      La courbe verte (IA sur l’image seule) n’est pas aussi performante que la rouge ; elle est moins bonne que la méthode traditionnelle dans le bas de la courbe.

      La « détection parfaite » correspondrait à deux segments de droite longeant les bords gauche et supérieur du carré.

    • Comme tu le soulignes, @vraiment, l’étude ne porte que sur les éléments médicaux. Aucune trace des déclarations des patientes, en effet.

      Mais ça signifie aussi qu’un cancer du sein peut débuter 5 ans avant

      Je reformulerais en précisant que l’étude montre que le cancer était détectable (par ces méthodes) dans les 5 ans qui précèdent sa détection effective. L’étude a porté sur 40000 mammographies effectuées dans un intervalle de 4 ans (2009 à 2012) dans un grand centre médical et en recoupant d’une part avec le registre des tumeurs déclarées dans les 5 ans suivant de 5 hôpitaux, mais aussi avec des mammographies post-traitement.

      Le délai de détection ainsi gagné par l’utilisation de ces techniques n’est pas indiqué. Ni, à mon avis, aisément déterminable.

    • 100% d’accord sur l’écoute.

      Une des difficultés est aussi de s’exprimer face au médecin... Ici on est clairement dans une idée du type : une mammo, une AI et le tour est joué. L’écoute de l’expression des patientes est limite inutile dans ce paradigme. Pour cela je n’ai pas apprécié cet article dont la structure me semble conforter ce défaut :
      1. titre factuel favorable à l’AI
      2. rappel de « l’importance de la détection précoce »
      3. conditionnel : possibilité de prédire jusqu’à 5 ans
      4. le tout sur base de dossiers d’imagerie...

      Il ressort une impression de « on va pouvoir détecter tout à temps » alors que ce que je comprends c’est que l’AI réduit (logiquement) un peu la subjectivité de l’interprétation. C’est déjà bien, pas besoin d’en rajouter en parlant de capacité de l’AI et de prédictibilité...

    • Moi je me questionne du coup sur ce qui change sur une mammographie en fonction de la couleur de peau ; le contraste de l’image résultante n’est pas le même ? (a priori c’est pas ça) Ou c’est que les cancers du sein ne se développent pas forcément de la même façon suivant le milieu social, la couleur ?

      The majority of existing risk models were developed on predominantly white populations (1,3,4) and have known limitations in predicting risk for other racial groups (17–20)

    • Relativement à la mammographie, le facteur #densité_mammaire (#breast_density) est régulièrement mis en avant.

      cf. les explications de la Clinique Mayo où l’on voit clairement l’impact sur la lecture de l’image.

      Après, le lien entre l’ethnicité, la densité mammaire et le niveau de risque relatif est discuté. Deux exemples, après recherche rapide,…

      • ici une étude de 2007, Mammographic breast density and race qui conclut que le lien densité/race existe mais qu’il disparait lorsqu’on prend en compte les facteur âge et IMC (Indice de Masse Corporel) … sauf pour les Asiatiques
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17377060

      • là, en Nouvelle-Zélande en 2013, c’est le contraire…
      Age and Ethnic Differences in Volumetric Breast Density in New Zealand Women : A Cross-Sectional Study
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3729838

      As well as expected age differences, we found differential patterns of breast density by ethnicity consistent with ethnic differences seen in breast cancer risk. Breast density may be a contributing factor to NZ’s well-known, but poorly explained, inequalities in breast cancer incidence.

      Comme l’indique la conclusion de cette dernière étude, on ne sait pas pourquoi…

      Les quatre références citées en note (17 à 20) par l’étude sur l’IA se contentent de constater les différences, comparent la sous-estimation des risques obtenus par différentes méthodes et, éventuellement, proposent des étalonnages (anglais : calibration) différents pour les différentes races.

  • Avec l’espoir que je vais enfin rencontrer un être humain,
    6 mois d’attente pour ce rdv,
    c’est la 4em gynéco que je vais voir,
    je veux seulement discuter avant de choisir qui me suivra après le machin.
    Ça lui parait saugrenu on dirait.
    Bon, ce sera pas celle-là en tout cas, 40 minutes en salle d’attente, 10 minutes à parler, elle prélève quand même les 30€ à la CMU, pas de petit profit n’est-ce pas.
    Mais surtout, cette phrase qui m’exaspère
    « Estimez vous heureuse, il y en a d’autres qui y laisse leur sein. »
    J’ai juste répondu que je ne faisais pas de compétition, que chacun avait son ressenti et que mon parcours avait été une grande souffrance car sans aide ni suivi correct.

