• Migrations : l’Union européenne, droit dans le mur

    La Commission européenne affirme que l’UE ne finance pas de « murs » anti-migrants à ses #frontières_extérieures, malgré les demandes insistantes d’États de l’est de l’Europe. En réalité, cette « ligne rouge » de l’exécutif, qui a toujours été floue, s’efface de plus en plus.

    Le 14 juin dernier, le naufrage d’un bateau entraînait la noyade de centaines de personnes exilées. Quelques jours auparavant, le 8 juin, les États membres de l’Union européenne s’enorgueillissaient d’avoir trouvé un accord sur deux règlements essentiels du « Pacte européen pour l’asile et la migration », qui multipliera les procédures d’asile express dans des centres de détention aux frontières de l’Europe, faisant craindre aux ONG une nouvelle érosion du droit d’asile.

    Dans ce contexte délétère, un groupe d’une douzaine d’États membres, surtout d’Europe de l’Est, réclame que l’Union européenne reconnaisse leur rôle de « protecteurs » des frontières de l’Union en autorisant le financement européen de murs, #clôtures et #barbelés pour contenir le « flux migratoire ». Le premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, avait même estimé que son pays était en première ligne face à « l’invasion de migrants ».

    Officiellement, la Commission européenne se refuse toujours à financer les multiples projets de clôtures anti-migrants qui s’érigent le long des frontières extérieures de l’UE. « Nous avons un principe bien établi : nous ne finançons pas de murs ni de barbelés. Et je pense que cela ne devrait pas changer », avait encore déclaré Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, le 31 janvier. Pourtant, la ligne rouge semble inexorablement s’effacer.

    Le 7 octobre 2021, les ministres de douze États, dont la #Grèce, la #Pologne, la #Hongrie, la #Bulgarie ou les #Pays_baltes, demandaient par écrit à la Commission que le financement de « #barrières_physiques » aux frontières de l’UE soit une « priorité », car cette « mesure de protection » serait un outil « efficace et légitime » dans l’intérêt de toute l’Union. Une demande qu’ils réitèrent depuis à toute occasion.

    Les États membres n’ont pas attendu un quelconque « feu vert » de la Commission pour ériger des clôtures. Les premières ont été construites par l’Espagne dans les années 1990, dans les enclaves de Ceuta et Melilla. Mais c’est en 2015, après l’exil de centaines de milliers de Syrien·nes fuyant la guerre civile, que les barrières se sont multipliées. Alors que l’Union européenne comptait 315 kilomètres de fil de fer et barbelés à ses frontières en 2014, elle en totalisait 2 048 l’an passé.

    Depuis 2021, ce groupe d’États revient sans cesse à la charge. Lors de son arrivée au sommet des dirigeants européens, le 9 février dernier, Victor Orbán (Hongrie) annonçait la couleur : « Les barrières protègent l’Europe. » Les conclusions de ce sommet, ambiguës, semblaient ouvrir une brèche dans la politique européenne de financement du contrôle aux frontières. Les États demandaient « à la Commission de mobiliser immédiatement des fonds pour aider les États membres à renforcer […] les infrastructures de protection des frontières ».

    Dans ses réponses écrites aux questions de Mediapart, la Commission ne mentionne plus aucune ligne rouge : « Les États membres ont une obligation de protéger les frontières extérieures. Ils sont les mieux placés pour définir comment le faire en pratique d’une manière qui […] respecte les droits fondamentaux. »

    Si l’on en croit le ministre de l’intérieur grec, Panagiótis Mitarákis, les dernières résistances de la Commission seraient en train de tomber. Le 24 février, il affirmait, au sujet du projet grec d’#extension et de renforcement de sa clôture avec la Turquie, le long de la rivière #Evros, que la Commission avait « accepté que certaines dépenses pour la construction de la barrière soient financées par l’Union européenne ».

    Pour Catherine Woollard, de l’ONG Ecre (Conseil européen pour les réfugiés et exilés), « c’est important que la Commission résiste à ces appels de financement des murs et clôtures, car il faut respecter le droit de demander l’asile qui implique un accès au territoire. Mais cette position risque de devenir symbolique si les barrières sont tout de même construites et qu’en plus se développent des barrières d’autres types, numériques et technologiques, surtout dans des États qui utilisent la force et des mesures illégales pour refouler les demandeurs d’asile ».

    D’une ligne rouge à une ligne floue

    Au sein de l’ONG Statewatch, Chris Jones estime que « cette “ligne rouge” de la Commission européenne, c’est du grand n’importe quoi ! Cela fait des années que l’Union européenne finance des dispositifs autour ou sur ces clôtures, des #drones, des #caméras, des #véhicules, des #officiers. Dire que l’UE ne finance pas de clôtures, c’est uniquement sémantique, quand des milliards d’euros sont dépensés pour fortifier les frontières ». Même diagnostic chez Mark Akkerman, chercheur néerlandais au Transnational Institute, pour qui la « #ligne_rouge de la Commission est plutôt une ligne floue ». Dans ses travaux, il avait déjà démontré qu’en 2010, l’UE avait financé l’achat de #caméras_de_vidéosurveillance à #Ceuta et la construction d’un #mirador à #Melilla.

    Lorsqu’il est disponible, le détail des dépenses relatives au contrôle des frontières montre que la politique de non-financement des « murs » est une ligne de crête, car si la Commission ne finance pas le béton ni les barbelés, elle finance bien des #dispositifs qui les accompagnent.

    En 2021, par exemple, la #Lituanie a reçu 14,9 millions d’euros de fonds d’aide d’urgence pour « renforcer » sa frontière extérieure avec la Biélorussie, peut-on lire dans un rapport de la Commission. Une frontière qui, selon le ministère de l’intérieur lituanien, contacté par Mediapart, est « désormais longée d’une clôture de 530 km et d’une barrière surmontée de fils barbelés sur 360 kilomètres ». Si la barrière a pesé 148 millions d’euros sur le #budget de l’État, le ministère de l’intérieur affirme que la rénovation de la route qui la longe et permet aux gardes-frontières de patrouiller a été financée à hauteur de « 10 millions d’euros par des fonds européens ».

    En Grèce, le détail des dépenses du gouvernement, dans le cadre du fonds européen de sécurité intérieur, de 2014 à 2020, est éclairant. Toujours le long de la rivière Evros, là où est érigée la barrière physique, la police grecque a pu bénéficier en 2016 d’un apport de 15 millions d’euros, dont 11,2 millions financés par le fonds européen pour la sécurité intérieure, afin de construire 10 #pylônes et d’y intégrer des #caméras_thermiques, des caméras de surveillance, des #radars et autres systèmes de communication.

    Cet apport financier fut complété la même année par 1,5 million d’euros pour l’achat d’#équipements permettant de détecter les battements de cœur dans les véhicules, coffres ou conteneurs.

    Mais l’enjeu, en Grèce, c’est avant tout la mer, là où des bateaux des gardes-côtes sont impliqués dans des cas de refoulements documentés. Dans son programme d’action national du fonds européen relatif à la gestion des frontières et des visas, écrit en 2021, le gouvernement grec envisage le renouvellement de sa flotte, dont une dizaine de bateaux de #patrouille côtière, équipés de #technologies de #surveillance dernier cri, pour environ 60 millions d’euros. Et malgré les refoulements, la Commission européenne octroie les fonds.

    Technologies et barrières font bon ménage

    Les États membres de l’UE qui font partie de l’espace Schengen ont pour mission de « protéger les frontières extérieures ». Le droit européen leur impose aussi de respecter le droit d’asile. « Les exigences du code Schengen contredisent bien souvent l’acquis européen en matière d’asile. Lorsqu’un grand nombre de personnes arrivent aux frontières de l’Union européenne et qu’il existe des pressions pour faire baisser ce nombre, il est presque impossible de le faire sans violer certaines règles relatives au droit d’asile », reconnaît Atanas Rusev, directeur du programme « sécurité » du Centre pour l’étude de la démocratie, basé en Bulgarie.

    La Bulgarie est au cœur de ces tiraillements européens. En 2022, la police a comptabilisé 164 000 passages dits « irréguliers » de sa frontière, contre 55 000 l’année précédente. Des demandeurs d’asile qui, pour la plupart, souhaitent se rendre dans d’autres pays européens.

    Les Pays-Bas ou l’Autriche ont fait pression pour que la #Bulgarie réduise ce nombre, agitant la menace d’un report de son intégration à l’espace Schengen. Dans le même temps, des ONG locales, comme le Helsinki Committee Center ou le Refugee Help Group, dénoncent la brutalité qui s’exerce sur les exilé·es et les refoulements massifs dont ils sont victimes. Le pays a construit une clôture de 234 kilomètres le long de sa frontière avec la Turquie.

    Dans son plan d’action, le gouvernement bulgare détaille son intention de dépenser l’argent européen du fonds relatif à la gestion des frontières, sur la période 2021-2027, pour renforcer son « système de surveillance intégré » ; une collecte de données en temps réel par des caméras thermiques, des #capteurs_de_mouvements, des systèmes de surveillance mobiles, des #hélicoptères.

    Philip Gounev est consultant dans le domaine de la gestion des frontières. Il fut surtout ministre adjoint des affaires intérieures en Bulgarie, chargé des fonds européens, mais aussi de l’érection de la barrière à la frontière turque. Il explique très clairement la complémentarité, à ses yeux, des différents dispositifs : « Notre barrière ne fait que ralentir les migrants de cinq minutes. Mais ces cinq minutes sont importantes. Grâce aux caméras et capteurs qui détectent des mouvements ou une brèche dans la barrière, l’intervention des gardes-frontières est rapide. »

    L’appétit pour les technologies et le numérique ne fait que croître, au point que des ONG, comme l’EDRi (European Digital Rights) dénoncent la construction par l’UE d’un « #mur_numérique ». Dans ce domaine, le programme de recherche européen #Horizon_Europe et, avant lui, #Horizon_2020, tracent les contours du futur numérisé des contrôles, par le financement de projets portés par l’industrie et des centres de #recherche, au caractère parfois dystopique.

    De 2017 à 2021, « #Roborder » a reçu une aide publique de 8 millions d’euros. L’idée est de déployer une armada de véhicules sans pilotes, sur la mer ou sur terre, ainsi que différents drones, tous munis de caméras et capteurs, et dont les informations seraient croisées et analysées pour donner une image précise des mouvements humains aux abords des frontières. Dans son programme d’action national d’utilisation du fonds européen pour la gestion des frontières, la Hongrie manifeste un intérêt appuyé pour « l’adaptation partielle des résultats » de Roborder via une série de projets pilotes à ses frontières.

    Les #projets_de_recherche dans le domaine des frontières sont nombreux. Citons « #Foldout », dont les 8 millions d’euros servent à développer des technologies de #détection de personnes, à travers des #feuillages épais « dans les zones les plus reculées de l’Union européenne ». « Le développement de technologies et de l’#intelligence_artificielle aux frontières de l’Europe est potentiellement plus puissant que des murs, décrypte Sarah Chandler, de l’EDRi. Notre inquiétude, c’est que ces technologies soient utilisées pour des #refoulements aux frontières. »

    D’autres projets, développés sous l’impulsion de #Frontex, utilisent les croisements de #données et l’intelligence artificielle pour analyser, voire prédire, les mouvements migratoires. « Le déploiement de nouvelles technologies de surveillance, avec la construction de barrières pour bloquer les routes migratoires, est intimement lié à des dangers accrus et provoque davantage de morts des personnes en mouvement », peut-on lire dans un rapport de Statewatch. Dans un contexte de droitisation de nombreux États membres de l’Union européenne, Philip Gounev pense de son côté que « le financement de barrières physiques par l’UE deviendra inévitable ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/170723/migrations-l-union-europeenne-droit-dans-le-mur
    #murs #barrières_frontalières #migrations #financement #UE #EU #Union_européenne #technologie #complexe_militaro-industriel

  • 🛑 Trop d’argent public dans les banlieues ? « Un vaste mensonge à des fins racistes et anti-pauvres » - Basta !

    Après les révoltes urbaines, des commentateurs ont accusé les banlieues d’engloutir les fonds publics. La réalité ce sont plutôt des services publics moins bien dotés qu’ailleurs, et des travailleurs essentiels plus nombreux dans ces quartiers (...)

    ⚡️ #pauvreté #précarité #prolétariat #capitalisme #ostracisme #paupérisation #racisme #méprisdeclasse...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://basta.media/trop-d-argent-public-dans-les-banlieues-un-vaste-mensonge-a-des-fins-racist

  • Criminalising the Facilitation of Freedom of Movement: Introduction

    Over the past two decades, from Palermo to Dover, from Lesvos to Berlin, anyone facilitating freedom of movement and operating outside of governmental structures has been facing various forms of criminalisation.

    Both in the Global South and the Global North, the means to travel have been the target of states’ criminalisation efforts in their attempt to control mobilites: from the person facilitating the journey, interpreters and mediators, or people who provide aid, food or shelter to their communities along the routes, to the means of transportation, including boats or trucks.

    Whilst most of the attention is placed on the criminalisation of European - often white - people acting in solidarity with people on the move, the ‘migrant saviours’, ‘solidarians’ and ‘rescuers’, including search-and-rescue boat captains and crews, little attention is given to people, often on the move themselves, facilitating freedom of movement and often acting in solidarity with one another (Dadusc and Mudu, 2021).

    Whilst often they are approached as separate issues, with the first becoming the object of solidarity campaigns aimed at decriminalisation of human right defenders, we cannot understand one without the other. The criminalisation of these differentiate groups is part of the same continuum of violence; both deflect attention from the structural violence of borders and are embedded in the formation of a racial apartheid in Europe and beyond. Differentiating between those criminalised for their solidarity with people on the move and people on the move themselves perpetuates power structures and white saviourism, where white people’s lives and freedom are placed above, and valued more, than others.

    The criminalisation of solidarity towards and between people on the move is a key component of border violence. People on the move are facing extremely long prison sentences based on arbitrary trials. Accused of ’smuggling’ or ’facilitating illegal entry’, they are the first targets of the carceral violence of the border regime facing charges between 6 months to life in prison. This is the case for boat drivers, amongst others, who find themselves risking their lives when driving precarious dinghies across the Mediterranean Sea, the Aegean Sea, the English Channel or the Atlantic Ocean. Yet, they are rarely supported by demonstrations and campaigns, as much as white EU activists who face criminalisation for sea rescue or solidarity acts.

    Placing the focus on facilitation as the ‘practice’ that becomes the object of criminalisation rather than on the actors, brings to light that most forms of facilitation are a product of, and a necessity derived from, the creation of borders and the consequent criminalisation of migration. Whilst each of these actors is affected by criminalisation differently, the notion of facilitation allows us to reflect on this continuum of criminalisation, without fabricating differentiations between the migrant activist, the host, the sea rescuer or the lorry or boat driver.

    Associations and civil society organisations including Captain Support, ARCI Porco Rosso, Watch-the-Med Alarm Phone, borderline-europe, Legal Centre Lesvos, Clinica Legale Roma Tre, Aegean Migrant Solidarity and El Hiblu Campaign, are conducting research to analyse practices of criminalisation of people on the move and of boat drivers particularly. This research is based on active engagement with migrant communities, and produces both theoretical analysis and practical knowledge to support criminalised individuals, including legal aid and advice as well as distributing useful information to prevent criminalisation. In this themed series, in collaboration with the above associations that currently form the Captain Support Network, we seek to deconstruct how the facilitation of migration is mostly understood through state-centred frameworks. In these interventions, we seek to address the multiple implications of the politics of criminalisation of facilitation, such as the discursive, political and legal implications both on a local and on a European level. We collectively provide a counter-narrative to the one of violence and coercion on the side of allegedly violent and profit-seeking smugglers against people labelled as vulnerable victims who, according to this logic, should be protected by the state through the creation of stronger borders.

    Borders and border regimes are punitive and carceral institutions; they require the criminalisation and exploitation of people on the move to create regimes of immobility. Whilst we acknowledge that people encounter interpersonal violence in their journeys, this needs to be contextualised within the violence and coercion of global inequality and immobility regimes. The construction of facilitation as a violent crime is the result of punitive and carceral border regimes that blame facilitators as those guilty for border violence, thereby obscuring the politics of those practices which pose themselves in transgression, refusal, defiance and un-compliance of the logic of the border regime.

    Drawing on critical research on the criminalisation of people on the move acting in solidarity with one another or facilitating each other’s journeys (Spener 2011, Sanchez 2017, Keshavarz and Khosravi 2022, Mengiste 2018, Sanchez 2017) we re-frame facilitation as a service, either paid or unpaid, provided by skilled community actors or heterogenous networks in the context of a violent border regime. Rather than a violent practice, facilitation can be intended as a set of informal and often illegalised practices and strategies based on sharing knowledge or resources which support people in navigating militarised and dangerous routes (Mengiste 2018). Alternatively known as pilots, captains, drivers, co-travellers or agents/brokers, facilitators are often perceived by the communities of people on the move as service providers, expert guides, friends, people in mutual solidarity and sometimes heroes, rather than violent criminals who profit on migrants whose vulnerability is constructed around racialized and gendered categories (Achilli 2018, Spener 2011, Zhang et al 2018).

    The claim of innocence is often a central part of the legal struggle defending boat drivers and other facilitators from criminalisation. The narrative of innocence versus guilt can be legally useful in the defence of individuals who might face years in prison, but it can be problematic from a broader legal and political perspective. Politically, assuming that there are either innocent or guilty facilitators means adopting the gaze and the logic of the border regime. This legitimises the violent intervention of European states and authorities, and erases their responsibility and accountability for producing violence, death and suffering through the very creation of borders. Moreover, the process and continuum of criminalisation is not only a tool of incarceration, but also an attempt to depoliticise struggles against borders, as well as to weaken any form of migrant self-organisation and solidarity. From this perspective, we seek to take distance from an evaluation of guilt/innocence, or deserving/undeserving of criminalisation.

    From here, we aim to then create alliances and solidarities across all those who facilitate freedom of movement and who are criminalised for it, rather than internalising differentiations between good and bad facilitators. From this perspective we can build a decolonial and abolitionist analysis where the abolition of borders becomes the necessary process for the decriminalisation of any form of facilitation of migration.

    https://blogs.law.ox.ac.uk/border-criminologies-blog/blog-post/2023/06/criminalising-facilitation-freedom-movement
    #liberté_de_mouvement #criminalisation #passeurs #smugglers #frontières #migrations #réfugiés #solidarité #Captain_Support_Network #scafisti #captain_support

    ping @_kg_

  • Jairus Banaji’s Work Has Transformed Our Understanding of the Origins of Capitalism
    https://jacobin.com/2023/07/jairus-banaji-medieval-commercial-capitalism

    Le titre de l’article est trompeur car sa lecture n’apporte pas tellement une nouvelle idée de l’histoire du capitalisme mais une bonne idée de son interprétation par les courants marxistes et de gauche historiques.

    13.7.2023 by Paolo Tedesco - Jairus Banaji’s book A Brief History of Commercial Capitalism, first published in 2020, sets out to uncover the deep historical roots of capitalist development. The book touches upon important theoretical debates, especially within the Marxist tradition, about the origins of capitalism.

    Banaji’s work brings into question several entrenched narratives about global economic history, including the vision of an economically regressive Middle Ages and the idea of a linear transition to modernity. The pictures that Banaji sketches out through a breathtaking set of illustrative cases from around the globe, spanning nearly a millennium, raises many fundamental issues for anyone who wants to understand how the world economic system came to be and how it might continue to develop in the future.

    A Brief History of Commercial Capitalism has already had a major impact in the world of scholarship and attracted many responses from Banaji’s fellow historians. But it should be of great interest to nonspecialists as well. In what follows, I will give a brief summary of Banaji’s intellectual background and the key arguments that he makes, before looking at the discussion that the book has provoked.
    Commercial Capitalism

    Jairus Banaji was born in Poona in 1947, the year India gained its independence, and was schooled in England before returning to his native country to be a political activist. In his scholarly work, Banaji is a historian of the late antique and medieval Mediterranean and Middle East whose interests also lie in the long history of capitalism. His work touches on a variety of topics, including the fate of peasantries in the context of a rapidly globalizing economy and the history of the mercantile economy over the last millennium.

