• Sylvain Machefert : « Si durant vos balades familiales de fin d’année vous croisez des boîtes à livres »
    https://framapiaf.org/@symac@mamot.fr/111653501473525832

    Si durant vos balades familiales de fin d’année vous croisez des boîtes à livres, assurez vous qu’elles sont déclarées sur https://www.boites-a-livres.fr (et donc #openstreetmap ) et sinon pensez à les signaler, avec photo si possible. Je viens d’ajouter un formulaire sur le site, je m’occuperai de la mise en ligne sur OpenStreetMap et Wikimédia Commons pour une diffusion de l’information la plus large possible ! #communs #geocommuns

    https://www.boites-a-livres.fr

  • De l’inégale géonumérisation du Monde - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2023/12/31/de-linegale-geonumerisation-du-monde-2

    Ainsi, une forme de géonumérisation généralisée du Monde[1] se met progressivement en place. Ce terme permet de souligner l’importance de porter un regard, non sur un domaine particulier (la cartographie, la statistique, la topographie, etc.) ou un métier spécifique (les photo-interprètes, les arpenteurs-géomètres, les géomaticiens, etc.), mais sur des processus diffus et multiples qui se sont accélérés depuis une trentaine d’années autour de la transcription sous forme de données numériques de la plupart des objets, êtres, phénomènes, dispositifs, activités, images, œuvres de fiction, etc., localisables sur la surface terrestre. Or, cette géonumérisation du Monde est opérée par des systèmes opaques qui s’apparentent, de plus en plus, à de véritables boîtes noires algorithmiques.
    Ouvrir les boîtes noires algorithmiques

    Les systèmes géonumériques que nous utilisons au quotidien – des cartes en ligne comme Google Maps aux services de géolocalisation pour commander un taxi – sont personnalisés en fonction de nos centres d’intérêt (ou plutôt de la façon dont l’algorithme nous a profilé) et configurés en fonction des objectifs de leurs commanditaires. Ils sont donc avant tout des opérateurs de tri, de filtre, de combinaison, de fusion, d’appariement, d’intersection, d’extraction, d’union, de conversion, de re-projection… et in fine seulement de représentations cartographiques des données dont ils disposent. Soit autant d’opérations qui relèvent de choix techniques et politiques dont les intentionnalités comme la performativité méritent d’être analysées.

    Noyé sous un déluge de données numériques, comme le titrait, dès 2010, The Economist, le spectacle cartographique qui nous est donné à voir tous les jours n’a donc rien d’une évidence. Il mérite qu’on en analyse ses coulisses et secrets de fabrication. La métaphore naturalisante du déluge ravive d’ailleurs, une fois encore, les croyances positivistes autour des données dont Bruno Latour a pourtant clairement explicité dès 1987 qu’elles n’étaient pas données, mais fabriquées et que, par la même, on devrait plutôt les appeler des obtenues[2]. Rien d’inédit, donc, à souligner aujourd’hui l’impérieuse nécessité d’une dénaturalisation des données, fussent-elles embarquées dans des algorithmes qui les traitent et les redistribuent à la volée. Sauf que ces derniers se révèlent particulièrement opaques et qu’il est devenu complexe d’identifier où sont désormais les blancs des cartes et quels sont les effets potentiels de ces mises en invisibilité des lacunes cartographiques contemporaines.

    #Cartes #Cartographie #Algorithmes #Géonumérisation

  • Web-Tipps: Länder Größenvergleich
    https://www.heise.de/news/Web-Tipps-Laender-Groessenvergleich-9574816.html

    26.12.2023 von Jo Bager - „Wie groß ist eigentlich Deutschland im Vergleich zu...?“ Eine Frage die nun von der Website MapFight grafisch aufbereitet beantwortet wird.


    mapfight.xyz/map/de/

    Ist Grönland wirklich so groß wie Afrika? Schaut man auf gängige Karten, könnte man diesen Eindruck gewinnen. Allerdings verzerrt die sogenannte Mercator-Projektion, die beim Entwurf von Karten häufig zum Einsatz kommt, die Proportionen. Tatsächlich ist Afrika rund 14-mal so groß wie Grönland.

    Die Betreiber von MapFight haben es sich zur Aufgabe gemacht, die Größe von Städten und Ländern ohne solche Verzerrungen vergleichbar zu machen. Dort kann man die Umrisse von je zwei Gebieten übereinanderlegen lassen. MapFight gibt die Größenverhältnisse auch in Textform aus. Aus aktuellem Anlass präsentiert es derzeit auf der Startseite gut hundert Größenvergleiche mit dem Gazastreifen. Demnach ist das Stadtgebiet von Berlin rund zweieinhalb mal so groß wie der Küstenstreifen.

    https://mapfight.xyz

    #cartographie #projection #surface

  • La bande de #Gaza : un territoire fermé sur lui-même par une frontière hermétique et militarisée

    Située sur la bordure littorale de la Méditerranée orientale, entre Israël et l’Egypte, la bande de Gaza est un territoire palestinien autonome administré par le parti islamiste palestinien, le Hamas, depuis 2007. D’une superficie de 365 km², le territoire compte 1,9 million d’habitants, ce qui en fait l’un des lieux les plus densément peuplés au monde (4110 hab./km²) qui vit refermé sur lui-même en raison du blocus israélien. Ce petit territoire est entouré par une clôture de haute sécurité qui délimite une frontière parmi les plus hermétiques et militarisés au monde. Malgré celle-là, la branche militaire du Hamas réalise le #7_octobre_2023 une vaste opération contre Israël qui y fait plus de 1400 morts, militaires et civils. En réponse, #Israël lance une riposte de très grande envergure mobilisant des moyens exceptionnels qui entrainent des destructions urbaines de grande ampleur et fait des milliers de morts.

    https://geoimage.cnes.fr/fr/la-bande-de-gaza-un-territoire-ferme-sur-lui-meme-par-une-frontiere-he
    #Palestine #bande_de_Gaza #militarisation #enfermement #image #visualisation #cartographie #image_satellitaire #image_satellite

    • typo : destructions urbaines de grande ampleur et fait des dizaines de milliers de morts (au moins, et pour l’instant)

  • The new world #atlas of artificial night sky brightness

    Artificial lights raise night sky luminance, creating the most visible effect of light pollution—artificial skyglow. Despite the increasing interest among scientists in fields such as ecology, astronomy, health care, and land-use planning, light pollution lacks a current quantification of its magnitude on a global scale. To overcome this, we present the world atlas of artificial sky luminance, computed with our light pollution propagation software using new high-resolution satellite data and new precision sky brightness measurements. This atlas shows that more than 80% of the world and more than 99% of the U.S. and European populations live under light-polluted skies. The Milky Way is hidden from more than one-third of humanity, including 60% of Europeans and nearly 80% of North Americans. Moreover, 23% of the world’s land surfaces between 75°N and 60°S, 88% of Europe, and almost half of the United States experience light-polluted nights.

    https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.1600377

    #pollution_lumineuse #nuit #nuits #pollution #monde #cartographie #visualisation

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  • Permessi in mano straniera : il vero #business è rivenderli

    La crescita della domanda delle materie prime critiche ha rimesso le miniere al centro dell’agenda politica italiana. Ma sono compagnie extra-UE a fare da protagoniste in questa rinascita perché la chiusura delle miniere negli anni ’80 ha spento l’imprenditoria mineraria italiana.

    “Nelle #Valli_di_Lanzo l’attività mineraria risale al XVIII secolo, quando il cobalto era utilizzato per colorare di blu tessuti e ceramiche. Poi l’estrazione non era più conveniente e le miniere sono state chiuse negli anni ‘20” dice a IE Domenico Bertino, fondatore del museo minerario di Usseglio, Piemonte. Adesso, grazie a una società australiana, i minatori potrebbero tornare a ripopolare le vette alpine.

    Secondo Ispra quasi tutti i 3015 siti attivi in Italia dal 1870 sono dismessi o abbandonati. Ma la crescita della domanda di materie prime critiche (CRM) ha fatto tornare le miniere al centro dell’agenda politica.

    “Abbiamo 16 materie critiche in miniere che sono state chiuse oltre trent’anni fa. Era più facile far fare l’estrazione di cobalto in Congo, farlo lavorare in Cina e portarlo in Italia” ha detto a luglio il ministro delle imprese e del made in Italy Adolfo Urso, ribadendo la volontà del governo di riaprire le miniere. Oltre al cobalto in Piemonte, ci sono progetti per la ricerca di piombo e zinco in Lombardia, di litio nel Lazio e di antimonio in Toscana.

    I protagonisti di questa “rinascita mineraria”, che dovrebbe rendere l’Italia meno dipendente da paesi terzi, sono compagnie canadesi e australiane. Dei 20 permessi di esplorazione attivi, solo uno è intestato a una società italiana (Enel Green Power).

    La ragione è che “le scelte politiche fatte negli anni ‘80 hanno portato alla chiusura delle miniere. E così la nostra imprenditoria mineraria si è spenta e la nuova generazione ha perso il know how” spiega Andrea Dini, ricercatore del CNR.

    La maggior parte sono junior miner, società quotate in borsa il cui obiettivo è ottenere i permessi e vendere l’eventuale scoperta del giacimento a una compagnia mineraria più grande. “Spesso quando la società mineraria dichiara di aver scoperto il deposito più grande del mondo, il più ricco, il più puro, cerca solo di attrarre investitori e far decollare il valore del titolo” spiega Alberto Valz Gris, geografo ed esperto di CRM del Politecnico di Torino, promotore di una carta interattiva (http://frontieredellatransizione.it) che raccoglie i permessi di ricerca mineraria per CRM in Italia.

    Tra le junior miner presenti in Italia spicca Altamin, società mineraria australiana che nel 2018 ha ottenuto i primi permessi di esplorazione (https://va.mite.gov.it/it-IT/Oggetti/Info/1760) per riaprire le miniere di cobalto di Usseglio e Balme, in Piemonte. “Finora sono state effettuate solo analisi in laboratorio per capire la qualità e quantità del cobalto” spiega Claudio Balagna, appassionato di mineralogia che ha accompagnato in alta quota gli esperti di Altamin. “Ma da allora non abbiamo saputo più nulla", dice a IE Giuseppe Bona, assessore all’ambiente di Usseglio, favorevole a una riapertura delle miniere che potrebbe creare lavoro e attirare giovani in una comunità sempre più spopolata.

    A Balme, invece, si teme che l’estrazione possa inquinare le falde acquifere. “Non c’è stato alcun dialogo con Altamin, quindi è difficile valutare quali possano essere i risvolti eventualmente positivi" lamenta Giovanni Castagneri, sindaco di Balme, comune che nel 2020 ha ribadito l’opposizione “a qualsiasi ricerca mineraria che interessi il suolo e il sottosuolo”.

    “Le comunità locali sono prive delle risorse tecniche ed economiche per far sentire la propria voce” spiega Alberto Valz Gris.

    Per il governo Meloni la corsa alla riapertura delle miniere è una priorità, con la produzione industriale italiana che dipende per €564 miliardi di euro (un terzo del PIL nel 2021) dall’importazione di materie critiche extra-UE. Tuttavia, a oggi, non c’è una sola miniera di CRM operativa in Italia.

    Nel riciclo dei rifiuti le aziende italiane sono già molto forti. L’idea è proprio di puntare sull’urban mining, l’estrazione di materie critiche dai rifiuti, soprattutto elettronici, ricchi di cobalto, rame e terra rare. Ma, in molti casi, la raccolta e il riciclo di queste materie è oggi ben al di sotto dell’1%. “Un tasso di raccolta molto basso, volumi ridotti e mancanza di tecnologie appropriate non hanno permesso lo sviluppo di una filiera del riciclaggio delle materie critiche”, dice Claudia Brunori, vicedirettrice per l’economia circolare di ENEA, l’Agenzia nazionale per le nuove tecnologie, l’energia e lo sviluppo economico sostenibile. Oltre alla mancanza di fondi: nel PNRR non sono previsti investimenti per le materie prime critiche.

    Un’altra strategia è estrarre CRM dalle discariche minerarie. Il Dlgs 117/08 fornisce indicazioni sulla gestione dei rifiuti delle miniere attive, ma non fornisce riferimenti per gli scarti estrattivi abbandonati. Così “tali depositi sono ancora ritenuti rifiuti e non possono essere considerati nuovi giacimenti da cui riciclare le materie” denuncia l’ISPRA (Istituto superiore per la protezione e la ricerca ambientale), che chiede una modifica normativa che consenta il recupero delle risorse minerarie.

    https://www.investigate-europe.eu/it/posts/permessi-in-mano-straniera-il-vero-business-rivenderli
    #extractivisme #Alpes #permis #mines #minières #Italie #terres_rares #matières_premières_critiques #transition_énergétique #Alberto_Valz_Gris #permis_d'exploration #Usseglio #Piémont #Adolfo_Urso #plomb #zinc #Lombardie #Latium #Toscane #antimoine #Enel_Green_Power #junior_miner #Altamin #Australie #Balme #urban_mining #recyclage #économie_circulaire #déchets

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    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

  • Guerre au Proche-Orient : à #Beyrouth, #Mona_Fawaz résiste par la #cartographie

    Professeure d’urbanisme et cofondatrice du #Beirut_Urban_Lab, la chercheuse cartographie le conflit à la frontière entre le #Liban et Israël. Et montre ainsi le « déséquilibre profond » entre les attaques visant le territoire libanais et celles ciblant le sol israélien.

    « Je suis entrée dans le centre de recherche ; tous mes collègues avaient les yeux rivés sur les nouvelles, l’air horrifié. C’est là que nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas simplement regarder : il fallait agir, et le faire du mieux possible », se rappelle Mona Fawaz, professeure d’urbanisme à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et cofondatrice du Beirut Urban Lab, un laboratoire de recherche interdisciplinaire créé en 2018 et spécialisé dans les questions d’#urbanisme et d’#inclusivité.

    Lundi 4 décembre, dans ce centre de recherche logé à l’AUB, près de deux mois après l’attaque sans précédent du groupe militant palestinien Hamas en Israël et le début des bombardements intensifs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, elle revoit l’élan impérieux qui a alors saisi ses collègues du Beirut Urban Lab, celui de cartographier, documenter et analyser.

    « Certains ont commencé à cartographier les dommages à #Gaza à partir de #photographies_aériennes. Personnellement, j’étais intéressée par la dimension régionale du conflit, afin de montrer comment le projet colonial israélien a déstabilisé l’ensemble de la zone », y compris le Liban.

    La frontière sud du pays est en effet le théâtre d’affrontements violents depuis le 8 octobre entre #Israël et des groupes alliés au #Hamas emmenés par le #Hezbollah, une puissante milice soutenue par l’#Iran. Qualifiés de « #front_de_pression » par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, les #combats sur le #front_libanais, qui visent notamment à détourner l’effort militaire israélien contre Gaza, ont tué au moins 107 personnes du côté libanais, dont 14 civils. Du côté israélien, six soldats et trois civils ont été tués.

    C’est ainsi que l’initiative « Cartographier l’escalade de violence à la frontière sud du Liban » est née. Le projet répertorie le nombre de #frappes quotidiennes et leur distance moyenne par rapport à la frontière depuis le début du conflit, en s’appuyant sur les données collectées par l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled : https://acleddata.com). Sur son écran d’ordinateur, Mona Fawaz montre une #carte_interactive, une des seules en son genre, qui révèle un déséquilibre saisissant entre les attaques revendiquées par Israël, au nombre de 985 depuis le début du conflit, et celles menées depuis le Liban : 270 frappes répertoriées sur le sol israélien.

    L’occasion pour Mona Fawaz de questionner les expressions répétées dans les médias, qui façonnent la compréhension du conflit sans remettre en cause leurs présupposés. « On parle de tirs transfrontaliers, par exemple, alors même qu’il y a un déséquilibre profond entre les deux parties impliquées », souligne-t-elle. « Une distorsion médiatique » que la chercheuse dénonce aussi dans la couverture de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Une « lutte partagée » avec les Palestiniens

    Pour Mona Fawaz, il est important de documenter un conflit dont les racines vont au-delà des affrontements présents. « La création de l’État d’Israël en 1948 a provoqué une perturbation majeure au sud du Liban, brisant [ses] liens historiques, sociaux, politiques et économiques » avec la Galilée, explique-t-elle.

    Des bouleversements que la chercheuse, originaire du village de Tibnine, dans le sud du pays, connaît bien, puisqu’ils ont marqué son histoire familiale et personnelle. Elle explique que la proximité entre les populations était telle qu’au cours de la « #Nakba » (la « catastrophe », en arabe) en 1948 – l’exode massif de plus de 700 000 Palestinien·nes après la création de l’État d’Israël –, sa mère a été évacuée de son village aux côtés de Palestinien·nes chassés de leurs terres. « Les déplacés ne savaient pas où s’arrêteraient les Israéliens, raconte-t-elle. Dans cette région du Liban, on a grandi sans sentir de différences avec les Palestiniens : il y a une lutte partagée entre nous. »

    En 1982, Mona Fawaz, qui avait alors à peine 9 ans, vit plusieurs mois dans son village sous l’occupation de l’armée israélienne, qui a envahi le pays en pleine guerre civile (1975-1990) afin de chasser du Liban l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Elle se souvient des scènes d’#humiliation, des crosses des fusils israéliens défonçant le mobilier chez son grand-père. « Ce n’est rien par rapport à ce que Gaza vit, mais il y a définitivement un effet d’association pour moi avec cette période », explique-t-elle.

    Dans le petit pays multiconfessionnel et extrêmement polarisé qu’est le Liban, l’expérience de la chercheuse n’est cependant pas générale. Si une partie des Libanais·es, notamment dans le sud, est marquée par la mémoire des guerres contre Israël et de l’occupation encore relativement récente de la région – les troupes israéliennes se sont retirées en 2000 du Sud-Liban –, une autre maintient une défiance tenace contre la #résistance_palestinienne au Liban, notamment tenue responsable de la guerre civile.

    Celle qui a ensuite étudié au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston (États-Unis), pour y faire son doctorat en aménagement urbain à la fin des années 1990, explique ensuite qu’il a fallu des années aux États-Unis pour réaliser que « même le soldat qui est entré dans notre maison avait été conditionné pour commettre des atrocités ». Si l’ouverture à d’autres réalités est une étape indispensable pour construire la paix, c’est aussi un « luxe », reconnaît la chercheuse, qui semble hors de portée aujourd’hui. « L’horreur des massacres à Gaza a clos toute possibilité d’un avenir juste et pacifique », soupire-t-elle.

    Le tournant de la guerre de 2006

    Peu après son retour au Liban en 2004, Mona Fawaz se concentre sur les questions de l’informalité et de la justice sociale. Un événement majeur vient bouleverser ses recherches : le conflit israélo-libanais de 2006. Les combats entre Israël et le Hezbollah ont causé la mort de plus de 1 200 personnes du côté libanais, principalement des civil·es, en seulement un mois de combat.

    Du côté israélien, plus de 160 personnes, principalement des militaires, ont été tuées. Cette guerre va être une expérience fondatrice pour le Beirut Urban Lab. C’est à ce moment que ses quatre cofondateurs, Mona Fawaz, Ahmad Gharbieh, Howayda Al-Harithy et Mona Harb, chercheurs et chercheuses à l’AUB, commencent leurs premières collaborations sur une série de projets visant à analyser l’#impact de la guerre. L’initiative actuelle de cartographie s’inscrit en continuité directe avec les cartes quotidiennes produites notamment par #Ahmad_Gharbieh en 2006. « Le but était de rendre visible au monde entier le caractère asymétrique et violent des attaques israéliennes contre le Liban », explique Mona Fawaz.

