• « Espace de travail » : deux chercheurs testent virtuellement la loi El Khomri
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/080616/espace-de-travail-deux-chercheurs-testent-virtuellement-la-loi-el-khomri

    Un économiste et un informaticien ont, pour la première fois, testé les effets de la loi El Khomri sur un #marché_du_travail virtuel, qui reproduit les caractéristiques du marché de l’emploi français. Les effets sur le #chômage sont quasi nuls, l’assouplissement du licenciement économique favorise les #CDI tout en les fragilisant.

    #Economie #CDD #emploi #intelligence_artificielle #Work_Sim

  • CIP-IDF > Qu’on casse ou pas, la loi travail on n’en veut pas, Quelques dizaines de personnes de banlieue parisienne / #Précaires, chômeuses, fonctionnaires, doctorantes… qui bossent au black, en #CDI ou sans salaires / Et participant toutes aux #cortèges_de_tête offensifs et solidaires contre la loi Travail
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8202

    Dans la rue, nous avons applaudi devant les premières publicités taguées et brisées, quand on ne les barbouillait pas nous-même. Ne nous agressent-elles pas tous les jours, ces images de bouffe toujours plus industrielle ? Ces photos de femmes toujours plus nues, toujours plus maigres ? Les banques ont suivi dans les bris de verre, et nos applaudissement ont redoublé. Est-il vraiment nécessaire d’expliquer longuement ce qui ne va pas avec ces boutiques qui nous vendent l’argent à prix d’or ? Combien sommes-nous à ne rien casser, non par désaccord, mais par peur ou manque de préparation ? Ce n’est pas l’envie qui manque.

    Puis vint le tour de la police, avec ces bouteilles jetées sur les lignes bleues postées tout autour de nous. S’attaquer directement à des individus, même en uniforme, pose question. Mais enfin la police, on la connaît. On a mangé des coups, déjà. On a soutenu les familles de ceux que la police assassine, à qui justice n’est jamais rendue. On a été aspergés de gaz lacrymogènes, on a vu le viseur du flashball bien en face.
    La police finit par attaquer même les plus sages des cortèges. Nos corps blessés s’en souviennent.

    Alors entre ceux qui donnent les coups tous les jours et ceux qui les rendent une fois de temps en temps, le choix est vite fait. « Nous sommes tou.te.s des #casseurs », comme disait une banderole.

    #toctoc ?

  • Interrompre le travail, c’est maintenant : MacDo, Subway et Quick bloqués à Gare du nord, CIP-IDF
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8118

    Journée d’action à l’appel des coordinations étudiantes, de la coordination des intermittent.e.s et précaires et d’autres : bloquons des entreprises qui exploitent en CDI à temps partiel - à un salaire proche du SMIC HORAIRE- les 25% de lycéen.ne.s de plus de 16 ans qui travaillent déjà, des « étudiants » dont les trois quart sont enrôlés dans l’emploi précaire dès à présent, des « mères isolées » à qui ni les minima « sociaux » ni la « prime d’activité » ne garantissent de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants, des précaires plus âgés et dépourvus de droit à une pension de retraite substantielle.

    Sous contrat pour 15, 18 ou 20 heures hebdo, ces femmes, ces jeunes, ces « chômeurs en activité à temps réduit » travaillent souvent, pour le même tarif horaire, jusqu’à 35 voire 48h par semaine. Y compris le dimanche et la nuit. L’obligation pour ces salariés d’accepter des HEURES COMPLÉMENTAIRES (payés au même tarif) a assez duré.

    NON À LA LOI TRAVAIL !
    Interrompre le travail, c’est maintenant
    Prenons le temps de la lutte, du blocage économique
    DROIT AU CHOMAGE !
    Leur flexibilité. À nous de la faire payer !

    #luttes_sociales #blocage_économique #restauration_rapide

    #CDI_précaires

  • Le CDI intérimaire a trouvé un nouveau public, L’actualité RH
    http://www.actuel-rh.fr/content/le-cdi-interimaire-trouve-un-nouveau-public#

    Selon une enquête dévoilée, hier, par Prism’emploi, la fédération patronale du travail temporaire, 6 000 #CDI_intérimaires ont été signés depuis deux ans, principalement par des jeunes non qualifiés. Ces résultats seront-ils suffisants pour éviter la taxation des contrats courts demandée une nouvelle fois par les partenaires sociaux ?

  • Loi travail : une radicalisation néolibérale, Bruno Amable, Professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne
    http://www.liberation.fr/debats/2016/03/14/loi-travail-une-radicalisation-neoliberale_1439537

    La division au sein du #salariat est un élément essentiel d’un projet qui est principalement conçu pour bénéficier au capital. L’argument le plus en vogue est que la protection des uns se ferait au détriment de l’insertion des autres. Les mêmes qui soi-disant ne croient pas à la lutte des classes attendent, en revanche, beaucoup de celle entre les « insiders » et les « outsiders », et tentent de faire croire à ces derniers que l’amélioration de leur sort dépend de la dégradation de celui des premiers. Et de promettre pour tous un #CDI… qui va finir par être plus #précaire qu’un #CDD si on continue dans la même direction.

    Comme d’hab, nos experts ne disent pas que pour casser un CDD le patron doit payer les #salaires de la période du contrat. Avec les « ruptures conventionnelles » qui se multiplient, la solidité du CDI, ça fait rire.

    sinon un fil sur la loi travail, analyses, icono, actions, mobilisations, avec moultes photos, par ex des manifs et blocages #lycéens en cours... :
    https://twitter.com/clprtr/status/707233718407135233

  • #droit_du_travail : la #France peine à suivre l’exemple de ses voisins
    http://fr.myeurop.info/2016/03/15/droit-du-travail-la-france-peine-suivre-l-exemple-de-ses-voisins-14501

    http://cdn3.myeurop.info/sites/default/files/imagecache/third_thumbnail/media/images/SORTIE+D'USINE.jpg

    Daniel Vigneron

    Malgré les concessions du gouvernement, l’opposition à la #réforme du droit du travail reste forte en France. La « flexisécurité » instaurée dans les pays voisins a pourtant un impact positif sur l’emploi. Mais la précarisation progresse également.

    Entre 220 et 500.000 Français sont descendus dans la rue le 9 mars, à l’appel des syndicats de salariés et d’étudiants, pour réclamer le retrait de l& lire la (...)

    #EUROFOCUS #Allemagne #Danemark #Espagne #Italie #Pays-Bas #Royaume-Uni #CDD #CDI #code_du_travail #El_Khomri #flexibilité #flexisécurité #licenciements #prud'hommes #RFI

  • Hier les décodeurs du Monde se plantent complètement et publient ce graphique :

    Ce matin on leur fait remarquer la bourde, ils répondent que c’est corrigé depuis hier. En utilisant 2 navigateurs différents et rechargeant les pages, mon cache ne lâche rien. Au bout de 20 minutes de discussion, la page est à jour, ces deux graphes très différents sont publiés :

    On voit clairement que le CDI est stable depuis 1982 à 76,5%. Seul l’emploi non salarié diminue passant de 18% à 11% remplacé par des CDD.

    Le tableau sur le statut des jeunes actifs 15-25 ans doit être pris avec des pincettes car sur cette tranche d’âge les actifs ne représente que 37% de la population. Les autres (mais aussi une partie de ces actifs) sont étudiants : 15-19 ans presque tous au collège-lycée, les 20-25 doivent être à 50-50 en activité et/ou étudiant.

