• Brest en cartes sensibles
    https://visionscarto.net/brest-en-cartes-sensibles

    Voici la ville de Brest, telle que la voient, la vivent et l’aiment les personnes présentes dans le public lors de la table ronde "Cartographie alternative, le (contre)-pouvoir des cartes" [1], organisée par les étudiant·es du Master 2 Expertise et Gestion de l’Environnement Littoral de l’UBO (Université de Bretagne Occidentale) le 20 janvier 2022, Charlotte Cariou, Maël Casse, Mathilde Landemard et Maylis Penven. Les personnes qui assistaient à la table ronde « Cartographie alternative, le (...) #Billets

  • Libia, così i gruppi armati controllano il territorio e la tratta dei migranti

    L’organizzazione Libyan Crimes Watch ha confermato che lo scorso 14 gennaio, 3 marocchini sono stati torturati e uccisi nel centro di detenzione ad Al Mayah, nella parte occidentale di Tripoli.
    Un rapporto militare confidenziale distribuito ai funzionari dell’Ue lo scorso gennaio e ottenuto da Domani, conferma la visione dell’Unione europea nel continuare supportare la guardia costiera e la marina libica nonostante il trattamento riservato ai migranti
    Il rapporto compilato dal contrammiraglio della Marina italiana Stefano Turchetto, comandante dell’operazione militare dell’Unione europea nel Mediterraneo (Eunavfor, Med Irini), riconosce inoltre «l’uso eccessivo della forza» da parte delle autorità libiche, aggiungendo che la formazione dell’Ue «non è più completamente seguita».

    L’article est en #paywall, mais une carte intéressante a été publiée sur twitter:


    https://twitter.com/saracreta/status/1490308670957268994

    https://www.editorialedomani.it/politica/mondo/libia-gruppi-armati-migranti-rapporto-contrammiraglio-stefano-turch

    #cartographie #visualisation #pull-backs #push-backs #Libye #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #frontières

    ping @isskein @reka

  • Straßennamen in Wien

    Wiens Straßennamen erinnern an bedeutende Personen sowie prägende Ereignisse und erzählen Geschichten über die Stadt beziehungsweise ihre Entwicklung. Frauen und Männer sind im Stadtraum jedoch nicht gleich repräsentiert: bei 4269 nach Personen benannten Straßen waren für lediglich 356 Straßen Frauen namensgebend. Im Sinne einer gendergerechten Stadtplanung wird diesem Ungleichgewicht mittels der Benennung von Straßen nach Pionierinnen in neuen Stadtvierteln wie z.B. in der Seestadt Aspern entgegengewirkt.

    https://genderatlas.at/articles/strassennamen.html

    #cartographie #visualisation #toponymie #toponymie_féministe #Vienne #Autriche #inégalités #discriminations #patriarcat

    via @nepthys
    cc @cede

  • #Pollution #Transports : Avions : 100 000 vols à vide en Europe cet hiver Reporterre
    https://reporterre.net/Avions-100-000-vols-a-vide-en-Europe-cet-hiver

    Selon une analyse de Greenpeace, relayée par The Guardian https://www.theguardian.com/environment/2022/jan/26/airlines-flying-near-empty-ghost-flights-to-retain-eu-airport-slots?CMP , au moins 100 000 « vols fantômes » pourraient être effectués en Europe cet hiver, en raison des règles européennes d’utilisation des créneaux aéroportuaires.


    Photo : Pixabay/CC/valentinhintikka
    Ces vols à vide, sans passagers ou presque, visent à permettre aux compagnies aériennes de conserver leurs droits de décollage et d’atterrissage dans les grands aéroports. L’Union européenne impose en effet aux compagnies aériennes le respect d’au moins 50 % des créneaux horaires qui leur sont attribués pour décoller et atterrir, pour pouvoir conserver leurs droits.

    Ces vols pourraient générer jusqu’à 2,1 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre - soit autant que ce qu’émettent 1,4 million de voitures moyennes à essence ou diesel en un an, selon Greenpeace.

    En décembre dernier, le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, avait déclaré que sa compagnie serait sans doute contrainte d’effectuer 18 000 vols à vide, à cause de la réglementation européenne.

    Pour atteindre le chiffre de 100 000 vols, Greenpeace a appliqué la proportion de vols fantômes de Lufthansa aux autres compagnies aériennes européennes en se basant sur la part de marché de 17 % du transporteur allemand.

    Selon Herwig Schuster, porte-parole de la campagne Mobilité européenne pour tous de Greenpeace, « il serait irresponsable de la part de l’UE de ne pas prendre les mesures les plus faciles à mettre en œuvre, à savoir mettre fin aux vols fantômes et interdire les vols court-courriers lorsqu’il existe une liaison ferroviaire raisonnable ».

    #Climat #ue #union_européenne #europe #it_has_begun #effondrement #capitalocène #changement_climatique #le_défi_du_réchauffement_climatique #environnement #multinationales #réchauffement_climatique #cartographie #politique

  • Too little, too late ? A decade of transit investment in the U.S. – The Transport Politic

    https://www.thetransportpolitic.com/2020/01/07/too-little-too-late-a-decade-of-transit-investment-in-the-u-s

    C’est plutôt très bien ces représentations, belle influence Neurath.

    Cities across the U.S. added more than 1,200 miles of expanded transit service between 2010 and 2019. But all that construction isn’t keeping up with the need.

    By Yonah Freemark
    Post date
    7 January 2020

    » Cities across the U.S. added more than 1,200 miles of expanded transit service between 2010 and 2019. But all that construction isn’t keeping up with the need.

    It’s been a busy decade for many cities throughout the U.S. From coast to coast, they’ve been building up their transit networks, offering riders something more than run-of-the-mill bus routes.

    Overall, American cities added more than 1,200 miles of new and expanded transit lines between 2010 and 2019, spending more than $47 billion in 2019 dollars to do so. They’ll continue making such investments into the 2020s, as I document on the interactive Transit Explorer website, and in The Transport Politic’s annual update article (coming later this month for 2020).

    In this post, I’ll document those investments—but also show that they have been inadequate, at least so far, in stemming declining transit ridership in many U.S. cities.