    Dans les années qui suivent, les chercheurs participent à plusieurs projets en commun, notamment sur la militarisation de l’#espace_public, le rôle des réfugié·es en tant que créateurs de la ville ou la #privatisation des #biens_publics_urbains, avec pour objectif de faire de la « donnée un bien public », explique Mona Fawaz, dans un « pays où la collectivité n’existe pas ». « Nos recherches s’inscrivent toujours en réponse à la réalité dans laquelle nous vivons », ajoute-t-elle. Une réalité qui, aujourd’hui dans la région, est de nouveau envahie par la guerre et les destructions.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/121223/guerre-au-proche-orient-beyrouth-mona-fawaz-resiste-par-la-cartographie

    #résistance

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    • #Beirut_Urban_Lab

      The Beirut Urban Lab is a collaborative and interdisciplinary research space. The Lab produces scholarship on urbanization by documenting and analyzing ongoing transformation processes in Lebanon and its region’s natural and built environments. It intervenes as an interlocutor and contributor to academic debates about historical and contemporary urbanization from its position in the Global South. We work towards materializing our vision of an ecosystem of change empowered by critical inquiry and engaged research, and driven by committed urban citizens and collectives aspiring to just, inclusive, and viable cities.

      https://beiruturbanlab.com

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      Mapping Escalation Along Lebanon’s Southern Border Since October 7

      Since October 7, the Middle East has occupied center stage in global media attention. Already rife with uncertainty, subjected to episodic bouts of violence, and severely affected by an ongoing project of ethnic cleansing for 75 years in Historic Palestine, our region is again bearing the weight of global, regional, and local violence. As we witness genocide unfolding and forceful population transfers in Gaza, along with an intensification of settler attacks in the West Bank and Jerusalem and the silencing of Palestinians everywhere, the conflict is also taking critical regional dimensions.

      As part of its effort to contribute to more just tomorrows through the production and dissemination of knowledge, the Beirut Urban Lab is producing a series of maps that document and provide analytical insights to the unfolding events. Our first intervention comes at a time in which bombs are raining on South Lebanon. Titled Escalation along Lebanon’s Southern Border since October 7, the platform monitors military activity between the Israeli Armed Forces and Lebanese factions. Two indicators reflect the varying intensity of the conflict: the number of daily strikes and the average distance of strikes from the border.

      The map uses data from the Armed Conflict Location and Event Data (ACLED) crisis mapping project, which draws upon local reporting to build its dataset. Since ACLED updates their dataset on Mondays, site visitors can expect updates to our mapping and analysis to be released on Tuesday afternoons. Please refer to ACLED’s methodology for questions about data sources and collection.

      As of November 14, the frequency and distribution of strikes reveals a clear asymmetry, with northward aggression far outweighing strikes by Lebanese factions. The dataset also indicates a clear escalation, with the number of incidents increasing day by day, particularly on the Lebanese side of the border.

      We see this contribution as an extension of our previous experiences in mapping conflicts in Lebanon and the region, specifically the 2006 Israeli assault on Lebanon.

      https://beiruturbanlab.com/en/Details/1958/escalation-along-lebanon%E2%80%99s-southern-border-since-october-7
      #cartographie_radicale #cartographie_critique #visualisationi

  • Surprise ! (écrasante) victoire du « oui » (des « oui », il y avait cinq questions) au référendum vénézuélien sur la #Guayana_Esequiba
    https://www.courrierinternational.com/article/referendum-avec-sa-promesse-d-annexion-de-l-essequibo-le-vene

    Les autorités vénézuéliennes assurent que plus de 10 millions d’électeurs ont participé, dimanche 3 décembre, au référendum organisé pour préparer la création d’un nouveau département vénézuélien appelé “Guayana Esequiba”. Le résultat du vote, qui a vu le oui l’emporter officiellement à 95,93 %, risque d’accroître les tensions avec le Guyana voisin.

    “Ce fut une victoire écrasante du oui !” C’est plein d’émotion que le président du Conseil national électoral (CNE) vénézuélien, Elvis Amoroso, a annoncé, dimanche 3 décembre, le résultat du référendum qui proposait d’annexer la région de l’#Essequibo du Guyana voisin, qui est au cœur d’une dispute historique entre les deux pays, rapporte le média progouvernemental Telesur.
    D’après les chiffres officiels, 95,93 % des plus de 10 millions de votants − 20,7 millions étaient appelés aux urnes − se seraient prononcés pour la création d’un nouveau département vénézuélien appelé “Guayana Esequiba” et pour l’octroi de la nationalité vénézuélienne à ses habitants.

    Apparemment, on ne trouve pas clairement le taux d’abstention (ou de participation), certains médias allant même jusqu’à suggérer que le chiffre de 10 millions serait le total des « oui », à diviser par 5, donc… Les témoignages locaux insistent sur les bureaux de vote vides.

    #Esequibo

  • Project : Roman roads diagrams

    The Roman roads diagram project is a series of maps driven by an unconventional idea: what if we represented Ancient Rome’s famed road network in the style of a modern transit map?

    So far I’ve made five diagrams (below). Click for more information.

    You can see how my style has evolved since I made the first map back in 2017. My ultimate goal is to make a book out of these. I’ll probably have to redesign a few of them.


    https://sashamaps.net/docs/maps/roman-roads-index

    #histoire #Romains #visualisation #cartographie #empire_romain #Europe #transports #infrastructure

    ping @visionscarto

  • Le #village_sous_la_forêt, de #Heidi_GRUNEBAUM et #Mark_KAPLAN

    En #1948, #Lubya a été violemment détruit et vidé de ses habitants par les forces militaires israéliennes. 343 villages palestiniens ont subi le même sort. Aujourd’hui, de #Lubya, il ne reste plus que des vestiges, à peine visibles, recouverts d’une #forêt majestueuse nommée « Afrique du Sud ». Les vestiges ne restent pas silencieux pour autant.

    La chercheuse juive sud-africaine, #Heidi_Grunebaum se souvient qu’étant enfant elle versait de l’argent destiné officiellement à planter des arbres pour « reverdir le désert ».

    Elle interroge les acteurs et les victimes de cette tragédie, et révèle une politique d’effacement délibérée du #Fonds_national_Juif.

    « Le Fonds National Juif a planté 86 parcs et forêts de pins par-dessus les décombres des villages détruits. Beaucoup de ces forêts portent le nom des pays, ou des personnalités célèbres qui les ont financés. Ainsi il y a par exemple la Forêt Suisse, le Parc Canada, le Parc britannique, la Forêt d’Afrique du Sud et la Forêt Correta King ».

    https://www.villageunderforest.com

    Trailer :

    https://www.youtube.com/watch?v=ISmj31rJkGQ

    #israel #palestine #carte #Israël #afrique_du_sud #forêt #documentaire

    #film #documentaire #film_documentaire

    (copier-coller de ce post de 2014 : https://seenthis.net/messages/317236)

    • Documentary Space, Place, and Landscape

      In documentaries of the occupied West Bank, erasure is imaged in the wall that sunders families and communities, in the spaces filled with blackened tree stumps of former olive groves, now missing to ensure “security,” and in the cactus that still grows, demarcating cultivated land whose owners have been expelled.

      This materiality of the landscape becomes figural, such that Shehadeh writes, “[w]hen you are exiled from your land … you begin, like a pornographer, to think about it in symbols. You articulate your love for your land in its absence, and in the process transform it into something else.’’[x] The symbolization reifies and, in this process, something is lost, namely, a potential for thinking differently. But in these Palestinian films we encounter a documenting of the now of everyday living that unfixes such reification. This is a storytelling of vignettes, moments, digressions, stories within stories, and postponed endings. These are stories of interaction, of something happening, in a documenting of a being and doing now, while awaiting a future yet to be known, and at the same time asserting a past history to be remembered through these images and sounds. Through this there arises the accenting of these films, to draw on Hamid Naficy’s term, namely a specific tone of a past—the Nakba or catastrophe—as a continuing present, insofar as the conflict does not allow Palestinians to imagine themselves in a determinate future of place and landscape they can call their own, namely a state.[xi]

      In Hanna Musleh’s I’m a Little Angel (2000), we follow the children of families, both Muslim and Christian, in the area of Bethlehem affected by the 2000 Israeli armed forces attacks and occupation.[xii] One small boy, Nicola, suffered the loss of an arm when he was hit by a shell when walking to church with his mother. His kite, seen flying high in the sky, brings delighted shrieks from Nicola as he plays on the family terrace from which the town and its surrounding hills are visible in the distance. But the contrast between the freedom of the kite in this unlimited vista and his reduced capacity is palpable as he struggles to control it with his remaining hand. The containment of both Nicola and his community is figured in opposition to a possible freedom. What is also required of us is to think not of freedom from the constraints of disability, but of freedom with disability, in a future to be made after. The constraints introduced upon the landscape by the occupation, however, make the future of such living indeterminate and uncertain. Here is the “cinema of the lived,”[xiii] of multiple times of past and present, of possible and imagined future time, and the actualized present, each of which is encountered in the movement in a singular space of Nicola and his kite.


      http://mediafieldsjournal.squarespace.com/documentary-space-place-and-la/2011/7/18/documentary-space-place-and-landscape.html;jsessioni
      #cactus #paysage

    • Memory of the Cactus

      A 42 minute documentary film that combines the cactus and the memories it stands for. The film addresses the story of the destruction of the Palestinian villages of Latroun in the Occupied West Bank and the forcible transfer of their civilian population in 1967. Over 40 years later, the Israeli occupation continues, and villagers remain displaced. The film follows two separate but parallel journeys. Aisha Um Najeh takes us down the painful road that Palestinians have been forcefully pushed down, separating them in time and place from the land they nurtured; while Israelis walk freely through that land, enjoying its fruits. The stems of the cactus, however, take a few of them to discover the reality of the crime committed.

      https://www.youtube.com/watch?v=DQ_LjknRHVA

    • Aujourd’hui, j’ai re-regardé le film « Le village sous la forêt », car je vais le projeter à mes étudiant·es dans le cadre du cours de #géographie_culturelle la semaine prochaine.

      Voici donc quelques citations tirées du film :

      Sur une des boîtes de récolte d’argent pour planter des arbres en Palestine, c’est noté « make wilderness bloom » :

      Voici les panneaux de quelques parcs et forêts créés grâce aux fonds de la #diaspora_juive :

      Projet : « We will make it green, like a modern European country » (ce qui est en étroit lien avec un certaine idée de #développement, liée au #progrès).

      Témoignage d’une femme palestinienne :

      « Ils ont planté des arbres partout qui cachaient tout »

      Ilan Pappé, historien israëlien, Université d’Exter :

      « ça leur a pris entre 6 et 9 mois poru s’emparer de 80% de la Palestine, expulser la plupart des personnes qui y vivaient et reconstruire sur les villes et villages de ces personnes un nouvel Etat, une nouvelle #identité »

      https://socialsciences.exeter.ac.uk/iais/staff/pappe

      Témoignage d’un palestinien qui continue à retourner régulièrement à Lubya :

      « Si je n’aimais pas cet endroit, est-ce que je continuerais à revenir ici tout le temps sur mon tracteur ? Ils l’ont transformé en forêt afin d’affirmer qu’il n’y a pas eu de village ici. Mais on peut voir les #cactus qui prouvent que des arabes vivaient ici »

      Ilan Pappé :

      « Ces villages éaient arabes, tout comme le paysage alentour. C’était un message qui ne passait pas auprès du mouvement sioniste. Des personnes du mouvement ont écrit à ce propos, ils ont dit qu’ils n’aimaient vraiment pas, comme Ben Gurion l’a dit, que le pays ait toujours l’air arabe. (...) Même si les Arabes n’y vivent plus, ça a toujours l’air arabe. En ce qui concerne les zones rurales, il a été clair : les villages devaient être dévastés pour qu’il n’y ait pas de #souvenirs possibles. Ils ont commencé à les dévaster dès le mois d’août 1948. Ils ont rasé les maisons, la terre. Plus rien ne restait. Il y avait deux moyens pour eux d’en nier l’existence : le premier était de planter des forêts de pins européens sur les villages. Dans la plupart des cas, lorsque les villages étaient étendus et les terres assez vastes, on voit que les deux stratégies ont été mises en oeuvre : il y a un nouveau quartier juif et, juste à côté, une forêt. En effet, la deuxième méthode était de créer un quartier juif qui possédait presque le même nom que l’ancien village arabe, mais dans sa version en hébreu. L’objectif était double : il s’agissait d’abord de montrer que le lieu était originellement juif et revenait ainsi à son propriétaire. Ensuite, l’idée était de faire passer un message sinistre aux Palestiniens sur ce qui avait eu lieu ici. Le principal acteur de cette politique a été le FNJ. »

      #toponymie

      Heidi Grunebaum, la réalisatrice :

      « J’ai grandi au moment où le FNJ cultivait l’idée de créer une patrie juive grâce à la plantation d’arbres. Dans les 100 dernières années, 260 millions d’arbres ont été plantés. Je me rends compte à présent que la petite carte du grand Israël sur les boîtes bleues n’était pas juste un symbole. Etait ainsi affirmé que toutes ces terres étaient juives. Les #cartes ont été redessinées. Les noms arabes des lieux ont sombré dans l’oubli à cause du #Comité_de_Dénomination créé par le FNJ. 86 forêts du FNJ ont détruit des villages. Des villages comme Lubya ont cessé d’exister. Lubya est devenu Lavie. Une nouvelle histoire a été écrite, celle que j’ai apprise. »

      Le #Canada_park :

      Canada Park (Hebrew: פארק קנדה‎, Arabic: كندا حديقة‎, also Ayalon Park,) is an Israeli national park stretching over 7,000 dunams (700 hectares), and extending from No man’s land into the West Bank.
      The park is North of Highway 1 (Tel Aviv-Jerusalem), between the Latrun Interchange and Sha’ar HaGai, and contains a Hasmonean fort, Crusader fort, other archaeological remains and the ruins of 3 Palestinian villages razed by Israel in 1967 after their inhabitants were expelled. In addition it has picnic areas, springs and panoramic hilltop views, and is a popular Israeli tourist destination, drawing some 300,000 visitors annually.


      https://en.wikipedia.org/wiki/Canada_Park

      Heidi Grunebaum :

      « Chaque pièce de monnaie est devenue un arbre dans une forêt, chaque arbre, dont les racines étaient plantées dans la terre était pour nous, la diaspora. Les pièces changées en arbres devenaient des faits ancrés dans le sol. Le nouveau paysage arrangé par le FNJ à travers la plantation de forêts et les accords politiques est celui des #parcs_de_loisirs, des routes, des barrages et des infrastructures »

      Témoignage d’un Palestinien :

      « Celui qui ne possède de #pays_natal ne possède rien »

      Heidi Grunebaum :

      « Si personne ne demeure, la mémoire est oblitérée. Cependant, de génération en génération, le souvenir qu’ont les Palestiniens d’un endroit qui un jour fut le leur, persiste. »

      Témoignage d’un Palestinien :

      "Dès qu’on mange quelque chose chez nous, on dit qu’on mangeait ce plat à Lubya. Quelles que soient nos activités, on dit que nous avions les mêmes à Lubya. Lubya est constamment mentionnées, et avec un peu d’amertume.

      Témoignage d’un Palestinien :

      Lubya est ma fille précieuse que j’abriterai toujours dans les profondeurs de mon âme. Par les histoires racontées par mon père, mon grand-père, mes oncles et ma grande-mère, j’ai le sentiment de connaître très bien Lubya.

      Avi Shlaim, Université de Oxford :

      « Le mur dans la partie Ouest ne relève pas d’une mesure de sécurité, comme il a été dit. C’est un outil de #ségrégation des deux communautés et un moyen de s’approprier de larges portions de terres palestiniennes. C’est un moyen de poursuivre la politique d’#expansion_territoriale et d’avoir le plus grand Etat juif possible avec le moins de population d’arabes à l’intérieur. »

      https://www.sant.ox.ac.uk/people/avi-shlaim

      Heidi Grunebaum :

      « Les petites pièces de la diaspora n’ont pas seulement planté des arbres juifs et déraciné des arbres palestiniens, elles ont aussi créé une forêt d’un autre type. Une vaste forêt bureaucratique où la force de la loi est une arme. La règlementation règne, les procédures, permis, actions commandées par les lois, tout régulé le moindre espace de la vie quotidienne des Palestiniens qui sont petit à petit étouffés, repoussés aux marges de leurs terres. Entassés dans des ghettos, sans autorisation de construire, les Palestiniens n’ont plus qu’à regarder leurs maisons démolies »

      #Lubya #paysage #ruines #architecture_forensique #Afrique_du_Sud #profanation #cactus #South_african_forest #Galilée #Jewish_national_fund (#fonds_national_juif) #arbres #Palestine #Organisation_des_femmes_sionistes #Keren_Kayemeth #apartheid #résistance #occupation #Armée_de_libération_arabe #Hagana #nakba #exil #réfugiés_palestiniens #expulsion #identité #present_absentees #IDPs #déplacés_internes #Caesarea #oubli #déni #historicisation #diaspora #murs #barrières_frontalières #dépossession #privatisation_des_terres #terres #mémoire #commémoration #poésie #Canada_park

    • The Carmel wildfire is burning all illusions in Israel

      “When I look out my window today and see a tree standing there, that tree gives me a greater sense of beauty and personal delight than all the vast forests I have seen in Switzerland or Scandinavia. Because every tree here was planted by us.”

      – David Ben Gurion, Memoirs

      “Why are there so many Arabs here? Why didn’t you chase them away?”

      – David Ben Gurion during a visit to Nazareth, July 1948


      https://electronicintifada.net/content/carmel-wildfire-burning-all-illusions-israel/9130

      signalé par @sinehebdo que je remercie

    • Vu dans ce rapport, signalé par @palestine___________ , que je remercie (https://seenthis.net/messages/723321) :

      A method of enforcing the eradication of unrecognized Palestinian villages is to ensure their misrepresentation on maps. As part of this policy, these villages do not appear at all on Israeli maps, with the exception of army and hiking maps. Likewise, they do not appear on first sight on Google Maps or at all on Israeli maps, with the exception of army and hiking maps. They are labelled on NGO maps designed to increase their visibility. On Google Maps, the Bedouin villages are marked – in contrast to cities and other villages – under their Bedouin tribe and clan names (Bimkom) rather than with their village names and are only visible when zooming in very closely, but otherwise appear to be non-existent. This means that when looking at Google Maps, these villages appear to be not there, only when zooming on to a very high degree, do they appear with their tribe or clan names. At first (and second and third) sight, therefore, these villages are simply not there. Despite their small size, Israeli villages are displayed even when zoomed-out, while unrecognized Palestinian Bedouin villages, regardless of their size are only visible when zooming in very closely.


      http://7amleh.org/2018/09/18/google-maps-endangering-palestinian-human-rights
      Pour télécharger le rapport :
      http://www.7amleh.org/ms/Mapping%20Segregation%20Cover_WEB.pdf

    • signalé par @kassem :
      https://seenthis.net/messages/317236#message784258

      Israel lifted its military rule over the state’s Arab community in 1966 only after ascertaining that its members could not return to the villages they had fled or been expelled from, according to newly declassified archival documents.

      The documents both reveal the considerations behind the creation of the military government 18 years earlier, and the reasons for dismantling it and revoking the severe restrictions it imposed on Arab citizens in the north, the Negev and the so-called Triangle of Locales in central Israel.

      These records were made public as a result of a campaign launched against the state archives by the Akevot Institute, which researches the Israeli-Palestinian conflict.

