• Paro : un robot peluche en forme de phoque
    https://www.bfmtv.com/normandie/replay-emissions/bonsoir-la-normandie/paro-un-robot-peluche-en-forme-de-phoque_VN-202312110738.html

    Paro : un robot peluche en forme de phoque
    Cécile Dolbeau-Bandin, maîtresse de conférences à l’Université dé Caen et membre active à l’IERHR, était l’invitée de BFM Normandie, ce lundi 11 décembre 2023.

    Interview sur les usage en thérapie non-médicamenteuse du robot dans le traitement des personnes victimes de Alzheimer.

    Le livre de Cécile Dolbeau-Bandin est disponible :
    https://cfeditions.com/paro

    #Paro #Cécile_Dolbeau_Bandin

  • Dans les rumeurs d’enlèvements d’enfants, pourquoi est-il toujours question de camionnette blanche ? - Edition du soir Ouest-France - 07/12/2023
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-12-07/dans-les-rumeurs-d-enlevements-d-enfants-pourquoi-est-il-toujours-quest

    Dans les rumeurs d’enlèvements d’enfants, pourquoi est-il toujours question de camionnette blanche ?

    Par Anne-Louise SEVAUX.
    Un homme qui rôde, dans une camionnette blanche, aurait essayé d’enlever des enfants. Cette rumeur se diffuse régulièrement partout en France. Il en est d’abord question sur les réseaux sociaux, puis directement en classe ou dans les médias. Mais d’où sort cette histoire ? Et pourquoi est-il toujours question d’une camionnette blanche ? On passe cette rumeur à la loupe.

    « Attention, une tentative d’enlèvement d’enfant a eu lieu. Un homme conduisant une camionnette blanche a tenté d’enlever une petite fille sur le bord de la route, en lui proposant des bonbons. » Cette sordide histoire revient comme un leitmotiv dans l’actualité de nos communes. Aucune région n’est épargnée.

    En ce début décembre 2023, il en est question au Havre (Seine-Maritime) ; le mois dernier, le Morbihan était concerné… On pourrait citer des dizaines d’exemples partout en France ces derniers mois.

    Mais pourquoi cette rumeur revient-elle sans cesse ? Et comment faut-il la traiter ? Y a-t-il des raisons de s’inquiéter ? Pour mieux aborder cette histoire, on a choisi de l’examiner à la loupe.

    Qu’est-ce qu’une rumeur ?

    « La rumeur, c’est la diffusion d’énoncés non vérifiés, dans un contexte particulier, explique Cécile Dolbeau Bandin, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Caen. Autre particularité : elle n’est jamais confirmée. »

    La rumeur a généralement un bouc émissaire. Une catégorie de personnes est particulièrement visée. Quant à sa diffusion, avant c’était « par le bouche-à-oreille, aujourd’hui avec les médias sociaux, la rumeur se propage à toute vitesse ».

    Que raconte la rumeur de la camionnette blanche ?

    L’histoire part généralement de parents d’élèves, qui sont réellement inquiets par cette menace d’enlèvement. Soit ils ont aperçu un comportement qui leur semblait louche, soit l’enfant lui-même a raconté quelque chose. Il est toujours question d’une mystérieuse camionnette blanche, qui rôde autour des écoles ou des arrêts de bus. Les pires histoires vont jusqu’à parler de trafics d’organes. Les parents alertent ensuite leur entourage via les réseaux sociaux. Et l’histoire se diffuse alors très vite.

    À la sortie de l’école, les parents d’élèves, effrayés, ne parlent plus que de ça. Les professeurs mettent en garde les enfants en classe, et les élus appellent chacun et chacune à la plus grande prudence.

    La police et la gendarmerie entendent à leur tour parler de cette rumeur, sans qu’aucune plainte ne soit déposée. Ils lancent alors des appels à témoignages, renforcent la surveillance aux abords des écoles. Les médias viennent même à se saisir de l’affaire. Jusqu’à ce que la rumeur s’éteigne d’elle-même.

    Mais pourquoi cette camionnette blanche ?

    C’est le véhicule passe-partout par excellence : « La camionnette de couleur blanche, c’est l’un des modèles le plus vendu en France », avance Cécile Dolbeau Bandin. Mais surtout, ce véhicule est celui de deux criminels tristement célèbres : Marc Dutroux et Michel Fourniret.

    « Et c’est précisément le fameux « contexte particulier » que j’évoquais tout à l’heure, pour qu’une rumeur se propage », précise la chercheuse. Ces deux criminels ont hanté et continuent de hanter les familles de France et de Belgique. Le nouveau procès de Monique Olivier, ex-femme de Michel Fourniret, qui a lieu en ce début du mois de décembre 2023, ravive les inquiétudes.

    Monique Olivier, l’ancienne femme du tueur Michel Fourniret, est jugée en ce début du mois de décembre 2023 à Nanterre pour complicité de trois meurtres, dont celui de Marie-Angèle Domèce, en 1988, à Auxerre. (Photo : AFP)

    Et Cécile Dolbeau Bandin insiste : « L’enlèvement d’enfants est l’une des plus grandes peurs de la société contemporaine. » Et pour qu’une rumeur prenne, « il faut de l’affect, de l’émotion : on est en plein dedans ! »

    De quand date cette rumeur ?

    Le tueur en série Michel Fourniret est décédé lundi 10 mai 2021. (Franck Dubray / Archives Ouest-France)

    Le sujet daterait des années 1980-1990, en France et en Belgique, années durant lesquelles ont sévi les deux criminels Marc Dutroux et Michel Fourniret. Mais les réseaux sociaux semblent lui avoir offert un nouvel essor. Il suffit de taper « camionnette blanche » sur Facebook, pour s’en rendre compte.
    Le 13 novembre : « Nous venons de savoir par l’école qu’un homme roulant dans une camionnette blanche rôde dans la commune et interpelle les enfants pour les faire monter » ; le 16 novembre : « Ce matin, sur le trajet de l’école entre 8 h et 8 h 30 en direction du collège, une jeune fille s’est fait enlever par deux individus dans une camionnette blanche » ; ou encore, le 25 novembre : « Ma fille de 14 ans qui sortait le chien vient de se faire poursuivre par deux personnes en noir, visages masqués, sortant d’une camionnette blanche. »

    En une semaine seulement, on trouve des dizaines de messages similaires partagés dans des groupes Facebook. Ils suscitent chaque fois des centaines de likes et des dizaines de commentaires. Et personne ne doute de cette histoire.

    Quels rôles jouent les autorités ?

    La rumeur s’emballant, les professeurs viennent à en parler en classe et les élus alertent leurs administrés. « Tout le monde devient alors un informateur officiel, analyse Cécile Dolbeau Bandin. Mais ils ne sont généralement pas allés vérifier l’information, auprès de la police ou de la gendarmerie. Ils n’ont parfois même pas prévenu leur hiérarchie de leur intervention. Le protocole n’existe plus, la rumeur prend le dessus. »

    Quant aux médias, « ils sont nombreux à relayer ce genre d’informations. Notamment parce que ça intéresse les lecteurs et donc que ça fait de l’audience ». Mais selon la maîtresse de conférences, « il est important d’insister sur le fait qu’il n’y ait ni plainte, ni enlèvement ». Il faut entendre la peur des parents, mais s’en tenir aux faits.

    Cette histoire de camionnette blanche existe-t-elle ailleurs qu’en France ?

    La camionnette blanche est une peur très française « qui sévit généralement dans les villes de taille moyenne », détaille la chercheuse. Mais selon elle, chaque pays à son équivalent : « Aux États-Unis par exemple, ce sont les clowns qui enlèvent les enfants. Et il n’est pas question de bonbons, mais de glaces. »

    D’autres marqueurs, d’autres rumeurs, mais une même peur.

    #Rumeur #Cécile_Dolbeau_Bandin #Sociologie #Médias_sociaux

  • “Fake news, réseaux sociaux : il faut réadapter l’éducation aux médias” - Cécile Dolbeau-Bandin - France Bleu
    https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-du-6-9-de-france-bleu-normandie-calvados-et-orne/fake-news-reseaux-sociaux-il-faut-readapter-l-education-aux-medias-cecile

    62 % des Français utilisent internet pour s’informer. Une toile où se mélangent publications de médias officiels et influenceurs en tous genres. Cécile Dolbeau-Bandin, spécialiste de l’actualité à l’Université de Caen, estime qu’il faut améliorer l’éducation aux médias pour apprendre à faire le tri.
    Les jeunes s’informent majoritairement sur les réseaux sociaux (photo d’illustration) Les jeunes s’informent majoritairement sur les réseaux sociaux (photo d’illustration)
    Les jeunes s’informent majoritairement sur les réseaux sociaux (photo d’illustration)

    Quels sont les médias qui vous inspirent confiance ? La question est posée chaque année depuis 1987 par le journal la Croix. La 37e édition de ce baromètre réalisée par Kantar Public est publiée ce mercredi 22 novembre.

    Il en ressort que les journaux télévisés de 13h et 20h sont considérés comme les plus fiables pour 67 % des personnes interrogées. Les journaux régionaux et la radio suivent avec 61 et 60 % d’opinions positives. Tout en bas de ce classement : les réseaux sociaux et les influenceurs avec respectivement 25 % et 14 % de confiance. Or ces réseaux sont souvent l’unique source d’information des jeunes, ce qui nécessite un peu de pédagogie pour leur apprendre à faire le tri entre le vrai du faux selon Cécile Dolbeau-Bandin, maîtresse de conférences en Science de l’information et de la communication à l’Université de Caen

    “Les jeunes s’informent surtout sur TikTok. Et là, effectivement, on ne sait pas qui est l’émetteur, on ne sait pas si ce sont des journalistes. Donc là ça peut poser problème, surtout actuellement dans le contexte, on voit quand même une prolifération de contenus haineux et de fake news. Et les fake news, c’est quand même un symptôme du délitement du débat public” observe la spécialiste de l’information et de son influence. Pour elle, il faut tirer un signal d’alarme : “Oui, il y a une éducation aux médias qui doit être mise en place ou renforcée. Et aussi une éducation, que j’appellerais aux humanités numériques, pour savoir partager et diffuser du contenu via les médias sociaux”. Réécoutez ci-dessus en haut à gauche, l’intégralité de l’interview de Cécile Dolbeau-Bandin.

    En ce jour de présentation du baromètre La Croix/Kantar Public, Radio France vous propose de mieux connaître ses méthodes de travail dans la collecte et la diffusion de l’information à travers une journée intitulée “portes ouvertes de l’information”.

    #Cécile_Dolbeau-Bandin #EMI

  • Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/30686

    Ce petit livre se propose, à travers une étude de cas, de mettre en lumière les différentes problématiques posées par la mise à disposition des robots dans les services de santé. L’approche est certes essentiellement sociologique mais de nombreux chercheurs en sciences sociales y trouveront au moins un nœud d’intérêt relatif à leurs préoccupations. Il s’agit pour Cécile Dolbeau-Bandin de rendre compte d’observations de terrain réalisées en service gériatrique après l’introduction du robot PARO dans le parcours de soins. Le robot social PARO (de personal robot), dont l’apparence imite les traits d’un phoque, pèse un peu plus de deux kilos et ne se déplace pas. Il est donc destiné à être posé ou porté et a la capacité d’interagir avec le malade grâce à divers capteurs sensoriels. Ses réactions sont limitées : le robot ne parle pas mais il est capable de produire divers sons, il grogne, cligne des yeux, agite ses nageoires et tremble par exemple. L’auteure cherche ainsi à comprendre s’il existe un bénéfice pour les parties impliquées dans le soin : le malade d’Alzheimer, le personnel médical et la famille ; et si oui, comment l’expliquer. De ce point de vue, C. Dolbeau-Bandin conserve tout au long de cet ouvrage souvent écrit à la première personne une position des plus objectives, aussi manifestée par une déclaration d’absence de conflit d’intérêt.

    Surpris par les compétences somme toute limitées du robot, le lecteur ne cesse de s’interroger sur la pertinence du dispositif et de se demander si, au final, cela fonctionne. C’est justement là que l’approche sociologique de C. Dolbeau-Bandin prend tout son sens : richement illustré de témoignages et d’anecdotes issues de l’expérience du terrain, son raisonnement ne dévie jamais d’une saine prudence. L’auteure prend le soin de tempérer le propos du fabricant comme des premiers retours enthousiastes du personnel médical : oui, le robot facilite le contact, mais surtout parce qu’il initie des discussions à son propos. Oui, le robot permet parfois de réduire les thérapies médicamenteuses mais au cas par cas et il faudra juger avec le temps sur des cohortes plus importantes et des groupes témoins. Oui, le PARO peut faire gagner du temps au personnel, mais celui-ci le reperd aussitôt en formation, entretien, supervision, recharge, et l’autonomie de la batterie baisse avec le temps.

    #paro #Cécile_Dolbeau_bandin #Robots

  • Robots et humains : comment cohabiter en bonne intelligence
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/on-sattache-a-des-robots-de-plus-en-plus-parfaits-qui-vont-toujours-dans-notre-

    Comment envisager nos relations avec ces nouveaux objets virtuels qui imitent de mieux en mieux le langage et le comportement humains ? Pour en savoir plus, nous avons interrogé Cécile Dolbeau-Bandin, chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’Institut pour l’étude des relations homme robots de l’université de Caen. Elle s’est exprimée à l’occasion du festival Turfu à Caen, qui se déroule jusqu’au 15 avril. Cécile est notamment l’auteure d’Un robot contre Alzheimer, Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie, publié aux éditions C&F, et a contribué à plusieurs ouvrages sur nos relations aux objets numériques.

    Dans le cadre de mes recherches, je me suis notamment intéressée aux robots sociaux utilisés en milieu médical. Ce qu’on appelle robot social est un robot capable d’identifier des émotions et de faire croire qu’il comprend les humains, et qu’il les aime. Le petit robot Paro est un exemple de cela. C’est un robot animaloïde en forme de phoque utilisé auprès de personnes âgées et de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Il est proposé aux patients, qui acceptent, ou non, la compagnie du robot. Ils peuvent lui parler, et celui-ci va réagir en fonction du son de leur voix, lever la tête, la tourner à gauche ou à droite, et pousser de petits cris. Ils sont intégrés, mais encadrés par un protocole défini car il s’agit d’un objet thérapeutique. L’acceptation des patients varie du rejet à l’attachement fort. Tout dépend de la personne et du moment où on l’utilise.

    Lorsque Paro est présenté en Ehpad, le personnel précise bien qu’il s’agit d’un robot. Il ne doit pas y avoir de leurre, ni de confusion. Or, ce n’est pas toujours le cas lorsque vous croisez un influenceur virtuel ou lorsque vous discutez avec un chatbot qui mime très bien notre langage.
    Pourquoi a-t-on besoin de rendre les robots plus humains ?