    #états-unis #transport #isotype #neurath #cartoexperiment #cartographie

  • Geographies of Digital Exclusion: Data and Inequality

    Today’s urban environments are layered with data and algorithms that fundamentally shape how we perceive and move through space. But are our digitally dense environments continuing to amplify inequalities rather than alleviate them? This book looks at the key contours of information inequality, and who, what and where gets left out.

    Platforms like Google Maps and Wikipedia have become important gateways to understanding the world, and yet they are characterised by significant gaps and biases, often driven by processes of exclusion. As a result, their digital augmentations tend to be refractions rather than reflections: they highlight only some facets of the world at the expense of others.

    This doesn’t mean that more equitable futures aren’t possible. By outlining the mechanisms through which our digital and material worlds intersect, the authors conclude with a roadmap for what alternative digital geographies might look like.

    https://www.oii.ox.ac.uk/research/publications/geographies-of-digital-exclusion-data-and-inequality
    #données #inégalités #exclusion #exclusion_digitale #biais #cartographie #visualisation #alternative
    #livre

  • PLUS VITE QUE LE COEUR D’UN MORTEL

    Il vient de sortir, le bel ouvrage de Max Rousseau et Vincent Béal ! Un livre qui revient sur les effets de la #crise_économique sur les #villes à travers l’expérience américaine, mais aussi sur le vernis de la ville décroissante qui cache mal parfois les processus de #ségrégation à l’oeuvre. Le tout accompagné d’un travail de cartographie de David Lagarde et d’illustrations de Lauren Hamel !


    https://editionsgrevis.com/2021/11/02/plus-vite-que-le-coeur-dun-mortel
    #livre #USA #Etats-Unis #cartographie #déclin_urbain #géographie_urbaine #urban_matter #Cleveland #abandon

  • Est-ce qu’il y a parmi les seenthisien·nes des contributeur·es à #OpenStreetMap à partir de leur smartphone ?
    Si oui, quelle #appli utilisez-vous ?

    J’ai télécharger #street_complete , une appli plutôt ludique qui se prête bien je pense à des #jeux (même en équipe si j’ai bien compris) avec des enfants.

    L’appli propose, sur une carte, plein d’éléments à compléter via des questions simples à répondre (on peut passer des journées entières dans un seul quartier vu le nombre de notes à compléter) :

    L’application vous propose d’ajouter des informations manquantes sur des zones près de votre position.

    Il existe différentes quêtes comme le renseignement de noms de rue/voie, de type revêtement de la voie, d’horaires de commerce, etc.

    Chaque contribution sera directement transmise à OpenStreetMap.


    https://framalibre.org/content/street-complete

    #OSM #crowd-soucing #contribution #cartographie_collaborative

    • #Vespucci semble plus complet, mais apparemment aussi plus difficile à prendre en main...

      Vespucci is the first OpenStreetMap editor for Android, continuously improved and developed since 2009. It supports the full OpenStreetMap data model including lots of less known quirks and can be used, if necessary, completely offline.

      Editing is supported by rich, extensible and searchable presets based on the JOSM system, compatible 3rd party presets can be downloaded directly to your device. Fast “on the go” surveying is easy with address prediction and name based point-of-interest creation.

      https://vespucci.io

      Je ne l’ai pas essayé

    • J’utilise street complete de temps en temps. En plus de remplir les « quêtes », on peut aussi mettre des notes libres quand on voit un truc qui manque ou a changé... C’est facile pour proposer à des contributeurs/rices d’OSM d’y regarder de plus près

    • ah, cool, merci @severo... j’avais pas compris que l’ajout de notes pouvait servir à ça, du coup, pas mal :-)
      Je me demande si c’est adapté pour des endroits des « pays du Sud » où il manque plein de choses de base... A tester.

    • J’ai « résolu quelques énigmes » hier après-midi avec street complete et j’ai remarqué que la batterie de mon smartphone a fondu comme neige au soleil très très rapidement... c’est quand même un point faible (ou alors il faut se balader avec une batterie quand on s’y met sérieusement).

    • J’ai « résolu quelques énigmes » hier après-midi avec street complete et j’ai remarqué que la batterie de mon smartphone a fondu comme neige au soleil très très rapidement... c’est quand même un point faible (ou alors il faut se balader avec une batterie quand on s’y met sérieusement).

  • River Runner Global
    https://river-runner-global.samlearner.com

    The Global River Runner is a vizualization simulating the path a raindrop would take, assuming it runs off into a stream and from then on to a terminating location, likely an inland water body or the ocean. A running list of interesting flow paths can be found here.
    DISCLAIMER

    The Global River Runner is an open source Work In Progress, based on open data and open source software components, some of which themselves are in early or alpha development stages (all described in detail below). The vast majority of river paths calculated are based on topographic data collected and processed automatically, and may not reflect true river paths that may be affected by engineered features such as dams, canals, and conduits. Many names of rivers and inland water features such as lakes may be inaccurate as they are based on only on easily available datasets with global coverage. At times, the UI may exhibit slow or otherwise poor performance or encounter other errors. If you find issues regarding any of the above, please submit an issue through Github if you have an account, or fill out an issue survey form, to help us improve the application and underlying data!

  • #Subtil_béton

    Zoé est lycéenne lorsque le mouvement social devient insurrectionnel. À force d’assassinats et de disparitions, la révolte est écrasée par le régime. Les révolutionnaires se dispersent alors que l’autoritarisme se renforce.

    Subtil Béton n’est pas l’histoire de cette #insurrection, mais de ce qui reste après la défaite. Colères et tendresses se mêlent en de multiples tentatives pour reconstruire #espoirs et #solidarités.


    https://subtilbeton.org
    #roman_d'anticipation #carte #cartographie_littéraire #fiction #roman_collectif #livre

    signalé par @karine4

    ping @reka

  • Lecture d’un extrait du livre « Archéologies ferroviaires » de Bruno Lecat

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/archeologies-ferroviaires-de-bruno-lecat

    « Écrire n’a rien à voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, même des contrées à venir. » Cette phrase de Rhizome que Bruno Lecat place en exergue de son livre décrit parfaitement son projet. L’auteur nous convie à une déambulation à partir de la gare désaffectée de Vendargues-Montpellier. I (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Histoire, #Langage, #Livre, #Lecture, #Récit, #Vidéo, #En_lisant_en_écrivant, #Biographie, #Podcast, #Sexe, (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_arche_ologies_ferroviaires_bruno_lecat.mp4

    https://editionsjou.net/?p=1002

  • Participer à cartographier le monde pour mieux prévenir les crises humanitaires

    Cartographier les zones de la planète les plus vulnérables pour faciliter l’intervention humanitaire en cas de catastrophe. C’est la mission que s’est fixée depuis des années le projet Missing Maps. Le tout grâce à la carte participative OpenStreetMap et à une armée de contributeurs bénévoles.