      After the War of Independence in 1948, the state imposed military rule over Arabs living around the country, which applied to an estimated 85 percent of that community at the time, say researchers at the NGO. The Arabs in question were subject to the authority of a military commander who could limit their freedom of movement, declare areas to be closed zones, or demand that the inhabitants leave and enter certain locales only with his written permission.

      The newly revealed documents describe the ways Israel prevented Arabs from returning to villages they had left in 1948, even after the restrictions on them had been lifted. The main method: dense planting of trees within and surrounding these towns.

      At a meeting held in November 1965 at the office of Shmuel Toledano, the prime minister’s adviser on Arab affairs, there was a discussion about villages that had been left behind and that Israel did not want to be repopulated, according to one document. To ensure that, the state had the Jewish National Fund plant trees around and in them.

      Among other things, the document states that “the lands belonging to the above-mentioned villages were given to the custodian for absentee properties” and that “most were leased for work (cultivation of field crops and olive groves) by Jewish households.” Some of the properties, it adds, were subleased.

      In the meeting in Toledano’s office, it was explained that these lands had been declared closed military zones, and that once the structures on them had been razed, and the land had been parceled out, forested and subject to proper supervision – their definition as closed military zones could be lifted.

      On April 3, 1966, another discussion was held on the same subject, this time at the office of the defense minister, Levi Eshkol, who was also the serving prime minister; the minutes of this meeting were classified as top secret. Its participants included: Toledano; Isser Harel, in his capacity as special adviser to the prime minister; the military advocate general – Meir Shamgar, who would later become president of the Supreme Court; and representatives of the Shin Bet security service and Israel Police.

      The newly publicized record of that meeting shows that the Shin Bet was already prepared at that point to lift the military rule over the Arabs and that the police and army could do so within a short time.

      Regarding northern Israel, it was agreed that “all the areas declared at the time to be closed [military] zones... other than Sha’ab [east of Acre] would be opened after the usual conditions were fulfilled – razing of the buildings in the abandoned villages, forestation, establishment of nature reserves, fencing and guarding.” The dates of the reopening these areas would be determined by Israel Defense Forces Maj. Gen. Shamir, the minutes said. Regarding Sha’ab, Harel and Toledano were to discuss that subject with Shamir.

      However, as to Arab locales in central Israel and the Negev, it was agreed that the closed military zones would remain in effect for the time being, with a few exceptions.

      Even after military rule was lifted, some top IDF officers, including Chief of Staff Tzvi Tzur and Shamgar, opposed the move. In March 1963, Shamgar, then military advocate general, wrote a pamphlet about the legal basis of the military administration; only 30 copies were printed. (He signed it using his previous, un-Hebraized name, Sternberg.) Its purpose was to explain why Israel was imposing its military might over hundreds of thousands of citizens.

      Among other things, Shamgar wrote in the pamphlet that Regulation 125, allowing certain areas to be closed off, is intended “to prevent the entry and settlement of minorities in border areas,” and that “border areas populated by minorities serve as a natural, convenient point of departure for hostile elements beyond the border.” The fact that citizens must have permits in order to travel about helps to thwart infiltration into the rest of Israel, he wrote.

      Regulation 124, he noted, states that “it is essential to enable nighttime ambushes in populated areas when necessary, against infiltrators.” Blockage of roads to traffic is explained as being crucial for the purposes of “training, tests or maneuvers.” Moreover, censorship is a “crucial means for counter-intelligence.”

      Despite Shamgar’s opinion, later that year, Prime Minister Levi Eshkol canceled the requirement for personal travel permits as a general obligation. Two weeks after that decision, in November 1963, Chief of Staff Tzur wrote a top-secret letter about implementation of the new policy to the officers heading the various IDF commands and other top brass, including the head of Military Intelligence. Tzur ordered them to carry it out in nearly all Arab villages, with a few exceptions – among them Barta’a and Muqeible, in northern Israel.

      In December 1965, Haim Israeli, an adviser to Defense Minister Eshkol, reported to Eshkol’s other aides, Isser Harel and Aviad Yaffeh, and to the head of the Shin Bet, that then-Chief of Staff Yitzhak Rabin opposed legislation that would cancel military rule over the Arab villages. Rabin explained his position in a discussion with Eshkol, at which an effort to “soften” the bill was discussed. Rabin was advised that Harel would be making his own recommendations on this matter.

      At a meeting held on February 27, 1966, Harel issued orders to the IDF, the Shin Bet and the police concerning the prime minister’s decision to cancel military rule. The minutes of the discussion were top secret, and began with: “The mechanism of the military regime will be canceled. The IDF will ensure the necessary conditions for establishment of military rule during times of national emergency and war.” However, it was decided that the regulations governing Israel’s defense in general would remain in force, and at the behest of the prime minister and with his input, the justice minister would look into amending the relevant statutes in Israeli law, or replacing them.

      The historical documents cited here have only made public after a two-year campaign by the Akevot institute against the national archives, which preferred that they remain confidential, Akevot director Lior Yavne told Haaretz. The documents contain no information of a sensitive nature vis-a-vis Israel’s security, Yavne added, and even though they are now in the public domain, the archives has yet to upload them to its website to enable widespread access.

      “Hundreds of thousands of files which are crucial to understanding the recent history of the state and society in Israel remain closed in the government archive,” he said. “Akevot continues to fight to expand public access to archival documents – documents that are property of the public.”

    • Israel is turning an ancient Palestinian village into a national park for settlers

      The unbelievable story of a village outside Jerusalem: from its destruction in 1948 to the ticket issued last week by a parks ranger to a descendent of its refugees, who had the gall to harvest the fruits of his labor on his own land.

      Thus read the ticket issued last Wednesday, during the Sukkot holiday, by ranger Dayan Somekh of the Israel Nature and Parks Authority – Investigations Division, 3 Am Ve’olamo Street, Jerusalem, to farmer Nidal Abed Rabo, a resident of the Jerusalem-area village of Walaja, who had gone to harvest olives on his private land: “In accordance with Section 228 of the criminal code, to: Nidal Abed Rabo. Description of the facts constituting the offense: ‘picking, chopping and destroying an olive tree.’ Suspect’s response: ‘I just came to pick olives. I pick them and put them in a bucket.’ Fine prescribed by law: 730 shekels [$207].” And an accompanying document that reads: “I hereby confirm that I apprehended from Nidal Abed Rabo the following things: 1. A black bucket; 2. A burlap sack. Name of the apprehending officer: Dayan Somekh.”

      Ostensibly, an amusing parody about the occupation. An inspector fines a person for harvesting the fruits of his own labor on his own private land and then fills out a report about confiscating a bucket, because order must be preserved, after all. But no one actually found this report amusing – not the inspector who apparently wrote it in utter seriousness, nor the farmer who must now pay the fine.

      Indeed, the story of Walaja, where this absurdity took place, contains everything – except humor: the flight from and evacuation of the village in 1948; refugee-hood and the establishment of a new village adjacent to the original one; the bisection of the village between annexed Jerusalem and the occupied territories in 1967; the authorities’ refusal to issue blue Israeli IDs to residents, even though their homes are in Jerusalem; the demolition of many structures built without a permit in a locale that has no master construction plan; the appropriation of much of its land to build the Gilo neighborhood and the Har Gilo settlement; the construction of the separation barrier that turned the village into an enclave enclosed on all sides; the decision to turn villagers’ remaining lands into a national park for the benefit of Gilo’s residents and others in the area; and all the way to the ridiculous fine issued by Inspector Somekh.

      This week, a number of villagers again snuck onto their lands to try to pick their olives, in what looks like it could be their final harvest. As it was a holiday, they hoped the Border Police and the parks authority inspectors would leave them alone. By next year, they probably won’t be able to reach their groves at all, as the checkpoint will have been moved even closer to their property.

      Then there was also this incident, on Monday, the Jewish holiday of Simhat Torah. Three adults, a teenager and a horse arrived at the neglected groves on the mountainside below their village of Walaja. They had to take a long and circuitous route; they say the horse walked 25 kilometers to reach the olive trees that are right under their noses, beneath their homes. A dense barbed-wire fence and the separation barrier stand between these people and their lands. When the national park is built here and the checkpoint is moved further south – so that only Jews will be able to dip undisturbed in Ein Hanya, as Nir Hasson reported (“Jerusalem reopens natural spring, but not to Palestinians,” Oct. 15) – it will mean the end of Walaja’s olive orchards, which are planted on terraced land.

      The remaining 1,200 dunams (300 acres) belonging to the village, after most of its property was lost over the years, will also be disconnected from their owners, who probably won’t be able to access them again. An ancient Palestinian village, which numbered 100 registered households in 1596, in a spectacular part of the country, will continue its slow death, until it finally expires for good.

      Steep slopes and a deep green valley lie between Jerusalem and Bethlehem, filled with oak and pine trees, along with largely abandoned olive groves. “New” Walaja overlooks this expanse from the south, the Gilo neighborhood from the northeast, and the Cremisan Monastery from the east. To the west is where the original village was situated, between the moshavim of Aminadav and Ora, both constructed after the villagers fled – frightened off by the massacre in nearby Deir Yassin and in fear of bombardment.

      Aviv Tatarsky, a longtime political activist on behalf of Walaja and a researcher for the Ir Amim nonprofit organization, says the designated national park is supposed to ensure territorial contiguity between the Etzion Bloc and Jerusalem. “Since we are in the territory of Jerusalem, and building another settler neighborhood could cause a stir, they are building a national park, which will serve the same purpose,” he says. “The national park will Judaize the area once and for all. Gilo is five minutes away. If you live there, you will have a park right next door and feel like it’s yours.”

      As Tatarsky describes the blows suffered by the village over the years, brothers Walid and Mohammed al-‘Araj stand on a ladder below in the valley, in the shade of the olive trees, engrossed in the harvest.

      Walid, 52, and Mohammed, 58, both live in Walaja. Walid may be there legally, but his brother is there illegally, on land bequeathed to them by their uncle – thanks to yet another absurdity courtesy of the occupation. In 1995, Walid married a woman from Shoafat in East Jerusalem, and thus was able to obtain a blue Israeli ID card, so perhaps he is entitled to be on his land. His brother, who lives next door, however, is an illegal resident on his land: He has an orange ID, as a resident of the territories.

      A sewage line that comes out of Beit Jala and is under the responsibility of Jerusalem’s Gihon water company overflows every winter and floods the men’s olive grove with industrial waste that has seriously damaged their crop. And that’s in addition, of course, to the fact that most of the family is unable to go work the land. The whole area looks quite derelict, overgrown with weeds and brambles that could easily catch fire. In previous years, the farmers would receive an entry permit allowing them to harvest the olives for a period of just a few days; this year, even that permit has not yet been forthcoming.

      The olives are black and small; it’s been a bad year for them and for their owners.

      “We come here like thieves to our own land,” says Mohammed, the older brother, explaining that three days beforehand, a Border Police jeep had showed up and chased them away. “I told him: It’s my land. They said okay and left. Then a few minutes later, another Border Police jeep came and the officer said: Today there’s a general closure because of the holiday. I told him: Okay, just let me take my equipment. I’m on my land. He said: Don’t take anything. I left. And today I came back.”

      You’re not afraid? “No, I’m not afraid. I’m on my land. It’s registered in my name. I can’t be afraid on my land.”

      Walid says that a month ago the Border Police arrived and told him he wasn’t allowed to drive on the road that leads to the grove, because it’s a “security road.” He was forced to turn around and go home, despite the fact that he has a blue ID and it is not a security road. Right next to it, there is a residential building where a Palestinian family still lives.

      Some of Walaja’s residents gave up on their olive orchards long ago and no longer attempt to reach their lands. When the checkpoint is moved southward, in order to block access by Palestinians to the Ein Hanya spring, the situation will be even worse: The checkpoint will be closer to the orchards, meaning that the Palestinians won’t be permitted to visit them.

      “This place will be a park for people to visit,” says Walid, up on his ladder. “That’s it; that will be the end of our land. But we won’t give up our land, no matter what.” Earlier this month, one local farmer was detained for several hours and 10 olive trees were uprooted, on the grounds that he was prohibited from being here.

      Meanwhile, Walid and Mohammed are collecting their meager crop in a plastic bucket printed with a Hebrew ad for a paint company. The olives from this area, near Beit Jala, are highly prized; during a good year the oil made from them can fetch a price of 100 shekels per liter.

      A few hundred meters to the east are a father, a son and a horse. Khaled al-‘Araj, 51, and his son, Abed, 19, a business student. They too are taking advantage of the Jewish holiday to sneak onto their land. They have another horse, an original Arabian named Fatma, but this horse is nameless. It stands in the shade of the olive tree, resting from the long trek here. If a Border Police force shows up, it could confiscate the horse, as has happened to them before.

      Father and son are both Walaja residents, but do not have blue IDs. The father works in Jerusalem with a permit, but it does not allow him to access his land.

      “On Sunday,” says Khaled, “I picked olives here with my son. A Border Police officer arrived and asked: What are you doing here? He took pictures of our IDs. He asked: Whose land is this? I said: Mine. Where are the papers? At home. I have papers from my grandfather’s time; everything is in order. But he said: No, go to DCO [the Israeli District Coordination Office] and get a permit. At first I didn’t know what he meant. I have a son and a horse and they’ll make problems for me. So I left.”

      He continues: “We used to plow the land. Now look at the state it’s in. We have apricot and almond trees here, too. But I’m an illegal person on my own land. That is our situation. Today is the last day of your holiday, that’s why I came here. Maybe there won’t be any Border Police.”

      “Kumi Ori, ki ba orekh,” says a makeshift monument in memory of Ori Ansbacher, a young woman murdered here in February by a man from Hebron. Qasem Abed Rabo, a brother of Nidal, who received the fine from the park ranger for harvesting his olives, asks activist Tatarsky if he can find out whether the house he owns is considered to be located in Jerusalem or in the territories. He still doesn’t know.

      “Welcome to Nahal Refaim National Park,” says a sign next to the current Walaja checkpoint. Its successor is already being built but work on it was stopped for unknown reasons. If and when it is completed, Ein Hanya will become a spring for Jews only and the groves on the mountainside below the village of Walaja will be cut off from their owners for good. Making this year’s harvest Walaja’s last.

      https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-israel-is-turning-an-ancient-palestinian-village-into-a-national-p
      https://seenthis.net/messages/807722

    • Sans mémoire des lieux ni lieux de mémoire. La Palestine invisible sous les forêts israéliennes

      Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, près de 240 millions d’arbres ont été plantés sur l’ensemble du territoire israélien. Dans l’objectif de « faire fleurir le désert », les acteurs de l’afforestation en Israël se situent au cœur de nombreux enjeux du territoire, non seulement environnementaux mais également identitaires et culturels. La forêt en Israël représente en effet un espace de concurrence mémorielle, incarnant à la fois l’enracinement de l’identité israélienne mais également le rappel de l’exil et de l’impossible retour du peuple palestinien. Tandis que 86 villages palestiniens détruits en 1948 sont aujourd’hui recouverts par une forêt, les circuits touristiques et historiques officiels proposés dans les forêts israéliennes ne font jamais mention de cette présence palestinienne passée. Comment l’afforestation en Israël a-t-elle contribué à l’effacement du paysage et de la mémoire palestiniens ? Quelles initiatives existent en Israël et en Palestine pour lutter contre cet effacement spatial et mémoriel ?

      https://journals.openedition.org/bagf/6779

    • Septembre 2021, un feu de forêt ravage Jérusalem et dévoile les terrassements agricoles que les Palestinien·nes avaient construit...
      Voici une image :

      « La nature a parlé » : un feu de forêt attise les rêves de retour des Palestiniens

      Un gigantesque incendie près de Jérusalem a détruit les #pins_européens plantés par les sionistes, exposant ainsi les anciennes terrasses palestiniennes qu’ils avaient tenté de dissimuler.

      Au cours de la deuxième semaine d’août, quelque 20 000 dounams (m²) de terre ont été engloutis par les flammes dans les #montagnes de Jérusalem.

      C’est une véritable catastrophe naturelle. Cependant, personne n’aurait pu s’attendre à la vision qui est apparue après l’extinction de ces incendies. Ou plutôt, personne n’avait imaginé que les incendies dévoileraient ce qui allait suivre.

      Une fois les flammes éteintes, le #paysage était terrible pour l’œil humain en général, et pour l’œil palestinien en particulier. Car les incendies ont révélé les #vestiges d’anciens villages et terrasses agricoles palestiniens ; des terrasses construites par leurs ancêtres, décédés il y a longtemps, pour cultiver la terre et planter des oliviers et des vignes sur les #pentes des montagnes.

      À travers ces montagnes, qui constituent l’environnement naturel à l’ouest de Jérusalem, passait la route Jaffa-Jérusalem, qui reliait le port historique à la ville sainte. Cette route ondulant à travers les montagnes était utilisée par les pèlerins d’Europe et d’Afrique du Nord pour visiter les lieux saints chrétiens. Ils n’avaient d’autre choix que d’emprunter la route Jaffa-Jérusalem, à travers les vallées et les ravins, jusqu’au sommet des montagnes. Au fil des siècles, elle sera foulée par des centaines de milliers de pèlerins, de soldats, d’envahisseurs et de touristes.

      Les terrasses agricoles – ou #plates-formes – que les agriculteurs palestiniens ont construites ont un avantage : leur durabilité. Selon les estimations des archéologues, elles auraient jusqu’à 600 ans. Je crois pour ma part qu’elles sont encore plus vieilles que cela.

      Travailler en harmonie avec la nature

      Le travail acharné du fermier palestinien est clairement visible à la surface de la terre. De nombreuses études ont prouvé que les agriculteurs palestiniens avaient toujours investi dans la terre quelle que soit sa forme ; y compris les terres montagneuses, très difficiles à cultiver.

      Des photographies prises avant la Nakba (« catastrophe ») de 1948, lorsque les Palestiniens ont été expulsés par les milices juives, et même pendant la seconde moitié du XIXe siècle montrent que les oliviers et les vignes étaient les deux types de plantation les plus courants dans ces régions.

      Ces végétaux maintiennent l’humidité du sol et assurent la subsistance des populations locales. Les #oliviers, en particulier, aident à prévenir l’érosion des sols. Les oliviers et les #vignes peuvent également créer une barrière naturelle contre le feu car ils constituent une végétation feuillue qui retient l’humidité et est peu gourmande en eau. Dans le sud de la France, certaines routes forestières sont bordées de vignes pour faire office de #coupe-feu.

      Les agriculteurs palestiniens qui les ont plantés savaient travailler en harmonie avec la nature, la traiter avec sensibilité et respect. Cette relation s’était formée au cours des siècles.

      Or qu’a fait l’occupation sioniste ? Après la Nakba et l’expulsion forcée d’une grande partie de la population – notamment le nettoyage ethnique de chaque village et ville se trouvant sur l’itinéraire de la route Jaffa-Jérusalem –, les sionistes ont commencé à planter des #pins_européens particulièrement inflammables sur de vastes portions de ces montagnes pour couvrir et effacer ce que les mains des agriculteurs palestiniens avaient créé.

      Dans la région montagneuse de Jérusalem, en particulier, tout ce qui est palestinien – riche de 10 000 ans d’histoire – a été effacé au profit de tout ce qui évoque le #sionisme et la #judéité du lieu. Conformément à la mentalité coloniale européenne, le « milieu » européen a été transféré en Palestine, afin que les colons puissent se souvenir de ce qu’ils avaient laissé derrière eux.

      Le processus de dissimulation visait à nier l’existence des villages palestiniens. Et le processus d’effacement de leurs particularités visait à éliminer leur existence de l’histoire.