    Elle a bien rempli toutes les cases de son dossier informatique voire plus, une deuxième fois après sa secrétaire qui me demande même si j’ai allaité, aaah le fichage médical … ça doit être pour lactalis surement. A peine dans la rue, je me rends compte qu’elle ne m’a pas donné l’ordonnance du tamoxifène, pas le courage de me retaper l’attente.

    #cancer_du_sein
    #gynécologie
    #maltraitance_médicale
    #keep_cool

  • Breast #cancer : Test means fewer women will need chemotherapy - BBC News
    https://www.bbc.com/news/health-44347381

    Currently, women who get a low score on the test are told they do not need chemo, those with a high score are told they definitely do.

    But most women get an intermediate result meaning they are unclear as to what to do.

    Data presented at the world’s biggest meeting of cancer doctors and scientists in Chicago shows these women have the same survival rates with or without chemo.

    The nine-year-survival-rate was 93.9% without chemotherapy and 93.8% with chemotherapy.

    [...]

    The study is strictly about early stage breast cancers - specifically those that can still be treated with hormone therapy, have not spread to the lymph nodes and do not have the HER2 mutation, which makes them grow more quickly.

    The test is performed on a sample of the tumour when it is removed during surgery.

    It works by looking at the activity levels of 21 genes, which are markers of how aggressive the cancer is.

    #Cancer_du_sein : des milliers de femmes pourront demain éviter la #chimiothérapie | E-#Santé
    http://www.e-sante.fr/cancer-du-sein-des-milliers-de-femmes-pourront-demain-eviter-la-chimiotherapie/breve/61546

  • Le Comité d’Orientation rend son rapport sur le dépistage du cancer du sein
    http://www.atoute.org/n/article347.html

    Le dépistage du cancer du sein par #mammographie est au centre d’une controverse scientifique depuis de nombreuses années. Pour répondre aux critiques croissantes dont il est l’objet, la Ministre de la santé Marisol Touraine a lancé une « Concertation citoyenne et scientifique » destinée à éclairer le public et les médecins sur les enjeux de ce dépistage. Le rapport du Comité d’Orientation a été publié le 3 octobre 2016. Il suggère un arrêt ou au moins de profondes modifications du dépistage mammographique organisé.

    Article de 2016 mais très clair.
    #cancer_du_sein #dépistage #santé #médecine

  • #Retard_de_diagnostic d’un #cancer_du_sein - MACSF Exercice professionnel
    https://www.macsf-exerciceprofessionnel.fr/Responsabilite/Analyses-de-decisions/retard-de-diagnostic-cancer-du-sein

    Auteur : Jessica LATTES, Juriste / MAJ : 27/11/2017
    Faits et décision

    Au cours de l’année 2009, une patiente bénéficie d’une mammographie de dépistage, laquelle révèle une zone de surdensité au niveau du sein gauche. Elle consulte alors son médecin traitant qui n’estime pas nécessaire de lui prescrire d’examen complémentaire.
    Dix-huit mois plus tard, son remplaçant prescrit une IRM, laquelle va révéler la présence d’une tumeur.
    La patiente subit alors une biopsie qui permet de poser le diagnostic de cancer. La patiente sera alors traitée par mammectomie, radiothérapie puis chimiothérapie.

    Mettant en cause le praticien au titre d’un retard de diagnostic d’un cancer du sein, la patiente assigne son médecin traitant et obtient la désignation d’un expert judiciaire.

    Ses conclusions sont éloquentes : il retient que le traitement qu’a subi la patiente est en relation avec l’état d’évolution avancé de son cancer en raison d’un retard de diagnostic de 18 mois imputable au médecin traitant. Il est notamment reproché au praticien l’absence de tenue d’un dossier médical, le manque de recours à l’avis d’un médecin spécialiste ainsi que le défaut de prescription d’une IRM. L’expert évalue enfin la perte de chance de survie à 5 ans subie par la patiente à environ 50%.

