• Guerre au Proche-Orient : à #Beyrouth, #Mona_Fawaz résiste par la #cartographie

    Professeure d’urbanisme et cofondatrice du #Beirut_Urban_Lab, la chercheuse cartographie le conflit à la frontière entre le #Liban et Israël. Et montre ainsi le « déséquilibre profond » entre les attaques visant le territoire libanais et celles ciblant le sol israélien.

    « Je suis entrée dans le centre de recherche ; tous mes collègues avaient les yeux rivés sur les nouvelles, l’air horrifié. C’est là que nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas simplement regarder : il fallait agir, et le faire du mieux possible », se rappelle Mona Fawaz, professeure d’urbanisme à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et cofondatrice du Beirut Urban Lab, un laboratoire de recherche interdisciplinaire créé en 2018 et spécialisé dans les questions d’#urbanisme et d’#inclusivité.

    Lundi 4 décembre, dans ce centre de recherche logé à l’AUB, près de deux mois après l’attaque sans précédent du groupe militant palestinien Hamas en Israël et le début des bombardements intensifs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, elle revoit l’élan impérieux qui a alors saisi ses collègues du Beirut Urban Lab, celui de cartographier, documenter et analyser.

    « Certains ont commencé à cartographier les dommages à #Gaza à partir de #photographies_aériennes. Personnellement, j’étais intéressée par la dimension régionale du conflit, afin de montrer comment le projet colonial israélien a déstabilisé l’ensemble de la zone », y compris le Liban.

    La frontière sud du pays est en effet le théâtre d’affrontements violents depuis le 8 octobre entre #Israël et des groupes alliés au #Hamas emmenés par le #Hezbollah, une puissante milice soutenue par l’#Iran. Qualifiés de « #front_de_pression » par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, les #combats sur le #front_libanais, qui visent notamment à détourner l’effort militaire israélien contre Gaza, ont tué au moins 107 personnes du côté libanais, dont 14 civils. Du côté israélien, six soldats et trois civils ont été tués.

    C’est ainsi que l’initiative « Cartographier l’escalade de violence à la frontière sud du Liban » est née. Le projet répertorie le nombre de #frappes quotidiennes et leur distance moyenne par rapport à la frontière depuis le début du conflit, en s’appuyant sur les données collectées par l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled : https://acleddata.com). Sur son écran d’ordinateur, Mona Fawaz montre une #carte_interactive, une des seules en son genre, qui révèle un déséquilibre saisissant entre les attaques revendiquées par Israël, au nombre de 985 depuis le début du conflit, et celles menées depuis le Liban : 270 frappes répertoriées sur le sol israélien.

    L’occasion pour Mona Fawaz de questionner les expressions répétées dans les médias, qui façonnent la compréhension du conflit sans remettre en cause leurs présupposés. « On parle de tirs transfrontaliers, par exemple, alors même qu’il y a un déséquilibre profond entre les deux parties impliquées », souligne-t-elle. « Une distorsion médiatique » que la chercheuse dénonce aussi dans la couverture de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Une « lutte partagée » avec les Palestiniens

    Pour Mona Fawaz, il est important de documenter un conflit dont les racines vont au-delà des affrontements présents. « La création de l’État d’Israël en 1948 a provoqué une perturbation majeure au sud du Liban, brisant [ses] liens historiques, sociaux, politiques et économiques » avec la Galilée, explique-t-elle.

    Des bouleversements que la chercheuse, originaire du village de Tibnine, dans le sud du pays, connaît bien, puisqu’ils ont marqué son histoire familiale et personnelle. Elle explique que la proximité entre les populations était telle qu’au cours de la « #Nakba » (la « catastrophe », en arabe) en 1948 – l’exode massif de plus de 700 000 Palestinien·nes après la création de l’État d’Israël –, sa mère a été évacuée de son village aux côtés de Palestinien·nes chassés de leurs terres. « Les déplacés ne savaient pas où s’arrêteraient les Israéliens, raconte-t-elle. Dans cette région du Liban, on a grandi sans sentir de différences avec les Palestiniens : il y a une lutte partagée entre nous. »

    En 1982, Mona Fawaz, qui avait alors à peine 9 ans, vit plusieurs mois dans son village sous l’occupation de l’armée israélienne, qui a envahi le pays en pleine guerre civile (1975-1990) afin de chasser du Liban l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Elle se souvient des scènes d’#humiliation, des crosses des fusils israéliens défonçant le mobilier chez son grand-père. « Ce n’est rien par rapport à ce que Gaza vit, mais il y a définitivement un effet d’association pour moi avec cette période », explique-t-elle.

    Dans le petit pays multiconfessionnel et extrêmement polarisé qu’est le Liban, l’expérience de la chercheuse n’est cependant pas générale. Si une partie des Libanais·es, notamment dans le sud, est marquée par la mémoire des guerres contre Israël et de l’occupation encore relativement récente de la région – les troupes israéliennes se sont retirées en 2000 du Sud-Liban –, une autre maintient une défiance tenace contre la #résistance_palestinienne au Liban, notamment tenue responsable de la guerre civile.

    Celle qui a ensuite étudié au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston (États-Unis), pour y faire son doctorat en aménagement urbain à la fin des années 1990, explique ensuite qu’il a fallu des années aux États-Unis pour réaliser que « même le soldat qui est entré dans notre maison avait été conditionné pour commettre des atrocités ». Si l’ouverture à d’autres réalités est une étape indispensable pour construire la paix, c’est aussi un « luxe », reconnaît la chercheuse, qui semble hors de portée aujourd’hui. « L’horreur des massacres à Gaza a clos toute possibilité d’un avenir juste et pacifique », soupire-t-elle.

    Le tournant de la guerre de 2006

    Peu après son retour au Liban en 2004, Mona Fawaz se concentre sur les questions de l’informalité et de la justice sociale. Un événement majeur vient bouleverser ses recherches : le conflit israélo-libanais de 2006. Les combats entre Israël et le Hezbollah ont causé la mort de plus de 1 200 personnes du côté libanais, principalement des civil·es, en seulement un mois de combat.

    Du côté israélien, plus de 160 personnes, principalement des militaires, ont été tuées. Cette guerre va être une expérience fondatrice pour le Beirut Urban Lab. C’est à ce moment que ses quatre cofondateurs, Mona Fawaz, Ahmad Gharbieh, Howayda Al-Harithy et Mona Harb, chercheurs et chercheuses à l’AUB, commencent leurs premières collaborations sur une série de projets visant à analyser l’#impact de la guerre. L’initiative actuelle de cartographie s’inscrit en continuité directe avec les cartes quotidiennes produites notamment par #Ahmad_Gharbieh en 2006. « Le but était de rendre visible au monde entier le caractère asymétrique et violent des attaques israéliennes contre le Liban », explique Mona Fawaz.

    Dans les années qui suivent, les chercheurs participent à plusieurs projets en commun, notamment sur la militarisation de l’#espace_public, le rôle des réfugié·es en tant que créateurs de la ville ou la #privatisation des #biens_publics_urbains, avec pour objectif de faire de la « donnée un bien public », explique Mona Fawaz, dans un « pays où la collectivité n’existe pas ». « Nos recherches s’inscrivent toujours en réponse à la réalité dans laquelle nous vivons », ajoute-t-elle. Une réalité qui, aujourd’hui dans la région, est de nouveau envahie par la guerre et les destructions.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/121223/guerre-au-proche-orient-beyrouth-mona-fawaz-resiste-par-la-cartographie

    #résistance

    ping @visionscarto @reka

    • #Beirut_Urban_Lab

      The Beirut Urban Lab is a collaborative and interdisciplinary research space. The Lab produces scholarship on urbanization by documenting and analyzing ongoing transformation processes in Lebanon and its region’s natural and built environments. It intervenes as an interlocutor and contributor to academic debates about historical and contemporary urbanization from its position in the Global South. We work towards materializing our vision of an ecosystem of change empowered by critical inquiry and engaged research, and driven by committed urban citizens and collectives aspiring to just, inclusive, and viable cities.

      https://beiruturbanlab.com

      –—

      Mapping Escalation Along Lebanon’s Southern Border Since October 7

      Since October 7, the Middle East has occupied center stage in global media attention. Already rife with uncertainty, subjected to episodic bouts of violence, and severely affected by an ongoing project of ethnic cleansing for 75 years in Historic Palestine, our region is again bearing the weight of global, regional, and local violence. As we witness genocide unfolding and forceful population transfers in Gaza, along with an intensification of settler attacks in the West Bank and Jerusalem and the silencing of Palestinians everywhere, the conflict is also taking critical regional dimensions.