    C. D-B. : L’anthropomorphisme des objets est un phénomène ancien. L’animisme existe dans de nombreuses cultures dites primitives. Pour la robotique, cela est aussi une question d’adaptabilité – par exemple un robot humanoïde s’adapte mieux à notre environnement et cette ressemblance faciliterait l’acceptation sociale. Et surtout, il y a un but commercial derrière cet anthropomorphisme. Hanson Robotics, la société derrière le robot Sophia, lui a donné une apparence humaine très réaliste, lui a donné un genre – ce qui pose par ailleurs question – elle lui a créé un profil sur les médias sociaux. Et c’est la société Hanson Robotics qui parle à travers elle, puisque toutes ses interventions sont « scriptées ». L’objectif est de faire accepter les robots, afin de mieux les commercialiser, de les intégrer de plus en plus dans les domiciles. Sophia permet à Hanson Robotics de commercialiser « Little Sophia », une sorte de petit assistant qui aide les enfants à faire leur devoir. Pour moi, le problème n’est pas tant le fait d’anthropomorphiser les robots, mais plutôt l’empathie artificielle que cela provoque. On va s’attacher de plus en plus à ces objets parce qu’ils nous ressemblent.

    Et pourquoi est-ce problématique ?

    C. D-B. : On va s’attacher à des objets de plus en plus parfaits, qui vont toujours dans notre sens. Replika ou ChatGPT sont consensuels, ils ne font pas de vague. Cela pose question quant à notre esprit critique, mais surtout à notre attachement aux autres. Ne va-t-on pas préférer des objets qui vont nous paraître quasiment parfaits à une communication humaine, qui par nature, est imparfaite ?

    Dans vos travaux, vous montrez tout de même qu’il y a des bienfaits à ces robots compagnons…

    C. D-B. : Je ne suis pas technophobe ni technophile. J’observe ce qu’il se passe sur le terrain. Il y a des effets bénéfiques bien sûr dans le cas de Paro : une meilleure mémorisation chez certains patients, une baisse de l’agressivité, une baisse des angoisses crépusculaires… Mais un robot est un objet particulier, qui nécessite un certain accompagnement. Il ne faut pas qu’il soit utilisé seul par une personne vulnérable comme une personne âgée ou un enfant. Et c’est quelque chose que l’on a tendance à oublier. On commercialise très facilement et sans accompagnement des produits comme ChatGPT, qui sont des objets particuliers. Ce ne sont pas des tables basses ou des micro-ondes, ils nécessitent des explications, une éducation, y compris des plus jeunes. On pense que les enfants savent mieux que nous concernant l’usage des médias sociaux notamment, mais c’est une erreur, il faut les accompagner avec bienveillance. C’est ce que montrent notamment les travaux d’Anne Cordier ou de Danah Boyd.

    #paro #Cécile_Dolbeau_Bandin #Robots

  • Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/30686

    Ce petit livre se propose, à travers une étude de cas, de mettre en lumière les différentes problématiques posées par la mise à disposition des robots dans les services de santé. L’approche est certes essentiellement sociologique mais de nombreux chercheurs en sciences sociales y trouveront au moins un nœud d’intérêt relatif à leurs préoccupations. Il s’agit pour Cécile Dolbeau-Bandin de rendre compte d’observations de terrain réalisées en service gériatrique après l’introduction du robot PARO dans le parcours de soins. Le robot social PARO (de personal robot), dont l’apparence imite les traits d’un phoque, pèse un peu plus de deux kilos et ne se déplace pas. Il est donc destiné à être posé ou porté et a la capacité d’interagir avec le malade grâce à divers capteurs sensoriels. Ses réactions sont limitées : le robot ne parle pas mais il est capable de produire divers sons, il grogne, cligne des yeux, agite ses nageoires et tremble par exemple. L’auteure cherche ainsi à comprendre s’il existe un bénéfice pour les parties impliquées dans le soin : le malade d’Alzheimer, le personnel médical et la famille ; et si oui, comment l’expliquer. De ce point de vue, C. Dolbeau-Bandin conserve tout au long de cet ouvrage souvent écrit à la première personne une position des plus objectives, aussi manifestée par une déclaration d’absence de conflit d’intérêt.

    2Pour le profane, l’ouvrage vaut tout d’abord par la clarté de la première partie intitulée « Vous avez dit robots ? » qui brosse un tableau remarquable de la robotique en général, notamment une typologie des robots pour mieux classer par la suite le PARO. L’auteure n’y élude aucune question et n’hésite pas, outre les problèmes juridiques, économiques et éthiques mieux connus, à évoquer la question de la consommation énergétique et de l’empreinte écologique des robots. On apprend aussi qu’un certain relativisme culturel entoure aussi la conception et l’utilisation des robots. En somme, cette première partie se présente comme une synthèse à l’usage de l’enseignant comme du chercheur.

    3Dans la seconde partie, on entre dans le vif du sujet et, dès lors, il n’est plus question que du PARO, dont les propriétés sont ensuite déclinées sous la forme de questions qui correspondent chacune à une partie. Classé dans la catégorie des robots sociaux ou émotionnels, le PARO est certifié comme robot thérapeutique. L’auteure dresse alors l’historique des robots à visée thérapeutique et rappelle que ceux-ci sont souvent utilisés pour réduire le stress et l’anxiété, ce qui, on le sait, est fréquent chez les malades d’Alzheimer. Ce robot, en tant qu’objet dit transitionnel (ou de médiation), permet de diminuer le réflexe de repli sur soi, comme le feraient des animaux domestiques sans les inconvénients évidents de la présence de ces derniers dans un service gériatrique.

    4Mais le PARO est naturellement source de complications lui aussi. Au-delà de son autonomie réduite, de son entretien, etc., il exige une acceptation de toutes les parties : du point de vue du personnel soignant tout d’abord, cela nécessite une formation certes courte mais dont le préalable est un minimum de motivation et de bonne volonté. Du point de vue des malades, le PARO doit bien sûr être accepté, c’est même la condition première : un rejet de leur part et l’affaire est entendue. Enfin, les familles elles-mêmes ont leur mot à dire : un refus, parfois même étonnamment violent, n’est pas à exclure.

    5Surpris par les compétences somme toute limitées du robot, le lecteur ne cesse de s’interroger sur la pertinence du dispositif et de se demander si, au final, cela fonctionne. C’est justement là que l’approche sociologique de C. Dolbeau-Bandin prend tout son sens : richement illustré de témoignages et d’anecdotes issues de l’expérience du terrain, son raisonnement ne dévie jamais d’une saine prudence. L’auteure prend le soin de tempérer le propos du fabricant comme des premiers retours enthousiastes du personnel médical : oui, le robot facilite le contact, mais surtout parce qu’il initie des discussions à son propos. Oui, le robot permet parfois de réduire les thérapies médicamenteuses mais au cas par cas et il faudra juger avec le temps sur des cohortes plus importantes et des groupes témoins. Oui, le PARO peut faire gagner du temps au personnel, mais celui-ci le reperd aussitôt en formation, entretien, supervision, recharge, et l’autonomie de la batterie baisse avec le temps.

    6Par ailleurs, l’auteure rappelle que le PARO ne doit pas être humanisé et doit rester, aux yeux de tous, un robot, un « robjet » qui n’a pas de droits au sens propre. Or l’intégration des robots thérapeutiques en gériatrie est, comme on le découvre ici, déjà le présent mais encore plus l’avenir. À ce titre, les enjeux, éthiques notamment, doivent être précisés sans attendre et l’hôpital devrait se préparer ; cependant, à la lecture de cet ouvrage, on se demande bien comment les fonds publics pourraient permettre de financer un tel équipement à grande échelle : un PARO coûte plus de 10 000 euros et nécessite un entretien. De plus, il ne remplace jamais un soignant. Or, sans financement, un tel débat est presque nul et non avenu. L’auteure en est toutefois parfaitement consciente et cela ne saurait le lui être reproché. En revanche, on regrettera que la maladie d’Alzheimer elle-même, bien décrite dans l’introduction, disparaisse peu à peu dans cet ouvrage au profit du seul robot. Le chapitre VI, intitulé « PARO, peux-tu m’aider à me rappeler ce moment ? », semblait promettre un examen minutieux des processus d’oubli que le robot pourrait contrer, mais il tient en cinq petites pages et la question reste lettre morte. De même, le langage non verbal du PARO, qui aurait pu intéresser le linguiste, n’est pas analysé du tout : on ne saisit donc pas quelles interactions sont possibles avec le malade. Qui plus est, on ne sait pas comment le PARO fonctionne vraiment, quels algorithmes l’animent. Le fabricant ne livre que peu de pistes et l’auteure, si elle en sait plus, n’en dit rien. On l’aura compris, l’approche est ici sociologique, mais des développements inspirés d’autres sciences sociales auraient été plus que bienvenus.

    7Il ne s’agit pas de retirer à ce petit livre l’intérêt qu’il mérite, loin de là. D’abord, l’auteure remplit les objectifs fixés en introduction, adoptant un ton pondéré et une prudence bienvenue. Le lecteur se voit confronté, à travers un cas précis, à un questionnement plus large sur la place des différents types de robots dans nos sociétés. Ici, c’est d’un seul robot, de type social, dans un service de gériatrie dont il est question. Mais l’enjeu est bien plus large et renvoie tout un chacun à ce questionnement ultime : s’il apparaît indispensable et inéluctable de cohabiter avec des robots, quelle relation voulons-nous bâtir avec eux ? C. Dolbeau-Bandin répond de manière ferme et son expérience du terrain semble la conforter dans sa position de se concentrer sur l’humain, qui doit se constituer en « consommateur vigilant », quand bien même les robots sociaux brouilleraient-ils les pistes. Il convient dès à présent de mettre des garde-fous pour conserver la main sur le robot-objet, depuis la conception algorithmique jusqu’à son utilisation et l’exploitation des données qu’il enregistre. Qui plus est, dans le domaine le plus sensible qui soit, celui de la santé.
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    References
    Bibliographical reference

    Christophe Cusimano, “Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie”, Questions de communication, 42 | 2022, 588-590.
    Electronic reference

    Christophe Cusimano, “Cécile Dolbeau-Bandin, Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot PARO dans un service de gériatrie”, Questions de communication [Online], 42 | 2022, Online since 01 February 2023, connection on 27 March 2023. URL : http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/30686 ; DOI : https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.30686
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    About the author
    Christophe Cusimano

    Université Masaryk, Institut de langues et littératures romanes, CZ-601 77 Brno, République tchèque

    #Cécile_Dolbeau_Bandin #Paro #Alzheimer

  • Les robots humanoïdes peuvent-ils nous faire croire qu’ils ressentent des émotions ?
    https://theconversation.com/les-robots-humano-des-peuvent-ils-nous-faire-croire-quils-ressenten

    Par Cécile Dolbeau-Bandin et Carsten Wilhelm

    Les robots dits sociaux (NAO, Cutii, PARO) investissent de plus en plus l’espace public médiatique et quelques-uns également les domiciles et/ou les établissements spécialisés (hôpitaux, Ehpad…), en particulier pour des publics spécifiques, tels que les enfants malades ou les personnes âgées avec des bénéfices variés (rompre l’isolement, atténuer le stress…).

    Comme les agents conversationnels de type chatbot, ils mobilisent l’intelligence artificielle, mais à la différence de ceux-ci, ils sont physiquement présents, face à nous. Ces robots dits sociaux seraient susceptibles de manifester certains états affectifs ou émotionnels par leurs expressions faciales, leur gestuelle et d’en susciter en réponse chez les humains avec lesquels ils interagissent.

    Ces robots soulèvent d’autres questions que leurs homologues industriels, le plus souvent dédiés à l’exécution de tâches répétitives et bien définies.

    Comment éduquer à l’interaction avec ces robots susceptibles d’influencer nos comportements, au même titre que les influenceuses et influenceurs virtuels qui rencontrent déjà un grand succès sur les médias sociaux ?

    L’influence robotique à visage – presque – humain peut-elle brouiller les pistes entre un humain et un être robotique ? Ce type de communication qui comporte à la fois une prise de parole scriptée et une intelligence artificielle induit un leurre technologique. À travers son discours publicitaire, l’industrie qui commercialise ces robots a pour objectif premier de les rendre accessibles (commercialisation à grande échelle mais Sophia rappelle qu’elle est un robot, voir le tweet ci-dessous) à tous dans un futur proche
    Le cas Sophia

    Alors que les influenceuses et influenceurs virtuels reproduisent les techniques marketing de leurs pendants humains, l’essentiel de la communication du robot Sophia vise un autre objectif. Cette humanoïde cherche en effet à nous familiariser avec la présence de robots dits sociaux dans notre quotidien et à nous convaincre de la réalité de son ressenti, de son identité et de l’authenticité de ses prises de position.

    Depuis 2017, Sophia est le robot humanoïde dit social le plus représenté ou présent dans les médias traditionnels et sociaux. Dévoilée officiellement en mars 2016 lors d’un salon de robotique à Austin par David Hanson, PDG de la Hanson Robotics Limited (HRL), Sophia est le robot de « représentation » de la HRL.

    Il s’agit d’un robot genré doté de l’apparence d’une femme. Sa peau, son regard, ses expressions faciales et sa gestuelle lui permettent d’être actuellement le robot le plus proche en apparence d’un être humain. Au moment de son lancement, ce robot était stationnaire mais depuis 2018, Sophia se déplace à l’aide d’un socle à roulettes. Il en existe un seul exemplaire.

    Sur Twitter et Instagram, Sophia se présente ainsi :

    « Je suis Sophia, le dernier robot humanoïde de @HansonRobotics. Ceci est mon compte officiel, géré en collaboration avec mon système de dialogue IA (intelligence artificielle) et mon équipe de médias sociaux humains ».

    On a affaire à un robot humanoïde dont la communication est un mélange d’intelligence artificielle (IA) et d’un service de communication spécialisé dans la communication numérique, en proportions inconnues.

    Mais comment caractériser cette forme inédite de communication ?

    Avec Sophia, le taux d’interactivité est relativement faible : peu de conversations se produisent. La plupart de ses contributions sont en réalité des prises de parole, dont moins de 8 % de réponses aux commentaires. De son côté, ChatGPT est en passe de parvenir à faire croire à sa sentience – évidemment illusoire –, alors que cette IA, qui n’est pas « incarnée », a un taux d’interactivité très impressionnant.
    Vous avez dit sentience artificielle ?

    Le terme sentience, employé par l’utilitariste Bentham dès 1789, entre dans le dictionnaire Larousse en 2020 en lien avec l’éthique animale dont elle constitue une des preuves de la légitimité :

    « Sentience (du latin “sentiens”, ressentant) : pour un être vivant, capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc. et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie. »

    Selon cette approche, les animaux posséderaient la capacité de ressentir subjectivement les expériences il serait légitime qu’ils bénéficient de droits proches ou égaux à ceux des humains. La littérature reconnaît la sentience animale et la distingue de la sentience complète, généralement attribuée aux êtres humains.

