#centre_

  • Le nouveau visage de la #pauvreté

    Plus de 2500 personnes ont fait la queue samedi pour obtenir un #colis_alimentaire. La crise du #coronavirus a plongé de nombreuses familles dans la #précarité.

    Une queue de plusieurs centaines de mètres et environ trois heures d’attente pour un colis alimentaire d’une valeur de 20 francs ont jeté brutalement la lumière sur une nouvelle précarité à Genève. Plus de 2500 personnes se sont déplacées samedi à la patinoire des Vernets pour obtenir de quoi tenir.

    Environ 1300 colis ont été distribués – ceux qui n’ont pas pu être servis recevront des bons d’achat alimentaire. Quelques articles hygiéniques, du riz, des pâtes, du sucre, de l’huile, une boîte de thon et deux boîtes de sauce tomate. Le strict minimum.

    Une opération exceptionnelle de par son ampleur, qui n’aurait pu avoir lieu sans l’impulsion de l’association la #Caravane_de_solidarité et sa soixantaine de bénévoles mobilisés vendredi et samedi ainsi qu’aux #dons de privés qui ont afflué tout le week-end. Une #distribution_alimentaire à laquelle les Genevois devront peut-être s’habituer. Il y a un mois, la femme à l’origine de cette organisation – elle souhaite garder l’anonymat, traumatisée par l’arrestation qu’elle a subie il y a quinze jours (notre édition du 20 avril : https://lecourrier.ch/2020/04/19/la-caravane-mene-au-poste) – préparait 150 colis avec son mari. Depuis, la hausse est exponentielle : environ 800 sacs la semaine dernière, 1370 samedi.

    « Sous le radar »

    De rebelle, l’association est devenue partenaire et a obtenu le soutien de la #Ville_de_Genève et des acteurs sociaux institutionnels. La #distribution de samedi s’est donc faite en collaboration avec le #Centre_social_protestant, les #pompiers volontaires de la Ville pour les aspects logistiques, #Médecins_sans_frontières pour le concept sanitaire et enfin les #Colis_du_cœur et la #fondation_Partage pour la #nourriture et les #bons. Les #Hôpitaux_universitaires, eux aussi, étaient présents et proposaient un #accès_aux_soins. Les services sociaux de la Ville de Genève étaient là également afin d’orienter les personnes qui en auraient besoin vers des dispositifs moins ponctuels.

    « Cette crise a révélé une #précarité_invisible, sous le radar des institutions. Celle de familles qui s’en sortaient juste-juste et qui ont soudainement basculé dans la pauvreté », explique Alain Bolle, directeur du Centre social protestant. Selon lui, ces familles qui vivotaient et qui ont perdu brutalement leurs revenus sont avant tout des personnes en situation irrégulière. « On ne peut pas parler de cette situation sans évoquer #Papyrus (l’opération genevoise de régularisation des personnes #sans-papiers, ndlr). On en a régularisé plus de 2000, leur nombre total est estimé à environ 10 000. On a donc 8000 personnes qui théoriquement n’ont droit à aucune aide et qui ont subi de plein fouet le ralentissement économique. »

    Explosion des demandes

    Les chiffres des Colis du cœur tendent à confirmer les constatations du directeur du #CSP. Selon le dernier comptage jeudi, il y a 7465 personnes qui ont recours à leurs #bons_alimentaires. « Il y en avait moins de 4000 au tout début de la crise. Désormais, c’est environ 500 nouvelles personnes qui s’enregistrent toutes les semaines », assure Alain Bolle. Une situation qui paraît hors de contrôle. Les Colis du cœur n’excluent pas que le nombre de bénéficiaires augmente encore de 2000 à 3000 nouvelles personnes. « Plus la crise se prolongera, plus il y aura du monde », prévient Christophe Jakob, membre de la Caravane de solidarité.

    https://lecourrier.ch/2020/05/03/le-nouveau-visage-de-la-pauvrete
    #Genève #Suisse #faim #opération_papyrus #coronavirus #confinement #covid-19

    ping @thomas_lacroix @isskein :

    « Cette crise a révélé une #précarité_invisible, sous le radar des institutions. Celle de familles qui s’en sortaient juste-juste et qui ont soudainement basculé dans la pauvreté », explique Alain Bolle, directeur du Centre social protestant. Selon lui, ces familles qui vivotaient et qui ont perdu brutalement leurs revenus sont avant tout des personnes en situation irrégulière. « On ne peut pas parler de cette situation sans évoquer #Papyrus (l’opération genevoise de régularisation des personnes #sans-papiers, ndlr). On en a régularisé plus de 2000, leur nombre total est estimé à environ 10 000. On a donc 8000 personnes qui théoriquement n’ont droit à aucune aide et qui ont subi de plein fouet le ralentissement économique. »

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    Ajouté à la métaliste :
    https://seenthis.net/messages/838565

    • A Genève, la pandémie de Covid-19 révèle une misère sociale jusqu’alors invisible

      Plus de 2 000 personnes, sans papiers et travailleurs précaires, ont pu bénéficier d’une aide alimentaire d’urgence en plein centre-ville.

      Jamais Genève, l’une des dix villes les plus riches au monde, n’avait imaginé accueillir une telle distribution de vivres. Une file, longue d’un kilomètre, soit près de 2 200 personnes, s’est formée samedi 2 mai aux abords de la patinoire des Vernets, en plein centre-ville. Au bout de trois heures d’attente, le Graal : des sacs qui contiennent des denrées alimentaires essentielles, riz, pâtes, huile, deux boîtes de sauce tomate et des produits d’hygiène courants, offerts par des particuliers et distribués par les bénévoles de l’association de La Caravane de la solidarité. Leur valeur n’excède pas 20 francs (19 euros). « C’est dire le dénuement de ces personnes, s’alarme un volontaire. On n’a jamais vu ça depuis la fin de la seconde guerre mondiale. »

      Depuis le début du semi-confinement à la mi-mars en Suisse – fondé sur la discipline individuelle plutôt que sur des mesures coercitives –, les associations ont observé la vague des besoins humanitaires monter. Rien qu’à Genève, La Caravane de la solidarité a offert 150 sacs de vivres lors de la première distribution début avril. Puis 800, et enfin près de 1 300. Les Colis du cœur, qui distribuent des bons alimentaires, comptabilisent plus de 7 000 bénéficiaires, contre 4 000 au début de la crise. Genève n’est pas la seule à observer cette augmentation. A Lausanne, dans le canton de Vaud voisin, la soupe populaire distribuait chaque jour 250 repas jusqu’en décembre 2019. Elle en sert désormais près de 900 quotidiennement.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/05/geneve-la-pandemie-de-covid-19-revelateur-d-une-misere-sociale-invisible_603

  • Les enfants invisibles de #Haraldvangen

    Cet épisode de notre série sur les mineurs sacrifiés aux frontières de l’UE révèle qu’en Norvège, pays champion des droits de l’homme, une centaine d’enfants migrants a tout de même été enfermée depuis 2018. Tout le pays semble ignorer l’existence de ces petits prisonniers… jusqu’aux contrôleurs des conditions de #détention.

    « C’est loin d’être ce que les gens imaginent… La plupart des familles vivent leur séjour ici comme une expérience positive. » Ole Andreas Flaa Valdal, sourire sympathique et barbe de trois jours, a tout sauf l’air d’un gardien de prison. Le directeur de Haraldvangen a troqué son uniforme pour un tee-shirt et un jean décontractés qui lui donnent l’air d’un éducateur cool. C’est d’ailleurs comme cela qu’il se voit : un travailleur social, pas un maton.

    Alentour, le paysage lui donne raison. Nous sommes à une heure d’Oslo, dans un décor enneigé de vacances à la montagne. Haraldvangen, ancienne #colonie_de_vacances entourée de sapins, fait face à un lac bleu étincelant. Ici, des générations de petits Norvégiens ont skié et nagé, étés et hivers durant. Mais depuis deux ans, la grande bâtisse de bois ne résonne plus des rires des enfants. Fin décembre 2017, le gouvernement norvégien a fermé le bâtiment à double tour, installé un feu rouge derrière la porte, fait enlever les poignées des fenêtres pour transformer la colo en bunker. Haraldvangen est devenu la première « #unité_familiale » du pays, un mot fleuri pour désigner un #centre_de_détention pour #mineurs migrants et leurs parents.

    En deux ans, selon les chiffres obtenus par Investigate Europe en février, 97 enfants ont été enfermés là parce que leur demande d’asile a été rejetée et qu’ils ont refusé de quitter le territoire de leur propre chef. Les mineurs et leurs familles ont ensuite été conduits à l’aéroport d’Oslo par l’unité police immigration, avant d’être expulsé « de force ».

    Alors qu’il déambule dans ce décor de chalet fait de meubles Ikea, d’écrans géants, de PlayStation et d’un débordement de peluches, le directeur nous explique les bienfaits de cette nouvelle prison conçue par le gouvernement norvégien. « C’est bien de la détention mais on ne jette pas les gens au fond d’une cellule. » Ole bombe le torse, il est fier du travail accompli. « Ici, on peut se concentrer à fond sur les familles. Et quand les parents sont trop occupés à appeler leurs avocats et les ONG, nous nous occupons des enfants, nous les informons, les impliquons, les amusons. » Lui qui partage son temps entre le centre pour adultes migrants et l’unité familiale mesure bien la différence de traitement.

    Avant la création de l’unité familiale il y a deux ans, les mineurs migrants étaient enfermés avec les adultes, dans le centre de détention pour migrants, Trandum. Entouré de plusieurs niveaux de barrières et de fils barbelés, ce bâtiment collé à l’aéroport d’Oslo n’a rien à envier à un pénitencier. Un pénitencier plongé dans le vrombissement assourdissant des moteurs d’avion qui décollent et atterrissent à toute heure du jour et de la nuit. En 2015, Hicham*, 11 ans, avait raconté son expérience derrière les barreaux à NOAS et Save The Children, deux ONG qui l’avaient pris en charge. « Là-bas, il y a des fils de fer frisés tout autour. J’ai même vu des caméras. Je pense qu’ils avaient mis des barrières pointues pour qu’on ne puisse pas s’échapper. Comme ça si on essaye de se sauver, ça fait mal. » 885 petits migrants ont ainsi été emprisonnés à Trandum entre 2013 et 2017, parfois pour une durée supérieure à trois semaines.

    Mais pendant l’année 2017, la mobilisation des ONG a porté ses fruits. Dans le pays champion international du respect des droits humains, la polémique avait atteint son apogée quand en 2017, dans une décision historique, la cour d’appel de Borgarting (l’équivalent de notre Conseil d’État) a condamné l’État pour avoir enfermé quatre enfants afghans pendant vingt jours. Âgés de 7 à 14 ans, les mineurs « ont été exposés a des traitements dégradants », a statué la cour (notamment à cause des longues durées de détention). Interrogé par Investigate Europe, leur avocat affirme que la police avait choisi de garder ces enfants qui venaient de l’extrême sud de la Norvège derrière les barreaux pendant trois semaines pour des raisons de facilité administrative. Au détriment de leur bien-être psychique et physique, au lieu de les renvoyer chez eux en attendant l’expulsion, les autorités ont préféré « la solution de facilité », dit-il.

    Fin 2017, le gouvernement finit donc par trouver un nouveau lieu pour l’accueil des familles. Mais il ne se contente pas de les déplacer dans une structure identique : il ouvre Haraldvangen, une parenthèse enchantée avant l’expulsion. Un endroit où les enfants migrants peuvent regarder le lac et la neige par la fenêtre. Un chalet forestier où ils entendent le chant des oiseaux et non le bruit angoissant des moteurs des avions. Avant de s’envoler vers un pays souvent inconnu, les enfants ont le droit de goûter à quelques heures de jeux vidéo et de peluches, ils ont même le droit de se faire dorloter par des matons-moniteurs de colo.

    Certes, ils ressentent les angoisses de leurs parents qui se mutilent parfois pour éviter l’expulsion, certes leurs pères et mères sont fouillés à nu ; ils doivent même exécuter des squats (des flexions avec les jambes) dénudés devant les policiers pour vérifier qu’ils ne cachent aucun objet dans leurs parties intimes. Mais à Haralvagen, on leur épargne au moins d’assister à l’humiliation de leurs parents. C’est en tout cas la promesse sur le papier, réitérée aux journalistes qui interrogent les autorités. Cela ne leur coûte rien : comme l’a découvert Investigate Europe, à Haraldvangen, jamais personne n’est venu contrôler.

    Quand il a décidé de déplacer les enfants en 2017, l’État norvégien les a totalement sortis des radars. Le « comité de surveillance » qui est tenu par la loi d’inspecter les centres de détention au moins deux fois par an pour vérifier que les personnes enfermées sont traitées en conformité avec la loi n’a pas mis les pieds à Haralvangen depuis deux ans. Ses inspecteurs se sont pourtant rendus entre cinq et six fois par an à Trandum. Mais l’unité familiale n’a été contrôlée qu’une seule fois, fin 2017, au moment de l’ouverture du centre, quand… il était totalement vide.

    Un problème qui ne dérange pas le comité : « Il est extrêmement rare que des familles avec enfants soient détenues et on nous a informés qu’ils ne gardent pas les enfants très longtemps », nous explique Cathrine Fossen, cheffe du comité. C’est donc sur la base de cette information que les inspecteurs assurent chaque année au gouvernement, au public et à la communauté internationale que les droits fondamentaux des enfants et de leurs parents sont bien respectés. Sans complexe, la responsable soutient que Haraldvangen « est une très bonne unité ». Comment pourrait-elle le savoir ? C’est Investigate Europe qui lui apprend que 97 enfants ont été enfermés ses deux dernières années : « C’est un chiffre plus élevé que je ne le pensais », s’étonne-t-elle.

    André Møkkelgjerd, avocat spécialiste de l’asile en Norvège et auteur de plusieurs rapports sur la détention des enfants, prend la révélation moins à la légère. « C’est totalement inacceptable, s’indigne-t-il. Si l’État a déplacé les enfants détenus, afin que leurs conditions de détention ne soient plus contrôlées, c’est très grave. » Interrogée, l’organisation NOAS, une ONG de soutien aux demandeurs d’asile, va jusqu’à remettre en cause l’indépendance du comité de surveillance, en indiquant que ses membres sont nommés par le ministère de la justice, celui-là même qui est responsable de l’application de la loi sur le retour des migrants.

    L’accusation est très sérieuse dans un pays où la transparence publique est érigée en principe sacré. En fait, la Norvège fait comme la plupart de ses homologues européens : elle enferme des enfants migrants mais maintient, volontairement ou non, ces petits loin des regards de son opinion publique.

    Grâce à une de ses anciennes enseignantes, nous sommes parvenues à retrouver la trace d’un de ces anciens petits prisonniers migrants. Quand nous échangeons au téléphone avec Azad, il est encore une fois derrière les barreaux : le jeune Afghan a été jeté au fond d’une cellule du commissariat d’Athènes, un des lieux de détention réservés aux enfants migrants en Grèce.

    En 2015, Azad avait fui Kaboul en guerre pour commencer une nouvelle vie en Norvège. Une nouvelle vie qui dure seulement quelques mois : à la suite d’un test osseux, il est déclaré majeur. Azad est donc emprisonné. Deux semaines plus tard, la police le met dans l’avion pour l’Afghanistan, un pays où il n’a plus ni famille ni proches. À peine de retour à Kaboul, il repart sur les routes et finit par atterrir en Grèce, où il se fait enregistrer comme mineur. Pour sa propre protection, la police l’enferme avec d’autres enfants dans une cellule du commissariat, sans lui expliquer « ce qu’on attend de lui ».

    Depuis deux mois, il partage donc le destin de misère de ses autres petits voisins de cellule. Il survit tenaillé par la faim, nous dit-il, et se sent tellement « triste ». Mais « qu’est ce que je peux faire d’autre ?, demande-t-il. Où puis-je aller maintenant ? » Après des mois de violences et d’errance, Azad se dit que sa chance est déjà passée : « Mon dernier espoir au monde, c’était la Norvège. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/210420/les-enfants-invisibles-de-haraldvangen

    #familles #mineurs #enfants #Norvège #rétention #détention_administrative #déboutés #renvois #expulsions #prison #Trandum #prisons #prison #MNA #mineurs_non_accompagnés #réfugiés_afghans #nudité #humiliation #invisibilisation #migrations #asile #réfugiés #test_osseux #tests_osseux #âge #Afghanistan #errance

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    #Migrerrance :

    En 2015, Azad avait fui Kaboul en guerre pour commencer une nouvelle vie en Norvège. Une nouvelle vie qui dure seulement quelques mois : à la suite d’un test osseux, il est déclaré majeur. Azad est donc emprisonné. Deux semaines plus tard, la police le met dans l’avion pour l’Afghanistan, un pays où il n’a plus ni famille ni proches. À peine de retour à Kaboul, il repart sur les routes et finit par atterrir en Grèce, où il se fait enregistrer comme mineur. Pour sa propre protection, la police l’enferme avec d’autres enfants dans une cellule du commissariat, sans lui expliquer « ce qu’on attend de lui ».

    ping @isskein @karine4 @reka

  • Kurdish Asylum-Seeker In ICE Detention Catches Coronavirus: Lawyer- National Interest
    Kurdish asylum-seeker from Turkey was granted bail from Otay Mesa Detention Center on Tuesday after testing positive for coronavirus on April 12, immigration attorney Samira Ghaderi says
    #Covid19#Kurdes#USA#Centre_rétention#Réfugiés#Demandeur_d'asile#Santé#politique#migrant#migration

    https://nationalinterest.org/feature/kurdish-asylum-seeker-ice-detention-catches-coronavirus-lawyer-146

  • #Vič, le seul #centre_de_demandeurs_d’asile de #Slovénie, où (presque) personne ne reste (2/3)

    Petit pays de deux millions d’habitants, la Slovénie ne compte qu’un seul centre de demandeurs d’asile. Appelé Centre Vič, ou « Camp » par les migrants, il se situe à Ljubljana et peut héberger jusqu’à 200 personnes. Rarement complet, cet « Asylum home » sert surtout de base arrière aux migrants sur leur route vers le nord de l’Europe. L’immense majorité des résidents n’y restent que quelques jours pour se reposer après leur traversée « difficile » de la Croatie, avant de disparaître dans la nature.

    Mohamed* rechigne à apprendre le slovène. Dans quelques jours, il ne sera plus là, alors à quoi bon se familiariser avec une langue « si peu parlée »... À l’instar de nombreux demandeurs d’asile en Slovénie, Mohamed, de nationalité algérienne, ne compte pas rester dans le pays. Pour l’heure, il dort au « Camp », le seul centre de demandeurs d’asile du pays**, également connu sous le nom de « centre Vič ». « Mais demain ou après-demain, j’irai en Italie », explique-t-il. « Au ‘Camp’, je me repose, les gens sont gentils. Ça fait 15 jours que je suis là-bas. Mais je ne veux pas m’installer dans ce pays. »

    Comme Mohamed, ils sont une écrasante majorité de migrants à considérer la Slovénie, et plus précisément Vič, comme une simple étape sur leur route migratoire. « Ils n’y restent que quelques jours, c’est vrai, en général moins de deux semaines », reconnaît Martin Nedeko, l’un des responsables de l’"Asylum Home", l’autre nom de Vič. « Il y a un énorme turnover ici. Il y a tout le temps de nouvelles têtes. »

    Presque personne ne veut rester dans un pays considéré - au mieux - comme « inconnu », au pire, comme « mort et ennuyeux ». Mais presque tous déposent quand même un dossier de demande d’asile, étape administrative obligatoire si l’on veut avoir le droit à un hébergement. « Ici, quand on demande l’asile, on a le droit à un toit, on peut dormir au chaud, et pas dans la forêt. Ça nous change de la Bosnie », explique encore Mohamed. « Demander l’asile en Slovénie, ça ne coûte rien, et c’est le seul moyen d’avoir un lit, un peu de paix et de calme. »

    >> A relire sur InfoMigrants : "En Slovénie, une clôture « de la honte » à la frontière croate (1/3)"

    C’est aussi le seul moyen d’éviter l’expulsion vers la Croatie. « Les migrants qui ne demandent pas une protection internationale n’ont quasiment aucune chance de rester dans le pays. Ils sont généralement arrêtés à la frontière et expulsés manu militari », explique un membre de l’association d’aide aux migrants Filantropijia, dont les locaux se situent à moins de 15 minutes de marche du centre d’accueil. D’autres peuvent aussi être envoyés dans le centre de détention du pays, à Postojna, à quelques kilomètres de la capitale slovène, avant d’être renvoyés.
    90 % des résidents « évanouis dans la nature »

    Depuis le début de l’année, sur un total de 14 000 traversées illégales recensées par les autorités slovènes, plus de 9 000 migrants ont été renvoyés vers le dernier pays traversé, généralement la Croatie, 4 000 autres ont déposé un dossier d’asile.

