• Who’s Profiting From #ICE ?

    Since January, the Trump administration has dramatically escalated its immigrant deportation and detention operations, triggering widespread condemnation from human rights advocates, legal experts, and international observers. Leveraging the wartime authorities of the 1798 Alien Enemies Act to bypass standard legal processes, U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE) has sent hundreds of migrants, many without criminal records or due process, to notorious facilities like Guantanamo Bay and El Salvador’s CECOT prison. Reports indicate that detainees have been subjected to inhumane treatment and physical abuse, with some individuals misidentified as gang members based on tattoos.

    Domestically, immigrants are being jammed beyond capacity into ICE facilities run by companies like #GEO_Group, which have been found to have deficiencies in mental health care, inadequate suicide prevention, and excessive use of force against detainees. The revelations about the conditions at these facilities underscore the harsh reality of a profit-driven immigration enforcement system.

    Critics often focus on private prison companies like GEO Group and #CoreCivic, but hundreds of other businesses quietly profit from ICE’s ramped up activities. Private charter airlines and transport companies earn millions from handling detainee transfers, and tech firms providing surveillance tools like face scanning and ankle monitors take a piece of ICE’s more than $9 billion annual budget. Even food service companies, tent manufacturers, healthcare contractors, telecom services, and uniform suppliers cash in. The people behind this sprawling web of contracting businesses, from small vendors to large corporations, are profiting from a system where financial incentives often overshadow humane treatment of immigrants.

    (#paywall)
    https://readsludge.com/2025/05/09/whos-profiting-from-ice
    #détention_administrative #USA #Etats-Unis #migrations #sans-papiers #rétention #business #cartographie #carte_interactive #privatisation

  • Toute la richesse des langues des signes à portée de clic

    Les langues des signes sont des langues comme les autres. Une plateforme inédite, Sign-Hub, en documente la diversité à travers le monde et montre l’importance de leur apprentissage dès le plus jeune âge, comme pour n’importe quelle autre langue orale.

    « Giovani mangia la pizza » ou « Giovani la pizza mangia » : sauriez-vous dire laquelle de ces locutions italiennes est traduite de la langue des signes et laquelle est en langue vocale ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les structures grammaticales des langues des signes ne sont pas calquées sur celles des langues orales qui leur correspondent. En clair, les personnes entendantes et sourdes italiennes n’utilisent pas la même grammaire pour s’exprimer – les premières, en langue parlée, les secondes, en langue des signes. Dans l’exemple cité, c’est la structure sujet-verbe-complément qui s’applique en italien oral, mais, en italien signé, le verbe est placé à la fin de la phrase.

    « Il n’existe pas une langue des signes. Les personnes sourdes italiennes, par exemple, ne signent pas avec les mêmes signes que des personnes sourdes d’autres nationalités, explique Carlo Cecchetto, directeur de recherche au laboratoire Structures formelles du langage1. Par exemple, le lait est désigné par le mouvement de traire une vache en langue des signes allemande ou espagnole. Mais un Français fera le geste de tirer le lait du sein de la mère. « Chaque langue des signes est une langue à part entière, qui a le même potentiel expressif et le même niveau de complexité lexicale et grammaticale que les langues parlées. »
    Un manque d’outils linguistiques

    Mais, alors que les langues parlées ne manquent ni de dictionnaires, ni de grammaires, ni d’études permettant de retracer leurs évolutions dans le temps, de connaître leurs racines et leurs étymologies, les personnes sourdes et malentendantes n’ont que très peu d’outils linguistiques à leur disposition. Un programme de recherches développé par plusieurs équipes européennes, lancé en 2016, a permis d’aboutir à la mise en ligne de la plateforme Sign-Hub2.

    Celle-ci comprend schématiquement trois parties. La première regroupe un « atlas » et des « grammaires ». Elle présente pour la première fois un éventail complet des caractéristiques et des structures grammaticales dans une grande variété de langues des signes du monde, ainsi qu’une description précise des grammaires de sept langues des signes : allemande, catalane, espagnole (castillane), française, italienne, néerlandaise et turque.

    L’objectif est que les usagers puissent eux-mêmes enrichir ces grammaires. Mais ces informations vont aussi être utiles aux chercheurs, car les langues des signes sont une mine de connaissances pour ceux qui étudient les propriétés fondamentales du langage humain.
    La temporalité des récits positionnée dans l’espace

    « On pensait, par exemple, que des notions comme le phonème ou la syllabe étaient intrinsèquement liées à la dimension sonore de la langue, explique Carlo Cecchetto. Or elles s’appliquent aussi à la modalité visuo-spatiale du langage. De nombreux signes sont caractérisés par deux mouvements et sont bisyllabiques, quand d’autres sont monosyllabiques. »

    Le linguiste a aussi montré que les langues des signes contiennent des propositions relatives, comme les langues parlées. Ce que l’on ignorait il y a encore quelques années ! Et, si elles ne possèdent pas de conjugaison au sens où nous l’entendons, leurs locuteurs disposent d’autres moyens pour parler de leurs projets à venir ou de leur histoire passée : ils positionnent leurs récits dans l’espace. En langue des signes française, la ligne du temps est perpendiculaire au corps du locuteur – le passé est dans son dos, le présent, au niveau de son corps, et le futur est devant lui. Mais, dans certaines langues des signes parlées dans des villages où les gens vivent beaucoup à l’extérieur (comme à Kata Kolok, un village de Bali), le temps peut être représenté sur une ligne imaginaire fondée sur la position réelle du soleil le long de l’axe Est-Ouest.

    « Par ailleurs, la question de l’iconicité (la similitude entre la forme d’un signe et sa signification) fait toujours l’objet de recherches, pour savoir de quelle façon ces animations visuelles s’intègrent avec les règles syntaxiques et grammaticales notamment, et si ces icônes évoluent dans le temps et de quelle façon », précise Carlo Cecchetto.
    Évaluer les compétences langagières des sourds

    Mieux connaître le fonctionnement et les structures des différentes langues des signes doit aussi permettre d’évaluer les compétences langagières des sourds et malentendants. « Aujourd’hui, les professionnels de santé ne disposent d’aucun outil permettant de diagnostiquer un enfant sourd qui a un retard de langage en langue des signes, ou un adulte malentendant qui perd des capacités langagières suite à un AVC, par exemple », explique Caterina Donati3, linguiste, qui a également contribué à la plateforme.

    Sur Sign-Hub, on propose désormais, pour l’instant en version test, les premiers outils de diagnostics d’évaluation du langage. Pour les mettre au point, l’équipe de Caterina Donati a d’abord mené une étude sur trois catégories de personnes sourdes, la communauté des personnes sourdes étant très hétérogène.

    « En effet, la plupart des surdités ne sont pas héréditaires et interviennent à différents âges, détaille la linguiste. Une petite partie des sourds sont “natifs” et, pour certains, ont été très tôt exposés à la langue des signes ; d’autres ont d’abord tenté d’apprendre le langage parlé, soit par des techniques d’oralisme4, soit en bénéficiant d’implants cochléaires, et ne se tournent vers la langue des signes qu’après l’âge de 3 ans, notamment parce que l’apprentissage oral a échoué ou n’était pas satisfaisant. Enfin, un troisième groupe, les “apprenants tardifs”, n’a été exposé à la langue des signes qu’après l’âge de 6 ans. En tout cas, la plupart des enfants nés sourds n’ont pas accès à la langue des signes dès la naissance à travers l’interaction avec leurs parents. »
    Des différences d’apprentissage « spectaculaires »

    Les chercheurs ont fait passer des tests (syntaxiques et lexicaux) aux personnes de ces 3 catégories dans 5 langues des signes différentes (italien, castillan, catalan, français, israélien). Leur objectif était de savoir si l’âge de la première exposition à la langue des signes avait un impact sur les compétences langagières à l’âge adulte.

    « Nous nous attendions à trouver une différence, mais les résultats ont été spectaculaires, souligne Caterina Donati. Ceux qui ont acquis la langue des signes tardivement ont d’importantes difficultés de compréhension, et nous montrons qu’il est vraiment essentiel d’être exposé à cette langue dès la première année de vie pour la maîtriser ensuite. Seul le retard lexical est rattrapé en cas d’apprentissage tardif. »

    Ces résultats sont très importants pour les parents d’enfants sourds qui hésitent entre langue des signes et oralisme, ou pour tous ceux qui tentent d’abord d’enseigner l’oralisme puis passent à l’apprentissage de la langue des signes en cas d’échec. « Nous pouvons désormais affirmer qu’un enfant peut apprendre l’oralisme – l’équivalent d’une seconde langue pour les personnes entendantes – sans problème s’il maîtrise bien le langage des signes. Mais si, tout bébé, il n’acquiert pas les bases du langage, il sera très difficile de lui enseigner ensuite une quelconque autre langue. Il faudrait donc que chaque enfant sourd ou malentendant puisse être exposé le plus précocement possible à une langue à laquelle il peut avoir accès direct, c’est-à-dire une langue des signes », estime Caterina Donati.

    Troisième objectif de la plateforme : conserver une mémoire des différentes langues des signes et une trace de leur évolution au cours du temps. « Nous avions cette idée forte que les langues des signes font partie d’un patrimoine social et culturel, et qu’elles sont particulièrement en danger parce qu’elles ont la particularité de ne pas se transmettre au niveau territorial, comme peuvent l’être la plupart des langues parlées », pointe Caterina Donati. Ce site rassemble donc des informations sur l’histoire des utilisateurs des langues des signes, à travers de nombreux témoignages signés de personnes sourdes ou malentendantes âgées.

    Quelques-uns de ces témoignages sont rassemblés dans un documentaire de 40 minutes, disponible sur la plateforme5. Il donne un aperçu de ce que ces hommes et ces femmes, qui pour certaines ont connu la Deuxième Guerre mondiale, ont vécu. Dont les placements dans des institutions, souvent religieuses, où parfois personnes aveugles et sourdes étaient réunies dans une même classe, et où les cours étaient dispensés par des enseignants qui n’avaient aucune compétence en langue des signes ! Les témoins parlent de leur vie professionnelle, sentimentale, s’émeuvent des « entendants » qui ont la manie de s’exprimer la bouche quasi fermée ou en baissant la tête, si bien que toute tentative de lire sur leurs lèvres est vouée à l’échec ; ils évoquent comment les premiers sous-titres à la télévision leur ont permis, à plus de 50 ans parfois, de comprendre enfin le scénario de certains films, ou de quelle façon l’ère des SMS facilite désormais leur quotidien.
    Débat éthique

    Mais, comme l’explique Carlo Cecchetto, « paradoxalement, alors que la France reconnaît la langue des signes française comme langue à part entière seulement depuis la loi du 11 février 2005 (qui accorde aux enfants sourds le droit à un enseignement de la langue des signes), l’implantation de plus en plus fréquente d’implants cochléaires n’est souvent pas accompagnée d’une exposition de l’enfant à une langue des signes. L’absence d’exposition à une langue des signes est un danger dans le cas où l’implant ne fonctionne pas suffisamment pour permettre une bonne acquisition du langage oral, ce qui peut arriver. »

    Or, s’ils sont souvent très efficaces et peuvent changer la vie de certaines personnes sourdes, les implants ne conviennent pas techniquement à tous. Surtout, ils font encore l’objet d’un débat éthique, une partie de la communauté sourde y voyant une façon de s’attaquer à sa culture.

    En France, environ 1 enfant sur 1000 naît sourd profond et, à 3 ans, 3 enfants sur 1000 ont une surdité sévère ou profonde. On compterait environ 100 000 sourds signants, dont seulement 5 % ont un membre de la famille sourd et donc susceptible de leur enseigner la langue des signes. Autant de personnes, déjà fragilisées du fait de leur handicap, qui ont particulièrement besoin d’une plateforme de ce type, lieu d’échanges, de partage d’expériences et de connaissances, estiment les deux chercheurs.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/toute-la-richesse-des-langues-des-signes-a-portee-de-clic
    #cartographie #visualisation #carte #langue_des_signes #langues_des_signes #diversité

  • Neues Verfahren für Ausweise und Pässe : Bürgerämter nehmen keine gedruckten Passfotos mehr an
    https://www.tagesspiegel.de/berlin/berliner-wirtschaft/neues-verfahren-fur-ausweise-und-passe-burgeramter-nehmen-keine-gedruck

    La décision de ne plus accepter les photos d’identité sur papier pour passeports et cartes d’identité prive les photographes d’une part de leurs revenus. L’état cherche par cette mesure à se protéger contre les fausseurs.

    30.4.2025 Thomas Loy - Künftig können neue Ausweise und Reisepässe nur noch mit digitalen Fotos beantragt werden. Aufgenommen wird das Porträt für sechs Euro in (fast) allen Bürgerämtern. Betreiber von Fotoautomaten sind raus aus dem Geschäft.

    Ob der Fotoautomat im Bürgeramt funktioniert? Gibt es dort überhaupt einen? Ich brauchte vor einigen Wochen einen neuen Pass plus Personalausweis und ging ins nächstbeste Fotostudio. Nach einigen Minuten war ich an der Reihe, nahm meine Brille ab, besser ohne, dachte ich mir, wegen der Biometrie. Die Augen erscheinen hinter meinen dicken Gläsern deutlich kleiner.

    Der Fotograf hat nur gelacht, „ist egal“. Aber was ist, wenn die Sachbearbeiter auf dem Bürgeramt den Kopf schütteln und ein anderes Foto verlangen, mit Brille? Den nächsten Temin bekomme ich erst, wenn der Perso längst abgelaufen ist.