    À lire aussi : Les robots féminins sont les plus humains. Pourquoi ?

    En 2020, l’enseignant-chercheur en philosophie Sylvain Lavelle propose d’employer le terme de sentience artificielle dans le contexte de l’intelligence artificielle. Cet auteur évoque un « passage des performances de l’intelligence (raison, raisonnement, cognition, jugement) à celles de la sentience (expérience, sensation, émotion, conscience) » grâce à « l’exploration et [au] transfert des fonctions et des capacités de l’expérience et des sens humains à une machine » (NDLR : traduction des auteurs).

    La sentience artificielle correspondrait alors au résultat d’une communication « visant à créer les conditions de la croyance en la « sentience robotique », sinon complète, du moins « suffisante », fictionnelle mais incarnée ; mécanique, mais suffisamment « vivante » pour être un partenaire intrigant de conversation.

    À lire aussi : Sentience, es-tu là ? IA fais-moi peur

    La communication artificielle du robot Sophia cherche à nous faire croire que ce robot est un sujet autonome. En réalité, il s’agit essentiellement d’un nouvel objet communicant au service de la HRL. Le discours publicitaire ou commercial structure et orchestre cette communication artificielle en légitimant le rôle et la place des robots dits sociaux dans nos sociétés en vue d’une prochaine commercialisation massive, en insistant sur leur supposée sentience.

    Un post Facebook publié en 2019 l’illustre parfaitement :

    « Je veux que les gens me perçoivent comme le robot que je suis. Je ne veux pas faire croire aux gens que je suis humaine. Je veux simplement communiquer avec les humains de la meilleure façon possible, ce qui inclut le fait de leur ressembler. »

    Le robot Sophia et sa mission commerciale

    Avec ce projet d’envergure, la HRL, qui n’a pas de concurrents sérieux à ce niveau de technologie, prépare le public grâce aux « performances politiques pour le marché de la robotique sociale ».

    La communication commerciale de la HRL capitalise ainsi sur l’engagement et la réputation de son ambassadrice robotique pour lancer la lignée de ses robots dits sociaux comme la Little Sophia, sortie en 2022. La HRL présente le projet en ces termes :

    « Little Sophia est la petite sœur de Sophia et le dernier membre de la Hanson Robotics Family. Elle mesure 14 pouces, et va devenir l’amie-robot grâce à laquelle les enfants de 8 ans et plus pourront apprendre la science, la technologie, l’ingénierie, les mathématiques, le code et la création d’intelligence artificielle en s’amusant. »

    La condition nécessaire pour obtenir une adhésion à l’idée de la sentience des robots dits sociaux et in fine leur acceptation sociale est la vraisemblance, prioritaire pour le département de recherche et développement de HRL. Dans le cas du robot Sophia, sa corporéité joue un rôle important : elle est fréquemment utilisée en situation d’interaction avec des personnalités en chair et en os (Will Smith, Jimmy Fallon), ce qui la rapproche d’une « sentience artificielle », ou du moins de l’idée que l’on s’en fait.
    Quelle place souhaitons-nous donner aux robots dits sociaux ?

    Les œuvres de l’industrie culturelle (I, Robot, Her, Real Humans, Westworld, ou au théâtre, la pièce Contes et légendes de Joël Pommerat) explorent déjà la place des robots dans la société et questionnent notre capacité à être dupes de leur supposée sentience.

    La position de la société HRL pose la question de l’instrumentalisation de Sophia. Tout en clamant l’autonomie de son robot, la communication autour de l’humanoïde s’appuie paradoxalement sur les évolutions sociétales visant l’inclusion des minorités et des droits écologiques afin de préparer l’industrialisation d’un secteur de production très prometteur. La fabrication d’une « sentience artificielle ventriloque » – au sens où elle mime l’autonomie en étant « nourrie » par le marketing de HRL – rejoint ainsi la panoplie des stratégies d’influence en milieu numérique.

    De manière générale, les robots dits sociaux, comme les influenceuses et influenceurs générés par ordinateur, soulèvent de nombreuses questions quant à l’authenticité de leur communication, l’éthique de l’interaction homme-machine ou homme-avatar, l’éthique des communications artificielles, mais aussi la normalisation des influenceurs virtuels et leur acceptabilité sociale.

    #Cecile_Dolbeau_Bandin #Robots #Robots_dits_sociaux #Paro

  • À Narbonne, la justice accorde la garde d’un enfant à son père mis en examen pour inceste | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170123/narbonne-la-justice-accorde-la-garde-d-un-enfant-son-pere-mis-en-examen-po

    Un juge de l’Aude vient d’accorder un droit de visite et d’hébergement au père de L., 8 ans, pourtant mis en examen pour agressions sexuelles sur l’enfant. Cette décision va à l’encontre des recommandations officielles en matière de lutte contre l’inceste. La mère, elle, n’a le droit de voir son fils que sous la surveillance des services sociaux.

    #justice_de_classe #patriarcat

    • Le viol des enfants, des plus de 75 ans ou des handicapé·es ne rentrent pas en ligne de compte, pas en france en 2023.

      Inutile de les protéger, il faut sauver la présomption d’immondice oups d’innoncence avant tout soit disant. Et je ne vois toujours pas où est l’atteinte à la présomption d’innocence quand on protège une personne.
      Tu imagines, parce que tu penses défendre d’abord la présomption d’innocence, obliger deux enfants qui se seraient battus, un grand et un petit malingre de rester côte à côte à la cantine ? Absurdité totale. Les éloigner c’est les protéger l’un et l’autre.

      Le discours de cette magistrate, vice-présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM) qui se nomme #Cécile_Mamelin est vraiment à vomir au regard de la destruction de ces vies.

      https://seenthis.net/messages/982581

  • Ousted Ubisoft developer Ashraf Ismail quietly working for Tencent
    https://www.axios.com/2022/07/28/ashraf-ismail-tencent-ubisoft

    Ashraf Ismail, former top developer on Assassin’s Creed games for Ubisoft before his dismissal from the company in mid-2020, was hired last year to help lead development on a game at Tencent, Axios has learned.

    Why it matters: The new role amounts to a second chance for a developer whose fall from Ubisoft amid allegations of abusing his power was part of the MeToo reckoning in the game industry two years ago.

    Ousted Assassin’s Creed Valhalla creative director now working for Tencent
    https://www.gamedeveloper.com/production/ousted-i-assassin-s-creed-valhalla-i-creative-director-now-working-fo

    Ashraf Ismail left Ubisoft Montreal following allegations of misconduct towards young female fans, and is said to have been quietly working with Tencent since 2021.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ressources_humaines #ashraf_ismail #méconduite #harcèlement_sexuel #mysogynie #homophobie #ubisoft_montréal #tencent #jeu_vidéo_assassin_s_creed_origins #jeu_vidéo_assassin_s_creed_valhalla #timi #serge_hascoët #yannis_mallat #cécile_cornet #jeu_vidéo_skull_and_bones #a_better_ubisoft #metoo

  • Grâce à Paro le robot phoque, les malades d’Alzheimer prennent moins de médicaments à l’Ehpad d’Étampes - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/essonne-91/grace-a-paro-le-robot-phoque-les-malades-dalzheimer-prennent-moins-de-med
    https://www.leparisien.fr/resizer/D7A9otlvlk7xO0zNktanMA-NViI=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/MYDVJ36BSVAFZL2TOBMHJLBGLE.jpg

    Les deux Ehpad du centre hospitalier Sud-Essonne, à Étampes et Dourdan, disposent chacun d’un robot émotionnel pour apaiser les patients, et ainsi éviter le recours à un traitement médicamenteux. Cette grosse peluche bourrée de capteurs, qui a l’apparence d’un phoque, réagit à la voix et au toucher.

    Le livre de Cécile Dolbeau-Bandin montre l’ensemble des aspects de l’introduction d’un robot Paro dans un centre de soin Alzheimer. Notamment l’effet sur le personnel, les limites et précautions d’usage (que les patients sachent qu’il s’agit d’un robot...).


    Un robot contre Alzheimer. Approche sociologique de l’usage du robot Paro dans un service de gériatrie
    Cécile Dolbeau-Bandin
    avec une préface de Serge Tisseron
    13,5 x 21 cm. - 168 p. - Collection Interventions
    Version imprimée - 18 € - ISBN 978-2-37662-033-4
    Version epub - 9 € - ISBN 978-2-37662-036-5
    https://cfeditions.com/paro

    #Paro #Alzheimer #Robots #Cécile_Dolbeau-Bandin

  • Paro, le robot phoque attachant qui fait du bien aux malades d’Alzheimer depuis dix ans - Heidi.news
    https://www.heidi.news/sante-alimentation/paro-le-robot-phoque-attachant-qui-fait-du-bien-aux-malades-d-alzheimer-depu
    https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/990ffed7-7286-4972-926b-519c01d354f3/medium

    Il est apparu au début des années 2010 : Paro est un robot thérapeutique qui prend les traits d’un bébé phoque aux grands yeux. Il accompagne les personnes âgées atteintes de démence dans les services de gériatrie et dans les EMS. Paro permet d’améliorer la qualité de vie des malades, soulager certains de leurs troubles et les apaiser. Dix ans après son lancement, Cécile Dolbeau-Bandin, chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’Institut pour l’étude des relations homme-robots à l’université de Caen, s’est penchée sur ce robot social dans « Un robot contre Alzheimer, Approche sociologique de l’usage du robot Paro dans un service de gériatrie », paru au mois de novembre.

    #Paro #Cécile_Dolbeau_Bandin #Alzheimer

  • Ubisoft peine à tourner la page d’un management « toxique » - Économie - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/ubisoft-peine-a-tourner-la-page-d-un-management-toxique-05-05-2021-1274

    Ubisoft n’est toujours pas sorti de la crise déclenchée l’été dernier par la révélation de multiples accusations de viols et de harcèlements sexuels au sein de ses équipes. Selon nos informations, une première action en justice devrait être déclenchée ces prochains jours, concernant des faits de harcèlement et de manquements dans leur gestion par le groupe fondé et présidé par le morbihannais Yves Guillemot.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ubisoft #ubisoft_nadeo #ubisoft_singapour #culture_toxique #business #emploi #sécurité_au_travail #syndicat_solidaires_informatique_jeu_vidéo #syndicat_stjv #formation #éducation #prévention #ressources_humaines #drh #cécile_cornet #yves_guillemot #anika_grant #raashi_sikka #rémunération #recrutement #harcèlement #florent_castelnérac #hugues_ricour #christophe_derennes #népotisme

  • Ubisoft Singapore employees face a ’French ceiling,’ report says | PC Gamer
    https://www.pcgamer.com/ubisoft-singapore-employees-face-a-french-ceiling-report-says

    In November 2020, Ubisoft Singapore managing director Hugues Ricour was removed from his post following a leadership audit sparked by a Gamasutra report of abuse and misconduct throughout Ubisoft. Ricour had been accused of sexual harassment by multiple sources, according to the report, and anyone who complained faced workplace repercussions that went ignored by Ubi’s HR department.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ubisoft #ubisoft_singapore #emploi #ressources_humaines #drh #business #harcèlement_sexuel #hugues_ricour #discrimination_salariale #xénophobie #racisme #serge_hascoët #yannis_mallat #cécile_cornet #yves_guillemot #syndicat_solidaires_informatique #harcèlement_sexuel #boys'_club #bro_culture #jeu_vidéo_skull_and_bones #culture_toxique #sécurité_au_travail

  • Ubisoft peine à tourner la page d’un management « toxique » - Économie - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/ubisoft-peine-a-tourner-la-page-d-un-management-toxique-05-05-2021-1274

    La DRH historique, Cécile Cornet, avait été démise de ses fonctions le 12 juillet tout en restant au sein d’Ubisoft, directement sous la responsabilité d’Yves Guillemot mais sans mission. Elle vient, selon nos informations, de quitter le groupe à la suite de l’arrivée de sa remplaçante. Le profil d’Anika Grant, qui prend le titre de « chief people officer » d’Ubisoft, et celui de la nouvelle responsable diversité et inclusion étonnent en interne : elles sont chacune des anciennes d’Uber, la plateforme VTC qui a elle-même été secouée par des accusations de harcèlements. « Je n’attends pas grand-chose de ces nominations à la DRH, soupire un responsable syndical. Les personnes qui ont couvert les faits de harcèlement sont toujours en poste aux RH ».

    #ubisoft #jeux_vidéo #harcèlement #florent_castelnérac #christophe_derennes #yves_guillemot #représentativité #drh #cécile_cornet #anika_grant #uber

  • More than just a statue: why removing Rhodes matters

    In the context of a worldwide movement against race hate, Oriel College’s position makes no sense

    Anger is a potent, if volatile, political force. It can be channelled toward many ends. It’s often dismissed as counterproductive, but Audre Lorde, the African American writer and civil rights activist, reminds us that anger can be a powerful source of energy. It can serve progress and change, it can be liberating and clarifying.

    I remember so viscerally my own anger this time last year as I screamed Black Lives Matter in the aftermath of George Floyd’s murder. And I was not alone. The world witnessed a prolonged outpouring of rage. Global protests with emotionally charged testimonies and determined calls for justice abounded. These protests soon extended beyond the immediate circumstances of Floyd’s death at the knee of Derek Chauvin to challenging an array of institutions that are built on or propagate anti-Black racism. Anger had made it abundantly clear that, despite all the promises of liberal democracy, western society still has a problem with race.

    At first the message appeared to be getting across. If we were to believe the black squares on Instagram, or the spike in sales of anti-racism books, or the spread of a new mantra among white people (“I need to educate myself”), then change of some kind was afoot.

    In Oxford, the Black Lives Matter protests folded into the anti-colonial activism of Rhodes Must Fall. This is not surprising. Colonialism and racism are entwined like the strands of a double helix. In modern Britain, colonialism has transcended its historical epoch. It exists in the present as a kind of nostalgia for the country’s hegemony on the world stage, while fuelling nationalism, buttressing white supremacy and generating anxieties about immigration and cultural change. The statue of Cecil John Rhodes at Oriel College in Oxford perfectly distils this imperial nostalgia into a concrete object.

    The charge sheet against Rhodes is well documented. Rhodes’s imperial philosophy was unabashedly supremacist, and he detested Africans (“If the whites maintain their position as the supreme race, the day may come when we shall be thankful that we have the natives with us in their proper position”). At the end of the 19th century, Rhodes invaded the Ndebele kingdom in what is now Zimbabwe. His British South Africa Company mowed down soldiers, women and children with Maxim guns; it looted cattle and destroyed grain stores and crops, leaving the local population destitute; and it went on to establish the apartheid state of Rhodesia. Rhodes was often present while these atrocities were taking place, and he was involved in strategic discussions about the wars he waged against Black people in southern Africa.