    Ces quatre mille demandeurs d’asile devraient être à Vič. Mais ils sont dans leur immense majorité déjà partis, « évanouis dans la nature ». « Depuis le mois de janvier, près de 90 % des personnes que nous avons accueillies au centre Vič ont disparu », indique Tina Kotar, l’une des responsables de cette structure qui peut accueillir jusqu’à 200 personnes. « Généralement, ils vont vers l’Allemagne, l’Autriche, mais aussi la France ». Par conséquent, Vič, d’une capacité de 200 places, tourne rarement à plein régime. « Certains mois, on a peu de gens, d’autres mois, un peu plus, en ce moment, ils sont 185 dans le centre. »

    Cette rotation permanente de migrants explique aussi l’absence de campements informels dans le pays. Contrairement aux autres États des Balkans, aucun camp de tentes et de tôles n’existe en Slovénie. « Un camp pour quoi faire ? », s’étonne Mohamed qui a connu l’enfer de Velika Kledusha, en Bosnie. « On dort à Vič, et après on repart. On ne reste pas bloqué ici », explique-t-il. « Dans le pire des cas, quand les autorités slovènes nous attrapent, elles nous expulsent. Elles ne nous relâchent pas dans la nature. Elles ne nous laisseraient pas installer un camp dans le pays. »
    Troubles psychologiques

    Ici, les « voyageurs en transit » sont principalement pakistanais, algériens, afghans, iraniens, irakiens, bangladais… Presqu’aucun ne cache son intention de partir. Ils expliquent reprendre des forces à Vič après la difficile traversée de la Bosnie et de la Croatie. « On n’a pas besoin de chuchoter. Tout le monde sait que les gens ne restent pas à Vič », explique un Pakistanais en passant dans le couloir en riant.

    Cet après-midi là, en plein mois de novembre, la pluie, qui tombe sans discontinuer, et le manque de luminosité donne un côté lugubre à ce centre. Les couloirs sont presque vides, les salles communes aussi. Quelques enfants courent dans le hall d’accueil et traînent dans l’entrée, où se trouve le seul distributeur de friandises et de sodas. La cour intérieure, exposée au vent et aux intempéries, est boudée par les résidents, qui préfèrent rester dans leur chambre, et le parc de jeux est déserté par les enfants. « Un temps pareil, ça donne envie de tenter sa chance en Espagne », ironise un migrant maghrébin à l’entrée du centre, fumant une cigarette.

    En raison de la faible population et de la rotation fréquente des demandeurs d’asile, les tensions – entre communautés ou avec les gardiens – sont plutôt marginales. « Les gens ne font que passer, ils se reposent, et repartent, ils n’ont pas le temps de se disputer », sourit Tina Kotar, la responsable du centre. « Le problème ici, ce ne sont pas les violences, mais les personnes atteintes de troubles psychologiques. Nous avons de nombreuses personnes traumatisées, elles demandent des calmants, elles ne comprennent pas qu’on ne leur en donne pas sur commande. » Nombreux sont les demandeurs d’asile, en effet, qui se disent choqués par leur traversée des Balkans. Les histoires de coups et blessures de la part de policiers croates – et parfois slovènes -, de portables cassés, d’argent volé, sont légion à Vič.

    Pour les aider, Vič propose des consultations avec un psychologue mais aussi des activités, des cours de langue. À quelques centaines de mètres de là, l’association Filantropijia offre aussi aux résidents un bol d’air en les emmenant dans le centre-ville, à la piscine, ou en organisant des ateliers de cuisine. « On essaie de les divertir », explique un bénévole de l’association. « C’est bien qu’ils puissent penser à autre chose et panser leurs blessures. On les aide à reprendre pied. On espère aussi convaincre certaines personnes de rester dans le pays. »
    "Au début, je ne voulais pas rester et puis..."

    Reda et Khaled font, eux, partie des rares convaincus. Le premier, un Marocain de 23 ans, réside depuis 7 mois à Vič ; le second, un Érythréen, depuis 5 mois. Tous deux disent vouloir rester à Ljubljana. « J’ai tenté dix fois de passer en Slovénie avant de réussir. La police croate m’a repoussé sept fois, la police slovène trois fois. Je suis fatigué », raconte Khaled. « Au début, je n’avais pas l’intention de rester mais j’ai trouvé que les gens étaient sympathiques ici. Alors je me suis dit : ‘pourquoi pas ?’ »

    Reda lui aussi dit « bien aimer » le pays. Après avoir traversé l’Europe à pied, avoir été « frappé » par la police croate, il souhaite poser ses bagages. « Les Slovènes m’ont accueilli, ils me traitent bien. Pourquoi je partirais ? Le seul problème, c’est l’apprentissage du slovène… C’est pas facile », continue Reda qui confesse ne pas aller souvent aux cours de langue proposés par le centre.

    Les deux hommes espèrent désormais une réponse positive à leur demande d’asile. Ils pourraient patienter encore un long moment. Selon les autorités de Vič, les traitements des dossiers d’asile peuvent prendre plusieurs mois jusqu’à une année. En cas de réponse négative en premier instance, les recours peuvent, eux, durer jusqu’à trois ans.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/20815/vic-le-seul-centre-de-demandeurs-d-asile-de-slovenie-ou-presque-person
    #Vic #asile #migrations #réfugiés #Slovénie #centre #transit

    –-> Je mets ici pour archivage, article publié en 2019

  • Réouverture du #centre_Stage_2 à Lesvos comme lieu de quarantaine

    Le 9 avril s’est tenue une réunion-marathon du conseil municipal de Lesvos ouest, ayant comme objet la réouverture temporaire du centre de réception des réfugiés de #Skala à #Sykamnia, dans le but d’accueillir les réfugiés qui sont à peine arrivés à l’île. Il s’agit des réfugiés qui ne sont pas transportés au camp de Moria et qui errent dans les villages lors de la #quarantaine, avec comme résultat le malaise des habitants des villages. La municipalité a proposé la fonction temporaire du centre de #Stage_2, qui pourtant ne fonctionnera pas sous la responsabilité du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, comme c’était le cas jusqu’alors, mais sous la supervision exclusive de la #Police et de l’#autorité_portuaire. Il s’est proposé aussi que même l’#alimentation des réfugiés soit assurée par la Police, et que le centre demeure ouvert durant la période des mesures d’urgence contre le #coronavirus. Après quoi les réfugiés seront transportés au camp de #Moria. Des 34 conseillers municipaux, les 22 ont votés en faveur ; notons que les conseillers municipaux de Laiki Syspeirosi (parti communiste), ainsi que l’association des originaires de Sykamnia habitant à Athènes, se sont opposés à la réouverture de Stage 2 et ont proposé au contraire la location d’hôtels pour les nouveaux arrivants.

    Le centre de réception Stage 2 a été fermé le 31 janvier 2020, après la décision de la Municipalité de Lesvos ouest. Pendant 4 ans il a été destiné aux premiers secours et au séjour d’un jour au maximum des réfugiés qui venaient d’arriver à Sykamnia – pourtant sa fonction a été jugée illégale par la Municipalité pour des raisons d’hygiène et d’absence de dispositions contraignantes. Le 1er Mars Stage 2 a été détruit partiellement après une attaque incendiaire.

    Sources (en grec) :
    https://www.stonisi.gr/post/8271/se-ekseliksh-h-synedriash-gia-th-domh-sth-sykamnia
    https://www.stonisi.gr/post/8272/epanaleitoyrgei-sth-skala-sykamnias-en-mesw-karantinas-to-stage-2
    https://stonisi.gr/post/8264/enoikiash-ksenodoxeiwn-antiproteinoyn-anti-gia-stage-2
    #Lesbos #Grèce #asile #migrations #réfugiés #île

    –-> Info reçue via Vicky Skoumbi, mailing-list Migreurop, 12.04.2020

    ping @luciebacon

  • Premier cas de #coronavirus confirmé dans un #centre_de_rétention pour migrants

    Une personne a été testée positive au coronavirus jeudi dans un centre de rétention administrative (CRA) parisien, a appris l’AFP de sources concordantes, premier cas de contamination confirmé dans ces lieux où sont enfermés les migrants en attente d’expulsion. « Une personne retenue vient d’être testée positive au Covid-19 dans les CRA de #Paris-Vincennes, où 54 personnes sont encore enfermées », a indiqué jeudi l’Assfam, association qui apporte un soutien juridique aux étrangers dans ce centre.

    « La santé et la vie des personnes retenues sont mises en danger dans ces centres, où les mesures sanitaires de prévention et protection contre le Covid-19 ne sont pas, et ne peuvent pas, être mises en place », précise l’association qui a exercé son droit de retrait il y a quelques semaines pour protester contre le maintien en rétention sur fond de pandémie, mais qui poursuit une activité « à distance ».

    La personne contaminée a été « isolée dans une chambre individuelle » en attente de transfert en structure hospitalière, a confirmé une source policière. Il s’agit du « premier cas confirmé dans un CRA », a réagi David Rohi, spécialiste de la rétention à l’association La Cimade, intervenant dans de nombreux CRA. Selon lui, le retenu contaminé est entré en rétention le 7 mars et a « donc été contaminé à l’intérieur » : « C’est exactement ce que nous craignions », a-t-il ajouté.

    Ces dernières semaines, la poursuite de l’activité des CRA a fait l’objet d’un bras de fer entre le gouvernement, d’un côté, et les organisations de défense des migrants et les avocats, de l’autre. Le Conseil d’Etat a tranché le débat fin mars, en décidant que ces établissements pouvaient rester ouverts, jugeant que le maintien en rétention n’est pas un « facteur d’évolution de l’épidémie », contrairement à ce qu’affirmaient plusieurs organisations en réclamant la « fermeture temporaire ».

    Ces dernières semaines, le CRA se sont progressivement vidés, sous l’impulsion de décisions de remises en libertés par des juges.

    Sur quelque 1.900 places, seuls 184 personnes y étaient retenues jeudi, a affirmé Christophe Castaner plus tôt devant une commission de l’Assemblée nationale. « Je n’ai pas souhaité fermer les CRA parce qu’il y a à l’intérieur des sortants de prison, (...) parce que nous continuons à procéder dans certains cas, et il est vrai que c’est beaucoup plus difficile, à des expulsions », a ajouté le ministre de l’Intérieur. Le Conseil d’Etat, a-t-il insisté, « a considéré que les mesures que nous avons mises en oeuvre (...) ne permettaient pas de considérer que la santé de ceux qui étaient dans les CRA était menacée ».

    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/premier-cas-de-coronavirus-confirme-dans-un-centre-de-retention-pour-migran
    #covid-19 #CRA #rétention #détention_administrative #France #migrations #asile #réfugiés #Vincennes

    ping @thomas_lacroix @karine4 @isskein

    • Blocage en cours du CRA de Mesnil-Amelot, les prisonniers demandent la libération de tous et annoncent qu’ils vont passer la nuit dehors et qu’ils entament une grève de la faim
      https://paris-luttes.info/enfermer-enfermer-toujours-la-13796#maj57619

      # Mise à jour : aujourd’hui à 21h57
      Blocage en cours du CRA de Mesnil-Amelot, les prisonniers demandent la libération de tous !
      Les retenus annoncent qu’ils vont passer la nuit dehors et qu’ils entament une grève de la faim !

      « On a bloqué on s’est mis tous dans une cour, c’est à dire les 4 bâtiments qui étaient ouverts dans la cour tous ensemble. Tant qu’ils trouvent pas de solution on bougera pas d’ici ! Tout à l’heure ils nous ont gazé matraqués ils ont des boucliers, depuis tout à l’heure on subit des violences pour rien ! Là ils sont à la sortie de la cour vers la grille matraque à la main, casque et ce qui va avec ! Que les journalistes nous appellent mais là ! Maintenant ! »

      [les numéros des cabines au CRA de Mesnil Amelot : ]

      -- > https://abaslescra.noblogs.org/blocage-en-cours-du-cra-de-mesnil-amelot-les-prisonniers-demande

      #luttes_collectives

    • SÔS – 22h50 – Émeute au Centre de rétention de Vincennes : quatrième cas de covid-19
      https://leparia.fr/sos-22h50-emeute-au-centre-de-retention-de-vincennes-quatrieme-cas-de-covid-

      Ce soir à l’instant les sans-papiers enfermés au centre de rétention de Vincennes nous informent de la présence d’un quatrième cas de Covid-19.

      LES RETENUS AFFRONTENT ACTUELLEMENT LA POLICE POUR EXIGER L’HOSPITALISATION EN URGENCE DE LEUR COMPAGNON

      Ce dernier est épuisé ne peut plus respirer correctement. La police refuse d’appeler une ambulance, osant leur dire qu’il sera testé mardi. Il n’a vu aucun médecin et souffre.

      Ils exigent, soit d’être expulsés, soit d’être libérés, mais refusent catégoriquement d’être contaminés les uns après les autres enfermés dans cette prison loin de leurs proches.

      SÔS soutien ô sans papiers accuse par avance les autorités qui seront comptables des drames sanitaires et humains et de la violence qui se joue en ce moment au centre de rétention de Vincennes.

      Témoignages en direct du CRA de Vincennes [audio sur le site source]

      Nouveaux témoignanges – 12 avril 2020 – aux alentours de minuit
      Les policiers ont fini par accepter d’hospitaliser la personne atteinte par le coronavirus, sous la pression des prisonniers révoltés du centre de rétention. La peur demeure très forte

      Gageons que comme au Mesnil Amelot hier une des réponses sera de prendre les téléphones des retenus....

  • Hundreds of migrants stuck in #Niger amid coronavirus pandemic

    As countries close borders to curb spread of coronavirus, aid groups in Niger ’overwhelmed’ by requests of support.

    While countries across Africa have been closing their borders as part of efforts to contain the coronavirus pandemic, migrants and people on the move are paying a high price.

    Over the past two weeks, hundreds of women, men and children have been stuck in Niger, a country that represents a traditional corridor of transit for seasonal labourers from West Africa heading to Libya or Algeria, as well as people hoping to move further to Europe across the Mediterranean Sea.

    “We’re being overwhelmed by requests of support,” said Barbara Rijks, Niger director for the International Organization for Migration (IOM).

    Deportations from Algeria to Niger have been a continuing trend since late 2016, with figures decreasing last year only to begin growing again from February onwards. The migrants, who were arrested during police roundups in Algeria’s coastal cities and forced to travel for days in overloaded trucks, were usually offered assistance by the IOM to return to their countries of origin.

    But now amid the pandemic, they are forced to quarantine in tent facilities set up in the military border post of Assamaka, where temperatures touch 50 degrees Celsius (122 degrees Fahrenheit), or in the southern city of Arlit.

    With borders closed all across West Africa, they risk being stuck in Niger much longer than they expected.

    “We’re extremely worried,” said Abderahmane Maouli, the mayor of Arlit, a city that hosts one of the six IOM transit centres in Niger and a new facility for those that end their quarantine in Assamaka.

    “Despite the border closure, we see that movements are continuing: People travel through minor routes to avoid border controls and reach Arlit without going through the quarantine, and this is a major public health issue for our community,” Maouli told Al Jazeera.

    The deportation of more than 8,000 people by Algeria since January this year, he says, had already put local welfare services under strain.

    ’First warning sign’

    An uncommon push-back operation happened also in late March at the border between Niger and Libya, where a convoy of travellers was intercepted and sent back in the middle of the desert, forcing the IOM to organise humanitarian assistance.

    The quarantine of these groups and other travellers - in a makeshift camp set up in record time - fosters worries from both migrants and local communities in a country already standing at the bottom of the United Nations human development index and facing deadly seasonal outbreaks of malaria and measles. Some 1,400 doctors are operational in Niger, according to the government, serving a population of about 22 million.

    “A first warning sign,” Rijks told Al Jazeera, “was the arrival of 767 people, half of which foreigners, at the border between Niger and Algeria, on March 19: From that moment on, we registered continuous arrivals and each one of these people needs to quarantine for 14 days.”

    Later in March, a convoy of pick-up cars carrying 256 people was pushed-back by Libyan militiamen close to Tummo, a military outpost marking the frontier between Niger and Libya, some 900 kilometres (559 miles) northeast of Agadez, where their perilous desert crossing started.

    Blocked in the garrison village of Madama, Nigeriens and migrants mostly from Nigeria, Ghana and Burkina Faso suffered the unmerciful Saharan heat for days before receiving humanitarian assistance by the IOM and Niger’s Civil Protection Department that organised their transfer to Agadez. Their drivers were arrested for breaching anti-smuggling rules.

    In Agadez, a once-coveted tourist destination for Europeans willing to explore Saharan dunes, they were lodged in a tent facility set up by the IOM alongside the main sports arena, where football games have been temporarily suspended due to the coronavirus pandemic.

    “It’s been a huge challenge, we had to boost our activities in less than one week, adopting hygienic measures in our six transit centres, that are already at full capacity, and opening up new structures to lodge people quarantining,” Rijks said.

    Another 44 people were found at Assamaka in the night between April 4-5 and welcomed at IOM’s quarantine site, where Doctors Without Borders (Medecins Sans Frontieres, or MSF) and the International Federation of the Red Cross provide medical and psychosocial assistance.
    ’Humanitarian corridors’

    IOM operations in Niger scaled up after the government enforced anti-smuggling measures in 2015, to prevent migrants from taking dangerous Saharan trails to Libya or Algeria.

    In the span of a few years, the number of crossings reduced, from about 330,000 in 2016 to 100,000 in 2018, while hundreds of “passeurs” - the French word for smugglers and middlemen active in the transportation business - were jailed.

    As a consequence, more and more people ended up being blocked in the country and turned to the organisation’s voluntary return programmes. From 2017 to early 2020, some 32,000 migrants returned home from Niger with IOM assistance.

    “People were usually staying for a few weeks in transit centres, where we arranged travel documents with consulates, before going back to their country of origin, while now they’re stuck in our transit centres and this adds frustrations,” said Rijks.

    She hopes that - despite border closures - governments in West Africa will agree soon on organising “humanitarian corridors to return their citizens from Niger”.

    While Rijks noted that countries are willing to receive back their citizens, the closure of land and air transportation routes, coupled with the need to set up costly quarantine facilities for returnees on arrival, put more strain on an already fragile logistic organisation.

    Currently, 2,371 people - mostly Nigerians, Guineans, Cameroonians and Malians - are lodged in the IOM’s six transit centres, Rijks said, while the size and number of new facilities set up to quarantine migrants are increasing by the day.
    ’Perfect storm’

    Niger has confirmed 342 coronavirus cases and 11 deaths as of Thursday, with the vast majority of cases found in the capital, Niamey. The country has introduced a series of containment measures to slow the spread of COVID-19, the disease caused by the coronavirus, including the closure of international borders, a ban on gatherings and non-essential activities and a night curfew.

    In addition to migrants on the move, humanitarian organisations are particularly concerned about the fate of 420,000 refugees and internally displaced Nigeriens who escaped violence by armed groups along the country’s borders with Nigeria, Chad, Mali and Burkina Faso. These people often live in crowded settlements, where physical distancing is a luxury.

    “On top of displacement caused by jihadists, malnutrition risks and socio-economic vulnerability, COVID-19 represents the perfect storm for Niger,” said Alessandra Morelli, country director for the UN’s refugee agency (UNHCR), pointing also at the interruption of evacuation flights for refugees from Libyan detention centres who are temporarily hosted in Niger while awaiting opportunities to resettle to Europe or North America.

    Morelli said the programme was launched in 2017 to offer “a vital lifeline” for the most vulnerable refugees detained in Libya.

    “We took them out of prisons, brought them here by plane and assisted them in their asylum and resettlement claim.”

    About 3,000 people have been evacuated to Niger so far and more than 2,300 resettled to Canada, Germany, Sweden, Netherlands, France and other countries.

