• COVID-19 et dysrégulation immunitaire : Résumé et ressources | Andrew Ewing
    https://cabrioles.substack.com/p/covid-19-et-dysregulation-immunitaire

    L’infection par le COVID-19 a plusieurs effets très préoccupants sur le système immunitaire qui pourraient facilement conduire à favoriser d’autres agents pathogènes et à aggraver les conséquences des réinfections par le COVID-19. Ce dysfonctionnement ou vieillissement du système immunitaire est au moins l’un des scénarios les plus probables expliquant les récentes vagues de maladies comme le VRS, la grippe, le streptocoque A et d’autres infections.

    Andrew Ewing est professeur de chimie et de biologie moléculaire à l’université de Göteborg, spécialisé dans la compréhension des bases de la communication entre les cellules du cerveau, et membre élu de l’Académie suédoise des sciences. Il est actif au sein du forum Vetenskaps en Suède, a cosigné/écrit des articles dans des périodiques suédois, norvégiens, français et américains, dont TIME, a fait partie de l’équipe qui a rédigé l’article du consensus Delphi sur le COVID-19 dans Nature, ainsi qu’un article dans Humanities and Social Sciences Communications.

    #Covid #système_immunitaire (effondrement du) #immunodéficience

    • La dysrégulation immunitaire est considérée par beaucoup comme une manifestation du COVID Long, mais elle se produit chez les patient·es après un COVID-19 sévère, modéré et léger. Le COVID Long est généralement défini par des symptômes, cependant, la dysrégulation immunitaire est souvent difficile à diagnostiquer en tant que symptôme. Bien que sa prévalence ne soit pas encore connue, l’association de la dysrégulation immunitaire avec le COVID Long indique qu’elle est au moins de l’ordre de 10% et qu’elle pourrait être considérablement plus importante.

      La prévalence des infections aiguës par le COVID-19 a été incroyablement élevée, ce qui a eu des conséquences considérables pour l’humanité. Les réinfections sont de plus en plus fréquentes, endommageant le système immunitaire et l’affaiblissant avant que les infections suivantes ne se produisent. Pendant cette période, et avec la possibilité d’une persistance virale démontrée par de nombreuses études, le système immunitaire n’est pas aussi fort et est plus sensible à d’autres agents pathogènes.

      Le SARS-CoV-2 provoque un dysfonctionnement immunitaire par le biais de plusieurs mécanismes directs et indirects, notamment la destruction d’importantes catégories de cellules immunitaires innées et adaptatives. Le taux de renouvellement des cellules sanguines d’un individu est un facteur qui détermine le caractère transitoire ou grave des dommages.

    • Vous croyez qu’il faudrait les prévenir, les infectiologues en carton pâte, que ce n’est pas le masque qui crée la « dette immunitaire » mais #SARS-CoV2 lui même ?

      L’infection par le COVID-19 a plusieurs effets très préoccupants sur le système immunitaire qui pourraient facilement conduire à favoriser d’autres agents pathogènes et à aggraver les conséquences des réinfections par le COVID-19. Ce dysfonctionnement ou vieillissement du système immunitaire est au moins l’un des scénarios les plus probables expliquant les récentes vagues de maladies comme le VRS, la grippe, le streptocoque A et d’autres infections. En revanche, la dette immunitaire n’est pas considérée comme une explication viable, car l’augmentation de ces maladies se poursuit dans les pays qui ont déjà connu des flambées la saison dernière et voient l’immunité diminuer pour bon nombre de ces maladies. Une autre préoccupation sérieuse à ce stade est que les infections répétées par le COVID-19 pourraient conduire à l’épuisement des cellules T CD8+ cytotoxiques, ce qui pourrait avoir des effets en aval sur d’autres maladies comme les cancers, car les cellules T jouent un rôle essentiel dans la limitation de la prolifération tumorale et il a été démontré qu’elles peuvent se différencier et devenir dysfonctionnelles.

    • Il a été démontré que chaque réinfection augmentait le risque cumulé de décès, d’hospitalisation et de séquelles dans de multiples systèmes d’organes, tant dans la phase aiguë que dans la phase post-aiguë. Cela montre que le système immunitaire n’est pas suffisamment protecteur pour limiter les dommages causés par de nouvelles infections par le COVID-19 ou d’autres infections, même après vaccination. Il s’agit d’un problème grave si nous sommes continuellement réinfecté·es avant que le système immunitaire ne se rétablisse à chaque fois.

      Donc, mis à part que le vaccin protège contre les formes graves et peut éventuellement faire baisser la charge virale, j’en suis à me demander si une nouvelle dose est bien pertinente. Le masque reste la meilleure protection contre les réinfections, non ?

    • Comme la plupart des gens sont totalement dés-incités de se re-vacciner, on va bientôt avoir la réponse : de + en + de gens sont à poil devant les variants.

      Le vaccin ne protège pas contre les réinfections de manière absolue, mais ça doit bien atténuer les chances quand même, surtout au début.
      Et vu la saleté en face, même 25% de protection, je prendrais (mais on ne sait pas).

      En fait, comme je le rabâche depuis 3 ans, faute de politique de santé publique, rien n’est réellement efficace dans une propagation yolo en population générale.

      Donc, la meilleure stratégie reste ceinture et bretelle pour limiter les risques de se retrouver le cul à l’air.

      Autrement dit : vaccin à jour + FFP2 + distanciation sociale au maximum possible selon les configurations perso × pro.

      On va me dire : « c’est pas tenable à long terme, surtout sans perspective d’amélioration ».

      Je te réponds : « ce qui m’a l’air pas du tout tenable, c’est d’avoir gagné un #Covid_Long à la loterie de portnawak généralisé et de se coltiner peut-être bien à vie des handicaps, dégradations et limitations diverses et variées de ta santé, sans l’ombre d’une solution thérapeutique. La seule bonne nouvelle étant que le probable raccourcissement de ton espérance de vie devrait te délivrer plus vite que prévu et te faire rater la fin du monde climatique. »

      Surtout que maintenant que les malades comme prévu commencent à peser dur sur les systèmes de santé, on est en train de finir le bazardement du bousin.

      D’où la nouvelle politique suisse de dire que les gens vont s’immuniser en tombant malades.
      https://www.rts.ch/info/suisse/14523106-lactuelle-vague-de-covid-en-suisse-favorisera-une-immunite-collective-r

    • Je rêve ou tu es en train de demander des avis médicaux sur internet ? :-)

      Pour ma part je conseille #ceinture_et_bretelles ; pas entendu qui que ce soit de sérieux dire le contraire.

      EDIT : tout comme monolecte !

    • L’actuelle vague de Covid en Suisse favorisera une immunité collective renforcée
      💩

      Les cas de Covid-19 sont à nouveau en hausse. Du point de vue de la défense immunitaire collective, selon le président de la Commission fédérale pour les vaccinations Christophe Berger, la vague actuelle est, dans une certaine mesure, bienvenue.

      La recrudescence actuelle est sous contrôle, précise Christophe Berger dans la NZZ am Sonntag ce dimanche. S’il déplore les cas de maladies, il souligne que cette vague fait en quelque sorte partie du concept de la politique d’immunisation actuelle. Le but de celui-ci est d’éviter les cas lourds et mortels en lien avec le coronavirus.

      Cet hiver, la vaccination est donc recommandée uniquement pour les personnes à risques d’infection sévère, c’est-à-dire les personnes âgées de 65 ans ou plus, ou souffrant de certaines maladies chroniques.
      Nouvelle stratégie face au Covid-19

      Pour le reste de la population, aucune vaccination n’est recommandée. Elle n’offre qu’une protection faible et de courte durée contre les formes bénignes, explique l’Office fédéral de la santé publique sur son site internet.

      Selon les experts, cités par la presse alémanique, en raison de contaminations ou de vaccinations antérieures, près de 98 % de la population possède déjà des anticorps.

      Selon Christophe Berger, il est important que cette immunité de base persiste, non plus grâce à la vaccination mais à une contamination.

    • Je rêve ou tu es en train de demander des avis médicaux sur internet ? :-)

      Bah oui, carrément @fil. J’ai des doutes sur l’innocuité de ces vaccins à ARN messager. Je m’en rapporte à mon expérience personnelle (qui ne vaut pas grand chose mais c’est du vécu) ; à chaque injection, je suis quand même bien cogné. A quoi cela est-il dû, je ne sais pas et je n’ai pas non plus vraiment cherché.
      Donc oui, l’attitude la plus « safe » est ceinture et bretelle. Question interaction sociale, pas trop de soucis avec ça vu que nous nous « ensauvageons » un peu plus chaque jour ...

      Ceci dit @monolecte, si même la Suisse baisse la garde et adopte la raclette attitude, oui, il y a de quoi flipper parce que, en principe, iels sont plutôt de nature méfiante voire un tantinet parano les citoyen·nes de la Confédération ...
      [edit] : après, les grands chefs ne représentent qu’une faible proportion de la population et les laquais médiatiques qui les relaient n’ont pour seule préoccupation que d’aller à la gamelle.

    • Donc, un machin prévu pour obtenir une bonne réponse immunitaire donne une bonne réponse immunitaire… 🤷‍♀️

      Perso, j’ai + flippé quand un des vaccins a donné que dalle comme réponse. Vu les zinzins qui trainent jusque dans les officines, j’ai passé 6 mois (non, quand même pas !) à me demander si je n’étais pas tombée sur une antivaxxx qui m’avait filé du liquide phy en ricanant.

      Oui, en santé publique (si on peut encore appeler ça comme ça), ce sont les assurantiels qui ont pris le pouvoir. Autrement dit : à combien tu estimes ta précieuse santé et combien t’es prêt à raquer ?

      Les gueux, ils vont profiter des bienfaits des méthodes « naturelles », comme au bon vieux temps de l’espérance de vie à 35 ans.

  • Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »

    Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.

    Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.

    Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).

    Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?

    Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.

    En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?

    « Israël mène une #guerre_totale à une population civile »

    Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.

    Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?

    La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.

    Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.

    L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».

    Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie

    Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.

    Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.

    Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?

    C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.

    Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.

    La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.

    « Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »

    À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.

    Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?

    Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.

    « Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »

    Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.

    Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?

    Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.

    https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
    #agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie

    • La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine

      Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.

      https://livres.bayard-editions.com/livres/66002-la-toile-carcerale-une-histoire-de-lenfermement-en-pal
      #livre

  • Les « cellules de lieu » et leurs copines, dans le cerveau | ElDuvelle / mamouth | 22.07.23

    https://piaille.fr/@elduvelle@neuromatch.social/110759817066446863

    Pour illustration… voilà une représentation de l’activité de plusieurs #CellulesDeLieu, chaque image est une cellule différente, le trait gris représente la trajectoire de mon rat dans un environnement rectangulaire de 1.2m de long dans lequel il collectait des choco pops, les points rouges représentent les potentiels d’action (activité) de chaque cellule.

  • Saboteur Immunitaire - Cabrioles - #AutodéfenseSanitaire face au #Covid-19.
    https://cabrioles.substack.com/p/21-janvier-2023-saboteur-immunitaire

    Il y a un an commençait le lancement de la campagne de désinformation “Omicron est une chance”, qui - grâce à l’efficacité vaccinale - allait faire passer pour moins virulent un variant qui de par son extrême contagiosité faisait déjà plusieurs centaines de morts par jour. Les infections sont montées à plus de 500 000 par jour, et dans les mois qui ont suivis, les #réinfections se sont multipliées. Parfois à quelques semaines d’intervalles seulement. On nous a dit que c’était une bonne chose.

    Que nous serions, enfin, tous·tes immunisé·es.

    Des médecins sont même allé jusqu’à affirmer que le Covid-19 était devenu “une virose banale et répétitive” et nous ont invité à nous rendre au travail en étant infecté·es.

    Pourtant, au printemps 2020 un immunologiste américain nommé Anthony J Leonardi, spécialiste des #cellules_T, avait tenté d’alerter sur l’impact potentiel du Covid-19 sur nos systèmes immunitaires. Il émettait l’hypothèse que l’infection au Covid-19 puisse entrainer une hyperactivation des cellules T qui provoquerait leur épuisement, et donc une dysrégulation et un affaiblissement générale du #système_immunitaire. Il appelait donc à la prudence.

    Il a été décrédibilisé et moqué par des médecins et des journalistes qui ont acquis de l’audience en vendant un optimisme trompeur. Un commerce qui a eu, et continu d’avoir, des conséquences criminelles.

    Depuis janvier 2022 nous avons connu 5 vagues épidémiques. Il a rapidement été établi qu’avoir été contaminé par Omicron ne produit pas d’#immunité qui protègerait d’une réinfection. Et l’infection de masse génère régulièrement de nouveaux variants à fort échappement immunitaire.

    Depuis le printemps 2020, les études venant confirmer ce qui avait été avancé par Anthony Leonardi s’accumulent.

    • Que se passera-t-il si les réinfections du COVID affaiblissent notre immunité ? | Andrew Nikiforuk

    • 12 études sur le dysfonctionnement immunitaire après le COVID-19 | Andrew Ewing

    • Comment le SARS-CoV-2 combat notre système immunitaire | Science

    • « Vivre avec » le Covid-19… sauf à Davos
      https://justpaste.it/bkd0u

      Et alors qu’aux quatre coins de la planète, l’injonction à « vivre avec » le Covid est répétée dans la majorité des médias (le New York Times raillait encore récemment les derniers porteurs de masque considérés comme des attardés), alors que nombre de chefs d’Etat, dont le nôtre, professent que le Covid est derrière nous, le Forum économique mondial entoure de précautions les puissants de ce monde. La vaccination est évidemment recommandée à tous les participants, qui bénéficient d’un test PCR à leur arrivée. Leur badge électronique permettant l’accès au Forum est désactivé si le résultat revient positif. Des autotests antigéniques et des masques sont distribués gratuitement, et les salles sont ventilées, aérées (on peut voir sur les photographies que de nombreux participants portent des doudounes, à l’intérieur) et pourvues de filtres HEPA, tandis qu’au plafond sont installées des lumières UV pour désactiver le virus. De plus, tous les conducteurs de taxi et de transport sur les lieux doivent être masqués en permanence. En résumé, tout se passe comme si, pour ceux qui nous gouvernent, le Covid constituait toujours une menace réelle, nécessitant « un effort massif de purification de l’air » comme celui qu’avait promis Emmanuel Macron en avril 2022 « dans nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraite, et dans tous les bâtiments publics ».

      En France, nous avions déjà eu un magnifique exemple de cette dissonance cognitive en apprenant que les enfants du ministre de l’Education Pap Ndiaye, scolarisés à l’Ecole Alsacienne, pouvaient bénéficier d’une protection renforcée contre le Covid incluant vaccination, tests, capteurs de CO2 dans les salles de classe, filtration de l’air dans les lieux de restauration, tandis que le protocole sanitaire à l’Education nationale est inexistant. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. »

    • COVID-19
      Study reveals how long COVID stems from mild cases in most people, World Economic Forum, 10 janvier 2022
      https://www.weforum.org/agenda/2023/01/long-covid-stems-mild-cases-people-health

      Even mild COVID-19 cases can have major and long-lasting effects on people’s health. That is one of the key findings from our recent multicountry study on long COVID-19 – or long COVID – recently published in the Journal of the American Medical Association.

      #Long_COVID is defined as the continuation or development of symptoms three months after the initial infection from SARS-CoV-2, the virus that causes COVID-19. These symptoms last for at least two months after onset with no other explanation.

      #covid_long

  • #Corsica_Linea accueille des Ukrainiens et expulse des Algériens

    La même compagnie de bateaux qui a accueilli des réfugiés ukrainiens à Marseille sert désormais à expulser des sans-papiers de l’autre côté de la Méditerranée. C’est ce que révèlent les témoignages de plusieurs employés de la compagnie Corsica Linea.

    La compagnie de transport maritime Corsica Linea était fière, le 23 mars 2022, d’annoncer aux côtés de la préfecture des Bouches-du-Rhône l’ouverture du premier centre d’accueil de réfugiés ukrainiens. 1.700 places au total. L’un de ses #ferries, le « Méditerranée », est mis à disposition pour héberger jusqu’à 800 Ukrainiens. Dans les Echos, on apprend que l’initiative humanitaire vient du #Club_Top_20, qui regroupe les entreprises les plus influentes du territoire marseillais.

    Une fois vidés de leurs réfugiés, début juin, les bateaux de Corsica Linea ont repris la mer. À 20 mètres de la cabine du commandant de bord, cachés de la vue des passagers lambdas : d’autres étrangers. Des #sans-papiers que la France expulse vers l’Algérie. La compagnie corse préfère cette fois rester discrète.

    Un mécano découvre le pot aux roses

    Camille (1), la quarantaine, travaille comme ouvrier mécanicien sur l’un des bateaux de la compagnie Corsica Linea. Le mardi 20 septembre, il embarque à Marseille direction Alger, à bord du ferry Danielle Casanova. Un nom donné en hommage à une résistante communiste corse. Il a l’habitude de faire ce voyage. Mais cette fois-ci, il se passe quelque chose de différent :

    « La veille, l’officier me demande de remettre en état “les cellules des gardes et des prisonniers” parce qu’on est susceptibles de rapatrier des mecs le lendemain. Je ne comprends pas de quoi il s’agit. »

    Le mardi matin avant 8 heures, il fait son boulot et retape les sanitaires. Le marin se pose des questions :

    « Je remarque que tout est arrondi pour ne pas se blesser. »

    « Je demande à mes collègues, personne ne sait rien. Je me dis que la seule chose que je peux faire, c’est de faire durer le temps. Alors un truc que je peux faire en 30 minutes, j’y passe deux heures », décrit Camille.

    Puis vient un moment de flottement. Aux alentours de 9 heures et demi, le mécano entend « des mecs arriver, c’était bruyant. Là, je vois la #police_aux_frontières (#Paf) arriver avec des migrants, ça se bouscule… Ils sont trois, la trentaine, escortés, un flic devant, un flic derrière ». Camille ajoute :

    « Ils ont les poignets menottés, des casques de boxeur sur la tête [pour ne pas se blesser le crâne]. »

    Le jeune ouvrier décide d’entamer une discussion avec les hommes de la Paf. « Ils me disent que les #expulsions ont commencé en juin sur le bateau “Méditerranée” ». Le même qui a servi d’accueil aux Ukrainiens. « Les flics me parlent d’une reconduite prévue la semaine prochaine, et lancent un : “Et ça continuera” », rapporte Camille dans son uniforme bleu marine, d’un ton qui se veut calme.

    D’après son témoignage, les cabines en inox sont surnommées : « La #prison » et surveillées par des caméras vidéo 24 heures sur 24. Elles sont fermées à clef de l’extérieur, pas de hublot. La coursive devant la prison est verrouillée par deux portes à code. Selon un rapport interne du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) sur les #éloignements en bateau vers l’Algérie, « aucune procédure d’exploitation des enregistrements n’existe et la surveillance vidéo n’est pas signalée ». Le marin confie :

    « J’ai été chialer un bon coup dans les chiottes. Moi, je n’ai pas signé pour virer des Arabes, ça non ».

    Il se met à travailler salement pour appeler un collègue nettoyeur et lui montrer ce qu’il a vu :

    « Je simule un problème de mécanique, je fais exprès de faire un taf de porc pour faire traîner les choses. »

    Son collègue Alix (1) monte de l’hôtellerie pour nettoyer ce qu’a fait Camille. Il a accepté de livrer son témoignage. « Quand je vois ces #cellules_d’isolement en métal, je suis un peu choqué. Trois hommes [les Algériens] me regardent, ils ont l’air apeurés. » Il continue :

    « C’est comme une prison. Je me suis souvenu des Ukrainiens, ils n’étaient pas au même endroit ni traités de la même façon. Je n’ai pas compris ce qui se passait, je n’avais jamais vu une cellule de ma vie, sauf à la télé ».

