• Guía para Familias Víctimas de la Frontera

    La Guía tiene como principal objetivo ayudar a todas esas familias a iniciar y facilitar las labores de búsqueda de las víctimas de las fronteras, ofreciéndoles distintas estrategias para sortear las dificultades con las que se irán encontrando a lo largo de todo el proceso; desde la denuncia hasta la repatriación de los cadáveres.

    Destacamos lo doloroso y complicado que ha sido, en muchas ocasiones, poder arrojar algo de luz a la desesperación de las familias. Obtener información ha sido una labor ardua y complicada, pero esperamos que todo el resultado de nuestra investigación se traduzca en el reconocimiento de las familias como víctimas de las fronteras y en un señalamiento explícito al sistema que permite que esta sea la terrible realidad de miles de personas.

    https://caminandofronteras.org/guia-para-familias-victimas-de-la-frontera

    https://www.youtube.com/watch?v=boDe-1-mjDc&feature=youtu.be

    #caminando_fronteras
    #guide #morts_aux_frontières #frontières #celleux_qui_restent #ceux_qui_restent #mourir_aux_frontières #morts #décès #familles #migrations #asile #réfugiés

  • Le pied de nez de Signal à Cellebrite, l’entreprise qui exploite les téléphones pour les forces de l’ordre
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/04/22/le-pied-de-nez-de-signal-a-cellebrite-l-entreprise-qui-exploite-les-telephon

    L’un des principaux développeurs de Signal, Moxie Marlinspike, a découvert une vulnérabilité dans des outils utilisés par l’entreprise israélienne. Le jeu du chat et de la souris entre les forces de l’ordre et les entreprises fournissant des services chiffrant les données de leurs utilisateurs se poursuit. La dernière manche vient d’être jouée par Signal : une messagerie sécurisée, considérée par beaucoup comme l’application la plus sûre pour y tenir des discussions, et vers laquelle beaucoup d’utilisateurs (...)

    #Cellebrite #Signal #WhatsApp #cryptage #smartphone #police #écoutes #hacking (...)

    ##surveillance

  • Exploiting vulnerabilities in #Cellebrite UFED and Physical Analyzer from an app’s perspective
    https://signal.org/blog/cellebrite-vulnerabilities

    By a truly unbelievable coincidence, I was recently out for a walk when I saw a small package fall off a truck ahead of me. As I got closer, the dull enterprise typeface slowly came into focus: Cellebrite. Inside, we found the latest versions of the Cellebrite software, a hardware dongle designed to prevent piracy (tells you something about their customers I guess!), and a bizarrely large number of cable adapters.

    #signal #arroseur_arrosé

  • Numéro 387 : Disparu en #Méditerranée

    En 2015, près de mille migrants disparaissent dans un naufrage en Méditerranée. Depuis, une équipe de chercheurs tente de retrouver leur identité. Un documentaire pudique et fort aux confins de l’indicible.

    C’est la tragédie la plus meurtrière en Méditerranée depuis la Seconde Guerre mondiale. Le 18 avril 2015, un bateau fantôme convoyant entre 800 et 1100 migrants coule au large des côtes libyennes. Très peu d’entre eux survivent. Qui étaient les disparus, d’où venaient-ils ? Comment leur redonner une identité et honorer leur mémoire ? Très vite, le gouvernement italien de Matteo Renzi prend la décision inédite de renflouer l’épave pour identifier les victimes. À Milan, l’anthropologue légiste Cristina Cattaneo travaille sur les 528 corps retrouvés et mène la plus vaste opération d’identification jamais entreprise en Méditerranée. En Afrique, José Pablo Baraybar, pour le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), rencontre les familles des disparus pour obtenir le plus d’informations ante mortem possibles, et recueillir leur ADN qui permettra à Cristina Cattaneo de croiser les résultats. En Sicile, la chercheuse Georgia Mirto arpente les cimetières à la recherche des tombes des disparus...

    https://www.youtube.com/watch?v=c9Qy5dIZJuI

    #mourir_en_mer #identification #morts #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #migrations #asile #réfugiés #naufrage #identification #épave #Cristina_Cattaneo #restes #médecine_légale #justice #droits_humains #Giorgia_Mirto #cimetières #cimetière #Sicile #Italie #pacte_migratoire #pacte_de_Marrakech #cadavres #traçabilité #enterrement #coopération_internationale #celleux_qui_restent #celles_qui_restent #ceux_qui_restent #dignité #survivants #mer_Méditerranée #vidéo

    –-

    Ils utilisent hélas les statistiques des morts de l’OIM au lieu d’utiliser celles de United :

    « L’OIM rapporte que la route de l’immigration la plus meurtrière au monde est la route de la Méditerranée centrale (...) L’agence explique que malgré la baisse du nombre de morts, la proportion de décès, rapportée aux tentatives de traversée, a augmenté en 2019 par rapport aux années précédentes. Signe peut-être que les embarcations qui partent sont plus précaires et que les personnes et les passeurs prennent plus de risques. » Ils donnent ensuite le chiffre d’un 1/100, ratio morts/départs.
    –-> embarcations plus précaires et plus de prise de risque ne sont pas une fatalité mais une conséquence des politiques migratoires restrictives et meurtrières de l’UE et ses Etats membres.

  • Les méthodes douteuses des firmes de renseignement privées israéliennes exposées
    https://fr.timesofisrael.com/les-methodes-douteuses-des-firmes-de-renseignement-privees-israeli

    Selon un reportage, une agence de renseignements aurait usurpé l’identité de journalistes, soulevant des questions sur la régulation et les limites de l’industrie

    Un reportage a accusé, la semaine dernière, une firme israélienne des renseignements d’avoir usurpé l’identité de journalistes pour obtenir de manière illicite des informations d’opposants à un membre de la famille royale émiratie – mettant en lumière ces entreprises israéliennes de cyber-renseignements qui acceptent de travailler pour des régimes totalitaires.

    Une enquête du Times of Israël a révélé que le propriétaire de la firme en question, Bluehawk CI, a été traduit devant la justice au sein de l’État juif, dans le passé, et notamment pour fraude. Le ministère de la Défense a choisi de ne pas répondre à une requête de commentaire du Times of Israël concernant la raison pour laquelle il n’avait pas été amené à réguler les activités menées par la firme à l’étranger.

    Selon un reportage paru le 6 avril sur le site du Daily Beast , des individus qui avaient prétendu, début 2020, être journaliste pour Fox News et reporter pour le journal italien La Stampa avaient approché deux hommes qui s’opposaient aux autorités de Ras Al Khaimah, l’un des sept émirats constituant les Émirats arabes unis (EAU). Selon le Daily Beast , les deux individus qui avaient usurpé l’identité des deux journalistes avaient tenté d’extraire des informations aux deux hommes concernant leurs conflits judiciaires respectifs avec l’émirat.

    L’article publié sur le site souligne comment Israël, ces dernières années, a fait naître une industrie de firmes d’espionnage privées qui, de toute évidence, ne sont pas régulées – avec certains officiers militaires israéliens qui offrent au secteur privé les compétences qu’ils ont acquises dans les unités de renseignement secrètes, vendant souvent leur savoir-faire à des personnalités douteuses ou à des régimes autoritaires.

    Le Daily Beast aurait réussi à établir l’identité de la firme privée de renseignement en contactant Facebook, qui a révélé que les comptes utilisés par les deux journalistes présumés étaient associés à Bluehawk CI.

    Bluehawk CI s’est refusé, de son côté, à tout commentaire.

    Un porte-parole du ministère de la Défense a noté que Bluehawk CI n’apparaissait pas sur sa liste de vendeurs approuvés, mais il n’a pas répondu à une question de suivi sur le rôle présumé du ministère en termes de régulation initiale des initiatives de l’entreprise.

    Selon la loi sur le contrôle des exportations, tout exportateur d’équipements de défense ou de savoir-faire particulier, dans le secteur, doit d’abord s’inscrire et recevoir une autorisation de la part de l’Agence de contrôle des exportations de la Défense au sein de l’État juif.

    Bluehawk CI est l’une des firmes de renseignement privées les moins connues dans le pays. Fondée en juin 2018, elle offre des solutions dans les domaines de la cybertechnologie et des renseignements, notamment dans la « gestion du génie social et de la campagne de relations publiques » et dans les « enquêtes de renseignement complexes », selon son site internet.

    La compagnie a été fondée par Guy Klisman, ancien major au sein de Tsahal – elle lui appartient encore aujourd’hui. Klisman est aussi directeur académique de l’Institut d’innovation Pafos à Chypre, un institut d’études en cybersécurité fondé par Uriel Reichman, professeur de droit à la tête de l’Institut interdisciplinaire de Herzliya. La compagnie de Klisman, Bluehawk CI, est l’un des sponsors de l’équipe de basket du Hapoel Tel Aviv.

    Des documents judiciaires révèlent qu’avant de fonder l’entreprise, Klisman a été mis en examen à deux reprises par les procureurs israéliens – une fois pour contrefaçon et une autre pour répondre de multiples débits non-autorisés réalisés sur la carte de crédit de l’une de ses connaissances. Il a plaidé coupable dans le premier dossier. La mise en examen a finalement été annulée dans le second.

    https://www.youtube.com/watch?v=XifQHRaSWdQ&feature=emb_imp_woyt

    Selon le Daily Beast , au mois de février 2020, une personne prétendant s’appeler « Samantha », journaliste de Fox News, a contacté un homme nommé Oussama El Omari par courriel. El Omari est l’ancien directeur-général de l’Autorité chargée de la zone de libre-échange de Ras Al Khaimah. Il a été condamné par contumace aux Émirats arabes unis pour « détournement de fonds et abus de pouvoir » suite à une bataille de succession à Ras Al Khaimah. El Omari, pour sa part, a dénoncé des inculpations purement politiques.

    « Samantha » aurait tenté d’obtenir des informations sur ses affaires judiciaires l’opposant à Ras Al Khaimah. Contacté par le Daily Beast , Facebook aurait déclaré à ce dernier que le compte de « Samantha » était lié à Bluehawk CI.

    Selon le site d’information, un autre utilisateur de Facebook prétendant être un journaliste pour La Stampa , un journal italien, a contacté Khater Massaad, autre adversaire du régime actuel de Ras Al Khaimah. Massaad était à la tête du fonds souverain de Ras Al Khaimah, RAKIA, jusqu’en 2021. Il a été condamné par une cour émiratie en 2015 pour détournement de fonds au sein de RAKIA, des accusations qui, selon Massaad, étaient tronquées et politiquement motivées.

    Le faux journaliste, que Facebook a lié à Bluehawk CI, a de la même façon tenté d’extraire des informations sur sa relation avec les gouvernants de Ras Al Khaimah, a fait savoir le Daily Beast .

    « Coût de la vie élevé »
    La normalisation récente des liens entre Israël et les Émirats arabes unis a été une aubaine pour les entreprises de renseignement et de cybersécurité, avec des entreprises comme NSO Group, spécialisée dans le hacking téléphonique, Synaptech Capital, spécialisée dans le capital-risque, et Cellebrite, qui ont toutes conclu des accords lucratifs dans ces émirats du désert.

    La cybersécurité est l’un des premiers secteurs technologiques en Israël en terme d’investissements récoltés, selon l’Autorité de l’innovation israélienne.

    Pour Bluehawk CI, travailler aux EAU a pu être une source de liquidités désespérément nécessaire.

    En 2015, avant de fonder Blackhawk CI, Klisman et son épouse – ils ont depuis divorcé – ont déclaré leur faillite devant les tribunaux israéliens. Le couple était endetté à hauteur de centaines de milliers de shekels, dettes qu’ils avaient attribuées au « coût de la vie élevé » au sein de l’État juif.

    Israël est l’un des pays les plus chers au monde. Tel Aviv a récemment intégré la cinquième place des villes les plus chères sur le globe.

    En 2016, les procureurs israéliens ont mis en examen Klisman pour avoir contrefait des documents judiciaires et des assignations de huissiers de justice pour tenter d’empêcher l’armée israélienne de saisir son salaire pour payer des créditeurs. Un juge l’a reconnu coupable, mais il n’a pas été officiellement condamné et a dû effectuer 250 heures de service communautaire. Klisman s’est retiré de Tsahal à la fin de l’année 2017 et a fondé son entreprise six mois plus tard.

    Au mois de janvier 2018, Klisman a été accusé par la police des fraudes d’avoir utilisé la carte de crédit d’une femme rencontrée via un groupe WhatsApp consacré au tennis pour procéder à des achats non-autorisés à hauteur de 1 577 shekels. Une année plus tard, le gouvernement a retiré cette mise en examen.

    Klisman n’a pas donné suite à une requête de commentaire de la part du Times of Israël .

    Tandis que la personnalité qui a eu recours aux services de Bluehawk reste indéterminée, Radha Stirling, directeur-général de Detained à Dubaï – une entreprise qui représente des clients dans des conflits juridiques avec les gouvernements aux EAU – a la certitude qu’il s’agit bien du gouvernement de Ras Al Khaimah.

    « C’est monstrueux », a déclaré Stirling dans un communiqué de presse.

    « En confiant par contrat une mission d’espionnage à une firme privée, le gouvernement de Ras Al Khaimah tente d’échapper à la responsabilité de devoir rendre des comptes pour espionner des ressortissants étrangers en-dehors de sa juridiction – mais c’est bien là une violation majeure. Les EAU et Israël doivent assumer leurs responsabilités », a-t-il ajouté.

    Où placer la ligne rouge de l’éthique ?
    Selon un rapport émis par la cyberadministration israélienne, fin 2018, Israël comptait 421 cyber-entreprises actives dont 7 % – soit une trentaine – sont spécialisées dans le « cyber-renseignement ».

    Elad Ratson, ex-diplomate israélien, qui est aussi le fondateur et le directeur-général de Vayehee, une compagnie qui utilise les technologies pour contrer les Fake-news , la désinformation venant de l’étranger ou ce qu’il qualifie « d’armes en ligne d’obstruction massive », a déclaré au Times of Israël qu’il pensait que ce nombre était supérieur, selon ses propres estimations.


    Elad Ratson. (Autorisation)

    La plus grande partie des firmes de cyber-renseignements israéliennes sont spécialisées dans l’OSINT, ou « renseignements open-source », a-t-il noté. « C’est un secteur d’expertise des services israéliens de renseignement. Il y a une forte quantité de données, en ligne, qui sont ouvertement disponibles et les services israéliens de renseignement sont connus pour leur usage efficace de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle et pour extraire des informations de qualité de cet océan de données. »

    La majorité des firmes israéliennes de renseignement se concentrent sur l’OSINT (Renseignement d’Origine Source Ouverte) passif, poursuit-il, en collectant des données qui sont largement disponibles.

    D’autres s’engagent toutefois également dans ce qu’il appelle « l’ingénierie de perception » ou la manipulation du point de vue d’une cible par le biais de méthodes appelées « duperie en ligne ». De telles firmes, affirme-t-il, peuvent souvent avoir mauvaise réputation en résultat de leurs activités. L’une des plus célèbres est Black Cube.