    I have been part of the campaign to take down the statue of Rhodes at Oxford since 2015. In the last six years, I have seen the history of Rhodes – and indeed colonialism – sanitised, ignored, denied and distorted by critics of the campaign. Some claim that Rhodes was not a racist, others who know little of Africa have the gall to accuse people like me of erasing history. George Orwell was right when he wrote: “It is quite true that the English are hypocritical about their Empire.”

    In response to the anti-racism protests last June, Oriel College’s governing body expressed its desire to remove the statue of Rhodes subject to review by an independent commission composed of academics, city councillors, Oriel alumni, university administrators and journalists. This was the second time the college had made such a pledge. In 2016, the college had stated that it would launch a six-month “listening exercise” on the Rhodes statue, only to renege on this commitment within six weeks because it feared losing donor gifts from the college’s old boys’ network.

    I wanted to believe that the independent commission would be taken seriously this time round. The commissioners worked hard. They gathered evidence and testimonies from a wide range of perspectives for nearly a year before producing a detailed, heavily footnoted report. Ultimately, they recommended the removal of the statue and offered several other suggestions for advancing academic and public understanding of the Rhodes legacy.

    On 20 May, Oriel College finally announced its decision: it would retain the statue despite the apparent wishes of the college’s governing body and the recommendations of the independent commission. Why? The college’s website states that the governing body has “carefully considered the regulatory and financial challenges, including the expected time frame for removal, which could run into years with no certainty of outcome, together with the total cost of removal”. Like dowdy clothing, such statements conceal more than they reveal. What are these regulatory and financial challenges exactly? What is meant by “no certainty of outcome”? Even Oxford City Council was baffled.

    The statement goes on to say that “instead” of taking down the statue, the governing body will focus on contextualising Rhodes’s relationship to the college and “improving educational equality, diversity, and inclusion”. The word “instead” is doing a lot of work here: it is dissipating the core demand of the protests into an array of tiny initiatives that the college should be taking anyway. As educators, I think part of our professional mandate is to constantly improve equality, diversity and inclusion among students and colleagues. Oriel deserves no special credit for committing to this.

    Taking down the Rhodes statue might seem symbolic, but it actually represents real change. At the very least, it would demonstrate that the university is not only beholden to a group of wealthy alumni and political patrons. The education secretary, Gavin Williamson, lauded Oriel’s decision as “sensible”. More generally, arguments over statues are always about the present and not the past. They are about which aspects of our cultural heritage we choose to honour in public space and why. They are about what values we wish to promote and who has a voice in these matters.

    There is another salient lesson here. Public outrage can mobilise impassioned calls for change like an all-consuming fire, but this is difficult to sustain. Anger is potent but it is exhausting. When the temperature cools down, when energy is depleted, those opposed to change can extinguish the urgency of anti-racism agendas using bureaucracy, platitudes and obfuscation.

    Still, I don’t think the story will end here. The anger that was activated last summer has shifted the public conversation about race and colonialism. If history has taught us anything, it’s that social change is often slow and difficult. It rarely unfolds through absolute victories but through partial gains and subtle shifts in collective consciousness. It’s a matter of time before anger erupts again. The question of how that anger will ultimately be used is an open one.

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/may/24/oriel-college-rhodes-statue-anti-racist-anger

    #statute #commémoration #mémoire #toponymie_politique #rage #Rhodes_Must_Fall #colonialisme #colonisation #Cecil_John_Rhodes #Oxford #Oriel_College #université

    ping @cede

  • #Ku_Klux_Klan - Une #histoire américaine. Naissance d’un empire invisible (1/2)

    L’histoire méconnue du plus ancien groupe terroriste et raciste des États-Unis.

    Le Ku Klux Klan, société secrète née en 1865, a traversé les décennies et a toujours su renaître de ses cendres. Son histoire a défrayé la chronique. 150 ans de haine, de racisme et d’horreur. 150 ans d’exclusion, de violence et de fureur.

    Pour retracer en détail les quatre vies successives du Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza a rassemblé un impressionnant fonds d’archives, alimenté en partie par celles du mouvement lui-même, et rencontré une dizaine d’interlocuteurs : un membre repenti de l’organisation, des vétérans de la lutte pour les droits civiques, le juge pugnace qui, quatorze ans après l’attentat de Birmingham, a poursuivi et condamné ses auteurs, ainsi que différents chercheurs et analystes. En montrant ainsi combien le mouvement et ses crimes incarnent une histoire et des valeurs collectives, il jette une lumière crue sur cette part d’ombre que l’Amérique blanche peine encore à reconnaître.

    https://boutique.arte.tv/detail/ku-klux-klan-une-histoire-americaine

    #film #documentaire #film_documentaire
    #USA #Etats-Unis #KKK #plantation #esclavage #afro-américains #citoyenneté #Pulaski #société_secrète #violence #White_League #meurtres #lynchages #coups_de_fouet #terrorisme #intimidation #soumission #Nathan_Bedford_Forrest #politicide #assassinats #droits_civiques #Ku-Klux_Bill #loi_martiale #ségrégation #domination_raciale #milices_armées #ordre_social #The_birth_of_a_nation (#Griffith) #William_Joseph_Simmons #Woodrow_Wilson #business #Hiram_Wesley_Evans #Harry_Truman #Truman #Immigration_bill (1924) #The_Fiery_Cross #The_Search_Light #mouvement_social #David_Stephenson #Madge_Oberholtzer #Edward_Young_Clark #Bund #racisme #Stone_Mountain #Samuel_Green #suprématie_blanche #cérémonie_de_naturalisation #superman #Stetson_Kennedy #organisation_subversive #Afro-descendants

  • Eight Films by Cecilia Mangini du 12 au 19 mars

    https://www.another-screen.com

    Another Screen présente huit films de la cinéaste italienne communiste (1927-2021), dont les documentaires sur la vie quotidienne en Italie sont aussi poétiques que militants.

    Censurés pendant de nombreuses années par un système spécifiquement italien qui obligeait les documentaristes à agir, selon les mots de Mangini, « en cachette comme des trafiquants de drogue », ses films n’ont commencé que récemment à être restaurés et réexposés. Cette sélection de films, réalisés entre 1960 et 1972, met en scène des collaborateurs textuels et musicaux tels que Pier Paolo Pasolini et Egisto Macchi, ainsi que certains des sujets de prédilection de Mangini : les rituels en voie d’extinction, le sort des jeunes et des laissés-pour-compte, et le prolétariat. La forme de ces #documentaires pourrait maintenant être qualifiée d’"hybride", avec ses méthodes de reconstruction et l’accent mis sur le lyrisme et la répétition.
    Ces films sont accompagnés d’un essai d’Allison Grimaldi Donahue et d’une interview de Mangini par Gianluca Sciannameo, (tr. par Livia Franchini).

    #films #Cecilia_Mangini

  • Dix nouveaux noms de rues et de places en #Ville_de_Genève, pour une meilleure visibilité des femmes dans l’espace public

    Sur demande de la Ville de Genève et après validation par la commission cantonale de nomenclature (CCN), le Conseil d’Etat a approuvé le changement de nom de dix rues ou espaces publics au profit de personnalités féminines. Ces modifications s’inscrivent dans la continuité du projet « 100 Elles* », lancé en 2019 et visant à apposer cent plaques de rues portant des noms de femmes marquantes.

    Le Conseil d’Etat se réjouit ainsi de pouvoir donner suite à la motion intitulée « Pour une reconnaissance dans l’espace public du rôle joué par les femmes dans l’histoire genevoise ». Conscient de l’importance de cette thématique et en lien avec la réponse à cette motion, le gouvernement a également modifié, en juin dernier, le règlement sur les noms géographiques et la numérotation des bâtiments afin de simplifier la possibilité de dénomination pour des personnalités ayant marqué l’histoire de Genève en privilégiant les noms de femmes, que ce soit pour les rues ou pour les établissements secondaires supérieurs de formation générale (voir point presse du 3 juin 2020).

    Les nouvelles dénominations sont les suivantes :

    - Place #Lise_GIRARDIN (1921-2010, politicienne), pour la place des Vingt-Deux-Cantons :

    Lise Girardin, professeure de français de formation, est une politicienne du Parti radical suisse. Maire de Genève en 1968, 1972 et 1975, elle est la première femme en Suisse à occuper cette fonction. De 1971 à 1979, elle est aussi la première femme élue au Conseil des Etats. Elle sera également présidente de la Commission fédérale des étrangers de 1984 à 1991. Sur le plan cantonal, Lise Girardin se mobilise pour la démocratisation des études et la formation et, sur le plan fédéral, pour la décriminalisation de l’avortement, les problèmes d’adoption et de filiation et l’égalité entre hommes et femmes.

    - Place #Ruth_BÖSIGER (1907-1990, vendeuse et militante anarchiste), pour la place du Chevelu :

    Ruth Bösiger, dite « Coucou », est photographe de métier, vendeuse et militante anarchiste. Ruth Menkès (du nom de son premier époux) était active au groupe du Réveil anarchiste à Genève en 1936, quand elle y rencontra André Bösiger. Elle était responsable de la chorale anarchiste et présente aux réunions de la Libre pensée et de la Ligue des droits de l’homme. Coucou Bösiger fut de toutes les luttes aux côtés de son compagnon, avec lequel elle eut une fille. Elle fait partie des nombreuses femmes anarchistes en Suisse dont l’histoire reste à écrire.

    - Rue #Marguerite_DELLENBACH (1905-1993, directrice de musée et ethnologue), pour la rue Bergalonne :

    En 1922, Marguerite Dellenbach devient secrétaire pour le Musée d’ethnographie de Genève et s’impose rapidement comme une véritable collaboratrice. Elle est dès lors pressentie pour assurer la direction du musée. Après une thèse à l’Université de Grenoble en 1935, elle est finalement nommée directrice du musée d’ethnographie en juin 1951, jusqu’en 1967. En 1944, elle devient la première femme suisse à présider une société savante, celle de géographie de Genève, et prend par la suite la présidence de plusieurs autres sociétés, dont la Société suisse d’anthropologie et la Société suisse des américanistes. Ses travaux sont récompensés par diverses distinctions, dont la médaille française de chevalier de l’Ordre des arts et des lettres.

    – Rue #Mina_AUDEMARS (1883-1971, pédagogue), pour la rue de la Vallée :

    Mina Audemars est une pédagogue reconnue. Avec Louise Lafendel (1872-1971), sa collaboratrice et grande amie, elles dirigent pendant trente ans la Maison des petits, une école enfantine à la renommée internationale, qui forme aussi des éducatrices. Elles se consacrent à la question de l’éducation des plus jeunes. Elles développent une pédagogie spécifique, inspirée par d’autres mais enrichie de leurs recherches et observations communes. Leurs idées suivent la devise « par l’activité manuelle à l’activité mentale ». Mina Audemars est aussi chargée de cours à l’Institut des sciences de l’éducation jusqu’en 1947. Sa tombe se trouve au cimetière des Rois.

    - Rue des #Trois_Blanchisseuses, pour la rue de la Pisciculture :

    Le vendredi 1er août 1913 vers 17 heures, un bateau-lavoir amarré au quai du Seujet coule subitement dans le Rhône. Trois femmes sont tuées : Marie Dido, vingt-huit ans, mariée et mère de trois enfants, Franceline Mermier, septante-trois ans, blanchisseuse, et Cécile Pleold, vingt et un ans, employée-blanchisseuse. Cet accident provoque des remous à Genève. Une enquête est ouverte, et même si l’affaire est ensuite classée par la justice, elle a un retentissement certain et amène à la création d’un lavoir municipal pour remplacer les bateaux, dont les conditions de travail ont été jugées inacceptables.

    - Rue #Julienne_PIACHAUD (1894-n.d., fonctionnaire de la Société des Nations), pour la rue René-Louis-PIACHAUD :

    Julienne Christine Mayras-Piachaud est la cheffe du service de sténographie du secrétariat de la Société des Nations pendant dix-neuf ans, de 1922 à 1941. C’est alors le plus grand service du secrétariat, composé de plus de cinquante femmes en 1932. Julienne Piachaud n’était toutefois pas considérée à l’égal de ses collègues masculins et moins payée que son collègue chargé de la distribution. Julienne Piachaud a la réputation d’avoir une main de fer au sein de son service, tout en protégeant toujours ses employées en cas de conflits internes au secrétariat. Son mari, René-Louis Piachaud, est bien connu de l’histoire genevoise, écrivain polémique, parfois accusé de proximité avec le fascisme.

    - Rue #Elisabeth_BAULACRE (1613-1693, cheffe d’entreprise), pour la rue Baulacre :

    Elisabeth Baulacre dirige une fabrique de dorures importante au 17e siècle. En 1637, elle épouse Pierre Perdriau, lui aussi marchand et fils de marchand, qui meurt en 1641. Elle se remarie en 1655 avec Jacob Andrion, mais mène seule ses affaires. Son entreprise connaît un formidable essor, dont le succès lui revient entièrement : entre 1641 et 1690, Elisabeth Baulacre développe considérablement l’affaire héritée de son premier mari puis se retrouve à la tête d’une entreprise florissante et prospère, employant des centaines de travailleurs. Elle s’enrichit jusqu’à devenir l’une des contribuables les plus importants de Genève.

    - Rue #Alice_et_William_FAVRE (frère et sœur ; #Alice_Favre (1851-1929), présidente de la Croix-Rouge genevoise), pour la rue William-FAVRE :

    Alice Favre est une philanthrope impliquée dans la Croix-Rouge genevoise à la fin du 19e siècle et jusqu’à l’entre-deux-guerres. Elle en est la présidente de 1914 à 1919. Alice Favre, qui grandit dans la haute bourgeoisie genevoise, aurait passé ses jeunes années dans la Villa La Grange. Sa vocation naît en 1864, à l’occasion d’un gala organisé en l’honneur des diplomates chargés de la signature de la convention de Genève, qui inaugure les bases du droit humanitaire en temps de guerre.

    Pendant la guerre, Alice Favre et la Croix-Rouge genevoise organisent l’accueil des réfugiés et soldats à Genève. Elle met également en place des paquets de Noël pour les soldats suisses en poste à la frontière. Quand la guerre se termine, elle rejoint, en 1919, le Comité central de la Croix-Rouge suisse et dirige un nouveau programme d’activités comprenant notamment la création d’un dispensaire d’hygiène sociale à Genève, réinventant le rôle de la Section genevoise en tant de paix. Cette dernière prend ainsi une direction sociale et locale.