    Des menaces

    Le jeune marin chargé de l’entretien a été témoin d’un autre moment sur le bateau. « J’étais à la réception quand la Paf est arrivée, elle a demandé à parler au commissaire de bord », raconte Alix. « J’ai rempli pour eux la feuille des besoins spécifiques, et tout en bas, il y avait déjà deux noms inscrits pour des visas “courte durée” : c’était pour la police. On leur attribue des cabines et des tickets-repas ».

    Les agents de la Paf vont manger au self avec les marins, se promener sur le pont, et ce pendant toute la traversée en mer aller-retour, du mardi au jeudi. Le mardi soir, un matelot de garde aurait crié : « Il y a une merde en cellule avec les reconduits, j’appelle les forces de l’ordre ! ». Selon les marins, tout le monde pouvait entendre ces mots, passagers compris.

    Dans un enregistrement fourni par Camille, on entend distinctement un policier menacer un migrant de l’attacher s’il continue de crier et de gesticuler. Le jeune détenu pleure et tape sur les murs :

    « Je vais casser ma tête, comme ça le commandant, il m’emmène à l’hôpital et je pars pas ».

    Puis on entend le policier dire à ses collègues :

    « S’il nous fait trop chier, on lui fait une piqûre de calmant ».

    Il revient vers lui :

    « Prends sur toi, ça va être casse-couille pendant 20 heures, mais prends sur toi, allez. »

    On entend Camille poser une question à l’agent de la Paf, qui lui répond froidement :

    « Je ne sais pas, c’est la première fois que je viens. »

    Dans un autre enregistrement, on entend un migrant hurler : « Un être humain il est pas capable de rester là wallah ». Et un autre, d’une voix aiguë : « Monsieur, monsieur, je vous en prie, il faut ouvrir, monsieur je suis tranquille, je vous en prie… » Camille enchérit :

    « C’est intenable. Je me retiens de pleurer plusieurs fois, j’ai fait des exercices de respiration, je me sentais impuissant. »

    Il faut dire que le marin vient du militantisme « no-border », pour la libre circulation des personnes. « Je ne peux pas recevoir des migrants chez moi et en expulser ensuite, ce n’est pas possible. Et même s’ils ont été condamnés par la justice, ils n’avaient pas le choix de commettre des délits pour survivre, vu qu’ils n’ont pas le droit de travailler », pointe le mécanicien, reprenant illico sa casquette d’activiste.

    Quand ils arrivent à Alger, le débarquement dure de 9h à 14h. « C’est normal, c’est la #Hogra (dialecte algérien signifiant humiliation publique, injustice, excès de pouvoir) », sourit Alix. Il leur est interdit de sortir de l’enceinte portuaire. Puis les marins ne voient plus la Paf, jusqu’au mardi suivant. Même scénario le 27 septembre : d’autres expulsions vers Alger ont lieu. Camille simule un problème mécanique et en profite pour faire des vidéos des #cellules.

    https://www.youtube.com/watch?v=ZuG0MR5n1PA&feature=emb_logo

    Un bras de fer franco-algérien

    Comme l’avaient révélé StreetPress et Mediapart, Alger a pendant de longs mois refusé le retour de ses ressortissants. En guise de représailles, « l’État français [a] décidé de réduire de 50 % le nombre de #visas délivrés aux ressortissants algériens », précise l’ONG Euromed Rights, une association de défense des droits des étrangers basée au Danemark. Mais les tensions semblent s’apaiser et les expulsions auraient démarré au mois de juin avec une pause pendant l’été. « Près de 80 % des incarcérés en centre de rétention administrative (#Cra) sont des Algériens. C’est une très très forte majorité », affirme une source d’un Cra du Sud de la France. « Ils sont piochés d’un peu partout, mais principalement au Cra de Marseille. Le test PCR n’est même plus imposé ». Avant cela, les exilés pouvaient refuser et ainsi retarder l’échéance.

    Dans un retour de mail daté du mois de juin, la préfecture des Bouches-du-Rhône confirme utiliser plusieurs « vecteurs disponibles » – aériens, terrestres ou maritimes – pour les #reconduites_aux_frontières des étrangers en situation irrégulière sur le territoire français. Jointe à nouveau début octobre, elle ne souhaite rien commenter ou ajouter. Même si elle ne répond pas à nos questions sur ce contrat entre le ministère de l’Intérieur et Corsica Linea, elle ne dément pas. Selon la presse algérienne et Euromed Rights, la France a signé un contrat en juin avec la société privée Corsica Linea pour le retour des migrants par la mer.

    Une détention arbitraire ?

    D’après les témoignages de Camille et Alix, les reconduits ne sortent pas des cellules avant que le bateau ne soit à quai à Alger. Ils sont alors remis aux autorités algériennes, et souvent à nouveau emprisonnés pour « immigration illégale ».

    Patrick Henriot, magistrat honoraire, secrétaire général du groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) souligne que les textes applicables à l’exécution forcée des #mesures_d’éloignement n’autorisent pas les services de police à priver les personnes de liberté pendant leur acheminement vers le pays de renvoi.

    Certes ils peuvent user d’une certaine contrainte mais elle doit être « strictement nécessaire » et en toutes circonstances rester « proportionnée ». La Paf est là pour sécuriser ces personnes. « Or le #confinement_forcé, pendant toute la durée du trajet, dans une cabine fermée qui n’est rien d’autre qu’une cellule, apparaît manifestement disproportionné » explique Patrick Henriot, qui continue :

    « Sans compter qu’il y a là une atteinte à la dignité des personnes au regard des conditions dans lesquelles se déroule cet emprisonnement qui ne dit pas son nom. »

    Le magistrat ajoute : « Sur un navire, c’est le capitaine qui est titulaire du pouvoir de police. Certes, il peut demander aux policiers de lui prêter main-forte dans l’exercice de ce pouvoir mais la contrainte doit s’exercer sous sa responsabilité, et il doit lui-même veiller à ce qu’elle reste proportionnée ». Selon nos informations, le capitaine n’accompagnait à aucun moment les policiers, leur laissant le plein pouvoir.

    Contactée plusieurs fois par mail et par téléphone, la compagnie Corsica Linea s’est refusée à tout commentaire.

    https://www.streetpress.com/sujet/1665408878-corsica-linea-accueille-ukraniens-expulse-algeriens-marseill
    #tri #catégorisation #réfugiés #réfugiés_ukrainiens #réfugiés_algériens #expulsion #bateaux #Algérie #France #détention_arbitraire

    ping @isskein @karine4

  • Lettre ouverte : des cellules de rétention sous les rails

    Nous relayons ici une lettre ouverte à signer si vous voulez exiger l’arrêt d’un projet de "#centre_de_compétences_sécuritaires" géant dans la gare de Lausanne

    Une gare, c’est quoi ?

    C’est un possible infini de rencontre, un lieu qui n’appartient à personne, un lieu où l’on arrive, un lieu où tout peut commencer. Combien de fois dans l’Histoire, les gares ont-elles été des portes ouvertes pour des populations en errance fuyant la guerre ou chassées de chez elles par des jeux géopolitiques qui leur ordonnaient de quitter leur maison ? Combien de vies ont recommencé dans un hall de gare ? Combien de vies se sont croisées dans ces espaces de pur mouvement ? Le monde se croise là et c’est une chose précieuse.

    Aujourd’hui Lausanne est en travaux, des grues de toutes parts, on invente un nouveau visage, on s’enivre d’ambitions, de pôle muséal, de nouvelles places publiques vont sortir de terre. Au milieu, cette nouvelle gare qui va voir le jour. Assez classieuse elle aussi, on sort du langage de province, on cherche à lui donner toutes les tailles : humaine dans son contact avec la rue du Simplon, urbaine au nord et celle d’une ville en pleine croissance, qui craque un peu dans ces vêtements en son centre. On pousse les murs, on surélève la marquise historique. On laisse la place pour accueillir le grand flux grisant de cet arc lémanique en plein âge d’or.

    On laisse la place, mais les chemins sont balisés. On laisse la place, mais on projette déjà celle des personnes qui n’en ont pas. Derrière cette figure de porte se cache celle d’une impasse. On laisse la place, mais seulement pour certain·es. Les “autres” suivront le chemin qu’on leur a dessiné. Prendront la porte qui les attend, suivront des couloirs habilement localisés, des parcours qui se veulent discrets. Ces autres seront soustrait∙es au grand brouhaha et seront conduit∙es au cœur de la gare dans des cellules de rétention.

    Un #centre_de_sécurité est en train de se projeter en plein cœur de la gare de Lausanne : plus de 3000m2 de surface dédiée à la police cantonale et aux douanes notamment.
    Pratique, il n’y aura plus qu’à cueillir tranquillement ces personnes qui se croyaient le droit d’être arrivées. Des #cellules_de_rétention et des #salles_d’audition. Des espaces plus qu’exigus sans aucune vue sur l’extérieur au fond d’un long couloir sous les rails. La belle porte d’entrée que voilà !

    Dans cette Europe qui organise avec tant de tact pour les nantis l’externalisation de ses frontières, Lausanne, la bonne ville de gauche, entre pittoresque, université et grève du climat, n’y voit rien à redire. Lausanne, comme quelques consœurs de charme sur les rives du Léman, s’est pourtant déjà illustrée grâce à sa police comme détentrice d’une éthique et d’un sens de l’ouverture à géométrie variable. Rappelons Mike mort sous les coups de la police à 300 m de la gare de Lausanne il y a 4 ans. Rappelons Lamin mort dans sa cellule de rétention sans que personne ne s’en aperçoive. Il est si facile de cacher ces erreurs quand les espaces sont déjà agencés pour les faire disparaître. Il est si facile de fermer les yeux quand il n’y aura rien à voir. Personne à rencontrer pour secouer nos idées reçues, personne qui pourra par son regard nous rappeler l’autre monde, celui d’où il vient. Personne aussi pour témoigner de la violence faite à leur accueil et à leur existence. Une gare faite de gens d’ici...

    La Gare de Lausanne ainsi projetée, participe du même effort de tact que les centres fédéraux d’asile, du même zèle d’efficacité que les patrouilles libyennes sillonnant les mers. Il n’a pas suffi aux Européen.nes et aux Suisse∙sses d’être entaché∙es par Frontex, les prisons libyennes, les accords de Dublin, les centres fédéraux d’asile, les zones de détention installées dans les aéroports. Maintenant, c’est à la #gare_de_Lausanne à laquelle il nous faudra penser lorsque les mots indignité, racisme, violence étatique, crime occidental raisonneront dans nos têtes face à la misère du monde.

    Sous la terre, quelques dizaines de mètres au sud des grandes salles d’exposition de Plateforme 10, les cellules de rétention. En regardant s’étaler la belle sensibilité créative des artistes contemporains,
    entendrons-nous le murmure, les prières et les cris de ceux et celles qui sous nos pieds, se croyant arrivé.es... chutent ? Non.

    Nous, soussigné∙e∙x∙s, demandons à la Ville de Lausanne, au Canton de Vaud, aux CFF et à la Confédération d’utiliser tous les moyens possibles pour ne pas réaliser ce centre de sécurité. Ne faisons pas de la gare de Lausanne une prison cachée pour des personnes dont pour la plupart, le seul crime est d’être ici.

    https://www.change.org/p/ville-de-lausanne-lettre-ouverte-des-cellules-de-r%C3%A9tention-sous-les-rai
    #Lausanne #asile #migrations #réfugiés #sous-terrain #souterrain #gare #rétention #détention_administrative #pétition #lettre_ouverte

  • US stem cell clinics boomed while FDA paused crackdown
    https://apnews.com/article/coronavirus-pandemic-business-science-health-california-106808694cb797a59db3

    Many stem cell doctors continue to argue that their in-office procedures are outside FDA’s purview. But FDA has concluded that processing stem cells and giving them to patients with serious diseases amounts to creating a new drug, which the agency regulates.

    #sans_vergogne #laxisme #criminel #FDA #états-Unis #cellules_souches

  • L’Israélien MeaTech veut mettre sur la table du porc cultivé en laboratoire Shoshanna Solomon
    https://fr.timesofisrael.com/lisraelien-meatech-veut-mettre-sur-la-table-du-porc-cultive-en-lab

    MeaTech 3D Ltd, un fabricant de produits carnés cultivés en laboratoire, a déclaré avoir entamé des recherches sur la production de viande de porc cultivée, pour éventuellement produire en masse la viande la plus consommée dans le monde sans tuer de porcs dans le processus.

    En fonction de l’avis des rabbins, le bacon pourrait également être considéré comme casher, a déclaré Simon Fried, responsable du développement commercial de l’entreprise Ness Ziona, basée en Israël, qui a été fondée en 2018 par Omri Schanin et Sharon Fima.


    Image illustrative de bacon en train de cuire dans une poêle à frire (Crédit : Krasyuk ; iStock by Getty Images)

    « Le jury est encore en train de délibérer », a déclaré Fried dans une interview. « Il n’y a pas de réponses toutes faites pour savoir si cela sera jugé casher ou non. »

    Les aliments casher sont des produits conformes aux exigences alimentaires définies par le judaïsme. La viande de porc n’est jamais casher, alors que les vaches ou les poulets, par exemple, sont casher s’ils sont abattus d’une manière particulière et que leur viande est traitée d’une manière prescrite qui implique un trempage et un salage.

    La production de MeaTech n’implique pas l’abattage d’animaux, a déclaré M. Fried, mais le produit final a des propriétés « identiques » à celles de la chair animale.

    MeaTech puise les cellules souches des animaux et les reproduit par une sorte de processus de fermentation dans des bioréacteurs, dans lesquels « nous recréons les conditions à l’intérieur de l’animal », a déclaré Fried dans une interview.

    Cela permet aux cellules de se multiplier « de manière exponentielle », a-t-il ajouté. Elles peuvent ensuite être utilisées comme additifs alimentaires ou pour créer des tissus animaux cultivés, puis des morceaux de viande cultivés.

    Les bioréacteurs, a expliqué M. Fried, « sont comme un hôtel cinq étoiles » dans lequel les cellules « reçoivent tout ce dont elles ont besoin pour se propager, comme dans la nature. »

    Le « scénario idéal », selon M. Fried, serait de continuer à utiliser les cellules cultivées pour créer encore plus de cellules, en laissant les vrais animaux en dehors du processus, à terme. Les morceaux produits ne seraient que des parties que les gens sont prêts à manger – pas d’os, de sabots ou de queues.

    La société MeaTech prévoit d’imprimer à terme des produits à base de bœuf, de volaille, de porc et de poisson, ainsi que de la graisse de poulet et d’oie.

    Le fait que l’on se demande même si la viande de porc cultivée pourrait être casher est un signe de l’ »énorme révolution » qui se produit sur le terrain, a déclaré le cofondateur Schanin dans l’interview.

    Une quarantaine d’entreprises dans le monde entier se battent pour être les premières à commercialiser des produits carnés à base de cellules qui ont le goût et l’apparence de la vraie viande et qui peuvent être produits en masse à un prix abordable pour répondre à la demande massive de protéines dans un monde dont la population augmente et s’enrichit.



    Omri Schanin, cofondateur et PDG adjoint de MeaTech, à gauche, et Sharon Fima, cofondateur et PDG (MeaTech)

    Selon une étude publiée dans la revue Nature , l’élevage de vaches pour la viande a l’un des plus grands impacts négatifs sur l’environnement mondial. Il est donc nécessaire de réduire la consommation de viande pour diminuer les émissions de gaz et éviter le dérèglement climatique. Quelque 56 milliards d’animaux – vaches, agneaux et volailles – sont abattus chaque année pour nourrir le monde, où la consommation de viande devrait augmenter de 70 % d’ici à 2050, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les classes moyennes d’Asie et d’Afrique devenant de plus en plus carnivores.

    Israël joue un « rôle substantiel » sur le marché mondial des protéines alternatives et est considéré comme un pionnier dans ce domaine, les startups israéliennes ayant levé un montant record auprès des investisseurs en 2020, indique un rapport de The Good Food Institute Israel, une organisation à but non lucratif qui cherche à promouvoir la recherche et l’innovation dans ce domaine.

    La semaine dernière, la société israélienne Aleph Farms a déclaré avoir obtenu un investissement de 105 millions de dollars pour mettre sur le marché des steaks cultivés en laboratoire. Future Meat Technologies, qui produit également de la viande à partir de cellules animales, a bouclé un tour de table de 27 millions de dollars en février. Selon le rapport, le secteur de la viande cultivée est appelé à prospérer dans les années à venir, lorsque les entreprises passeront du stade du développement à celui de la production.

    Même si leurs processus cellulaires sont similaires, a expliqué M. Schanin, ce qui différencie MeaTech des autres entreprises, c’est qu’elle développe également ses propres technologies d’impression 3D pour imprimer à terme les produits carnés entiers. Pour les imprimantes, l’entreprise travaille en étroite collaboration avec Tal Dvir, de l’université de Tel Aviv, dont l’équipe de chercheurs a imprimé en 2019 un cœur humain en 3D, avec des tissus et des vaisseaux, dans un développement décrit comme une avancée médicale majeure.

    Dvir est le conseiller scientifique de MeaTech, a déclaré Schanin, ajoutant que MeaTech a eu l’idée d’imprimer en 3D ses produits de viande de culture à partir de la technologie médicale. Tout comme les chercheurs impriment des organes à des fins médicales, a déclaré M. Shanin, les mêmes technologies peuvent être utilisées pour créer des protéines de viande de culture.

    Les produits de MeaTech et les imprimantes en sont encore au stade de la recherche et du développement, a précisé M. Fried. L’entreprise a déclaré en mai qu’elle prévoyait de mettre en place une usine de production de graisse de poulet de culture en Belgique. Le processus de production de graisse de poulet de culture utilisera des technologies développées par la filiale belge de MeaTech, Peace of Meat, que l’entreprise israélienne a acquise au début de l’année.

    L’idée est de produire de la graisse de poulet de culture, fabriquée à partir de cellules de poulet, pour l’utiliser comme additif et arôme dans l’industrie alimentaire, notamment pour donner aux aliments d’origine végétale comme les hamburgers végétariens la saveur, le parfum et la sensation du vrai produit.



    Simon Fried, responsable du développement commercial de MeaTech (Crédit : MeaTech)

    D’ici la fin de l’année, a déclaré M. Fried, la société a pour objectif d’imprimer un steak de 100 grammes, afin de démontrer sa technologie.

    L’objectif de MeaTech est de développer les lignées cellulaires et les imprimantes et d’octroyer des licences pour ses technologies aux producteurs de viande et à d’autres fabricants de produits alimentaires, qui cherchent à fournir des protéines de remplacement sous la forme de produits hybrides – un mélange de protéines végétales et de cellules cultivées pour une meilleure saveur – ou de versions hachées ou entières des produits de viande cultivée. Ces dernières sont plus difficiles à produire et prendront plus de temps à développer, a déclaré M. Fried.

    Les actions de MeaTech ont commencé à être négociées à la bourse de Tel Aviv en octobre 2019 et la société a organisé une offre d’actions sur le Nasdaq en mars 2021. La société a déclaré en mai qu’elle prévoyait de retirer ses actions de la Bourse de Tel Aviv le 5 août.

    La radiation de la bourse de Tel Aviv facilite la gestion des relations avec les investisseurs en envoyant un seul ensemble de messages à une seule bourse plutôt qu’à deux, a déclaré M. Fried, et résout les problèmes de délai d’information, étant donné le décalage entre les marchés boursiers, et de bureaucratie, a déclaré M. Fried.

    La valeur de marché de la société sur le Nasdaq est de 90 millions de dollars et ses actions ont baissé d’environ 26 % depuis le début de leur négociation en mars de cette année.

    L’extension des activités de recherche et de développement de MeaTech au porc fait partie de sa stratégie visant à développer une offre plus large de sa technologie, qui comprend déjà des lignées cellulaires de bœuf et de poulet. L’agriculture cellulaire porcine, si elle est développée avec succès, pourrait élargir la portée du marché potentiel de MeaTech, a déclaré la société.