    Toutefois, Ratson estime que de nombreuses entreprises de cyber-renseignement se fixent des lignes rouges en termes d’éthique et qu’elles ne les franchissent pas.

    « Contrairement aux autres ministères en Israël, celui de la Défense a un bureau de régulation des exportations qui est fort. Les cyber-entreprises israéliennes font attention à ne pas travailler avec le ‘mauvais’ type de client et à ne pas se mettre, pour cela, dans une situation délicate vis-à-vis du ministère de la Défense », commente-t-il.

    Toutefois, la « tentation est élevée », ajoute Ratson. « Parfois, quand il y a beaucoup d’argent sur la table, certaines entreprises ont pu tenter de fermer un peu les yeux sur l’éthique. Et c’est là qu’on a pu voir apparaître, dans les médias, une couverture internationale négative concernant des firmes de cyber-renseignement israéliennes. »

    #Émirats_arabes_unis #EAU #israel #Tel_Aviv #espionnage #espionnage_privé #Bluehawk_CI #renseignement #cybertechnologie #cybersécurité #cyber-renseignement #Tsahal #fonds souverain #RAKIA #NSO_Group #hacking #Synaptech_Capital #Cellebrite #Detained #cyberadministration #cyber-entreprises actives #cyber-renseignement #Vayehee #Fake-news #cyber-renseignements #OSINT renseignements_open-source #IA #intelligence_artificielle #ingénierie_de_perception #duperie_en_ligne #Black_Cube #journalistes

  • Des chercheurs créent une #cellule_synthétique simple qui croît et se divise comme une #cellule naturelle
    https://trustmyscience.com/chercheurs-creent-cellule-synthetique-simple-qui-croit-divise-comme-

    Cette réalisation, donnant lieu à une forme de vie similaire à une bactérie, porte le nom de JCVI-syn3A. C’est le résultat de décennies de séquençage et d’analyse génomique, après avoir exploré les rôles que jouent les #gènes individuels dans les organismes cellulaires (les êtres vivants, par extension). Les résultats ont été publiés dans la revue Cell*.

    « Notre objectif est de connaître la fonction de chaque gène afin de pouvoir développer un modèle complet du fonctionnement d’une cellule », explique le biophysicien James Pelletier du MIT et du National Institute of Standards and Technology (NIST).

    L’origine de ces travaux remonte aux années 1990, mais les avancées les plus récentes ont eu lieu au cours de ce siècle.

    Malgré les nombreuses années de travail qui ont permis d’obtenir ce résultat, ces gènes restent très mystérieux. Par exemple, alors que JCVI-syn3A comporte 19 nouveaux gènes supplémentaires, seuls 7 de ces derniers sont censés jouer un rôle dans le déroulement plus régulier de ses processus de division cellulaire. Et sur ces sept, seuls deux gènes (appelés ftsZ et sepF) ont vu leurs fonctions identifiées…

    On ignore encore comment les cinq autres contribuent nécessairement à la cohérence morphologique de JCVI-syn3A, mais une chose est sûre : ce minuscule génome représente désormais la nouvelle norme d’expérimentation, qui pourrait aider les chercheurs à caractériser l’action de ces gènes au sein des organismes.

    * Genetic requirements for cell division in a genomically minimal cell : Cell
    https://www.cell.com/cell/abstract/S0092-8674(21)00293-2

  • When a migrant drowns, a whole community feels the loss. The hidden costs of Mediterranean shipwrecks on a remote Senegalese village

    On an unknown day in 2015, a shipwreck off the coast of Libya in the Mediterranean Sea took the life of Binta Balde’s second son.

    It was days before the news travelled the more than 3,400 kilometres back to the village of Anambe Counda in the remote south of Senegal where Binta lives and where her son, Demba, had been born.

    No one in the village knows the exact timeline of events. Lives here are ruled by the weather, and the passage of time is marked by the progress of two seasons: the rainy and the dry.

    All anyone can say with certainty is that news of the shipwreck arrived on a Friday, the communal day of prayer for the Muslim majority in the village.

    On that afternoon, grief-stricken cries pierced the normal, low din of neighbours chatting and children playing games. Binta froze. The shrieks came from the mud hut compound next to her own. Something terrible had happened.

    Binta rushed out to see if she could offer help, but before she reached anyone else, Mamadou, her eldest son, blocked her path.

    “There has been an accident,” he said. The neighbours’ son had drowned at sea while trying to reach Italy. But Mamadou hadn’t finished. “Demba was with him,” he said. “They were in the same boat. He died too.”

    Binta dropped to the ground as if she had been shot.

    Invisible victims

    Since 2014, when the UN’s migration agency, IOM, began keeping track, more than 21,500 people have died or disappeared attempting to cross the Mediterranean Sea to Europe. Already this year, almost 300 have perished. The true tally is undoubtedly higher, as some deaths are never officially recorded.

    Thousands more asylum seekers and migrants have died in the Sahara Desert and in Libya. There’s no official count, but IOM estimates the number could be twice as high as the fatalities in the Mediterranean.

    Behind every person who dies while trying to reach the EU are a family and friends – an entire community left to grapple with the impact of the loss. IOM refers to these people as the invisible victims of the humanitarian crisis in the Mediterranean.

    The impacts of the deaths on them are often material as well as emotional, and in places like Anambe Counda – far from the media and public gaze – they normally go entirely unseen.
    Demba

    Anambe Counda is part of the municipality of Pakour. Named after the largest village in the area, the municipality is a collection of 32 hamlets scattered across a vast plain near Senegal’s southern border with Guinea-Bissau. People in the area live on the knife-edge of poverty and are among the most likely in Senegal to migrate.

    Like other young men from Pakour, Binta’s son Demba left to help provide for his family. Demba’s father died when he was young. Polygamy is still relatively common in Senegal, and he left behind Binta, a second wife, and eight children.

    Growing up, Demba helped work the family’s small plot of land. But the family often had to ration food, especially between May and August when the stockpile from the previous year’s harvest ran low. During those months, having three meals a day was a luxury, and buying grain and rice on credit at an interest rate of around three percent was a major financial strain.

    Kolda, the administrative district where Pakour is located, is lush and replete with arable land and abundant water, unlike other arid and semi-arid parts of Senegal. Paradoxically, it is one of the poorest regions of the country. In rural areas, up to 65 percent of people at times lack the food to meet their basic nutritional needs.

    When he was 16, Demba moved to Dakar. Mamadou was already married, so it fell on Demba to leave in search of economic opportunity. Nobody in the family knows what work Demba found, but he was able to send home around $345 per month, split evenly between his mother and his father’s second wife – an impressive sum when the family’s income from the harvest was somewhere between $600 and $800 per year and Senegal’s monthly minimum wage is $94.

    Binta doesn’t know why Demba decided to leave for Europe. Dakar made sense. “After the harvest, there is nothing to do [in Pakour]. This is why he went [to Dakar],” Binta said.

    But Demba’s friends told TNH he wanted more than what his earnings in Dakar could bring. He had seen others who made it to Europe and were able to send more money back to their families. He wanted to build a concrete house for his mother and buy a car. But he didn’t tell Binta his plans because he was afraid she would worry and try to dissuade him. “If I had known it, I would have never allowed it,” Binta said, on the verge of tears. “I heard about the shipwrecks.”

    Demba did confide in Mamadou, who tried to persuade him not to go. But cautionary tales about danger in the Mediterranean were not enough to change Demba’s mind.

    When tragedy struck, news of Demba’s death eventually reached Anambe Counda by phone. A friend from a nearby village was on the same boat as Demba and the neighbour’s son. “He could save himself, but the others drowned,” Mamadou said of the neighbour.

    Demba was 22 years old.
    Frustrations

    Undocumented migration from Senegal to Europe peaked between 2014 and 2017. Over 28,000 Senegalese crossed the Mediterranean during those years, before the movement was curtailed by European policies aimed at restricting migration routes to Libya and reducing departures from the North African coast. Because of the absence of concrete data, it’s impossible to say for certain how many Senegalese died during that period.

    Despite the increased difficulty, the factors pushing people to migrate – especially lack of economic opportunity and disillusionment with seemingly corrupt and ineffective political leadership – haven’t gone away. In fact, over the past year, they have only been exacerbated by the COVID-19 pandemic.

    As a result, last year saw the revival of the Atlantic maritime route from the West African coast, including Senegal, to the Spanish Canary Islands – considered to be the most dangerous sea crossing for Africans trying to reach Europe. More than 400 people are believed to have died attempting the passage in the last week of October 2020 alone.

    At the beginning of March, the same set of frustrations pushing this upswing in migration also caused protesters to spill onto streets across Senegal, following the arrest of an opposition leader.

    Authorities responded by cracking down, with at least eight protesters killed in the clashes, including a teenager in a village 45 minutes from Pakour in Kolda, where frustrations over years of economic marginalisation and stagnant development are particularly acute.
    La recherche

    The Gambia, shaped like a gnarled finger, cuts through Senegal to the north of Pakour, dividing the Kolda region from the rest of the country and rendering transportation and commerce complicated and costly.

    The municipality – officially home to around 12,500 people, although many births go unrecorded – is on the eastern edge of Casamance, a territory stretching across southern Senegal where a low-intensity conflict between the Senegalese government and a separatist movement has been simmering since 1982. The fighting has not touched Pakour directly, but it has stunted economic development across the area.

    A two-day drive from Senegal’s capital, Dakar, the main village of Pakour has only limited access to off-grid electricity, and most of the surrounding villages have no access at all. There are no hospitals, and people travel from place to place on foot, by donkey, or, less often, on motorbikes.

    Despite the remoteness and economic struggles, walking on the red, dusty roads of the villages, almost everyone has a story to tell about attempting to migrate, or about family members and friends who left for Spain, Italy, or France. Since the 1980s, thousands of young men from the area, like Demba, have left to try to make a living in other parts of Senegal, Africa, and further away, in Europe.

    It is easy to spot which families have members overseas. Most inhabitants live in mud and straw huts with thatched roofs. The amount of millet, grain, and corn stockpiled on the roofs is a sign of comparative affluence: The larger the stockpile, the more likely it is that the family has a relative, or relatives, living abroad. Similarly, the few concrete homes mixed in with the huts are telltale signs of migration success stories.

    These benefits of what people in the villages call la recherche – the search, in French – are readily apparent, and make a tremendous difference when nearly 80 percent of people live in poverty and many families are forced to sometimes make do with one meal per day, mostly consisting of millet.

    The costs of la recherche are less easy to see.

    “We do not know how many people from our municipality died on their way to Europe, in the Mediterranean, in the Sahara, or in Libya,” a local official in Pakour, who asked to remain anonymous as he didn’t have permission to speak to the media, told The New Humanitarian.

    The deaths of people en route to Europe are often shrouded in ambiguity: A family doesn’t hear from a relative who has left for weeks, months, or years, and is left simply to presume the worst. Less frequently, as happened with Demba, a survivor or witness calls someone in the village to relay concrete news of a tragedy.

    The bodies of those who perish are never returned. They disappear below the waves, disintegrate into the sand, or end up interred in distant cemeteries beneath a plaque bearing no name. Without a body, without definitive answers, there is nothing to make the deaths concrete.

    As a result, the tangible benefits of migration continue to outweigh the abstract risks for those who want to leave, according to Seydina Mohamed L. Kane, a senior programme assistant with IOM. “They don’t see the losses,” Kane told TNH. “They don’t see the bodies.”
    Families

    “I cannot count the number of funerals I have officiated of young men who drowned,” Alassane Hane, Pakour’s chief imam, told TNH.

    For 25 years, Hane has been a reluctant witness to the exodus of youth from the municipality. Before they leave, young men often visit his mosque – a low, square building with blue paint peeling off its walls – asking for prayers of protection ahead of their journey. When they die, the imam shepherds their families through the mourning process.

    The fact the bodies are missing doesn’t prevent the community from organising funerals to symbolically acknowledge the loss. The men gather for prayers at the mosque, and the women sit together in the common area outside their huts, shedding tears.

    The time for catharsis and open expression of pain is brief. Families soon have to return to the task of scraping together a living. “It was God’s will,” people repeat stoically when asked about their loved ones who died migrating.

    Still, the pain endures. In private moments, family members sigh heavily, tears streak their cheeks, their body postures break, lives stagnate. It’s hard to move on without closure, and closure is difficult to find without material evidence of loss.

    Death also means there will be no financial lifeline from abroad, and it comes with additional costs. Many families sell belongings and borrow money to finance a relative’s travel to Europe. If the person dies, there’s no return on that investment. It’s also tradition for families to sacrifice animals, if they have them, and to offer the meat to fellow villagers during a funeral.

    Sathio Camara, from one of Pakour’s villages, died in the Mediterranean in 2018. He was 25 years old. He, like Demba, had hoped to reach Italy and send money back to his family. His mother sold one of the family’s two cows to help finance the trip and sacrificed the second for Sathio’s funeral.

    The cows had been a lifeline during difficult times. On top of their grief, Sathio’s loss has made the family even more economically insecure. “I could count on the milk [from the cows], and if we did not have anything to eat, we could sell it,” said Sathio’s mother, Salimatei Camara.
    Widows

    At 19, Ami has been a widow for nearly three years. Child marriage is common in Kolda – twice as common as in wealthier regions of Senegal. Like so many things in the area, the practice is connected to calculations around poverty and survival: Marrying a daughter into another family means one less person to support.

    Ami’s family arranged for her to wed Sathio when he was 21 and she was only 12. She moved into Sathio’s family’s compound, and a year later, when she was 13, she gave birth to a daughter, Mariam.

    For Sathio, finding work in Europe meant the opportunity to provide a better life to his parents, and to his wife and daughter. Ami only attended first grade, but dreamt of giving Mariam a full education – a goal that would require significant investment. As much as he wanted their financial circumstances to improve, Ami did not want Sathio to leave. “I wanted him to go back to school, to stay here with me,” she said.

    Their final conversation was about their daughter. “The last thing he told me was not to sell the groundnuts I had harvested,” Ami remembered. “He told me to keep them and save them for Mariam so that she could eat.”

    After news of Sathio’s death reached the village, Ami returned to her father’s home, but her parents are struggling to provide for her and Mariam. They are thinking of remarrying her to Sathio’s younger brother, Famora.

    If a widow with small children does not have parents to help her, or they cannot afford to support her, remarrying within the deceased husband’s family is seen as the best option. It gives the children some security and ensures they remain in their father’s family. Although the widow has to agree to it, between financial strains and familial pressure, most of the time they feel they have no choice.

    When asked about potentially marrying Famora, Ami shrugs. It doesn’t seem like a realistic possibility. Famora is in Italy. He migrated in 2017 and is undocumented and struggling to find consistent work to send money back home. But if things change and the marriage can take place, what option will Ami have?