      As part of its effort to contribute to more just tomorrows through the production and dissemination of knowledge, the Beirut Urban Lab is producing a series of maps that document and provide analytical insights to the unfolding events. Our first intervention comes at a time in which bombs are raining on South Lebanon. Titled Escalation along Lebanon’s Southern Border since October 7, the platform monitors military activity between the Israeli Armed Forces and Lebanese factions. Two indicators reflect the varying intensity of the conflict: the number of daily strikes and the average distance of strikes from the border.

      The map uses data from the Armed Conflict Location and Event Data (ACLED) crisis mapping project, which draws upon local reporting to build its dataset. Since ACLED updates their dataset on Mondays, site visitors can expect updates to our mapping and analysis to be released on Tuesday afternoons. Please refer to ACLED’s methodology for questions about data sources and collection.

      As of November 14, the frequency and distribution of strikes reveals a clear asymmetry, with northward aggression far outweighing strikes by Lebanese factions. The dataset also indicates a clear escalation, with the number of incidents increasing day by day, particularly on the Lebanese side of the border.

      We see this contribution as an extension of our previous experiences in mapping conflicts in Lebanon and the region, specifically the 2006 Israeli assault on Lebanon.

      https://beiruturbanlab.com/en/Details/1958/escalation-along-lebanon%E2%80%99s-southern-border-since-october-7
      #cartographie_radicale #cartographie_critique #visualisationi

  • Mapas de los Puntos críticos - carte des #points_critiques

    Una ciudad diferente para hombres y para mujeres

    Mujeres y hombres no vivimos la ciudad de la misma manera. La división sexual del trabajo hace que la forma y frecuencia de los desplazamientos, por ejemplo, sean diferentes. En cuanto a la seguridad también hay diferencias: según el Diagnóstico de situación de Mujeres y Hombres en Donostia elaborado por el Ayuntamiento en 2013, hay el doble de mujeres (62%) que de hombres (32%) que se sienten inseguras en la ciudad, y lo hacen con una frecuencia tres veces mayor que los hombres; sobre todo en su barrio (35%), pero también en otros; en pasadizos (39%), parkings (17%), paradas de autobus (12%), y en su propio hogar (11%). Muchas mujeres se sienten inseguras por ir solas (47%), por salir de noche (44%), por la falta de iluminación (35%), por ser mujeres (27%), por su edad (10%)...

    Aunque hablemos de percepción de seguridad, esta tiene consecuencias en la libertad de movimientos de las personas y en especial de las mujeres. Por eso decimos que mujeres y hombres no vivimos la ciudad de la misma forma.

    Los grupos feministas fueron pioneros en poner de manifiesto esta realidad. En 1996, el grupo Plazandreok y el Foro Mujeres y Ciudad publicaron el Mapa de la Ciudad Prohibida, donde visibilizaban los lugares más problemáticos de la ciudad. En 2013, el Ayuntamiento de Donostia creó un grupo interdepartamental para actualizar el mapa.

    Mapa de Puntos Críticos

    El grupo interdepartamental lo forman los siguientes departamentos: Urbanismo, Bienestar Social, Participación, Infraestructuras Urbanas, Proyectos y Obras, Guardia Municipal, Movilidad e Igualdad. El grupo puso un nuevo nombre al mapa: mapa de puntos críticos, y empezó por definir los criterios para considerar un lugar como punto crítico. Después, el grupo recopiló información de los departamentos municipales y de la ciudadanía para la actualización del mapa. Para dar a conocer el mapa de los puntos críticos se repartió este documento en todas las viviendas de Donostia. Haz clic en la imagen para verlo.

    https://www.donostia.eus/info/ciudadano/igualdad_plan.nsf/voWebContenidosId/NT000009AE?OpenDocument&idioma=cas&id=A374066376363&cat=&doc=D
    https://www.donostia.eus/app/berdintasuna/PuntuKritiko.nsf/fwLugares?ReadForm&idioma=cas&id=A374066376363

    #cartographie #cartographie_critique #femmes #espace_public #sécurité #féminisme #sécurité #genre #Donostia #Espagne

    #TRUST #Master_TRUST

    ping @reka @cede @_kg_

  • Un monde obèse

    En 2030, on estime que la moitié de la planète sera obèse ou en surpoids, entraînant une explosion du diabète, des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers. Enquête sur un fléau planétaire.

    Alors que l’obésité charrie son lot de clichés, des gènes tout-puissants aux volontés individuelles défaillantes, et que les industriels comme les autorités publiques continuent de pointer du doigt le manque d’activité physique ("Manger moins, bouger plus"), ce fléau ne serait-il pas le fruit d’un échec collectif mitonné dans nos assiettes ?
    Puis les des voix s’élèvent pour dénoncer les conséquences funestes de cette révolution, les multinationales de l’agroalimentaire, jamais rassasiées, dépensent des milliards en lobbying pour préserver leur pré carré, tout en répandant le poison de la malbouffe et des boissons sucrées à travers le globe.

    Il faut des citoyens engagés pour dresser un état des lieux édifiant de cette épidémie planétaire, qui constitue le problème de santé le plus grave au monde. Mais si les constats, étayés de chiffres, se révèlent effrayants, le documentaire en expose les causes de manière limpide, et explore des solutions pour stopper cette bombe à retardement.

    https://www.youtube.com/watch?v=LLsMeZFf5yA

    #obésité #choix #responsabilité #volonté_individuelle #volonté_personnelle #épidémie #industrie_agro-alimentaire #système_alimentaire #alimentation #exercice_physique #coca-cola #calories #culpabilité #culpabilisation #honte #métabolisme #graisse #sucre #céréales #produits_transformés #manipulation_des_ingrédients #aliments_artificialisés #hormones #déséquilibre_hormonal #insuline #glucides #satiété #flore_intestinale #microbiote #grignotage #multinationales #économie #business #prix #pauvres #désert_alimentaire #marketing #manipulation #publicité #santé_publique #diabète #suicide_collectif #prise_de_conscience

  • Pour une pratique critique de la carte en sciences sociales

    Cette communication s’appuie sur un recueil d’arguments convergents pour une mise en critique de la carte en tant que récit sur et de l’homme habitant la Terre. Son objet est initialement une intuition qui a donné lieu au fil des années à une compilation de textes et d’expérimentations cartographiques. La proposition du séminaire a été vue comme une occasion de confronter mon approche, de passer de l’intuition à une première formalisation. La position que je défends ici s’est construite à partir des travaux de l’anthropologue Tim Ingold, des démarches d’appropriation et de déconstruction de la cartographie par l’art et des positionnements de cartographes tels que Philippe Rekacewicz. De cette discussion, je définis plusieurs enjeux qui traversent la pratique cartographique et le recours aux cartes, qui me semblent justifier une pratique critique de la carte en sciences sociales.

    Je suis géographe, j’ai donc derrière moi une formation et une pratique de la cartographie que l’on peut qualifier de “classique” (Beguin et Pumain, 2014). J’ai appris à faire un croquis cartographique des Barkhanes (dunes) du Sahara, à faire un carte dans un tableur Excel (des localisations x, y) puis à analyser de l’information géographique, à écrire de scripts informatiques pour automatiser la mesure et le dessin des déplacements d’enquêtés, ou encore à définir mathématiquement (discrétisation) et esthétiquement (sémiologie graphique) comment représenter une variable sur un fond de carte. De par mon parcours, la carte s’est d’abord révélée être un outil, et même un multi-tool tant la cartographie a vu ses usages s’enrichir et se diversifier avec l’informatique et le développement des SIG (Système d’Information Géographique) et d’outils interactifs par le biais du web et le recours quasi-généralisé aux GPS (Global Positioning System). Cette richesse de pratiques et d’approches qu’il y a derrière la carte rend parfois difficile son appréhension. Il est fréquent, selon les affinités et les parcours des cartographes (et ce terme est très large), que l’attention soit particulièrement portée sur un aspect au détriment d’un autre, de la production de la donnée à la représentation graphique, du questionnement au traitement statistique, de l’intention au public visé. Finalement plus que la carte en elle-même ce qui peut faire défaut ce sont des informations, des indices pour situer la carte, accéder à la carte et lire la carte. Autrement dit : La carte pour qui ? La carte pour quoi ? (Groupe dupont, 1986). Bien que je revienne à ces aspects en fin de discussion, comme tout géographe qui porte une réflexivité sur la carte (Bord 2012), c’est d’abord à partir du livre de Tim Ingold, Une brève histoire des lignes (2011), que je souhaite introduire une lecture critique de la cartographie. Car s’il est particulièrement important pour la discipline géographique de s’interroger sur la normativité de la carte dans la production de connaissances scientifiques en sciences humaines, et d’en interroger le rôle dans sa diffusion croissante dans la société (Beguin et Pumain, 2014), ces questionnements et discussions sont très largement “géographo-centrés” (Groupe Dupont, 1986 ; Roques, 1993 ; Bord, 1997 ; Bavoux, 2009) et l’enjeu est souvent celui de la géographicité de la carte (Verdier, 2015) ou de la carte comme attribut de la géographie (Bord, 2012). Je trouve donc particulièrement opportun de situer ici la réflexion à l’échelle des sciences sociales afin de s’émanciper de ce tropisme disciplinaire.