    All operations are currently suspended.

    While the number of coronavirus cases grow by the day, with deepening worries over the effect of a severe outbreak in already fragile countries in the region, some refugees hosted in the reception centre of Hamdallaye started producing soap for local communities.

    “It’s a sign of hope in the midst of this situation,” said Morelli, whose WhatsApp account blinks continuously with information on new displacements and violence along Niger’s sealed borders.

    https://www.aljazeera.com/news/2020/04/hundreds-migrants-stuck-niger-coronavirus-pandemic-200409131745319.html
    #IOM #OIM #immobilité #confinement #fermeture_des_frontières #Assamaka #épidémie #Arlit #Afrique_de_l'Ouest #centre_de_transit #centres_de_transit #renvois #Algérie #refoulement #push-back #quarantaine #migrerrance #frontières #Tummo #Madama #Agadez #passeurs
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  • Être confinée en #hôtel_social ou en #centre_d’hébergement_d’urgence

    La situation actuelle est particulièrement angoissante et inconfortable pour les immigrées précaires, qui vivent en hôtel social ou en #centre_d’hébergement, souvent à plusieurs par chambre, sans un « lieu à soi » où se réfugier. D’autant plus lorsque l’accueil par les associations n’est plus possible.


    Tout ce qui est difficile pour tous devient extrêmement difficile pour les immigrés précaires : la plupart des #associations de solidarité ont dû fermer et, avec elles, l’accès à des repas chauds, des #colis_alimentaires, des lieux de convivialité où poser son fardeau. Bien souvent ces associations étaient les seuls endroits où se nourrir correctement, pour celles et ceux qui n’ont pas de cuisine dans leur lieu de vie, ni d’argent pour acheter de la nourriture.

    À #Saint-Denis, l’association #Ikambere accueille chaque jour, en « temps normal », des #femmes africaines qui vivent avec le #VIH / #Sida et qui trouvent là un lieu de vie, un #repas, des amies, des activités, le #soutien des assistantes sociales pour leurs démarches par rapport au titre de séjour, au logement, etc.

    Depuis le 16 mars, Ikambere a dû fermer ses portes mais tente de continuer à suivre, tant bien que mal, par téléphone et par quelques visites, les femmes les plus précaires, qui vivent en hôtel social ou en centre d’hébergement d’urgence. Bintou Fofana, une des assistantes sociales, que je remercie ici, a partagé avec moi par téléphone ce qui est le plus difficile à vivre pour ces femmes confinées dans ce qui n’est pas un « logement à soi ».

    Une situation incompréhensible

    Les premiers jours, Bintou et ses collègues sont allées voir les femmes dans leur lieu de confinement pour évaluer leur situation, apporter une petite #aide_financière ou des colis de nourriture. Pour ces femmes, le repas pris quotidiennement à Ikambere était bien souvent le seul de la journée. L’accompagnement se poursuit par des appels réguliers. La première difficulté que Bintou relève, c’est l’#incompréhension dans laquelle la situation actuelle plonge ces femmes : la plupart d’entre elles, qui vivent avec une maladie qui fait peur mais ont appris à vivre avec, ne réalisent pas la gravité de l’#épidémie ni ne comprennent ce confinement. Pour elles, il « ne fait pas sens », me dit Bintou.

    Difficile aussi de comprendre les contours des #autorisations de déplacement : l’une d’elles, hébergée dans un hôtel social de #Saint-Ouen, avait l’habitude d’aller faire ses courses dans les épiceries africaines à Château Rouge, dans le quartier de la Goutte d’or à Paris, pour y trouver les produits qu’elle aime cuisiner. Munie de son autorisation, elle se rend faire son marché à Château Rouge, y est contrôlée et reçoit une #amende, qu’elle est bien incapable de payer. Par téléphone, Bintou doit lui expliquer ce que signifie « #commerces_de_proximité ».

    Comprendre cette situation exceptionnelle, mais aussi être bien informé, est difficile : la plupart ont un téléphone portable mais sans forfait internet suffisant. Et même avec un accès internet, il est difficile de savoir s’orienter dans le flot d’informations, et faire la part des choses entre les #rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux et les #informations_officielles.

    Le confinement ajoute de la #précarité à la précarité

    Avec la fermeture des quelques lieux où ces femmes migrantes se retrouvaient en confiance, croît le #sentiment_d’abandon. Même les services de santé, hors Covid-19, sont mis en pause : les rendez-vous de suivi de la maladie #VIH, les #consultations_prénatales pour les #femmes_enceintes sont reportés, accroissant le sentiment d’#abandon.

    Pour ces femmes qui vivent en situation précaire et dans une inquiétude permanente, ne pas comprendre, ne pas savoir, accroît l’#anxiété. Cet arrêt de la société française rajoute de l’angoisse à l’#angoisse, de l’#inconfort à l’inconfort. Vivre à plusieurs dans une chambre, en hôtel social ou en centre d’hébergement, cela est supportable quand on peut passer la journée dehors, rejoindre des lieux que l’on a choisis — comme ce que propose Ikambere —, trouver des petits boulots pour passer le temps et avoir un peu d’argent pour faire quelques courses. Mais, si on ne peut plus sortir, cela devient très vite un lieu d’#enfermement, avec des #risques_psychiques s’il se prolonge. C’est en particulier le cas pour celles et ceux qui sont en situation irrégulière et n’osent plus sortir faire quelques achats, de peur que le contrôle des autorisations de sortie ne se double d’un contrôle des titres de séjour.

    Sans même parler des risques de violence familiale et conjugale amplifiés par le huis-clos, le #suivi_scolaire des enfants par #télétravail est une gageure pour les familles, soit parce que les parents maîtrisent mal la langue française, soit parce qu’ils n’ont pas un accès facile à des ordinateurs et à internet.

    Enfin, à tout cela, s’ajoute aujourd’hui l’angoisse pour les familles restées dans des pays aux systèmes de santé fragiles et confrontés à l’épidémie.

    Des #initiatives_citoyennes

    Comme Ikambere, de nombreuses associations, bien qu’elles aient dû fermer leurs locaux, continuent à maintenir un lien téléphonique et quelques visites : Samu Social, Croix Rouge, Secours Catholique, Secours Populaire, conseils départementaux et régionaux, etc., les initiatives fleurissent pour aider ces plus précaires face au confinement, y compris via la plateforme de la réserve civique.

    Le jeune site Soliguide.fr (https://soliguide.fr) liste les lieux ouverts et les #permanences_téléphoniques pendant le confinement pour les personnes en #grande_précarité, dans 8 départements1 seulement pour le moment, mais il est possible d’y contribuer en indiquant d’autres structures accessibles. Plusieurs sites, comme ceux de l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), la Délégation interministérielle à l’accueil et l’intégration des réfugiés (Diair) ou Santé Publique France, mettent à disposition des versions « en français facile à lire et à comprendre », en diverses langues et avec des pictogrammes de l’attestation dérogatoire de déplacement et d’autres documents d’information sur le Covid-19 (explication du confinement, consignes en cas de maladie…).

    Inclure et rassurer

    Les avis du conseil scientifique Covid-19 prennent régulièrement en compte ces situations spécifiques vécues par les personnes en situation d’immigration et de grande précarité. Espérons que cela se traduise par des mesures concrètes. Dans cette situation de confinement spécialement difficile pour eux, les immigrés vivant dans des conditions précaires doivent, en effet, être protégés et pris en compte dans les programmes nationaux, en particulier en s’assurant de leur accès aux besoins les plus basiques (nourriture, eau et savon pour se laver, puis accès aux tests quand ce sera possible) mais aussi à l’information (internet par wifi gratuit dans tous les lieux collectifs et sociaux, télévision…).

    Les inclure dans les mesures de protection, d’information et d’#accès_aux_soins est indispensable, et ce, quelle que soit leur situation par rapport au titre de séjour. Il est impératif, en effet, que chacun se sente en confiance avec les services publics pendant cette période pour prendre soin de sa #santé et de celle des autres. Cela demande de suspendre temporairement toutes les mesures qui visent à contrôler et expulser ces personnes. Le gouvernement a annoncé un prolongement de 3 mois pour tous les titres de séjour arrivant à échéance à partir du 16 mars. Il faut aller plus loin. En particulier les contrôles policiers pour assurer le confinement ne doivent pas donner lieu à des contrôles d’identité, et les personnes en situation irrégulière doivent être rassurées à ce sujet.

    1↑ Gironde, Loire-Atlantique, Bas-Rhin et Île-de-France.
    Pour aller plus loin

    - Annabel Desgrees du Lou, Ikambere, la maison qui relève les femmes, illustré par Jano Dupont, Les Éditions de l’atelier, 2019 : https://www.helloasso.com/associations/ikambere/evenements/achat-du-livre-ikambere-la-maison-qui-releve-les-femmes
    - Avis du Conseil scientifique, 2 avril 2020 : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/avis_conseil_scientifique_2_avril_2020.pdf

    http://icmigrations.fr/2020/04/07/defacto-018-03
    #confinement #France #asile #migrations #réfugiés #covid-19 #coronavirus #nourriture #alimentation #violences_conjugales #violences_familiales #sans-papiers

    ping @karine4 @thomas_lacroix

  • Le #Centre_National_d’Etudes_Spatiales – le C.N.E.S. – s’est doté il y a un an d’un nouveau site : #Géoimage.

    https://geoimage.cnes.fr/fr

    Les #images_satellites sont devenues incontournables dans de nombreuses pratiques journalières, personnelles ou professionnelles. Il semblait impensable d’en laisser le monopole à Google ou à la NASA, alors que la stratégie spatiale de la France nous permet de disposer d’outils reconnus pour leurs qualités à l’échelle mondiale.

    Le site met déjà en ligne 230 dossiers couvrant 68 Etats et territoires, rédigées par 138 auteurs - PR, DR CNRS, MdC, docteurs, doctorants, ATER, enseignants de prépas ou du secondaire - dont H. Théry, T. Sanjuan, F. Bart, B. Merenne, JC Gay. B. Hourcade, F. Ballanche, Y. Boquet, S. Dewel, C. Fleury ; B. Lecoquierre., F. Tétart, J. Thorez... 80 dossiers sont en préparation.

    L’accès aux dossiers est organisé par pays/continents, par grands thèmes, par concours et par programmes scolaires. Pour les universités, ce site offre aussi de nombreuses ressources mobilisables par vos étudiants dès la 1er année.

    Enfin, notre communauté présente une accumulation exceptionnelle de connaissances et d’analyses sur la France et le monde. Dans certaines conditions, le CNES peut disposer d’une couverture mondiale à 10 m de précision au sol, souvent moins sur la France.

    Nous sommes aussi à la recherche d’auteurs sur des territoires très différents (par ex. Amman, Berne, Assouan, Le Caire, Nicosie, Tarente, Montevideo, Potosi, Toronto, Tallinn, Varsovie, les îles Iriomote dans les Ryukyu, le Sakurajima à Kyushu, Détroit, Yuma, Kuala Lumpur …). Vous pouvez tout autant nous présenter des propositions.

    Les textes peuvent être fournis en bi-lingue en anglais, espagnol, italien, allemand… (cf. entrée langues étrangères). Au total, un beau projet collectif d’encyclopédie géographique spatiale francophone en ligne porté par une grande entreprise publique nationale et auquel chacun peut apporter sa contribution..

    Puis par ces temps de confinement, faites voyager vos étudiants, vos amis, vos familles, vos enfants ou petits-enfants. De Bora Bora à Venise ou Reykjavik, de Pékin à Londres ou Moscou, d’Astana à Brasilia ou Djibouti, du Mont St Michel à Lyon ou Paris, de Yamal à Kolwesi ou Phuket, de la Passe de Khyber à Guantanamo ou Kaliningrad.

    ping @reka @fil @albertocampiphoto

    #images_satellitaires

  • Comment l’Europe contrôle ses frontières en #Tunisie ?

    Entre les multiples programmes de coopération, les accords bilatéraux, les #équipements fournis aux #gardes-côtes, les pays européens et l’Union européenne investissent des millions d’euros en Tunisie pour la migration. Sous couvert de coopération mutuelle et de “#promotion_de_la mobilité”, la priorité des programmes migratoires européens est avant tout l’externalisation des frontières. En clair.

    À la fois pays de transit et pays de départ, nœud dans la région méditerranéenne, la Tunisie est un partenaire privilégié de l’Europe dans le cadre de ses #politiques_migratoires. L’Union européenne ou les États qui la composent -Allemagne, France, Italie, Belgique, etc.- interviennent de multiples manières en Tunisie pour servir leurs intérêts de protéger leurs frontières et lutter contre l’immigration irrégulière.

    Depuis des années, de multiples accords pour réadmettre les Tunisien·nes expulsé·es d’Europe ou encore financer du matériel aux #gardes-côtes_tunisiens sont ainsi signés, notamment avec l’#Italie ou encore avec la #Belgique. En plus de ces #partenariats_bilatéraux, l’#Union_européenne utilise ses fonds dédiés à la migration pour financer de nombreux programmes en Tunisie dans le cadre du “#partenariat_pour_la_mobilité”. Dans les faits, ces programmes servent avant tout à empêcher les gens de partir et les pousser à rester chez eux.

    L’ensemble de ces programmes mis en place avec les États européens et l’UE sont nombreux et difficiles à retracer. Dans d’autres pays, notamment au Nigeria, des journalistes ont essayé de compiler l’ensemble de ces flux financiers européens pour la migration. Dans leur article, Ils et elle soulignent la difficulté, voire l’impossibilité de véritablement comprendre tous les fonds, programmes et acteurs de ces financements.

    “C’est profondément préoccupant”, écrivent Maite Vermeulen, Ajibola Amzat et Giacomo Zandonini. “Bien que l’Europe maintienne un semblant de transparence, il est pratiquement impossible dans les faits de tenir l’UE et ses États membres responsables de leurs dépenses pour la migration, et encore moins d’évaluer leur efficacité.”

    En Tunisie, où les investissements restent moins importants que dans d’autres pays de la région comme en Libye, il a été possible d’obtenir un résumé, fourni par la Délégation de l’Union européenne, des programmes financés par l’UE et liés à la migration. Depuis 2016, cela se traduit par l’investissement de près de 58 millions d’euros à travers trois différents fonds : le #FFU (#Fonds_Fiduciaire_d’Urgence) de la Valette, l’#AMIF (Asylum, Migration and Integration Fund) et l’Instrument européen de voisinage (enveloppe régionale).

    Mais il est à noter que ces informations ne prennent pas en compte les autres investissements d’#aide_au_développement ou de soutien à la #lutte_antiterroriste dont les programmes peuvent également concerner la migration. Depuis 2011, au niveau bilatéral, l’Union européenne a ainsi investi 2,5 billions d’euros en Tunisie, toutes thématiques confondues.

    L’écrasante majorité de ces financements de l’UE - 54 200 000 euros - proviennent du #Fond_fiduciaire_d'urgence_pour_l'Afrique. Lancé en 2015, lors du #sommet_de_la_Valette, ce FFU a été créé “en faveur de la stabilité et de la lutte contre les #causes_profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique” à hauteur de 2 milliards d’euros pour toute la région.

    Ce financement a été pointé du doigt par des associations de droits humains comme Oxfam qui souligne “qu’une partie considérable de ses fonds est investie dans des mesures de #sécurité et de #gestion_des_frontières.”

    “Ces résultats montrent que l’approche des bailleurs de fonds européens vis-à-vis de la gestion des migrations est bien plus axée sur des objectifs de #confinement et de #contrôle. Cette approche est loin de l’engagement qu’ils ont pris (...) de ‘promouvoir des canaux réguliers de migration et de mobilité au départ des pays d’Europe et d’Afrique et entre ceux-ci’ (...) ou de ‘Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable’”, détaille plus loin le rapport.

    Surveiller les frontières

    Parmi la vingtaine de projets financés par l’UE, la sécurité des frontières occupe une place prépondérante. Le “#Programme_de_gestion_des_frontières_au_Maghreb” (#BMP_Maghreb) est, de loin, le plus coûteux. Pour fournir de l’équipement et des formations aux gardes-côtes tunisiens, l’UE investit 20 millions d’euros, près d’un tiers du budget en question.

    Le projet BMP Maghreb a un objectif clairement défini : protéger, surveiller et contrôler les #frontières_maritimes dans le but de réduire l’immigration irrégulière. Par exemple, trois chambres d’opération ainsi qu’un système pilote de #surveillance_maritime (#ISmariS) ont été fournis à la garde nationale tunisienne. En collaboration avec le ministère de l’Intérieur et ses différents corps - garde nationale, douane, etc. -, ce programme est géré par l’#ICMPD (#Centre_international_pour_le_développement_des_politiques_migratoires).

    “Le BMP Maghreb est mis en place au #Maroc et en Tunisie. C’est essentiellement de l’acquisition de matériel : matériel informatique, de transmission demandé par l’Etat tunisien”, détaille Donya Smida de l’ICMPD. “On a fait d’abord une première analyse des besoins, qui est complétée ensuite par les autorités tunisiennes”.

    Cette fourniture de matériel s’ajoute à des #formations dispensées par des #experts_techniques, encore une fois coordonnées par l’ICMPD. Cette organisation internationale se présente comme spécialisée dans le “renforcement de capacités” dans le domaine de la politique migratoire, “loin des débat émotionnels et politisés”.

    "Cette posture est symptomatique d’un glissement sémantique plus général. Traiter la migration comme un sujet politique serait dangereux, alors on préfère la “gérer” comme un sujet purement technique. In fine, la ’gestionnaliser’ revient surtout à dépolitiser la question migratoire", commente #Camille_Cassarini, chercheur sur les migrations subsahariennes en Tunisie. “L’ICMPD, ce sont des ‘techniciens’ de la gestion des frontières. Ils dispensent des formations aux États grâce à un réseau d’experts avec un maître-mot : #neutralité politique et idéologique et #soutien_technique."

    En plus de ce programme, la Tunisie bénéficie d’autres fonds et reçoit aussi du matériel pour veiller à la sécurité des frontières. Certains s’inscrivent dans d’autres projets financés par l’UE, comme dans le cadre de la #lutte_antiterroriste.

    Il faut aussi ajouter à cela les équipements fournis individuellement par les pays européens dans le cadre de leurs #accords_bilatéraux. En ce qui concerne la protection des frontières, on peut citer l’exemple de l’Italie qui a fourni une douzaine de bateaux à la Tunisie en 2011. En 2017, l’Italie a également soutenu la Tunisie à travers un projet de modernisation de bateaux de patrouille fournis à la garde nationale tunisienne pour environ 12 millions d’euros.

    L’#Allemagne est aussi un investisseur de plus en plus important, surtout en ce qui concerne les frontières terrestres. Entre 2015 et 2016, elle a contribué à la création d’un centre régional pour la garde nationale et la police des frontières. A la frontière tuniso-libyenne, elle fournit aussi des outils de surveillance électronique tels que des caméras thermiques, des paires de jumelles nocturnes, etc…

    L’opacité des #accords_bilatéraux

    De nombreux pays européens - Allemagne, Italie, #France, Belgique, #Autriche, etc. - coopèrent ainsi avec la Tunisie en concluant de nombreux accords sur la migration. Une grande partie de cette coopération concerne la #réadmission des expulsé·es tunisien·nes. Avec l’Italie, quatre accords ont ainsi été signés en ce sens entre 1998 et 2011. D’après le FTDES* (Forum tunisien des droits économiques et sociaux), c’est dans le cadre de ce dernier accord que la Tunisie accueillerait deux avions par semaine à l’aéroport d’Enfidha de Tunisien·nes expulsé·es depuis Palerme.

    “Ces accords jouent beaucoup sur le caractère réciproque mais dans les faits, il y a un rapport inégal et asymétrique. En termes de réadmission, il est évident que la majorité des #expulsions concernent les Tunisiens en Europe”, commente Jean-Pierre Cassarino, chercheur et spécialiste des systèmes de réadmission.

    En pratique, la Tunisie ne montre pas toujours une volonté politique d’appliquer les accords en question. Plusieurs pays européens se plaignent de la lenteur des procédures de réadmissions de l’Etat tunisien avec qui “les intérêts ne sont pas vraiment convergents”.