    Solche Ängste sind künftig unbegründet. Deutschland wird wieder ein wenig digitaler und schließt ein paar analoge Lücken. Den elektronisch lesbaren Personalausweis mit biometrischem Foto gibt es schon länger, auf dem Weg dahin erleidet der Antragsteller aber noch einige eklatante Medienbrüche.

    So nehmen Fotostudios oder -automaten zwar digitale Fotos auf, drucken sie anschließend aber aus. Der Bürger geht damit aufs Amt, wo sie dann wieder eingescannt werden, um sie auf elektronischem Weg zur Bundesdruckerei zu schicken.

    28.000 Personalausweise und Reisepässe werden monatlich in Berlin beantragt.

    Damit ist es ab 2. Mai vorbei, bundesweit werden dann keine gedruckten Passbilder mehr akzeptiert. In der Branche der Fotostudio-Betreiber unken viele zwar, dass die neue Passbild-Ära mit einem großen Knall beginnen wird, weil die neue Übertragungssoftware nicht funktioniert, aber die für Digitales zuständige Berliner Senatskanzlei bleibt zuversichtlich:

    „An den meisten Bürgeramtsstandorten ist die Technik zum Stichtag verfügbar beziehungsweise einsatzbereit. Aufgrund sehr kurzfristiger beziehungsweise verschobener Liefertermine kann es vereinzelt zu einer leicht verzögerten Bereitstellung der Selbstbedienungsterminals kommen.“

    Soso. Besser also vorher informieren, ob im gewünschten Bürgeramt schon alles rund läuft. Wenn nicht, ist es ratsam, zu einem zertifizierten Fotostudio zu gehen, das schon eine entsprechende Software installiert hat (siehe Infokasten). Die Preise für Passfotos sollten dabei eher niedriger ausfallen als bisher, weil das Ausdrucken wegfällt.

    Was genau ändert sich? In den Bürgerämtern gibt es wie bisher Fotoautomaten, die Fotos werden aber nicht mehr ausgedruckt. Das Passfoto kostet auf den Ämtern einheitlich sechs Euro. Die Drogeriekette dm, die schon für das neue Verfahren zertifiziert ist, bietet die Fotos für fünf Cent weniger an, sogar mit Gratis-Papierausdruck.

    In den Fotostudios oder bei dm bekommen die Kunden kein Foto mehr in die Hand gedrückt, sondern nur noch eine Art QR-Code, damit gehen sie ins Bürgeramt, wo der Sachbearbeiter den Code einscannt und das Foto in der Cloud mit der richtigen Person verknüpft. Die Bundesdruckerei stellt anschließend den Ausweis her.
    Passfoto wird nicht mehr ausgehändigt

    Das neue Verfahren soll nicht nur Medienbrüche verhindern, sondern vor allem fälschungssicher sein. Bisher war es möglich, Fotos zu manipulieren, sodass mehrere Personen sie nutzen konnten. Mit dem neuen Verfahren bekommt der Antragsteller das Passfoto nicht mehr ausgehändigt. Es wird direkt im Bürgeramt oder einem angeschlossenen Fotostudio in eine sichere Cloud geladen.

    Die Reform soll die Bürgerämter entlasten, weil das Prüfen der Papierfotos wegfällt. Immerhin werden in Berlin monatlich im Durchschnitt 28.000 Personalausweise und ebenso viele Reisepässe beantragt.

    Auch die Ausländerbehörden, die Aufenthalts-Dokumente für Migranten ausstellen, sollen mit der neuen Technik ausgestattet werden. Führerscheine sind vorerst ausgenommen, können also weiterhin mit Papierfotos beantragt werden.

    Neu ist ab dem 2. Mai auch die Möglichkeit, den neuen Personalausweis mit der Post zuschicken zu lassen, statt ihn persönlich im Bürgeramt abzuholen. Das kostet allerdings zusätzlich 15 Euro.

    Weil in Deutschland nichts rechtzeitig fertig wird, hat das Bundesinnenministerium eine Übergangsfrist bis Ende Juli eingeräumt. Solange dürfen die Bürgerämter in begründeten Ausnahmefällen – etwa, wenn sie noch kein Selbstbedienungsterminal anbieten können – weiterhin gedruckte Fotos akzeptieren. Auch wer im April schon biometrische Fotos hat ausdrucken lassen, kann damit seinen neuen Pass beantragen.
    Fotostudios fürchten Umsatzeinbußen

    In der Fotografen-Branche reagieren viele Akteure ernüchtert oder gar frustriert auf die Neuerung. Die Übertragungssoftware plus Zertifikat kosten Geld. Wer sich noch ein automatisches Terminal hinstellen möchte, muss mit einer vierstelligen Summe rechnen.

    Schwerer wiegt allerdings die Furcht, dass noch mehr Kunden direkt aufs Bürgeramt gehen, ohne den Umweg zu einem zertifizierten Fotostudio. Passbilder seien für viele der Anlass überhaupt mal zum Profi-Fotografen zu gehen, sagt Matthias Walther vom Fotostudio Berlin. „Uns nimmt man das Entrée weg, das ist eine Sauerei. Der Branche geht es ohnehin schon schlecht.“

    Andere Kollegen wollen erstmal abwarten, wie das neue Verfahren funktioniert. „Im Moment gibt es ein großes Durcheinander“, meint ein Studiobetreiber, der nicht zitiert werden möchte. Er wartet schon seit Wochen auf die neue Übertragungssoftware. Passfotos seien ein wichtiger Umsatzbringer.

    Ganz raus aus dem Geschäft sind Betreiber von Fotoautomaten wie Fotofix, erklärt Thilo Röhrig von der Ringfoto GmbH, die das Cloud-Verfahren für die Fotostudios organisiert. Das liege vor allem daran, dass die Automaten die „physische Identifikation“ nicht leisten könnten, also nicht kontrollieren können, ob ein Mensch vor ihnen sitzt oder vielleicht nur eine Wachsfigur.

    #photographie #surveillance #passeport #carte_d_identité #wtf

  • 80 Luoghi per 80 anni di Libertà: mappa dei luoghi della Resistenza e della Liberazione a Milano

    Questa mappa dei luoghi della Resistenza e della Liberazione a Milano nasce con l’obiettivo di restituire una visione complessiva della lotta antifascista e delle violenze perpetrate dall’occupazione nazifascista e dalla guerra totale fra il luglio 1943 e l’aprile 1945.
    In occasione dell’80° anniversario della Liberazione, sono stati simbolicamente individuati 80 luoghi, suddivisi in sette categorie:
    – REPUBBLICA SOCIALE ITALIANA
    – TEDESCHI
    – BOMBARDAMENTI
    – PERSECUZIONE E DEPORTAZIONI
    – RAPPRESAGLIE
    – RESISTENZA E PARTIGIANI
    – INSURREZIONE
    Nella selezione si sono privilegiati luoghi che restituissero la dimensione collettiva degli eventi e il loro impatto sulla città.
    La mappa, nelle versioni pdf e interattiva, si propone quindi come uno strumento orientativo accessibile, capace di connettere il passato al presente e di rendere evidente come la città porti ancora oggi innumerevoli segni degli eventi che hanno condotto alla Liberazione dal nazifascismo e alla nascita di un’Italia libera e democratica.

    https://libri.unimi.it/index.php/milanoup/catalog/book/241
    https://www.comune.milano.it/web/milano-memoria/80-luoghi-80-anni-liberta

    #Milan #Libération #Italie #WWII #seconde_guerre_mondiale #Résistance #anti-fascisme #histoire #cartographie #visualisation #carte

  • Maps of the World | World maps in English | Political, Administrative, Physical, Geographical map of the World | Maps of all regions, countries and territories of the World
    http://www.maps-of-the-world.net

    Un site avec des ressources cartographiques libres - à vérifier avant utilisation, comme toujours.

    Maps of the World (World maps), detailed Political, Geographical, Physical, Road maps of the World, maps of all regions, countries and territories of the World. All regions, countries and territories of the World on the maps.

    Copyright Policy
    http://www.maps-of-the-world.net/copyright-policy

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    Would you like to learn more about the licence? Read the whole text on the Creative Commons site.

    Only Public domain images are used on this site.

    Allons voir ...

    Universal Map Group, LLC Announces Agreement to Acquire the Intellectual Property Assets of American Map Corporation and Affiliates
    https://giscafe.com/nbc/articles/1/854841/Universal-Map-Group-LLC-Announces-Agreement-Acquire-Intellectual-Property-A

    Universal Map Group, LLC ("Universal"), an affiliate of Kappa Media Group, Inc. ("Kappa"), announced today it has reached an agreement to acquire certain intellectual property and other assets of American Map Corporation; Hagstrom Map Company, Inc.; Alexandria Drafting Company; and Hammond World Atlas Corporation; subsidiaries of Langenscheidt Publishers, Inc. ("American Map"), a New York based publisher of national and local maps sold throughout the United States. The transaction is scheduled to close shortly. Universal plans to retain the American Map, Hagstrom and ADC trade names, and expand on its presence throughout the United States by marketing under the American Map, Universal and Kappa brand names.

    “American Map is the premier regional map publisher in the New England and Mid-Atlantic regions of the United States. The acquisition of the American Map product line provides Universal with the ability to extend its brand and further enhance its proprietary map coverage,” stated Nicholas Karabots, Chairman of Universal. “Our acquisition of the American Map product line will result in an expansion of service to our retail customers, which is critical to the success of this industry.”

    “American Map and its parent, Langenscheidt Publishers, Inc., are proud of the brand they have created in the New England and Mid-Atlantic regions and other markets throughout the United States and are confident that being part of Universal will further the legacy,” noted John Muchnicki, President of American Map. “This divesture of American allows Langenscheidt to fully focus its efforts in the international expansion of its foreign language and travel products and services.”

    About Universal

    Headquartered in Fort Washington, Pennsylvania, Universal is one of the leading publishers of national, regional and local premium map products, Atlases, Wall Maps, and Custom Mapping Solutions sold throughout the United States and Canada. Universal products are sold through national and online retailers, and major convenience stores. Universal employs approximately 100 people in Fort Washington, PA and Deland, FL, as well as thirty other distribution points throughout the United States.

    Enfin ...

    Langenscheidt Closing its U.S. Division
    https://www.publishersweekly.com/pw/by-topic/industry-news/financial-reporting/article/45138-langenscheidt-closing-its-u-s-division.html

    by Jim Milliot | Nov 10, 2010

    In one of the most vivid examples yet of digital’s impact on traditional print businesses, the German-based Langenscheidt Publishing Group is closing Langenscheidt Publishers Inc., its U.S. division. Best known for its maps, atlases, travel guides and language reference materials, Langenscheidt has been struggling with declining sales in all areas for several years. In March, the company brought in a restructuring specialist, John Muchnicki, to try to turn the company around and as part of that effort, earlier this fall, Langenscheidt sold its maps and atlas group to Universal Map.

    With closing of the U.S. arm, some of the company’s best known brands will continue to be distributed by different distributors. In September, Langenscheidt moved Insight Guides and Berlitz to Ingram Publisher Services and IPS will now take over distribution for Langenscheidt Dictionaries. Hammond Atlases will be distributed by Langenscheidt’s parent company. A distribution line, the Mobil Travel Guides, moved to NBN earlier this year.

    A spokesperson said Langenscheidt Publishers Group will continue to develop new product for the major imprints. Insight Guides were already developed from its U.K. office and new Berlitz editorial will now be created there as well. New Hammond Atlas material will be generated from the German office as will new Langenscheidt Dictionaries. The final date to send returns for books distributed directly by LPI will be November 22.

    The closing of the U.S. office ends a steady decline for the company that had endured a stream of layoffs over the course of the fall as sales continued to be soft. After Langenscheidt experimented with diversifying into some more general trade areas, Muchnicki tried to refocus Langenscheidt’s operations around its core competencies, but couldn’t overcome market forces that favor digital travel and references products over print.

    Si je comprends bien, les cartes de cette entreprise n’ont plus de propriétaire aux États Unis mais peuvent toujours poser probléme en Europe. On échappera pas à l’obligation de dessiner nous mêmes et de nous servir dans des source plus fiables. Dommage, il y en des pas mal.

    #cartographie #cartes_libres #creative_commons

  • #Palestine_Open_Maps (#POM)

    Tell us about your project. What time(s), place(s), and topic(s) does your work/project cover?


    Palestine Open Maps (POM) (https://palopenmaps.org) is a platform that allows users to explore, search and download historical maps and spatial data on Palestine in English and Arabic. The platform includes historical maps with layers that piece together hundreds of detailed British maps of Palestine from the 1870s up to the mid-1940s. Most importantly, this allows users to see hundreds of towns and villages immediately before the Nakba, and to view this side-by-side with present day mapping and aerial photography.

    How did you come to develop your project? What sources and/or analytics did you draw upon?

    The initial idea for POM was inspired by our discovery that hundreds of 1:20,000 scale British Mandate era maps of Palestine had been digitised and made available through an online document viewer by the Israeli National Library. The maps within the viewer could not be downloaded at a high resolution, and were not connected to the spatial data that would allow people to search for specific locations or navigate between the individual map sheets in a meaningful way. However, we immediately saw the potential to scrape the maps at a high resolution, stitch them together and open source them to the public.