    C’est donc la carte comme récit qui me semble particulièrement justifier une démarche de déconstruction de l’objet et de sa fabrique : la carte en général contribue à produire une normativité de nos rapports à l’espace et de nos discours sur l’espace. La critique de la fabrique cartographique et de son usage qui émerge de la lecture de Tim Ingold (2011) renvoie effectivement à un positionnement plus général de remise en cause de la science positiviste et de son régime de connaissances. On retrouve par ailleurs cette approche dans l’ouvrage de recension de pratiques artistiques mobilisant la carte, Géo-esthétique : “La cartographie en tant que discipline a été profondément imbriquée dans la production performative des récits de la modernité, de la rationalité et du positivisme mais aussi de l’histoire du colonialisme et des récits nationaux, et qui se trouve aujourd’hui largement re-signifiée par l’intervention de contre-pratiques et de contre-cartographies d’artistes.” (Quiros et Imhoff, 2014, p.6)
    Anthropologie de la ligne

    Tim Ingold est professeur au département d’anthropologie de l’Université d’Aberdeen en Écosse. Sa recherche vise à rompre avec le positivisme et à déconstruire la dualité nature/culture : il pense qu’en tant que scientifiques nous devrions nous appuyer sur nos “travaux pour critiquer, et remettre en cause certains présupposés dissimulés dans nos propres façons de penser” (Descola et al, 2014, p.45). Il invite ainsi à reconsidérer notre façon de produire de la connaissance sur l’expérience d’être au monde, et de ne plus nous percevoir, en tant que scientifiques, comme en dehors des objets que nous décrivons. Dans cette perspective, la cartographie en sciences sociales est, pour lui, une image et un récit qui contribue à “l’aplanissement du monde” (Descola et al, 2014, p.59).

    Dans Une brève histoire des lignes (2011), Tim Ingold se propose de décrypter l’histoire des formes que les hommes produisent en habitant le monde. Pour cela, il a recours à la ligne comme schème pour décrire différents rapports au monde :

    “Mon objectif est de montrer comment au cours de son histoire la ligne s’est progressivement détachée du mouvement qui l’avait fait naître, autrefois tracée d’un geste continu la ligne a été fragmentée sous l’influence de la modernité et transformée en une succession de traits et de points […] cette fragmentation s’est manifestée dans plusieurs domaines connexes : celui du voyage, où le trajet fut remplacé par le transport orienté vers une destination ; celui des cartes, où le croquis cartographique fut remplacé par le plan de route ; et celui de la textualité, où la tradition orale du récit fut remplacée par la structure narrative prédéfinie. La fragmentation a aussi modifié notre conception du lieu : autrefois nœud réalisé à partir d’un entrecroisement de fils en mouvement et en développement il est désormais un point nodal dans un réseau statique de connecteurs.” (Ingold, 2011, p.100).

    Par cette approche, Tim Ingold met en valeur notre distanciation de plus en plus importante vis-à-vis de l’expérience : ainsi, dans la lecture, tout comme dans le récit et le voyage, “c’est en cheminant qu’on se souvient. La mémoire doit donc s’entendre comme un acte : on se souvient d’un texte en le lisant, d’un récit en le racontant et d’un voyage en le faisant” (Ingold, 2011, p.27). Ainsi, Ingold nous invite à mieux entrevoir ce qui fait la trame de notre existence, et à garder une attention aux liens, aux accumulations et aux trajectoires. Il oppose les processus d’occupation et d’habitation de nos environnements pour “mettre en évidence les difficultés contemporaines rencontrées par les hommes obligés d’habiter dans un environnement prévu et expressément construit pour les besoins de l’occupation” (Bessy, 2012).

    A propos des cartes, il montre que sa forme moderne efface la mémoire (Ingold, 2011, p.37). Il explique que ce qui a permis de faire la carte, les expériences des voyageurs, tous ces témoignages, sont totalement absents de la carte moderne. C’est comme si tout avait été assimilé à un passé qui a été recouvert et, reprenant l’expression de Michel de Certeau, “la carte élimine toute trace des pratiques qui l’ont produites, donnant l’impression que la structure de la carte découle directement de la structure du monde” (Certeau, 1980, p.178-179 ; Ingold, 2011, p.37). Cet aplanissement du monde par la carte peut être compris comme une forme de distanciation de la réalité, du rapport au monde dont la carte souhaite témoigner, mais aussi des étapes par lesquelles est passé le cartographe, pour concevoir sa carte, pour en produire les formes. On voit là que la critique s’applique de façon conjointe au contenu et à la forme de la carte, leur dissociation étant justement cette évolution soulignée par Ingold. Finalement le rapport au terrain, à la récolte des données, le choix du cadre ou de son absence, de l’échelle sont autant d’éléments dont la carte tait le processus de construction pour conserver la seule information que l’on souhaite communiquer. Dans cette perspective, les cartes écrasent la richesse et la diversité des expériences, les nuances des vécus et des expressions, celles du cartographe y compris et c’est peut-être par là qu’il faut commencer pour se réapproprier la carte.

    L’enchaînement des gestes qui aboutissent à la carte est peu discuté et encore moins représenté, soit par ignorance soit par manque d’intérêt, même chez les cartographes. Ainsi la distanciation au terrain est très largement sous-estimée voire ignorée, alors qu’elle est, par exemple, un effet direct lié à l’usage massif de données secondaires pour produire des cartes. L’incertitude liée aux données, à leur mise en forme, à la façon dont les informations ont été réunies sont autant d’aspects absents de la carte. Or de ce fait, la distanciation peut s’opérer dès la formulation de la carte dans l’esprit du cartographe. Cela n’est pas sans évoquer les enjeux que renferme une certaine mise en chiffres du monde (voir Alain Desrosières, La Politique des grands nombres : Histoire de la raison statistique, Paris, La Découverte, 1993).
    La carte, l’instrument de sa propre critique

    L’opposition de Tim Ingold entre la carte et le croquis cartographique est radicale dans la mesure où il ne laisse pas entrevoir de ponts. C’est pourtant ce que je souhaite revendiquer : il existe une place pour une cartographie indiciaire – en référence au paradigme de l’indice de Carlo Ginzburg (1980) – une cartographie de la trace qui viendrait rendre compte de nos trajectoires dans le monde, des lignes qui tissent une connaissance géographique sur notre “être au monde”, c’est-à-dire une cartographie qui rompt avec le schème de l’occupation et d’exercice du pouvoir sur l’espace (par la fragmentation et l’intégration) pour se positionner dans une connaissance de l’habiter.

    Tim Ingold n’évoque pas de perspectives pour la cartographie de s’émanciper de son caractère normatif. Mais je pense qu’il propose là, sans le formuler lui-même, un cadre à l’émancipation du cartographe en sciences sociales : comprendre le régime de spatialité dans lequel nous nous insérons et chercher à le fissurer, à rendre tangible d’autres rapports à l’espace. Cette approche doit [re]mettre l’expérience au cœur de la démarche cartographique pour déconstruire nos usages de la cartographie. C’est un enjeu central parce qu’il se décline à la fois dans le contenu de la carte, garder les liens avec l’expérience, et à la fois dans sa forme, proposer une expérience cartographique. Plus qu’une définition de ce que serait une cartographie critique, je préfère identifier ici des enjeux à partir desquels chacun peut se positionner. La carte est un récit qu’il convient d’appréhender par ce que l’historien Christian Jacob définit en 1992 (Bord, 2012) comme ses deux dimensions fondamentales : “la matérialisation et la communication”. Or il apparaît nécessaire de resituer ces deux aspects de la carte dans leur contribution à une certaine normativité du rapport à l’espace et de la conception de l’espace même, et, dans les pas de Brian Harley (Gould et Bailly, 1995 in Quiros et Imhoff, 2014, p.6), de considérer les “cartes “scientifiques” […] comme des formes de savoir socialement construites, des fictions esthétiques disciplinant l’espace.” De ce point de vue, la lecture de différents textes du cartographe Philippe Rekacewicz (2010, 2013, 2015) est opportune car il propose notamment des pistes pour une pratique critique de la cartographie qui font écho aux enjeux évoqués jusqu’ici : l’aplanissement du monde, où la carte doit être critiquée pour son rôle dans une spatialité de l’occupation, où les lieux sont intégrés dans des réseaux, les lignes découpent et attribuent des rôles et des fonctions. La carte est alors un objet d’exclusion. Le lien entre l’expérience et la mémoire, où la carte doit être critiquée pour son écrasement des histoires constitutives de son contenu et de sa forme, pour la distanciation qu’elle crée vis-à-vis des expériences qui se cachent derrière les lignes, points, couleurs, données. La carte donne à voir des formes comme si elles préexistaient aux hommes qui en sont les producteurs, alors que c’est l’engagement de nos corps dans le monde qui crée les formes.
    La cartographie expérimentale