    Contre 70% pour la population 15-64 ans et 90% pour la population 30-54 ans http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2013-073.pdf

    L’article s’intitule toujours « Le CDD, l’exception devenue la règle ».

    • L’article du Monde :
      Le CDD, l’exception devenue la règle | Le Monde.fr
      10.03.2016 à 15h14 • Mis à jour le 11.03.2016 à 10h23

      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/03/10/le-cdd-l-exception-devenue-la-regle_4880526_4355770.html

      Le premier graphique que tu reproduis est clairement le troisième incorrectement légendé…

      Le texte parle de « paradoxe », là où il s’agit d’un effet mécanique…

      Le marché du travail français présente un paradoxe bien connu : l’immense majorité des salariés (environ 87 %) est en CDI. Mais l’immense majorité des embauches, à peu près 85 %, se font en CDD. Ce contrat, prévu pour être exceptionnel, est peu à peu devenu la norme de l’embauche.

      … et d’un truc qui n’a pas de sens. Puisque la comparaison implicite faite par le Mais compare en gros des stocks et des flux. Mais, je l’ai déjà indiqué ce truc ne dérange absolument personne.

      Pour les graphiques, c’est intéressant d’aller voir les graphiques correspondants sur le site de l’Insee (Marché du travail, séries longues, mise à jour 2015, INSEE Résultats, Société, n°175, février 2016)
      http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=irsocmartra15

      J’ai pris les graphiques du site de l’Insee, légèrement différents normalement, puisqu’il s’agit des données de l’Enquête Emploi et non des chiffres BIT.

      • pour l’ensemble

      • pour les jeunes

      Pour ces deux figures, le commentaire de l’Insee est à la limite du scandaleux…

      Dans le même temps, les « formes particulières d’emploi » (contrats à durée déterminée, contrats aidés(1), intérim et apprentissage) progressent depuis le début des années 1980.
      De 1982 à 2014, la part de ces emplois a plus que doublé, passant de 5 % à 12 % de l’emploi total (figure 2). Cette progression est encore plus forte chez les plus jeunes : en 2014, plus de la moitié des emplois occupés par les 15-24 ans relèvent de ces formes d’emplois, contre un emploi sur six en 1982 (figure 3).

      … passant totalement sous silence le fait que cette progression s’est produite essentiellement entre 1982 et 2000 et que depuis 2000 la part des CDD reste parfaitement stable.

      Quant aux jeunes (attention, échelle très différente de la figure précédente), le développement « plus fort » des « formes particulières d’emploi » est, là aussi depuis 2000, essentiellement le résultat du développement de l’apprentissage, axe politique volontariste des gouvernements successifs depuis pas mal de temps. Dernière campagne, pas plus tard que le mois dernier.

      Le plan de relance de l’apprentissage | Gouvernement.fr
      http://www.gouvernement.fr/action/le-plan-de-relance-de-l-apprentissage

      Le plan de relance de l’apprentissage
      Mis à jour le 16 février 2016
      Projet porté par Myriam El Khomri, Clotilde Valter

      Relancer la mobilisation collective en faveur de l’apprentissage pour former 500 000 apprentis d’ici à 2017 est au cœur de l’action du Gouvernement et de la nouvelle campagne d’information lancée par le ministère du Travail. L’enjeu ? Réussir l’insertion professionnelle de toute la jeunesse.

      La mise à jour du 16/02 ayant très vraisemblablement consisté à changer le nom de la ministre (je n’ai pas vérifié la version précédente…)

    • passant totalement sous silence le fait que cette progression s’est produite essentiellement entre 1982 et 2000 et que depuis 2000 la part des CDD reste parfaitement stable.

      Mais surtout que cette progression ne s’est pas fait au détriment des CDI (stable depuis au moins 1982) mais au détriment des non-salariés passant de 18% à 11% (la bande verte en bas du graphique).

      Ce qu’on constate c’est donc bien une salarisation de la société.

    • D’une certaine manière les Décodeurs, malgré eux, apportent de l’eau au moulin puisqu’ils mettent en évidence (enfin surtout l’INSEE) la part totale des statuts des travailleurs .

      Là où d’habitude on est dans une comparaison quasi-unique CDD-CDI et on croit que l’augmentation des CDD se fait au détriment des CDI.

      En général on dit, comme les décodeurs le font dans leur article d’ailleurs, « 87% CDI 13% CDD avec croissance des CDD » alors qu’en fait les CDI sont stable mais ce sont les non-salariés qui diminuent.

    • Ah je m’ennuyai un peu aujourd’hui, voici trois graph sur l’activité des jeunes, moins jeunes et vieux, leurs statuts etc. (c’est un peu bidouillé, notamment pour l’axe des classes d’âge, j’ai essayer de représenter simplement que la classe 25-49 ans est un peu plus de deux fois plus nombreuse)

      On voit notamment qu’il n’y a pas une grosse spécificité jeune en terme de CDD encore moins de chômage. Par contre l’intérim et l’apprentissage le sont beaucoup plus. Manque les stages. Et travailleurs non salarié c’est un truc de vieux.

      J’ai utilisé cette autre tableau de l’INSEE en plus du premier

      http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/irweb/irsocmartra15/dd/excel/irsocmartra15_t207b.xls

    • Et la définition INSEE du taux d’emploi

      Le taux d’emploi d’une classe d’individus est calculé en rapportant le nombre d’individus de la classe ayant un emploi au nombre total d’individus dans la classe. Il peut être calculé sur l’ensemble de la population d’un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler (généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans), ou à une sous-catégorie de la population en âge de travailler (femmes de 25 à 29 ans par exemple).

      http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/taux-emploi.htm

      En gros si les jeunes ne sont pas en emploi, c’est aussi parce qu’ils sont massivement en étude.

    • Ces considérations sur « la règle », statistiques à l’appui, me paraissent vouées à masquer la réalité d’une précarisation du travail qui ne peut en rien se résumer au statut juridique de l’emploi. Le droit et la statistique enregistrent/décrivent avec un retard constitutif à leur élaboration des phénomènes dont l’importance doit être saisi autrement. On se cache derrière les quantités ou on en reste à un formalisme juridique (le #CDD comme seul point de lecture) en loupant ce qui a lieu qualitativement. Dans le fast food, les services à la personne, la grande distribution, nombre d’emploi sont des #CDI à temps partiel, ce qui impose d’accepter des heures « complémentaires » (au même tarif). Qui ne veut pas y voir une forme de précarité est soit stupide soit menteur. Et c’est cette norme d’emploi là qui se trouve réaffirmée par un projet de loi de travail où serait flexibilisée encore davantage un temps de travail annualisé commandée par les besoins des employeurs.

      Pour parler par analogie, on ne dira pas que la « lettre de cachet » était la règle de la royauté française au vu du nombre de cas, mais ce dispositif là, mérite bien, avec d’autres de faire l’objet d’une analyse de ce type de régime.

      En ce qui concerne l’#emploi et le #travail cela demanderait quelques efforts, et du temps de ne pas en rester à ce stupide formalisme juridique (que l’on voit aussi à l’oeuvre sur des thème voisins, comme chez Friot, qui ne connait de salaire social que issu de la cotisation salariale...) afin de saisir la précarisation dans sa constitution matérielle, mais aussi imaginaire (l’insécurité, se faire entreprise de soi, il y a des plis qui informent les comportements).