    Malgré cela, du côté tunisien, signer ces accords est un moyen de consolider des #alliances. “C’est un moyen d’apparaître comme un partenaire fiable et stable notamment dans la lutte contre l’extrémisme religieux, l’immigration irrégulière ou encore la protection extérieure des frontières européennes, devenus des thèmes prioritaires depuis environ la moitié des années 2000”, explique Jean-Pierre Cassarino.

    Toujours selon les chercheurs, depuis les années 90, ces accords bilatéraux seraient devenus de plus en plus informels pour éviter de longues ratifications au niveau bilatéral les rendant par conséquent, plus opaques.

    Le #soft_power : nouvel outil d’externalisation

    Tous ces exemples montrent à quel point la question de la protection des frontières et de la #lutte_contre_l’immigration_irrégulière sont au cœur des politiques européennes. Une étude de la direction générale des politiques externes du Parlement européen élaborée en 2016 souligne comment l’UE “a tendance à appuyer ses propres intérêts dans les accords, comme c’est le cas pour les sujets liés à l’immigration.” en Tunisie.

    Le rapport pointe du doigt la contradiction entre le discours de l’UE qui, depuis 2011, insiste sur sa volonté de soutenir la Tunisie dans sa #transition_démocratique, notamment dans le domaine migratoire, tandis qu’en pratique, elle reste focalisée sur le volet sécuritaire.

    “La coopération en matière de sécurité demeure fortement centrée sur le contrôle des flux de migration et la lutte contre le terrorisme” alors même que “la rhétorique de l’UE en matière de questions de sécurité (...) a évolué en un discours plus large sur l’importance de la consolidation de l’État de droit et de la garantie de la protection des droits et des libertés acquis grâce à la révolution.”, détaille le rapport.

    Mais même si ces projets ont moins de poids en termes financiers, l’UE met en place de nombreux programmes visant à “développer des initiatives socio-économiques au niveau local”, “ mobiliser la diaspora” ou encore “sensibiliser sur les risques liés à la migration irrégulière”. La priorité est de dissuader en amont les potentiel·les candidat·es à l’immigration irrégulière, au travers de l’appui institutionnel, des #campagnes de #sensibilisation...

    L’#appui_institutionnel, présenté comme une priorité par l’UE, constitue ainsi le deuxième domaine d’investissement avec près de 15% des fonds.

    Houda Ben Jeddou, responsable de la coopération internationale en matière de migration à la DGCIM du ministère des Affaires sociales, explique que le projet #ProgreSMigration, créé en 2016 avec un financement à hauteur de 12,8 millions d’euros, permet de mettre en place “ des ateliers de formations”, “des dispositifs d’aides au retour” ou encore “des enquêtes statistiques sur la migration en Tunisie”.

    Ce projet est en partenariat avec des acteurs étatiques tunisiens comme le ministère des Affaires Sociales, l’observatoire national des migrations (ONM) ou encore l’Institut national de statistiques (INS). L’un des volets prioritaires est de “soutenir la #Stratégie_nationale_migratoire_tunisienne”. Pour autant, ce type de projet ne constitue pas une priorité pour les autorités tunisiennes et cette stratégie n’a toujours pas vu le jour.

    Houda Ben Jeddou explique avoir déposé un projet à la présidence en 2018, attendant qu’elle soit validée. "Il n’y a pas de volonté politique de mettre ce dossier en priorité”, reconnaît-elle.

    Pour Camille Cassarini, ce blocage est assez révélateur de l’absence d’une politique cohérente en Tunisie. “Cela en dit long sur les stratégies de contournement que met en place l’État tunisien en refusant de faire avancer le sujet d’un point de vue politique. Malgré les investissements européens pour pousser la Tunisie à avoir une politique migratoire correspondant à ses standards, on voit que les agendas ne sont pas les mêmes à ce niveau”.

    Changer la vision des migrations

    Pour mettre en place tous ces programmes, en plus des partenariats étatiques avec la Tunisie, l’Europe travaille en étroite collaboration avec les organisations internationales telles que l’#OIM (Organisation internationale pour les migrations), l’ICMPD et le #UNHCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), les agences de développement européennes implantées sur le territoire - #GiZ, #Expertise_France, #AfD - ainsi que la société civile tunisienne.

    Dans ses travaux, Camille Cassarini montre que les acteurs sécuritaires sont progressivement assistés par des acteurs humanitaires qui s’occupent de mener une politique gestionnaire de la migration, cohérente avec les stratégies sécuritaires. “Le rôle de ces organisations internationales, type OIM, ICMPD, etc., c’est principalement d’effectuer un transfert de normes et pratiques qui correspondent à des dispositifs de #contrôle_migratoire que les Etats européens ne peuvent pas mettre directement en oeuvre”, explique-t-il.

    Contactée à plusieurs reprises par Inkyfada, la Délégation de l’Union européenne en Tunisie a répondu en fournissant le document détaillant leurs projets dans le cadre de leur partenariat de mobilité avec la Tunisie. Elle n’a pas souhaité donner suite aux demandes d’entretiens.

    En finançant ces organisations, les Etats européens ont d’autant plus de poids dans leur orientation politique, affirme encore le chercheur en donnant l’exemple de l’OIM, une des principales organisations actives en Tunisie dans ce domaine. “De par leurs réseaux, ces organisations sont devenues des acteurs incontournables. En Tunisie, elles occupent un espace organisationnel qui n’est pas occupé par l’Etat tunisien. Ça arrange plus ou moins tout le monde : les Etats européens ont des acteurs qui véhiculent leur vision des migrations et l’État tunisien a un acteur qui s’en occupe à sa place”.

    “Dans notre langage académique, on les appelle des #acteurs_épistémologiques”, ajoute Jean-Pierre Cassarino. A travers leur langage et l’étendue de leur réseau, ces organisations arrivent à imposer une certaine vision de la gestion des migrations en Tunisie. “Il n’y a qu’à voir le #lexique de la migration publié sur le site de l’Observatoire national [tunisien] des migrations : c’est une copie de celui de l’OIM”, continue-t-il.

    Contactée également par Inkyfada, l’OIM n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

    Camille Cassarini donne aussi l’exemple des “#retours_volontaires”. L’OIM ou encore l’Office français de l’immigration (OFII) affirment que ces programmes permettent “la réinsertion sociale et économique des migrants de retour de façon à garantir la #dignité des personnes”. “Dans la réalité, la plupart des retours sont très mal ou pas suivis. On les renvoie au pays sans ressource et on renforce par là leur #précarité_économique et leur #vulnérabilité", affirme-t-il. “Et tous ces mots-clés euphémisent la réalité d’une coopération et de programmes avant tout basé sur le contrôle migratoire”.

    Bien que l’OIM existe depuis près de 20 ans en Tunisie, Camille Cassarini explique que ce système s’est surtout mis en place après la Révolution, notamment avec la société civile. “La singularité de la Tunisie, c’est sa transition démocratique : l’UE a dû adapter sa politique migratoire à ce changement politique et cela est passé notamment par la promotion de la société civile”.

    Dans leur ouvrage à paraître “Externaliser la gouvernance migratoire à travers la société tunisienne : le cas de la Tunisie” [Externalising Migration Governance through Civil Society : Tunisia as a Case Study], Sabine Didi et Caterina Giusa expliquent comment les programmes européens et les #organisations_internationales ont été implantées à travers la #société_civile.

    “Dans le cas des projets liés à la migration, le rôle déterminant de la société civile apparaît au niveau micro, en tant qu’intermédiaire entre les organisations chargées de la mise en œuvre et les différents publics catégorisés et identifiés comme des ‘#migrants_de_retour’, ‘membres de la diaspora’, ou ‘candidats potentiels à la migration irrégulière’", explique Caterina Giusa dans cet ouvrage, “L’intérêt d’inclure et et de travailler avec la société civile est de ‘faire avaler la pilule’ [aux populations locales]”.

    “Pour résumer, tous ces projets ont pour but de faire en sorte que les acteurs tunisiens aient une grille de lecture du phénomène migratoire qui correspondent aux intérêts de l’Union européenne. Et concrètement, ce qui se dessine derrière cette vision “gestionnaire”, c’est surtout une #injonction_à_l’immobilité”, termine Camille Cassarini.

    https://inkyfada.com/fr/2020/03/20/financements-ue-tunisie-migration
    #externalisation #asile #migrations #frontières #Tunisie #EU #UE #Europe #contrôles_frontaliers #politique_de_voisinage #dissuasion #IOM #HCR #immobilité

    Ajouté à la métaliste sur l’externalisation des frontières :
    https://seenthis.net/messages/731749#message765330

    Et celle sur la conditionnalité de l’aide au développement :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768701

    ping @karine4 @isskein @_kg_

  • #Transferts de migrants des #îles à la #Grèce_continentale...

    20 mars

    Samedi dernier, 500 personnes qui sont arrivées après le 1 mars et ont été détenues sur Lesbos, refusé leur droit de demander asile, ont été transportées au centre de détention fermée à #Malakasa, en attente d’être déportés. Aujourd’hui, le #transfert des personnes restantes en détention des autres îles a commencé.

    Les gens de #Samos et #Chios sont déjà sur le « #Aqua_Blue », direction #Lesbos, #SuperJet a déjà ramassé des gens sur #Kastelorizo et #Rhodes en direction #Symi. Combien de temps ils resteront dans ces centres fermés est inconnu.

    Aujourd’hui et demain le transfert de 1513 personnes aura lieu, 794 personnes seront emmenées sur le site de #Klidi à #Sintiki_Sères, et 719 seront emmenées à Malakasa, au nord d’#Athènes. Au total, plus de 2000 personnes, beaucoup d’entre eux, seront enfermés derrière des fils barbelés jusqu’à ce qu’ils soient déportés, pour une durée indéterminée.

    Les arrivées en détention de Lesbos (192 personnes), Chios (283 personnes), Samos (129 personnes) et Kea (190 personnes), seront emmenées au #centre_de_déportation de #Sères.

    Arrivées en détention de #Leros (252 personnes), #Kos (237 personnes), #Kastelorizo (106 personnes), #Symi (21 personnes), #Kalymnos (60 personnes) et #Rhodes (43 personnes) , sera emmené au centre d’expulsion de Malakasa.

    Aqua Blue et Superjet ont été chartés par le Ministère de l’Immigration et de l’asile pour transporter des réfugiés des îles de la mer Égée vers la Grèce continentale. Les 2 navires SEAJETS exploiteront 4 itinéraires, qui sont les suivants :

    1. Samos - Chios - Lesbos - Kavala (Aqua Bleu)
    2. Castelorizo - Rhodes - Symi - Kos - Rafina (SuperJet)
    3. Leros - Kalymnos - Kos - Rafina (SuperJet)
    4. Kea - Kavala.

    –-> Pour plus de statistiques et d’informations détaillées, rendez-vous sur aegeanboatreport.com (https://aegeanboatreport.com) / Statistiques ABR.

    Reçu via mail, le 21.03.2020 via la mailing-list Migreurop

    #centres_fermées #détention #migrations #asile #réfugiés #statistiques #chiffres #Grèce_continentale #déplacements_de_masse

    • More than 2,300 refugees to be transferred to mainland after Easter

      Greek authorities will begin the gradual transfer of 2,380 asylum seekers and their families from island camps to accommodation facilities on the mainland after Orthodox Easter (April 19), the country’s Migration Ministry said Thursday.

      The move, which will take place over two weeks, aims to reduce the risk of refugees being infected by the coronavirus.

      The refugees will be housed in camps, apartments or hotels, the ministry said.

      Among the 2,380 are 200 people aged over 60, while 1,730 are asylum seekers of all ages with facing chronic illnesses, who will be transferred with their families.

      Medical NGOs and human rights groups have beeing appealing to the Greek government since the start of the pandemic to evacuate the country’s overcrowded migrant and refugee camps to protect their residents and workers from infection.

      A camp in Ritsona, northeast of the capital, was quarantined earlier this month after 20 residents tested positive for Covid-19.

      https://www.ekathimerini.com/251769/article/ekathimerini/news/more-than-2300-refugees-to-be-transferred-to-mainland-after-easter

    • Transfers out of islands continue, but at slow pace

      Against this backdrop of criticism, Greece’s government continues to try and ease pressure at the overcrowded reception centers on the north eastern Aegean islands.

      According to local media reports, approximately 1,500 people from the notoriously cramped Moria camp on Lesbos are set to be transferred to the mainland on Saturday, despite restrictions on movement. These people will be the first from a total of 2,380 members of “vulnerable” groups, such as people with health problems, disabilities, women and children, who will be transferred over the next few weeks.

      Still, HRW said that this is not adequate considering the desperate overcrowding. “This plan is not enough to relieve the severe overcrowding,” Willie concluded.

      “Also, the plan also does not address the continued gaps in water, sanitation, hygiene products, and health care — nor the lack of accessibility for people with disabilities — in the camps and adjacent overspill sites for those who will remain.”

      https://www.infomigrants.net/en/post/24330/greek-migrant-camps-not-prepared-for-covid-19-hrw

    • Migrants on Greek islands told to wait as Greece extends lockdown

      Greece has announced that it will be extending lockdown measures by a week. The Greek government said that the move will delay the planned removal of hundreds of migrants from congested camps.

      Prime Minister Kyriakos Mitsotakis said that the extension of the lockdown in Greece until May 4 will mean that the planned removal of hundreds of asylum seekers from overcrowded migrant camps on the Greek islands will now have to be postponed. Elderly and ill migrants will be most affected by the change.

      Local officials on Lesbos said that one of the largest transfers of migrants, involving 1,500 people from the island’s largest camp, Moria, and another 900 others from elsewhere on Lesbos, will now be delayed and scaled back in size. The move was planned for Saturday.

      Greece has already transferred some 10,000 people in the first quarter of 2020, but in April managed to only move 627 migrants away from the unsanitary conditions at island camps. NGOs like Human Rights Watch have issues warnings saying that a potential COVID-19-related health crisis could ensue if the issue of camp decongestion was not immediately addressed.

      COVID-19 among migrant population

      Despite strict quarantine measures across the country, there have been several coronavirus cases recorded in migrant facilities in Greece. Roughly 150 people have tested positive this week at two camps and a migrant hotel on the Greek mainland.

      So far, there have been no cases reported at migrant camps on the Greek islands; however, authorities on the islands say they only have limited capacities available for screening procedures.

      Slow return to normality

      Greece is set to introduce a partial reopening of courts and land registers on April 27, though it remains unclear whether during this relaxation of lockdown rules asylum cases will already be assessed in courts.

      Under the current lockdown rules, which are now extended until May 4, Greek citizens must inform authorities when they are planing to leave their homes for necessities such as going to banks or supermarkets (which remain open), or they will risk fines.

      The country has managed to keep fatalities at a low level after registering its first virus death on March 12, introducing country-wide lockdown measures ten days later. Greece has so far recorded 121 coronavirus-related deaths, with 55 people still remaining in intensive care.

      https://www.infomigrants.net/en/post/24339/migrants-on-greek-islands-told-to-wait-as-greece-extends-lockdown

      #report

    • Χωρίς αποσυμφόρηση ελέω… « Αγίας οικογένειας »

      Με παρέμβαση Δημάρχου Αθηναίων (και Πρωθυπουργικού ανιψιού) η ακύρωση της μετακίνησης 1500 προσφύγων και αιτούντων άσυλο από τη Μόρια στην ενδοχώρα

      Με παρέμβαση του Δημάρχου Αθηναίων και πρώην αυτοδιοικητικού στην Ευρυτανία Κώστα Μπακογιάννη ματαιώθηκε η πολυδιαφημισμένη μετακίνηση 1500 αιτούντων άσυλο που ανήκουν σε ευάλωτες κατηγορίες, από τη Λέσβο στην ενδοχώρα. Επιχείρηση που είχε ανακοινωθεί επίσημα ως αποσυμφόρηση κατά 8% του πληθυσμού της Μόριας για την οποία μάλιστα θα ερχόταν στη Λέσβο ο υπουργός μετανάστευσης και ασύλου.

      Σύμφωνα με « αποκλειστική είδηση » της εφημερίδας « Ευρυτανικά Νέα » που δεν διαψεύστηκε ποτέ ο Δήμαρχος Αθηναίων, Κώστας Μπακογιάννης ανηψιός του Πρωθυπουργού Κυριάκου Μητσοτάκη κα γιός της βουλευτή και κορυφαίου κομματικού στελέχους Ντόρας Μπακογιάννη, με πολιτική του παρέμβαση ενδιαφέρθηκε προσωπικά για το θέμα.

      « Αφουγκραζόμενος », σύμφωνα με το δημοσίευμα της εφημερίδας, « την κοινή γνώμη αλλά και τα πραγματικά δεδομένα όσον αφορά στην υγειονομική κρίση της Ευρυτανίας, δεδομένου ότι στον νομό δεν υπάρχει κανένα κρούσμα κοροναϊού, αλλά και τη δραματική μείωση του πληθυσμού τα τελευταία χρόνια με την οικονομική κρίση, η έλευση προσφύγων στο Καρπενήσι καθίσταται προβληματική για την τοπική κοινωνία. Ο κ. Μπακογιάννης επιχείρησε παρεμβαίνοντας σε πολύ υψηλά κυβερνητικά κλιμάκια και πέτυχε την αναβολή έλευσης μεταναστών στο Καρπενήσι ».

      Επίσης και εκτός της παρέμβασης Μπακογιάννη, ο βουλευτής και οι δήμαρχοι της Ευρυτανίας απέστειλαν επιστολή, (που δημοσιεύθηκε στα evrytanika.gr), στον Πρωθυπουργό Κυριάκο Μητσοτάκη, ζητώντας την παρέμβασή του για την αποτροπή μεταφοράς « λαθρομεταναστών » στο Καρπενήσι.

      Ενώ συγκέντρωση διαμαρτυρίας πραγματοποίησαν εν μέσω καραντίνας, κάτοικοι του Καρπενησίου όπως μεταδόθηκε σε ρεπορτάζ του τοπικού tvstar.gr, μετά από πληροφορίες πως λεωφορεία πρόσφυγες θα έφταναν στην πόλη για να φιλοξενηθούν σε ξενοδοχείο. Μαζί τους ο « γαλάζιος » βουλευτής του νομού Κώστας Κοντογεώργος και οι δύο Δήμαρχοι, Καρπενησίου Νίκος Σουλιώτης και Αγράφων Αλέξης Καρδαμπίκης.

      https://www.stonisi.gr/post/8586/xwris-aposymforhsh-elew-agias-oikogeneias

      Commentaire/traduction de Eirini Markidi reçu via la mailing-list Migreurop, le 26.04.2020 :

      Par l’intervention du Maire d’Athènes (et neveu du Premier Ministre) #Kostas_Mpakogiannis, le transport de 1500 réfugiés et demandeurs d’asile depuis Moria vers le continent a été annulé.

      Par l’intervention du Maire d’Athènes et ancien Maire d’Eurytanie Kostas Mpakogiannis (neveu en plus du Premier Ministre Kyriakos Mitsotakis), a été annulé le transport de 1500 demandeurs d’asile appartenant à des groupes vulnérables, depuis Lesbos vers le continent. L’annonce officielle parlait d’une décongestion de l’ordre de 8% de la population de Moria.

      Selon le quotidien « Eurytanika Nea » (Les Nouvelles d’Eurytanie), le Maire d’Athènes s’est intéressé personnellement à l’affaire : « en prêtant une oreille attentive à l’opinion publique ainsi qu’aux données réelles en ce qui concerne la pandémie, vu qu’il n’existe aucun cas de coronavirus dans le département d’Eurytanie, mais aussi en prenant en compte la diminution dramatique de la population les dernières années à cause de la crise économique, l’arrivée des réfugiés à Karpenisi est jugée problématique par la société locale. En faisant recours à des étapes gouvernementales supérieures, Monsieur Mpakogiannis est parvenu à annuler l’arrivée de migrants à Karpenisi ».
      A part l’intervention de Mpakogiannis, les maires d’Eurytanie ont envoyé une lettre au Premier Ministre (lettre publiée sur https://www.evrytanika.gr/index.php?option=com_content&view=article&id=1440291:2020-04-23-21-49-37& ) lui demandant d’intervenir afin que le transport d’ « immigrants illégaux » à Karpenisi soit empêché.
      En pleine quarantaine, un rassemblement de protestation d’habitants de Karpenisi a eu lieu, auquel ont participé le débuté de l’Eurytanie en provenance de la Nouvelle Démocratie (le parti au pouvoir) ainsi que les Maires de Karpenisi et d’Agrafa.