    Philippe Rekacewicz est un cartographe qui a longtemps travaillé pour le journal français Le Monde Diplomatique, qui co-anime aujourd’hui le site visionscarto.net avec Philippe Rivière. De par son engagement entre cartographie, art et militance, il a largement communiqué sur ce qu’est la carte et les enjeux que revêt l’acte de cartographier (Rekacewicz, 2010, 2013, 2015, 2016). Pour lui, la carte est un dialogue permanent entre l’imaginaire et le réel, une production qui représente la manière dont le cartographe voit le monde, voire comment le cartographe aimerait que soit le monde (Rekacewicz, 2010) : ce sont des informations qui passent par le filtre de la sensibilité du cartographe. Il revendique ainsi une dimension émotionnelle de la carte, qui produit un effet sur ses lecteurs, comme il en témoigne à partir de la réaction d’une personne lors d’une exposition de ses cartes : “On sent bien que, quand le cartographe a dessiné cette carte, il était très en colère !” (Rekacewicz, 2010). Par ailleurs, Philippe Rekacewicz témoigne de ce que cartographier implique et revendique le besoin de rendre compte d’une certaine forme d’imprécision – du tâtonnement du cartographe – tout comme de l’incertitude inhérente aux données que l’on utilise. Pour lui “l’esquisse permet, si l’on peut dire, de “reproduire fidèlement” l’imprécision, et surtout de la rendre légitime” (Rekacewicz, 2010). On retrouve là la réflexion à propos du croquis cartographique chez Ingold (2011, p.112). Pour Philippe Rekacewicz, c’est une façon de relativiser les connaissances représentées ou produites par la carte. Cela questionne aussi le rôle de la donnée, de la valeur qu’on lui donne, de l’accès au terrain qu’elle permet ou non : quels sont les liens que l’on choisit de conserver vis-à-vis de l’expérience ? Comment rendre compte de la chaîne de production cartographique ? Il est intéressant de souligner que Philippe Rekacewicz y voit aussi un enjeu en termes de travail collectif : une carte est rarement issue d’une seule personne et, à partir du moment où elle mobilise des données secondaires, elle implique les gens qui ont produit ces données (Rekacewicz, 2015).

    Il réfute par ailleurs la carte comme objectivation du monde et revendique une production subjective de la carte, qui est bien plus qu’un objet de référencement pour la science géographique (Rekacewicz, 2010). Dans ce registre, s’il ne rompt pas avec la cartographie régionale, il la met en discussion, à l’instar d’Elisée Reclus (Reclus, 1903 ; Monsaingeon, 2014 ; Chollier et Ferretti, 2016), en soulignant l’existence avant tout cartographique des frontières. Il parle “d’indigente représentation visuelle” à propos de la frontière (le même trait noir ou rouge) qui aplanit une réalité plus complexe et diverse de la frontière “qui divise des peuples, ou les regroupe. Soit elle menace, soit elle protège, ici c’est un mur, là un grillage, parfois une ligne et souvent… rien” (Rekacewicz, 2010). A propos de cet “aplanissement du monde” il y reconnaît également l’expression de l’occupation et de l’autorité : “c’est en tout cas les frontières qui permettent de grouper les pays et d’esquisser une géographie régionale. Mais toujours avec le risque d’exclure l’autre, de nier l’existence de “ceux qui ne sont pas dans le groupe” (Rekacewicz, 2010).

    Enfin, il perçoit dans ces différents mouvements de contre-cartographie “un exercice libre de déconstruction de l’espace et des phénomènes sociaux, pour lequel les protagonistes se permettent de pervertir les conventions les plus classiques.” (Rekacewicz, 2013). Ces pratiques cartographiques d’artistes et leurs postures critiques sont un écho extrêmement consistant et fertile pour se positionner sur les enjeux que j’ai soulevés jusqu’ici. Ces mouvements ne se privent d’ailleurs pas de discuter et de conceptualiser leur approche, dont le projet est ainsi résumé en introduction de l’ouvrage Géo-esthétique : “à travers notamment une critique des articulations entre espace, pouvoir, savoir et des géographies imaginatives, il s’agirait de défaire ces topographies instituées, autant physiques qu’imaginaires, et d’ouvrir les disciplines de l’espace et la “rationalité cartographique” (Farinelli, 2003) à une révision géo-historique.” (Quiros et Imhoff, 2014). C’est la déconstruction des usages de la cartographie et la reconnaissance d’autres formes de représentation qui permettent de se réapproprier la cartographie tout en rappelant sans cesse, dans un écho à Michel de Certeau, que la carte n’est pas le monde.
    Bibliographie

    Bavoux J-J., (2009), « Chapitre 6 – Quels sont les rapports entre la carte et le géographe ? », in Bavoux J-J. (dir), La géographie. Objets, Méthodes, Débats, Paris, Armand Colin, « U », p. 114-133.

    Beguin M. et Pumain D., (2014), La représentation des données géographiques, Paris, Armand Colin.

    Bessy C., (2012), « L’attention aux lignes », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2012/3 (n° 59-3), p. 143-149.

    Bord J-P, (2012) L’univers des cartes. La carte et le cartographe, Paris, Belin.

    Bord J-P., (1997), « Le géographe et la carte. Point de vue et questionnement de la part d´un géographe cartographe, Cybergeo : European Journal of Geography » [En ligne], Cartographie, Imagerie, SIG, document 17.

    Chollier A. et Ferretti F. (éds.), (2016), Élisée Reclus. Écrits cartographiques, Genève, Éditions Héros-Limite.

    Descola Ph., Ingold T., Lussault M., (2014), Être au monde. Quelle expérience commune ?, Lyon, Presses universitaires de Lyon.

    Ginzburg C., (1980), « Signes, traces, pistes. Racines d’un paradigme de l’indice », Le Débat, 1980/6 n° 6, p. 3-44.

    Gould P. et Bailly A., (1995), Le pouvoir des cartes. Brian Harley et la cartographie. Paris, Economica, Anthopos.

    Groupe DUPONT., (1986), « GÉOPOINT 86 : La Carte pour qui ? La carte pour quoi ? : Cartes et pratiques géographiques. » Colloque Cartes géographiques et cartographie, 26 au 31 mai 1986, Avignon : Groupe DUPONT.

    Ingold T., (2011), Une brève histoire des lignes, Bruxelles, Editions Zones Sensibles.

    Monsaingeon G., (2014), Mappamundi, art et cartographie, Marseille, Ed. Parenthèses.

    Plourde M-C., (2016), « Compte-rendu de lecture, Philippe Descola, Tim Ingold, Michel Lussault – Être au monde. Quelle expérience commune ? », Revue Emulations [en ligne].

    Quiros K. et Imhoff A. (dirs.), (2014), Géo-esthétique, Paris, Éditions B42.

    Reclus E., (2002), « L’enseignement de la géographie », in J. Cornualt (éd.), Du sentiment de la nature, Charenton, Premières pierres, p. 162-164.

    Rekacewicz Ph., (2010), « La carte, un objet graphique », entretien réalisé par Vincent Casanova et Caroline Izambert, Vacarme, 50/Cahier, pp. 70-72.

    Rekacewicz Ph., (2015), « La cartographie : entre science, art et manipulation », Conférence à l’université de Lille, cycle La Carte invente le monde, le 08/12/2015 à 18:00 | Durée 01:46:18.

    Rekacewicz Ph., (2013), « Cartographie radicale », Le Monde Diplomatique, Février 2013, p.15, [en ligne].

    Rekacewicz Ph. et Tratnjek B., (2016), « Cartographier les émotions », Carnets de géographes 9, [en ligne].

    Roques G., (1992), « La carte, le géographe et le cartographe », Tréma, 1, [en ligne].