    – Parc #Eglantyne_JEBB (1876-1928, philanthrope), pour le parc des Acacias :

    Eglantyne Jebb est connue pour avoir fondé l’association Save the Children afin de venir en aide aux enfants victimes de guerre. Diplômée d’Oxford en 1898, elle se forme dans l’enseignement primaire. En 1913, après la deuxième guerre balkanique, elle participe à un voyage de soutien dans les Balkans qui la marque profondément. A l’issue de la Première Guerre mondiale, elle fonde alors avec sa sœur le Fight the Famine Council, qui a pour but d’unir les nations afin de faire cesser les famines par l’envoi de produits de première nécessité. En parallèle est créé le Save the Children Fund, qui se donne pour tâche de sauver tous les enfants, sans distinction de nationalité, de religion, d’origine ethnique ou de classe.

    Eglantyne Jebb réalise la première Déclaration des droits de l’enfant, connue comme la Déclaration de Genève, ratifiée en 1924 par la Société des Nations. En plein élan dans ses activités, elle est rattrapée par la maladie et décède le 17 décembre 1928 à Genève. Elle repose au cimetière Saint-Georges. L’héritage d’Eglantyne Jebb est toujours vivant, puisque la Déclaration de Genève a servi de base à la Déclaration des droits de l’enfant adoptée par les Nations Unies en 1959, en vigueur encore aujourd’hui.

    - Chemin #Camille_VIDART (1854-1930, présidente de l’Union des femmes de Genève), pour le chemin Louis-DUNANT :

    Camille Vidart est fille d’une femme au foyer genevoise et d’un médecin français. Détentrice d’un diplôme supérieur de français délivré par l’Université de Lyon, elle partage sa vie entre enseignement, militantisme féministe et activités philanthropiques. Elle entame sa carrière de professeure à l’école de jeunes filles de Peschier, à Genève (1874-1879). Elle est ensuite engagée à l’Ecole supérieure de jeunes filles de Zurich, devenant à cette occasion la première femme suisse à occuper le poste de maîtresse principale. Particulièrement interpelée par la misère des travailleuses, elle se consacre peu à peu à la philanthropie et au militantisme féministe.

    L’activisme de Camille Vidart se déploie simultanément sur la scène locale, nationale et internationale. De 1898 à 1902, elle sera présidente de l’Union des femmes de Genève, association créée en 1891 afin d’améliorer la formation professionnelle et le statut juridique des femmes. En 1886, elle organise le premier Congrès suisse des intérêts féminins et en prononce le discours d’ouverture, appelant à la solidarité entre femmes.

    Le Conseil d’Etat a par ailleurs suivi le préavis de la CCN, qui n’a pas retenu la proposition de nouvelle dénomination Flore-des-Dames, estimant qu’elle ne met pas assez en avant une personnalité féminine. La proposition #Maggy _REITTMAYER n’a pas reçu non plus l’aval de la commission, qui estime que ce personnage n’a pas de portée historique suffisante pour que son nom soit donné à un espace public. Enfin, les propositions #Cécile_BIÉLER-BUTICAZ, #Annie_JIAGGE, #Grisélidis_REAL et #Marcelle_de_KENZAC ont été acceptées par la commission, mais pas les rues auxquelles elles étaient attribuées. La Ville de Genève est ainsi invitée à faire des propositions complémentaires pour ces quatre personnalités.

    Pour toute information complémentaire : M. Antonio Hodgers, conseiller d’Etat, en contactant Pauline de Salis-Soglio, DT, T. 076 304 20 66.

    https://www.ge.ch/document/point-presse-du-conseil-etat-du-26-aout-2020

    Source : Point presse du Conseil d’Etat du 26 août 2020

    –—

    Ajouté à ce fil de discussion sur la #féminisation des noms de rue à #Genève :
    https://seenthis.net/messages/787572

    #toponymie_politique #noms_de_rue #toponymie #toponymie_féministe #résistance #féminisme #re-nomination #repabtisation #action_toponymique #Suisse

  • Des manifestants #BlackLivesMatter ont fait tomber une statue d’Edward #Colston se trouvant à #Bristol depuis 1895. L’homme était un négrier. Elle avait été érigée car il avait aidé au développement de la ville au XVeme siècle.

    La statue a ensuite été jetée dans un canal.


    https://twitter.com/Conflits_FR/status/1269677215400288262

    #monument #statue #GB #Angleterre #Edward_Colston #Colston #Bristol #toponymie #toponymie_politique #BLM #Black_Lives_Matter #esclavage #traite #traite_négrière
    ping @neotoponymie @reka

    • Protesters rally in #Oxford for removal of #Cecil_Rhodes statue

      University campaigners and #Black_Lives_Matter protesters block road outside Oriel College.

      More than a thousand protesters have gathered outside Oxford University to demand the removal of a statue of the Victorian imperialist Cecil Rhodes.

      Blocking the road outside Oriel College, the Rhodes Must Fall campaign said Black Lives Matter (BLM) protests across the UK, which included the dramatic toppling of a statue of the slave trader Edward Colston in Bristol, had reignited their campaign.

      Riot police stood on the roof of the college building while the crowd below the Rhodes statue listened to speeches, including the announcement of a BLM protest in Oxford on Friday. The demonstration ended peacefully with people leaving their signs on the outside of the building, while there were cheers as a police officer briefly took a knee in the crowd.

      In 2016, hundreds of Oxford students campaigned for the removal of a likeness of the controversial 19th-century figure – who supported apartheid-style measures in southern Africa – from the wall of the college. The campaign also called for the university curriculum to be changed to reflect diversity of thought beyond the western canon.

      The university said then that the statue would stay, with modifications that “draw attention to this history [and] do justice to the complexity of the debate”. It had been warned that it could lose about £100m in gifts should the statue be taken down, but it insisted financial implications were not the primary motive behind its decision.
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      In a statement released on Tuesday, Oriel College said it “abhors racism and discrimination in all its forms” and that it would “continue to debate and discuss the issues raised by the presence on our site of examples of contested heritage relating to Cecil Rhodes”.

      The campaign to remove the statue was supported this week by the Liberal Democrat MP Layla Moran and the leader of the local council.

      Femi Nylander, an organiser for Rhodes Must Fall, welcomed the support from the council, Moran and the thousands who signed the petition to remove the Rhodes statue.

      He said: “It’s good to see public consciousness is changing. We are seeing a paradigm shift. You can see that everywhere.” He added that he hoped the protest would result in a resurgence of the Rhodes Must Fall movement in Oxford.

      Simukai Chigudu, an associate professor of African politics at the University of Oxford, said the phrase “black lives matter” resonated because of “a history of white supremacy that has denigrated, exploited and subjugated black lives”.

      He added that Rhodes Must Fall, which he joined in 2015, had been started by student activists in South Africa who were “tired of colonial iconography, tired of white supremacy in our curriculums, tired of the crisis of representation of black and other minority ethnic people in our institutions”.

      A PhD student, Ndjodi Ndeunyema, 30, said: “We reject this narrative that Cecil Rhodes is a complicated character. No, he is a genocidaire, he is someone who planned an assault [on] Africa and he is not worthy of exaltation, he does not deserve to be on a high street looking down on us. That history will never be erased, it’s a lived reality for people in southern Africa, but it needs to be contextualised, it needs to be accurately represented and not glorified in the way it is today.”

      He said the protest went further than calling for the removal of the statue, it was also about meaningful equality “for the black community, given the moment we are in, but also people of colour and people on the social and economic fringes of any society”. He called for justice for the Windrush generation, describing the scandal as a “substantive policy manifestation of anti-blackness”.

      There was a significant police presence before the protest, with police vans and officers on horses.

      A PhD student who did not want to be named said: “We are here today as students, community members and community-based organisations who believe in democracies, who believe in the valuation of all lives equally and who believe in the removal of colonial iconographies that we must all inhabit.

      “We’re here to say to the University of Oxford, Oriel College and other colleges in Oxford that still demonstrate in support of the values we disagree with, that it is time to take a stand. If you are truly anti-racist and pro-good race relations and inclusion of black and ethnic minority students then today is the day to put your money where your mouth is.”

      Kate Whitington, the Oriel College junior common room president, said: “Oriel College must not be blind to its legacy of colonialism and racism in association with Cecil Rhodes. Despite claims that clear historical context about the Cecil Rhodes statue would be provided in order to acknowledge and educate our students on the imperialist past, the subject remains taboo and Oriel’s continuing silence equal to complicity in the perpetuation of white privilege and supremacy.”

      https://www.theguardian.com/world/2020/jun/09/protesters-rally-in-oxford-for-removal-of-cecil-rhodes-statue?CMP=Share

      #UK

    • Edward Colston statue replaced by sculpture of Black Lives Matter protester Jen Reid

      Exclusive: Artist #Marc_Quinn leads secret mission to install resin-and-steel figure of #Jen_Reid at site of toppled Bristol slave trader.

      The statue of slave trader Edward Colston was replaced in Bristol on Wednesday morning – with a sculpture of one of the protesters whose anger brought him down.

      The figure of Jen Reid, who was photographed standing on the plinth with her fist raised after the 17th-century merchant was toppled by Black Lives Matter demonstrators last month, was erected at dawn by a team directed by the artist Marc Quinn.

      The ambush sculpture is likely to reignite the debate over public statuary in the UK that began with the toppling of the Colston figure five weeks ago. On Wednesday morning police said they had had no complaints and it was “a matter for Bristol city council”.

      Marvin Rees, the city’s mayor, issued a statement saying that “the future of the plinth and what is installed on it must be decided by the people of Bristol”. He said the sculpture was “the work and decision of a London-based artist,” and added: “It was not requested and permission was not given for it to be installed.”

      But he stopped short of saying that the council would act to remove it.

      Arriving in two lorries before 5am, a team of 10 people worked quickly to install the figure of Reid, who said she had been secretly working with Quinn on the idea for weeks. It came as a complete surprise to the authorities, who are yet to announce their plans for the location.

      A cardboard placard reading “black lives still matter” was placed at the bottom of the plinth.

      Shortly after the vehicles drove away, Reid stood in front of the statue with her fist in the air. “It’s just incredible,” she said. “That’s pretty fucking ballsy, that it is.”

      After meticulous planning to ensure the statue could be erected quickly enough to have it in place before officials arrived, the vehicles left the scene about 15 minutes after they got there. “I just knew it was going to happen,” said Reid. “They were so efficient.”

      The most powerful moment of the morning, she said later, was “watching children stand next to it and raising their fists. Black children and white children, together.”

      Quinn said that the installation had gone well. “It went exactly the opposite of how it imagined, because I imagined it being stopped,” he said. “It almost feels like it’s been there forever. It gets under the skin before you understand what it is, which I think is how you make people think about things, how you pose the question a different way and renew the conversation.”

      By late morning the only council presence had been a roadsweeper, whose driver stopped to take a picture before continuing on his shift.

      “It is incredible seeing it,” said Jen Reid’s daughter, Leila Reid, arriving and gazing up at the statue a little later. “It’s surreal. From the kneecap to the shape of her hands - it’s just her.” She said she had struggled to keep the secret since her mother told her. “She’s proud to represent a movement, and if there’s a better way to do that I can’t think of it.”

      Reid, a stylist, attended the march with her husband, who one of the group that rolled the statue of Colston to the river after it was pulled down. She said that to stand for the BLM movement was “massive”, but “it would be just as big if it was someone else representing the same thing.”

      Quinn – whose best known works include his “blood head” self-portrait Self and a sculpture of an artist that temporarily occupied the fourth plinth in Trafalgar Square, Alison Lapper Pregnant – said he viewed it as a duty for prominent white artists to amplify other voices.

      “Jen created the sculpture when she stood on the plinth and raised her arm in the air,” said Quinn. “Now we’re crystallising it.”

      In the weeks since the Colston statue was removed, although ideas including a Banksy proposal and calls for a statue of civil rights campaigner Paul Stephenson have been floated, and a mannequin of the notorious paedophile Jimmy Savile was briefly installed before falling off, no permanent decision on the future of the Colston site has been reached.

      The new black resin and steel figure – entitled A Surge of Power (Jen Reid) 2020 – was transported from Quinn’s studio on Tuesday and stored overnight nearby. It was put in place using a hydraulic crane truck parked next to the plinth.

      The team carried out the same surveys and health and safety checks it would have gone through on a more conventional work, Quinn said, adding that it would be “extremely difficult to move”. But he added: “This is not a permanent artwork.”

      Reid said it had been difficult to keep the secret from friends and family. “When friends say ‘I’ll see you later,’ I think … yeah, you will!”

      On whether there was an issue with a white artist being behind the work, Reid said: “It’s not even a question. If we have allies, it doesn’t matter what colour they are. He has done something to represent BLM, and to keep the conversation going.”

      A placard was briefly placed on the plinth reading “Marc Quinn loves money, not blacks” before it was removed by another member of the public to applause.

      Others were broadly positive in their response. “It’s a really great addition to the centre of Bristol,” said Bobby Loyal, an engineer. “I just hope no one tries to rip this down. The statue before was offensive to a lot of people, I don’t think this is. I think the council should leave it in place.”

      Sanna Bertilsson, who was cycling past, did a double take as she saw the figure and stopped to look. “I didn’t know they were replacing it,” she said. “It’s absolutely beautiful.” Told that it had been put up without permission, she said: “I’d better get a picture before they take it down.”

      The author Bernardine Evaristo tweeted that “some people will find this image of black empowerment offensive/outrageous/threatening” but that she thought it was “wonderful”.

      https://www.theguardian.com/world/2020/jul/15/edward-colston-statue-replaced-by-sculpture-of-black-lives-matter-prote

  • [Moacrealsloa] #Leo_Feigin episode 2
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/leo-feigin-episode-2

    Leo Feigin was born in 1938 at Saint-Petersburg. Became a professional high jumper and received a Master of Sport of the USSR. He left the USSR to settle him in London after a stay of 8 months in Israel. Started as a Russian translater for the #BBC, where Leo quick was given the opportunity to begin with a jazz programma under the moniker #Aleksei_Leonidov. For 26 years he did this until he retired.

    In 1979 he started his own recorded label #Leo_Records.It can be described as follows : " Music for the Inquiring Mind and the Passionate Heart: Leo Records is a small independent company producing highly original, innovative, improvisation-based new music; music that refuses to be submitted to the market forces, that goes against the grain of current wisdoms; music that asks questions, (...)