    Au vu de ce rapport, la victime introduit une action en justice tendant à obtenir la réparation de ses préjudices. Compte tenu de la dégradation rapide de son état de santé, elle obtient le versement d’une provision de 10 000 € à valoir sur la réparation de son préjudice définitif. Elle décède néanmoins un an après la saisine du Tribunal alors que la décision n’a pas encore été rendue.
    Ses ayants droit reprennent alors la procédure.

    Les ayants droit obtiennent au total une indemnité de 27 660 € après application du taux de perte de chance et de la règle du prorata temporis.

    A ce jour, aucun pourvoi en cassation n’a été formé par les ayants droit.

    Ah ben tu m’étonnes, un médecin qui ne fait pas son boulot et des assurances qui calculent au prorata temporis le prix de l’espace temps qu’il lui restait à vivre réellement divisé par 50% ça donne pas envie de poursuivre en justice trop longtemps

    D’autant que la survie après un cancer est calculée sur 5 ans, les spécialistes disent « là vous avez quand même 85% de chance de survie sur 5 ans » et si vous prenez ce médicament, ça augmente de 10%. J’ai jamais calculé combien ça fait de jours en plus, j’ai bien tenté de dire que je n’étais pas un numéro, personne n’a rit, c’est vrai, et cinq ans, ben ça fait pas beaucoup même quand tout le monde te dit que ça se soigne bien.

    D’ailleurs hop, je suis guérie, c’est fini, j’ai décidé.

    Et même parfois ce genre de chiffres est détourné par les soignants eux-mêmes, les mauvais mais ils sont pléthore, la chance devient un risque dans la bouche de ces spécialistes, pour sûr, ce n’est pas eux qui servent de corps.

    Et pour inscrire ici mon histoire, des fois que mes héritiers veuillent la peindre, mon médecin traitant a fait un retard de diagnostic d’un an. Je suis allée la voir en juin 2016 pour lui dire que je me sentais fatiguée, que je continuais à prendre du poids de façon démesuré, que j’allais bientôt avoir 50 ans. J’y allais parce que je ne sortais plus la tête de l’eau, j’ai demandé qu’elle me fasse toute les mesures parce que mon corps commençait à se détraquer et je ne récupérais pas. Elle ne m’a pas auscultée ni fait faire de mammo, rien, pas un mot là dessus, à ma demande elle m’a fait faire une prise de sang et je suis allée chez le cardio, puis tout s’est enchainé très vite. La mort de mon père deux mois après, la violence de ma famille qui me retombe dessus, les proprios qui ne veulent pas faire de travaux, le burnout pour acheter un toit quand même malgré le refus des banques, ma pote qui déclare un cancer.

    Un an après, jour pour jour, je regarde mon sein et je fais mon auto diagnostic. Résultat deux opérations à la suite et une radiothérapie, et franchement même mutilée même si mon bras est insensible, j’ai une sacré envie de vivre encore.
    Tout à l’heure, je poireautais dans sa salle d’attente, j’ai renoncé à changer de médecin et de toute façon, je n’ai plus aucune confiance alors cette incapable ou une autre, ça ne changera pas beaucoup. Les patients l’aiment bien, elle ne compte pas son temps, elle écoute, elle s’exécute et remplit les ordonnances, je ne sais pas combien elle raccourcit de vie, mais tout le monde semble content.
    Et puis si mourir plus tôt que prévu n’est même pas indemnisé correctement car le cours de la vie n’est pas prévisible comme il est rappelé dans ce texte de l’assureur, on va inventer de quoi encore rire un peu, c’est une bonne philosophie.

  • Paris Breast Rendez-Vous Congress | Free paper session
    http://www.parisbreastrendezvous.com/free-paper-session

    The next«Paris Breast Rendez-vous» will be held from May 24th to 26th 2018 in Paris.

    The aims of “Paris Breast Rendez-Vous” is to encourage surgeons to share their knowledge and experience in breast surgery. We welcome you to submit your abstract for the free paper session of the next Paris Breast Rendez-Vous; The two best communications will receive a special Award from the Scientific Committee.