    Verdier N., (2015), « Entre diffusion de la carte et affirmation des savoirs géographiques en France. Les paradoxes de la mise en place de la carte géographique au XVIIIe siècle », L’Espace géographique, 44, p. 38-56.

    Wathelet O., (2009), « Tim Ingold, Lines. A Brief History », L’Homme, 190.

    https://cne.hypotheses.org/237
    #carte #cartographie #ressources_pédagogiques #Tim_Ingold #Philippe_Rekacewicz #cartographie_critique #géographicité #géographie #récit #carte_comme_récit #normativité #fabrique_cartographique #modernité #rationalité #positivisme #colonialisme #récits_nationaux #nationalisme #contre-cartographie #art #ligne #mémoire #distanciation #croquis_cartographique #croquis #cartographie_indiciaire #être_au_monde #spatialité #espace #expérience #matérialisation #communication #Christian_Jacob #fictions_esthétiques #imaginaire #réel #sensibilité #émotions #imprécision #tâtonnement #incertitude #esquisse #donnée #données #subjectivité #objectivité #frontière #frontières #aplanissement #occupation #autorité #contre-cartographie

    @reka

  • #Gwendolyn_Warren and #Cindi_Katz in Conversation on Vimeo

    https://vimeo.com/111159306

    https://www.centerforthehumanities.org/programming/participants/gwendolyn-c-warren

    A conversation about the #Detroit_Geographical_Expedition_and_Institute (1968-72), a radical project of community based collaborative scholarship-activism and liberatory education, with Gwendolyn Warren, the project’s co-director, and Professor Cindi Katz. Warren shaped many of the DGEI’s mapping projects and was a leader of its extraordinary educational component, which brought hundreds of young people from Detroit to Michigan State University, where they formed a sort of autonomous university—revolutionary in its implications and not surprisingly short-lived, but with powerful repercussions nonetheless. While the focus in the current political era is too often on ‘stakeholders,’ relies heavily on the ‘non-profit industrial complex,’ and depends on ‘big data’ for developing policies, the DGEI offers a compelling example of democratizing the intentions, practices, and uses of research.

    The event will also feature an activist gallery of community collaborators.

    Cosponsored by Public Science Project, Advanced Research Collaborative (ARC), Antipode Foundation, Critical Social and Environmental Psychology Program, the Doctoral Program in Earth and Environmental Sciences and the Center for Human Environments.

    Voir aussi l’article de catherine d’Ignazio traduit en français :
    https://visionscarto.net/visualisation-donnees-feministe

    #féminisme #communauté #cartographie_radicale #cartographie_critique

  • This Is Not an Atlas - A Documentary on Counter-Cartographies

    “Making #maps is first of all read a lot, be #curious and to find within the society, in all what you see, all what you read, issues that you get #upset to. This is what radical #cartography is”

    Dixit @reka, à partir de la minute 22’30:
    https://www.youtube.com/watch?v=T8-GKyy3j6I&feature=youtu.be

    Et Reka explique que faire de la carto radicale c’est:
    1. déconstruire, décrire
    2. actions pour rétablir la justice

    #cartographie #cartographie_radicale #cartographie_critique #Philippe_Rekacewicz #Reka #ressources_pédagogiques #vidéo #contre-géographie #Denis_Wood

    ping @karine4 @mobileborders

  • Anti-eviction map

    The Anti-Eviction Mapping Project is a data-visualization, data analysis, and #storytelling collective documenting the dispossession and resistance upon gentrifying landscapes. Primarily working in the #San_Francisco_Bay Area, #Los_Angeles, and #New_York_City, we are all volunteers producing digital maps, oral history work, film, murals, and community events. Working with a number of community partners and in solidarity with numerous housing movements, we study and visualize new entanglements of global capital, real estate, technocapitalism, and political economy. Our narrative oral history and video work centers the displacement of people and complex social worlds, but also modes of resistance. Maintaining antiracist and feminist analyses as well as decolonial methodology, the project creates tools and disseminates data contributing to collective resistance and movement building.


    https://www.antievictionmap.com
    #cartographie #cartographie_critique #cartographie_radicale #évacuation #résistance #gentrification #urban_matter #USA #Etats-Unis #histoires #histoire_orale #solidarité #logement #habitat #décolonial
    ping @karine4 @cede

  • Wednesday, August 28, 2019 – Decolonizing maps » Native America Calling

    https://www.nativeamericacalling.com/wednesday-august-28-2019-decolonizing-maps

    The boundaries of reservations, treaty land and traditional Native territory are all represented by two-dimensional lines on paper. Few, if any, of those lines were ever drawn by Native mapmakers. But Indigenous people have always charted their surroundings in textile designs, drawings, carvings and even in songs. And Indigenous cartographers are finding new ways to map their environment that include interactive digital displays and geospatial technologies. These maps tap into conversations of history, culture, relationships and colonization. We’ll hear from some Indigenous people about both the traditional and new ways of getting a sense of place.

    #états-unis #premières_nations #jim_enote #décolonisation #cartographie #résistance #zuni

  • #Ground_Truth. Destruction and Return in al-’Araqīb

    Ground Truth is an ongoing project that aims to provide historical and juridical evidence on behalf of communities in the illegalised Palestinian Bedouin villages in the northern threshold of the Negev/Naqab desert, Israel. While forced physical displacement and illegalisation render these communities non-existent on maps and aerial imaging, state-led land works and afforestation transform and erase their land and material cultural remains. The project aims to document and collate disparate legal, historical, and material evidence for the continuity of the sedentary presence of the Bedouin population on this land, as well as traces of their repeated displacement and destruction by government forces.

    At the heart of the project are a community-led photographic dossier and a 3DGiS platform that utilises contemporary and historical images to map the presence and remnants of the Bedouin’s inhabitation. This first iteration of the project centres on the case of the al-’Araqīb village, which has been demolished over 116 times over the past 60 years. A second phase of the project would wish to expand the work into more unrecognised villages where establishing proof of continuity of presence would be helpful.

    Through a collaborative process of DIY aerial photography with Public Lab, Zochrot, and the local families of al-’Araqīb, a kind of ’civic satellite’ is formed. We use kites and balloons equipped with simple cameras to form a methodology through which aerial and ground views can be gathered across multiple expeditions. These are assembled through photogrammetry into stacked geo-referenced 3D point-cloud photo terrains. Photographs, taken by residents and activists, document not only expulsion and destruction but also their ongoing life and resistance. These photographs, along with other media, data, and testimony, attest to an inflicted violence by connecting the history of this local land struggle to larger-scale and longer-term environmental transformations and to the conflicts that such changes have provoked.


    https://www.naqab.org

    Et le #film :
    https://vimeo.com/223268224


    #vidéo
    –-> on montre dans le film qu’Israël détruit les habitations puis plante des #arbres (#forêt) pour effacer définitivement les traces qui restent de la vie palestinienne sur le territoire...
    A mettre en lien avec :
    https://seenthis.net/messages/317236

    #destruction #paysage #palestine #Israël #Néguev #cartographie_radicale #contre-cartographie #cartographie_critique #Forensics_Architecture #architecture_forensique #effacement #traces #désert_du_Néguev
    #al-Araqib #expropriation #bédouins
    ping @sinehebdo @reka @nepthys @albertocampiphoto

  • #Push-back_map

    Cette carte documente et dénonce des #push-backs systématiques. Ils sont une réalité quotidienne aux nombreuses #frontières de l’Europe et du monde. Renvoyer les gens à travers les frontières contre leur volonté est une pratique de l´État qui est violente, et qui doit cesser maintenant !