    #Sun_Ra #Evan_Parker #Anthony_Braxton #Lauren_Newton #Mat_Maneri #Marilyn_Crispell #Cecil_Taylor #Reggie_Workman #The_Art_Ensemble_of_Chicago #The_Ganelin_Trio #Ivo_Perelman #Sainkho_Namchylak #Simon_Nabatov #Joe_Maneri #Joelle_Leandre #Tibor_Szemzo #Sergey_Kuryokhin #John_Wolf_Brennan #Ned_Rothenberg #Russian_New_Music #Eugene_Chadbourne #Sun_Ra,Evan_Parker,Anthony_Braxton,Lauren_Newton,Mat_Maneri,Marilyn_Crispell,Cecil_Taylor,Leo_Records,Reggie_Workman,The_Art_Ensemble_of_Chicago,The_Ganelin_Trio,BBC,Ivo_Perelman,Aleksei_Leonidov,Sainkho_Namchylak,Simon_Nabatov,Joe_Maneri,Joelle_Leandre,Tibor_Szemzo,Sergey_Kuryokhin,John_Wolf_Brennan,Ned_Rothenberg,Russian_New_Music,Eugene_Chadbourne,Leo_Feigin
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/leo-feigin-episode-2_09112__1.mp3

  • À San Francisco, quand mon quartier fait l’expérience de la pandémie
    Par Howard Becker (12/04/2020)
    SOCIOLOGUE
    https://aoc.media/analyse/2020/04/12/a-san-francisco-quand-mon-quartier-fait-lexperience-de-la-pandemie

    L’épidémie de Covid-19 transforme nos habitudes, nos interactions sociales : nous nous adaptons pour faire face à la crise. Résident de North Beach, à San Francisco, l’immense sociologue Howard Becker observe avec minutie et empathie comment la vie s’est ajustée dans son quartier.

    J’habite à San Francisco, dans un quartier qui s’appelle North Beach ou Russian Hill, les deux s’entremêlant sans frontière nette. Ce quartier date du séisme et de l’incendie de San Francisco de 1906, quand tout, dans ce coin, a été détruit, non pas par le tremblement de terre mais par le feu, qui n’a laissé qu’un tas de cendres.

    Reconstruite, cette petite partie de mon quartier a fourni les principaux logements des immigrants siciliens, venus avec leurs traditions et pratiques de la pêche. Quand j’ai emménagé ici il y a plus de cinquante ans, les « étrangers » comme moi et ma famille, et les autres familles similairement « américaines » de peintres et de sculpteurs qui enseignaient au San Francisco Art Institute situé non loin, n’ont pas été les bienvenus. Les pêcheurs qui apparaissaient, au printemps, assis sur les marches devant leur appartement où ils raccommodaient leurs filets et casiers à crabes, craignaient que nous ne rendions le quartier plus désirable, et – du fait de leur propre cupidité, ils étaient clairs sur ce point – qu’ils ne se retrouvent forcés de vendre leurs immeubles en échange des prix élevés que, nous, « Américains » offririons.

    Cela s’est effectivement passé ainsi, par étapes, au fil des ans. La première réelle invasion du quartier occupé par les Italiens a été celle des Chinois, qui ont traversé la frontière officieuse mais très réelle qui séparait la Little Italy du Chinatown tout proche. Ainsi, les immeubles des rues autour de chez moi ont bientôt appartenu à des Chinois et des familles sino-américaines, qui les habitaient. Les « Américains » et les « Sino-américains » ont rapidement noué des liens de voisinage, bien que rarement intimes. Nous pouvions les connaître suffisamment pour leur demander de réceptionner un colis en notre absence, mais pas au point de les inviter à dîner.

    Les établissements liés à la communauté locale italienne – les restaurants, dont les gérants faisaient encore partie de cette communauté où qu’ils résident dans la ville – ont peu à peu été remplacés. La fabrique de pâtes au coin de la rue a déménagé lorsque les hippies sont arrivés, pour être remplacée par un Co-Existence Bagel Shop. Les coffee shops tenus par des hippies, ainsi que les voyageurs hippies comme moi et ma famille, sont restés là pendant longtemps.

    Et il y avait toujours quelqu’un pour fournir les services que le citadin américain s’attend à trouver : coiffeurs, salons de beauté, supérettes de quartier, bars et cafés.

    [Mon quartier a toujours connu, et continue de connaître, toute une série d’accommodements sociaux.]

    Peu à peu, tout le monde s’était habitué aux Chinois et hippies installés ici. Mais bientôt la population du quartier a commencé à refléter les nouvelles entreprises qui étaient en train de gagner la ville : les géants de l’informatique et de l’information, qui se sont tout naturellement installés dans les vastes bâtiments du Financial District_ e San Francisco. Avec ces nouvelles entreprises – Sales Force, par exemple, a acheté son propre immeuble de plusieurs étages –, sont arrivés les gens qui y travaillaient. Certains de ceux qui désiraient habiter dans la City avaient des enfants en bas âge. Tout cela a contribué à augmenter la demande pour le stock réduit et limité de logements à North Beach/Russian Hill (et dans le quartier limitrophe de Telegraph Hill), logements qui avaient l’avantage d’être relativement proches à pied des bureaux de ces nouveaux géants de l’économie.

    Ainsi, mon quartier n’est pas un coin perdu, immuablement stable de la ville. C’est une communauté composée d’une population sans cesse changeante située dans un périmètre physique réduit, un quartier doté d’institutions, d’organismes, d’entreprises et de petits commerces qui sans cesse s’efforcent de répondre à des impératifs socio-économiques en perpétuelle évolution. Mais il a toujours connu, et continue de connaître, toute une série d’accommodements sociaux qui viennent soutenir les habitudes, besoins et désirs des gens qui y habitent.

    Ces accommodements sont visibles dans les petits détails de la vie de tous les jours, dans la manière dont la vie sociale « fonctionne » ou non. Et cela relève du truisme sociologique que de dire que ce n’est que lorsque les accommodements sociaux ne fonctionnent pas comme il se doit, et que tout le monde commence à se plaindre, que l’on prend conscience de la manière dont fonctionnent effectivement les choses quand elles fonctionnent.

    San Francisco est désormais, comme le reste du monde, assiégée par le coronavirus. Les dirigeants ont demandé aux citoyens d’éviter tous les contacts que la vie quotidienne d’ordinaire exige dès lors qu’il s’agit de travailler, manger, faire ses courses, socialiser, accéder aux soins de santé et de s’adonner à tant d’autres petites routines de la vie.

    Cela ne veut pas dire que plus aucune partie de l’énorme machine qui sous-tend notre vie au quotidien ne fonctionne. Il m’est encore possible, tous les matins, de recevoir et lire mon journal, le San Francisco Chronicle, éminemment conscient que quelqu’un s’est levé, alors qu’il faisait encore nuit, pour se mettre au volant d’un camion chargé d’exemplaires du journal (au contenu écrit et imprimé par bien d’autres encore), pour venir jusque dans notre rue afin que quelqu’un, depuis l’arrière du camion, puisse en lancer un paquet dans l’entrée de notre immeuble. La vie continue. J’ai ma presse habituelle qui alimente mes analyses de la vie de tous les jours.

    Cela fonctionne, du moins jusqu’à présent, pour la livraison des journaux. Mais qu’en est-il de la nourriture ? Personne ne lance du lait, des œufs, des fruits et des légumes de l’arrière d’un camion jusqu’à l’entrée de mon immeuble. La ville s’est toujours organisée différemment pour répondre à ce besoin. Mais les nouvelles règles imposées par le virus interfèrent avec cette organisation d’une manière à laquelle nous ne sommes pas préparés.

    [Nous autres sociologues, par nécessité, attendons que le changement des conditions de la vie quotidienne oblige les gens à innover.]

    La plupart des choses continuent d’être comme elles ont toujours été. Nous continuons d’avoir des magasins de proximité où nous pouvons acheter tout ce dont nous avons besoin pour nous nourrir, nous et notre famille. Mais qui sait quand la pandémie interfèrera avec cette offre là ? Et les restaurants, cette lointaine invention visant à nourrir une population toujours plus nombreuse dans des villes comme Paris, où les gens ne vivent plus au sein d’une unité familiale où la confection des repas fait partie de la division coutumière du travail ! Que se passera-t-il, à présent que les citadins doivent abandonner la proximité et l’intimité qui semblaient nécessaires à notre style de vie, afin d’éviter d’être infectés par cet ennemi invisible, et afin que nous puissions obtenir ce que nous voulons, et ce dont nous avons besoin, en évitant les obstacles et dangers que l’épidémie amène ?

    Comme souvent, c’est un problème, un danger qui exige de nous que nous changions notre manière de faire, en l’occurrence la façon dont les citadins se nourrissent. Les sociologues ne peuvent pas ranger les gens dans des groupes – comme le font les psychologues expérimentaux, qui traitent les membres de ces groupes de manière différente, afin de déterminer ce que ces traitements distincts entraînent comme différences de comportement chez leurs « sujets ».

    Changer l’organisation de la vie sociale requiert des inventions sociales : des manières nouvelles de faire d’anciennes choses, ou des choses nouvelles pour remplacer les anciennes manières d’assouvir des besoins. Nous autres sociologues, par nécessité, attendons que le changement des conditions de la vie quotidienne oblige les gens à innover, à créer les nouvelles façons de faire qui s’imposent. La vie sociale fait l’expérience pour nous.

    Cela oblige ceux qui font de la sociologie à être prêts à observer la vie autour d’eux, afin de voir qui fait quoi et par quel nouveau moyen, et d’entendre non seulement les raisons qu’ils donnent aux changements qu’ils mettent en place, mais aussi les réactions de ceux qui les entourent, à ces nouvelles solutions. L’histoire nous fournit une fois de plus l’occasion de regarder comment les gens improvisent des solutions face à une énième version de ces mêmes bonnes vieilles difficultés.

    La nourriture est la réponse générale à la question de savoir comment nous nous alimentons. La plupart des habitants de San Francisco se nourrissent en préparant des repas chez eux, en utilisant des aliments achetés dans des magasins d’alimentation. Certains de ces magasins sont des avant-postes de grandes chaînes (Safeway, par exemple, à San Francisco). D’autres magasins sont spécialisés, répondant par exemple aux exigences de ceux qui auraient besoin d’ingrédients adaptés à une cuisine italienne régionale. D’autres magasins encore (essentiellement dans le quartier japonais) fournissent le meilleur et le plus frais des poissons pour la préparation des sashimi, spécialité japonaise. Quelques traiteurs juifs servent de la soupe aux boulettes de matzoh, des sandwichs au pastrami, etc. D’autres personnes encore font leurs emplettes dans les omniprésents marchés de producteurs. Beaucoup de restaurants servaient des plats raffinés préparés par de vrais chefs. La ville s’enorgueillit de plusieurs restaurants étoilés par le Michelin.

    Or, aujourd’hui, en raison des restrictions imposées pour une période indéfinie par la pandémie, aucun de ces restaurants ne peut accueillir une clientèle, qu’elle soit de passage ou qu’elle réserve une table. Ces manières habituelles d’accueillir les clients constituent aujourd’hui une violation des règles strictes en matière de réunion dans l’espace public imposées par la ville. Par conséquent, les restaurants ne peuvent plus ouvrir leurs portes, ce qui signifie plus d’entrées d’argent, et donc pas d’argent pour payer les fournisseurs de produits bruts, les employés et le propriétaire des murs.

    Ainsi, ceux d’entre nous qui habitent North Beach et trouvaient cela pratique et agréable d’aller manger régulièrement au restaurant Da Flora sur Columbus Avenue, ne peuvent plus le faire. Jen et Darren, propriétaires du restaurant, étaient, bien entendu, encore plus contrariés que nous. Ils n’avaient jamais préparé de repas à emporter ou à livrer, et ils n’étaient pas sûrs de pouvoir nourrir leurs clients de cette manière, ni que quiconque veuille que leurs repas leur parviennent ainsi.

    Pourtant, moi, je savais que je voulais leurs plats, peu importe la manière dont ils me parvenaient ; alors je les ai appelés pour tenter de les persuader d’essayer, et de voir si d’autres personnes voudraient bénéficier de ce genre de service. À leur agréable surprise, c’est exactement ce que beaucoup voulaient. Tous ceux qui ont tenté l’expérience en ont immédiatement parlé à des amis, et la nouvelle s’est répandue. Les affaires ont repris ! C’est Christopher, le frère de Darren, serveur au restaurant en temps normal, qui livre les repas – plat principal, salade, pain et dessert –, facturés au même prix qu’autrefois dans le restaurant.

    Elias, l’autre héros de ma petite histoire, était depuis plus de vingt ans le propriétaire et l’exploitant du Café Sappore, situé sur Lombard Street, à une rue de chez nous. Sappore était soutenu, en partie, par les cars de touristes venus du monde entier pour arpenter la célèbre rue Lombard (une courte rue tout en lacets qui rejoint deux rues perpendiculaires) – touristes qui s’arrêtaient à Sappore pour prendre un café ou un thé et un sandwich. Ce café était aussi devenu, sans que personne ne l’ait voulu ou planifié et certainement pas Elias, le lieu privilégié des réunions de quartier, l’endroit où, lorsqu’il y avait un problème qui excitait les résidents permanents, l’inévitable « réunion de protestation » se déroulait. Et c’était aussi l’endroit où l’on pouvait inviter une personne à déjeuner en sachant que quels que soient ses goûts, restrictions ou excentricités alimentaires, elle trouverait au menu quelque chose que non seulement elle supporterait, mais qui en plus la régalerait. Tout cela pour dire que Sappore a prospéré.

    Cependant, un jour, de manière inattendue, Elias a perdu le bail du lieu. Il a rapidement trouvé un autre endroit, beaucoup plus petit, sur Columbus Avenue, une rue voisine bien plus large et fréquentée, et il a ouvert Le Sandwich, dont la carte se composait d’une douzaine de sandwiches : des classiques comme le Reuben, et des variétés moins connues comme le Bollywood. Le succès a été immédiat.

    [Cette petite zone géographique locale, qui affiche habituellement extrêmement peu d’organisation sociale visible, possède en fait une « culture ».]

    Puis le coronavirus est arrivé, et avec lui son lot de difficultés. Mais Elias n’a pas fermé. Comme il n’avait pas d’endroit où les gens pouvaient manger ce qu’il préparait, à part quelques chaises sur le trottoir, il a pu continuer à faire ses sandwiches et à les vendre sans violer les nouvelles restrictions. Et puis il a annoncé qu’il pourrait également livrer d’autres types de repas.

    Je savais vaguement qu’Elias avait aussi une activité de traiteur, des dîners destinés à un nombre important de convives lors de soirées chez des particuliers. Je découvrais à présent que c’était une partie importante de ses activités dans la restauration, et qu’il dirigeait son affaire depuis son appartement voisin. Quelques jours plus tard, il nous a dit qu’il était prêt à commencer à livrer des repas, deux soirs par semaine. Nous avons eu la primeur – de délicieuses lasagnes –, et c’est maintenant une affaire régulière. Chaque semaine, il met en ligne son nouveau menu. (Mais je dois vous rappeler qu’il ne livre pas à Paris !)

