• Au-delà du #capitalisme_cognitif : subsomption, imprinting et exploitation de la subjectivité
    http://revueperiode.net/au-dela-du-capitalisme-cognitif-subsomption-imprinting-et-exploitation

    Face à la multiplication des emplois précaires, il est devenu presque banal de diagnostiquer la crise de l’institution salariale et des formes de revendications qui y sont attachées. De même, on a souvent souligné le fait que l’accumulation capitaliste dépendait dorénavant de la mobilisation des capacités à réfléchir, à imaginer et à communiquer qui font le cœur même de la subjectivité. Pourtant, ces deux caractéristiques du capitalisme contemporain sont rarement étudiées dans leur interdépendance. Pour pallier à cette insuffisance, expliquent ici Federico Chicchi, Emanuele Leonardi et Stefano Lucarelli dans un dialogue serré avec le post-opéraïsme, il faut poser à nouveaux frais la question centrale de l’exploitation. S’appuyant à la fois sur l’analyse marxienne de la subsomption du travail au capital et sur (...)

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    • La voilà donc la double injonction de l’impératif catégorique du capitalisme contemporain :
      1) sois ce que tu veux, agit en pleine autonomie, à condition que
      2) la résultante de ton action soit traduisible dans l’axiomatique du capital et dans ses métriques conventionnelles en mutation permanente.

      Il s’agit en d’autres termes d’une inclusion différentielle fondée sur le paradoxe apparent d’un contrôle social qui s’exprime à travers la production de liberté, d’un dispositif de gouvernement qui organise la production sociale en incitant à l’autonomie subjective....

      Nous pourrions en d’autres termes affirmer qu’entre la logique de l’exploitation par subsomption et la logique de l’exploitation impressive, il n’y a pas de frontières, mais tout au plus des littoraux ; les littoraux sont en effet perpétuellement redessinés par le mouvement incessant des vagues : toute métaphore mise à l’écart, part des pratiques sociales et institutionnelles qui s’agitent au sein du capitalisme en fonction des exigences de son axiomatique.

      Il s’agit par là de comprendre la multiplicité des formes sous lesquelles nos vies peuvent être soumises à la valorisation du travail mort, de manière à « retourner le couteau de la lutte des classes dans la plaie de la réalité capitaliste. »

      Pour en finir avec ce capitalisme maudit, la lutte des classes reste t-elle la solution ou s’autodétruira t-il de lui même ?

    • J’ai l’impression que la notion d’imprinting est introduite pour résoudre un faux problème qui découle de deux biais dans l’interprétation du rapport social capitaliste.

      1) l’individualisme méthodologique qui voit dans le rapport salarial, le rapport entre un salarié et son employeur. Or, le rapport salarial dans la subsomption est défini au niveau de la totalité : c’est le rapport entre une masse de travail-marchandise et le capital total. C’est seulement à ce niveau que la catégorie prend sens, notamment lorsque est introduit le passage de la subsomption formelle à la subsomption réelle.

      2) la réduction du rapport salarial à sa dimension juridico-contractuelle « classique », où le rapport de subordination est explicitement mis au centre. Mais vendre sa force de travail-marchandise en échange du moyen indifférencié d’acquérir (la totalité de) sa subsistance sous forme de marchandises aussi, cela ne se limite pas à la forme du contrat salarial « régnante » sous le fordisme. Cette nécessité (se vendre pour acheter sa subsistance) est tout aussi valable pour l’artisan, le créatif précaire, etc.

      Au niveau de la totalité, le moment de crise actuel s’éclaire assez facilement comme produit du mouvement même de la dynamique du rapport social capitaliste (suppression tendancielle de ce qui demeure la base incontournable de la reproduction du capital : le travail). Du coup, l’émergence des subjectivités du capitalisme le plus récent n’est plus un mystère. Encore faut-il ne pas vouloir sauver un pôle (le travail) contre l’autre (le capital)