      Notons pourtant qu’une plainte a été déposée par Greek Helsinki Monitor contre le député de l’Eurytanie, le Maire de Karpenisi et le Maire d’Agrafa pour l’usage du terme d’ « immigrants illégaux » dans leur lettre « xénophobique » au Premier Ministre.
      Source en grec : https://www.evrytanika.gr/index.php?option=com_content&view=article&id=1441618:2020-04-26-18-00-40&

    • Coronavirus : 400 demandeurs d’asile transférés de l’île grecque de Lesbos sur le continent

      Des centaines de demandeurs d’asile se sont rassemblés dimanche à l’entrée du camp surpeuplé de Moria, sur l’île de Lesbos, après avoir été informés du transfert imminent de 392 personnes vers la Grèce continentale, a constaté l’AFP.

      Deux groupes de 142 et 250 personnes « vulnérables » devaient être transférés dimanche à bord de ferries de Lesbos, en mer Egée, vers le port du Pirée près d’Athènes, a-t-on appris de source policière locale.

      Il s’agit du premier transfert massif de demandeurs d’asile du camp de Moria depuis le début du confinement imposé par le gouvernement grec le 23 mars pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus.

      Le dernier transfert massif avait eu lieu le 20 mars : 600 personnes avaient alors quitté les camps des îles, avant deux groupes moins nombreux quelques jours plus tard.

      La surpopulation des camps installés sur cinq îles de la mer Egée, dont Lesbos, est un casse-tête pour le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis.

      Au total, près de 37.000 personnes vivent dans des conditions épouvantables dans ces camps, dont la capacité n’est que de 6.200 places.

      Surnommé « la jungle », le camp de Moria abrite 19.300 personnes, plus de six fois sa capacité.

      Le plan de décongestionnement des camps a connu un nouveau retard après l’apparition de la pandémie et les mesures de restriction en vigueur jusqu’à lundi.

      Outre les 392 personnes qui vont quitter Lesbos dimanche, 2.000 seront transférées graduellement dans les semaines à venir vers la Grèce continentale.

      Au cours du premier trimestre, 10.000 personnes ont quitté les îles pour le continent, a récemment indiqué le ministre des Migrations et de l’Asile, Notis Mitarachi.

      De nombreuses ONG de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch, ont appelé le gouvernement grec à décongestionner « immédiatement » ces camps, craignant une crise sanitaire.

      https://www.lalibre.be/international/europe/coronavirus-400-demandeurs-d-asile-transferes-de-l-ile-grecque-de-lesbos-sur

  • Lettre d’Italie au temps du Coronavirus
    https://poterealpopolo.org/lettre-ditalie-au-temps-du-coronavirus

    Lorsque la crise frappe une société inégalitaire, ce sont toujours les personnes vulnérables qui souffrent le plus : les personnes âgées, les travailleuses.rs, les migrant.e.s, les femmes, les personnes souffrant de maladies préexistantes. En tant qu’activistes de Potere al Popolo, nous essayons de trouver des moyens de briser l’isolement et d’établir des relations de soutien mutuel et de solidarité entre les communautés. Source : Potere al Popolo

  • Hidden infrastructures of the European border regime : the #Poros detention facility in Evros, Greece

    This blog post and the research it draws on date before the onset of the current border spectacle in Evros of February/March 2020. Obviously, the situation in Evros region has changed dramatically. Our research however underlines that the Greek state has always resorted to extra-legal methods of border and migration control in the Evros region. Particularly the violent and illegal pushback practices which have persisted for decades in Evros region have now been elevated to official government policy.

    The region of Evros at the Greek-Turkish border was the scene of many changes in the European and Greek border regimes since 2010. The most well-known was the deployment of the Frontex RABIT force in October of that year; while it concluded in 2011, Frontex has had a permanent presence in Evros ever since. In 2011, the then government introduced the ‘Integrated Program for Border Management and Combating Illegal Immigration’ (European Migration Network, 2012), which reflected EU and domestic processes of the Europeanisation of border controls (European Migration Network, 2012; Ilias et al., 2019). The program stipulated a number of measures which impacted the border regime in Evros: the construction of a 12.5km fence along the section of the Greek Turkish border which did not coincide with the Evros river (after which the region takes its name); the expansion of border surveillance technologies and capacities in the area; and the establishment of reception centres where screening procedures would be undertaken (European Migration Network, 2012; Ilias et al., 2019). In this context, one of the measures taken was the establishment of a screening centre in South Evros, near the village of Poros, 46km away from the city of Alexandroupoli – the main urban centre in the area.

    The operation of the Centre for the First Management of Illegal Immigration is documented in Greek (Ministry for Public Order and Citizen Protection, 2013a) and EU official documents (European Parliament, 2012; European Migration Network, 2013), reports by the EU’s Fundamental Rights Agency (2011), NGOs (Pro Asyl, 2012) and activists (CloseTheCamps, 2012), media articles (To Vima, 2012) and research (Düvell, 2012; Schaub, 2013) between 2011 and 2015.

    Yet, during our fieldwork in the area in 2018, none of our respondents mentioned it. Nor could we find any recent research, reports or official documents after 2015 referring to it. It was only a tip from someone we collaborate with that reminded us of the existence of the Poros facility. We found its ‘disappearance’ from public view intriguing. Through fieldwork, document analysis and queries to the Greek authorities, we constructed a genealogy of the Poros centre, from its inception in 2011 to its ambivalent present. Our findings not only highlight the shifting nature of local assemblages of the European border regime, but also raise questions on such ‘hidden’ infrastructures, and the implications of their use for the rights of the people who cross the border.

    A genealogy of Poros

    The Poros centre was originally a military facility, used for border surveillance. In 2012, it was transferred to the Hellenic Police, the civilian authority responsible for migration control and border management, and was formally designated a Centre for the First Management of Illegal Immigration, similar to the more well-known First Reception Centre in Fylakio, in North Evros. The refurbishment and expansion of the old facilities and purchase of necessary equipment were financed through the External borders fund of the European Union (Alexandroupoli Police Directorate, 2011). Visits by the European Commissioner for Home Affairs, Cecilia Malmström (To Vima, 2012), the then executive director of Frontex, Ilkka Laitinen (Ministry for Public Order and Citizen Protection, 2013b), and a delegation of the LIBE committee of the European Parliament (2012) illustrated the embeddedness of the centre in the European border regime. The Commission’s report on the implementation of the Greek National Action Plan on Migration Management and Asylum Reform specifically refers the Poros centre as a facility that could be used for screening procedures and vulnerability assessments (European Commission, 2012).

    The Poros facility was indeed used as a screening and identification centre, activities that fell under both border management and the Greek framework for reception procedures introduced in 2011. While official documents of the Greek Government suggest that the centre started operating in 2012 (Council of Europe, 2012), a media article (Alexandroupoli Online, 2011) and a report by the European Centre for Disease Prevention and Control (2011) provide evidence that it was already operational the year before, as an informal reception centre. When the centre became the main screening facility for South Evros in 2012 (European Parliament, 2012), screening, identification and debriefing procedures at the time were carried out both by Hellenic Police personnel and Frontex officers deployed in the area (Council of Europe, 2012).

    One of the very few research sources referring to Poros, a PhD thesis by Laurence Pillant (2017) provides a detailed description of the space and the activities carried out in the old wooden building and the white containers (image 3), visible in the stills from the video we took in December 2020 (image 4). A mission of Medecins sans frontiers, indicated in Pillant’s diagram, provided health screening in 2012 (European Migration Network, 2013).

    The organisation and function of the centre at the time is also documented in a number of mundane administrative acts which we located through diavgeia.gov.gr, a website storing Greek public administration decisions. Containers were bought to create space for the screening and identification procedures (Regional Police Directorate of Macedonia and Thrace, 2012). A local company was awarded contracts for the cleaning of the facilities (Regional Police Directorate of Macedonia and Thrace, 2013). The last administrative documents we were able to locate concerned the establishment of a committee of local police officers to procure services for emptying the cesspit of the centre (Regional Police Directorate of Macedonia and Thrace, 2015) – not all buildings in the area are linked to the local sewage system. This is the point when the administrative trail for Poros goes cold. No documents were found in diavgeia.gov.gr after January 2015.

    So what happened to the Poros Centre?

    After 2015, we found a mere five online references to the centre, despite extensive searches of sources such as official documents, research or reports by human rights bodies and NGOs. A 2016 newspaper article mentioned that arrested migrants were led there for screening (Ta Nea, 2016). A 2018 article in a local online news outlet mentioned a case of malaria in the village of Poros (Evros News, 2018a), while in another article (Evros News, 2018b), the president of the village council blamed a case of malaria in the village on the lack of health screening in the centre. An account of activities of the municipal council of Alexandroupoli referred to fixing an electrical fault in the centre in May 2019 (Municipality of Alexandroupoli, 2019). Τhe Global Detention Project (2019) also refers to Poros as a likely detention place.

    These sources suggested that the centre might be operational in some capacity, yet they raised more questions than they answered. If the centre has been in operation since 2015, why is there such an absence of official sources referring to it? Equally surprising was the absence of administrative acts related to the Poros centre in diavgeia.gov.gr, in contrast to all other facilities in the area where migrants are detained, such as the Fylakio Reception and Identification Centre and the pre-removal centres and police stations. It was conceivable, of course, that the centre fell into disuse. Since the deployment of Frontex and the border control measures taken under the Integrated Plan, entries through the Greek-Turkish land border decreased significantly – from 54,974 in 2011 to 3,784 in 2016 (Hellenic Police, 2020), and screening procedures were transferred to Fylakio, fully operational since 2013 (Reception and Identification Service, 2020).

    Trying to find answers to our questions, we contacted the Hellenic Police. An email we sent in January 2020 was never answered. In early February, following a series of phone calls, we obtained some answers to our questions. The police officer who answered the phone call did not seem to have heard of the centre and wanted to ask other departments for more information, as well as the First Reception and Identification Service, now responsible for screening procedures. The next day, he said it is occasionally used as a detention facility, when there is a high number of apprehended people that cannot be detained in police cells. According to the police officer, they are detained there for one or two days, until they can be transferred to the Reception and Identification Centre of Fylakio for reception procedures, or detention in the pre-removal detention centre adjacent to it. At the same time, he stated that he was told that Poros has been closed for a long time.

    This contradictory information could be down to the distance between the central police directorate in Athens and the area of Evros – it is not unlikely that local arrangements are not known in the central offices. Yet, it was also at odds both with the description of the use of the centre that our informant himself gave us – using the present tense in Greek –, with what the local media articles suggest, and with what we saw on site. Stills from the video taken during fieldwork in December 2020 suggest that the Poros centre is not disused, although no activity could be observed on the day. The cars and vans parked outside did not seem abandoned or rusting. The main building and the containers appeared to be in a good condition. A bright red cloth, maybe a canvas bag, was hanging outside one of them. The rubbish bins were full, but the black bags and other objects in them did not seem as they have been left in the open for a long time (image 4).

    The police officer also asked, however, how we had heard of Poros – a question that alerted us to both the obscure nature of the facility and the sensitivity of our query.
    A hidden infrastructure of pushbacks?

    The Poros centre, at one level, illustrates how the function of such border facilities can change over time, as the local border regime adapts and responds to migratory movements. Fylakio has become the main reception and detention centre in Evros, and between 2015 and 2017, the Aegean islands became the main point of entry into Greece and the European Union. Yet, our findings raised a lot of significant questions regarding the new function of Poros, given the increase in migratory movements in the area since 2018.

    While we obtained official confirmation that the Poros centre is now used for temporary detention and not screening, it remains the case that there are no official documents – including any administrative acts on diavgeia.gov.gr – that confirm its use as a temporary closed detention centre. Equally, we did not manage to obtain any information about how the facility is funded from the Hellenic Police. Our respondent did not know, and another departments we called did not want to share any information about the centre. It also became evident in the course of our research that most of our contacts in Greece – NGOS and journalists – had never heard of the facility or had no recent information about it. We found no evidence to suggest that Greek and European human rights bodies or NGOs which monitor detention facilities have visited the Poros centre after 2015. A mission of the Council of Europe (2019), for example, visited several detention facilities in Evros in April 2018 but the Poros centre was not listed among them. Similarly, the Fundamental Rights Officer of Frontex, in a partly joined mission with the Fundamental Rights Agency, visited detention facilities in South Evros in 2019, the operational area where the Poros centre is located. However, the centre is not mentioned in the report on that visit (Frontex, 2019).

    The dearth of information and absence of monitoring of the facility means that it is unclear whether the facility provides adequate conditions for detention. While our Hellenic police informant stated that detention there lasts for one or two days, there is no outside gate at the Poros centre, just a rather flimsy looking wire fence. Does this mean that detainees are kept inside the main building or containers the whole time they are detained there? We also do not know if detainees have access to phones, legal assistance or healthcare, which the articles in the local press suggest that is absent from the Poros centre. Equally, in the absence of inspections by human rights bodies, we are unaware of the standards of hygiene inside the facilities, or if there is sufficient food available. Administrative acts archived in diavgeia.gov.gr normally offer some answers to such questions but, as we mentioned above, we could find none. In short, it appears that Poros is used as an informal detention centre, hidden from public view.

    The obscurity surrounding the facility, in the context of the local border regime, is extremely worrying. Many NGOs and journalists have documented widespread pushback practices (Arsis et al., 2018; Greek Council for Refugees, 2018; Koçulu, 2019), evidenced through migrant testimonies (Mobile Info Team 2019) and, more recently, videos (Forensic Architecture, 2019a; 2019b). Despite denials by the Hellenic Police and the Greek government, European and international international human rights bodies (Council of Europe, 2019; Committee Against torture 2019) have accepted these testimonies as credible. We have no firm evidence that the Poros facility may be one of the many ‘informal’ detention places migrant testimonies implicated in pushbacks. Yet, the centre is located no further than two kilometres from the Greek-Turkish border, and the layout of the area is similar to the location of a pushback captured on camera and analysed by Forensic Architecture (2019a): near a dirt road with direct access to the Evros River. Black cars and white vans (images 5 and 6), without police insignia and some without number plates, such as those in the Poros centre, have been mentioned in testimonies of pushbacks (Arsis et al., 2018). Objects looking like inflatable boats are visible in our video stills. While there might be other explanations for their presence (used for patrolling the river or confiscated from migrants crossing the river) they are also used during pushbacks operations, and their presence in a detention centre seems odd.

    These uncertainties, and the tendency of security bodies to avoid revealing information on spaces of detention, are not unusual. However, the obscurity surrounding the Poros centre, located in an area of the European border where detention have long attracted criticism and there is considerable evidence of illegal and violent border control practices, should be a concern for all.

    https://www.respondmigration.com/blog-1/border-regime-poros-detention-facility-evros-greece
    #Evros #détention #rétention #détention_administrative #Grèce #refoulement #push-back #push-backs #invisibilité #invisibilisation #Centre_for_the_First_Management_of_Illegal_Immigration #Fylakio #Frontex

    Ce centre, selon ce que le chercheur·es écrivent, est ouvert depuis 2012... or... pas entendu parler de lui avec @albertocampiphoto quand on a été sur place... alors qu’on a vraiment sillonnée la (relativement petite) région pendant 1 mois !

    Donc pas mention de ce centre dans la #carte qu’on a publiée notamment sur @visionscarto :


    https://visionscarto.net/evros-mur-inutile

    ping @reka @karine4

    • En fait, en regardant mieux « notre » carte je me rends compte que peut-être le centre que nous avons identifié comme « #Feres » est en réalité le centre que les auteur·es appellent Poros... les deux localités sont à moins de 5 km l’une de l’autre.
      J’ai écrit aux auteur·es...

      Réponse de Bernd Kasparek, 12.03.2020 :

      Since we have been in front of Poros detention centre, we are certain that it is a distinct entity from the Feres police station, which, as you rightly observe, is also often implicated in reports about push-backs.

      Réponse de Lena Karamanidou le 13.03.2020 :

      Feres is located here: https://goo.gl/maps/gQn15Hdfwo4f3cno6​ , and it’s a much more modern facility (see photo, complete with ubiquitous military van!). However, ​I’m not entirely certain when the new Feres station was built - I think there was an older police station, but then both police and border guard functions were transfered to the new building. Something for me to check in obscure news items and databases!

    • ‘We Are Like Animals’ : Inside Greece’s Secret Site for Migrants

      The extrajudicial center is one of several tactics Greece is using to prevent a repeat of the 2015 migration crisis.


      The Greek government is detaining migrants incommunicado at a secret extrajudicial location before expelling them to Turkey without due process, one of several hard-line measures taken to seal the borders to Europe that experts say violate international law.

      Several migrants said in interviews that they had been captured, stripped of their belongings, beaten and expelled from Greece without being given a chance to claim asylum or speak to a lawyer, in an illegal process known as refoulement. Meanwhile, Turkish officials said that at least three migrants had been shot and killed while trying to enter Greece in the past two weeks.

      The Greek approach is the starkest example of European efforts to prevent a reprise of the 2015 migration crisis in which more than 850,000 undocumented people passed relatively easily through Greece to other parts of Europe, roiling the Continent’s politics and fueling the rise of the far right.

      If thousands more refugees reach Greece, Greek officials fear being left to care for them for years, with little support from other members in the European Union, exacerbating social tensions and further fraying a strained economy. Tens of thousands of migrants already live in squalor on several Greek islands, and many Greeks feel they have been left to shoulder a burden created by wider European indifference.

      The Greek government has defended its actions as a legitimate response to recent provocations by the Turkish authorities, who have transported thousands of migrants to the Greek-Turkish border since late February and have encouraged some to charge and dismantle a border fence.

      The Greek authorities have denied reports of deaths along the border. A spokesman for the Greek government, Stelios Petsas, did not comment on the existence of the site, but said that Greece detained and expelled migrants in accordance with local law. An act passed March 3, by presidential decree, suspended asylum applications for a month and allowed immediate deportations.

      But through a combination of on-the-ground reporting and forensic analysis of satellite imagery, The Times has confirmed the existence of the secret center in northeastern Greece.

      Presented with diagrams of the site and a description of its operations, François Crépeau, a former U.N. Special Rapporteur on the human rights of migrants, said it was the equivalent of a domestic “black site,” since detainees are kept in secret and without access to legal recourse.

      Using footage supplied to several media outlets, The Times has also established that the Greek Coast Guard, nominally a lifesaving institution, fired shots in the direction of migrants onboard a dinghy that was trying to reach Greek shores early this month, beat them with sticks and sought to repel them by driving past them at high speed, risking tipping them into water.

      Forensic analysis of videos provided by witnesses also confirmed the death of at least one person — a Syrian factory worker — after he was shot on the Greek-Turkish border.
      A Secret Site

      When Turkish officials began to bus migrants to the Greek border on Feb. 28, a Syrian Kurd named Somar al-Hussein had a seat on one of the first coaches.

      Turkey already hosts more refugees than any other country — over four million, mostly Syrians — and fears that it may be forced to admit another million because of a recent surge in fighting in northern Syria. To alleviate this pressure, and to force Europe to do more to help, it has weaponized refugees like Mr. al-Hussein by shunting them toward the Continent.

      Mr. al-Hussein, a trainee software engineer, spent that night in the rain on the bank of the Evros River, which divides western Turkey from eastern Greece. Early the next morning, he reached the Greek side in a rubber dinghy packed with other migrants.

      But his journey ended an hour later, he said in a recent interview. Captured by Greek border guards, he said, he and his group were taken to a detention site. Following the group’s journey on his mobile phone, he determined that the site was a few hundred yards east of the border village of Poros.

      The site consisted principally of three red-roofed warehouses set back from a farm road and arranged in a U-shape. Hundreds of other captured migrants waited outside. Mr. al-Hussein was taken indoors and crammed into a room with dozens of others.

      His phone was confiscated to prevent him from making calls, he said, and his requests to claim asylum and contact United Nations officials were ignored.

      “To them, we are like animals,” Mr. al-Hussein said of the Greek guards.

      After a night without food or drink, on March 1 Mr. al-Hussein and dozens of others were driven back to the Evros River, where Greek police officers ferried them back to the Turkish side in a small speedboat.

      Mr. al-Hussein was one of several migrants to provide similar accounts of extrajudicial detentions and expulsions, but his testimony was the most detailed.