    Abstracts are invited under the following themes:

    Oncological Breast Surgery - Reconstructive Breast Surgery - Aesthetic Breast Surgery

    Abstract submission deadline on april 1, 2018

    #reconstruction_mammaire
    #chirurgie
    #cancer_du_sein

  • Qu’est-ce qu’il faut pas subir pour se faire soigner !
    http://souriez_vous_etes_soigne.com/la_revolte_des_patients

    1er intervenante, sort du bloc de radiothérapie
    – On va y aller ?
    Moi, assise dans le couloir
    – Ah, excusez moi, je ne savais pas que vous me parliez, je n’ai pas l’habitude de l’utilisation de la 3em personne du singulier.
    – On va se déshabiller ici
    – Je crois pas que ça va le faire. Je ne suis pas un objet et je vous demande de me vouvoyer sinon je ne vous comprends pas. Merci de ne pas vous vexer.

    30 secondes après, 2em intervenante ouvre la porte de l’autre côté du cagibi vestiaire alors que je suis entrain de me déshabiller
    – on y va
    – Ah ben je ne suis pas prête
    je referme la porte, reprends mon souffle et la rouvre
    – Je peux garder mon foulard ?
    – pas de souci

    La 2em intervenante me devance jusqu’à la salle où est la machine
    – on va s’allonger ici et on met sa tête là
    – Alors je vous arrête tout de suite mais je préfèrerai vraiment comme j’expliquais à votre collègue que vous me considériez comme un personne en me vouvoyant. Je vous demande de ne pas vous vexer mais c’est très important pour moi que l’on utilise les mots exacts. Parce que si vous insistez pour vous allonger avec moi, je vous cède volontiers la place. (Elle me regarde avec un air mi choquée mi étonnée, secouant vaguement la tête pour tenter de remettre en place son cerveau)
    – Bien, pouvez-vous vous allonger s’il vous plait et découvrir le haut
    – Tout à fait, merci de me comprendre, est-ce que cela va bien comme cela ?
    – Très bien, ne bougez plus la tête et gardez la bien fixe sur la gauche, nous installons la machine grace à vos points de tatouages.
    J’entends vaguement le médecin arriver dans la salle qui me lance un bref « Bonjour Madame », il est en conversation au téléphone et je perçois qu’il regarde en même temps les points d’ancrages et qu’il explique quelque chose d’important à son interlocuteur. Puis il raccroche.
    – Auriez-vous l’amabilité de vérifier sans être au téléphone ? je suis stressée et je me suis fait abimer la machoire par un dentiste qui m’opérait tandis qu’il téléphonait et j’ai de très mauvais souvenirs.
    – Vous êtes absolument irrespectueuse de vous permettre ce genre de réflexion alors que j’ai quand même pris le soin de raccrocher.
    – Je dis ça car j’ai besoin de gérer mon stress et cela ne m’aide pas.
    – Quel irrespect, je n’ai jamais vu ça. Si vous avez un dentiste nul, ce n’est pas mon problème.
    Tout le monde sort de la salle (les 3 personnes)
    La séance dure environ 10 minutes, des lumières s’allument, ça clignote, ça s’arrête, ça repart. Je sens que ça chauffe tandis que je tente de calmer mon cœur et ma colère.
    Je repars en remerciant les 2 femmes, le médecin a disparu, je ne connaitrais pas son nom. Je ne peux m’empêcher de dire que si ce monsieur veut être respecter il faudrait qu’il pense à respecter ses patientes, si ce genre de situation se reproduit, j’irais faire les séances ailleurs. Un regard gentil des intervenantes me fait comprendre qu’ici on se tait devant les médecins, même devant leurs abus.
    Je ressors en passant devant les cerbères de l’accueil qui ne daignent jamais lever le nez pour dire bonjour ou aurevoir quand on les salue.
    Peu importe, il fait beau, je suis libre, plus que 29 séances après cette première.