    Ses activités de fabrication de viande de porc ont déjà suscité l’intérêt du groupe Tiv Ta’am, propriétaire d’une chaîne de supermarchés en Israël et producteur et fournisseur de viande non casher, notamment de viande de porc. Tiv Ta’am a déclaré mercredi qu’il avait signé une lettre d’intention non contraignante avec MeaTech pour coopérer au développement conjoint de produits de viande cultivée, en mettant l’accent sur son porc cultivé.

    Selon l’accord, que les parties s’efforceront de transformer en accord contraignant, Tiv Ta’am et MeaTech coopéreront dans le domaine de la recherche, mettront en place une usine de production de produits carnés cultivés et accorderont des droits de distribution et de commercialisation à Tiv Ta’am, y compris d’éventuels droits exclusifs sur les produits développés conjointement.

    Tiv Ta’am s’attend à ce que la demande croissante entraîne une augmentation de l’utilisation de la graisse de porc comme matière première dans les années à venir, ont déclaré les entreprises dans un communiqué.

    « Nous voulons reconnecter l’ensemble de l’industrie », a déclaré M. Fried, et il y a « beaucoup de place » pour les concurrents. « Nous voulons rendre l’accès à la nourriture plus compétitif et permettre aux fabricants de produire des produits de culture n’importe où, y compris dans les pays où le bœuf et la volaille ne sont pas produits, a-t-il ajouté.

    #MeaTech #MeaTech_3D #religion #lignées_cellulaires #matière_première #casher #cellules_souches #bioréacteurs #os #sabots #queues #protéines #startups #recherche_&_développement #impression_3d #imprimante_3d #imprimantes_3d

  • #COVID-19 : La mutation qui lui permet de changer de route | santé log
    https://www.santelog.com/actualites/covid-19-la-mutation-qui-lui-permet-de-changer-de-route

    C’est une nouvelle ruse évolutive du virus #SARS-CoV-2 qui lui permet de trouver, une autre voie pour infecter les cellules. En particulier si le virus ne trouve pas de récepteurs ACE2, le récepteur connu pour permettre la liaison de la protéine de pointe du virus à la cellule hôte. Une mutation lui permet de changer de route et de processus d’infection, montrent ces travaux de l’Université de Washington, publiés dans les Cell Reports

    [...]

    Quelles implications pour les vaccins et les traitements ? Pour évaluer si cette voie d’entrée alternative permet au virus d’échapper aux anticorps ou aux vaccins COVID-19, les chercheurs ont examiné des panels d’anticorps et de sérums sanguin de personnes vaccinées ou préalablement infectées. Ils constatent qu’ils restent efficaces contre le virus porteur de la mutation.
     
    La question reste donc de savoir si cette voie alternative entre en jeu dans des conditions réelles, soit chez des personnes infectées par le SRAS-CoV-2. Pour répondre à cette question, il faudra identifier le récepteur alternatif que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules.

    « Quel est ce nouveau récepteur ? »

    source (pre-print) : Systematic analysis of SARS-CoV-2 infection of an ACE2-negative human airway cell - PubMed
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33688646

  • Scientists plan to drop limits on how far human embryos are grown in the lab | MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/2021/03/16/1020879/scientists-14-day-limit-stem-cell-human-embryo-research/?truid=a497ecb44646822921c70e7e051f7f1a

    As technology for manipulating embryonic life accelerates, researchers want to get rid of their biggest stop sign.

    Antonio Regalado
    March 16, 2021

    Pushing the limits: For the last 40 years, scientists have agreed never to allow human embryos to develop beyond two weeks in their labs. Now a key scientific body is ready to do away with the 14-day limit. The International Society for Stem Cell Research has prepared draft recommendations to move such research out of a category of “prohibited” scientific activities and into a class of research that can be permitted after ethics review and depending on national regulations.

    Why? Scientists are motivated to grow embryos longer in order to study—and potentially manipulate—the development process. They believe discoveries could come from studying embryos longer, for example improvements to IVF or finding clues to the causes of birth defects. But such techniques raise the possibility of someday gestating animals outside the womb until birth, a concept called ectogenesis. And the long-term growth of embryos could create a platform to explore the genetic engineering of humans.

    #Cellules_souches #Biotechnologies #Embryons_humains #Hubris

  • Rapid generation of durable B cell memory to #SARS-CoV-2 spike and nucleocapsid proteins in COVID-19 and convalescence | Science Immunology
    https://immunology.sciencemag.org/content/5/54/eabf8891.full

    [...] antibodies are detectable from approximately 6 days after PCR confirmation of infection, and those directed against spike receptor binding domain (RBD) show neutralizing capacity and hence, can prevent infection. However, the rapid decline of anti-SARS-CoV-2 serum IgG levels beyond 20 days post-diagnosis and the transient presence of circulating plasmablasts have led to questions about the longevity of immunity. In contrast, antigen-specific memory T cells and memory B (#Bmem) cells can be detected in convalescence. As these memory cells are programmed to respond rapidly upon subsequent antigen encounter, it is reasonable to hypothesize that these long-lived memory cells provide durable long-term immunity (4, 25). However, detailed insight into the nature and longevity of the Bmem cell compartment specific to SARS-CoV-2 is currently still unresolved.

    We extensively characterized the SARS-CoV-2-specific Bmem cell compartment using unique sets of fluorescently-labeled recombinant tetramers of the SARS-CoV-2 RBD and NCP antigens in combination with an extensive flow cytometry panel. The SARS-CoV-2-specific Bmem cells were quantified and characterized in 36 samples from 25 patients with COVID-19 or in convalescence. Circulating RBD- and NCP-specific Bmem cell subsets were detected early after infection and persisted over 242 days post-symptom onset. Early after infection, antigen-specific Bmem cells predominantly expressed IgM, followed over time by a predominance of IgG1. RBD-specific Bmem cell numbers were found to positively correlate with circulating TFH cell numbers suggesting prolonged germinal center (GC) activity. These analyses highlight that a decline in serum antibodies in convalescence may not reflect waning of immunity, but rather a contraction of the immune response with the development and persistence of B cell memory.

    #Covid-19 : une réponse immunitaire qui persiste au moins huit mois après les premiers symptômes
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/12/24/covid-19-une-reponse-immunitaire-qui-persiste-au-moins-huit-mois-apres-les-p

    Une étude australienne, publiée mardi 22 décembre dans la revue Science Immunology, offre un nouvel éclairage. Elle montre, chez 25 patients atteints du Covid-19 à des degrés variables puis convalescents, la présence d’une #immunité durable – au moins huit mois – qui mobilise des cellules B « mémoires », c’est-à-dire spécialisées contre ce virus.

    Ce résultat s’ajoute à ceux de quatre autres publications, qui toutes parviennent à une conclusion analogue. « Après une infection naturelle, ce virus peut déclencher la production de #cellules_mémoires spécifiques qui persistent un certain temps dans l’organisme. Cela laisse espérer que la #vaccination saura mobiliser ces mêmes cellules d’une manière au moins aussi efficace », estime Simon Fillatreau, professeur d’immunologie à l’Institut Necker - Enfants malades (AP-HP, Inserm, CNRS, Université de Paris).

    • En 2004, dans Vivre Ensemble, on parlait déjà de ORS...
      Abri PC du #Jaun Pass :

      La logique de la dissuasion

      Le régime d’aide d’urgence imposé aux personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) vise à déshumaniser l’individu. Tout est fait pour leur rendre le séjour invivable et les pousser à disparaître dans la clandestinité, comme le montrent les exemples ci-dessous relevés en Suisse allemande, où les personnes frappées de NEM et les requérants déboutés de la procédure d’asile sont placés dans des « centres d’urgence » ou « centres minimaux » (Minimalzentren). Petit tour des lieux dans les cantons de Berne et Soleure.

      Le canton de Berne, pionnier en la matière, avait déjà concrétisé le principe d’assignation à un territoire (art. 13e LSEE) bien avant l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2007, en ouvrant deux centres d’urgence, l’un sur le col du Jaun en juin 2004 et l’autre qui lui a succédé en 2005, sur l’alpage du Stafelalp : « Si notre choix s’est porté sur le Col du Jaun », expliquait la Cheffe de l’Office de la population lors d’une conférence de presse le 7 juin 2004, c’est notamment parce que cette solution « (…) n’incite pas à s’attarder en Suisse. » Et que : « D’autres personnes vont l’utiliser également. Il s’agit de personnes qui ont activement empêché leur renvoi ou qui dissimulent leur identité et qui n’ont pas encore fait l’objet d’une décision de refus d’entrer en matière… ».

      L’abri PC du Jaun

      Un des journalistes présents le décrit ainsi dans le Journal du Jura du 8 juin 2004 :

      « A l’extérieur, des grillages ont été installés afin que le lieu soit un peu isolé, et pour protéger les requérants d’éventuels importuns. (…) Les gens sont répartis dans des chambres de quatre à douze personnes (…) les requérants ne touchent pas d’argent liquide, mais des prestations en nature. Ce sont des bons qu’ils peuvent échanger contre de la marchandise au kiosque tenu par l’ORS (Organisation pour mandats spéciaux et en régie SA) qui gère le centre (…) ».

      Très peu de requérants s’y rendirent ; d’autres s’enfuirent, telle une mère avec une petite fille de deux ans qui vint chercher de l’aide à… Soleure ! Une jeune femme fut hospitalisée, suite à une grève de la faim.

      Sur l’alpage

      A l’abri de protection civile du col du Jaun fermé en novembre 2004, succéda le centre d’urgence du Stafelalp. En 2005, les NEM et d’autres personnes désignées comme des « NIKOS », abréviation de « Nichtkooperativ », ont été logés dans une ancienne colonie de vacances isolée, située sur l’alpage de Stafelalp. Dans ce centre, comme auparavant dans celui du Jaun, les requérants ont été cantonnés dans un périmètre de 2 km autour du centre, avec interdiction formelle de franchir ces « frontières ». Le centre de Stafelalp plus fréquenté que celui du Jaun était considéré comme « trop attractif » pour les autorités, et la durée moyenne de séjour des NEM (52 jours) trop longue. Il fallait trouver autre chose.

      En janvier 2006, le centre fut fermé et les NEM ont été réintégrés dans un centre de transit. Ils ne touchent pas d’argent mais ont droit à trois repas par jour. Ils s’y déplacent plus librement, du moins à pied. Mais le fait qu’ils ne disposent d’aucun pécule pour payer les transports publics restreint leur liberté de mouvement aux alentours et dans la commune de Lyss où est situé le centre.

      Soleure ne fait pas mieux

      Depuis mai 2006 (auparavant ils bénéficiaient d’aide en espèce et aucun hébergement n’avait été mis à leur disposition), les « NEM » soleurois sont logés dans le centre d’accueil pour requérants d’asile situé sur la montagne du Balmberg, mais ils n’y sont pas nourris. Ils y touchent 8 fr. par jour pour leur entretien, versés sur place tous les jeudis par le responsable du centre. Le contrôle de présence est journalier et ceux qui s’absentent perdent leur pécule pour les jours d’absence, voire leur droit à l’hébergement en cas de récidive. Les occupants n’ont pas le droit d’y accueillir des amis pour la nuit. Le visiteur externe doit demander une autorisation au responsable (qui lui est parfois refusée sous divers prétexte) pour y entrer.

      Là-haut sur la montagne !

      Le lieu est isolé. On y trouve trois téléskis et un restaurant, mais aucun magasin, si bien que les requérants frappés de NEM sont obligés d’utiliser l’autobus circulant de Soleure au Balmberg (prix du billet aller et retour : 11 fr.!) pour faire leurs achats et se procurer le nécessaire. Si les requérants d’asile encore en procédure, également logés dans ce centre, bénéficient de tickets de bus gratuits, ce n’est pas le cas des personnes frappées d’une NEM. Ils n’ont le droit de consulter un médecin qu’en cas d’urgence et c’est un des responsables du centre, sans formation médicale, qui prend la décision. Depuis quelques mois, les NEM doivent débourser quelques centimes pour des comprimés : antidouleurs, aspirine etc. (obtenus gratuitement auparavant) distribués sur place par le préposé à la pharmacie.

      Une stratégie efficace

      Le régime drastique, l’isolement et le nombre de descentes de police qui les terrorisent fait qu’au bout de quelques semaines, les NEM soleurois « disparaissent » dans la clandestinité. La méthode, il faut le reconnaître, est efficace et la stratégie de découragement sur laquelle l’Office des réfugiés (actuellement l’Office fédéral des migrations) avait misé dans un rapport de mars 2000 pour se débarrasser des indésirables, a l’air de se réaliser. Les six NEM qui sont encore au Balmberg ne pèsent pas lourd, en regard des centaines de ces « disparus volontaires », soumis dans les centres d’urgence « à une pression psychique insupportable » au point qu’ils ont préféré la clandestinité. Beau résultat pour un pays qui se vante d’être un Etat de droit.

      https://asile.ch/2007/02/05/suisse-allemandecentres-d%e2%80%99urgence-pour-nemla-logique-de-la-dissuasion

    • RTS | Des voix s’élèvent contre la prise en charge des migrants par des entreprises privées

      Amnesty International dénonce la situation dans le centre de migrants de Traiskirchen en #Autriche. L’organisation pointe du doigt la surpopulation et les conditions d’hygiène déplorables qui y règnent. Or ce centre est géré par la filiale autrichienne de l’entreprise privée zurichoise ORS. Une nouvelle qui relance le débat sur l’encadrement des requérants par des privés.

      https://seenthis.net/messages/402089

    • The Corporate Greed of Strangers
      –-> ORS Service AG in Austria and Switzerland

      Other international players like the Swiss company ORS Service AG are also expanding into Germany. ORS in 2015 had five reception centres in Munich.

      ORS Service is based in Zurich in Switzerland and was set up as a private company to work with the Swiss federal government from 1991 to house asylum seekers. For twenty years, through to 2011, although the contract should have been retendered every five years the Swiss government did not put the contract out to tender.

      In 2011 ORS Service outbid European Homecare for the federal contract in Austria for reception centres under the responsibility of the ministry of interior. By the end of 2014, they were providing twelve reception centres including tent camps in Salzburg and Linz and being paid around 22 million euros by the federal government. ORS runs Austria’s main initial reception centre in the town of Traiskirchen, near Vienna, which was designed for around 1700 refugees. By the summer of 2015 over 3,000 refugees were living there, Amnesty International called the ORS camp ‘shameful’, with 1,500 people forced to sleep outside on lawns and nearby roads.

      On its home territory ORS Service works in partnership with the Swiss Securitas private security company in delivering a very controversial reception and accommodation policy which has included remote locations and housing asylum seekers underground in wartime military bunkers. Reception and detention policies have been influenced by Swiss politics which over the past few years have been dominated by the anti-immigrant Swiss People’s Party (UDC) which has become the largest party at the federal level. Currently refugees arriving in Switzerland have to turn over to the state any assets worth more than 1,000 Swiss francs (£690) to help pay for their upkeep, a practice that has drawn sharp rebukes for Denmark.

      https://seenthis.net/messages/465487

    • Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

      A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

      https://seenthis.net/messages/573420

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      https://seenthis.net/messages/786789
      #rapport

    • ODAE-romand | L’envers du décor dans les centres fédéraux

      Une demandeuse d’asile a passé près de six mois dans les CFA de #Zurich, #Boudry et de #Giffers. Dans le bulletin d’Augenauf de novembre 2020, elle raconte les #conditions_de_vie, les #brimades, #vexations et #violences quotidiennes qu’elle y a vécues. L’ODAE romand en publie quelques extraits.

      https://seenthis.net/messages/893672

      Texte original publié par Augenauf (en allemand) :
      https://www.augenauf.ch/images/BulletinProv/Bulletin_106_Nov2020.pdf

    • Lettre ouverte au SEM - Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de #Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      Chères et chers journalistes et sympathisant·es,

      Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte que nous avons adressée ce jour au Secrétariat d’Etat aux Migrations, à travers Messieurs Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat, et Pierre-Alain Ruffieux, responsable asile pour la Suisse romande. Elle a également été envoyée à Monsieur Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois en charge du Département de l’Economie et de l’Action Sociale.
      Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      –---

      Nous dénonçons depuis longtemps des situations inhumaines au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Boudry (NE)[1], mais les cas de réfugié·es subissant de #mauvais_traitements - le mot est faible - s’accroît de façon préoccupante. Ce qui se passe depuis plusieurs mois maintenant est intolérable et ne peut rester sans réaction de notre part.

      Selon nos informations et observations, nous ne sommes pas face à des cas isolés, mais devant un véritable #système_punitif, qui va au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. #Abus_de_pouvoir de certain·es agent·es de sécurité de l’entreprise #Protectas, #mépris et #comportements_racistes qui créent un climat de #peur et poussent à bout certain·es habitant·es du Centre. Visites impromptues du personnel de sécurité dans les chambres, sans frapper, ni dire bonjour, gestion catastrophique des #conflits, sans souci de calmer le jeu, ni d’écouter. "Ils ne savent pas parler, ils répriment”, raconte un habitant du Centre. Des requérant·es jugé·es arbitrairement et hâtivement comme récalcitrant·es sont enfermé·es pendant des heures dans des containers insalubres et sous-chauffés. Plusieurs témoignages attestent d’une salle sans aucun mobilier, avec des taches de sang et des odeurs de vomi et d’urine. Beaucoup en ressortent traumatisés. Une personne s’est récemment retrouvée en état d’#hypothermie [2].

      Les témoignages vont tous dans le même sens : peur de porter #plainte par #crainte des conséquences pour sa procédure d’asile ou par crainte de recroiser les mêmes agent·es de sécurité. Mais les faits sont là : utilisation abusive du #spray_au_poivre, #plaquages_au_sol, #insultes_homophobes, #harcèlement envers des personnes vulnérables et #hospitalisations suite à l’#enfermement dans des cellules. Plusieurs #tentatives_de_suicide sont attestées et il y a eu #mort d’homme : le 23 décembre, un requérant d’asile est décédé aux abords du Centre de Boudry. Il s’agissait d’une personne vulnérable, suivie en psychiatrie et qui avait déjà tenté de se suicider. Alors que cette personne avait besoin d’aide, à plusieurs reprises, le personnel de sécurité de Protectas lui a refusé l’accès au Centre, du fait de son état d’ivresse.

      A Boudry, la #violence est banalisée. Au lieu d’apaiser les conflits, les agent·es de Protectas les attisent. Des membres du personnel de sécurité abusent de leur pouvoir en faisant régner leurs propres lois. Ainsi, alors que les #cellules_d’isolement ne sont prévues que pour protéger les requérant·es d’asile et le personnel du CFA de personnes ayant un comportement violent et pour une durée n’excédant pas deux heures[3], on constate que la réalité est tout autre. Le moindre dérangement est réprimé par un #enfermement_abusif et qui dépasse souvent le temps réglementaire, allant jusqu’à un #isolement d’une nuit entière. Nous avons eu connaissance d’un mineur qui a été enfermé alors que le règlement l’interdit. De telles #privations_de_liberté sont illégales. Pour échapper à ces mauvais traitements, beaucoup quittent la procédure d’asile en cours de route.

      Les droits humains sont violés dans les CFA, en toute impunité, dans un #silence de plomb que nous voulons briser. Ce qui se passe à Boudry se passe aussi ailleurs[4] et c’est la conséquence d’une logique de camps. C’est tout un système que nous dénonçons et non pas des dysfonctionnements ponctuels.

      ***

      Face à cette gestion désastreuse et les drames humains qu’elle entraîne, nous demandons qu’une enquête indépendante soit ouverte établissant les faits en toute objectivité. En accord avec les personnes qui ont pris contact avec Droit de Rester, nous sommes prêt·es à témoigner.