      Il convient de noter que les habitants des villages qui ont façonné la vie humaine dans les montagnes de Jérusalem, et qui ont été expulsés par l’armée israélienne, vivent désormais dans des camps et communautés proches de Jérusalem, comme les camps de réfugiés de Qalandiya et Shuafat.

      On trouve de telles forêts de pins ailleurs encore, dissimulant des villages et fermes palestiniens détruits par Israël en 1948. Des institutions internationales israéliennes et sionistes ont également planté des pins européens sur les terres des villages de #Maaloul, près de Nazareth, #Sohmata, près de la frontière palestino-libanaise, #Faridiya, #Kafr_Anan et #al-Samoui sur la route Akka-Safad, entre autres. Ils sont maintenant cachés et ne peuvent être vus à l’œil nu.

      Une importance considérable

      Même les #noms des villages n’ont pas été épargnés. Par exemple, le village de Suba est devenu « #Tsuba », tandis que #Beit_Mahsir est devenu « #Beit_Meir », #Kasla est devenu « #Ksalon », #Saris est devenu « #Shoresh », etc.

      Si les Palestiniens n’ont pas encore pu résoudre leur conflit avec l’occupant, la nature, elle, s’est désormais exprimée de la manière qu’elle jugeait opportune. Les incendies ont révélé un aspect flagrant des composantes bien planifiées et exécutées du projet sioniste.

      Pour les Palestiniens, la découverte de ces terrasses confirme leur version des faits : il y avait de la vie sur cette terre, le Palestinien était le plus actif dans cette vie, et l’Israélien l’a expulsé pour prendre sa place.

      Ne serait-ce que pour cette raison, ces terrasses revêtent une importance considérable. Elles affirment que la cause palestinienne n’est pas morte, que la terre attend le retour de ses enfants ; des personnes qui sauront la traiter correctement.

      https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/israel-jerusalem-incendies-villages-palestiniens-nakba-sionistes-reto

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      An Israeli Forest to Erase the Ruins of Palestinian Agricultural Terraces

      “Our forest is growing over, well, over a ruined village,” A.B. Yehoshua wrote in his novella “Facing the Forests.” The massive wildfire in the Jerusalem Hills last week exposed the underpinning of the view through the trees. The agricultural terraces were revealed in their full glory, and also revealed a historic record that Israel has always sought to obscure and erase – traces of Palestinian life on this land.

      On my trips to the West Bank and the occupied territories, when I passed by the expansive areas of Palestinian farmland, I was always awed by the sight of the long chain of terraces, mustabat or mudrajat in Arabic. I thrilled at their grandeur and the precision of the work that attests to the connection between the Palestinian fellah and his land. I would wonder – Why doesn’t the same “phenomenon” exist in the hills of the Galilee?

      When I grew up, I learned a little in school about Israeli history. I didn’t learn that Israel erased Palestinian agriculture in the Galilee and that the Jewish National Fund buried it once and for all, but I did learn that “The Jews brought trees with them” and planted them in the Land of Israel. How sterile and green. Greta Thunberg would be proud of you.

      The Zionist movement knew that in the war for this land it was not enough to conquer the land and expel its inhabitants, you also had to build up a story and an ethos and a narrative, something that will fit with the myth of “a people without a land for a land without a people.” Therefore, after the conquest of the land and the expulsion, all trace of the people who once lived here had to be destroyed. This included trees that grew without human intervention and those that were planted by fellahin, who know this land as they do their children and as they do the terraces they built in the hills.

      This is how white foreigners who never in their lives were fellahin or worked the land for a living came up with the national forestation project on the ruins of Arab villages, which David Ben-Gurion decided to flatten, such as Ma’alul and Suhmata. The forestation project including the importation of cypress and pine trees that were alien to this land and belong to colder climes, so that the new inhabitants would feel more at home and less as if they were in somebody else’s home.

      The planting of combustible cypresses and pines, which are not suited to the weather in this land, is not just an act of national erasure of the Palestinian natives, but also an act of arrogance and patronage, characteristics typical of colonialist movements throughout the world. All because they did not understand the nature, in both senses of the word, of the countries they conquered.

      Forgive me, but a biblical-historical connection is not sufficient. Throughout the history of colonialism, the new settlers – whether they ultimately left or stayed – were unable to impose their imported identity on the new place and to completely erase the place’s native identity. It’s a little like the forests surrounding Jerusalem: When the fire comes and burns them, one small truth is revealed, after so much effort went into concealing it.

      https://www.haaretz.com/opinion/.premium-an-israeli-forest-to-erase-the-ruins-of-palestinian-agricultural-t

      et ici :
      https://seenthis.net/messages/928766

    • Planter un arbre en Israël : une forêt rédemptrice et mémorielle

      Tout au long du projet sioniste, le végétal a joué un rôle de médiateur entre la terre rêvée et la terre foulée, entre le texte biblique et la réalité. Le réinvestissement national s’est opéré à travers des plantes connues depuis la diaspora, réorganisées en scènes signifiantes pour la mémoire et l’histoire juive. Ce lien de filiation entre texte sacré et paysage débouche sur une pratique de plantation considérée comme un acte mystique de régénération du monde.

      https://journals.openedition.org/diasporas/258

  • Europe’s Nameless Dead

    As more people try to reach Western Europe through the Balkans, taking increasingly dangerous routes to evade border police, many are dying without a trace

    When hundreds of thousands of refugees crossed through the Balkans in 2015, border controls were limited and there were few fences or walls. The route was largely open.

    After several years of lull, the number of people making this journey recently increased again. Last year saw the highest number of crossings since 2015, predominantly due to ongoing conflicts in Afghanistan and hostile treatment of refugees in Turkey.

    But the Balkan route has changed in the last eight years. With the help of funding from both the EU and the UK, countries in the Balkans have erected fences and built walls. When border police catch people seeking asylum, they often force them back over the border.

    Subsequently, those making the journey often take longer and more dangerous routes in order to evade the police – and the consequences can be deadly; people are freezing to death in forests, drowning in rivers or dying from sheer exhaustion.

    There is no official data on the number of dead and missing migrants in the Balkans. Efforts that have been made to collect data – for example the IOM’s Missing Migrants Project – are based mostly on media reports and are likely to be significantly underestimated.

    With RFE/RL, Der Spiegel, ARD, the i newspaper, Solomon and academics from Aston, Liverpool and Nottingham Universities, we sought to measure the scale of migrant deaths at the borders of a commonly trodden route spanning Bulgaria, Serbia and Bosnia. Crucially, we sought to find out what subsequently happens to the bodies of these people and what their families go through trying to find them.

    We found that the hostility people face at the borders of Europe in life continues into death. State authorities make little to no effort to identify dead migrants or inform their families, while individual doctors, NGO workers and activists do what they can to fill in the gaps. Unidentified bodies end up piled in morgues or buried without a trace.
    METHODS

    It was clear from the outset that it would be impossible to get comprehensive numbers on migrant deaths, given some bodies will never be found, particularly when people have drowned in rivers or died deep in forests.

    In Bulgaria, Serbia and Bosnia, we requested data from police departments, prosecutors’ offices, courts and morgues on how many unidentified bodies they had recorded in recent years. While some provided information, most failed to respond or declined to disclose the data.

    But through this process we managed to obtain data on the number of bodies known or presumed to be migrants received by six morgues near the borders along the Bulgaria-Serbia-Bosnia route. We found 155 such cases across the six facilities since the start of 2022 – the majority (92) dying this year alone.

    By speaking with forensic pathologists in Bulgaria, Serbia and Bosnia, we found that in each of the three countries, the legal protocol is that an autopsy must be performed on all unidentified bodies – but what happens next is less clear. Information on the deceased is fragmented and held across different institutions, with no unified system which proactively seeks to connect them with families looking for them.

    Through interviews with more than a dozen people whose family members had gone missing or died along the route, we learnt that they are left with no idea where to look or who to ask. We found WhatsApp groups and Facebook pages connecting networks of concerned families, desperately sharing photos and information about their lost loved ones. Some NGOs in Bulgaria and Serbia said they are contacted about such cases every day.

    In some cases when families approached Burgas morgue in south-eastern Bulgaria – where we recorded the highest number of migrant bodies – they were told by staff that they could only check the bodies if they paid them cash bribes. This was confirmed by multiple testimonies and NGOs operating in the area.
    STORYLINES

    RFE/RL followed the case of one Syrian father’s search for his son. Husam Adin Bibars, a refugee in Denmark, travelled to Bulgaria after his son, Majd Addin Bibars, went missing there while trying to reach Western Europe.

    After a day and a half of asking different institutions, Bibars was directed to a local police station near the Turkish border – where he was shown a photo of Majd’s lifeless body. He was told he had died of thirst, exhaustion and cold – and that he had been buried four days after his body was found.

    In an interview with ARD, the prosecutor in Yambol, a Bulgarian city close to the Turkish border, near where Majd was buried, said his body was buried after four days in keeping with their procedure of carrying out burials of unidentified migrants “fast” to free up space in the morgue.

    Some 900 kilometres away in Bosnia, iNews spoke to Dr Vidak Simić, a forensic pathologist responsible for performing autopsies on bodies found in the Drina River, which runs along the Serbian border. He said that in 2023 alone, he had examined 28 bodies presumed to be migrants, compared with five last year. The vast majority remain unidentified and are now buried in graves marked ‘NN’ – an abbreviation for a Latin term for a person with no name.

    The doctor is now working with local activist Nihad Suljić to try to help families find their missing loved ones, by checking his autopsy files to see if any unidentified bodies match the description of missing people. But he says a proper system needs to be put in place for this. “[Families] enter a painstaking process, through embassies, burial organisations, to obtain a bone sample, so that they can compare it with one of their family members,” he says.

    https://www.lighthousereports.com/investigation/europes-nameless-dead

    #mourir_aux_frontières #frontières #morts_aux_frontières #migrations #asile #réfugiés #décès #morts #Balkans #route_des_Balkans #visualisation #cartographie

    ping @reka

    • Sie erfrieren in Wäldern, ertrinken in Flüssen

      Europas namenlose Tote: Viele Flüchtende, die auf der Balkanroute sterben, werden nie identifiziert. Angehörige suchen verzweifelt nach Gewissheit – manche müssen sich den Zugang zu Leichenhallen erkaufen. Der SPIEGEL-Report.

      (#paywall)

      https://www.spiegel.de/ausland/vermisste-fluechtlinge-auf-der-balkanroute-europas-namenlose-tote-a-5d0b55a7

    • Namenloser Tod in Bulgarien

      An der türkisch-bulgarischen Grenze endet der Versuch von Migranten, in die EU zu kommen, oft in tödlicher Erschöpfung. Die Behörden begraben die Leichen schnell - ohne Identifizierung. Für die Angehörigen ist das ein weiteres Trauma.

      Das Porträt hängt zwischen den Fenstern im ansonsten schmucklosen Wohnzimmer. Wenn Hussam Adin Bibars es von der Wand nimmt, um es zu zeigen, wirkt es, als würde er eine Bürde tragen.

      Der gut aussehende junge Mann mit den blauen Augen und dem akkurat gestutzten, schwarzen Bart auf dem Foto ist sein Sohn. Das letzte Lebenszeichen von ihm kam im Herbst. Majid hatte sich auf den Weg gemacht, um zu seiner Familie zu ziehen. Sein Vater war bereits im Jahr 2015 aus Syrien geflohen und lebt heute in Dänemark.

      Um seinen Plan in die Tat umzusetzen, musste Majid über die berüchtigte Balkanroute, die in den vergangenen Jahren immer gefährlicher geworden ist. Die Außengrenzen werden strenger bewacht, Geflüchtete und ihre Schleuser wählen längere und gefährlichere Routen, um ein Aufeinandertreffen mit der Polizei zu vermeiden.

      Verloren im „Dreieck des Todes“

      Der Weg führt an der türkisch-bulgarischen Grenze durch dichte, endlose Wälder. „Dreieck des Todes“ nennen sie das Gebiet hier, weil dort besonders viele tote Körper gefunden wurden. Immer wieder verirren sich Flüchtlinge, sterben an Dehydrierung und Erschöpfung.

      Oft sind es Mitarbeiter von NGOs wie Diana Dimova, die die Toten finden. Vergangenes Jahr hätten sie zehn bis zwölf Notrufe erreicht, erzählt sie, dieses Jahr habe sie schon nicht mehr zählen können, es seien aber auf jeden Fall mehr als 70 gewesen.

      Nach Recherchen des ARD-Studios Wien in Kooperation mit Lighthouse Reports, dem Spiegel, RFE/RL, Solomon und inews starben allein in den vergangenen zwei Jahren mindestens 93 Menschen auf ihrem Weg durch Bulgarien.

      Dem Rechercheteam liegen zahlreiche Videos und Fotos Geflüchteter vor. Sie stehen neben ihren sterbenden Weggefährten, betten sie auf Jacken, versuchen sie zuzudecken und müssen sie schließlich auf dem Waldboden zurücklassen, der starre Blick eingefangen auf einem wackeligen Handyvideo.

      Wer zu schwach ist, wird zurückgelassen

      Hussam Adin Bibars erfährt, dass auch Majid nicht genug zu trinken hat. Er wird immer schwächer, berichtet von Bauchkrämpfen und kann nicht mehr weiterlaufen. Sein Vater macht sich Sorgen, versucht, mit dem Schleuser in Kontakt zu kommen.

      Der Schmuggler sagte, dass sich der Gesundheitszustand von Majid verschlechtert habe. Sie hätten ihn im Wald zurückgelassen. Ich habe versucht, ihm zu erklären, dass Majid ein Mensch ist und man ihn in so einem Zustand nicht einfach im Wald zurücklassen kann. Ich habe den Schmuggler gebeten, Majid an die nächstmögliche Behörde zu übergeben.

      Verzweifelte Suche in Bulgarien

      Als der Kontakt abbricht, macht Hussam sich auf eigene Faust auf die Suche. Er reist nach Bulgarien, klappert Krankenhäuser ab, schließlich auch Leichenhallen.

      In der Gerichtsmedizin in Yambol, einer Stadt im Südosten des Landes, findet er eine erste Spur, die ihn zu seinem Sohn führen könnte. Ein Körper, der zu seiner Beschreibung passt, sei dort gewesen, erzählt man ihm.

      Auf der Polizeistation zeigt man ihm schließlich Fotos, man habe den Leichnam auf einem Feld gefunden.

      Was bleibt: eine Grabnummer

      Hussam will seinen Sohn sehen und identifizieren, doch der Leichnam ist bereits weg. Die Polizei hat nur noch die Nummer eines Grabes für ihn. Für den Vater ist diese Nachricht kaum zu ertragen:

      Ich wünschte, ich hätte wenigstens die Chance, Majid ein letztes Mal zu sehen, aber bis heute bin ich mir über seinen Tod absolut unsicher. Ich habe zwar Fotos von ihm gesehen und sein Telefon erhalten, aber ich habe ihn nicht mit eigenen Augen gesehen, so dass mein Verstand immer noch nicht glauben kann, dass die Person in diesem Grab mein Sohn ist.

      Die Begründung der Staatsanwaltschaft

      Bevor der Körper überhaupt identifiziert werden konnte, hatte der Staatsanwalt ihn bereits zur Beerdigung freigegeben. Nach nur vier Tagen. Milen Bozidarov, einer der zuständigen Staatsanwälte für die Region verweist im Interview mit der ARD auf hygienische Gründe.

      Die Leichenhallen seien voll, jeder sei zur Eile angehalten. Wenn man davon ausgehen könne, die tote Person sei ein Migrant und die Angehörigen weit weg, dann gebe es keine sinnvollen Gründe, den Körper weiterhin aufzubewahren.

      Doch Majids Vater wollte seinen Sohn finden, die weite Anreise aus Dänemark hinderte ihn nicht an der Suche. 22 Tage nach seinem Tod war er in Bulgarien vor Ort. Da war es jedoch längst zu spät.

      Das einzige, was er noch besuchen konnte, war ein Erdhaufen auf einem Friedhof inmitten anderer namenloser Gräber.

      „Man will keine Aufmerksamkeit“

      Scharfe Kritik an dieser Praxis des schnellen Begrabens kommt von Anwalt Dragomir Oshavkov aus Burgas. Eigentlich dürfe es keinen Unterschied machen, ob der Tote ein Bulgare oder ein Migrant sei.

      Die Behörden hätten bei Migranten jedoch kein Interesse daran, die wahre Todesursache und die Identität herauszufinden, erzählt er. Man wolle den Prozess einfach schnell und möglichst bequem abschließen.

      Ein Verhalten, das für die EU unwürdig ist. So sieht es Erik Marquardt, der für die Grünen im Europaparlament sitzt und die Migrationspolitik der letzten Jahre genau verfolgt.

      Wenn man nach wenigen Tagen, ohne die Todesursache genau zu ermitteln, Menschen einfach verscharrt und sich nicht um die Angehörigen kümmert, dann will man offenbar nicht, dass die Aufmerksamkeit auf diese Fälle kommt.

      Marquardt bringt die Einführung einer EU-Datenbank ins Spiel und eine Verpflichtung der Mitgliedstaaten, bei der Auffindung von Verwandten mitzuwirken.

      Ein Kind ohne Vater

      Für viele Menschen ist der Weg über die Balkanroute inzwischen tödlich - und endet in einem namenlosen Grab. Auch für Majid.

      Wenige Tage nach seinem Tod kommt Majids Tochter zur Welt. Hussam, der Großvater, zeigt ein Video, auf dem die Kleine unter einer weiß-blauen Samtmütze hervor blinzelt. Sie wird bei ihrer Mutter aufwachsen.

      Wo und wie ihr Vater genau gestorben ist, wird sie niemals erfahren.

      https://www.tagesschau.de/multimedia/audio/audio-177358.html

      https://www.tagesschau.de/ausland/europa/bulgarien-migranten-todesfaelle-100.html

      #Bulgarie #Turquie

    • "Ничии тела". Как стотици хора загинаха в бягството си през България

      През България минава път, който не е на картата и е все по-смъртоносен. По него вървят мигрантите, тръгнали за Западна Европа. Някои умират по пътя. После близките им ги търсят сред хаос и корупция. Разследване на Свободна Европа, Lighthouse Reports, The I Newspaper, Solomon, Der Spiegel и ARD.

      “Това е синът ми!”, възкликва със стегнат в гърлото глас 53-годишният сириец от Алепо Хусам Ал-Дийн Бибарс. Дежурният полицай в Елхово му показва снимка на очевидно мъртъв млад мъж със сиво-черни дрехи. На снимката той лежи в пръстта в землището на село Мелница, Ямболска област.

      Само ден по-рано бащата е пристигнал в България от Дания, където живее, с надеждата да открие безследно изчезналия си син Мажд, на 27 години. Екипът ни съпровожда бащата в това търсене.

      Още 22 дни по-рано Мажд е преминал нелегално българо-турската граница с група, водена от трафиканти. Платил е 7000 евро на каналджиите, за да достигне до заветната дестинация - Германия, където мечтае да се установи с жена си и малката си дъщеря.

      Хусам е чул сина си за последен път ден преди началото на фаталното пътуване. “Как си татко, добре ли си със здравето?” - пита Мажд.
      Хусам и снимката

      “На първата снимка не беше той. На втората обаче беше. Когато го видях, се сринах на земята”, каза бащата. От полицията му обясняват, че синът му е починал от преумора и че по тялото му няма следи от насилие.