    Banaji’s main objective in A Brief History is to re-center the concept of commercial capitalism as a key category for investigating the formation of the modern global economy. In his work, this term is used to describe a profit-driven economic system whereby merchants employ their capital not only to circulate commodities but also to gain direct control over production and thus subordinate it to their interests.

    Banaji’s emphasis on merchant control over production is a frontal attack on the traditional Marxist dichotomy between the world of commerce (the “sphere of circulation”) and that of production — a dichotomy that led Marxist economists and historians such as Maurice Dobb to discount the very idea of commercial capitalism as a contradiction in terms.

    As Banaji points out, it was largely historians working outside the Marxist tradition, or more freely engaging with it, who adopted the category. The most notable case is Fernand Braudel, who defined commercial capitalism as the most useful term to describe the nature of production and mercantile exchange in Europe and the Mediterranean between the fifteenth and eighteenth centuries.

    A Brief History is the last in a series of volumes tackling these issues, following Agrarian Change in Late Antiquity (2001), Theory as History (2010), and Exploring the Economy of Late Antiquity (2016). While Banaji writes from within the Marxist scholarly tradition, his key reference points in the Marxist galaxy differ from those of most Western Marxist historians. In particular, Banaji draws on the work of three Russian scholars from the early twentieth century: the historian Mikhail N. Pokrovsky (1868–1932), the economist Yevgeni A. Preobrazhensky (1886–1937), and the agrarian economist Alexander V. Chayanov (1888–1939).
    Pokrovsky, Preobrazhensky, Chayanov

    Mikhail N. Pokrovsky was one of the most influential intellectuals in Soviet society in the 1920s. He enjoyed enormous, in fact unequalled, prestige among Soviet historians of his time. In a radical departure from what would become enshrined as the orthodox Marxist account under Joseph Stalin, Pokrovsky’s interpretation of Russian history emphasized the centrality of commercial capital as an agent of socioeconomic change between the seventeenth and nineteenth centuries. However, he explicitly stated that the existence and operation of commercial capital did not mean that a capitalist economy had come into being.

    Yevgeni A. Preobrazhensky was a pioneering student of the consequences of the “lateral penetration” of industrial capital into the countryside. Like Pokrovsky before him, Preobrazhensky saw petty commodity production as being typical of commercial capitalism while also being one of the chief constraints on its further expansion. In line with Agrarian Marxists such as Lev N. Kritsman, Preobrazhensky thus saw capitalism as a force uprooting the peasantry and eventually bringing about its demise.

    He believes that this happened as a result of two processes. On the one hand, there was the internal development of capitalist relations within the ranks of the peasantry itself, with the formation of a class of rich peasants that controlled large-scale farming. On the other hand, in more sweeping and catastrophic fashion, there was the external subordination of rural areas to large-scale industry, with the creation of a class of landless peasants working in cash-crop farming.

    Alexander V. Chayanov was one of the major agrarian economists of his era. In his work The Theory of Peasant Economy, Chayanov stressed the resilience of peasant households and their ability to adapt so they could withstand the onslaught of capitalism, in direct contrast to the agrarian Marxists and Preobrazhensky. He argued that the development of capitalist tendencies and productive concentration in agriculture did not necessarily result in peasant dispossession and the rise of large capitalist farms.

    For Chayanov, commercial and finance capital could also exercise its control more subtly by establishing an economic hegemony over considerable sectors of agriculture. Meanwhile, those sectors could remain much the same as before when it came to production — that is, composed of small-scale peasant undertakings based on family labor.

    Banaji’s work shows that we can reconcile these apparently incompatible models. Each describes a different possible trajectory of capital penetration in the countryside. But they also reflect different phases of Banaji’s own intellectual pathway.

    In his earlier writings, Banaji embraced Preobrazhensky’s idea of capital’s lateral penetration to show the destructive effect of industrialization on the peasantry in late nineteenth and early twentieth-century Russia. In that context, Preobrazhensky’s model was useful as a point of comparison for Banaji’s analysis of peasantries all over the world. In subsequent studies, however, Banaji came to view Preobrazhensky’s reconstruction as just one of the possible ways for industrial capital to penetrate into the countryside.

    He was influenced in this turn by a renewed interest in the work of Chayanov, particularly the works that Henry Bernstein later developed and expanded. Chayanov’s conceptualization of the relation between the peasantry and capital therefore takes center stage as the primary source of inspiration for Banaji’s A Brief History.

    This reassessment of Chayanov’s work leads Banaji to include in his model the historical circumstances in which peasant households withstood the penetration of capitalism. We have to understand such “resilience” in the sense that peasant households were not uprooted but “incorporated” — an act which in turn allowed for conflict and resistance on their part. While such households continued to exist in vast numbers, their cycle of social reproduction was now largely and crucially shaped by capital.
    Merchants and Manufacturing

    In A Brief History, unlike his earlier works, Banaji is not so concerned with drawing a theoretical distinction between what Karl Marx called “the capitalist mode of production” and non-capitalist modes. Instead, he deals with capitalism in less normative terms, contending in particular that a kind of “commercial capitalism” existed long before industrialization in certain regions of the world, in a period ranging from the twelfth century (or even earlier) to the eighteenth.

    While Banaji does not offer a formal definition of commercial capitalism, we can capture its meaning by combining the analysis in the book with his previous theoretical writings. Fernand Braudel saw capitalism as a global network of bankers and big merchants who presided over the economy of everyday life from their urban financial centers while lacking any direct control over the primary producers. Banaji, on the other hand, identifies the long history of capitalism in terms of its characteristic social relations.

    Capitalism is a system in which the holders of capital have limited control of the means of production and then reduce labor to a factor within the production process — a simple commodity one can buy and sell. The confrontation between a capitalist and a peasant or a craftsman — a person who survives by selling his or her labor — occupies the very center of Banaji’s analysis.

    Starting from this distinction, he argues against the widespread Marxist view that mercantile wealth does not constitute capital in the Marxian sense, because it remains external to the process of production. Since merchant wealth is, according to Marx, separated from what he called the real subsumption of labor to capital, it merely skimmed off the products of the primary producers, and merchants made profits by selling them.

    For his part, Banaji argues that mercantile wealth does indeed consist of capital, and that from the twelfth to the eighteenth centuries, merchants systematically used this capital to control and to exploit the labor of a significant part of the population all over the Afro-Eurasian world. He identifies two realms of production where the penetration of commercial capital were particularly significant.

    The first was in the sector of cash-crop agriculture, where “commercial capitalists” appropriated vast amounts of unpaid family labor through various expedients, thereby imposing relations of debt on peasants. Commercial capitalists were landowners who became merchants; sometimes they were also merchants (including moneylenders) who became interested in controlling cash-crop estates. They formed a floating category that is historically very hard to pin down.

    Despite their differences, the productive base for most of the produce trades was a mixed labor force. This is a point that Banaji has demonstrated in his examination of the small peasants of Deccan in the late nineteenth century, and it receives further support from the work of Lorenzo Bondioli on the eleventh-century Egyptian peasantry.

    The second sector is that of craft production, or “merchant manufacturing,” as Banaji calls it. In this sector, merchants forced the rural and urban poor to process silk, wool, and cotton for the market. This meant that they were not merely selling their surplus but working for the merchants on “a cottage-based piece rate.”
    Trajectories of Accumulation

    In A Brief History, Banaji scrutinizes the “trajectories of accumulation” leading from commercial to industrial capitalism. Whereas merchant capitalists prize the opening of agriculture — along with mining, the exploitation of marine resources, etc. — to capitalist exploitation, industrial capitalists carry that process to a different level altogether. The sheer scale of subordination, the nature of its impact, and the degree of subsumption all distinguish the subjugation of the countryside to industrial accumulation from earlier cycles of “capitalism.”

    Not only does Banaji see a rapid intensification in the mechanisms of exploitation under industrial capitalism. He also notices a radical shift in the repartition of profit shares between merchants and industrialists to the benefit of the latter. In the late nineteenth century, the economic actors directly controlling production thus succeeded in marginalizing the merchants, achieving the subordination of commercial capital to industrial capital described by Marx.

    This seems to be the clue to an enduring separation in Banaji’s view between the era of commercial capitalism and that of industrial capitalism, an era fully deserving of the label of a capitalist mode of production. However, these trajectories from commercial to industrial capitalism were multilinear in time and space. They did not follow a rigid sequence of stages, and they were not irreversible, as contemporary trends demonstrate.

    The global retailers operating on the world market nowadays control manufacturing through the flows of commercial capital without owning the means of production. As Nelson Lichtenstein observed:

    Retail hegemony in the twenty-first century echoes, even replicates, features of the mercantile regime once presided over by the great seventeenth- and eighteenth-century merchants and banking houses of Amsterdam, Hamburg, and the City of London.

    In short, a sort of Braudelian entrepreneur has “returned to undergird the contemporary global system.”

    Banaji’s exposition of “commercial capitalism” can therefore accommodate several levels and varying degrees of integration between production and circulation, pointing to the driving force of capital as a common denominator that cuts across different configurations. The resulting model of commercial capitalism is one of uneven and combined development. This model rejects the notion of a linear succession between different modes of production — ancient, feudal, and capitalist — and rescues the histories of capitalism from Eurocentrism and Orientalism alike.
    Critical Perspectives

    Since its publication in 2020, A Brief History has attracted the attention of a broad and diverse community of specialists in the field of the history of capitalism, leading to multiple reviews of Banaji’s work. While each author voiced different concerns about various aspects of his vision of capitalism, we can identify three broad themes: (1) the definition of commercial capitalism; (2) the relation between the rise of commercial capitalism and the state; and (3) the impact of commercial capitalism and colonialism on social life.

    The first criticism arises from Banaji’s loose definition of commercial capitalism. Lorenzo Bondioli notes that the infrastructures of commercial capitalism Banaji has identified as first appearing in the ninth century CE all have deeper roots than A Brief History suggests. Their foundations were laid in the late antique period (occasionally with roots going back to antiquity proper), and they continued to operate without any dramatic discontinuities into the Middle Ages.

    Starting from this observation, Bondioli isolates three possible definitions of capitalism and tries to outline a non-teleological relationship between them. First, there is the capitalism of capitalist merchants who deployed monetary wealth as capital by extracting surplus value from variously subordinated producers; second, there is the capitalism of colonial mercantile states that put organized violence in the service of accumulation by capitalist merchants; third, there is the capitalism of modern industrial capitalist society — in other words, of a fully-fledged capitalist mode of production.

    State intervention in the world economy is the second criterion Banaji deploys in his analysis of commercial capitalism. Banaji sees in the “collusion between commerce and state” — that is, in the rise of mercantilist states in late medieval and early modern Europe — a significant shift in the process of capital accumulation and labor subordination. Yet we can observe “collusion” per se, and particularly the involvement of merchants in state finances, in many historical contexts.

    This suggests that, as Martha Howell clearly demonstrates, it was not the mere presence of a state colluding with merchants that determined an acceleration in the scale of capital accumulation. Neither was it just any kind of state — such as the Muslim tributary states or Chinese dynasties examined by Andrew Liu — that determined a shift in the scale of capital accumulation and labor subordination.

    Rather, it was only the state serving as an exporter of aggression and violence that controlled such a shift. This insight also re-centers the key link between commercial capitalism and colonialism, stressing that it was colonial violence that brought about a change in the quality and functioning of commercial capital.

    With this point, we move to the third item of contention emerging from Banaji’s account: the relationship between commercial capitalism and colonialism. As both Priya Satya and Sheetal Chhabria perceptively observe, Banaji does not disentangle race from class or caste from class. Yet these distinctions matter, as they allow us to diagnose the point at which commercial capitalism intersected with colonialism and started to depend on racialization or caste identity.

    This lacuna also points in the direction of a broader criticism. In his analysis of the relations of production, Banaji does not always make clear how commercial capitalism violently impacted and remade the social life of people subordinated to it. In other words, we are left to wonder to what extent commercial capitalism, as Banaji describes it, fundamentally transformed, or did not transform, the modes of social life in different places and at different times.

    This question could open up a number of promising research avenues that all seem to point in one direction. We cannot write the history of capitalism without considering the intersection of different mechanisms of oppression such as race, gender, ethnicity, and national origin in addition to social class. These offer a richer picture of how “separate levels of oppression” changed the lives of ordinary people under capitalism.

    Contributors

    Paolo Tedesco teaches history at the University of Tübingen. His main research interests include the social and economic history of late antiquity and the early Middle Ages, comparative agrarian history, the fate of the peasantry across different types of societies, and historical materialism.

    cf. textes dans storia
    https://www.viella.it/download/7299/4042cd4fe0ac/storica-83-84-forum.pdf

    #histoire #capitalisme #commerce #colonialisme

  • 🛑 Moins on mange, plus ils encaissent : l’inflation gave les bourgeois - Frustration

    C’est à n’y rien comprendre. C’est la crise, l’inflation reste très élevée, l’économie n’est ni remise du Covid ni de la guerre en Ukraine qui se poursuit. Et pourtant, les profits atteignent des records, les dividendes sont plus hauts que le ciel, et les milliardaires n’ont jamais accumulé autant de milliards. Si on n’y regarde pas de plus près, on pourrait considérer comme paradoxale une situation qui est parfaitement logique. Pour accumuler les milliards, il faut accumuler les dividendes. Pour accumuler les dividendes, il faut accumuler les profits. Pour accumuler les profits, il faut appauvrir la population en augmentant les prix et en baissant les salaires réels. Ça vous parait simpliste ? Alors, regardons de plus près les chiffres (...)

    #inflation #capitalisme #profits #bourgeoisie... #anticapitalisme !

    ▶️ via @frustration1

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.frustrationmagazine.fr/inflation-bourgeois

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  • 🛑 Tout le monde déteste les bourgeois - Rebellyon.info

    Ça ne vous aura sûrement pas échappé, mais un petit sous-marin remplit de milliardaires, sans doutes tous plus méritant les uns que les autres à disparu la semaine dernière. Et même si vous ne regardez pas la télé, n’écoutez pas la radio, ou ne lisez pas les journaux, je suis quasiment sûre que vous avez entendu parler de la nouvelle. Notamment grâce à l’avalanche de même et de postes blaguant sur la mort potentielle des 5 mégas bourgeois.
    Parce que c’est bien de cela qu’on parle, du capitalisme qui en arrive à un tel point de radicalité qu’il nous faut l’appeler post capitalisme, de profits si démesurément élevés qu’ils en deviennent des superprofits et d’entreprise si hors du contrôle des états qui les ont vus naître qu’elles se transforment en multinationales.
    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les super riches n’ont jamais concentrés autant de richesses entre leurs petites mains oisives qu’à notre époque. Les sociétés médiévales ou celles de l’Egypte antique, aussi sombres et inégalitaires qu’elles nous apparaissent l’étaient sans doutes moins que la France du XXIème siècle. Et il y a sûrement de plus gros écarts de richesses entre celles qui fabriquent des sacs Louis Vuitton et leur PDG Bernard Arnault, qu’entre des paysans et leur seigneur au XIIIème siècle.
    Que peut on encore attendre de la vie quand à l’instar de Jeff Bezos, on gagne 10 000 € toutes les trois secondes (...)

    #bourgeoisie #milliardaires #capitalisme...

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    ▶️ https://rebellyon.info/Tout-le-monde-deteste-les-bourgeois-25066

  • ★ LES RICHES HEURES DU MÉPRIS DE CLASSE... - Le Monde Libertaire

    ARTICLE EXTRAIT DU MONDE LIBERTAIRE N° 1851 DE JUIN 2023 :

    Le mépris totalement décomplexé, et qui ne cherche même pas à masquer la profonde répugnance que lui inspire le commun, a, avec l’hubris du gouvernement Macron, un parfum d’ancien régime – d’un régime à la dérive. Louis-Philippe avant 1848.
    Le sentiment de supériorité dédaigneuse, cette conscience de soi qui abolit la simple notion de décence, s’étonnant même que l’on puisse subir de mauvaises grâce le génie inspiré qui nous « dirige ». L’ingratitude du peuple mérite le mépris hautain « des esprits supérieurs ». La décence n’embarrasse pas ses amis, anciens militants socialistes devenus – la peste soit des fan-clubs - les fossoyeurs de la volonté populaire et surtout, comme conséquence, de l’esprit critique.
    La « contre-réforme » liquide, sous leurs applaudissements, l’héritage social-démocrate de l’après-guerre. Comme s’il s’agissait pour eux de renoncer, enfin, au spectacle de leurs mimiques compatissantes, de se débarrasser enfin d’un masque si peu conforme avec leur sentiment de supériorité dont ils agitent les grelots les jours de campagne électorale. Ils sont enfin eux-mêmes, affirmant sans l’ombre d’un regret « que le peuple ne mérite pas mieux qu’eux ». Il devrait au contraire leur dire merci (...)

    #macronisme #bourgeoisie #mépris #autoritarisme #capitalisme...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://monde-libertaire.fr/?articlen=7355

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  • Subprimes, brevets médicaux, algorithmes… Comment le monde de la finance impose sa loi
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/subprimes-brevets-medicaux-algorithmes-comment-le-monde-de-la-finance-impos

    Une interview éclairante sur la manière dont le capital écrit les lois qui arrangent le capital.

    Partout dans le monde, des avocats tordent le droit au profit de leurs clients. En accaparant le bien commun, ils sapent la démocratie, alerte Katharina Pistor, juriste et professeure à Colombia, à New York.

    « Le codage juridique est le processus par lequel des avocats ou des intermédiaires financiers prennent n’importe quels produits financiers et les légalisent. » Illustration Timothée Moreau
    Par Olivier Pascal-Moussellard
    Réservé aux abonnés
    Publié le 07 mai 2023 à 10h05

    On connaît l’adage : les hommes naissent libres et égaux… mais certains sont plus égaux que d’autres. Qui sont ces « plus égaux » ? Les avocats des grands cabinets de droit des affaires anglo-saxons et les intermédiaires financiers, affirme Katharina Pistor, professeure de droit comparé à l’université Columbia, à New York. Dans un essai rigoureux, accessible et accablant, Le Code du capital, elle raconte comment les marionnettistes du droit privé, libres d’élaborer eux-mêmes le code juridique du capital, provoquent l’envol insensé des inégalités. Ce « codage » — c’est-à-dire les règles de droit privé — du capital n’est pas nouveau, rappelle l’autrice : commencé dès le XVIe siècle en Angleterre, avec l’accaparement des terres communes (les fameuses enclosures) par des propriétaires fonciers, il s’est ensuite poursuivi avec le codage juridique des entreprises, de la dette, de la connaissance et même de la nature. Avec, à chaque fois, un même objectif : accroître les possibilités d’accumuler des richesses en inventant de nouveaux contrats et instruments financiers flirtant avec l’illégalité… avant de les faire valider par la loi ! Une mécanique conçue dans l’intérêt exclusif de riches acteurs privés, qui accentue considérablement les inégalités, abîme la démocratie et transforme tribunaux publics et responsables politiques en simples observateurs d’un quasi-racket à l’échelle mondiale.

    Que signifie « coder le capital » ?
    Le codage juridique est le processus par lequel des avocats ou des intermédiaires financiers prennent n’importe quels produits financiers, y compris les plus douteux, et les « légalisent ». Très ouvertes, ambiguës et hautement modulables, les structures juridiques de droit privé leur offrent, en effet, une grande liberté pour le faire. Même la propriété privée laisse une marge d’interprétation dans sa définition ! Ils profitent donc de ces zones grises pour « élargir » le champ du capital en exploitant les lacunes de la loi et autres frictions entre systèmes juridiques concurrents, et proposent à leurs clients de nouveaux produits situés aux limites de la loi.