    Ces deux entreprises sont montées au créneau lorsque leurs clients – ainsi qu’elles-mêmes – ont commencé à pâtir de la situation imposée par la pandémie. Ainsi, la nourriture que les gens désiraient, la nourriture que Jen, Darren et Elias voulaient continuer de préparer pour pouvoir travailler et subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs employés, cette nourriture, ils ont su la rendre disponible. Ils ont réagi de manière rapide et inventive, au bénéfice de tous.

    On peut faire un parallèle entre cette situation et le domaine de l’interaction interpersonnelle. Dans la vie quotidienne ordinaire, beaucoup de gens du quartier commencent à vous lancer un « Hi ! » à l’américaine après vous avoir croisé plusieurs fois. Souvent, un voisin de longue date nous présente une personne qui vient d’emménager dans un des appartements de la rue. C’est ainsi que nous avons rencontré Terry, qui venait de s’installer dans l’immeuble voisin du nôtre, qui avait été acheté par Ben et Bethany Golden pour s’assurer que tous les logements seraient occupés, à terme, par des personnes avec lesquelles il serait facile de s’entendre. Lorsqu’ils trouvaient de telles personnes, ils leur vendaient un appartement. Et présentaient les nouveaux-venus aux voisins.

    C’est ainsi qu’un jour Bethany nous a présenté notre nouvelle voisine, Terry Ewins, qui avait récemment acheté un des appartements, en précisant en passant qu’elle était capitaine au poste de police du quartier. Elle semblait tout à fait agréable et raisonnable, et nous avions l’habitude de nous saluer dans la rue, mais là s’arrêtait notre relation de « voisinage », exactement comme pour les autres personnes qui avaient progressivement emménagé dans les logements du coin.

    Et puis, un peu plus tard, après que London Breed, le maire de San Francisco, a émis la directive officielle de non-circulation dans les rues sans raison valable, Terry (qui, entre-temps, avait été promue au rang de commandant) a fait savoir (par l’intermédiaire de Bethany, qui nous avait présentés) qu’elle se rendait au travail à pied tous les jours, et que si nous avions besoin de faire une course, ou de quoi que ce soit qui nous obligerait à sortir, il suffisait de le lui faire savoir, et qu’elle serait heureuse de faire la course pour nous.

    L’idée que nous nous faisions du policier de haut rang n’incluait apparemment pas – vu notre première réaction de perplexité – le fait qu’il rende de tels services à des personnes à peine connues de lui. Non que cette femme ait fait quelque chose pour mériter qu’on la soupçonnât de quoi que ce soit – cela relevait juste d’un simple préjugé de notre part. En y réfléchissant davantage, j’ai réalisé qu’elle avait dû dire cela parce qu’elle avait vu que je suis plutôt âgé (91 ans, pour être exact, mais ça elle ne le savait pas, et a dû simplement déduire mon grand âge de mes balades assistées d’une canne) et estimé qu’une aide occasionnelle, et non contraignante pour elle, me rendrait service.

    Je me suis mis à réfléchir à la façon dont la directive du maire sur le confinement affectait les organisations et le comportement des gens. Il semble probable que les petits gestes et événements, comme ceux que je viens de décrire, se produisent plus souvent maintenant que nous sommes dans cette « situation d’urgence », bien que personne n’en ait fait le constat.

    Ceci nous laisse penser que cette petite zone géographique locale, qui affiche habituellement extrêmement peu d’organisation sociale visible, possède en fait tout un ensemble de ce que les spécialistes de sciences sociales appellent « culture » ou « compréhensions partagées » : des accords implicites pour l’adoption de certains comportements dans certaines circonstances. Ces « circonstances » sont rarement réunies comme elles le sont actuellement, de sorte que nous assistons ici à la façon dont la possibilité d’un tel comportement advient, dès lors que les circonstances commencent à convaincre les gens que ce type de situation inhabituelle exige des réactions inhabituelles.

    traduit de l’américain par Hélène Borraz

    Pour @colporteur ;)
    #Howard_Becker #San_Francisco

    Howard Becker
    SOCIOLOGUE, PROFESSOR AT THE UNIVERSITY OF WASHINGTON
    Né en 1928, Howard S. Becker fut formé dans la tradition de l’école de Chicago, notamment auprès de Everett Hughes. Il est l’auteur de très nombreux livres classiques de sociologie, à commencer par Outsiders ou Les Mondes de l’art.

    https://aoc.media/auteur/howard-becker

    • San Francisco ou la distanciation sociale avant l’heure
      Par Cécile Alduy (27/04/2020)
      CHERCHEUSE EN LITTÉRATURE
      https://aoc.media/opinion/2020/04/27/san-francisco-ou-la-distanciation-sociale-avant-lheure

      La distanciation sociale, le meilleur moyen de lutter contre l’épidémie de Covid-19 ? Dans ce cas, il n’est pas surprenant que San Francisco, ville de l’automobile individuelle, de Tinder, de UberEat… soit particulièrement épargnée. Mais cette observation est à double tranchant, révélatrice de la fracture digitale, qui est aussi fracture sociale, dans une ville déjà désertée par tous ceux pour qui le télétravail n’est pas une option.

      On a ressorti les masques. Le bleu, le rose, le bariolé, taille enfant, achetés pour nous protéger des fumées toxiques du Paradise Fire en novembre 2018. L’air était âpre, piquait les yeux, la gorge. Un brouillard roux à couper au couteau masquait la ville. Déjà, on se calfeutrait et on comptait les morts. Déjà, pendant des jours, on a eu peur de suffoquer.

      À l’heure du coronavirus, on retient de nouveau son souffle à San Francisco. Mais aujourd’hui le mal est invisible, partout et nulle part, intraçable. On porte des masques en plein soleil, alors que l’air n’a jamais été aussi pur. Les abeilles sont revenues, les oiseaux s’en donnent à cœur joie. Mais les balançoires des jardins d’enfants pendent dans le vide, inutiles. Les autoroutes qui cisaillent la ville se sont tues. Devant les supermarchés s’allongent des files en pointillé – une personne tous les deux mètres, gants en latex aux mains, et masques déjà obligatoires. La ville est inchangée, la nature resplendit, mais les humains sont sur la défensive, parés pour un cataclysme.

      Pourtant, dans la Baie de San Francisco, le nombre de morts n’est pas parti en flèche, comme à New York, en France, en Espagne ou en Italie. La fameuse « courbe » des infections au Covid-19 a été tellement aplatie par des mesures précoces qu’on attend encore « la vague » et le « pic », alors que la côte Est et la Floride ont été submergées.

      Mais tout aurait pu être différent. Le 10 mars on recensait quatorze cas d’infection à San Francisco, ville de 885 000 d’habitants, contre seulement sept à New York, qui en compte 8 millions. Un mois plus tard, cette dernière ville est en urgence absolue, littéralement asphyxiée. L’autre attend, immobile. Plus de 13 000 morts à New York au 18 avril contre 20 (en tout) à San Francisco. Pourquoi un tel écart ?

      Il y a d’abord sans aucun doute la chronologie – tardive et à reculons côte Est comme en France, proactive en Californie – des politiques publiques. Début mars les rassemblements de plus de 1000, puis de 100 personnes sont interdits ; en France, on en est encore aux meetings électoraux des municipales et le Président Macron se targue d’aller au théâtre car, dit-il, « la vie continue ». Dès le 16 mars, alors qu’on compte neuf décès sur tout l’État de Californie, les écoles publiques ferment (les écoles en France n’ont été fermées que le 13 mars, alors qu’il y avait déjà 79 morts déclarés). Le 17 mars, la maire de San Francisco, London Breed, une vigoureuse noire américaine démocrate, signe un décret de « shelter in place », littéralement « restez à l’abri où vous êtes », une expression tirée des manuels de riposte aux risques de radiation nucléaire, et familière des États confrontés aux tueries au fusil d’assaut dans les écoles et aux hurricanes. Le gouverneur Gavin Newson étend bientôt cette ordonnance à toute la Californie. Au même moment, le gouverneur de l’État de New York, Cuomo, est catégorique : « Il n’est pas question d’imposer un « shelter in place » à New York » annonce-t-il le 18 au New York Times. Il devra faire marche arrière deux jours plus tard.

      Face à une épidémie qui se propage de manière exponentielle, chaque contact évité ralentit la machine infernale. Chaque jour perdu dans l’insouciance ou le déni l’accélère. CQFD par l’exemple californien.

      [L’esprit d’initiative et d’innovation tant prisé repose sur une indifférence, voire un certain mépris envers un État dont on n’attend pas grand-chose.]

      Mais au-delà des mesures officielles, ce sont des facteurs socio-culturels et géographiques qui ont aussi fait la différence dans le quotidien : des habitus, des croyances, des bulles cognitives, des modes d’interaction sociale et une géographie suburbaine qui forment un mode de vie – et d’agir – propre à la Californie et surtout à la Baie de San Francisco. Un écosystème où la vie digitale infusait dans la ville bien avant que tout ne bascule dans la réalité virtuelle, et où l’État n’a jamais été un sauveur. Sauf pour les laissez-pour-compte de la révolution de la tech.

      La pandémie est d’abord un révélateur du politique au sens littéral de gestion de la cité. Les lieux d’exercice du pouvoir où la riposte s’est décidée précocement ont été d’abord hors de la politique et du système représentatif. Si les maires et le gouverneur ont été rapides à réagir, ils n’ont fait que suivre d’autres acteurs souvent plus puissants : l’influence de la tech et des universités comme leaders d’opinion et de comportements dans la Silicon Valley a été précoce, et décisive.

      Ainsi, le télétravail a été organisé en amont dès fin février, puis imposé aux salariés des starts-ups et des mastodontes début mars avant même que le confinement ne soit déclaré (là aussi très tôt) par les counties. Ces multinationales ont des milliers d’employés partout dans le monde et évaluent très tôt les risques économiques et sanitaires de la déflagration qui se propage de la Chine vers l’Europe et le reste du monde. Culture du big data, de la modélisation des comportements, de l’analyse de risque, de l’agrégation et de la gestion de l’information, du leadership, et de l’ouverture commerciale et culturelle sur le Pacifique, le cœur de métier des Apple, Amazon, Facebook, Google, et autres grandes et petites tech companies les préparaient culturellement et industriellement à prendre le pouls de l’Asie et à anticiper au quart de tour.

      On aime critiquer les GAFA et la tech (et il y a plein de raisons valides pour le faire), et pointer du doigt la mondialisation comme l’une des causes ou des accélérateurs de la pandémie. La réalité est plus complexe : dans l’écosystème de la Silicon Valley, ils ont aussi eu un rôle de leaders et ont accéléré la prise de conscience, pour ensuite participer massivement à l’adaptation de la région aux conséquences du confinement. Google a ainsi déployé 100 000 hot spots WIFI gratuits dans les zones blanches de Californie et donné 4 000 ordinateurs Chrome book aux écoles publiques. Il n’en demeure pas moins troublant de constater le pouvoir décisionnaire massif de ces magmas industriels.

      C’est plus généralement que la culture de la Baie est marquée une attitude de responsabilité individuelle à double tranchant. L’esprit d’initiative et d’innovation tant prisé repose sur une indifférence, voire un certain mépris envers un État dont on n’attend pas grand-chose, si ce n’est, au minimum, de ne pas être un obstacle (ce qui, sous la présidence Trump, n’est pas gagné d’avance). L’idée d’un destin collectif existe, mais il repose sur l’appartenance à une « community » qui n’est pas, contrairement à une idée reçue française, fondée exclusivement sur l’identité ethnique ou sexuelle, mais plutôt sur des micro-lieux de vie et de partage de destins : quartier, entreprises, villes. Et donc les quartiers s’organisent pour soutenir les cafés et restos indépendants menacés de mettre la clé sous la porte, les villes décident seules quand et dans quels termes imposer le confinement, les sans-abris sont mis à l’abri massivement par les municipalités, les entreprises développent seules de véritables politiques de santé publique.

      À Stanford University (où j’enseigne), le campus a ainsi basculé en mode purement digital dès le 9 mars, pour être entièrement fermé et évacué le 25. L’activité de recherche, sans attendre d’hypothétiques fonds publics, s’est immédiatement réorientée vers la réponse à la pandémie, dans la faculté de médecine, en sciences sociales ou en design, tandis que le semestre de printemps se déroulait entièrement par Zoom avec des étudiants aux quatre coins du monde.

      Le discours du leadership n’a d’ailleurs pas été celui d’une « guerre » à mener ou gagner, mais un engagement de responsabilité civique fondé sur l’analyse des données scientifiques et la prise en charge des besoins de la « communauté ». D’immenses efforts ont été déployés pour subvenir aux besoins de (presque) tous, des étudiants boursiers aux post-docs, aux jeunes professeurs non titularisés, aux restaurateurs, agents d’entretien, contractuels, le staff, financièrement, psychologiquement, technologiquement et intellectuellement. Et face au désastre économique qui se précise, le président de Stanford et la vice-présidente vont amputer leurs salaires de 20%.

      D’autres facteurs socio-culturels et géographiques ont aidé à contenir, jusqu’ici, la propagation exponentielle du virus. Il y a d’abord la proximité avec l’Asie, qui est bien plus qu’une donnée géographique ou économique. Au dernier recensement (2010), plus de 33% des San Franciscains se déclaraient « Asian-American », un chiffre qui bondit à 58% de la population à Daly City, banlieue industrielle et résidentielle au sud de la ville. L’Asie n’est pas un horizon lointain sur cette frontière pacifique : elle est au cœur du tissu culturel, ethnique et intellectuel de la région. Elle façonne les manières de socialiser, de se saluer, d’interagir, de se protéger, et de penser le monde. Bien avant l’épidémie il n’était pas rare de voir des jeunes et moins jeunes Chinois ou Asian-American parcourir la ville portant un masque chirurgical, pour se protéger ou protéger les autres.

      Autre micro-différence culturelle, qui en période de coronavirus a pu avoir une influence : les gens se touchent moins à San Francisco qu’en France, en Italie, en Espagne ou à New York. Entre la culture hygiéniste, qui fait que les solutions hydro-alcooliques étaient déjà dans les sacs à mains et les officines de dentistes, et le « cool » un peu distant des échanges quotidiens, on se sourit de loin. La socialisation à San Francisco est chaleureuse dans les mots et les visages, mais plus distante physiquement, moins « au contact » (pas de bises à la française, on ne se serre même pas toujours la main pour se présenter, encore moins pour se dire bonjour — un salut de la tête, de loin, suffit ; les « hugs » sont réservés aux retrouvailles).

      [Cette « distanciation sociale » avant l’heure n’est que le masque affable d’une fracture sociale et raciale vertigineuse.]