      Mais pour en rester à des exemples, où une fois de plus, c’est aux marges que peut se lire la tendance, il serait intéressant de voir par exemple combien d’hommes non jeunes occupent des postes en CDI à temps (très) réduit, d’aller voir là où il ne s’agit pas du destin social le plus évident (jeunes et femmes à temps partiel, en CDD ou pas) pour mieux piger à quoi sert un dispositif comme la prime d’activité... Et ce que devient le travail (contrôle), qui ne peut pas être compris sans son volet salarial, sous toutes ses formes (y compris, chiffres d’affaires autoentrepneur, prestations marchandes, mais aussi minima, alloc chômage, etc.).

      Pour causer CDD, on peut se demander combien de salariés n’ont pas occupé au moins un ? combien de salariés n’ont pas connu le chômage, combien de salariés n’ont pas connu le chômage non indemnisé ? le chômage sans minimum social ?

      Qui qu’il en soit, la lecture en termes de flux d’embauche et non de stock est actuellement utilisée pour sacraliser un CDI (de Khomry au NPA) dont on sait qu’il est en grande partie moins protecteur que le CDD (plus dur à casser par l’employeur). Il y a des mythologies, fordistes, travaillistes, qui ont la vie dure. Si il n’y est pas remédié, tout ce fatras va sans doute marquer le refus de la loi travail. On voit déjà des trucs propagande télé ou des stagiaires disent qu’ils ne veulent pas voir leur avenir dans le CDI sont utilisés contre une mobilisation dont la vue parait bornée en partie par les conceptions travaillistes.

      Pour en rester à cet aspect des choses à propos d’une mobilisation qui excède déjà la question du travail (nombreux tracts réclamant la fin de l’état d’urgence par exemple), il s’agirait de chercher à faire payer la précarité plutôt que de prétendre la supprimer. Qui relativise l’importance des CDD se prononce de fait contre un tel axe.

      D’ailleurs ceux qui s’adonnent à ça, ne feront pas non plus le rapport avec ce qu’il en est des réputés #inactifs, par exemple les étudiants (on pourrait penser aussi au « bénévolat » des retraités, qui eux disposent d’un revenu), dont on sait pourtant que dès la 5eme et jusqu’au post doc, ils auront à s’enrôler dans la production sous la forme juridique de #stages qui ne sont pas de l’emploi, pas du CDD, pas du CDI. Eux ne sont comptés comme actifs que durant les périodes où ils occupent un emploi, loin d’être rares. Tous ces machins de comptables sont à prendre avec des pincettes, car fondées sur des catégories qui marchent pas très bien pour effectuer un travail critique.

      #apprentissage

  • L’« Ubérisation » de l’emploi est déjà partout !, Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE))
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/11/05/l-uberisation-de-l-emploi-est-deja-partout_4803410_1698637.html

    Les débats sur les nouvelles #formes_d’emploi sont marqués par la nostalgie d’un passé imaginaire – l’âge d’or du CDI – et la fascination pour un avenir fantasmagorique – la fin du salariat.

    Or, l’âge d’or du CDI n’a jamais existé. La construction législative et jurisprudentielle du #CDI comme emploi protégé et stable ne date que des crises des années 1970. Au même moment, le législateur reconnaissait l’#intérim et le #CDD, leur assurant ainsi une progression fulgurante.

    En fait, depuis le début des années 2000, la répartition des grandes composantes de l’emploi – en CDI, temporaires, indépendant – est stable. En France, comme ailleurs, le CDI demeure la forme ultradominante d’emploi, autour de 87 % de l’emploi salarié. L’explosion du CDD et de l’intérim est derrière nous. Et nous n’assistons pas non plus à une explosion du #travail_indépendant : il s’est stabilisé autour de 10 % de l’emploi total, avec un regain récent tiré par l’autoentrepreneuriat.

    C’est vrai, on assiste à une diversification des formes juridiques d’emploi aux confins du salariat et du travail indépendant, avec le portage salarial, les coopératives d’activité et d’emploi, ou lorsqu’un indépendant exerce son activité dans un cadre contraint (la franchise, l’agent commercial mandataire indépendant, le gérant non-salarié de succursales de commerce de détail). Mais ces formes d’emploi, récentes ou plus anciennes, sont ultraminoritaires.

    Le CDI déjà minoritaire

    Alors, rien n’aurait changé ? Si, bien sûr. C’est même à un véritable bouleversement auquel nous assistons, avec une grande vague de #flexibilisation et d’#individualisation, qui touchent toutes les conditions d’emploi.

    A tout seigneur, tout honneur, le premier concerné est le CDI : le fameux « CDI à temps plein avec des horaires stables et chez un seul employeur » est déjà minoritaire, avec la progression du #temps_partiel, qui concerne un peu plus de 4 millions de #salariés, et des horaires décalés et variables. Près d’un tiers des salariés travaillent habituellement ou occasionnellement le dimanche, contre un sur cinq il y a vingt ans. La part des horaires à la carte a aussi quasiment doublé et dépasse les 10 %. L’unité de lieu du travail est également remise en question avec l’essor du #télétravail, qui concerne près de 17 % des actifs.

    La flexibilisation progresse aussi de façon fulgurante au sein des CDD : les contrats temporaires les plus courts explosent. Les flux d’emploi de moins de trois mois en CDD ou intérim représentent neuf embauches sur dix. L’explosion est encore plus forte pour les contrats de moins d’un mois.

    L’emploi indépendant s’individualise également de plus en plus : c’est, en son sein, l’emploi indépendant sans aucun salarié qui progresse avec notamment 1 million d’#autoentrepreneurs.

    Individualisation de l’activité

    Mais le phénomène le plus marquant de ces dernières années est l’individualisation de l’activité elle-même, avec l’explosion de la #pluriactivité – avoir plusieurs emplois salariés, ou un emploi salarié et un autre indépendant. Elle concerne aujourd’hui plus de 2,3 millions d’actifs, contre 1 million il y a dix ans. Un tiers des autoentrepreneurs le sont en complément d’un emploi salarié.

    A l’origine de ces évolutions, il y a des facteurs économiques : la crise, la financiarisation et la mondialisation de l’économie, qui conduisent les entreprises à réduire leurs coûts ; l’essor du secteur tertiaire ; l’installation d’un #chômage de masse, qui réduit les capacités de négociation des actifs.

    Mais des facteurs sociologiques sont aussi à l’œuvre, avec des aspirations croissantes à davantage d’autonomie dans le travail, et de liberté dans la gestion de son temps. Enfin, l’essor des nouvelles technologies donne un formidable élan à toutes les formes d’activité dans lesquelles le travail ne s’exerce pas dans l’#entreprise qui embauche.

    C’est le cas des sites de « jobbing » entre particuliers, des plates-formes de services entre professionnels, des sites de free-lance, où un nombre important de personnes, rémunérées ou non, contribuent à la réalisation d’un #projet divisé en microtâches.

    Stress, flou entre vie professionnelle et personnelle

    Pour les entreprises, les avantages vont de soi. Mais, énormément d’actifs y trouvent également leur compte, et davantage encore le pourraient : meilleur accès à l’emploi, revenus supplémentaires parfois très significatifs, diminution du risque en multipliant les employeurs ou donneurs d’ordre, souplesse dans l’organisation de son temps, plus grand intérêt d’un travail autonome et varié, acquisition de nouvelles compétences, possibilités accrues de reconversion, envie de faire autre chose en plus ou à la place de l’activité habituelle.