    Ce flirt avec l’illégalité est possible parce que le droit privé est fabriqué par les avocats eux-mêmes…
    C’est un point essentiel. Et nous ne pouvons pas totalement éviter ce paradoxe. Les systèmes juridiques les plus largement appliqués sur notre planète s’inspirent en effet de la common law des droits anglais et américain, qui favorise les acteurs privés au détriment du droit public, des juges et des régulateurs, contrairement aux droits civils adoptés en France et en Allemagne. Évoluer dans un paysage économique dynamique et fluide est évidemment plus facile si l’on peut adapter les règles de manière décentralisée, et c’est ce que font ces avocats en jouant avec les limites. En théorie, le législateur pourrait surveiller leurs activités et dire « Vous allez trop loin », mais l’essentiel des innovations étant écrit dans l’entre-soi des cabinets privés, le législateur ne découvre ces produits que lorsqu’une crise éclate !

    La pression exercée par les banques pour déréglementer ne faiblit jamais. Et le législateur les écoute !
    Les marchés ne pourraient pourtant pas fonctionner sans l’État.
    Ils ont effectivement besoin de la loi quand les choses tournent mal, pour garantir, par exemple, le droit de propriété ou le droit des contrats. Mais comment obtenir ces garanties sur l’ensemble de la planète, alors qu’il n’existe pas d’État mondial unifié ? Tout simplement en permettant aux entreprises de choisir elles-mêmes les juridictions dont elles veulent dépendre, c’est-à-dire celles qui leur sont les plus favorables — en l’occurrence, le droit anglais et le barreau de New York. Cette règle sur mesure a été acceptée par quasiment tous les pays. Si vous êtes impliqués dans un litige à l’autre bout de la planète mais que vous avez opté pour la common law anglaise, le droit privé britannique sera appliqué et devra être accepté par les tribunaux locaux. C’est ce qu’on appelle la « portabilité » du droit.

    Que le droit privé favorise les plus puissants, ce n’est pas nouveau…
    On découvre, en effet, cette façon d’opérer dès le mouvement des « enclosures » — ou « enclavement » — en Angleterre, aux XVIe et XVIIe siècles. À l’époque, il n’existait pas de droit immobilier et la majorité des terres étaient communes. Certains propriétaires fonciers les ont accaparées de force avant d’exiger des tribunaux qu’ils reconnaissent leur droit de propriété et légalisent ainsi leur forfait. Ils ont gagné la guerre sur le terrain juridique et mis fin aux communaux.

    Katharina Pistor. Illustration Timothée Moreau
    Le codage juridique n’est-il pas, au fond, une façon pour des privilégiés de s’offrir une forme de couverture multirisque ?
    Le droit privé n’a cessé, au fil des siècles, de créer des mécanismes juridiques limitant la responsabilité des mieux lotis lorsque les choses tournaient mal. C’était vrai avec l’accaparement des terres. C’est aussi vrai quand l’entreprise « moderne » est apparue au XIXe siècle et que ses actionnaires ont bénéficié d’un véritable privilège légal : en cas de faillite, ils pouvaient perdre l’argent dépensé pour acheter leurs actions, mais pas davantage, quand bien même l’entreprise s’était endettée. Cette règle pouvait faire sens dans un système qui souhaite favoriser l’industrialisation du pays en incitant les petits épargnants à investir leur argent sans risquer leur patrimoine personnel. Mais elle continue de profiter à des banques et investisseurs privés qui font courir des risques énormes à la collectivité : seuls bénéficiaires de leurs paris financiers tant que tout va bien, ils transmettent le fardeau à l’ensemble de la société quand les choses déraillent.

    La même responsabilité limitée est d’ailleurs accordée aux propriétaires d’actions de sociétés pétrolières ou gazières, qui s’enrichissent sur la pollution de notre environnement — une pollution dont la collectivité tout entière devra payer les conséquences. Cette irresponsabilité n’est plus tenable : nous devons repenser l’ensemble du « code » juridique.

    Seuls maîtres du « code », les intermédiaires financiers se sont même assurés d’être toujours les premiers indemnisés…
    Avec le système des « Safe Harbors » que ces cabinets d’avocats ont mis en place, certains bénéficient, en effet, de protections supplémentaires par rapport à l’investisseur lambda. Normalement, quand un débiteur fait faillite et devient insolvable, je ne peux pas exécuter les créances que j’ai contre lui, je dois attendre les décisions du tribunal qui examinera toutes les demandes, établira une liste des priorités puis distribuera à chacun sa part. Mais le secteur financier a réussi à convaincre le législateur que, si vous faisiez cela avec ce qu’on appelle les produits dérivés (type subprimes), l’ensemble du marché risquait de s’effondrer, mettant l’économie à l’arrêt : il faut absolument que les échanges se poursuivent… en permettant aux gros investisseurs de récupérer en premier l’argent des débiteurs insolvables ! En 2008, lorsque Lehman Brothers a coulé, ceux qui possédaient un Safe Harbor ont ainsi sauvé une partie de leur mise, voire la totalité, quand les autres essuyaient des pertes sèches. Vous pensez que le législateur aura retenu la leçon ? Pas du tout, rien n’a changé. Sans doute parce que beaucoup de ces « élites » ont été formées dans les mêmes écoles et partagent une même façon de penser. Parfois aussi, le législateur et le pouvoir exécutif ne comprennent tout simplement rien au fonctionnement, il est vrai complexe, des produits mis sur le marché…

    Après le codage juridique de la terre et des sociétés, il y a eu celui de la connaissance et même de la nature.
    Aux États-Unis, la Cour suprême considère que, chaque fois que l’ingéniosité humaine est à l’origine d’une innovation, il faut accorder un droit de propriété intellectuelle à ses auteurs. Mais où tracer la limite ? Il y a un siècle, les juges considéraient par exemple que les lois de la nature ne pouvaient pas être brevetées, mais ils se sont ravisés, pour autant, ont-ils expliqué, que certaines conditions soient réunies. C’est ce qu’il s’est passé avec le BRCA, le gène responsable du cancer du sein. Des scientifiques financés par des fonds publics ont été les premiers à l’identifier, mais il fallait encore déterminer la séquence précise responsable du cancer. Une rude compétition s’est engagée entre un consortium public et une entreprise privée, et, cette dernière l’ayant emporté, elle s’est immédiatement adressée au bureau des brevets pour exiger que ses droits de propriété intellectuelle soient protégés. Avec succès : du jour au lendemain, des milliers de médecins et d’hôpitaux ont été forcés d’utiliser son test de dépistage, qui est passé entre-temps de 100 dollars… à 3 000 ! Près de vingt ans — et quelques dizaines d’actions en justice — plus tard, la Cour suprême a fait marche arrière. Cela n’a pas empêché l’entreprise concernée de faire fortune et de disposer de toutes les données des patientes testées, sur lesquelles elle continue de gagner beaucoup d’argent. A-t-on franchi les limites ? Selon moi, coder juridiquement la nature revient à exploiter à titre privé une partie du patrimoine commun de l’humanité. Le danger que certains brevets de ce type soient de nouveau attribués ne peut pas être totalement écarté.

    À lire aussi :
    Steve Jobs, Elon Musk… Les entrepreneurs-héros, un mythe au service du capitalisme
    Et la même chose se produit avec les données personnelles…
    Facebook et d’autres ont déclaré que l’aspiration, le nettoyage et l’organisation de nos données grâce à leurs algorithmes engageaient à la fois du travail et de l’innovation, deux critères clés pour obtenir un brevet. Elles avaient donc un droit de propriété sur nos données « retouchées ». L’idée reste la même qu’à l’époque des enclosures : profiter d’une zone grise où personne ne sait qui possède les droits, s’emparer de la ressource et attendre avec une armée d’avocats que quelqu’un vienne contester cette appropriation…

    Le droit public semble vraiment mal armé pour lutter.
    Il n’est pas assez puissant et beaucoup trop lent. Mais tenter de réguler le système capitaliste en faisant intervenir le droit public ne peut être qu’une solution temporaire. La question est d’abord politique, et la pression des banques pour déréglementer — sous prétexte de rester compétitives sur un marché mondial toujours plus concurrentiel — ne faiblit jamais. Le problème est que le législateur les écoute ! Aux États-Unis, les politiciens font grosso modo ce que le secteur financier exige. Et vous aurez beau voter pour que le système change, le système reste en place, ce qui explique en partie l’émergence du populisme. Beaucoup de gens ont en effet le sentiment d’avoir perdu le contrôle de leur avenir, au profit des plus puissants et de leurs bataillons d’avocats ! Ne croyant plus dans la capacité des institutions à corriger les excès, ils se tournent vers des hommes forts. On peut critiquer leur choix mais leur instinct est juste, et nous devons réfléchir ensemble à la manière de reprendre le contrôle sur ce système.

    À lire aussi :
    Comment le capitalisme a fait du livre une marchandise comme une autre
    Comment ?
    Ceux qui se rebellent sont souvent décrits comme des radicaux, mais privatiser l’eau et la santé, breveter la nature sans se soucier de pollution, n’est-ce pas radical ? Nous devons nous réveiller et faire quelque chose pour remédier à cette brutalité imposée par codages juridiques successifs. Il est dans la structure même du système capitaliste de ne pas changer spontanément. Lui confier la responsabilité de trouver des solutions à des problèmes comme le réchauffement climatique est donc une aberration. C’est la logique du droit privé, son modus operandi, qui doit être modifiée : il faut lui imposer l’idée qu’il n’y a pas de droits sans responsabilités, et que ceux qui jouent avec les limites seront tenus responsables des dommages qu’ils ont causés.

    Katharina Pistor en quelques dates
    1963 Naissance à Fribourg- en-Brisgau (Allemagne).
    2001 Enseigne à l’université de Columbia, à New York.
    2012 Colauréate du prix de recherche Max-Planck.
    2019 The Code of Capital dans la liste des meilleurs livres de l’année du Financial Times.
    Le Code du capital. Comment la loi fabrique la richesse capitaliste et les inégalités, traduit de l’anglais (États-Unis) par Baptiste Mylondo, éd. Seuil, 372 p., 24,50 €.

    #Loi #Droit #Capital #rapports_de_force #Avocats #Multinationales

  • Des mécanismes sexistes dans le partage du #capital
    https://metropolitiques.eu/Des-mecanismes-sexistes-dans-le-partage-du-capital.html

    Dans cet épisode, il est question des #inégalités de #genre lors des héritages ou des séparations. Alors que dans le droit français, femmes et hommes sont formellement égaux en termes de #transmission du patrimoine, les sociologues Céline Bessière et Sibylle Gollac montrent comment se reproduisent des inégalités de fait. Émission : Le genre en ville Depuis le Code civil de 1804, les professionnels du droit, l’État, l’action publique ainsi que la #famille aménagent des stratégies permettant de répartir #Podcasts

    / capital, inégalités, genre, #héritage, famille, #travail_domestique, #immobilier, transmission

  • ★ LE RÔLE VÉRITABLE DE L’ARMÉE... - Socialisme libertaire

    Le régime social présent repose sur le Vol, l’Imposture et la Violence. 

    Toutes les institutions fonctionnent au profit de ces trois malfaiteurs-types (chacun d’eux représentant une espèce plus ou moins nombreuse, mais également redoutable et malfaisante) : le voleur, l’imposteur, l’assassin. 
    Celui qui vole incarne la Propriété.
    Celui qui ment incarne l’Autorité.
    Celui qui tue incarne la Force.
    Ces trois bandits s’entendent merveilleusement pour dépouiller et asservir les travailleurs, et pour les massacrer s’ils tentent de mettre fin à la spoliation et à l’esclavage qui les accablent.

    Proudhon qui, comme tous les précurseurs, fut un des hommes les plus incompris et les plus vilipendés de son temps, a résumé ses études sur la Propriété en cette formule lapidaire devenue classique : la propriété, c’est le vol ! (...)

    #capitalisme #étatisme #bourgeoisie #Etat #armée #militarisme #domination #répression...
    #Antimilitarisme #Anticapitalisme #Liberté

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/02/le-role-veritable-de-l-armee.html

  • Des mécanismes sexistes dans le partage du #capital
    https://metropolitiques.eu/A-determiner.html

    Dans cet épisode, il est question des #inégalités de #genre lors des héritages ou des séparations. Alors que dans le droit français, femmes et hommes sont formellement égaux en termes de #transmission du patrimoine, les sociologues Céline Bessière et Sibylle Gollac montrent comment se reproduisent des inégalités de fait. Émission : Le genre en ville Depuis le Code civil de 1804, les professionnels du droit, l’État, l’action publique ainsi que la #famille aménagent des stratégies permettant de répartir #Podcasts

    / capital, inégalités, genre, #héritage, famille, #travail_domestique, #immobilier, transmission

  • Birte spielt nicht mehr mit
    https://www.kontextwochenzeitung.de/gesellschaft/639/birte-spielt-nicht-mehr-mit-8943.html

    Les stations de télévision publiques allemandes ne tolèrent pas la mise en cause du système capitaliste en place dans ses émissions. Il n’y a pas de censure traditionnelle mais on n’invite pas les personnes connues pour leurs positions radicales. Ceci va de pair avec la criminalisation systématique des participants de chaque mouvement contestataire qui prend de l’ampleur au niveau national.

    La comédienne Christine Prayon a pris du recul pour récupérer ses forces après avoir subi de graves symptômes suite à la vaccination contre le Covid. Elle ne retournera pas à l’écran de si tôt car depuis un an sa manière de parodier les puissants n’est plus compatible avec les émissions humoristiques « officielles ».

    28.6.2023 von Susanne Stiefel (Interview)| - Christine Prayon alias Birte Schneider tritt nicht mehr in der „heute-show“ auf. Welke & Co. machten „Stimmung gegen Andersdenkende“, kritisiert die Kabarettistin. Und bezieht „Die Anstalt“ und Böhmermann mit ein.
    ...
    Ich habe mit der Art, wie die großen gesellschaftlich prägenden Themen seit Corona behandelt werden, zunehmend Bauchschmerzen bekommen. Ich habe auch mit den Verantwortlichen dort geredet und betont, dass ich mich nicht daran beteiligen will, Andersdenkende der Lächerlichkeit preiszugeben. Satire darf sich nicht daran beteiligen, den Diskurs zu verengen. Und jetzt findet genau dies wieder statt beim Krieg in der Ukraine. Da werden Narrative und Positionen von Gruppen, die gesellschaftlich in der Hierarchie weit oben stehen, unablässig wiederholt und gleichzeitig wird Stimmung gegen Andersdenkende gemacht. Das hat nach meinem Dafürhalten nichts mehr mit Satire zu tun.

    Alles vorbei, Türe zu bei Welke & Co.?

    Die Tür wurde mir offen gelassen, falls ich das mal wieder anders sehen oder mich wohlfühlen sollte. Das finde ich auch schön. Aber ich habe diesen Schlussstrich für mich gezogen. Nein, und offiziell sind auch bei der „Anstalt“ im ZDF keine Türen zu. Aber man wird halt immer weniger gefragt, bis man irgendwann nicht mehr gefragt wird, und das hat Gründe. Ich habe mich wohl erfolgreich mit meinem Programm und meinen Ansichten aus vielen Sachen rauskatapultiert. Ich glaube zum Beispiel auch, wenn man das große Fass Kapitalismuskritik aufmacht und das wirklich ernst meint, ist man draußen.
    ...
    In der realen Welt werden junge Menschen, die sich auf Straßen kleben, in den Knast gesteckt.

    Das Kriminalisieren von Gruppen, das kennen wir auch noch von S 21. Das hat man mit allen versucht, weil man gemerkt hat, jetzt wird es gefährlich. In Stuttgart wurde der Protest immer größer, es waren über 100.000 auf der Straße, da musste man gucken, dass das so nicht mehr geht. Und das, was die Letzte Generation macht, ob sie sich dessen bewusst ist oder nicht, ist ein Angriff auf das bestehende System. An einer empfindlichen Stelle, und sie bringen es zum Bröckeln, indem sie den Verkehr lahmlegen, sodass die Leute nicht zur Arbeit kommen. Das ist eine Attacke auf eine heilige Kuh. Das kann man doch im Kapitalismus nicht machen, aber hallo, ja, wo kämen wir denn da hin?

    Ha, Sie sind schon wieder auf der Bühne. Aber zurück in die Realität: Entsprechend sind auch die Reaktionen. Etwa der Autofahrer.

    Das wundert mich nicht. Das stört. Demonstrieren an einem dafür ausgesuchten Platz stört nicht. Es sei denn, die Demonstration wird so groß, dass man sie nicht mehr wegreden oder wegleugnen kann, wie S 21 damals. Aber der zivile Ungehorsam ist natürlich erlaubt, doch er kippt, wenn er zu etwas gemacht wird, was nicht sein darf. Ziviler Ungehorsam gleich kriminell. Das ist doch beängstigend. Wo geht denn das hin? Wenn wir diese Mittel nicht mehr zur Verfügung haben? Wie sollen wir uns denn noch wehren, wenn wir Unrecht sehen? Ja, demonstrieren?

    Oder eben auch nach den Utopien schauen. Ernst Bloch sagt im Prinzip Hoffnung, Utopien haben einen Fahrplan, sie gehen von Missständen aus und in die Richtung auf ein besseres, gerechteres Leben. Und Sie sagen, Utopien sind nicht lustig.

    Dystopien ja, aber Utopien... was mach ich da? Vortrag halten?

    Über die Regierung lästern. Über den Porsche-Lindner …

    Aber das ist doch sooo langweilig.

    Aber immer noch notwendig. Aufklärung ist notwendig, deshalb bin ich Journalistin geworden. Und jetzt kommt die Prayon daher und sagt, wir wissen doch schon alles, die Sauereien sind alle bekannt, alles transparent. Stimmt doch nicht.

    Was hilft es uns, dass wir wissen, was bei Stuttgart 21 gelaufen ist? Ist doch alles da, die Lügen, die Korruption. Wir wissen doch auch, was beim NSU passiert ist. Wir kennen die ganzen Skandale, wir sehen das alles, und was folgt daraus? Natürlich ist Aufklärung nötig, die soll auch nicht aufhören. Für mich war nur der Punkt, dass das, was normalerweise für die Aufgabe des Kabaretts gehalten wird, also die Kritik am Bestehenden, dass das alleine mich nicht interessiert, wenn man nicht gleichzeitig darüber redet, was noch möglich ist. Und wenn man auch nicht gleichzeitig über die tieferen Ursachen spricht. Für mich ist es immer Ausdruck eines kranken Systems. Wie soll ich jemandem vorwerfen, dass er sich bereichert hat, wenn das innerhalb des Systems verlangt wird? Oder finden Sie, dass der Kapitalismus auch nur eines der gewaltigen Probleme unserer Zeit in den Griff kriegt? Und auch mit einem grün angepinselten Kapitalismus werden wir die Erde nicht retten.

    https://www.christineprayon.de
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Christine_Prayon

    #Allemagne #théâtre #satire #télévision #cabaret #censure #capitalisme

  • Stimmen aus der Ukraine : Die derzeitige Hauptkonfrontation findet zwischen Trans-Spekulanten und Vertretern einer staatlich-politischen Weltordnung statt
    https://www.nachdenkseiten.de/?p=99646

    Une voix de gauche ukrainienne - le politicien Maxim Goldarb dévéloppe l’idée que le conflit ukrainien serait le résultat d’un antagonisme entre les forces supranationales « trans » et leurs ennemis nationalistes dont Poutine, Trump et Erdogan. Ses idées ressemblent aux tentatives d’attribuer des valeurs positives au soi disant capital productif (investi dans les terres, les usines et infrastructures) et de l’opposer au capital spéculatif néfaste. Ses points de vue sont intéressants malgré leurs faiblesses analytiques.

