#centre_

  • #Centre_Fédéral de renvoi du Grand-Saconnex, la honte

    Le COVID a mis un frein à tout… mais pas à la construction du CFA du Grand-Saconnex. Le chantier a démarré, les ouvriers s’activent. Visiblement, les autorités sont pressées de pouvoir enfermer des hommes, des femmes et des enfants dans ce complexe carcéral afin de mieux pouvoir les renvoyer, à l’abri des regards du public.

    C’est l’entreprise #Rampini qui a décroché ce fabuleux contrat. A l’heure où le terme « entreprise responsable » semble avoir un écho dans la population, nous irons demander à Rampini : Où placez-vous votre responsabilité sociale ? Sous vos talons ? Au fond de vos coffres-forts ?

    Nous ne voulons pas d’un centre de renvoi à Genève. Nous ne voulons pas d’une zone de non droit au Grand-Saconnex ni ailleurs.

    Honte aux autorités qui ordonnent ce centre !
    Honte aux entreprises qui le construisent !

    Les échos des centres fédéraux d’asile : déplorables

    Malgré les clôtures et les restrictions d’accès aux Centres Fédéraux d’Asile (CFA), des requérant-e-s parviennent à nous communiquer ce qui s’y passe :

    Délais de séjour dépassés : Alors que, selon le règlement, le séjour maximum dans un CFA est de 140 jours, après quoi les requérant-e-s d’asile doivent être transféré-e-s dans un centre cantonal avec des conditions de vie moins carcérales, ce délai est régulièrement dépassé depuis le début de la crise sanitaire.

    Climat de violence : Des requérant-e-s témoignent d’un climat de violence permanent, avec des rixes régulières entre agents de sécurité et requérant-e-s ou entre requérant-e-s eux-elles-mêmes. Les enfants assistent à ces scènes. Des agents de sécurité eux-mêmes craignent un drame.

    Règne de l’arbitraire : Les sanctions tout comme les « bons points » (sous forme de tampons !) sont distribués sans explication. Il n’est pas rare qu’un-e requérant-e ne sache pas pourquoi il-elle a reçu une pénalité ! Et les agents de sécurité ne distribuent pas tous le même nombre de tampons aux requérant-e-s d’asile pour les mêmes tâches. Or ces « bons points » permettent d’accéder à des TUP (travaux d’utilité publique) qui sont (légèrement) payés. Ils ont donc une valeur importante pour les requérant-e-s, mais ils sont distribués de manière arbitraire.

    Solidarité Tattes a commencé à visiter le CFA de Giffers en début d’année, mais nous avons été stoppé-e-s dans notre action à cause du Covid. D’ailleurs, « visiter » est un bien grand mot, puisque nous avons dû rencontrer les requérant-e-s sur le parking ! Dès que les conditions sanitaires le permettront, nous retournerons à Giffers. Car c’est bien la proximité qui nous a permis de détecter par exemple les graves violences qui se sont déroulées dans ce CFA.

    –-> reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 24.12.2020

    #asile #migrations #réfugiés #centres_fédéraux #aéroport #expulsions #renvois #Suisse #Genève

    Ajouté à la métaliste sur le centre du Grand-Saconnex :
    https://seenthis.net/messages/878315

  • Avec les brigades sanitaires du Covid-19 : « Les gens ont de plus en plus de mal à accepter les consignes »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/14/les-gens-ont-de-plus-en-plus-de-mal-a-accepter-les-consignes-avec-les-brigad

    Au printemps, la Sécurité sociale a mis en place des centres d’appels où des conseillers sont chargés du suivi des malades de l’épidémie et du traçage des cas contacts. A Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord, ils jouent un rôle sanitaire et social déterminant.

    Sullyvan Massy Notebaert jette un coup d’œil rapide à l’écran de son ordinateur. Les noms des malades à appeler en priorité apparaissent. Son casque sur les oreilles, le jeune homme compose un numéro. Il adopte le ton aimable d’un vendeur de parfums. Sauf que c’est du #Covid-19 qu’il doit parler, avec une sexagénaire dont le test s’est révélé positif. La dame s’applique à répondre aux questions de Sullyvan.

    Son histoire avec la maladie est simple, presque banale. Elle s’était confinée chez sa fille et son gendre. Le gendre a été atteint le premier, puis sa fille quelques jours plus tard. Comme elle « regarde les informations à la télévision » , la dame a fait sa valise pour rentrer rapidement chez elle. Après avoir consulté son médecin traitant, elle s’est fait tester le lendemain. C’était son tour. Ça ne l’a pas étonnée, elle commençait à tousser, à se sentir fiévreuse.

    A Sullyvan, elle jure n’avoir « pas vu un chat » depuis son retour dans son appartement. Pas de cas contact à prévenir, donc. Pour faire ses courses, le conseiller l’incite à utiliser le drive ; elle y avait déjà pensé. De toute façon, ses placards sont pleins, « comme si j’avais anticipé le truc », s’amuse-t-elle. La conversation dure encore une dizaine de minutes, la malade fait traîner. A plusieurs reprises, elle glisse qu’à son âge ce n’est pas facile le célibat et la solitude. « Au moins, vous pouvez vous isoler plus facilement ! », plaisante Sullyvan.

    Elle en rit volontiers, mais quelque chose la chiffonne : « On faisait tous très attention, les distances, le masque, le gel, nous sommes des personnes responsables, je ne comprends pas comment on l’a attrapé. » « Vous n’avez pas à vous en vouloir, répond Sullyvan, soucieux de la déculpabiliser, il n’y a pas de risque zéro. » Le jeune homme finit par raccrocher en répétant : « Ça va bien se passer, ne vous inquiétez pas. » Il sourit. L’entretien s’est déroulé de façon idéale : une malade coopérative, informée, aimable. « La plupart des gens sont comme ça », tient-il à préciser.

    Rôle à multiples facettes

    Sullyvan Massy Notebaert, 25 ans, est l’un des 10 000 agents formés par la #Sécurité_sociale au suivi des malades et au suivi de #cas_contacts pour éviter la propagation du virus. Ici, à Villeneuve-d’Ascq, l’un des quatre centres que compte le département du Nord (2,6 millions d’habitants), ils sont plus d’une centaine à se relayer ainsi, sept jours sur sept, derrière les téléphones ; trente de plus travaillent de chez eux.

    Leur mission : convaincre les malades de s’isoler, prévenir les cas contacts et les inciter à faire de même. Mais aussi informer, orienter les précaires et les fragiles, ceux pour lesquels le virus entraîne des souffrances en cascade (perte d’emploi, dépression, violence, isolement…). Rassurer également, lutter contre les « fake news », jouer tout à la fois le rôle de conseiller médical, d’assistant social et de psychologue.

    L’ancien premier ministre Edouard Philippe les avait surnommés les « brigadiers ». Ici, le terme ne plaît guère. « Trop militaire, trop anxiogène, juge Karine Brillault, la responsable de la plate-forme. Nous sommes là pour aider, on veut être sympathiques. » Elle préfère le terme de « conseiller » ou le neutre « collaborateur », très en vogue dans le monde du travail.

    « Ne pas trop se faire balader »

    Quand le gouvernement a demandé à l’Assurance-maladie de se mettre au #traçage des cas contacts, au moment du déconfinement de mai, [pffff..., ndc] l’institution a dû s’adapter à toute vitesse et monter des centres d’appels à travers le pays. « Nous avons eu dix jours pour faire face dans l’urgence et créer de nouveaux services, se souvient Hélène Saumitou Laprade, directrice adjointe de la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) du Nord. On a dû mettre en place un système qui permette d’aller plus vite que la diffusion du virus pour briser la chaîne de contamination. Ce n’est pas dans notre ADN premier de gérer une crise sanitaire, on a dû innover. » En plus de l’appel au volontariat en interne, il a fallu recruter. « On cherchait des têtes bien faites, des jeunes qui savent s’exprimer correctement, qui maîtrisent l’informatique et ont le sens du contact », explique Mme Brillault.

    M. Notebaert, diplômé en master de sciences politiques – au chômage depuis que le magasin de vêtements dans lequel il travaillait a fermé avec le confinement –, avait le profil idéal, le genre à pouvoir gérer des situations complexes après une seule petite journée de formation. A quelques mètres de lui, Adam Delory, 25 ans, col roulé sombre et sourire lumineux, a également vite compris ce que l’on attendait de lui : « Il ne faut pas trop se faire balader par le patient, ne pas le laisser prendre la main sur la discussion, car on a des messages essentiels à faire passer, et savoir s’adapter aux situations. Si on entend un enfant en bas âge pleurer derrière, par exemple, il faut aller à l’essentiel. »

    Au début de l’été, les équipes étaient prêtes, mais le virus, lui, se faisait tout discret. « C’était la drôle de guerre, on attendait, mais il ne se passait rien, raconte Baptiste Marchand, directeur santé de la CPAM du Nord. Quand la deuxième vague a éclaté, au moins, nous étions prêts. » Après des semaines exténuantes, les agents commencent enfin à souffler avec le ralentissement de l’épidémie.

    L’outil informatique s’est perfectionné, eux-mêmes se sont rodés. « Au début il y avait des bugs, certaines personnes étaient appelées plusieurs fois, d’autres pas », reconnaît Mme Brillault. Aujourd’hui, alors que l’ensemble du processus – la fameuse stratégie « tester, tracer, isoler », mise en place au printemps – s’est amélioré (mise à disposition des #tests, réduction des délais d’attente des résultats, meilleure transmission des données par les labos), l’Assurance-maladie peut se targuer de contacter 94 % des #malades entre quatre et vingt-quatre heures après leur résultat.

    La confusion règne

    Ici, à Villeneuve-d’Asq, nous ne sommes pas dans un #centre_d’appels comme ceux des produits commerciaux. « On n’est pas là pour vendre des doubles vitrages », résume Adam Delory. Chaque conseiller a devant lui un calendrier en carton, pour calculer les dates de période d’isolement et de contagiosité en fonction des contaminations, des premiers symptômes, du résultat des tests. Il dispose aussi d’un épais script de sujets à aborder, qui évolue au gré des consignes venues d’en haut. Dernière en date : « Faire la promotion de l’application TousAntiCovid ».

    Autre particularité, ils peuvent consacrer le temps qu’ils veulent à un appel. « J’ai eu une dame furieuse au téléphone, car son fils avait reçu un résultat positif six jours après avoir fait le test, se souvient Kevin Quelquejeu, 28 ans, vêtu d’une salopette et d’un peu discret pull de Noël. Elle était très angoissée, car il avait subi une lourde opération l’année précédente. Elle pleurait beaucoup, je suis restée avec elle une heure et quart au bout du fil, à la fin ça allait mieux. »

    Les questions les plus fréquentes tournent autour de la durée de l’#isolement, de la contagiosité, des personnes asymptomatiques, des tests, de l’immunité. « Pour beaucoup, ce n’est pas clair, poursuit sa collègue Céline Turpin, élégante infirmière de 40 ans. Entre ce qu’ils entendent dans les médias, chez leur médecin, à la pharmacie ou chez leurs voisins, ils sont un peu perdus. » Il faut dire que, depuis des mois, tout et son contraire, ou presque, a été dit au sujet de la pandémie. Sur la période d’isolement, entre les quatorze jours annoncés au départ, puis les sept jours, beaucoup de patients n’y comprennent plus rien. Mais plutôt que de parler d’ « informations contradictoires », ici on préfère évoquer « l’évolution des directives ».

    « On sent le ras-le-bol qui monte »

    Le plus difficile : convaincre les gens de rester à l’isolement. Les cas contacts ont du mal à se plier aux règles, surtout lorsqu’ils en sont à leur deuxième ou troisième fois. La veille de notre arrivée à Villeneuve-d’Asq, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de rendre obligatoire l’isolement, une hypothèse évacuée depuis. Le vaste open space, avec ses bureaux disposés en marguerite, bruisse de cette déclaration. Contraindre les gens à rester chez eux, ici, personne n’y croit. « Impossible à mettre en œuvre », estime-t-on. Evidemment, tous savent que certains malades mentent et continuent à sortir.

    L’isolement pose de nombreux problèmes, économiques, sociaux et psychologiques. « Certains entrepreneurs testés positifs nous disent : “Je dois retourner travailler, je ne peux pas laisser mes salariés seuls, je connais les gestes barrières, je porterai un masque et je resterai dans mon bureau”, explique Céline Turpin, l’infirmière qui a intégré la plate-forme après s’être portée volontaire dans une structure hospitalière, lors de la première vague. Il faut essayer de les convaincre. Et quand on repère des problèmes sociaux qui empêchent l’isolement, on oriente sur des numéros d’aide. »

    A quelques bureaux du sien, Nathalie Ruszczynski, infirmière également, gère une situation complexe au téléphone. Une patiente explique avoir bénéficié d’un #arrêt_maladie en tant que cas contact. Entre-temps, elle a été dignostiquée positive et a donc de trois #jours_de_carence pour son arrêt. Une double peine, selon elle. « Je comprends », assure son interlocutrice tout en lui rappelant que c’est la règle : les cas contacts ne perdent pas de salaire, les « covidés » si…

    « Il faut toujours rester calme, tout en étant ferme, dit la conseillère. Ils doivent sentir que ce qu’on dit est la consigne officielle, sinon la confiance n’est pas là. Les gens ont de plus en plus de mal à accepter les consignes, ça dure depuis si longtemps… Ils sont angoissés aussi, quel que soit leur âge ou leur situation sociale. » « Ils saturent, renchérit Kevin Quelquejeu, qui a atterri ici après la fermeture de Disneyland Paris, où il enchaînait les CDD depuis quatre ans. On sent le ras le bol qui monte à l’approche de Noël. » Chacun des conseillers s’est fait raccrocher au nez au moins une ou deux fois – rien de bien grave sur des milliers d’appels. De l’avis de tous, les malades sont plutôt avides de discussion. Les plus hostiles aux mesures gouvernementales, eux, ne répondent pas au téléphone.

    Stratégies de communication

    Pour convaincre leurs interlocuteurs de s’isoler, les agents misent sur la persuasion, voire la culpabilisation. Des éléments de langage leur ont été donnés. Le mot « protection » fait ainsi figure de formule magique. « Ce sont des techniques de communication, assume Karine Brillault. Celle de l’écoute active désamorce beaucoup de colères. »

    L’apparente connivence aussi. « Je les caresse dans le sens du poil, confie en souriant Adam Delory. Si quelqu’un me dit qu’il veut retourner travailler, je lui réponds que je le comprends, que je ne l’oblige à rien. Comme ça, il baisse la garde et je peux le convaincre plus facilement en faisant appel à son sens des responsabilités. Une alliance doit se créer entre eux et nous. Ce job, c’est à 70 % de la psychologie. »

    Pour Kevin, le jeune homme si optimiste qu’il porte des pulls de Noël dès novembre, « il ne faut surtout ne pas être dans le jugement, ne pas faire de reproches ». Lui aussi a sa technique pour calmer les énervés ou les récalcitrants : « Je leur dis : “Je suis là pour vous faire des recommandations, pas pour vous fliquer. On est tous dans la même situation, moi aussi, j’en ai marre de ce confinement”. » « Même si on ne déplace pas des montagnes, j’ai l’impression de servir à quelque chose », ajoute-t-il, satisfait de « l’expérience humaine » qu’il vit depuis septembre. Mais, quand on l’interroge sur son avenir, il n’hésite pas une seconde : dès que la situation sanitaire le permettra, il retournera travailler à Disneyland.

    Toujours aucun article d’ensemble à ma connaissance sur les #agents_de_santé de terrain, et pas de plateforme, à l’exception de quelques papiers sur #covisan à Paris et un peu en IDF. Or, à part la Nouvelle Zélande et l’Australie où je ne sais quelle a pu être leur rôle, je vois pas un seul pays qui ai réussi quelque chose contre le covid qui n’en ai pas employé/utilisé un grand nombre (y compris sous la forme des "comités de quartier" de la dictature chinoise). Et ce dans un pays champion des CDD où on nous bassine depuis 40 ans avec l’exigence de flexibilité. L’âne gouvernemental n’a pas soif de #santé_publique.

  • La collection d’#affiches des #Archives_contestataires

    Nous présentons ici un choix d’affiches issues de la collection des Archives contestataires. Elle a été constituée au gré des versements d’archives reçus par notre association et compte aujourd’hui plus d’un millier de pièces. Une partie importante d’entre elle a été numérisée en 2020, avec le soutien financier de la Loterie romande.

    La description de ces affiches est en cours dans les #inventaires des fonds auxquels elles sont liées. Ces descriptions s’accompagnent de vignettes permettant de visualiser les affiches en petit format.

    six salles

    Après une introduction (https://expo.archivescontestataires.ch/affiches-contestataires-et-quotidien-militant), cette #exposition_virtuelle se déploie autour de six « salles » :

    La salle 1 – #Sérigraphie contre l’#impérialisme (https://expo.archivescontestataires.ch/affiches-contestataires-et-quotidien-militant/serigraphie-imperialisme) accorde une large place aux créations graphiques du #Collectif_du_Chant_continu, un groupe de graphistes proche du #Centre_de_liaison_politique.

    La salle 2 – Populariser la #grève (https://expo.archivescontestataires.ch/affiches-contestataires-et-quotidien-militant/populariser-la-greve) rassemble les affiches de soutien aux #grèves de la décennie 1970-1980.

    La salle 3 – Contester la course accélérée vers l’avenir (https://expo.archivescontestataires.ch/affiches-contestataires-et-quotidien-militant/progres-technique) présente les créations graphiques des groupes de quartier et des organisations #antinucléaires autour de la #contestation du #progrès technique et infrastructurel.

    La salle 4 – Des affiches pour une #Suisse_sans_armée (https://expo.archivescontestataires.ch/affiches-contestataires-et-quotidien-militant/affiches-sans-armee) nous plonge dans la campagne romande pour l’#Initiative_pour_une_Suisse_sans_armées (1989) et l’affaire des #fiches.

    La salle 5 – L’affiche en État d’urgences (https://expo.archivescontestataires.ch/affiches-contestataires-et-quotidien-militant/des-affiches-en-etat-durgence) réunit, des affiches contre-culturelles issues du fonds éponyme.

    Enfin, une « salle » est consacrée aux #curiosa (https://expo.archivescontestataires.ch/affiches-contestataires-et-quotidien-militant/curiosa), ces documents inclassables, aux formes étranges ou aux fonctions incertaines.

    https://expo.archivescontestataires.ch/accueil

    #exposition_virtuelle #expo #numérisation #archive #histoire #fichage #contre-culture #Etat_d'urgences #posters #poster

    via @wizo

    ping @reka

  • Affaire du « charnier » de Paris-Descartes : un an après le début du scandale, la colère des familles
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/26/affaire-du-charnier-de-descartes-un-an-apres-le-debut-du-scandale-la-colere-

    170 plaintes ont été déposées par des proches de défunts à la suite de la révélation de dysfonctionnements au Centre du don des corps.
    Laurence Dezélée et Jean-Jacques Guinchard se seraient bien passés d’un tel anniversaire. Comme quatre autres membres du bureau de l’association Charnier Descartes, justice et dignité, ils vont manifester, vendredi 27 novembre, au pied du Centre du don des corps (CDC) de la rue des Saints-Pères, à Paris.

    Le 26 novembre 2019, L’Express a révélé les dérives liées à la conservation et à l’usage des dépouilles au CDC. Cette structure est le plus grand centre anatomique de France, créé en 1953 et rattaché à l’université Paris-Descartes, devenue en janvier l’Université de Paris, après la fusion avec sa consœur Paris-Diderot. Odeur de putréfaction, corps démembrés et inutilisés, pannes d’électricité, incinération de masse, prolifération de mouches, de vers et de rats…

    Ce scandale a entraîné, dès novembre 2019, la fermeture administrative du CDC et poussé, à ce jour, 170 proches de défunts à porter plainte contre X devant le parquet de Paris. Lequel a ouvert, en juillet, une information judiciaire pour « atteinte à l’intégrité du cadavre ».

    « En février, la directrice de l’Université de Paris, Christine Clerici, nous avait promis que des recherches seraient effectuées pour qu’on sache ce que sont devenus nos proches. On a déposé nos demandes en août. Depuis, silence total », soupire Laurence Dezélée, vice-présidente de l’association. « On le garde en travers de la gorge », ajoute Jean-Jacques Guinchard.
    « Tout ne remonte pas au président »

    Pour sa part, l’Université de Paris assure que « le lien n’est pas rompu avec les familles ». En juin, sa présidente affirmait que l’établissement se constituerait partie civile dès l’ouverture d’une information judiciaire.

    Cette demande de constitution de partie civile a-t-elle été acceptée par la justice ? Contactés, les avocats de l’Université de Paris, Mes Patrick Maisonneuve et Bérénice de Warren, n’ont pas donné suite.

    Dans le cadre de l’information judiciaire, les magistrats instructeurs et la brigade de répression de la délinquance contre la personne ont mené plusieurs auditions. L’ancien président de l’université Paris-Descartes (2011-2019), Frédéric Dardel, a été entendu, le 12 novembre, sous le régime de la garde à vue.

    #paywall #charnier #CDC
    Si quelqu’un·e qui a accès à l’article peu le mettre ici je serais prenneuse car l’affaire m’interesse.

    • « M. Dardel est le premier et le seul président d’université en soixante ans qui ait initié, fait voter et trouvé les crédits pour financer des travaux, et pas uniquement au CDC, assure son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard. Il a, en effet, réalisé tout ce qui pouvait être fait à partir du moment où il a été effectivement informé. Tout ne remonte pas au président. »
      M. Dardel avait quitté, en juin, ses fonctions de conseiller de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal. Ce départ était intervenu la veille de la publication, par le ministère, d’une synthèse de huit pages du rapport des inspecteurs chargés de faire la lumière sur la chaîne des responsabilités dans l’affaire du « charnier » du CDC « ces dix dernières années ». Les conclusions de ce document étaient très sévères, pointant de « graves manquements éthiques qui ont perduré pendant plusieurs années ».

      « Le choix de M. Dardel [qui officie actuellement comme conseiller du président de l’Inserm, Gilles Bloch] de quitter ses dernières fonctions avait été entériné avant que l’annonce publique n’en soit faite et il n’y a donc pas de lien de cause à effet entre le rapport et son départ du cabinet de la ministre [de l’enseignement supérieur et de la recherche] Vidal », précise Me Canu-Bernard, alors que Mme Vidal n’a pas souhaité divulguer ce rapport et assure l’avoir transmis au pôle santé du parquet de Paris.

      « Peu de personnes voulaient entendre et voir »

      Lanceuse d’alerte dans cette affaire, l’ex-secrétaire générale du CDC (2016-2018), Dominique Hordé, espère que l’instruction en cours « permettra d’établir comment le CDC a pu en arriver à un tel état de vétusté, particulièrement dans les espaces de conservation et à un tel non-respect des morts mais aussi des vivants ».

      « Apparemment, depuis des années, peu de personnes voulaient entendre et voir la réalité au CDC, ajoute-t-elle. Cette situation a perduré en 2018, puisque, fin février, les responsables de l’enquête administrative de l’université en cours sur le CDC ont refusé de regarder les photos de l’intérieur des chambres froides que je venais de prendre. »
      Mme Hordé observe que l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait déjà dénoncé, en 2002, « l’archaïsme et les dysfonctionnements » dans les centres de don en France. A l’époque, « ce rapport n’a pas eu de suite », estime-t-elle. Seize ans plus tard, une nouvelle enquête a été menée par le ministère de la recherche au niveau national. « Cette fois, aucun rapport n’a été publié », déplore Mme Hordé.

      https://seenthis.net/messages/783915
      https://seenthis.net/messages/813090
      https://seenthis.net/messages/828056

      #Centre_du_don_des_corps #CDC

    • En 2004, dans Vivre Ensemble, on parlait déjà de ORS...
      Abri PC du #Jaun Pass :

      La logique de la dissuasion

      Le régime d’aide d’urgence imposé aux personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) vise à déshumaniser l’individu. Tout est fait pour leur rendre le séjour invivable et les pousser à disparaître dans la clandestinité, comme le montrent les exemples ci-dessous relevés en Suisse allemande, où les personnes frappées de NEM et les requérants déboutés de la procédure d’asile sont placés dans des « centres d’urgence » ou « centres minimaux » (Minimalzentren). Petit tour des lieux dans les cantons de Berne et Soleure.

      Le canton de Berne, pionnier en la matière, avait déjà concrétisé le principe d’assignation à un territoire (art. 13e LSEE) bien avant l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2007, en ouvrant deux centres d’urgence, l’un sur le col du Jaun en juin 2004 et l’autre qui lui a succédé en 2005, sur l’alpage du Stafelalp : « Si notre choix s’est porté sur le Col du Jaun », expliquait la Cheffe de l’Office de la population lors d’une conférence de presse le 7 juin 2004, c’est notamment parce que cette solution « (…) n’incite pas à s’attarder en Suisse. » Et que : « D’autres personnes vont l’utiliser également. Il s’agit de personnes qui ont activement empêché leur renvoi ou qui dissimulent leur identité et qui n’ont pas encore fait l’objet d’une décision de refus d’entrer en matière… ».

      L’abri PC du Jaun

      Un des journalistes présents le décrit ainsi dans le Journal du Jura du 8 juin 2004 :

      « A l’extérieur, des grillages ont été installés afin que le lieu soit un peu isolé, et pour protéger les requérants d’éventuels importuns. (…) Les gens sont répartis dans des chambres de quatre à douze personnes (…) les requérants ne touchent pas d’argent liquide, mais des prestations en nature. Ce sont des bons qu’ils peuvent échanger contre de la marchandise au kiosque tenu par l’ORS (Organisation pour mandats spéciaux et en régie SA) qui gère le centre (…) ».

      Très peu de requérants s’y rendirent ; d’autres s’enfuirent, telle une mère avec une petite fille de deux ans qui vint chercher de l’aide à… Soleure ! Une jeune femme fut hospitalisée, suite à une grève de la faim.

      Sur l’alpage

      A l’abri de protection civile du col du Jaun fermé en novembre 2004, succéda le centre d’urgence du Stafelalp. En 2005, les NEM et d’autres personnes désignées comme des « NIKOS », abréviation de « Nichtkooperativ », ont été logés dans une ancienne colonie de vacances isolée, située sur l’alpage de Stafelalp. Dans ce centre, comme auparavant dans celui du Jaun, les requérants ont été cantonnés dans un périmètre de 2 km autour du centre, avec interdiction formelle de franchir ces « frontières ». Le centre de Stafelalp plus fréquenté que celui du Jaun était considéré comme « trop attractif » pour les autorités, et la durée moyenne de séjour des NEM (52 jours) trop longue. Il fallait trouver autre chose.

      En janvier 2006, le centre fut fermé et les NEM ont été réintégrés dans un centre de transit. Ils ne touchent pas d’argent mais ont droit à trois repas par jour. Ils s’y déplacent plus librement, du moins à pied. Mais le fait qu’ils ne disposent d’aucun pécule pour payer les transports publics restreint leur liberté de mouvement aux alentours et dans la commune de Lyss où est situé le centre.

      Soleure ne fait pas mieux

      Depuis mai 2006 (auparavant ils bénéficiaient d’aide en espèce et aucun hébergement n’avait été mis à leur disposition), les « NEM » soleurois sont logés dans le centre d’accueil pour requérants d’asile situé sur la montagne du Balmberg, mais ils n’y sont pas nourris. Ils y touchent 8 fr. par jour pour leur entretien, versés sur place tous les jeudis par le responsable du centre. Le contrôle de présence est journalier et ceux qui s’absentent perdent leur pécule pour les jours d’absence, voire leur droit à l’hébergement en cas de récidive. Les occupants n’ont pas le droit d’y accueillir des amis pour la nuit. Le visiteur externe doit demander une autorisation au responsable (qui lui est parfois refusée sous divers prétexte) pour y entrer.

      Là-haut sur la montagne !