    Moussou Sane became a widow at 23. Her husband, Souleymane Sane, was shot and killed on the street in Libya, where violence against sub-Saharan asylum seekers and migrants is rife. “He was handsome,” Moussou said of Souleymane. “He was generous.”

    Their marriage was also arranged when Moussou was 15 and Souleymane was a couple of years older. They had two children, and when Souleymane was killed, Moussou’s family couldn’t afford to take her back in with her kids so she married Souleymane’s older brother, Samba. The two always got along, but the circumstances of the marriage are strained. “You’re forced to do it, so that the children can remain in the family,” Samba said.

    Samba was already married with two children. He worries about being able to provide for them all. “If you don’t have enough resources, you don’t know how to feed them,” he said.

    Publicly, the constant struggle to overcome food insecurity dominates conversation. In private, when interviewed separately, both Moussou and Samba broke down in tears when talking about Souleymane, each wrapped in their own intimate grief.
    Survivors

    Ousmane Diallo watched his friend Alpha Balde drown. “I saw his body,” Ousmane said.

    Alpha (unrelated to Binta Balde) and Ousmane grew up in nearby villages and had known each other their entire lives. The two left Pakour at different times but reunited in Libya. In the spring of 2018, they boarded a rubber dinghy with dozens of other asylum seekers and migrants and set out to sea.

    About 12 miles from the coast, the dinghy started to shake, causing panic among the passengers. “There was an Italian ship nearby,” Ousmane said. “We asked for their help, but they said they could not intervene.”

    Instead, a patrol boat from the Libyan Coast Guard – funded and backed by Italy and the EU – arrived. The Libyans threw ropes into the water. In their panic, people started jumping off the unstable dinghy, trying to grab the ropes. Most didn’t know how to swim – including Alpha, who screamed and sank. He was 21 years old.

    Ousmane wanted to jump too, but a wall of people separated him from the edge of the boat. “I could not move. This is why I survived,” he said.

    It was Ousmane’s third attempt to reach Europe. He had left Pakour in 2015. When he reached Libya, he found work in a bakery and was able to send some money back to his family. But Libya was unstable and unsafe. Each time he tried to leave on a dinghy, he was caught by the Libyan Coast Guard and taken to a detention centre.

    In the first centre, detainees were frequently threatened, beaten, and denied food and water. “We had to drink the same water that was used for the toilet. If you were there, you automatically got sick,” he said.

    After watching Alpha drown, Ousmane was taken to another detention centre where he was haunted by thoughts of the water, screams, and the sight of his friend’s corpse. “I kept thinking about it. I was exhausted. I had to go home,” he explained. “After Libya, your heart changes.”

    Ousmane decided to return to Senegal through an assisted voluntary return programme run by IOM.

    Back in Pakour, he wears a pressed shirt, newer and cleaner than those worn by most men here. It speaks to the money he earned when he left the village. But he also has nightmares he can’t shake off, and has struggled to find his place in the village after returning.

    He is not alone.
    Returnees

    Between January 2017 and July 2020, more than 6,000 people returned to Senegal through IOM’s assisted voluntary return programme.

    In Pakour, there are more than 150 returnees like Ousman. Many got stuck in Libya and were victims of violence and exploitation. Some were kidnapped for ransom. Others were victims of random acts of violence. Almost all are still haunted by their experiences.

    Some of the returnees have started an organisation – Pakour’s Association of the Returnees – that is supposed to help the young men who end up back in the municipality find economic opportunities. The organisation gives small loans at low interest rates to its members to help them buy farming tools and seeds.

    In recent years, the EU has also poured hundreds of millions of dollars into aid projects meant to address the “root causes of migration” through its Trust Fund for Africa. Senegal has received more than €170 million ($206 million) from the fund for projects, including the creation of a controversial national biometric identity database that critics suspect will be used to facilitate deportations from Europe.

    Kolda, together with other regions, has received over €60 million ($73 million) in funding for projects aimed at providing technical support and vocational training to farmers, and at giving them access to credit and small loans for entrepreneurial projects.

    But in Pakour, all this development funding has done little to change the material circumstances that push young men to migrate.

    One project financed by the EU Trust Fund that made it to the area around Pakour in 2018 was a travelling caravan offering information about local entrepreneurship and vocational training that was also intended to inform youth about the risks of irregular migration.

    In October 2018, a mobile cinema project funded by the Italian Development Agency and IOM brought a vivid documentary about the dangers migrants face en route to Europe to Pakour. The documentary was screened in 200 villages in six African countries, costing two million euros ($2.4 million). Its effect, however, was mostly to terrify the mothers of people who had already undertaken the journey, according to people in Pakour.

    Pakour’s Association of the Returnees also received funding from Caritas and IOM to start a poultry farm to stimulate the local economy. But the project is struggling and has so far failed to provide anyone with an income. Around 30 men take turns working at the farm on a voluntary basis. Many association members feel discouraged and worry about the future.

    “We need resources and real investment,” a representative of Pakour’s local authority told TNH. “Problems here are complex. You cannot solve them with a bunch of chickens.”

    Cycle

    Ibrahima Balde (no relation to Binta Balde or Alpha Balde) is in his thirties and returned from Libya four years ago. He came back to Pakour after witnessing his friend get shot and killed as retribution for other migrants escaping from a construction site in the southern Libyan city of Qatrun when they realised they wouldn’t be paid for their work.

    Ibrahima’s son will soon become a teenager. “I don’t want my child to go through what I had to go through, to see what I have seen,” he said.

    But if things don’t improve in Pakour, Ibrahima fears his son will have little choice but to take the same risks he took and hope for a better result.

    In recent years, relatively successful peacekeeping efforts in Casamance have led to better safety and stability in the area around Pakour – important ingredients for increased economic activity. A government offensive in January appears to have weakened the separatist group, but where things are heading remains to be seen. Development rates continue to lag behind other regions, and the pandemic has only made things worse for the entire country. Senegal’s growth dropped from an already low 5.3 percent in 2019 to an estimated 1.3 percent last year.

    Even Mamadou, Binta’s eldest son and Demba’s brother, is tempted to try to make his way to Europe. He started the journey once, before Demba, but returned home when their father died. If it wasn’t for Demba’s death, he would already have left again.

    Now, without Demba’s contribution to the family economy, Mamadou is struggling. He has a wife and two children to provide for, and he also needs to help support his siblings and his mother. They are all depending on him and he doesn’t see a future in Pakour. “It’s difficult,” he said. “We cannot earn any money here.”

    https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2021/3/23/When-a-migrant-drowns-a-whole-community-feels-the-loss

    #celleux_qui_restent #migrations #asile #réfugiés #morts #décès #mourir_en_Méditerranée #mourir_aux_frontières #Sénégal #Pakour #returnees #retour #renvois #expulsions #familles #communauté #celles_qui_restent #ceux_qui_restent

  • Niederlande: Bande bereitete in Containern ein Gefängnis mit Folterkammer vor | Telepolis
    https://www.heise.de/tp/features/Niederlande-Bande-bereitete-in-Containern-ein-Gefaengnis-mit-Folterkammer-vor-

    Die Kriminellen gingen hochprofessionell vor und wollten offenbar Menschen verschleppen und foltern

    Die niederländische Polizei veröffentlichte ein Video von einer gruseligen Entdeckung, die eher aus einem fiktiven Thriller kommen sollte als aus der Wirklichkeit mitten in Europa. Eine Bande hatte in dem Dorf Wouwse Plantage in einer Lagerhalle sechs schall- und wärmeisolierte Schiffscontainer mit Handschellen an Decke und Boden und jeweils einem chemischen Klo für ein Gefängnis präpariert. Ein weiterer Container war als Folterzelle hergerichtet. Dieser Container enthielt einen Zahnarztstuhl sowie Foltergeräte wie Zangen, Sägen und Skalpelle, Handschellen und Baumwolltaschen, die man über den Kopf ziehen kann. Nach Angaben der Polizei waren die Container aber noch nicht benutzt worden.

    Auf die Spur der Bande kam die Polizei, nachdem mit Europol und Eurojust die Verschlüsselung des mittlerweile geschlossenen Messengerdienstes EncroChat geknackt worden war, während sie auf der Spur eines Mannes aus Den Haag war, der einen der Container in dem Dorf nutzte. Die Polizei konnte über das Abhören der Gespräche erkennen, dass es um Foltermethoden und Entführungen ging: „Wenn ich ihn einmal auf dem Stuhl habe, werden wir mehr wissen.“ Ein Bild mit dem Zahnarztstuhl im Container brachte sie schließlich auf die Spur des Gefängnisses.

    Die Container in der Lagerhalle wurden beobachtet, kurz vor Fertigstellung schlug man am 22. Juni zu und durchsuchte 13 Orte, an denen man 24 kg der Droge MDMA, drei Lieferfahrzeuge, zwei schnelle BMWs und Schusswaffen beschlagnahmte. Sechs Verdächtige wurden festgenommen und werden beschuldigt, Entführungen, schwere Körperverletzung und Erpressung geplant zu haben und Mitglied einer kriminellen Organisation zu sein. Zwei der Verdächtigen sind überdies des illegalen Waffenbesitzes angeklagt. Eine zweite von den Kriminellen benutzte Lagerhalle wurde in Rotterdam entdeckt, wo man die Waffen, Schusswesten und die BMWs fand.

    Die Polizei konnte die vorgesehenen Opfer identifizieren und warnen, sagt aber nichts Genaueres darüber, was der Hintergrund der geplanten Entführungen und Folterungen war, auf die sich die Bande hochprofessionell vorbereitet hat. Es dürfte wohl auch um Drogenhandel gehen, aber ob die Opfer Reiche, Politiker oder andere Mitglieder von Drogenkartellen waren, ist noch nicht bekannt.

    Es sollen bereits mehrere Teams zum Kidnappen aufgestellt worden sein, dazu kam ein „Beobachtungsteam“. Offenbar wollte die Bande als Polizisten verkleidet ihre Taten begehen, möglicherweise durch Straßenblockaden. Gefunden wurden Polizeiuniformen, Schusswesten und andere Polizeiausstattung wie Blendgranaten sowie Lieferwagen und Stoppschilder.

    #criminalité #Encrochat #Sky #téléphones_mobiles #cellphone #pays_bas

  • Entschlüsselt : Das geheime Tagebuch der Organisierten Kriminalität - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=7C20JmCt_3Q

    Quand tu fais trop confiance à ton fournisseur de téléphone mobiles.

    Waffengeschäfte, Drogendeals: Jahrelang haben sich Kriminelle in verschlüsselten Nachrichten abgesprochen – bis Ermittler die Plattform Encrochat knackten. SPIEGEL TV konnte Chatprotokolle auswerten. Exklusive Einblicke von Claas Meyer-Heuer und Thomas Heise.

    #criminalité #Encrochat #Sky #téléphones_mobiles #cellphone

  • Scientists plan to drop limits on how far human embryos are grown in the lab | MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/2021/03/16/1020879/scientists-14-day-limit-stem-cell-human-embryo-research/?truid=a497ecb44646822921c70e7e051f7f1a

    As technology for manipulating embryonic life accelerates, researchers want to get rid of their biggest stop sign.

    Antonio Regalado
    March 16, 2021

    Pushing the limits: For the last 40 years, scientists have agreed never to allow human embryos to develop beyond two weeks in their labs. Now a key scientific body is ready to do away with the 14-day limit. The International Society for Stem Cell Research has prepared draft recommendations to move such research out of a category of “prohibited” scientific activities and into a class of research that can be permitted after ethics review and depending on national regulations.

    Why? Scientists are motivated to grow embryos longer in order to study—and potentially manipulate—the development process. They believe discoveries could come from studying embryos longer, for example improvements to IVF or finding clues to the causes of birth defects. But such techniques raise the possibility of someday gestating animals outside the womb until birth, a concept called ectogenesis. And the long-term growth of embryos could create a platform to explore the genetic engineering of humans.

    #Cellules_souches #Biotechnologies #Embryons_humains #Hubris

  • Data and displacement, Missing migrants

    The authors in our Data and displacement feature discuss recent advances in gathering and using data, the challenges that remain, and new approaches, including in the face of pandemic-imposed restrictions.

    Unknown numbers of migrants die or disappear during their perilous journeys, and their families are often left in limbo. In our Missing migrants feature, authors explore initiatives to improve data gathering and sharing, identification of remains, and assistance for families left behind.

    https://www.fmreview.org/issue66
    #données #statistiques #migrations #décès #disparitions #morts #pandémie #covid-19 #coronavirus #limbe #Missing_migrants #identification #ceux_qui_restent #celleux_qui_restent

  • Insecure wheels : Police turn to car data to destroy suspects’ alibis
    https://www.nbcnews.com/tech/tech-news/snitches-wheels-police-turn-car-data-destroy-suspects-alibis-n1251939

    Looser privacy standards for vehicle data are a treasure chest of data for law enforcement. On June 26, 2017, the lifeless body of Ronald French, a bearded auto mechanic with once-twinkling eyes, was mysteriously found in a cornfield in Kalamazoo County, Michigan. French, a grandfather of eight who always tried to help people “down on their luck,” his daughter Ronda Hamilton told NBC affiliate WOOD of Kalamazoo, had disappeared three weeks before. According to the police report, a cord (...)

    #Cellebrite #Bluetooth #capteur #smartphone #voiture #GPS #USBKey #géolocalisation #criminalité #données #écoutes #surveillance (...)

    ##criminalité ##FTC

  • Rapid generation of durable B cell memory to #SARS-CoV-2 spike and nucleocapsid proteins in COVID-19 and convalescence | Science Immunology
    https://immunology.sciencemag.org/content/5/54/eabf8891.full

    [...] antibodies are detectable from approximately 6 days after PCR confirmation of infection, and those directed against spike receptor binding domain (RBD) show neutralizing capacity and hence, can prevent infection. However, the rapid decline of anti-SARS-CoV-2 serum IgG levels beyond 20 days post-diagnosis and the transient presence of circulating plasmablasts have led to questions about the longevity of immunity. In contrast, antigen-specific memory T cells and memory B (#Bmem) cells can be detected in convalescence. As these memory cells are programmed to respond rapidly upon subsequent antigen encounter, it is reasonable to hypothesize that these long-lived memory cells provide durable long-term immunity (4, 25). However, detailed insight into the nature and longevity of the Bmem cell compartment specific to SARS-CoV-2 is currently still unresolved.

    We extensively characterized the SARS-CoV-2-specific Bmem cell compartment using unique sets of fluorescently-labeled recombinant tetramers of the SARS-CoV-2 RBD and NCP antigens in combination with an extensive flow cytometry panel. The SARS-CoV-2-specific Bmem cells were quantified and characterized in 36 samples from 25 patients with COVID-19 or in convalescence. Circulating RBD- and NCP-specific Bmem cell subsets were detected early after infection and persisted over 242 days post-symptom onset. Early after infection, antigen-specific Bmem cells predominantly expressed IgM, followed over time by a predominance of IgG1. RBD-specific Bmem cell numbers were found to positively correlate with circulating TFH cell numbers suggesting prolonged germinal center (GC) activity. These analyses highlight that a decline in serum antibodies in convalescence may not reflect waning of immunity, but rather a contraction of the immune response with the development and persistence of B cell memory.