      Първоначалната мисъл на Хусам Бибарс е да вземе тялото на Мажд и да го погребе у дома, в Сирия или в Турция, при семейството му. Тази надежда бързо бива попарена. Разбираме, че младият мъж вече е погребан служебно в безименен гроб в Елхово с постановление на окръжен прокурор от Ямбол. Документът е издаден едва 4 дни след като тракторист случайно е намерил тялото му и звъни в полицията.

      “Слушаме, че Европа е земя на свобода, демокрация и човешки права. Но къде са човешките права в това да не мога да видя сина си преди да бъде погребан? Видях единствено гроба му, снимките и телефона му. Това е всичко, което имам от него”, казва бащата.
      Един от стотици загинали

      Мажд Бибарс е един от стотиците бежанци от Близкия изток, изгубили живота си в последните години, докато минават по т.нар. Балкански маршрут в опит да намерят закрила в Европа.

      По данни на европейската гранична агенция Frontex, през 2022 г. броят на опитите за преминаване на европейските граници достига до пиковите равнища от 2016 г., като почти половината от тях, или 145 000 души, са минали именно през Югоизточна Европа.

      Обикновено смъртта по европейските граници се свързва с трагичните корабокрушения по бреговете на Средиземно море. Но различни доклади, като проекта Missing Migrants на Международната организация по миграция показват, че сухопътният маршрут през Балканите става все по-опасен.

      В продължение на повече от седем месеца екип от журналисти на Lighthouse reports, Der Spiegel, ARD, Свободна Европа и Inews проследи и документира десетки случаи на мигранти, безследно изчезнали или изгубили живота си в опит да преминат през три държави от т.нар. Балкански маршрут - България, Сърбия и Босна и Херцеговина.

      За семействата им процесът по издирване се оказва истински кошмар. Ако се окаже, че мигрантът е загинал, те трябва да идентифицират и евентуално да репатрират тялото му, или да го погребат в България.

      Само че на национално и на международно ниво няма нито единен, нито адекватен отговор на техните въпроси. Независимо от разрастващия се мащаб на проблема, роднините на загинали и изчезнали мигранти се сблъскват с липса на информация, незаинтересованост и тромави административни процедури. А ако действието се развива в България - и с корупция в бургаската морга, където се озовава най-големият брой от телата за загиналите.
      “Лавинообразен” ръст на изчезналите и загиналите

      “Често се случва да получа обаждане в полунощ от човек (...), който, на развален английски директно ме пита: Можете ли да намерите брат ми?”, разказва Калинка Янкова от Службата за възстановяване на семейни връзки към Българския червен кръст.

      “Най-много ни мотивира това да намираме хората живи. Но напоследък рядко имаме този късмет”, допълва тя.

      Янкова и екипът й разполагат с 631 сигнала за предполагаемо загинали през тази година и още стотици молби за издирване на изчезнали мигранти, подадени от роднините им. Към момента имат установени около 20 смъртни случая, в които са съдействали на семействата за идентифициране на починалите им близки. Сред тях има и деца.

      “Всичко започна през септември миналата година и оттогава случаите нараснаха лавинообразно”, казва Янкова.

      Думите й се потвърждават и от данните на правозащитната организация Фондация “Достъп до права”, или ФАР, която само за месеците септември и октомври 2023 г. е получила на своя спешен телефон 70 сигнала за изчезнали на територията на страната мигранти. За трима от тях по-късно разбират, че са починали в горите около град Средец.

      “В около 95 процента от случаите това са роднини, които се свързват с нас, посочвайки България, като държава, в която те за последен път са се чули с лицето”, казаха от ФАР.

      В останалите около 5 процента лично трафикантите подават сигнали за бедстващи хора, но това се случва часове след като човекът е бил изоставен, за да се избегне рискът от това служители на гранична полиция да задържат групата или да я върнат в Турция - практика, за която ви разказахме в последните ни разследвания. Основните места, където се намират лицата, са в горите около Средец и планината “Странджа” - район, печално известен още от времето на комунистическите гранични войски като“триъгълника на смъртта”.

      Но реално черната статистика е доста по-голяма. Само за периода 2022-2023 г. в моргата към УМБАЛ Бургас, която е и най-натоварената заради близостта си до турската граница, са съхранявани общо 54 тела на мигранти. 31 от тях са намерени от началото на тази година. Проверките ни в граничните райони до Турция и Сърбия установиха поне 93 смъртни случаи с мигранти на територията на страната за последните две години.

      Екипът ни документира други 62 случая от Сърбия и Босна и Херцеговина за същия период, с което трагичните инциденти по тази част от Балканския маршрут, установени само в рамките на това разследване, достигнаха 155.

      В местните медии темата е сведена до сензационни заглавия от типа на “Моргата в Бургас се препълни” или “Странджа е осеяна с трупове”. Ние решихме да проследим историите зад числата, причините за големия брой трагични инциденти и начините, по които институциите се справят с тях.
      В търсене на изчезналите роднини

      Мохамад Мудасир Арианпур е гордостта на семейството си. Служи в афганистанската армия, докато талибаните не вземат отново властта през 2021 г. Това прави живота му у дома невъзможен.

      На 21 септември 2022 г. Мохамад прекосява турско-българската граница с група от 26 други мигранти, водени от двама трафиканти. На 25 септември младият мъж губи сили и не може да продължи пътя през горите на Странджа. Негови приятели виждат, че се намират близо до село и му оставят две бутилки с вода с надеждата, че скоро ще бъде намерен и предаден на българските власти.

      Оттогава никой няма връзка с него.

      В следващите месеци негови роднини, живеещи в Западна Европа, посещават България няколко пъти, обикалят полицейски управления, бежански центрове, болници и морги, но опитите им да го открият не се увенчават с успех.

      Отчаяното търсене ги среща и с други семейства, сполетени от същата съдба. Сестра му Фатме Арианпур решава да създаде Whatsapp група, в която всички си помагат и обменят информация.

      “Намерихме се в различни групи във Фейсбук и разбрахме, че сме толкова много хора в една и съща ситуация”, разказва Фатме. “Надявам се, че като говорим за тези неща, ще успеем да променим нещо. Независимо дали са живи или мъртви, хората имат права”, допълва тя.

      Именно в създадената от нея група, както и в други подобни срещнахме основния герой на историята ни - Хусам Бибарс, както и други семейства, с които разговаряхме.

      Поне четирима от интервюираните ни казаха, че при посещенията си в моргата в УМБАЛ Бургас са плащали на служители на лечебното заведение, за да видят дали близките им не са сред съхраняваните там тела.

      Сумите, за които чухме, варираха между 50 лева и 200 евро на посещение.

      “В крайна сметка всички просто искат пари”, обобщи опита си Али, афганистански бежанец. Той прекарва месеци в България, опитвайки се да погребе 16-годишния си брат, като общо разходите му възлизат на над 8000 евро.
      50 лева

      Оплакванията от корупционни практики с тела на мигранти в моргата в Бургас не са нищо ново за работещите в правозащитния сектор.

      “Получавали сме информация и сигнали, че от семейства, открили мъртъв човек там, са били искани големи суми за потвърждение, че тялото е там, и за освобождаването му. Оплакват се, че са им били искани пари на всяка стъпка от процеса”, казва Георги Войнов, адвокат в бежанско-мигрантската служба на Българския хелзинкски комитет.

      За Калинка Янкова от БЧК новината за подобни форми на изнудване идва от близки на загинал афганистанец, които й споделят, че са платили над 100 евро, за да видят тялото на своя близък.

      “Бях извън себе си от възмущение.(...) Когато споделих с един колега, той ми каза: добре дошла в клуба”, добавя тя.

      Аудиофайл, с който екипът ни разполага, е и първото категорично потвърждение на тези твърдения. В него ясно се чува как служител на моргата в Бургас иска общо 100 лева от семейство, търсещо свой близък, заради това, че му е показал тела на починали мигранти в камерата.

      “Две по 50. Двама човека сме. Още едно 50”, инструктира той роднините, преди да ги насочи към процедура по разпознаване чрез ДНК.

      От УМБАЛ Бургас обясниха, че в лечебното заведение не е постъпвал нито един сигнал или жалба за подобни практики и обясниха, че идентификацията на телата се извършва само и единствено в присъствието на разследващ полицай и съдебен лекар.

      “Огромна част от телата са в състояние на напреднало разложение и е невъзможно да бъдат разпознати без ДНК експертиза, дори и да бъдат показани”, уточниха от болницата.

      “Апелираме подобни сигнали и оплаквания, да бъдат адресирани по официалния ред към нас и към разследващите органи. Ако се установи, че има подобни практики, служителите ще понесат съответната отговорност”, посочи още управлението на МБАЛ Бургас.
      “Ничии тела”

      В българския НПК процедурите по идентифициране на случайно намерени тела са едни и същи, независимо дали казусът засяга български или чужд гражданин. В подобни случаи прокуратурата започва досъдебно производство, което има две цели: да идентифицира лицето и да установи причината за смъртта. На жертвите се взема ДНК, което се съхранява, ако евентуално в бъдеще се появят близки, които искат да извършат разпознаване.

      Съвпадението на ДНК е задължително за освобождаване на тела от моргите или за евентуална ексхумация, което отнема около 3 месеца и допълнително усложнява процеса по репатриране на починалите. Към момента Хусам Бибарс вече над месец очаква резултатите от ДНК тест, за да може да получи важни документи за семейството на починалия си син.

      В случай, че самоличността на лицето не може да бъде установена и няма данни за насилствено причинена смърт, наблюдаващият прокурор може да издаде постановление за извършване на служебно погребение, което е в правомощията на съответната община.

      Чрез запитвания по Закона за достъп до обществена информация разбрахме, че през последните 4 години общините Бургас, Средец и Ямбол са извършили общо 14 служебни погребения, като основната част - 10, са били в Бургас.

      Тези данни се отнасят за всички неидентифицирани тела, но посещения на гробищните паркове ни дават основание да смятаме, че в болшинството от случаите става дума за мигранти. За сравнение, от най-голямата община в страната, столичната, в същия период не е извършено нито едно служебно погребение, разпоредено от прокурор.

      Остава отворен и въпросът защо от моргата в Бургас редовно идват оплаквания, че е препълнена с тела на неидентифицирани мигранти, някои от които престояват там с години, а случаи като този на Мажд Бибарс биват приключени за четири дни, повдигайки сериозни съмнения, че изобщо са били правени опити тялото да бъде идентифицирано.

      В отговор на наше запитване от Главната прокуратура ни увериха, че на централно ниво няма решение за по-бързо освобождаване на тела и това “не е възможно, тъй като наблюдаващите прокурори следва стриктно да спазват нормите на НПК”.

      “Ако близките не пожелаят да получат тялото и изрично заявят това, тогава се пристъпва към служебно погребение. Същото се налага да се извърши и когато не бъде установена самоличността на починалия – при обективно положени изчерпателни усилия за това или при случаи, когато се изясни, че починалият няма близки и роднини”, посочват прокурорите. Те подчертават, че при случаите с български граждани се действа по същия начин.

      Но Милен Божидаров, който е прокурор в Ямболската районна прокуратура, признава, че стремежът в неговия район е случаите да се приключват бързо.

      “Това е въпрос на организация на процеса, всички ние целим бързина”, заяви той.

      По думите на прокурора, при “обичайни обстоятелства” роднините на загинали се търсят и обикновено се установяват още в деня на смъртта.

      Но очевидно случаите с телата на мигранти не попадат в обичайната хипотеза.

      “Когато ние имаме неидентифициран труп, за който няма обяснение [за самоличността], освен, че е [ясно, че е] бежанец, и се предполага, че роднините му са някъде по света и не са се свързали с нас в този, предходния или по-предходния ден, няма обективни причини, които да налагат съхранението на този труп”, обясни той.

      “Представете си, че този баща не се беше появил - ние така или иначе нямаше да стигнем до някакъв резултат и трупът не може да стои безкрайно в камера в някое от здравните заведения”, допълни прокурорът.

      Но според адвокат Драгомир Ошавков, който работи с фондация ФАР в Бургас, в огромния процент от случаите с мигранти органите на досъдебното производство и прокуратурата просто нямат интерес от това да вършат подробни изследвания и да установяват реално причините за смъртта и самоличността.

      “Те бързат да приключат по най-бързия и удобен за тях начин това досъдебно производство”, категочен е той.

      “Това са едни ничии хора, ничии тела. Мигранти, които не представляват голям обществен интерес. Те не са желани в България, не са желани вероятно и в Западна Европа. Вероятно затова те са считани по-скоро като тежест за системата, вместо като случаи, които трябва да бъдат разрешени”, смята юристът.

      https://www.svobodnaevropa.bg/a/migranti-zaginali-bejanci/32708468.html

    • Νεκροί πρόσφυγες στα Βαλκάνια : « Λάδωσε » για να βρεις τον άνθρωπό σου

      Στη βαλκανική οδό πεθαίνουν περισσότεροι αιτούντες άσυλο ακόμα και από το 2015. Ενώ οι συγγενείς καλούνται να αντιμετωπίσουν την κρατική αδιαφορία για την ταυτοποίηση των ανθρώπων τους, αναγκάζονται και να πληρώσουν εκατοντάδες ευρώ απλώς για να τους αναζητήσουν.

      Ήλπιζε πως θα έβρισκε τον γιο του σε κάποιον προσφυγικό καταυλισμό. Και αφού είχε περάσει τρεις εβδομάδες αναζητώντας τον, είχε προετοιμαστεί για το ενδεχόμενο να τον εντοπίσει σε κάποιο νοσοκομείο.

      Αλλά δεν περίμενε να τον βρει στο νεκροταφείο.

      Όταν ο αστυνομικός με το βουλγαρικό εθνόσημο του έδειξε τη φωτογραφία του γιου του, να κείτεται δίχως ζωή στο γρασίδι, έχασε τη γη κάτω απ’ τα πόδια του. « Εύχομαι τουλάχιστον να είχα τη δυνατότητα να δω τον Μαχίντ μια τελευταία φορά. Το μυαλό μου ακόμη και σήμερα δεν μπορεί να πιστέψει πως ο άνθρωπος σε αυτόν τον τάφο είναι ο γιος μου », λέει ο Χουσάμ Αντίν Μπίμπαρς.

      Ο 56χρονος Σύριος πρόσφυγας, πατέρας πέντε ακόμη παιδιών, είχε συμπληρώσει 22 ημέρες αναζητώντας από απόσταση τον γιο του, όταν αποφάσισε να ξοδέψει τα λιγοστά του χρήματα για να ταξιδέψει από τη Δανία στη Βουλγαρία και να ψάξει για εκείνον — αλλά ήταν πια αργά.

      Στη Βουλγαρία, έμαθε πως το σώμα του 27χρονου Μαχίντ είχε ταφεί μέσα σε μόλις τέσσερις ημέρες από τον εντοπισμό του. Ο Μαχίντ είχε ταφεί ως αγνώστων στοιχείων, τίποτα δεν ενημέρωνε πως κάτω από εκείνον τον σωρό με χώμα που αργότερα επισκέφθηκε βρισκόταν ο γιος του.

      « Ακούμε πως η Ευρώπη είναι η γη της ελευθερίας, της δημοκρατίας, και των ανθρωπίνων δικαιωμάτων », λέει νηφάλια ο Χουσάμ Αντίν Μπίμπαρς. « Που είναι τα ανθρώπινα δικαιώματα, εάν δεν έχω τη δυνατότητα να δω τον γιο μου πριν την ταφή του ; ».

      Νεκροί δίχως ταυτότητα

      Ο Μαχίντ είχε περάσει από την Τουρκία στη Βουλγαρία με ένα γκρουπ περίπου 20 ακόμη ατόμων, ελπίζοντας να συναντήσει και πάλι τους γονείς και τα αδέρφια του στην Ευρώπη. Αφού έφτανε εκείνος, η έγκυος γυναίκα του και η κόρη τους, Χάνα, θα μπορούσαν να ακολουθήσουν.

      Προς τα τέλη Σεπτεμβρίου, σταμάτησε να απαντάει σε κλήσεις και μηνύματα. Ο διακινητής είπε στον Μπίμπαρς ότι ο Μαχίντ είχε αρρωστήσει και είχε χρειαστεί να τον αφήσουν πίσω. Οι Αρχές είπαν ότι ο γιος του πέθανε από τη δείψα, την εξάντληση, και το κρύο.

      Τα τελευταία χρόνια, με κοινοτικά χρήματα και αυξημένη συμμετοχή του ευρωπαϊκού οργανισμού συνοριοφυλακής Frontex, οι βαλκανικές χώρες εντείνουν ολοένα τους συνοριακούς ελέγχους, αναπτύσσοντας φράχτες, drones, και μηχανισμούς επιτήρησης. Αλλά αυτό δεν αποτρέπει τους αιτούντες άσυλο — τους οδηγεί σε μεγαλύτερες και περισσότερο επικίνδυνες διόδους για να αποφύγουν τις Αρχές.

      Μια έρευνα του Solomon σε συνεργασία με την ερευνητική ομάδα Lighthouse Reports, το γερμανικό περιοδικό Der Spiegel, τη γερμανική δημόσια τηλεόραση ARD, τη βρετανική εφημίδα i, το Radio Free Europe / Radio Liberty, και ακαδημαϊκούς από τα πανεπιστήμια Aston, Liverpool, και Nottingham, αποτυπώνει πως η εχθρότητα που αντιμετωπίζουν στα σύνορα της Ευρώπης οι άνθρωποι σε κίνηση όσο ζουν συνεχίζεται και στο θάνατο.

      Διαπιστώσαμε πως, από τις αρχές του 2022 έως σήμερα, τα άψυχα σώματα 155 ανθρώπων που πιθανολογείται ότι ήταν αιτούντες άσυλο κατέληξαν σε νεκροτομεία κοντά στα σύνορα κατά μήκος μιας διαδρομής που εκτείνεται ανάμεσα στη Βουλγαρία, τη Σερβία, και τη Βοσνία.

      Από την εξέταση των στοιχείων, για το 2023 προκύπτει ήδη μια αύξηση των θανάτων κατά 46% σε σύγκριση με ολόκληρο το 2022.

      Στα Βαλκάνια, οι αιτούντες άσυλο καλούνται να αντιμετωπίσουν τις δύσκολες καιρικές συνθήκες, αλλά και τις επαναπροωθήσεις, την αυξημένη βιαιότητα συνοριοφυλάκων και διακινητών, την καταλήστευση από συνοριακές δυνάμεις — έως και την κράτησή τους σε μυστικές « φυλακές ».

      Οι οικογένειες των ανθρώπων που πεθαίνουν, ή καθίστανται αγνοούμενοι στην περιοχή, αναζητούν τους δικούς τους σε νεκροτομεία, νοσοκομεία, και ειδικά γκρουπ σε Facebook και WhatsApp. Καλούνται να ανταπεξέλθουν σε μια εξίσου ψυχοφθόρα προσπάθεια, και να αντιμετωπίσουν την αδιαφορία των Αρχών.

      Στη Βουλγαρία, όπως τεκμηριώνει η παρούσα έρευνα, συχνά χρειάζεται και να « λαδώσουν » στην ελπίδα να μάθουν περισσότερα για τους δικούς τους.
      Τα 10 βασικά ευρήματα της έρευνας :

      1. Ο αριθμός όσων ταξίδεψαν παράτυπα μέσω Βαλκανίων για τη δυτική Ευρώπη το 2022 έφτασε στο ανώτατο σημείο από το 2015, με την Frontex να καταγράφει 144.118 παράτυπες διελεύσεις συνόρων.

      2. Ο αντίστοιχος αριθμός για το 2023 είναι μικρότερος (79.609 έως τον Σεπτέμβριο), αλλά παραμένει πολλαπλάσιος σε σχέση με το 2019 (15.127) και το 2018 (5.844).