    Les risques sont tout aussi clairs : stress, flou entre vie professionnelle et personnelle, enfermement dans la #précarité, difficulté d’accès aux prêts et au logement pour les CDD très courts et les indépendants, déplacement du partage du risque économique, pertes de chance d’accéder à la formation, perte de ressources pour les assurances sociales, difficulté d’application de la législation du travail (notamment pour la rémunération minimale, la durée maximale et la santé), nécessité d’inventer d’autres formes de dialogue social…

    Il n’y a pas l’ancienne économie, d’un côté, et la nouvelle économie, de l’autre, les salariés et les « anciens indépendants » contre les « ubérisés » : la nouvelle économie est partout. L’enjeu n’est pas d’inventer de nouvelles formes juridiques d’activité, mais de maximiser les avantages de la flexibilisation et de l’individualisation de toutes les formes d’emploi, et d’en minimiser les risques pour tous.

  • Les secteurs du spectacle connaissent une nette progression des #CDI WK-CE, portail d’informations et de solutions pour les comités d’entreprise
    http://www.wk-ce.fr/actualites/detail/88728/les-secteurs-du-spectacle-connaissent-une-nette-progression-des-cdi.html

    Un état des lieux de l’emploi dans le spectacle, rendu public le 15 octobre, lors de la conférence pour l’emploi dans le spectacle, met en lumière à la fois le dynamisme économique de ce secteur et la progression du nombre d’#entreprises et de #salariés qui le composent. 

    Autre constat : le nombre d’intermittents du spectacle progresse de manière importante mais moins soutenue que le nombre de salariés en CDI.

    L’emploi dans les secteurs du spectacle n’a cessé de progresser ces dernières années et cela malgré la crise économique. C’est ce que révèle un état des lieux de l’emploi dans les métiers du spectacle élaboré par #Jean-Paul_Guillot, président de la sous-commission d’observation de l’emploi dans le domaine du spectacle vivant et enregistré du Conseil national des professions du spectacle (CNPS).

    Ce diagnostic avait été commandé par le gouvernement en vue de faciliter les travaux de la conférence pour l’emploi dans le spectacle des 15 et 16 octobre. Ce secteur croît 1,5 fois plus vite que l’économie nationale et il représentait une production totale de 40,5 milliards d’€ en 2013, souligne le rapport.

    Une nette progression du nombre d’employeurs...

    Le nombre d’entreprises de spectacle a augmenté de 60 % depuis 2 000, atteignant près de 30 000 entreprises en 2013 (29 367 selon Audiens). Le spectacle vivant concentre à lui seul 70 % de ces entreprises.

    Parallèlement à la hausse du nombre d’entreprises, la masse salariale a progressé de 62 % entre 2000 et 2013 et représente 3,4 milliards d’€ (dans les neuf branches du spectacle). Cette hausse a été, en grande partie, portée par le spectacle enregistré où elle atteint 76 % (+ 39 % dans le spectacle vivant). 8 % des entreprises concentrent 71 % de la masse salariale et 54 % des entreprises n’ont pas de salariés permanents.

    ... et du nombre de salariés

    Parmi les 380 000 salariés du spectacle, 90 % sont employés par des entreprises des neuf branches du spectacle. 127 000, soit plus d’un tiers, sont des salariés intermittents (CDD d’usage avec indemnisation du chômage au titre des annexes viii et x ou avec une activité significative sur l’année). Leur nombre a augmenté de 20 % entre 2000 à 2013 (+ 24 000 personnes). Dans le même temps, le nombre de salariés en CDI a progressé de 39 % et ces derniers représentent 46 % de la masse salariale.

    En 2013, on compte ainsi près de 16 000 CDI de plus qu’en 2000. Notons aussi que le nombre de personnes déclarant une activité non salariée dans le secteur du spectacle a beaucoup augmenté. De 2008 à 2011, il est en effet passé de 10 000 à 17 000, dont 7 000 #autoentrepreneurs.

    La mutation du travail intermittent

    Alors qu’en 1986, la durée moyenne d’un contrat était de plus de 20 jours, elle est descendue à moins de 5 jours en 2007. Inversement, le nombre de contrats exécutés par an a fortement augmenté. En 2014, chaque intermittent a effectué en moyenne 16,4 contrats, soit quatre fois plus qu’en 1987.

    En moyenne, les salariés #intermittents travaillent 379 heures en 2014. Le volume d’heures travaillées s’élève à 97,1 millions. Globalement, il augmente de 0,7 % en un an. 28 % des intermittents travaillent moins de 24 heures sur l’année, tandis que 2,1 % des salariés travaillent plus de 1 440 heures. Ceux que l’état des lieux identifie comme les « salariés professionnels » de ces secteurs ont travaillé entre 720 [seuil très spécieux, nettement supérieur aux 507h d’emploi requises pour ouvrir droit, dans certaines conditions, à une #allocation_chômage, ndc] et 1 439 heures. Ils ne représentent que 18,6 % des salariés mais perçoivent 49,2 % de la masse salariale.

    www.wk-ce.fr/actualites/upload/spectacle-diagnostic-situation-entreprises-emploi-15octobre2015.pdf

    #annualisation du_temps_de_travail #travail #emploi_premanent

  • Heureux sans travailler - Ration
    http://www.liberation.fr/cahier-ete-2015/2015/08/13/heureux-sans-travailler_1363034

    Pour des raisons diverses mais de leur plein gré, ils et elles ont cessé de travailler et le vivent très bien. Leurs proches, pas toujours, tant la valeur travail reste l’alpha et l’oméga par lequel on juge de l’activité d’une personne.

    « Je ne veux pas faire des trucs qui me font chier. » Camille - il a préféré donner ce prénom cher aux zadistes - ne travaille pas. Ou si peu : un ou deux mois par an, depuis qu’il a décroché son bac à Nancy en 2005. « Je pourrais vivre seulement du #RSA, mais faire les vendanges me permet d’acheter des BD et des cadeaux », précise-t-il. Hervé, la petite quarantaine, a démissionné de son poste d’entraîneur sportif il y a trois ans pour devenir homme au foyer. Les revenus de sa femme suffisent pour faire vivre la famille. Lui se consacre désormais à ce qu’il remettait jusqu’alors à plus tard, mais surtout il peut voir grandir ses enfants. Etre libre de son temps, c’est aussi ce qui a amené Lætitia, bricoleuse heureuse tout juste trentenaire, à troquer son #CDI dans un centre social contre une vie nomade à bord de son camion.

    « PARASITE SOCIAL »

    « Inactifs » au sens conventionnel (ils ne sont ni en emploi ni au chômage), Camille, Hervé ou Lætitia sont pourtant loin d’être inaptes. Encore moins désœuvrés. Ils ont simplement opté pour un mode de vie qui leur convient, sans chiffre d’affaires ni fiche de paie. « Il y a 50 000 choses que j’ai envie de faire », lâche Camille, qui partage ses journées entre le militantisme, la lecture et les coups de main aux copains. « Je manque de temps pour ne rien faire, et je ne prends jamais de vacances », sourit de son côté Simon, qui vit son quart de siècle dans l’engagement activiste. Tous affirment ne pas regretter leur choix : un emploi, non merci.