      Nous demandons que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ce système défaillant, qui transforme les CFA en prisons. Il n’est pas normal que le budget alloué à l’encadrement sécuritaire par le SEM soit plus important que celui consacré à l’encadrement social et sanitaire dans les CFA. Il est nécessaire de renverser la vapeur en engageant des professionnel·les du travail social et de la santé en nombre suffisant et ayant pour mission de soutenir, d’écouter, de soigner et de répondre aux besoins spécifiques des requérant·es d’asile. Ceci dans l’optique de créer un climat de bienveillance, réparateur des traumatismes vécus sur la route de l’exil par les personnes dont ils-elles ont la charge. Actuellement, les agent·es de sécurité ont des prérogatives immenses qui ne devraient absolument pas leur être confiées en raison d’un manque de formation flagrant.

      Nous demandons la suppression immédiate de ces cellules-containers et la refonte complète du régime de sanctions.

      Nous exigeons la fin de la privatisation du domaine de l’asile ; l’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité ou d’encadrement privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou ORS) dans le cadre des CFA et autres lieux d’hébergement. L’asile n’est pas un business. L’argent attribué à ces tâches par l’Etat doit revenir à des structures sociales et de soins publiques.

      Nous exigeons transparence et respect du droit suisse et international. Actuellement les CFA sont des boîtes noires : les règlements internes sont inaccessibles, les requérant·es d’asile n’obtiennent pas les rapports des sanctions prononcées à leur encontre, rapports rédigés par Protectas dont le contenu varie à leur guise afin de justifier les sanctions aux yeux du SEM. Toute sanction devrait être prononcée par du personnel cadre du SEM.

      Nous demandons l’introduction d’un organe de médiation indépendant de gestion des plaintes vers qui les requérant·es d’asile lésé·es pourraient se tourner. Finalement, il est nécessaire d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile – comme c’est notamment le cas en Hollande, pays dont la Suisse s’est inspirée pour mettre en œuvre le système actuel – afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit.

      Nous demandons aussi la fermeture du Centre spécifique des Verrières, restreignant la liberté de mouvement de ses occupants de par son emplacement-même et conçu comme un centre punitif. C’est de soutien psychologique et de soins dont les requérant·es d’asile, y compris celles et ceux qui sont jugés récalcitrant·es, ont besoin à leur arrivée. L’équité des soins par rapport à ceux offerts à la population résidente doit être effective. Ce sont l’isolement, l’exclusion, la promiscuité et l’armada d’interdits qui accentuent les traumatismes, les addictions, le stress et les tensions. Stop à la logique de camp !

      C’est une alerte que nous lançons. Nous espérons qu’elle sera entendue et attendons qu’elle soit suivie d’effets dans les meilleurs délais.

      Contact médias :
      Denise Graf, 076 523 59 36
      Louise Wehrli, 076 616 10 85
      Caterina Cascio, 077 928 81 82

      [1] Voir par exemple ici : https://rester.ch/wp-content/uploads/2020/05/2020.05.28_Communiqu%C3%A9_de_presse_camp_nous_d%C3%A9non%C3%A7ons-1.pdf ou là : https://www.canalalpha.ch/play/minimag/episode/3819/risque-de-suicide-quel-soutien-psy-pour-les-migrants-a-boudry

      [2] Le 17 février, la radio RTN révèle un cas d’hypothermie survenue au centre de Boudry 2 jours plus tôt : https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20210215-Etat-d-hypothermie-au-Centre-de-Perreux.html

      [3] Voir à ce sujet les p. 51-52 du Plan d’exploitation Hébergement : https://www.plattform-ziab.ch/wp-content/uploads/2020/10/SEM_PLEX_2020.pdf

      [4] A ce sujet, sur les violences au Centre de Giffers : https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles, sur celles au centre de Bâle : https://3rgg.ch/securitas-gewalt-im-lager-basel , témoignages récoltés par Migrant Solidarity Network (1 et 2), ici le rapport de la Commission Nationale de Prévention de la Torture : https://asile.ch/wp-content/uploads/2021/01/CNPT_CFA_DEC_2020-fr-1.pdf et là le communiqué de humanrights.ch : https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/commentaire-violences-cfa

      Lettre reçu via la mailing-list Droit de rester, le 12.03.2021

    • Les conséquences de l’asile au rabais

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est enfin sorti de son mutisme. Mercredi, sous pression, après d’énième révélations sur des cas de mauvais traitements dans les centres d’asile, il a annoncé qu’il mandatait une enquête indépendante concernant plusieurs cas de recours excessif à la force.

      C’est une avancée car, jusqu’ici, l’institution n’avait jamais reconnu de dysfonctionnements. Alors que quatre plaintes avaient été déposées contre la société de sécurité #Protectas en juin dernier par des demandeurs d’asile blessés au centre de #Chevrilles, il n’avait pas bronché, déléguant d’éventuelles sanctions à la société privée. Plus d’un an après, justice n’a toujours pas été rendue. Certains plaignants ont été expulsés…

      Le SEM affirme avoir aussi suspendu 14 membres du personnel de sécurité impliqués dans différentes affaires, notamment pour un recours abusif à des « #salles_de_réflexion », que certain·es nomment « salles de torture ». Berne a été sommé de réagir suite à un enregistrement clandestin qui prouve que les agent·es n’hésitent pas à falsifier des rapports dans le but de justifier le recours à la violence. Le SEM a annoncé qu’il allait réexaminer les modalités de recrutement du personnel de sécurité et leur formation.

      C’est un premier pas, mais insuffisant. Quatorze suspensions pour combien d’incidents impunis ? « J’ai vu des gens se faire tabasser sous mes yeux… la plupart ne portent jamais plainte. Si tu te plains, tu peux être sûr que les sévices doubleront », nous confiait hier un homme qui a résidé au centre de #Boudry et de Chevrilles.

      Les associations actives dans le domaine de la migration dénoncent depuis des années le processus de #privatisation de l’asile. La Confédération recoure à des sociétés privées pour assurer la sécurité et l’encadrement dans ses centres. Or, ces entreprises ont pour objectif de faire du profit. Il n’est pas étonnant qu’elles lésinent sur les moyens. Recrutements à la va-vite, formations inexistantes et contrats précaires engendrent des situations explosives où le personnel est démuni face à une population au parcours extrêmement difficile.

      La Suisse doit faire mieux, elle en a les moyens. Alors que des personnes cherchent ici protection, elles rencontrent violence et mépris. Il est inacceptable que nos impôts continuent à financer un système arbitraire perpétuant une terreur que les personnes migrantes ont fuit au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2021/05/06/les-consequences-de-lasile-au-rabais

    • Documentation | Violences dans les centres fédéraux d’asile

      Depuis plusieurs mois en Suisse des cas de violences perpétrées dans et autour des centres fédéraux d’asile (CFA) ont été dénoncés. Sans changements significatifs opérés, d’autres sont à craindre. Pour que les personnes réfugiées ne soient pas à nouveau des victimes isolées, il est important d’apporter un regard externe sur ce qui se passe au sein des CFA. Ces questions touchent à la cohésion sociale. Le 5 mai 2021, les résultats d’une enquête de médias associés ont été présentés au public (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), révélant à nouveau des exactions commises par les employé.es des sociétés de sécurité envers des résident.es. Le Secrétariat d’État à la migration (SEM) a réagit par voie de presse (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83389.html) en annonçant l’amorce d’une enquête indépendante. Les médias et la société civile jouent un rôle essentiel pour faire la lumière sur des questions de sécurité publique et de respect des droits humains.

      Le 5 mai dernier les résultats d’une enquête de la RTS (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), SRF et la WOZ a été rendue publique. En s’appuyant sur des enregistrements et témoignages, elle documente plusieurs exactions commises par les personnes en charge de la sécurité dans différents centres fédéraux d’asile. “Des rapports sont parfois truqués par les agents de sécurité pour se couvrir. En réaction à ces révélations, le Secrétariat d’État aux migrations a fait suspendre 14 de ces employés de sociétés privées et lance une enquête externe” (RTS). Le téléjournal de midi, de 19h30 et l’émission Forum en ont parlé. Le matin même, le SEM a publié un communiqué annonçant avoir été informé du recours à des “mesures coercitives disproportionnées” de la part d’agent.es de sécurité. Demandé depuis plusieurs années par la société civile, il annonce avoir chargé l’ancien juge Niklaus Oberholzer d’une enquête indépendante et vouloir réfléchir au recrutement et à la formation de ces personnes . Le quotidien Le Courrier (https://lecourrier.ch/2021/05/05/quatorze-agent%c2%b7es-de-securite-suspendu%c2%b7es) est allé à la rencontre du collectif Droit des rester Neuchâtel qui doute de ces dernières mesures : « Nous demandons que ce soit des entités publiques à but non lucratif qui gèrent l’encadrement. Celles-ci doivent engager des professionnel·les de la médiation, du travail social, de l’interculturalité et de la santé. »

      Avant cela, le 28 avril 2021 le Secrétariat d’État à la migration (SEM) avait publié un communiqué (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83251.html) déplorant l’augmentation des menaces envers les centres d’asile fédéraux (CFA). Il y est fait état de déprédations faites aux bâtiments, mais également de menaces et de mises en danger d’employé.es du SEM. Dans le viseur, des « groupes de gauche radicale » qui feraient appel via leur site à des actes de vandalisme, ou même appel à la violence envers des employé⸱es. Les associations de défense du droit d’asile ont condamné de tels procédés. La Plateforme Société civile dans les centres fédéraux s’est positionnée (https://mailchi.mp/d2895a50615c/neuigkeiten-baz-nouveauts-cfa) en rejetant toute forme de violence. Le collectif bâlois 3RGG -auteur d’un rapport répertoriant les actes violents envers les personnes requérantes d’asile au sein du centre fédéral d’asile du canton de Bâle (BässlerGut) – se distancie également de ces méthodes (https://asile.ch/2021/04/30/3rgg-communique-violences-dans-les-camps-federaux-dasile) qui ne sont pas les leurs. Ses auteurs regrettent que leurs appels à se mobiliser contre les violences impunies du personnel de sécurité envers des résident⸱es isolé⸱es n’ait connu que peu d’échos dans les médias et dans la vie des centres en conséquent.
      Jusqu’ici ce sont d’autres types de dénonciations de violence en lien avec les CFA qui ont été exprimées. En 2021, au CFA de Boudry (NE) c’est un cas d’hypothermie (https://lecourrier.ch/2021/02/17/hypothermies-au-centre-dasile) pour une personne placée en « cellule de dégrisement » qui a servit de révélateur à ce que Droit de rester Neuchâtel décrit comme un « réel système punitif ». En 2020, dans le centre de renvoi de Giffers, quatre #plaintes (https://asile.ch/2020/09/22/solidarite-tattes-giffers-visite-aux-requerants-qui-ont-denonce-des-violences) ont été déposées contre la société de sécurité Protectas pour des exactions envers des résident.es. A BässlerGut, le travail d’enquête (https://asile.ch/2020/07/30/enquete-violences-au-centre-federal-de-bale-quand-le-systeme-deraille) poussé qu’avait publié le collectif 3 RGG faisait état de violences graves perpétrées par des personnes en charge de la sécurité envers les personnes résidentes, avec des processus de dénonciation inefficient à l’interne. La commission nationale de prévention de la torture (CNPT) après une visite au sein de plusieurs CFA en janvier 2021 suggérait elle aussi des améliorations (https://asile.ch/2021/01/20/cnpt-rapport-dobservation-des-centres-federaux-dasile-la-violence-pointee-du-d) concernant la gestion des conflits, la prévention de la violence et la gestion des plaintes. Une des réponses offerte par le SEM est celle de la réouverture du centre spécifique des Verrières pour accueillir les personnes qui « représentent une menace pour elles-mêmes ou pour autrui ». L’OSAR s’inquiète (https://www.osar.ch/communique-de-presse/centre-des-verrieres-les-requerants-dasile-doivent-beneficier-dune-representati) de cette mise à l’écart pour des personnes généralement fragilisées. Selon l’organisation, il vaudrait bien mieux miser sur la prévention de la violence et renforcer l’encadrement.

      Liées à des conditions structurelles, ces dénonciations de part et d’autres ne s’arrêteront probablement pas là. Dans ce jeu du chat et de la souris, les médias et la société civile jouent un rôle important pour faire la lumière sur des dynamiques en présence. L’éditorial du dernier numéro de la revue Vivre Ensemble le rappelait : ” […] les centres fédéraux réunissent les deux ingrédients de la violence institutionnelle : fermés d’accès au regard public, ils donnent au personnel un pouvoir énorme sur une catégorie de personnes. Or, les véritables garde-fous à l’impunité et à l’arbitraire se situent du côté de la transparence. Et la société civile est bien là, du côté des victimes, et ne manque pas de le lui rappeler. “

      https://asile.ch/2021/05/07/documentation-violences-dans-les-centres-federaux-dasile

    • Centres fédéraux | À l’écoute des victimes

      Le #déni des autorités intenable face à la médiatisation des violences

      Le mois de mai aura vu la question des violences dans les CFA tenir une belle place dans l’actualité. D’abord avec les enquêtes de la RTS, de la SRF et de la Wochenzeitung, puis avec le rapport d’Amnesty International qui relate des cas de maltraitances à l’égard de requérant·es d’asile qui pourraient s’assimiler à de la torture [1]. Des témoignages de victimes, mais également d’ancien·es employé·es des centres ont été recueillis et des enregistrements, effectués à l’insu du personnel de sécurité, ont permis d’établir que leurs rapports de sanction à destination du SEM sont truqués.

      Ces enregistrements proviennent du téléphone d’une femme enfermée dans un container-cellule. Le mobile lui avait été confisqué par le personnel de sécurité et a capté deux heures de leurs conversations. Cela se passe donc dans la loge des agent·es de sécurité de Protectas, il y a quelques mois au CFA de Boudry dans le canton de Neuchâtel. On y entend les agent·es discuter du contenu du rapport qu’ils doivent faire parvenir au SEM pour justifier leur mise en cellule. Une agente qui n’a pas assisté aux événements est chargée de le taper. Les cellules, ce sont donc ces containers sans aucuns meubles, dotés seulement d’une petite fenêtre, à l’odeur de vomi, d’urine et tâchés de sang au sol. Les requérant·es d’asile y sont enfermé·es, parfois pendant deux heures, parfois plus. Une caméra permet de les filmer.

      Ces pratiques, éminemment choquantes ne sont pas étonnantes. Elles sont davantage la conséquence d’un système, plutôt que le fait d’individus. Car les événements qui ont eu lieu dans différents CFA, à différentes dates, se ressemblent de façon troublante. À l’origine de ces actes de violence, il y a le plus souvent des événements que l’on pourrait qualifier d’incidents. Un téléphone volé, un masque sous le nez ou une perte de patience dans la longue file d’attente pour le repas. Et plutôt que d’apaiser les conflits de façon non violente et bienveillante, le personnel de sécurité les amplifie en usant de sa force physique et verbale, de ses gros bras et de son uniforme imposant. À cela s’ajoutent des mesures radicales comme ces mises en cellule appliquées de façon arbitraire et non conforme au règlement du SEM. Comme on l’a entendu, il suffit d’enjoliver le rapport pour le SEM pour maquiller ces imperfections. Le SEM doit d’ailleurs en être conscient, mais en déléguant ces tâches à des prestataires privés, il peut allégrement fermer les yeux. La responsabilité est dissoute dans la chaîne hiérarchique. Alors que légalement le SEM est pleinement responsable.

      Les dénonciations de nombreux collectifs dans différents CFA depuis plus d’une année et à de nombreuses reprises ont longtemps été traitées avec mépris par le SEM, qui a toujours nié ou prétendu avoir pris des mesures. Il aura fallu ces preuves irréfutables et un dégât d’image important pour le faire plier, un tout petit peu.

      Il a annoncé la suspension de 14 agent·es de sécurité, un audit interne, une enquête externe à Boudry par un ancien juge fédéral, la suppression des containers et une réflexion sur la mise en place d’un bureau externe chargé de recueillir les plaintes des requérant·es d’asile. On peut se réjouir de ce dernier point. Mais reste encore à voir quelle sera la mise en œuvre concrète. Pour le reste, ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas là d’une révolution, mais bien d’une communication bien rôdée.

      Car évidemment il ne suffira pas que les containers insalubres soient remplacés par de jolies salles de « réflexion » aux couleurs apaisantes. Parce que sales ou propres, cela restera des cellules. Il n’est pas suffisant non plus que les agent·es de sécurité impliqué·es dans les quelques affaires récemment médiatisées soient remplacé·es par d’autres. Tant que le cadre de travail sera le même, les mêmes violences se reproduiront. Il suffit de lire le rapport d’Amnesty et les témoignages d’anciens agents de sécurité ou d’assistants sociaux pour comprendre combien celles-ci font partie de la culture d’entreprise. On ne peut que redouter qu’un nouveau lieu à haut potentiel de violence systémique sorte de terre à Genève, dans le cadre du projet de construction d’un centre fédéral au Grand-Saconnex (lire ici).

      Tant que les requérant·es d’asile continueront à être considéré·es comme une catégorie de la population à part, rien ne changera. Il faudra continuer de dénoncer ce qui se passe derrière les portes de ces centres. Et d’écouter, sans mettre en doute, la parole des réfugié·es qui se seraient bien passé de subir de nouvelles violences, après avoir fui celles de leur pays et en avoir subi sur la route de leur exil. On peut ici souligner le rôle des médias qui ont, à travers leurs investigations, contribué à amener sur la place publique des pratiques dénoncées depuis de nombreuses années par des organisations de la société civile. Et contraint les autorités d’asile à sortir du bois.

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      INÉDIT | Immersion dans la loge des agent·es de sécurité du CFA de Boudry

      L’enregistreur vocal du smartphone était enclenché. Confisqué par des agent·es de sécurité du Centre fédéral de Boudry, le téléphone d’une requérante d’asile a enregistré par inadvertance durant près de deux heures les conversations qui se sont tenues dans leur loge. Nous publions la retranscription complète et inédite de cette capture audio, anonymisée.

      Discussions entre membres du personnel, interactions avec des requérant·es d’asile : les échanges sont révélateurs d’un climat latent d’irrespect et de violence ordinaire induite par le rapport de force et le choix de confier l’encadrement des résident·es des Centres fédéraux d’asile à des agents de sécurité démunis d’outils de médiation. La gestion uniquement sécuritaire des tensions, inévitables dans des lieux de vie collectifs, l’absence de prise en compte par le personnel d’une réalité évidente, celle que les personnes logées là sont dans une angoisse existentielle liée à leur demande de protection, l’impunité renforcée par des mécanismes visant à tout régler « à l’interne », ressortent de leurs propos. Dans la dernière édition de la revue « Vivre Ensemble », nous avons publié un extrait de cet enregistrement : celui-ci montre comment les agent·es trafiquent un rapport justifiant la mise en cellule d’isolement d’une femme, en accusant celle-ci d’acte de violence. La retranscription complète de l’enregistrement montre que celle-ci était venue solliciter l’aide de la sécurité pour que celle-ci aide un enfant (en pleurs) à récupérer un téléphone portable qu’il s’était fait voler par un homme hébergé au centre, et que face au refus de l’agent, elle avait voulu en référer à la direction du centre. La suite permet de s’immerger dans un huis clos quasi fictionnel.

      https://asile.ch/2021/08/23/centres-federaux-a-lecoute-des-victimes
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      Transcription d’un enregistrement audio réalisé au Centre fédéral d’asile de Perreux (Boudry)

      Date: mercredi 20 janvier 2021, en fin de journée

      Légende

      A : femme requérante d’asile, dont le téléphone a capté cet enregistrement
      AS 1 : agent de sécurité impliqué dans la scène de démarrage du conflit
      AS 2 : agent de sécurité qui vient rapidement en renfort du 1er. Il semble qu’il y ait deux personnes derrière AS 2. Les voix sont difficiles à identifier
      AS 3 : agente de sécurité avec une fonction qui semble supérieur à AS 1 et 2
      AS 4 : agente de sécurité avec une fonction dirigeante, ou en tout cas davantage administrative car elle rédige les rapports
      + autres agent·es non-distingués les un·es des autres
      Le téléphone d’un enfant vient d’être volé dans le centre par un requérant d’asile à qui il l’avait confié. « A » interpelle alors un agent de sécurité pour lui demander d’agir et de retrouver le téléphone. L’agent de sécurité pense que l’enfant est son fils, mais ce n’est pas le cas. A enclenche alors le mode enregistrement sur son téléphone.