      3. Η βαλκανική οδός είναι πιο επικίνδυνη από ποτέ : ελλείψει ενός κεντρικού σχετικού συστήματος καταγραφής, η πλατφόρμα Missing Migrants του Διεθνούς Οργανισμού Μετανάστευσης (ΔΟΜ) υποδεικνύει ότι το 2022 έχασαν τη ζωή τους ή κατέστησαν αγνοούμενοι περισσότεροι άνθρωποι ακόμη και από το 2015.

      4. Σύμφωνα με στοιχεία που συγκεντρώσαμε, τουλάχιστον 155 αταυτοποίητα πτώματα κατέληξαν σε έξι νεκροτομεία ενός τμήματος της βαλκανικής οδού, που περιλαμβάνει Βουλγαρία, Σερβία, και Βοσνία. Η πλειοψηφία των πτωμάτων (92) εντοπίστηκαν φέτος.

      5. Για το 2023, ο αριθμός εμφανίζει ήδη αύξηση κατά 46% σε σχέση με το 2022, και εκτοξεύεται σε ορισμένα νεκροτομεία.

      6. Κάποια νεκροτομεία της Βουλγαρίας (Μπουργκάς, Γιάμπολ) δυσκολεύονται να βρουν χώρο για τα σώματα των προσφύγων. Άλλα στη Σερβία (Λόζνιτσα) δεν διαθέτουν καθόλου χώρο.

      7. Η έλλειψη χώρου οδηγεί στην ταφή αταυτοποίητων σωμάτων εντός ημερών, σε τάφους αγνώστων στοιχείων. Αυτό σημαίνει πως καθίσταται πρακτικά αδύνατο για τις οικογένειες να μπορέσουν να ταυτοποιήσουν τους δικούς τους.

      8. Στη Βουλγαρία, οικογένειες μας είπαν πως αναγκάστηκαν να « λαδώσουν » εργαζομένους σε νοσοκομεία και νεκροτομεία, αλλά και συνοριοφύλακες, αναζητώντας τους ανθρώπους τους. Πηγές στο πεδίο επιβεβαιώνουν την πρακτική, η οποία καταγράφεται και σε ηχητικό αρχείο στην κατοχή μας.

      9. Στη Βοσνία, 28 άνθρωποι που εκτιμάται πως ήταν αιτούντες άσυλο έχουν ήδη χάσει τη ζωή τους στον ποταμό Ντρίνα φέτος, σε σύγκριση με μόλις πέντε το 2022 και τρεις το 2021.

      10. Γραφειοκρατία και έλλειψη κρατικού ενδιαφέροντος καταγράφεται πως δυσχεραίνουν τις προσπάθειες ταυτοποίησης νεκρών αιτούντων άσυλο.

      Νεκρός αλλά δεν ξέρει γιατί

      Τι κάνεις όταν ο μικρός σου αδερφός σου αγνοείται, και το δικό σου καθεστώς απαγορεύει να βρεθείς στο πεδίο για να τον αναζητήσεις ;

      Ο 29χρονος Ασματουλά Σεντίκι βρισκόταν στη δομή φιλοξενίας στο Γουόρινγκτον του Ηνωμένου Βασιλείου, όπου έχει αιτηθεί άσυλο, όταν συνταξιδιώτες του αδερφού του τον ενημέρωσαν πως ο 22χρονος Ραχματουλά πιθανόν να ήταν νεκρός.

      Λόγω του καθεστώτους του ως αιτούντα άσυλο, το Home Office δεν επέτρεψε στον Ασματουλά να επιστρέψει στη Βουλγαρία, την οποία είχε διασχίσει και ο ίδιος κατά το δικό του ταξίδι, για να αναζητήσει τον αδερφό του.

      Όταν ένας φίλος κατέστη δυνατό να πάει για λογαριασμό του, η βουλγαρική αστυνομία αρνήθηκε να δώσει οποιαδήποτε πληροφορία. Και το προσωπικό του νεκροτομείου ζήτησε 300 ευρώ για τον αφήσει να δει ορισμένα πτώματα, είπε ο Σεντίκι στα πλαίσια της παρούσας έρευνας.

      « Σε μια τέτοια κατάσταση, ο άνθρωπος πρέπει να βοηθάει τον άνθρωπο », πρόσθεσε. « Ξέρουν μόνο τα χρήματα. Δεν τους ενδιαφέρει η ανθρώπινη ζωή ».

      Κατάφερε να δανειστεί το ποσό που του ζήτησαν. Τον Ιούλιο του 2022, 55 ημέρες μετά την εξαφάνισή του αδερφού του, το νοσοκομείο του Μπουργκάς επιβεβαίωσε ότι ένα από τα σώματα στο νεκροτομείο ανήκε σε κείνον. Με ακόμη 3.000 ευρώ που δανείστηκε, μπόρεσε να επαναπατρίσει τον αδελφό του στους γονείς τους στο Αφγανιστάν.

      Αλλά έως και σήμερα, τον Ασματουλά κατατρώει μια σκέψη : δεν γνωρίζει πώς, δεν τον έχει ενημερώσει κανείς γιατί, πέθανε ο αδερφός του.

      Οι βουλγαρικές Αρχές δεν του έχουν δώσει τα αποτελέσματα της νεκροψίας, επειδή δεν έχει βίζα για να ταξιδέψει εκεί, λέει. « Είμαι σίγουρος ότι, όταν η αστυνομία τον βρήκε στο δάσος, θα τράβηξε κάποιες φωτογραφίες. Θέλω να δω πώς έμοιαζε τότε το σώμα του ».
      « Ούτε μια καταγγελία »

      Στα πλαίσια της παρούσας έρευνας των Solomon, Lighthouse Reports, RFE/RL, inews, ARD, και Der Spiegel, αρκετοί συγγενείς μας είπαν πως είχαν επίσης αναγκαστεί να « λαδώσουν » εργαζομένους στο νεκροτομείο του Μπουργκάς, προκειμένου να μπορέσουν να διαπιστώσουν εάν ανάμεσα στα νεκρά σώματα στους ψύκτες βρίσκονταν οι δικοί τους.

      Όταν ρωτήσαμε τη διοίκηση του νοσοκομείου εάν τέτοιου είδους πρακτικές ήταν σε γνώση της, η επικεφαλής του τμήματος ιατροδικαστικής του νοσοκομείου Μπουργκάς, Γκαλίνα Μίλεβα, είπε πως δεν έχει λάβει « ούτε μία αναφορά ή καταγγελία για κάποια τέτοια περίπτωση ».

      « Η ταυτοποίηση των πτωμάτων πραγματοποιείται αποκλειστικά και μόνο παρουσία αστυνομικού που διεξάγει την έρευνα και ιατροδικαστή », υποστήριξε. Απαντώντας σε σχετική ερώτηση, συμπλήρωσε πως δεν υπάρχει καμία νομική πρόβλεψη, με βάση την οποία εργαζόμενοι στο νεκροτομείο θα μπορούσαν να ζητήσουν χρήματα από τους συγγενείς γι’ αυτή τη διαδικασία.

      « Απευθύνουμε έκκληση αυτές οι καταγγελίες να απευθύνονται μέσω της επίσημης οδού σε εμάς και στις ανακριτικές αρχές. Εάν διαπιστωθεί η ύπαρξη τέτοιων πρακτικών, οι εργαζόμενοι θα λογοδοτήσουν », είπε.
      « Ζητούνται χρήματα σε κάθε βήμα της διαδικασίας »

      Άλλος συγγενής, η οικογένεια του οποίου στα τέλη του 2022 χρειάστηκε επίσης να μεταβεί στη Βουλγαρία για να αναζητήσει μέλος της, μας είπε πως αφού έδωσαν δίχως επιτυχία 300 ευρώ σε κάποιον στο νεκροτομείο για να τους επιτραπεί να κοιτάξουν τα νεκρά σώματα, χρειάστηκε να πληρώσουν και συνοριοφύλακες.

      Ήταν ο μόνος τρόπος να τους πάρουν στα σοβαρά, εξήγησε.

      Όταν ζήτησαν από τους συνοριοφύλακες να τους δείξουν φωτογραφίες ανθρώπων σε κίνηση που είχαν εντοπιστεί νεκροί, εκείνοι τους είπαν πως δεν είχαν χρόνο — όταν δέχθηκαν να τους δώσουν 20 ευρώ για κάθε φωτογραφία που θα τους έδειχναν, ο χρόνος βρέθηκε.

      Ο Γκεόργκι Βόινοφ, δικηγόρος του προγράμματος για πρόσφυγες και μετανάστες της Βουλγαρικής Επιτροπής του Ελσίνκι, επιβεβαίωσε πως οικογένειες θανόντων έχουν απευθυνθεί στην οργάνωση για περιπτώσεις στις οποίες νοσοκομεία ζήτησαν μεγάλα ποσά για να επιβεβαιώσουν πως τα σώματα των δικών τους βρίσκονταν εκεί.

      « Καταγγέλλουν ότι τους ζητούνται χρήματα σε κάθε βήμα της διαδικασίας », είπε.

      Πηγές από διεθνείς οργανισμούς, μεταξύ αυτών και από τον Ερυθρό Σταυρό Βουλγαρίας, επιβεβαίωσαν πως είχαν συναφή εμπειρία από συγγενείς τους οποίους είχαν υποστηρίξει, και οι οποίοι είχαν επίσης αναγκαστεί να καταβάλουν χρήματα σε νεκροτομεία και νοσοκομεία.

      « Καταλαβαίνουμε ότι αυτοί οι άνθρωποι είναι πολύ καταβεβλημένοι και πρέπει να πληρώνονται επιπλέον για όλη αυτή την επιπλέον δουλειά που κάνουν », σχολίασε στέλεχος του Ερυθρού Σταυρού Βουλγαρίας που μίλησε στην έρευνα υπό τον όρο ανωνυμίας.

      « Αλλά ας συμβαίνει αυτό με νόμιμο τρόπο ».

      * Στην έρευνα, που πραγματοποιήθηκε σε συντονισμό του Lighthouse Reports, συμμετείχαν οι Σταύρος Μαλιχούδης, Jack Sapoch, May Bulman, Maria Cheresheva, Steffen Ludke, Ivana Milanovic Djukic, Nicole Voegele, Jelena Obradović-Wochnik, Thom Davies, Arshad Isakjee, Doraid al Hafid, Anna Tillack, Oliver Soos, Klaas van Dijken, Aleksandar Milanovic, Camelia Ivanova, Pat Rubio Bertran.

      https://wearesolomon.com/el/mag/thematikh/metanasteush/dead-refugees-balkans

      #Loznica

    • Surge in refugee deaths in Balkans region where UK provides border force training

      InvestigationAlmost 100 people presumed to be migrants have died along one section of the route this year - a 46 per cent increase on the whole of 2022

      When he saw the photograph of his dead son, Hussam Adin Bibars collapsed to the floor. After three weeks of searching, he had found him – and his worst fears had been realised.

      The image, handed to him by a Bulgarian police officer, showed 27-year-old Majd Addin Bibars lying pale and lifeless on a patch of grass. “I fell down when I saw it,” Mr Bibars, 53, recalls. “I recognised him immediately … It was my son.”

      The Syrian father of five, who has refugee status and lives in Denmark, wanted to see Majd’s body for himself – but was told it had already been buried in an unmarked grave in a cemetery several miles away, four days after it was found.

      Majd had been travelling through Bulgaria from Turkey in the hope of reaching Germany, where he would be closer to his parents and hoped to later bring his pregnant wife and young daughter, Hanaa, to join him.

      He had been with a group of around 20 others embarking on the same, dangerous journey – but he stopped responding to texts and calls at the end of September. The smuggler leading the group informed Mr Bibars that Majd had fallen sick and the group had left him, the grieving father says.

      After 22 days searching for Majd from afar, Mr Bibars decided to spend the little money he had to travel to Bulgaria.

      After speaking to a staff member at a hospital near the Turkish border – with the help of a translator – he was directed to the local police station, where he was shown the photo of Majd’s lifeless body. He was told his son had died of thirst, exhaustion and cold – and that he had been buried.

      “We hear that Europe is the land of freedom, democracy and human rights – where are human rights if I can’t see my son before his funeral?” asks Mr Bibars. “All I saw was a grave, photos and his phone. That’s all I have of him.”

      Majd was one of many people who have died while travelling through the Balkans to reach Western Europe – and whose families are forced to undergo a painstaking process to find out what happened.

      Many making these fatal journeys had hoped to claim asylum in EU countries such as Germany and France, while others planned to try their luck on a small boat towards the UK, often due to existing family ties in the country. So far this year, Britain has received the fifth-highest number of asylum applications across Europe.

      There is no official data on the number of deaths, but an investigation by i, in collaboration with investigative bureau Lighthouse Reports, Der Spiegel, Solomon, ARD and RFE/RL Sofia, has found that the bodies of 92 people presumed to be migrants have been received across six morgues in border areas along one section of the route – spanning Bulgaria, Serbia and Bosnia – this year, a 46 per cent increase on the whole of 2022.

      Border security in these countries has been tightened in recent years, helped by funding from the EU and the UK. Britain has provided training and equipment to Bulgarian border police since 2020, and Rishi Sunak announced in October that his Government would form bilateral initiatives with Bulgaria and Serbia aimed at tackling organised crime linked to illegal migration.

      Migration experts have criticised these agreements, highlighting the risks attached to such cooperation given that border guards in these countries are known to have been involved in violations of international law, including pushbacks and other violence against people on the move.

      Use of violence by border police in the Balkans has increased, with officers in some areas – notably Bulgarian police operating near the Turkish border and Serbian police in northern Serbia – documented using violence against people trying to cross, and sometimes illegally forcing them back across borders.

      Instead of deterring people from making the journeys, it has led them to take longer and more dangerous routes to evade security forces – leading to more deaths.

      At the same time, the number of people being resettled under safe and legal routes in Europe has declined, with 79 per cent fewer relocated under UNHCR resettlement schemes in the UK last year than in 2019, and 17 per cent fewer across the EU.

      This investigation has found that many migrants have been buried in anonymous graves, sometimes within days – like Majd – due to lack of space in morgues, making it almost impossible for their families to locate them.

      Milen Bozhidarov, the prosecutor in Yambol, a Bulgarian city close to the Turkish border, said Majd’s funeral took place after four days in keeping with their procedure of carrying out burials of unidentified migrants “fast” to free up space in the morgue.

      “When we have unidentified body that was found in a place that gives us no other explanation except that the person is a migrant, and the suggestion is that the relatives are somewhere in the world and no one is getting in touch with us that day or on the next day, then there are no objective reasons why the body should be kept,” he added.

      Some family members have been forced to pay bribes to morgue staff to find out whether their loved ones’ bodies are held. i has heard testimony from several families saying they paid sums of cash ranging from €50 to €300 to staff at the morgue in Burgas, a Bulgarian city near the Turkish border, to see the bodies.

      The head of the Burgas morgue, Galina Mileva, said it had not received any complaints about such incidents and encouraged people to report such cases to the morgue’s management.

      The countries where these deaths occur, and Europe as a whole, are under growing pressure from politicians, NGOs and forensic experts to create a mechanism to help families searching for missing loved ones who have died on these journeys.

      Families face additional hurdles when they can’t travel due to their status or nationality. Asmatullah Sediqi, an Afghan asylum seeker in the UK, was prevented by UK Home Office rules from travelling to Bulgaria, where his 22-year-old brother Rahmatullah had gone missing presumed dead after crossing from Turkey.

      A friend went on his behalf, but Bulgarian police refused to provide any information, and morgue staff said he would need to pay them €300 to see any bodies, Mr Sediqi said.

      “They just know money. They don’t care about a human life,” he added.

      Mr Sediqi, 29, who lives in asylum accommodation in Warrington, borrowed money to pay the bribe. His friend established that one of the bodies in the morgue was Rahmatullah.

      By borrowing another €3,000 – putting him into heavy debt – Mr Sediqi paid a company to repatriate his brother’s body to his parents in Afghanistan. But he has had no information by the Bulgarian authorities on how Rahmatullah died.

      “They didn’t give us the results of the autopsy because I don’t have a visa to go there,” he says. “It’s very painful not knowing what happened to my brother.”

      Dr Vidak Simić, a pathologist in Bosnia who carries out autopsies on bodies found in the Drina River on the Serbian border, said the number of unidentified migrant bodies being brought to him for autopsy has surged in the past year.

      In 2023, he has examined the bodies of 28, compared with five last year and three in 2021. The vast majority remain unidentified and are buried in graves marked “NN” – an abbreviation for a Latin term for a person with no name.

      The doctor is working with a local activist to try to help families find missing loved ones, checking his autopsy files to see if any unidentified bodies match the description of missing people – but says a proper system is needed.

      “[Families] enter a painstaking process, through embassies, burial organisations, to obtain a bone sample, so that they can compare it with one of their family members,” he says. “Nobody is doing the work to connect families with those who have drowned.”

      EU human rights commissioner Dunja Mijatović described “inaction” among European countries to facilitate DNA matching and create a data collection procedure on migrant disappearances and deaths.

      Erik Marquardt, Green Party politician in the European Parliament, said the fact that countries such as Bulgaria are burying unidentified bodies within days suggested they “don’t want attention brought to these cases”.

      “We have to think about whether we can set up a database at an EU level that would oblige member states to clarify: who is this person’s child, who are the parents, how can they be reached? This is very important,” he added.

      Until then, the bodies of those who die escaping conflict will continue to pile up in morgues or be buried without a trace, leaving more families to endure an agonising process to find out they have died – or left in a perpetual state of uncertainty.

      A Home Office spokesperson said: “The UK and Bulgaria have a close law enforcement partnership. By working together we are able to bolster Bulgaria’s border security, tackle serious organised crime and immigration crime threats, and disrupt the business model of these criminal groups.

      “Individuals awaiting the outcome of their asylum claims in the UK are not permitted to travel abroad, but are provided with a range of support by the government.”

      https://inews.co.uk/news/world/surge-refugee-deaths-balkans-uk-training-border-forces-2785043

    • Almost 100 refugees died on their way through Bulgaria within the last two years

      According to a research by the ARD studio (https://www.tagesschau.de/ausland/europa/bulgarien-migranten-todesfaelle-100.html) in Vienna in cooperation with Lighthouse Reports (https://www.lighthousereports.com/investigation/europes-nameless-dead), Der Spiegel (https://www.spiegel.de/ausland/vermisste-fluechtlinge-auf-der-balkanroute-europas-namenlose-tote-a-5d0b55a7), RFE/RL (https://www.svobodnaevropa.bg/a/migranti-zaginali-bejanci/32708468.html), Solomon (https://wearesolomon.com/el/mag/thematikh/metanasteush/dead-refugees-balkans) and inews (https://inews.co.uk/news/world/surge-refugee-deaths-balkans-uk-training-border-forces-2785043) – which was published in the beginning of December 2023 – at least 93 people died on their way through Bulgaria in the last two years alone.

      The research team spoke with forensic pathologists in Bulgaria and people whose family members had gone missing or died on the route. The people on the run are usually dying because of exhaustion and cold on their route, which leads through mountains, bushes and the countryside. The last case was reported on the 27th of November 2023 by the Bulgarian authorities (https://orf.at/stories/3341237). Additionally there is a fence at the Bulgarian-Turkish border which was constructed already in 2013 and replaced and modified in the following years with a bigger one (https://bordermonitoring.eu/wp-content/uploads/2020/06/bm.eu-2020-bulgaria_web.pdf). Additionally to this numerous car accidents are happening regularly. Some of them are fatal (https://bulgaria.bordermonitoring.eu/2023/03/20/another-refugee-dies-on-the-streets-of-bulgaria).