    #Covid-19 : une réponse immunitaire qui persiste au moins huit mois après les premiers symptômes
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/12/24/covid-19-une-reponse-immunitaire-qui-persiste-au-moins-huit-mois-apres-les-p

    Une étude australienne, publiée mardi 22 décembre dans la revue Science Immunology, offre un nouvel éclairage. Elle montre, chez 25 patients atteints du Covid-19 à des degrés variables puis convalescents, la présence d’une #immunité durable – au moins huit mois – qui mobilise des cellules B « mémoires », c’est-à-dire spécialisées contre ce virus.

    Ce résultat s’ajoute à ceux de quatre autres publications, qui toutes parviennent à une conclusion analogue. « Après une infection naturelle, ce virus peut déclencher la production de #cellules_mémoires spécifiques qui persistent un certain temps dans l’organisme. Cela laisse espérer que la #vaccination saura mobiliser ces mêmes cellules d’une manière au moins aussi efficace », estime Simon Fillatreau, professeur d’immunologie à l’Institut Necker - Enfants malades (AP-HP, Inserm, CNRS, Université de Paris).

  • U.S. Schools Are Buying Cellebrite Phone-Hacking Tech
    https://gizmodo.com/u-s-schools-are-buying-phone-hacking-tech-that-the-fbi-1845862393

    In May 2016, a student enrolled in a high-school in Shelbyville, Texas, consented to having his phone searched by one of the district’s school resource officers. Looking for evidence of a romantic relationship between the student and a teacher, the officer plugged the phone into a Cellebrite UFED to recover deleted messages from the phone. According to the arrest affidavit, investigators discovered the student and teacher frequently messaged each other, “I love you.” Two days later, the (...)

    #Cellebrite #FBI #smartphone #spyware #anti-terrorisme #écoutes #enseignement #surveillance

  • Éducation. #Samuel_Paty : le #rapport qui accuse la victime

    L’#enquête demandée par Jean-Michel Blanquer à l’inspection de l’Éducation nationale ne répond pas aux questions posées. Elle apporte un récit minutieux, mais biaisé, des faits. Le seul à avoir commis des #erreurs serait… Samuel Paty.

    « La #reconstitution du déroulement des #faits tend à montrer que, tant au niveau de l’établissement qu’aux niveaux départemental et académique, les dispositions ont été prises avec réactivité pour gérer le trouble initialement suscité par le cours sur la #liberté_d’expression de Samuel Paty. »

    La phrase figure en toutes lettres dans le rapport de l’#IGESR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche) sur les événements ayant abouti à l’#assassinat, le 16 novembre, du professeur d’histoire-géographie, rendu public le 3 décembre. Comme on ne peut pas soupçonner a priori les inspecteurs du ministère de l’Éducation nationale d’un défaut de maîtrise de la langue, il faut prendre soin d’en bien saisir le sens.

    Dédouaner l’institution

    Ce rapport affirme donc qu’il s’agissait, non de protéger un enseignant contre une cabale venue de l’extérieur et qui a abouti à son meurtre, mais de « gérer un #trouble ». Et qu’est-ce qui a « suscité » ce trouble, selon les auteurs ? Non pas les agissements d’un père d’élève qui a publié des vidéos dénonçant le comportement du professeur et appelant à se rassembler devant l’établissement, ni ce que cet appel a entraîné, mais bien… « le #cours sur la liberté d’expression de Samuel Paty. »

    Le texte a beau nier, par ailleurs, que le professeur ait été à aucun moment mis en cause, notamment par l’inspecteur « référent laïcité » qui l’a rencontré le 9 octobre : la formulation choisie trahit l’intention véritable de ce travail. Il s’agit non de faire la lumière sur les #responsabilités et les éventuelles #erreurs des uns et des autres dans cette affaire, mais avant tout de dédouaner l’institution de toute responsabilité éventuelle. Comme l’affirmait Jean-Michel Blanquer, le 21 octobre devant le Sénat : « La logique du “#pas_de_vague” n’est plus la logique de l’#Éducation_nationale. » Vraiment ?

    Fragiliser, plutôt que soutenir

    Le rapport reconstitue de manière assez complète et jour par jour le déroulé des faits, depuis le 5 octobre et ce fameux cours d’#EMC (#éducation_morale_et_civique), jusqu’au terrible soir du 16 octobre. Il en ressort que dès le départ, l’affaire a été prise au sérieux par la hiérarchie directe de l’enseignant (et par la plupart de ses collègues) comme par les autorités académiques, ainsi que par les services du ministère de l’Intérieur – #Renseignement_territoriaux et commissariat de Conflans-Sainte-Honorine. Ainsi lundi 12 octobre – donc dès le lendemain de la publication de la vidéo du père d’élève incriminant Samuel Paty – la conseillère sécurité du #rectorat de Versailles signale les faits au Renseignement territorial, qui alerte le #commissariat de #Conflans, lequel met en place rapidement des patrouilles de police devant le collège…

    Un point particulier sur lequel le rapport ne convainc pas, c’est quand il évoque les « #malentendus » auxquels a pu donner lieu l’action « d’accompagnement du professeur et de l’équipe pédagogique » par le #référent_laïcité. Dans une formulation alambiquée, il explique que ce n’est pas son action, mais son statut d’#IA-PR (Inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional) qui « a pu le cas échéant donner lieu à des malentendus sur le sens et la portée de sa démarche ». En clair : Samuel Paty a cru qu’on venait évaluer et juger son action, et non l’aider à faire face aux attaques dont il était l’objet. Rappelons à ce sujet que l’hebdomadaire Le Point a publié le 20 novembre un courriel envoyé par cet inspecteur, où il indiquait que Samuel Paty ne maîtrisait pas « les règles de la #laïcité ». Le rapport lui-même ne cache d’ailleurs pas que l’intervention de cet inspecteur a eu surtout pour effet de conduire Samuel Paty à reconnaître « la #maladresse qu’il avait pu commettre », en invitant les élèves qui ne souhaitaient pas voir les caricatures à sortir de son cours. Le genre de formulation qui, en effet, est largement de nature à créer un « malentendu »… et à fragiliser, plutôt que soutenir, Samuel Paty.

    Un aveu d’#impuissance

    Résultat de tous ces biais, le rapport aboutit à des #préconisations bien faibles – voire carrément à côté de la plaque – et qui, clairement, ne paraissent pas à la hauteur de l’enjeu : rassurer les enseignants en garantissant que de tels faits ne pourraient se reproduire. Améliorer la #communication – qui en l’occurrence à plutôt bien fonctionné ! – entre services de l’Éducation nationale et services de #police, mettre en place une « #cellule_opérationnelle_de_veille_et_de_suivi » quand une #menace est identifiée, « renforcer la #sécurisation_matérielle des établissements » (rappel : Samuel Paty a été assassiné à l’extérieur…) ou encore mettre en place des « cellules de veille des #réseaux_sociaux au sein des services académiques »… Tout cela sonne plutôt comme un aveu d’impuissance, si ce n’est d’#indifférence. Et montre surtout que seule une véritable #enquête_judiciaire pourra faire la lumière sur ce qui s’est passé à #Conflans-Sainte-Honorine entre le 5 et le 16 octobre. En attendant cet hypothétique débouché, on ne pourra que reprendre et partager la conclusion pleine d’amertume de François Jarraud, fin connaisseur de l’Éducation nationale, sur son site du Café pédagogique : « Tout a été parfait. Tellement parfait que le 16 octobre Samuel Paty était seul face à son assassin. »

    https://www.humanite.fr/education-samuel-paty-le-rapport-qui-accuse-la-victime-697181

    • En 2004, dans Vivre Ensemble, on parlait déjà de ORS...
      Abri PC du #Jaun Pass :

      La logique de la dissuasion

      Le régime d’aide d’urgence imposé aux personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) vise à déshumaniser l’individu. Tout est fait pour leur rendre le séjour invivable et les pousser à disparaître dans la clandestinité, comme le montrent les exemples ci-dessous relevés en Suisse allemande, où les personnes frappées de NEM et les requérants déboutés de la procédure d’asile sont placés dans des « centres d’urgence » ou « centres minimaux » (Minimalzentren). Petit tour des lieux dans les cantons de Berne et Soleure.

      Le canton de Berne, pionnier en la matière, avait déjà concrétisé le principe d’assignation à un territoire (art. 13e LSEE) bien avant l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2007, en ouvrant deux centres d’urgence, l’un sur le col du Jaun en juin 2004 et l’autre qui lui a succédé en 2005, sur l’alpage du Stafelalp : « Si notre choix s’est porté sur le Col du Jaun », expliquait la Cheffe de l’Office de la population lors d’une conférence de presse le 7 juin 2004, c’est notamment parce que cette solution « (…) n’incite pas à s’attarder en Suisse. » Et que : « D’autres personnes vont l’utiliser également. Il s’agit de personnes qui ont activement empêché leur renvoi ou qui dissimulent leur identité et qui n’ont pas encore fait l’objet d’une décision de refus d’entrer en matière… ».

      L’abri PC du Jaun

      Un des journalistes présents le décrit ainsi dans le Journal du Jura du 8 juin 2004 :

      « A l’extérieur, des grillages ont été installés afin que le lieu soit un peu isolé, et pour protéger les requérants d’éventuels importuns. (…) Les gens sont répartis dans des chambres de quatre à douze personnes (…) les requérants ne touchent pas d’argent liquide, mais des prestations en nature. Ce sont des bons qu’ils peuvent échanger contre de la marchandise au kiosque tenu par l’ORS (Organisation pour mandats spéciaux et en régie SA) qui gère le centre (…) ».

      Très peu de requérants s’y rendirent ; d’autres s’enfuirent, telle une mère avec une petite fille de deux ans qui vint chercher de l’aide à… Soleure ! Une jeune femme fut hospitalisée, suite à une grève de la faim.

      Sur l’alpage

      A l’abri de protection civile du col du Jaun fermé en novembre 2004, succéda le centre d’urgence du Stafelalp. En 2005, les NEM et d’autres personnes désignées comme des « NIKOS », abréviation de « Nichtkooperativ », ont été logés dans une ancienne colonie de vacances isolée, située sur l’alpage de Stafelalp. Dans ce centre, comme auparavant dans celui du Jaun, les requérants ont été cantonnés dans un périmètre de 2 km autour du centre, avec interdiction formelle de franchir ces « frontières ». Le centre de Stafelalp plus fréquenté que celui du Jaun était considéré comme « trop attractif » pour les autorités, et la durée moyenne de séjour des NEM (52 jours) trop longue. Il fallait trouver autre chose.

      En janvier 2006, le centre fut fermé et les NEM ont été réintégrés dans un centre de transit. Ils ne touchent pas d’argent mais ont droit à trois repas par jour. Ils s’y déplacent plus librement, du moins à pied. Mais le fait qu’ils ne disposent d’aucun pécule pour payer les transports publics restreint leur liberté de mouvement aux alentours et dans la commune de Lyss où est situé le centre.

      Soleure ne fait pas mieux

      Depuis mai 2006 (auparavant ils bénéficiaient d’aide en espèce et aucun hébergement n’avait été mis à leur disposition), les « NEM » soleurois sont logés dans le centre d’accueil pour requérants d’asile situé sur la montagne du Balmberg, mais ils n’y sont pas nourris. Ils y touchent 8 fr. par jour pour leur entretien, versés sur place tous les jeudis par le responsable du centre. Le contrôle de présence est journalier et ceux qui s’absentent perdent leur pécule pour les jours d’absence, voire leur droit à l’hébergement en cas de récidive. Les occupants n’ont pas le droit d’y accueillir des amis pour la nuit. Le visiteur externe doit demander une autorisation au responsable (qui lui est parfois refusée sous divers prétexte) pour y entrer.

      Là-haut sur la montagne !

      Le lieu est isolé. On y trouve trois téléskis et un restaurant, mais aucun magasin, si bien que les requérants frappés de NEM sont obligés d’utiliser l’autobus circulant de Soleure au Balmberg (prix du billet aller et retour : 11 fr.!) pour faire leurs achats et se procurer le nécessaire. Si les requérants d’asile encore en procédure, également logés dans ce centre, bénéficient de tickets de bus gratuits, ce n’est pas le cas des personnes frappées d’une NEM. Ils n’ont le droit de consulter un médecin qu’en cas d’urgence et c’est un des responsables du centre, sans formation médicale, qui prend la décision. Depuis quelques mois, les NEM doivent débourser quelques centimes pour des comprimés : antidouleurs, aspirine etc. (obtenus gratuitement auparavant) distribués sur place par le préposé à la pharmacie.

      Une stratégie efficace

      Le régime drastique, l’isolement et le nombre de descentes de police qui les terrorisent fait qu’au bout de quelques semaines, les NEM soleurois « disparaissent » dans la clandestinité. La méthode, il faut le reconnaître, est efficace et la stratégie de découragement sur laquelle l’Office des réfugiés (actuellement l’Office fédéral des migrations) avait misé dans un rapport de mars 2000 pour se débarrasser des indésirables, a l’air de se réaliser. Les six NEM qui sont encore au Balmberg ne pèsent pas lourd, en regard des centaines de ces « disparus volontaires », soumis dans les centres d’urgence « à une pression psychique insupportable » au point qu’ils ont préféré la clandestinité. Beau résultat pour un pays qui se vante d’être un Etat de droit.

      https://asile.ch/2007/02/05/suisse-allemandecentres-d%e2%80%99urgence-pour-nemla-logique-de-la-dissuasion

    • RTS | Des voix s’élèvent contre la prise en charge des migrants par des entreprises privées

      Amnesty International dénonce la situation dans le centre de migrants de Traiskirchen en #Autriche. L’organisation pointe du doigt la surpopulation et les conditions d’hygiène déplorables qui y règnent. Or ce centre est géré par la filiale autrichienne de l’entreprise privée zurichoise ORS. Une nouvelle qui relance le débat sur l’encadrement des requérants par des privés.

      https://seenthis.net/messages/402089

    • The Corporate Greed of Strangers
      –-> ORS Service AG in Austria and Switzerland

      Other international players like the Swiss company ORS Service AG are also expanding into Germany. ORS in 2015 had five reception centres in Munich.

      ORS Service is based in Zurich in Switzerland and was set up as a private company to work with the Swiss federal government from 1991 to house asylum seekers. For twenty years, through to 2011, although the contract should have been retendered every five years the Swiss government did not put the contract out to tender.