    À propos du #refus_du_travail

    Le salaire , extrait de Nous voulons tout, Nanni Ballestrini, 1971
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=633

    Les ouvriers contre l’état - refus du travail , Matériaux pour l’intervention, 1973 (intro en français à l’#opéraïsme, avec du #Mario_Tronti )
    http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique291

    Le refus du travail - L’orda d’oro (extrait), 1988-1997
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7112

    Le salaire comme variable indépendante , Paolo Virno, 1988
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5301

    Un point de vue compliqué par l’absorption du #temps de vie par le temps de #travail, au delà de l’#emploi...
    Beaucoup d’argent parce que je suis nombreux , 2003
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4439

    avant le pacifique #RdB, la #lutte_de_classe.

  • Bonnes vacances, les enfants...
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article766

    En France, trois millions d’enfants (au sens juridique du terme, moins de 18 ans) vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire dans la misère. 30 000 enfants sont sans domicile fixe. 9 000 au minimum habitent dans des bidonvilles insalubres. 140 000 quittent l’école sans diplôme ni qualification chaque année.

    En à peine 4 ans (de 2008 à 2012), 440 000 enfants ont ainsi basculé dans la misère avec leurs familles. Ces chiffres accablants sont des chiffes officiels. Ce sont ceux du dernier rapport de l’#UNICEF (2015).

    La France, supposée être le pays des Droits de l’Homme, n’est pas celui du #Droit_des_enfants. En particulier, le rapport de l’UNICEF note que

    « la façon dont la justice traite les mineurs est désastreuse avec une justice pour mineurs qui se calque de plus en plus sur celle des adultes avec toute la violence que cela engendre ».

    Cela, en contradiction totale avec le droit (que les tribunaux, y compris pour mineurs) sont censés appliquer. La #CDIE (Convention Internationale des Droits de l’Enfant) que l’Etat français a signé est quotidiennement violée.

    C’est une spirale sans fin qui fait que plus un enfant ou un adolescent est en situation de fragilité, plus il est exposé à la misère, à la violence (y compris la violence institutionnelle), à l’exclusion sociale. Les belles promesses gouvernementales se sont envolées  :

    « Nous sommes d’autant plus déçus qu’il y a deux ans, le gouvernement avait acté un changement de modèle avec l’annonce de son plan pluriannuel contre la pauvreté. Celui-ci prenait notamment en compte une nouvelle approche esquissée dans un précédent rapport de l’Unicef sur la mesure de la pauvreté des enfants, note une représentante de l’UNICEF. Mais, au moment de publier la feuille de route cette année, la question de l’enfance est devenue totalement périphérique. »

    En Espagne, en Grèce… c’est pire la dictature des marchés se traduit par une explosion du nombre d’enfants passant en-dessous du seuil de pauvreté, toujours de 2008 à 2012, respectivement plus 8 et plus 17,5 %.

    Au Soudan, pour ne prendre qu’un exemple dans un autre rapport de l’UNICEF, le pays est déchiré par un conflit qui oppose, sur fond d’éthnicisation, deux leaders. Les civils en font les frais, les enfants en particulier. Au moins 13 000 enfants ont été forcés de s’enrôler dans l’une ou l’autre armée. L’UNICEF dénonce la fréquence des viols qu’ils subissent. Des centaines d’enfants sont assassinés de manière particulièrement écœurante. Un représentant de l’ONU témoigne :

    «  Des survivants ont raconté qu’on a laissé saigner à mort des garçons émasculés... que des filles d’à peine huit ans ont été violées collectivement puis assassinées  »

    et encore,

    «  Des enfants ont été attachés ensemble avant que leurs agresseurs ne leur tranchent la gorge... d’autres ont été jetés dans des bâtiments en feu  ».

    Et pour finir il semble que plus de 200 000 enfants risquent de mourir de faim au Soudan du Sud à cause de la guerre.

    Revenons à la France. Zyed et Bouna étaient deux enfants issus des classes populaires. Les contrôles de police, les contrôles au facies, ils ne savaient que trop ce que c’était : insultes, humiliations, petits coups… Un soir qu’ils rentraient du football, ils ont vu venir vers eux une patrouille de police. Ils ont voulu y échapper. Course poursuite et deux morts, deux enfants de 15 et 17 ans. Le rapport de force est toujours disproportionné, d’un coté on a des enfants pauvres qui n’ont d’autre solution que de s’enfuir en scooter ou à pied. De l’autre il y a des hommes dans la force de l’âge qui les pourchassent, surarmés, suréquipés. Un observateur note « Pour avoir assisté à ce genre de safaris, je peux affirmer que les risques que font prendre les policiers aux jeunes sont énormes ». Pour Zyed et Bouna l’issue fut fatale : électrocutés dans le transformateur dans lequel ils s’étaient réfugiés. Les policiers qui les ont pourchassé, et qui ne se sont pas précipités pour leur porter secours sont sortis de l’affaire blanc comme neige. Etonnez-vous que leurs copains nourrissent ensuite des sentiments de vengeance…

    De la France, revenons à l’ensemble du globe. 264 millions d’enfants sont astreints à des travaux qui ne sont pas de leur âge. Dès 5 ans pour les plus jeunes. Très souvent dans des conditions proches de l’esclavage (ou relevant carrément de l’esclavage). Qu’ils travaillent dans les exploitations agricoles, en particulier pour les garçons (pas du tout bio : les enfants sont exposés au suremploi des pesticides, des engrais,... parfois « balancés » d’avion – ces épandages sont fréquents par exemple dans les plantations de tabac), qu’ils soient entassés dans des usines insalubres (et parfois enchaînés), qu’ils soient employés comme «  rest’avec » ou comme servantes, en particulier pour les filles, dans des familles plus aisés… tous, travailleurs, enfants-soldats, enfants de la misère se voient voler leur enfance.

    Heureusement, il y a quand même des enfants bien traités. Ceux, par exemple, qui prennent un jet d’Etat pour aller voir un match de foot. Ou ceux qui, par maman interposée, tentent de nous laisser, sans scrupule, des factures de taxi monstrueuses.

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Au Prud’hommes contre Radio France pour la requalification de CDDU récurrents et réguliers en CDI
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7681

    De très nombreuses personnes sont en effet employées depuis des années en #CDD ou #CDDU de courte et longue durée. Selon les chiffres glanés dans le rapport de la Cour des comptes d’avril 2015 et celui de la Mission d’information parlementaire de 2013, 5629 collaborateurs ont signé un ou plusieurs contrats de #cachets ou #piges en 2013 ; 39 000 CDDU ont été signés en 2011. Si beaucoup de tous ces contractuels relèvent du régime de l’intermittence, tous ne perçoivent cependant pas nécessairement d’allocations chômage : c’est par exemple le cas de certains « #cachetiers » sous contrats de grille saisonnière de septembre à juin, dont la durée d’embauche ne permet pas l’ouverture de droits. D’autres cachetiers dits « tournants », au statut encore plus #précaire, ont beau s’élever contre la sous-déclaration chronique de leur travail par Radio France et l’utilisation abusive de ce mode contractuel, rien n’y fait, l’entreprise poursuit son fonctionnement frauduleux.