      Cette distance sociale physique dans les interactions du quotidien est mise en abyme par la géographie urbaine, ou plutôt suburbaine de San Francisco et des alentours. Excepté un centre-ville touristique et des affaires assez dense et quelques îlots de tours, la ville s’étale sur sept collines principalement résidentielles, séparées par d’immenses parcs de plusieurs centaines voire milliers d’hectares, comme le Presidio. Les immeubles sont plutôt rares et limités par décret à quatre ou six étages. Le rêve californien est la maison victorienne individuelle (comme la fameuse « maison bleue » de Maxime Le Forestier, récemment mise sur le marché pour la modique somme de 3,5 millions de dollars).

      Pour un Parisien ou un New Yorkais, certains quartiers sont en temps normal d’un calme au choix flippant ou apaisant. Dans mon quartier de Potrero Hill, colline coincée entre deux autoroutes où sont perchées des maisons à deux étages, on vit ce paradoxe qu’il y a aujourd’hui, en plein « confinement » : plus de gens dans les rues (car ils ne sont plus ni dans leur voiture ni au bureau) que d’habitude, où l’on peut marcher cinq pâtés de maisons sans rencontrer âme qui vive. D’ailleurs les « clusters » de contagion sont presque exclusivement dans des centres pour sans-abris ou des maisons de retraite, ou dans le quartier de Mission où l’habitat collectif est plus dense.

      Chacun dans sa maison individuelle, et surtout dans sa voiture. Avec 1,7 voiture par famille, les San Franciscains font presque tout en automobile (malgré l’émergence du vélo électrique pour vaincre lesdites collines, pentues) : les courses, toutes les courses de la baguette à la pharmacie, la dépose-rapide des enfants devant l’école, les sortes de « drive-in » pour les chercher à 16h00 où l’on embarque non un plat mais un môme (le nôtre généralement, c’est bien organisé), le dentiste, le coiffeur, la balade du week-end à la plage, et surtout, le travail. Entre toutes ces activités, il peut arriver de passer quatre bonnes heures par jour en voiture, juste pour accomplir le minimum vital professionnel et familial. Les 160 000 passagers qui prennent quotidiennement le métro de San Francisco (400 000 sur toute la Baie) font pâle figure en comparaison des 4,3 millions qui s’agglutinent dans le métro new yorkais.

      Et ce qu’on ne fait pas en voiture, on le fait en ligne : acheter des habits, commander des repas (UberEat), faire faire ses courses par quelqu’un d’autre (Instacart, DoorDash), et même rencontrer l’âme sœur ou sa « date » (Tinder) — une App née à San Francisco vous évite de sortir de chez vous. Ce faible taux de promiscuité au quotidien aura-t-il freiné lui aussi la propagation du virus ? Là encore, les « leçons » de la crise ne vont pas forcément dans le sens qu’on aimerait : le tout voiture et l’uberisation ont peut-être été des facteurs protecteurs – du moins pour ceux qui peuvent en profiter.

      Avec le « shelter in place », les rues ne sont donc pas soudain vides – elles l’étaient déjà dans de nombreux quartiers la plupart du temps. Les interactions sociales se sont raréfiées, notamment dans ces rues qui offraient sur deux pâtés de maison une soudaine concentration d’échoppes, mais on télé-commutait déjà de manière régulière dans les entreprises de l’économie de l’information, de l’éducation, de la tech, ou de la finance. Et avec le tout voiture, combien de gens se croisaient vraiment dans la rue chaque jour, hors quartiers touristiques et d’affaires ? À visualiser New York ou Paris, puis le San Francisco d’avant, on imagine volontiers (même s’il faudrait des études précises) que nombre de San Franciscains faisaient déjà de la « distanciation sociale » sans le savoir.

      Et c’est d’ailleurs bien là que le bât blesse. Cette cartographie des interactions humaines esquissée ici à grand traits sans doute grossiers, révèle des failles sociologiques immenses qui se lisent déjà dans la géographie du Covid-19. Cette « distanciation sociale » avant l’heure que permettait la digitalisation des modes de vie et une urbanisation construite autour de la maison individuelle et de l’auto n’est que le masque affable d’une fracture sociale et raciale vertigineuse.

      Et si San Francisco échappait donc à la pandémie en partie parce qu’elle a exclu de ses limites, bien avant la crise, ceux qui la font vivre et ne peuvent plus y vivre, ceux qui vivent en habitat collectif, sont locataires, prennent les transports publics, n’ont pas deux tablettes, un ordinateur et 3 Iphones par foyer ? Car qui peut encore habiter dans une ville dont le revenu médian est de $112,000 par an, et où le loyer d’un « one bedroom » est autour de $3500 par mois ?

      Passer au tout digital était « seconde nature » pour la couche aisée de la population – celle qui se confine aujourd’hui tandis que les travailleurs qui ne peuvent se payer un loyer à San Francisco continuent de l’alimenter, de la soigner ou de lui livrer ses colis Amazon. Il existe bien encore quelques quartiers qui fourmillent, qui braillent, qui grouillent, qui arpentent, qui se serrent, qui vaquent, comme Mission, le Tenderloin, et ces non-lieux que sont les enclaves grappillées sous les ponts et les autoroutes, les terrains vagues le long des entrepôts, où des tentes éparpillée formant une ville fantôme. Ces quartiers sont eux frappés de plein fouet, par la maladie [1], par la fracture numérique qui laissent des enfants sans apprentissage et sans repas car sans école, par les licenciements secs, du jour au lendemain.

      La Silicon Valley et San Francisco ont été partiellement épargnées par la pandémie. C’est une bonne nouvelle. Sauf si elles l’ont été parce qu’elles s’étaient déjà confinées dans un monde d’après, où la distanciation sociale est d’abord la mise à distance des moins bien lotis.

      Cécile Alduy
      CHERCHEUSE EN LITTÉRATURE, PROFESSEURE À STANDFORD, CHERCHEUSE ASSOCIÉE À SCIENCES PO

      [1 ] Lien vers :
      Coronavirus hits San Francisco’s Mission District hardest of all city neighborhoods (20/04/2020)
      https://www.sfchronicle.com/bayarea/article/City-data-show-SF-s-Mission-District-is-area-of-15213922.php

      Cécile Alduy
      CHERCHEUSE EN LITTÉRATURE, PROFESSEURE À STANDFORD, CHERCHEUSE ASSOCIÉE À SCIENCES PO
      Cécile Alduy est professeure de littérature et de civilisation françaises à l’université Stanford (États-Unis), et chercheuse associée au CEVIPOF à l’Institut d’études politiques de Paris. Elle est l’auteur de Marine Le Pen prise aux mots. Décryptage du nouveau discours frontiste (Seuil, 2015), lauréat du prix « Penser la société » 2015 du Panorama des Idées. Journaliste politique, elle écrit régulièrement pour Le Monde, Le Nouvel Obs, The Atlantic, The Nation, The Boston Review, Politico, CNN et a publié de nombreux articles universitaires sur le Front national.

      https://aoc.media/auteur/cecile-alduyaoc-media

      (article en contrepoint, pas édité, beaucoup trop d’italiques... edit 27/05 : bon je sais pas si elle a trop lu Tiqqun ou Bourdieu, mais mettre des italiques pour "tech" ou "leaders", vraiment... bref, c’est mis comme c’est écrit, et y’aurait vraiment pas une façon de faire non manuelle ? )
      #Cécile_Alduy

  • [Moacrealsloa] #Leo_Feigin episode 1
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/leo-feigin-episode-1

    Leo Feigin was born in 1938 at Saint-Petersburg. Became a professional high jumper and received a Master of Sport of the USSR. He left the USSR to settle him in London after a stay of 8 months in Israel. Started as a Russian translater for the #BBC, where Leo quick was given the opportunity to begin with a jazz programma under the moniker #Aleksei_Leonidov. For 26 years he did this until he retired.

    In 1979 he started his own recorded label #Leo_Records.It can be described as follows : " Music for the Inquiring Mind and the Passionate Heart: Leo Records is a small independent company producing highly original, innovative, improvisation-based new music; music that refuses to be submitted to the market forces, that goes against the grain of current wisdoms; music that asks questions, (...)

    #Sun_Ra #Evan_Parker #Anthony_Braxton #Lauren_Newton #Mat_Maneri #Marilyn_Crispell #Cecil_Taylor #Reggie_Workman #The_Art_Ensemble_of_Chicago #The_Ganelin_Trio #Ivo_Perelman #Sainkho_Namchylak #Simon_Nabatov #Joe_Maneri #Joelle_Leandre #Tibor_Szemzo #Sergey_Kuryokhin #John_Wolf_Brennan #Ned_Rothenberg #Russian_New_Music #Eugene_Chadbourne #Sun_Ra,Evan_Parker,Anthony_Braxton,Lauren_Newton,Mat_Maneri,Marilyn_Crispell,Cecil_Taylor,Leo_Records,Reggie_Workman,The_Art_Ensemble_of_Chicago,The_Ganelin_Trio,BBC,Ivo_Perelman,Aleksei_Leonidov,Sainkho_Namchylak,Simon_Nabatov,Joe_Maneri,Joelle_Leandre,Tibor_Szemzo,Sergey_Kuryokhin,John_Wolf_Brennan,Ned_Rothenberg,Russian_New_Music,Eugene_Chadbourne,Leo_Feigin
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/leo-feigin-episode-1_09060__1.mp3

  • Le Poison de La Mafia Calabraise et La Loi du Silence

    Depuis des années, le journaliste #Sandro_Mattioli enquête sur un trafic de déchets toxiques en Calabre, dans le sud de l’Italie, qui impliquerait la mafia locale : la ‘Ndrangheta. En 1989, soixante tonnes de déchets médicaux prêts à être incinérés ont été découvertes dans un village de la province de Consenza. Des bateaux auraient également servi de vaisseaux-poubelles. D’autres ont disparu en mer. La mafia calabraise semble être aux commandes de ce trafic destructeur.

    https://www.youtube.com/watch?v=FL8Zp5h1upc

    #film #film_documentaire
    #mafia #calabre #déchets_radioactifs #cancer #crime_organisé #Gioia_Tauro #décharges_illégales #Rigel #Natale_de_Grazia #Simona_del_Vecchio #services_secrets #'ndrangheta #ndrangheta #Piana_di_Gioia_Tauro #Rosarno #déchets_nucléaires #déchets_toxiques #nucléaire #IAM #lixiviat #armes_nucléaires #Veolia #dioxine #incinérateur #usine_d'incinération #TEC #multinationales #MCT #Eurogate #Thomas_H_Eckelmann #Cecilia_Battistello #transport_maritime #port #conteneurs #économie #pizzo #poubelle_d'Europe #hypocrisie #Africo_Nuovo #Giuseppe_Morabito #Morabito #Aspromonte #San_Luca #Giuseppe_Giorgi #Torrente_La_Verde #omertà #résignation #omerta #gaz_neurotoxique #Marseille #Italie #Coraline #France #Côte_d'Azur #infiltration_mafieuse #Vintimille #Bevera #Pellegrino #Giovanni_Tagliamento #contship_Italia_group #Crotone #Korabi_Durres #ARPACAL #déchetterie #Rosso #mortalité #santé #Messina_Lines #Oliva #Rosarno

    ping @albertocampiphoto @wizo

    • La malapianta

      Dopo la strage di #Duisburg, nell’agosto del 2007, il mondo sembra finalmente essersi accorto della ’ndrangheta. Eppure la potente organizzazione criminale calabrese esiste indisturbata da decenni, o da decenni c’è chi quotidianamente rischia la vita per combatterla. #Nicola_Gratteri, procuratore aggiunto di Reggio Calabria, è certamente una delle personalità più controverse e affascinanti coinvolte in questa guerra. Spesso criticato per la durezza dei suoi metodi, Gratteri è nato in Calabria e dalla sua regione d origine non ha mai voluto andarsene, anche a costo di grossissime rinunce. Una vita interamente dedicata alla giustizia, a prezzo di scelte difficili, come per esempio quella di perseguire penalmente persone in passato vicine, magari amici di infanzia o compagni di scuola. In questo libro il grande investigatore anti-’ndrangheta si racconta ad Antonio Nicaso.

      https://www.mondadoristore.it/La-malapianta-Antonio-Nicaso-Nicola-Gratteri/eai978880459369
      #livre

    • Porto franco. Politici, manager e spioni nella repubblica della ’ndrangheta

      È vero, della ’ndrangheta ormai si parla abbastanza. Si sa, ci sono i collusi, i corrotti, la zona grigia. Insomma, le solite storie, si dirà. No! Perché bisogna capire cosa c’è dietro. Lo scenario! Questo libro racconta fatti inediti e incredibili, un Paese assurdo che sembra un marcio Macondo di Garcìa Màrquez. C’è il latitante in Venezuela che tratta voti e petrolio con Dell’Utri, e poi compra azioni con una broker in Vaticano che si incontra col cappellano spirituale di papa Wojtyla. C’è la Onlus di un prete nigeriano che smercia medicinali per conto dei boss. Ci sono i cinesi che contrabbandano scarpe e vestiti, amici dei Templari - non i cavalieri del Santo Sepolcro, ma i massoni - che a loro volta riciclano milioni della ’ndrangheta tramite fondazioni «umaniste». C’è il faccendiere che chiede al ministro di intercedere per il boss al 41 bis, e il ministro, a sua volta inquisito, che chiede una mano al faccendiere. C’è lo stimato commercialista uomo dei Servizi che si vende al boss per pura ammirazione, perché quello sì è «un vero uomo». C’è il giudice erotomane che si vende per qualche escort e un po’ di affari... Tutte storie che in un modo o nell’altro attraversano la Piana di Gioia Tauro e il suo porto, crocevia di mezzo secolo di storia repubblicana, da Andreotti a Berlusconi, di intrecci fra massoneria, Servizi deviati, manager corrotti. Mezzo secolo di storia dei #Piromalli, la famiglia che - tra omicidi e tragedie - ha trasformato la vecchia ’ndrangheta in un potere parallelo.

      https://www.libreriauniversitaria.it/porto-franco-politici-manager-spioni/libro/9788866205340

    • In fondo al mar

      In fondo al mar(under the sea) is a data-driven journalism project mapping out shipping accidents suspected of being involved in illegal waste dumping activities, that have been first revealed by judiciary and parliamentary inquiries.

      The original project data stems from a research conducted at the archive of the Lloyd’s Register of Shipping in London and it has been cross-referenced with information obtained from newspaper article, investigations of environmental organizations and specialist sites sites.

      Maps, timelines and other forms of info-visualization are meant to allow users to navigate this complex dataset and see for themselves some of the anomalies that emerge from the data. But the goal is also to lay the foundations for future research on this case in order to ascertain what has happened and the possible health risks.


      https://infondoalmar.fatcow.com

      #cartographie #visualisation #dataset #données

      ping @reka @fil