    24.6.2023 von Maxim Goldarb - In der Welt prallen heute nicht mehr nur Länder aufeinander, nicht einmal mehr der Westen und der Osten: Wir sind heute Zeugen und Teilnehmer am Zusammenprall zweier Systeme – eines neuen, an dessen Spitze transnationale, auf spekulativem Kapital basierende Konzerne stehen, und eines traditionellen, das von Staaten und ihren Führern, den Staatsmännern, repräsentiert wird. Das neue System hat innerhalb der Grenzen der üblichen Staatsstruktur wenig Platz, es braucht einen Planeten, auf dem die Wirtschaftskonzerne regieren, die derzeitigen Grenzen der Staaten verschwimmen, die menschliche Gesellschaft unter einer Autorität vereint und in konditionierte Kasten aufgeteilt wird. Und dieser Kampf der Systeme wird gerade in meinem Heimatland, der Ukraine, ausgetragen.

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    Es wird eine brutale Geschäftswelt sein, deren Bosse die menschliche „Herde“ im Einklang mit Geschäfts- und Umweltinteressen ausdünnen werden. Der Einfachheit halber schlage ich vor, das neue System „Trans-Spekulanten“ zu nennen und das traditionelle System „Statisten“. Die Trans-Spekulanten haben längst einen schönen Namen für sich gefunden – „Globalisten“. Meines Erachtens entspricht er jedoch nicht ganz ihrem Wesen als transnationale Raubtiere und dem Wesen des daraus resultierenden Superkapitals (das auf der Grundlage von spekulativen Erwartungen und Spekulationen auf den Aktien- und ähnlichen Märkten fabelhafte Gelder verdient, ohne ein wirkliches Produkt herzustellen).

    Im Allgemeinen haben die Trans-Spekulanten gelernt, diese oder jene schönen Worte und Namen perfekt zu verwenden, um das öffentliche Bewusstsein zu manipulieren: liberale demokratische Werte (in Wirklichkeit ein System von Kriterien-Normen-Regeln, die gewaltsam und zwanghaft auf der ganzen Welt verbreitet und umgesetzt werden und den Individualismus aus dem Individuum, der Geschichte und dem Verständnis des eigenen Platzes im Leben entfernen (aber dazu unten mehr); westliche Kultur; Öko-Aktivisten; freie Gesellschaft; Redefreiheit; Gleichberechtigung der Geschlechter und mehr.

    „Die liberale Demokratie ist ein westliches Relikt aus einer vorübergehenden unipolaren Episode der Geschichte. Sie ist ein Baum ohne Wurzeln, der keine Chance hat, einem Sturm standzuhalten”, schreibt der tschechische Journalist Ivan Hoffman.
    „Dieses Konzept ist eigentlich weder liberal noch demokratisch. Es ist nicht einmal wertebasiert, und in Wirklichkeit handelt es sich um eine liberal-demokratische Diktatur. Die liberale Demokratie hat sich selbst zu einem politischen Ideal erklärt. Die liberale Demokratie ist wie ein Haus ohne Fundament, wie ein Baum ohne Wurzeln, der keine Chance hat, einem Sturm standzuhalten. Sie ist auch die miserabelste Version des Kapitalismus in der Geschichte.“

    Hoffmann weiter:

    „Die liberale Demokratie hat die nationale, regionale und staatliche Einheit aufgegeben und sich auf die Atomisierung der Gesellschaft verlassen. Staaten ohne klare Grenzen, ohne rechtliche Souveränität und ohne wirtschaftliche Kompetenzen, einige sogar in der Position einer verachtenswerten Peripherie, sahen sich transnationalen Spekulanten, einem wirtschaftlichen Wettbewerb ohne Regeln und einer kollabierenden Weltlogistik gegenüber. Man bietet uns nur oberflächliche Phrasen und lange Slogans. Es zeigt sich, dass die liberale Demokratie, die heute unsere politische Strömung beherrscht, ausschließlich auf die Technologie der Macht ausgerichtet ist und Autonomie, Tradition und Autarkie ebenso aufgegeben hat wie Solidarität, Freiheit und Gerechtigkeit. Im Namen der liberalen Demokratie werden die bürgerlichen Freiheiten systematisch beschnitten, den Menschen werden unrealistische Experimente aufgezwungen, und parallel dazu werden alle Lebensbereiche mit bürokratischen Methoden reglementiert, da ein aktives, unabhängiges, „ungefangenes“ Individuum für die liberale Demokratie entgangene Gewinne darstellt. Im Namen der liberalen Demokratie erstickt der Staat die Demokratie, setzt auf Zensur und Selbstzensur und lehnt die Suche nach einem öffentlichen Konsens im Zuge einer offenen demokratischen Diskussion ab, indem er Kritiker zum Schweigen bringt, und wird selbst zum Hauptmonster.“

    Ein wenig zu den Begriffen, die von den Trans-Spekulanten verwendet werden. Also, liberal-demokratische Werte – wie oben erwähnt, die „richtigen“ Konzepte von Bildung, Identität, Selbstidentifikation, einschließlich Geschlecht, Gut und Böse, die den Ländern und Völkern aufgezwungen werden. Gleichzeitig werden sie aggressiv, zielgerichtet und kategorisch eingeführt, ohne Rücksicht auf die Geschichte der Empfängerländer, ihre Religion, Kultur, allgemein akzeptierte Verhaltens- und Wahrnehmungsnormen, die fast immer im Widerspruch zu den lokalen Grundlagen stehen.

    Die tiefe Aufgabe dabei ist es, die menschliche Individualität auszulöschen, die Selbstidentifikation zu verwischen, eine bestimmte Person von ihrem Volk und den gemeinsamen historischen, kulturellen und spirituellen Werten zu trennen, sie zu verwirren und sie selbst bei so scheinbar offensichtlichen Begriffen wie Geschlecht mit einer Welle unnötiger und oft falscher Informationen zu erdrücken, Fakes. Wozu das alles? Alles ist banal: Die Verirrten und Verwirrten sind viel einfacher zu verwalten. Solche Menschen werden ihr Territorium, ihre Vergangenheit, ihre Möglichkeiten, Rechte und Perspektiven, ihren Staat nicht verteidigen.

    „Die Atomisierung der menschlichen Gesellschaft“, wie Hoffman so treffend bemerkte. Das Hauptziel der Trans-Spekulanten, so filmisch-fiktiv es auch klingen mag, ist die Eroberung der Reichtümer der Welt, und der Weg dorthin führt über die Eroberung bestimmter Staaten, auf deren Hoheitsgebiet sich diese Reichtümer befinden; mit anderen Worten, eine Veränderung der staatlich-territorialen Struktur der Welt, die vor mehr als 200 Jahren festgelegt wurde. Die Trans-Spekulanten und die von ihnen geführten transnationalen Konzerne sind über die nationalen Grenzen hinausgewachsen, sie wollen mehr. Riesige Finanzmittel, größtenteils ungesichert, wollen sie gegen reale Werte eintauschen: Wasser, Land, Fossilien. Mark Twain sagte auch: „Investiere in Land – sie produzieren es nicht mehr.“

    Sie wollen ihr Handeln nicht mit nationalen Regierungen koordinieren. Sie wollen nicht mehr von der widerspenstigen Menschheit abhängig sein – sowohl in ökologischer als auch in wirtschaftlicher Hinsicht. Dies ist ihr zweites Ziel, für das sie die Kontrolle über die Menschen übernehmen wollen. Die künftige Weltordnung soll in den Augen der Trans-Spekulanten wie ein streng ausdifferenziertes Kastenmodell aussehen, mit der Möglichkeit, die Zahl der Menschen, die den Planeten bewohnen und seine Ressourcen verbrauchen, jederzeit zu ändern, wenn es sein muss, und einer strikten Kontrolle über Leben und Tod jedes Einzelnen mit Hilfe der neuesten Technologien. Sie haben Geschäftssinn und einen räuberischen Verstand, und wenn sie irgendwo auf dem Globus etwas „Schmackhaftes“ und Notwendiges sehen, um ihre Position zu stärken, werden sie mit Sicherheit dorthin kommen.

    Bislang nutzen die Trans-Spekulanten kontrollierte Staaten und deren Institutionen als Instrumente zur Umsetzung ihrer Pläne. Ein markantes Beispiel für einen solchen Instrumentalstaat sind die Vereinigten Staaten, die etwa Mitte der 1990er-Jahre zu einem solchen wurden. Das gesamte staatliche System dieses großen Staates, alle seine staatlichen Institutionen stehen heute nicht im Dienste seiner selbst, sondern von trans-spekulativen Clans und werden benutzt, um eine neue Welt zu errichten – eben jene Konzernwelt, in der die nationalen Grenzen verschwimmen und der nationale Reichtum nicht den Ländern, sondern den transnationalen Konzernen und ihren Eigentümern, den Trans-Spekulanten, gehört.

    Ein Beispiel für einen prominenten Vertreter der Trans-Spekulanten ist George Soros: Seine privaten Strukturen sind seit Langem mit den staatlichen verschmolzen und erfüllen ähnliche Aufgaben der Förderung und Durchsetzung – auch durch Staatsstreiche – „neuer“ Lebensregeln; ihr Gewicht und ihr Einfluss sind enorm, gerade weil sie mit der amerikanischen Staatlichkeit verschmolzen sind. Trans-Spekulanten besitzen den militärisch-industriellen Komplex, Investmentfonds, Informations- und Filmproduktionskonzerne und sogar Technologie- und Pharmariesen: Das spekulativ erworbene fabelhafte Geld hat ihnen die Möglichkeit gegeben, Aktien und andere Eigentumsrechte im Produktionssektor zu erwerben.

    Was die „Macher des Willens“ des trans-spekulativen Kapitals angeht, möchte ich der ehemaligen US-Präsidentschaftskandidatin Tulsi Gabbard das Wort erteilen:

    „Ich kann nicht länger in der Demokratischen Partei in ihrer derzeitigen Form bleiben. Sie befindet sich unter der vollständigen Kontrolle einer elitären Kabale von Kriegstreibern! Ich glaube an eine Regierung, die dem Volk gehört, vom Volk geführt wird und im Interesse des Volkes handelt. Leider ist die Demokratische Partei in ihrer derzeitigen Form nicht so. Stattdessen hält sie eine Regierung aufrecht, die den Machteliten gehört, von den Eliten geführt wird und im Interesse der Eliten handelt. Ich rufe meine vernünftigen und unabhängigen Kollegen in der Demokratischen Partei auf, sich mir anzuschließen und sie zu verlassen.“

    Und hier der derzeitige US-Präsidentschaftskandidat Robert Kennedy Jr.:

    „Ich spreche über die Probleme, die meiner Meinung nach die meisten Amerikaner und wahrscheinlich auch die meisten Demokraten beunruhigen: die systematische Zerstörung der Mittelschicht und der Aufstieg der Konzerne – insbesondere der Konzerne, die die Umwelt verschmutzen, und die korrupte Verschmelzung von Staats- und Konzernmacht. Letztere wird vor allem durch das Banken- und Finanzkapital und den militärisch-industriellen Komplex repräsentiert. Durch Kriege, staatliche Rettungsaktionen, Bankenrettungen und Abschottung vernichten wir systematisch die amerikanische Mittelschicht und drucken Geld, um Milliardäre noch reicher zu machen.“

    Weiter führt Kennedy Jr. aus:

    „Die CIA wurde zu einer Behörde, deren Aufgabe es war, den militärisch-industriellen Komplex mit einem ständigen Strom neuer Kriege zu versorgen. Wir müssen zugeben, dass nicht nur unsere zivilen Behörden vom militärisch-industriellen Komplex übernommen wurden – das Verteidigungsministerium und vor allem die Nachrichtendienste wurden vom militärisch-industriellen Komplex vollständig unterworfen … Die CIA war an Staatsstreichen und versuchten Staatsstreichen in etwa einem Drittel der Länder der Welt beteiligt, von denen die meisten demokratisch waren. Wenn es also unsere nationale Politik als Land ist, die Demokratie zu fördern, dann ist die Politik der CIA das genaue Gegenteil. Das ist gegen die nationale Politik der Vereinigten Staaten.“

    Genug gedacht? Amerikas Problem ist, dass es sich hat instrumentalisieren lassen. Aber gehen wir noch weiter: Wer sind diejenigen, die sich gegen die trans-spekulative Weltspitze wehren? Warum brauchen sie sie? Warum sind sie nicht bereit und nicht willens, zu verlieren?

    Seien Sie nicht überrascht, aber ich werde mit Donald Trump beginnen. Ja, es war dieser 45. Präsident der Vereinigten Staaten, ein prominenter Vertreter des traditionellen amerikanischen Industriekapitals, der sich den Trans-Spekulanten in den Weg stellte und anschließend von ihnen gestürzt wurde. Er war es, ein Milliardär und Kapitalist, der versuchte, die Trans-Spekulanten an ihrem Vorhaben zu hindern, Amerika in ein Werkzeug zu verwandeln: Auf seine Anregung hin zogen sich die Staaten 2017 aus dem sogenannten Transpazifik-Abkommen zurück, zu dessen Bedingungen, wie die Medien berichteten, die schrittweise Förderung der Vorherrschaft des Gesellschaftsrechts über das Recht der Staaten gehörte, der Beginn der Übertragung eines Teils der souveränen Befugnisse der Staaten auf transnationale Konzerne. Er war es, der versuchte, die „entkommene“ Produktionsbasis in sein Land zurückzuholen, da er erkannte, dass man mit Aktienindizes allein nicht weit kommt. Er war es, der damit begann, amerikanische Militärkontingente aus anderen Ländern abzuziehen und damit die Einkommen der Militäroligarchen zu beschneiden.

    Wer noch? Derselbe Robert Kennedy Jr., Viktor Orban, der ungarische Ministerpräsident, der Soros-Strukturen aus seinem Land vertrieben hat und ein eindeutiger Trump-Sympathisant ist; der türkische Präsident Erdogan, der sich mit einem versuchten Staatsstreich auseinandersetzen musste, der von dem größten „Verbündeten“ der Türkei in der NATO organisiert wurde; der chinesische Staatschef Xi Jinping; die Präsidenten von Russland, Brasilien, Kuba, Algerien, Ägypten, Weißrussland, Indonesien, Vietnam, die Führer der Länder des Nahen Ostens… Die Liste ließe sich fortsetzen, denn die Gegner der Trans-Spekulanten sind auch heute noch in der Mehrheit – sowohl was die Zahl der Länder als auch die Zahl der in ihnen lebenden Menschen angeht. Es sind Staaten verschiedener politischer und staatlicher Systeme, Vertreter des sozialistischen und des kapitalistischen Lagers, Demokraten, Autokraten und sogar Despoten, die heute durch die gemeinsame Drohung vereint sind, die Welt neu zu gestalten und das klassische, traditionelle System der staatlich-politischen Weltordnung zu beseitigen.

    Darüber hinaus bin ich mir sicher, dass Staatsmänner auch durch ähnliche persönliche Eigenschaften verbunden sind, was zu gegenseitiger prinzipieller Sympathie und Unterstützung führt, unabhängig von diesen oder anderen Meinungsverschiedenheiten in der Arbeit. Zwischen diesen beiden Lagern, zwei Gegensätzen, zwischen dem jungen spekulativen transnationalen Kapital und den Staatsmännern, findet heute ein Kampf statt, dessen offensichtlicher Angriffspunkt leider unser Land, die Ukraine, geworden ist.

    Verschiedene Propheten versuchen zu sagen, was mit der Ukraine geschehen wird, was mit Russland, Europa, den Vereinigten Staaten passieren wird. Wenn der Krieg weitergeht, wird nichts Gutes geschehen: Früher oder später wird er in ein qualitativ neues Stadium übergehen, das für die ganze Welt tödlich sein kann. Wenn der Krieg in der Ukraine weitergeht, wird a priori nichts Gutes passieren, denn sie ist das Epizentrum des Krieges, der Hebel der Anwendung, der Sprengstoff, der, ob er nun das Ziel in die Luft jagt oder nicht, mit Sicherheit selbst explodieren wird. Leider befindet sich unser Land heute in dieser Hypostase – es hat sich in diese verwandelt. Der Krieg für die Ukraine ist ein Zeichen „gleich“ seiner Abwesenheit auf der geopolitischen Karte der Welt. Wer auch immer jetzt was sagt. Meiner Meinung nach kann das Land nur durch friedliche Verhandlungen und die Erreichung des Friedens gerettet werden

    #Ukraine #guerre #capitalisme #guerre

  • L’#utopie de la #décroissance

    For economist #Timothée_Parrique, our survival depends on our ability to change our economic model to degrowth towards a post-growth economy.
    A researcher in ecological economics at Lund University in Sweden, his thesis “The political economy of degrowth” (2019) has been adapted into a mainstream book: “Slow down or perish. The economics of degrowth” (September 2022). In it, he explains the urgent need for a great slowdown of production in rich countries, the overcoming of the mythology of growth, and the dismantling of capitalism. This talk was given at a TEDx event using the TED conference format but independently organized by a local community.

    https://www.youtube.com/watch?v=Gfulzow1LGU


    #TedX #conférence #croissance_verte #croissance #décarboner #empreinte_écologique #économie #récession #limites_planétaires #green-washing #responsabilité #PIB #bien-être #justice_sociale #transition #contentement #post-croissance #capitalisme #post-capitalisme #solidarité #entraide #crise #écocide #économie_du_futur

    • The political economy of degrowth

      Qu’est-ce que la décroissance et quelles sont ses implications pour l’économie politique ? Divisée en trois parties, cette thèse explore le pourquoi, le quoi, et le comment de la décroissance.La première partie (De la croissance et des limites) étudie la nature, les causes, et les conséquences de la croissance économique. Chapitre 1 : Comprendre la croissance économique répond à plusieurs questions : Qu’est-ce qui croît exactement ? À quelle vitesse ? Quand et où est-ce que ça croît ? Comment est-ce que ça croît ? Et pourquoi est-ce que ça devrait croître ? Les trois chapitres suivants développent une triple objection à la croissance économique qui n’est plus possible (Chapitre 2 : Limites biophysiques de la croissance), plausible (Chapitre 3 : Limites socioéconomiques de la croissance), et souhaitable (Chapitre 4 : Limites sociales à la croissance).La deuxième partie (Éléments de décroissance) porte sur l’idée de la décroissance, en particulier son histoire, ses fondements théoriques, et ses controverses. Le Chapitre 5 : Origines et définitions retrace l’histoire du concept de 1968 à 2018. Le Chapitre 6 : Fondements théoriques présente une théorie normative de la décroissance comme déséconomisation, c’est-à-dire une réduction de l’importance de la rationalité et des pratiques économiques. Le Chapitre 7 : Controverses passe en revue les attaques reçues par le concept. Si la première partie a diagnostiqué la croissance économique comme étant le problème, cette partie propose une solution. L’argument principal est que la décroissance n’est pas seulement une critique mais aussi une alternative complète à la société de croissance.La troisième partie (Recettes de décroissance) concerne la transition d’une économie de croissance à une société de décroissance. La partie s’ouvre sur un inventaire des politiques mobilisées par les décroissants jusqu’à aujourd’hui (Chapitre 8 : Stratégies de changement). Les trois chapitres suivants, sur la propriété (Chapitre 9 : Transformer la propriété), le travail (Chapitre 10 : Transformer le travail) et l’argent (Chapitre 11 : Transformer l’argent) passent de la théorie à la pratique et transforment les valeurs et les principes de la décroissance en stratégies de transition. Le Chapitre 12 : Stratégie de transition décrit une méthode pour étudier l’interaction entre plusieurs politiques de décroissance, et cela pour mieux planifier la transition. Le message central de cette troisième partie est que la décroissance est un outil conceptuel puissant pour réfléchir à une transition vers la justice sociale et écologique.

      https://www.theses.fr/2019CLFAD003
      #économie_politique #thèse #PhD

  • Termes nautiques
    https://www.annoncesbateau.com/conseils/termes-nautiques

    petit #dictionnaire

    Écrit par : Bénédicte Chalumeau
    ...
    Pour naviguer il est nécessaire d’avoir une compréhension du vocabulaire de la navigation, de la mer et des bateaux. Nous vous présentons ici les termes techniques les plus courants, utilisés dans le monde maritime.