    « Au printemps dernier, les organisations humanitaires ont commencé à sonner l’alarme », rapporte Jana Bauerová, du bureau tchèque de Médecins sans frontières (MSF). L’une des pires sécheresses de ces dix dernières années, conjuguée à la pandémie de Covid-19 et aux divers confinements avaient plongé le sud de Madagascar dans une grave crise alimentaire. « Des collègues ont réalisé une mission d’exploration en mars », poursuit la jeune femme. Dans les districts les plus touchés, près de 28% des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition aigüe, dont une partie de malnutrition aigüe grave. Autrement dit, sans soins immédiats, leur chance de survie est faible.

    Problème : la zone est enclavée, beaucoup de routes ne sont pas carrossables, et surtout les cartes disponibles sont obsolètes. « Il y avait un fort besoin d’actualisation sur les populations, détaille Jana Bauerová, chargée de la communication et de la participation des communautés pour le projet Missing Maps au sein de MSF. On a donc mis en place une campagne pour cartographier les districts d’Amboasary et d’Ambovombe, dans la région d’Anôsy, les communes les plus atteintes, où nos collègues sur le terrain prévoyaient des projets de cliniques mobiles, d’accès à l’eau potable, également dégradé par la sécheresse, des actions de distribution alimentaire et même d’ustensiles de cuisine, certaines familles, au bord de la famille, ayant tout vendu. »
    Mieux visualiser les actions à mener

    « Nous avons pu cartographier 236 000 bâtiments et 7 239 zones résidentielles ainsi que 350 km de voies, précise Jana Bauerová. Cela a permis d’aider les collègues sur place à mieux visualiser la situation en prenant en compte les dernières données pour planifier les actions à mettre en place. » Mais au-delà de ces chiffres, les nouvelles données récoltées ont aussi permis à l’ONG de confirmer la pertinence de l’option de cliniques mobiles pour ces zones difficiles d’accès, et bien sûr d’organiser au mieux leur répartition.

    « Remettre les communautés les plus vulnérables sur la carte ». C’est le slogan du projet Missing Maps. Fondé en 2014 par les Croix Rouge américaine et britannique, l’Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT) et Médecins sans frontières UK, le projet part du principe que « la plupart des endroits où se produisent des catastrophes sont absents des cartes libres et accessibles, et les premiers secours manquent d’informations pour prendre les bonnes décisions ». L’idée est donc de cartographier préventivement ces zones afin d’améliorer la réponse des ONG en cas de crises.

    Comment ? Grâce à la cartographie numérique participative. « Le principe consiste à mobiliser des contributeurs autour d’un projet précis », explique Martin Noblecourt, responsable du projet Missing Maps au sein de CartONG. Basée à Chambéry, en France, cette ONG a pour vocation de mettre la donnée géographique au service de projets d’intérêt général, à travers notamment un appui technique à des organisations qui ont des besoins en cartographie.
    « Un milliard de personnes vivent dans des zones non ou insuffisamment cartographiées »

    GPS, Google Maps… Les cartes sont entrées dans notre quotidien. Aujourd’hui, plus besoin de s’arracher les cheveux pour les plier, elles tiennent dans la poche et sont disponibles à tout moment. Mieux, elles sont sans cesse actualisées. Pourtant, qu’ils habitent dans des bidonvilles ou des régions reculées, « on estime qu’un milliard de personnes vivent dans des zones non ou insuffisamment cartographiées, ce qui a un gros impact sur les ressources auxquelles elles peuvent accéder, en cas d’urgence particulièrement, si on ne sait même pas que des gens vivent là », souligne Gihan Hassanein, chargée de la communication pour l’Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT), l’ONG adossée à OpenStreetMap, ce projet qui a pour but de créer en ligne une carte libre du monde entier.

    Exister sur une carte n’a rien d’anodin, rappelle Christophe Chabert, cartographe indépendant et auteur du site Mind The Map. Il rappelle par exemple que le gouvernement de Jair Bolsonaro au Brésil veut demander aux peuples indigènes d’Amazonie de prouver, par des documents, qu’ils vivaient déjà sur ses terres lors de la signature de la Constitution de 1988. « S’il existait une cartographie qui recense les villages, on pourrait avoir un élément de preuve qui permettrait à ces populations d’accéder à la propriété sur ces terres », avance-t-il.

    Point essentiel, souligne Martin Noblecourt : les cartes sont réalisées sur OpenStreetMap, « le Wikipédia des cartes », « une carte du monde participative, collaborative et sous licence libre, donc qui peut être utilisée par tout le monde ». D’autres ONG pourront ainsi réutilisées librement ces données.

    Tout a commencé en 2010, explique la porte-parole de HOT, lors du tremblement de terre en Haïti. « Les dégâts étaient énormes à Port-au-Prince et il n’y avait pas de cartes fiables et actualisés de la ville. Les premiers secours ne savaient même pas où chercher les gens. » Une poignée de gens qui utilisaient déjà OpenStreetMap se sont alors réunis pour cartographier la zone à distance à l’aide des images satellites. Depuis, le petit groupe est devenu une ONG, qui n’a cessé de grandir, et des communautés de contributeurs locaux ont éclos autour du monde.