    Having scraped the maps, our opportunity to realize the project came about through Impact Data Lab, a data hackathon event co-curated by Visualizing Palestine and Studio-X Amman in early 2018. Over four days, we were able to georeference the maps and cross-reference population data for over a thousand localities from sources, including Palestine Remembered and the Palestinian Central Bureau of Statistics, to build an initial proof-of-concept map viewer.

    The development of the initial POM website was supported by Visualizing Palestine and launched roughly two months later on Nakba Day 2018. We have continued to develop the site largely as a hobby project since that time, adding features including map sheet downloads, split-screen view, vector map overlays, links to other platforms, and an experimental 3D mode.

    What is your aim for the project? For example, who do you hope to reach? How do you hope people will engage with the work?

    Aside from a historical archive, we view POM as a critical component of a larger project of reimagining the space and politics of the region through a geographic lens. The genocide in Gaza has reminded us of the urgency of building a political future for Palestine, beyond genocide and apartheid. We believe that identifying such a political future requires deep study of the history of the region, and thoughtful engagement with archival materials that tell that history.

    Through an open approach that models custodianship principles, we actively encourage other projects to utilize the maps and data that POM has helped to open source. Numerous people have told us that they are independently using POM and its maps and data, and are able to do so because of our open approach to managing the project.

    If you visit the Wikipedia pages of the depopulated villages of Palestine, you will find that most of them include excerpts of maps downloaded from POM. POM’s approach to historical maps has inspired projects such as the Palestinian Museum’s Interactive Encyclopedia of the Palestine Question as a way to visualize their database of places in Palestine, and have been used as a source for investigations and reports by Forensic Architecture and the Financial Times.

    Individuals such as Tarek Bakri rely on POM as one of their essential tools for their investigations to find the homes of Palestinian refugees returning to visit their villages of their grandparents. In fact, the usage data for the website suggests that it is more used in historic Palestine — and particularly within the territory occupied since 1948 — than in any other country.

    We ourselves have also made use of POM maps and data in a range of other projects. For example, Ahmad used POM map layers as a base for the Palestinian Oral History Map (https://libraries.aub.edu.lb/poha-viewer/map/en) developed with the American University of Beirut. He also utilized the maps as a basis for the A National Monument exhibit in collaboration with Marwan Rechmaoui at Dar El Nimr in Beirut, and the One Map, Multiple Mediums follow up exhibit at Jameel Arts Centre in Dubai.

    We hope that, by elevating the visibility and utility of these maps, we have been able to contribute in a small way to transforming narratives of the past, present and future of Palestine.

    How do you see this work, or mapping in general, contributing to academic and/or popular conversations on Palestine?

    The driving principle of POM has always been to open source the maps and data that it contains, and to provide a rich resource for present and future generations of Palestinians, contextualizing the geographic knowledge in time and narrative. Further, beyond being a repository of map data, to us POM also represents an infrastructure for a wider community of people engaged with the question of Palestine through land, memory, and future imaginaries. We run events called “mapathons,” where people help us to extract data from the historical maps using easy to learn GIS tools based on the open source OpenStreetMap infrastructure.

    We have conducted mapathons in places such as Baddawi Palestinian refugee camp in Lebanon, Birzeit University in Palestine, Milano Design Week in Italy, and even the British Library in the UK. In each of these mapathons, participants contribute to our public dataset of historical geographic information, and contribute to the reappropriation of the maps from their colonial origins, transforming them into a collectively owned, continuously expanding and evolving digital resource.

    Each mapathon is an engagement with a new section of the community, with a wide variety of different motivations to contribute to the project. Whereas in the camps in Lebanon, we were typically greeted by young Palestinian refugees interested to find and explore their own towns and villages in Palestine, in other communities we found people with a general interest in historical maps and digital mapping technologies, and many others simply trying to find their own small, meaningful way to contribute to the Palestinian struggle for liberation and return.

    https://www.jadaliyya.com/Details/46592
    #cartographie #Palestine #visualisation #données_spatiales #données #histoire #cartes_historiques #photographies_aériennes #Palestine #génocide #destruction #histoire_orale #récit #mapathons #archive #effacement #historicisation
    via @fil

    • Palestinian oral history map

      This platform allows you to navigate geographically and chronologically through the #Palestinian_Oral_History_Archive (#POHA), an archive of over one thousand hours of interviews with Palestinians who lived through the Nakba, hosted by the American University of Beirut (AUB).

      https://libraries.aub.edu.lb/poha-viewer/map/en

    • Counter-Mapping the Archive

      Tell us about your project. What times, places, and topics does your work cover?

      My research concerns mapping and counter-mapping in Palestine, from British and Zionist (later Israeli) mapping to Palestinian and anti-Zionist counter-mapping. I have two main objectives in my work: to analyze the relationship of mapping and power in (and of) Palestine; and to assess the potential of counter-mapping as part of a project of decolonization.

      The Palestinian condition is such that any map is treated by Palestinians as a dubious object, capable of deceit. Maps represent more than just a physical image of place. They possess agency and should be read as texts just like paintings, theatre, film, television, and music; they speak of the world, disclosing and realising manifold spatial relations.[1] It follows, then, that a range of approaches are needed to make sense of maps. My work, as a policy fellow at Al-Shabaka; the Palestinian Policy Network, as an artist and filmmaker, and currently as a doctoral candidate at Newcastle University, has been to interrogate the possibilities and limitations of cartography in the land between the Jordan River and the Mediterranean Sea between 1870 and 1967. I begin in 1870 because the first large-scale survey of this region was produced by the British-led Palestine Exploration Fund (PEF) between 1871-1877. The PEF produced by far the most precise and technologically sophisticated maps of the region to that point and paved the way for the British to assume colonial control over Palestine during the First World War, fifty years later. I stop at the Naksa of 1967 (the “setback,” or Six Day War as it’s known outside of Palestine) and the extension of the Israeli occupation to the entirety of historic Palestine as well as the Syrian Golan and the Egyptian Sinai.

      Simultaneously, I analyze (and produce) counter-cartographies of Palestine. Often termed “counter-maps,” these are alternative maps which attempt to recognize the past, critique the present and (re)imagine the future. As such, they are not bound by a timeframe. I include “traditional” and digital maps as well oral or memory maps, literature and poetry, tatreez (Palestinian embroidery) and visual and performance art. The nature of this work means that I have combined traditional approaches such as archival research with the deliberate subversion of colonial artifacts. This includes my own counter-mapping efforts through poetry, visual art, and documentary film – such as my 2021 experimental short, The Place That is Ours, co-directed with Dorothy Allen-Pickard (figure 1).

      The ongoing genocide in Gaza has, in different ways, transformed the goals of my research, not least since many of the geographies depicted in historical maps of Gaza have been annihilated. But it has also called the specificity of decolonization in Palestine into question, because discourses around what constitutes decolonization in Palestine have irrevocably altered since October 2023.[2] Just as I seek to interrogate the archive – the ways it evades and conceals – so too have I found that my own research has become an archive of sorts: a survey of a landscape which has since been hit by a devastating earthquake. Making sense of this research, both the maps and the contextual frames that surround them, and asking what value (if any) they have is a painful preoccupation. These reflections are intended to contribute to a broader, more urgent, conversation around the politics of mapping Palestine and its role in the work of liberation in this current moment, when the very existence of Gaza is under threat.

      How did you come to develop your project? What sources and analytics did you draw upon?

      My interest in maps was sparked in 2017 when I used the iNakba app (since renamed iReturn) developed by Israeli anti-Zionist organisation Zochrot to find my destroyed village in the Tiberius region. The app’s interactive map has pins in the locations of 600 Palestinian villages destroyed in the Nakba of 1947-48 with otherwise obscure Google Maps and Waze coordinates. It also includes demographic information on each village (for instance settlement before and after 1948; what military operation, if any, destroyed it, and so on) in Hebrew, Arabic, and English – information synthesised from Walid Khalidi’s 1992 seminal work All that Remains.[3] I used the only image the app had–a grainy picture of the landscape with rolling hills and palm trees–to check we were in the right place (figure 2). The land did not lie, even after seven decades.

      In the years since, I have contemplated the clandestine cartographic practices I had to resort to in order to re-discover this place. Israeli maps deliberately obfuscate, omit, and ignore Palestinian localities, both populated and depopulated. Just as the Israeli state has been built on the ruins of Palestinian villages, towns, and cities, the Israeli map has been drawn to negate any Palestinian presence.[4] A map is well-suited for this task. The “duplicity” of maps, what critical cartographer J.B Harley calls their “slipperiness,” is the essence of cartographic representation.[5] This is in large part because mapmakers were, and in many ways, still are, presumed to be engaged in an “objective” or “scientific” project of knowledge creation.[6] From this perspective, maps are perfect, scaled representations of the world, based upon unbiased factual information and accurate measurements.[7] Scientific positivism has created the perception that maps are detached, neutral, and above all, accurate graphic representations of space.

      But how does empiricism (and its discontents) apply to Palestine as a site of contemporary colonialism, where indigenous land is confiscated and contested, where any map is out of date almost as soon as it is issued, and where the map acts as a prophecy for colonial intent? Most significantly, in what ways does debunking cartographic myths act as an important case for any designs on material change towards a decolonized world? These questions are the backbone of my work. My hope is that this research produces new knowledge on historical and contemporary practices of mapping in Palestine and will make conceptual and empirical contributions to debates in critical cartography, settler colonialism and decolonization.

      Can you tell us a bit about your methodology? What do you include in your maps and what do you leave out? Why? How do you see your methodological choices in connection with analytic and political questions?

      The archive features prominently in my research; in many ways it acts as my point of departure, not because of what it contains, but because of what it does not. I have carried out research in eight archives across the UK and US including state, public, university, and personal collections and have found many overlaps, contradictions, and silences. But most maps of Palestine (along with their ephemera – explanatory notes, special volumes, sketches, registers, census data, field guides etc.) are held in archives broadly inaccessible to Palestinians. Whether in the colonial archives of London, New York, Washington DC, Tel Aviv, or Jerusalem, Palestinians have limited access to large parts of the history of their land and people, particularly as seen through the colonizer’s eyes.

      The importance of archiving cannot be overstated, as Jaques Derrida and Eric Prenowitz remind us: “There is no political power without control of the archive, if not of memory. Effective democratization can always be measured by this essential criterion: the participation and the access to the archive, its constitution, and its interpretation.”[8] How can Palestinians understand their relationship to the land and imagine return without full access to the archive?

      This is not unique to Palestinians. Indigenous peoples rarely have access to or exercise power over state archives, spaces often filled with documents and histories that instrumentalize the past to ensure settler presents and futures. Despite this marginalization of indigenous people and their relegation to a spectral presence in archival spaces, there has been a recent surge in the exploration and reclamation of archiving in indigenous, especially Palestinian, movements, many of these in the form of counter-cartographies. This might be understood as a reaction to the condition of exile. Beshara Doumani offers this interpretation: “I mention the attraction of archiving the present, not just the past, because Palestinians are still incapable of stopping the continued and accelerating erasure of the two greatest archives of all: the physical landscape, and the bonds of daily life that constitute an organic social formation.”[9]

      It is perhaps for this reason that I find myself perennially drawn to the archive. The lacunae of the archive call for its subversion and reclamation. The archive has become a springboard for counter-mapping and alternative imaginaries. Saidiya Hartman, through her revolutionary “critical fabulations,” summarises this elegantly: “every historian of the multitude, the dispossessed, the subaltern, and the enslaved is forced to grapple with the power and authority of the archive and the limit it sets on what can be known, whose perspective matters, and who is endowed with the gravity and authority of historical actor.”[10]

      In many cases, these limits are not only to be found in the contents of the archive – in my case, maps – but, importantly, also in the physical edifice of the archive itself. For instance, all maps of Palestine before and after the creation of the Israeli state in 1948, some dating back centuries, are labelled “Israel” in the vast collection of the Library of Congress in Washington D.C. (a practice shared with the Royal Geographical Society archives in London). It is not uncommon to find a folder initially labelled “Palestine” crossed out and replaced with “Israel” (figure 3).

      Such a brash overwrite acts as a synecdoche of the broader Zionist imperial project and its logic of elimination. As Patrick Wolf reminds us, the settler’s impulse is first to erase and eliminate the native, and second, to erect a new colonial society on the stolen land.[11] The archive facilitates the former, the state (and its allies) execute the latter.

      And yet, Palestinians insist on imagining and creating a reality beyond the present. Whether in Palestine or in exile, academics, mapmakers, organizers, and artists have learned to destabilize the archive to conceptualize alternative realities. In my own case, I have used technologies and practices including Photoshop, Risoprint (best described as digital screen printing), collage, embroidery and Geographic Information Systems (GIS) software to reinscribe Palestine in cartographic terms. For instance, I geo-referenced a British colonial map from 1935 to depict villages destroyed in the Nakba (figure 4) and the location of Palestinian refugee camps across the region (figure 5).

      Since 1948, Palestinians have held onto the memory of destroyed homes and villages through the creation of atlases, maps, memoirs, visual art, books, oral histories, and websites. The right of return for Palestinian refugees and internally displaced people is not just a political solution but also the first step in a process of decolonization. Decolonizing maps involves acknowledging the experience of the colonial subjects (Palestinians) on the one hand, and documenting and exposing the colonial systems and structures (Zionist expansionism) on the other. It requires what David Harvey calls “the geographical imagination” – linking social imagination with a spatial-material consciousness.[12]

      While there is valid criticism that counter-maps reproduce or embed existing exclusionary territorial and spatial practices, ongoing counter-mapping efforts demonstrate how Palestinians and their allies are creating a decolonizing cartography beyond simply (re)asserting lines on an existing map.[13] Rather, these efforts put personal and collective memories in spatial terms and incorporate them into a legal and political framework. This includes initiatives and projects such as Palestine Open Maps in 2018, the first open-source mapping project based around historical maps from the British Mandate period, as well as Decolonizing Art and Architecture Residency and Forensic Architecture. This is largely thanks to technological advances in GPS and GIS, which provide a foundation upon which to play, imagine and (re)build in spatial-cartographic terms.