    #cancer
    #radiothérapie

    • 2em séance,
      le premier jour de radiothérapie l’intervenante m’a dit de revenir le lendemain et m’a remis un papier imprimé. Or quand je m’en avise, je suis déjà presque chez moi, je dois téléphoner pour reprendre rendez-vous car le prochain noté n’est pas pour le lendemain comme prévu mais pour le lundi. L’appareil N°3 était déjà en panne le premier jour, c’est un peu la panique chez eux, mais il reste une place demain soir au N°4 à 17h30, ouf.
      Le lendemain, comme je viens rapidement en vélo j’arrive en avance et fais quelques courses dans le quartier mais je dois patienter une demie heure. Dans le long couloir en face des blocs où sont les machines, les numéros peints sur le sol permettent de se repérer, une femme enlève son manteau pour que je puisse m’asseoir. On aperçoit une opératrice sortir du bloc 6
      – Monsieur Pierre Martin il a besoin d’aller au toilettes ou on peut y aller ?
      La porte semi opaque coulisse devant nous et découvre un vieux type chauve l’air sympathique que j’ai déjà vu hier. Tiens, encore un abonné. Il ne veut pas qu’on le raccompagne, il préfère son autonomie même en chaise roulante. La femme à mes côtés commence à me raconter son début de traitement pour son hystérectomie quand elle est interrompue par la porte qui glisse à nouveau, une femme en blanc l’invite à aller dans le vestiaire A. On se salue, nous nous reverrons, elle a un abonnement pour le bloc 3, elle aussi.

    • 3em séance,
      quand j’entre dans la salle de la machine, ça sent la menthe, très fortement, naïvement je m’en étonne. Il vaut mieux que ce soit cette odeur là car on ne va pas vous en dire plus, c’est inutile, vous aurez compris.
      Ok.
      Je m’allonge là pour la 3em fois, torse nu, je relève les bras en mettant les coudes au dessus de ma tête. Heureusement que j’ai été me faire mes propres séances de rééducation en y allant au dos crawlé dans la piscine, sinon je n’y serais pas arrivé. Mon bras depuis l’opération me fait encore souffrir et ce jusqu’au doigts, il se raidit de temps en temps, voir corde lymphatique. Comme il est toujours ankylosé et insensible, je ne sens rien de l’omoplate à la cicatrice de l’aisselle, mais j’ai regagné en souplesse à force d’exercices quotidiens.
      Je regarde le plafond, la salle est sans fenêtre, mais ils ont pensé à installé un poster lumineux, un peu comme dans les restaurants chinois la cascade, les patient·es peuvent admirer un ciel bleu sur lequel se découpent des fleurs de lauriers roses. Ça égaye un peu la lumière des néons de la pièce.
      Je dois tourner la tête à gauche et ne dois pas bouger durant les réglages et la phase de soins. Je regarde donc à gauche et ne peux voir ce qu’il se fait à ma droite. Soudain, je sens une main qui me touche le sein, sans me prévenir l’opératrice est en train de faire je ne sais quoi avec celui-ci, par réflexe je me tourne vers elle.
      – Vous ne devez surtout pas bouger
      – Vous venez de me toucher le sein sans me prévenir et j’ai été surprise
      – Excusez-moi, je n’ai pas fait attention
      Je ferme les yeux
      – Merci de vous excuser, c’était juste un réflexe

    • Un peu de courage, je n’ai plus que 10 séances de radiothérapie.
      Ça va, je suis très fatiguée mais ça va, mon cerveau est un peu comme de la béchamel, j’oublie ce que je dois faire, dire, je m’isole par besoin de me reposer du monde. Ne pas perdre de temps et d’énergie à rassurer les autres, penser à moi, égoïstement, attendre que toutes ses séances se passent, après ça va aller mieux.

      Boucherie, Charcuterie, Rotisserie

      Ma peau s’est mise depuis une semaine à faire de petites cloques dûes aux brulures des rayons et je ne sens toujours pas mon aisselle, j’ai mal, mais ça va hein, je suis en vie.

      Je m’énerve contre les femmes qui ne se sont pas battues pour révéler l’ampleur des dégats. Combien de mutilations qui ne font que se multiplier ? Ce serait des nez, des oreilles, la médecine aurait trouver à ne pas les amputer. Et puis, ce serait sur un corps d’homme, jamais ce ne serait tut et accepté à ce point. Mais non, les gens subissent la médecine passivement, entérinent l’idée qu’on ne peut rien faire.
      Et si tu râles c’est la preuve que tu n’as pas accepté ta condition humaine. La tête du cancérologue quand je lui dit que mes questions sont celles d’une « femme politique », oui politique au sens où ce n’est pas que pour moi que je veux comprendre ces dysfonctionnements. On ne me changera pas, je suis au cœur même du système, prise en charge par des caméras de vidéosurveillance tandis que les machines m’irradient. Déchirement, si je veux être soignée il me faut baisser l’échine, me soumettre au système qui détruit mes cellules pour qu’elles se reconstruisent d’aplomb.