      Le lieu est isolé. On y trouve trois téléskis et un restaurant, mais aucun magasin, si bien que les requérants frappés de NEM sont obligés d’utiliser l’autobus circulant de Soleure au Balmberg (prix du billet aller et retour : 11 fr.!) pour faire leurs achats et se procurer le nécessaire. Si les requérants d’asile encore en procédure, également logés dans ce centre, bénéficient de tickets de bus gratuits, ce n’est pas le cas des personnes frappées d’une NEM. Ils n’ont le droit de consulter un médecin qu’en cas d’urgence et c’est un des responsables du centre, sans formation médicale, qui prend la décision. Depuis quelques mois, les NEM doivent débourser quelques centimes pour des comprimés : antidouleurs, aspirine etc. (obtenus gratuitement auparavant) distribués sur place par le préposé à la pharmacie.

      Une stratégie efficace

      Le régime drastique, l’isolement et le nombre de descentes de police qui les terrorisent fait qu’au bout de quelques semaines, les NEM soleurois « disparaissent » dans la clandestinité. La méthode, il faut le reconnaître, est efficace et la stratégie de découragement sur laquelle l’Office des réfugiés (actuellement l’Office fédéral des migrations) avait misé dans un rapport de mars 2000 pour se débarrasser des indésirables, a l’air de se réaliser. Les six NEM qui sont encore au Balmberg ne pèsent pas lourd, en regard des centaines de ces « disparus volontaires », soumis dans les centres d’urgence « à une pression psychique insupportable » au point qu’ils ont préféré la clandestinité. Beau résultat pour un pays qui se vante d’être un Etat de droit.

      https://asile.ch/2007/02/05/suisse-allemandecentres-d%e2%80%99urgence-pour-nemla-logique-de-la-dissuasion

    • RTS | Des voix s’élèvent contre la prise en charge des migrants par des entreprises privées

      Amnesty International dénonce la situation dans le centre de migrants de Traiskirchen en #Autriche. L’organisation pointe du doigt la surpopulation et les conditions d’hygiène déplorables qui y règnent. Or ce centre est géré par la filiale autrichienne de l’entreprise privée zurichoise ORS. Une nouvelle qui relance le débat sur l’encadrement des requérants par des privés.

      https://seenthis.net/messages/402089

    • The Corporate Greed of Strangers
      –-> ORS Service AG in Austria and Switzerland

      Other international players like the Swiss company ORS Service AG are also expanding into Germany. ORS in 2015 had five reception centres in Munich.

      ORS Service is based in Zurich in Switzerland and was set up as a private company to work with the Swiss federal government from 1991 to house asylum seekers. For twenty years, through to 2011, although the contract should have been retendered every five years the Swiss government did not put the contract out to tender.

      In 2011 ORS Service outbid European Homecare for the federal contract in Austria for reception centres under the responsibility of the ministry of interior. By the end of 2014, they were providing twelve reception centres including tent camps in Salzburg and Linz and being paid around 22 million euros by the federal government. ORS runs Austria’s main initial reception centre in the town of Traiskirchen, near Vienna, which was designed for around 1700 refugees. By the summer of 2015 over 3,000 refugees were living there, Amnesty International called the ORS camp ‘shameful’, with 1,500 people forced to sleep outside on lawns and nearby roads.

      On its home territory ORS Service works in partnership with the Swiss Securitas private security company in delivering a very controversial reception and accommodation policy which has included remote locations and housing asylum seekers underground in wartime military bunkers. Reception and detention policies have been influenced by Swiss politics which over the past few years have been dominated by the anti-immigrant Swiss People’s Party (UDC) which has become the largest party at the federal level. Currently refugees arriving in Switzerland have to turn over to the state any assets worth more than 1,000 Swiss francs (£690) to help pay for their upkeep, a practice that has drawn sharp rebukes for Denmark.

      https://seenthis.net/messages/465487

    • Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

      A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

      https://seenthis.net/messages/573420

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      https://seenthis.net/messages/786789
      #rapport

    • ODAE-romand | L’envers du décor dans les centres fédéraux

      Une demandeuse d’asile a passé près de six mois dans les CFA de #Zurich, #Boudry et de #Giffers. Dans le bulletin d’Augenauf de novembre 2020, elle raconte les #conditions_de_vie, les #brimades, #vexations et #violences quotidiennes qu’elle y a vécues. L’ODAE romand en publie quelques extraits.

      https://seenthis.net/messages/893672

      Texte original publié par Augenauf (en allemand) :
      https://www.augenauf.ch/images/BulletinProv/Bulletin_106_Nov2020.pdf

    • Lettre ouverte au SEM - Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de #Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      Chères et chers journalistes et sympathisant·es,

      Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte que nous avons adressée ce jour au Secrétariat d’Etat aux Migrations, à travers Messieurs Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat, et Pierre-Alain Ruffieux, responsable asile pour la Suisse romande. Elle a également été envoyée à Monsieur Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois en charge du Département de l’Economie et de l’Action Sociale.
      Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      –---

      Nous dénonçons depuis longtemps des situations inhumaines au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Boudry (NE)[1], mais les cas de réfugié·es subissant de #mauvais_traitements - le mot est faible - s’accroît de façon préoccupante. Ce qui se passe depuis plusieurs mois maintenant est intolérable et ne peut rester sans réaction de notre part.

      Selon nos informations et observations, nous ne sommes pas face à des cas isolés, mais devant un véritable #système_punitif, qui va au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. #Abus_de_pouvoir de certain·es agent·es de sécurité de l’entreprise #Protectas, #mépris et #comportements_racistes qui créent un climat de #peur et poussent à bout certain·es habitant·es du Centre. Visites impromptues du personnel de sécurité dans les chambres, sans frapper, ni dire bonjour, gestion catastrophique des #conflits, sans souci de calmer le jeu, ni d’écouter. "Ils ne savent pas parler, ils répriment”, raconte un habitant du Centre. Des requérant·es jugé·es arbitrairement et hâtivement comme récalcitrant·es sont enfermé·es pendant des heures dans des containers insalubres et sous-chauffés. Plusieurs témoignages attestent d’une salle sans aucun mobilier, avec des taches de sang et des odeurs de vomi et d’urine. Beaucoup en ressortent traumatisés. Une personne s’est récemment retrouvée en état d’#hypothermie [2].

      Les témoignages vont tous dans le même sens : peur de porter #plainte par #crainte des conséquences pour sa procédure d’asile ou par crainte de recroiser les mêmes agent·es de sécurité. Mais les faits sont là : utilisation abusive du #spray_au_poivre, #plaquages_au_sol, #insultes_homophobes, #harcèlement envers des personnes vulnérables et #hospitalisations suite à l’#enfermement dans des cellules. Plusieurs #tentatives_de_suicide sont attestées et il y a eu #mort d’homme : le 23 décembre, un requérant d’asile est décédé aux abords du Centre de Boudry. Il s’agissait d’une personne vulnérable, suivie en psychiatrie et qui avait déjà tenté de se suicider. Alors que cette personne avait besoin d’aide, à plusieurs reprises, le personnel de sécurité de Protectas lui a refusé l’accès au Centre, du fait de son état d’ivresse.

      A Boudry, la #violence est banalisée. Au lieu d’apaiser les conflits, les agent·es de Protectas les attisent. Des membres du personnel de sécurité abusent de leur pouvoir en faisant régner leurs propres lois. Ainsi, alors que les #cellules_d’isolement ne sont prévues que pour protéger les requérant·es d’asile et le personnel du CFA de personnes ayant un comportement violent et pour une durée n’excédant pas deux heures[3], on constate que la réalité est tout autre. Le moindre dérangement est réprimé par un #enfermement_abusif et qui dépasse souvent le temps réglementaire, allant jusqu’à un #isolement d’une nuit entière. Nous avons eu connaissance d’un mineur qui a été enfermé alors que le règlement l’interdit. De telles #privations_de_liberté sont illégales. Pour échapper à ces mauvais traitements, beaucoup quittent la procédure d’asile en cours de route.

      Les droits humains sont violés dans les CFA, en toute impunité, dans un #silence de plomb que nous voulons briser. Ce qui se passe à Boudry se passe aussi ailleurs[4] et c’est la conséquence d’une logique de camps. C’est tout un système que nous dénonçons et non pas des dysfonctionnements ponctuels.

      ***

      Face à cette gestion désastreuse et les drames humains qu’elle entraîne, nous demandons qu’une enquête indépendante soit ouverte établissant les faits en toute objectivité. En accord avec les personnes qui ont pris contact avec Droit de Rester, nous sommes prêt·es à témoigner.

      Nous demandons que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ce système défaillant, qui transforme les CFA en prisons. Il n’est pas normal que le budget alloué à l’encadrement sécuritaire par le SEM soit plus important que celui consacré à l’encadrement social et sanitaire dans les CFA. Il est nécessaire de renverser la vapeur en engageant des professionnel·les du travail social et de la santé en nombre suffisant et ayant pour mission de soutenir, d’écouter, de soigner et de répondre aux besoins spécifiques des requérant·es d’asile. Ceci dans l’optique de créer un climat de bienveillance, réparateur des traumatismes vécus sur la route de l’exil par les personnes dont ils-elles ont la charge. Actuellement, les agent·es de sécurité ont des prérogatives immenses qui ne devraient absolument pas leur être confiées en raison d’un manque de formation flagrant.

      Nous demandons la suppression immédiate de ces cellules-containers et la refonte complète du régime de sanctions.

      Nous exigeons la fin de la privatisation du domaine de l’asile ; l’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité ou d’encadrement privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou ORS) dans le cadre des CFA et autres lieux d’hébergement. L’asile n’est pas un business. L’argent attribué à ces tâches par l’Etat doit revenir à des structures sociales et de soins publiques.

      Nous exigeons transparence et respect du droit suisse et international. Actuellement les CFA sont des boîtes noires : les règlements internes sont inaccessibles, les requérant·es d’asile n’obtiennent pas les rapports des sanctions prononcées à leur encontre, rapports rédigés par Protectas dont le contenu varie à leur guise afin de justifier les sanctions aux yeux du SEM. Toute sanction devrait être prononcée par du personnel cadre du SEM.

      Nous demandons l’introduction d’un organe de médiation indépendant de gestion des plaintes vers qui les requérant·es d’asile lésé·es pourraient se tourner. Finalement, il est nécessaire d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile – comme c’est notamment le cas en Hollande, pays dont la Suisse s’est inspirée pour mettre en œuvre le système actuel – afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit.

      Nous demandons aussi la fermeture du Centre spécifique des Verrières, restreignant la liberté de mouvement de ses occupants de par son emplacement-même et conçu comme un centre punitif. C’est de soutien psychologique et de soins dont les requérant·es d’asile, y compris celles et ceux qui sont jugés récalcitrant·es, ont besoin à leur arrivée. L’équité des soins par rapport à ceux offerts à la population résidente doit être effective. Ce sont l’isolement, l’exclusion, la promiscuité et l’armada d’interdits qui accentuent les traumatismes, les addictions, le stress et les tensions. Stop à la logique de camp !

      C’est une alerte que nous lançons. Nous espérons qu’elle sera entendue et attendons qu’elle soit suivie d’effets dans les meilleurs délais.

      Contact médias :
      Denise Graf, 076 523 59 36
      Louise Wehrli, 076 616 10 85
      Caterina Cascio, 077 928 81 82

      [1] Voir par exemple ici : https://rester.ch/wp-content/uploads/2020/05/2020.05.28_Communiqu%C3%A9_de_presse_camp_nous_d%C3%A9non%C3%A7ons-1.pdf ou là : https://www.canalalpha.ch/play/minimag/episode/3819/risque-de-suicide-quel-soutien-psy-pour-les-migrants-a-boudry

      [2] Le 17 février, la radio RTN révèle un cas d’hypothermie survenue au centre de Boudry 2 jours plus tôt : https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20210215-Etat-d-hypothermie-au-Centre-de-Perreux.html

      [3] Voir à ce sujet les p. 51-52 du Plan d’exploitation Hébergement : https://www.plattform-ziab.ch/wp-content/uploads/2020/10/SEM_PLEX_2020.pdf

      [4] A ce sujet, sur les violences au Centre de Giffers : https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles, sur celles au centre de Bâle : https://3rgg.ch/securitas-gewalt-im-lager-basel , témoignages récoltés par Migrant Solidarity Network (1 et 2), ici le rapport de la Commission Nationale de Prévention de la Torture : https://asile.ch/wp-content/uploads/2021/01/CNPT_CFA_DEC_2020-fr-1.pdf et là le communiqué de humanrights.ch : https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/commentaire-violences-cfa

      Lettre reçu via la mailing-list Droit de rester, le 12.03.2021

    • Les conséquences de l’asile au rabais

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est enfin sorti de son mutisme. Mercredi, sous pression, après d’énième révélations sur des cas de mauvais traitements dans les centres d’asile, il a annoncé qu’il mandatait une enquête indépendante concernant plusieurs cas de recours excessif à la force.

      C’est une avancée car, jusqu’ici, l’institution n’avait jamais reconnu de dysfonctionnements. Alors que quatre plaintes avaient été déposées contre la société de sécurité #Protectas en juin dernier par des demandeurs d’asile blessés au centre de #Chevrilles, il n’avait pas bronché, déléguant d’éventuelles sanctions à la société privée. Plus d’un an après, justice n’a toujours pas été rendue. Certains plaignants ont été expulsés…

      Le SEM affirme avoir aussi suspendu 14 membres du personnel de sécurité impliqués dans différentes affaires, notamment pour un recours abusif à des « #salles_de_réflexion », que certain·es nomment « salles de torture ». Berne a été sommé de réagir suite à un enregistrement clandestin qui prouve que les agent·es n’hésitent pas à falsifier des rapports dans le but de justifier le recours à la violence. Le SEM a annoncé qu’il allait réexaminer les modalités de recrutement du personnel de sécurité et leur formation.

      C’est un premier pas, mais insuffisant. Quatorze suspensions pour combien d’incidents impunis ? « J’ai vu des gens se faire tabasser sous mes yeux… la plupart ne portent jamais plainte. Si tu te plains, tu peux être sûr que les sévices doubleront », nous confiait hier un homme qui a résidé au centre de #Boudry et de Chevrilles.

      Les associations actives dans le domaine de la migration dénoncent depuis des années le processus de #privatisation de l’asile. La Confédération recoure à des sociétés privées pour assurer la sécurité et l’encadrement dans ses centres. Or, ces entreprises ont pour objectif de faire du profit. Il n’est pas étonnant qu’elles lésinent sur les moyens. Recrutements à la va-vite, formations inexistantes et contrats précaires engendrent des situations explosives où le personnel est démuni face à une population au parcours extrêmement difficile.

      La Suisse doit faire mieux, elle en a les moyens. Alors que des personnes cherchent ici protection, elles rencontrent violence et mépris. Il est inacceptable que nos impôts continuent à financer un système arbitraire perpétuant une terreur que les personnes migrantes ont fuit au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2021/05/06/les-consequences-de-lasile-au-rabais

    • Documentation | Violences dans les centres fédéraux d’asile

      Depuis plusieurs mois en Suisse des cas de violences perpétrées dans et autour des centres fédéraux d’asile (CFA) ont été dénoncés. Sans changements significatifs opérés, d’autres sont à craindre. Pour que les personnes réfugiées ne soient pas à nouveau des victimes isolées, il est important d’apporter un regard externe sur ce qui se passe au sein des CFA. Ces questions touchent à la cohésion sociale. Le 5 mai 2021, les résultats d’une enquête de médias associés ont été présentés au public (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), révélant à nouveau des exactions commises par les employé.es des sociétés de sécurité envers des résident.es. Le Secrétariat d’État à la migration (SEM) a réagit par voie de presse (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83389.html) en annonçant l’amorce d’une enquête indépendante. Les médias et la société civile jouent un rôle essentiel pour faire la lumière sur des questions de sécurité publique et de respect des droits humains.

      Le 5 mai dernier les résultats d’une enquête de la RTS (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), SRF et la WOZ a été rendue publique. En s’appuyant sur des enregistrements et témoignages, elle documente plusieurs exactions commises par les personnes en charge de la sécurité dans différents centres fédéraux d’asile. “Des rapports sont parfois truqués par les agents de sécurité pour se couvrir. En réaction à ces révélations, le Secrétariat d’État aux migrations a fait suspendre 14 de ces employés de sociétés privées et lance une enquête externe” (RTS). Le téléjournal de midi, de 19h30 et l’émission Forum en ont parlé. Le matin même, le SEM a publié un communiqué annonçant avoir été informé du recours à des “mesures coercitives disproportionnées” de la part d’agent.es de sécurité. Demandé depuis plusieurs années par la société civile, il annonce avoir chargé l’ancien juge Niklaus Oberholzer d’une enquête indépendante et vouloir réfléchir au recrutement et à la formation de ces personnes . Le quotidien Le Courrier (https://lecourrier.ch/2021/05/05/quatorze-agent%c2%b7es-de-securite-suspendu%c2%b7es) est allé à la rencontre du collectif Droit des rester Neuchâtel qui doute de ces dernières mesures : « Nous demandons que ce soit des entités publiques à but non lucratif qui gèrent l’encadrement. Celles-ci doivent engager des professionnel·les de la médiation, du travail social, de l’interculturalité et de la santé. »

      Avant cela, le 28 avril 2021 le Secrétariat d’État à la migration (SEM) avait publié un communiqué (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83251.html) déplorant l’augmentation des menaces envers les centres d’asile fédéraux (CFA). Il y est fait état de déprédations faites aux bâtiments, mais également de menaces et de mises en danger d’employé.es du SEM. Dans le viseur, des « groupes de gauche radicale » qui feraient appel via leur site à des actes de vandalisme, ou même appel à la violence envers des employé⸱es. Les associations de défense du droit d’asile ont condamné de tels procédés. La Plateforme Société civile dans les centres fédéraux s’est positionnée (https://mailchi.mp/d2895a50615c/neuigkeiten-baz-nouveauts-cfa) en rejetant toute forme de violence. Le collectif bâlois 3RGG -auteur d’un rapport répertoriant les actes violents envers les personnes requérantes d’asile au sein du centre fédéral d’asile du canton de Bâle (BässlerGut) – se distancie également de ces méthodes (https://asile.ch/2021/04/30/3rgg-communique-violences-dans-les-camps-federaux-dasile) qui ne sont pas les leurs. Ses auteurs regrettent que leurs appels à se mobiliser contre les violences impunies du personnel de sécurité envers des résident⸱es isolé⸱es n’ait connu que peu d’échos dans les médias et dans la vie des centres en conséquent.
      Jusqu’ici ce sont d’autres types de dénonciations de violence en lien avec les CFA qui ont été exprimées. En 2021, au CFA de Boudry (NE) c’est un cas d’hypothermie (https://lecourrier.ch/2021/02/17/hypothermies-au-centre-dasile) pour une personne placée en « cellule de dégrisement » qui a servit de révélateur à ce que Droit de rester Neuchâtel décrit comme un « réel système punitif ». En 2020, dans le centre de renvoi de Giffers, quatre #plaintes (https://asile.ch/2020/09/22/solidarite-tattes-giffers-visite-aux-requerants-qui-ont-denonce-des-violences) ont été déposées contre la société de sécurité Protectas pour des exactions envers des résident.es. A BässlerGut, le travail d’enquête (https://asile.ch/2020/07/30/enquete-violences-au-centre-federal-de-bale-quand-le-systeme-deraille) poussé qu’avait publié le collectif 3 RGG faisait état de violences graves perpétrées par des personnes en charge de la sécurité envers les personnes résidentes, avec des processus de dénonciation inefficient à l’interne. La commission nationale de prévention de la torture (CNPT) après une visite au sein de plusieurs CFA en janvier 2021 suggérait elle aussi des améliorations (https://asile.ch/2021/01/20/cnpt-rapport-dobservation-des-centres-federaux-dasile-la-violence-pointee-du-d) concernant la gestion des conflits, la prévention de la violence et la gestion des plaintes. Une des réponses offerte par le SEM est celle de la réouverture du centre spécifique des Verrières pour accueillir les personnes qui « représentent une menace pour elles-mêmes ou pour autrui ». L’OSAR s’inquiète (https://www.osar.ch/communique-de-presse/centre-des-verrieres-les-requerants-dasile-doivent-beneficier-dune-representati) de cette mise à l’écart pour des personnes généralement fragilisées. Selon l’organisation, il vaudrait bien mieux miser sur la prévention de la violence et renforcer l’encadrement.

      Liées à des conditions structurelles, ces dénonciations de part et d’autres ne s’arrêteront probablement pas là. Dans ce jeu du chat et de la souris, les médias et la société civile jouent un rôle important pour faire la lumière sur des dynamiques en présence. L’éditorial du dernier numéro de la revue Vivre Ensemble le rappelait : ” […] les centres fédéraux réunissent les deux ingrédients de la violence institutionnelle : fermés d’accès au regard public, ils donnent au personnel un pouvoir énorme sur une catégorie de personnes. Or, les véritables garde-fous à l’impunité et à l’arbitraire se situent du côté de la transparence. Et la société civile est bien là, du côté des victimes, et ne manque pas de le lui rappeler. “

      https://asile.ch/2021/05/07/documentation-violences-dans-les-centres-federaux-dasile

    • Centres fédéraux | À l’écoute des victimes

      Le #déni des autorités intenable face à la médiatisation des violences

      Le mois de mai aura vu la question des violences dans les CFA tenir une belle place dans l’actualité. D’abord avec les enquêtes de la RTS, de la SRF et de la Wochenzeitung, puis avec le rapport d’Amnesty International qui relate des cas de maltraitances à l’égard de requérant·es d’asile qui pourraient s’assimiler à de la torture [1]. Des témoignages de victimes, mais également d’ancien·es employé·es des centres ont été recueillis et des enregistrements, effectués à l’insu du personnel de sécurité, ont permis d’établir que leurs rapports de sanction à destination du SEM sont truqués.

      Ces enregistrements proviennent du téléphone d’une femme enfermée dans un container-cellule. Le mobile lui avait été confisqué par le personnel de sécurité et a capté deux heures de leurs conversations. Cela se passe donc dans la loge des agent·es de sécurité de Protectas, il y a quelques mois au CFA de Boudry dans le canton de Neuchâtel. On y entend les agent·es discuter du contenu du rapport qu’ils doivent faire parvenir au SEM pour justifier leur mise en cellule. Une agente qui n’a pas assisté aux événements est chargée de le taper. Les cellules, ce sont donc ces containers sans aucuns meubles, dotés seulement d’une petite fenêtre, à l’odeur de vomi, d’urine et tâchés de sang au sol. Les requérant·es d’asile y sont enfermé·es, parfois pendant deux heures, parfois plus. Une caméra permet de les filmer.

      Ces pratiques, éminemment choquantes ne sont pas étonnantes. Elles sont davantage la conséquence d’un système, plutôt que le fait d’individus. Car les événements qui ont eu lieu dans différents CFA, à différentes dates, se ressemblent de façon troublante. À l’origine de ces actes de violence, il y a le plus souvent des événements que l’on pourrait qualifier d’incidents. Un téléphone volé, un masque sous le nez ou une perte de patience dans la longue file d’attente pour le repas. Et plutôt que d’apaiser les conflits de façon non violente et bienveillante, le personnel de sécurité les amplifie en usant de sa force physique et verbale, de ses gros bras et de son uniforme imposant. À cela s’ajoutent des mesures radicales comme ces mises en cellule appliquées de façon arbitraire et non conforme au règlement du SEM. Comme on l’a entendu, il suffit d’enjoliver le rapport pour le SEM pour maquiller ces imperfections. Le SEM doit d’ailleurs en être conscient, mais en déléguant ces tâches à des prestataires privés, il peut allégrement fermer les yeux. La responsabilité est dissoute dans la chaîne hiérarchique. Alors que légalement le SEM est pleinement responsable.

      Les dénonciations de nombreux collectifs dans différents CFA depuis plus d’une année et à de nombreuses reprises ont longtemps été traitées avec mépris par le SEM, qui a toujours nié ou prétendu avoir pris des mesures. Il aura fallu ces preuves irréfutables et un dégât d’image important pour le faire plier, un tout petit peu.

      Il a annoncé la suspension de 14 agent·es de sécurité, un audit interne, une enquête externe à Boudry par un ancien juge fédéral, la suppression des containers et une réflexion sur la mise en place d’un bureau externe chargé de recueillir les plaintes des requérant·es d’asile. On peut se réjouir de ce dernier point. Mais reste encore à voir quelle sera la mise en œuvre concrète. Pour le reste, ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas là d’une révolution, mais bien d’une communication bien rôdée.

      Car évidemment il ne suffira pas que les containers insalubres soient remplacés par de jolies salles de « réflexion » aux couleurs apaisantes. Parce que sales ou propres, cela restera des cellules. Il n’est pas suffisant non plus que les agent·es de sécurité impliqué·es dans les quelques affaires récemment médiatisées soient remplacé·es par d’autres. Tant que le cadre de travail sera le même, les mêmes violences se reproduiront. Il suffit de lire le rapport d’Amnesty et les témoignages d’anciens agents de sécurité ou d’assistants sociaux pour comprendre combien celles-ci font partie de la culture d’entreprise. On ne peut que redouter qu’un nouveau lieu à haut potentiel de violence systémique sorte de terre à Genève, dans le cadre du projet de construction d’un centre fédéral au Grand-Saconnex (lire ici).

      Tant que les requérant·es d’asile continueront à être considéré·es comme une catégorie de la population à part, rien ne changera. Il faudra continuer de dénoncer ce qui se passe derrière les portes de ces centres. Et d’écouter, sans mettre en doute, la parole des réfugié·es qui se seraient bien passé de subir de nouvelles violences, après avoir fui celles de leur pays et en avoir subi sur la route de leur exil. On peut ici souligner le rôle des médias qui ont, à travers leurs investigations, contribué à amener sur la place publique des pratiques dénoncées depuis de nombreuses années par des organisations de la société civile. Et contraint les autorités d’asile à sortir du bois.

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      INÉDIT | Immersion dans la loge des agent·es de sécurité du CFA de Boudry

      L’enregistreur vocal du smartphone était enclenché. Confisqué par des agent·es de sécurité du Centre fédéral de Boudry, le téléphone d’une requérante d’asile a enregistré par inadvertance durant près de deux heures les conversations qui se sont tenues dans leur loge. Nous publions la retranscription complète et inédite de cette capture audio, anonymisée.

      Discussions entre membres du personnel, interactions avec des requérant·es d’asile : les échanges sont révélateurs d’un climat latent d’irrespect et de violence ordinaire induite par le rapport de force et le choix de confier l’encadrement des résident·es des Centres fédéraux d’asile à des agents de sécurité démunis d’outils de médiation. La gestion uniquement sécuritaire des tensions, inévitables dans des lieux de vie collectifs, l’absence de prise en compte par le personnel d’une réalité évidente, celle que les personnes logées là sont dans une angoisse existentielle liée à leur demande de protection, l’impunité renforcée par des mécanismes visant à tout régler « à l’interne », ressortent de leurs propos. Dans la dernière édition de la revue « Vivre Ensemble », nous avons publié un extrait de cet enregistrement : celui-ci montre comment les agent·es trafiquent un rapport justifiant la mise en cellule d’isolement d’une femme, en accusant celle-ci d’acte de violence. La retranscription complète de l’enregistrement montre que celle-ci était venue solliciter l’aide de la sécurité pour que celle-ci aide un enfant (en pleurs) à récupérer un téléphone portable qu’il s’était fait voler par un homme hébergé au centre, et que face au refus de l’agent, elle avait voulu en référer à la direction du centre. La suite permet de s’immerger dans un huis clos quasi fictionnel.

      https://asile.ch/2021/08/23/centres-federaux-a-lecoute-des-victimes
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      Transcription d’un enregistrement audio réalisé au Centre fédéral d’asile de Perreux (Boudry)

      Date: mercredi 20 janvier 2021, en fin de journée

      Légende

      A : femme requérante d’asile, dont le téléphone a capté cet enregistrement
      AS 1 : agent de sécurité impliqué dans la scène de démarrage du conflit
      AS 2 : agent de sécurité qui vient rapidement en renfort du 1er. Il semble qu’il y ait deux personnes derrière AS 2. Les voix sont difficiles à identifier
      AS 3 : agente de sécurité avec une fonction qui semble supérieur à AS 1 et 2
      AS 4 : agente de sécurité avec une fonction dirigeante, ou en tout cas davantage administrative car elle rédige les rapports
      + autres agent·es non-distingués les un·es des autres
      Le téléphone d’un enfant vient d’être volé dans le centre par un requérant d’asile à qui il l’avait confié. « A » interpelle alors un agent de sécurité pour lui demander d’agir et de retrouver le téléphone. L’agent de sécurité pense que l’enfant est son fils, mais ce n’est pas le cas. A enclenche alors le mode enregistrement sur son téléphone.