      By cross-referencing drawings, descriptions and satellite coordinates that he provided, The Times was able to locate the detention center — in farmland between Poros and the river.

      A former Greek official familiar with police operations confirmed the existence of the site, which is not classified as a detention facility but is used informally during times of high migration flows.

      On Friday, three Times journalists were stopped at a roadblock near the site by uniformed police officers and masked special forces officers.

      The site’s existence was also later confirmed by Respond, a Sweden-based research group.

      Mr. Crépeau, now a professor of international law at McGill University, said the center represented a violation of the right to seek asylum and “the prohibition of cruel, inhuman and degrading treatment, and of European Union law.”
      Violence at Sea

      Hundreds of miles to the south, in the straits of the Aegean Sea between the Turkish mainland and an archipelago of Greek islands, the Greek Coast Guard is also using force.

      On March 2, a Coast Guard ship violently repelled an inflatable dinghy packed with migrants, in an incident that Turkish officials captured on video, which they then distributed to the press.

      The footage shows the Coast Guard vessel and an unmarked speedboat circling the dinghy. A gunman on one boat shot at least twice into waters by the dinghy, with what appeared to be a rifle, before men from both vessels shoved and struck the dinghy with long black batons.

      It is not clear from the footage whether the man was firing live or non-lethal rounds.

      Mr. Petsas, the government spokesman, did not deny the incident, but said the Coast Guard did not fire live rounds.

      The larger Greek boat also sought to tip the migrants into the water by driving past them at high speed.
      Forensic analysis by The Times shows that the incident took place near the island of Kos after the migrants had clearly entered Greek waters.

      “The action of Greek Coast Guard ships trying to destabilize the refugees’ fragile dinghies, thus putting at risk the life and security of their passengers, is also a violation,” said Mr. Crépeau, the former United Nations official.
      A Killing on Land

      The most contested incident concerns the lethal shooting of Mohammed Yaarub, a 22-year-old Syrian from Aleppo who tried to cross Greece’s northern land border with Turkey last week.

      The Greek government has dismissed his death as “fake news” and denied that anyone has died at the border during the past week.

      An analysis of videos, coupled with interviews with witnesses, confirmed that Mr. Yaarub was killed on the morning of March 2 on the western bank of the Evros River.

      Mr. Yaarub had lived in Turkey for five years, working at a shoe factory, according to Ali Kamal, a friend who was traveling with him. The two friends crossed the Evros on the night of March 1 and camped with a large group of migrants on the western bank of the river.

      By a cartographical quirk, they were still in Turkey: Although the river mostly serves as the border between the two countries, this small patch of land is one of the few parts of the western bank that belongs to Turkey rather than Greece.

      Mr. Kamal last saw his friend alive around 7:30 a.m. the next morning, when the group began walking to the border. The two men were separated, and soon Greek security forces blocked them, according to another Syrian man who filmed the aftermath of the incident and was later interviewed by The Times. He asked to remain anonymous because he feared retribution.

      During the confrontation, Mr. Yaarub began speaking to the men who were blocking their path and held up a white shirt, saying that he came in peace, the Syrian man said.

      Shortly afterward, Mr. Yaarub was shot.

      There is no known video of the moment of impact, but several videos captured his motionless body being carried away from the Greek border and toward the river.

      Several migrants who were with Mr. Yaarub at the time of his death said a Greek security officer had shot him.

      Using video metadata and analyzing the position of the sun, The Times confirmed that he was shot around 8:30 a.m., matching a conclusion reached by Forensic Architecture, an investigative research group.

      Video shows that it took other migrants about five minutes to ferry Mr. Yaarub’s body back across the river and to a car. He was then taken to an ambulance and later a Turkish hospital.

      An analysis of other footage shot elsewhere on the border showed that Greek security forces used lethal and non-lethal ammunition in other incidents that day, likely fired from a mix of semiautomatic and assault rifles.
      E.U. Support for Greece

      Mr. Petsas, the government spokesman, defended Greece’s tough actions as a reasonable response to “an asymmetrical and hybrid attack coming from a foreign country.”

      Besides ferrying migrants to the border, the Turkish police also fired tear-gas canisters in the direction of Greek security forces and stood by as migrants dismantled part of a border fence, footage filmed by a Times journalist showed.

      Before this evidence of violence and secrecy had surfaced, Greece won praise from leaders of the European Union, who visited the border on March 3.

      “We want to express our support for all you did with your security services for the last days,” said Charles Michel, the president of the European Council, the bloc’s top decision-making body.

      The European Commission, the bloc’s administrative branch, said that it was “not in a position to confirm or deny” The Times’s findings, and called on the Greek justice system to investigate.

      https://www.nytimes.com/2020/03/10/world/europe/greece-migrants-secret-site.html

      https://www.nytimes.com/2020/03/10/world/europe/greece-migrants-secret-site.html

      #Mohammed_Yaarub #décès #mourir_aux_frontières

    • Grécia nega existência de centro de detenção “secreto” onde os migrantes são tratados “como animais”

      New York Times citou vários migrantes que dizem ter sido roubados e agredidos pelos guardas fronteiriços, antes de deportados para a Turquia. Erdogan compara gregos aos nazis.

      Primeiro recusou comentar, mas pouco mais de 24 horas depois o Governo da Grécia refutou totalmente a notícia do New York Times. Foi esta a sequência espaçada da reacção de Atenas ao artigo do jornal norte-americano, publicado na terça-feira, que deu conta da existência de um centro de detenção “secreto”, perto da localidade fronteiriça de Poros, onde muitos dos milhares de migrantes que vieram da Turquia, nos últimos dias, dizem ter sido roubados, despidos e agredidos, impedidos de requerer asilo ou de contactar um advogado, e deportados, logo de seguida, pelos guardas fronteiriços gregos.
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      “Para eles somos como animais”, acusou Somar al-Hussein, sírio, um dos migrantes entrevistados pelo diário nova-iorquino, que entrou na Grécia através do rio Evros e que diz ter sido alvo de tratamento abusivo no centro de detenção “secreto”.

      “Não há nenhum centro de detenção secreto na Grécia”, garantiu, no entanto, esta quarta-feira, Stelios Petsas, porta-voz do executivo grego. “Todas as questões relacionadas com a protecção e a segurança das fronteiras são transparentes. A Constituição está a ser aplicada e não há nada de secreto”, insistiu.

      Com jornalistas no terreno, impedidos de entrar no local por soldados gregos, o New York Times entrevistou diversos migrantes que dizem ter sido ali alvo de tratamento desumano, analisou imagens de satélite, informou-se junto de um centro de estudos sueco sobre migrações que opera na zona e falou com um antigo funcionário grego familiarizado com as operações policiais fronteiriças. Informação que diz ter-lhe permitido confirmar a existência do centro.

      https://www.publico.pt/2020/03/11/mundo/noticia/grecia-nega-existencia-centro-detencao-secreto-onde-migrantes-sao-tratados-a

      #paywall

    • Greece : Rights watchdogs report spike in violent push-backs on border with Turkey

      A Balkans-based network of human rights organizations says that the number of migrants pushed back from Greece into Turkey has spiked in recent weeks. The migrants allegedly reported beatings and violent collective expulsions from inland detention spaces to Turkey on boats across the Evros River.

      Greek officers “forcefully pushed [people] in the van while the policemen were kicking them with their legs and shouting at them.” Then, the migrants were detained, forced to sign untranslated documents and pushed back across the Evros River at night. Over the next few days, Turkish authorities returned them to Greece, but then they were pushed back again.

      This account from 50 Afghans, Pakistanis, Syrians and Algerians aged between 15 and 35 years near the town of Edirne at the Greek-Turkish border was one of at least seven accounts a network of Balkans-based human rights watchdogs says it received from refugees over the course of six weeks, between March and late April.

      The collection of reports (https://www.borderviolence.eu/press-release-documented-pushbacks-from-centres-on-the-greek-mainland), published last week by the Border Violence Monitoring Network (BVMN), with help from its members Mobile Info Team (MIT) and Wave Thessaloniki, consists of “first-hand testimonies and photographic evidence” which the network says shows “violent collective expulsions” of migrants and refugees. According to the network, the number of individuals who were pushed back in groups amount to 194 people.
      https://twitter.com/mobileinfoteam/status/1257632384348020737?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      Without exception, according to the report, all accounts come from people staying in the refugee camp in Diavata and the Drama Paranesti pre-removal detention center. They included Afghans, Pakistanis, Algerians and Moroccans, as well as Bangladeshi, Tunisian and Syrian nationals.

      In the case of Diavata, according to the report, migrants said police took them away, telling them they would receive a document known as “Khartia” to regularize their stay temporarily. The Diavata camp is located near the northern Greek city of Thessaloniki.

      Instead, the migrants were “beaten, robbed and detained before being driven to the border area where military personnel used boats to return them to Turkey across the Evros River,” they said. Another large group reported that they were taken from detention in Drama Paranesti, also located in northern Greece, some 80 kilometers from the border with Turkey, and expelled in the same way.

      While such push-backs from Greece into Turkey are not new, the network of NGOs says the latest incidents are somewhat different: “Rarely have groups been removed from inner-city camps halfway across the territory or at such a scale from inland detention spaces,” Simon Campbell of the Border Violence Monitoring Network told InfoMigrants.

      “Within the existing closure of the Greek asylum office and restriction measures due to COVID-19, the repression of asylum seekers and wider transit community looks to have reached a zenith in these cases,” Campbell said.

      Although Greece last month lifted a controversial temporary ban on asylum applications imposed in response to an influx of refugees from Turkey, all administrative services to the public by the Greek Asylum Service were suspended on March 13.

      The suspension, which the Asylum Service said serves to “control the spread of COVID-19” pandemic, will continue at least through May 15.

      https://twitter.com/GreekAsylum/status/1248651007489433600?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      Reports of violence and torture

      The accounts in the report by the network of NGOs describe a range of violent actions toward migrants, from electricity tasers and water immersion to beatings with batons.

      According to one account, some 50 people were taken from Diavata camp to a nearby police station, where they were ordered to lie on the ground and told to “sleep here, don’t move.” Then they were beaten with batons, while others were attacked with tasers.

      They were held overnight in a detention space near the border, and beaten further by Greek military officers. The next day, they were boated across the river to Turkey by authorities with ’military uniform, masks, guns, electric [taser].’"

      Another group reported that they were “unloaded in the dark” next to the Evros River and “ordered to strip to their underwear.” Greek authorities allegedly used batons and their fists to hit some members of the group.

      Alexandra Bogos, advocacy officer with the Mobile Info Team, told InfoMigrants they were concerned about the “leeway afforded for these push-backs from the inner mainland to take place.”

      Bogos said they reached out to police departments after they learned about the arrests, but police felt “unencumbered” and continued transporting the people to the Greek-Turkish border. “On one occasion, we reached out and asked specifically for information about one individual. The answer was: ’He does not appear in our system’,” Bogos said.

      https://twitter.com/juliahahntv/status/1246165904406261773?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      An Amnesty report (https://www.amnesty.org/en/documents/eur01/2077/2020/en) from April about unlawful push-backs, beatings and arbitrary detention echoes the accusations in the report by the network of NGOs.

      History of forcible rejections

      Over the past three years, violent push-backs have been documented in several reports. Last November, German news magazine Spiegel reported that between 2017 and 2018 Greece illegally deported 60,000 migrants to Turkey. The process involved returning asylum seekers without assessing their status. Greece dismissed the accusations.

      In 2018, the Greek Refugee Council and other NGOs published a report containing testimonies from people who said they had been beaten, sometimes by masked men, and sent back to Turkey (https://www.gcr.gr/en/news/press-releases-announcements/item/1028-the-new-normality-continuous-push-backs-of-third-country-nationals-on-the-e).

      UN refugee agency UNHCR and the European Human Rights Commissioner called on Greece to investigate the claims. In late 2018, another report by Human Rights Watch (HRW), also based on testimonies of migrants, said that violent push-backs were continuing (https://www.hrw.org/news/2018/12/18/greece-violent-pushbacks-turkey-border).

      It is often unclear who is carrying out the push-backs because they often wear masks and cannot be easily identified. In the HRW report, they are described as paramilitaries. Eyewitnesses interviewed by HRW said the perpetrators “looked like police officers or soldiers, as well as some unidentified masked men.”

      Simon Campbell of the Border Violence Monitoring Network said the reports he receives also regularly describe “military uniforms,” which “suggests it is the Greek army carrying out the push-backs,” he told InfoMigrants.

      Last week, the Spiegel published an investigation into the killing of Pakistani Muhammad Gulzar (https://www.spiegel.de/international/europe/greek-turkish-border-the-killing-of-muhammad-gulzar-a-7652ff68-8959-4e0d-910), who was shot at the Greek-Turkish border on March 4. “Evidence overwhelmingly suggests that the bullet came from a Greek firearm,” the authors wrote.

      Violations of EU and international law

      Push-backs are prohibited by Greek and EU law as well as international treaties and agreements. They also violate the principle of non-refoulement, which means the forcible return of a person to a country where they are likely to be subject to persecution.

      In March, Jürgen Bast, professor for European law at the University of Gießen in Germany, called the action of Greek security forces an “open breach of the law” on German TV magazine Monitor.

      Greece is not the only country accused of violating EU laws at the bloc’s external border: On top of the 100 additional border guards the European border and coast guard agency Frontex deployed to the Greek border with Turkey in March, Germany sent 77 police officers to help with border security.
      Professor Bast called Berlin’s involvement a “complete political joint responsibility” of the German government. “All member states of the European Union...including the Commission...have decided to ignore the validity of European law,” he told Monitor.

      In response to a request for comment from InfoMigrants, a spokesperson for EU border and coast guard agency Frontex would confirm neither the reports by the three NGOs nor the existence of systematic push-backs from Greece to Turkey.

      “Frontex has not received any reports of such violations from the officers involved in its activities in Greece,” the spokesperson said, adding that its officers’ job is to “support member states and to ensure the rule of law.”

      Coronavirus used as a pretext?

      On the afternoon of May 5, as the network of NGOs published their report on push-backs, police reportedly rounded up 26-year-old Pakistani national Sheraz Khan outside the Diavata refugee camp. After sending the Mobile Info Team (MIT) a message telling them “Police caught us,” he tried calling the NGO twice, but the connection failed both times.

      MIT’s Alexandra Bogos told InfoMigrants that Khan has not been heard of since and he has not returned to the camp. “We have strong reasons to believe that he may have been pushed back to Turkey,” Bogos said.

      A day later, the police arrived in the morning and “started removing tents and structures set up in an overflow area” outside the Diavata camp.

      Simon Campbell of the Border Violence Monitoring Network said the restrictive measures taken as a response to the coronavirus pandemic have been used to remove those who have crossed the border.

      “COVID-19 has been giving the Greek authorities a blank cheque to act with more impunity,” Campbell told InfoMigrants. “When Covid-19 restrictions lift, will we have already seen this more expansive push-back practice entrenched, and will it persist beyond the lockdown?”

      https://www.infomigrants.net/en/post/24620/greece-rights-watchdogs-report-spike-in-violent-push-backs-on-border-w

    • Spaces of Detention at the Greek-Turkish Land Border

      Guest post by Lena Karamanidou, Bernd Kasparek and Simon Campbell. Lena Karamanidou is a researcher at the Department of Economics and Law, Glasgow Caledonian University. Her recent work has focused on the EU border agency Frontex, pushbacks and border violence at the Greek-Turkish land border. Simon Campbell is a field coordinator with the Border Violence Monitoring Network, a collective of organisations and initiatives based in South Eastern Europe documenting pushbacks and violence within state borders. Bernd Kasparek is an undisciplined cultural anthropologist, with a focus on migration and border studies, europeanisation, racism and (digital) infrastructures. His book “Europa als Grenze” (Europe as Border), an ethnography of the European border agency Frontex is forthcoming in Summer 2021.

      The local coach from Alexandroupoli to Orestiada, the two largest towns in Evros, the region of the Greek-Turkish border, passes outside two border guard stations: Tychero and Neo Cheimonio [images 1 & 2]. Their function as detention spaces is barely discernible from the road; without the Hellenic police signs and vehicles outside, the Tychero border guard station could be mistaken for the wheat warehouse it once was. The train between the two cities, though, passes behind the Tychero facility; from there you can see a gated structure at the back of the station, resembling prison railings, which may have been used as a kind of ‘outside space’ for detainees. Reports by the Committee for the Prevention of Torture (CPT) and the Greek Council for Refugees criticised the absence of outside space and conditions of detention (described sarcastically as ‘best of the best’ by a police officer interviewed by one of the authors in 2011).

      Although the Greek government announced the closure of the Tychero station in 2013, after several critical reports on conditions of detention there, it continued to be used as a detention space. While detention facilities may be perceived as stable, permanent or at least long-term structures at the core of European border regimes, their histories in Evros suggest temporal, spatial and functional disruptions. The creation of detention facilities since the 1990s appeared to be ad hoc, reflecting the increasing significance of the area as a key entry point to the European Union and the Europeanisation of border management both nationally and locally.

      Spaces for detention were created out of existing facilities such as cells in local police stations and in border guard stations. The latter were established in 1999 - some of which are housed together with police stations, like in the towns of Feres [image 3] and Soufli, and others in separate facilities as in the villages of Tychero, Isaakio and Neo Cheimonio. While it is difficult to find specific information on their history, some detention facilities emerged early in the 2000s, for example in the village of Venna in the Rhodopi prefecture near the boundary with Evros. The Fylakio facility [image 4] was established as a detention centre in 2007 before being renamed a pre-removal centre following legal reforms in 2012. Yet, detention capacity in the area never quite met the needs imposed by the extensive use of detention as an instrument of control. Until the early 2010s, ad hoc, makeshift structures and centres were used at different times in Feres and at the villages of Dikaia, Vrissika [image 5], Elafochori [image 6] and Peplos – all now closed, as well as the one in Venna. The #Venna, #Peplos, #Vrissika, #Elafochori and #Tychero facilities, as well as the temporary Feres structure referred to in the 1999 CPT report, were all repurposed wheat warehouses, formerly property of a state agricultural agency closed down in the early 1990s.

      The facilities mentioned above are official ones. Their function can be traced in official documents – Greek, European and international - as well as in reports by NGOs and human rights organisations and research. However, they are not the only spaces where people may be detained in the area. One example of a ‘quasi-official’ place is the detention facility in Poros [image 7]. Originally a military structure that was converted into a ‘reception’ facility where screening, identification and debriefing procedures took place in 2012, by the late 2010s the centre had fallen into obscurity. From 2015 until 2020, there was little evidence of its use other than a few administrative documents and media reports, and it is unclear when its function switched from a reception to a detention facility. It was only in 2020, through research, investigations and journalism that the Poros facility became ‘known’ again, coinciding with the border spectacle in Evros that year. The government denied that the facility was ‘secret’ – ‘if the New York Times know about it, then I don’t see how such a detention centre can be a secret’, stated the government spokesman. Yet, the CPT described the facility as ‘semi-official’ and supported claims that it was used as a holding facility prior to pushbacks, given ‘the complete absence of any registration of detention’.

      To date, Poros is probably the only facility whose use as a ‘hidden’ detention centre was revealed . Testimonial evidence collected by NGOs and research organisations (for example here, here and here) suggests that detention in informal facilities prior to pushbacks may be a common practice in the area. These sites are used to hold groups captured within the footfall area of the border, but also to receive detainees transferred from across the Greek interior, from urban areas, police stations, and pre-removal detention facilities. Their aggregate role in pooling people-on-the-move prior to pushbacks to Turkey is also intimated by their bare functional layout [image 8]. Several testimonies of people who have been pushed back from Evros to Turkey refer to detention in buildings that did not appear to be police or border guard stations, and were not properly equipped with toilets, running water or beds. The holding cells recounted in these testimonies were composed of fenced yards, portacabins, warehouses, garages, and even animal pens:

      “the room did not look like a normal prison or police station but more like a stable”

      “They drove us to an old room close to the river. It was a stable. It didn’t have a proper floor, but dirt”.