      Moreover, the work of artists enables Palestinians to oppose and subvert the hegemonic discourse and assert an alternative vision of liberation and return. Examples include works by Mona Hatoum (“Present Tense” 1996, “Bukhara” 2007), Larissa Sansour (“Nation Estate” 2012, “In the Future They Ate from the Finest Porcelain” 2015) and Amir Zuabi (“Cold Floors” 2021). The current onslaught has seen a wealth of incisive work from younger artists and architects who are creating despite intense repression; see for instance Mariam Tolba (“Map of Palestinian Displacement: Behind Every Infographic is a Million Stories” 2024), Omar El Amine (“The Shahada of the Olive Tree” 2024), Zain Al-Sharaf Wahbeh (“The Image as an Archive” 2024), Tessnim Tolba (“Saharan Winds” 2024) and Nadine Fattaleh (“Materials of Solidarity” 2024 – image 6).

      Crucially, these initiatives are often reinforced by, or juxtaposed with, Palestinian efforts to return to destroyed villages in reality. For instance, the internally displaced inhabitants of villages including Iqrit, Al-Walaja, and Al-Araqib returned decades after their initial expulsion despite the risk of state violence and demolition, in addition to more coordinated events such as the Great March of Return in Gaza from 2018, the Unity Uprising in May 2021 or Operation Al-Aqsa Flood in October 2023. These actions lend credence to Edward Said’s assertion that geography may be “the art of war but can also be the art of resistance if there is a counter-map and a counter-strategy.”[14]

      My work both within and beyond the archive examines maps not solely as visual artifacts of a bygone era; rather it is part of a search for blueprints. Clues remain for what a decolonized and liberated future for Palestine and its people could look like – and what beauty there is to find along the way.

      https://www.jadaliyya.com/Details/46572/Counter-Mapping-the-Archive
      #contre-cartographie

  • #messico: #guerra di frammentazione territoriale
    https://radioblackout.org/2025/03/messico-guerra-di-frammentazione-territoriale

    Il 5 marzo è stato scoperto un campo di sterminio di uno dei cartelli più feroci del paese, dal 2006 ad oggi quali interessi si articolino tra il crimine organizzato e lo Stato messicano e le implicazioni per la popolazione locale è il tema di questo approfondimento svolto con un compagno del #nodo_solidale. Il […]

    #L'informazione_di_Blackout #cartelli_droga #narco

  • Border. Space of Violence and Struggle

    What is a border? Is it a line on the map dividing nation states or communities that used to be united? Or is it rather a wall; border infrastructure that is constantly fortified and improved - with cameras, coils of barbed wire, electronics - all that to prevent people from moving, while in fact making their journey more dangerous?

    All these material elements constitute a border. But it is not only about them - the practices that take place there matter as well. On one side, there are soldiers and border guard officers patrolling the territory and using violence against asylum seekers, pushing them back into dangerous areas, where nature itself may detain or hurt them. On the other side, there are people on the move, who cross the border in search of a safe place and dignified life. Hence, the border is constantly produced by (but also produces) the constant processes of reinforcing and contesting it.
    Short story of the crisis

    August 2021 is deemed to be the symbolic starting point of the humanitarian crisis at the Polish-Belarusian border. That was when a group of 32 Afghanis sat in the glade to protest against being pushed back to Belarus and denied the right to apply for international protection for yet another time. The migrant trail across the Białowieża forest is not new, in the past many people would cross this green border in different directions to flee from violence and persecutions and find a better and safer life. The revival of this trail in 2021 was related to simplified visa procedures and increased number of flights to Minsk by President Lukashenko’s regime. Belarus did it in reaction to the sanctions imposed on this country by the European Union after fraudulent presidential elections in 2020 and bloody suppressed “revolution of dignity”.

    This opened up new possibilities to people who sought a way to escape from their country of origin or residence. The Polish government reacted directly and immediately by pushing these people back to Belarus and refusing to accept applications for international protection - each person’s right, regardless of the way they got to a given country.

    In September 2021 a state of emergency was declared in some parts of Podlaskie and Lublin provinces - for the first time since introducing martial law in 1981. The no-entry zone included 183 settlements and was accessible in fact only for the inhabitants of this zone, which made it impossible for journalists, NGO workers and people wanting to help to enter this territory. In October 2021 the so-called “pushback law” came into force. This law has sanctioned the status quo and obliged the persons who crossed the border in an undocumented way to leave the country and banned them from re-entering the territory of Poland and other Schengen area countries. It also entitled border guard officers to “walk these people off to the state border”.

    The due date of the zone was prolonged multiple times - until June 2022. After the initial 30 days it was prolonged by another 60 days - that was what the constitution allowed for. Following these 90 days, a ministerial regulation was issued, and it included the very same region in order to preserve the zone with its bans. After numerous protests of human rights organisations and parliamentary opposition who pointed out that this solution was not in line with the constitution, the State border protection act was amended - from this moment on, it was possible to introduce no-entry zones without declaring a state of emergency. Donald Tusk’s government invoked this very act on 13th June 2024 to declare a “buffer zone” which now ranged from “only” 200 m to 2 km from the borderline.

    These legal measures went hand in hand with advances in militarisation. The omnipresence of the border guard, army and the territorial defence force units became part of everyday life in Podlaskie, just like new fortifications built at the border. Solidarity networks developed in parallel with the violent activity of politicians. These networks included previously existing and newly formed initiatives and organisations created by locals and visitors that informed about human rights violations and provided continuous humanitarian support to the people in the forest, despite multiple attempts to discredit and undermine the legitimacy of their actions. Most of them joined an informal coalition named “Grupa Granica” (“Border Group” - translator’s note). These people and groups remain active to this day.

    The shape the border takes and will take in the future is and will be influenced by new legal acts. The key role here is played by the planned amendment to the Act on Granting Protection to Foreigners on the Territory of the Republic of Poland, which authorizes the state to suspend the right of asylum for a given period or at a given territory, which completely contradicts international law.
    What is “counter-mapping” for?

    Maps have always served as a tool for learning, sharing information, and representing newly discovered and already known areas. Marking roads, rivers, watering places, towns, and streets was supposed to make it easier to get one’s bearings in the world or to exploit the terrain and dominate the land and its inhabitants, if used to gain or consolidate power. And so, maps have also become a tool for exercising control over territories, a way of marking and legitimizing borders, separating “our own” from “others.”

    Migration maps serve a similar function; they often include arrows that are to show numbers and directions in which migrants are moving (usually in an exaggerated scale). They associate with military strategic planning and arouse fear of being invaded by those “from the outside.” Such an image carries the risk of dehumanizing and depoliticizing migration processes and decisions: we do not know who is migrating and why, what distances they have covered and how complicated their journey has been. The diversity of experiences of people on the move is lost.

    So how can we map migrations without falling into these potholes?

    We can use counter-mapping, a method that primarily aims to show control mechanisms, institutional policy, violence, and the impact it has on migrants. It is not bound so strongly by scale and geography; it leaves room for showing the agency and resistance of people on the move. By emphasizing the experience of migration, it can be used to create a more complex and nuanced picture.

    Counter-mapping originated from discussions on engaging research in favour of social change. According to this trend, collectively created knowledge should be useful for a social movement or a group participating in the process and help to better understand the situation or disseminate the reflections they developed. At the same time it should contribute to creating a narrative which is different from the official one. The map presented here was created in this spirit, in cooperation with researchers and activists involved in the activities on the Polish-Belarusian border, who document the processes happening there and provide humanitarian support to people on the move. The project combines already existing reflections and research related to the border space.
    What is there on the map?

    The material created in the counter-mapping process cannot, above all, be another control tool, revealing migration routes or resistance strategies. It could harm people on the move and prejudice their efforts to achieve a better, safe and dignified life. It must skilfully navigate around the challenges of visibility: showing manifestations of violence and resistance in order to serve an educational or advocacy function and strategically refrain from revealing sensitive information. This is why the map presented here does not reflect the real geography of Podlaskie. It includes significant “typical” spaces and objects that are actually located in the border area; however, their exact location and configuration has been changed. The distorted geography allows to show all the important elements of the landscape without endangering the people on the move and the continuity of activist support.

    The map contains 20 places and objects that are a pretext to tell a story about what the border space is and what is happening within it. It also shows us the material elements that influence travel, activism and control strategies.
    Sources and inspirations

    The presented map has been inspired directly by the ethnographic walk led by Inga Hajdarowicz and Natalia Judzińska from March 2023 in the border area. Regular visits that often involve researchers, students, and activists, are one of the ways to present data and research results. They also mobilize alliances and give an opportunity to observe changes in the border landscape and behaviour of the uniformed services.

    The reflections took the form of a map with its descriptions. They are based on the literature in the field of critical border studies, numerous papers published on the Researchers on the Border website and NGOs’ reports, i.a. The We Are Monitoring Association. They are also a record of research and activist experiences of the authors engaged at the Polish-Belarusian border.

    The presented map is a voice in the discussion on the humanitarian crisis that has been going on at the border. It attempts to participate in creating a counter-narrative and forming the memory of past and present events. Thereby, it adds to the growing list of studies on the relationship between space and violence. In addition to the previously mentioned sources, it is worth mentioning the project “Zone of hidden violence” by Border Emergency Collective and Szymon Ruczyński’s animation “There are people in the forest” (Original title: “W lesie są ludzie” - translator’s note).

    Of course, the map presents only a fragment of the border reality from the perspective of the people involved in the project. People on the move were not directly involved in the process of its preparation. Involving people with migration experience would require planning a completely different, long-term action that would be sensitive to their well-being. However, this does not mean that the voice of the very entities and subjects of the crisis does not appear in the project. Yes, it does - though it is mediated by the authors. It is because we assume that people from Poland (the country that perpetrates violence and violates human rights) are primarily responsible for informing about the ongoing humanitarian crisis. Their first-hand knowledge, engagement and meetings with people on the move, allow for this discussion about creating border space to happen.

    https://mapa.bbng.org/en

    #cartographie #visualisation #carte_interactive #frontières #migrations #violence #luttes #contre-cartographie #Pologne #crise #Biélorussie #forêt

    ping @karine4 @visionscarto

  • CARTE. #Généralistes, #dentistes, #sages-femmes… Votre #commune est-elle mieux lotie que les autres en matière d’accès aux soins ?
    https://www.francetvinfo.fr/sante/carte-generalistes-dentistes-sages-femmes-votre-commune-est-elle-mieux-

    Notre #carte interactive vous permet d’explorer l’accès à cinq professions médicales dans votre commune. De manière générale, plus de 50% des communes rurales sont sous-dotées en #médecins #généralistes, tandis que cette tendance ne concerne que 28% des communes urbaines.

  • La #France va-t-elle manquer d’#eau ?

    Face aux nombreuses inconnues qui entourent l’évolution des #précipitations dans les décennies à venir, cinquante scientifiques ont décidé de multiplier les simulations hydrologiques. Une certitude : il y aura moins d’eau l’été.

    Zoomer sur la carte de France pour choisir une rivière et regarder l’évolution de son débit dans cinquante ans sous l’effet du réchauffement climatique. Le Gers, par exemple, qui coule à Layrac. Les #cartes_Méandre dessinent quatre #scénarios possibles pour cette rivière, du plus optimiste, avec une diminution du débit de 10 % par rapport au niveau actuel, au pire, avec une baisse de plus d’un tiers.

    Cette impressionnante visualisation, disponible pour 4 000 points d’eau répartis sur tout le territoire, est le résultat du projet Explore2, piloté par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’Office international de l’eau (OiEau). Entre 2021 et 2024, une équipe de cinquante scientifiques a travaillé à mettre à jour les projections hydroclimatiques françaises pour anticiper les évolutions futures.

    L’observation des #cours_d’eau préservés des activités humaines annonce déjà les tendances. Une autre #carte_interactive, qui a reçu fin novembre le prix Science ouverte des données de la recherche pour son interface de visualisation proposée au public, dessine une France de l’eau coupée en deux.

    Dans la moitié sud, l’eau a manifestement diminué depuis le milieu du XXe siècle. « Il y a une baisse de l’ordre d’un tiers de la ressource en eau sur une très grande moitié sud de la France pendant les cinquante dernières années », précise Jean-Philippe Vidal, hydroclimatologue à l’Inrae. Mais dans la moitié nord, les hydrologues peinent à identifier des tendances claires depuis le début des mesures, en 1968.

    Ce contraste se retrouve dans les projections. Autour de la Méditerranée, celles du climat sont formelles : il y aura moins d’eau d’ici la fin du siècle. Mais dès qu’on remonte un peu au nord, les modélisations donnent des résultats divergents. « Pour la plupart des régions au nord de la Loire, il n’y a pas de signal clair : on ne sait pas si elles seront plus ou au contraire moins arrosées dans les décennies à venir », indique Jean-Philippe Vidal.