      A : You’re the security and you should to take a look
      Agent de sécurité 1 : No, no security for look the child, look your phone there
      A : I’ll complain, I’ll complain about that interacting
      AS 1 : No, what what, the time where you put your phone here, no security must look, it’s your mission.
      A : You’ll not try to search, not at all ?
      AS 1 : No, no, no, that your responsability.
      A : But you’re security
      AS 1 : That your responsability. Look, your children, madame, your children, they go up. The time when something happens to up, you come see security ?
      A : But normally you’re accessing the doors without permission ?
      AS 1 : I ask you, you no see your children you (mot incompréhensible)
      A : I’ll complain about that. What is your name or number of the working ? Because you’re just not searching for this telling stuff but discussing about me
      AS 1 : Yes
      A : You don’t do that. So what is your name because I need to complain.
      AS 1 : For me ?
      A : Yes or number of working.
      AS 1 : My number ?
      A : Yes
      AS 1 : For what ?
      A : For working. Because you’re working here and you have the number. I’ll complain, believe me, you don’t do your work
      AS 1 : No. Madame, I’m telling you something, ok ? I know place you’re coming from, ok ?
      A : Poland
      AS 1 : Ok in Switzer… I don’t know.
      A : We’re complainig pretty much and we’ll complain, not to the SEM, but your boss I’ll complain, Protectas, and to the SEM, to the SEM, to the government and to the everyone.
      AS 1 : If you don’t take your responsability… (en s’adressant à un autre requérant d’asile) Brother, brother, come in please. Tell this woman, ok, « if you come here… »
      A : (également à l’autre requérant d’asile) He doesn’t want to check the stealing stuff but they’re accessing the doors and checking the people. But he can’t check the stealing stuff.
      AS 1 : Can you leave me talk with him ?

      Brouhaha car A et AS 1 parlent en même temps avec beaucoup de bruits en arrière-fond et notamment l’enfant qui s’est fait voler son téléphone qui pleure. On entend plusieurs autres requérants d’asile parler de ce qui s’est passé. AS1 finit par proposer à A de se rendre à la loge des agent.es de sécurité pour discuter de l’affaire.

      AS 1 : Can you go to the security office ?
      A : (A l’enfant qui pleure) Yes, we’ll look for you phone. (à AS 1) You still didn’t tell me your number !

      Echanges entre différents requérants d’asile avec l’agent de sécurité. A redemande le numéro de l’agent et insiste.

      AS 1 : Take my picture
      A : No, I don’t want to take your picture
      AS 1 : Take my picture
      A : Ok no problem

      A le prend en photo. On entend ensuite du bruit et on imagine que l’AS1 essaie de lui retirer son téléphone et user de la force. A commence à gémir « ahouaoua, ahouaha » (« aïe » à de multiples reprises).

      https://asile.ch/2021/06/30/inedit-immersion-dans-la-loge-des-agent%c2%b7es-de-securite-du-cfa-de-boudry

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      Violences | un arrière-goût de déjà-vu

      Une enquête est en cours pour déterminer si des mesures coercitives disproportionnées ont été utilisées à l’encontre de requérants d’asile dans certains centres fédéraux. Il s’agirait, selon certains, de dérives individuelles. Selon d’autres, l’autorité a tort de sous-traiter une tâche régalienne à des sociétés privées.

      En fait, le problème se pose depuis belle lurette. En 1993 déjà, l’aumônerie genevoise auprès des requérants d’asile (AGORA) relevait, dans une lettre à l’Office fédéral des réfugiés (ODR), le SEM d’alors, que le personnel mis en place dans le Centre d’enregistrement de La Praille, inauguré l’année précédente, « n’était ni assez nombreux ni suffisamment formé pour remplir sa tâche. » L’aumônerie ajoutait que ce personnel n’assurait pas « un minimum d’écoute permettant de désamorcer les tensions ».

      La gestion de ce centre avait été confiée à l’ORS Service SA et à Securitas. Le CHERANE (Conseil pour l’hébergement des requérants non-enregistrés) qui, avec le soutien d’associations et du canton, assurait depuis deux ans l’accueil des candidats à l’asile, avait été écarté. Le M. Réfugiés de l’époque, Peter Arbenz, avait déclaré « ne pas avoir besoin d’assistants sociaux avec une mentalité tiers-mondiste ». Le Conseil d’État genevois avait boycotté l’inauguration, expliquant le refus de l’offre du CHERANE par « la crainte d’introduire le loup des œuvres d’entraide dans la bergerie fédérale ». « Les locaux de la discorde », avait titré la Tribune de Genève (18.04.1992).

      L’aumônerie, qui pouvait, avec de strictes limitations, pénétrer dans le Centre d’enregistrement, a dénoncé maintes fois, au cours des années suivantes, ce qu’elle considérait comme des abus. Certes, des membres du personnel faisait preuve d’empathie envers les requérants, mais, dans l’ensemble, le système policier établi manifestait bien plus une méfiance, voire un rejet qu’un accueil de personnes en quête de protection.

      À mes yeux, cette attitude reflétait le regard de peur, ou même d’hostilité porté par une partie de la population et des autorités sur des requérants d’asile dont beaucoup venaient de subir moult épreuves et souffrances. J’ai peur qu’il en soit toujours de même.

      https://asile.ch/2021/08/23/violences-un-arriere-gout-de-deja-vu

      #violence #torture #maltraitance #Protectas #SEM #Boudry #responsabilité

  • Près de Rouen, Ferrero va-t-il détruire tranquillement une prairie et ses espèces protégées ?
    https://rouendanslarue.net/pres-de-rouen-ferrero-va-t-il-detruire-tranquillement-une-prairie-et

    Ferrero (Nutella, Kinder, etc.) est un excellent exemple de ces multinationales qui parviennent sans scrupules à être néfastes à la fois pour la société (conditions de travail, malbouffe) et pour l’environnement (monocultures, huile de palme)[1]. Sans scrupules non plus, Ferrero se prépare avec l’aide de la société GEMFI à la construction d’un gigantesque centre logistique à Criquebeuf-sur-Seine, tout près de Rouen. Source : Rouen dans la rue

  • Exilia Film | Koffi – Récit depuis le Centre fédéral de Giffers (FR)
    https://asile.ch/2020/09/22/exilia-film-koffi-recit-depuis-le-centre-federal-de-giffers-fr

    Koffi témoigne des nombreux actes de violences physiques et verbales dont il a été témoin au nouveau centre de Giffers. Il a également été lui-même victime de violence. En effet, après avoir passé plus de 6 mois dans ce centre de renvoi, alors que le maximum légal est de 140 jours, il est violenté physiquement, […]

  • Incendie dans le hotspot de Lesbos (septembre 2020)

    12.500 demandeurs d’asile fuient les flammes et errent dans la nuit tandis que le feu pourrait réduire le camp entier en cendres, voir les vidéos sur le site d’efsyn :

    Πύρινη κόλαση στο ΚΥΤ της Μόριας - Εκκενώθηκε ο καταυλισμός

    Στις φλόγες για ακόμα μια φορά ο προσφυγικός καταυλισμός. Επεισόδια μετά την ανακοίνωση των 35 θετικών κρουσμάτων κορονοϊού. Χιλιάδες πρόσφυγες και μετανάστες σε αναζήτηση στέγης.

    Μεγάλες φωτιές καίνε από τα μεσάνυχτα όλο τον προσφυγικό καταυλισμό της Μόριας. Χιλιάδες πρόσφυγες και μετανάστες βρίσκονται αυτή την ώρα άστεγοι, κυριολεκτικά μέσα στους δρόμους.

    https://www.youtube.com/watch?v=bc-mFZTobB0&feature=emb_logo

    Περίπου 12.500 κόσμος που διέμεναν στη Μόρια εγκατέλειψαν τη δομή και αρχικά κινήθηκαν προς τον οικισμό της Παναγιούδας, ενώ μέρος τους κινήθηκε και προς άλλες κατευθύνσεις. Την ίδια ώρα διμοιρίες ΜΑΤ με κλούβες δημιούργησαν φραγμό στο ύψος του Καρά Τεπέ αποτρέποντας τους από το να μπουν στην πόλη.

    Η Πυροσβεστική Υπηρεσία προς ώρας επιβεβαιώνει ότι δεν υπάρχουν αναφορές για θύματα.

    Πώς ξεκίνησε η φωτιά
    Σύμφωνα με τις πρώτες πληροφορίες, της φωτιάς προηγήθηκαν επεισόδια που ξεκίνησαν γύρω στις έντεκα το βράδυ. Η ένταση προκλήθηκε μετά την ανακοίνωση των 35 θετικών κρουσμάτων κορονοϊού στον καταυλισμό και την άρνηση κάποιων εξ αυτών να μπουν σε καραντίνα.


    https://twitter.com/Eva_Cosse/status/1303471253802582024

    Γρήγορα οι αρνητές της καραντίνας ήρθαν σε σύγκρουση με άλλους που επεσήμαναν το κίνδυνο για όλο το καμπ ενώ ομάδες προσφύγων προσπάθησαν να διαφύγουν μέσα από το ΚΥΤ φοβούμενοι την μετάδοση του ιού.

    Γύρω στις 11.00 έκαναν την εμφάνιση τους οι πρώτες φλόγες περιμετρικά του ΚΥΤ και προς τη πλευρά του Ελαιώνα.

    Γρήγορα η φωτιά πέρασε μέσα στο ΚΥΤ και εκεί ομάδα αιτούντων παρεμπόδισε την Πυροσβεστική Υπηρεσία να εισέλθει. Τότε επενέβησαν τα ΜΑΤ που με τη χρήση δακρυγόνων και κρότου-λάμψης διέλυσαν το συγκεντρωμένο πλήθος, αλλά η φωτιά είχε αρχίσει να καίει όλες τις κρίσιμες εγκαταστάσεις όπως τα γραφεία της Ευρωπαϊκής Υπηρεσίας Ασύλου κ.α

    Φόβοι εκφράζονται και για την νέα δομή υγείας που δώρισε η Ολλανδική κυβέρνηση μιας και οι φλόγες βγήκαν έξω από το ΚΥΤ και κινήθηκαν προς όλες τις κατευθύνσεις.

    Αξίζει να σημειωθεί ότι την ώρα που ξέσπασε η πυρκαγιά, όλες οι πυροσβεστικές δυνάμεις της Λέσβου ήταν σε απόσταση 70 χιλιομέτρων προσπαθώντας να ελέγξουν το διπλό πύρινο μέτωπο που είχε ξεσπάσει νωρίτερα στην Άντισσα και την Βατούσσα αφήνοντας περί τα δέκα οχήματα στο ΚΥΤ που ήταν αδύνατον να ανταπεξέλθουν.

    https://www.efsyn.gr/ellada/koinonia/258965_pyrini-kolasi-sto-kyt-tis-morias-ekkenothike-o-kataylismos

    #Moria #feu #incendie #hotspot #asile #migrations #réfugiés #camps_de_réfugiés #Lesbos #Grèce

    (incendie qui a eu lieu le 9 septembre 2020, je suis en retard sur cet événement, j’essaie de mettre les nouvelles arrivées ensuite, notamment sur la mailing-list Migreurop, dans les prochains jours sur ce fil de discussion)

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    Ajouté à la métaliste sur les incendies qui ont eu lieu en Grèce dans des camps de réfugiés :
    https://seenthis.net/messages/851143

    ping @karine4 @isskein

    • Moria 09/09/20

      OFFICIEL : Lesbos est en état d’urgence depuis 4 mois
      09/09/2020 12:24:00 Société, Lesbos, Immigrants, Incendie, EKTAKTO

      Par arrêté du vice-ministre de la Protection civile et de la gestion des crises, Nikos Hardalia et décision du secrétaire général de la protection civile, Vassilios Papageorgiou, l’unité régionale de Lesbos est déclarée en état d’urgence de la protection civile, pour des raisons de santé publique.

      Cette déclaration est valable à partir d’aujourd’hui 09-09-2020 et pendant quatre (4) mois.

      Les ministres de l’Intérieur T. Theodorikakos, de l’Immigration et de l’Asile N. Mitarakis et le président d’EODY Pan. Arkoumaneas se rend à Lesbos, afin d’être informé de la situation à Moria, comme l’a déclaré le porte-parole du gouvernement St. Petsas, après la fin de la réunion gouvernementale au Palais Maximos.

      Pendant ce temps, des renforts d’Athènes ont été envoyés par la police à Lesbos, afin de faire face au problème qui s’est créé depuis la nuit après les incendies qui se sont déclarés à Moria et ont détruit une très grande partie du KYT. En particulier, trois escouades MAT ont quitté Elefsina à 7 heures du matin sur un avion militaire C-130 et devraient arriver sur l’île à 9 heures.

      Comme il est devenu connu du siège de EL.AS. Il y a déjà des forces fortes sur l’île, cependant tous les étrangers qui étaient dans le KYT après les incendies sont concentrés à l’extérieur de la structure, où ils sont gardés et cherchent des solutions pour leur logement.

      La lumière du jour montre l’ampleur de la destruction du camp - « ville » de 13 000 réfugiés et migrants à Moria. La totalité de la partie extérieure du KYT a été complètement détruite, tandis qu’une grande partie à l’intérieur du camp KYT qui continue de brûler a également été détruite. Les informations indiquent que les infrastructures d’administration et d’identification n’ont pas été incendiées, mais que le service d’asile et son équipement ont été complètement incendiés. En outre, des dommages ont été causés dans la zone de l’unité de soins intensifs et de l’unité de soins intensifs et dans la climatisation de l’unité de santé qui a été faite grâce à un don du gouvernement néerlandais.

      Une grande partie de la population de Moria a fui vers les domaines environnants, tandis qu’une autre partie s’est déplacée vers la ville de Mytilène où à la hauteur de Kara Tepe, juste avant l’usine PPC, une force de police forte a été alignée qui ne leur permet pas d’entrer dans la ville.

      L’incendie s’est déclaré vers minuit, lorsque les réfugiés et les migrants qui avaient été testés positifs pour le coronavirus ou avaient été détectés comme cas de contact ont refusé d’être isolés. Des affrontements se sont ensuivis avec d’autres réfugiés et migrants qui les ont poussés hors du camp. Ce conflit a pris à un moment donné un caractère tribal avec le résultat que des incendies ont éclaté, qui bientôt, en raison du vent fort, ont pris des dimensions.

      Il est à noter que, comme indiqué, les forces des pompiers, arrivées au camp pour tenter, ont été attaquées par des groupes de demandeurs d’asile qui ont entravé leur travail. En ce moment, les pompiers opèrent dans le camp avec le renforcement des moyens aériens, afin d’éteindre complètement le feu puis de contrôler la zone.

      Source : skai.gr

      https://www.lesvospost.com/2020/09/blog-post_50.html

      On craint une propagation du coronavirus dans tout Mytilène si les quelque 12000 réfugiés et immigrants ne sont pas expulsés immédiatement et dans une zone éloignée du tissu urbain après l’incendie qui s’est déclaré peu avant minuit mardi à Moria, exprime le maire de Mytilene S.

      « Les quelque 12 000 réfugiés ne peuvent pas rester un deuxième jour à ce moment-là. Dix ans nous ont laissés seuls sur la question des réfugiés. Les immigrants doivent être expulsés ici et maintenant. "Sinon, il y aura une propagation du virus dans toute la région", a déclaré le maire de Mytilène, Stratis Kytelis, à ethnos.gr.

      12000 réfugiés et migrants restent sur la route nationale

      Les réfugiés et les migrants restent sur la route nationale à la hauteur de Panagouda et se trouve à seulement six kilomètres de Mytilène tandis que les forces de police ont créé un barrage pour les empêcher de s’y déplacer. Trois escouades MAT avec une force totale de 60 personnes sont déjà parties du Pirée à Lesbos les forces de l’île. Il est à noter qu’à partir du contrôle des échantillons de liquide pharyngien reçus les trois jours de jeudi, vendredi et samedi par les équipes d’EODY parmi 1900 résidents de l’hôpital de Moria et 100 employés, un total de 35 cas positifs pour le virus ont été trouvés, au total des réfugiés et autres demandeurs d’asile. . Il est à noter qu’en plus des 35 réfugiés en quarantaine, 100 autres personnes étaient entrées en contact avec eux.

      Reçu via la mailing-list Migreurop, le 09.09.2020

    • Moria : “Time bomb” exploded, burned down Hotspot & “European values”


      It was short before Tuesday midnight when fires broke out in several parts in- and outside the Moria camp. The powerful winds quickly spread the flames around, through containers and tents. Total destruction. 13,000 people on the streets. The island of Lesvos has declared in “state of emergency.” Authorities investigate arson. Alarm for the 35 confirmed coronavirus cases that authorities do not know their whereabouts. No reports of fatalities or injuries.

      https://twitter.com/f_grillmeier/status/1303478067348803584

      The worst scenario happened – and while there was a scenario, plans to deal with it equaled to zero.

      https://twitter.com/th1an1/status/1303452650663370752

      A large part of the refugees and asylum seekers fled to the surrounding areas, while another part has moved to the city of Mytilene. However, strong police forces have been lined up in the area of Kara Tepe and do not allow them to enter the city.

      https://twitter.com/veramagalik/status/1303571532992712704

      Others entered the camp in the morning apparently seeking to save some of their belongings.

      https://twitter.com/KallergisK/status/1303554698083995650

      The entire camp outside the camp including thousands of olive trees have been destroyed, also a large part inside the hotspot.

      According to information the administration and identification infrastructures were not burned, but the Asylum Service and its equipment were completely burned.

      Damaged are also the area of ​​the Intensive Care Unit as wells as the new health Care unit recently donated by the Dutch Government.

      According to local media stonisi, that speaks of “uprising and fire“, clashes erupted in the camp after 35 people were confirmed positive to coronavirus on Tuesday. They, their families and their contacts refused to go in isolation in a warehouse just outside the camp. Others started to leave out of fear to contract the virus.

      The clashes “soon led to fires initially around the camp that burned all the tents outside and around the KYT and containers inside,” notes the local news website.

      https://twitter.com/SEENOTRETTUNG/status/1303445925524910086

      Three squads of riot police have been reportedly deployed from Athens to Moria.

      Authorities seek accommodation solutions for the thousands of people.

      Residents of overcrowded Moria camp have been in lockdown for several months due to the coronavirus.

      Chief of Fire Service, Konstantinos Theofilopoulos, told state broadcaster ERT on Wednesday morning, that several fires started around 10:30 at night and that they were initially hindered with thrown stones.

      He added that the fire has been largely extinguished except from the containers that are still burning inside.

      Citing sources of the National Intelligence Service, ERT reported that initially the tents outside the camp were set on fire.

      Quick are the far-right conspiracy theorists who see in the blaze “act of asymmetric warfare” against Greece and blame “Erdogan’s soldiers” for the fire.

      Prime Minister Kyriakos Mitsotakisis currently chair an emergency meeting with the ministers of Citizen Protection, Migration Policy and Asylum and Interior, the chiefs of National Intelligence and the General Staff of Armed Forces, and the head of the Civil Protection.

      The vice president of the European Commission and Commissioner for the Promotion of the European way of Life, Margaritis Schinas, expressed the Commission’s intention to assist Greece at all levels.

      EU Commissioner for Home Affairs, Ylva Johansson, said that she had agreed to fund the immediate transfer and accommodation on the Greek mainland of the 400 unaccompanied migrant children and teenagers.

      PS The fire in Moria burned down not only the camp but also the “European values”…

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/09/09/moria-fire-camp-burned-down-pictures-videos

    • Grèce : un important incendie ravage le camp de Moria, des milliers de personnes à évacuer

      Un énorme incendie a ravagé dans la nuit de mardi à mercredi le camp de Moria sur l’île grecque de Lesbos. Le site, qui héberge plus de 12 000 personnes, a été « détruit à 99% » selon les pompiers. La tension est à son comble sur l’île : des migrants ont empêché les pompiers de rentrer dans le camp et des membres de l’extrême droite ont « attaqué » les ONG qui tentaient de venir en aide aux exilés.

      Le camp de Moria où s’entassent plus de 12 000 migrants a pris feu dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 septembre. Selon les pompiers, le site a été presque entièrement détruit. « La quasi-totalité du camp est en feu, aussi bien à l’intérieur que les tentes qui se trouvent à l’extérieur dans l’oliveraie », a observé un photographe de l’AFP présent sur place. « Tout brûle », a déclaré sur Twitter une association d’aide aux migrants, Stand by me Lesvos.

      Plusieurs heures après le début de l’incendie, une fumée noire continuait à s’élever au dessus du camp. Le président du syndicat des pompiers de Lesbos, Yorgos Ntinos, a indiqué mercredi matin que le camp « a brûlé à 99% et le feu continue ».

      https://twitter.com/iwatnew/status/1303488090716205056

      Des centaines de demandeurs d’asile fuyaient à pied dans la nuit vers le port de Mytilène mais ont été bloqués par les véhicules des forces de l’ordre, raconte à InfoMigrants Alpha*, un migrant vivant dans un conteneur du camp de Moria. « On n’a pas dormi de la nuit et personne ne nous a donné à manger ou à boire. Il y a beaucoup de femmes et d’enfants », précise-t-il.

      D’autres personnes se sont abritées dans les collines environnant le camp. « Certains témoignages rapportent que des locaux bloquent le passage (des migrants) dans le village voisin », rapporte encore Stand by me Lesvos.

      Le site d’information locale Lesvospost explique que plus de 3 000 tentes, des milliers de conteneurs, des bureaux de l’administration et une clinique au sein du camp ont également été brûlés.

      https://twitter.com/dfherman/status/1303491672685318149

      Pour l’heure, les pompiers précisent qu’"il n’y a pas de victimes, mais quelques blessés légers avec des problèmes respiratoires dus à la fumée". Des rumeurs annonçaient mercredi matin le décès d’au moins cinq personnes - une information que n’a pas pu vérifier InfoMigrants."Je pense que d’autres morts seront à déplorer car Moria est à terre", souffle Alpha.
      État d’urgence déclaré

      La tension est à son comble sur l’île. Les pompiers affirment dans leur communiqué avoir « été empêchés d’entrer dans le camp pour intervenir » par certains groupes de réfugiés, et avoir fait appel aux forces de l’ordre pour pouvoir poursuivre l’opération de secours. Plusieurs associations racontent avoir été « attaquées » par des membres de l’extrême droite alors qu’elles tentaient de venir en aide aux migrants.

      « L’île de Lesbos est déclarée en état d’urgence » a affirmé sur la chaîne de télévision publique ERT, le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas. Une réunion gouvernementale, avec le Premier ministre et le chef de l’état-major, doit se tenir mercredi matin « pour examiner la situation à Moria et les mesures qui vont être prises ».

      https://twitter.com/f_grillmeier/status/1303446446734274565

      D’après l’agence de presse grecque ANA, les feux auraient été déclenchés à la suite de la révolte de certains demandeurs d’asile qui devaient être placés en isolement, ayant été testés positifs au coronavirus ou proches d’une personne détectée positive. « Il y a 35 cas positifs et ils doivent être isolés (...) pour empêcher la propagation » du virus, a déclaré Selios Petsas à la chaîne publique TV ERT. Tous les réfugiés du camp ont l’interdiction de quitter l’île, a-t-il ajouté.

      Selon Alpha, « des Afghans ont refusé que des agents procèdent à des tests de coronavirus ». La situation a rapidement dégénéré et « les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes ». « J’étais dans mon conteneur quand j’ai entendu du bruit à l’extérieur. Je n’ai pas voulu sortir. Mais des flammes ont commencé à entrer dans mon habitation alors je me suis enfui en courant. Le feu était juste à côté de moi, j’ai eu très peur », continue le jeune homme.

      « La zone paie le prix de l’indifférence et de l’abandon », estime sur Facebook Facebook l’association des habitants de Moria et des autres villages environnants qui appelle les autorités à agir rapidement pour trouver une solution pour les demandeurs d’asile qui se retrouvent sans abri.

      La semaine dernière, les autorités ont détecté un premier cas de coronavirus à Moria et ont mis le camp en quarantaine pour quinze jours. Après la réalisation de 2 000 tests de dépistage, 35 personnes ont été détectées positives au Covid-19 à Moria et mises à l’isolement.

      De strictes mesures de circulation ont été imposées dans les camps de migrants depuis la mi-mars. Le gouvernement n’a jamais levé ces restrictions malgré les critiques des ONG de droits de l’homme jugeant ces mesures « discriminatoires » alors que la décision a été prise de déconfiner le pays début mai. « Depuis des mois, on est bloqués à l’intérieur du camp, on ne peut pas en sortir. Cela fait un moment que la tension est palpable, les gens ont en marre d’être privés de leur liberté », dit encore Alpha.

      *Le prénom a été modifié

      https://www.infomigrants.net/fr/post/27131/grece-un-important-incendie-ravage-le-camp-de-moria-des-milliers-de-pe

    • Après l’incendie de Moria, la Commissaire appelle les autorités grecques à venir en aide à tous les sinistrés

      « Dans la nuit de mardi à mercredi, le feu a détruit en grande partie le centre d’enregistrement et d’identification de Moria et les campements informels qui l’entourent, sur l’île grecque de Lesbos. Cet incendie a considérablement dégradé les conditions de vie des plus de 12 000 demandeurs d’asile et migrants, dont plus de 4 000 enfants, qui sont retenus dans un centre d’une capacité inférieure à 2 800 places », a déclaré la Commissaire.

      « L’intervention rapide des autorités locales et des pompiers a permis d’éviter une tragédie. Toutefois, la situation reste tendue, en ce qui concerne à la fois les migrants et la population locale qui vit à proximité du camp.

      J’appelle les autorités grecques à fournir d’urgence un hébergement à toutes les personnes privées d’#abri à la suite de l’incendie, en veillant à ce qu’elles aient accès à des soins, à des installations sanitaires, à un soutien psychologique et à de la nourriture. Il faudrait accorder une attention particulière aux personnes contaminées par le coronavirus et leur dispenser les soins nécessaires.

      Il importe également que les autorités grecques de tous niveaux protègent les demandeurs d’asile et les migrants contre les agressions et s’abstiennent de tenir des propos qui pourraient attiser les tensions.

      La situation sur les autres îles grecques où sont hébergés des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants n’est guère différente de celle qui prévaut à Lesbos ; sur ces autres îles aussi, les difficultés pourraient s’aggraver. Comme beaucoup, je ne cesse de répéter qu’une aggravation de la situation semble inévitable si la Grèce et les autres États membres du Conseil de l’Europe ne changent pas de stratégie. Certes, la priorité est actuellement de répondre aux besoins humanitaires des sinistrés, mais l’incendie de Moria montre l’urgence de repenser entièrement la stratégie appliquée ces dernières années, qui a conduit à la création de camps surpeuplés, caractérisés par des conditions de vie inhumaines et intenables, à Moria et sur d’autres îles de la mer Égée. Il n’est tout simplement pas possible d’héberger les demandeurs d’asile et les migrants sur des bateaux, ou de recourir à d’autres formes d’hébergement d’urgence, en attendant que le camp de Moria soit remis en état, puis de continuer comme avant.