    Mais comment cartographier rapidement une région précise ? La première étape a lieu en ligne, explique le responsable projet Missing Maps de CartONG : des contributeurs tracent sur des images satellites les principaux éléments. Un outil permet de diviser la zone en petits carrés où ils identifient les quadrilatères ou polygones des bâtiments, les différentes voies, les cours d’eau. La deuxième étape se passe sur le terrain. « Cette partie à distance doit ensuite être complétée sur place, soit par des membres des ONG, soit par des contributeurs bénévoles locaux, qui se baladent avec un smartphone afin de récolter des informations sur des points précis tels que les centre de santé, les écoles, les installations sanitaires, etc. Ils peuvent aussi rajouter des informations plus qualitatives sur l’état de certaines infrastructures par exemple. » Un système de validations multiples permet de s’assurer de la fiabilité des données.
    « Mapathons »

    La démocratisation des images satellitaires, qui ne sont plus réservées à un usage militaire, et la multiplication des données disponibles ont mis la cartographie à la portée du tous. Pour participer, pas besoin d’être informaticien ou expert en cartographie, il suffit d’un ordinateur, d’une souris et d’une connexion wifi, expliquent les organisations. Et à la clé, la satisfaction d’avoir contribué, à son échelle et derrière son écran, à un projet à visée humanitaire.

    Pour encore plus d’efficacité, des « mapathons », où des anonymes viennent cartographier pendant un temps précis une zone précise, sont régulièrement organisés. En 2020, à la demande du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), CartONG a par exemple organisé plusieurs événements de ce type pour cartographier des camps de réfugiés au Soudan du Sud, au Soudan, en Birmanie et en Éthiopie, « des zones qui bougent vite et ne sont généralement pas sur les cartes officielles », commente Martin Noblecourt. « Ce qu’on voit essentiellement sur les images satellites, c’est le réseau routier, les tentes et quelques infrastructures pas forcément identifiées. Après, le personnel du HCR complète. » Selon le site de CartONG, quelque 700 contributeurs ont ainsi passé près de 700 heures à cartographier 180 000 bâtiments et 3 800 km de route. « Un moyen de calculer par exemple combien de tentes sont à moins de 50 ou 100 mètres d’un point d’eau et combien de personnes en dépendent. Et donc d’aider à la prise de décision : savoir où il faut réimplanter des points d’eau. »

    Évaluer les besoins, les représenter visuellement sur une carte, adapter les actions et mesurer leur impact… Les usages sont très variés. La pandémie de Covid-19 a par exemple généré des besoins en cartographie, notamment pour organiser les campagnes de vaccination. Mais il peut aussi s’agir de mieux préparer les populations aux catastrophes naturelles. « Nous venons de faire un projet au Tadjikistan qui a consisté à accompagner une ONG locale, The Little Earth, pour identifier des villages reculés et y collecter des données, notamment sur les réseaux hydrographiques et les risques que cela génère en termes d’inondations, les points de rassemblements, les installations sanitaires, etc. Et eux après, ont organisé des animations de sensibilisation au risque avec les habitants. »
    Renforcer les communautés contributeurs locaux

    Des projets collaboratifs qui permettent de créer une émulation locale. « J’étais justement en train de nettoyer les données », explique Jackson Mumbere Kombi au téléphone. En gros, un travail de tri. Il fait partie des centaines de membres de la communauté de contributeurs d’OpenStreetMap RDC (OSM RDC). Lorsqu’il a commencé à cartographier Beni, au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, en 2018, explique-t-il, « la carte était quasi-vierge ». Avec d’autres contributeurs, ils y ont progressivement ajouté des données basiques – bâtiments, routes, lieux publics (églises, marchés, etc.) puis des données plus précises comme la localisation des centres de santé par exemple ou encore la délimitation des parcelles agricoles. Au fil du temps, il s’est formé aux outils. Puis c’est lui qui a formé une petite équipe de jeunes de Beni, toujours avec OSM RDC, qui continue à travailler sur la carte et à l’actualiser.

    Il y a une « fierté » pour les habitants à être cartographiés, « à pouvoir dire : ici, c’est ma maison », affirme-t-il. « Et cela leur permet de mieux maîtriser leur milieu. « L’idée, c’est que si quelqu’un a besoin d’une information, il puisse la trouver facilement, justifie-t-il. Grâce à cette cartographie précise, pendant l’épidémie d’Ebola, on a pu mieux localiser certains contacts à risque. Donc mieux orienter les personnels de santé. »

    « Soutenir les communauté OpenStreetMap dans le monde. » Aujourd’hui, c’est ce à quoi travaille l’équipe humanitaire OSM (HOT), qui revendique 268 000 contributeurs, explique sa porte-parole. « S’assurer qu’ils ont l’équipement dont ils ont besoin, qu’ils ont les compétences dont ils ont besoin, s’assurer que les données sont de bonnes qualités », précise Gihane Hassanein. Les communautés OSM peuvent aussi postuler à des bourses pour des projets précis.

    L’un des derniers chantiers pour Jackson Mumbere Kombi à Beni reste d’ajouter les noms de rues manquants. Dans cette ville en proie à des massacres répétés depuis plusieurs années, l’enjeu c’est aussi la sécurité. Après, pointe le contributeur, il faudra s’occuper de rendre « visible » le reste de la RDC.

    https://www.rfi.fr/fr/technologies/20211128-participer-%C3%A0-cartographier-le-monde-pour-mieux-pr%C3%A9venir-les-c

    #humanitaire #cartographie #crises #cartographie_collaborative #cartographie_participative #catastrophes #OpenStreetMap #OSM #Missing_Maps #Humanitarian_OpenStreetMap_Team (#HOT) #MSF #cartographie_numérique #mapathon #images_satellitaires #mages_satellites #géographie_du_plein #géographie_du_vide

    #ressources_pédagogiques

  • « La cartographie radicale est un acte social et politique »

    Pour sortir du brouillard et de la confusion politiques, des activistes, chercheurs et artistes créent des cartes expérimentales. Elles mettent au jour les dominations systémiques et les relations sensibles au monde. Un livre illustré, Cartographie radicale, leur rend hommage, écrit par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz.

    Carte des personnes mortes aux portes de l’Europe, plan féministe du métro de New York, cartographie intime de la Shoah, visualisation de l’accaparement de l’espace public par le capitalisme : il existe des manières radicales de produire de la cartographie. Une façon visuelle et informative de rendre visible les structures de domination et, de ce fait, de créer des outils de résistance et de protection des vies vulnérables.