    A
    #Abattre :
    Écarter sa route du lit du vent. Ce mouvement s’appelle une abattée.

    #Abord (en) :
    Sur le côté du bâtiment.

    #Accastillage :
    Objets et accessoires divers équipant un navire.

    #Accoster :
    Placer un bâtiment le long d’un quai ou le long d’un autre navire.

    #Acculée :
    Mouvement en arrière d’un navire, il cule.

    #Adonner :
    Le vent adonne pour un navire à voiles quand il tourne dans un sens favorable à la marche, c’est à dire quand il vient plus à l’arrière. Le contraire est refuser.

    #Affaler :
    Faire descendre, c’est le contraire de hâler. Affaler quelqu’un le long du bord, ou d’un mât, c’est le faire descendre au bout d’un filin.

    #Aiguillots :
    Pivots fixes sur une mèche du gouvernail ou sur l’étambot et tournant dans les fémelots.

    #Aileron :
    Partie de tente qui se place en abord. Prolongements en abord et généralement découverts de l’abri de navigation.

    #Ajut :
    Noeud servant à réunir momentanément deux bouts de cordage.

    #Allure :
    Direction d’un navire par rapport à celle du vent.

    #Amariner :
    Amariner un équipage : l’habituer à la mer.

    #Amarrage :
    Action d’amarrer.

    #Matelotage
     : bout de lusin, merlin, ligne, etc... servant à relier ensemble deux cordages.

    #Amarres :
    Chaînes ou cordages servant à tenir le navire le long du quai.

    #Amener :
    abaisser, faire descendre.

    #Amer :
    Point de repère sur une côte.

    #Amure :
    Manoeuvre qui retient le point inférieur d’une voile du côté d’où vient le vent (voiles carrées). Par extension est synonyme d’allure. Pour les bateaux latins, on continue à dire qu’ils naviguent bâbord ou tribord amures, selon que le vent vient de la gauche ou de la droite.

    #Anguillers :
    Conduits, canaux ou trous pratiqués dans la partie inférieure des varangues des couples pour permettre l’écoulement de l’eau dans les fonds.

    #Anspect :
    Ou barre d’anspect. Levier en bois dur servant à faire tourner un cabestan ou un guindeau. Primitivement, servait à pointer les canons en direction.

    #Aperçu :
    Pavillon signal que l’on hisse pour indiquer que l’on a compris un signal.

    #Apiquer :
    Hisser l’une des extrémités d’un gui ou d’une vergue de manière à l’élever au-dessus de l’autre.

    #Apparaux :
    Ensemble des objets formant l’équipement d’un navire.

    #Appel :
    Direction d’un cordage, de la chaîne de l’ancre.

    #Appuyer :
    Haler, raidir un cordage pour soutenir ou fixer l’objet auquel il aboutit. Appuyer un signal, c’est l’accompagner d’un signal sonore, coup de Klaxon, pour attirer l’attention. Appuyer la chasse : poursuivre obstinément.

    #Araignée :
    Patte d’oie à grand nombre de branches de menu filin qu’on installe sur les funes des tentes et tauds pour permettre de les maintenir horizontaux. Hamac : réseau de petites lignes à oeil placées à chaque extrémité de la toile du hamac pour le suspendre : elles se réunissent à deux boucles métalliques ou organeaux d’où partent les « rabans » de suspension.

    #Arborer :
    Arborer un pavillon, c’est le hisser au mât. En Méditerranée, dans la langue des galères, le mât s’appelait l’arbre.

    #Ardent :
    Un navire est ardent lorsqu’il tend de lui-même à se rapprocher du lit du vent. C’est le contraire du mou.

    #Armement :
    L’armement d’un bâtiment consiste à le munir de tout ce qui est nécessaire à son genre de navigation ; ce terme désigne aussi la totalité des objets dont un navire est muni. Ces objets sont inscrits sur les « feuilles d’armement ». Dans une embarcation, on appelle ainsi son équipage.

    #Armer :
    Armer un navire : le munir de son armement. / Armer un câble : le garnir en certains endroits pour le garantir des frottements.

    #Arraisonner :
    Arraisonner un navire c’est le questionner sur son chargement, sa destination, et toutes autres informations pouvant intéresser le navire arraisonneur.

    #Arrimage :
    Répartition convenable dans le navire de tous les objets composants son armement et sa cargaison.

    #Arrivée :
    Mouvement que fait le navire quand il s’éloigne du lit du vent pour recevoir le vent plus de l’arrière. Synonyme : « abattée ». Contraire : « auloffée ».

    #Arrondir :
    Passer au large d’un cap pour éviter les dangers qui le débordent.

    #Assiette :
    Manière dont le navire est assis dans l’eau, autrement dit sa situation par rapport à la différence de ses tirants d’eau avant et arrière.
    Assiette positive : T AV < T AR
    Assiette négative : T AV > T AR

    #Atterrir :
    Faire route pour trouver une terre ou un port.

    #Attrape :
    Cordage fixé sur un objet de façon à pouvoir en temps utile l’amener à portée de main.

    #Atterrissage :
    Action d’atterrir.

    #Auloffée :
    Mouvement d’un navire tournant son avant vers le lit du vent. Contraire : arrivée abattée (ou abattée).

    #Aveugler :
    Une voie d’eau, obstruer avec des moyens de fortune

    B
    #Bâbord :
    Partie du navire située à gauche d’un observateur placé dans l’axe de ce navire en faisant face à l’avant.

    #Baguer :
    Faire un noeud coulant.

    #Baille :
    Baquet (appellation familière donnée à leur école, par les élèves de l’école Navale).

    #Balancine :
    Manoeuvre partant du haut du mât et soutenant les extrémités d’une vergue ou l’extrémité d’un gui ou d’un tangon.

    #Ballast :
    Compartiments situés dans les fonds du navire et servant à prendre du lest, eau ou combustible.

    #Ballon :
    Défense sphérique que l’on met le long du bord.

    #Bande :
    Inclinaison latérale du navire. Synonyme de gîte. Mettre l’équipage à la bande : l’aligner sur le pont pour saluer un navire ou une personnalité.

    #Barbotin :
    Couronne à empreintes du guideau ou du cabestan sur laquelle les maillons d’une chaîne viennent s’engrener successivement.

    #Base :
    Banc de roche ou de corail formant un bas-fond.

    #Bastaque :
    Hauban à itague employé sur les petits bateaux. Il peut aussi servir à hisser certains objets.

    #Bastingage :
    Autrefois muraille en bois ou en fer régnant autour du pont supérieur d’un navire, couronnée par une sorte d’encaissement destiné à recevoir pendant le jour, les hamacs de l’équipage ; une toile peinte les recouvrait pour les protéger de la pluie et de l’humidité. On emploie aussi ce terme par extension pour désigner les gardes corps ou lisses de pavois.

    #Battant :
    Partie du pavillon qui flotte librement par opposition au guindant qui est le long de la drisse.

    #Bau :
    Poutres principales placées en travers du bateau pour relier les deux murailles de la coque et supporter les bordages de la coque.

    #Beaupré :
    Mât situé à l’avant du bâtiment.

    #Béquiller :
    #Empêcher un navire échoué de se coucher en le maintenant avec des béquilles.

    #Berceau :
    Assemblage en bois ou en fer destiné à soutenir un navire quand il est halé à terre.

    #Berne (en) :
    Mettre le pavillon à mi-drisse en signe de deuil.

    #Bigue :
    Très gros mât de charge maintenu presque vertical et portant à son extrémité supérieure des cordages et des appareils destinés à lever des poids très lourds. On nomme aussi bigues deux mâts placés et garnis comme le précèdent, et dont les têtes sont réunies par une portugaise.

    #Bittes :
    Pièce de bois ou d’acier fixé verticalement sur un pont ou un quai et servant à tourner les aussières.

    #Bitture :
    Partie d’une chaîne élongée sur le pont à l’avant et à l’arrière du guindeau, filant librement de l’écubier aussitôt qu’on fait tomber l’ancre (prendre une bitture).

    #Bollard :
    Point d’amarrage à terre constituée par un gros fût cylindrique en acier coulé, à tête renflée, pour éviter le glissement de l’amarre.

    #Bôme :
    Vergue inférieure d’une voile aurique.

    #Borde :
    #Ensemble des tôles ou des planches formant les murailles d’un navire.

    #Bordée :
    – Distance parcourue par un navire en louvoyant et sans virer de bord.
    – Division : de l’équipage pour faire le quart.

    #Border :
    – ne voile : la raidir en embarquant l’écoute.
    – La côte : la suivre de très près.
    – Un navire : mettre en place le bordé.

    #Bordure :
    Côté inférieur d’une voile ; la ralingue qui y est fixée se nomme ralingue de fond ou de bordure.

    #Bosco :
    Maître de manoeuvre (marine de guerre), Maître d’équipage (marine de commerce)

    B#osse :
    Bout de cordage ou de chaîne fixé par une de ses extrémités et qui, s’enroulant autour d’un cordage ou d’une chaîne sur lesquels s’exerce un effort, les maintient immobile par le frottement.

    #Bossoir :
    – Pièce de bois ou de fer saillant en dehors d’un navire et servant à la manoeuvre des ancres à jas ; par extension coté avant d’un navire. De capon - de traversières : sert à mettre l’ancre au poste de navigation ; d’embarcation ou portemanteau : sert à suspendre et à amener les embarcations.
    – Homme de bossoir : homme de veille sur le gaillard avant.

    #Bouge :
    Convexité transversale entre ponts et faux-ponts des navires.

    #Bouée :
    Corps flottant.

    #Bourlinguer :
    Se dit d’un bateau qui lutte dans une forte mer et d’un marin qui navigue beaucoup.

    #Braie :
    Sorte de collier en toile à voile ou en cuir que l’on applique autour du trou pratiqué dans le pont pour le passage d’un mât, d’une pompe, de la volée d’un canon afin d’empêcher l’infiltration de l’eau à l’intérieur du bateau.

    #Branles :
    Nom ancien des hamacs (d’où « branle-bas »).

    #Brasse :
    Mesure de longueur pour les cordages, 1m83, servant aussi à indiquer la profondeur de l’eau. Ce terme est en usage dans la plupart des nations maritimes mais la longueur en est différente : en France : 1m624, en Angleterre et en Amérique : 1m829 (six pieds anglais).

    #Brasser :
    Orienter les vergues au moyen des manoeuvres appelées bras. - carré : placer les vergues à angle droit avec l’axe longitudinal du navire. Brasser un tangon.

    #Brider :
    Étrangler, rapprocher plusieurs cordages tendus parallèlement par plusieurs tours d’un autre cordage qui les serre en leur milieu ; ou augmente ainsi leur tension.

    #Brigadier :
    Matelot d’une embarcation placé à l’avant pour recevoir les bosses ou les amarres, annoncer les obstacles sous le vent ou aider à accoster avec la gaffe.

    #Brin :
    Mot servant à indiquer la qualité du chanvre d’un cordage ; le meilleur est dit le premier brin. S’emploie aussi pour qualifier un homme remarquable.

    #Bulbe :
    Renflement de la partie inférieure d’une étrave.

    #Bulge :
    Renflement des flancs du navire.

    C
    #Cabaner :
    Chavirer sans dessus dessous en parlant d’une embarcation.

    #Cabestan :
    Treuil vertical servant à actionner mécaniquement ou à bras les barbotins.

    #Cabillot :
    Chevilles en bois ou en métal qui traversent les râteliers et auxquelles on amarre les manoeuvres courantes au pied des mâts ou en abord.

    #Câblot :
    Petit câble d’environ 100 mètres de longueur servant à mouiller les embarcations au moyen d’un grappin ou d’une petite ancre.

    #Cabotage :
    Navigation entre deux ports d’une même côte ou d’un même pays.

    #Caillebotis :
    treillis en bois amovible servant de parquet et laissant écouler l’eau.

    #Calfatage :
    Opération qui consiste à remplir d’étoupe, au moyen d’un ciseau et à coups de maillet, les coutures des bordages ou des ponts en bois d’un navire afin de les rendre étanches. L’étoupe est ensuite recouverte de brai.

    #Calier :
    Homme employé spécialement à la distribution de l’eau douce.

    #Caliorne :
    Gros et fort palan destiné aux manoeuvres de force.

    #Cap de mouton :
    Morceau de bois plat et circulaire percé de trois ou quatre trous dans lesquels passent des rides pour raidir les haubans, galhaubans, etc...

    #Cape (à la) :
    On dit qu’un navire est à la cape quand, par gros temps, il réduit sa voilure ou diminue la vitesse de sa machine en gouvernant de façon à faire le moins de route possible et à dériver le plus possible pour éviter les effets de la mer.

    #Capeler :
    Capeler un mât, c’est faire embrasser la tête du mât par toutes les manoeuvres dormantes qui doivent entourer cette tête et s’y trouver réunies.

    #Capeyer :
    Tenir la cape.

    #Capon :
    Palan qui servait à hisser l’ancre sur les anciens navires (bossoirs de capon).

    #Carène :
    Partie immergée de la coque d’un navire.

    #Caréner (un navire) :
    Nettoyer et peindre sa carène.

    #Cartahu :
    Cordage volant, sans affectation spéciale, destiné à hisser ou amener les objets qu’on y attache. Les cartahus de linge servent à mettre le linge au sec ; ils se hissent parfois entre les mâts de corde.

    #Chadburn :
    Système mécanique employé pour transmettre les ordres de la passerelle aux machines (marine de commerce).

    #Chambre (d’embarcation) :
    Partie libre, à l’arrière de l’embarcation où peuvent s’asseoir les passagers.

    #Chandeliers :
    Barres généralement en acier fixées verticalement en abord d’un pont, autour des panneaux et des passerelles pour empêcher les chutes. Les chandeliers sont percés de trous dans lesquels passent les tringles ou les filières de garde-corps.

    #Chapelle, #Faire_chapelle :
    Se dit d’un navire qui, marchant, sous un vent favorable, vient à masquer par suite, d’une cause quelconque et est obligé de faire le tour pour reprendre les mêmes amures.

    #Charnier :
    Tonneau à couvercle, ayant généralement la forme d’un cône tronqué et dans lequel étaient conservés les viandes et les lards salés pour la consommation journalière de l’équipage (ancien). Par extension réservoir rempli d’eau potable.

    #Chasser (sur son ancre) :
    Entraîner l’ancre par suite d’une tenue insuffisante de fond.

    #Château :
    Superstructure établie sur la partie centrale d’un pont supérieur et qui s’étend d’un côté à l’autre du navire.

    #Chatte :
    Grappin à patte sans oreilles dont on se sert pour draguer les câbles ou les objets tombés à la mer.

    #Chaumard :
    Pièce de guidage pour les amarres solidement fixées sur le pont dont toutes les parties présentent des arrondis pour éviter d’user ou de couper les filins.

    #Chèvre :
    Installation de trois mâtereaux réunis à leur tête pour les manoeuvres de force.

    #Choquer :
    Filer ou lâcher un peu de cordage soumis à une tension.

    #Claire :
    Ancre haute et claire :
    ancre entièrement sortie de l’eau, ni surpattée, ni surjalée. On dira de même :
    manoeuvre claire, pavillon clair.

    #Clan :
    Ensemble formé par un réa tournant dans une mortaise qui peut être pratiquée dans un bordage, une vergue ou un mât.

    #Clapot :
    Petites vagues nombreuses et serrées qui se heurtent en faisant un bruit particulier.

    #Clapotis :
    Etat de la mer qui clapote ou bruit de clapot.

    #Clin :
    Les bordages sont disposés à clin quand ils se recouvrent comme les ardoises d’un toit :
    embarcation à clins.

    #Clipper :
    Nom donné à un
    voilier
    fin de carène, spécialement construit pour donner une grande vitesse (clipper du thé, de la laine).

    #Coaltar :
    Goudron extrait de la houille (protège le bois de la pourriture).

    #Coffre :
    Grosse bouée servant à l’amarrage des navires sur une rade.

    #Connaissement :
    Document où est consigné la nature, le poids et les marques des marchandises embarquées. Cette pièce est signée par le capitaine après réception des marchandises avec l’engagement de les remettre dans l’état où elles ont été reçues, au lieu de destination sauf périls et accidents de mer.

    #Conserve, Naviguer de conserve :
    Naviguer ensemble (un bâtiment est ainsi « conserve » d’un autre).

    #Contre-bord (navire à) :
    Navire faisant une route de direction opposée à celle que l’on suit.

    #Coque :
    Boucle qui se forme dans les cordages.

    #Coqueron :
    Compartiment de la coque souvent voisine de l’étrave ou de l’étambot, servant e soute à matériel.

    #Corde :
    Ce mot n’est employé par les marins que pour désigner la corde de la cloche.

    #Cornaux :
    W-C. de l’équipage consistant en auges inclinées qui découlent dans les conduits aboutissant à la mer ; les cornaux étaient autrefois placés à tribord et à bâbord sur le plancher de la poulaine.

    #Corps-morts :
    Chaînes et ancres disposées au fond de la mer, solidement retenues par des empennelages, et dont une branche qui part dès la réunion des chaînes est nommée itague revient au-dessus de l’eau où elle est portée par un corps flottant (bouée ou coffre).

    #Coupée :
    Ouverture pratiquée dans les pavois ou dans le bastingage permettant l’entrée ou la sortie du bord.

    #Couples :
    Axes de charpente posés verticalement sur la quille.

    #Coursive :
    Terme général pour désigner des passages étroits tels que ceux qui peuvent se trouver entre des chambres ou autres distributions du navire.

    #Crachin :
    Pluie très fine. Crachiner.

    #Crapaud (d’amarrage) :
    Forts crampons pris sur le fond et servant au mouillage des coffres et des grosses bouées.

    #Crépine :
    Tôle perforée placée à l’entrée d’un tuyautage pour arrêter les saletés.

    #Croisillon :
    Petite bitte en forme de croix.

    #Croupiat :
    Grelin de cordage quelconque servant à amarrer l’arrière d’un navire à un quai ou à un bâtiment voisin. Faire croupiat :
    appareiller le navire en s’aidant d’une amarre pour éviter le navire vers la sortie du port ou du bassin.

    #Cul :
    Fond, partie arrière, basse ou reculée, d’un objet.
    – Cul d’une poulie :
    Partie de la caisse opposée au collet.
    – Cul de poule :
    Arrière allongé et relevé.
    – Cul de porc :
    Sorte de noeud.

    #Culer :
    En parlant d’un navire : marche arrière en avant.

    D
    #Dalot :
    Trous pratiqués dans les ponts et laissant s’écouler dans un tuyau placé au-dessous l’eau qui se trouve à la surface du pont.

    #Dames :
    Échancrures du plat-bord d’un canot garnies de cuivre et destinées à recevoir et à maintenir les avirons pendant la nage.

    #Darse :
    Bassin d’un port.

    #Déborder :
    Action de pousser au large une embarcation ou un bâtiment accosté à un navire ou à un quai.

    #Débouquer :
    Sortir d’un canal ou d’une passe pour gagner la mer libre.

    #Décapeler :
    Un mât, une vergue, c’est enlever les cordages qui y sont capelés ; un cordage, entourant un objet quelconque, c’est le dépasser par-dessus cet objet et l’enlever. De façon générale : ôter, décapeler un tricot, etc...

    #Défense :
    Tout objet suspendu contre le bord d’un navire ou d’une embarcation pour préserver la muraille du choc des quais et de toute construction flottante.

    #Déferler :
    Larguer les rabans de ferlage qui tiennent une voile serrée et la laisser tomber sur ses cargues. La lame déferle lorsqu’elle brise en s’enroulant sur elle-même ou en choquant une plage, une roche.