      This unofficial repurposing of agrarian or semi-industrial outbuildings for detention in some senses mirrors the improvised architecture Greek authorities used to expand its official sites in Evros from the 90s onwards. Yet without the formal authorisation, nor the visual signifiers demarcating these sites, the web of new – and possibly old - unofficial detention centres are extremely difficult to locate. People detained there often do not know the exact location because of the way they are transported. Speaking to people who had likely been detained in Tychero, testimonies published by the Border Violence Monitoring Network described how “since the vehicle had no windows, the respondent could not see the building from the outside.” For researchers and investigators, geolocating these sites has become a near impossible task, not only because of the secrecy that characterises the practices of pushbacks and the risks of in situ research, but also because of multiple potential locations and a large number of buildings that could serve as informal detention facilities.

      Detention in Greece has been a core technique for governing migration, reflecting policies of illegalisation and criminalising unauthorised entry, even if deportations, which provided one of the key reasons for detention, were not feasible. However, the linkages between detention and pushbacks at the Greek – Turkish border illustrate how the governance of borders relies on assemblages of both formal and informal practices and infrastructures. The proliferation of these structures, often concealed by their benign outward appearance as farm buildings, fits in with the dispersed geography of pushbacks - and the way detention is increasingly serving as a temporal stage within the execution of violent removals.

      https://www.law.ox.ac.uk/research-subject-groups/centre-criminology/centreborder-criminologies/blog/2021/05/spaces-detention

  • Soutenir la Parole Errante

    http://laparoleerrantedemain.org

    La Parole Errante, ouverte à #Montreuil depuis 1997 à l’initiative du poète dramaturge Armand Gatti et de sa tribu, accueille un grand nombre de réalités et de pratiques : des associations de quartiers, des syndicalistes et des gilets jaunes, des collectifs en lutte, des fêtes de solidarité, des événements contre les violences policières, les violences d’État, la prison, des permanences d’entraide, des ateliers, des créations théâtrales, un #café-librairie, des maisons d’édition, des revues, une #cantine, un jardin et un potager autogérés, des collectifs de création ou de diffusion cinématographique…

    Nombreuses sont les réalités qui ont pu et peuvent toujours trouver à la Parole Errante un refuge, un espace où se retrouver, échanger, s’organiser.

    Depuis 2015 et la fin prévue du bail entre le Conseil Départemental de la Seine-saint-Denis, propriétaire des lieux et l’équipe d’Armand Gatti, un collectif d’usager.ère.s, la Parole Errante Demain, s’est constitué pour imposer, inventer, dans un processus collectif et à partir de l’existant, des suites possibles, désirables pour ce lieu.

    Convaincue de la nécessité de faire vivre des espaces d’#expérimentation, à distance des logiques marchandes, la Parole Errante Demain a pour l’heure réussi à éviter la transformation du lieu en un espace culturel normalisé, et à imposer une suite qui reparte de la multiplicité des usages accueillis, par-delà les frontières établies entre culture, politique et social.

    Depuis la fin effective du bail en 2017, c’est à partir de ce collectif que s’organise le quotidien, la programmation de la grande salle, la vie du lieu ainsi que la lutte pour son devenir et sa réinvention.

    La Parole Errante repose entièrement sur le volontariat des usager.ère.s qui y participent, sur les contributions financières des collectifs qui en font usage régulièrement ou ponctuellement, sur les recettes des évènements de soutien au lieu et des dons…

    Pour être tenu au courant des activités à la Parole, vous pouvez vous inscrire à la lettre d’information sur le site http://laparoleerrantedemain.org, venir aux évènements, au café-librairie, participer aux ateliers du #centre_social_autogéré

    Nous avons besoin de lieux d’auto-organisation pour se rencontrer, discuter, combattre les logiques de concurrence, de privatisation, faire vivre des pratiques de solidarité, épauler les luttes en cours, rendre possible des initiatives culturelles, sociales et politiques qui dessinent une autre ville, une autre géographie que celle imposée par les politiques urbaines et la métropole du Grand Paris.

    Continuons à prendre la Parole !

    Des sous, tiens !

    La Parole Errante nécessite en terme d’entretien, de coût des fluides (électricité, eau, gaz pour le chauffage), de consommables, d’assurances et du minimum vital pour faire vivre le lieu au quotidien, un budget annuel d’environ 45 000 €.

    Financièrement, la Parole Errante fonctionne essentiellement grâce aux participations des collectifs et réalités qui en ont l’usage régulièrement (librairie Michèle Firk, Centre Social Autogéré, par ex.) comme ponctuellement (évènements, théâtre, projections…), aux recettes des événements de soutien organisés pour le lieu ainsi qu’à des dons réguliers et occasionnels.

    Cette économie très fragile permet tout juste de couvrir le minimum des besoins de ce grand espace et ne peut financer les diverses améliorations des conditions matérielles de l’accueil, par exemple.

    Pour que ce lieu reste disponible à des initiatives à l’économie souvent précaire, pour qu’il reste accessible au plus grand nombre, en privilégiant les évènements gratuits et à #prix_libre, il est important de le soutenir, à la hauteur de ses moyens.

    Voilà pourquoi nous vous appelons à soutenir la Parole errante par un don ponctuel ou un virement automatique, aussi faibles soient-ils.

    Poursuivons cette #fabrique_du_commun, continuons à défendre ce lieu d’expérimentation auto-organisé, les manières d’être et de faire qu’il rend possibles, les formes de partage et l’autonomie, rare en région parisienne, qu’il permet.

    Des sous, tiens !

    Donner via HelloAsso : https://www.helloasso.com/associations/la-parole-errante-demain/formulaires/1

    Faire un virement IBAN : FR76 17515 90000 08 0117920 91 73

    Le café librairie Michèle Firk

    Ouvert du mercredi au samedi de 15h à 20h. On y trouve des tracts et des informations sur les #luttes en cours ou les initiatives à venir, on peut s’attarder sur une collection de fanzines et de brochures, acheter ou consulter des #livres neufs ou d’occasion. Le collectif accueille volontiers de nouvelles personnes qui souhaitent participer, passer du temps ou proposer un événement ou une lecture, passez-donc !

    http://laparoleerrantedemain.org/index.php/le-cafe-librairie-michele-firk/?oaq%5Buid%5D=92132525

    Le Centre social autogéré

    C’est l’une des nombreuses portes, joyeuses brèches, dont s’est doté le collectif La parole demain : un lieu pour faire co-habiter les initiatives culturelles, politiques et sociales ; un lieu de rencontres, de transmission, de #solidarité et de défense face aux institutions. Il propose différentes activités sous forme d’ateliers et de permanences gratuites et ouvertes à toutes et tous.

    http://laparoleerrantedemain.org/index.php/le-centre-social-autogere

    #Parole_Errante #caillasse

  • Sur la piste des damnés de #Daech

    Nous sommes partis en Syrie, à la recherche de citoyens suisses qui ont cédé aux sirènes de l’Etat islamique. Tandis que des femmes et des adolescents livrent des témoignages inédits sur la vie à l’intérieur du #Califat, un détenu vaudois dénonce les mauvais traitements dont il est l’objet tandis qu’à Lausanne, pour la première fois, sa famille témoigne. Ils sont parmi les 11’000 combattants, femmes et enfants étrangers de Daech, détenus dans les prisons et camps tenus par les Kurdes au Nord-Est de la Syrie. Alors que leur famille et les autorités locales réclament leur rapatriement, les Etats européens, Suisse comprise, mettent le dos au mur.


    https://pages.rts.ch/emissions/temps-present/international/10646701-sur-la-piste-des-damnes-de-daech.html?anchor=10738842#10738842
    #EI #Etat_islamique #film #film_documentaire
    #Al-Hol #Daesh #femmes #enfants #camps #disparitions #Irak #Kurdistan #Baghouz #Centre_Hori (centre de #déradicalisation) #rapatriement #limbe #Syrie #prisons_kurdes #Suisse

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    Sur le camp de Hal-Hol, voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/806159
    https://seenthis.net/messages/805681

  • La #préparation_physique et mentale du #combattant : rencontre avec un membre des #forces_spéciales !

    La #Marine_nationale, l’Association des officiers de réserve de la Marine nationale Isère et l’#Université_Grenoble_Alpes vous invitent à une soirée-débat exceptionnelle avec un membre des forces spéciales.

    Membre des forces spéciales, actuellement en poste au #Centre_d'information_et_de_recrutement_des_forces_armées (#CIRFA) de Lyon, le #Maître_W sera à Grenoble #IAE sur le campus (plan d’accès) le mercredi 19 février 2020 pour une #soirée-débat sur la « Préparation physique & mentale du combattant » (#PPMC).

    La préparation physique et mentale du combattant
    A seulement 27 ans, Will a déjà parcouru plus de 30 pays, dont une bonne partie d’entre eux au cours d’opérations au sein de la Marine nationale. Ancien membre du pôle France de Judo, et après un bac S et une école d’ingénieur, il a intégré l’institution et a notamment travaillé sur Lorient au sein du Groupe anti-terrorisme. Parachutisme, plongée, secourisme, tir...
    Aujourd’hui il vient nous parler de performance et de préparation physique et mentale :

    Comment se prepare-t-on au #combat ?
    Quels sont les 3 piliers de la #performance ?
    Qu’est-ce que la PPMC ? Qu’est-ce qu’une #TOP ?
    Tous les #militaires sont-ils des #sportifs ?
    Quels sont les parallèles avec les #sportifs_de_haut_niveau ?
    Comment travaille-t-on la #résilience et la #résistance_psychologique ?
    Où et comment se font ces #formations ?

    #Entraînement, #phsychologie_adaptive, méthodologies, #outils_mentaux... Autant de questions auxquelles nous essayerons d’apporter des réponses lors de cette soirée-débat.
    Des moments d’échange sont prévus, n’hésitez pas à venir avec vos questions !
    Programme et inscription à la soirée-débat

    Accueil et afterwork à partir de 18h00 et jusqu’à 18h30
    Conférence et échanges de 18h30 à 20h
    Cocktail convivial de 20h à 20h30

    Pour vous inscrire (entrée libre dans la limite des places disponibles), rendez-vous sur la page :
    https://www.weezevent.com/preparation-physique-et-mentale

    https://www.univ-grenoble-alpes.fr/actualites/agenda/agenda-sport/la-preparation-physique-et-mentale-du-combattant-rencontre-avec-

    #complexe_universitaro-militaro-industriel

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    voir à propos du complexe universitaro-militaro-industriel l’article :
    Grenoble, l’université (dés)intégrée. Un enquête sur le #complexe_universitaro-militaro-industriel grenoblois
    https://seenthis.net/messages/697249

  • En 10 citations, la destruction néolibérale de l’Université publique

    Si elle est adoptée, la #Loi_de_programmation_pluriannuelle_pour_la_recherche (#LPPR) devrait assurément accélérer la destruction néolibérale de l’Université et de la recherche publiques, en particulier en accroissant une #précarité déjà endémique (en termes de statuts d’emploi), en accentuant les #inégalités entre établissements universitaires et entre laboratoires, et en rognant toujours un peu plus l’#autonomie (relative) des chercheurs·ses et des enseignant·e·s-chercheur·se·s.

    Mais, comme on le verra à travers les dix citations que nous avons sélectionnées, la LPPR (http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8594) vient de loin et constitue une étape dans le projet stratégique des classes dominantes d’une inféodation toujours plus étroite de l’ensemble du système d’enseignement et de la recherche publique aux intérêts du capital (http://www.contretemps.eu/greve-universite-precaires), qu’il s’agisse de soumettre la production de connaissances aux intérêts immédiats des entreprises, de faire de l’Université un nouveau terrain d’accumulation (notamment via l’instauration de frais d’inscription élevés (https://www.contretemps.eu/a-lire-un-extrait-de-arretons-les-frais-pour-un-enseignement-superieur-g), tendant à une privatisation de son financement) ou de marginaliser tout ce qui pouvait limiter la fabrication scolaire ou universitaire du consentement à l’ordre social.

    Sur tout cela et pour aller plus loin, on pourra consulter notre dossier : « L’Université saisie par le néolibéralisme, entre marchandisation et résistances » (http://www.contretemps.eu/universite-capitalisme-marchandisation-resistances).

    *

    « L’#éducation et la #formation sont considérés comme des #investissements_stratégiques vitaux pour la réussite future de l’entreprise […]. L’#industrie n’a qu’une très faible influence sur les programmes enseignés. […] Les enseignants n’ont qu’une compréhension insuffisante de l’environnement économique, des #affaires et de la notion de #profit » (La Table-ronde des industriels européens, réunissant les 50 plus grandes firmes européennes, 1989, rapport « Éducation et compétence en Europe »).

    « La #responsabilité de la formation doit, en définitive, être assumée par l’industrie. […] Le monde de l’éducation semble ne pas bien percevoir le profil des collaborateurs nécessaires à l’industrie. […] L’éducation doit être considérée comme un service rendu au monde économique » (La Table-ronde des industriels européens, 1995).

    « Oubliée l’époque où universités et entreprises se regardaient en chiens de faïence… En quelques années, une nouvelle organisation de la recherche s’est mise en place autour de la figure emblématique du #chercheur-entrepreneur » (tirée de RDTinfo, le « magazine d’information sur la recherche européenne » publié par la Direction générale de la Commission chargée de la recherche, 2002, cité par Isabelle Bruno dans son livre À vos marques®, prêts… cherchez !).

    « Pour éviter de se heurter à un front de #résistance interne et externe qui conduirait à l’échec, la réforme doit être menée pas à pas, sans proclamation tonitruante » (Philippe Aghion et Elie Cohen, économistes auteurs du rapport « Éducation et croissance » dont est tiré cette citation, 2004).

    « À budget comparable, un chercheur français publie de 30 à 50% de moins qu’un chercheur britannique dans certains secteurs. Évidemment, si l’on ne veut pas voir cela – je vous remercie d’être venu, il y a de la lumière, c’est chauffé –, on peut continuer, on peut écrire… » (Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, en janvier 2009).

    « Le #CNRS dans son entier doit se placer à l’interface entre la création de valeur par ses scientifiques et le captage de cette valeur par les #entreprises » (Alain Fuchs, alors Président du CNRS, en 2010).

    « La plupart des universités n’ont pas la culture d’un #centre_de_coûts, Or, si on est autonome, si on gère son budget, on est un centre de coûts et un #centre_de_profits. Il faut qu’elles acquièrent cette culture. Il faut savoir formater une offre et faire payer les factures. Et ne pas considérer que, lorsqu’on fait une prestation pour l’#hôpital ou le CNRS, elle doit être gratuite parce qu’on fait partie du #service_public ! » (Geneviève Fioraso, alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, en janvier 2014).

    « Il faut bannir du vocabulaire les mots de #concurrence et d’#excellence, détestés par les syndicats d’enseignants et d’étudiants. Remplacer ces #mots systématiquement par #ouverture et #diversité. Dans un système ouvert et divers, on répond aux demandes des jeunes et des familles, on permet à chacun d’aller aussi loin que ses capacités le permettent. La #sélection ne signifie pas #exclusion mais plutôt #orientation. En contrepartie les universités devront ouvrir des formations adaptées aux étudiants mal préparés, issus des séries de bac techno ou pro. Il n’y aura aucun #rationnement, aucune exclusion » (Robert Gary-Bobo, professeur d’économie à l’ENSAE, conseiller de Macron pour l’enseignement supérieur, note à l’adresse du candidat Macron transmise en novembre 2016).

    « On peut imaginer maintenir dans chaque université quelques formations de licence quasi-gratuites dans les grandes disciplines à côté de #formations_payantes. L’ancien système à côté du nouveau. Ces #formations_gratuites seront bientôt désertées, sauf par les militants de l’#UNEF, qui mettent 6 ans à faire une licence » (Robert Gary-Bobo, professeur d’économie à l’ENSAE, conseiller de Macron pour l’enseignement supérieur, note à l’adresse du candidat Macron transmise en novembre 2016).

    *

    « Cette loi [de programmation pluriannuelle de la recherche] doit être à la hauteur des enjeux pour notre pays. Il faut une loi ambitieuse, inégalitaire – oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l’échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies » (Antoine Petit, PDG du CNRS, décembre 2019).

    http://www.contretemps.eu/neoliberalisme-universite-dix-citations

    #citations #néolibéralisme #université #France #université_publique #gratuité #darwinisme_social #enseignement #enseignement_supérieur #ESR

    –---

    Concernant la dernière citation et le darwinisme social promu par #Antoine_Petit, voir :
    https://seenthis.net/messages/815560

    Sur la LPPR, voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/819491
    –-> et les actions de résistance : https://seenthis.net/messages/820393

    ping @reka @isskein

    • Dossier : l’Université saisie par le néolibéralisme, entre #marchandisation et #résistances

      L’Université est au cœur du processus de #marchandisation_néolibérale, au moins depuis le début des années 2000. Mise en concurrence des équipes de recherche, mise en marché de l’enseignement supérieur, libéralisation ou augmentation des frais d’inscription, développement des établissements privés, introduction de logiques commerciales et d’acteurs capitalistes… la marchandisation prend plusieurs formes et transforme les conditions de travail et d’existence des universitaires, des personnels administratifs et techniques, mais aussi des étudiant·e·s.

      Si les mobilisations ont été nombreuses – en France comme ailleurs (Chili, Québec, etc.) –, avec plus de défaites que de victoires, ces résistances ont contribué à former une jeunesse fortement mobilisée contre le capitalisme néolibéral et ont posé les jalons d’un projet d’Université – libérée des impératifs marchands, gratuite et émancipatrice.

      http://www.contretemps.eu/universite-capitalisme-marchandisation-resistances

  • Fact-checking | Les ratés de l’accélération des procédures

    Entre le discours ultra positif (https://www.lacote.ch/articles/suisse/migration-davantage-de-requerants-quittent-la-suisse-volontairement-891190) dans la presse du patron du Secrétariat d’État aux migrations (#SEM) Mario Gattiker sur la nouvelle procédure d’asile accélérée en vigueur depuis le 1er mars 2019 [1] et le tableau que dressent plusieurs arrêts du Tribunal administratif fédéral (TAF) sur cette même procédure, on peut se demander si l’on parle de la même chose. Vivre Ensemble a déjà évoqué dans ses colonnes le manque d’#accès_aux_soins (https://asile.ch/2019/07/29/procedures-accelerees-et-acces-aux-soins-lequation-impossible-soins-dans-la-no) et de prise en compte de l’état de #santé (https://asile.ch/2019/07/29/procedures-accelerees-et-acces-aux-soins-lequation-impossible-prise-en-conside) dans la décision d’asile ayant motivé le TAF à renvoyer sa copie au SEM [2]. À ce jour, quelque 37 jugements ne concernant que la Suisse romande, et dont le plus récent date de janvier 2020, montrent des défaillances systémiques dans le dispositif de santé mis en place. Mais ce n’est pas tout. L’instance de recours a rendu de nombreux autres arrêts édifiants sur la (très piètre) qualité de l’établissement des faits et des mesures d’instruction effectué par le SEM dans les centres fédéraux. Toutes ces décisions négatives cassées par le TAF auraient pu avoir des conséquences graves pour les personnes concernées dont la vie et l’intégrité sont en jeu. Et elles ne sont que la pointe de l’iceberg.

    Pour rappel, la nouvelle procédure d’asile – ou restructuration – entrée en force en mars 2019 a été conçue pour « accélérer » l’examen des demandes d’asile en imposant une cadence très rapide pour les cas considérés comme « simples ». Les délais pour faire recours contre une décision sont raccourcis de 30 à 7 jours ouvrables ; une représentation juridique gratuite est garantie pour contre-balancer ce raccourcissement des délais que justifierait la non-complexité des cas.

    À l’élaboration du projet de loi, le SEM évaluait le taux de ces cas dits « simples » à 20%. Parmi les 80% restants, il estimait à 40% la proportion de procédures Dublin (également traitées de façon accélérée dans les centres fédéraux) et à 40 % le taux de cas dits « complexes » affectés en procédure étendue. Dans ce dernier cas, les demandeurs d’asile sont attribués aux cantons. La procédure accélérée et les procédures Dublin sont entièrement menées dans les centres fédéraux, dont il a fallu augmenter la capacité.

    Liquider plutôt qu’investiguer

    Logiquement – et légalement – la répartition entre procédure accélérée et étendue devrait découler de l’appréciation de la situation individuelle des personnes en quête de protection par le fonctionnaire du SEM en charge de leur requête. La différenciation entre cas « simples » (manifestement fondés ou infondés) et cas « complexes » devrait dépendre de l’évaluation des démarches supplémentaires à mener au terme de la première audition sur les motifs d’asile pour pouvoir prendre une décision motivée : audition complète, vérification des allégations du requérant par l’obtention de documents, la recherche d’informations sur les pays, auprès des ambassades à l’étranger, problématique médicale à éclaircir, etc.