      Les autorités grecques n’ont toujours pas réglé une série de problèmes majeurs, comme le cantonnement des demandeurs d’asile et des migrants sur les îles de la mer Égée, le manque de structures d’accueil, sur les îles et sur le continent, et les insuffisances des politiques d’intégration et d’asile. La situation catastrophique dénoncée depuis des années par de nombreuses instances nationales et internationales est cependant aussi imputable à l’attitude des autres États membres, qui n’aident guère la Grèce en matière de relocalisation, et plus largement au manque de solidarité européenne. Ce n’est pas seulement un problème grec, c’est aussi un problème européen.

      Il n’y a plus de temps à perdre. La Grèce a besoin d’une aide concrète et de grande ampleur de la part des autres États membres du Conseil de l’Europe. Si de nombreuses collectivités locales se sont déclarées prêtes à apporter leur contribution, les autorités nationales, en revanche, se montrent trop frileuses. Je me réjouis que certains États membres semblent vouloir intensifier leurs efforts de relocalisation, mais il est urgent qu’ils agissent et que d’autres gouvernements européens suivent cette voie.

      La Grèce et ses partenaires doivent enfin se décider à régler les problèmes structurels d’une politique migratoire qui a déjà causé tant de souffrances inutiles. Attendre encore, c’est prendre le risque que d’autres drames se produisent. »

      https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/commissioner-calls-on-the-greek-authorities-to-provide-adequate-support-to-all-

      #sans-abri #SDF

    • ’Catastrophe’ warning as thousands left homeless by Lesbos refugee camp fire

      NGOs accuse police of blocking access to hospital for families and vulnerable migrants injured in Moria blaze.

      NGOs in Lesbos have warned that a humanitarian catastrophe is unfolding on the roads around the still burning Moria camp, where thousands of migrants are allegedly being held by police without shelter or adequate medical help.

      Annie Petros, head coordinator of of the charity Becky’s Bathhouse, said she was blocked by police from taking injured people to hospital as she drove them away from the fire.

      “When we saw there was a fire we drove as fast as we could with water to the camp, intending to take sick people to hospital. I can’t describe properly the scene we saw. There were streams of people, thousands of them, walking away from the camp. They were totally silent, terrified and traumatised, walking through thick smoke and the awful smell of burning plastic,” she said.

      “We picked up some pregnant women who needed urgent help and a teenage boy with a broken leg. When we neared the town of Mytilene there were riot police blocking the way to stop anyone reaching the town. I begged the police but their commander wouldn’t let us through. We called an ambulance and it refused to come to the roadblock.”

      Petros said she was sent along back roads, that brought them into contact with a group of anti-migrant protesters.

      She learned later that some people were attacked.

      She said the people she took to the hospital were the only ones who managed to make it through. “There are many people who need help with burns, with smoke inhalation.”

      Other aid organisations in the area said urgent work was needed to get people shelter before night fell.

      Omar Alshakal, a former refugee and founder of Refugees4Refugees, said: “The situation is out of control. We were looking after minors here and the safe place for them was lost in the fire. We lost 30 children. We are looking for them now.”

      Alshakal said the Greek government was making some effort, but the situation was severe. “We now have 12,000 people with no shelter, homeless on the main road. I have been called just now by the army, they want to get food to people and masks, sanitisation.”

      He said he was concerned that the isolation unit for Covid-19 patients was now abandoned. “We had 19 positive cases all in isolation, now they have left the camp. We have the fear they will spread the virus further.”

      The cause of the fire is unclear. Alshakal believes it was started by refugees in protest at conditions.

      The overcrowded camp is known to be a dangerous space, with small fires being lit to cook and no safe distancing between ramshackle tarpaulins used as tents.

      Moira was opened at the height of the refugee crisis in 2015. It was originally intended to hold 3,000 people. The charity MSF has been pushing the Greek authorities to improve conditions at the camp for years.

      Amir, a 19-year-old migrant from Afghanistan who teaches English in the School of Peace in the camp, said: “At about 11 last night I saw people starting fires deliberately. It was refugees who were very, very angry about the situation in this camp. We have been a long time in quarantine, you know we are under a lockdown while there are no such rules or laws for Greek people. It is racist, they are treating people like we are animals. We have needs, but we can’t leave this camp to get medicine or food.”

      He added: “The situation will now be worse for refugees. Our school is completely burned down. We had started to have hope that we could continue our learning but all that is gone now.”

      Aid groups are meeting on Wednesday evening to discuss an urgent response. They want people moved from the roadside immediately.

      Philippa Kempson of the Hope Project, said a government-ordered 3.5-mile (6km) cordon around the camp meant she couldn’t get to her supplies.

      “We have a building full of aid, nappies, water, very near Moria,” she said. “People can’t reach the city, they are out on an exposed road in 32C with children and babies. These people left the camp with what they had. We are 10km away and I had an asthma attack this morning due to the toxic smoke. Everything in there is plastic: the tents, the temporary housing blocks. And fires are still breaking out, the fire helicopter is still overhead.”

      She said the only light in the dark situation was that in two months the camp was due to be completely locked down. “Can you imagine if the fire had started in a couple of months when they had fenced it in with razor wire as they were planning to do? You would have had 12,000 people trapped in an inferno.”

      The UNHCR is working with the authorities to move people to safety. The agency said the authorities have blocked the road to stop uncontrolled movement but that vulnerable groups were being prioritised for shelter across the island and in accommodation in Mytilene, the island’s capital.

      Ylva Johansson, EU commissioner for home affairs, tweeted she had “agreed to finance the immediate transfer and accommodation on the mainland of the remaining 400 unaccompanied children and teenagers. The safety and shelter of all people in Moria is the priority.”

      The police have been approached for comment.


      https://www.theguardian.com/global-development/2020/sep/09/catastrophe-warning-as-thousands-left-homeless-by-lesbos-refugee-camp-f

    • FIRE DESTROYS MUCH OF MORIA CAMP, FOLLOWING FOUR YEARS’ EUROPEAN TOLERANCE OF FATAL RISKS TO MIGRANTS

      In the early hours of this morning, a large fire broke out in Moria Refugee Camp, which has left much of the camp destroyed, and many of the approximately 13, 000 residents displaced.

      This comes a week after the first person tested positive for COVID-19 in the camp, which was immediately followed by the government’s official initiation of works to transform Moria refugee camp to a closed controlled centre. In the days that followed, at least 30 other people have tested positive for COVID-19 – in a camp that is currently at four times’ its stated capacity, where basic preventative measures are a practical impossibility and where there was no functioning COVID-19 isolation clinic.

      The dehumanisation of migrants at the European border and apparent indifference to the impact of this protracted, unsustainable situation on the local population have had repeatedly devastating consequences. Migrants have been consistently confined to overcrowded, insecure and fundamentally inhuman conditions, where fires – often fatal – are a regular occurrence. This was not the first fire in Moria camp; it was not even the first fire in the camp this year. Such fatal risks to – and loss of – migrant lives are instead tolerated as part of the European border regime.

      Following the near destruction of Moria Camp, this morning the Greek government placed the island of Lesvos under a four month state of emergency. The police and army have been on the streets around Moria camp since the fire broke out, and three riot police squads (known as the Units for the Reinstatement of Order) were flown in from Athens this morning. As far as we know, no additional medical capacity or humanitarian aid has been mobilised or provided. The government’s immediate dispatch of security forces, before or without humanitarian assistance, continues their policy of framing migrants as a question of public order – and prioritising their securitisation as opposed to the provision of urgent assistance.

      The Greek authorities’ main priority so far seems to be the prevention of migrants’ access to Mytiline: a police blockade was established next to Kara Tepe camp in the early hours of this morning, to prevent migrants who had fled the fire from reaching the city, and it remains there to this point. Police units have also blocked the main access road to Moria camp. People who had been living in the camp are spread out on the roads around Moria camp, in the surrounding forests, and in the car park of a nearby supermarket. From what migrants have told us, there have been no state provisions – whether of essentials such as food or water, or other necessities such as hygiene facilities – in those locations.

      There has never been an evacuation plan for Moria Camp residents, and when the fire broke out last night, people were left to flee on their own – including those who had been held in the pre-removal detention centre inside Moria Camp (PRO.KE.KA.). Some of those living in the sections for vulnerable people (including unaccompanied children and single women) were woken up by police, but given no instruction of where they could or should go. At present, there remains a profound lack of information regarding the safeguarding or protection response for such groups. When we spoke with vulnerable individuals supported by Legal Centre Lesvos in the early hours of this morning, they were scattered in the forests and roads surrounding the camp, without any state support.

      There is still no official confirmation of casualties, or even hospitalisations.

      Those who have returned to Moria camp this morning have sent photos of the destroyed camp, including the remains of their tents and shelters. Residents have emphasised that the many of the facilities – including toilets and sanitation spaces – have been burnt. The already-inadequate provisions to prevent or slow the spread of COVID-19 among the camp’s population have now been destroyed, and given that over thirty residents of the camp have tested positive for the virus in recent days, a failure to implement a rapid and health-oriented response for displaced residents will no doubt increase the number of cases – and will likely overwhelm the stretched public healthcare system.

      “This fire is a visceral manifestation of European policies, which have for years tolerated the containment of migrants in dangerous, overcrowded and insecure conditions,” said Amelia Cooper, of the Legal Centre Lesvos. “Repeated fatal incidents – including the death of a seven-year-old child in a fire in Moria camp, just six months ago – have not been enough to prompt the evacuation of Moria refugee camp; neither has been the outbreak of a global pandemic, nor the detection of positive cases, nor the Greek government’s instrumentalisation of these facts to impose mass detention on camp residents. Residents of Moria camp, and migrants in hotspots across Europe, are in situations of manufactured and state-sanctioned vulnerability. This fire was not an accident, it was an inevitability.”

      https://legalcentrelesvos.org/2020/09/09/fire-destroys-much-of-moria-camp-following-four-years-european-to

    • Joint statement of 31 NGOs regarding the fire at the Registration and Identification Centre at Moria

      Greece: Transfer Refugees and Asylum seekers to Safety on Mainland

      Respect for Human Rights should Prevail over Use of Force

      Following yesterday’s fire in Moria, on Lesvos, which destroyed the Reception and Identification Centre, 31 civil society organizations call on the Greek Government to immediately provide assistance to people who lost their shelter. Those affected, among them many children and at-risk groups, must be carefully transferred to safety on the mainland.

      The transfer of at-risk groups, including unaccompanied children, pregnant women, people with disabilities, people with medical and mental health conditions, and older people should be prioritized. People who tested positive for Covid-19 should be given safe housing for the quarantine period, healthcare, and hospitalization if necessary.

      Moving people from Lesvos to mainland Greece requires finding urgent solutions to address the fact that many current housing facilities for refugees and asylum seekers are at full capacity. We urge the Greek authorities to work on a coherent plan that maximises all available resources including those from the EU and we renew our call to European leaders to share the responsibility for the reception and support of asylum seekers now more than ever.

      In these difficult times, it is of outmost importance that respect for human rights is at the centre of the response to the fire at Moria, and that authorities do not resort to use of force or inflammatory language, but take appropriate steps to de-escalate any risk of violence.

      ActionAid Hellas

      Amnesty International

      Boat Refugee Foundation

      CRWI Diotima

      ECHO100PLUS

      ELIX

      Equal Rights Beyond Borders

      Fenix - Humanitarian Legal Aid

      Greek Council for Refugees (GCR)

      Hellenic League for Human Rights

      Hellenic Platform for Development (Ελληνική Πλατφόρμα για την Ανάπτυξη)

      Help Refugees

      Hias Greece

      HumanRights360

      Humanitarian Legal Aid

      Human Rights Watch

      International Rescue Committee (IRC)

      INTERSOS Hellas

      Legal Centre Lesvos

      Médecins Sans Frontières

      Melissa

      Network for Children’s Rights

      Omnes

      Refugee Legal Support (RLS)

      Refugee Rights Europe (RRE)

      Refugee Support Aegean (RSA)

      Refugee Trauma Initiative

      Solidarity Now

      Symbiosis-School of Political Studies in Greece

      Terre des hommes Hellas

      The HOME Project

      https://www.gcr.gr/en/news/press-releases-announcements/item/1499-joint-statement-of-31-ngos-regarding-moria-refugee-camp-fire

    • New fire breaks out in Moria camp on Wed evening

      A new large fire broke out at the Reception and Identification Center in Moria early Wednesday evening, just hours after the overcrowded hotspot on the island of Lesvos was largely destroyed by the fire the previous night.

      The fire is reportedly burning in the area of ​​Eleonas, the olive grove, outside the camp, where thousands of people of who do fit in live in tents.

      https://twitter.com/g_christides/status/1303744178053165056

      Media report that the fire started in some of the 200 tents that were not burned down on Tuesday night. Explosion sounds were heard, and they probably came form the cooking devices the refugees used.

      https://twitter.com/th_voulgarakis/status/1303738169729441795

      Hundreds of people among them many families with children, were leaving the area.

      https://twitter.com/g_christides/status/1303737094704070657

      Firefighters have rushed to the scene but the blaze went out of control due to the strong winds.

      https://twitter.com/News247gr/status/1303739366179835906

      STAR TV reported from the spot that the firefighters are now trying to protect the nearby forest.

      Thousands left the camp that hosted 12,800 people.

      It remains unclear whether it is a new fire or a resurgence of the one that already destroyed much of the Moria hotspot the other night.

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/09/09/moria-new-fire-wednesday-evening

    • All people in Moria camp must be evacuated to safety in wake of destructive fire

      Nearly 12,000 men, women and children have been forced to evacuate Moria refugee camp, on the island of Lesbos, Greece, after a fire tore through the camp during the night of 8 September. While the fire is not believed to have caused any deaths, the camp was almost completely burned down, and people are now on the streets, with nowhere to stay. Médecins Sans Frontières (MSF) urges Greek and EU authorities to immediately evacuate people off the island to safety.

      “Our teams saw the fire spread across Moria and rage all night long. The whole place was engulfed in flames, we saw an exodus of people from a burning hell with no direction,” says Marco Sandrone, MSF field coordinator in Lesbos. “Children were scared, and parents are in shock. We are relieved that there seem to be no victims and we are working now to address the immediate needs of the people.”

      All medical services available for the refugees and asylum seekers have been interrupted, including services at the MSF paediatric clinic.

      Almost five years of trapping people in dire conditions has led to tensions and despair. This has only increased over the last five months due to restricted movements in the camp, hastily justified as a public health measure amidst the COVID-19 pandemic. Following the recent confirmation of positive cases of COVID-19 among the camp’s residents, the increasing restrictions on people have made the situation unbearable.

      MSF has been pushing the Greek health and migration authorities to set up an adequate COVID-19 response plan for Moria, that counts on people’s collaboration and which offers dignity to the sick and to those who are infectious.

      “The Greek authorities have failed to put such a response in place, and the EU and other EU member states have disclaimed responsibility and have done close to nothing to resolve this situation,” says Aurelie Ponthieu, MSF Humanitarian Advisor on Displacement. “The years-long orchestration of human suffering and violence produced by European and Greek migration policies are to blame for the fire, and we can only hope that the same system of inhumane containment will not be reborn from the ashes in Moria.”

      MSF calls on the Greek authorities to immediately adopt an emergency response plan and to evacuate all these people to a safe place on the mainland or to other European countries. We are ready to provide the support that is needed during the emergency response.

      https://www.msf.org/refugees-moria-must-be-evacuated-wake-destructive-fire

      #MSF

    • Incendie à Moria - Evacuer MAINTENANT !

      Incendie à Moria - Evacuer MAINTENANT !

      La nuit dernière, un incendie a détruit le camp de réfugié.e.s surpeuplé de Moria. Près de 13 000 personnes vivaient dans le camp dont la capacité officielle n’est que de 2 757 personnes. Suite à ces incendies, aucune évacuation n’a été organisée. Par ailleurs, il n’y a jamais eu de plan d’évacuation pour l’ensemble du camp malgré les dangers et les conditions inhumaines. Au printemps 2020, l’Europe et la Suisse n’ont pas réussi à réaliser l’évacuation des camps et la redistribution des personnes entre les différents États européens, alors que la situation l’exigeait et malgré les mobilisations.

      Le 2 septembre, une première personne a été testée positive au Covid-19 à Moria. Au lieu d’identifier de manière systématique les possibilités d’infection, le camp entier a été mis en quarantaine. Toutes les personnes ont donc été fortement exposées au risque d’infection. La seule réponse a été leur enfermement aux frontières de l’Europe.

      Le 23 juin 2020, plus de 50 000 personnes ont demandé au Conseil fédéral de participer à des opérations d’accueil humanitaire pour évacuer les camps des îles grecques. Le 16 juin 2020, le Conseil national a approuvé la motion visant à accepter des réfugiés de Grèce et les huit plus grandes villes de Suisse ont accepté d’accueillir des réfugié.e.s directement de Grèce. Nous demandons une nouvelle fois au Conseil fédéral, à Karin Keller-Sutter en tant que cheffe du département du DFJP et au SEM d’accueillir les réfugié.e.s de Grèce et de fournir une aide d’urgence immédiate sur le terrain.

      https://www.sosf.ch/fr/sujets/schengen-europe/informations-articles/incendie-a-moria.html?zur=41

    • Thousands Moria refugees on the streets, locals set blockades, new fires

      The situation on the island of Lesvos remain tense on Thursday, with thousands of refugees and asylum-seekers to have spent the night on roadsides, fields and even cemeteries, waiting for aid and a provisional shelter. Led by the Mayor of Mytilene, locals have set blockades to hinder the government from repairing fire damages in the Moria camp or embark the vulnerable among the homeless on a ferry.

      “People that lost their shelters in #MoriaCamp due to the fires are finding shade and temporary resting ground between graves in a Greek orthodox cemetery.” via @daphnetolis.

      At the same time, new fires broke out in the camp also early Thursday afternoon to burn down what was not damage din the last two days.

      While signs hind to an “arson plan,” so far, no perpetrators have been captured, no report by the Fire Service has been issued.

      The government desperate tries to find solutions to the crisis that has emerged on the island but it is extremely difficult without the support by the local authorities and the people.

      Refugees and locals seem to agree on one point: This is “hell on earth” for both sides.

      The island has been declared a state of emergency for four months.

      New fires show “arson plan”

      Fires broke out again inside the camp early Thursday afternoon. According to state news agency amna, the fire broke οut simultaneously in three different points of the hotspot.

      The fires broke in a camp section that was not damaged by the fires on Tuesday and Wednesday, and where refugees were still living.

      The latest fire shows that despite the fact that the government has deployed several squads of police there, there is not policing in the area, which is an arson crime scene, after all, as the government says.

      According to local media stonisi, “the new fires today now prove the existence of an organized arson plan by unknown centers and for reasons currently unknown. A plan that the Police seems to not be able to deal with.”

      Refugees for a second time

      Over 12,000 people spend the second night on the streets, slept next to garbage bins and police buses. Some found no other place to spend the night other than between graves of a cemetery.

      Helpless without shelter and food, after the fire damage, they grabbed their children, helped their elderly, packed whatever they could save and left again for the Unknown and a new nightmare.

      Tear gas against children

      Riot police does not allow the refugees to reach the island capital Mytiline and set blockades at the road to Kara Tepe, where another camp operates.

      In the early morning hours of Thursday, the crowd threw stones at the police forces that responded with tear gas.

      Among the tear gas target are also children that scream in fear.

      https://www.youtube.com/watch?v=xYUwNV-0oJw&feature=emb_logo

      Locals set up blockades

      At the same time, residents and members of local authorities are opposing the government’s attempt to repair the damage in the camp and make it available again for the refugees and asylum seekers.

      Local authorities of East Lesvos had repeatedly called for de-congestion of the camp. They belive that the new situation that emerged after the fire will have them relocate to the mainland.

      They reject any government proposals to have the refugees accommodated in two military camps or in the area surrounding the Moria camp.

      Trucks and other machinery deployed by the municipality hinders the cleaning of Moria by the Armed forces, while the mayor reportedly keeps calling on locals to strengthen the blockades.

      Mayor of Mytilene, Stratis Kytelis has been reiterating that he does not accept the reopening of Moria, the establishment creation of any other accommodation structure, even a temporary one.

      He demands “the immediate refugees’ and migrants’ departure from the island in any way.”

      “We have been insisting for a long time that there should be an immediate and massive de-congestion of the camp. It is not possible for a structure designed for 2,800 people to accommodate 12,000 people,” he repeated.

      406 minors relocated to northern Greece

      With three separate flights, 406 unaccompanied refugee children were transferred from the destroyed Moria center to Thessaloniki over night.

      The children are temporary accommodated in hotels. Some of them will be transferred to other structures and some will be relocated to European countries in accordance with the relevant program.

      Before their departure form Lesvos, all minors were tested for Covid-19. For precautionary reasons, they ill stay in quarantine for 10 days. facilities in which they will be housed will be quarantined for 10 days.

      The flights were organized by the International Organization for Migration, funded by the European Commission and coordinated by the Special Secretariat for Unaccompanied Minors at the Ministry of Migration.

      Gov’t housing plan about to fail

      The ferry donated by the shipping company Blue Star Ferries for the accommodation of some 1,000 vulnerable groups docked at the port of Sigri and not at the port of Mytilene on Thursday morning. Immediately locals called for a blockade of the road.

      The two Navy landing ships for the temporary accommodation of another 1,000 vulnerable people may never come. The Defense ministry has allegedly refused to deploy them amid a Greek standoff with Turkey.

      The government is in an extreme difficult situation and is looking for other solutions.

      The Migration Ministry said in a statement on Thursday that “all the necessary actions for the immediate housing of vulnerable people and families of the Moria hotspot in specially designed areas will be carried out within the day.”, a migration and asylum ministry announcement said on Thursday.

      “The primary concern of the government is the safety of all concerned,” the announcement added, and concluded that “Behavior aiming to blackmail will not be tolerated.”

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/09/10/moria-greece-refugees-locals-new-fires-housing

    • Incendies à Lesbos : « Nous créons une zone de guerre au milieu de l’Europe »

      #Efi_Latsoudi s’insurge contre le gouvernement grec, la situation dans le camp de Moria étant prévisible selon elle. L’humanitaire appelle à une réaction de la communauté internationale.

      Le camp de Moria, à Lesbos, a été en grande partie détruit par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi. Efi Latsoudi, figure de proue de l’aide humanitaire sur l’île et lauréate du prix humanitaire Nansen Refugee Award 2016 du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), craint que la situation des 13 000 candidats à l’asile qui y vivaient se dégrade.
      L’incendie qui ravage Moria était-il prévisible ?

      Il fallait s’y attendre. Politiquement, on se dirigeait vers ça. On opérait sans plan d’action depuis des mois. Le gouvernement grec présente la situation migratoire dans les camps comme une réussite depuis que les chiffres d’arrivées sur les îles sont en baisse. Mais les conditions de vie des migrants sont toujours aussi désastreuses. Elles ne sont que les conséquences des politiques mises en place par Athènes.
      Vous êtes actuellement à Lesbos. Que s’est-il passé hier soir ?

      C’était la guerre. Il y a eu des manifestations de migrants dans le camp en réaction au confinement total, la police a usé de gaz lacrymogène. On s’attendait à de tels mouvements de contestation : voilà six mois que les forces de l’ordre ont enfermé ces gens dans ce camp. C’est de la discrimination ! Pour essayer de protéger les mineurs face aux manifestations, ils ont été placés dans une partie isolée du camp. Et quand le feu s’est déclaré [les causes de l’incendie ne sont pas encore clairement connues, ndlr], personne n’arrivait à les sortir de là. La porte a dû être défoncée pour les évacuer.
      Comment se présente la situation au lendemain du drame ?

      Les migrants sont encerclés par les policiers sur la route qui va de Moria à la ville. Ils sont dehors, sans rien. Les autorités sont en train d’acheminer trois troupes de policiers antiémeutes d’Athènes en bateau. Le ministre a parlé des émeutes, on craint que ces événements le poussent à créer des camps totalement fermés. Il y a aussi beaucoup de réactions de la part des groupes fascistes, qui pensent que Moria est une « bombe sanitaire » [35 cas de Covid-19 ont officiellement été déclarés à Moria, ndlr] alors qu’il y a plus de contaminations au sein de la population locale que chez les migrants. Certains médias enveniment la situation. Nous sommes en train de créer une zone de guerre au milieu de l’Europe.
      Comment imaginez-vous les prochains jours ?

      Tout le monde va envoyer de l’argent et des ressources sans aucune organisation. La situation ne va pas s’améliorer et tout cela ira alimenter la rhétorique des fascistes. Nous ferons au mieux pour aider les migrants. S’il n’y a pas de réaction de la part de la communauté internationale, la population locale et les groupes xénophobes vont nous tomber dessus.

      A lire aussiLesbos, le confinement sans fin

      Le gouvernement ne considère à aucun instant que la situation puisse être le résultat de sa politique. Il a pointé du doigt les ONG internationales : c’est hypocrite. Toute l’organisation des camps comme celui de Moria ne tient que grâce aux humanitaires. Les vrais victimes de ces drames à répétition, ce sont les migrants psychologiquement traumatisés et qui ne se sentent plus humains.

      https://www.liberation.fr/planete/2020/09/09/incendies-a-lesbos-nous-creons-une-zone-de-guerre-au-milieu-de-l-europe_1

    • Four face criminal charges over Moria blaze, two minors to return to Lesvos

      Four Afghan migrants linked to the catastrophic fires that razed the Moria reception center on Lesvos last week were charged on Wednesday with arson and membership of a criminal organization and given until Saturday to prepare their defense before an investigating magistrate.

      Another two Afghans implicated in the same incident, both unaccompanied minors who were transferred to the mainland the day after the first blaze, are to return to Lesvos where they are to face a magistrate on Monday.

      The six suspects were identified on video footage of the fires that circulated on social media.

      Meanwhile most of the 13 suspects detained in connection with a fire that broke out late on Tuesday near a migrant reception center on Samos have been released due to a lack of evidence linking them to the blaze, which was extinguished before it could affect the camp.

      On Wednesday, 20 officers who are to form part of a special police service on Lesvos for a temporary camp that has been set up there arrived on the island. Although the new camp has the capacity to host up to 8,000 people, only around 1,200 had moved in by Wednesday night.

      Thousands of former Moria residents continued to sleep on the streets and in olive groves on Wednesday.

      https://www.ekathimerini.com/257058/article/ekathimerini/news/four-face-criminal-charges-over-moria-blaze-two-minors-to-return-to-le

    • Communique from the Working Group mobilisation on 45th Session of the PPT

      MORIA burns, again. This documented horror in the heart of Europe, has been denounced from its beginning (2015) by dozens of reports from human rights, humanitarian and other non-governmental organisations. Almost 20,000 (at peak last February) and at the time of the fire, 13,000 human beings were parked in a prison of mud, rubbish and violence, behind barbed wire. MORIA is a planned limbo, where refugees are being denied their right to asylum, freedom and dignity, unable to perform even the most basic daily activities, such as sleeping, eating or communicating. It was a place where health care and education were denied to 4,000 children – left without dreams; adolescents whom the abnormal rates of suicide attempts should have been an alert of the level of despair in the camp (MSF); women terrorized by daily rapes, lack of hygiene and rampant violence. Hundreds of testimonies revealing the levels of unbearable “non-life” in MORIA, were kept unheard for years.

      Now the fenced camp, which was about to be closed, has burned to the ground. But how could this construction – the abandonment of human beings reduced to “numbers and bodies” – re-emerge as an island-lager in the heart of 20th Century Europe? How has this apartheid andsuffering as planned management of the “other”, of the “migrant” been accepted and tolerated in the long silence of 5 years? This inhumane “containment” had been erected as a model for migration policies by the European Commission and the EU Member States. MORIA has been the essence of the deterrence model aimed at discouraging the flight of potential asylum seekers from countries at war and to push them back to the ruins, sealed by the EU-Turkey agreement in 2016. It is documented that on Greek islands, the Geneva Convention was being constantly violated on a daily basis. Has it been buried in Lesbos?