    Veuillez noter que si un témoignage ou un rapport ne dispose pas d’une localisation GPS exacte, l’emplacement du marqueur ne sera qu’une approximation.


    https://pushbackmap.org/fr/carte-des-refoulements

    #push-back #cartographie #contre-cartographie #cartographie_critique #cartographie_radicale #asile #migrations #réfugiés #cartographie_participative #violent_borders #monde
    ping @reka @fil

  • GRU 111: Contracartografias

    No contexto do Projeto Contracondutas, GRU-111: Contracartografias toma o AEROPORTO como objeto-ícone do contexto contemporâneo de mercadificação e globalização a ser dissecado, analisado e interpretado visual e graficamente.


    http://www.ct-escoladacidade.org/contracondutas/intervencoes/gru111
    #contre-cartographie #cartographie #visualisation #aéroport #Brésil #Guarulhos #cartographie_critique #cartographie_radicale
    ping @reka avec tag spécial pour lui: #dfs

  • The Theft And Return Of Australian Indigenous Land 1788 To 2013

    The map above shows that between the establishment of the British penal colony of New South Wales in 1788 and the mid-1960s, Indigenous Australians were deprived and dispossessed of virtually all their land.

    https://brilliantmaps.com/indigenous-australia
    #aborigènes #contre-cartographie #cartographie_radicale #cartographie_critique #peuples_autochtones #cartographie #visualisation #Australie #géographie_du_plein #géographie_du_vide #terres #dépossession
    ping @reka

  • « Ceci n’est pas un atlas ! » : comment contre-cartographier le monde - Nigra - Visionscarto
    https://visionscarto.net/recension-this-is-not-an-atlas

    Sous le signe des « trois c : critique, contre et cartographie » a paru en septembre 2018 chez Transcript Verlag l’impressionnant ouvrage This is Not an Atlas. Sur 346 pages, le collectif ORANGOTANGO+ et 41 autrices et auteurs ou groupes de tous pays nous montrent ce qu’est la contre-cartographie et de quelle façon elle peut contribuer à l’action politique envisagée par la base.

    Une recension proposée par Nigra

    Cet article est paru en allemand dans la revue Gai Dao, n°98 de février 2019
    Traduction de @nepthys

    #livre #cartographie_radicale #cartographie_critique #contre-cartographie

    • « La cartographie est morte, vive la #contre-cartographie ! »

      C’est à partir de la célèbre formule de Magritte : « Ceci n’est pas une pipe », que le collectif Orangotango baptise son ouvrage : This Is Not an Atlas : A Global Collection of Counter-Cartographies, publié en 2018 ( Figure 1 ci-dessus : couverture de This Is Not an Atlas (source : https://notanatlas.org/book).

      Tels des surréalistes, les activistes et géographes d’Orangotango « tirent sur une foule de cartographes » – pour paraphraser André Breton – au moyen d’une série de productions et textes volontairement critiques. Critiques, les auteurs de cet anti-atlas le sont par leur projet politique et leur posture théorique.

      En effet, la contre-cartographie désigne un ensemble d’initiatives destiné à déconstruire les conventions cartographiques et les systèmes sociotechniques qui les produisent (Wood et al., 2020). Sur les ruines de l’ancienne cartographie, « morte » selon Wood (2003), les contre-cartographes fondent une approche résolument alternative. À l’inverse des cartes qui s’attachent à une description fidèle et pseudo-objective du monde – caractéristiques des atlas « traditionnels » –, les productions exposées dans This Is Not an Atlas ne prétendent pas à la neutralité. L’occasion de rappeler le rapport de la carte à son producteur, donc d’en célébrer la créativité. Une subjectivité que l’on retrouve dans l’usage des données, et leur mode de constitution.

      La pratique des contre-cartographes ne s’arrête pas là. Dans le sillage d’auteurs post-modernes et marxistes, dont Brian Harley, ils se mettent au service de la justice sociale, donc basculent du côté de la praxis. Si « longtemps, les cartes ont été réservées aux puissants » (Bord, 2003), et ont servi leurs intérêts propres (Branch, 2011 ; Desbois, 2015), pour nos auteurs, il s’agit de dégager la production cartographique du cadre institutionnel, académique et étatique dans lequel elle est produite. De la sorte, nul renouvellement de la fonction de la carte : celle-ci reste un discours sur le réel et donc un instrument de transformation du monde, mais cet usage est ici pleinement assumé et mis au service de l’émancipation des femmes et des hommes.

      Ni une somme de savoirs géographiques, ni un outil d’institutionnalisation d’un État (Morel, 1993), cet ouvrage n’est, à proprement parler, pas un atlas. Il s’agit bien plutôt d’une « collection » : des dizaines de cartes, et tout autant de luttes politiques et de mondes possibles.

      En dépit d’une structuration en chapitres, les éditeurs réfutent toute cohérence linéaire à l’atlas, ce qui en facilite l’exploration. Nous, lecteurs, naviguons alors entre cartes autochtones, l’œuvre de Fahlström, cartes mentales et images satellites, réunies selon qu’elles servent une action politique (chapitre 1), qu’elles aident à coordonner un collectif (chapitre 2), ou encore qu’elles participent au dévoilement du réel, à l’instar des travaux de Philippe Rekacewicz sur les aéroports (chapitre 6). En se basant sur sa propre expérience, le cartographe du Monde diplomatique a illustré comment les autorités de l’aéroport, de collusion avec les compagnies commerciales, structurent l’espace du bâtiment pour organiser la mobilité des voyageurs. D’entrée, les voyageurs sont désorientés (signalétique, magasins identiques), avant d’être poussés à la consommation dans des lieux dédiés. À Oslo, à mesure que l’espace des magasins (en rouge) progresse, l’espace public (en bleu) diminue (figures 2, 3 et 4). À Copenhague, le retrait de places assises de cet espace le prive de tout aspect fonctionnel et attractif. Rekacewicz parle d’une forme subtile, quasi « invisible », de totalitarisme.


      À la composante « pratique » du projet d’Orangotango est accoudée une entreprise théorique critique. En sciences humaines, les travaux qui se revendiquent d’une démarche semblable foisonnent, tant et si bien qu’on ne sait comment distinguer ce qui est critique de ce qui ne l’est pas (Blomley, 2006). En un mot, la critique en cartographie revient à une déconstruction des discours latents à la carte et à sa production. Rationnelle et scientifique, elle est aussi rejet des postulats positivistes et déterministes. Ainsi la critique a de quoi nous prémunir contre une pratique trop innocente de la géographie. Dans le dernier chapitre de l’atlas, elle passe au crible les bases de données spatiales – de quoi intéresser le géomaticien. En premier lieu, Mark Graham insiste sur les inégalités d’accès au digital dans le monde (figure 5).


      L’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon – la « Triade » dans la vulgate économique – présentent, avec l’Australie, la Corée du Sud ou encore le Qatar, les taux les plus forts de citoyens en ligne (> 80 %), loin devant l’Inde, l’Amérique centrale ou l’Afrique australe (< 20 %). L’absence d’une partie de l’humanité sur le web a pour corrélat l’incomplétude de bases de données collaboratives (OpenStreetMap, Wikipedia) (figure 6), qu’elles se veulent exhaustives (Geonames), ou non. On notera, d’ailleurs, le souci chez Graham de faire varier les projections (projection de Fuller, polyhédrale, pour la figure 6).

      En définitive, qu’est-ce que la contre-cartographie ? C’est employer la cartographie comme une arme politique, un vecteur pédagogique, ou encore un moyen d’introspection. C’est innover par la forme (sémiologie, matériaux, dimensions, projection, etc.), cartographier « pour une cause », seul ou à plusieurs, encourager une ontologie de la diversité, se montrer sceptique, multiplier les explorations. Enfin, c’est aider à la diffusion des cartes, notamment par voie numérique. Rien d’étonnant, donc, à ce que This Is Not an Atlas soit en accès libre sur internet : https://notanatlas.org/book.

      Pour celles et ceux qui souhaiteraient aller plus loin, je vous invite à lire les billets de visioncarto (https://visionscarto.net/recension-this-is-not-an-atlas) et de Françoise Bahoken (https://neocarto.hypotheses.org/5922), et à feuilleter l’atlas, évidemment !

      Bibliographie :
      Blomley, N. (2006). Uncritical critical geography ? Progress in Human Geography, 30(1), 87‑94. https://doi.org/10.1191/0309132506ph593pr
      Bord, J.-P. (2003). Cartographie, géographie et propagande. Vingtieme Siecle. Revue d’histoire, no 80(4), 15‑24.
      Branch, J. (2011). Mapping the Sovereign State  : Technology, Authority, and Systemic Change. International Organization, 65(1), 1‑36. https://doi.org/10.1017/S0020818310000299
      Desbois, H. (2015). Les mesures du territoire. Aspects techniques, politiques et culturels des mutations de la carte topographique. ENSSIB.
      Morel, P. (1993). L’État médicéen au XVIe siècle  : De l’allégorie à la cartographie. Mélanges de l’école française de Rome, 105(1), 93‑131. https://doi.org/10.3406/mefr.1993.4252
      Wood, D. (2003). Cartography is Dead (Thank God !). Cartographic Perspectives, 45, 4‑7. https://doi.org/10.14714/CP45.497
      Wood, D., Krygier, J., E Thatcher, J., & Dalton, C. (2020). Critical Cartography. In International Encyclopedia of Human Geography (p. 25‑29). Elsevier. https://doi.org/10.1016/B978-0-08-102295-5.10529-3

      https://mastergeonum.org/2020/10/07/la-cartographie-est-morte-vive-la-contre-cartographie

      via @reka

  • Une carte des massacres d’#aborigènes de l’ère coloniale australienne - Pacha cartographie

    https://www.pacha-cartographe.fr/massacres-aborigenes

    Deux projets cartographiques révèlent la réalité sanglante de l’histoire coloniale australienne.

