Un livre de plus sur les jeunes « #issus_de_l’immigration » ? Pour dénoncer les #discriminations qu’ils subissent, sur fond de #relégation_sociale dans les quartiers « difficiles » ? Et conclure sur l’#échec de leur « #intégration » dans notre pays ?
Non. L’ambition de Stéphane Beaud est autre. Il a choisi de décentrer le regard habituellement porté sur ce groupe social. Son enquête retrace le destin des huit enfants (cinq filles, trois garçons) d’une #famille algérienne installée en France depuis 1977, dans un quartier #HLM d’une petite ville de province. Le récit de leurs parcours – scolaires, professionnels, matrimoniaux, résidentiels, etc. – met au jour une trajectoire d’ascension sociale (accès aux classes moyennes).
En suivant le fil de ces histoires de vie, le lecteur découvre le rôle majeur de la transmission des savoirs par l’école en #milieu_populaire et l’importance du #diplôme. Mais aussi le poids du #genre, car ce sont les deux sœurs aînées qui redistribuent les ressources accumulées au profit des cadets : informations sur l’école, ficelles qui mènent à l’#emploi, accès à la #culture, #soutien_moral (quand le frère aîné est aux prises avec la #justice), #capital_professionnel (mobilisé pour « placer » un autre frère à la RATP)…
Cette biographie à plusieurs voix, dont l’originalité tient à son caractère collectif et à la réflexivité singulière de chaque récit, montre différents processus d’intégration en train de se faire. Elle pointe aussi les difficultés rencontrées par les enfants #Belhoumi pour conquérir une place dans le « club France », en particulier depuis les attentats terroristes de janvier 2015 qui ont singulièrement compliqué la donne pour les descendants d’immigrés algériens.