    De fait, si les modèles de climat convergent sur l’élévation des températures sous l’effet de l’augmentation des gaz à effet de serre, ils ne s’accordent pas sur l’évolution des précipitations. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la carte du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) concernant les projections des précipitations à la fin du siècle en France : la majorité de nos régions est grisée – autrement dit sans résultats – parce que les modèles livrent des simulations trop divergentes pour en tirer des conclusions.
    La pluie, difficile à modéliser

    Les projections du climat futur reposent en effet sur une modélisation du système climatique global croisée avec des modèles climatiques régionaux pour représenter plus finement le climat localement. Mais une bonne partie de la France se trouve dans une zone d’incertitude, entre le nord de l’Europe qui sera plus arrosé et le sud de celle-ci qui sera plus sec. « Certains modèles mettent la zone de transition au sud de l’Angleterre, d’autres au milieu de la France », détaille Jean-Philippe Vidal, une des chevilles ouvrières d’Explore2. En bref, selon le climat régional choisi, les tendances s’inversent.

    Autre obstacle, la pluie est plus difficile à extrapoler que la température : « La pluie est un phénomène du tout ou rien : il pleut ou il ne pleut pas. Ce processus non linéaire est différent de celui de la température, qui varie plus progressivement. Une température à un moment donné dépend de celle une heure avant. »

    Traduire la pluie en quantité d’eau à la surface terrestre n’est pas non plus une sinécure. « Pour Explore2, on a travaillé avec des modèles hydrologiques différents pour essayer d’avoir une vue d’ensemble sans rater des possibles. Certains transforment assez simplement une précipitation en un débit. D’autres représentent tous les processus physiques tels que le captage des pluies par la végétation, l’infiltration dans le sol, l’évaporation… », explique Jean-Philippe Vidal.

    Dernière difficulté à surmonter : l’étape de validation des modèles. En temps normal, les scientifiques testent les résultats de leurs modélisations avec des mesures réelles pour s’assurer de leur validité. Ici, cela implique d’avoir accès à des mesures de débit ou de hauteur de nappe qui ne soient influencées que par les variations climatiques, ce qui n’est évidemment pas simple tellement pompages, barrages, drainages, urbanisation et autres artificialisations modifient largement les niveaux d’eau. Les chercheurs ont néanmoins identifié 600 stations préservées parmi les 4 000 pour valider leurs modèles.
    « Commencer à se préparer »

    Une fois toutes ces précautions prises, l’équipe d’Explore2 a multiplié les projections. À partir d’une quinzaine de modèles de climat mondiaux ou focalisés sur l’Europe, faisant consensus à l’échelle de la communauté scientifique, elle a obtenu un champ des possibles des tendances de précipitations. Informations ensuite rentrées dans neuf modèles hydrologiques pour transformer les données sur les pluies en informations sur le niveau des nappes et le débit des cours d’eau. En définitive, les chercheurs et chercheuses se retrouvent avec quelque 200 projections...

    « La simulation par de nombreux modèles différents augmente la confiance sur certains résultats », explique Agnès Ducharne, climatologue au CNRS, qui a également participé à Explore2. Plus une même projection va se répéter, plus elle a de chances d’être juste, selon les statisticien·nes du climat. « Cette approche multimodèle fait largement consensus, renchérit Ludovic Oudin, hydrologue à Sorbonne-Université, qui n’a pas participé au projet. Toutes ces simulations, en permettant de regarder comment les modèles divergent, donnent une bonne idée de l’incertitude. »

    Ensuite, il a fallu justement représenter l’incertitude puisque, selon les modèles climatiques utilisés, les débits annuels moyens augmentent ou baissent. Jean-Philippe Vidal explique le choix de distinguer quatre horizons possibles à la fin du siècle « pour dégager des futurs auxquels on pourrait être confrontés et pour lesquels il faut commencer à se préparer ». Pour ne pas se limiter à des moyennes, au risque d’amoindrir les évolutions, les scientifiques ont aussi voulu tenir compte des extrêmes.

    Autre parti pris dans la présentation finale des résultats : celui de se limiter à un seul scénario d’émission de gaz à effet de serre du Giec, le RCP 8.5, qui table sur la poursuite du niveau actuel d’émissions dans les décennies à venir. Deux autres scénarios plus optimistes avaient été explorés. Mais le manque d’ambition des politiques climatiques laisse penser que le scénario RGP 8.5, qualifié autrefois de pessimiste, est aujourd’hui une hypothèse réaliste de travail... Qui cadre d’ailleurs avec la demande du gouvernement français de se préparer à une augmentation de 4 °C à la fin du siècle.

    Les quatre scénarios, représentés sur une carte intégrative accessible au grand public, ont chacun autant de chances d’advenir. Ils cachent par contre d’autres futurs possibles, puisque les incertitudes caractérisées dans le projet sont uniquement celles considérées aujourd’hui. Le dépassement de « points de bascule » par exemple pourrait conduire à d’autres évolutions inattendues, soulignent les chercheurs et chercheuses.

    Finalement, Explore2 confirme la baisse des précipitations en été sur toute la France. Une autre tendance se dessine fortement : la hausse des précipitations en hiver sur la moitié nord. « Nos conclusions montrent aussi pour la première fois l’intensification dans tout l’Hexagone des extrêmes hydrologiques, sécheresses et pluies intenses. Des résultats avec des implications importantes pour les gestionnaires de l’eau, dont la tâche va être plus difficile », souligne Agnès Ducharne.

    Un autre signal est très clair : il y aura de moins en moins d’eau l’été dans les rivières. Mais pour le reste… difficile d’en tirer des conclusions. Les débits annuels moyens augmentent ou baissent selon les projections, tout comme les niveaux des nappes.

    « Nos résultats scientifiques, avec un gros effort mis sur la qualité et la lisibilité des données livrées, sont nécessaires pour que les acteurs de l’eau enclenchent des actions d’adaptation. De nombreux acteurs de l’eau se saisissent déjà de nos travaux », se réjouit Jean-Philippe Vidal, qui insiste : « Les quatre futurs envisagés demandent tous d’une manière ou d’une autre de revoir nos choix de société sur la demande en eau tout en assurant les besoins des milieux aquatiques. »

    Et le chercheur d’espérer que chacun·e en tire les enseignements nécessaires en regardant le scénario qui affectera le plus son activité : que les gestionnaires de crues se préparent dès maintenant au scénario le plus arrosé et les agriculteurs et agricultrices au scénario le plus sec.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/220225/la-france-va-t-elle-manquer-d-eau

    #pénurie #pénurie_d'eau #pluie #modélisation

    ping @reka

  • 65 ans après « #Gerboise_bleue » : La #France toujours dans le #déni

    Le 13 février 1960, l’Etat français expérimentait « Gerboise bleue », le premier de ses 17 #essais_nucléaires atmosphériques et souterrains jusqu’en 1966, à #Reggane, dans le Sud algérien. Sujet #tabou vis-à-vis de la société française et statu quo à l’égard des autorités algériennes qui n’ont eu de cesse réclamer à la France depuis des décennies #réparation pour les graves #dommages occasionnés à l’#environnement et à la population locale exposée aux risques de #contamination sur des générations. D’assumer ses #responsabilités et de fournir documents et informations devant servir à la décontamination des sites. L’Etat français répond à cette demande légitime par le déni, arguant que les essais ont été « propres » et engendrant peu de dégâts.

    Dès le premier essai, « Gerboise bleue », les #retombées_radioactives sont importantes. Elles ont touché une grande partie de l’Afrique au nord de l’Equateur. Treize jours après, elles atteignent les côtes espagnoles et recouvrent la moitié de la Sicile ! C’est ainsi que le jour suivant l’explosion, le #nuage_radioactif arrive en Libye, traverse une partie du Niger pour atteindre les alentours de N’Djamena, capitale du Tchad.

    A J+4, les retombées recouvrent des milliers de kilomètres carrés pour atteindre le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Mali. Douze jours après l’explosion, les retombées radioactives atteignent Alger en passant par le Sahara occidental et le Maroc. Le lendemain, le nuage traverse la mer Méditerranée et approche des côtes espagnoles et de la Sicile.

    On est bien loin de la version officielle française qui laissait entendre dans une #carte publiée par le ministère de la défense français en 2007 dans un document sur les essais français au #Sahara, présenté comme un « gage de transparence » au moment où le gouvernement algérien organisait à Alger une conférence internationale sur les conséquences environnementales et sanitaires des essais nucléaires.

    La délimitation des retombées de « Gerboise bleue » du document de 2007 avait été sérieusement modifiée par rapport à ce qui s’est réellement produit en 1960 et n’indiquait plus qu’un minuscule « secteur angulaire » couvrant une zone non habitée à l’est du point zéro de #Hamoudia.

    On comprendra toute la gravité de cette #désinformation du ministère français de la Défense quand on sait que cette carte de 2007 retouchée a servi à délimiter la zone géographique saharienne où devraient se trouver les personnels civils et militaires et les populations pour bénéficier de la loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français du 5 janvier 2010.

    La thèse d’essais « propres » démentie par des experts indépendants

    L’Observatoire des armements /Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits (CDRPC) relève que le nombre global de documents classés « secret défense » relatifs aux essais nucléaires français au Sahara et en Polynésie (1960 – 1996) déclassifiés en 2013 par le ministère français de la Défense est dérisoire : moins de 5%.

    Soit une trentaine de documents sur 154 qui ont de l’intérêt, selon les experts de l’Observatoire qui les ont analysés. Et cette déclassification résulte de la procédure judiciaire engagée en 2004 par des associations de victimes des essais nucléaires français en Algérie et en #Polynésie, l’#Aven et #Moruroa e tatou auprès du Parquet de Paris.

    Tandis que le rapport de 1996 intitulé « La genèse de l’organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO) » ne faisait pas partie des documents déclassifiés de la série saharienne, alors que sa divulgation, en 2009, par l’Observatoire des armements (revue de l’Observatoire, Damoclès, n°128-129) a mis en évidence que les essais nucléaires français au Sahara n’ont pas été « propres ».

    Ce rapport, classé « confidentiel-défense », est une synthèse rédigée à partir des documents militaires d’époque, classés « secret » ou « confidentiel défense »…

    « Même s’il apporte des informations jusque-là non connues, il s’agit bien d’une ‘relecture officielle’ de la période des essais nucléaires français », note la revue Damoclès. « Les rédacteurs ont dû trier dans les documents sources, ce qui explique les incohérences et surtout les silences et les omissions. » « C’est manifestement le cas pour les ‘ratés’ des essais au Sahara, notamment ‘Gerboise verte’ ou l’accident du tir Béryl »…

    Ainsi, on apprend que sur les treize tirs effectués entre 1961 et 1966, douze ont fait l’objet de fuites radioactives. Seul le tir « Turquoise » du 28 novembre 1964 n’aura pas provoqué de radioactivité à l’extérieur.

    Quant aux conséquences de ces radiations, elles ne se sont pas arrêtées avec la fin des essais et la fermeture administrative des sites, mais perdurent aujourd’hui encore, à la fois compte tenu de la très longue durée de vie de certains éléments radioactifs et du fait que la France a laissé de nombreux déchets nucléaires enfouis dans le désert.

    Feu Bruno Barrillot, expert et cofondateur de l’Observatoire des armements, nous indiquait dans un entretien à El Watan en 2014 que l’urgence, c’est In Ekker, zone où s’est produite la catastrophe de Beryl. L’expert évoquait « une immense coulée de lave de 600 m de long à ciel ouvert.

    On ne pouvait pas l’approcher à moins de 20 m ». « La dernière fois où j’étais passé, des Chinois qui construisaient un aqueduc ont raconté qu’ils avaient retrouvé des fûts de matériaux radioactifs en creusant le sol. A Hamoudia, il reste visiblement des traces de sable vitrifié qui s’effrite et qui peut être emporté par les vents. Une simple poussière inhalée, c’est un risque de développement d’un foyer de cancer. »

    Deux anciens scientifiques du contingent, Louis Bulidon et Raymond Séné, étaient présents à In Ekker en mai 1962. Ils avaient la charge des mesures de radioactivité, et leurs appareils ont enregistré les retombées radioactives du nuage de l’accident Béryl dans l’axe nord-sud, c’est-à-dire sur la zone la plus habitée de la région allant de la montagne du Tan Afela, au nord, à Tamanrasset et jusqu’au fleuve Niger, au sud.

    « Plus de 5000 personnes, hommes, femmes et enfants, habitant cette région du Hoggar, sans compter les quelque 2000 militaires et civils employés aux essais sur la base d’In Amguel et le millier de travailleurs « recrutés localement dans tout le Sahara, ont été affectés par le nuage radioactif. » Toutes les mesures faites par les deux scientifiques ont été enregistrées et restent, aujourd’hui, cadenassées dans les archives françaises gardées secrètes, au nom de « la raison d’Etat ».
    L’Algérie n’a eu de cesse d’appeler la France à assumer ses responsabilités

    Le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, avait demandé à son homologue français, François Lecointre, à Alger le 8 avril 2021, « la prise en charge définitive des opérations de réhabilitation des sites de Reggane et d’In Ekker, et la récupération des cartes topographiques permettant la localisation des zones d’enfouissement, non découvertes à ce jour, des déchets contaminés, radioactifs ou chimiques ».

    En juin de la même année, et dans une interview accordée au Point, le président Tebboune appelait « la France à soigner les victimes des essais nucléaires. Le monde s’est mobilisé pour Tchernobyl, alors que les essais nucléaires en Algérie provoquent peu de réactions. Ils ont pourtant eu lieu à ciel ouvert et à proximité des populations ». Récemment encore, il appelait les autorités françaises à venir nettoyer les déchets laissés sur-place.