    Des dizaines d’arrêts cassés par le TAF en Suisse romande

    Or ce que montrent plus d’une quinzaine d’arrêts du TAF, c’est que les fonctionnaires ont préféré liquider – par décision négative – des situations qui auraient à l’évidence dû être transférées en procédure étendue pour examen approfondi [3]. Et les juges de rappeler que « les nouveaux délais de procédure ne dispensent pas le SEM d’établir les faits de manière complète et correcte », car, soulignent-ils, « l’examen d’un cas complexe en procédure accélérée induit un risque de violation des garanties procédurales » (E-3447/2019 du 13.11.2019). Les juges ajoutent à l’intention du SEM quelques illustrations de cas justifiant le passage en procédure étendue, notamment la production de nombreux moyens de preuve ou la tenue de plusieurs auditions.

    Cette remise à l’ordre s’ajoute à de nombreux arrêts cassant les décisions du SEM pour établissement des faits incomplet et violation du droit d’être entendu (voir exemples en encadré ci-dessous).

    Le SEM a eu plus de 5 ans pour tester les procédures

    Comme il n’a cessé de le faire dans ses réponses à la presse face aux dysfonctionnements de prise en charge médicale révélés par la jurisprudence du TAF, le SEM se justifiera sans doute par des erreurs de jeunesse. Sachant qu’il a eu plus de 5 ans pour « tester » ces nouvelles procédures avant leur entrée en vigueur dans toute la Suisse [4], on retoquera sèchement cette excuse.

    D’une part en raison des enjeux inhérents à une mauvaise décision d’asile, à savoir le risque d’un renvoi vers un pays où la vie et l’intégrité sont menacés. Ensuite parce que l’on sait que du fait justement de l’accélération des procédures, de nombreuses décisions ne sont pas contestées, la représentation juridique mandatée par le SEM, surchargée, renonçant à recourir dans les cas qu’ils jugent dénués de chance d’aboutir ou à entamer des recherches supplémentaires. À l’aéroport de Genève, on a récemment vu un homme gagner seul devant le TAF : les avocats de Caritas Suisse avaient renoncé à faire recours [5] !

    Accélération ou… allongement des procédures ?

    Une justification retoquée, enfin, parce que parallèlement, Monsieur Gattiker, haut responsable du SEM et de ces dysfonctionnements, fanfaronne dans la presse sur le succès de la procédure accélérée. Selon l’ats, « Mario Gattiker se dit ‹ très satisfait › de la mise en œuvre de la nouvelle loi sur l’asile. Il faut en moyenne 48 jours au SEM pour statuer sur une demande. Et seules 18% des demandes d’asile sont traitées dans le cadre d’une procédure élargie en raison de nécessaires clarifications complexes. Les procédures accélérées doivent prendre moins de 50 jours, celles élargies moins de 100. » [6]

    À coup sûr que dans son calcul, il ne tient pas compte de l’allongement des procédures dues à ces décisions bâclées, qui font l’objet d’un recours, et sont ensuite renvoyées par le TAF au SEM pour nouvelle décision…

    DISPOSITIF SANTé EN CAUSE

    Gros point noir de cette nouvelle procédure, le dispositif santé a fait l’objet d’une quarantaine d’arrêts du TAF rien que pour la Suisse romande depuis le lancement de la phase pilote à Boudry, le dernier datant de janvier 2020*. Il cristallise la problématique de l’établissement des faits et des mesures d’instruction dans le cadre de la procédure accélérée et demeure largement d’actualité.

    En effet, au centre fédéral de Boudry, l’interdiction faite aux défenseurs juridiques des requérants d’asile d’avoir des contacts directs avec les médecins du centre médical privé sous mandat du SEM a pour conséquence des dossiers sur l’asile incomplets. Et des décisions ne tenant pas compte de l’état de santé pouvant attester des allégations à l’appui de la demande d’asile ou de vulnérabilités prépondérantes dans les procédures Dublin. La seule communication admise par le SEM est l’envoi par les médecins via email d’un formulaire médical très succinct au mandataire. Transmission qui a parfois connu des ratés, le mandataire se trouvant sans informations médicales parfois déterminantes pour attester des motifs d’asile. Si le mandataire souhaite des informations médicales supplémentaires, il doit passer par le SEM pour demander un rapport détaillé aux médecins. Rapport que le SEM peut arbitrairement décider de ne pas lui transmettre, les médecins privés n’ayant de leur côté pas le droit de l’adresser aux défenseurs juridiques !

    Par ailleurs, l’accès aux médecins du centre médical est très difficile pour les demandeurs d’asile : l’infirmerie de Boudry joue un rôle de filtre. Et lorsque les personnes sont transférées au centre fédéral de Chevrilles, le suivi médical est rendu encore plus difficile. Un système qui fonctionne donc en huis clos sous contrôle total du SEM.

    *Le concept médical santé à l’œuvre en Suisse romande est détaillé dans les arrêts D-1954/2019 du 13 mai 2019 et E-3262/2019 du 4 juillet 2019.

    Arrêts illustrant l’inadéquation de la procédure accélérée en raison de la complexité du cas

    Couple iranien dont l’épouse s’est convertie au christianisme. Elle a été accusée d’atteinte à l’ordre public et aux mœurs religieuses, emprisonnée et est dans l’attente de son procès. Elle a en outre subi une agression de la part d’un cousin en raison de sa conversion. Le TAF souligne que, contrairement à l’appréciation du SEM, le récit des recourants est crédible, étayé et vraisemblable sur ses aspects fondamentaux. Le TAF relève que l’examen des points fondamentaux est totalement absent des PV d’auditions et que le SEM place des exigences trop élevées en se basant sur le niveau d’éducation des recourants. Il indique par ailleurs que compte tenu des délais légaux pour obtenir des documents depuis l’étranger ou commanditer une enquête en ambassade, il aurait convenu de traiter la demande en procédure étendue.Les nouveaux délais induits par la nouvelle procédure ne dispensent pas le SEM d’établir les faits de manière complète et exacte. Recours admis.
    ATAF D-3503/2019 du 24.07.2019

    Cas d’un ressortissant du Nigéria alléguant des persécutions en lien avec son homosexualité. Le TAF relève que le SEM n’a pas laissé l’opportunité au recourant d’obtenir et de produire des moyens de preuve. Il n’a pas examiné les allégations en tenant compte de la situation au Nigéria. La décision rendue par le SEM découle principalement de pures spéculations. Rappelant que le choix du type de procédure dépend uniquement de l’autorité de première instance, le TAF souligne que la procédure en question était trop complexe pour être menée en procédure accélérée. Or, le traitement de dossiers complexes dans le cadre de la procédure accélérée, qui, par définition, ne permet pas la tenue d’audition longues et l’appréciation de plusieurs éléments de preuve complexes, n’est pas approprié. En effet, une telle approche comporte le risque d’une violation des garanties procédurales des demandeurs d’asile. Recours admis pour établissement incomplet des faits et violation du droit d’être entendu.
    ATAF E-2965/2019 du 28.06.2019

    https://asile.ch/2020/02/06/fact-checking-les-rates-de-lacceleration-des-procedures

    #accélération_des_procédures #asile #migrations #réfugiés #Suisse #TAF #procédures_accélérées #centre_fédéral #centres_fédéraux #procédure_d'asile #procédure_étendue #cas_simple #cas_complexe #SEM #TAF #accès_aux_soins #Boudry

  • #Centre_de_traitement_des_déchets d’#Ivry occupé

    A 7h30 ce matin (15.01.2020), 200 personnes ont forcé l’entrée de la #Tiru d’#Ivry_sur_Seine (centre de traitement des déchets près du périph quai d’Ivry).

    Ce #blocage a été coordonné par les CGT #égoutiers de Paris et Energie ainsi que l’UD 94 et les grévistes de l’AG interpro (enseignants/territoriaux) d’Ivry.

    Comme l’information de l’#action avait fuité, nous étions attendus : 2 camionnettes et une dizaines de flics. Il ne s’attendaient peut-être pas à notre nombre et peut-être pas non plus à ce qu’on rentre.
    Plusieurs poussées : une pour rentrer, une autre pour faire sortir les flics et une dernière pour fermer la porte derrière eux.

    On déplore 2 copines blessées : une aux côtes, l’autre à une jambe.

    Les portes ont été cadenassées puis soudées. Reste une entrée par un portillon qu’il va donc falloir surveiller.

    À 11h, on a tenu une Ag pour lancer l’organisation du blocage 24/24.

    Historiquement, le site a déjà été bloqué 23 jours en 2010 et 21 jours en 2016 (pendant Nuit Debout). Les agents du site sont en grève.

    Ce site de #traitement_des_déchets produits un peu d’électricité mais surtout des vapeurs pour le #chauffage urbain parisien. On ajoute à ça que les bennes sont pleines et ne peuvent plus déposer les #ordures sur le site. Pour le moment les camions sont détournés vers un site #Derichebourg à #Vitry_sur_Seine dont la capacité de stockage n’excède pas 2 jours.

    Autour de #Paris il y a 3 Tiru de cette taille : #Saint_Ouen (occupée), Ivry (occupée), et #Romainville. Ainsi qu’un petit centre à #Issy_les_Moulineaux.
    Bien sûr un appel à participer au blocage ou soutenir celuici. Les actions possibles vont de la simple visite de soutien au #campement pour la nuit en passant par diverses tâches logistiques.

    Reçu via une mailing-list militante, le 15.01.2020

    #grève #action #mobilisation #résistance #déchets

    • Commentaire reçu par la même mailing-list :

      Cette opération est un franc succès pour l’instant, grâce à une organisation très efficace. Un grand bravo déjà pour ça.

      Le plein de victuailles a été fait, il est servi sur palette...

      Des étudiants géniaux de l’ENS ont préparé un énorme couscous sous leur tente. Ils sont incroyables.

      On passe du rock, du rap du reggae ou de la fusion... à l’image de cette convergence là dans le froid.
      Sous les lumières métalliques on entend les cheminots et l’énergie débattre avec l’éducation.
      Et puis là-bas il y a la RATP qui tape la balle avec qques autres. A côté, cet hospitalier qui se frotte les yeux près du feu.
      Il y a la culture d’Ivry, les copines de Vitry, les fidèles du petit-matin... toutes celles et tous ceux qu’on ne connaissait pas il y a un mois et à qui l’on dit, tous les jours, « à tout à l’heure ! » ou « à demain ! ».

      Ça ressemble à ma définition de société.

  • Unzureichende medizinische Versorgung in AHE

    Darmstadt, 3.1.2020

    Seit dem 9. Dezember 2019 ist Mohamed B., 32 Jahre, in der
    Abschiebehafteinrichtung Darmstadt-Eberstadt inhaftiert. Er ist aufgrund politischer Verfolgung aus seinem Heimatland Guinea geflohen. Dort setzte er sich in der Oppositionspartei UFDG für Demokratie und Korruptionsbekämpfung ein. Nun soll er spätestens Anfang Februar diesen Jahres wegen des Dublin-Systems nach Italien abgeschoben werden.

    B. leidet schon seit längerer Zeit an starker Wassereinlagerung in seinen Füßen sowie an Herz- und Nierenschmerzen. Die Beschwerden haben sich seit seiner Inhaftierung deutlich verschlechtert. Er kann aktuell nicht mehr beschwerdefrei gehen und muss die meiste Zeit im Bett liegen. Seiner Aussage nach, war sogar mindestens ein diensthabender Beamter über den stark geschwollenen Zustand seiner Füße erstaunt. Dennoch hatte er seit dem 20. Dezember keine ärztliche Visite mehr erhalten - trotz wiederholtem Erbittens dieser, sowie mehrfacher Versprechungen einer solchen für den nächsten Tag durch verschiedene Beamt*innen.

    Auch wir vom Bündnis Community 4 All haben am 30.12.19 sowohl das Gefängnispersonal, als auch die Sozialarbeiterin, die Seelsorger und den Beirat der AHE über den kritischen Gesundheitszustand informiert. Dennoch ist diesbezüglich nichts passiert. Im Gegenteil wurde ihm seitens des Gefängnispersonals mitgeteilt, er habe „keinen Anspruch auf eine ärztliche Untersuchung und sollte nur die Medikamente nehmen“.

    Laut B. sind dies 10-12 Tabletten täglich, die enorme
    gesundheitsbeeinträchtigende Nebenwirkungen, wie Unwohlsein, Schlaflosigkeit, Kopf-, Bauch- und Gelenkschmerzen, hätten.
    Erst während des Verfassens dieser Pressemitteilung, bekam er nach nun exakt zwei Wochen, eine ärztliche Behandlung. Er sagte hiernach, dass sich die behandelnde Ärztin auch sehr überrascht über den Zustand seiner Füße zeigte, allerdings keine weitere Behandlung veranlasste, während er weiterhin stark leide.

    Wir als Community 4 All halten es für absolut unrechtmäßig und
    menschenverachtend, dass Menschen in dieser Stadt offenbar einen völlig unzureichenden Zugang zu medizinischer Versorgung haben und fordern deutlich diese allen Gefangenen umgehend zu gewährleisten – auch zwischen den Jahren!

    Dieser aktuelle Vorfall zeigt erneut in aller Deutlichkeit, dass die Institution Abschiebegefängnis eine Blackbox ohne öffentliche Kontrolle ist, in der solche Vorfälle vorprogrammiert sind.

    Alle Abschiebegefängnisse ersatzlos schließen!

    Flucht ist kein Verbrechen!

    Originalstatement von Mohamed B. - 2.1.20:

    Mon nom est Mohamed B., je suis née le ../../1987 à Conakry/Guinée. Je suis diplômé en sciences de l’éducation depuis 2012 à l’institut supérieur des sciences et l’éducation de Guinée( ISSEG) et j’ai exercé la fonction d’enseignant dans mon pays. Actuellement je suis demandeur d’asile en République Fédérale d’Allemagne.

    En effet, j’ai fui mon pays le 21/04/2018 à cause des persécutions politiques mais aussi pour la cause des enseignants, j’ai été torturé et reçu des menaces de mort en laissant derrière moi un enfant qui avait 1 an dans ce combat.

    A l’aide de notre parti politique UFDG présidé par Elhadj Cellou Dalein Diallo, je me suis retrouvé en République fédérale d’Allemagne le 08/08/2018 sans papier en passant par l’Italie. Après 3 mois de demande d’asile ici, j’ai été confronter à un problème de Dublin de l’Italie alors qu’en passant dans ce pays je n’ai effectué aucune demande d’asyle, et ma condition de santé ne me permettait de rester de vivre sur la route. J’ai tout fait pour contester cette desicion du Bureau d’immigration en le payant 500 € mais ça n’a pas marché. J’ai été expulsé pour l’Italie malgré toute mes consultations.

    L’importance dans tout ça est que j’ai commencé à parler la langue allemande après 4 mois d’école mais surtout avec mes propres efforts.

    Après mon expulsion, l’Italie m’a déjà confirmé que je n’ai pas de … là-bas. Je me suis retourné en ici et en raccourci c’était toujours la même chose. Actuellement je suis dans un centre d’expulsion (Abschiebungshafte Darmstadt) Marienburgstr. 78 / 64297 Darmstadt. Ça fait presque un mois de puis que je suis là et
    dans une condition déplorable. Je suis malade, ma condition de santé est très critique : j’ai un problème de cœur, et tout mes deux pieds sont enflés que je ne n’arrive même pas à marcher, je ne ressens que la douleur. Ça fait 3 semaines que je prends régulièrement les médicaments, je prends 10 à 12 comprimés par jour qui ne font que me doper et me créer d’autres problèmes de santé : le malaise, l’insomnie, maux de tête, maux de ventre,
    douleur articulaire.

    Cela fait 2 semaines je réclame une visite médicale et même le médecin de ce centre ne vient pas. D’ailleurs d’après les agents de garde, quand on l’appelle elle dit que « je n’ai pas droit à une visite médicale, et que je dois seulement prendre des médicaments » qui
    créent d’autres problèmes à ma santé.

    Je me sens aujourd’hui triste, abandonné, ridiculisé, minimisé que je considère dans cette prison comme une sorte de torture. Je suis démunis de mes droit de l’homme ici tandis que la République Fédérale d’Allemagne est un pays de droit et de la liberté.
    Même s’ils doivent m’expulser de ce pays mais que ça soit que je me trouve en bonne état de santé. Je n’ai pas peur de l’expulsion, des dizaines de personnes sont morts devant dans les manifestations alors je ne crains en rien, c’est seulement ma santé qui est la plus importante.

    Alors j’appelle à votre aide pour que je retrouve ma santé et continuer mes procédures de demande d’asile dans de bonnes conditions.

    Merci pour votre bonne compréhension et je vous remercie.

    Source: via HFR Mailing list —>

    Sehr geehrte Damen und Herren,

    anbei eine aktuelle Pressemitteilung zu einem Fall von unzureichender medizinischer Versorgung in der Abschiebungshafteinrichtung Darmstadt unseres Bündnisses ‚Community4All – Solidarische Gemeinschaften statt
    Abschiebegefängnis’. Wir senden Ihnen unsere PM aus aktuellem Anlass, mit der Bitte um zeitnahe Veröffentlichung.

    Angehängt sind neben der PM ein Statement des Betroffenen im Original (Französisch, sowie als Übersetzung).

    #Allemagne #Darmstadt #Community4All #asyle #migration #détention #centre_d'expulsion #santé #accès_aux_soins

  • Le Monde parfait

    Le centre commercial moderne se veut un monde parfait. Esthétique, aseptisé, tempéré, baigné d’une musique douce et d’une lumière tamisée, sécurisé, accueillant, pratique avec son parking souterrain, animé pour les enfants, décoré pour les adultes, il offre un confort
    idéal pour amener les passants vers ses boutiques, restaurants et commerces de loisirs afin qu’ils y passent le plus de temps possible dédié à un seul objectif : la #consommation.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/56989_1
    #film #documentaire #film_documentaire
    #centre_commercial #France #Polygone #urban_matter #surveillance #consumérisme #shopping #prêt-à-consommer #compteurs #agents_de_sécurité #enfants #centres_commerciaux #esthétique

    A voir sur Arte :

    Une année durant, #Patric_Jean a filmé la vie dans un grand centre commercial. Sans commentaire, une immersion captivante dans un lieu où tout est pensé pour nous faire consommer.

    Plutôt que de rester seul chez lui, Pierre passe ses journées au centre commercial, où tout le monde le connaît. En vieil habitué, l’homme se régale de pouvoir y faire la bise chaque matin aux jolies vendeuses. Courant des parkings aux allées où se pressent les badauds, le directeur de cette gigantesque machinerie veille au grain : « Notre rôle, explique-t-il, est de mettre le client en condition d’acheter. Il faut qu’il pose son cerveau, qu’il oublie toutes ses contraintes. » Pour parvenir à cet objectif, rien n’est laissé au hasard. Sous la surveillance des vigiles et des caméras, chacun peut passer sans risque d’une boutique à l’autre, boire un verre ou se restaurer, enchaîner avec ses amis une partie de bowling et un karaoké. L’œil rivé sur les clients autant que sur leurs chiffres de ventes, petits patrons et franchisés ne ménagent pas leur peine, accumulant les heures tels des forçats ravis de leur sort.

    #Solitude
    Pendant un an, le cinéaste Patric Jean ("La raison du plus fort", « La domination masculine ») a filmé des scènes du quotidien dans le labyrinthe d’un immense centre commercial. Avec ses allées végétalisées, ses boutiques de vêtements ou de gadgets, ses animations pour les petits et ses distractions pour les grands, c’est un microcosme où les générations se croisent, des jeunes qui fuient les rideaux baissés des petits commerces aux seniors trompant le désœuvrement. Dans ce lieu de vie où tout est en perpétuel mouvement, la caméra s’attarde sur des clients, des flâneurs, des employeurs et des employés. De cet espace clos, sécurisé et pensé comme une utopie réalisée, Patric Jean fait jaillir la peur commune du vide et l’#idéal_fantasmé d’une #solitude_partagée.

    https://www.arte.tv/fr/videos/080151-000-A/le-monde-parfait

    ping @etraces