      Je me demande où passe tout ce fric pour la recherche en cancérologie, en produits de la chimie ?

      Les opérateurs des Clinac, les machines qui diffusent la radiothérapie, n’ont pas fait d’études de médecine, illes sont à peine formés à la psychologie, 3 ans de formation après la 3em. Toute la journée, parfois jusqu’à 22h à raison d’une personne à traiter toutes les demies heures, défilement incessant, usine à radiation, avec deux boxes pour se changer. Dans le couloir pour attendre son tour, beuglage de BFMTV, 4 téléviseurs qui diffusent de la maladie médiatique, j’arrache discrètement les prises dès que je peux.
      En haut, au premier étage, une fois par semaine, on peut voir le docteur cancérologue, et là on attend avec RTL2, si si, j’t’jure.
      Il n’a rien à dire, à tel point que les opératrices me disent qu’hier la plpart des patientes ne voulaient même pas aller le voir.
      Je lui dis que j’ai mal au poumon, mais ça ne l’inquiète pas, pas plus que le fait qu’à la seconde opération, le chirurgien aurait été un peu lourd avec son bistouri et qu’il m’a coupé les nerfs sous le bras.

      Au XXIem siècle, on arrive à modifier un brin d’ADN pour faire des yeux bleus, on peut greffer la peau d’un jumeau sur l’autre, pour le sauver quand son corps est brûlé à 90% en créant un maillage de peau qui cicatrise rapidement.

      Mais on coupe encore leur seins aux femmes qui ont une tumeur de 2 cm et on leur dit qu’il n’y a pas d’autre solution. Celles qui questionnent ne sont pas les bienvenues, vous êtes une révoltée. Qu’est-ce que ça aurait été si on vous avait dit que vous ne sentiriez plus votre bras.

      Hé, les femmes ? vous êtes où ? Dondé estan las féministas ? Elles disparaissent avec la maladie ? la honte ? les tabous ? qui va défendre nos corps quand ils ne ressemblent plus à celui d’une femen pour faire la Une de Lui ?

      #silence_des_femmes
      #cancer_du_sein

  • Le repérage par tatouage pour la radiothérapie
    https://blogdemelilotus.wordpress.com/2012/02/25/detatouage-deconvenue

    Ce qu’on ne vous a pas dit quand vous êtes rentrée dans l’arène … D’ailleurs, comme l’a rappelé intelligemment le kinésithérapeute d’une amie : « ah ben oui, c’est le principe du tatouage, c’est pour la vie … »

    #c'est_pour_la_vie
    #silence_des_femmes
    #cancer_du_sein
    #france (ailleurs c’est au marqueur qui fini par partir)

  • PSA Testing for #Prostate_Cancer: New Study Supports Benefits | Time.com
    http://time.com/4927356/psa-test-prostate-cancer

    Men trying to follow the advice on whether they should get screened for prostate cancer have long been confused, since guidelines and recommendations keep changing. Now, in the latest analysis of data published in the Annals of Internal Medicine, researchers conclude that testing does help save lives from the disease and is linked to as much as a 32% decrease in prostate cancer deaths, compared to men who aren’t screened.
    But that doesn’t mean the debate is over.
    […]
    The controversy over PSA-based screening should no longer be whether it can do good," wrote Andrew Vickers, from Memorial Sloan Kettering Cancer Center, in an editorial accompanying the study, "but whether we can change our behavior so that it does more good than harm.

  • Retarder le drainage lymphatique augmente le risque d’un œdème irréversible
    #Kinésithérapie_préventive #Belgique #recherche_médicale

    http://www.europadonna.be/fr/newsletters/Newsletters-2012_fr/fr_let_2012_16_kinesitherapie.html

    Ces chercheurs ont constaté que, dans un premier temps, les cellules graisseuses absorbent et retiennent le liquide. Des filaments de tissus fibreux viennent se greffer autour de ces cellules graisseuses, isolant ainsi le liquide, qui se transforme à son tour, en un nouveau tissu compact. Ces deux modifications tissulaires expliquent, malgré l’absence d’œdème palpable, la sensation de lourdeur et de gonflement ressentie par les patientes. Selon le Prof. Lievens, bien qu’elles ne présentent pas de « gros bras », 70 à 80% des patientes en souffrent.