    Le groupe de recherche indépendant visionscarto.net s’y emploie, en produisant à la fois des cartes et des réflexions sur les usages politiques de la spatialisation des problèmes. Deux de ses membres, Philippe Rekacewicz et Nepthys Zwer, publient un livre magistral sur le monde foisonnant de la cartographie radicale : Cartographie radicale. Explorations. Le premier est géographe, cartographe et information designer. Il a dirigé la cartographie d’un programme des Nations unies pour l’environnement, a collaboré au Monde diplomatique et est chercheur associé à l’université d’Helsinki. La seconde est chercheuse en histoire et culture des pays de langue allemande, et spécialiste de l’œuvre du philosophe autrichien Otto Neurath.

    Mediapart les a rencontré·es pour un entretien de décryptage des enjeux de cette cartographie critique en plein essor, accompagné d’un portfolio commenté sur quelques cartes emblématiques de leur livre.
    Philippe Rekacewicz et Nepthys Zwer à Paris, en novembre 2021. © Photo Sébastien Calvet / Mediapart

    Qu’est-ce que la cartographie radicale ?

    Nepthys Zwer : La cartographie, il n’y a aucun doute sur ce que c’est. La cartographie radicale, c’est autre chose. Nous avons beaucoup hésité sur le titre de notre livre. Est-ce de la cartographie « radicale », « critique » ou « expérimentale » ? Nous en sommes venus à « radicale » car c’est le terme en France qui s’impose depuis le début des années 2000. En Allemagne, on parle de « kritische kartographie ». Historiquement, il y a une différence. Dans les années 1960, le géographe William Bunge choisit d’appeler « géographie et cartographie critiques » les outils qu’il développe au service de ses convictions politiques. De son côté, David Harvey prend le relais ensuite dans les années 1970, avec l’idée d’une « géographie et cartographie radicale ».

    Mais pour nous, à partir du moment où c’est de la géographie et de la cartographie engagées, c’est la même chose. On peut aussi se poser la question des théories marxiennes développées dans l’une ou dans l’autre. La ligne de démarcation entre les deux, si on veut en faire une, ce serait cet aspect historique et l’institutionnalisation de la cartographie critique par rapport à la radicale, beaucoup plus libre et au ras de la pratique.

    Philippe Rekacewicz : Aux États-Unis au début des années 1960, William Bunge et ses collègues exercent la discipline géographique et cartographique dans le cadre de l’université. On les contraint à exercer une géographie conventionnelle, voir réactionnaire, en tout cas descriptive. En réaction, ils vont essayer de produire une géographie plus dynamique, progressiste, systémique. Et créer un mouvement pour mettre en place une géographie alternative. Bunge est communiste.

    Il se fait virer de l’université et va récréer une sorte de laboratoire sauvage de recherche, qu’il va installer dans un quartier pauvre de Detroit, Ferguson. Il va poursuivre ses recherches et mettre en place un nouveau type de représentation visuelle des données. Or l’outil le plus évident pour le géographe pour s’exprimer, à part le texte, est la carte.

    Nepthys Zwer : L’institut de Detroit est créé par Bunge, un mâle blanc de plus de 50 ans institutionnalisé, qui arrive avec sa renommée de rénovateur théorique de la cartographie. Ce n’est que dans un deuxième temps que cet institut intègre des personnes du quartier, dont Gwendolyn Warren, une très jeune activiste noire. Elle parle de son expérience personnelle. Sa famille est très pauvre, a dû beaucoup déménager et vivre dans des maisons infestées de rats. Elle a l’expérience de tous ces lieux.

    C’est elle qui va impulser avec ses collaborateurs et collaboratrices, qui sont des lycéennes parfois, des recherches très spécifiques sur le vécu des gens de ce quartier pauvre. Cela donne par exemple une carte des quartiers où les enfants sont mordus par les rats. Elle va entrer dans l’histoire en tant que carte de William Bunge. Alors qu’en fait, c’est un travail collectif.
    Carte des morsures de rats par quartier de Detroit, de William Bunge et Gwendolyn Warren (1988).

    La cartographie critique ou radicale développe-t-elle des méthodes qui lui sont propres ?

    Philippe Rekacewicz : ll est difficile de définir la cartographie radicale car elle s’insère dans le prolongement de la discipline cartographique telle qu’on la pratique depuis plusieurs siècles. On parle aussi de « contre-cartographie », avec l’idée de cartographier contre une représentation conventionnelle, pour faire apparaître des choses pas très visibles dans les processus sociaux et politiques. Il y a les notions de cartographie « alternative », ou « participative », ou « collective ». Il y a aussi la cartographie qui veut faire apparaître les sentiments : « sensible », « émotionnelle », « amoureuse ».

    Ce n’est pas un mouvement comme il y a un mouvement dada. Cette cartographie radicale est une pratique qui s’inscrit dans le prolongement de ce qui a précédé. Ses auteurs ne rejettent rien. Nous non plus. On a du respect pour les précurseurs au XIXe et au début du XXe siècle. On fait de la contre-cartographie car on est contre une orientation politique, et parce qu’il existe une cartographie au service du pouvoir. On va utiliser les mêmes outils, couleurs, matériaux, formes. Mais ce qui est radical, c’est qu’au lieu d’être un dessin censé représenter fidèlement le monde, la cartographie radicale est un acte social et politique. Elle pose un point de vue sur les sociétés et sur la manière dont ces sociétés organisent le monde.

    Nepthys Zwer : Il y a la grande échelle et la petite. On ne peut pas penser l’une sans l’autre. Ce qui se passe au niveau géopolitique ou macro-économique est ce qui va déterminer ce qui se passera dans votre vie à vous, au niveau de l’interface que représente votre corps dans vos actions quotidiennes. Faire de la cartographie radicale, c’est occuper l’espace public car c’est lié à des actions politiques. C’est prendre conscience de notre position dans l’espace, c’est prendre conscience de notre vie qui s’y déploie et de sa légitimité.

    À partir du moment où c’est rendu visible sur une carte, cela a du poids. On en retrouve les principes en Amérique du Sud ou chez les Inuits. Cette cartographie est utilisée pour défendre le droit des Premières Nations, en Amazonie. Pendant très longtemps, ces expériences cartographiques n’ont pas fait écho, mais depuis les années 2000, elles se disséminent à travers le monde.

    Philippe Rekacewicz : Ce qui change, c’est l’intention et la finalité. Dans une cartographie conventionnelle, il n’y a pas forcément d’intention politique, ou l’expression d’un point de vue. La cartographie radicale, c’est vouloir faire apparaître ce qui n’est pas visible. Par exemple, le contrôle, la surveillance, la spéculation, certaines politiques migratoires.