      A : You’re the security and you should to take a look
      Agent de sécurité 1 : No, no security for look the child, look your phone there
      A : I’ll complain, I’ll complain about that interacting
      AS 1 : No, what what, the time where you put your phone here, no security must look, it’s your mission.
      A : You’ll not try to search, not at all ?
      AS 1 : No, no, no, that your responsability.
      A : But you’re security
      AS 1 : That your responsability. Look, your children, madame, your children, they go up. The time when something happens to up, you come see security ?
      A : But normally you’re accessing the doors without permission ?
      AS 1 : I ask you, you no see your children you (mot incompréhensible)
      A : I’ll complain about that. What is your name or number of the working ? Because you’re just not searching for this telling stuff but discussing about me
      AS 1 : Yes
      A : You don’t do that. So what is your name because I need to complain.
      AS 1 : For me ?
      A : Yes or number of working.
      AS 1 : My number ?
      A : Yes
      AS 1 : For what ?
      A : For working. Because you’re working here and you have the number. I’ll complain, believe me, you don’t do your work
      AS 1 : No. Madame, I’m telling you something, ok ? I know place you’re coming from, ok ?
      A : Poland
      AS 1 : Ok in Switzer… I don’t know.
      A : We’re complainig pretty much and we’ll complain, not to the SEM, but your boss I’ll complain, Protectas, and to the SEM, to the SEM, to the government and to the everyone.
      AS 1 : If you don’t take your responsability… (en s’adressant à un autre requérant d’asile) Brother, brother, come in please. Tell this woman, ok, « if you come here… »
      A : (également à l’autre requérant d’asile) He doesn’t want to check the stealing stuff but they’re accessing the doors and checking the people. But he can’t check the stealing stuff.
      AS 1 : Can you leave me talk with him ?

      Brouhaha car A et AS 1 parlent en même temps avec beaucoup de bruits en arrière-fond et notamment l’enfant qui s’est fait voler son téléphone qui pleure. On entend plusieurs autres requérants d’asile parler de ce qui s’est passé. AS1 finit par proposer à A de se rendre à la loge des agent.es de sécurité pour discuter de l’affaire.

      AS 1 : Can you go to the security office ?
      A : (A l’enfant qui pleure) Yes, we’ll look for you phone. (à AS 1) You still didn’t tell me your number !

      Echanges entre différents requérants d’asile avec l’agent de sécurité. A redemande le numéro de l’agent et insiste.

      AS 1 : Take my picture
      A : No, I don’t want to take your picture
      AS 1 : Take my picture
      A : Ok no problem

      A le prend en photo. On entend ensuite du bruit et on imagine que l’AS1 essaie de lui retirer son téléphone et user de la force. A commence à gémir « ahouaoua, ahouaha » (« aïe » à de multiples reprises).

      https://asile.ch/2021/06/30/inedit-immersion-dans-la-loge-des-agent%c2%b7es-de-securite-du-cfa-de-boudry

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      Violences | un arrière-goût de déjà-vu

      Une enquête est en cours pour déterminer si des mesures coercitives disproportionnées ont été utilisées à l’encontre de requérants d’asile dans certains centres fédéraux. Il s’agirait, selon certains, de dérives individuelles. Selon d’autres, l’autorité a tort de sous-traiter une tâche régalienne à des sociétés privées.

      En fait, le problème se pose depuis belle lurette. En 1993 déjà, l’aumônerie genevoise auprès des requérants d’asile (AGORA) relevait, dans une lettre à l’Office fédéral des réfugiés (ODR), le SEM d’alors, que le personnel mis en place dans le Centre d’enregistrement de La Praille, inauguré l’année précédente, « n’était ni assez nombreux ni suffisamment formé pour remplir sa tâche. » L’aumônerie ajoutait que ce personnel n’assurait pas « un minimum d’écoute permettant de désamorcer les tensions ».

      La gestion de ce centre avait été confiée à l’ORS Service SA et à Securitas. Le CHERANE (Conseil pour l’hébergement des requérants non-enregistrés) qui, avec le soutien d’associations et du canton, assurait depuis deux ans l’accueil des candidats à l’asile, avait été écarté. Le M. Réfugiés de l’époque, Peter Arbenz, avait déclaré « ne pas avoir besoin d’assistants sociaux avec une mentalité tiers-mondiste ». Le Conseil d’État genevois avait boycotté l’inauguration, expliquant le refus de l’offre du CHERANE par « la crainte d’introduire le loup des œuvres d’entraide dans la bergerie fédérale ». « Les locaux de la discorde », avait titré la Tribune de Genève (18.04.1992).

      L’aumônerie, qui pouvait, avec de strictes limitations, pénétrer dans le Centre d’enregistrement, a dénoncé maintes fois, au cours des années suivantes, ce qu’elle considérait comme des abus. Certes, des membres du personnel faisait preuve d’empathie envers les requérants, mais, dans l’ensemble, le système policier établi manifestait bien plus une méfiance, voire un rejet qu’un accueil de personnes en quête de protection.

      À mes yeux, cette attitude reflétait le regard de peur, ou même d’hostilité porté par une partie de la population et des autorités sur des requérants d’asile dont beaucoup venaient de subir moult épreuves et souffrances. J’ai peur qu’il en soit toujours de même.

      https://asile.ch/2021/08/23/violences-un-arriere-gout-de-deja-vu

      #violence #torture #maltraitance #Protectas #SEM #Boudry #responsabilité

  • Covid et immunité : des pistes négligées ? - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150920/covid-et-immunite-des-pistes-negligees?onglet=full

    Des études signalent une diminution rapide des anticorps après une infection, et plusieurs cas de réinfection ont été rapportés cet été. Que sait-on aujourd’hui de notre immunité ? Dans la recherche de vaccins, une vision tronquée ne risque-t-elle pas de nous fourvoyer ?

    Commençons d’abord par les bonnes nouvelles : les études montrent que plus de 90 % des personnes contaminées par le virus produisent des anticorps dirigés spécifiquement contre le virus, qu’elles aient développé ou non des symptômes. Et ce, même chez les octogénaires https://doi.org/d7p2. En outre, lorsqu’ils sont étudiés en laboratoire, ces anticorps possèdent un fort pouvoir neutralisant : même à faible dose, ils parviennent à éviter que les cellules en culture soient infectées.

    Passons maintenant aux mauvaises nouvelles : ces anticorps ont tendance à disparaître rapidement. Et leur diminution est d’autant plus forte et rapide que les symptômes ont été légers ou inaperçus. Une étude https://www.nature.com/articles/s41591-020-0965-6 publiée dans Nature Medicine portant sur plus de 200 personnes contaminées en Chine révèle qu’au bout de huit semaines, ils sont à des niveaux indétectables pour 40 % des sujets asymptomatiques et 18 % des sujets symptomatiques.

    Autre mauvaise nouvelle estivale : plusieurs cas de réinfection commencent à être rapportés, comme cet homme de Hong Kong https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32840608 dont l’analyse génétique du virus a permis d’affirmer qu’il s’agissait bien d’une réinfection et non d’une infection persistante. Notre immunité pourrait-elle disparaître en quelques mois ? Peut-on – oui ou non – compter sur notre système immunitaire pour nous protéger d’une deuxième vague ?

    En réalité, au fur et à mesure des publications, un constat s’impose : les tests immunitaires classiques ne nous offrent qu’une fenêtre très limitée sur la réalité de notre réponse au virus. Un peu comme si l’on regardait par le trou de la serrure une pièce de théâtre : il y a des dizaines d’acteurs répartis sur la scène, mais nous n’en voyons que quelques-uns interagir. Ce sont les fameux anticorps dits IgM et IgG mesurés lors des tests sanguins. Or, non seulement tout ne se passe pas dans le sang, mais ces acteurs ne sont pas, tant s’en faut, les seuls héros de cette lutte intérieure.

    Et si l’on abandonnait le trou de serrure pour une place en tribune ? Prêts ? Ouverture des rideaux.

    Premier décor : le nez. Cette péninsule chère à Cyrano de Bergerac semble en effet être l’endroit du corps qui compte le plus de récepteurs ACE2 (pour Angiotensin Converting Enzyme 2), la fameuse porte d’entrée du virus, celle qui lui permet de pénétrer à l’intérieur des cellules pour s’y multiplier (voir notre article sur ce point). C’est donc ici que commence notre bataille contre le SARS-CoV-2.

    À peine engluées dans notre mucus nasal, les minuscules particules virales couronnées de pics (d’où le nom de coronavirus) sont repérées par nos cellules phagocytaires – littéralement « mangeuses de cellules » – qui se trouvent sur place. Celles-ci se mettent à boulotter un à un ces éléments étrangers, tout en déclenchant la production de molécules chimiques, dont les fameuses cytokines, également capables d’attaquer ces indésirables. C’est ce qu’on appelle l’immunité innée. Avec un peu de chance, l’infection peut tourner court dès cette étape et ne jamais sortir du mucus nasal ou respiratoire. C’est probablement ce qui se passe chez la plupart des enfants, fréquemment exposés aux infections respiratoires, estiment certains chercheurs https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7221011. Mais à mesure que l’on vieillit, cette première ligne de défense se laisse vite déborder.

    D’autant plus que ce virus semble avoir acquis une astuce pour mieux survivre dans notre nez : lorsqu’il s’y trouve en grande quantité, il parvient à inhiber cette réponse immédiate pendant un jour ou deux. D’après Akiko Iwasaki https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7255347, immunologiste à l’université de Yale, cette capacité d’inhiber nos défenses innées serait l’un des déterminants du succès du SARS-CoV-2. Elle offre une petite fenêtre de temps supplémentaire durant laquelle le virus en profite pour se répliquer silencieusement. Avant qu’une autre ligne de défense ne se mette en place, l’acte II de notre pièce de théâtre : l’immunité dite adaptative.

    Généralement, on mesure cette immunité à la quantité d’anticorps capables de neutraliser le virus dans le sang. Dans la plupart des analyses sérologiques, deux types d’anticorps sont quantifiés : les IgM, qui apparaissent dès le 3e jour suivant l’infection, et les IgG, détectés généralement à partir du 14e jour. Sauf que dans la vraie vie, bien d’autres acteurs entrent en jeu dans cette seconde étape de la bataille.

    Restons dans nos muqueuses respiratoires. Après tout, c’est là que le virus commence son invasion. Durant le festin initial de nos cellules phagocytaires, des morceaux de virus (en particulier les protéines situées sur l’enveloppe du virus, appelées antigènes) sont récupérés et présentés à nos « agents spéciaux » : les lymphocytes. Parmi eux, les lymphocytes B se mettent alors à se multiplier à toute allure, faisant d’ailleurs grossir nos ganglions lymphatiques. Par une succession de hasards, de mutations génétiques et de cassures, certains de ces lymphocytes finissent par obtenir un récepteur capable de reconnaître et de se fixer parfaitement sur l’antigène présenté. Un peu comme un serrurier qui copierait des centaines de clés les unes à la suite des autres, jusqu’à ce que l’une d’entre elles, légèrement différente, entre enfin dans la serrure. Ces clés, ce sont les anticorps. Certains filent dans le sang : les IgG ou les IgM. Mais d’autres vont préférentiellement dans les muqueuses : les IgA.

    Ces IgA apparaissent de plus en plus comme les héros de l’ombre de cette histoire. De fait, on les trouve peu, ou de manière très transitoire, dans le sang. Depuis notre trou de serrure, ils sont donc quasi invisibles. « L’industrie fabrique toute la logistique en masse pour le sang (tubes, aiguilles, etc.) », explique Guy Gorochov, responsable du Centre d’immunologie et des maladies infectieuses de l’université Pierre-et-Marie-Curie. « La salive, qui est un bon reflet des sécrétions mucosales, n’est pas encore un liquide biologique de grande routine. C’est culturel, mais cela devrait rapidement évoluer, étant donné la situation actuelle », indique ce chercheur parisien. En outre, la salive est un milieu plein de germes en tous genres, donc plus délicat à évaluer d’un point de vue immunologique.

    Pourtant, pour peu que l’on accepte d’aller fouiner dans les sécrétions buccales, nasales, bronchiques ou même lacrymales, on découvre d’importantes quantités d’IgA chez les personnes infectées. Guy Gorochov et son équipe mènent actuellement une étude sur 145 patients Covid (prépublication en cours de relecture https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.06.10.20126532v1 ). « Dans les premières semaines suivant l’apparition des symptômes, la neutralisation du SRAS-CoV-2 repose vraisemblablement davantage sur les IgA que sur les IgM ou les IgG, résume l’immunologiste. Les IgA apparaissent en effet en premier et s’avèrent beaucoup plus puissants que les IgG et les IgM pour neutraliser le virus in vitro. Par ailleurs, on en détecte encore trois mois après les premiers symptômes dans la salive… »

    Une autre étude menée en Suisse https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.05.21.108308v1 révèle que plus les patients sont jeunes, plus ils sont susceptibles d’avoir des taux d’IgA importants dans leurs sécrétions nasales. Mais plus étonnant encore : certains patients possèdent des taux élevés d’IgA dans leur nez, alors même qu’aucun autre anticorps (ni IgG ni IgM) ne circule dans leur sang.

    Ces découvertes interrogent : cette réaction immunitaire locale pourrait-elle être suffisante pour faire obstacle à la maladie et mettre en échec les infections ultérieures ? « C’est bien joli de neutraliser le virus in vitro, mais est-ce que ces IgA nous protègent dans la vraie vie ? Seules des études à plus grande échelle permettraient de le savoir », tempère Guy Gorochov. Si tel était le cas, nous serions alors plus nombreux à être immunisés que ce que les mesures sanguines veulent bien refléter. Ce qui serait une excellente nouvelle…

    Et les IgA ne sont pas les seuls héros invisibles depuis notre trou de serrure. Les mesures classiques de notre immunité passent également à côté d’un autre acteur, qui apparaît de plus en plus majeur dans notre réponse au SARS-CoV-2 : le lymphocyte T, également appelé cellule T.

    Contrairement à leurs cousins les lymphocytes B, les lymphocytes T ne fabriquent pas d’anticorps en série. Pour reprendre l’analogie du serrurier, eux conservent leur clé magique autour du cou et se baladent ensuite dans la lymphe et le sang. Par ailleurs, cette clé ne leur permet pas de repérer un pathogène qui circule librement dans notre corps, comme le font les anticorps. Elle leur permet en revanche de détecter les cellules en train d’être infectées par un virus. Dans ce cas, les lymphocytes T sortent l’artillerie lourde : ils détruisent les virus mais aussi les cellules infectées. On appelle cela l’immunité cellulaire.

    Et ce n’est pas tout : ces cellules T peuvent également stimuler les lymphocytes B à déverser leurs anticorps et aussi activer directement les cellules phagocytaires, pour relancer la première étape de défense au niveau du ou des sites d’infection. Pour les scientifiques, les lymphocytes T sont les véritables chefs d’orchestre de notre système immunitaire.

    Les études qui se sont penchées sur ces cellules en trouvent quasi systématiquement dans le sang des personnes qui ont été contaminées par le SARS-CoV-2 (voir notamment les travaux menés à Strasbourg https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.06.21.20132449v1.full.pdf , en Suède https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.06.29.174888v1.full.pdf , à Berlin https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.17.20061440v1.full.pdf ou en Californie https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32473127 ). Tout comme les IgA, on en détecte également chez des personnes exposées au virus mais n’ayant jamais développé de symptômes et dont la sérologie classique ne révèle aucun anticorps circulant. Dans l’étude suédoise, parmi 30 personnes proches de cas diagnostiqués et 55 donneurs de sang, les deux tiers présentaient des lymphocytes T dans leur sang mais pas d’anticorps IgG anti SARS-CoV-2.

    Plus frappant encore : on retrouve des lymphocytes T qui réagissent au SARS-CoV-2 dans des échantillons de sang prélevés… avant 2019, donc avant la pandémie ! Dans l’étude menée en Californie, de tels lymphocytes étaient ainsi détectés dans la moitié des 20 échantillons de sang prélevés entre 2015 et 2018. « Cela pourrait refléter l’existence, chez certains individus, d’une immunité croisée préexistante », concluent les auteurs. Autrement dit, des personnes ayant été en contact avec d’autres coronavirus dans le passé auraient pu fabriquer des lymphocytes T capables de reconnaître non seulement l’espèce précise de coronavirus à laquelle ils avaient été confrontés, mais aussi d’autres espèces voisines, dont le SARS-CoV-2. Un peu comme s’ils étaient dotés d’une clé passe-partout capable d’ouvrir différentes serrures relativement proches.

    D’ailleurs, en analysant de plus près ces lymphocytes, les chercheurs se rendent compte qu’ils réagissent avec la protéine Spike, ancrée dans l’enveloppe du virus et qui lui permet de pénétrer à l’intérieur des cellules (la protéine cible des vaccins en développement). Mais pas seulement. Une étude, publiée dans Nature https://www.nature.com/articles/s41586-020-2550-z , s’est penchée sur le cas de 23 survivants au SARS-CoV-1, le coronavirus qui avait sévi en 2003 (plus souvent appelé SRAS en français). Tous possèdent des lymphocytes T qui réagissent à une autre protéine appelée N, associée à l’ARN du virus et contenue à l’intérieur de l’enveloppe.

    Problème : mesurer et analyser ces lymphocytes T nécessite des techniques d’analyse beaucoup plus lourdes et coûteuses que pour les anticorps. Impossible pour l’heure de les tester en routine. « En se basant sur les tests sérologiques, on sous-estime ainsi clairement la proportion de la population exposée, en contact avec ce virus, affirme Fafi-Kremer, responsable du laboratoire de virologie du CHU de Strasbourg qui étudie la réponse lymphocytaire au virus. On sous-estime probablement aussi la part de la population immunisée contre ce virus. »

    « Probablement », car en réalité, « personne n’a pu démontrer la pertinence clinique de ces résultats », prévient Jean-Daniel Lelièvre, directeur du service d’immunologie clinique et maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor. « Il est possible, comme dans le cas du sida, que ces lymphocytes T ne nous protègent pas d’une infection ultérieure. En revanche, ils pourraient nous éviter de faire une maladie grave. C’est ce que les études sont en train de rechercher », annonce ce spécialiste, qui analyse actuellement toutes les publications d’immunologie sur le Covid pour le compte de la Haute Autorité de santé.

    « Intuitivement, on peut penser que [les lymphocytes T] nous protègent mais l’immunologie est l’endroit où l’intuition se meurt », dit Donna Farber https://www.theatlantic.com/health/archive/2020/08/covid-19-immunity-is-the-pandemics-central-mystery/614956 , microbiologiste à l’université Columbia (New York). Là est sans doute la grande leçon de toutes ces publications qui s’amoncellent sur notre réponse immunitaire : nous en savons si peu qu’il est bien difficile d’en tirer de quelconques enseignements pratiques.

    « On ne dispose pas du périscope pour suivre les agissements du système immunitaire », rappelle Anne-Marie Moulin, médecin et historienne des sciences. Nos tests sérologiques nous donnent une vision tronquée de la réalité. Voilà qui pourrait expliquer les faibles taux de séropositivité dans des régions pourtant fortement touchées par la pandémie. Et pourquoi, malgré ce faible taux de séropositivité, on n’observe (encore) que très peu de cas de réinfection.