      In 2011 ORS Service outbid European Homecare for the federal contract in Austria for reception centres under the responsibility of the ministry of interior. By the end of 2014, they were providing twelve reception centres including tent camps in Salzburg and Linz and being paid around 22 million euros by the federal government. ORS runs Austria’s main initial reception centre in the town of Traiskirchen, near Vienna, which was designed for around 1700 refugees. By the summer of 2015 over 3,000 refugees were living there, Amnesty International called the ORS camp ‘shameful’, with 1,500 people forced to sleep outside on lawns and nearby roads.

      On its home territory ORS Service works in partnership with the Swiss Securitas private security company in delivering a very controversial reception and accommodation policy which has included remote locations and housing asylum seekers underground in wartime military bunkers. Reception and detention policies have been influenced by Swiss politics which over the past few years have been dominated by the anti-immigrant Swiss People’s Party (UDC) which has become the largest party at the federal level. Currently refugees arriving in Switzerland have to turn over to the state any assets worth more than 1,000 Swiss francs (£690) to help pay for their upkeep, a practice that has drawn sharp rebukes for Denmark.

      https://seenthis.net/messages/465487

    • Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

      A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

      https://seenthis.net/messages/573420

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      https://seenthis.net/messages/786789
      #rapport

    • ODAE-romand | L’envers du décor dans les centres fédéraux

      Une demandeuse d’asile a passé près de six mois dans les CFA de #Zurich, #Boudry et de #Giffers. Dans le bulletin d’Augenauf de novembre 2020, elle raconte les #conditions_de_vie, les #brimades, #vexations et #violences quotidiennes qu’elle y a vécues. L’ODAE romand en publie quelques extraits.

      https://seenthis.net/messages/893672

      Texte original publié par Augenauf (en allemand) :
      https://www.augenauf.ch/images/BulletinProv/Bulletin_106_Nov2020.pdf

    • Lettre ouverte au SEM - Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de #Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      Chères et chers journalistes et sympathisant·es,

      Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte que nous avons adressée ce jour au Secrétariat d’Etat aux Migrations, à travers Messieurs Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat, et Pierre-Alain Ruffieux, responsable asile pour la Suisse romande. Elle a également été envoyée à Monsieur Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois en charge du Département de l’Economie et de l’Action Sociale.
      Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      –---

      Nous dénonçons depuis longtemps des situations inhumaines au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Boudry (NE)[1], mais les cas de réfugié·es subissant de #mauvais_traitements - le mot est faible - s’accroît de façon préoccupante. Ce qui se passe depuis plusieurs mois maintenant est intolérable et ne peut rester sans réaction de notre part.

      Selon nos informations et observations, nous ne sommes pas face à des cas isolés, mais devant un véritable #système_punitif, qui va au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. #Abus_de_pouvoir de certain·es agent·es de sécurité de l’entreprise #Protectas, #mépris et #comportements_racistes qui créent un climat de #peur et poussent à bout certain·es habitant·es du Centre. Visites impromptues du personnel de sécurité dans les chambres, sans frapper, ni dire bonjour, gestion catastrophique des #conflits, sans souci de calmer le jeu, ni d’écouter. "Ils ne savent pas parler, ils répriment”, raconte un habitant du Centre. Des requérant·es jugé·es arbitrairement et hâtivement comme récalcitrant·es sont enfermé·es pendant des heures dans des containers insalubres et sous-chauffés. Plusieurs témoignages attestent d’une salle sans aucun mobilier, avec des taches de sang et des odeurs de vomi et d’urine. Beaucoup en ressortent traumatisés. Une personne s’est récemment retrouvée en état d’#hypothermie [2].

      Les témoignages vont tous dans le même sens : peur de porter #plainte par #crainte des conséquences pour sa procédure d’asile ou par crainte de recroiser les mêmes agent·es de sécurité. Mais les faits sont là : utilisation abusive du #spray_au_poivre, #plaquages_au_sol, #insultes_homophobes, #harcèlement envers des personnes vulnérables et #hospitalisations suite à l’#enfermement dans des cellules. Plusieurs #tentatives_de_suicide sont attestées et il y a eu #mort d’homme : le 23 décembre, un requérant d’asile est décédé aux abords du Centre de Boudry. Il s’agissait d’une personne vulnérable, suivie en psychiatrie et qui avait déjà tenté de se suicider. Alors que cette personne avait besoin d’aide, à plusieurs reprises, le personnel de sécurité de Protectas lui a refusé l’accès au Centre, du fait de son état d’ivresse.

      A Boudry, la #violence est banalisée. Au lieu d’apaiser les conflits, les agent·es de Protectas les attisent. Des membres du personnel de sécurité abusent de leur pouvoir en faisant régner leurs propres lois. Ainsi, alors que les #cellules_d’isolement ne sont prévues que pour protéger les requérant·es d’asile et le personnel du CFA de personnes ayant un comportement violent et pour une durée n’excédant pas deux heures[3], on constate que la réalité est tout autre. Le moindre dérangement est réprimé par un #enfermement_abusif et qui dépasse souvent le temps réglementaire, allant jusqu’à un #isolement d’une nuit entière. Nous avons eu connaissance d’un mineur qui a été enfermé alors que le règlement l’interdit. De telles #privations_de_liberté sont illégales. Pour échapper à ces mauvais traitements, beaucoup quittent la procédure d’asile en cours de route.

      Les droits humains sont violés dans les CFA, en toute impunité, dans un #silence de plomb que nous voulons briser. Ce qui se passe à Boudry se passe aussi ailleurs[4] et c’est la conséquence d’une logique de camps. C’est tout un système que nous dénonçons et non pas des dysfonctionnements ponctuels.

      ***

      Face à cette gestion désastreuse et les drames humains qu’elle entraîne, nous demandons qu’une enquête indépendante soit ouverte établissant les faits en toute objectivité. En accord avec les personnes qui ont pris contact avec Droit de Rester, nous sommes prêt·es à témoigner.

      Nous demandons que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ce système défaillant, qui transforme les CFA en prisons. Il n’est pas normal que le budget alloué à l’encadrement sécuritaire par le SEM soit plus important que celui consacré à l’encadrement social et sanitaire dans les CFA. Il est nécessaire de renverser la vapeur en engageant des professionnel·les du travail social et de la santé en nombre suffisant et ayant pour mission de soutenir, d’écouter, de soigner et de répondre aux besoins spécifiques des requérant·es d’asile. Ceci dans l’optique de créer un climat de bienveillance, réparateur des traumatismes vécus sur la route de l’exil par les personnes dont ils-elles ont la charge. Actuellement, les agent·es de sécurité ont des prérogatives immenses qui ne devraient absolument pas leur être confiées en raison d’un manque de formation flagrant.

      Nous demandons la suppression immédiate de ces cellules-containers et la refonte complète du régime de sanctions.

      Nous exigeons la fin de la privatisation du domaine de l’asile ; l’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité ou d’encadrement privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou ORS) dans le cadre des CFA et autres lieux d’hébergement. L’asile n’est pas un business. L’argent attribué à ces tâches par l’Etat doit revenir à des structures sociales et de soins publiques.

      Nous exigeons transparence et respect du droit suisse et international. Actuellement les CFA sont des boîtes noires : les règlements internes sont inaccessibles, les requérant·es d’asile n’obtiennent pas les rapports des sanctions prononcées à leur encontre, rapports rédigés par Protectas dont le contenu varie à leur guise afin de justifier les sanctions aux yeux du SEM. Toute sanction devrait être prononcée par du personnel cadre du SEM.

      Nous demandons l’introduction d’un organe de médiation indépendant de gestion des plaintes vers qui les requérant·es d’asile lésé·es pourraient se tourner. Finalement, il est nécessaire d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile – comme c’est notamment le cas en Hollande, pays dont la Suisse s’est inspirée pour mettre en œuvre le système actuel – afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit.

      Nous demandons aussi la fermeture du Centre spécifique des Verrières, restreignant la liberté de mouvement de ses occupants de par son emplacement-même et conçu comme un centre punitif. C’est de soutien psychologique et de soins dont les requérant·es d’asile, y compris celles et ceux qui sont jugés récalcitrant·es, ont besoin à leur arrivée. L’équité des soins par rapport à ceux offerts à la population résidente doit être effective. Ce sont l’isolement, l’exclusion, la promiscuité et l’armada d’interdits qui accentuent les traumatismes, les addictions, le stress et les tensions. Stop à la logique de camp !

      C’est une alerte que nous lançons. Nous espérons qu’elle sera entendue et attendons qu’elle soit suivie d’effets dans les meilleurs délais.

      Contact médias :
      Denise Graf, 076 523 59 36
      Louise Wehrli, 076 616 10 85
      Caterina Cascio, 077 928 81 82

      [1] Voir par exemple ici : https://rester.ch/wp-content/uploads/2020/05/2020.05.28_Communiqu%C3%A9_de_presse_camp_nous_d%C3%A9non%C3%A7ons-1.pdf ou là : https://www.canalalpha.ch/play/minimag/episode/3819/risque-de-suicide-quel-soutien-psy-pour-les-migrants-a-boudry

      [2] Le 17 février, la radio RTN révèle un cas d’hypothermie survenue au centre de Boudry 2 jours plus tôt : https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20210215-Etat-d-hypothermie-au-Centre-de-Perreux.html

      [3] Voir à ce sujet les p. 51-52 du Plan d’exploitation Hébergement : https://www.plattform-ziab.ch/wp-content/uploads/2020/10/SEM_PLEX_2020.pdf

      [4] A ce sujet, sur les violences au Centre de Giffers : https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles, sur celles au centre de Bâle : https://3rgg.ch/securitas-gewalt-im-lager-basel , témoignages récoltés par Migrant Solidarity Network (1 et 2), ici le rapport de la Commission Nationale de Prévention de la Torture : https://asile.ch/wp-content/uploads/2021/01/CNPT_CFA_DEC_2020-fr-1.pdf et là le communiqué de humanrights.ch : https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/commentaire-violences-cfa

      Lettre reçu via la mailing-list Droit de rester, le 12.03.2021

    • Les conséquences de l’asile au rabais

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est enfin sorti de son mutisme. Mercredi, sous pression, après d’énième révélations sur des cas de mauvais traitements dans les centres d’asile, il a annoncé qu’il mandatait une enquête indépendante concernant plusieurs cas de recours excessif à la force.

      C’est une avancée car, jusqu’ici, l’institution n’avait jamais reconnu de dysfonctionnements. Alors que quatre plaintes avaient été déposées contre la société de sécurité #Protectas en juin dernier par des demandeurs d’asile blessés au centre de #Chevrilles, il n’avait pas bronché, déléguant d’éventuelles sanctions à la société privée. Plus d’un an après, justice n’a toujours pas été rendue. Certains plaignants ont été expulsés…

      Le SEM affirme avoir aussi suspendu 14 membres du personnel de sécurité impliqués dans différentes affaires, notamment pour un recours abusif à des « #salles_de_réflexion », que certain·es nomment « salles de torture ». Berne a été sommé de réagir suite à un enregistrement clandestin qui prouve que les agent·es n’hésitent pas à falsifier des rapports dans le but de justifier le recours à la violence. Le SEM a annoncé qu’il allait réexaminer les modalités de recrutement du personnel de sécurité et leur formation.

      C’est un premier pas, mais insuffisant. Quatorze suspensions pour combien d’incidents impunis ? « J’ai vu des gens se faire tabasser sous mes yeux… la plupart ne portent jamais plainte. Si tu te plains, tu peux être sûr que les sévices doubleront », nous confiait hier un homme qui a résidé au centre de #Boudry et de Chevrilles.

      Les associations actives dans le domaine de la migration dénoncent depuis des années le processus de #privatisation de l’asile. La Confédération recoure à des sociétés privées pour assurer la sécurité et l’encadrement dans ses centres. Or, ces entreprises ont pour objectif de faire du profit. Il n’est pas étonnant qu’elles lésinent sur les moyens. Recrutements à la va-vite, formations inexistantes et contrats précaires engendrent des situations explosives où le personnel est démuni face à une population au parcours extrêmement difficile.

      La Suisse doit faire mieux, elle en a les moyens. Alors que des personnes cherchent ici protection, elles rencontrent violence et mépris. Il est inacceptable que nos impôts continuent à financer un système arbitraire perpétuant une terreur que les personnes migrantes ont fuit au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2021/05/06/les-consequences-de-lasile-au-rabais

    • Documentation | Violences dans les centres fédéraux d’asile

      Depuis plusieurs mois en Suisse des cas de violences perpétrées dans et autour des centres fédéraux d’asile (CFA) ont été dénoncés. Sans changements significatifs opérés, d’autres sont à craindre. Pour que les personnes réfugiées ne soient pas à nouveau des victimes isolées, il est important d’apporter un regard externe sur ce qui se passe au sein des CFA. Ces questions touchent à la cohésion sociale. Le 5 mai 2021, les résultats d’une enquête de médias associés ont été présentés au public (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), révélant à nouveau des exactions commises par les employé.es des sociétés de sécurité envers des résident.es. Le Secrétariat d’État à la migration (SEM) a réagit par voie de presse (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83389.html) en annonçant l’amorce d’une enquête indépendante. Les médias et la société civile jouent un rôle essentiel pour faire la lumière sur des questions de sécurité publique et de respect des droits humains.