      The most disturbing reality of all is that MORIA is not exceptional – but part of a chain of Camps and Hotspots across Europe constructed as sites “without rights” and a systematic planned annihilation of the “other”, psychically destroyed in camps, where they could have even burned alive. The EU borders, as well as the maritime routes have also become sites of death where thousands have drowned. This situation is indicative of the overall policy of necropolitics practiced by the European Union and its member states towards migrant and refugee peoples and is combined with the policy of militarised externalisation of borders. And inside the Fortress Europe – as is graphically shown in this time of COVID-19 – the migrant workers who make up a big part of the “essential workers’ in agriculture, care and domestic work – are also denied fundamental rights, subjected to daily racism and deprived of the conditions to live a decent human life.

      As part of that Europe that still recognizes itself first of all as “human”, and joining all the movements that in these hours are making their voice heard, we, the signatories, who have been witnessing for years the tragic fate of the migrant and refugee peoples, denounce even more the fire of MORIA as a symbolic and highly visible expression of the silent, permanent, planned crime against humanity for which the European Commission the European States are responsible, as highlighted by the Permanent People’s Tribunal sentence (Hearings 2017-2019). The humanitarian interventions of these hours – already minimal in itself – can only appear as a saving face operation. Once again these pronouncements refer to a time without deadlines, and therefore confirm the existing genocidal policy – as the European Commission, and the EU governments, opt for an identity that declares itself exempt from the obligations of the civilization of law. These obligations were meant to be consistent with the ‘never again’ commitment against the extermination camps and had made Europe a place of welcome and an indicator of its own development project.

      We therefore call on the EC and all the European States:

      To urgently evacuate the island and re-locate to safety and dignity the MORIA migrant and refugee peoples.
      To end the criminalisation of migrants and refugees and the criminalisation of solidarity.

      It is Not a Crime to Migrate or to seek Asylum! It is a Human Right!

      September 14, 2020
      The movements & oganisations convening the 45th PPT Migrant & Refugee Session

      https://transnationalmigrantplatform.net/campaigns-advocacy

    • Questions arise as Greece vows to “empty Lesvos of all refugees by Easter”

      Questions arise as Greece’s Citizens Protection Minister has vowed to empty the island of Lesvos of all refugees by Easter.One main question is, of course, that if all 12,000 refugees leave in the next 6 months, why does Greece build a permanent camp on the island, expected to be in operation until 2025 and it looks as if it is going to be “the largest in Greece” if not in the whole European Union? Where will these 12,000 people stay when they leave Lesvos? How about the refugees and asylum-seekers in overcrowded camps on other islands? At the same time, it looks as if the hastily set up temporary camp in Kara Tepe, hastily due to the Moria fires, is violating rules of constructions and other issues.

      In an exclusive interview with UK’s daily The Guardian, Minister Michalis Chrysochoidis said following the fires that destroyed the overcrowded Moria camp last week, that plans would be accelerated to decongest the outpost.
      Minister: Lesvos will be empty of all refugees by Easter”

      “They will all leave,” Citizens protection Minister Michalis Chrysochoidis told UK’s daily the Guardian on Tuesday. “Of the roughly 12,000 refugees here currently, I foresee 6,000 being transferred to the mainland by Christmas and the rest by Easter. The people of this island have gone through a lot. They’ve been very patient.”

      About 70% of asylum seekers on the island were Afghans who would be awarded refugee status and given travel papers, he said. Recognised refugees can move to another EU member state for up to three months using the documents.

      Chrysochoidis, who flew into Lesbos to help oversee relief efforts, welcomed reports that Germany was prepared to take in as many as 1,500 people from Moria.

      “It’s very generous, very brave,” Chrysochoidis said of the goodwill gesture. “All over Europe, countries have their own internal political problems around this issue but I also think they [EU states] can see we are protecting the bloc’s borders, we have greatly minimised flows.”

      On the problem that stranded refugees and asylum-seekers refuse to settle in the new temporary tents camp in Kara Tepe, Chrysochoidis blamed Afghan asylum-seekers and even some NGOs.

      “There are groups of Afghans and I am afraid even some human rights organisations who are encouraging thousands of people not to go in,” said Chrysochoidis.

      “It’s non-negotiable. They will leave the island but they have to go through this new facility and get the requisite legal documents first,” the minister stressed speaking to the Guardian.

      If refugees go, why a permanent refugee camp?

      Of course, in order to have 6,000 refugees relocated to the mainland by Christmas, that is in 3 months, you have to have structures to host them. Where are they? Where are the government plans for them? And where will the remaining 6,000 people go “by Easter”? Most likely, they will also found themselves on the mainland – because so far, the famous “EU solidarity” was never strong enough to take some burden from Greece’s shoulders – and neither will it be, I’m afraid.

      And how about the refugees and asylum-seekers in the overcrowded camps on the islands like Samos and Chios and Kos? Will they be transferred to the new camp on the island where “the people have gone through a lot and have be very patient,” as the Minister said?

      Minister Chrysochoidis and the government is general is proud to have minimized the refugees flows – even though often with questionable means such as “pushbacks” that are illegal.

      So the question that arises is near: If the plan is to have all 12,000 refugees relocated away from Lesvos within the next six months, then why does Greece build a new permanent camp –the largest in the EU! – on the island of Lesvos and thus with the assistance of the European Commission?

      Will the new camp host refugees currently on the other islands and also display Greece’s readiness should an influx turn into a problem again?

      President Ursula von der Leyen said on Wednesday during her speech at the European Palriament speech that “the Commission is now working on a plan, for a joint plan with the Greek authorities for a new camp in Lesvos. We can help with asylum and return procedures and significantly improve conditions for refugees.”

      Permanent camp until 2025

      With two decisions on September 14, the Ministry for Migration and Asylum has secured the amount for the lease of land plots on Lesvos for the permanent camp until 2025.

      According to an exclusive report by local media stonisi, the Ministry uploaded on state website for public expenditures Diavgeia, the amounts needed to be paid for the lease from September 2020 until 31. December 2025. The total price to be paid is 2.9 million euros.

      €142,051 for the lease of the land plots for the operation of the temporary camp in Kara Tepe until 31. December 2020.

      €2,750,000 (550,000 euros per year) for the lease of the same land plots in Kara Tepe from 2021 until 2025.

      According to the exclusive story, the size of the whole area, extending over several hundreds of acres and including the area of ​​the Ministry of National Defense [the firing range where the temporary camp is], shows the new refugee center will be much larger than that of Moria, the largest in Greece and in the whole European Union.”

      The camp will be in direct contact with residential areas and many dozens of businesses, a few hundred meters from the village of Panagiouda, the news website notes.

      Camp set up without necessary approvals

      At he same time, regarding the temporary camp, the Technical Chamber of Northern Aegean region (TEE) denounces “massive arbitrariness” and violations of construction and others laws.

      The Mavrovouni Firing Range (Kara Tepe) for the temporary settlement of refugees and immigrants belong to the Ministry of Defense but not the coastline and the shore lines, the TEE says among others..

      In an announcement, the TEE says that the concession of the area for a camp needed approval by Environmental services, by the Marine Antiquities Authority, the Forest Service and General Staff of the Navy as well as some other departments of the state.

      The TEE raises the issue of the “highest National Security” and of the “defense of the island” that is closed to the Turkish coast.

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/09/16/greece-refugees-lesvos-permanent-camp

    • Greece vows to empty Lesbos of all refugees by Easter after fire

      Exclusive: minister says island ‘has been through a lot’ as he welcomes new German offer.

      The island of Lesbos will be emptied of refugees by next Easter, the Greek government has vowed, as it welcomed Germany’s offer to take in 1,500 people left without shelter.

      Following the devastating fires that destroyed the notoriously overcrowded Moria facility last week, Greece’s top public order official said plans would be accelerated to decongest the outpost.

      “They will all leave,” the civil protection minister, Michalis Chrysochoidis, told the Guardian. “Of the roughly 12,000 refugees here currently, I foresee 6,000 being transferred to the mainland by Christmas and the rest by Easter. The people of this island have gone through a lot. They’ve been very patient.”

      About 70% of asylum seekers on Lesbos were Afghans who would be awarded refugee status and given travel papers, he said. Recognised refugees can move to another EU member state for up to three months using the documents.

      Greek police detained five people on Tuesday in connection with the blazes at the camp, and are searching for one other. No more details were given but from the outset officials have attributed the fires to camp residents pressuring authorities to leave.

      Chrysochoidis, who flew into Lesbos to help oversee relief efforts, welcomed reports that Germany was prepared to take in as many as 1,500 people from Moria.

      The German coalition government on Tuesday agreed to take in a total of 1,553 people from 408 families whose protected status has been confirmed by Greek authorities, Angela Merkel’s spokesperson said.

      Last Friday, Germany said it would take up to 150 out of approximately 400 unaccompanied minors from the camp, where more than 12,000 people were left homeless by the fire in the early hours of 9 September.

      “It’s very generous, very brave,” Chrysochoidis said of the goodwill gesture. “All over Europe, countries have their own internal political problems around this issue but I also think they [EU states] can see we are protecting the bloc’s borders, we have greatly minimised flows.”

      Merkel insisted on Monday any transfer of migrants to Germany would need to go hand-in-hand with a broader European initiative, emphasising her support for Greek plans for a new reception centre on Lesbos.

      Apart from Luxembourg, no other country has so far showed a willingness to partake in a pan-European solution to the crisis in Moria.

      Some countries, such as Austria, have categorically rejected taking in people from the destroyed camp. “If we give in to this pressure now, then we risk making the same mistake we made in 2015,” said chancellor, Sebastian Kurz, referring to Merkel’s decision to take in large numbers of refugees five years ago.

      Germany’s leader faces domestic pressure from two sides on the issue. Members of her own party, the Christian Democratic Union (CDU), have warned that any resettlement programme must be carried out in a way as to avoid chaotic scenes akin to those at the height of the 2015 refugee crisis. “We must not go alone,” said CDU delegate Mathias Middelberg.

      From the other side, Merkel faces calls from her coalition partner, the centre-left Social Democratic party (SPD), and a number of federal states and city mayors across Germany for Europe’s largest economy to step up its humanitarian efforts.

      The leadership of the SPD, which will need to approve Merkel and Seehofer’s decision, has pressured its senior coalition to take in more than 5,000 people to alleviate the situation in Greece.

      German calls for resettlement schemes have until now also faced resistance from Greece, where prime minister, Kyriakos Mitsotakis, accused some residents of Moria for trying to blackmail his government by deliberately setting the fires that destroyed their camp.

      Chrysochoidis insisted it was crucial Moria’s erstwhile occupants move into a temporary camp, close to Mytilene, the island’s port capital, that the government, with the aid of the army had rushed to build. Opposition is such that seven days after the first blaze, only 1,000 had so far agreed to enter the new facility.

      Athens’ centre-right government has enlisted NGOs and distributed multi-lingual notices in a bid to encourage relocation, saying the new site provides a safe place for asylum seekers to complete applications. Many have denounced the facility as “a new Moria, another prison.”

      As tensions mounted, the Greek migration minister Notis Mitarachi alluded to the possible use of force if the displaced migrants refused to go voluntarily.

      Nine riot police units and water cannon have been dispatched to the island. “If this is not possible through discussion, then the police will have to be used,” he told Mega TV. “It is their obligation to move to the new site,” he said acknowledging for the first time that families would likely spend the winter in tents.

      The Greek government has pledged to build a new structure on the island that will be co-managed by EU agencies but says construction of the camp in a place that has yet to be decided will require at least six months.

      Concerns over Covid-19 – more than 21 asylum seekers since the fires have tested positive for the virus in addition to 35 who were diagnosed with it before – have made resettlement even more pressing.

      Close to 12,500 men, women and children have been living out in the open, often in makeshift tents of tarps and bamboo reeds. Some 406 lone migrant children, also in the camp, were flown to the mainland immediately before continuing on to European states that have agreed to accept them.

      “There are groups of Afghans and I am afraid even some human rights organisations who are encouraging thousands of people not to go in,” said Chrysochoidis, who is seen as the face of the centre-right government’s tough public order policies. “It’s non-negotiable. They will leave the island but they have to go through this new facility and get the requisite legal documents first.”

      Efforts will be launched in the coming days to clear the charred remains of what had once been Europe’s largest refugee camp. Designed to host no more than 3,000, Moria accommodated almost 10 times that number at its height and was regularly condemned by aid groups for its deplorable conditions.

      “It was a camp of shame,” the politician admitted, denying that the government was also forcibly pushing back other refugees who were trying to get to Greece . “Now it belongs to history. It will be cleared up and replaced by olive groves.”

      https://www.theguardian.com/world/2020/sep/15/after-fire-greece-vows-to-empty-lesbos-of-all-refugees-by-easter

    • Six arrested over Lesvos camp blaze

      Greek police have detained six migrants over a fire that razed the Moria refugee camp to the ground, the government said on Tuesday, as thousands of displaced people refused to move to a new facility and demanded to leave Lesbos island.

      More than 12,000 people, mostly refugees from Afghanistan, Africa and Syria, were left without shelter, proper sanitation or access to food and water after a fire tore through the overcrowded Moria migrant camp last Wednesday.

      Greek authorities believe the fire was deliberately lit by camp occupants after quarantine measures were imposed following the discovery of COVID cases on the site, but the incident has put the migrant issue firmly back on the European agenda.

      Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis repeated a call for more help from the European Union, which has struggled to find a unified approach to the migrant crisis at its borders, saying it was time for “tangible solidarity” from Europe.

      European Council President Charles Michel who visited Lesbos said the challenge was European not just Greek and urged for more commitment by EU members for a new migration policy to be effective.

      “This is difficult, a very complex situation, but on behalf of the European Union, I would want to say that I refuse to paper over this migration challenge. This is a common European challenge,” Michel said.

      Government officials in Berlin said Germany could take in up to 1,500 people stranded by the fire, in addition to 100-150 Berlin has already agreed to take in. But a wider solution has remained elusive.

      Mitsotakis said a permanent new reception facility would be built on Lesbos with EU support and that the notoriously overcrowded and squalid Moria camp “belongs to the past”.

      On the ground in Lesbos, however, thousands, including children, were still sleeping rough a week after the blaze.

      Officials were struggling to overcome resistance from migrants hoping to be allowed to leave the island who fear that life in temporary shelters being erected would be no better than the conditions they endured in Moria.

      Migrants wearing masks as a precaution against the coronavirus queued outside the camp gates to receive water, food and blankets from aid workers. The task was complicated by the need for COVID-19 tests, with at least 25 positive cases found among the displaced.

      “The big concern is that even though many thousands of places are available and will continue to be expanded, there are still less than 1,000 that have been occupied,” said Luciano Calestini, head of the Greece office of the United Nations childrens organisation UNICEF.

      Only a few hundred migrants, mainly unaccompanied minors, have been moved off Lesbos. Greek officials have said there will be no mass transfers and all asylum seekers will have to go into the new shelter.

      https://www.ekathimerini.com/257005/article/ekathimerini/news/six-arrested-over-lesvos-camp-blaze

      #arrestation

    • Reportage : une semaine après l’incendie de Moria, les migrants vivent toujours dans l’enfer de la rue

      Depuis une semaine, les quelque 13 000 personnes qui ont fui les incendies du camp de Moria, sur l’île de Lesbos, dorment à la rue. Au bord de la route de Mytilène, elles n’ont ni eau, ni nourriture, ni couverture.

      Il est environ 15h, le soleil écrase de toutes ses forces le camp qui s’est formé le long de la route qui mène de Moria à Mytilène, sur l’île grecque de Lesbos. Soudainement, des centaines de personnes cessent leurs activités, quittent leur abri et forment, en l’espace de quelques secondes, une queue qui s’étend à perte de vue. Au bout de la file, des bénévoles d’un collectif d’ONG débutent une distribution de nourriture.

      Treize mille repas vont être servis. Il risque de ne pas y en avoir pour tout le monde. « Les distributions n’ont lieu qu’une fois par jour et pour avoir à manger, il faut être costaud. Il y a un problème d’organisation », déplore Michaël, originaire de République démocratique du Congo (RDC).

      Lundi 14 septembre, sur la route de Mytilène, les migrants ont faim depuis près d’une semaine. Lorsque les résidents de Moria ont fui les flammes qui ont dévoré le camp dans la nuit du 8 au 9 septembre et qu’ils ont été bloqués par la police sur cette route, certains ont pu acheter de quoi manger au grand magasin Lidl, en bord de mer.

      Mais les policiers ont rapidement exigé du gérant qu’il tire le rideau. Les stations services ont fermé, elles aussi, ainsi que tous les autres commerces le long de cette route qui mène au centre-ville de Mytilène.

      Pour se nourrir, certains rescapés de Moria demandent à d’autres migrants qui vivent dans Mytilène de leur acheter de la nourriture et de la leur apporter au camp informel qui a vu le jour. D’autres ont réussi à sauver des flammes quelques aliments qu’ils avaient achetés à Moria, souvent des paquets de pâtes.

      Gertrude et Naomi préparent un plat de légumes dans une grande marmite posée sur un feu. Ces deux Congolaises ont tenté quelques fois de récupérer de la nourriture lors des distributions mais être servi relève du combat. « Pour avoir de la nourriture, il faut se bagarrer », affirme Naomi.
      « Aidez-nous ! »

      Assises sur une grande couverture grise flanquée du logo du HCR, deux jeunes Afghanes qui s’appellent toutes les deux Zahra donnent le biberon à leurs bébés de 5 et 7 mois. « On a ramené le lait de Moria », explique l’une d’elles, en brandissant un petit sac en plastique à moitié rempli de lait en poudre.

      Les deux jeunes mères manquent de nourriture et d’eau ainsi que de vêtements pour leurs enfants. C’est ce que dit aussi une autre jeune Afghane en montrant le foulard dans lequel elle a dû emmailloter sa fille de quelques mois. « Aidez-nous ! », supplie-t-elle.

      Le seul point d’eau du camp improvisé se trouve à quelques dizaines de mètres de là et n’a rien d’officiel. Dans une rue qui remonte vers les oliveraies, les tuyaux destinés à l’irrigation ont été percés. Autour de chaque trou, plusieurs personnes se pressent pour remplir des bouteilles vides, laver un vêtement ou se rincer le visage. L’eau ruisselle en permanence dans la petite rue en pente et charrie des ordures.

      Couvertures et sacs de couchage sont également très recherchés sur le camp car les nuits sont déjà fraîches. Michaël n’a que son sweat-shirt bleu pour dormir. Le Congolais guette la route car il a entendu dire que des bénévoles distribuaient quelques sacs de couchage dans le camp. Mais tellement de personnes en manquent qu’il n’y en a sûrement déjà plus. Cependant, « ce qui nous préoccupe le plus c’est de ne pas pouvoir se doucher et aller aux toilettes », explique Michaël.

      Le seul moyen de se laver, c’est d’aller dans la mer. La plage n’est qu’à quelques minutes de marche du parking Lidl. Michaël aimerait aller se laver mais il n’a pas de savon.
      Un tiers d’enfants

      Cet après-midi, des dizaines d’enfants jouent dans la mer. La chaleur étouffante a aussi poussé quelques adultes à se mettre à l’eau.

      Azim shampouine énergiquement la tête de son fils Moustapha, 3 ans, pendant que sa fille Rokhoya rayonne de bonheur en barbotant autour de lui. Après cinq mois de confinement dans le camp de Moria, c’est la première fois qu’ils peuvent approcher la mer.

      Le camp compte plus de 4 000 enfants, selon l’Unicef, soit un tiers des migrants de Lesbos. À la nuit tombée, quand les bruits des machines de chantier qui construisent le camp provisoire sur un terrain militaire en bord de mer se taisent, on n’entend plus que les cris des enfants qui jouent. Le parking du Lidl prend des airs de cour de récréation.

      Les parents s’inquiètent de voir leurs enfants ne pas aller à l’école. La vie dans les conditions indignes du camp de Moria, puis au bord de cette route, pourrait aussi avoir des conséquences psychologiques à long terme sur ces enfants, met en garde Dimitra Chasioti, psychologue pour Médecins sans frontières (MSF).

      L’environnement dans lequel ils ont grandi pourrait affecter « la manière dont ils gèrent les difficultés mais aussi leurs interactions avec les autres », décrit-elle devant la clinique mobile installée par l’ONG à deux pas des tentes.

      Parmi les adultes, c’est l’angoisse de ne pas avoir d’information sur leur avenir – et notamment sur le nouveau camp provisoire en construction - qui est le plus difficile à gérer.

      Dimanche matin, Notis Mitarachi, le ministre grec de la Migration a déclaré que « tous les demandeurs d’asile y seraient transférés ». Selon son ministère, quelque 800 exilés sont désormais logés dans ce camp temporaire, fermé à la presse. L’AFP a recueilli des témoignages de personnes à l’intérieur qui ont affirmé n’avoir ni douche, ni matelas.

      Naomi semble aussi terrifiée à l’idée d’aller dans ce nouveau camp que de rester à la rue. Cette mère d’une fille de 5 ans et d’un garçon de 7 mois interroge : « Comment est le camp là-bas ? Est-ce que nous devrions y aller ? »

      https://www.infomigrants.net/fr/post/27269/reportage-une-semaine-apres-l-incendie-de-moria-les-migrants-vivent-to

    • Une intervention intéressante sur Lesbos de la présidente de la Commission européenne ainsi que de la chancelière allemande en réponse aux journalistes lors d’une conférence de presse portant initialement sur un sommet UE-Chine...il faut vraiment faire du suivi sur tout pour avoir les informations ! 😉

      La chancelière a eu une parole que je trouve politiquement extrêmement forte en disant la chose suivante : « la #concentration des nombres n’est pas la bonne approche ». Ce qui est remarquable c’est qu’elle a parlé en allemand, et qu’elle a utilisé le mot « #Konzentration » ("Ich glaube, dass die Konzentration auf einer Zahl der falsche Ansatz ist"). Cette phrase porte en elle quelque chose de très fort que Migreurop dénonce depuis sa fondation, l’#encampement, la stratégie des #nasses. Ce genre de #terminologie reste, en allemand, évidemment très délicat vu l’usage du terme par le régime nazi, et je doute fort que l’on puisse imaginer la chancelière d’avoir omis cet élément l’espace d’un instant. Je pencherais plutôt pour une remarque volontaire, appelant les choses par leur nom. Nos ami.es allemand.es sur cette liste auront peut-être une autre lecture, je serais heureuse de les lire à ce sujet.

      Cela n’empêchera, en suite de cette intervention, ni la chancelière, ni la présidente de la Commission européenne, de justifier de la création à venir d’un « #centre_d'accueil_européen » géré par les agences européennes et les autorités grecques en lieu et place des #hotspots actuels en Grèce (un « projet pilote » selon Van der Layen)...Ce qui finalement correspondait au plan initial comme le dénonce Migreurop depuis le départ.

      Vidéo à partir de la minute 25 et 50 secondes (question du journaliste) : prise de parole #Merkel puis #Van_der_Layen. tout est doublé en anglais
      https://www.euronews.com/2020/09/14/watch-live-eu-chiefs-update-on-summit-with-china

      Message de Marie Martin reçu via la mailing-list Migreurop, le 15.09.2020

      #Angela_Merkel

    • For many migrants, the dream of freedom ends in Lesbos

      After the devastating fires in the Moria migrant camp on Lesbos, Muhammad spent days on a sealed-off section of road with thousands of others. His most fervent wish is to leave the island, as DW’s Max Zander reports.

      “We had some hope, but we have lost it. We thought the government would take us to Athens now,” says Muhammad Sator Massi. Muhammad, who is 19, is sitting alone on a curb in the blazing sun, looking down at the ground in resignation.

      Near him, Greek garbage collectors are at work, loading one blue garbage bag after the other onto their truck with a crane. Today, they have started getting rid of the traces left by the past week. The road leading from Lesbos’ capital, Mytilene, past the Moria migrant camp is littered with plastic bottles, packaging and the remnants of temporary shelters. The bushes at the side are full of rubbish. Even though the sea is just a few steps away, there is a terrible stench.

      Muhammad has fled from Afghanistan with his aunt and uncle and their six children. They have already been on Lesbos for nine months. He says that it has been a terrible time that has left deep marks on him. After the fires last week, he set off for the capital with the other camp residents. Police stopped them and sealed off the section of road they were on. Muhammad and his family were among those forced to sleep in the open air, some on cardboard cartons on the bare ground.

      They spent more than a week under these conditions, then the police began clearing the improvised camp bit by bit. This morning, they arrived at Muhammad’s tent. The family was eating at the time, he says. A police officer threw their belongings all over the place and yelled at them, then began demolishing their shelter, Muhammad says.

      Doubtful about conditions in the new camp

      Now there is a new camp, called Kara Tepe. “They are forcing us to go there. We don’t have a choice. I don’t think it will be better than Moria; it will just be a repeat,” says Muhammad.

      Like most people here, he is afraid that the conditions there will be just as unbearable or even more so than in Moria: thousands of people in a confined space without enough toilets and showers, too little to eat, barely any medical care and violence every night.

      A spokesman for the Greek Migration Ministry insists that the conditions in the new camp are good, with toilets, running water and electricity. And he says its capacities are being expanded.

      But people who are already in the camp have reported the opposite, saying that there are far too few toilets, meals just once a day and no mattresses or blankets in the big white tents provided by the UNHCR and the Red Cross. Many are also worried because the camp, set up in haste on a former army drill ground, is likely to be situated on soil full of toxic substances and munitions. While it was being constructed, soldiers with metal detectors could be seen searching the area around the tents. But the Migration Ministry spokesman declares that “everything is safe.”

      For refugees like Muhammad, the biggest problem is the uncertainty about whether they will be allowed to leave the camp later. Greek officials have announced that it is initially to be put under quarantine, after more than 200 cases of coronavirus infection were recorded in the past few days. After two weeks, residents will be allowed to leave the camp during the day, they say. But that is not certain, and Muhammad and others are worried.

      “We came here looking for protection. We aren’t prisoners. I have been on Lesbos, in Moria, for a year. I can’t bear it any longer,” he says.

      Lost time

      Muhammad slowly gets up, because he wants to go down the road to his aunt’s family and register in the new camp with them. He seems tired and worn out. The road around him is almost deserted. Apart from the Greek garbage collectors, only a few people occasionally come by: a family from Afghanistan laden with plastic bags, a young man from Congo carrying an old, dirty tent. Muhammad sets off in the same direction and walks slowly toward the new camp.

      He is smoking a cigarette. “I never used to do that; I was sporty and kept away from people who smoke. But now it calms me down,” he says.

      He says he has changed a lot in the time here and that he is mentally exhausted. “We are losing a part of our lives here. It doesn’t feel as if we are alive,” he says while going past a police bus.

      In Afghanistan, he was well-off financially, he says. His father is a member of the provincial council in Wardak province and owns a water company. His family had money but no security. One day, Muhammad recounts, he was on his way home from school when he was stopped by some men in a car. They said they were friends of his father and asked him to get in. When he refused, they tried to drag him into the car, but he was able to pull free and run away. “When you go to school, you don’t know if you will come home alive,” he says.

      He decided to flee to Europe with his aunt. But he has given up hopes of starting a new life here, perhaps in Germany. He wanted to learn the language, study medicine and play football, his great passion.

      Rather be deported than be a prisoner

      By now, Muhammad has arrived at the new camp. Next to the road, there are groups, mostly of men, sitting and waiting in the shade of low bushes. For the moment, only families are being allowed to join the queue before the entrance. They are standing tightly packed. The police, equipped with protective clothing and masks, keep at a distance. Each person is registered and given a coronavirus test.