    #Déferler_un_pavillon :
    Peser sur la drisse pour permettre au pavillon de se déployer.

    #Déhaler :
    Déplacer un navire au moyen de ses amarres.

    Se déhaler :
    S’éloigner d’une position dangereuse au moyen de ses embarcations, de ses voiles.

    #Dérader :
    Quitter une rade.

    #Déraper :
    Une ancre : l’arracher du fond. Un navire dérape lorsqu’il enlève du fond sa dernière ancre.

    #Dérive :
    Différence entre le cap vrai du bâtiment et sa route vraie sous l’effet du vent de la mer et du courant.On appelle aussi « dérive » les surfaces que l’on immerge au centre de la coque ou sur les côtés pour s’opposer à la pression latérale du vent ; on devrait dire dans ce cas « contre dérive ». Être en dérive : navire ou objet qui flotte au gré du vent, des lames, des courants.

    #Désaffourcher :
    Relever une des deux ancres qui tiennent un navire affourché.

    #Désarmé :
    Un navire est désarmé lorsqu’il est amarré dans un port sans équipage et qu’il n’y a, en général, que des gardiens à bord.

    #Détroit :
    Ancre installée à la poupe d’un bâtiment.

    #Déventer :
    Une voile : la brasser en ralingue de façon à ce qu’elle fasseye.

    #Dévers :
    Inclinaison de l’étrave et courbure vers l’extérieur des couples de l’avant ayant pour avantage d’éviter l’embarquement des lames, formées par la vitesse du bâtiment.

    #Délester :
    Décharger le lest d’un navire, par exemple, alléger un navire.

    #Démailler :
    Séparer les maillons d’une chaîne, ou l’ancre de sa chaîne.

    #Demande :
    Filer à la demande un cordage qui fait effort, c’est le laisser (à la) filer en n’opposant qu’une faible résistance, mais en se tenant prêt à arrêter le mouvement au besoin.

    #Dépaler :
    Être dépalé : être porté par les courants, en dehors de la route que l’on doit suivre.

    #Déplacement :
    Poids du volume d’eau déplacé par un navire qui flotte. Le déplacement s’exprime en tonnes de 1000 kg.

    #Dévirer :
    (Cabestan, treuil, etc...) : tourner en sens contraire.

    #Dinghy :
    Embarcation en caoutchouc. L’on dit aussi
    zodiac quel que soit le modèle.

    #Double :
    Le double d’une manoeuvre : la partie qui revient sur elle-même dans le sens de la longueur après avoir passé dans une poulie ou autour d’un cabillot ou de tout autre objet. Quart de vin supplémentaire à titre de récompense.

    #Doubler :
    – Au vent : naviguer au vent de, passer au vent de...
    – Un cap : manoeuvrer et faire route de manière à contourner un cap.
    – Un bâtiment : le gagner de vitesse.
    – Les manoeuvres, cordages : les disposer en double en cas de mauvais temps ou autrefois à l’approche du combat.

    #Draille :
    Cordage tendu le long duquel une voile, une tente peuvent courir ou glisser par le moyen d’un transfilage ou d’anneaux.

    #Drisse :
    Cordage ou palan servant à hisser une vergue, une corne, une voile.
    – De flamme : cordage confectionné au moyen d’une machine spéciale, en une tresse ronde avec huit faisceaux, de trois fils à voile non goudronnés et destiné à hisser les signaux.

    #Drome :
    Ensemble des embarcations, des pièces de rechange : mâts, vergues, avirons, etc... embarqués à bord d’un bâtiment.
    – Des embarcations : rassemblement en bon ordre des avirons, mâts, gaffes d’un canot sur les bancs.

    #Drosse :
    Cordage en filin, en cuir, en fil d’acier, ou en chaîne qui sert à faire mouvoir la barre de gouvernail.

    #Drosser :
    Entraîner hors de sa route par les vents et la mer.

    #Ducs d’albe :
    Nom donné à un ou plusieurs poteaux réunis, enfoncés dans le fond d’un bassin ou d’une rivière afin d’y capeler des amarres quand on le déhale d’un navire.

    E
    #Echafaud :
    Planches formant une plate-forme que l’on suspend le long de la coque pour travailler.

    #Echouer :
    Toucher le fond.

    #Ecope :
    Pelle en bois à long manche qui sert à prendre de l’eau à la mer pour en asperger la muraille d’un bâtiment pour la nettoyer. Elle sert également à vider les embarcations.

    #Écoutille :
    Ouverture rectangulaire pratiquée dans le pont pour pouvoir accéder dans les entreponts et dans les cales.

    #Ecubier :
    Conduit en fonte, en tôle ou en acier moulé ménagé de chaque bord de l’étrave pour le passage des chaînes de l’ancre. Ouverture par laquelle passe la chaîne d’une ancre.

    #Elingue :
    Bout de filin ou longue estrope dont on entoure les objets pesants tels qu’une barrique, un ballot, une pièce de machine, etc... A cette élingue, on accroche un palan ou la chaîne d’un mât de charge pour embarquer ou débarquer les marchandises.

    #Embardée :
    Abattée d’un navire en marche en dehors de sa route ou au mouillage ou sous l’effet du vent ou du courant.

    #Embarder :
    Se dit d’un navire qui s’écarte de sa route à droite ou à gauche en suivant une ligne courbe et irrégulière. On dit aussi qu’un navire, à l’ancre, embarde quand il change constamment de cap sous l’effet du vent ou du courant.

    #Embellie :
    Amélioration momentanée de l’état de la mer et diminution du vent pendant une tempête ou encore éclaircie du ciel pendant le mauvais temps ou la pluie.

    #Embosser :
    Un navire : mouiller ou amarrer le bâtiment de l’AV et de l’AR, pour le tenir dans une direction déterminée malgré le vent ou le courant.

    #Embouquer :
    S’engager dans un canal, un détroit ou une passe.

    #Embraquer :
    Tirer sur un cordage de manière à le raidir : embraquer le mou d’une aussière.

    #Embrun :
    L’embrun est une poussière liquide arrachée par le vent de la crête des lames.

    #Emerillon :
    Croc ou anneau rivé par une tige dans un anneau de manière à pouvoir tourner librement dans le trou de l’anneau.

    #Empanner :
    Un navire à voile empanne ou est empanné quand il est masqué par le côté de l’écoute de ses voiles.

    #Encablure :
    Longueur employée pour estimer approximativement la distance entre deux objets peu éloignés l’un de l’autre. Cette longueur est de 120 brasses (environ 200 mètres). Longueur normale d’une glène d’aussière. Autre définition de l’encablure : un dixième de mille soit environ 185 mètres.

    #Encalminé :
    Voilier encalminé : quand il est dans le calme ou dans un vent si faible qu’il ne peut gouverner.

    #Engager :
    Un navire est engagé quand il se trouve très incliné par la force du vent, le désarrimage du chargement ou la houle et qu’il ne peut se redresser. Cordage engagé : cordage qui bloque.

    #En grand :
    Tout à fait, sans retenue.

    #Entremise :
    Fil d’acier reliant deux têtes de bossoir et sur lequel sont frappés les tire-veilles. Pièces de bois, cornière, placées dans le sens longitudinal. Elles servent avec les barrots à établir la charpente des ponts, à limiter les écoutilles, etc...

    #Épauler :
    La lame : prendre la mer à quelques quarts de l’AV pour mieux y résister.

    #Epontille :
    Colonne verticale de bois ou de métal soutenant le barrot d’un pont ou d’une partie à consolider.

    #Erre :
    Vitesse conservée par un navire sur lequel n’agit plus le propulseur.

    #Espars :
    Terme général usité pour désigner de longues pièces de bois employées comme mâts, vergues, etc...

    #Essarder :
    Essuyer, assécher avec un faubert ou une serpillière.

    #Etale :
    – Sans vitesse.
    – Étale de marée : moment où la mer ne monte ni ne baisse

    #Etaler :
    Résister à.

    #Étalingure :
    Fixation de l’extrémité d’un câble, d’une chaîne sur l’organeau d’une ancre. - de cale : fixation du câble ou de la chaîne dans la cale ou le puits à chaînes.

    #Etambot :
    Pièce de bois de même largeur que la quille et qui s’élève à l’arrière en faisant avec celle-ci un angle généralement obtus qu’on nomme quête. Il reçoit les fémelots ou aiguillots du gouvernail.

    #Etamine :
    Étoffe servant à la confection des pavillons.

    #Etarquer :
    Une voile : la hisser de façon à la tendre le plus possible.

    #Étrangler :
    Une voile : l’étouffer au moyen de cordages.

    #Etrangloir :
    Appareil destiné à ralentir et à arrêter dans sa course une chaîne d’ancre.

    #Evitage :
    Mouvement de rotation d’un bâtiment sur ses ancres, au changement de marées ou par la force du vent qui agit plus sur lui que sur le courant. Espace nécessaire à un bâtiment à l’ancre pour effectuer un changement de cap, cap pour cap.

    F
    #Fanal :
    Lanterne d’embarcation.

    #Fardage :
    Tout ce qui se trouve au-dessus de la flottaison excepté la coque lisse et offrant de la prise au vent. Dans la marine de commerce, désigne aussi les planches , nattes, etc... que l’on place sur le vaigrage du fond pour garantir les marchandises contre l’humidité.

    #Fatiguer :
    Un bâtiment fatigue lorsque, par l’effet du vent, de la mer, ses liaisons sont fortement ébranlées.

    #Faubert :
    Sorte de balai fait de nombreux fils de caret et dont on fait usage à bord pour sécher un pont après la pluie ou le lavage.

    #Faux-bras :
    Cordage installé le long du bord, pour faciliter l’accostage des embarcations.

    #Femelots :
    Pentures à deux branches embrassant l’étambot ou le gouvernail et représentant des logements pour recevoir les aiguillots.

    #Ferler :
    – Une voile carrée : relever par plis sur la vergue une voile carguée et la fixer au moyen de rabans dits de ferlage qui entourent la voile et la vergue.
    – Un pavillon : le plier et le rouler en le maintenant ensuite avec sa drisse.

    #Filer :
    – Une amarre : laisser aller une amarre dont un des bouts est attaché à un point fixe.
    – La chaîne : augmenter la touée d’une chaîne en la laissant aller de la quantité voulue en dehors du bord.
    – Par le bout, une chaîne ou grelin : laisser aller du navire dans l’eau.

    #Filière :
    Cordage tendu horizontalement et servant de garde-corps ou à suspendre différents objets. - de mauvais temps : cordage qu’on tend d’un bout à l’autre du bâtiment et auquel les hommes se retiennent pendant les forts mouvements de roulis et de tangage.

    #Flux :
    Marée montante.

    #Forain :
    Ouvert : Rade foraine : rade sans abri, exposée au mauvais temps du large (mouillage d’attente).

    Forme :
    – Bassin de radoub, ou cale sèche : bassin de radoub.
    – Formes d’un navire : ses lignes.

    #Fraîchir :
    Se dit du vent qui augmente d’intensité.

    #Frais :
    Désigne la forme du vent : joli frais, bon frais, grand frais.

    #Franc-bord :
    Distance entre le niveau de l’eau à l’extérieur du navire et la partie supérieure du pont principal à la demi-longueur du navire.

    #Fret :
    Somme convenue pour le transport de marchandises par navire. Les marchandises composant le chargement du navire.

    #Fuir :
    Devant le temps ou devant la mer : gouverner de manière à recevoir le vent ou la mer par l’arrière.

    #Fune :
    Grelin qui traîne le chalut. Prolongement de la filière des tentes d’un navire (mettre les tentes en fune).

    G
    #Galhauban :
    Cordage en chanvre ou en acier servant à assujettir par le travers et vers l’arrière les mâts supérieurs.

    #Gambier :
    Changer la position d’une voile à antenne ou au tiers d’un côté à l’autre du navire en faisant passer la vergue de l’autre côté du mât. Synonyme : muder, trélucher.

    #Galipot :
    Sorte de mastic avec lequel on recouvre les pièces métalliques en cas de repos prolongé ou d’exposition à l’arrosage par l’eau de mer. Pâte formée en parties égales de céruse et de suif fondu, étalée à chaud, au pinceau, sur les surfaces à protéger. On l’enlève par grattage et lavage à l’huile. Galipoter (vieux).

    #Gite :
    Synonyme de bande : Giter.

    #Glène :
    De cordage : portion de cordage ployée en rond sur elle-même, c’est à dire lové.

    #Grain :
    Vent violent qui s’élève soudainement généralement de peu de durée. Les grains sont parfois accompagnés de pluie, de grêle ou de neige.

    #Gréement :
    L’ensemble des cordages, manoeuvres de toutes sortes et autres objets servant à l’établissement, à la tenue ou au jeu de la mâture, des vergues et des voiles d’un navire.

    #Guindeau :
    Appareil servant à virer les chaînes, à mouiller et à relever les ancres à bord d’un navire. Son axe de rotation est horizontal.

    H
    #Habitacle :
    Sorte de cuvette ou de caisse cylindrique en bois ou en cuivre recouverte à la partie supérieure d’une glace et qui contient le compas de route et les lampes qui l’éclairent.

    #Hale-bas :
    Petit cordage frappé au point de drisse des voiles enverguées sur des drailles et qui sert à les amener.

    #Haler :
    Remorquer un navire dans un canal ou le long d’un quai au moyen d’un cordage tiré au rivage. Tirer un cordage ou un objet quelconque au moyen d’un cordage sur lequel on fait un effort.

    #Hanche :
    Partie de la muraille d’un navire qui avoisine l’arrière. On relève un objet par la hanche quand il est à 45° par l’arrière du travers.

    #Haut-fond :
    Sommet sous-marin recouvert d’eau peu profonde et dangereux pour la navigation.

    #Hauturière :
    Navigation au large ; contrôlée par l’observation des astres. Long cours.

    I
    #Itague :
    Cordage passant par une poulie simple et sur lequel on agit à l’aide d’un palan pour augmenter la puissance. Chaîne retenant un coffre et maillée au point de jonction des chaînes des ancres de corps-mort.

    J
    #Jambettes :
    Montants, bouts d’allonges qui dépassent le plat-bord d’un bâtiment et sur lesquels on tourne des manoeuvres ou on prend un retour. Pièces de bois ou de fer légèrement inclinées et retenant les pavois.

    #Jarretière :
    Sangle qui sert à saisir une drôme dans une embarcation.

    #Jauge :
    Volume des capacités intérieures des navires exprimé en tonneaux de 2m3.83 ou 100 pieds cubes anglais.

    #Jauge brute :
    Volume de tous les espaces fermés du navire sans exception aucune.

    #Jauge nette :
    Volume des espaces utilisables commercialement.

    #Jaumière :
    Ouverture pratiquée dans la voûte d’un navire pour le passage et le jeu de la partie supérieure de la mèche du gouvernail.

    #Joue :
    Creux des formes de la coque à l’avant d’un navire. Synonyme : épaule. Face extérieure de la caisse d’une poulie.

    #Joute :
    Compétition d’embarcations à l’aviron.

    #Jusant :
    Marée descendante.

    L
    #Laisse :
    – De marée : partie du rivage alternativement couverte et découverte par la mer dans les mouvements de la marée.

    #Laize :
    Chacune des bandes de toile dont se compose une voile.

    #Lamanage :
    Pilotage restreint aux ports, baies, rade et rivières de peu d’importance. Dans la coutume d’Oléron, le pilote s’appelait loman, c’est à dire homme du lof (côté du vent) ; on en a fait laman, puis lamaneur.

    #Larder :
    Voir paillet.

    #Latte :
    – De hauban : patte métallique fixée sur le bordage pour servir de cadène de hauban.

    #Lège :
    Bâtiment lège : bâtiment vide.

    #Lest :
    Matières pesantes arrimées dans les fonds du navire pour en assurer la stabilité.

    #Libre pratique :
    Permission donnée par les autorités sanitaires d’un port à un navire de communiquer librement avec la terre.

    #Loch :
    Appareil servant à mesurer la vitesse du navire.

    #Lumières :
    Petits canaux ou conduits pratiqués sur la face antérieure des varangues et destinés à conduire les eaux de cale au pied des pompes. Synonyme : anguillers

    M
    #Mahonne :
    Chaland de port à formes très arrondies utilisé en Méditerranée.

    #Maille :
    Intervalle entre deux couples voisins d’un navire ou entre deux varangues. Ouverture laissée entre les fils des filets de pêche.

    #Main_courante :
    Barre en métal, ou pièces de bois mince, placées de chaque côté des échelles de dunette, de roof-passerelle, de gaillard, etc... pour servir de rampe.

    #Maistrance :
    (Marine Nationale) - L’ensemble des officiers mariniers de la Marine de guerre française et plus particulièrement ceux de carrière qui constituent le cadre de maistrance proprement dit.

    #Maître_bau :
    Bau situé dans la plus grande largeur du navire.

    #Maître_couple :
    Couple situé de même.

    #Maître_de_quart :
    (Marine nationale) - Gradé du service manoeuvre qui, à bord des bâtiments militaires, seconde l’officier de quart dans le service des embarcations et rend les honneurs du sifflet à l’arrivée et au départ des officiers.

    #Maniable :
    Modéré (vent) ; assez beau (temps).

    #Manifeste :
    Liste complète et détaillée par marque et numéros des colis de marchandises formant la cargaison d’un navire. Cette liste est remise à la Douane du port de destination.

    #Marie-Salope :
    Chaland à saletés.

    #Marnage :
    Synonyme : d’amplitude pour la marée.

    #Maroquin :
    Cordage tendu entre deux mâts pour servir à supporter une ou plusieurs poulies dans lesquelles passent des manoeuvres ou des drisses.

    #Mascaret :
    Phénomène qui se produit dans le cours inférieur d’un fleuve consistant en plusieurs lames creuses et courtes formées par la remontée du flot contre le courant du propre fleuve.

    #Mât_de_charge :
    Espar incliné tenu par des balancines portant des apparaux servant à déplacer des poids.

    #Mâter :
    Mettre un mât en place. Mâter une pièce, une barrique, les avirons : les dresser et le tenir dans une position verticale.

    #Mégaphone :
    Tronc de cône creux et léger servant à augmenter la portée de la voix.

    #Membrure :
    Pièce de bois ou de fer soutenant le bordé et les vaigres sur laquelle viennent se fixer les barrots (Synonyme : couple).

    #Midship :
    Aspirant ou enseigne de vaisseau, en général le plus jeune parmi les officiers. Désigne également des chaussures ouvertes utilisées à bord des bâtiments de la Marine en pays chaud.

    #Mole :
    Construction en maçonnerie, destinée à protéger l’entrée d’un port et s’élevant au-dessus du niveau des plus fortes marées.

    #Mollir :
    Diminuer de violence (vent / mer).

    #Mou :
    Un cordage a du mou quand il n’est pas assez tendu. Donner du mou : choquer une manoeuvre. Un navire est mou quand il a tendance à abattre.

    #Moucheter_un_croc :
    Amarrer un bout entre pointe et dos pour empêcher le décrochage.

    #Mouiller :
    Jeter l’ancre et filer la touée de la chaîne convenable.

    #Mousson :
    Vents périodiques, soufflant avec de légères variations pendant une moitié de l’année dans une direction et pendant l’autre moitié de l’année dans la direction opposée. (Mers de Chine et Océan Indien).

    #Musoir :
    Pointe extrême d’une jetée ou d’un môle ; se dit aussi de l’extrémité d’un quai à l’entrée d’un bassin ou d’un sas.

    N
    #Nable :
    Trou percé dans le fond d’une embarcation servant à la vider lorsque cette embarcation n’est pas à flot. S’obture au moyen d’un bouchon de nable.