    Nepthys Zwer : Otto Neurath et Marie Reidemeister sont considérés comme des précurseur et précurseuse par les cartographes radicaux. Lui est connu pour être un philosophe du Cercle de Vienne. Dans les années 1930, ils développent une méthode : la visualisation par des pictogrammes de données statistiques. C’est l’invention de l’isotype, un langage visuel simple, non verbal. Ils ont l’idée que les statistiques font peur et qu’il faut pouvoir les amener aux prolétaires. Cette méthode a un succès considérable à l’époque, avant d’être décapitée par la montée des fascismes. La moitié des documents qu’ils produisent sont des cartogrammes.

    Philippe Rekacewicz : C’est une approche radicale, comme celle, bien avant, dès la fin du XIXe siècle, du grand géographe anarchiste Élisée Reclus. Il écrit qu’il faut « éradiquer » les cartes des classes car telles qu’elles existaient, elles étaient trop descriptives et donnaient une fausse image du monde. Si vous lisez ses textes en en retirant les dates, on a l’impression qu’ils sont contemporains.
    Détail de City of Women, le plan féministe du métro de New York, par l’artiste Molly Roy, pour un projet avec l’écrivaine et activiste Rebecca Solnit (2016).

    Est-ce que la cartographie radicale peut changer la formulation d’un problème ?

    Philippe Rekacewicz : C’est le cœur de cette approche. Ce qui change dans cette pratique, c’est l’intention cartographique. C’est l’intuition qu’il s’est passé quelque chose de nouveau, et c’est le début du projet de recherche et de l’approche radicale : définir les problèmes et les questions d’une certaine manière. Et ensuite déclencher le processus de collecte des données qui va donner lieu à une représentation visuelle, laquelle va faire émerger ce qui était invisible avant.

    Une fois qu’on a les données, l’approche radicale, c’est aussi de les traiter d’une certaine manière.

    Prenons le produit national brut (PNB) par habitant. C’est le truc le plus bateau imaginable. Il y a des milliers de cartes du monde dans les livres scolaires qui montrent le PNB par habitant : les États-Unis, c’est tout noir parce que c’est beaucoup, l’Afrique, c’est tout blanc car c’est pas beaucoup. Cela ne dit rien de plus que ce qu’on sait déjà : il y a des pays riches et pauvres. Mais si vous prenez ces données et qu’on aboutit à un tableau Excel qui va faire plusieurs milliers de cellules, il y a une manière radicale de le traiter pour lui faire dire quelque chose que vous n’avez jamais vu. Par exemple, l’écart réel entre le milliard d’habitants les plus pauvres et le milliard d’habitants les plus riches.

    Nepthys Zwer : Les problématiques émergent souvent quand vous croisez deux catégories de données. Dans le cas du PNB, ce peut être la visibilisation des femmes par la prise en compte du travail gratuit du care. On ne peut pas photographier une donnée sociologique. C’est impossible. Il faut trouver un autre moyen de les représenter.

    La cartographe et artiste Molly Roy a conçu une carte féministe du métro de New York en retirant les noms de stations de personnages masculins, et en les remplaçant par des noms de femmes qui ont vécu dans les quartiers desservis. Cette carte s’intitule : « City of Women ». Elle est dessinée en couleurs douces, apaisantes, alors que le geste d’ôter les noms masculins est brutal.

    Le monde est systémique. Les interdépendances et corrélations entre les phénomènes ne sont pas visibles. La cartographie peut contribuer à les rendre perceptibles au public, et donc analysables. Le capitalisme développe une certaine logique de prédation spatiale, d’expansion, de renouvellement des prédations. La cartographie radicale permet de les faire apparaître.

    Philippe Rekacewicz : Une manière d’être radical en cartographie, c’est aussi de porter un regard critique sur les outils qui existent. A priori, OpenStreetMap paraît préférable à Google parce que c’est libre et sans pub. Mais Molly Roy, dont nous publions un entretien dans le livre, explique que leurs cartes sont faites par des hommes pour des hommes. Tu trouves les adresses des bars et pas celles des infrastructures utiles aux mères de famille, les centres de soins, les crèches ou les toilettes publiques.

    Retrouvez ici une sélection de cartes extraites de Cartographie radicale, commentées par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz.

    @nepthys @reka
    #cartographie #cartographie_radicale

  • Les cartes nous racontent-elles des craques ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/sans-oser-le-demander/la-cartographie-radicale

    Sous la notion de « cartographie radicale », Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz proposent une nouvelle manière de décrire les rapports de force globaux et les enjeux géopolitiques réels que masquent les cartes conventionnelles sous couvert d’objectivité.

    #cartographie_radicale @reka

  • Ce que la géographie de la rougeole révèle de la résistance aux vaccins en France

    Lucie Guimier, docteure en géographie et analyste en géopolitique de la santé publique, a travaillé sur la territorialisation de l’épidémie de rougeole en France. Sa thèse, soutenue en 2016 sous la direction de Beatrice Giblin et de Jeanne-Marie Amat-Roze, a obtenu le prix 2017 de l’innovation de thèse de la Société de Géographie. Cette thèse porte sur l’inscription géographique de la résistance et de l’hésitation face à la vaccination. Revenant sur l’épidémie de rougeole de 2008 à 2011, elle analyse les pratiques vaccinales et les contextes socio-territoriaux dans lesquels elles prennent place. L’étude des représentations des différents acteurs (patients-citoyens, professionnels de santé, médias, experts et décideurs politiques) montre que la vaccination est devenue un enjeu de société.

    Comparant deux départements l’Ain et l’Ardèche, elle montre que la différence de couverture vaccinale repose sur différents éléments en interaction :
    – le rapport au pouvoir central qui apparaît dans le temps long de l’histoire ;
    – le profil démographique, en particulier la répartition des citadins et des ruraux ;
    – le choix des familles qui est déterminé par des croyances ou des sensibilités ;
    – le rapport au corps et à la santé également très liés aux appartenances et aux idéologies.