      Muhammad said earlier on that he would rather be deported back to Afghanistan and die there than go to this prison. But now he has no choice. He sees his aunt standing at the front of the queue. Slowly, his head bowed, Muhammad pushes his way past the other families and disappears in the crowd.

      https://www.dw.com/en/for-many-migrants-the-dream-of-freedom-ends-in-lesbos/a-54989158?maca=en-rss_top_news-13961-xml-mrss

  • Greece’s refugees face healthcare crisis as Lesbos Covid-19 centre closes

    Patients on island camps face long wait for specialist help and mental health services, while in Athens others are left destitute
    https://i.guim.co.uk/img/media/3d2772106771ac41a4424c0fc1c52f61d01c40b2/0_363_5472_3283/master/5472.jpg?width=620&quality=85&auto=format&fit=max&s=df484692f169d84d0d8e17

    In a fresh blow to refugees and migrants experiencing dire conditions in Greece, frontline medical charity Médecins San Frontières (MSF) on Thursday announced it has been forced to closed its Covid-19 isolation centre on Lesbos after authorities imposed fines and potential charges.

    From the island of Lesbos to the Greek capital of Athens, asylum seekers and recognised refugees, some with serious medical conditions, are unable to access healthcare or see a doctor as treatments are disrupted by new regulations.

    Asmaan* from Afghanistan is 10. For eight months she has lived in a makeshift tent with her family on the outskirts of the olive grove surrounding the Moria camp on Lesbos. She is one of more than 17,000 asylum seekers and refugees who have been living under lockdown here since 23 March.

    Asmaan is a familiar face at the paediatric clinic run by MSF just outside the main gate. “She was vomiting, shivering through the nights and became apathetic,” said her mother Sharif*. “We really became alarmed when she was bleeding going to the toilet.” Diagnosed with an acute inflammation of her kidney, Asmaan was transferred to the island’s hospital. Sharif said staff wanted to send her daughter to the mainland for treatment. But the family cannot leave Lesbos until their asylum procedure is completed.

    “Only highly severe cases can be transferred to the mainland,” Babis Anitsakis, director of infectious diseases at the hospital in Mytilene, told the Guardian. “This is also the case for the local population.” Such cases often involve a wait of two to three months in the camp before a transfer can be arranged, he said.

    “We are confronted with patients from Moria daily who have sicknesses like tuberculosis or HIV. We are simply not equipped for these treatments. On top of it, we face tremendous translation difficulties. At night the medical staff work with a phone translation app to communicate with the patients, which can be disastrous in an emergency situation.”

    https://i.guim.co.uk/img/media/1875a0bb75e484383197257df58241d8922139b0/58_42_1885_1074/master/1885.jpg?width=620&quality=85&auto=format&fit=max&s=c80ba861e2d27d0dfcc973

    For Giovanna Scaccabarozzi, a doctor with MSF on Lesbos, Asmaan’s case is typical of a system where refugees and asylum seekers find it increasingly difficult to access proper healthcare, often despite being in desperate need.

    “Even survivors of torture and sexual violence are now left to themselves with no one to talk to and with no possibility to escape the highly re-traumatising space of Moria,” she said. The camp’s lockdown has meant fewer people have been able to attend MSF’s mental health clinic in Mytilene.

    “From five to 10 appointments a day, we are now down to two to three a week in the torture clinic in town,” Scaccabarozzi said. Even when people reach the clinic, “it feels like treating someone with a burn while the person is still standing in the fire”.

    The closure of the Covid-19 isolation unit on Thursday is down to the island’s authorities enforcing planning regulations, MSF said. “We are deeply disappointed that local authorities could not quash these fines and potential charges in the light of the global pandemic, despite some efforts from relevant stakeholders,” said Stephan Oberreit, MSF’s head of mission in Greece. “The public health system on Lesbos would simply be unable to handle the devastation caused by an outbreak in Moria – which is why we stepped in. Today we had to unwillingly close a crucial component of the Covid-19 response for Moria.”

    Athens has become a beacon of hope for those living in the island’s overcrowded camps, but a recent policy change has seen people who arrive in Athens with refugee status left virtually destitute, many with ongoing healthcare issues.

    The changes, which mean cash assistance and accommodation support end a month after refugee status is granted, affect around 11,000 refugees in Greece. MSF told the Guardian it is concerned that a number of patients face eviction and many refugees in Athens are sleeping on the streets as a result.

    Hadla, a 59-year-old from Aleppo who had had multiple heart attacks, died within days of leaving the apartment she shared with her daughter Dalal in Athens. She had been asked to leave repeatedly. “I told them that my mother is terribly ill and showed them the medical files but they told us that they cannot do anything about it and that the decision had come from the ministry,” said Dalal.

    Fearing eviction, Dalal took her mother to Schisto refugee camp on the outskirts of Athens, where her brother was staying. Two days later Hadla had another cardiac arrest and died. Dalal is still in the apartment with the rest of her family but continues to face eviction. “We have nothing and nowhere to go,” she said.

    Kelly Moraiti, a nurse at the MSF daycare centre in Athens, said evictions put patients’ health at risk, particularly those living with diseases such as diabetes. “Someone who is facing a lifelong disease should have uninterrupted permanent access to treatment. They need to have access to a proper diet and a space to store medications, which should not be exposed to the sun; to be homeless with these conditions is extremely dangerous.”

    MSF urgently called on the Greek government and the EU to help house refugees sleeping rough in Athens and to halt evictions of vulnerable people.

    Some of the refugees on the streets of Athens are heavily pregnant women and new mothers as well as survivors of torture and sexual violence. Many have significant health conditions often complicated from their time in camps such as Moria.

    The Greek migration ministry did not respond to requests for comment.

    * Names changed or shortened for privacy reasons

    https://www.theguardian.com/global-development/2020/jul/31/greece-refugee-healthcare-crisis-island-camps-lesbos-moria-coronavirus

    #Lesbos #migrations #covid #coronavirus #centre_covid #asile #réfugiés #Grèce #fermeture #Moria #camps_de_réfugiés #santé_mentale #confinement

    ping @thomas_lacroix

  • Du coeur au ventre
    #Documentaire d’Alice Gauvin. 38 minutes. Diffusé le 28 octobre 2012 dans 13h15 Le Dimanche sur France 2.

    Il y a 40 ans, une jeune fille de 17 ans, Marie-Claire était jugée au #Tribunal de Bobigny. Jugée pour avoir avorté.
    Nous sommes en 1972 et l’#avortement est interdit en #France.
    Les #femmes avortent quand même, dans la #clandestinité et des conditions dramatiques, parfois au péril de leur vie.
    Des femmes, des médecins vont s’engager pour briser la #loi_du_silence et obtenir une loi qui autorise l’#interruption_volontaire_de_grossesse.
    C’est l’histoire d’un #combat, d’un débat passionné. Sur la #vie, la #mort, et un acte encore #tabou aujourd’hui.
    « Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement » dira Simone Veil à la tribune de l’Assemblée nationale. « Il suffit d’écouter les femmes ».

    https://vimeo.com/77331979


    #IVG #film #film_documentaire #histoire #justice #planning_familial #avortement_clandestin #faiseuses_d'anges #Suisse #décès #343_femmes #résistance #lutte #avortement_libre #343_salopes #Marie-Claire_Chevalier #procès_de_Bobigny #procès_politique #Gisèle_Halimi #injustice #loi #aspiration #méthode_Karman #Grenoble #Villeneuve #Joëlle_Brunerie-Kauffmann #Olivier_Bernard #manifeste_des_médecins #choix #désobéissance_civile #maternité #parentalité #liberté #Simon_Veil #Simon_Iff #clause_de_conscience #commandos #anti-IVG #commandos_anti-IVG #RU_486 #centre_IVG #loi_Bachelot #hôpitaux_publics #tabou

  • Une décision sans précédent en #Tunisie : le #Tribunal_administratif suspend la détention de 22 migrants détenus arbitrairement au #centre_d’accueil_et_d’orientation #El_Ouardia

    Une décision sans précédent en Tunisie : le Tribunal administratif suspend la détention de 22 migrants détenus arbitrairement au centre d’accueil et d’orientation El Ouardia

    Tunis, le 16 juillet 2020 – Saisi le 5 juin dernier de 22 requêtes en référé et en annulation concernant des migrants détenus arbitrairement au centre d’accueil et d’orientation El Ouardia, le tribunal administratif vient de rendre des décisions sans précédent. Il a en effet ordonné la suspension de leur détention au motif que leur privation de liberté est contraire au droit tunisien, mais aussi aux engagements internationaux de la Tunisie, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture.

    Rappelant le principe fondamental de #légalité qui doit encadrer toute #restriction_de_liberté, le tribunal a notamment estimé que la #privation_de_liberté des 22 migrants ne respectait pas les conditions essentielles que sont l’existence d’une base légale et l’intervention d’une autorité juridictionnelle. Le tribunal a ainsi apporté une première réponse positive aux nombreux arguments soulevés par les avocats des détenus pour demander l’annulation immédiate du placement en détention de leurs clients. En vertu de ces décisions rendues en référé, les 22 migrants doivent être immédiatement libérés en attendant que le tribunal administratif statue sur les recours en annulation des mesures de détention.

    En vertu de ces décisions, le Ministère de l’Intérieur, responsable du centre de Ouardia, doit agir immédiatement afin de libérer les 22 migrants en attendant que le tribunal administratif statue sur les recours en annulation des mesures de détention. Une procédure qui pourrait durer des années et qui sera l’occasion pour le tribunal d’examiner en détails tous les arguments soulevés par les avocats des requérants.

    Dans leurs requêtes, les avocats avaient notamment dénoncé le fait que les migrants étaient détenus en dehors de toute procédure légale et de tout #contrôle_juridictionnel, sans accès à un avocat, sans notification écrite du fondement de leur placement en détention dans un centre qui n’est d’ailleurs même pas officiellement enregistré comme un lieu privatif de liberté. Autant de motifs qui concourent à qualifier ces détentions d’#arbitraires, en violation flagrante du droit international des droits de l’homme et de la Constitution tunisienne.

    Afin d’éviter que ces violations graves puissent encore être perpétrées, les autorités tunisiennes, et en particulier le Ministère de l’Intérieur, doivent clarifier le statut juridique du centre d’El Ouardia pour qu’il ne soit ne soit plus utilisé en tant que lieu de privation de liberté.

    https://ftdes.net/une-decision-sans-precedent-en-tunisie-le-tribunal-administratif-suspend-la-d

    #migrations #réfugiés #détention #rétention_administrative #justice #suspension #droits_humains

    ping @_kg_

  • #Souffrance_au_travail à #Campus_France : le coût social du « #soft_power »

    Plusieurs salariés de l’agence Campus France dénoncent un management agressif dans un contexte de réduction des effectifs, alors que la structure chargée de la promotion de l’#enseignement_supérieur français à l’étranger fait face à de multiples #procédures_judiciaires. La direction parle de litiges isolés.

    Pour se rencontrer, cela n’a pas été simple. Ces salariés ou ancien salariés de Campus France réunis ce jour de printemps autour d’une table sont tous hospitalisés en psychiatrie après des #dépressions sévères et doivent presque chaque jour se faire soigner pour ne pas vaciller davantage. « J’ai deux enfants, c’est dur pour eux de me voir comme ça », glisse Laura Foka, ancienne cadre du service communication. Ils dénoncent tous un #management_toxique qui les rend malades.

    Campus France est un établissement public industriel ou commercial (#Epic) chargé de la #promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger ainsi que de l’accueil des étudiants et des chercheurs étrangers en France, sous la double tutelle du ministère des affaires étrangères et du ministère de l’enseignement supérieur. Ces Epic, qui ont fleuri ces dernières décennies en marge de l’#administration_française, tirent leur financement de la puissance publique mais appliquent à leurs salariés les règles du #droit_privé.

    En mai 2018, neuf salariés de Campus France, constitués en collectif, alertent leur direction ainsi que toutes leurs tutelles dans un courrier sévère sur ce qu’ils considèrent comme une surexposition délétère aux #risques_psychosociaux : « Aujourd’hui, de nombreux salariés sont touchés par un management qui repose sur une #désorganisation_du_travail, une absence d’objectifs clairs, une extrême #violence des échanges entre la direction et certains collaborateurs. » Quelques mois après, l’un d’entre eux fait une tentative de #suicide.

    « J’étais en #dépression à cause du travail depuis deux ans, explique Ronel Tossa, salarié du service comptabilité, sous le coup d’une procédure de licenciement notamment pour « #abus_de_liberté_d’expression », qu’il conteste aux prud’hommes (ce motif a été utilisé dans d’autres procédures de #licenciement chez Campus France). J’accompagnais beaucoup de gens qui n’allaient pas bien… C’est moi qui ai fini par passer à l’acte. » Après que le Samu l’eut trouvé à son domicile, Ronel Tossa a passé deux jours dans le coma, puis est resté quatre mois hospitalisé en psychiatrie. Il continue aujourd’hui d’aller à l’hôpital trois jours et demi par semaine. Son geste ainsi que sa maladie ont été reconnus en accident et maladie professionnelle.

    La situation, cependant, n’évolue guère. En novembre 2019, Ronel Tossa, Laura Foka et deux autres salariés couchent à nouveau par écrit leurs vives inquiétudes : « Qu’attendez-vous donc pour réagir ? » Là encore, aucune réponse des tutelles ou des membres du conseil d’administration de Campus France, pourtant en copie.

    Abdelhafid Ramdani, l’un des signataires, a lui cessé d’attendre. Il entend porter plainte au pénal, notamment pour #harcèlement_moral_systémique_et_institutionnel, notion entrée dans la jurisprudence à la suite du procès France Télécom. Plusieurs autres salariés devraient, si la plainte est instruite, se constituer parties civiles.

    « J’adorais mon métier, explique Abdelhafid Ramdani, responsable informatique, en poste depuis 1997. Pendant vingt ans, et auprès de quatre chefs différents, pas toujours simples, je n’ai eu que des bons retours. Puis un nouveau manager, proche de la nouvelle direction, est arrivé et à partir de là, la situation s’est dégradée. »

    Il est en arrêt de travail depuis 2017, sa dépression a également été reconnue comme #maladie_professionnelle et sa situation a fait l’objet d’un rappel à l’ordre de l’#inspection_du_travail : « Le #risque_suicidaire qu’il avance et repris par le médecin du travail est avéré […]. Une fois de plus la direction relativise et écarte même d’un revers de main ce risque. » Avant de conclure : « Je n’omets pas que le dossier de M. Ramdani est à replacer dans un contexte plus large et qui concerne l’ensemble de l’organisation du travail de votre entreprise notamment sur les relations tendues et pathogènes existant entre la direction et un certain nombre de salariés. » Abdelhafid Ramdani a depuis porté #plainte devant les prud’hommes pour harcèlement et pour contester une #sanction_disciplinaire à son encontre et déposé une première plainte au pénal, classée sans suite en mai 2020.

    Au total, sur un effectif de 220 salariés, Campus France a dû faire face, ces dernières années, à au moins une douzaine de procédures prud’homales. Pour la direction de Campus France, interrogée par Mediapart sur ces alertes, « ces litiges isolés ne reflètent en rien une détérioration générale du climat social » au sein de l’établissement. Elle vante de son côté le faible nombre de démissions depuis la création de l’établissement en 2012 (8 sur les 190 salariés présents à l’époque), ainsi que son « souci de préserver le bien-être au travail des salariés », y compris dans la période récente liée au Covid-19. Selon nos informations, plusieurs dizaines de salariés en CDD ont néanmoins vu leur contrat s’achever brutalement à l’issue de la crise sanitaire, ce qui a fragilisé les équipes.

    Campus France rappelle également que « seules deux situations conflictuelles ont été tranchées par la juridiction prud’homale. Dans les deux cas, les salariés ont été déboutés de l’intégralité de leurs demandes, y compris celles qui portaient sur l’éventualité d’un harcèlement moral ». Contactés par Mediapart, les deux représentants des salariés au conseil d’administration ainsi que la nouvelle secrétaire du comité économique et social (CSE), qui a pris ses fonctions au printemps, abondent dans une réponse identique par courriel, estimant avoir « fait le vœu d’une construction collective plutôt que d’une opposition portant constamment sur les mêmes cas isolés et non représentatifs de l’ambiance actuelle positive de Campus France et du traitement des salariés, que ce soit pour les conditions de travail ou salariales ».

    Nombre de dossiers sont cependant en procédure. L’agence a été condamnée en mars 2019 pour #discrimination_syndicale, puis en appel, en décembre de la même année, pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Par ailleurs, elle fait face à plusieurs contentieux devant le tribunal administratif, soit pour contester des reconnaissances de maladie professionnelle ou d’accident du travail, portant tous sur la #santé_mentale, soit pour contester un refus de licenciement de salarié protégé. Enfin, à Montpellier, où Campus France possède une délégation, une main courante a été déposée par un salarié contre un collègue, résultat de tensions laissées en jachère pendant plusieurs années.

    Lors de l’avant-dernier conseil d’administration (CA) de l’agence le 25 novembre 2019, le représentant du ministère des finances a d’ailleurs pointé, à l’occasion d’une « cartographie des risques », le recours à au moins cinq avocats – un nombre significatif pour une structure de cette taille –, le coût financier des procédures juridiques engagées et la multiplication de ces procédures. « Ce qui veut dire que même les tutelles, alors même qu’il n’y a pas plus mauvais employeur que l’État, ont remarqué cette dérive », ironise l’un des participants, qui souhaite rester anonyme.

    « Au cours de ce CA de novembre, on m’a présenté un accord d’entreprise, signé par la direction comme les syndicats, c’est un signe clair d’apaisement, tempère Frédéric Petit, député MoDem des Français de l’étranger et membre depuis 2017 du conseil d’administration de Campus France. Que dans un effort de restructuration administrative il y ait des tensions, c’est plutôt normal. Je sais qu’il y avait des salariés isolément qui n’étaient pas bien, j’en étais conscient et cela a été exprimé au cours des conseils d’administration, surtout entre 2017 et 2018. »

    « C’est comme si le petit avait mangé le gros »

    Le collectif de salariés n’est cependant pas le seul à avoir sonné l’alarme sur le #climat_social. D’après plusieurs documents et témoignages recueillis par Mediapart, de nombreux élus du personnel, membres du comité hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), puis le CSE se sont inquiétés des tensions existantes, presque sans relâche depuis la création de Campus France, tout comme les deux inspecteurs du travail successivement en poste jusqu’en 2018.

    L’un de ces élus, bien au fait des dossiers, résume la situation ainsi : « Campus France, c’est un bateau ivre. Le management y est devenu agressif, sans imagination, et il se contente d’enterrer les dossiers ou de pousser à la faute. »

    L’histoire de Campus France explique en partie ces problèmes. L’établissement a fusionné en 2012 plusieurs organismes en une seule et unique agence : l’association #Egide, opérateur à l’époque pour la gestion des bourses et des séjours des étudiants étrangers ; le groupement d’intérêt public #EduFrance, renommé Campus France, chargé de la promotion de l’enseignement du français à l’étranger, et les activités internationales du #Centre_national_des œuvres_universitaires_et_scolaires (#Cnous). Au sein de la toute nouvelle agence Campus France, les cultures professionnelles s’entrechoquent presque immédiatement.

    Pensée pour gagner en #efficacité, l’agence agglomère différents statuts, salaires, fonctions, et des personnes issues d’organismes ayant déjà subi des réorganisations, parfois douloureuses. Dans un rapport commandé par le CHSCT de Campus France en 2016, les experts tentent de résumer la situation : celle d’une petite structure, Campus France, comparée à une start-up d’intellos faiblement hiérarchisée, d’une quarantaine de salariés, jeunes et presque tous cadres, qui a avalé une grosse association, Egide, et une partie du Cnous, où travaillaient majoritairement des employés, parfois vieillissants.

    « On a de manière intelligente et novatrice réorganisé l’administration d’État sur des objectifs, se félicite Fréderic Petit, membre, en tant que député, du conseil d’administration de plusieurs structures de ce type. On a enfin une gestion des deniers de l’État par projet, et non plus par structure, ce qui était quand même hallucinant. »

    « C’est comme si le petit avait mangé le gros », souligne pourtant, rétrospectivement, Laura Foka, dans une structure où va régner des années durant un « #mépris_réciproque » raconte également un ancien cadre dirigeant, entre « manants » et « jeunes flambeurs ».

    À l’époque, c’est donc en partie à ces #réorganisations successives que la plupart des salariés attribuent, selon ce même rapport, leurs difficultés, qui confinent aux risques psychosociaux. L’arrivée d’une nouvelle directrice à la tête de Campus France, en juillet 2015, semble avoir jeté de l’huile sur le feu.

    #Béatrice_Khaiat a passé une bonne partie de sa carrière dans les cabinets ministériels, notamment celui de l’éducation et de la culture. Proche des milieux socialistes, elle entre en 2012 dans celui du premier ministre Jean-Marc Ayrault, après avoir été directrice déléguée de Campus France, avant la fusion. En 2015, elle devient directrice générale de l’établissement, par décret du président de la République, un mandat renouvelé pour trois ans le 7 mars 2019, malgré les différentes alertes.

    Plusieurs membres de la direction quittent d’ailleurs le navire peu de temps avant sa nomination, à coup de transactions financières. D’après des courriels que nous avons pu consulter, on s’y inquiète déjà de « #harcèlement_caractérisé », d’une volonté de « faire la peau » à d’anciens membres d’Egide, de la persistance de « clans et de factions ». L’un d’entre eux a même, selon nos informations, porté #plainte contre sa directrice auprès de la police, après des propos tenus en réunion. Une plainte classée sans suite.

    Dès le départ, ses manières très directes étonnent : « Lors de la première réunion avec le personnel, Béatrice Khaiat nous a dit qu’à Campus France, on ne vendait pas “des putes ou de la coke”, une manière de souligner que notre matière était noble, se souvient un salarié, qui souhaite rester anonyme. Nous étions dirigés jusque-là par un ambassadeur, tout en retenue… Disons que c’était rafraîchissant. Mais ce mode d’expression a donné le ton sur la suite. J’ai des dizaines de témoignages d’#humiliation de salariés, de feuilles jetées à la figure… »

    Laura Foka en a fait l’expérience. À son retour de congé maternité en 2016, après avoir donné naissance à un deuxième enfant, elle participe à une réunion de service où Béatrice Khaiat plaisante sur son cas. « Au troisième enfant, je licencie », lâche la directrice. Lors d’un point d’actualité, rebelote : « Après deux enfants, il faut se remettre au travail », déclare Béatrice Khaiat devant le personnel réuni. Laura Foka se recroqueville au fond de la salle, et fond en larmes.

    « Mère de famille elle aussi, madame Khaiat a plaisanté avec l’une de ses collègues sur une expérience vécue par toutes les deux, celle d’une jeune mère devant assumer tout à la fois ses obligations professionnelles et familiales, explique aujourd’hui la direction, qui rappelle une #féminisation à 62 % de l’encadrement de Campus France ainsi qu’un score « presque parfait » à l’index de l’égalité homme-femme. Ces propos ont été repris de manière déformée. » Ils ont pourtant été confirmés par plusieurs témoignages et jugés suffisamment sérieux pour avoir fait l’objet d’un courrier de l’inspecteur du travail, qui rappelait à Campus France le risque de « #harcèlement_discriminatoire ».

    Très fragilisée par ces propos, Laura Foka se sent depuis un moment déjà sur la sellette. Dans son service communication, presse et études, c’est l’hécatombe depuis l’arrivée d’un nouveau manager. Les salariés serrent les dents, préviennent en vain les ressources humaines, attendent près d’un an et demi avant d’alerter les syndicats en 2017. Nombre d’entre eux ont des #pensées_suicidaires. Une enquête du CHSCT est déclenchée pour danger grave et imminent.

    Dans l’intervalle, cinq salariés du service, soit presque la totalité du département, quittent Campus France, « à l’américaine, leurs cartons sous le bras », raconte Laura Foka. Cette dernière pour inaptitude, qu’elle finit par accepter, de guerre lasse, face à l’inquiétude de son médecin, et deux pour faute grave ; les derniers dans le cadre de #rupture_conventionnelle, plus ou moins contrainte.

    L’une d’entre eux écrit ainsi ceci, un an plus tard, dans un courrier officiel à la DIRECCTE : « J’en suis arrivée au point de demander une rupture conventionnelle en septembre 2017 pour fuir des conditions de travail intenables et une situation devenue insupportable. » Contredisant les déclarations de la direction qui affirme que « l’intégralité des ruptures conventionnelles depuis la création de l’établissement en 2012 ont été faites à la demande des salariés qui souhaitaient partir et ont été approuvées par les administrateurs salariés ».

    Pour Zoubir Messaoudi, salarié du service informatique, la descente aux enfers professionnelle coïncide également avec l’arrivée de Béatrice Khaiat aux manettes et d’un nouveau manager au service informatique : « Mon ancien chef avait jeté l’éponge, mon N+1 était mis sur la touche. J’arrivais le premier au bureau et repartait le dernier, et pourtant, je recevais des mails où l’on me reprochait tout et n’importe quoi, comme si la direction essayait de constituer un dossier… Je viens du domaine de la prestation de service, où nous sommes clairement de la chair à canon, mais même là-bas, j’étais traité avec plus de respect. »

    Après un premier avertissement pour avoir quitté les locaux à 16 heures un jour de grève des transports (avertissement contesté aux prud’hommes, qui a tranché en sa faveur en 2018), Zoubir Messaoudi est convoqué pour licenciement en juin 2019. Sous le choc, il s’évanouit, ce qui nécessite l’intervention des pompiers et son hospitalisation en psychiatrie. Placé en arrêt de travail, il sera licencié quelques mois après pour faute grave, alors que l’arrêt court toujours, accusé de mauvaise foi vis-à-vis de son supérieur, de dénigrement de sa hiérarchie et de négligence professionnelle.

    « Durant un arrêt de travail et sous certaines conditions, l’employeur peut licencier un salarié, argumente Campus France. En l’occurrence, nous avons estimé, au vu de la gravité des faits commis par le salarié, que ces conditions étaient réunies. » Zoubir Messaoudi se souvient, lui, d’avoir passé « un sale été » l’an passé : « J’avais envie de me jeter par la fenêtre tellement j’avais mal. J’ai négligé ma femme, ma fille. » Il conteste aujourd’hui son licenciement aux prud’hommes.

    Se développer tous azimuts, trouver des recettes propres, répondre à l’ambition politique

    À quand remontent les alertes collectives ? Campus France les a-t-il ignorées ? Le premier rapport sur les risques psychosociaux, rédigé par le cabinet Orseu, agréé par le ministère du travail, est immédiatement contesté par la direction, qui remet en cause le professionnalisme des experts mandatés. Il concluait néanmoins en avril 2016 à un « risque psychosocial majeur ».

    Le deuxième rapport sur la qualité de vie au travail, rédigé par le cabinet (non agréé) Empreinte humaine un an plus tard est bien moins sévère, mais ne dément pas que l’organisation du travail puisse être améliorée. Il s’est ensuivi de séances menées par des psychologues du travail, pour que les salariés aient le moyen de s’exprimer. « Ces séances ont été l’occasion de larmes, de colère, d’insultes, rapporte un élu. Et il a fallu attendre un an et demi pour avoir un retour. Malgré nos demandes, la direction n’en a strictement rien fait. »

    Le 27 mars 2018, le CHSCT se félicite qu’une formation en droit social, de plusieurs dizaines de milliers d’euros, ait finalement été organisée à destination des managers, avant de regretter qu’elle ait été essentiellement « dédiée au processus de licenciement, à l’éventail des sanctions disciplinaires, au recueil des preuves, etc. » avant de s’interroger benoîtement pour savoir si ces formations « ne visent pas à étayer une politique de réduction de l‘effectif ». Une formation, s’insurgeaient les élus, qui abordait aussi la question « du licenciement des salariés protégés ».

    Deux autres enquêtes, à la suite d’alertes pour danger grave et imminent, ont donné lieu à des passes d’armes. La première, lancée par le CHSCT (où sont représentés direction et élus du personnel) au sujet de Ronel Tossa, aboutit à deux rapports divergents, l’un de la direction et l’autre des élus. C’est pourtant le premier que transmettra Campus France au juge en charge de trancher sur la légalité de son licenciement, le présentant comme le rapport du CHSCT, ce que ne manqueront pas de contester les élus de l’époque ainsi que le salarié concerné.