      Le 5 mai dernier les résultats d’une enquête de la RTS (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), SRF et la WOZ a été rendue publique. En s’appuyant sur des enregistrements et témoignages, elle documente plusieurs exactions commises par les personnes en charge de la sécurité dans différents centres fédéraux d’asile. “Des rapports sont parfois truqués par les agents de sécurité pour se couvrir. En réaction à ces révélations, le Secrétariat d’État aux migrations a fait suspendre 14 de ces employés de sociétés privées et lance une enquête externe” (RTS). Le téléjournal de midi, de 19h30 et l’émission Forum en ont parlé. Le matin même, le SEM a publié un communiqué annonçant avoir été informé du recours à des “mesures coercitives disproportionnées” de la part d’agent.es de sécurité. Demandé depuis plusieurs années par la société civile, il annonce avoir chargé l’ancien juge Niklaus Oberholzer d’une enquête indépendante et vouloir réfléchir au recrutement et à la formation de ces personnes . Le quotidien Le Courrier (https://lecourrier.ch/2021/05/05/quatorze-agent%c2%b7es-de-securite-suspendu%c2%b7es) est allé à la rencontre du collectif Droit des rester Neuchâtel qui doute de ces dernières mesures : « Nous demandons que ce soit des entités publiques à but non lucratif qui gèrent l’encadrement. Celles-ci doivent engager des professionnel·les de la médiation, du travail social, de l’interculturalité et de la santé. »

      Avant cela, le 28 avril 2021 le Secrétariat d’État à la migration (SEM) avait publié un communiqué (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83251.html) déplorant l’augmentation des menaces envers les centres d’asile fédéraux (CFA). Il y est fait état de déprédations faites aux bâtiments, mais également de menaces et de mises en danger d’employé.es du SEM. Dans le viseur, des « groupes de gauche radicale » qui feraient appel via leur site à des actes de vandalisme, ou même appel à la violence envers des employé⸱es. Les associations de défense du droit d’asile ont condamné de tels procédés. La Plateforme Société civile dans les centres fédéraux s’est positionnée (https://mailchi.mp/d2895a50615c/neuigkeiten-baz-nouveauts-cfa) en rejetant toute forme de violence. Le collectif bâlois 3RGG -auteur d’un rapport répertoriant les actes violents envers les personnes requérantes d’asile au sein du centre fédéral d’asile du canton de Bâle (BässlerGut) – se distancie également de ces méthodes (https://asile.ch/2021/04/30/3rgg-communique-violences-dans-les-camps-federaux-dasile) qui ne sont pas les leurs. Ses auteurs regrettent que leurs appels à se mobiliser contre les violences impunies du personnel de sécurité envers des résident⸱es isolé⸱es n’ait connu que peu d’échos dans les médias et dans la vie des centres en conséquent.
      Jusqu’ici ce sont d’autres types de dénonciations de violence en lien avec les CFA qui ont été exprimées. En 2021, au CFA de Boudry (NE) c’est un cas d’hypothermie (https://lecourrier.ch/2021/02/17/hypothermies-au-centre-dasile) pour une personne placée en « cellule de dégrisement » qui a servit de révélateur à ce que Droit de rester Neuchâtel décrit comme un « réel système punitif ». En 2020, dans le centre de renvoi de Giffers, quatre #plaintes (https://asile.ch/2020/09/22/solidarite-tattes-giffers-visite-aux-requerants-qui-ont-denonce-des-violences) ont été déposées contre la société de sécurité Protectas pour des exactions envers des résident.es. A BässlerGut, le travail d’enquête (https://asile.ch/2020/07/30/enquete-violences-au-centre-federal-de-bale-quand-le-systeme-deraille) poussé qu’avait publié le collectif 3 RGG faisait état de violences graves perpétrées par des personnes en charge de la sécurité envers les personnes résidentes, avec des processus de dénonciation inefficient à l’interne. La commission nationale de prévention de la torture (CNPT) après une visite au sein de plusieurs CFA en janvier 2021 suggérait elle aussi des améliorations (https://asile.ch/2021/01/20/cnpt-rapport-dobservation-des-centres-federaux-dasile-la-violence-pointee-du-d) concernant la gestion des conflits, la prévention de la violence et la gestion des plaintes. Une des réponses offerte par le SEM est celle de la réouverture du centre spécifique des Verrières pour accueillir les personnes qui « représentent une menace pour elles-mêmes ou pour autrui ». L’OSAR s’inquiète (https://www.osar.ch/communique-de-presse/centre-des-verrieres-les-requerants-dasile-doivent-beneficier-dune-representati) de cette mise à l’écart pour des personnes généralement fragilisées. Selon l’organisation, il vaudrait bien mieux miser sur la prévention de la violence et renforcer l’encadrement.

      Liées à des conditions structurelles, ces dénonciations de part et d’autres ne s’arrêteront probablement pas là. Dans ce jeu du chat et de la souris, les médias et la société civile jouent un rôle important pour faire la lumière sur des dynamiques en présence. L’éditorial du dernier numéro de la revue Vivre Ensemble le rappelait : ” […] les centres fédéraux réunissent les deux ingrédients de la violence institutionnelle : fermés d’accès au regard public, ils donnent au personnel un pouvoir énorme sur une catégorie de personnes. Or, les véritables garde-fous à l’impunité et à l’arbitraire se situent du côté de la transparence. Et la société civile est bien là, du côté des victimes, et ne manque pas de le lui rappeler. “

      https://asile.ch/2021/05/07/documentation-violences-dans-les-centres-federaux-dasile

    • Centres fédéraux | À l’écoute des victimes

      Le #déni des autorités intenable face à la médiatisation des violences

      Le mois de mai aura vu la question des violences dans les CFA tenir une belle place dans l’actualité. D’abord avec les enquêtes de la RTS, de la SRF et de la Wochenzeitung, puis avec le rapport d’Amnesty International qui relate des cas de maltraitances à l’égard de requérant·es d’asile qui pourraient s’assimiler à de la torture [1]. Des témoignages de victimes, mais également d’ancien·es employé·es des centres ont été recueillis et des enregistrements, effectués à l’insu du personnel de sécurité, ont permis d’établir que leurs rapports de sanction à destination du SEM sont truqués.

      Ces enregistrements proviennent du téléphone d’une femme enfermée dans un container-cellule. Le mobile lui avait été confisqué par le personnel de sécurité et a capté deux heures de leurs conversations. Cela se passe donc dans la loge des agent·es de sécurité de Protectas, il y a quelques mois au CFA de Boudry dans le canton de Neuchâtel. On y entend les agent·es discuter du contenu du rapport qu’ils doivent faire parvenir au SEM pour justifier leur mise en cellule. Une agente qui n’a pas assisté aux événements est chargée de le taper. Les cellules, ce sont donc ces containers sans aucuns meubles, dotés seulement d’une petite fenêtre, à l’odeur de vomi, d’urine et tâchés de sang au sol. Les requérant·es d’asile y sont enfermé·es, parfois pendant deux heures, parfois plus. Une caméra permet de les filmer.

      Ces pratiques, éminemment choquantes ne sont pas étonnantes. Elles sont davantage la conséquence d’un système, plutôt que le fait d’individus. Car les événements qui ont eu lieu dans différents CFA, à différentes dates, se ressemblent de façon troublante. À l’origine de ces actes de violence, il y a le plus souvent des événements que l’on pourrait qualifier d’incidents. Un téléphone volé, un masque sous le nez ou une perte de patience dans la longue file d’attente pour le repas. Et plutôt que d’apaiser les conflits de façon non violente et bienveillante, le personnel de sécurité les amplifie en usant de sa force physique et verbale, de ses gros bras et de son uniforme imposant. À cela s’ajoutent des mesures radicales comme ces mises en cellule appliquées de façon arbitraire et non conforme au règlement du SEM. Comme on l’a entendu, il suffit d’enjoliver le rapport pour le SEM pour maquiller ces imperfections. Le SEM doit d’ailleurs en être conscient, mais en déléguant ces tâches à des prestataires privés, il peut allégrement fermer les yeux. La responsabilité est dissoute dans la chaîne hiérarchique. Alors que légalement le SEM est pleinement responsable.

      Les dénonciations de nombreux collectifs dans différents CFA depuis plus d’une année et à de nombreuses reprises ont longtemps été traitées avec mépris par le SEM, qui a toujours nié ou prétendu avoir pris des mesures. Il aura fallu ces preuves irréfutables et un dégât d’image important pour le faire plier, un tout petit peu.

      Il a annoncé la suspension de 14 agent·es de sécurité, un audit interne, une enquête externe à Boudry par un ancien juge fédéral, la suppression des containers et une réflexion sur la mise en place d’un bureau externe chargé de recueillir les plaintes des requérant·es d’asile. On peut se réjouir de ce dernier point. Mais reste encore à voir quelle sera la mise en œuvre concrète. Pour le reste, ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas là d’une révolution, mais bien d’une communication bien rôdée.

      Car évidemment il ne suffira pas que les containers insalubres soient remplacés par de jolies salles de « réflexion » aux couleurs apaisantes. Parce que sales ou propres, cela restera des cellules. Il n’est pas suffisant non plus que les agent·es de sécurité impliqué·es dans les quelques affaires récemment médiatisées soient remplacé·es par d’autres. Tant que le cadre de travail sera le même, les mêmes violences se reproduiront. Il suffit de lire le rapport d’Amnesty et les témoignages d’anciens agents de sécurité ou d’assistants sociaux pour comprendre combien celles-ci font partie de la culture d’entreprise. On ne peut que redouter qu’un nouveau lieu à haut potentiel de violence systémique sorte de terre à Genève, dans le cadre du projet de construction d’un centre fédéral au Grand-Saconnex (lire ici).

      Tant que les requérant·es d’asile continueront à être considéré·es comme une catégorie de la population à part, rien ne changera. Il faudra continuer de dénoncer ce qui se passe derrière les portes de ces centres. Et d’écouter, sans mettre en doute, la parole des réfugié·es qui se seraient bien passé de subir de nouvelles violences, après avoir fui celles de leur pays et en avoir subi sur la route de leur exil. On peut ici souligner le rôle des médias qui ont, à travers leurs investigations, contribué à amener sur la place publique des pratiques dénoncées depuis de nombreuses années par des organisations de la société civile. Et contraint les autorités d’asile à sortir du bois.

      –-----

      INÉDIT | Immersion dans la loge des agent·es de sécurité du CFA de Boudry

      L’enregistreur vocal du smartphone était enclenché. Confisqué par des agent·es de sécurité du Centre fédéral de Boudry, le téléphone d’une requérante d’asile a enregistré par inadvertance durant près de deux heures les conversations qui se sont tenues dans leur loge. Nous publions la retranscription complète et inédite de cette capture audio, anonymisée.

      Discussions entre membres du personnel, interactions avec des requérant·es d’asile : les échanges sont révélateurs d’un climat latent d’irrespect et de violence ordinaire induite par le rapport de force et le choix de confier l’encadrement des résident·es des Centres fédéraux d’asile à des agents de sécurité démunis d’outils de médiation. La gestion uniquement sécuritaire des tensions, inévitables dans des lieux de vie collectifs, l’absence de prise en compte par le personnel d’une réalité évidente, celle que les personnes logées là sont dans une angoisse existentielle liée à leur demande de protection, l’impunité renforcée par des mécanismes visant à tout régler « à l’interne », ressortent de leurs propos. Dans la dernière édition de la revue « Vivre Ensemble », nous avons publié un extrait de cet enregistrement : celui-ci montre comment les agent·es trafiquent un rapport justifiant la mise en cellule d’isolement d’une femme, en accusant celle-ci d’acte de violence. La retranscription complète de l’enregistrement montre que celle-ci était venue solliciter l’aide de la sécurité pour que celle-ci aide un enfant (en pleurs) à récupérer un téléphone portable qu’il s’était fait voler par un homme hébergé au centre, et que face au refus de l’agent, elle avait voulu en référer à la direction du centre. La suite permet de s’immerger dans un huis clos quasi fictionnel.

      https://asile.ch/2021/08/23/centres-federaux-a-lecoute-des-victimes
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      Transcription d’un enregistrement audio réalisé au Centre fédéral d’asile de Perreux (Boudry)

      Date: mercredi 20 janvier 2021, en fin de journée

      Légende

      A : femme requérante d’asile, dont le téléphone a capté cet enregistrement
      AS 1 : agent de sécurité impliqué dans la scène de démarrage du conflit
      AS 2 : agent de sécurité qui vient rapidement en renfort du 1er. Il semble qu’il y ait deux personnes derrière AS 2. Les voix sont difficiles à identifier
      AS 3 : agente de sécurité avec une fonction qui semble supérieur à AS 1 et 2
      AS 4 : agente de sécurité avec une fonction dirigeante, ou en tout cas davantage administrative car elle rédige les rapports
      + autres agent·es non-distingués les un·es des autres
      Le téléphone d’un enfant vient d’être volé dans le centre par un requérant d’asile à qui il l’avait confié. « A » interpelle alors un agent de sécurité pour lui demander d’agir et de retrouver le téléphone. L’agent de sécurité pense que l’enfant est son fils, mais ce n’est pas le cas. A enclenche alors le mode enregistrement sur son téléphone.

      A : You’re the security and you should to take a look
      Agent de sécurité 1 : No, no security for look the child, look your phone there
      A : I’ll complain, I’ll complain about that interacting
      AS 1 : No, what what, the time where you put your phone here, no security must look, it’s your mission.
      A : You’ll not try to search, not at all ?
      AS 1 : No, no, no, that your responsability.
      A : But you’re security
      AS 1 : That your responsability. Look, your children, madame, your children, they go up. The time when something happens to up, you come see security ?
      A : But normally you’re accessing the doors without permission ?
      AS 1 : I ask you, you no see your children you (mot incompréhensible)
      A : I’ll complain about that. What is your name or number of the working ? Because you’re just not searching for this telling stuff but discussing about me
      AS 1 : Yes
      A : You don’t do that. So what is your name because I need to complain.
      AS 1 : For me ?
      A : Yes or number of working.
      AS 1 : My number ?
      A : Yes
      AS 1 : For what ?
      A : For working. Because you’re working here and you have the number. I’ll complain, believe me, you don’t do your work
      AS 1 : No. Madame, I’m telling you something, ok ? I know place you’re coming from, ok ?
      A : Poland
      AS 1 : Ok in Switzer… I don’t know.
      A : We’re complainig pretty much and we’ll complain, not to the SEM, but your boss I’ll complain, Protectas, and to the SEM, to the SEM, to the government and to the everyone.
      AS 1 : If you don’t take your responsability… (en s’adressant à un autre requérant d’asile) Brother, brother, come in please. Tell this woman, ok, « if you come here… »
      A : (également à l’autre requérant d’asile) He doesn’t want to check the stealing stuff but they’re accessing the doors and checking the people. But he can’t check the stealing stuff.
      AS 1 : Can you leave me talk with him ?

      Brouhaha car A et AS 1 parlent en même temps avec beaucoup de bruits en arrière-fond et notamment l’enfant qui s’est fait voler son téléphone qui pleure. On entend plusieurs autres requérants d’asile parler de ce qui s’est passé. AS1 finit par proposer à A de se rendre à la loge des agent.es de sécurité pour discuter de l’affaire.

      AS 1 : Can you go to the security office ?
      A : (A l’enfant qui pleure) Yes, we’ll look for you phone. (à AS 1) You still didn’t tell me your number !

      Echanges entre différents requérants d’asile avec l’agent de sécurité. A redemande le numéro de l’agent et insiste.

      AS 1 : Take my picture
      A : No, I don’t want to take your picture
      AS 1 : Take my picture
      A : Ok no problem

      A le prend en photo. On entend ensuite du bruit et on imagine que l’AS1 essaie de lui retirer son téléphone et user de la force. A commence à gémir « ahouaoua, ahouaha » (« aïe » à de multiples reprises).

      https://asile.ch/2021/06/30/inedit-immersion-dans-la-loge-des-agent%c2%b7es-de-securite-du-cfa-de-boudry

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      Violences | un arrière-goût de déjà-vu

      Une enquête est en cours pour déterminer si des mesures coercitives disproportionnées ont été utilisées à l’encontre de requérants d’asile dans certains centres fédéraux. Il s’agirait, selon certains, de dérives individuelles. Selon d’autres, l’autorité a tort de sous-traiter une tâche régalienne à des sociétés privées.