    En matière d’éducation comme dans le domaine de la santé et des vaccinations, les individus reproduisent les comportements du milieu auquel ils s’identifient. C’est ce que montre bien le travail de cartographie de Lucie Guimier. Dans une étude intitulée « La résistance aux vaccinations : d’un défi de santé publique à un enjeu de société », parue le 22 mars 2018 dans le Rapport 2016-2017 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Lucie Guimier montre, carte à l’appui, la corrélation forte entre l’apparition de foyers de rougeole et l’implantation de pratiques identitaires, notamment le mouvement traditionnaliste catholique de la Fraternité Saint-Pie-X :

    Simple corrélation ou véritable lien de causalité ? C’est l’occasion de s’interroger sur ce qui distingue en cartographie la corrélation de l’association spatiale et de la causalité (voir sur ce point le cours de Claude Grasland). Le sérieux de cette étude ne fait ici aucun doute : il s’agit bien de causalité et non de corrélation fortuite. L’auteure s’est appuyée sur les Bulletins épidémiologiques hebdomadaires (BEH) et sur les informations des Cellules d’intervention en région (Cire). Elle a ainsi pu démontrer que l’épidémie s’est vraiment propagée à partir des écoles et des camps de vacances de la Fraternité Saint-Pie-X. Les sources sont donc bien identifiées. La carte en revanche laisse quelques imprécisions dans sa construction.

    Construite à l’échelle nationale, cette carte thématique superpose deux variables, l’une quantifiée avec précision, l’autre beaucoup moins. La première concerne le nombre de cas de rougeole (de 1 à 100) par zone postale en figurés proportionnels (en rouge). La deuxième se rapporte à la pénétration du mouvement Saint-Pie X par départements, représenté en aplats de couleur (en dégradé de bleu), sans indicateur statistique autre que « plusieurs lieux de culte ». On note que c’est la présence d’au moins un établissement scolaire appartenant à la congrégation qui permet de graduer le degré de pénétration (moyen ou fort), à l’exclusion de toute autre précision statistique. Le fait d’ouvrir des écoles confessionnelles peut constituer un révélateur de l’impact de cette congrégation dans la société. Mais ce choix n’est-il pas lié au fait que l’épidémie s’est répandue à partir de ces écoles ? La légende reste quelque peu imprécise sur ce point. Le titre, relativement neutre, invite à faire le lien entre les deux phénomènes étudiés. La preuve est surtout administrée par le fait qu’on n’observe pratiquement aucun cas de rougeole dans les départements où la présence du mouvement traditionnaliste est moyen ou absent.

    Pour information, le secteur de la santé publie énormément de statistiques en France, ce qui permet d’établir des cartes à partir de nombreux indicateurs :
    – la cartographie des pathologies et des dépenses sur le site Ameli (Assurance maladie en ligne)
    – la cartographie de l’offre de soin sur le site e-Santé
    – la cartographie des établissements de santé sur le site Data.gouv.fr
    – la cartographie de la santé sur le site de la DREES à compléter par la cartographie des déserts médicaux.

    Les acteurs intervenant dans le domaine de la santé étant nombreux, il peut être utile d’en avoir une cartographie : vous pouvez consulter la Cartographie des bases de données publiques en santé également sur le site de Data.gouv.fr

    https://cartonumerique.blogspot.com/2018/05/ce-que-la-geographie-de-la-rougeole.html

    #rougeole #vaccins #cartographie #visualisation #France #résistance_aux_vaccins #Lucie_Guimier #épidémie #couverture_vaccinale #géographie #géographie_de_la_santé

    • Approche géopolitique de la résistance aux vaccinations en France : le cas de l’épidémie de rougeole de 2008-2011

      Entre 2008 et 2011, plus de 22 000 cas de rougeole ont été signalés en France. Comment la résurgence de cette « maladie du passé » peut-elle s’expliquer ? Un vaccin efficace existe pour s’en prémunir, mais il apparaît que de plus en plus de Français se méfient de cette méthode jugée dangereuse, inutile et/ou contre-nature. La résistance et l’hésitation face aux vaccinations ont gagné de nombreux pays occidentaux. La territorialisation de récentes épidémies de rougeole en Europe et en France donne à voir les espaces de sous-vaccination, corrélés à l’implantation de populations réfractaires aux vaccins. Comprendre l’inscription géographique du vaccino-scepticisme implique donc de relier les pratiques vaccinales aux contextes socio-territoriaux dans lesquels elles prennent place. L’analyse multiscalaire proposée dans ce travail permet ainsi d’articuler les modalités locales du refus vaccinal avec une approche plus globale du système de santé. Enfin, l’étude des représentations des différents acteurs (patients-citoyens, professionnels de santé, médias, experts et décideurs politiques) montre que la politique vaccinale est devenue plus qu’un investissement de santé publique, un enjeu de société.

      http://www.theses.fr/2016PA080143

  • Le parcours de la combattante. Trajectoire migratoire d’une femme hondurienne

    Dans les dernières décennies, entre 150 000 et 400 000 migrants originaires d’#Amérique_centrale, principalement du « #triangle_nord » (Honduras, El Salvador et Guatemala), essayent de traverser le Mexique par la voie terrestre afin d’entrer aux États-Unis de façon irrégulière. La plupart de ces migrants décident de quitter leur pays pour plusieurs raisons  : insécurité, violence, difficultés économiques et désir d’améliorer leur vie et celle de leur famille. Cependant, ces dernières années, beaucoup de ces migrants ont été victimes, lors de leur passage au Mexique, de violences, de vols, d’enlèvements, d’arrestations et d’expulsions. Le territoire mexicain est ainsi devenu une immense frontière «  verticale  », où se dressent quantité d’obstacles que doivent surmonter les migrants avant d’arriver à la frontière nord. Dans ce contexte, les femmes sont particulièrement vulnérables. Selon Amnesty International, six femmes migrantes sur dix sont victimes de violences sexuelles pendant leur traversée du Mexique.