    Aussi, « l’absence d’informations techniques sur la nature des explosions nucléaires et le matériel pollué enfoui » est un « crime majeur commis par la France coloniale », selon les termes du général Bouzid Boufrioua, chef du service du génie de combat du Commandement des forces terrestres de l’ANP.

    Dans l’éditorial de son édition de ce mois de février 2025, El Djeïch, la revue de l’Armée nationale populaire (ANP), est revenue sur les essais nucléaires français, crime du colonialisme français que l’Algérie commémore pendant ce mois de février. El Djeïch évoque ce « crime odieux qui demeurera, à jamais, une tache indélébile au front de la France coloniale ».

    Dans leur étude, « Sous le sable, la radioactivité »* rendue publique le 27 août 2020, ICAN France*** et l’Observatoire des armements rappellent qu’« à ces matériaux contaminés, laissés volontairement sur- place aux générations futures, s’ajoutent deux autres catégories : des déchets non radioactifs… et des matières radioactives (sables vitrifiés, roche et lave contaminées) issues des explosions nucléaires ».
    Pour Jean-Marie Collin, expert et porte-parole d’ICAN France, « ces déchets sont de la responsabilité de la France et aujourd’hui du président Macron.

    Il n’est plus possible que ce gouvernement attende encore pour remettre aux autorités algériennes la liste complète des emplacements où ils ont été enfouis. Pourquoi continuer de faire peser sur ces populations des risques sanitaires, transgénérationnels et environnementaux ? ». L’Etat français est resté quasiment sourd aux demandes d’information insistantes et de documents référents formulées par les autorités algériennes.

    Le déni français est total. Jusqu’à une information diffusée la semaine dernière selon laquelle les poussières transportées par les vents de sable du Sahara sur la France ne proviennent pas du Sahara et ne sont pas radioactives. La coïncidence de la diffusion de cette information avec la proximité du soixante cinquième anniversaire du premier essai nucléaire français « Gerboise bleue » est édifiante.
    Le « secret défense » français renforcé par la loi de 2008

    Le « secret défense » français a été renforcé par l’adoption le 15 juillet 2008 d’une loi rendant les archives sur les essais nucléaires non communicables sans une autorisation spécifique du ministère de la Défense.

    Assurer la transparence sur ces essais nucléaires par la déclassification des dossiers et rapports significatifs – il en reste des milliers – contribuerait à faire avancer la vérité et à rendre justice aux victimes directes et aux générations futures. Et aussi parce que la communication de la cartographie des sites d’enfouissement est primordiale, afin de les sécuriser et éventuellement de regrouper les déchets selon des normes conformes à la réglementation internationale.

    A noter que le ministère français de la Défense évalue le personnel qui a travaillé pour les essais nucléaires français en Algérie au Centre d’expérimentations militaires (région de Reggane) et au Centre d’expérimentations militaires des Oasis (In Ekker) à 27 000, dont environ 3000 travailleurs algériens employés localement. Quant aux populations de la région de Reggane, elles avaient été estimées à 50 000 personnes en 1957.

    Seules deux victimes algériennes indemnisées par la « loi Morin »

    La « loi de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires de la France », dite « loi Morin », du nom du ministre de la Défense de l’époque, entrée en vigueur le 5 janvier 2010, a été obtenue après plus de dix ans d’actions menées par les associations et leurs soutiens auprès des parlementaires, des autorités politiques et militaires, des médias. Il a fallu ensuite encore quasi une dizaine d’années pour que la loi puisse commencer à bénéficier à des victimes.

    Elle repose sur trois conditions pour le dépôt d’un dossier de demande d’indemnisation : 1/ avoir résidé sur les zones définies par décret où se sont déroulés les essais ; 2/ durant une période comprise entre le début et la fin des essais et 3/ avoir contracté une des 23 pathologies reconnues comme potentiellement radio-induites listées par décret.

    Dans la pratique, c’est beaucoup plus compliqué. Les dossiers doivent se faire en langue française, les démarches se font essentiellement par internet, il faut fournir nombre de documents administratifs, dossiers médicaux difficiles à obtenir.

    En Polynésie, les associations aident les populations, des équipes socio-médicales ont également été envoyées sur-place pour favoriser le montage de dossiers. Ce qui a permis de diagnostiquer 13 000 personnes impactées par une des maladies répertoriées dans la loi Morin, dont 400 ont été indemnisées.

    Jusqu’à fin 2023, ce sont 1026 victimes qui ont été indemnisées en tout, dont seulement deux résidant en Algérie ! Une commission d’une trentaine de députés français qui s’est emparée de la loi en vue de son amélioration pour qu’elle bénéficie au plus grand nombre de victimes doit rendre public son rapport courant juin prochain. La partie algérienne jusqu’à l’indépendance de l’Algérie est concernée par les travaux de cette commission.

    Concernant la prise en charge des victimes algériennes irradiées, l’indemnisation potentielle par l’Etat français des Algériens irradiés ne constitue pour les autorités algériennes qu’un aspect du traitement global de la question des retombées nocives des essais nucléaires durant les années 1960. C’est pourquoi l’Algérie plaide pour un règlement global collectif et non une prise en charge individuelle des victimes. -N. B.

    https://elwatan-dz.com/65-ans-apres-gerboise-bleue-la-france-toujours-dans-le-deni

    #histoire #histoire_coloniale #nucléaire

  • Chez #Blablacar, la dégringolade après l’arrêt des #primes #covoiturage

    Blablacar et #TotalEnergies avaient gonflé les vertus du covoiturage pour profiter des « #certificats_d’économie_d’énergie ». La #suspension de ce filon ultralucratif, en juin, a fait dégringoler la valeur de l’entreprise, révèle notre enquête.

    Gros coup de frein en plein excès de vitesse. La décision du Conseil d’État, il y a sept mois, de suspendre la « #prime_covoiturage » de 100 euros et l’instrument financier très lucratif qui l’accompagnait a fait perdre à l’entreprise Blablacar un quart de sa valeur. C’est ce que révèlent les chiffres dénichés par Reporterre dans le rapport financier publié le 30 janvier par le fonds d’investissement VNV, un des actionnaires de l’entreprise française.

    Cette estimation montre à quel point l’entreprise a profité des « certificats d’économies d’énergie » (#CEE). C’est un système particulièrement opaque déployé par l’État depuis 2005 et en forte croissance depuis 2022. Il consiste à faire financer par des entreprises du secteur de l’énergie des actions d’économie d’énergie. Au total, 6 milliards d’euros, ne transitant pas par les caisses de l’État et non contrôlé par le Parlement... mais bel et bien prélevé sur les factures d’énergie des particuliers. Une somme qui a mis Blablacar sous perfusion donc, et qui a aussi financé la rénovation thermique des bâtiments par exemple.

    Rappel des faits : dès 2012, Blablacar a noué un partenariat avec TotalEnergies dans le cadre de ces CEE. L’énergéticien a d’abord financé des #cartes_carburant à 20 euros distribuées aux nouveaux conducteurs, puis des #primes_de_bienvenue. Le tout, en échange de certificats d’économie d’énergie délivrés par Blablacar, que TotalEnergies présentait ensuite à l’administration pour prouver qu’elle remplissait ses obligations.

    Des #économies_d’énergie largement exagérées

    Problème : les économies d’énergie qui justifient ce montage ont été largement exagérées et insuffisamment argumentées, a estimé le Conseil d’État dans sa décision du 25 juin 2024. Blablacar, pour capter une partie la manne des CEE, et TotalEnergies pour obtenir des certificats à bon prix, ont réussi à faire adopter par le gouvernement un mode de calcul des économies d’énergie réalisée grâce au covoiturage en leur faveur. L’État ne s’est pas contenté d’écouter le duo mais a pris un décret « coup de pouce » pour encore gonfler ces économies d’énergie virtuelles.

    Au bout du compte, pour l’année 2023, chaque nouvel inscrit sur la plateforme de covoiturage longue distance était « vendu » par Blablacar comme l’équivalent de... 42 000 km de voiture évités.

    Selon les chiffres communiqués en juin par Blablacar à Reporterre, l’opération lui a rapporté 90 millions d’euros en 2023. Un tiers de cette somme a été reversé aux 491 000 nouveaux inscrits. Le géant français du covoiturage conservait néanmoins une marge de 66 % sur chaque prime.

    C’est donc une #manne conséquente qui s’est envolée depuis le mois de juin et la décision du Conseil d’État. Une réécriture du mode de calcul a été finalisée fin décembre, avec des économies d’énergie 2,6 fois moins importantes que dans la première version. Elle est désormais en attente d’une validation par l’administration, dans un climat d’incertitude politique et de guerre d’influence autour des certificats d’économies d’énergie.

    Les #finances de Blablacar sont un secret bien gardé

    Contacté par Reporterre, Blablacar reconnaît que sa rentabilité est étroitement liée aux certificats d’économie d’énergie, mais réfute toute surestimation. La décision du Conseil d’État résulte selon elle d’un défaut de justification.

    « Les certificats d’économie d’énergie ont permis de multiplier par vingt le nombre de covoiturages en dix ans, vante Blablacar. Face à l’urgence de décarboner nos mobilités, est-il acceptable de renoncer à des dispositifs pollueurs-payeurs qui ont démontré leur efficacité et qui ne pèsent pas sur le budget de l’État ? »

    Les finances de Blablacar sont un secret bien gardé. L’entreprise française est quasiment monopolistique sur le covoiturage longue distance en France et étend sa toile à l’internationale à une vitesse folle. Mais elle ne publie pas ses comptes de résultat, malgré l’obligation légale.

    Le rapport du fonds VNV, qui possède 14 % de Blablacar, permet d’estimer que la plateforme vaut, virtuellement, un total de 1,5 milliard d’euros. Et malgré une année 2024 « difficile », « en raison d’un malheureux concours de circonstances », VNV continue de voir l’avenir de Blablacar en rose. La plateforme atteint « près de 100 millions de passagers dans 22 pays » et affiche « une croissance de 20 à 25 % en 2024 par rapport à l’année précédente », écrit VNV.

    Les CEE devraient être rebranchés, à un niveau certes moindre qu’en 2023, mais dans une version « plus robuste », qui devrait « générer de la valeur pour l’entreprise », ajoute le fonds. L’Espagne se lance d’ailleurs à son tour dans le système des CEE, « ce qui transforme ce revenu […] en un modèle d’affaires. »

    Le #bilan_carbone du covoiturage en question

    Ce détonant succès financier interroge. Les #financements_publics et parapublics qui irriguent le covoiturage sont-ils justifiés ? Le bilan n’est pas simple à tirer. Les chiffres officiels, qui montrent une nette croissance du nombre de covoitureurs depuis que des primes sont distribuées, sont à relativiser. Beaucoup d’habitués du covoiturage informel se sont inscrits sur les plateformes pour profiter de la prime.

    Les vertus écologiques du covoiturage méritent également d’être questionnées. Les études sont nombreuses et parfois contradictoires, mais la plus récente, versée en novembre 2024 aux travaux préparatoires de la nouvelle fiche CEE « covoiturage longue distance », indique que le développement du covoiturage se fait principalement au détriment… du train. Le cabinet d’étude Kantar, sous l’égide de l’Ademe, l’agence gouvernementale de la transition écologique, a interrogé 11 000 covoitureurs de Blablacar. Les passagers ne sont que 11,7 % à avoir choisi le covoiturage en remplacement d’un trajet à bord de leur véhicule personnel.

    Si, grâce aux revenus tirés du covoiturage, des conducteurs décident de prendre plus souvent leur voiture, une tendance déjà observée, le bilan carbone de l’opération sera donc négatif.

    En revanche, l’augmentation du taux d’occupation des véhicules en circulation reste un axe d’amélioration identifié par la plupart des scénarios de décarbonation des transports. « C’est tout le drame de la situation : l’augmentation du taux d’occupation est indispensable pour la transition. C’est pour cela qu’il faut que le développement du covoiturage soit une politique publique, avec un pilotage dans l’intérêt général, loin de ce que font actuellement certains leaders du secteur. Une politique publique plus structurelle émerge, mais trop lentement et trop timidement », dit Thomas Matagne, président d’Ecov, une entreprise solidaire qui développe des lignes de covoiturage.

    Toujours est-il que le covoiturage figure en bonne place dans l’argumentaire de greenwashing déployé par TotalEnergies, Vinci, ou d’autres acteurs liés à la voiture. Comme un moyen de préserver une place pour la voiture dans la transition écologique.

    https://reporterre.net/Chez-Blablacar-la-degringolade-apres-l-arret-des-primes-covoiturage
    #France #opacité #green-washing

  • Immigration : polémique sur des tests de français

    La nouvelle #loi_immigration durcit les tests de français pour les étrangers alors que le #budget alloué aux #cours a été réduit. Ils vont devoir prouver leur niveau de français, au nom de l’#intégration, en réalité, des 10aine de milliers d’entre eux vont devenir expulsables.

    Jusqu’à présent, pour obtenir une #carte_de_séjour, les étrangers doivent signer un contrat d’intégration républicaine et s’engagent notamment à apprendre le français, mais aucun examen n’est exigé. Avec la loi immigration, ils devront désormais passer et réussir une #épreuve_écrite.

