#catharine_mackinnon

  • Penny White : Pourquoi j’ai cessé de détester les « TERFs »

    https://tradfem.wordpress.com/2015/12/19/pourquoi-jai-cesse-de-detester-les-terfs

    Personnellement, ça ne me coûte rien de reconnaître la féminité des transfemmes. C’est un moyen facile et économique de me sentir moralement supérieure et politiquement intègre (et je soupçonne que c’est la raison pour laquelle cette attitude est si populaire dans les milieux féministes libéraux). Heureusement pour moi, être trans-inclusive et féministe radicale est parfaitement cohérent au plan historique. Andrea Dworkin, l’une des éminentes mères fondatrices du féminisme radical, a non seulement accepté les personnes transgenres (qu’on appelait « transsexuelles » au début des années 70), mais a plaidé pour leur accès gratuit à des chirurgies et des traitements hormonaux.
    [...]
    J’accueille donc mes sœurs transgenres et je refuse de les rejeter. Mais je ne rejetterai pas pour autant celles de mes sœurs qu’on qualifie de « trans-exclusives ». J’écouterai leur point de vue avec respect. Je militerai avec elles pour démanteler la misogynie systémique et je lutterai pour libérer les femmes de notre statut, apparemment éternel, de sous-hommes. Et si les transfemmes sont avisées, elles en feront de même.

    Traduction française : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2015/11/10/why-i-no-longer-hate-terfs

    #Penny_White est une féministe radicale, écrivaine indépendante qui vit à San Francisco. Elle a un diplôme de master en psychologie, avec spécialisation sur le trauma sexuel dans l’enfance ; elle a travaillé pendant une dizaine d’années comme assistante sociale et paire conseillère pour des personnes avec un handicap mental vivant dans la pauvreté. Penny est actuellement bénévole au Projet Gubbio à San Francisco, qui aide des personnes de tous âges et capacités se trouvant sans logement. Suivez la sur Twitter https://twitter.com/kindsoftheart.

    #terf #féminisme_radical #feminist_current #tradfem

    • A midi, la Cheffe du resto vient nous prendre les assiettes, avec sa veste blanche avec son nom brodé. Je dis « bonjour madame », elle me reprend « bonjour mademoiselle », je lui fais part de mon étonnement, « les féministes ont obtenu qu’on utilise de madame » et là, elle répond « les féministes parfois... » avec moue de réprobation. Je coupe court d’un « votre plat était parfait ». S’en suivent des échanges sur le choix du dessert, et elle repart en insistant sur le mademoiselle (et en insistant aussi sur le fait que tout est fait maison, parce que j’ai eu l’air soupçonneux en insistant que je voulais un dessert maison (oui je suis chiant, je sais)).

      Tout cela pour dire que oui, la façon de traiter de ces sujets est sacrément clivante... et pas toujours avec ceux que l’on imagine...

    • On ne parle pas de la même chose, désolé de m’incruster en quelque sorte, mais pour mon sujet là, la nana qui est contente de me contredire en insistant sur le mademoiselle, j’ai la sensation qu’il s’agit de ce que tu dis : l’identité sociale. L’identité. Le féminisme des « madame » et du « poil aux pattes », c’est le féminisme qui est ressenti, j’ai l’impression, comme une façon de nier l’identité « féminine ». D’où les rejets parfois violents, comme on l’observe sur ce post là, où une femme raconte les commentaires navrants que son texte sur sa volonté de ne plus s’épiler a pu produire et sur ce que cela révèle sur l’état du féminisme... ou de la société... ou de combien le féminisme parfois peut se heurter à l’identité « féminine ». Bref, y-a un truc là dessus à creuser j’ai l’impression.

    • Extrait :

      Une autre pionnière du féminisme radical, Catharine MacKinnon, a dit la phrase suivante à propos des transfemmes : « Quiconque s’identifie comme une femme, veut être une femme et se présente en public comme une femme, en est une en ce qui me concerne. »

      Le lien dans le texte est un entretien, publié le 7 avril 2015, avec #Catharine_MacKinnon, dans lequel elle commente des interventions d’autres féministes ou discute par exemple des lois autour des toilettes :
      https://www.transadvocate.com/sex-gender-and-sexuality-the-transadvocate-interviews-catharine-a-mac

      Mais la phrase est tirée d’un entretien paru le 9 mars 2015 sur le site On Century Avenue, un journal étudiant de NYU Shangai (?) :

      Through the course of this conversation, Dr. MacKinnon provides her stance on the topics of gay prostitution, transgender inequality, and sexist culture.

      (...)

      Certain things that I have had an inkling about have grown over time, for example, concerning transgender people. I always thought I don’t care how someone becomes a woman or a man; it does not matter to me. It is just part of their specificity, their uniqueness, like everyone else’s. Anybody who identifies as a woman, wants to be a woman, is going around being a woman, as far as I’m concerned, is a woman. Many transwomen are more feminist than a lot of born women who don’t much want to be women (for understandable reasons), who don’t really identify with women, some of whom are completely anti-feminist. The fact that they’re biologically female does not improve things.

      To me, women is a political group. I never had much occasion to say that, or work with it, until the last few years when there has been a lot of discussion about whether transwomen are women. I discovered I more or less have always had a view on it, developed through transwomen I know, and have met, including prostituted ones, who are some of the strongest feminists in opposition to prostitution I’ve ever encountered. They are a big improvement on the born women who defend pimps and johns, I can tell you that. Many transwomen just go around being women, who knew, and suddenly, we are supposed to care that they are using the women’s bathroom. There they are in the next stall with the door shut, and we’re supposed to feel threatened. I don’t. I don’t care. By now, I aggressively don’t care.

      Simone de Beauvoir said one is not born, one becomes a woman. Now we’re supposed to care how, as if being a woman suddenly became a turf to be defended. I have become more impassioned and emphatic as I have become more informed, and with the push-back from colleagues who take a very different view. Unfortunately some people have apparently physically defended their transition, also. This kind of change develops your views is a further in response to a sharpening of developments in the world. But the law Andrea Dworkin and I wrote gives “transsexuals” rights explicitly; that was 1983. We were thinking about it; we just didn’t know as much as it is possible to know now.

      http://oncenturyavenue.org/2015/03/harm-is-harm-hello