    Pendant des décennies, les historiens, les politiciens et à peu près tout le monde ayant des opinions bien arrêtées sur la nationalité australienne se disputaient avec acharnement pour déterminer si les massacres des populations aborigènes avaient joué un rôle important dans la genèse de l’Australie moderne.

    A ma gauche les tenant du oui pour qui la conquête européenne de l’Australie a été caractérisée par une violence systémique, de fréquentes effusions de sang et même un génocide. A ma droite les partisans d’une absence d’intention malveillante : supériorité technologique (des colons) et susceptibilité aux maladies (des indigènes) suffisant à expliquer la rapidité et l’ensemble du processus de colonisation…

    En tout état de cause, l’histoire officielle ne laisse que peu de place à la possible acceptation d’un passé sanglant puisqu’il n’existe actuellement qu’une poignée de toponymes faisant référence à cette période sombre. De même, une vingtaine de monuments seulement commémore des massacres d’autochtones dans toute l’Australie. Souvent, les emplacements ne sont marqués que par une plaque ou un simple rocher.

    #colonisation #australie

  • Counter Mapping

    Jim Enote, a traditional Zuni farmer and director of the A:shiwi A:wan Museum and Heritage Center, is working with Zuni artists to create maps that bring an indigenous voice and perspective back to the land, countering Western notions of place and geography and challenging the arbitrary borders imposed on the Zuni world.

    Jim Note :

    “Maps have done a lot to confuse things for people. And I think more lands have been lost to native people probably through mapping than through physical conflits.”

    "I wanted to do some maps that were both elegant, evocative and profoundly important to the Zuni people.

    “I had no idea at the beginning that so much story would come out of this map making process. First I thought we would create some new kinds of maps that counter and challenge the notion of what maps are.”

    "North does not have to be on the top. Scale is unnecessary. Was more important is the history described in these vignettes of experience. And now these are here

    “These maps become a thing that help families or groups to start speaking about places. Start learning from each others and talking about places in a way that is is uniquely Zuni”

    “There are maps in songs and in prayers. There are maps that are edged in stones and woven into textile and painted in ceramics.”

    “The names around here are in English and Spanish. So, they completely leave off the meaning of the place. It is replacing our language and eclypsing our language and knowledge with something different, something that starts really from here. This whole constellation of what makes up a map, to me it has always been far beyond a piece of paper.”

    #toponymie

    “If my grandfa and grandma would would see the Zuni maps, I think they would have recognize quickly... ’Oh, yeah, this is what is in that song! This is what’s in those prayers! And I think as their descendents, they would have been proud”

    https://goprojectfilms.com/films/counter-mapping
    #counter-mapping #contre-cartographie #terres #cartographie_radicale #cartographie_critique #peuples_autochtones #Jim_Note #savoirs #Zuni #film #documentaire #semences #agriculture #USA #Etats-Unis #identité
    ping @reka @odilon

  • Desaparecidos: ecco “dove vanno le persone scomparse” in Messico

    «#A_dónde_van_los_desaparecidos» è uno dei progetti di ricerca giornalistica più coraggiosi del 2018 in America Latina. Che ha permesso di scoprire nuove fosse comuni e di rivelare la «logica» che sta dietro a tante sparizioni in Messico. Un lavoro fatto di verifica, studio e ricerca sul campo nei luoghi della morte


    https://www.osservatoriodiritti.it/2019/01/07/desaparecidos-messico-chi-sono-significato-sparizioni
    #disparitions #Mexique #corps #identification #fosses_communes #décès #journalisme #presse #médias #mort

  • Disturbing new map of shows the locations of hundreds of Aboriginal massacres
    Australian History: Map reveals Australia’s shameful secret
    https://www.news.com.au/technology/environment/disturbing-new-map-of-shows-the-locations-of-hundreds-of-aboriginal-massacres/news-story/031f03b6f294b67b3bba7399cadfa35d

    AUSTRALIAN history is being turned on its head by a groundbreaking project which is documenting hundreds of horrific massacres that make up our bloody past.

    Today, a disturbing new map has revealed the terrifying scale and brutality of the 250 mass killings which took place in every Australian state apart from Western Australia and claimed the lives of some 6200 Aboriginal and Torres Strait Islander people.

    The violent clashes also resulted in the deaths of just under 100 colonists, but indigenous people were murdered far more frequently with an average of 25 killed in every massacre.

    #Australie #Aborigènes #massacres #cartographie
    Ce sont les zones les plus cultivées

  • Favelas and the divided city: mapping silences and calculations in Rio de Janeiro’s journalistic cartography

    This article aims to challenge the widespread consensus that Rio de Janeiro is a divided city by deploying two concepts in critical cartography: cartographic silences and cartographic calculations. As a kind of unconquered territory, a terrae incognitae, favelas were silenced on many of Rio de Janerio’s maps over the last century. When these places began to be mapped, and converted to terrae cognitae, power relations often become even more apparent because of the intention to make it legible for purposes of intervention. By analyzing maps published in the mainstream Brazilian press throughout the last century, this article explores how national press often portrays Rio de Janeiro as a city divided between formal neighborhoods, where the state apparatus can ensure the rule of law, and favelas, where parallel politics enforce local forms of governance. In order to disseminate this image of the city, maps can play an important role, locating different urban zones and reinforcing old stereotypes. Despite many studies that focused on both material and embodied forms of state presence within favelas, maps can be an important source of information to understand persistant representations of favelas as excluded and divided places.


    https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14649365.2013.872285
    #cartographie #pacification #Rio_de_Janeiro #Brésil #favélas #favelas #villes #urban_matter #divided_cities #cartographie_critique #silences_cartographiques #terra_incognita #invisibilité #invisibilisation #in/visibilité #bidonvilles #pouvoir #relations_de_pouvoir #médias #presse #journalisme #représentations #image #stéréotypes #google #google_maps
    ping @reka @fil


  • Good new report on Googlemaps and mapping Israeli apartheid: “The report reveals new insights about how Google Maps’ mapping process in the occupied Palestinian territories serves the interests of the Israeli government and contradicts Google’s commitment to international human rights frameworks.” http://7amleh.org/2018/09/18/google-maps-endangering-palestinian-human-rights

  • Map-archive of Europe’s migrant spaces

    The project of an interactive map-archive of ‘migrant spaces’ of transit, border enforcement and refuge across Europe stems from a workshop organised in London in November 2016 by researchers working on migration and based in different European countries.

    The goal of this collective project, is to bring to the fore the existence and the stories of ephemeral spaces of containment, transit, and struggle, that are the outcome of border enforcement politics and of their spatial effects, as well as of their impact on migrant lives.
    What we want to represent

    We do not represent on the map official detention centres or reception camps, but rather unofficial (but visible) spaces that have been produced as an effect of migration and border policies as well as of migrants’ practices of movement. Some well-known examples are the Jungle of Calais, or the Hellenic’s airport in Athens, which represent the output of the relation between the border enforcement policies with the autonomous movements of migrant subjects across Europe. Moreover, spaces of transit like the rail station of Milan will be represented, which have then become places of containment – such as Ventimiglia, Como, and the Brenner after the suspension of Schengen in such border areas. Several structures have been build in such transit knots, being characterized by their humanitarian element that intertwine the dimension of control with that of help and care. Finally, some of these places are zones inside European cities that have played the twofold role of spaces-refuge and area

    controlled by the police, and then have been evicted as dwelling places where migrants found a temporary place to stay – like Lycée Jean-Quarré in Paris, La Chapelle. Others are self-managed places, like Refugee City Plaza Hotel, or square and public spaces that had been sites of migrant struggles for some time – as Orianenplatz in Berlin.
    The three dimensions

    The complexity of the processes that get intertwined in these places can be represented through three dimensions that we aimed to represent, although they cannot be exhaustively of the complexity of this phenomenon.

    Border enforcement/ border control: by border control we understand all the operations, measures and actions put into place by the police for enhancing national borders and obstructing migrants’ movements and presence.

    Humanitarian enforcement: by humanitarian enforcement we understand all the operation/action and structures deployed by those humanitarian actors involved in managing migrants. Being ‘humanitarianism’ a blurry and contested category, we understand it as a continuum with the two endpoints of humanitarian control and humanitarian support. The first endpoint refers to all these actions, operations and structures that aim to control migrants and contain their mobilities. The second endpoint refers to all these actions, operation and structures that aim to support migrants and their movements avoiding deploying control measures.