    Le ministère du travail lui-même, sollicité sur le licenciement de Ronel Tossa, mandaté par la CFDT comme délégué du personnel, a débouté l’établissement public en février 2019, reprenant les mots de l’inspecteur pour justifier sa position. Dans un mémoire auquel nous avons eu accès, il parle d’une « organisation pathogène volontaire » où le cas de ce salarié est à « replacer dans le contexte global de cette société, une hiérarchie qui dénie tout droit à ses salariés et qui a organisé un système de #souffrance_au_travail ».

    Campus France a fait appel de cette décision et assure avoir « contesté ces propos dans le cadre d’un recours hiérarchique mettant en cause l’impartialité de l’inspecteur du travail ». L’agence a manifestement eu gain de cause, car cet inspecteur a depuis été remplacé, au grand dam de plusieurs salariés. La direction enfonce d’ailleurs le clou : « Aucune situation correspondant à du harcèlement moral n’a été retenue et aucune mesure en conséquence n’a été prise par l’inspection du travail. »

    Elle se félicite également qu’aucune alerte pour danger grave et imminent n’ait été déclenchée depuis 2018. Même son de cloche auprès des salariés du conseil d’administration et de la secrétaire du CSE : « Le personnel Campus France a tourné la page depuis longtemps – sachant que la grande majorité ignorait ces #conflits_sociaux – afin de poursuivre la construction d’une véritable #culture_d’entreprise qui a pu être en défaut lors de la création de l’EPIC par la fusion en 2012 de deux entités distinctes et avec des fonctionnement différents. »

    Or pour cet ancien élu, très au fait de tous ces dossiers, la direction n’a pas cessé de vouloir au fil des ans « casser le thermomètre ». Lors d’une réunion du CHSCT, où sont évoquées la situation d’Abdelhafid Ramdani et la nécessité de déclencher une nouvelle #alerte pour #danger_grave_et_imminent (la médecin du travail évoquant le risque suicidaire), le directeur des ressources humaines explique ainsi à l’assemblée sidérée que « tout le monde meurt un jour ». « Après plusieurs tergiversations, on a quand même obtenu une enquête, élargie à toute la direction informatique », poursuit l’élu présent ce jour-là, sans trop y croire. « Les gens savaient que ceux qui étaient en conflit avec la direction étaient virés ou au placard, et donc ils se sont tus. » De fait, ce deuxième rapport ne conclut pas à un quelconque harcèlement.

    La médecin du travail elle-même, ont raconté à plusieurs reprises les salariés, se contente souvent de renvoyer la souffrance dos à dos, et évoque le décès, en 2015, d’Elsa Khaiat (parfois orthographié Cayat), la sœur de Béatrice Khaiat, lors de l’attentat de Charlie Hebdo, pour expliquer une forme d’emportement de la directrice générale. Le service de presse de Campus France fera d’ailleurs de même, en préambule de ses réponses à nos questions, pour nous décrire une « femme entière », issue d’une « famille engagée ».

    Plus profondément, ce que redoutent certains élus et salariés, c’est une forme de dégraissage déguisé des #effectifs, alors qu’une première vague de départs a déjà eu lieu lors de la fusion, en 2012. Cinq ans plus tard, en 2017, l’expert du comité d’entreprise s’inquiète d’une hausse des ruptures conventionnelles et d’une enveloppe dédiée à ces départs de 150 000 euros.

    « Un #abus_de_droit », soutien ce même expert, qui rappelle la mise sur pied par le gouvernement d’un « nouveau dispositif de rupture conventionnelle collective pour éviter des dérives ». Ce même expert, en septembre 2019, revient à la charge : « La première cause des départs sont les ruptures conventionnelles, qui représenteraient 30 % des départs sur les quatre dernières années », soit 31 postes en CDI. Tous ont été « homologués par l’inspection du travail », se défend Campus France, qui parle de « faits erronés », sans plus de précisions et assure que son équipe a maintenu les effectifs à flot, depuis la fusion.

    Mais à plusieurs reprises, le message envoyé aux salariés est clair : « La porte est grande ouverte », dira même un représentant de la direction lors d’une réunion avec les délégués du personnel, en mars 2017. Lors d’un pot de départ d’une salariée à l’occasion d’une rupture conventionnelle, à l’extérieur des locaux de Campus France, Béatrice Khaiat prend la parole, et incite, selon des témoins de la scène, les salariés à faire de même : « Faites comme elle, d’ailleurs, c’est magnifique ! », s’enthousiasme la responsable.

    « La direction, en CHSCT, devant l’inspecteur du travail et au cours de points d’information, a fait savoir, à de multiples reprises, que la porte était “grande ouverte”. Cela n’a jamais été un incident isolé, mais des propos récurrents », témoigne Ambroise Dieterle, secrétaire du CSE jusqu’en mai 2020, aujourd’hui en reconversion professionnelle.

    La question financière n’est pas étrangère à cette tendance. Un an après son arrivée, la directrice générale l’annonce aux élus : la #masse_salariale est trop importante au vu du #budget dont elle dispose, et devra être amputée d’un million d’euros. Les départs auront lieu, au fil de l’eau, alors même que l’agence doit se développer tous azimuts, trouver des recettes propres, et répondre à l’ambition politique. Derniers en date, le « #Make_our_planet_great_again », d’Emmanuel Macron, initiative qui a fortement mobilisé Campus France, ou encore le récent programme #Al-Ula, accord de coopération entre la France et l’Arabie saoudite.

    « C’est une question de dosage dans sa mission d’intérêt public, rappelle un ancien haut dirigeant de Campus France. Un Epic comme Campus France doit faire des recettes mais reste soumis à un agent comptable public. On a toutes les contraintes du droit privé, très contraignant, et celles de la comptabilité publique, extraordinairement lourdes. »

    Pour un ancien salarié œuvrant dans la gestion des bourses étudiantes, qui vient de quitter Campus France avec pas mal d’amertume, le problème réside plutôt dans ce que tout le monde « vienne prendre commande » chez Campus France, ministères, université, grandes écoles. Or l’arbitre à la toute fin, « c’est Bercy [le ministère des finances – ndlr] ». Quitte à une perte de sens dans les missions, poursuit-il : « Nous étions des fluidificateurs pour les étudiants, nous sommes devenus des auxiliaires de police, des collectionneurs de pièces. Notre image auprès d’eux, et des ambassades, se dégrade considérablement. »

    La critique n’est pas neuve. En 2012, un article du Monde racontait les débuts chaotiques de l’agence Campus France, ses tarifs devenus élevés, et ces étudiants étrangers, livrés à eux-mêmes à leur descente de l’avion. Quelques jours plus tard, le président du conseil d’administration Christian Demuynck (membre des Républicains) présentait même sa démission, critiquant une « gestion sans stratégie ni ambition de l’établissement par quelques fonctionnaires des tutelles nuisant gravement tant à son indépendance qu’à la qualité de son travail ».

    Dans la même lettre, que nous avons pu consulter, il rajoutait ceci : « J’espère que ma démission sera l’occasion pour l’État de mener un examen nécessaire des établissements publics qui sont nombreux, comme Campus France, à subir un tel mode de gestion. » Tout comme leurs salariés, sommés de suivre, parfois dans la douleur.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/080720/souffrance-au-travail-campus-france-le-cout-social-du-soft-power?onglet=fu
    #travail #conditions_de_travail

  • PORTFOLIOS En Italie, la coopérative des migrants

    Non loin de Rome, en #Italie, des immigrés d’Afrique subsaharienne ont créé en 2012 leur propre coopérative afin de subvenir à leurs besoins. Ils étaient #migrants sans papiers, exploités dans des coopératives agricoles, notamment près de Rosarno où en 2010 éclata une révolte de ces ouvriers après l’agression raciste contre l’un d’eux. Aujourd’hui, la #coopérative #Barikama produit des yaourts et légumes bio. La vente permet à chaque coopérateur de recevoir un salaire.

    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/en-italie-la-cooperative-des-migrants

    #autoproduction #centre_social #Rome

  • Violence des Protectas au #Centre_Fédéral d’Asile de Giffers : Les requérant-e-s d’asile sont en danger…en #Suisse !

    Après les #violences des #Protectas contre les mineurs du Foyer de l’Etoile (GE), puis contre les réquérant-e-s du #CFA de Bâle, voici venu le tour des requérant-e-s du CFA de Giffers (FR) :

    Le 3 mai 2020, Ali, requérant camerounais, demande aux Protectas du CFA de Giffers, où il réside, de bien vouloir le laisser entrer rapidement (fouille obligatoire à l’entrée du CFA). Etant convalescent (COVID-19), il se sent faible et n’arrive plus à attendre que les Protectas aient terminé de discuter entre eux. Le ton s’enflamme immédiatement : deux Protectas le poussent violemment et le frappent. Ali se rend à l’hôpital : le constat fait état de multiples contusions. A son retour au centre vers 22h, les Protectas lui interdisent l’entrée : il doit dormir sur un banc à l’entrée.

    Ce même 3 mai 2020, Abdalim, requérant marocain, se voit intimer l’ordre de regagner sa chambre. N’ayant pas obtempéré suffisamment rapidement aux yeux du Protectas, celui-ci le pousse violemment contre une vitre, ce qui lui sectionne les tendons de la jambe. Il est hospitalisé puis opéré. Aujourd’hui encore, il marche difficilement avec des béquilles.

    Le 4 mai 2020, Mohamed, requérant algérien qui souffre d’épilepsie, subit lui aussi une agression de la part des Protectas. Ceux-ci veulent fouiller sa chambre et ils lui disent qu’elle est sale. Mohamed refuse. Deux Protectas l’agressent en l’empêchant de respirer. La situation provoque chez Mohamed une crise d’épilepsie et il est emmené à l’hôpital : le constat médical fait état d’une agression par étranglement avec une marque antérieure au niveau du cou.

    Aujourd’hui encore, Ali, Abdalim et Mohamed doivent chaque jour obtempérer aux ordres de leurs agresseurs : les Protectas incriminés travaillent toujours au CFA de Giffers !

    Ces violences ne sont pas des actes isolés. Le système des Centre Fédéraux d’Asile est fondé sur la répression et l’isolement. Les sommes allouées par la Confédération à la « sécurité » dans les CFA sont supérieures aux montants dédiés à l’encadrement social et sanitaire. Ce ne sont pas quelques heures de formation sur la thématique de l’asile qui vont transformer un agent de sécurité en travailleur social.

    Il y a urgence : les requérant-e-s d’asile qui viennent en Suisse pour y trouver refuge sont en DANGER dans les CFA ! Le système dit de sécurité, mis en place soi-disant pour les protéger, les met en réalité en danger.

    Pour Ali, Abdalim et Mohamed, nous demandons au Secrétariat d’Etat aux Migrations :

    Un déplacement URGENT dans un autre centre, hors de portée de leurs agresseurs et à proximité des transports publics ;
    Une suspension de leurs renvois en attendant le résultat des plaintes pénales déposées contre leurs agresseurs.

    Nous demandons aux autorités compétentes et avant qu’un drame ne se produise :

    L’ouverture des portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit ;
    L’engagement de travailleurs sociaux et soignants en nombre suffisant et ayant pour mission de SOUTENIR et de répondre aux besoins des requérant-e-s d’asile ;
    L’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou autre) dans le cadre des CFA et autres foyers.

    Face à la gravité de ces évènements, nous exigeons que Mario Gattiker, actuel directeur du Secrétariat d’Etat aux migrations et ancien directeur du service juridique de Caritas Suisse, réponde immédiatement aux questions suivantes :

    Est-ce que le personnel de sécurité responsable des maltraitances dénoncées est toujours en place ? Et si ou pourquoi ?
    Pourquoi la police n’a pas enquêté sur ces actes de violence ?
    Quel système de contrôle va mettre en place le SEM pour éviter ce genre de violences ?

    Solidarité Tattes et Droit de Rester Fribourg

    Reçu via la mailing-list Solidarité Tattes (https://solidaritetattes.ch), le 18.06.2020

    #centres_fédéraux #Giffers #Gouglera #Fribourg #asile #migrations #réfugiés

    Un centre géré par... #ORS of course !

    voir aussi la métaliste sur ORS :
    https://seenthis.net/messages/802341

    ping @cede @isskein

    • Le Courrier | Violences à #Chevrilles

      Trois requérants d’asile portent plainte contre les entreprises de sécurité mandatées par le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) et actives au centre fédéral d’asile de Chevrilles (#Giffers en allemand). Les trois plaignants accusent les agents de sécurité de violences physiques et d’agressions fréquentes envers les habitants du centre. Le Courrier relaie les témoignages d’Ali, Mohamed et Abdalim, victimes des violences dans le centre de Chevrilles, ainsi que ceux de deux agents de sécurité, qui déplorent leurs conditions de travail, qualifiées de “lamentables”, ainsi qu’une formation insuffisante du personnel de sécurité. Les agressions dans le centre de Chevrilles ont également été dénoncées par Solidarité Tattes et Droit De Rester Fribourg dans la newsletter publiée le 18 juin 2020 et relayée sur notre site. Ces trois plaintes surviennent en même temps que l’enquête de la WOZ et de la SRF sur les violences dans le centre fédéral d’asile de Bâle et dont nous nous faisions l’écho le 27 mai 2020.

      –-

      Trois plaintes pénales ont été déposées contre des agents de sécurité mandatés par le Secrétariat d’Etat aux migrations à Chevrilles (FR). Des vigiles dénoncent une banalisation de la violence.

      Ils ont décidé de briser le silence assourdissant qui règne au lieu dit la Gouglera. Trois requérants d’asile ont porté plainte contre les entreprises de sécurité mandatées par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) au Centre fédéral de Chevrilles (Giffers en allemand), situé en Haute-Singine (FR). Les trois hommes confient avoir été victimes de violences physiques de la part d’agents de sécurité. Blessés, ils ont été pris en charge par les urgences de l’hôpital de Fribourg, photos et constats médicaux à l’appui. Des employés de la sécurité font état d’une banalisation de la violence dans le centre.

      Le 4 mai, vers 17 h 15, Ali rentre à la Gouglera après s’être rendu à Fribourg. Lui qui a été atteint du Covid souffre encore de vertiges et souhaite se coucher. Il attend que le service de sécurité le fouille et effectue le protocole d’entrée dans le centre. D’après ses propos, les agents l’ignorent et le font attendre trente longues minutes. Malade, il s’impatiente, cogne contre la vitre et demande aux vigiles de faire leur travail. Vexés par cette interpellation, deux agents l’auraient poussé au sol et roué de coups.

      En sang devant le centre

      « Lorsque j’ai dit au personnel de sécurité de faire leur travail, ils ont réagi comme si je les avais insultés, raconte Ali. Je leur ai dit d’arrêter, que j’avais du mal à respirer. Ils ont répondu qu’ils n’en avaient rien à faire. » L’homme raconte avoir erré la tête en sang devant le bâtiment, Il aurait appelé la police qui lui aurait répondu qu’il devait négocier lui-même avec les vigiles son retour dans le centre.

      Grâce à l’aide d’un autre requérant, il parvient à prendre le bus pour Fribourg, mais perd connaissance avant d’arriver aux urgences. Des militaires l’escortent jusqu’à l’hôpital. Après quelques heures en observation, l’hôpital paie un taxi pour le ramener à la Gouglera. Aux portes du centre, il se serait vu refuser l’entrée et aurait passé la nuit sur un banc. « Pourquoi les autorités nous traitent-elles ainsi ? » s’interroge-t-il.

      Cette même journée du 4 mai, Mohamed affirme avoir aussi subi l’ire de vigiles. Il fait la sieste dans sa chambre lorsque deux agents lui demandent d’évacuer les lieux. L’un d’eux lui fait remarquer que sa chambre est sale, Mohamed décrit un ton agressif et injurieux. Il s’en plaint auprès du directeur du centre. Lorsqu’il sort de l’entretien, deux agents le prennent à part. L’un l’aurait attrapé à la gorge, tandis que l’autre lui aurait pris les pieds pour le sortir du bâtiment. Il est soudain pris d’une crise d’épilepsie.

      « Au lieu de me venir en aide, les agents ont ri. J’ai marché jusqu’à la route, mais j’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé à l’hôpital. » Le constat médical mentionne une marque d’étranglement au niveau du cou. Selon la version des agents, Mohammed aurait été « agressé par un ami ». Celui-ci affirme pourtant que des témoins étaient présents. « Les agressions sont très fréquentes, personne n’ose rien dire. D’autres gens viendront après nous, je porte plainte pour que cela ne se reproduise plus. »

      Hospitalisé

      Abdalim marche difficilement avec des béquilles depuis sa sortie de l’hôpital le 7 mai. Il considère que des vigiles de Chevrilles ont « bousillé sa vie ». « Une bagarre a éclaté, moi je discutais tranquillement avec d’autres et on m’a demandé de rentrer dans ma chambre. » Abdalim ne s’est peut-être pas exécuté aussi rapidement que le souhaitait le personnel de sécurité. Il affirme avoir été violemment poussé contre une vitre, qui s’est brisée sous le choc et l’a grièvement blessé à la jambe.

      Le verre a sectionné plusieurs tendons, ce qui a nécessité une opération et une hospitalisation de cinq jours. « J’ai traversé 23 pays, tout ça pour perdre l’usage de ma jambe en Suisse », lance l’homme en colère. D’après les agents, il aurait perdu l’équilibre et serait tombé de lui-même sur la vitre.

      La police fribourgeoise affirme être intervenue une trentaine de fois au centre fédéral de Chevrilles en 2020. Depuis janvier 2019, quatre plaintes pénales ont été déposées pour des lésions corporelles simples. Les enquêtes sont en cours. D’après nos informations, le personnel impliqué dans ces agressions serait toujours en poste à Chevrilles. Contacté, le SEM affirme prendre la situation très au sérieux mais n’est pas autorisé à commenter les affaires en cours.

      La Gouglera n’est pas le seul centre d’asile concerné par la violence. Mi-mai, l’émission alémanique Rundschau et la Wochenzeitung dénoncent une violence structurelle au sein du centre fédéral d’asile de Bâle. Viviane Luisier, de l’association Solidarité Tattes, considère ces agressions comme l’une des conséquences de la nouvelle procédure d’asile. Elle dénonce la concentration des requérants dans des centres fédéraux. « Les réfugiés sont soumis à un régime carcéral, loin des centres urbains. Je crains que ces centres deviennent des zones de non-droit. »
      « Tolérance zéro »

      Les requérants d’asile ne sont pas seuls à juger la situation intolérable. Des employés des entreprises de sécurité mandatées par la Confédération, Securitas et Protectas, jugent également certains comportements inacceptables. Révoltés par l’attitude de certains de leurs collègues, deux ont décidé de témoigner anonymement.

      « Ce printemps, la situation est devenue très tendue. Certains agents sont allés trop loin », confie Julien*. « Le personnel de sécurité est très peu formé. Il faut de l’expérience pour immobiliser un individu. Les interventions dont je suis témoins sont très ‘sales’, elles peuvent souvent blesser les personnes que l’on cherche à immobiliser », relate Paul*. Il déplore aussi une attitude répressive. « Dans les scénarios d’exercice, les requérants d’asile sont présentés comme des gens violents en qui nous ne pouvons pas avoir confiance. »

      D’après les deux agents, le recours à la violence serait régulièrement valorisé au détriment du dialogue. « On nous demande d’appliquer la tolérance zéro, sans nous expliquer ce que cela signifie. Lorsque quelque chose ne va pas, on ne cherche pas à réfléchir, on tape dedans », constate Paul. Le SEM explique que le personnel a pour instruction de désamorcer verbalement les différends chaque fois que cela est possible. La contrainte est sensée n’être utilisé qu’en dernier recours. Pour Paul, cette théorie est peu mise en pratique. « Lors de notre formation, on nous a dit qu’il fallait recourir dans un premier temps à la stratégie de désescalade, mais il n’y a aucun protocole. »

      Le SEM affirme que le recours à des mesures coercitives non proportionnées n’est pas toléré et sanctionnée. Les vigiles peuvent se voir interdire de fournir des services au nom du SEM si des comportements illégaux ou intolérables sont identifiés. La responsabilité d’éventuelles autres sanctions revient aux entreprises de sécurité. « Lorsque les événements dérapent, les rapports sont rédigés par les agents eux-mêmes. Ils y mettent ce qu’ils veulent et sont couverts par la hiérarchie », commente Paul. Les deux vigiles affirment avoir été témoins de scènes lors desquelles certains de leurs collègues ont envenimé la situation, en provoquant les requérants d’asile. « On place des humains sous la surveillance d’enfants, c’est déplorable. » JJT

      Prénom fictif.
      « Nos conditions de travail sont lamentables »

      Maigre salaire, contrats à durée déterminée, horaires éreintants, planification tardive, le tableau que décrivent les agents de sécurité est peu reluisant. « Les journées de treize heures, les horaires qui fluctuent, les services de nuit qui s’enchaînent, ça fatigue et ça rend agressif, témoigne Julien. Depuis que je travaille dans le centre d’asile de Chevrilles, j’ai vu beaucoup de casse : des burn-out, des accidents, du harcèlement. La gestion du personnel est catastrophique. »

      Il affirme ne pas être serein, en raison du manque de matériel. « J’ai un collègue de 20 ans qui a travaillé sans gilet de protection. A plusieurs reprises, je n’ai pas eu de spray au poivre durant mes services et je n’avais pas de radio portative. » S’il n’excuse pas la violence, Julien pointe du doigt les entreprises de sécurité mandatées par la Confédération qui visent à maximiser les profits. « Nous ne sommes pas suffisamment formés pour gérer une telle pression. Il ne faut pas la même formation pour surveiller un parking que pour encadrer une population qui va du nourrisson à la grand-mère. », regrette-t-il.

      Une nouvelle convention de travail dans le domaine de la sécurité est entrée en vigueur le 1er juin. Si les salaires d’entrée ont été augmentés de 0,5 à 1% et le travail limité à deux cent dix heures par mois, ces améliorations restent très insuffisantes pour le syndicat Unia. « Les conditions de travail offertes par le SEM et le manque de formation sont extrêmement problématiques. Les adjudications des mandats de sécurité reposent essentiellement sur le prix, non sur la compétence et la formation des agents », regrette Arnaud Bouverat, secrétaire syndical.

      « Une formation solide constitue le seul rempart contre les violences. Economiser dans ce domaine n’est pas anodin : cela entraîne un danger pour la sécurité des habitants des centres et celle du personnel de sécurité » dénonce-t-il. JJT

      *Prénom fictif.

      https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles

    • Violences à #Chevrilles

      Trois #plaintes_pénales ont été déposées contre des agents de sécurité mandatés par le Secrétariat d’Etat aux migrations à Chevrilles (FR). Des vigiles dénoncent une banalisation de la violence.

      Ils ont décidé de briser le silence assourdissant qui règne au lieu dit la Gouglera. Trois requérants d’asile ont porté plainte contre les entreprises de sécurité mandatées par le #Secrétariat_d’Etat_aux_migrations (#SEM) au Centre fédéral de Chevrilles (Giffers en allemand), situé en #Haute-Singine (FR). Les trois hommes confient avoir été victimes de #violences_physiques de la part d’agents de sécurité. Blessés, ils ont été pris en charge par les urgences de l’hôpital de #Fribourg, photos et constats médicaux à l’appui. Des employés de la sécurité font état d’une banalisation de la #violence dans le centre.

      Le 4 mai, vers 17 h 15, Ali rentre à la Gouglera après s’être rendu à Fribourg. Lui qui a été atteint du #Covid-19 souffre encore de vertiges et souhaite se coucher. Il attend que le #service_de_sécurité le fouille et effectue le #protocole_d’entrée dans le centre. D’après ses propos, les agents l’ignorent et le font attendre trente longues minutes. Malade, il s’impatiente, cogne contre la vitre et demande aux vigiles de faire leur travail. Vexés par cette interpellation, deux agents l’auraient poussé au sol et roué de coups.

      En sang devant le centre

      « Lorsque j’ai dit au personnel de sécurité de faire leur travail, ils ont réagi comme si je les avais insultés, raconte Ali. Je leur ai dit d’arrêter, que j’avais du mal à respirer. Ils ont répondu qu’ils n’en avaient rien à faire. » L’homme raconte avoir erré la tête en sang devant le bâtiment, Il aurait appelé la #police qui lui aurait répondu qu’il devait négocier lui-même avec les #vigiles son retour dans le centre.

      Grâce à l’aide d’un autre requérant, il parvient à prendre le bus pour Fribourg, mais perd connaissance avant d’arriver aux urgences. Des militaires l’escortent jusqu’à l’#hôpital. Après quelques heures en observation, l’hôpital paie un taxi pour le ramener à la Gouglera. Aux portes du centre, il se serait vu refuser l’entrée et aurait passé la nuit sur un banc. « Pourquoi les autorités nous traitent-elles ainsi ? » s’interroge-t-il.

      Cette même journée du 4 mai, Mohamed affirme avoir aussi subi l’ire de vigiles. Il fait la sieste dans sa chambre lorsque deux agents lui demandent d’évacuer les lieux. L’un d’eux lui fait remarquer que sa chambre est sale, Mohamed décrit un ton agressif et injurieux. Il s’en plaint auprès du directeur du centre. Lorsqu’il sort de l’entretien, deux agents le prennent à part. L’un l’aurait attrapé à la gorge, tandis que l’autre lui aurait pris les pieds pour le sortir du bâtiment. Il est soudain pris d’une crise d’épilepsie.

      « Au lieu de me venir en aide, les agents ont ri. J’ai marché jusqu’à la route, mais j’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé à l’hôpital. » Le constat médical mentionne une marque d’#étranglement au niveau du cou. Selon la version des agents, Mohammed aurait été « agressé par un ami ». Celui-ci affirme pourtant que des témoins étaient présents. « Les #agressions sont très fréquentes, personne n’ose rien dire. D’autres gens viendront après nous, je porte plainte pour que cela ne se reproduise plus. »

      Hospitalisé

      Abdalim marche difficilement avec des béquilles depuis sa sortie de l’hôpital le 7 mai. Il considère que des vigiles de Chevrilles ont « bousillé sa vie ». « Une bagarre a éclaté, moi je discutais tranquillement avec d’autres et on m’a demandé de rentrer dans ma chambre. » Abdalim ne s’est peut-être pas exécuté aussi rapidement que le souhaitait le personnel de sécurité. Il affirme avoir été violemment poussé contre une vitre, qui s’est brisée sous le choc et l’a grièvement blessé à la jambe.

      Le verre a sectionné plusieurs tendons, ce qui a nécessité une opération et une #hospitalisation de cinq jours. « J’ai traversé 23 pays, tout ça pour perdre l’usage de ma jambe en Suisse », lance l’homme en colère. D’après les agents, il aurait perdu l’équilibre et serait tombé de lui-même sur la vitre.

      La police fribourgeoise affirme être intervenue une trentaine de fois au centre fédéral de Chevrilles en 2020. Depuis janvier 2019, quatre plaintes pénales ont été déposées pour des #lésions_corporelles simples. Les enquêtes sont en cours. D’après nos informations, le personnel impliqué dans ces agressions serait toujours en poste à Chevrilles. Contacté, le SEM affirme prendre la situation très au sérieux mais n’est pas autorisé à commenter les affaires en cours.

      La Gouglera n’est pas le seul centre d’asile concerné par la violence. Mi-mai, l’émission alémanique Rundschau et la Wochenzeitung dénoncent une violence structurelle au sein du centre fédéral d’asile de Bâle. Viviane Luisier, de l’association Solidarité Tattes, considère ces agressions comme l’une des conséquences de la nouvelle procédure d’asile. Elle dénonce la concentration des requérants dans des centres fédéraux. « Les réfugiés sont soumis à un #régime_carcéral, loin des centres urbains. Je crains que ces centres deviennent des #zones_de_non-droit. »

      –-

      « #Tolérance_zéro »

      Les requérants d’asile ne sont pas seuls à juger la situation intolérable. Des employés des entreprises de sécurité mandatées par la Confédération, #Securitas et #Protectas, jugent également certains comportements inacceptables. Révoltés par l’attitude de certains de leurs collègues, deux ont décidé de témoigner anonymement.