    300 000 personnes vont devoir s’y soumettre sous peine de perdre leur titre de séjour

    Une condition nécessaire pour qu’ils s’intègrent selon le ministre de l’intérieur

    "quand depuis plusieurs années, un étranger en situation régulière ne maîtrise pas le Français c’est qu’il n’a pas produit l’ effort" (Bruno Retailleau Ministre de l’intérieur, Versailles 24 janvier 2024)

    Pour obtenir un titre de séjour de 2 à 4 ans il faudra valider un niveau collège, pour une carte de 10 ans, un niveau lycée et pour la nationalité française, un niveau universitaire.

    À Marseille depuis cette annonce, les étrangers que nous avons rencontrés dans un cours de langue, ont l’impression de jouer leur avenir. Tous ou presque ont un emploi, certains sont ici depuis plus de 10 ans comme Marianne d’origine comorienne. Elle a quitté l’école en 6eme et enchaîne les boulots de femme de ménage. Mais un examen écrit pour renouveler son titre de séjour lui paraît inaccessible

    “le souci c’est que j’ai pas le temps. J’ai pas fait d’étude en France, j’ai pas le niveau nécessaire c ‘est ça le problème” (Marianne, A l’Œil du 20 heures)

    La formatrice elle-même s’inquiète

    " Il y a des gens qui parlent très bien français, qui communiquent tous les jours dans leur travail, mais qui ne vont pas réussir cet examen. Il y a une forme d’inquiétude d’angoisse d’être ici depuis 10 ans et de se dire , cette fois-ci on pourra pas l’avoir” (Chloe Odent Formatrice coordinatrice de l’association A Voix Haute, A l’Œil du 20 heures)

    Les conséquences sont bien réelles : si au bout de 3 ans, ils n’ont pas atteint le niveau collège, avec la nouvelle loi, ils deviendront expulsables. Le ministère intérieur a même fait ses calculs :
    20 000 immigrés risquent de perdre leur titre de séjour et 40 mille se verront refuser la #carte_de_résident.

    Dans le même temps le nombre d’heure de formation de langue est en baisse, parfois même il a été divisé par deux. Pour remplacer les cours en présentiel, les étrangers devront se débrouiller avec simple site internet. Une catastrophe selon l’un des cadres de l’OFII qui souhaite rester anonyme

    “ les cours sont maintenus pour une infirme minorité en présentiel. Pour tous les autres,c’est simplement la proposition d’une plateforme internet. Beaucoup n’ont pas d’ordinateur, pas de connexion internet, ils n’ont que leur téléphone. C‘est quasiment laisser la personne dans l’échec" (Un cadre de l’OFII, l’Office Français de l’Immigration, A l’Œil du 20 heures)

    Mais pour le patron de l’OFII, en augmentant les exigences de langue, la France ne fait que s’aligner sur les pays voisins, comme l’Allemagne notamment.

    l’ensemble du dispositif vise à responsabiliser les personnes et à les aider à s’intégrer. Je pense qu’il faut avoir confiance dans les gens. Ils ont 3 ans pour atteindre le niveau minimal et renouveler leur titre de séjour" (Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), A l’Œil du 20 heures)

    Quand à ceux qui veulent obtenir nationalité française, la marche est encore plus haute, au point que certains français eux-mêmes se casseraient les dents sur cet examen de niveau universitaire.

    10 volontaires ont accepté de passer l’épreuve en condition réelle. Tous sont plutôt très diplômés, un seul n’a pas le bac. Pendant une heure et demie ils ont notamment planché sur des questions à partir d’enregistrements audio. Sur l’une des questions suivante : Le Robot émotionnel est capable d’interpréter, de provoquer ou de manifester les émotions ? Plusieurs candidats ont semblé perdu. “Je pense que je me suis trompée plusieurs fois " affirme une étudiante pourtant dotée d’un bac + 5 en littérature. Résultat, après correction, 5 candidats n’ont pas eu la moyenne à l’écrit mais compensent à l’oral et 2 ont même raté l’examen pour obtenir leur propre nationalité.
    "Il faut compter 2 à 3 mille heures de cours pour obtenir ce niveau, c’est vraiment inatteignable".

    Selon des associations qui préparent aux épreuves, quand le français n’est pas la langue maternelle,les chances de réussite sont maigres.

    “ c’ est un niveau qui est beaucoup trop élevé pour la plupart des étrangers qui veulent demander la nationalisation ou un titre de long séjour en France. (Félix Guyon Délégué Général de l’école THOT pour les réfugiés et demandeurs d’asile, A l’Oeil du 20 heures)

    Ces nouveaux tests de langue seront mis en place avant la fin de l’année. Une épreuve facturée une centaine d’euros, à leur charge.

    #france #loi #immigration #langue #test #naturalisation #nationalité #français #langue_française

    ping @karine4

  • Les « #minerais_de_sang » du #numérique, clé de la guerre en #RDC

    Au Congo, le mouvement armé #M23 soutenu par le Rwanda s’est emparé de la ville de Goma, capitale d’une province riche en #minerais_stratégiques. Indispensables aux #smartphones, ils alimentent ce #conflit meurtrier et écocidaire.

    C’est un tournant dans la guerre qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis trente ans. Dimanche 26 janvier, des combattants du #Mouvement_du_23_mars (M23), un #groupe_armé antigouvernemental, appuyés par 3 000 à 4 000 soldats rwandais, sont entrés dans Goma, la capitale de la province du #Nord-Kivu où vivent un million de personnes.

    Au cœur de ce conflit, les « minerais de sang » — #coltan, #nickel, #étain et #or — indispensables à la fabrication des équipements électroniques et notamment des smartphones. Reporterre fait le point avec #Fabien_Lebrun, chercheur en sociologie et auteur de Barbarie numérique. Une autre histoire du monde connecté (L’Échappée, octobre 2024).

    Reporterre — Quel est le lien entre le conflit à l’est de la RDC et les minerais utilisés pour fabriquer nos smartphones ?

    Fabien Lebrun — Au cœur de cette guerre se trouvent les minerais de sang, aussi appelés #minerais_de_conflits : le coltan, le nickel, l’étain et l’or. Le coltan est transformé en #tantale, indispensable à la fabrication des #condensateurs pour smartphones : sans ce #métal très résistant à la chaleur et à la corrosion qui permet la miniaturisation des composants, les téléphones chaufferaient tellement qu’ils pourraient prendre feu. Or, les deux tiers des réserves mondiales de coltan se trouvent dans et à l’est du Congo. L’Afrique des Grands Lacs — Congo et #Rwanda confondus — en assure la moitié de la production mondiale.

    L’est du Congo est également riche en #cassitérite, dont provient l’étain indispensable pour les soudures des circuits électroniques ; en #wolfram, ou #tungstène, qu’on retrouve dans les vibreurs et les haut-parleurs des téléphones portables ; et en or, dont l’industrie numérique siphonne 10 % de l’extraction mondiale pour la fabrication de ses #cartes_mères et ses circuits imprimés. Depuis la première guerre de 1996, ces minerais occupent une place dans ce qu’on peut appeler une #économie_de_guerre, une économie militarisée qui perdure à ce jour.

    Depuis avril dernier, les rebelles du M23 contrôlent la zone minière de #Rubaya, qui fournit 15 % du coltan mondial. Quel intérêt stratégique y trouvent-ils ?

    En contrôlant administrativement la zone, le M23 peut élaborer tout un système de #taxes et ainsi financer le conflit. D’après un rapport de l’ONU, le groupe exporte désormais 120 tonnes de coltan par mois et les taxes qu’il prélève sur la production lui assurent un revenu d’environ 800 000 dollars mensuels. D’un point de vue économique et financier, les intérêts sont importants.

    Le M23 est soutenu par l’armée rwandaise. Depuis plusieurs années, le président de la RDC Félix Tshisekedi accuse le Rwanda de convoiter ses #ressources en #minerai. Quel rôle ont ces ressources dans l’aggravation des tensions géopolitiques dans la région ?

    Ces #métaux sont, si ce n’est la principale cause, au moins un déterminant important dans l’#instabilité de la #région_des_Grands_Lacs. L’exploitation et la commercialisation de ces minerais de sang structurent l’#économie, l’#industrie et la #politique de la région. Elles produisent une rente qui enrichit les #élites et favorise la #corruption.

    On parle beaucoup du Rwanda, plaque tournante pour ces minerais indispensables aux équipements électroniques, mais l’Ouganda et dans une moindre mesure le Burundi sont aussi dans le coup. L’État congolais lui-même est en partie responsable de la situation : 2 000 kilomètres séparent Goma de la capitale, Kinshasa, et les institutions étatiques y sont absentes.

    Quelles sont les conséquences humaines et écologiques de l’#industrie_minière pour les habitants du Nord-Kivu ?

    Depuis le milieu des années 1990, début de la révolution numérique, le coût humain et écologique de ce conflit autour des minerais de sang est démentiel. Avant même le regain de #violence des trois dernières semaines, les analystes parlaient de plusieurs millions de #morts, de 7 millions de #déplacés dans des conditions terribles et de 4 millions de réfugiés qui ont fui le Congo. Près de 30 millions de Congolais sont en situation de #malnutrition aiguë.

    Au-delà du conflit, le bilan écologique est dévastateur. Les terres du Nord-Kivu, fertiles et qui auraient pu bénéficier à l’agriculture locale, ont été saccagées par les activités minières. L’#air est pollué d’effluves toxiques.

    « À certains endroits, il n’y a plus de vie aquatique »

    L’industrie minière est aussi en partie responsable de la destruction de la #forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical mondial crucial dans la lutte contre le changement climatique. Les espèces en voie d’extinction qui y vivent — gorilles des montagnes, bonobos, rhinocéros — sont massacrés par les groupes armés qui contrôlent les activités minières.

    Mais la première victime de l’extractivisme est l’#eau, comme l’explique l’ingénieure à SystExt Aurore Stéphant. Cela se vérifie au Congo, avec des centaines de kilomètres de cours d’eau contaminés aux #métaux_lourds — plomb, cadmium, etc. Le fleuve Congo est touché, ainsi que les #nappes_phréatiques. À certains endroits, il n’y a plus de #vie_aquatique.

    L’appétit des États occidentaux et des #multinationales de la tech pour ces ressources n’est pas étranger à ce désastre…

    Cela fait des décennies que la #responsabilité de l’#industrie_numérique dans la déstabilisation de la RDC est pointée du doigt. Mi-décembre, le président de la RDC a porté #plainte contre #Apple pour recel de #crime_de_guerre, blanchiment de faux et #tromperie des consommateurs.

    Déjà, en 2019, l’organisation internationale Right Advocates avait lancé une action collective contre Apple, #Microsoft, #Tesla, #Google et #Dell, qu’elle accusait de profiter du #travail_d’enfants dans les mines de cobalt congolaises. Malheureusement, la plainte n’avait pas abouti.

    « La production de masse de la #Playstation 2 de #Sony avait entraîné une ruée vers les activités minières »

    En 2016, Amnesty International et Afrewatch accusaient de grandes marques électroniques comme Apple, #Samsung et Sony d’acheter du cobalt à des négociants s’approvisionnant dans des mines où travaillent des enfants.

    En 2000, la flambée des prix du coltan, alimentée par la production de masse de la Playstation 2 de Sony, avait entraîné une ruée vers les activités minières à l’est de la RDC avec des conséquences très néfastes pour les communautés.

    Or, les États appuient bien souvent ces multinationales. En février, Bruxelles et Kigali signaient un accord pour un approvisionnement « durable » de l’Union européenne en minerais critiques. Alors qu’on sait très bien que 90 % des minerais de sang qui sortent du Rwanda proviennent du Congo !

    Peut-on parler de #néocolonialisme ?

    L’extractivisme est la pratique coloniale historique par excellence. Dès le XVIᵉ siècle, les conquistadors ont pillé l’or et l’argent des Amérindiens, qu’ils ont exterminés. Cet épisode a été un tournant pour l’enrichissement des États occidentaux et la naissance du capitalisme et de la mondialisation.

    Les activités minières, polluantes, génératrices de conflits sociaux, d’usages des terres et de l’eau, étaient sorties de nos imaginaires. Mais depuis trente ans, on assiste à un regain de l’extractivisme pour alimenter la #révolution_numérique.

    Il est évident que l’accord qui permet à l’Union européenne de piller la RDC en passant par le Rwanda est typiquement néocolonial. De même que la #mainmise de la #Chine sur le cobalt et le #cuivre congolais. On pourrait parler de #technocolonialisme.

    Que faudrait-il faire pour aider la région du Nord-Kivu à s’apaiser ?

    Nous ne pourrons pas diminuer la pression minière dans la région des Grands Lacs sans décroissance minérale et métallique. Pour être solidaires avec les Suds, il faudra forcément acheter moins et favoriser des appareils plus durables et mieux réparables.

    Réduire notre demande en métaux rares va aussi impliquer d’avoir des outils moins rapides, moins performants. C’est tout notre quotidien numérique et la numérisation à marche forcée qui sont à revoir.

    https://reporterre.net/Les-minerais-de-sang-du-numerique-cle-de-la-guerre-en-RDC
    #République_démocratique_du_congo #Congo #extractivisme #minerais #pollution

  • #Camino, un nouveau #cadastre minier numérique ouvert

    Les data du domaine minier sont désormais disponibles sur la plateforme Camino pour partager l’information sur les projets et faciliter leur gestion. Portée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, elle répond aux attentes des trois utilisateurs principaux : les entreprises, les citoyens et les agents publics.

    Camino leur permet de consulter les #titres_miniers et leurs caractéristiques sur une #carte à jour et de suivre les #projets en cours sur un tableau de bord. Elle constitue un référentiel commun ouvert et partagé des dossiers miniers et des #autorisations_administratives associées.