    Migrant struggles: by ‘struggles’ we understand both self-organized struggles with a declared political claim, and everyday struggles such as the transits mobilities and the ‘everyday resistance’ (Scott, 1985) practices collectively enacted by migrants, that can be visible or remaining under the threshold of visibility.
    Temporality and spatiality

    A crucial feature of this map is the focus on temporality rather than spatiality. Indeed, this map cis an archive of those fleeting and ephemeral spaces that do no longer exist and that have changed their function over time, as frontiers or as spaces of refuge and struggle. The focus on temporality allows us to go beyond the mainstream representations of migrants routes offered by those official actors managing migration such as Fontex, European Union, IOM and the UNHCR.

    We do not want to represent those informal places that are still existing in order to avoid shedding more light on them that could bring some problem to the people dwelling and transiting through those places. The idea of archive is related to that ethical/political topic: we do not want to trace the still existing place where people are struggling, but rather we aim to keep a record and a memory of such ephemeral spaces that do not exist any-more but nevertheless have contributed to the production of a Europe not represented in the mainstream debate. Therefore, we represent only those places still existing where the border and humanitarian enforcement come to the fore, in order to keep an ongoing monitoring gaze.
    The aim

    The aims of this map-archive are: a) to keep memory of these spaces that have been visible and have been the effect of border enforcement policies but that then had been evicted, or ‘disappeared’ ; b) to produce a new map of Europe, that is a map formed by these spaces of transit, containment, and refuge, as result of politics of border enforcement and of migration movements; c) to shed light on the temporality of migration as a crucial dimension through which understand and interpret the complexity of social processes related to migration towards and within Europe and the consequent border enforcement.

    To be continued

    Since Europe externalizes its borders beyond its geopolitical frontiers, we would like to add also spaces of transit and containment that are located in the so called ‘third countries’ – for instance, in Tunisia, Turkey and Morocco – as the map wants also to represent a different image of the borders of Europe, looking also at sites that are the effects of EU borders externalisation politics.


    http://cherish-de.uk/migrant-digitalities/#/2011/intro
    #cartographie #cartographie_radicale #cartographie_critique #frontières #frontière_sud-alpine #visualisation #migrations #asile #réfugiés #conflits #contrôle_humanitaire #militarisation_des_frontières #Europe

    On peut faire un zoom sur la #frontière_sud-alpine :


    #Vintimille #Côme #Brenner #Briançon #Menton

    cc @reka

    • Migration: new map of Europe reveals real frontiers for refugees

      Since the EU declared a “refugee crisis” in 2015 that was followed by an unprecedented number of deaths in the Mediterranean, maps explaining the routes of migrants to and within Europe have been used widely in newspapers and social media.

      Some of these maps came out of refugee projects, while others are produced by global organisations, NGOs and agencies such as Frontex, the European Border and Coastguard Agency, and the International Organisation for Migration’s project, Missing Migrants. The Balkan route, for example, shows the trail along which hundred of thousands of Syrian refugees trekked after their towns and cities were reduced to rubble in the civil war.

      However, migration maps tend to produce an image of Europe being “invaded” and overwhelmed by desperate women, men and children in search of asylum. At the same time, migrants’ journeys are represented as fundamentally linear, going from a point A to a point B. But what about the places where migrants have remained stranded for a long time, due to the closure of national borders and the suspension of the Schengen Agreement, which establishes people’s free internal movement in Europe? What memories and impressions remain in the memory of the European citizens of migrants’ passage and presence in their cities? And how is this most recent history of migration in Europe being recorded?

      Time and memory

      Our collective project, a map archive of Europe’s migrant spaces, engages with with these questions by representing border zones in Europe – places that have functioned as frontiers for fleeing migrants. Some of these border zones, such as Calais, have a long history, while other places have become effective borders for migrants in transit more recently, such as Como in Italy and Menton in France. The result of a collaborative work by researchers in the UK, Greece, Germany, Italy and the US, the project records memories of places in Europe where migrants remained in limbo for a long time, were confronted with violence, or found humanitarian aid, as well as marking sites of organised migrant protest.

      All the cities and places represented in this map archive have over time become frontiers and hostile environments for migrants in transit. Take for instance the Italian city of Ventimiglia on the French-Italian border. This became a frontier for migrants heading to France in 2011, when the French government suspended Schengen to deter the passage of migrants who had landed in Lampedusa in Italy in the aftermath of the Tunisian revolution in 2011.

      Four years later in 2015, after border controls were loosened, Ventimiglia again became a difficult border to cross, when France suspended Schengen for the second time. But far from being just a place where migrants were stranded and forced to go back, our map archive shows that Ventimiglia also became an important place of collective migrant protest.

      Images of migrants on the cliffs holding banners saying “We are not going back” circulated widely in 2015 and became a powerful slogan for other migrant groups across Europe. The most innovative aspect of our map-archive consists in bringing the context of time, showing the transformations of spaces over time into a map about migration that explains the history of border zones over the last decade and how they proliferated across Europe. Every place represented – Paris, Calais, Rome, Lesbos, Kos, and Athens, for example – has been transformed over the years by migrants’ presence.
      Which Europe?

      This archive project visualises these European sites in a way that differs from the conventional geopolitical map: instead of highlighting national frontiers and cities, it foregrounds places that have been actual borders for migrants in transit and which became sites of protest and struggle. In this way the map archive produces another image of Europe, as a space that has been shaped by the presence migrants – the border violence, confinement and their struggle to advance.

      The geopolitical map of Europe is transformed into Europe’s migrant spaces – that is, Europe as it is experienced by migrants and shaped by their presence. So another picture of Europe emerges: a space where migrants’ struggle to stay has contributed to the political history of the continent. In this Europe migrants are subjected to legal restrictions and human rights violations, but at the same time they open up spaces for living, creating community and as a backdrop for their collective struggles.

      It is also where they find solidarity with European citizens who have sympathy with their plight. These border zones highlighted by our map have been characterised by alliances between citizens and migrants in transit, where voluntary groups have set up to provide food, shelter and services such as medical and legal support.

      So how does this map engage with debate on the “migrant crisis” and the “refugee crisis” in Europe? By imposing a time structure and retracing the history of these ephemeral border zone spaces of struggle, it upends the image of migrants’ presence as something exceptional, as a crisis. The map gives an account of how European cities and border zones have been transformed over time by migrants’ presence.

      By providing the history of border zones and recording memories of citizens’ solidarity with migrants in these places, this map dissipates the hardline view of migrants as invaders, intruders and parasites – in other words, as a threat. This way, migrants appear as part of Europe’s unfolding history. Their struggle to stay is now becoming part of Europe’s history.

      But the increasing criminalisation of migrant solidarity in Europe is telling of how such collaboration disturbs state policies on containing migrants. This map-archive helps to erode the image of migrants as faceless masses and unruly mobs, bringing to the fore the spaces they create to live and commune in, embraced by ordinary European citizens who defy the politics of control and the violent borders enacted by their states.


      https://theconversation.com/migration-new-map-of-europe-reveals-real-frontiers-for-refugees-103
      via @isskein

  • Cette carte des tribus indiennes est absente des livres d’histoire
    https://positivr.fr/carte-etats-unis-indiens-amerique

    Il n’existe aujourd’hui plus aucune carte d’Amérique du Nord délimitant officiellement les territoires de ces différents clans. Entre le 16e et le 19e siècle, la population des natifs américains est passée de plus de 20 millions d’individus à seulement 250 000. Aujourd’hui, seuls 2,9 millions de natifs américains vivent en Amérique du Nord, les plus grands groupes étant les Navajo, les Sioux, les Chippewa, les Apaches, les Blackfeet et les Iroquois.

  • Dee Morris & Stephen Voyce | Jacket2

    https://jacket2.org/commentary/dee-morris-stephen-voyce

    Ce site tout à fait original et passionnant propose des exemples de #contre-cartographie #cartographie_radicale #cartographie_critique mais pas seulement ...

    Projet cartographie expérimentale
    Tags généraux : #cartoexperiment #biblioxperiment
    Tags particulier : #visualisation #complexité_visuelle

    Like the term eco-poetics, eco-mapping draws its discursive power from the oikos, whose etymological traces are manifest in both the ecological and the economic. We use it to signify a bio- rather than an anthro-pocentric approach to the complex relationships between cartography and planetary ecosystems. We agree with Donna Haraway that it is the capitalocene, and not the anthropocene, that figures the threat of mass extinction for all biotic and abiotic life. Read more