    Une de ces migrantes est Alma, une jeune Hondurienne de 24 ans qui a quitté San Pedro Sula, sa ville natale, craignant les représailles des délinquants qu’elle avait dénoncés après le vol de sa voiture. La trajectoire migratoire d’Alma est représentative de celle de plusieurs femmes centraméricaines. Nous l’avons rencontrée dans la ville de Mexico et voici son histoire.

    https://ulaval.maps.arcgis.com/apps/Cascade/index.html?appid=5fc33394b6fd4673aaaa2c7452072715
    #femmes_migrantes #femmes #migrations #asile #réfugiés #Honduras #USA #Etats-Unis #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire
    #cartographie_narrative #cartographie #visualisation

    • Hypermarchés, la chute de l’empire

      Menacés par les géants du numérique et de nouveaux usages, les acteurs historiques de la grande distribution luttent sans merci pour assurer la pérennité de leur modèle. Une enquête fouillée, menée par le journaliste d’investigation Rémi Delescluse.

      Le modèle de l’hypermarché a-t-il fait son temps ? Ce concept révolutionnaire du « tout sous le même toit », popularisé en 1963 par Carrefour, a conquis le monde entier. Aujourd’hui pourtant, le pionnier français, comme ses concurrents, a un genou à terre. En cause notamment, la crise du gigantisme, associé à une déshumanisation du commerce et à la surconsommation, pointée du doigt à l’heure des grands défis écologiques. Selon les experts, la toute-puissance de certains groupes serait menacée d’ici dix ans. Désormais, tout le secteur cherche à sauver ce qui peut l’être, quitte à verser dans des pratiques à la limite de la légalité. Pour obtenir des prix toujours plus bas, sans lesquels elles seraient désertées, les grandes enseignes mettent les fournisseurs sous pression au cours de renégociations annuelles réputées difficiles : entretiens dans des box minuscules à la température trafiquée, chaises bancales sabotées pour l’inconfort, discriminations sexistes, violence verbale... Comme le formule le directeur d’un grand groupe, dont les propos sont rapportés dans le documentaire, « ce qui est important, c’est de briser les jambes des fournisseurs. Une fois au sol, on commence à négocier ». Sans compter les contrats qui gardent captifs les franchisés ou les nouvelles alliances européennes de centrales d’achats, particulièrement opaques, qui facturent aux fournisseurs des services qualifiés par certains de « fictifs ».

      La loi du plus fort
      La peur de disparaître pousse les grandes enseignes à toujours plus d’agressivité. Dans leur ligne de mire, les plates-formes d’e-commerce, qui pourraient bientôt précipiter leur ruine. Trois ans à peine après avoir racheté pour 13 milliards de dollars Whole Foods, Amazon a déjà lancé sa propre enseigne, Amazon Fresh : des magasins dans lesquels les Caddies connectés améliorent l’expérience de clients fidélisés par abonnement et dont les moindres données sont collectées. Plongeant au cœur des sombres pratiques de la grande distribution, le documentaire de Rémi Delescluse propose un état des lieux mondial du secteur, soumis à la loi du plus fort, et s’interroge sur son futur. Certains prédisent la domination prochaine des nouveaux venus, de l’approvisionnement à la distribution, comme c’est le cas en Chine. En France, Amazon détient déjà 10 % du marché des produits de grande consommation…

      https://www.arte.tv/fr/videos/095178-000-A/hypermarches-la-chute-de-l-empire
      signalé ici aussi:
      https://seenthis.net/messages/933247

    • À Verrières-en-Anjou, juste à la sortie d’Angers, les plateformes logistiques poussent comme des champignons en automne. Et ce n’est pas fini. Après la plateforme géante d’Action et celle d’InVivo (Jardiland, Gamm Vert, Delbard…), à qui le tour ?

      Afin de répondre aux demandes des entreprises, et pas seulement celles de logistique, Angers Loire Métropole a besoin de très grands terrains. Pour créer un nouveau parc d’activités, l’Agglomération a jeté son dévolu sur ceux qui se trouvent au sud de Saint-Sylvain-d’Anjou, dans un triangle dessiné par l’autoroute A 11 et les départementales 323 et 115. Son nom : « Nouvelle Océane ».

      Le périmètre d’étude porte sur 125 ha, mais le chiffre définitif, qui sera connu l’an prochain, devrait passer sous la barre des 100 ha.

      Ça fait encore beaucoup. Plusieurs agriculteurs et habitants qui travaillent et vivent dans ce périmètre sont très directement concernés par la concertation préalable qui a débuté, et au terme de laquelle sera défini le périmètre précis de la zone d’aménagement concerté. Des terres agricoles et des maisons sont en effet condamnées à disparaître.
      Plusieurs projets « sous compromis »

      Une première permanence est prévue le mardi 23 novembre de 15 heures à 18 heures à la mairie de Verrières. Des techniciens d’Alter Public, l’entreprise publique locale chargée de mener à bien le projet, seront présents...
      Près d’Angers. Près de 100 hectares pris à l’agriculture pour accueillir des entreprises

      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/pres-d-angers-pres-de-100-ha-pris-a-l-agriculture-pour-accueillir-des-e #paywall

  • Sous le calque, la carte. | Espacestemps.net

    https://www.espacestemps.net/articles/sous-le-calque-la-carte

    Un article (remarquable) de Denis Retaillé publié en 2019

    L’expérience ordinaire du monde est fatalement horizontale, mais l’horizon ne fuit plus, il tourne[1]. C’est notre expérience, malgré un apprentissage de l’ordre qui fait croire que le monde est orienté dans un seul sens à la fois, celui que nos cartes en forme de calques imposent. Or l’expérience n’est pas l’expérimentation. Si l’expérimentation comprend une forme d’autorité dans l’expression figurée d’une exploration restituée après réglage et selon un appareil normatif rigoureux auquel l’exercice cartographique a été progressivement soumis, l’expérience directe est ouverte à l’exploration des formes que la figure peut elle-même prendre par-delà toute codification. Elle peut même offrir une autre forme possible à l’expérimentation, artistique par exemple, autour du « thème » de « la » carte (Béziat 2014). L’expérience est vécue et rapportée plus ou moins « fidèlement » comme on dit. Fidèlement à quoi ? Cela reste à voir, maintenant que les sources de vérité multipliées mettent à mal l’autorité et que les cartographies changent de camp pour des expérimentations autres sur la base d’expériences dont la variété est explosive. Détournements artistiques et cartographies contributives, après les contre-cartographies militantes (Hirt 2009), peuvent-ils être rapprochés pour avancer dans une prometteuse analyse des usages réclamée par Matthieu Noucher (2017) ?

    #cartoexperiment #cartographie