    Lancée en 2018, la plateforme Camino concerne l’ensemble du cadastre minier national en accès libre. L’ONF a intégré ce dispositif dès septembre 2018 pour la Guyane. Là-bas, le traitement des demandes d’#autorisation_de_recherche_minière (#ARM) est piloté par l’Office national des forêts, en qualité de gestionnaire du domaine forestier privé de l’Etat. Il effectue ces missions en lien avec le service des mines et le service de police de l’eau de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) et le pôle technique minier de Guyane (PTMG).

    Les demandes de titres miniers et autorisations d’exploitation minières, hors ARM, sont aussi pilotées par la DEAL, qui sollicite l’expertise d’acteurs extérieurs dont l’ONF, sur l’impact environnemental des projets. Les dossiers sont ensuite soumis au ministère de la Transition écologique et solidaire pour validation de la demande.

    https://www.onf.fr/onf/+/63e::nouvelle-plateforme-de-suivi-des-actes-miniers-sur-la-guyane-et-demateriali
    #France #mines #cadastre_minier #terres #database #base_de_données

  • #pfas nell’acqua in #valsusa
    https://radioblackout.org/2025/01/pfas-nellacqua-in-valsusa

     I PFAS sono un gruppo estremamente ampio di sostanze impiegate in molti ambiti industriali, dalla produzione di pentole antiaderenti alla costruzione di protesi mediche, passando per la realizzazione di componenti meccanici per il settore automobilistico e per la produzione di materiali resistenti agli incendi e agli agenti atmosferici per l’edilizia. Nell’ampio universo dei composti […]

    #L'informazione_di_Blackout #acqua #inquinamento
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/01/pfas.mp3

  • Un allocataire du RSA démasqué : son atelier secret de faux papiers lui rapportait 5000€/mois
    https://www.hitsandclips.fr/un-allocataire-du-rsa-demasque-son-atelier-secret-de-faux-papiers-lui-r

    Le malfaiteur avait constitué une véritable unité de production, dotée d’équipements spécialisés dans la reproduction de documents officiels. Son infrastructure lui permettait de fabriquer des reproductions d’une qualité remarquable, du #chèque_bancaire à la #carte_d’identité, avec une finesse d’exécution déconcertante.

    La fouille du domicile a mis au jour une installation stupéfiante. Les forces de l’ordre ont découvert un arsenal technique comparable à celui d’une imprimerie professionnelle, capable de reproduire tout type de document administratif. Le laboratoire dissimulait des technologies de pointe, rendant les contrefaçons pratiquement impossibles à détecter pour les commerçants.

    Une machine à frauder parfaitement huilée

    L’enseigne Monoprix a subi le plus lourd tribut financier de cette fraude, accusant un manque à gagner dépassant 19 000 euros [oh là là]. La perfection des reproductions parvenait à déjouer même les systèmes de sécurité les plus élaborés des grandes chaînes de distribution.

    La stratégie déployée témoigne d’une planification méticuleuse. Le #faussaire alternait ses cibles commerciales, diversifiant ses points d’utilisation pour maintenir sa discrétion. Cette approche calculée lui assurait la pérennité de ses activités tout en minimisant les risques de repérage.

    Son professionnalisme transparaît dans sa méthodologie de vérification. Une seule journée comptabilisait 254 requêtes [téléphoniques...] sur la base nationale des chèques suspects, illustrant son obsession du détail et sa volonté d’éviter tout signalement. Cette surveillance assidue lui permettait d’adapter sa production aux alertes potentielles.

    Les premiers soupçons ont émergé suite aux signalements de plusieurs établissements commerciaux franciliens. Les spécialistes de la brigade des fraudes aux moyens de paiement ont déployé un dispositif d’investigation poussé, croisant données numériques et surveillance physique. Cette approche globale a permis de cartographier l’ensemble du réseau criminel.

    Bon, à part les superlatifs de ce torchon, les chèques volés ou falsifiés, ça eu payé lorsque c’était une délinquance de masse. L’utilisation de ce moyen de paiement est en chute libre. Un fois le bocal vidé, il est aisé de capturer le poisson, surtout si il travaille avec un téléphone.

  • « #Carte_du_QI » : le député d’extrême droite #Alexandre_Allegret-Pilot partage une théorie raciste

    Le député Alexandre Allegret-Pilot (UDR) a diffusé sur X une carte dont sont friands les partisans de la théorie d’une #hiérarchisation_intellectuelle_des_races. Interrogé par Mediapart, il dit la trouver « intéressante » et dénonce un « procès d’intention ».


    Le rythme est difficile à suivre. Sur son compte X public, le député d’extrême droite Alexandre Allegret-Pilot publie une dizaine de messages par jour, parfois plusieurs fois par heure. Aux photos de paysages montagneux et d’églises se mélangent diverses invectives contre la gauche, moqueries des questions de justice sociale et critiques des « bien-pensants ».

    En général, ses publications ne touchent pas grand monde – le compte d’Alexandre Allegret-Pilot, élu en juillet 2024 sous la bannière Rassemblement national (RN) et les Républicains d’Éric Ciotti, n’est suivi que par 2 000 internautes. De temps en temps cependant, la popularité d’un message s’envole. C’est le cas d’une publication du 26 décembre, qui a touché près de 400 000 personnes en trois jours.

    On y voit une carte du monde censée représenter le « #Quotient_intellectuel (#QI) moyen par pays en 2024 », écrit le député, ajoutant que « les six premiers pays sont asiatiques ». Cette illustration n’est pas anodine ; il s’agit d’une carte régulièrement partagée par les tenants d’une idéologie raciste, qui supposent une #hiérarchie_raciale du QI dans le monde.

    Le continent africain et le Moyen-Orient y apparaissent en rouge, symbolisant, selon l’échelle et le gradient de couleur sélectionné, une infériorité supposée du quotient intellectuel des populations de ces régions du monde, par rapport aux Européens ou à la Chine et au Japon. Le QI est une unité de mesure obtenue avec un test ​​psychologique, censée représenter de manière abstraite le niveau d’intelligence d’une personne.

    Interrogé par Mediapart, le député Allegret-Pilot assure ne pas voir de problème dans cette représentation : « L’objet de ma publication se limite à mon commentaire, à savoir constater la performance des pays asiatiques. [...] Je ne m’intéresse pas à savoir qui partage quoi et m’en tiens à communiquer les informations ou représentations graphiques que je trouve intéressantes. »

    Des données contestées qui soutiennent une idéologie raciste

    La « carte du QI » a émergé au milieu des années 2000, après la publication de l’essai controversé IQ and Global Inequality (non traduit en français) du psychologue Richard Lynn et du chercheur en sciences politiques Tatu Vanhanen (https://en.wikipedia.org/wiki/IQ_and_Global_Inequality). La méthodologie et les conclusions des deux auteurs, qui déduisent un lien entre #génétique et #intelligence, ont été largement critiquées par la communauté scientifique.

    #Richard_Lynn s’est d’ailleurs vu retirer en 2018 son titre de professeur émérite par l’université d’Ulster (Irlande du Nord) à cause de vues qualifiées de « sexistes et racistes ». Il avait aussi théorisé l’idée selon laquelle les femmes seraient plus bêtes que les hommes, car elles auraient un cerveau de taille plus petite.

    « Il est important que les personnes qui voient cette carte aient conscience des différents facteurs qui peuvent nourrir ces différences [de QI]. L’hypothèse génétique n’est nullement démontrée, et il existe des hypothèses mieux étayées par les données », explique à Mediapart le chercheur en sciences cognitives Franck Ramus. Ce directeur de recherche au CNRS a consacré un billet de blog à cette « carte mondiale des QI » en 2019, alors qu’une partie de la fachosphère s’était donné pour mission de la partager un maximum – Libération s’en était alors fait l’écho.

    « Tout le problème réside dans l’interprétation qu’on donne à cette carte. L’erreur est de penser qu’elle décrit quelque chose de définitif, de parfaitement objectif qui décrirait des différences intrinsèques entre les peuples de différents pays », ajoute Franck Ramus.

    Le chercheur a envoyé publiquement son article au député Alexandre Allegret-Pilot, qui lui a simplement répondu, samedi, « Article qui confirme la pertinence des données. Merci », suivi d’une émoticône en forme de cœur. La publication souligne à l’inverse que les méthodes utilisées sont contestables, notamment parce que « les scores représentés n’ont pas été obtenus avec des tests comparables sur des échantillons représentatifs de la population dans chaque pays ».

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    La #fachosphère et la « #cartosphère »

    C’est en référence à cette carte que certains internautes ont commencé à détourner l’émoji « planisphère », notamment sur le web français à la fin des années 2010. Alors que le chirurgien Laurent Alexandre demande le retrait de la « carte du QI » du site Wikipédia car elle serait « un encouragement aux thèses extrémistes et ségrégationnistes », des opposants décident au contraire de s’en emparer et de la diffuser massivement, sous forme d’illustration ou d’émoticône.

    Cette pratique est courante au sein de la fachosphère, pour qui les images simples et les symboles facilement identifiables sont à la fois des signes de ralliement et une manière efficace et peu coûteuse de propager des théories xénophobes. Le geste « OK » est par exemple considéré comme un signe haineux, tandis que le symbole « enseigne de barbier » est utilisé par des internautes français pour signifier leur satisfaction lorsqu’un homme racisé décède.

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    « Cette carte n’a été validée par aucune étude scientifique sérieuse, elle a été faite pour propager une vision raciste du monde, a commenté la journaliste scientifique britannique Angela Saini, autrice du livre Superior : The Return of Race Science (non traduit en français) en 2020 au micro de FranceInfo (https://en.wikipedia.org/wiki/Superior:_The_Return_of_Race_Science). Le racisme et le suprémacisme blanc reviennent en force aujourd’hui. Ces #idéologies se tournent toujours vers la science pour se légitimer. Parce que la #science, c’est censé être objectif. »

    Auprès de Mediapart, le député Alexandre Allegret-Pilot parle d’un « procès d’intention », et assure ne pas y voir de problème. « Toutes les cartes ont des #biais et critiques : je publie régulièrement des cartes et graphiques (aucun n’étant exempt de biais et critiques potentiels) mais celle-ci semble déclencher une réaction toute passionnelle et sans lien avec son objet. »

    Les #réseaux_sociaux comme terrain de jeu de l’#extrême_droite

    Il est vrai que le député, désormais affilié à l’Union des droites pour la République (UDR), le parti d’Éric Ciotti, partage de nombreuses cartes et graphiques, le plus souvent sans citer de sources. Des heures annuelles travaillées par habitant dans le monde au taux de production industrielle en Suisse, de l’augmentation du nombre de célibataires sans enfant aux États-Unis au pourcentage d’hommes chez les assistant·es maternel·les… Tout est envoyé pêle-mêle, sans, visiblement, aucun besoin d’approfondir.

    L’élu de la 5e circonscription du Gard comptait, au cours de la campagne des législatives surprises de cet été, parmi les « brebis galeuses », selon l’expression de Jordan Bardella, que le Rassemblement national a laissées se présenter sous sa bannière, malgré la découverte de leurs nombreuses casseroles.

    Midi Libre, par exemple, avait retrouvé des tweets dans lesquels Alexandre Allegret-Pilot assurait que la « parité est une régression » ou avait suggéré un « aller simple » en avion à Rima Hassan, candidate LFI aux européennes. Il n’avait pas contesté leur authenticité, mais estimait être « victime d’une cabale malhonnête ».

    Ces publications exhumées n’ont pas empêché celui qui se définit comme « montagnard et entrepreneur » – et qui fait aussi l’objet d’une enquête du Parquet national financier pour avoir potentiellement signé un arrêté illégal alors qu’il était en poste à Bercy, une histoire rocambolesque révélée par Le Monde – de l’emporter avec 51,58 % des voix, face au député sortant Michel Sala (LFI).

    Par écrit, Alexandre Allegret-Pilot assure à Mediapart qu’il « soutient la lutte contre le racisme et le sexisme » mais qu’il est « critique (parfois moqueur) envers tous les militants racistes et sexistes (y compris misandres donc) ».

    En octobre 2024, Marine Le Pen aurait demandé à tous les nouveaux collaborateurs parlementaires des député·es RN de faire connaître « leurs éventuels anciens tweets problématiques, photos compromettantes sur les réseaux sociaux ou engagements trop radicaux », selon La Lettre, ce qui n’a pas empêché plusieurs médias comme Mediapart, Les Jours ou StreetPress de mettre au jour certains de leurs propos xénophobes, racistes ou sexistes. Confronté·es à ces écrits, pour la plupart mis en ligne sur les plateformes comme Facebook ou X, certain·es député·s RN ont choisi de prendre la défense de leurs collaborateurs et collaboratrices.

    Alexandre Allegret-Pilot a quant à lui décidé de laisser en ligne sa publication de la « carte de QI », qui a engendré plus de deux cents réponses en soixante-douze heures. Une partie des internautes lui indique que cette représentation est « raciste », certain·es lui rappellent qu’elle n’a « aucun sens scientifiquement ». « Les conclusions, elles sont où, monsieur le député ? », lui lance un abonné. « Épousez une Japonaise », lui rétorque ce dernier. Dimanche 29 décembre, X a finalement restreint l’accès au post en France, à la suite de signalements d’utilisateurs du réseau social.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/301224/carte-du-qi-le-depute-d-extreme-droite-alexandre-allegret-pilot-partage-un
    #racisme #QI #cartographie #visualisation

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