    Cependant, cette vision tronquée pourrait nous fourvoyer dans le développement des vaccins. Bon nombre de projets se concentrent uniquement sur les anticorps circulants capables de neutraliser une seule protéine du virus : la fameuse Spike. « Il est important de ne pas se concentrer sur une seule protéine », préviennent certains spécialistes https://www.sciencemag.org/news/2020/05/t-cells-found-covid-19-patients-bode-well-long-term-immunity . « Il faudrait aussi songer à déclencher une réponse IgA au niveau des muqueuses », suggère Guy Gorochov. Pour cela, l’une des solutions serait de tester des vaccins par voie nasale. Mais pour l’heure, tous les vaccins en phase 3 passent par des injections intramusculaires, peu susceptibles de réveiller nos IgA…

    Accordons à ce virus au moins un mérite : celui de nous forcer à prendre place sur les gradins de notre théâtre immunitaire. Vu d’ici, le spectacle met à l’honneur des zones de notre corps trop souvent négligées, comme notre muqueuse nasale, ainsi que d’autres acteurs de notre système immunitaire au-delà des habituels anticorps circulants. La pandémie a révélé l’importance d’une réponse localisée et différenciée en fonction des caractéristiques des zones touchées. De même, il semble désormais nécessaire d’adopter un regard beaucoup plus territorialisé et diversifié de notre corps pour appréhender son immunité.

    #covid19 #SARS-CoV-2 #immunologie #immunité

  • MALADIES RARES : Le sang de cordon, un traitement universel ? | santé log
    https://www.santelog.com/actualites/maladies-rares-le-sang-de-cordon-un-traitement-universel

    Des travaux, présentés dans la revue Blood Advances, qui plaident en faveur d’un traitement « universel », à risque d’effets secondaires minimal pour ces maladies rares, plutôt que de rechercher des années des thérapies personnalisées.

    Cette étude, menée à l’hôpital de Pittsburg, démontre que la perfusion de sang de cordon ombilical, une source riche et accessible de #cellules_souches, permet ici de traiter de manière sûre et efficace 44 enfants nés avec divers troubles génétiques non cancéreux, [...].

  • Everything we know about #coronavirus immunity, and plenty we still don’t
    https://www.statnews.com/2020/04/20/everything-we-know-about-coronavirus-immunity-and-antibodies-and-plenty-we

    It’s not just whether someone is immune themselves. The next assumption is that people who have antibodies cannot spread the virus to others. Again, that hasn’t been shown yet.

    “We don’t have nearly the immunological or biological data at this point to say that if someone has a strong enough immune response that they are protected from symptoms, … that they cannot be transmitters,” said Michael Mina, an epidemiologist at Harvard’s T.H. Chan School of Public Health.

    [...]

    A number of countries have launched large serosurveys, so hopefully we’ll have a better sense soon of the levels of antibodies being generated by individuals who recover from Covid-19 and among the general population. For now, though, there have only been limited data released from a couple small studies.

    Scientists in Europe have pointed to strong antibody production in patients within a few weeks of infection. One study found that people were generally quick to form antibodies, which could help explain why the majority of people do not develop severe cases of Covid-19.

    But one preprint released this month complicated the landscape. (Preprints have not been peer-reviewed or published yet in a research journal.) Researchers in Shanghai reported that of 175 patients with confirmed #Covid-19, about a third had low antibody levels and some had no detectable antibodies. The findings suggest that the strength of the antibody response could correlate to the severity of infection, though that’s not known for sure. They also raised concerns that those with a weaker antibody response might not be immune from reinfection.

    But outside researchers have said that conclusions about immunity can’t be drawn from what the study found. For one, there are different kinds of antibodies, so some might exist that the test wasn’t looking for . Secondly, studies in other coronaviruses have shown that antibody responses vary from person to person, without clear implications for how protected someone is from another infection.

    And, researchers say, antibodies are not the only trick the body has to protect itself . Immune cells also form memories after an initial infection and can be rallied quickly should that same pathogen try to strike again, even without antibodies or after antibody levels fade.

    #immunité #anticorps #cellules

    • US : Poor Medical Care, Deaths, in Immigrant Detention

      Poor medical treatment contributed to more than half the deaths reported by US Immigration and Customs Enforcement (ICE) during a 16-month period, Human Rights Watch, the American Civil Liberties Union, Detention Watch Network, and National Immigrant Justice Center said in a report released today.

      Based on the analysis of independent medical experts, the 72-page report, “Code Red: The Fatal Consequences of Dangerously Substandard Medical Care in Immigration Detention,” examines the 15 “Detainee Death Reviews” ICE released from December 2015 through April 2017. ICE has yet to publish reviews for one other death in that period. Eight of the 15 public death reviews show that inadequate medical care contributed or led to the person’s death. The physicians conducting the analysis also found evidence of substandard medical practices in all but one of the remaining reviews.

      “ICE has proven unable or unwilling to provide adequately for the health and safety of the people it detains,” said Clara Long, a senior US researcher at Human Rights Watch. “The Trump administration’s efforts to drastically expand the already-bloated immigration detention system will only put more people at risk.”

      12 people died in immigration detention in fiscal year 2017, more than any year since 2009. Since March 2010, 74 people have died in immigration detention, but #ICE has released death reviews in full or in part in only 52 of the cases.

      Based on the death reviews, the groups prepared timelines of the symptoms shown by people who died in detention and the treatment they received from medical staff, along with medical experts’ commentary on the care documented by ICE and its deviations from common medical practice. The deaths detailed in the report include:

      Moises Tino-Lopez, 23, had two seizures within nine days, each observed by staff and reported to the nurses on duty in the Hall County Correctional Center in Nebraska. He was not evaluated by a physician or sent to the hospital after the first seizure. During his second seizure, staff moved him to a mattress in a new cell, but he was not evaluated by a medical practitioner. About four hours after that seizure, he was found to be unresponsive, with his lips turning blue. He was sent to the hospital but never regained consciousness and died on September 19, 2016.
      Rafael Barcenas-Padilla, 51, had been ill with cold symptoms for six days in the Otero County Processing Center in New Mexico when his fever reached 104, and nurses recorded dangerously low levels of oxygen saturation in his blood. A doctor, consulted by phone, prescribed a medication for upper respiratory infections. The ICE detention center didn’t have the nebulizer needed to administer one of the medicines, so he did not receive it, and he showed dangerously low oxygen readings that should have prompted his hospitalization. Three days later, he was sent to the hospital, where he died from bronchopneumonia on April 7, 2016.
      Jose Azurdia, 54, became ill and started vomiting at the Adelanto Detention Facility in California. A guard told a nurse about Azurdia’s condition, but she said that “she did not want to see Azurdia because she did not want to get sick.” Within minutes, his arm was numb, he was having difficulty breathing, and he had pain in his shoulder and neck – all symptoms of a heart attack. Due to additional delays by the medical staff, two hours passed before he was sent to the hospital, with his heart by then too damaged to respond to treatment. He died in the hospital four days later, on December 23, 2015.

      “Immigrant detention centers are dangerous places where lives are at risk and people are dying,” said Silky Shah, executive director of Detention Watch Network, a national coalition that exposes the injustices of the US’ immigration detention and deportation system. “The death toll amassed by ICE is unacceptable and has proven that they cannot be trusted to care for immigrants in their custody.”

      In fiscal year 2017, ICE held a daily average of nearly 40,500 people, an increase of nearly 500 percent since 1994. The Trump administration has asked Congress to allocate $2.7 billion for fiscal year 2019 to lock up a daily average of 52,000 immigrants in immigration detention facilities, a record number that would represent a 30 percent expansion from fiscal year 2017.

      “To the extent that Congress continues to fund this system, they are complicit in its abuses,” said Heidi Altman, policy director at the National Immigrant Justice Center, a nongovernmental group dedicated to ensuring human rights protections and access to justice for all immigrants, refugees, and asylum seekers. “Congress should immediately act to decrease rather than expand detention and demand robust health, safety, and human rights standards in immigration detention.”

      The new report is an update of a 2017 Human Rights Watch report that examined deaths in detention between 2012 and 2015, as well as a 2016 report by the American Civil Liberties Union, the Detention Watch Network, and the National Immigrant Justice Center that examined deaths in detention between 2010 and 2012.

      The medical experts who analyzed the death reviews for the groups include Dr. Marc Stern, the former health services director for the Washington State Department of Corrections; Dr. Robert Cohen, the former director of Montefiore Rikers Island Health Services; and Dr. Palav Babaria, the chief administrative officer of Ambulatory Services at Alameda Health System in Oakland, California, and assistant clinical professor in Internal Medicine at the University of California, San Francisco.

      Six of the new deaths examined occurred at facilities operated by the following private companies under contract with ICE: #CoreCivic, #Emerald_Correctional_Management, the #GEO_Group, and the #Management_and_Training_Corporation (#MTC).

      “ICE puts thousands of people’s health and lives at risk by failing to provide adequate medical care to the people it detains for weeks, months, and even years,” said Victoria Lopez, senior staff attorney at the American Civil Liberties Union.


      https://www.hrw.org/news/2018/06/20/us-poor-medical-care-deaths-immigrant-detention
      #privatisation #mourir_en_rétention #mourir_en_détention_administrative

      https://www.youtube.com/watch?v=VL9IKGoozII

    • Accusations de sexisme à l’Université : deux enquêteurs ont été nommés

      Les choses n’ont pas traîné. Moins de deux semaines après avoir annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les accusations de sexisme au sein du rectorat de l’Université de Genève (nos éditions précédentes), le recteur Yves Flückiger a désigné les membres de la commission d’enquête et précisé leur mission.

      https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/accusations-sexisme-universite-deux-enqueteurs-nommes/story/30911588

    • La photo du mois dans @lacite signée @albertocampiphoto :

      Combattre le sexisme, une question de timing ?

      Cela fait plusieurs mois que La Cité suit de près la problématique du sexisme au sein du milieu universitaire genevois. Après la publication, en février 2017, des résultats quelque peu inquiétants du rapport Carrière académique à l’Université de Genève : le facteur humain par Klea Faniko et l’article que lui a consacré La Cité *, voilà que, le 20 novembre, l’Université de Genève lance fièrement sa campagne #uniunie contre le harcèlement.


      https://www.lacite.info/hublot/sexisme-unige

    • #Rapport de la #commission_d'enquête indépendante sur les cas de sexisme et de harcèlement

      Mesdames, Messieurs, chères et chers collègues,

      Au cours de l’année 2017, l’Université de Genève a été confrontée à des accusations récurrentes de sexisme et de mobbing au sein du rectorat à l’égard de femmes cadres, relayées à plusieurs reprises par des articles de presse dont la plupart d’entre vous ont eu connaissance.

      En accord avec la politique de tolérance zéro adoptée par l’institution à l’égard du harcèlement sexiste et sexuel, j’ai annoncé le 1er décembre 2017 l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces accusations. Au terme de plus de deux mois d’auditions, la commission d’enquête a rendu son rapport le 3 avril dernier. D’entente avec le président du Comité d’éthique et de déontologie de l’UNIGE qui en était comme moi le destinataire, j’ai décidé de rendre ce rapport public dans son intégralité, accompagné des commentaires et mesures qu’il m’a incité à prendre.

      La commission d’enquête indépendante n’a pas relevé d’agissements relevant du sexisme et du mobbing liés au genre envers des femmes cadres de la direction de l’université et pouvant être reprochés aux membres du rectorat. La commission relève également que l’incident du stylo tel que relaté dans la presse, faisant état d’un échange supposé entre un membre du rectorat et une collaboratrice, n’a pas pu être confirmé et « doit être considéré comme n’ayant pas existé ».

      En revanche, deux cas de souffrance au travail et un cas de grand inconfort ayant été identifiés par la commission sans toutefois être qualifiés de sexisme, j’ai décidé d’un train de mesures dont vous trouverez le détail dans le communiqué de presse en annexe, qui sera adressé aux médias en fin de matinée.

      J’ai par ailleurs décidé d’accepter la démission de ses fonctions de vice-recteur que m’a présentée Michel Oris, lassé des attaques répétées dont il a fait l’objet et doutant que les conditions d’un travail serein et utile à l’institution puissent être reconstruites. Je tiens à le remercier ici pour la générosité de son engagement sans faille et à souligner l’importance de sa contribution à notre institution, reconnue par l’ensemble de l’équipe rectorale.

      Dès 12h00, le rapport complet pourra être consulté sur le site de l’UNIGE.

      En vous remerciant de votre précieuse collaboration au quotidien, et en vous encourageant à recourir à tous les outils à votre disposition si vous deviez être victime ou témoin d’actes ou de comportements relevant du harcèlement, je vous adresse, Mesdames, Messieurs, chères et chers collègues, mes salutations les meilleures.

      En attendant midi, donc...

    • Procédure réclamée contre Oris

      Article publié dans Le Courrier, le 24 avril 2018

      Le personnel administratif et la CUAE réclament une procédure contre le vice-recteur. Plusieurs de ses collaborateurs le défendent. Tous dénoncent l’incapacité de l’Uni à lutter contre le sexisme.

      MARDI 24 AVRIL 2018 RACHAD ARMANIOS

      L’Université de Genève a à cœur de s’engager contre le sexisme. PATRICK LOPRENO

      UNIVERSITÉ DE GENÈVE

      Les réactions au rapport de l’enquête indépendante sur les soupçons de sexisme au rectorat de l’université de Genève (Unige) se multiplient. Mardi, le personnel administratif et technique (PAT) et la faîtière des étudiants se sont étonnés que le vice-recteur Michel Oris n’ait pas fait l’objet d’une enquête administrative. A l’inverse, une quinzaine de ses collaborateurs ou anciens collaborateurs se sont indignés que le recteur ait accepté sa démission sans le soutenir.

      Pour rappel, les deux enquêteurs ont écarté les accusations de sexisme et de harcèlement sexué. Mais ils ont pointé deux cas de « souffrance manifeste » et un de « grand inconfort » parmi la douzaine de cadres supérieurs en lien direct avec le rectorat. Dans ces cas, une facteur important provient d’une « certaine inadéquation relationnelle » de Michel Oris, parfois maladroit dans ses relations ou clivant. Lassé des attaques, il quittera son poste de vice-recteur à fin juillet, mais restera professeur.

      L’association du PAT s’étonne qu’au vu de son « paternalisme prégnant et d’ordinaire plus marqué à l’égard des femmes », les enquêteurs n’aient pas qualifié ses comportements de « sexisme délibéré » et que le recteur n’ait pas ouvert une enquête administrative contre lui. Pourtant, s’inquiète le PAT, la cadre supérieure ayant dénoncé un incident sexiste fait, elle, l’objet d’une procédure. Dont le retrait est demandé par la CUAE, la faîtière des étudiants. A noter que l’incident n’a pas existé, selon les enquêteurs.

      « Le paternalisme est une forme de sexisme »

      La CUAE dénonce surtout un rapport d’enquête « incohérent » et un rectorat « qui ne prend pas réellement en charge les cas de sexisme et de harcèlement ». Qu’est le paternalisme sinon une forme de sexisme, pointe-t-elle dans une lettre ouverte, aussi signée par des doctorants. Aucune sanction n’est donnée contre celui qui restera professeur et continuera donc à exercer du pouvoir sur ses étudiants ou assistants, souligne la faîtière : « Nous refusons d’être les prochaines victimes, et pour cela, le recteur doit agir. »

      « Les dispositifs tels que le groupe de confiance anonyme et indépendant de l’Unige pourront être activés le cas échéant », avait expliqué Yves Flückiger au Courrier. Une enquête administrative ? Elle ne se justifie pas car les difficultés concernent ses fonctions de vice-recteur et qu’il a démissionné de ce poste, ajoutait-il.

      « On démissionne et plus rien ? L’université apparaît comme une institution hors de tout contrôle effectif, où l’on se protège entre pairs », s’offusque une ancienne assistante de Michel Oris. En 2004, elle et d’autres femmes avaient été entendues dans le cadre d’une enquête contre ce professeur. Aucun acte de harcèlement ou de discrimination n’avait été retenu, mais il avait été sanctionné pour des « difficultés relationnelles certaines », un « excès de familiarité » et l’instauration d’un climat que certains jugeaient « étouffant ». Il n’avait pas compris que certains collaborateurs, en particulier de sexe opposé, n’apprécient pas un excès de familiarité de la part d’un professeur qui n’a plus leur âge et dont ils dépendent hiérarchiquement, notait le rapport d’enquête. Celui publié le 9 avril dernier souligne encore que l’intéressé ne semble pas avoir conscience de l’inadéquation de certains comportements. « Le recteur l’a sciemment promu, confiant les ressources humaines à quelqu’un sans savoir-être », s’étrangle notre interlocutrice.

      « Totalement blanchi »

      Mais des collaborateurs ou ex-collaborateurs du professeur prennent sa défense. Ils fustigent le fait que le recteur ait accepté sa démission alors même que l’enquête l’a « totalement blanchi ». « Les seuls aspects négatifs relevés se limitent à de vagues reproches d’ordre personnel », ont-ils écrit le 10 avril. Ces soutiens sont indignés par la procédure « à charge », sans confrontation des personnes. Michel Oris, lui, s’est scandalisé dans la Tribune de Genève d’une « démarche inquisitoire », se disant victime d’un rapport relayant des « rumeurs » et constituant « une atteinte à sa personnalité ».

      Toutefois, les réactions convergent sur l’affirmation que les mesures contre le harcèlement et le sexisme, comme le groupe de confiance, ne permettront pas le règlement des problèmes à l’université, faute de véritables sanctions et faute de soutien aux victimes. En cause, surtout, le « sexisme structurel » d’une institution foncièrement « hiérarchique et inégalitaire ».

      Le personnel administratif et technique estime enfin que les tensions entre lui et le rectorat, et de manière générale le monde académique, « sont à un niveau jamais atteint auparavant ». Il demande à être associé aux réflexions pour une meilleure gouvernance. La CUAE, elle, relève qu’Yves Flückiger dira, en juin, s’il veut rempiler dans un an pour un nouveau mandat : « La décision finale n’est pas sienne, il s’agit du recteur de notre université (…) »

    • Université de Genève, la fin de l’innocence

      Dans la lutte contre le sexisme, comme des parallèles en géométrie, les aspirations et les actes de l’Université de Genève ne convergent pas. Déclamée au lendemain de la publication, en novembre 2016, d’un rapport troublant sur l’étendue du sexisme dans l’Alma mater genevoise, la politique de la « tolérance zéro » a manqué son premier test.

      Un nouveau rapport a épinglé le comportement « partenaliste », « excessivement familier » et « inapproprié » d’un vice-recteur, sans la conviction, toutefois, qu’il puisse être qualifié de « sexisme délibéré ». Un choix s’offrait à l’institution : poser le curseur sur l’un ou l’autre de ces termes. Elle a embrassé la seule option qui l’éloignait définitivement de la cible.

      La formule « sexisme délibéré » a été interprétée sous l’angle de l’absence d’intentionnalité : le vice-recteur a clamé avoir été « innocenté », le recteur Yves Flückiger décrétant que le chapitre était clos. Une décision qui tourne hâtivement le dos au questionnement que l’adoption de cette formule soulève pourtant.

      Car plaider l’absence d’intentionnalité, c’est préserver cet angle mort dans lequel se tapit le sexisme. Pourquoi ne pas avoir consulté d’autres experts, pour lesquels le « sexisme délibéré » est un ovni ?

      À quoi bon financer, avec l’argent public, des études sur le sujet, si l’on ignore ce principe cardinal, « il importe peu que l’auteur soit conscient qu’il commet un acte sexiste », comme le rappelle un professeur du droit du travail ? La méthode contre le sexisme consiste à lui arracher son déguisement et l’exposer à la lumière. Non à contribuer à le travestir.