      But not only the dangerous way is the problem for the people on the run, there is also the Bulgarian border police, which is accused of brutal Push-Backs. According to the Bulgarian Helsinki Committee only in 2022 almost 90.000 people where affected by #push-backs (https://ecre.org/2022-update-aida-country-report-on-bulgaria). Also young people with their families and unaccompanied minors are at risk to be push-backed, as the NGOs “Center for legal aid – Voice in Bulgaria“ and “Mission Wings“ found out, while conducting interviews in Turkey (https://www.tdh.de/fileadmin/user_upload/inhalte/04_Was_wir_tun/Themen/Weitere_Themen/Fluechtlingskinder/tdh_Bericht_Kinderrechtsverletzungen-an-EU-Aussengrenzen.pdf). For 2023 Interior Minister Kalin Stoyanov stated that that app 165,000 ‚illegal entry attempts‘ at the Bulgarian-Turkish were prevented (https://www.novinite.com/articles/222633/October+Sees+41+Decrease+in+Illegal+Migrants+in+Bulgaria).

      With regard to Bulgaria, the fundamental rights officer of the EU border protection authority Frontex became active in a total of seven internally reported cases regarding possible violations of fundamental rights, the authority said in response to a request from ORF (https://orf.at/stories/3341237). In the beginning of December 2023. All cases concern pushback allegations from Bulgaria to Turkey, a Frontex spokeswoman said. At least 232 Frontex officers were deployed in Bulgaria in 2023 (https://www.infomigrants.net/en/post/51259/exclusive-why-are-migrant-pushbacks-from-bulgaria-to-turkey-soaring).

      https://bulgaria.bordermonitoring.eu/2023/12/02/almost-100-people-died-on-their-way-through-bulgaria-withi

  • #TotalÉnergies : la #carte des #projets qui vont faire flamber le climat

    La date choisie n’est pas anodine : le 18 mai 2021 coïncide avec la parution du rapport Net Zero 2050 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Ce document, réalisé par une organisation intergouvernementale qui défend la soutenabilité énergétique de la planète, préconisait l’arrêt immédiat du développement ou de l’extension de tout nouveau projet pétrogazier afin de contenir le réchauffement global des températures mondiales en dessous de 1,5 °C. Fixé par les scientifiques, ce seuil permettrait d’éviter un niveau insoutenable de réchauffement, qui se traduirait par la multiplication des catastrophes naturelles. Dix jours plus tard, le 28 mai, lors de l’assemblée générale de TotalÉnergies, son PDG, Patrick Pouyanné, avait assuré vouloir transformer le groupe en « une major de l’énergie verte » pour faire face à « la révolution énergétique en cours ». Pour marquer son ambition, l’entreprise Total s’était rebaptisée TotalÉnergies.
    Feu vert pour treize projets

    Depuis, il n’y a pourtant pas eu de tournant vert, encore moins de révolution. Bien au contraire.

    Comme le montre la carte de Reporterre, TotalÉnergies a annoncé ou reçu une « décision finale d’investissement », ce qui correspond à un feu vert pour lancer la production d’hydrocarbures, pour au moins treize nouveaux projets fossiles dont la compagnie française est l’opératrice ou l’actionnaire.

    Le 1er février 2022, elle a par exemple annoncé sa décision finale d’investir dans le forage de 400 puits dans le cadre des projets pétroliers de Tilenga et Kingfisher en Ouganda, rattachés à l’oléoduc East African Crude Oil Pipeline (Eacop), long de 1 440 kilomètres. Ils devraient rentrer en production en 2025 et atteindre une production cumulée de 230 000 barils par jour.
    Au moins une gigatonne de CO2 supplémentaire

    Quelques mois plus tôt, elle avait officialisé le lancement de la quatrième phase du projet Mero, situé en eaux profondes à 180 kilomètres des côtes de Rio de Janeiro, dans le bassin de Santos : une unité flottante de production d’une capacité de traitement liquide de 180 000 barils par jour. Son démarrage est prévu d’ici à 2025.

    Si l’on en croit les données du cabinet Rystad Energy, une société indépendante de recherche énergétique et de veille économique, communiquées à Reporterre par l’ONG Reclaim Finance, le projet North Field South, au Qatar, a obtenu sa décision finale d’investissement en 2023. Celui-ci fait partie de l’ensemble de projets North Field, pour lesquels TotalÉnergies a été sélectionné comme premier partenaire international de Qatar Energy, leur opérateur. Ils constituent, selon le Guardian et les scientifiques de l’université de Leeds, la troisième plus grosse « bombe carbone » au monde, et la première à ne pas déjà être en exploitation.

    Au total, si l’intégralité du pétrole et du gaz des projets validés par TotalÉnergies depuis mai 2021 était brûlée, cela représenterait au minimum une gigatonne de CO2 supplémentaire rejetée dans l’atmosphère. C’est 2,5 fois plus que les émissions annuelles de gaz à effet de serre de la France. L’estimation des émissions par projet provient des calculs estimatifs réalisés par Reporterre via les métriques King.
    Seize projets dans les starting blocks

    Le groupe français était, en 2022, la troisième firme mondiale ayant approuvé le plus de nouveaux projets pétrogaziers. Il était même la première entreprise privée, derrière les sociétés publiques saoudienne et iranienne.

    Reporterre a fait le choix de ne pas retenir, dans sa carte et ses calculs d’émissions, les projets ayant obtenu une décision finale d’investissement avant le 18 mai 2021, même s’ils sont entrés en phase de production entre temps. N’y figure pas, par exemple, le projet North Field East, que Total a rejoint en juin 2022, mais qui avait reçu sa décision finale d’investissement en février 2021.

    Nous avons aussi trouvé seize autres projets, au minimum, qui sont dans les starting blocks, en attente d’une décision finale d’investissement. Celle du projet d’extraction et d’exportation de gaz Papua LNG est prévue pour le début de 2024 en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Feu vert serait alors donné à l’installation de neuf puits, d’une usine de traitement du gaz, d’un gazoduc long de 320 kilomètres — majoritairement offshore — et de quatre trains de liquéfaction. La production, à hauteur de 6 millions de tonnes de gaz liquéfié par an, pourrait démarrer fin 2027 ou début 2028. « C’est une catastrophe pour les communautés papouasiennes, qui ont déjà les pieds dans l’eau », déclarait à Reporterre Peter Bosip, représentant du Centre pour les droits communautaires et la loi environnementale (Celcor), une ONG locale.

    « TotalÉnergies méprise autant les conclusions et recommandations scientifiques que la vie des citoyens »

    Signe d’une volonté inépuisable de poursuivre la production d’énergies fossiles, nous avons aussi relevé une soixantaine de projets d’exploration de nouveaux gisements pétrogaziers de la part de TotalÉnergies. Nous avons décidé de ne pas faire figurer les projets pour lesquels l’exploration n’a pas été probante et sur lesquels il est de notoriété publique que TotalÉnergies compte se retirer. Ces résultats sont corroborés par le rapport « Global Oil and Gas Exit List » publié le 15 novembre par l’ONG allemande Urgewald, qui montre que la compagnie française est celle qui explore ou développe de nouveaux champs dans le plus grand nombre de pays : 53.

    « Avec ces nouveaux projets pétroliers et gaziers, TotalÉnergies méprise autant les conclusions et recommandations scientifiques internationales que la vie des citoyens, dénonce Hadrien Goux, chargé de recherche et de plaidoyer carbone pour Bloom. Elle a pour réponse systématique que l’entreprise sera « neutre en carbone » à l’horizon 2050, laissant entendre que cela constitue un engagement suffisant, mais c’est faux : elle omet la nécessité de réduire ses émissions de CO2 de 45% d’ici 2030. Continuer d’investir dans les hydrocarbures est un choix criminel. »

    Le Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE), dans son rapport publié le 20 novembre sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, pointe un décalage entre l’urgence climatique et les actions actuellement menées. Son constat est proche de celui contenu dans « l’avertissement » de Total : il montre que le monde va faire face à un réchauffement de 2,5 °C à 2,9 °C d’ici 2100.

    Mais, tandis que TotalÉnergies continue d’aller chercher du #gaz et du pétrole dans les sols, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a une autre analyse. Il appelle à arracher d’urgence « les racines empoisonnées de la crise climatique : les énergies fossiles ».

    #visualisation #cartographie #industrie_pétrolière #énergie #énergies_fossiles #projets_pétroliers #pétrole #monde

  • Les annales du Disque-monde – Le guide de #lecture | Éditions L’Atalante
    https://www.l-atalante.com/actualites/les-annales-du-disque-monde-le-guide-de-lecture

    Terry Pratchett fut un auteur prolifique. Pour preuve, Les Annales du Disque-monde comptent 41 tomes. Pourtant nul besoin de les lire dans l’ordre, le lecteur peut débarquer sur le Disque‑monde via différents romans, qu’il rêve de simples escapades ou de grande aventure !

  • L’ignoble (et très lucratif) commerce des #passeurs
    (#infographie publiée en 2015, que je mets ici pour archiver)

    Chaque année, ils sont des milliers à fuir leur pays dans l’espoir de rejoindre des contrées plus clémentes en Afrique du Nord ou en Europe. Venus de la Corne de l’Afrique ou de l’Afrique de l’Ouest, du Nigéria ou de Centrafrique, mais aussi de Syrie depuis le début de la guerre... Ils sont environ 55.000, selon l’Office des Nations unies contre le trafic de drogue et le crime organisé (UNODC). Dans leur fuite, ils financent les #réseaux_des_passeurs. Ces #criminels leur font miroiter un voyage sans encombre, parfois des papiers, voire un travail en Europe. Ce #trafic génère un revenu de quelque 150 millions de dollars par an. Pour ces criminels - en témoigne une vidéo fournie par la police italienne il y a quelques jours -, les migrants ne sont qu’une #marchandise rémunératrice. Tout ce qui peut être source de revenus dans le voyage de ces personnes désespérées est exploité.

    https://www.nouvelobs.com/galeries-photos/monde/20150424.OBS7870/infographie-l-ignoble-et-tres-lucratif-commerce-des-passeurs.html

    voir aussi :
    https://www.seneweb.com/news/Immigration/infographie-l-ignoble-et-tres-lucratif-c_n_153451.html

    #visualisation #cartographie #flèches #business #exploitation

    ... mais qui sont les VRAIS responsables, soit celleux qui mettent en place le #régime_migratoire que l’on connaît aujourd’hui ??? Aucune trace de cette lecture politique dans l’article (ni dans la visualisation)

    ping @reka

  • Symboles et politique : Le Sénat français est souvent caractérisé par son côté conservateur. Il a presque souvent été à droite depuis 1958, sauf pendant trois ans.

    Cela se vérifie dans son architecture. L’hémicycle n’est pas symétrique. Il penche à droite. Il y a 6 fauteuils de plus sur la gauche. Ce qui fait qu’en cas de représentation droite/gauche, on aura des sénateurs de droite dans la partie gauche de l’hémicycle.

    Cela se vérifie dans la manière dont le site du sénat met en forme le résultat des scrutins (ex : https://www.senat.fr/scrutin-public/2023/scr2023-4.html) on retrouve sur les infographies cette inclinaison à droite.

    #senat #graphisme_d'information #hemicyle #cartographie #symbole #institution

  • L’#errance des habitants de #Gaza dans leur ville transformée en champ de #ruines

    Près de la moitié des bâtiments de la métropole, qui comptait plus d’un million d’habitants avant la guerre, a été détruite ou endommagée par les #bombardements israéliens lancés en #représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre.

    Gaza est une ville brisée. Un géant aveugle semble avoir piétiné des pans entiers de cette métropole de 1,2 million d’habitants. Depuis les massacres commis par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, les bombardements indiscriminés de l’armée israélienne l’ont ruinée pour une bonne part. L’armée cherche un ennemi qui se cache au beau milieu des civils, mais elle punit aussi une cité entière, jugée, dès les premiers jours, coupable des crimes du Hamas par les autorités israéliennes.

    Des lointaines banlieues nord de la #ville de Gaza, il ne reste que des carcasses calcinées, arasées par les frappes qui ont préparé l’invasion terrestre du 28 octobre. En trois semaines, les blindés et l’infanterie se sont rendus maîtres de la moitié ouest de la principale cité de l’enclave, progressant lentement sous un appui aérien serré, qui a percé de nombreux cratères le long des boulevards de Rimal et aux alentours des hôpitaux. Des combats ont encore eu lieu, dimanche 19 novembre, dans le centre-ville de Gaza. L’armée israélienne a affirmé, lundi, continuer « à étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers » , notamment à Jabaliya.

    Depuis vendredi 17 novembre, l’#infanterie avance vers les ruelles étroites de la #vieille_ville, le centre et la moitié orientale de Gaza. Qu’en restera-t-il dans quelques semaines, lorsque Israël proclamera que le Hamas en a été chassé ? Dimanche, 25 % des zones habitées de la ville et de sa région nord avaient déjà été détruites, estime le ministère des travaux publics de l’Autorité palestinienne.

    Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires avance qu’au moins 58 % des habitations de l’ensemble de l’enclave sont détruites ou endommagées. L’étude de photographies satellitaires, à l’aide d’un logiciel développé par le site Bellingcat, permet d’estimer, avec prudence, que de 40 % à 50 % du bâti de la ville de Gaza avaient été détruits ou endommagés au 16 novembre – et jusqu’à 70 % du camp de réfugiés d’Al-Chati, sur le front de mer.

    Errance aux quatre coins de la ville

    Les autorités de Ramallah dressent des listes sans fin : elles dénombrent 280 institutions d’éducation et plus de 200 lieux de culte endommagés. Tous les hôpitaux de Gaza sont à l’arrêt, sauf un. Les réseaux de distribution d’eau et d’électricité sont inutilisables. Un quart des routes de l’enclave ont subi des dommages.

    « Gaza est d’ores et déjà détruite. Ce n’est plus qu’une ville fantôme, peuplée de quelques centaines de milliers de déplacés [800 000, selon l’Autorité palestinienne] . Les Israéliens ont voulu punir l’une des plus anciennes cités du monde, en frappant ses universités, ses librairies, ses grands hôtels, son parlement et ses ministères, déplore Ehab Bsaiso, ancien ministre de la culture de l’Autorité palestinienne . Le 13 novembre, une immense professeure de musique, Elham Farah, a été blessée en pleine rue par un éclat de shrapnel. Elle s’est vidée de son sang sur le trottoir, et elle est morte. C’est toute une mosaïque sociale, une culture qu’ils effacent, et bientôt les chars vont avancer vers le Musée archéologique et la vieille église orthodoxe Saint-Porphyre, dont une annexe a été bombardée dès le 19 octobre. » Issu d’une vieille famille gazaouie, ce haut fonctionnaire suit par téléphone, de Bethléem, dans la Cisjordanie occupée, l’errance de ses proches aux quatre coins de leur ville natale et de l’enclave sous blocus, le cœur serré.

    Depuis vendredi, l’armée bombarde puissamment le quartier de Zeitoun, dans le centre-ville. Oum Hassan y est morte ce jour-là. Les trois étages de sa maison se sont écroulés sur ses onze enfants, sur ses petits-enfants et sur des membres des familles de son frère et de son mari. Ils avaient trouvé refuge chez cette parente de 68 ans, après avoir fui des zones pilonnées plus tôt. « Ils sont tous morts. Ma sœur, son mari, leurs enfants, leurs petits-enfants, en plus des voisins qui étaient réfugiés chez eux » , craignait, le 18 novembre, Khaled [un prénom d’emprunt], le frère cadet d’Oum Hassan, exilé en Europe et informé par des voisins qui fouillent les décombres. « On a réussi à extraire deux ou trois corps, des enfants. Les autres sont encore sous les gravats. Il y avait environ 80 personnes dans la maison. Il y a un enfant survivant, peut-être deux. »

    Israël interdit aux journalistes d’entrer dans Gaza pour constater par eux-mêmes ces destructions. Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé jusqu’au début de la guerre par le Hamas, n’a pas encore publié lui-même un bilan de cette frappe : les réseaux téléphoniques se rétablissent lentement depuis vendredi, après une énième coupure complète. Depuis le 7 octobre, il estime qu’au moins 13 000 personnes ont péri sous les bombardements.

    « On marche sur nos voisins, sous les décombres »

    Depuis le début de cette guerre, le 7 octobre, Khaled maintient par téléphone un lien ténu entre ses six frères et sœurs encore en vie, éparpillés dans l’archipel de Gaza. Il demande que leurs noms soient modifiés, et que leurs abris ne soient pas identifiables. « Ils m’interrogent : “C’est quoi, les nouvelles ? Tu entends quoi ?” Parfois, je ne sais plus quoi leur dire et j’invente. Je prétends qu’on parle d’un cessez-le-feu imminent, mais je fais attention de ne pas leur donner trop d’espoir. »

    Le centre du monde, pour cette fratrie, c’est la maison de leur défunte mère, dans le quartier de Chajaya. Le fils aîné, Sufyan, vit encore dans un bâtiment mitoyen. A 70 ans, il est incapable de le quitter. Il a subi plusieurs opérations cardiaques : « Son cœur marche sur batterie. Il mourra s’il a une nouvelle crise », craint son cadet, Khaled. Trois de ses enfants ont choisi de demeurer à ses côtés, plutôt que de fuir vers le sud de l’enclave, où les chars israéliens ne sont pas encore déployés.

    D’autres parents les ont rejoints dans ce quartier qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Dès les premiers jours, l’armée israélienne a bombardé cette immense banlieue agricole, qui s’étend à l’est de Gaza, jusqu’à la frontière israélienne. Les représentants de ses vieilles familles, les clans Faraj, Jandiya ou Bsaiso, menés par le mokhtar(juge de paix) Hosni Al-Moghani, ont exhorté leurs voisins à évacuer, par textos et en passant de porte en porte.

    Ils craignaient de revivre la précédente invasion terrestre israélienne, en 2014, durant laquelle l’armée avait rasé Chajaya. Au-delà du mur israélien, tout près, s’étendent les kibboutz de Nahal Oz et de Kfar Aza, où le Hamas a semé la mort le 7 octobre. Ces communautés, longtemps agricoles, exploitaient les terres dont les grandes familles de Chajaya ont été expropriées en 1948, à la naissance de l’Etat d’Israël.

    Derrière la maison natale de Khaled, un pâté de maisons a été aplati par les bombes israéliennes, fin octobre. « Le feu et la fumée sont entrés jusque chez nous, la maison a vibré comme dans un tremblement de terre. Les portes et les fenêtres ont été arrachées » , lui a raconté l’une de ses nièces. Les enfants épuisés ne se sont endormis qu’à l’aube. Le lendemain, Sufyan, le patriarche, pleurait : « On marche sur nos voisins, sous les décombres. »Ce vieil homme se désespère de voir ces rues s’évanouir sous ses yeux. Il ressasse ses souvenirs. L’antique mosquée voisine, celle de son enfance, a été endommagée en octobre par une autre frappe, et le vieux pharmacien des environs a plié bagage, après que son échoppe a été détruite.