    #Nage :
    Mouvement imprimé par l’armement aux avirons d’une embarcation.
    – Chef de nage : Nageurs assis sur le banc arrière dont les mouvements sont suivis par tous les autres.
    – Nage à couple : Quand il y a 2 (canot) ou 4 (chaloupe) nageurs sur chaque banc.
    – Nage en pointe : 1 nageur par banc (baleinière).

    #Natte :
    Nom donné aux paillets et aux sangles qu’on place en divers endroits de la mâture et du gréement qu’on veut garantir du frottement.

    #Nid de pie :
    Installation placée assez haut sur le mât avant de certains navires et dans laquelle se tient l’homme de vigie. A bord des navires polaires, on dit plutôt #nid_de_corbeau.

    O
    #Obéir :
    Un navire obéit bien à la barre quand il en sent rapidement l’action.

    #Obstructions :
    Défenses fixes, d’un port pour en interdire l’accès à un ennemi de surface, sous-marin ou aérien.

    #Oeil :
    Boucle formée à l’extrémité d’un filin.

    #Oeil de la tempête :
    Éclaircie dans le ciel au centre des ouragans.

    #Oeuvres_mortes :
    Partie émergée de la coque.

    #Oeuvres_vives :
    Partie immergée de la coque.

    #Opercule :
    Tape de hublot.

    #Oreilles_d_âne :
    Cuillers en tôle permettant d’augmenter le débit d’air entrant par les hublots.

    P
    #Paille de bitte :
    Tige de fer traversant la tête d’une bitte pour empêcher la chaîne ou l’aussière de décapeler.

    #Paillet :
    Réunion de fils de bitord, torons de cordage, etc... tressés ensemble et formant une sorte de natte. On les emploie pour garnir les manoeuvres dormantes afin empêcher le frottement.

    #Palanquée :
    Colis, ensemble de marchandises groupées dans une élingue ou un filet pour être embarquées ou débarquées en un seul mouvement de grue.

    #Palanquer :
    Agir sur un objet quelconque avec un ou plusieurs palans.

    #Panne (mettre en) :
    Manoeuvre qui a pour objet d’arrêter la marche du navire par le brasseyage de la voilure.

    #Pantoire :
    Fort bout de cordage terminé par un oeil muni d’une cosse.

    #Pantoire_de_tangon :
    Retient le tangon dans le plan vertical.

    #Paravane (un) :
    Deux brins de dragage fixés au brion terminés par des flotteurs divergents. Installation destinée à la protection contre les mines à orin.

    #Paré :
    Prêt, libre, clair, hors de danger.

    #Parer :
    – Un cap : le doubler ; - un abordage : l’éviter.
    – Une manoeuvre : la préparer.
    – Manoeuvres : commandement pour tout remettre en ordre.
    Faire parer un cordage : le dégager s’il est engagé ou empêcher de la faire.

    #Passerelle :
    Petit cordage servant de transfilage ou à passer une manoeuvre plus grosse dans les poulies ou un conduit.
    Aussière ou chaîne passée d’avance sous la coque d’un bâtiment afin de permettre une mise en place rapide d’un paillet makaroff.

    #Pataras :
    Hauban supplémentaire destiné à soulager temporairement à un hauban soumis à un effort considérable - très employé sur les yachts de course, ce hauban mobile appelle largement sur l’arrière.

    #Patente de santé :
    Certificat délivré à un navire par les autorités du port pour attester l’état sanitaire de ce port.

    #Pavois :
    Partie de coque au-dessus du pont formant garde corps.

    #Grand_pavois :
    Pavillon de signaux frappés le long des étais et de l’entremise dans un ordre déterminé.

    #Petit_pavois :
    Pavillons nationaux en tête de chacun des mâts. Au-dessus du pavois : Syn. « de montré » pour un signal par pavillon de 1 signe.

    P#eneau (faire) :
    Tenir l’ancre prête à mouiller par grands fonds après avoir filé une certaine quantité de chaîne pour atténuer la violence du choc sur le fond.

    #Perdant :
    Synonyme : jusant.

    #Perthuis :
    Détroit entre les îles, des terres ou des dangers.
    Ouverture d’accès dans une cale sèche.

    #Phare :
    Construction en forme de tour portant un feu à son sommet.
    Mât avec ses vergues, voiles et gréement. Ex. : phare de misaine, phare de l’avant, phare de l’arrière, phare d’artimon, phare carré.

    #Phoscar :
    Sorte de boîte à fumée et à feu jetée d’un bâtiment afin de matérialiser un point sur la mer.

    #Pic (a pic) :
    Position verticale de la chaîne de l’ancre au moment où celle-ci est sur le point d’être arrachée au fond. A long pic : laisser la chaîne de l’ancre un peu plus longue que pour être à pic.

    #Pied :
    Jeter un pied d’ancre : mouiller avec un peu de touée pour un court laps de temps.
    Mesure de longueur égale à 0,305mètre.

    #Pied_de_biche :
    Pièce de fonte, dans un guindeau.

    #Pied_de_pilote :
    Quantité dont on augmente le tirant d’eau pour être sur de ne pas talonner.

    #Pigoulière :
    Embarcation à moteur assurant à heures fixes à TOULON le service de transport du personnel entre différents points de l’Arsenal.

    #Piloter :
    Assurer la conduite d’un navire dans un port ou dans les parages difficiles de la côte.

    #Piquer_l_heure :
    Sonner l’heure au moyen d’une cloche.

    #Plat-bord :
    – Dans un bâtiment en bois : ensemble des planches horizontales qui recouvrent les têtes des allonges de sommet.
    – Dans un navire en fer : ceinture en bois entourant les ponts.

    #Plein :
    Synonyme : pleine mer.
    – Plus près bon plein : allure de 1 quart plus arrivée que le plus près.
    – Mettre au plein : échouer un bateau à la côte.

    #Poste (amarre de) :
    Aussière ou grelin de forte grosseur fournie par les ports pour donner plus de sécurité et plus de souplesse à l’amarrage des navires et éviter l’usure de leurs propres aussières d’amarrage.

    #Pot_au_noir :
    Zone des calmes équatoriaux caractérisés par des pluies torrentielles.

    #Poulaine :
    Partie extrême avant d’un navire : lieu d’aisance de l’équipage.

    #Poupée_de_guindeau :
    Bloc rond en fonte sur lequel on garnit les amarres que l’on veut virer au guindeau.

    #Prélart :
    Laize de toile à voile souple, cousues ensemble puis goudronnées, destinées à couvrir les panneaux d’une écoutille et empêcher l’accès de l’eau dans les entreponts ou la cale.

    #Puisard :
    Espace compris entre deux varangues et formant une caisse étanche dans laquelle viennent se rassembler les eaux de cale.

    #Pilot_chart :
    Cartes périodiques publiées par l’Office Météo des Etats-Unis fournissant des renseignements sur la direction et la force des vents et des courants probables et la position des icebergs.

    Q
    #Quart :
    32ème partie du tour d’horizon, vaut 11 degrés 15 minutes.
    Synonyme. : de rhumb de compas.

    #Queue _de_rat :
    – Cordage terminé en pointe.
    – D’un grain : rafale violente et subite à la fin d’un grain.
    – Aviron de queue : aviron servant de gouvernail.

    #Quille_de_roulis :
    Plan mince, en tôle, fixé normalement et extérieurement à la coque, dans la région du bouchain, sur une partie de la longueur du navire, et destiné à entraîner l’eau lors des mouvements de roulis pour les amortir plus rapidement.

    R
    #Raban :
    Tresse ou sangle de 8 à 9 mètres de long formée d’un nombre impair de brins de bitord.
    – De hamac : bout de quarantenier servant à suspendre le hamac.
    – De ferlage : cordon ou tresse servant à serrer une voile sur une vergue, un gui, etc...

    #Rabanter :
    Fixer ou saisir un objet à son poste avec les rabans destinés à cet usage.
    – Une voile : la relever pli par pli sur la vergue et l’entourer, ainsi que la vergue, avec les rabans.

    #Radier :
    Maçonnerie sur laquelle on établit les portes d’un bassin et d’une forme.

    #Radoub :
    Passage au bassin d’un navire pour entretien ou réparation de sa coque.

    #Rafale :
    Augmentation soudaine et de peu de durée du vent.

    #Rafiau ou #Rafiot :
    Petite embarcation, mauvais navire.

    #Rafraîchir :
    Un câble, une amarre, c’est en filer ou en embraquer une certaine longueur de manière à ce que le portage ne soit jamais à la même place.

    #Raguer :
    Un cordage rague lorsqu’il s’use, se détériore en frottant sur un objet dur ou présentant des aspérités. Se dit aussi d’un bâtiment frottant contre un quai.

    #Rail :
    Pièce en cuivre vissée sur un mât à pible ou un gui sur laquelle sont enfilés les coulisseaux.

    #Rambarde :
    Garde-corps.
    Synonyme : de main courante.

    #Ras :
    Radeau servant aux réparations à faire à un bâtiment près de sa flottaison.
    Petits appontements flottants.

    #Ratier :
    Argot de bord - Matelot sans spécialité chargé de l’entretien de la coque.

    #Rattrapant :
    Yacht rattrapant. Terme de régate : lorsque deux yachts font la même route ou à peu près, celui qui est en route libre derrière l’autre commence à être considéré comme « yacht rattrapant l’autre » aussitôt qu’il s’en approche assez près pour qu’il y ait « risque de collision » et continue à être tel jusqu’à ce qu’il redevienne en roue libre devant ou derrière, ou s’en soit écarté par le travers jusqu’à écarter le risque de collision.

    #Raz :
    Courant violent dû au flot ou au jusant dans un passage resserré.

    #Reflux :
    Mouvement rétrograde de l’eau après la marée haute.
    Synonyme : jusant, ébe.

    #Refuser :
    Le vent refuse lorsque sa direction vient plus de l’avant. Contraire : adonner.

    #Relâcher :
    Un navire relâche quand par suite du mauvais temps, avaries subies, etc... il est forcé d’interrompre sa mission et d’entrer dans un port qui n’est pas son port de destination.

    #Renard :
    Plateau sur lequel sont pointés les noms des officiers qui descendent à terre.

    #Rencontrer :
    La barre ou simplement rencontrer : mettre la barre du côté opposé à celui où elle était auparavant pour arrêter le mouvement d’abatée du navire.

    #Rendre :
    Un cordage rend lorsqu’il s’allonge. Une manoeuvre est rendue lorsqu’on l’a amenée à son poste en halant dessus. Rendre le mou d’un cordage : tenir le cordage à retour d’un bout tandis qu’on hale de l’autre bout. Rendre le quart : remettre le quart à son successeur.

    #Renflouer :
    Remettre à flot un navire échoué.

    #Renverse :
    Du courant : le changement cap pour cap de sa direction.

    #Ressac :
    Retour violent des lames sur elles-mêmes lorsqu’elles vont se briser sur une côte, un haut-fond.

    #Retenue :
    Cordage en chanvre, en acier ou chaîne servant à soutenir un bout-dehors, un bossoir.

    #Rider :
    Une manoeuvre dormante : c’est la raidir fortement à l’aide de ridoirs ou de caps de mouton.

    #Riper :
    Faire glisser avec frottement.

    #Risée :
    Petite brise subite et passagère.

    #Rocambeau :
    Cercle en fer garni d’un croc, servant notamment à hisser la vergue d’une voile au tiers et à amurer le point d’amure du foc le long de son bout-dehors.

    #Rôle :
    Rôle de combat, rôle d’équipage, etc...

    #Rondier :
    Gradé ou matelot chargé d’une ronde.

    #Roof :
    Superstructure établie sur un pont supérieur et ne s’étendant pas d’un côté à l’autre du navire.

    #Roulis :
    Balancement qui prend le navire dans le sens transversal.

    #Routier :
    Carte marine à petite échelle comprenant

    S
    #Sabaye :
    Cordage avec lequel on hâle à terre un canot mouillé près de la côte.

    ##Sabord :
    Ouverture rectangulaire pratiquée dans la muraille d’un navire.

    Saborder :
    Faire des brèches dans les oeuvres vives d’un navire pour le couler.

    #Safran :
    Surface du gouvernail sur laquelle s’exerce la pression de l’eau pour orienter le navire.

    #Savate :
    Pièce de bois sur laquelle repose un navire au moment de son lancement.

    #Saisine :
    Cordage servant à fixer et à maintenir à leur place certains objets.

    #Sangle :
    Tissu en bitord qui sert à garantir du frottement certaines parties du navire ou du gréement ou à maintenir au roulis des objets suspendus.

    #Sas :
    Partie d’un canal muni d’écluses, destinée à établir une jonction entre deux bassins de niveaux différents. Compartiment en séparant deux autres dont les ouvertures ne peuvent s’ouvrir que l’une après l’autre.

    #Saute_de_vent :
    Changement subit dans la direction du vent.

    #Sauve-Garde :
    Cordages fourrés ou chaînes servant à empêcher le gouvernail d’être emporté s’il vient à être démonté. Ils sont fixés d’un bout sur le gouvernail, de l’autre sur les flancs du bâtiment.

    #Sec (à) :
    Un bâtiment court à sec, est à sec de toile lorsqu’il navigue sans se servir de ses voiles, mais poussé par le vent.

    #Semonce :
    Ordre donné par un navire armé à un autre navire de montrer ses couleurs et au besoin d’arrêter pour être visité.

    #Coup (coup de) :
    Coup de canon appuyant cet ordre.

    #Servir :
    Faire servir : manoeuvre d’un navire à voiles pour quitter la panne et reprendre la route.

    #Seuil :
    Élévation du fond de la mer s’étendant sur une longue distance.

    #Sillage :
    Trace qu’un navire laisse derrière lui à la surface de la mer.

    #Slip :
    Plan incliné destiné à mettre à l’eau ou à haler à terre de petits bâtiments ou des hydravions au moyen d’un chariot sur rails.

    #Soufflage :
    Doublage en planches minces sur le bordé intérieur ou extérieur.

    #Souille :
    Enfoncement que forme dans la vase ou le sable mou un bâtiment échoué.

    #Sous-venté :
    Un voilier est sous-venté quand il passe sous le vent d’un autre bâtiment, d’une terre qui le prive de vent.

    #Spardeck :
    Pont léger au-dessus du pont principal.

    #Suceuse :
    Drague travaillant par succion du fond.

    #Superstructures :
    Ensemble des constructions légères situées au-dessus du pont supérieur.

    #Surbau :
    Tôle verticale de faible hauteur encadrant un panneau, un roof ou un compartiment quelconque.

    #Syndic :
    Fonctionnaire de l’Inscription Maritime remplaçant les Administrateurs dans les sous-quartiers.

    #Syzygie (marée des) :
    Marées correspondant à la nouvelle ou à la pleine lune. Synonyme : marée de vive-eau.

    T
    #Table_à_roulis :
    Table percée de trous.
    Par gros temps, on y met des chevilles appelées violons ou cabillots qui permettent de fixer les objets qui s’y trouvent.

    #Tableau :
    Partie de la poupe située au-dessus de la voûte.
    Dans un canot ou une chaloupe, partie arrière de l’embarcation.

    #Talon_de_quille :
    Extrémité postérieure de la quille sur laquelle repose l’étambot.

    #Talonner :
    Toucher le fond de la mer avec le talon de la quille.

    #Tangon :
    Poutre mobile établie horizontalement à l’extérieur d’un navire, à la hauteur du pont supérieur et perpendiculairement à la coque, sur laquelle on amarre les embarcations quand le navire est à l’ancre.
    – De spinnaker ou de foc : espars servant à déborder le point d’écoute du spinnaker ou du foc au vent arrière.

    #Tangage :
    Mouvement que prend le navire dans le sens longitudinal.

    #Tanker :
    Navire pétrolier.

    #Tape :
    Panneau en tôle ou pièce de bois obturant une ouverture.

    #Taud :
    Abri de grosse toile qu’on établit en forme de toit au-dessus des ponts pour garantir l’équipage contre la pluie. Etui placé sur les voiles serrées pour les garantir de la pluie.

    #Teck :
    Bois des Indes presque imputrescibles aussi fort et plus léger que le chêne ; très employé dans la construction navale.

    #Tenir :
    Navire tenant la mer : se comportant bien dans le mauvais temps.

    #Tenir le large :
    Rester loin de la terre.

    #Tenue :
    Qualité du fond d’un mouillage. Les fonds de bonne tenue sont ceux dans lesquels les pattes des ancres pénètrent facilement et ne peuvent cependant en être arrachées qu’avec difficulté.
    La tenue d’un mât est son assujettissement par les étais et les haubans.

    #Teugue :
    Partie couverte du pont supérieur avant, constituant un gaillard d’avant où les hommes de l’équipage peuvent s’abriter.

    #Tiens-bon ! :
    Commandement à des hommes qui agissent sur un cordage, un cabestan, etc... de suspendre leurs efforts tout en restant dans la position où ils sont (voir « Tenir bon »).

    #Tiers (voile au) :
    Synonyme : de bourcet
    Voiles des canots et chaloupes.

    #Tillac :
    Pont supérieur ou parfois plancher d’embarcation.

    #Tins :
    Pièces de bois carrées placées à des distances régulières sur le fond d’une cale-sèche et destinées à soutenir la quille des navires.

    #Tire-veilles :
    Nom donné à un bout de filin terminé par une pomme à la rambarde au bas de l’échelle de coupée d’un navire et auquel on se tient pour monter à bord ou pour en descendre.
    Bout amarré sur l’entremise des bossoirs d’embarcation et auxquels se tient l’armement d’une embarcation quand on la met à l’eau ou quand on la hisse.

    #Tomber :
    – Sous le vent : s’éloigner de l’origine du vent.
    – Sur un navire, une roche : être entraîné par le vent, le courant ou toute autre cause vers un navire, un rocher, etc...
    – Le vent tombe, la mer tombe : le vent diminue d’intensité, les vagues de force.

    #Tonnage :
    Capacité cubique d’un navire ou de l’un de ses compartiments exprimée en tonneaux. Le tonneau est égal à cent pieds cubes anglais ou à 2,83 mètres cubes (c’est le tonneau de jauge) ; Le tonnage exprime toujours un volume.

    #Tonne :
    Grosse bouée en bois, en fer ou en toile.

    #Top :
    Prendre un top : comparer une pendule réglée avec son chronomètre, ou relever un signal horaire au compteur.

    #Tosser :
    Un navire tosse lorsque, amarré le long d’un quai, sa coque frappe continuellement contre le quai par l’effet de la houle.
    A la mer, le navire tosse quand l’AV retombe brutalement dans le creux des vagues.

    #Touage :
    Remorquage, plus particulièrement en langage de batellerie.

    #Toucher :
    Être en contact avec le fond. Toucher terre : faire escale.

    #Touée :
    Longueur de la remorque avec laquelle on hale un navire pour le déplacer.
    Longueur de la chaîne filée en mouillant une ancre. Par extension : longueur d’une certaine importance d’un câble filé ou d’un chemin à parcourir.

    #Touline :
    Petite remorque et plus généralement lance-amarre.

    #Tourner :
    Une manoeuvre : lui faire faire un nombre de tours suffisant autour d’un point fixe pour l’empêcher de filer ou de lâcher.

    #Traîne :
    Tout objet que l’on file à l’arrière d’un navire à l’aide d’un bout de filin.
    A la traîne : un objet est à la traîne lorsqu’il n’est pas placé à la place qui lui est assignée.

    #Transfiler :
    – Deux morceaux de toile : les rapprocher bord à bord au moyen d’un bout de ligne passant alternativement des oeillets pratiqués dans l’un dans ceux pratiqués dans l’autre.
    – Une voile : la fixer à sa vergue, gui ou corne au moyen d’un filin nommé transfilage et passant d’un oeillet à l’autre en embrassant la vergue, le gui, la corne.

    #Traversier :
    Amarre appelant d’une direction perpendiculaire à l’axe longitudinal.
    Un vent traversier est un vent bon pour aller d’un port à un autre et pour un revenir.

    #Trou_d_homme :
    Ouverture elliptique d’un double fond ou d’un ballast.