      Le « sexisme délibéré », c’est une feuille de vigne sur le leurre de la tolérance zéro. Car le rapport ne conclut pas à son absence, mais en creux à sa présence, tout en la couvrant du voile de la non-intentionnalité. Vu de la doctrine de la tolérance zéro, cette nuance aurait dû motiver le déclenchement de mesures à la hauteur des enjeux : le sexisme est un poison lent qui, si on le laisse agir, menace d’entraver le bon fonctionnement de l’institution.

      L’affaire se solde par la seule démission spontanée (non exigée) du vice-recteur de ses fonctions rectorales. Il garde son poste de professeur et aucune sanction n’a été prise à son encontre. Pour le rectorat, vaut-il mieux une interprétation controversée qu’un acte exemplaire ?

      Cette issue ne peut que renforcer le « sentiment d’injustice » relevé dans le rapport d’avril. Et surtout cette « peur de représailles » qui entrave la libération de la parole. Les rédactions de presse se retrouvent ainsi engorgées de témoignages, vrais ou faux, alors qu’à l’Université, les lieux préposés à l’écoute du personnel en souffrance sont « peu utilisés ». Un comble.

      Les auteurs du rapport pointent également « l’insuffisance managériale » du rectorat entré en fonction il y a trois ans. Les lacunes se multiplient, au lieu d’être comblées. Il y a dans ces conclusions une telle dimension d’échec qui ne mérite pas qu’on donne à ce rectorat une deuxième chance.

      https://www.lacite.info/editorial/uni-geneve-fin-innocence

    • Sexual harassment isn’t just about sex: Groundbreaking report details persistent hostility female scientists face

      Ask someone for an example of sexual harassment and they might cite a professor’s insistent requests to a grad student for sex. But such lurid incidents account for only a small portion of a serious and widespread harassment problem in science, according to a report released this week by the National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. Two years in the making, the report describes pervasive and damaging “gender harassment”—behaviors that belittle women and make them feel they don’t belong, including sexist comments and demeaning jokes. Between 17% and 50% of female science and medical students reported this kind of harassment in large surveys conducted by two major university systems across 36 campuses.

      “We are trying to bring to the fore the concept of gender harassment,” says anthropologist Kate Clancy of the University of Illinois in Urbana, an author of the report. “The vast majority of sexual harassment that occurs is sexist hostility and crude behavior. And the literature supports that these everyday experiences may have as bad or worse personal and professional consequences as things like unwanted sexual advances.”

      Decades of failure to curb sexual harassment, despite civil rights laws that make it illegal, underscore the need for a change in culture, the report says. “We have been addressing this problem for a long time. And we have not made progress,” said cardiologist Paula Johnson, president of Wellesley College in Massachusetts and co-chair of the committee that wrote the report. “The legal system alone is really just not adequate for addressing the issues.” The authors suggest universities take measures to clearly report the number of harassment complaints they receive and investigations they conduct, use committee-based advising to prevent students from being in the power of a single harasser, and institute alternative, less formal ways for targets to report complaints if they don’t wish to start an official investigation.

      The report, Sexual Harassment of Women: Climate, Culture, and Consequences in Academic Sciences, Engineering, and Medicine, noted that many surveys fail to rigorously evaluate sexual harassment. It used data from large surveys done at two major research universities—the University of Texas system and the Pennsylvania State University system—to describe kinds of sexual harassment directed at students by faculty and staff. The most common was “sexist hostility,” such as demeaning jokes or comments that women are not smart enough to succeed in science, reported by 25% of female engineering students and 50% of female medical students in the Texas system. The incidence of female students experiencing unwanted sexual attention or sexual coercion was lower, ranging in both Texas and Pennsylvania between 2% and 5% for the former and about 1% for the latter. But the report declares that a hostile environment—even if it consists “more of putdowns than come-ons,” as Johnson puts it—makes unwanted sexual attention and coercion more likely.

      The report says women in science, engineering, or medicine who are harassed may abandon leadership opportunities to dodge perpetrators, leave their institutions, or leave science altogether. It also highlights the ineffectiveness of ubiquitous, online sexual harassment training and notes what is likely massive underreporting of sexual harassment by women who justifiably fear retaliation. To retain the talents of women in science, the authors write, will require true cultural change rather than “symbolic compliance” with civil rights laws.

      http://www.sciencemag.org/news/2018/06/sexual-harassment-isn-t-just-about-sex-groundbreaking-report-details-per

    • Révocation d’un prof agrégé (pour notamment harcèlement envers ses étudiantes) !

      "Considérant qu’il résulte de l’instruction que monsieur XXX adopte avec ses étudiants un comportement brutal et arbitraire, comme en attestent les expulsions d’étudiants d’amphithéâtre, perçues comme humiliantes selon les témoignages recueillis, dont l’une a été suivie de la déclaration publique de monsieur XXX selon laquelle « tout serait fait » pour que l’étudiant expulsé n’ait pas son année ou, dans le même sens, les 00/20 attribués par monsieur XXX à quarante-et-une copies de la promotion comportant 170 étudiants ; que l’une des étudiantes personnellement contactées par monsieur XXX, qui s’est vu attribuer la note de 3/20 après qu’elle lui avait demandé de cesser tout contact avec elle, a considéré cette notation comme constitutive de représailles ; qu’au regard du comportement général adopté par monsieur XXX à l’égard des étudiants, les intéressées se sont légitimement senties placées en situation d’intimidation ;

      Considérant qu’il résulte de l’instruction que des étudiants se sont offusqués de l’utilisation par monsieur XXX de propos grossiers et choquants en cours, relatifs aux pratiques sexuelles telles la sodomie ou la fellation ; que monsieur XXX a adressé des mails insultants et diffamatoires aux personnels administratifs et à ses collègues, comme un courriel adressé à des collègues faisant état de ce que Monsieur YYY, qui représente l’université dans les procédures disciplinaires le concernant, était accusé de plagiat par un autre universitaire"

      Publié par Serge Slama sur FB :
      https://www.facebook.com/serge.slama/posts/10156552923114647

      voilà le lien pour ce cas :
      http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid20536/bulletin-officiel.html?cid_bo=133844&cbo=1

    • #Témoignages de #sexisme_ordinaire à l’université

      Un exemple :

      Bonne pouliche reproductrice

      “Au cinquième siècle avant Jesus-Christ dans la Grèce antique, une femme servait essentiellement de bonne pouliche reproductrice. Prenez-en note pour plus tard, mesdemoiselles.”

      Un enseignant d’histoire Ancienne lors de notre second cours de première année en licence d’Histoire … Des années plus tard, cette remarque demeure encore dans ma tête et me choque toujours autant, surtout lorsque l’on prête attention au sous-entendu qu’elle contient.

      https://payetafac.tumblr.com

    • GARCIA Project

      The GARCIA Project is concerned with the implementation of actions in European Universities and research centres to promote a gender culture and combat gender stereotypes and discriminations. The project runs from February 2014 to January 2017.

      By taking into account the involved organisations, but also their broader national context, this project aims to develop and maintain research potential and skills of both, women and men researchers, in order to sustain the quality of their working conditions.

      Particular attention is given to the early stages of academic and scientific career. The project focuses on both, STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics) and SSH (Social Sciences and Humanities) disciplines to assure that the aim of transforming academia and research towards a more gender equal environment can be extended to all levels of the institution by putting into practice the best systemic organisational approaches.

      Macro, meso and micro level analyses will be followed by the implementation of action plans, which are mainly directed to: gender regimes; awareness raising on gendered practices; gender equality in management and decision making; the phenomenon of Leaky Pipeline; the implicit gendered subtexts in evaluating excellence.

      http://garciaproject.eu

    • Gender and Precarious Research Careers

      The literature on gender and science shows that scientific careers continue to be characterised – albeit with important differences among countries – by strong gender discriminations, especially in more prestigious positions. Much less investigated is the issue of which stage in the career such differences begin to show up.

      Gender and Precarious Research Careers aims to advance the debate on the process of precarisation in higher education and its gendered effects, and springs from a three-year research project across institutions in seven European countries: Italy, Belgium, the Netherlands, Iceland, Switzerland, Slovenia and Austria. Examining gender asymmetries in academic and research organisations, this insightful volume focuses particularly on early careers. It centres both on STEM disciplines (Science, Technology, Engineering and Mathematics) and SSH (Social Science and Humanities) fields.

      Offering recommendations to design innovative organisational policies and self-tailored ‘Gender Equality Plans’ to be implemented in universities and research centres, this volume will appeal to students and researchers interested in fields such as Gender Studies, Sociology of Work and Industry, Sociology of Knowledge, Business Studies and Higher Education.


      https://www.taylorfrancis.com/books/e/9781351781428
      #précarité #carrière #livre

    • Harcèlement sexuel : 
dans l’enseignement supérieur, des #cellules_d’écoute au compte-gouttes

      La ministre de l’Enseignement supérieur avait annoncé il y a près d’un an la généralisation dans toutes les universités de tels lieux. Plusieurs semaines après la rentrée, des initiatives ont bien été mises en place, mais chaque établissement fait comme il l’entend et à moyens constants.
      « Lors d’un oral, un enseignant à Paris-I m’a fait remarquer à la fin de ma présentation que je devrais arrêter de me caresser les seins pendant que je parlais, ça distrayait le public. J’avais en réalité épousseté mon tee-shirt pour y enlever une miette. Je n’ai parlé à personne de son comportement, je n’aurais pas su vers qui me tourner et je craignais un retour de bâton », lance Sandra (1), 27 ans. Les faits qu’elle relate datent de quelques années, mais les choses n’ont malheureusement pas radicalement changé depuis. Portée par la vague #MeToo, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait annoncé en décembre que toutes les universités et écoles devraient se doter de cellules d’écoute et de lutte contre le harcèlement sexuel dès cette rentrée. Promettant, en outre, de suivre de « très près la réalisation de ces objectifs ».

      Rien de vraiment nouveau. Selon la ministre, ces cellules existaient déjà en 2017 dans une vingtaine d’universités. Le tout était donc de les généraliser. En 2015, une circulaire incitait déjà les établissements à se doter de moyens de prévention et de prise en charge du harcèlement sexuel. Cette fois-ci, le coup de pression a-t-il été suivi d’effets ?

      Pour suivre l’avancement du dossier, le ministère a mis en ligne une cartographie en open source recensant les initiatives des établissements visant à lutter « contre les violences sexistes et sexuelles ». Soixante-cinq sont répertoriées, mais seulement 25 renvoient à des dispositifs opérationnels, 25 autres sont en cours d’installation et le reste en cours de réflexion (14) ou sans statut (1). Contacté, le ministère n’a pour le moment pas souhaité donner plus d’éléments sur les modalités de mise en œuvre de cette mesure. Camille (1), de l’association Clasches (Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur) souligne : « Ça n’a pas du tout été mis en place partout. Des réflexions sont lancées, mais pour l’heure ça n’a pas révolutionné le paysage universitaire. Les initiatives recensées sont en plus très inégales. Ça peut être une cellule ou juste un plan d’action dont on ne connaît pas l’application. »
      Pionnier

      C’est en 2008, à l’université Lille-III, qu’a été fondée la première cellule de veille de France sous l’impulsion de Nathalie Coulon, enseignante-chercheuse en psychologie. Depuis sa création, une soixantaine de saisines ont été enregistrées. « La moitié n’est pas du registre du harcèlement sexuel. Mais ce qu’on voit n’est pas ce qui existe réellement. Certains en parlent à d’autres ou le gardent pour eux », note-t-elle. Etudiants, doctorants, personnels, tous peuvent témoigner.

      Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’université de Lille chargée de l’égalité femmes-hommes explique : « L’université est un lieu où se développent des violences sexistes et sexuelles, notamment en raison des rapports de pouvoir très particuliers. S’il arrive quelque chose, on peut nous envoyer un mail. Après un premier rendez-vous, au-delà de l’écoute et des conseils, une enquête interne indépendante peut être menée par la cellule. On peut ensuite convoquer les instances de discipline et accompagner la victime. »

      La forme que prend la cellule est laissée à la libre appréciation des établissements. Celle de l’université de Bordeaux, qui existe depuis 2015, comme celle de Clermont-Auvergne, créée en septembre, se basent sur le principe lillois avec un dispositif interne et dédié. L’Université Sorbonne-Paris-Cité, entre autres, a choisi l’externalisation en la confiant à l’Institut en santé génésique. L’Institut polytechnique (INP) de Grenoble s’est récemment penché sur la question. Ici, pas de cellule dédiée, mais deux dispositifs pour traiter les risques psychosociaux (harcèlement moral, sexuel, racisme…) : un pour le personnel, un autre pour les doctorants et les étudiants, toujours en cours d’élaboration.
      « Un regard plus extérieur

      Tous disent la même chose. La généralisation des cellules est une nécessité. Leur mise en place reste toutefois pour le moment basée sur la bonne volonté des établissements. « La difficulté est que tout se fait à moyens constants », confie Ioannis Parissis, vice-président en charge des ressources humaines à l’INP Grenoble. A Lille, Nathalie Coulon dresse le même constat : « Il ne suffit pas de décréter qu’il faudrait qu’il y en ait. C’est un chemin qui prend du temps, il faut mobiliser des personnes, les former, avoir des moyens. Dans ma déclaration d’heures de l’année dernière, je n’ai eu que six heures d’équivalent TD de gratification. Par rapport au temps consacré, c’est ridicule. Les autres personnes font ça dans le cadre de leur mission ou en plus du reste. C’est du bénévolat. »

      Pour Clasches, les cellules sont un premier pas. Mais la réflexion doit aller plus loin avec des faits punis à leur juste mesure. « On milite pour qu’il y ait un regard plus extérieur sur ces affaires. Une fois que des procédures disciplinaires arrivent à être lancées, ce sont des personnes de l’établissement qui jugent leurs collègues ou étudiants. Rien n’empêche qu’en interne, le travail soit fait pour étouffer les affaires. D’ailleurs, lorsque des sanctions sont prononcées, très peu mentionnent le terme "harcèlement sexuel", on parle plutôt de "comportement inapproprié". Les établissements tentent de ne pas rester inactifs, tout en donnant un minimum de sanction. » Le collectif plaide pour une remise à plat de ces procédures dans lesquelles les victimes, dépossédées de leur affaire, n’ont qu’un statut de témoin.

      https://www.liberation.fr/france/2018/11/04/harcelement-sexuel-dans-l-enseignement-superieur-des-cellules-d-ecoute-au
      #France

    • A l’#ENS #Lyon, la culture du silence face à des affaires de harcèlement

      Depuis l’émergence du mouvement #Metoo il y a un an, au moins cinq affaires de harcèlement et de sexisme ont secoué la célèbre grande école. Une timide libération de la parole, malgré la frilosité d’une direction plus soucieuse de préserver la réputation d’#excellence de l’établissement.


      https://www.mediacites.fr/enquete/2018/11/28/a-lens-lyon-la-culture-du-silence-face-a-des-affaires-de-harcelement

    • Violences sexuelles : dans l’enseignement supérieur et la recherche aussi, #SupToo !

      Plus d’une centaine d’universitaires, venus de toutes les disciplines, appellent à témoigner des violences sexistes ou sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche, grâce aux réseaux Tumblr SupToo et #SupToo. Loin d’être des lieux préservés, « nos établissements sont des espaces où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels ».

      Toutes les enquêtes le montrent, les violences faites aux femmes concernent tous les milieux sociaux et professionnels. Il n’y a donc aucune raison que nos universités et établissements d’enseignement supérieur et de recherche en soient préservés. D’autant plus qu’en leur sein les relations hiérarchiques se conjuguent souvent aux rapports de pouvoir multiples liés à l’autorité, au prestige, aux grades et aux fonctions.

      Le recrutement des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs, leurs promotions, l’attribution de responsabilités ou le financement des contrats doctoraux sont décidés par des pair·e·s. En master ou en thèse, certaines démarches administratives (réinscription, bourse, titre de séjour, etc.), les demandes de financement, les lettres de recommandation, les candidatures à des postes ou les autorisations de publication nécessitent l’appui des responsables de master, de mémoire, du directeur ou de la directrice de thèse, de laboratoire, d’équipe de recherche etc.

      Loin d’être des lieux préservés, nos établissements d’enseignement supérieur sont donc des espaces propices aux violences sexistes et sexuelles, où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels.

      D’un établissement à l’autre, cela conduit à des situations qui se ressemblent tristement.

      C’est l’étudiante, d’abord fière que son responsable de diplôme souhaite travailler sur son projet de mémoire le soir après les cours, et qui se trouve progressivement prise dans une spirale sans plus savoir comment dire non. Elle commence à ne plus venir en cours, subit les blagues de son harceleur devant le rire des autres étudiant·e·s et finit par arrêter ses études, dans l’incompréhension totale de ses parents.

      C’est la doctorante qui, en colloque à l’étranger, ne sait plus comment faire comprendre à son directeur de thèse que non, elle n’a pas besoin d’être raccompagnée jusqu’à la chambre de son hôtel. Une fois rentrée dans son laboratoire, elle craindra les échanges seule avec lui, il lui reprochera alors d’être moins investie, et préfèrera soutenir un autre projet plus prometteur.

      Ainsi, les violences bénéficient d’un contexte favorable : abus de pouvoir et de confiance, dépendance et silence, vulnérabilité exacerbée pour les étudiantes étrangères connaissant mal leurs droits et plus isolées. Car la personne qui les dénoncera courra le risque d’être privée de toute chance d’avoir une carrière académique ; il sera facile d’avancer des motivations scientifiques (manque de qualification ou de motivation) pour convaincre les instances compétentes de rejeter sa candidature à un recrutement ou une promotion. Bien sûr des sections disciplinaires existent et sont parfois mobilisées mais elles sont composées de pair.e.s appartenant à l’établissement, trop peu formé.e.s et outillé.e.s sur ces sujets, méconnaissant jusqu’à leur propre rôle, et leur saisine peut s’avérer compliquée, largement tributaire du bon vouloir de la direction ou présidence de l’établissement, du rectorat ou du ministère.

      Depuis quelques années les choses commencent à changer. Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles se mettent en place, des formations toujours plus nombreuses sont proposées, des guides sont publiés, des campagnes de sensibilisation sont produites et des groupes de travail existent, avec le soutien du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Une dynamique très positive est enclenchée, avec un investissement remarquable des personnes qui portent ces dispositifs, et des associations partenaires. Mais cela ne suffit pas, les sanctions envers les agresseurs sont souvent minimes et les moyens manquent cruellement.

      L’expérience des établissements mobilisés montre que, pour pouvoir entendre la parole des témoins et des victimes, accompagner ces dernières dans toutes les dimensions nécessaires (médicale, juridique, psychologique, sociale…), mais aussi mener des actions de prévention, tous les établissements doivent disposer d’au moins une personne formée et à temps plein sur les questions d’égalité. De plus, l’institution doit maintenant prendre conscience de l’ampleur du phénomène et construire des garde-fous plus efficaces contre les violences faites aux femmes.

      Pour la mise en œuvre effective de la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique, nous demandons donc que des moyens conséquents soient dégagés, accompagnés d’une large réflexion sur les dysfonctionnements de nos établissements. Nous appelons le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, la conférence des présidents d’université, la conférence des grandes écoles, la conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, les président.e.s d’université, les syndicats, les associations et l’ensemble des personnels à se saisir pleinement de ces enjeux.

      Afin de soutenir cette dynamique, nous invitons toutes les femmes et tous les hommes à partager leur expérience en tant que témoin ou victime de violences sexistes ou sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche. Plusieurs réseaux existent : Tumblr SupToo, #SupToo. Vous pouvez aussi vous adresser à la mission Égalité ou à la cellule contre le harcèlement de votre établissement lorsqu’elle existe, et soutenir sa mise en place lorsqu’elle n’est pas encore instituée.

      Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche forment les citoyens et citoyennes de demain, ils se doivent d’être exemplaires en matière d’égalité et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ensemble, mobilisons-nous pour un enseignement supérieur et une recherche sans violences.

      Signataires :

      Sylvie Cromer – sociologie
      Philippe Liotard – épistémologie
      Séverine Lemière – économie
      Colette Guillopé – mathématiques
      Réjane Sénac – science politique
      Yves Raibaud – géographie
      Gabrielle Houbre – histoire
      Brigitte Ranque – médecine
      Béatrice Delzangles - droit public
      Nolwenn Lécuyer – archéologie
      Claudine Hermann – physique
      Rozenn Texier-Picard – mathématiques
      Artemisa Flores Espinola – sociologie
      Kamila Bouchemal – études de genre, littératures comparées
      Michèle Ferrand – sociologie
      Elisabeth Luquin – anthropologue
      Cendrine Marro – psychologie et sciences de l’éducation
      Anne-Laure Féral-Pierssens – médecine
      Dominique Chandesris – physique
      Pascale Molinier – psychologie sociale
      Barbara Schapira – mathématiques
      Nathalie Bertrand – informatique
      Rachel Silvera – économie
      Rebecca Rogers – histoire
      Catherine Marry – sociologie
      Hélène Marquié – études de genre, art
      Françoise Vouillot – psychologie
      Jules Falquet – sociologie
      Gwenaelle Perrier – science politique
      Marion Charpenel – sociologie
      Anne Eydoux – économiste
      Florence Rochefort – histoire
      Hélène Fleckinger – cinéma
      Erika Flahault – sociologie
      Marion Girer – droit
      Dominique Fougeyrollas – sociologie
      Azadeh Kian – sociologie
      Françoise Milewski – économie
      Christelle Hamel – sociologie
      Sophie Pochic – sociologie
      Patrick Laurenti – biologie
      Hélène Nicolas – anthropologie
      Françoise Picq – science politique
      Nathalie Lapeyre – sociologie
      Hélène Breda – sciences de l’information et de la communication
      Marina Rosas-Carbajal – sciences de la Terre
      Fatiha Talahite – économie
      Delphine Naudier – sociologie
      Mathilde Guergoat-Larivière – économie
      Anne-Marie Devreux – sociologie
      Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles – épidémiologiste
      Fabienne Gillonnier – EPS-STAPS
      Lucile Ruault – sociologie politique
      Marion Tillous – géographie
      Eliane Viennot – littérature
      Fabrice Dhume – sociologie
      Jessica Brandler-Weinreb – sociologie
      Coline Cardi – sociologie
      Anne Bertrand – mathématiques
      Margaret Maruani – sociologie
      Soline Blanchard – sociologie
      Virginie Nicaise – psychologie
      Anne-Françoise Bender – gestion
      Nathalie Coulon – psychologie
      Christine Gruson – sociologie
      Rose-Myrlie Joseph – sociologie
      Geneviève Pruvost – sociologie
      Catherine Thibault – physique nucléaire et physique des particules
      Joëlle Wiels – biologie
      Hélène Périvier – économie
      Hyacinthe Ravet – sociologie et musicologie
      Cécile Ottogalli-Mazzacavallo – histoire
      Delphine Chedaleux – histoire des médias
      Geneviève Pezeu – sciences de l’éducation
      Frédéric Le Roux - mathématiques
      Indira Chatterji - mathématiques
      Maxime Forest – science politique
      Anaïs Bohuon – STAPS
      Clare Ramsbottom – anglais
      Didier Chavrier – sciences de l’éducation
      Nahema Hanafi – histoire
      Claire Blandin – sciences de l’information et de la communication
      Fabrice Virgili – histoire
      Karine Bergés – civilisation espagnole
      Natacha Lillo – civilisation espagnole contemporaine
      Yannick Chevalier – grammaire et stylistique française
      Pascale Rialland – biologie
      Antoine Cazé – littérature américaine
      Anne Le Friant – sciences de la Terre
      Pascal Tisserant – psychologie sociale
      Michela Petrini – physique
      Christian Brouder – physique
      Condon Stéphanie – socio-démographie
      Christine Rivalan Guégo – études hispaniques
      Alice Debauche – sociologie
      Emmanuel Fureix – histoire
      Magali Mazuy – sociologie et démographie
      Camille Schmoll – géographie
      Jean-Christophe Komorowski – sciences de la Terre
      Florence Gherchanoc – histoire
      Annik Houel – psychologie sociale
      Françoise Thébaud – histoire
      Laure Bonnaud – biologie
      François Bouteau – biologie
      Marguerite Cognet – sociologie
      Josette Feral – études théâtrales
      Nathalie Feuillet – sciences de la Terre
      Éric Queinnec – biologie
      Régine Dhoquois – droit
      Marion Paoletti – science politique
      Cedric Lemogne – médecine
      Sandrine Rousseau – économie
      Antigoni Alexandrou – physique
      Audrey Darsonville – droit
      Fanny Gallot – histoire
      Gaël Pasquier – sociologie
      Romain Pudal – sociologie
      Silyane Larcher – science politique
      Claire Cossée – sociologie
      Irène Peirera – philosophie
      Aude Rabaud – sociologie et anthropologie
      Samir Hadj Belgacem – sociologie
      Marion Carrel – sociologie
      Violaine Girard – sociologie
      Lissel Quiroz – histoire
      Laure Pitti – sociologie
      Abdellali Hajjat – science politique
      Arlette Gautier – sociologie
      Frédérique Le Doujet-Thomas – droit
      Sandy Montanola – information et communication
      Irène Berthonnet – économie
      Myriam Hachimi Alaoui – sociologie
      Lissel Quiroz – histoire
      Jérôme Courduriès – anthropologue
      Jean-Baptiste Combes – économie de la santé
      Miyana Hémadi – chimie

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/061218/violences-sexuelles-dans-l-enseignement-superieur-et-la-recherche-au

    • Discriminations en tout genre à l’Université. Recommandations à l’attention du Rectorat.

      Messages clés

      Le Service Egalité ainsi que la division des ressources humaines de l’Université de Genève mettent en place des mesures pour favoriser l’égalité et le bien-être : promotion de la diversité, lutte contre les discriminations, sensibilisation.
      Malgré ces mesures, sexisme, paternalisme et malaises professionnels étaient encore rapportés à la Cellule Confiance en 2018.
      Fort de ce constat, le présent rapport contribue à l’effort universitaire en la matière en adressant ses recommandations au Rectorat.

      Résumé

      La campagne #UNIUNIE diffusée depuis 2017 par le Service Egalité a constitué une démarche active pour sensibiliser les personnes qui fréquentent l’Université à l’existence du harcèlement sexuel et sexiste au sein même de l’institution.

      Durant le semestre de printemps 2019, les 21 étudiant-e-x-s de la clinique d’analyse sociale ont réalisé 26 entretiens auprès d’étudiant-e-x-s et du corps enseignant pour mieux appréhender les effets de la campagne #UNIUNIE et les expériences de #discrimination. Le cours a également bénéficié des contributions de 3 expertes en politiques de genre et d’égalité, internes et externes à l’université.

      Ces étudiant-e-x-s de Master ont développé une liste de 14 #recommandations adressées au Rectorat de l’Université de Genève. Ces dernières visent à favoriser l’inclusion et le respect des modes de vie pluriels à l’université. À travers un travail collaboratif élaboré autour de réflexions, de discussions, de revues de littérature et d’entretiens menés seul-e-x-s ou en groupes, nous avons produit des recommandations orientées sur cinq axes : la sensibilisation, l’inclusion, l’agir civique, la transparence des procédures et l’adaptation des structures universitaires aux modes de vie pluriels. Ces mesures élargissent en outre les actions menées par l’Université dans cette campagne en incluant d’autres formes de discriminations.

      https://www.unige.ch/sciences-societe/socio/fr/publications/sociobrief/sociobrief-1

  • Les trésors cachés de la graisse - Sciencesetavenir.fr
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-tresors-caches-de-la-graisse_115166

    On la traque sans relâche. Et pourtant ! les médecins multiplient les découvertes sur cet incroyable tissu en passe de devenir un véritable or jaune

    Pourtant, d’ordinaire, on la déteste ! Comme chaque été, de nouveaux régimes promettent de la faire disparaître pour nous permettre de retrouver la minceur qui convient à l’impératif esthétique de nos sociétés occidentales. Mais le surplus de graisse corporelle est aussi connu pour être cause de multiples troubles. Selon l’Organisation mondiale de la santé (étude juin 2016), le surpoids et l’obésité sont, en effet, responsables du diabète, de troubles musculo-squelettiques (en particulier d’arthrose), de certains cancers (endomètre, sein, ovaires, prostate, foie, vésicule biliaire, rein et côlon), et de maladies cardio-vasculaires. D’où l’importance du maintien d’un poids optimal défini par l’indice de masse corporel (IMC = poids/ taille2). Pourtant, on le sait moins, la graisse corporelle - en proportion normale - est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Mieux ! « Elle est un organe à part entière », affirme Sébastien Garson, docteur en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, qui exerce notamment au centre hospitalier de Senlis (Oise). Le tissu adipeux représente en effet 10 à 20 % du poids d’un adulte. « Il est le principal réservoir d’énergie de l’organisme, un isolant qui protège les organes vitaux mais aussi un tissu produisant un grand nombre d’hormones essentielles à de nombreuses réponses physiologiques », détaille Sébastien Garson. La graisse est même source de cellules souches, capables de se diviser et se différencier en divers types cellulaires.

    #graisse #organe #cellules_souches

  • Bienfaits et dangers de la révolution génétique
    Dernier pas vers la sélection humaine

    #Jacques_Testart
    #éthique #génétique #autoprocréation #cellules #gamètes

    Comment des résolutions éthiques ou législatives seraient-elles capables de s’opposer à la
    revendication de procréer des enfants « de meilleure qualité » dès que la proposition en sera faite ?

    Pourtant, c’est dans l’indifférence que se prépare la sélection des humains dans les éprouvettes des biogénéticiens.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/07/TESTART/57641
    http://jacques.testart.free.fr/public/pdf/texte1010.pdf

  • Un couple autorisé à congeler le cordon ombilical de leur bébé pour le soigner plus tard
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/cote-d-azur/alpes-maritimes/couple-autorise-congeler-cordon-ombilical-leur-bebe-soi

    Les parents d’un enfant sur le point de naître à Nice, dont la famille compte plusieurs cas de #cancers foudroyants, ont été autorisés par la justice à conserver le #cordon_ombilical du bébé à des fins thérapeutiques pour lui-même, une première en France, a-t-on appris lundi auprès de leur avocat.

    Juridiquement parlant, rappelle [l’avocat], la loi française prévoit que le cordon ombilical appartienne à la mère (...) Si la mère ne dit rien, c’est un déchet opératoire. Si l’hôpital suggère qu’elle peut l’abandonner au profit de la collectivité, elle peut signer un papier", poursuit l’avocat.

    Le leader européen de la congélation de cordons :
    http://ch.cryo-save.com/fr-ch/au-sujet-de-cryo-save/qui-nous-sommes

    #cellules_souches

  • #Manuel_Valls et #Jean-Jacques_Urvoas se déplacent aujourd’hui à la #maison_d'arrêt de #Nîmes, l’une des plus surpeuplées de France avec un taux d’occupation de 207% soit 395 #détenus pour seulement 192 places. Au premier juillet dernier, jamais les #prisons_françaises n’avaient été aussi peuplées. Et le gouvernement n’a toujours pas trouver les moyens d’y remédier.

    68.859 personnes incarcérées, c’est un record absolu qui a des conséquences concrètes : plus de 15.000 détenus hébergés dans des #cellules trop petites, 1648 d’entre eux dorment sur un matelas à même le sol soit 68% de plus que l’an dernier. Principales causes de cette hausse historique : les #magistrats placent plus souvent les suspects en #détention_provisoire et ils hésitent davantage à effectuer des remises en #liberté ou des aménagements de peine pour les personnes condamnées.
    Construire de nouvelles prisons ?

    Le gouvernement souhaite la construction de #nouvelles_prisons ; mais la solution est coûteuse et entraîne des délais. En attendant, le #garde_des_Sceaux veut convaincre les magistrats d’utiliser les alternatives à l’incarcération, mais le #climat_sécuritaire du moment n’y contribue guère. Il y a d’autres leviers sur lesquels agir comme une meilleure répartition des détenus. Le démographe #pénitentiaire Pierre-Victor Tournier relève par exemple que sur la région de Toulouse dont dépend la maison d’arrêt de Nîmes, il y a deux cents places inoccupées dans les #centres_de_détention qui hébergent uniquement des personnes condamnées. La contrôleuse générale des prisons, Adeline Hazan, préconise pour sa part d’établir un numerus clausus pour chaque établissement.

    http://www.franceinfo.fr/actu/justice/article/surpopulation-carcerale-valls-et-urvoas-la-maison-d-arret-de-nimes-810647
    blob:https%3A//www.dailymotion.com/28dec8bb-ab33-4d54-8533-b30697a87fdc
    http://www.franceinter.fr/societe/manuel-valls-et-jean-jacques-urvoas-a-la-maison-d-arret-de-nimes
    La maison d’arrêt de Nîmes a été mise en service en novembre 1974 à la périphérie sud-est de la ville de Nîmes (préfecture du Gard), au lieu-dit \"Le Mas de Possac\". Cette construction a remplacé la vieille maison d’arrêt installée depuis 1785 dans un couvent de religieuses, au coeur de la ville, face aux arènes romaines. La maison d’arrêt de Nîmes est le seul établissement pénitentiaire du Gard. Elle reçoit les prévenus et les condamnés des tribunaux de Nîmes et d’Alès. Environ 380 détenus y sont écroués, femmes et hommes.
    http://prison.eu.org

    • 80 000 DÉTENUS EN 2017 ?
      Réforme et dérive de l’administration pénitentiaire.

      En juillet 2004, le nombre de personnes incarcérées en France a dépassé 64 000, un chiffre inconnu depuis la Libération. Il s’est depuis stabilisé au-dessus de 60 000 détenus, alors qu’il était de 48 216 en 2001, et de 38 639 en 1980. Ce record a été l’apogée (provisoire ?) d’un mouvement d’inflation carcérale qui, à quelques exceptions près, a marqué avec constance les trois dernières décennies. Il s’agirait alors de montrer à la fois la fonction de #parcage de la prison pour des franges croissantes de population durablement écartées du #marché_du_travail, et, plus largement, son rôle #disciplinaire vis-à-vis de populations précarisées contraintes sous la #menace_pénale d’accepter la nouvelle donne sociale. Les États-Unis, avec une « #industrie_carcérale » florissante et plus de 2 000 000 de détenus, figureraient le sombre avenir de notre système carcéral.
      Pourtant, en France, si la population détenue demeure dans son écrasante majorité constituée d’hommes jeunes en situation de #grande_précarité_sociale, les motifs et les durées d’incarcération ont connu de profondes transformations qui mettent à l’épreuve l’univocité des interprétations : stabilisation et fluctuations significatives du nombre d’entrées (à la baisse en 1980 et 2002), augmentation du nombre de personnes suivies en « milieu ouvert » (plus de 120 000 aujourd’hui), allongement de la durée moyenne d’incarcération (de 4 à 8 mois), pourcentage croissant des personnes condamnées pour des atteintes aux personnes (notamment pour des #infractions_sexuelles), vieillissement de la population carcérale, etc.
      Qui va en prison et pour combien de temps ? Qui n’y va plus ou moins et quelles réponses pénales sont apportées à leurs actes ou pas ?

      http://www.editionsamsterdam.fr/80-000-detenus-en-2017
      Le Parti Zozialiste est en passe de pulvériser cette sombre prédiction !

    • Vous avez dit « #réforme_pénale » ?

      Le désormais traditionnel mouvement de printemps des matons lancé par l’UFAP-UNSA ne vous aura pas échappé : sur fond de « réforme pénale » les pisse-copie de la presse régionale et nationale ressortent leurs titres éculés sur la «  grogne » et les « surveillants qui tirent la sonnette d’alarme  »  ; photos de palettes en feu de Villefrance-sur-Saône à Fleury en passant par Arras ou #Nîmes ; de CRS qui les gazent au-dessus de la tête et finissent par les prendre dans leurs bras, les collègues… Rien de neuf, com’ toujours ; ils demandent « la restauration de l’autorité de l’Etat  » : « On perd de l’autorité. Les #surveillants sont les oubliés des réformes successives », et dénoncent pêle-mêle, «  agressions, prise d’otages et trafics de matériel interdit ». Ils auraient tort de pas continuer puisque ça marche. Il y a un an, ils obtenaient des portiques high-tech et autres gadgets sécuritaires (33 millions d’euros) ainsi que des soussous dans la popoche (cf. l’Envolée N 36).

      http://lenvolee.net/editorial-de-lenvolee-n-39-qui-vient-de-sortir/#more-1377

  • Stanford researchers ‘stunned’ by stem cell experiment that helped stroke patient walk
    https://www.washingtonpost.com/news/to-your-health/wp/2016/06/02/stanford-researchers-stunned-by-stem-cell-experiment-that-helped-str

    Des #cellules_souches de la moelle osseuse dont le mode d’action ne se fait pas via leur transformation en tissu nerveux.

    While the research involved only 18 patients and was designed primarily to look at the safety of such a procedure and not its effectiveness, it is creating significant buzz in the neuroscience community because the results appear to contradict a core belief about brain damage — that it is permanent and irreversible.

    The results, published in the journal Stroke, could have implications for our understanding of an array of disorders including traumatic brain injury, spinal cord injury and Alzheimer’s if confirmed in larger-scale testing.

    The work involved patients who had passed the critical six-month mark when recoveries generally plateau and there are rarely further improvements. [...]

    The one-time therapy involved surgeons drilling a hole into the study participants’ skulls and injecting stem cells in several locations around the area damaged by the stroke. These stem cells were harvested from the bone marrow of adult donors. While the procedure sounds dramatic, it is considered relatively simple as far as brain surgery goes. The patients were conscious the whole time and went home the same day.

    [...]

    “Their recovery was not just a minimal recovery like someone who couldn’t move a thumb now being able to wiggle it. It was much more meaningful. One 71-year-old wheelchair-bound patient was walking again,” said [Gary] Steinberg [the study’s lead author and chair of neurosurgery at Stanford] who personally performed most of the surgeries.

    [...]

    Steinberg said that the study does not support the idea that the injected stem cells become neurons, as has been previously thought. Instead, it suggests that they seem to trigger some kind of biochemical process that enhances the brain’s ability to repair itself.

    “A theory is that they turn the adult brain into the neonatal brain that recovers well,” he explained.

    [...]

    Nicholas Boulis, a neurosurgeon and researcher at Emory University, said the study appears to support the idea that there may be latent pathways in the brain that can be reactivated — a theory that has been “working its way to the surface” over the past few years.

    #AVC

  • Les cellules tumorales dans le sang prédisent la réponse à la chimio
    http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=12277

    Des scientifiques membres du centre GENYO et de l’Université de Grenade découvrent que ces cellules sont un magnifique instrument clinique pour déterminer la réponse à des traitements administrés à des patients de cancer du côlon. Leur travail a reçu un prix lors du IXème Congrès International sur Maladie Résiduelle Minimale du Cancer, célébré récemment à Paris.

    Des scientifiques grenadins ont démontré pour la première fois que la détection de cellules tumorales circulantes (CTCs) dans le sang, en étudiant chez elles la présence de marqueurs génétiques déterminés, est une technique qui permet de prédire avec une grande précision la réponse des patients avec un cancer avancé à la chimiothérapie, et même les effets secondaires associés qu’ils subiront. La clé se trouve dans l’identification de protéines concrètes dans ces cellules, qui les rendent spécialement sensibles à des médicaments spécifiques.

    #santé
    #chimiothérapie
    #cellules-tumorales
    #tumeur
    #cancer