      En fait, le problème se pose depuis belle lurette. En 1993 déjà, l’aumônerie genevoise auprès des requérants d’asile (AGORA) relevait, dans une lettre à l’Office fédéral des réfugiés (ODR), le SEM d’alors, que le personnel mis en place dans le Centre d’enregistrement de La Praille, inauguré l’année précédente, « n’était ni assez nombreux ni suffisamment formé pour remplir sa tâche. » L’aumônerie ajoutait que ce personnel n’assurait pas « un minimum d’écoute permettant de désamorcer les tensions ».

      La gestion de ce centre avait été confiée à l’ORS Service SA et à Securitas. Le CHERANE (Conseil pour l’hébergement des requérants non-enregistrés) qui, avec le soutien d’associations et du canton, assurait depuis deux ans l’accueil des candidats à l’asile, avait été écarté. Le M. Réfugiés de l’époque, Peter Arbenz, avait déclaré « ne pas avoir besoin d’assistants sociaux avec une mentalité tiers-mondiste ». Le Conseil d’État genevois avait boycotté l’inauguration, expliquant le refus de l’offre du CHERANE par « la crainte d’introduire le loup des œuvres d’entraide dans la bergerie fédérale ». « Les locaux de la discorde », avait titré la Tribune de Genève (18.04.1992).

      L’aumônerie, qui pouvait, avec de strictes limitations, pénétrer dans le Centre d’enregistrement, a dénoncé maintes fois, au cours des années suivantes, ce qu’elle considérait comme des abus. Certes, des membres du personnel faisait preuve d’empathie envers les requérants, mais, dans l’ensemble, le système policier établi manifestait bien plus une méfiance, voire un rejet qu’un accueil de personnes en quête de protection.

      À mes yeux, cette attitude reflétait le regard de peur, ou même d’hostilité porté par une partie de la population et des autorités sur des requérants d’asile dont beaucoup venaient de subir moult épreuves et souffrances. J’ai peur qu’il en soit toujours de même.

      https://asile.ch/2021/08/23/violences-un-arriere-gout-de-deja-vu

      #violence #torture #maltraitance #Protectas #SEM #Boudry #responsabilité

  • Corona virus update : Faux positifs, écoles, mortalité, cellules T naïves , vaccins. Podcast #58 du 29 septembre 2020
    https://inf-covid.blogspot.com/2020/10/faux-positifs-ecoles-mortalite-cellules.html

    il est hautement improbable qu’il existe une véritable protection croisée.

    Hennig : Cette #immunité que beaucoup espéraient.

    #Drosten : Exactement. Nous pouvons probablement dire que ce que vous voyez dans ces études n’est pas une #immunité_croisée, mais juste une activation croisée, une réactivité croisée. Les cellules émettent un signal, mais ce n’est certainement pas assez puissant et actif pour vraiment empêcher une infection de pénétrer dans le corps. On ne peut donc probablement pas vraiment parler d’immunité. Et bien sûr, c’est maintenant une constatation individuelle. D’autres études doivent être faites. Et les auteurs s’expriment ici prudemment. Soit dit en passant, cela ne signifie pas du tout qu’aucune immunité cellulaire ne découle d’une infection par le SRAS-2. Nous n’avons pas du tout vérifié cela ici, il s’agit simplement d’activation croisée.

    Hennig : [Donc] l’espoir qu’en ayant eu beaucoup de rhumes dus à des coronavirus communs, je suis relativement protégé n’est plus sur la table.

    Drosten : Eh bien, « plus sur la table » n’est pas formulé assez prudemment, de mon point de vue. Je serai encore plus prudent, comme les auteurs. Malheureusement, il est vrai que l’espoir s’est un peu affaibli qu’il y ait un effet à l’échelle de la population.

    Hennig : […] Y a-t-il un inconvénient possible à cette réaction non spécifique des cellules mémoire T ?

    Drosten : Oui, ce qui a été fait dans l’étude après avoir constaté cette façon incomplète et impropre de réagir des cellules T […] c’est qu’on a aussi examiné la situation des patients qui ont cette maladie derrière eux, l’infection SRAS-2, selon que le cours ait été bénin ou grave. [...] Et là, on a une autre découverte intéressante. Je ne vais citer que brièvement quelques résultats. Par exemple, les patients qui ont eu un cours sévère ont en fait cette manière impropre de réagir ;

    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.09.15.20188896v1.full.pdf

    • [a contrario] What is the role of T cells in COVID-19 infection? Why immunity is about more than antibodies - Annette Plüddemann, Jeffrey K. Aronson, 20 october 2020
      https://www.cebm.net/covid-19/what-is-the-role-of-t-cells-in-covid-19-infection-why-immunity-is-about-more-t

      CD4+ T cells help B cells to produce antibodies and help CD8+ T cells to kill virus-infected cells
      One of the dominant cytokines produced by T cells is interferon gamma, a key player in controlling viral infection – see also [41]
      Lymphopenia is a main feature of COVID-19 infection, affecting CD4+ T cells, CD8+ T cells, and B cells, and is more pronounced in severely ill patients
      T cell responses in severely ill patients may be impaired, over-activated, or inappropriate, and further research is required to elucidate this and inform treatment strategies
      There is some evidence of cross-reactivity with seasonal/endemic coronaviruses
      Emerging studies suggest that all or a majority of people with COVID-19 develop a strong and broad T cell response, both CD4 and CD8, and some have a memory phenotype, which bodes well for potential longer-term immunity
      Understanding the roles of different subsets of T cells in protection or pathogenesis is crucial for preventing and treating COVID-19

      #anticorps #cellulles_T #immunité_cellulaire

    • @colporteur les 2 cas sont différents ; dans le premier il s’agit des cellules T développées après une infection à un autre coronavirus que le sars-cov2 (et qui donc pourraient ne pas être protectrices et même être dangereuses lors d’une infection ultérieure au sars-cov2), dans le second celles qui se développent après une infection au sars-cov2 (et pourraient donc conférer une immunité lors d’une infection ultérieure au même virus)

    • Oui, ce n’est pas a contrario . Merci de me le signaler. J’avais cherché un endroit avec « cellule T » pour recenser cet article et suis allé trop vite. Immunité cellulaire (qui n’a pas de #) serait plus approprié. D’autant quil faut bien partir là dessus, au vu des résultats peu encourageants concernant l’efficacité et la durabilité des anticorps.. Du coup, je ne sais où ça serait judicieux, peut-être là, ce article étant il me semble le plus détaillé à ce sujet ici
      https://seenthis.net/messages/876148

  • Covid et immunité : des pistes négligées ? - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150920/covid-et-immunite-des-pistes-negligees?onglet=full

    Des études signalent une diminution rapide des anticorps après une infection, et plusieurs cas de réinfection ont été rapportés cet été. Que sait-on aujourd’hui de notre immunité ? Dans la recherche de vaccins, une vision tronquée ne risque-t-elle pas de nous fourvoyer ?

    Commençons d’abord par les bonnes nouvelles : les études montrent que plus de 90 % des personnes contaminées par le virus produisent des anticorps dirigés spécifiquement contre le virus, qu’elles aient développé ou non des symptômes. Et ce, même chez les octogénaires https://doi.org/d7p2. En outre, lorsqu’ils sont étudiés en laboratoire, ces anticorps possèdent un fort pouvoir neutralisant : même à faible dose, ils parviennent à éviter que les cellules en culture soient infectées.

    Passons maintenant aux mauvaises nouvelles : ces anticorps ont tendance à disparaître rapidement. Et leur diminution est d’autant plus forte et rapide que les symptômes ont été légers ou inaperçus. Une étude https://www.nature.com/articles/s41591-020-0965-6 publiée dans Nature Medicine portant sur plus de 200 personnes contaminées en Chine révèle qu’au bout de huit semaines, ils sont à des niveaux indétectables pour 40 % des sujets asymptomatiques et 18 % des sujets symptomatiques.

    Autre mauvaise nouvelle estivale : plusieurs cas de réinfection commencent à être rapportés, comme cet homme de Hong Kong https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32840608 dont l’analyse génétique du virus a permis d’affirmer qu’il s’agissait bien d’une réinfection et non d’une infection persistante. Notre immunité pourrait-elle disparaître en quelques mois ? Peut-on – oui ou non – compter sur notre système immunitaire pour nous protéger d’une deuxième vague ?

    En réalité, au fur et à mesure des publications, un constat s’impose : les tests immunitaires classiques ne nous offrent qu’une fenêtre très limitée sur la réalité de notre réponse au virus. Un peu comme si l’on regardait par le trou de la serrure une pièce de théâtre : il y a des dizaines d’acteurs répartis sur la scène, mais nous n’en voyons que quelques-uns interagir. Ce sont les fameux anticorps dits IgM et IgG mesurés lors des tests sanguins. Or, non seulement tout ne se passe pas dans le sang, mais ces acteurs ne sont pas, tant s’en faut, les seuls héros de cette lutte intérieure.

    Et si l’on abandonnait le trou de serrure pour une place en tribune ? Prêts ? Ouverture des rideaux.

    Premier décor : le nez. Cette péninsule chère à Cyrano de Bergerac semble en effet être l’endroit du corps qui compte le plus de récepteurs ACE2 (pour Angiotensin Converting Enzyme 2), la fameuse porte d’entrée du virus, celle qui lui permet de pénétrer à l’intérieur des cellules pour s’y multiplier (voir notre article sur ce point). C’est donc ici que commence notre bataille contre le SARS-CoV-2.

    À peine engluées dans notre mucus nasal, les minuscules particules virales couronnées de pics (d’où le nom de coronavirus) sont repérées par nos cellules phagocytaires – littéralement « mangeuses de cellules » – qui se trouvent sur place. Celles-ci se mettent à boulotter un à un ces éléments étrangers, tout en déclenchant la production de molécules chimiques, dont les fameuses cytokines, également capables d’attaquer ces indésirables. C’est ce qu’on appelle l’immunité innée. Avec un peu de chance, l’infection peut tourner court dès cette étape et ne jamais sortir du mucus nasal ou respiratoire. C’est probablement ce qui se passe chez la plupart des enfants, fréquemment exposés aux infections respiratoires, estiment certains chercheurs https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7221011. Mais à mesure que l’on vieillit, cette première ligne de défense se laisse vite déborder.

    D’autant plus que ce virus semble avoir acquis une astuce pour mieux survivre dans notre nez : lorsqu’il s’y trouve en grande quantité, il parvient à inhiber cette réponse immédiate pendant un jour ou deux. D’après Akiko Iwasaki https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7255347, immunologiste à l’université de Yale, cette capacité d’inhiber nos défenses innées serait l’un des déterminants du succès du SARS-CoV-2. Elle offre une petite fenêtre de temps supplémentaire durant laquelle le virus en profite pour se répliquer silencieusement. Avant qu’une autre ligne de défense ne se mette en place, l’acte II de notre pièce de théâtre : l’immunité dite adaptative.

    Généralement, on mesure cette immunité à la quantité d’anticorps capables de neutraliser le virus dans le sang. Dans la plupart des analyses sérologiques, deux types d’anticorps sont quantifiés : les IgM, qui apparaissent dès le 3e jour suivant l’infection, et les IgG, détectés généralement à partir du 14e jour. Sauf que dans la vraie vie, bien d’autres acteurs entrent en jeu dans cette seconde étape de la bataille.

    Restons dans nos muqueuses respiratoires. Après tout, c’est là que le virus commence son invasion. Durant le festin initial de nos cellules phagocytaires, des morceaux de virus (en particulier les protéines situées sur l’enveloppe du virus, appelées antigènes) sont récupérés et présentés à nos « agents spéciaux » : les lymphocytes. Parmi eux, les lymphocytes B se mettent alors à se multiplier à toute allure, faisant d’ailleurs grossir nos ganglions lymphatiques. Par une succession de hasards, de mutations génétiques et de cassures, certains de ces lymphocytes finissent par obtenir un récepteur capable de reconnaître et de se fixer parfaitement sur l’antigène présenté. Un peu comme un serrurier qui copierait des centaines de clés les unes à la suite des autres, jusqu’à ce que l’une d’entre elles, légèrement différente, entre enfin dans la serrure. Ces clés, ce sont les anticorps. Certains filent dans le sang : les IgG ou les IgM. Mais d’autres vont préférentiellement dans les muqueuses : les IgA.

    Ces IgA apparaissent de plus en plus comme les héros de l’ombre de cette histoire. De fait, on les trouve peu, ou de manière très transitoire, dans le sang. Depuis notre trou de serrure, ils sont donc quasi invisibles. « L’industrie fabrique toute la logistique en masse pour le sang (tubes, aiguilles, etc.) », explique Guy Gorochov, responsable du Centre d’immunologie et des maladies infectieuses de l’université Pierre-et-Marie-Curie. « La salive, qui est un bon reflet des sécrétions mucosales, n’est pas encore un liquide biologique de grande routine. C’est culturel, mais cela devrait rapidement évoluer, étant donné la situation actuelle », indique ce chercheur parisien. En outre, la salive est un milieu plein de germes en tous genres, donc plus délicat à évaluer d’un point de vue immunologique.

    Pourtant, pour peu que l’on accepte d’aller fouiner dans les sécrétions buccales, nasales, bronchiques ou même lacrymales, on découvre d’importantes quantités d’IgA chez les personnes infectées. Guy Gorochov et son équipe mènent actuellement une étude sur 145 patients Covid (prépublication en cours de relecture https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.06.10.20126532v1 ). « Dans les premières semaines suivant l’apparition des symptômes, la neutralisation du SRAS-CoV-2 repose vraisemblablement davantage sur les IgA que sur les IgM ou les IgG, résume l’immunologiste. Les IgA apparaissent en effet en premier et s’avèrent beaucoup plus puissants que les IgG et les IgM pour neutraliser le virus in vitro. Par ailleurs, on en détecte encore trois mois après les premiers symptômes dans la salive… »

    Une autre étude menée en Suisse https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.05.21.108308v1 révèle que plus les patients sont jeunes, plus ils sont susceptibles d’avoir des taux d’IgA importants dans leurs sécrétions nasales. Mais plus étonnant encore : certains patients possèdent des taux élevés d’IgA dans leur nez, alors même qu’aucun autre anticorps (ni IgG ni IgM) ne circule dans leur sang.

    Ces découvertes interrogent : cette réaction immunitaire locale pourrait-elle être suffisante pour faire obstacle à la maladie et mettre en échec les infections ultérieures ? « C’est bien joli de neutraliser le virus in vitro, mais est-ce que ces IgA nous protègent dans la vraie vie ? Seules des études à plus grande échelle permettraient de le savoir », tempère Guy Gorochov. Si tel était le cas, nous serions alors plus nombreux à être immunisés que ce que les mesures sanguines veulent bien refléter. Ce qui serait une excellente nouvelle…

    Et les IgA ne sont pas les seuls héros invisibles depuis notre trou de serrure. Les mesures classiques de notre immunité passent également à côté d’un autre acteur, qui apparaît de plus en plus majeur dans notre réponse au SARS-CoV-2 : le lymphocyte T, également appelé cellule T.