    Le dernier exemple en date de contestation par les voies officielles est le mien. Je suis productrice déléguée à France Culture. Depuis juin 2004, j’ai signé plus de 120 documentaires ou reportages sonores de 26 mn dans l’émission « Les Pieds sur terre » [3]. Fin juillet 2013, j’ai saisi le Conseil de prud’hommes de Paris afin d’obtenir une requalification de mes CDDU en #CDI. J’affirme, preuves à l’appui, que j’ai régulièrement et continuellement travaillé pour Radio France durant plusieurs années consécutives, et je dénonce le #travail_dissimulé. L’entreprise soutient que j’ai travaillé 388 jours cumulés, dont 30 qui sont des compléments de rediffusion, soit en fait 358 jours, pour la fabrique de 114 documentaires. Invraisemblable ? Un peu, oui ! Si ce n’est que c’est bien ce que mes fiches de paie indiquent jusqu’en 2011 : 2 à 3 jours travaillés par documentaire, c’est-à-dire 16 à 24 heures, alors que mes collègues et moi travaillons en réalité 8 jours au minimum, soit 64 heures, pour produire un reportage radiophonique de ce format, payé 600€ brut. J’ai toujours contesté cette sous-estimation de notre travail et l’ai régulièrement signalée à ma hiérarchie. Il est très concrètement impossible de préparer, concevoir, tourner et monter un reportage ou un documentaire sonore de 26 mn de qualité en seulement 24 heures ! Cette durée n’est même pas celle, purement technique, du tournage et du montage de ce type de « contenu » sonore. Les créateurs de contenus radiophoniques précaires n’osent pas le faire savoir ouvertement de peur de n’être plus engagés, mais ils espèrent vivement que ma démarche judiciaire aboutira, pour qu’enfin toutes les heures travaillées soient bel et bien rémunérées .

    Mon affaire a été jugée en formation de départage le vendredi 20 mars 2015, après presque deux ans d’attente. C’était le deuxième jour de la grève à Radio France… Le délibéré, que j’attends avec impatience, sera prononcé le lundi 4 mai prochain. On comprendra aisément que je tienne à me présenter au Conseil de prud’hommes ce jour-là, pour prendre connaissance du jugement. Qu’il me soit favorable ou non, je pense que je serai plus résistante pour l’accueillir en présence d’un grand nombre de soutiens.

    Il est très souvent arrivé que la justice prud’homale condamne Radio France pour non-respect de la loi et ses jurisprudences en matière de recours au CDD d’usage. De nombreux salariés ont donc maintes fois obtenu gain de cause. Mais comble de la perversion déterminée de cet employeur public, leur requalification est suivie de leur licenciement « sans cause réelle et sérieuse » ! Ces jugements à l’encontre de Radio France sont consécutivement très coûteux pour tous les contribuables alors que le souhait des salariés consistait juste à exercer leur métier dans des conditions saines d’embauche.

  • Changer l’Europe ! - Un « Jobs Act » à la française violerait le #droit du #travail sans créer d’emplois - Libération.fr
    http://leseconomistesatterres.blogs.liberation.fr/2015/04/08/un-jobs-act-la-francaise-violerait-le-droit-du-travail-sans-creer-demplois

    Il est tentant de se prévaloir d’un taux de #chômage record (près de 3,5 millions de chômeurs auxquels on peut ajouter 2,4 millions d’autres demandeurs d’emploi) pour faire passer des réformes rétrogrades pour de bonnes solutions. Le président du #Medef, Pierre Gattaz, s’empressant d’imputer le chômage à un marché du travail trop rigide, propose de flexibiliser davantage le contrat de travail.

    Les prétendants à l’#emploi devraient donc renoncer à leur droit de contester un licenciement futur, accepter une fin de contrat automatique à l’issue d’un chantier, d’une perte de marché, ou quand les carnets de commandes de l’entreprise se désemplissent. Quitte à ce que cette proposition exige que la France dénonce la convention N°158 de l’Organisation internationale du travail (#OIT) interdisant tout licenciement sans motif valable et précis.

    Sans s’émouvoir d’une telle violation du droit international du travail, une quinzaine d’économistes influents, dont Jean #Tirole, titulaire du prix de la banque de Suède, lui emboîte virilement le pas (voir les Echos du 30 mars). Drapés des oripeaux de la science, ils proposent ce qu’ils appellent un Jobs act à la française.

    • les #CDI sont loin d’être rigides puisque plus d’un tiers sont rompus avant la fin de leur première année d’existence.

      Détail méconnu qui montre à nouveau qu’une lecture Juridique (le type de contrat) de la #précarité de l’emploi ne dit pas grand chose. Comme on le sait dans les services, il y a grand nombre de CDI tout à fait précaires (Mac do et autres, grande distribution), le CDI servant d’une part à essayer de fixer la main d’oeuvre, ou tout au moins de la retenir, car #démissionner coûte 4 mois d’#allocation chômage supprimée, d’autres part à disposer d’une main d’oeuvre flexible en interne, avec des salarié-e-s toujours prêts à accepter des « heures complémentaires » pour augmenter un salaire au SMIC horaire à temps partiel.

      Autre fait méconnu qui incite en face à instaurer un « contrat unique » : les #CDD sont plus durs à casser que les CDI, l’ensemble des #salaires de la période sur laquelle porte le contrat étant dû par l’employeur dans ce cas.

  • Bientôt un contrat flexible en plus du CDD et du CDI ? - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/04/04/bientot-un-contrat-flexible-en-plus-du-cdd-et-du-cdi_1234969

    ... le #contrat_de_chantier, utilisé dans le BTP, pourrait être étendu au secteur des services. Ce #CDI permet de licencier le salarié à la fin d’une #mission.
    Après le CDI et le CDD, bientôt un contrat flexible ? Selon Le Parisien de ce samedi, l’Elysée réfléchit à la possibilité d’étendre le contrat de chantier, actuellement utilisé dans le bâtiment, à d’autres secteurs.
    D’après le quotidien, le contrat plus flexible, appelé parfois contrat de mission, pourraît être étendu « à certains secteurs d’activité comme l’informatique, les services aux entreprises, le conseil, les SS2I [ingénierie informatique], le numérique ». Le #gouvernement, qui vise notamment les PME et TPE innovantes, exclut en revanche d’étendre ce contrat au secteur du commerce et de l’industrie, qui a déjà recours aux CDD et autres contrats précaires.

    Le contrat de chantier est un CDI, mais offre des conditions de licenciement plus flexibles : il permet de licencier le salarié à la fin de la mission pour laquelle il a été embauché. Selon le Parisien, quelques milliers de contrats de chantier sont signés chaque année, notamment pour la construction d’autoroutes ou de lignes ferroviaires. Une fois le chantier terminé, « le salarié est licencié avec les mêmes droits qu’un licencié économique », précise le quotidien.

    #précarité #travail_par_projet #droit_du_travail #salariat

    • Contrat de travail : les va-et-vient troublants du gouvernement
      http://www.liberation.fr/economie/2015/04/04/contrat-de-travail-les-va-et-vient-troublants-du-gouvernement_1235037

      ... sur le site de Challenges, du récit d’une rencontre avec le Premier ministre… datant du 27 mars. Soit deux jours avant le second tour. « Malgré la défaite, [Manuel Valls] compte ouvrir des chantiers sociaux à hauts risques, comme celui du contrat de travail. ’’Je suis frappé, lorsque je rencontre des patrons de PME, par la paperasse qu’ils subissent. Et souvent, ils n’embauchent pas, car ils craignent d’avoir des difficultés à se séparer de leurs collaborateurs s’ils n’en sont pas satisfaits.’’ Et d’annoncer : ’’Je veux ouvrir le chantier de l’emploi dans les PME.’’ En clair, l’ex-maire d’Evry entend créer un dispositif facilitant les licenciements pour les petites entreprises. Explosif ! », raconte l’hebdomadaire, qui ajoute que le Premier ministre envisagerait aussi de « transférer aux négociations entre syndicats et patronat des pans entiers du droit du travail (l’application des 35 heures, l’organisation du travail…) ».