    Morne succession de blocs d’immeubles

    Dans les années 1970, du temps de l’occupation israélienne, le chemin de fer qui reliait Gaza à l’Egypte courait encore près de ces ruines. « Enfants, on montait sur le toit de la maison quand on entendait arriver les trains israéliens, et on comptait les blindés camouflés qu’ils transportaient vers le Sinaï » , se souvient Khaled. Aujourd’hui, ses petits-neveux regardent passer à pied les cohortes de Gazaouis qui quittent leur ville par milliers. Sur la route Salah Al-Din, chaque jour entre 9 heures et 16 heures depuis le 9 octobre, ils agitent des drapeaux blancs devant les blindés que l’armée israélienne a enterrés dans des trous de sable, dans une vaste zone arasée au sud.

    Début novembre, un second frère, Bassem, a rejoint la maison maternelle, après des semaines d’errance. Cet ancien promoteur immobilier, âgé de 68 ans, vivait à Tel Al-Hawa, une morne succession de blocs d’immeubles aux façades uniformes et poussiéreuses, qui borde la mer à l’extrémité sud-ouest de la ville de Gaza. Dès les premiers jours de bombardements, une frappe a tué son voisin, un avocat. Bassem a quitté immédiatement les lieux, avec sa trentaine d’enfants et de petits-enfants. Ils l’ignoraient alors, mais l’armée préparait son opération terrestre : les blindés qui ont pénétré l’enclave le 28 octobre ont rasé un vaste espace au sud de Tel Al-Hawa, pour en faire leur base arrière.

    Bassem souffre d’un cancer du côlon. Il transporte son « estomac »(un tube de plastique greffé) dans un sac. Marcher lui est difficile. Epaulé par ses enfants, il s’est établi chez des proches, plus près du centre, aux environs du cinéma Nasser, fermé au début des années 1980. A deux rues de son abri, il a retrouvé l’un des plus vieux parcs de Gaza, une merveille fermée le plus clair de l’année, dont seuls de vieux initiés gardent le souvenir. Puis l’armée a progressé jusqu’à la place Al-Saraya, un complexe administratif, une ancienne prison de l’occupant israélien. Bassem et les siens ont quitté les lieux.

    Communauté de pêcheurs

    Le propriétaire d’une vieille camionnette Volkswagen a bien voulu l’embarquer vers la maison de sa mère à Chajaya, avec sa nièce, une jeune photographe qui aurait dû se rendre en Europe, le 10 octobre, invitée pour une résidence d’artiste. Les autres se sont séparés. Plusieurs enfants de Bassem ont gagné le sud de l’enclave. D’autres ont rejoint leur tante, Oum Hassan, dans sa maison de Zeitoun, où ils ont été bombardés le 17 novembre.

    S’il est un lieu aujourd’hui méconnaissable de Gaza, c’est son front de mer. La nuit, les pêcheurs du camp de réfugiés d’Al-Chati ont tremblé sous le roulement des canons des bateaux de guerre israéliens, au large. Parmi eux, selon Musheir El-Farra, un activiste qui tournait un film sur cette communauté de pêcheurs avant la guerre, Madlen Baker fut l’une des premières à quitter ce labyrinthe de ruelles étroites, construit pour des réfugiés chassés de leurs terres en 1948, à la naissance d’Israël, dont les descendants forment 70 % de la population de Gaza.

    Enceinte de sa troisième fille, Madlen a fui la rue Baker, où la famille de son mari, Khaled, installait, avant la guerre, de longues tables mixtes, pour déguster des ragoûts épicés de crevettes aux tomates, les jours de fête. Elle a renoncé à se réfugier dans un village de tentes, dans les cours de l’hôpital Al-Shifa tout proche. Avec une quarantaine de voisins, tous parents, la jeune femme a rejoint Khan Younès, au sud. Elle y a accouché une semaine plus tard, et a juré que sa fillette aurait un sort meilleur que le sien.

    A 31 ans, Madlen est l’unique pêcheuse de la communauté d’Al-Chati, métier d’hommes et de misère. Pour nourrir sa famille, elle a pris charge, à 13 ans, de la barque de son père, gravement malade. Elle a navigué dans les 6 à 15 milles nautiques que la marine israélienne concède aux pêcheurs gazaouis, qui éblouissent et font fuir le poisson à force de serrer les uns contre les autres leurs bateaux et leurs lampes. Elle a craint les courants qui poussaient son embarcation au-delà de cette zone, l’exposant aux tirs de l’armée.

    « Le port a été effacé »

    Elle a envié les grands espaces des pêcheries de l’Atlantique, qu’elle observait sur les réseaux sociaux. « Je courais après les poissons et les Israéliens me couraient après », disait-elle avant la guerre, de sa voix profonde et mélodieuse, devant la caméra de Musheir El-Farra. Ce dernier l’a retrouvée à Khan Younès. Madlen ignore si sa maison est encore debout, mais elle sait que son bateau gît au fond de l’eau, dans les débris du port de Gaza.

    « Même si la guerre finissait, on n’aurait plus une barque pour pêcher. Le port a été effacé. Les bâtiments, le phare, les hangars où nous entreposions nos filets et nos casiers, tout a disparu », énumère son ami et l’un des meneurs de leur communauté, Zakaria Baker, joint par téléphone. Les grands hôtels et les immeubles qui donnent sur le port sont en partie éventrés. L’asphalte de l’interminable boulevard côtier a été arraché par les bulldozers israéliens, comme celui des rues aérées qui, avant la guerre, menaient les promeneurs vers la rive.

    Seule la mer demeure un repère stable pour Zakaria Baker : « Tous mes voisins ont été chassés par les bombardements, qui ont presque détruit Al-Chati, surtout la dernière semaine avant l’invasion du camp. » M. Baker s’est résolu à partir à la veille de l’entrée des chars dans Al-Chati, le 4 novembre. Il a mené un convoi de 250 voisins et parents vers le sud, jusqu’à Khan Younès. Ce fier-à-bras moustachu, plutôt bien en chair avant la guerre, est arrivé émacié, méconnaissable, dans le sud de l’enclave.

    De son refuge de fortune, il assure qu’il retournera à Al-Chati après la guerre. Mais nombre de ses concitoyens n’ont pas sa détermination. « Les gens ont perdu leurs maisons, leurs enfants. Gaza est une âme morte. Beaucoup d’habitants chercheront à émigrer à l’étranger après la guerre. Sauf si une force internationale vient protéger la ville, et prépare le terrain pour que l’Autorité palestinienne en prenne le contrôle. Mais il faudra encore au moins cinq ans et des milliards d’euros pour rendre Gaza de nouveau vivable » , estime l’analyste Reham Owda, consultante auprès des Nations unies.

    « Ce qui a été le plus détruit, ce sont les gens »

    A 43 ans, Mme Owda résidait, avant le conflit, du joli côté d’un boulevard qui sépare le pauvre camp d’Al-Chati du quartier bourgeois de Rimal. Son défunt père, médecin, a fondé le département de chirurgie plastique du grand hôpital voisin Al-Shifa. Il a aussi bâti la maison que Reham a fuie dès le 13 octobre avec sa mère, ses quatre frères et sœurs, et leurs enfants. Sa famille s’est établie durant une semaine à Khan Younès, parmi des milliers de réfugiés, dans les odeurs d’ordures et d’égouts. Manquant de nourriture, ils ont décidé de retourner à Gaza. « Chez nous, nous avions au moins des boîtes de conserve, du gaz et un puits dans le jardin de nos voisins pour l’eau de cuisson » , dit Reham.

    Ils y ont passé dix-sept jours, calfeutrés dans la maison, jusqu’à ce que les chars encerclent l’hôpital. Le 8 novembre, des balles ont ricoché sur leur balcon. « Une boule de feu » , dit-elle, s’est abattue non loin. Un mur d’enceinte s’est écroulé dans leur jardin. La famille a repris le chemin de l’exil, vers le sud. « C’était comme un film de zombies, d’horreur. Des gens erraient sur les boulevards sans savoir où aller. J’ai vu des morceaux de cadavres en décomposition, qui puaient. Mon frère poussait le fauteuil roulant de ma mère, tout en portant son fils et un sac. Quand j’ai voulu m’asseoir au milieu d’un boulevard, pour me reposer, un tir a retenti et je suis repartie. »

    Depuis lors, l’armée israélienne a pris le contrôle de l’hôpital Al-Shifa. Elle a affirmé, dimanche 19 novembre, y avoir découvert un tunnel du Hamas, menant à un centre de commandement. Pressant plusieurs centaines de malades d’évacuer les lieux, elle a aussi permis, dimanche, l’évacuation de 31 nouveau-nés, prématurés en danger de mort – quatre autres étaient décédés auparavant.

    Mme Owda craint d’être bientôt contrainte par l’armée de revenir une seconde fois dans sa ville natale, à Gaza. « Je crois que d’ici à la fin du mois, si Israël contrôle toute la cité, l’armée demandera aux habitants de revenir, puis elle pourra poursuivre son opération terrestre dans le Sud. » Samedi 18 novembre, le ministre de la défense, Yoav Gallant, a indiqué que les soldats s’y lanceraient bientôt à la poursuite des chefs du Hamas.

    « Ce qui a été le plus détruit à Gaza, ce sont les gens. Je ne les reconnais plus. Mon voisin est venu vérifier l’état de sa maison récemment. Il pesait 120 kilos avant la guerre, il en a perdu trente en six semaines » , s’épouvante le photographe Mohammed Al-Hajjar, joint par téléphone le 17 novembre. Ce barbu trentenaire, au rire rocailleux de fumeur, réside dans la rue Al-Jalaa, au nord de chez Owda, avec trente parents : ses frères et leurs familles. Le père de son épouse, Enas, a été tué dans un bombardement au début de la guerre.

    Les trésors du verger

    « Nous mangeons une fois par jour du riz, du pain ou une soupe. Nous, les adultes, nous pouvons survivre avec un biscuit par jour, mais pas nos enfants. Nous espérons que la guerre finisse et de ne pas être forcés de boire de l’eau polluée » , dit-il. Depuis le début de la guerre, Mohammed échange régulièrement sur WhatsApp avec deux amies, l’une à Jérusalem, l’autre, réfugiée dans le sud de Gaza. Mardi 14 novembre au matin, il leur écrivait que la pluie tombait sur Gaza depuis une heure : « Les rues sont pleines de boue, nos fenêtres brisées laissent entrer l’eau, mais je remercie Dieu pour cette pluie bienfaisante. » Il envoyait peu après une photographie de sa cuisine, où des grenades, des clémentines, des citrons et des oranges dégorgeaient de grandes bassines d’aluminium : des taches lumineuses dans l’air gris de Gaza.

    La veille, Mohammed avait tenu une promesse faite à son fils de 7 ans, Majed, et à sa cadette, Majdal, âgée de 2 ans. Il a parcouru la ville à ses risques et périls pour rejoindre un verger qui appartient à sa famille. Il en a rapporté ces fruits, véritables trésors, dans des sacs en plastique gonflés à ras bord. « Nos oliviers et nos goyaviers ont été ravagés par le bombardement d’une maison, en face du jardin. Il y a eu aussi des combats au sol, pas loin. Nos canards et nos moutons en ont profité pour s’échapper » , écrivait-il alors, par texto, à ses deux amies .Mohammed l’a regretté : sa famille aurait eu bien besoin de cette viande.

    Plusieurs fois par semaine, lorsque son téléphone est près de s’éteindre, Mohammed dit un dernier « adieu » à ses amies. Puis il trouve le moyen de le recharger, sur une batterie de voiture à laquelle des voisins branchent une douzaine de mobiles. Il rentre alors embrasser son épouse, dans le salon neuf du rez-de-chaussée, où elle lui interdisait de traîner avant la guerre, de peur qu’il le salisse. Il monte quatre à quatre les escaliers jusqu’au sixième étage, où le réseau téléphonique est meilleur. Là-haut, le jeune homme filme les éclats des bombardements, la nuit, dans une ville sans électricité que seuls les incendies éclairent, et où les blindés israéliens circulent tous feux éteints, lâchant parfois une fusée éclairante.

    Au matin, Mohammed raconte ses rêves à ses amies sur WhatsApp, et leur demande des nouvelles de la progression de l’armée. C’est lui qui leur avait annoncé, les 7 et 8 octobre, la destruction par les bombes israéliennes des grands immeubles du centre-ville, les tours Palestine, Watane, Al-Aklout et Alimane ; celle du plus moderne centre commercial de la ville, Le Capital, et les frappes méthodiques sur les demeures des responsables politiques du Hamas. Mais il sort de moins en moins. Le photographe rassemblait encore son courage afin de photographier, pour le site britannique Middle East Eye, l’hôpital Al-Shifa, avant son invasion par l’armée. Aujourd’hui, il a faim : il envoie des images des épiceries détruites de la rue Al-Jalaa, et d’une longue rangée de réfrigérateurs vides dans un supermarché voisin.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/20/l-errance-des-habitants-de-gaza-dans-leur-ville-transformee-en-champ-de-ruin

    #guerre #IDPs #déplacés_internes #réfugiés #destruction #7_octobre_2023 #armée_israélienne #cartographie #visualisation

  • Holistic wild bee management in urban spaces
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2023.1155714

    Projects promoting bees in urban areas are initiated in cities around the world but evidence-based conservation concepts at a city-wide scale are scarce. We developed a holistic approach for assessment of bee and flowering plant diversity in a medium-sized city. In addition to standard mapping approaches in bee hotspots, we initiated citizen science projects for participative urban bee research to be able to collect comprehensive bee data across the entire city. We identified 22 hotspots of bee diversity, analyzed connectivity between those hotspots and evaluated the impact of flower patches planted in collaboration with the municipal gardens department as stepping stones for oligolectic bee species throughout the city. Participation by urban citizens in bee identification trainings (...)

  • À Paris, l’emprise d’Airbnb dépasse désormais le périph’

    Des chercheurs viennent de publier un site qui cartographie l’emprise d’Airbnb à Paris et en #Île-de-France. Résultat : le nombre d’annonces a explosé, et les #tarifs ont bondi.

    C’est une synthèse inédite sur la croissance d’Airbnb à Paris et en Île-de-France. Une équipe de chercheuses et chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS ont mis en ligne en septembre dernier un site internet dressant un état des lieux très précis de l’ampleur prise par le géant étasunien de la location de courte durée.

    Premier constat : au-delà de Paris, Airbnb a étendu son empire locatif aux villes de petite et de grande couronne. La capitale, qui représentait 81 % des nuitées réservées en Île-de-France en 2016, n’en pèse plus que 54 % en 2022, chiffrent les chercheurs.

    En #Seine-Saint-Denis, la progression est impressionnante : le nombre d’annonces est passé de 1 311 en 2015, à 9 341 en 2022. De même, dans les Hauts-de-Seine, on passe de 2 668 annonces actives en 2015, à 12 498 en 2022.

    Des prix en hausse de 36 % en six ans

    « Le Covid n’a été qu’une parenthèse dans cette progression. Certaines zones autour de Roissy ou d’Orly ont des pressions aussi importantes que dans des villes très touristiques », explique Marianne Guérois, maîtresse de conférences en géographie à l’université Paris-Diderot et membre de Géographie-cités, qui a travaillé sur le projet de recherche.

    Et certains secteurs avaient déjà bien résisté pendant la crise sanitaire : sans surprise, les communes à proximité de grandes forêts comme #Fontainebleau, #Rambouillet, le parc naturel de la #vallée_de_Chevreuse ou encore les alentours du parc #Disneyland.

    Autre phénomène : les loueurs ne sont plus des individus lambda qui mettent leur résidence principale en location le temps de leurs vacances. Il s’agit désormais de professionnels multipropriétaires. Les #annonces_commerciales ont en effet représenté 42 % de l’offre en 2022, contre 24 % en 2016.

    Les tarifs ont aussi augmenté : toujours en 2022, une nuit réservée en Île-de-France a coûté en moyenne 40 dollars (environ 37 euros), ce qui représente une hausse de 36 % depuis 2016. L’#inflation la plus forte s’est faite à Paris (+63 %).

    Faciliter la surveillance d’Airbnb

    Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont acheté des données à #AirDNA, une entreprise privée étasunienne qui aide les investisseurs à choisir le meilleur endroit où acquérir un appartement afin de rentabiliser au maximum leur achat.

    « Il faudrait mutualiser toutes ces #données qui sont aujourd’hui payantes, car c’est un gaspillage d’argent public de les acheter. Avec ce travail, nous aimerions promouvoir une démarche de sciences ouvertes et participatives », explique Ronan Ysebaert, ingénieur en sciences de l’information géographique de l’université Paris Cité.

    En 2019, l’Institut Paris Région avait déjà publié un état des lieux avant la crise du Covid-19. Et une autre plateforme open source, #Inside_Airbnb, a été lancée en 2016 par l’activiste new-yorkais anti-Airbnb Murray Cox. Mais ses données concernent uniquement la capitale, occultant la croissance exponentielle de la plateforme de l’autre côté du périphérique.

    Dans le futur, les chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS aimeraient comparer l’évolution des prix sur Airbnb avec celle du parc locatif classique et mesurer son impact sur la hausse de l’immobilier.

    Leur but est aussi d’aider à mieux encadrer l’essor de la plateforme étasunienne : « Nous voulons donner des outils pour faciliter la surveillance d’Airbnb aux communes qui manquent de moyen pour le faire », conclut Ronan Ysebaert. Actuellement, seule Paris possède une brigade de contrôle des annonces illégales, qui a infligé 6,5 millions d’euros d’amende depuis 2021.

    https://reporterre.net/A-Paris-l-emprise-d-Airbnb-depasse-desormais-le-periph
    #urbanisme #AirBnB #Paris #France #prix #cartographie #visualisation

    ping @visionscarto

  • #Gig_work

    The work in the #gig_economy is characterised by opacity and alienation, digital platforms effectively hiding from view the intensive human labour that enables our daily instant gratifications. For platform food couriers, this hidden work is concealed behind a dot moving on and across a map, deprived of identity or history. At a time when the possibilities for social bonds and empathy with workers are often denied to us, this web project gathers courier stories from three European cities to show what lies behind the moving dot. Using graphic illustrations, GIS data and audio diaries, this interactive multimedia platform aims to problematise the discourses of flexibility, independence and entrepreneurship surrounding gig work. This platform is part of the research project Doing Gig Work, which studies the management, solidarity and resistance of platform food couriers in #Manchester (UK), #Cluj (Romania) and #Lyon (France).

    https://gigwork.city
    #cartographie #visualisation #storytelling #UBER #travail #flexibilité #audio #itinéraire

  • Carte des saccages des JOP 2024 - La Grappe
    https://lagrappe.info/?Carte-des-saccages-des-JOP-2024-462

    Pourquoi cette carte ?

    Les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) sont très complexes : ils transforment des quartiers, des villes, parfois des régions. Leurs impacts sociaux et écologiques sont multiples et souvent liés à d’autres grands projets d’aménagement. Cette carte a donc été créée parce que beaucoup de gens nous disent qu’iels ont du mal à se représenter les conséquences des JOP. On pense qu’elle est nécessaire, parce que les cartes et visuels produits par celleux qui organisent les JOP 2024 et réalisent leurs aménagements ne permettent pas de bien comprendre ce qui est construit, où, quelles activités y auront lieu, qui n’y sera pas bienvenu·e. Ces images cachent aussi tout ce qui vient avec les JOP : gentrification, surveillance, gâchis d’argent public, mauvaises conditions de travail sur les chantiers, expulsions des plus pauvres, urbanisation d’espaces naturels, emplois précaires, etc. On voudrait donc que cette carte soit un outil militant, une contre-carte qui donne la parole aux collectifs, aux personnes, aux lieux concernés, et propose un récit alternatif à celui de l’État, des collectivités, des sponsors et des entreprises de construction.

    #jeux_olympiques #grands_projets #GPII #cartographie #cartographie_radicale #urbanisme

    cc @reka @cdb_77