    Jusqu’il y a peu, ces plaintes étaient considérées comme "imaginaires", ou comme étant irrémédiables. L’étude de la VUB confirme que ces sensations sont justifiées.

    #cancer_du_sein #curage_axillaire #drainage_lymphatique #sexisme_médical #faites_des_histoires

  • Des exercices simples à effectuer après une chirurgie mammaire

    Vu le manque de soutien et d’informations côté médecine ou internet français, ne pas hésiter pas se tourner vers des sites canadiens comme http://cancer.ca
    Pour protéger vos recherches faites les toujours avec le navigateur TOR https://www.torproject.org

    Dans ce PDF de 2015, vous trouverez des dessins pour des exercices faciles à faire chez soi et à se rappeler, dès la première semaine.

    Ange dans la neige
    Cet exercice permet de diminuer la tension des tissus de l’aisselle
    en les étirant ; il améliore également la mobilité des épaules. Il est
    normal que cela tire un peu, mais si vous éprouvez une sensation
    de douleur ou de pincement, abaissez vos bras et reposez-vous.

    //// image ////

    1. Allongez-vous sur le dos et placez les bras en croix.
    2. Levez les bras en dirigeant le mouvement à l’aide de vos pouces,
    si possible jusqu’à ce que vos doigts se touchent au-dessus de votre
    tête, puis ramenez vos bras le long de vos cuisses (comme si vous
    faisiez un ange dans la neige).
    3. Répétez de cinq à dix fois.

    http://www.cancer.ca/~/media/cancer.ca/CW/publications/Exercises%20after%20breast%20surgery/Exercises-after-breast-surgery-FR.pdf

    #cancer_du_sein #exercices_post_opératoire

  • Perturbateurs endocriniens : comment sortir du conflit ?

    Nous observons une véritable explosion des cancers hormono- dépendants comme les cancers du sein et de la prostate. Il s’agit d’une épidémie au niveau mondial. Le cancer du sein chez les femmes est responsable d’autant de décès que le sida dont personne ne nie qu’il soit une épidémie. Pour les maladies chroniques, nous sommes dans le fatalisme, en expliquant par exemple le cancer comme une conséquence du vieillissement.
    Comprendre le rôle des perturbateurs endocriniens permet d’avoir un fil conducteur pour agir et faire reculer l’épidémie des cancers du sein et de la prostate dont nous devons protéger les générations futures.
    [...]
    Actuellement, on observe une progression du cancer du sein chez les jeunes femmes (+ 64 % depuis 1980 pour les femmes de 30 à 39 ans par exemple). De plus ces cancers chez les femmes jeunes sont plus agressifs. C’est à rapprocher de l’abaissement de l’âge de la puberté mais aussi de l’imprégnation à des substances comme le bisphénol A pendant la grossesse dans les années 80.
    [...]
    Le cancer du sein représente la première cause de mortalité chez les femmes dans 161 pays sur 184. En France, c’est la première cause de mortalité par cancer chez la femme depuis les années 1960. Il existe des écarts importants entre les pays, ce qui montre l’importance des changements environnementaux. Pour le cancer du sein, le rapport est de 1 à 18 entre la France, 12ème pays au monde, et le Bhoutan, dernier pays au monde, mais l’Ile-de-France serait le 5ème pays au monde… et Paris le 2ème !

    http://www.valeursvertes.com/perturbateurs-endocriniens-comment-sortir-du-conflit

    #cancer_du_sein #perturbateur_endocrinien #André_Cicolella #santé_environnementale

  • Doubt Is Raised Over Value of Surgery for Breast Lesion at Earliest Stage - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2015/08/21/health/breast-cancer-ductal-carcinoma-in-situ-study.html?_r=0

    A majority of the 100,000 patients in the database the researchers used, from a national cancer registry, had lumpectomies, and nearly all the rest had mastectomies, the new study found. Their chance of dying of breast cancer in the two decades after treatment was 3.3 percent, no matter which procedure they had, about the same as an average woman’s chance of dying of breast #cancer, said Dr. Laura J. Esserman, a breast cancer surgeon and researcher at the University of California, San Francisco, who wrote an editorial accompanying the study.

    #santé #chirurgie #cancer_du_sein