  • CIP-IDF > Précaire éducation : AVS-AESH, tous et toutes en grève jeudi 12 février
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7553

    Le 1er octobre dernier, un rassemblement devant le rectorat avait permis d’obtenir la signature des contrats qui ne l’étaient pas et une avance sur #salaire pour celles et ceux qui n’avaient pas été payés.

    Mardi 25 novembre 2014, nous étions en grève. Nous nous sommes réunis en assemblée générale. Nous avons occupé la MASESH [1] puis manifesté jusqu’au rectorat.

    Cette journée de grève nationale est une première. Nous ne comptons pas nous arrêter là.

    Parce que la galère demeure la règle et que la création du statut d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (#AESH) [2] n’améliore rien (baisse du volume horaire annuel donc du salaire, formations non rémunérées, étalement du calcul de la paie de 36 à 39 semaines). Parce que 60% des contrats signés restent des contrats uniques d’insertion (#CUI, de droit privé, payées 20h pour 24h de travail effectif –670 euros/mois !–, renouvelable seulement pour 2 ans maximum).

    Parce que l’annonce de la #CDIsation n’est que de la poudre aux yeux : cette CDIsation n’offre aucune garantie d’augmentation de salaire, de réelle #formation, d’amélioration des conditions de travail. Il faut avoir cumulé 6 ans de contrat AED [3] (et souvent 2 de CUI en plus) et elle ne concerne à l’heure actuelle que 4% des AVS parisien.ne.s. La CDIsation n’a rien à voir avec la titularisation, elle ne fait que pérenniser la #précarité au lieu d’une création d’un réel statut.

    Parce que, sans statut, nous sommes dans la précarité la plus totale. Que bon nombre d’entre-nous sont confronté.e.s à des difficultés pour se loger, se nourrir, se soigner, payer ses factures et ses titres de transport, etc. De plus, certain.e.s rencontrent des problèmes pour le renouvellement de leur #titre_de_séjour car leurs contrats ne sont jamais signés à temps.

    Nous revendiquons :

    . La #titularisation de tou.te.s les AVS en poste, sans condition de concours ni de nationalité.
    . La possibilité de signer des contrats à #temps_plein.
    . La revalorisation de nos salaires : un vrai salaire qui n’oblige pas à cumuler d’autres emplois.
    . La création d’un statut réel et reconnu des AVS, correspondant aux conditions d’exercices dans la fonction publique, et son inclusion pleine et entière au sein des équipes pédagogiques.

    Parce que nous n’avons accès à aucune formation sérieuse ayant une réelle utilité et donnant accès à des équivalences en terme de diplômes, que les formations nous sont présentées comme « obligatoires » mais ont souvent lieu hors du temps de travail (par exemple le samedi) et ne nous sont pas rémunérées,

    Nous revendiquons :

    Une formation adaptée et rémunérée, qui aboutirait à l’obtention d’un diplôme d’état de niveau 4.

    Parce que nos conditions de travail sont de plus en plus dures : retards (voire absence) de paiement des salaires ou de remboursement de titres de transports, contrats non signés à temps, problèmes de renouvellement, mutations arbitraires, absence complète de légitimité au sein des équipes éducatives, problèmes de pauses, pressions, harcèlement, etc. Nous sommes de plus en plus amenés à prendre en charge les manquements du rectorat qui n’affecte pas le nombre d’#AVS suffisant, ceci au détriment des élèves. Tous ces problèmes rythment notre quotidien et il n’y a aucune prise en compte des difficultés que nous rencontrons sur le terrain, seulement du mépris.

    Parce que nous n’obtiendrons rien en étant isolé.e.s, chacun.e dans son établissement, mais qu’ensemble, tous et toutes uni.e.s dans la lutte et par la lutte nous pouvons gagner sur ces revendications et améliorer nos conditions de travail.

    Parce qu’à l’éducation nationale nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Les contrats précaires se multiplient : assistants d’éducation, assistants pédagogiques, agents, techniciens, administratifs, profs non titulaires, auxiliaire de vie en faveur du personnel...

    CE SONT NOS LUTTES QUI ONT CONSTRUIT NOS DROITS

  • Suivre le modèle allemand, Bruno Amable
    http://www.liberation.fr/economie/2014/11/17/suivre-le-modele-allemand_1144805

    « Vous me dites : "On ne peut pas embaucher car ensuite il est impossible de licencier !" C’est faux, il est parfaitement possible à un chef d’entreprise en difficulté de licencier. » Cette citation ne provient ni du blog de Gérard Filoche (1) ni d’un discours de Thierry Lepaon. C’est François Ceyrac, le « patron des patrons », président du #CNPF, le #Medef d’avant 1998, qui faisait cette déclaration en 1977.
    En comparant avec les revendications actuelles de l’organisation patronale, on mesure à quel point les choses ont changé. Le Medef n’est pas plus monolithique que le CNPF de 1977, mais il est assez uni sur l’objectif de « #flexibilisation » du #marché_du_travail ; sa ligne la plus dure étant de l’avis de profiter de la faiblesse du gouvernement Valls pour pousser dans le sens d’une transformation radicale du #contrat_de_travail. Une des dernières revendications était de supprimer l’obligation de donner un motif de licenciement, ce qui nécessiterait de dénoncer la convention 158 de l’Organisation internationale du travail signée en 1982.

     
    L’objectif, envisagé par l’actuel gouvernement, semblerait être de faciliter la mise en place d’un « #contrat_unique » qui remplacerait les actuels #CDI et #CDD et serait caractérisé par une faible protection augmentant éventuellement avec la durée d’#emploi. Cette mesure figurait dans le programme électoral de Sarkozy en 2007 et dans celui de Bayrou en 2012 ; pas étonnant que Manuel Valls soit tenté de reprendre l’idée.

    Le « modèle » à suivre en matière de « réformes indispensables » se trouvant, comme chacun est tenu de le savoir, de l’autre côté du Rhin, il n’est pas inutile de revenir sur le rôle que le patronat a joué chez nos voisins allemands.

    Die Initiative Neue Soziale Marktwirtschaft, initiative (pour une) nouvelle économie sociale de marché (INSM) a été fondée et financée (160 millions d’euros d’ici à la fin 2018 tout de même) par le #patronat allemand de la métallurgie en 2000, avec pour objectif d’agir en vue d’une transformation du modèle allemand en une économie libérale à l’anglo-saxonne. Plus concrètement, son activité de propagande et lobbying visait à définir un agenda de #réformes #néolibérales à l’usage des partis politiques de gouvernement, et de tenter de retourner une opinion publique majoritairement hostile et inquiète face aux tentatives de libéralisation.

    Wolfgang Clement, le ministre, à l’époque social-démocrate, de l’Economie et du Travail du gouvernement #Schröder qui allait mettre en œuvre les réformes du marché du travail et de la protection sociale du début des années 2000 (réformes #Hartz, Agenda 2010), était partie prenante de l’INSM dès le début. Il a d’ailleurs fini par remplacer Hans Tietmeyer, ancien président de la Bundesbank, à la tête du conseil d’administration de l’INSM en 2012.