    Contrairement à leurs cousins les lymphocytes B, les lymphocytes T ne fabriquent pas d’anticorps en série. Pour reprendre l’analogie du serrurier, eux conservent leur clé magique autour du cou et se baladent ensuite dans la lymphe et le sang. Par ailleurs, cette clé ne leur permet pas de repérer un pathogène qui circule librement dans notre corps, comme le font les anticorps. Elle leur permet en revanche de détecter les cellules en train d’être infectées par un virus. Dans ce cas, les lymphocytes T sortent l’artillerie lourde : ils détruisent les virus mais aussi les cellules infectées. On appelle cela l’immunité cellulaire.

    Et ce n’est pas tout : ces cellules T peuvent également stimuler les lymphocytes B à déverser leurs anticorps et aussi activer directement les cellules phagocytaires, pour relancer la première étape de défense au niveau du ou des sites d’infection. Pour les scientifiques, les lymphocytes T sont les véritables chefs d’orchestre de notre système immunitaire.

    Les études qui se sont penchées sur ces cellules en trouvent quasi systématiquement dans le sang des personnes qui ont été contaminées par le SARS-CoV-2 (voir notamment les travaux menés à Strasbourg https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.06.21.20132449v1.full.pdf , en Suède https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.06.29.174888v1.full.pdf , à Berlin https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.17.20061440v1.full.pdf ou en Californie https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32473127 ). Tout comme les IgA, on en détecte également chez des personnes exposées au virus mais n’ayant jamais développé de symptômes et dont la sérologie classique ne révèle aucun anticorps circulant. Dans l’étude suédoise, parmi 30 personnes proches de cas diagnostiqués et 55 donneurs de sang, les deux tiers présentaient des lymphocytes T dans leur sang mais pas d’anticorps IgG anti SARS-CoV-2.

    Plus frappant encore : on retrouve des lymphocytes T qui réagissent au SARS-CoV-2 dans des échantillons de sang prélevés… avant 2019, donc avant la pandémie ! Dans l’étude menée en Californie, de tels lymphocytes étaient ainsi détectés dans la moitié des 20 échantillons de sang prélevés entre 2015 et 2018. « Cela pourrait refléter l’existence, chez certains individus, d’une immunité croisée préexistante », concluent les auteurs. Autrement dit, des personnes ayant été en contact avec d’autres coronavirus dans le passé auraient pu fabriquer des lymphocytes T capables de reconnaître non seulement l’espèce précise de coronavirus à laquelle ils avaient été confrontés, mais aussi d’autres espèces voisines, dont le SARS-CoV-2. Un peu comme s’ils étaient dotés d’une clé passe-partout capable d’ouvrir différentes serrures relativement proches.

    D’ailleurs, en analysant de plus près ces lymphocytes, les chercheurs se rendent compte qu’ils réagissent avec la protéine Spike, ancrée dans l’enveloppe du virus et qui lui permet de pénétrer à l’intérieur des cellules (la protéine cible des vaccins en développement). Mais pas seulement. Une étude, publiée dans Nature https://www.nature.com/articles/s41586-020-2550-z , s’est penchée sur le cas de 23 survivants au SARS-CoV-1, le coronavirus qui avait sévi en 2003 (plus souvent appelé SRAS en français). Tous possèdent des lymphocytes T qui réagissent à une autre protéine appelée N, associée à l’ARN du virus et contenue à l’intérieur de l’enveloppe.

    Problème : mesurer et analyser ces lymphocytes T nécessite des techniques d’analyse beaucoup plus lourdes et coûteuses que pour les anticorps. Impossible pour l’heure de les tester en routine. « En se basant sur les tests sérologiques, on sous-estime ainsi clairement la proportion de la population exposée, en contact avec ce virus, affirme Fafi-Kremer, responsable du laboratoire de virologie du CHU de Strasbourg qui étudie la réponse lymphocytaire au virus. On sous-estime probablement aussi la part de la population immunisée contre ce virus. »

    « Probablement », car en réalité, « personne n’a pu démontrer la pertinence clinique de ces résultats », prévient Jean-Daniel Lelièvre, directeur du service d’immunologie clinique et maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor. « Il est possible, comme dans le cas du sida, que ces lymphocytes T ne nous protègent pas d’une infection ultérieure. En revanche, ils pourraient nous éviter de faire une maladie grave. C’est ce que les études sont en train de rechercher », annonce ce spécialiste, qui analyse actuellement toutes les publications d’immunologie sur le Covid pour le compte de la Haute Autorité de santé.

    « Intuitivement, on peut penser que [les lymphocytes T] nous protègent mais l’immunologie est l’endroit où l’intuition se meurt », dit Donna Farber https://www.theatlantic.com/health/archive/2020/08/covid-19-immunity-is-the-pandemics-central-mystery/614956 , microbiologiste à l’université Columbia (New York). Là est sans doute la grande leçon de toutes ces publications qui s’amoncellent sur notre réponse immunitaire : nous en savons si peu qu’il est bien difficile d’en tirer de quelconques enseignements pratiques.

    « On ne dispose pas du périscope pour suivre les agissements du système immunitaire », rappelle Anne-Marie Moulin, médecin et historienne des sciences. Nos tests sérologiques nous donnent une vision tronquée de la réalité. Voilà qui pourrait expliquer les faibles taux de séropositivité dans des régions pourtant fortement touchées par la pandémie. Et pourquoi, malgré ce faible taux de séropositivité, on n’observe (encore) que très peu de cas de réinfection.

    Cependant, cette vision tronquée pourrait nous fourvoyer dans le développement des vaccins. Bon nombre de projets se concentrent uniquement sur les anticorps circulants capables de neutraliser une seule protéine du virus : la fameuse Spike. « Il est important de ne pas se concentrer sur une seule protéine », préviennent certains spécialistes https://www.sciencemag.org/news/2020/05/t-cells-found-covid-19-patients-bode-well-long-term-immunity . « Il faudrait aussi songer à déclencher une réponse IgA au niveau des muqueuses », suggère Guy Gorochov. Pour cela, l’une des solutions serait de tester des vaccins par voie nasale. Mais pour l’heure, tous les vaccins en phase 3 passent par des injections intramusculaires, peu susceptibles de réveiller nos IgA…

    Accordons à ce virus au moins un mérite : celui de nous forcer à prendre place sur les gradins de notre théâtre immunitaire. Vu d’ici, le spectacle met à l’honneur des zones de notre corps trop souvent négligées, comme notre muqueuse nasale, ainsi que d’autres acteurs de notre système immunitaire au-delà des habituels anticorps circulants. La pandémie a révélé l’importance d’une réponse localisée et différenciée en fonction des caractéristiques des zones touchées. De même, il semble désormais nécessaire d’adopter un regard beaucoup plus territorialisé et diversifié de notre corps pour appréhender son immunité.

    #covid19 #SARS-CoV-2 #immunologie #immunité

  • Israeli phone hacking company faces court fight over sales to Hong Kong
    https://www.technologyreview.com/2020/08/25/1007617/israeli-phone-hacking-company-faces-court-fight-over-sales-to-hong

    “The workers inside the company didn’t join to help the Chinese dictatorship,” says one human rights lawyer. Human rights advocates filed a new court petition against the Israeli phone hacking company Cellebrite, urging Israel’s ministry of defense to halt the firm’s exports to Hong Kong, where security forces have been using the technology in crackdowns against dissidents as China takes greater control. In July, police court filings revealed that Cellebrite’s phone hacking technology has (...)

    #Apple #Cellebrite #iPhone #smartphone #activisme #hacking #surveillance #écoutes

  • MALADIES RARES : Le sang de cordon, un traitement universel ? | santé log
    https://www.santelog.com/actualites/maladies-rares-le-sang-de-cordon-un-traitement-universel

    Des travaux, présentés dans la revue Blood Advances, qui plaident en faveur d’un traitement « universel », à risque d’effets secondaires minimal pour ces maladies rares, plutôt que de rechercher des années des thérapies personnalisées.

    Cette étude, menée à l’hôpital de Pittsburg, démontre que la perfusion de sang de cordon ombilical, une source riche et accessible de #cellules_souches, permet ici de traiter de manière sûre et efficace 44 enfants nés avec divers troubles génétiques non cancéreux, [...].

  • US, UK, Interpol give Ghana phone hacking tools, raising journalist concerns on safety and confidentiality
    https://cpj.org/2020/07/us-uk-interpol-give-ghana-phone-hacking-tools-raising-journalist-concerns-on-sa

    In May 2019, senior members of Ghana’s law enforcement posed for photos with the U.S. ambassador to their country at a ceremonyExternal link in the capital, Accra. Between them they held boxes and bags, gifts from the U.S. government to Ghana which, according to one of the recipients, contained Israeli phone hacking technology. That recipient was Maame Yaa Tiwaa Addo-Danquah, then-director general of the Ghana police’s criminal investigation departmentExternal link. In May 2020, she spoke to (...)

    #Cellebrite #Interpol #IBM #NSO #algorithme #smartphone #spyware #activisme #journalisme #surveillance #écoutes #hacking (...)

    ##CPJ

  • #DJAO - After the Road

    A young refugee tries to live his life in France, fleeing the shadows of his past. Between the weight of his memories and the precarity of being undocumented, he has no other choice than moving forward.

    DJAO has been made to show the psychological marks that most migrants keep from their migration, and how they manage to carry them through their life.

    https://vimeo.com/413128181


    #passé #migrations #réfugiés #asile #film #court-métrage #film_documentaire #témoignage #France #fuite #dignité #survivre #choix #parcours_migratoire #naufrage #Méditerranée #danger #oubli #mémoire #celles_qui_restent #ceux_qui_restent #sans-papiers #peur #renvois #expulsions #danse #Côte_d'Ivoire #réfugiés_ivoiriens #débouté #celleux_qui_restent

    Cette personne, visiblement, est logée dans un #hôtel :

    ping @karine4 @isskein

  • La rivoluzione dei gelsomini

    A soli otto anni Takoua ha dovuto lasciare il paese in cui è nata per raggiungere il padre, rifugiato politico in Italia. Solo molto più tardi, dopo la Rivolta dei Gelsomini che abbatte la dittatura di Ben Ali, quella giovane donna cresciuta parlando con l’accento romano è potuta tornare in Tunisia per rimettere assieme i pezzi della sua storia familiare, per smascherare il funzionamento della macchina repressiva e testimoniare di come le
    donne – le grandi protagoniste di questa storia – ne fossero oggetto.

    Ed è ripercorrendo al contrario quel viaggio, che l’ha portata dalle porte del deserto del Sahara alla periferia di Roma, che conosciamo la storia di Takoua: la storia di una delle tante bambine che, nate o cresciute in Italia da genitori non italiani, molti si ostinano ancora a definire straniere.

    http://www.beccogiallo.it/prodotto/la-rivoluzione-dei-gelsomini
    #BD #livre #bande_dessinée
    #Tunisie #torture #prisonniers_politiques #viol #violence_sexuelle #persécution #femmes #résistance #solidarité_féminine #celles_qui_restent #autobiographie #voile #Takoua_Ben_Mohamed #révolution_tunisienne #révolution #révolution_de_jasmin #printemps_arabes #printemps_arabe #celleux_qui_restent

  • Greece: Move Migrant Children to Safety
    276 Unaccompanied Children Behind Bars

    (Athens) – Greek authorities should free the 276 unaccompanied migrant children currently detained in police cells and detention centers in Greece, Human Rights Watch said today in a letter to Prime Minister Kyriakos Mitsotakis. Releasing the children is all the more urgent amid the Covid-19 pandemic.
    “The prime minister should act on his pledge to protect unaccompanied children and make sure that hundreds of vulnerable children are freed from dirty, crowded cells, sometimes alongside adults, where they are exposed to the risks of Covid-19 infection,” said Eva Cossé, Greece researcher at Human Rights Watch. “There is no excuse for failing to give these children the care and protection they need.”
    According to the National Center for Social Solidarity, a government body, as of April 30, 2020, an estimated 276 children were in police custody awaiting transfer to a shelter. That is 19 more children behind bars than when Mitsotakis announced, in November 2019, the No Child Alone plan to protect unaccompanied children.
    Human Rights Watch research has documented the arbitrary and prolonged detention of unaccompanied migrant children [cf. https://www.hrw.org/report/2016/09/08/why-are-you-keeping-me-here/unaccompanied-children-detained-greece ]in police cells and other detention centers, in violation of international and Greek law. Under Greek law, unaccompanied children should be transferred to safe accommodation, but Greece has a chronic shortage of space in suitable facilities.
    While they wait for placement in a shelter, unaccompanied children can be held for weeks or months in overcrowded and unsanitary conditions, sometimes with unrelated adults, in small police station cells and detention centers where following social distancing guidelines is impossible. They often have little access to basic health care and other services, hygiene supplies, or even natural light. In many cases, they do not receive information about their rights or about how to go about seeking asylum, and many experience psychological distress.
    The recent decrease in the time that an unaccompanied child can be held in protective custody, from 45 days to 25, is a step in the right direction. But international human rights standards hold that immigration-related detention, including so-called “protective custody,” is never in the best interest of the child and should be prohibited due the harm it causes, Human Rights Watch said.
    The detention of children for immigration reasons is prohibited under the United Nations Convention on the Rights of the Child. A 2019 UN global study on children deprived of liberty [cf. https://undocs.org/A/74/136 ] reported that even if detention conditions are good, detaining children exacerbates existing health conditions and causes new ones to arise, including anxiety, depression, post-traumatic stress, and suicidal thoughts.
    The study highlighted that governments have found non-custodial solutions for unaccompanied children, such as open and child-friendly accommodation, periodic reporting, and foster families. There are always options available other than detention of children for migration-related reasons, the UN study said, and detaining children for their “protection,” even if alternative care is lacking, “can never be a justification.”
    The UN children’s agency UNICEF has said that all governments should release children from detention, specifically including immigration detention, due to the Covid-19 pandemic.
    On April 14, Human Rights Watch opened a campaign to #FreeTheKids [cf. https://www.hrw.org/FreeTheKids ], urging people to press Prime Minister Mitsotakis to immediately release unaccompanied migrant children from detention and transfer them to safe, child-friendly facilities. Transitional options could include hotels, foster care, and apartments under a Supported Independent Living program for unaccompanied children ages 16 to 18.
    The European Commission should financially support Greece to create additional long-term care placement places for unaccompanied children. Other European Union members should speed up family reunification for children with relatives in other EU countries and should offer to relocate unaccompanied asylum-seeking children – even if they lack family ties.
    According to the latest government data, since April 30, only 1,477 out of the 5,099 unaccompanied children in Greece were housed in suitable, long-term facilities. The rest are left to fend for themselves in overcrowded island camps or on the streets or are confined in police cells and detention centers on Greece’s mainland.

    https://www.hrw.org/news/2020/05/19/greece-move-migrant-children-safety

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Mineursnonaccompagnés #Enfants #Camp #Centrededétention #Cellule #Postedepolice