    #Tunnel :
    Conduit en tôlerie de dimensions suffisantes pour permettre le passage d’un homme et à l’intérieur duquel se trouve une ligne d’arbres entre la chambre des machines et la cloison de presse-étoupe AR.

    V
    #Va_et_vient :
    Cordage en double servant à établir une communication entre deux navires ou entre un navire et la côte, notamment pour opérer le sauvetage des naufragés.

    #Vadrouille :
    Bouts de cordage défaits, serrés sur un manche et servant au nettoyage. Faubert emmanché.

    #Vague_satellite :
    Soulèvement de la mer produit par le mouvement du navire en marche.

    #Varangue :
    La varangue est la pièce à deux branches formant la partie inférieure d’un couple et placées à cheval sur la quille. La varangue est prolongée par des allonges. Tôle placée verticalement et transversalement d’un bouchain à l’autre pour consolider le petit fond du navire.

    #Vase :
    Terre grasse, noirâtre, gluante. La vase peut être molle, dure mêlée ; elle présente généralement une bonne tenue.

    #Veille (ancre de) :
    Ancre prête à être mouillée.

    #Veiller :
    Faire attention, surveiller. Veiller l’écoute : se tenir prêt à la larguer, à la filer. Veiller au grain : l’observer, le suivre.

    #Vélique :
    Point vélique = centre de voilure de toutes les voiles.

    #Ventre :
    La partie centrale d’un bâtiment surtout lorsque ses couples sont très arrondis.

    #Verine :
    Bout de filin terminé par un croc ou une griffe et dont on fait usage en simple ou en double pour manier les chaînes des ancres.

    #Videlle :
    Reprise faite à un accroc dans une toile.

    #Virer :
    Exercer un effort sur un cordage ou sur une chaîne par enroulement sur un treuil, guindeau ou cabestan.
    – Virer à pic : virer suffisamment le câble ou la chaîne pour amener l’étrave du navire à la verticale de l’ancre.
    – Virer à long pic : virer en laissant la chaîne un peu plus longue que la profondeur de l’eau.

    #Virer_de_l_avant :
    faire avancer un navire en embraquant ses amarres de l’avant au cabestan ou au guindeau.
    – Virer sur la chaîne : rentrer une partie de la chaîne en se servant du cabestan ou du guindeau.
    – Virer de bord : changer les amures des voiles.

    #Vit_de_nulet ou #Vi_de_mulet :
    Tige de métal articulée fixée à une vergue, à un gui, à un mât de charge pour le relier au mât qui porte une douille. Employé en particulier pour les mâts de charge.

    #Vitesse :
    L’unité marine de vitesse est le noeud qui représente un mille marin (1852 mètres) à l’heure. Ne jamais dire un noeud à l’heure.

    #Vive-eau :
    Grande marée.

    #Voie_d_eau :
    Fissure ou ouverture accidentelle dans des oeuvres vives.

    W
    #Wharf :
    Littéralement quai, plus spécialement pour désigner un appontement qui s’avance dans la mer au-delà de la barre sur la côte occidentale d’Afrique.

    Y
    #Youyou :
    Très petite embarcation de service à l’aviron et à la voile.

  • Titan und Titanic
    https://jacobin.com/2023/06/titan-submersible-implosion-search-media-wealth-inequality

    L’inconscient régit nos décisions. Il n’exerce son pouvir pas comme les lois qui régissent les mouvements des astres, il n’a rien d’inexorable. C’est dans l’hybris qu’il trouve son expression idéale.

    C’est pourquoi la mort des passagers de troisième classe du Titanic n’a rien de l’hybris souvent associé avec ce naufrage. 62 pour cent parmi eux n’ont pas survécu. Ils avaient de bonnes raison pour un voyage vers un avenir meilleur. Ensuite ils ont acheté le ticket le tout juste abordable pour quitter cette Europe qui ne leur faisait plus de promesse à hauteur de leur espoirs. Avec cette décision ils plaçaient leur sort entre les mains des dieux sur terre, les armateurs des lignes transatlantiques.

    Le compte n’est pas le même pour les passagers de première classe. D’abord seulement 25 pour cent d’eux ont péri dans le même naufrage. Ils avaient les moyens de vérifier le bien fondé des affirmations des vendeurs de tickets et pouvaient choisir le type d’embarcation, le jour et l’itinéraire du voyage. Pour eux il y avait des canots de sauvetage. Leur foi en la promesse de sécurité absolue par la technologie a conduit les victimes parmi eux dans l’abîme. Leur sort ressemble aux punitions divines pour ceux qui dans l’antiquité transgressaient sciemment les limites du comportement humain respectueux et raisonnable.

    On retrouve dans les circonstances de la mort des hommes le sens et la raison d’être de leurs vies. Pour les moins fortunés ce sont le courage, l’espoir et le désespoir. Les naufragés de luxe n’en connaissaient que l’hybris.

    111 ans après dans un périmètre minuscule l’hybris de la classe dominante est parfaite. C’est par l’implosion programmée du submersible Titan que meurent plusieurs membres des plus hautes sphères capitalistes et un de leurs laquais. Leur hybris les a conduit au plus proche de l’hybris de leurs ancêtres de classe sur le Titanic .

    Le crépuscule des puissants est toujours précédé par le massacre des pauvres, en mer, en guerre et dans les usines.

    Le Vaisseau des morts a toujours fait partie d’une profitable armada amarinée des damnés de la terre que la faim et le désespoir poussent à monter sur les embarcations de fortune. Leur chances de survie ne sont systématiquement qu’à peine plus élevée que celle du petit sous-marin qui s’est transformé en tombe de milliardaires.

    L’élite n’accepte pas qu’un combat des chefs remplace la guerre où se battent les poilus. Il arrive pourtant que des spécimens de la classe au pouvoir tombent dans le piège de leur propres mythes et jouent aux valeureux guerriers et courageux explorateurs. C’est en ce moment qu’ils s’en aperçoivent qu’ eux aussi ne sont que des mortels en chair et en os.

    Qu’ils reposent en paix.
    Désormais on aura des choses plus importantes à faire que de leur être serviable.

    No Matter How Rich You Are, You Can’t Own the Sea

    23.6.2023 y Nicholas Boni - Tell me, O Muse, of the man who dove to the depths of the sea, heeding the siren call of piles of money. Stockton Rush, the millionaire founder and CEO of OceanGate, Inc. and Xbox-controller-wielding pilot of the Titan, was confirmed dead on Thursday after his nonrated, custom-made submersible predictably imploded under the pressure of millions of tons of water, instantly killing him and his four passengers. Alongside him died Hamish Harding, a British billionaire; Shahzada Dawood, a Pakistani millionaire, and his son Suleman; and French billionaire Paul-Henri Nargeolet, the director of underwater research at RMS Titanic, Inc., the company that claims to own to the Titanic wreck, and had to settle its debts by auctioning off relics from the site, a practice commonly known as “graverobbing.”

    Rescue efforts by the United States Navy and Coast Guard will likely total in the millions, after OceanGate was wholly unprepared for any kind of search and rescue operation for their deep-sea boondoggle: the vessel did not have a locator beacon onboard, and it was even painted white, the color of breaking waves, making it nearly impossible to locate on the surface. Rush’s philosophy for his undersea exploration company was, “I think I can do this just as safely by breaking the rules.”

    David Lochridge, an engineer on the sub, thought differently in 2018, pointing out, among other flaws, that the main viewing port was only rated to a dive depth of 1,300 meters, less than a third of the depth to the seafloor where the wreck of the Titanic lies. He was promptly fired. So now, after years of safety warnings, open letters, and legal proceedings, the American public will pay for the futile, days-long search for a white strand of hay in a white haystack, even after the US Navy heard the vessel implode.

    The twelve-thousand-foot-deep pleasure cruise around the wreck of the Titanic is the latest in a fad of highly dangerous and expensive stunts carried out by the uber-wealthy who are desperate to feel something, and willing to spend their vast fortunes extracted from their workers in the attempt to do so. The price of admission to this death trap was $250,000. Trying to live out a Jules Verne fantasy, passengers of the Titan join the wealthy victims of the Titanic, which, when it sank in 1912, also killed by class: of first-class passengers, 62 percent survived the sinking, compared with just 25 percent of third-class passengers.

    Letting the lower class drown is a trend that continues today. The most recent example is the horrific capsizing of a ship carrying at least five hundred migrants off the coast of Greece, which has killed at least seventy-eight people. In stark contrast to the all-out, multinational effort to save the Titan, the Greek Coast Guard has been accused of deadly inaction after discovering the ship dead in the water and dangerously overcrowded. This is only the latest incident in a constellation of tragedies involving migrants in the Mediterranean: between 2015 and 2023, it’s estimated that over twenty-four thousand people are dead or missing after setting out for Europe, including over 1,100 this year alone. That’s more than a Titanic every year, but you don’t see the same kind of breathless, wall-to-wall news coverage.

    In a world where shipwrecks abound, why are we so obsessed with the Titan and the Titanic? It’s a combination of panache, prestige, and that classically Greek concept of hubris. Important people went down with both vessels: millionaires, royalty, business tycoons. The splendor of the Titanic’s Grand Staircase has been rendered in countless paintings, documentaries, and films. And, of course, there’s the epithet that steams Poseidon’s ears: “unsinkable.” It’s hard for the average person to imagine possessing both the arrogance to claim total victory over the sea, and the influence to skimp on lifeboats based on that claim.

    The sorrowful odysseys of migrant ships don’t sell papers because, for one thing, those papers are usually in bed with the draconian, inhumane, and vengeful regimes that allow such horrible fates to befall migrants in the first place; and for another, because the misery hits very close to home for most people. Not everyone has been a refugee, but most people in the post-COVID era know what it’s like when suddenly you can’t afford your home anymore and have to move, or when food becomes absurdly expensive, or your job disappears, and you’re faced with difficult choices and uncertainty for yourself and your family. Staring down the barrel of human-driven climate change, an astronomical cost of living, and a poor economic outlook, most people recognize that they are far closer in life to desperate refugees than they are to the politicians, war profiteers, and rapacious capitalists who create them.

    Anyone’s death is a tragedy, of course, and it’s awful that the passengers on the Titan died this way. But their deaths come amid a much larger wave of preventable suffering inflicted by the ilk of those aboard the Titan. Perhaps there’s a ripple of irony in watching these very billionaires, who buy shipwrecks and private submarines with the hoarded treasures of our society, humbled by an inescapable facet of ownership: ius abutendi, the right to destroy, held over every ship by the wine-dark sea.

    #naufrage #Titanic #Titan #hybris #capitalisme

    • Auf Deutsch denkt sich dieser Text nuanciert anders :

      Antwort auf
      No Matter How Rich You Are, You Can’t Own the Sea
      https://jacobin.com/2023/06/titan-submersible-implosion-search-media-wealth-inequality

      Das Unbewusste steuert unsere Entscheidungen. Es übt seine Macht nicht so aus wie die Gesetze, die die Bewegungen der Gestirne bestimmen, es ist nicht unerbittlich. Seine ideale Ausdruckform ist die Hybris.

      Für die Passagiere der dritten Klasse der Titanic hatte der Tod deshalb nichts von der Hybris zu tun, die oft mit ihrem Untergang assoziiert wird. 62 Prozent von ihnen überlebten nicht. Sie hatten gute Gründe für eine Reise in eine bessere Zukunft. Dann kauften sie ein für sie zugängliches Ticket, um Europa zu verlassen, das ihnen nichts mehr zu versprechen hatte. Mit dieser Entscheidung legten sie ihr Schicksal in die Hände der Reeder, irdische Götter im Besitz der Überseelinien.

      Die Rechnung sieht für die Passagiere der ersten Klasse ganz anders aus. Nur 25 Prozent von ihnen kamen bei demselben Schiffsuntergang ums Leben. Sie hatten die Mittel, die Behauptungen der Ticketverkäufer auf ihre Richtigkeit zu überprüfen, und konnten die Art des Schiffes, den Tag und die Route der Reise selbst wählen. Sie hatten Retuungsboote. Ihr Glaube an das Versprechen der absoluten Sicherheit durch die Technologie hat einige von ihnen ins Verderben geführt. Deren Schicksal ähnelt den göttlichen Strafen für alle, die in der Antike wissentlich die Grenzen respektvollen und vernünftigen menschlichen Verhaltens überschritten.

      Die Todesumständen der Menschen verraten Sinn und Zweck ihres Lebens. Für die weniger Wohlhabenden sind es Mut, Hoffnung und Verzweiflung. Die Schiffbrüchigen des Luxus kannten nur die Hybris.

      111 Jahre später, an einem winzigen Punkt, ist die Hybris der herrschenden Klasse perfekt. Durch die konstruktionsbedingte Implosion des Tauchboots Titan starben mehrere Mitglieder aus höchsten kapitalistischen Kreisen und einer ihrer Lakaien. Ihre Hybris hat sie der Hybris ihrer Klassenvorfahren auf der Titanic so nah wie nur möglich gebracht.

      Der Mächtigen Götterdämmerung geht immer das Gemetzel an den Armen voraus, auf See, im Krieg und in den Fabriken.

      Das Totenschiff war schon immer Teil einer profitablen Armada, bemannt mit den Verdammten der Erde, die Hunger und Verzweiflung dazu treiben, sich auf Seelenverkäufern einzuschiffen. Ihre Überlebenschancen sind systematisch kaum höher als die des kleinen U-Boots, das zum Milliardärsgrab wurde.

      Die Elite will nicht, dass ein Kampf der Häuptlinge den Krieg ersetzt, den Schütze Arsch für sie kämpft. Manchmal tappen unaufmerksame Exemplare der herrschenden Klasse in die Falle ihrer eigenen Mythen und geben die tapferen Krieger und mutigen Entdecker, nur um zu spät zu bemerken, dass auch sie nur Sterbliche aus Fleisch und Blut sind.

      Mögen sie in Frieden ruhen.
      Von nun an werden wir uns wichtigere Dinge kümmern, als ihnen zu Diensten zu sein.

  • 🔴 Faut-il dissoudre la FNSEA ? - Contre Attaque

    Vous connaissez la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles ? La FNSEA, c’est le grand lobby des agriculteurs de droite. Un « syndicat » de gros exploitants agricoles, qui milite notamment en faveur de l’agro-industrie, qui revendique l’usage intensif de pesticides et d’une agriculture toujours plus productiviste et destructrice. Ce lobby est un ennemi juré des petits paysans et des mouvements écologistes. Le journal Reporterre vient d’ailleurs de révéler que c’est la FNSEA qui a obtenu la dissolution des Soulèvements de la Terre, en faisant pression directement sur le gouvernement.
    Officiellement, les Soulèvements de la Terre seraient dissous parce qu’ils auraient relayé des « dégradations » sur les réseaux sociaux, et ne se serait pas désolidarisé des actions « violentes ». Par exemple, l’arrachage de quelques plants de muguet bourrés de pesticides près de Nantes récemment. Mais alors, si ces actions justifient une dissolution, que dire de celles menées depuis des décennies par la FNSEA ? Petit état des lieux de leurs exploits : (...)

    #FNSEA #capitalisme #productivisme
    #écologie #anticapitalisme

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://contre-attaque.net/2023/06/22/faut-il-dissoudre-la-fnsea

  • La bourgeoisie, l’environnement et la croissance (LO, 20 juin 1972)

    Des évidences, malheureusement, toujours largement ignorées aujourd’hui...

    [...] Tant que la pollution ne touchait que les exploités, dans leurs banlieues ouvrières lointaines, on n’en parlait pas tant. Mais aujourd’hui, même avec leur argent, les bourgeois ont de plus en plus de mal à s’en prémunir. Ils commencent à s’apercevoir que la nature n’est pas un réservoir inépuisable que l’on peut piller librement sous prétexte qu’il n’a pas de valeur marchande et que c’est l’existence même du globe qui est mise en cause en même temps d’ailleurs que leur système économique et social.

    Malheureusement, il est impensable que les classes dirigeantes acceptent de limiter volontairement leur production. Ce serait leur demander de se suicider. Ce serait pour chaque capitaliste accepter de renoncer continuellement à soutenir la concurrence de ses adversaires. Ce serait renoncer à des profits qui lui sont non seulement utiles mais indispensables pour survivre. Des accords sont, bien entendu, possibles entre trusts et ils sont même fréquents. Mais ils restent toujours fragiles et provisoires et il n’est pas question qu’ils se généralisent et se consolident au point d’en arriver à une organisation internationale durable de l’#économie.

    […] En réalité, ce qui est en question, c’est la croissance anarchique, la #croissance_capitaliste. Le monde actuel est bien loin de crever sous ses richesses. Il est encore bien trop pauvre même s’il est vrai qu’une organisation rationnelle de l’économie et de la vie devrait sans doute limiter telle ou telle production pour éviter la dégradation du milieu naturel, dans l’ensemble il n’y a pas assez de nourriture, pas assez de logements, pas assez d’un peu de tout et il faudrait au contraire développer ces productions. Mais cela ne doit nullement entraîner obligatoirement une croissance parallèle de la pollution.

    D’où vient, en effet, aujourd’hui, l’essentiel de la #pollution ? En agriculture, par exemple, de l’emploi de pesticides, produits chimiques anti-parasites qui finissent par empoisonner la nature. Mais il est parfaitement possible de les remplacer par des moyens biologiques, qui, il est vrai, sont à la fois plus coûteux pour l’utilisateur et moins « rentables » pour le fabricant. De même, l’essentiel de la pollution des mers vient du rejet au large d’hydrocarbures résiduels par des pétroliers qui veulent augmenter leur vitesse de rotation là encore, la suppression de cette source de pollution est techniquement des plus simples. Le seul obstacle est que les compagnies pétrolières n’entendent pas rogner sur leurs profits.

    Quant à la prétendue pénurie prochaine de matières premières et de sources d’énergie, elle n’a de sens que relatif car on peut toujours trouver des produits et procédés de substitution. Ils existent déjà : l’énergie atomique, par exemple. Ce n’est qu’une question, là encore, de coût problème qui prendra bien moins d’importance dans une société de besoins que dans notre actuelle société de
    profit.

    Le massacre de la nature n’est nullement une fatalité inhérente à l’industrie moderne, comme on voudrait nous le présenter. Dans une autre organisation sociale que la nôtre, des mesures techniques simples et déjà bien connues pourraient le plus souvent en venir à bout.

    Les socialistes véritables n’ont jamais cru à l’#idéologie de la croissance ni à la capacité du #système_capitaliste d’arriver a une harmonie quelconque. Nous savons que ce système est anarchique par sa nature même et mènera immanquablement l’humanité aux pires catastrophes. Pour nous, la #croissance n’a jamais été qu’un épisode entre deux crises, de même que la paix, sous ce système, n’est qu’un intervalle entre deux guerres. Nous sommes convaincus que si ce système se prolonge encore longtemps, ils nous mènera non à une vie meilleure mais à une rechute dans la barbarie.

    C’est pour cela que nous sommes socialistes. Pour nous, le socialisme n’est pas un simple souhait d’une société meilleure, mais une nécessité absolue. Nous sommes convaincus que si l’humanité veut survivre elle doit prendre en main collectivement toutes les richesses de la terre et organiser l’économie suivant un plan tenant compte de tous les besoins, y compris celui de protéger le milieu naturel, et de tous les problèmes et ne cherchant pas uniquement à économiser le travail humain. Mais un tel plan exige la suppression de la #propriété_privée_des_moyens_de_production qui entraine actuellement la production anarchique de nombreuses entreprises et qui empêche tout contrôle réel de qui que ce soit sur l’ensemble de l’économie. Un tel plan exige même la suppression des Etats nationaux et des frontières, institutions d’un autre âge qui rendent utopiques ne serait-ce que la lutte contre une pollution des mers et des airs ne connaissant pas de frontières. Un tel plan exige, en un mot, le #socialisme international.

    #archiveLO #écologie #capitalisme