    Selon Daniel Kindermann, de l’université du Delaware, on peut distinguer deux périodes dans l’action de l’INSM : de 2000 à 2006, elle a préparé, puis soutenu les réformes Hartz, trouvant même le slogan principal de l’Agenda 2010 du chancelier Schröder : « Est social ce qui crée des emplois » . Pour le patronat allemand, cet Agenda 2010 n’était que la première étape vers des changements plus substantiels.

    #salariat #précarisation

  • Gérard Collomb (#PS) propose une période d’essai de deux à trois ans pour les #CDI
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/11/19/gerard-collomb-propose-une-periode-d-essai-de-deux-a-trois-ans-pour-les-cdi_

    Le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, préconise une période d’essai de deux à trois ans pour les contrats à durée indéterminée (CDI), dans un entretien accordé à L’Usine nouvelle, mardi 18 novembre.
    Lire aussi : A 30 ans, ils n’ont jamais connu de CDI
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/21/j-ai-l-impression-d-etre-une-variable-d-ajustement_3518083_3224.html

    Tenant de l’aile droite du parti socialiste, M. Collomb envisage « plus de #flexibilité au début du contrat ». Celui-ci « serait signé avec une #période_d'essai de deux ou trois ans, par exemple, pour que l’entrepreneur évalue le salarié et l’évolution de l’activité », propose l’élu :

    « La sécurité augmenterait au fil du temps, avec des périodes de préavis rallongées, des indemnités plus conséquentes. »
    « Sur le #CDD [contrat à durée déterminée], ce serait bien d’avoir une période plus ample », avance également M. Collomb, partisan de la « flexisécurité ».

    Dans un entretien accordé à L’Obs, le 22 octobre, le premier ministre, Manuel Valls, a dit vouloir « agir » sur les « inégalités importantes » entre les #salariés « très protégés » en CDI et les salariés #précaires en CDD et en intérim, abordant prudemment la question d’un #contrat_de_travail_unique.

    On peut par ailleurs aller voir le docu « Pôle emploi, ne quittez pas » qui se termine par un « le travail c’est la liberté » du maire et l’aveu satisfait d’un autre notable local du PS de Livry Gargan lors de l’embauche de 4 « contrats d’avenir » comme éboueurs : « 4 pour le prix d’un »...

    #crapules PS = #police_sincère

  • Présidence Hollande : deux ans et demi de bons et loyaux services rendus au patronat [éditorial de Lutte Ouvrière] #valls #hollande #PS #medef
    http://www.lutte-ouvriere.org/notre-actualite/editoriaux/article/deux-ans-et-demi-de-bons-services

    Cela fait deux ans et demi que Hollande est au pouvoir. Deux ans et demi pendant lesquels le grand #patronat a continué de faire payer la crise aux travailleurs à coups de fermetures d’usines, de restructurations et de #licenciements. Au nom de la compétitivité, les jours de congés ont été rognés, le travail a été intensifié, les #salaires ont été bloqués ou baissés. Et deux ans et demi pendant lesquels le gouvernement a justifié, secondé et aggravé l’offensive patronale.

    Réforme des #retraites, augmentation des impôts, loi sur la flexibilité, coupes dans les services publics, le gouvernement a accumulé les réformes anti-ouvrières et multiplié les cadeaux au patronat.

    Le #budget 2015 est le résumé de cette politique pro patronale. Pour atteindre les 50 milliards de coupes budgétaires, combien de lits et de services seront encore fermés dans les hôpitaux ? Combien d’écoles ne pourront être restaurées, combien de prestations sociales amputées ? Et tout cela pourquoi ? Pour que le gouvernement fasse 41 milliards de cadeaux au patronat.

    Car il s’agit bien de cadeaux. Le Crédit d’impôt compétitivité emploi est en place depuis janvier 2013. Il n’a eu aucun effet, ni sur les emplois, ni sur l’investissement. Aujourd’hui, le gouvernement fait mine de hausser le ton : « Maintenant, il faut que le patronat tienne ses promesses », dit-il. Quel cinéma ! Si le #gouvernement n’a mis aucune condition et aucune obligation sur l’utilisation de ces 41 milliards d’aides, c’est qu’il veut les laisser à la libre disposition du patronat.

    Comme les enfants gâtés, les représentants patronaux en demandent toujours plus. Après avoir obtenu du gouvernement le report de la mise en place du « compte pénibilité » pour les retraites, le patronat demande sa suppression pure et simple : « trop compliqué », dit-il ! Alors que 80 % des contrats de travail signés sont déjà des CDD, le patronat demande la suppression du #CDI ! Pourquoi se priverait-il quand ses désirs sont des ordres pour le gouvernement ?

    Pendant ces deux ans et demi, le gouvernement n’a pas seulement épousé la politique du patronat, il en a épousé les discours et les mots. Il est désormais de bon ton dans la gauche gouvernementale de dénoncer le « carcan » du code du travail, le « verrou » des #35_heures ou encore le « tabou » des allocations #chômage.

    Valls comme le patronat veulent faire passer les travailleurs qui défendent leurs droits pour des passéistes. À les entendre, la modernité, ce serait de banaliser le travail du dimanche, de supprimer des droits syndicaux, de revenir sur le CDI et de travailler jusqu’à 67 ou 70 ans, autrement dit… de revenir au 19ème siècle !

    La modernité qu’ils nous construisent, on ne la connaît que trop ! C’est celle que l’on a vue chez Gad, des ouvriers mis en rangs d’oignons et appelés par ordre alphabétique pour savoir qui, parmi eux, aura encore le droit de travailler et qui sera licencié. C’est 6 millions de chômeurs, 3,3 millions de personnes sans mutuelle, des retraités ou des smicards forcés de compter chaque euro. Et à l’opposé, ce sont des actionnaires choyés aussi bien qu’avant la crise, un nombre de milliardaires en hausse et des grandes fortunes qui n’ont jamais été aussi élevées.

    C’est encore au nom de la modernité que Valls veut jeter aux orties la référence au socialisme, car « le socialisme, ça a été une merveilleuse idée, une splendide utopie… mais c’est daté. Ça ne signifie plus rien », estime-t-il.

    Eh bien, les idées socialistes continueront d’exister longtemps après que Valls et Hollande, ces prétendus socialistes qui ne sont que les paillassons de la bourgeoisie seront tombés dans l’oubli !

    Car ni l’un ni l’autre, ni même les candidats à leur succession, qu’ils soient à gauche, à droite ou à l’extrême droite, ne contestent le capitalisme et les véritables lieux de pouvoir et de décision que constituent les grands groupes capitalistes.

    Les tares du #capitalisme, l’accumulation de richesses à un pôle, la spéculation effrénée, le chômage de masse et les ravages sur la planète, ne peuvent être combattues sans remettre en cause leurs racines, la dictature de la classe capitaliste.

    Cette conviction, qui était à la base des idées socialistes et communistes, est plus que jamais valable. Le socialisme n’a jamais été une utopie au sens d’un rêve inaccessible. Cela a été un combat politique porté par une classe sociale consciente qu’elle pouvait libérer la société de l’exploitation et l’entraîner vers un avenir meilleur.

    Pour les travailleurs, conscients que le capitalisme est en train de pourrir sur pied, ce combat est d’une actualité brûlante, et il se mènera contre le parti dit « socialiste ».