      « Ce printemps, la situation est devenue très tendue. Certains agents sont allés trop loin », confie Julien*. « Le personnel de sécurité est très peu formé. Il faut de l’expérience pour immobiliser un individu. Les interventions dont je suis témoins sont très ‘sales’, elles peuvent souvent blesser les personnes que l’on cherche à immobiliser », relate Paul*. Il déplore aussi une attitude répressive. « Dans les scénarios d’exercice, les requérants d’asile sont présentés comme des gens violents en qui nous ne pouvons pas avoir confiance. »

      D’après les deux agents, le recours à la violence serait régulièrement valorisé au détriment du dialogue. « On nous demande d’appliquer la tolérance zéro, sans nous expliquer ce que cela signifie. Lorsque quelque chose ne va pas, on ne cherche pas à réfléchir, on tape dedans », constate Paul. Le SEM explique que le personnel a pour instruction de désamorcer verbalement les différends chaque fois que cela est possible. La #contrainte est sensée n’être utilisé qu’en dernier recours. Pour Paul, cette théorie est peu mise en pratique. « Lors de notre formation, on nous a dit qu’il fallait recourir dans un premier temps à la stratégie de #désescalade, mais il n’y a aucun protocole. »

      Le SEM affirme que le recours à des #mesures_coercitives non proportionnées n’est pas toléré et sanctionnée. Les vigiles peuvent se voir interdire de fournir des services au nom du SEM si des comportements illégaux ou intolérables sont identifiés. La #responsabilité d’éventuelles autres sanctions revient aux entreprises de sécurité. « Lorsque les événements dérapent, les rapports sont rédigés par les agents eux-mêmes. Ils y mettent ce qu’ils veulent et sont couverts par la hiérarchie », commente Paul. Les deux vigiles affirment avoir été témoins de scènes lors desquelles certains de leurs collègues ont envenimé la situation, en provoquant les requérants d’asile. « On place des humains sous la surveillance d’enfants, c’est déplorable. » JJT

      Prénoms fictif.

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      « Nos #conditions_de_travail sont lamentables »

      Maigre salaire, contrats à durée déterminée, horaires éreintants, planification tardive, le tableau que décrivent les agents de sécurité est peu reluisant. « Les journées de treize heures, les horaires qui fluctuent, les services de nuit qui s’enchaînent, ça fatigue et ça rend agressif, témoigne Julien. Depuis que je travaille dans le centre d’asile de Chevrilles, j’ai vu beaucoup de casse : des burn-out, des accidents, du harcèlement. La #gestion_du_personnel est catastrophique. »

      Il affirme ne pas être serein, en raison du manque de matériel. « J’ai un collègue de 20 ans qui a travaillé sans gilet de protection. A plusieurs reprises, je n’ai pas eu de spray au poivre durant mes services et je n’avais pas de radio portative. » S’il n’excuse pas la violence, Julien pointe du doigt les entreprises de sécurité mandatées par la Confédération qui visent à maximiser les profits. « Nous ne sommes pas suffisamment formés pour gérer une telle pression. Il ne faut pas la même formation pour surveiller un parking que pour encadrer une population qui va du nourrisson à la grand-mère. », regrette-t-il.

      Une nouvelle #convention_de_travail dans le domaine de la sécurité est entrée en vigueur le 1er juin. Si les #salaires d’entrée ont été augmentés de 0,5 à 1% et le travail limité à deux cent dix heures par mois, ces améliorations restent très insuffisantes pour le syndicat Unia. « Les conditions de travail offertes par le SEM et le manque de #formation sont extrêmement problématiques. Les adjudications des mandats de sécurité reposent essentiellement sur le prix, non sur la compétence et la formation des agents », regrette Arnaud Bouverat, secrétaire syndical.

      « Une formation solide constitue le seul rempart contre les violences. Economiser dans ce domaine n’est pas anodin : cela entraîne un danger pour la sécurité des habitants des centres et celle du personnel de sécurité » dénonce-t-il. JJT

      *Prénom fictif.

      https://lecourrier.ch/2020/06/18/malaise-a-chevrilles

    • Violence des protectas au Centre Fédéral de Chevrilles/Giffers : STOP au renvoi des victimes ! Non au déni de justice !

      Après les violences contre Ali, Abdalim et Mohamed, une nouvelle plainte pénale contre certains agents de sécurité du Centre Fédéral d’Asile de Giffers (Chevrilles) a été déposée par Bodo, également victime de violences physiques.

      À partir d’aujourd’hui, Ali, Abdalim, Mohamed et Bodo risquent d’être renvoyés de Suisse à tout moment, alors même que leurs plaintes pénales contre ces violences sont en cours !

      L’avocate des plaignants a pourtant demandé la suspension des renvois pendant la procédure pénale mais le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) a refusé cette demande. Selon le SEM, les plaignants pourront bénéficier d’une brève autorisation de séjour pour revenir en Suisse si cela est nécessaire dans le cadre de la procédure pénale.

      Ceci porte un nom : c’est un #déni_de_justice ! Les autorités ne peuvent garantir que les quatre hommes pourront revenir en Suisse pour participer en tant que plaignants à la procédure en cours. Le cours de la justice est donc entravé et ne peut se dérouler dans des conditions correctes.

      Ce déni de justice envers les requérants d’asile n’est pas nouveau : on le retrouve dans le cas des victimes de l’incendie du Foyer des Tattes, qui a eu lieu à Genève en 2014. Cing ans après les faits, la procédure n’est toujours pas terminée et les victimes, renvoyées pour la plupart aux quatre coins du globe, sont totalement hors de portée des autorités.

      Pour que la justice puisse suivre son cours, pour que les responsabilités puissent être établies, pour que la lumière soit faite sur les violences au CFA de Giffers (Chevrilles) :

      nous demandons aux autorités fédérales de suspendre immédiatement les renvois d’Ali, Abdalim, Mohamed et Bodo !

      Avant que d’autres violences ne se produisent, nous demandons également au Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) :

      d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile afin de rompre l’isolement et de mettre fin à ces zones de non-droit ;
      d’engager des travailleurs sociaux et soignants en nombre suffisant et ayant pour mission de SOUTENIR et de répondre aux besoins des requérant-e-s d’asile ;
      d’arrêter toute collaboration avec des entreprises de sécurité privées, (telles que Protectas, Securitas ou autre), dans le cadre des CFA et autres foyers de requérants, tant que les mandats d’engagement de ces entreprises ne sont pas sérieusement révisés, garantissant la sécurité des requérants.
      de mettre en place des formations complètes et obligatoires pour tout le personnel engagé, mettant l’accent sur l’encadrement social, l’intégration et le vivre-ensemble, et non sur la répression et l’isolement des requérants d’asile.

      Solidarité Tattes, Droit de rester Fribourg, ACAT-Suisse

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 30.07.2020

    • Mesures de rétorsions, clinique psychiatrique et renvoi ! Visite aux requérants qui ont dénoncé les violences dans le Centre Fédéral d’Asile de Giffers

      Mercredi 16 septembre, 3 membres du comité de Solidarité Tattes sont allé-e-s à Fribourg pour faire suite aux échanges avec les 4 requérants d’asile hébergés au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Giffers, à Fribourg. Requérants qui ont été assez courageux pour porter plainte contre les agents de sécurité de ce centre qui les ont violentés à divers moments et à divers degrés, suffisamment pour les envoyer à l’hôpital. Bref : ce sont ces 4 requérants qui ont levé le voile sur ce qui peut se passer dans ce CFA, à l’insu des citoyen-enne-s suisses dont certain-e-s pensent que cette nouveauté (la création des CFA) allait simplifier les démarches pour les requérant-e-s et pour les autorités.

      Suite à la plainte déposée face à la justice par 4 requérants victimes d’agressions de la part des agents de sécurité, la vie dans le CFA ne s’est pas améliorée pour eux : les agents agresseurs sont restés en place encore plusieurs jours et semaines. Pour les 4 requérants, cela a signifié angoisse, stress, cauchemars et aussi humiliation. Deux d’entre eux ont été hospitalisés en clinique psychiatrique. De ces deux, l’un est sorti de la clinique et du CFA pour entrer en procédure nationale, enfin. C’est la seule bonne nouvelle que nous avons des 4 plaignants. Notre visite à Fribourg devait donc consister à voir les 3 requérants qui se trouvent encore dans le canton : l’un toujours en clinique psychiatrique, à qui nous avons rendu une visite de soutien, lui qui pense au suicide dès que le médecin lui parle de retourner au CFA ; et 2 autres, toujours hébergés au #CFA.

      De ces deux derniers, seul l’un d’eux est venu nous retrouver au buffet de la gare de Fribourg. Il nous a dit que les 2 agents agresseurs n’étaient plus au CFA de Giffers et que cela rendait la vie moins difficile. Mais aussi, il nous a donné un nombre d’exemples stupéfiant des règles à respecter dans ce centre et dont le but ne peut être que celui de tenir les requérant-e-s en respect, de leur rappeler qu’ils-elles n’ont aucun droit et qu’ils-elles doivent se taire, se faire oublier, disparaître. Par exemple :

      - Interdiction d’amener de la nourriture à l’intérieur du centre, ce qui pousse les requérants qui arrivent à s’acheter une friandise à la cacher dans les prés (!) et à la manger quand ils sont hors du centre !
      - Punition dès qu’on arrive 5 minutes en retard au repas ou à l’entrée du centre après une sortie dans les environs.
      - Fouilles corporelles à l’entrée et à la sortie du centre et fouilles fréquentes dans les chambres.
      – Pénalités infligées mais jamais notifiées par écrit. A la question : « Pourquoi avez-vous été puni dernièrement ? Pourquoi vous prélève-t-on fréquemment de l’argent sur les 21 fr par semaine auxquels vous avez droit, au point qu’il ne vous reste jamais rien ? », la réponse est : « Je ne sais pas ! ».

      Car les « pénalités » ne sont jamais assorties d’un papier qui dise la raison de la punition, la date où elle a lieu et qui l’inflige. Centre Fédéral d’Asile ? On nous parle d’un lieu fermé où règne l’arbitraire.

      Quant au second requérant plaignant toujours hébergé à au CFA de Giffers, il ne viendra pas à notre rencontre. Il n’a pas le droit de sortir du centre car il a ce jour-là un rendez-vous médical, puis il devra aller au SPOMI (l’office de la population fribourgeois). A notre retour à Genève, nous apprenons… qu’il a été arrêté et emmené à l’aéroport de Genève pour son renvoi en Allemagne ! Cette personne était NEM-Dublin-Allemagne et son délai se situait à la fin de l’année. Mais il a été renvoyé maintenant, alors que la procédure de sa plainte pénale est encore en cours. Nos démarches juridiques et politiques pour demander à M. Gattiker, directeur du SEM, de ne pas renvoyer cette personne alors que la procédure pénale n’est pas close, ont été totalement inutiles. Gattiker a été inflexible.

      De notre côté, nous sommes bien décidé-e-s à ne pas lâcher les 4 plaignants qui ont eu le courage de dénoncer les violences dans le CFA de Giffers et à ne pas lâcher non plus la mise au grand jour du fonctionnement inacceptable de ces zones de non-droit.

      Alors c’est simple et logique : si les CFA sont déjà pareillement iniques, le Centre de renvoi prévu pour Genève en bord de piste d’atterrissage pour rendre fous adultes, adolescents et enfants ne doit jamais voir le jour.

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 22.09.2020

    • Le « #procès_de_Giffers », pour donner la parole à 4 requérants violentés

      Ce lundi 23 mai 2022 débute à Fribourg le « procès de Giffers ». En mai 2020, en plein premier confinement, 4 requérants d’asile hébergés au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Giffers portent plainte contre des violences subies à l’intérieur de ce centre.

      Rappel des faits

      Le 3 mai 2020, Ali, requérant camerounais, demande aux Protectas du CFA de Giffers, où il réside, de bien vouloir le laisser entrer rapidement (fouille obligatoire à l’entrée du CFA). Etant convalescent (COVID-19), il se sent faible et n’arrive plus à attendre que les Protectas aient terminé de discuter entre eux. Le ton s’enflamme immédiatement : deux Protectas le poussent violemment et le frappent. Ali se rend à l’hôpital : le constat fait état de multiples contusions. A son retour au centre vers 22h, les Protectas lui interdisent l’entrée : il doit dormir sur un banc à l’entrée.

      Ce même 3 mai 2020, Abdalim, requérant marocain, se voit intimer l’ordre de regagner sa chambre. N’ayant pas obtempéré suffisamment rapidement aux yeux du Protectas, celui-ci le pousse violemment contre une vitre, ce qui lui sectionne les tendons de la jambe. Il est hospitalisé puis opéré. Il doit ensuite marcher avec des béquilles pendant de long moins et souffre encore aujourd’hui de douleurs à la jambe.

      Le 4 mai 2020, Mohamed, requérant algérien qui souffre d’épilepsie, subit lui aussi une agression de la part des Protectas. Ceux-ci veulent fouiller sa chambre et ils lui disent qu’elle est sale. Mohamed refuse. Deux Protectas l’agressent en l’empêchant de respirer. La situation provoque chez Mohamed une crise d’épilepsie et il est emmené à l’hôpital : le constat médical fait état d’une agression par étranglement avec une marque antérieure au niveau du cou.

      Le dernier plaignant, Bodo, est un requérant ivoirien. Il s’est quant à lui fait violenter alors que les agents cherchaient à l’emmener de force à l’isolement. Son seul tort était de se soucier d’un rendez-vous médical qu’il ne voulait pas manquer, au risque de voir ce rendez-vous reporté plusieurs semaines après.

      Giffers, un cas isolé ?

      Mais Giffers n’est pas le seul CFA concerné. Les CFA de Bâle, Boudry, Altstätten et Vallorbe sont touchés par des faits similaires. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle procédure d’asile et l’ouverture des CFA en 2019, de nombreux cas de violences ont été dénoncés et documentés par diverses associations. Certaines de ces violences ont largement été relayées par les médias.

      Courant 2021, Amnesty International a publié un rapport dénonçant les violations des droits humains ayant lieu dans les CFA. Émission phare de la RTS, Temps Présent a diffusé en février dernier une enquête faisant état de dysfonctionnements systémiques dans la gestion des CFA et de dérapages répétés de la sécurité. Les petites associations de défense des droits des personnes migrantes ont de leur côté joué un rôle déterminant, de par leur travail et connaissance du terrain, dans l’éclatement au grand jour de la triste réalité des CFA.

      Les CFA, un système diysfonctionnel

      En ce qui concerne le « procès de Giffers », les violences dénoncées illustrent tristement les conditions d’accueil dans les CFA. Et ces violences ne sont pas des actes isolés, puisque le système des CFA est fondé sur la répression et l’isolement.

      En effet, les sommes allouées par la Confédération à la « sécurité » dans les CFA sont supérieures aux montants dédiés à l’encadrement social et sanitaire. Ce ne sont pas quelques heures de formation sur la thématique de l’asile qui vont transformer un agent de sécurité en travailleur social. Les requérant-es d’asile ne sont pas libres de sortir et de rentrer au centre en dehors de certains horaires, ils sont soumis à des fouilles à leur retour au centre, ils n’ont pas le droit d’amener leur propre nourriture à l’intérieur du centre, etc. La gestion des CFA se fait dans un contexte de suspicion généralisée à l’égard des requérant-es. C’est par exemple au moment de se faire fouiller à son retour au centre qu’un des quatre plaignants qui passe en jugement dès aujourd’hui déclare s’être fait frapper.

      À relever : les faits qui seront jugés datent d’il y a deux ans. Depuis lors, 3 des 4 requérants ayant déposé plainte ont quitté la Suisse, car ils avaient reçu des décisions négatives concernant leur procédure d’asile. À l’évidence, l’accès à la justice est beaucoup plus limité pour des personnes requérantes que pour des personnes disposant d’un droit de séjour en Suisse. En l’absence de preuves (le SAS d’entrée du centre où ont eu lieu certains des faits qui seront jugés est pourtant équipé d’une caméra de surveillance), les requérants ayant eu le courage de porter plainte n’ont que peu de chances d’obtenir gain de cause dans leur cas précis.

      Alors un procès… pourquoi ? Ces 4 plaignants requérants et déboutés ont contribué à dévoiler au grand jour la réalité du système des CFA et des violences qui s’y déroulent habituellement dans le silence. C’est entre autre grâce à leur détermination que la société civile suisse a été mise au courant des traitements inhumains qui se déroulent dans notre pays. Même si les 4 plaignants, qui ne pourront pas tous être présents lors du procès, ne gagneront probablement rien à son issue, le « procès de Giffers » forcera l’attention publique à se tourner encore du côté des CFA.

      La Suisse accueille par milliers et dans la dignité les personnes fuyant le conflit russo-ukrainien. Un accueil humain est donc possible ! Espérons que ce procès servira à démontrer que les CFA induisent forcément des violences et qu’un accueil digne passe par la fermeture des centres fédéraux d’asile !

      Droit de Rester Fribourg & Solidarité Tattes

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 17.05.2022

    • LE « PROCES DE GIFFERS » : RENVOYÉ !

      Il y a quelques jours, on vous annonçait l’ouverture du "procès de Giffers" agendé le lundi 23 mai à Fribourg. Ce procès devait donner la parole à Ali, Arkab, Mohammed et Bodo, les quatre personnes violentées par des agents de sécurité du Centre fédéral d’asile du même nom, en 2020. Ces quatre personnes requérantes d’asile avaient eu le courage de porter plainte pour les mauvais traitements qui leur avaient été infligés par les agents de sécurité, ce qui avait contribué à dévoiler les graves exactions commises dans les CFA partout en Suisse.

      Pourtant, le procès n’a pas pu avoir lieu, notamment parce que ni Ali ni Arkab ni Mohammed n’étaient présents. Pas étonnant : trois de ces personnes ont dû fuir les autorités suisses peu après le dépôt de leur plainte afin d’éviter un renvoi musclé ! Ils se sont donc retrouvés à la rue, dispersés dans différents pays d’Europe. Nous avions pourtant alerté le SEM en 2020 : il semblait évident que la menace de renvoi était une entrave à la justice. Mais le SEM nous avait répondu, à nous mais également aux conseillers nationaux les ayant alertés, que non, que ce n’était pas un problème, qu’un renvoi n’entravait en rien la justice et que le jour du procès ces personnes pourraient alors revenir en Suisse. L’avocate aussi avait demandé au SEM de suspendre les expulsions des requérants concernés, le temps de la procédure, mais en vain.

      Alors nous pouvons redire aujourd’hui que, oui, l’intimidation et le renvoi de 3 des requérants-victimes- plaignants vivant hors de Suisse est un obstacle à la justice. Tout d’abord parce que ces personnes vivent dans la rue et ne sont pas facilement atteignables, parce qu’elles n’ont pas toujours l’argent pour manger et à plus forte raison pour recharger leur téléphone, parce qu’elles préfèrent disparaître à tout jamais pour ne plus avoir à faire avec les autorités suisses.

      Pour les 2 hommes hors de Suisse encore en contact avec l’avocate (le 3ème ne répond plus), un sauf-conduit a été émis. Mais rien n’a été pris en charge en termes de frais de voyage et d’hébergement à Fribourg. Il s’agit pourtant de personnes indigentes et allophones, qui de toute manière n’auraient eu aucun espace ni moment pour préparer le procès avec leur avocate.

      Le 23 mai, l’avocate a eu toutefois la possibilité de dire que ses mandants n’avaient pas eu droit à un procès équitable, ni droit à une enquête sur les violations des droits humains qu’ils dénoncent. Ils n’ont pas été protégés par le SEM qui les a fait taire en les intimidant et les expulsant, avant même que l’autorité pénale ne les entende. Toute l’instruction s’est faite dans leur dos, sans qu’ils puissent assister ni aux auditions des témoins ni à celles de leurs accusateurs. En bref, l’autorité pénale a créé toutes les conditions pour faire voir dans cette procédure une affaire de droit commun, alors qu’on était confronté à la violence d’état.

      Le procès a donc été ajourné, il aura lieu en septembre ! On vous tiendra au courant de la suite.

      « Je ne savais pas que les humains pouvaient nous faire ça ».

      Citation d’un des 4 requérants plaignants ayant subi des violences par les Protectas de Giffers

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 30.05.2022

    • Renvoi du « #procès de Giffers » : l’injustice suit son cours

      Les humiliations, les coups : de quoi déposer plainte. Les 4 requérants d’asile insultés et agressés par des agents de sécurité au centre fédéral d’asile de Giffers ont osé faire usage de leur droit en mai 2020. Un premier procès devait débuter le 23 mai 2022, mais il n’a pas eu lieu parce que… le procureur ne s’est pas présenté ! A relever que 3 des 4 plaignants non plus n’étaient pas là : expulsés ou disparus, avalés par le système d’asile. Le procès a alors été agendé pour septembre 2022, mais il n’aura finalement pas lieu parce que le tribunal vient de se rendre compte que l’instruction n’a pas été menée comme il se doit : les prévenus n’ont pas été entendus… Bref : le système judiciaire suisse n’a visiblement pas réussi à réaliser le B.A. BA de la procédure !

      En 2020, suite au dépôt de leur plainte, les 4 requérants d’asile étaient sûrs que justice leur serait rendue. Ils étaient sûrs que les violences qu’ils venaient de subir, ici en Suisse, étaient des faits exceptionnels que leur pays d’accueil n’allait pas excuser sans autres : les agents de sécurité incriminés allaient être jugés, punis, licenciés de leur travail. Le fait d’obtenir un dédommagement financier n’était pas dans leurs préoccupations ni dans leurs discussions, ils ne voulaient pas d’argent, ils voulaient la justice et ils étaient sûr de l’obtenir.

      Entre mai 2020 et septembre 2022, un des requérants a été expulsé, un autre n’a pas attendu d’être chassé manu militari pour partir. Un troisième, ayant compris au cours d’une discussion que la justice ne se prononcerait pas facilement en faveur des plaignants, a « disparu » également. Seul un des plaignants est encore atteignable à ce jour.

      Par deux fois, le « procès de Giffers » s’est agendé mais n’a pas eu lieu. Pendant ce temps, les plaignants vivent dans la rue hors de Suisse (« disparaître » signifie bien cela : sortir des radars de l’asile et dormir dans la rue, quelque part dans une ville européenne), leur droit fondamental n’est pas respecté, les violences exercées à leur encontre se perdent dans les sables, et si ce procès devait avoir lieu un jour, ce serait une triste farce qui énoncerait des noms, des responsabilités, des peines, des dédommagements pour des personnes qui sont inatteignables et ne le sauraient même pas. Sans parler du fait que les véritables coupables ne sont jamais pointés du doigt ! La violence inhérente au système d’asile, ce système orchestré par le SEM et les autorités suisse, mis en œuvre par l’Hospice général à Genève ou des sociétés privées dans les CFA, sortent de là sans une égratignure.

      Difficile de ne pas faire le rapprochement entre le « procès de Giffers » et le « procès des Tattes » à Genève : même lenteur pour organiser les audiences (il y a 8 ans que la catastrophe a eu lieu), même irrespect du droit des sinistrés (sur les 40 défenestrés, la plupart sont partis apeurés ou ont été expulsés). Un jugement a été rendu en 2021, il est remis en question par l’avocate chargée de l’affaire. Mais on peut relever déjà que ce premier jugement met la faute sur… l’homme décédé dans le feu, les irresponsables qui ne respectent pas les précautions anti-incendie, les indisciplinés qui ont sauté par la fenêtre !

      Des procédures qui traînent, des procès qui ne peuvent même pas avoir lieu et, surtout, les véritables coupables (ceux qui tirent les ficelles de ce système d’asile) jamais incriminés…
      Que ce soit cette année ou dans 10 ans, ce procès n’amènera qu’une seule preuve irréfutable : un-e requérant-e d’asile n’a aucun droit en Suisse, il ne peut pas se défendre et n’importe qui peut impunément l’insulter, le tabasser, le violenter.

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 21 septembre 2022

  • Essais nucléaires : le mépris détonant de l’état
    https://www.tahiti-pacifique.com/Essais-nucleaires-le-mepris-detonant-de-l-etat_a1644.html

    Ô surprise, un communiqué envoyé par le haut-commissariat confirme que l’État français cède officiellement au Pays, à titre gratuit, l’ancien bâtiment du commandement de la Marine pour installer en Polynésie le futur centre d’archives, d’information et de documentation sur les essais nucléaires. Sis boulevard de la Reine Pomare, sur le front de mer de Papeete, ce site est donc voué à accueillir le futur Centre de mémoire, mais, comme nous l’avons pointé du doigt à maintes reprises (lire notamment notre édito “#Centre_de_mémoire : on se souviendra surtout de l’ingratitude de la France envers la #Polynésie…”, TPM n° 420, du 15 novembre 2019), il s’agit en réalité d’un cadeau empoisonné, puisqu’il contient de l’amiante et du plomb ! Aussi, ce sera au Pays de financer sa construction, ce qui paraît aberrant eu égard “la dette” que la France métropolitaine se doit d’honorer. L’affront hexagonal est alors monté d’un cran, lorsque l’Assemblée nationale a adopté, le 14 mai dernier, un projet de loi visant “la clarification” et une meilleure “interprétation” des règles d’indemnisation des victimes des #essais_nucléaires en #Polynésie_française, et ce, au beau milieu de “diverses dispositions urgentes pour faire face aux conséquences de l’épidémie de #Covid-19” (lire pages 12 à 15)…

    • il s’agit en réalité d’un cadeau empoisonné, puisqu’il contient de l’amiante et du plomb !

      On reconnais bien là la générosité désintéressée de ces gens... Ils auraient pu leur faire cadeau des atolls ayant servi aux tirs aussi, tant qu’à faire...

  • Chronique Monde | #Mauritanie. Un partenariat européen au goût amer

    La Mauritanie fait figure d’exception au Sahel pour sa relative stabilité. Contrairement à d’autres États de la région, ce pays grand comme presque deux fois la France, à cheval entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, n’a pas connu d’attentat terroriste depuis 2011. Dans ce contexte, Nouakchott est devenu un partenaire de choix dans le cadre de la lutte internationale contre le terrorisme et l’immigration irrégulière. Face à de tels impératifs, le respect des droits humains sur place passe largement au second plan.

    Tour d’horizon des droits humains

    Depuis le 1er août 2019, la Mauritanie est dirigée par Mohamed Ould El-Ghazaouani. Même si son élection au premier tour est contestée par l’opposition, elle marque la première transition présidentielle pacifique de l’histoire politique mauritanienne. Lors de son investiture, Amnesty International a qualifié de « déplorable » le bilan en matière de droits humains laissé par son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz, citant notamment l’esclavage, les discriminations raciales ainsi que les atteintes à la liberté d’expression, d’association et de réunion.

    Même si l’esclavage a été officiellement aboli en 1981, criminalisé en 2007 et élevé au rang de crime contre l’humanité en 2012, sa pratique touchait environ 43000 personnes en 2016. Dans le même temps, Haratines et Afro- Mauritanien-ne-s restent largement exclu·e·s des postes de responsabilité et donc moins susceptibles de faire valoir leurs droits économiques et sociaux. Depuis l’indépendance, la quasi-totalité des pouvoirs politiques, militaires et économiques est détenue par les Beydanes, une communauté elle-même extrêmement hiérarchisée.

    Celles et ceux qui s’attaquent à ces questions sensibles s’exposent aux représailles de la part de l’État. L’exemple le plus parlant est celui du blogueur Mohamed Ould Mkhaïtir, condamné à mort en 2014 pour « apostasie » après avoir dénoncé l’usage de la religion pour légitimer les pratiques discriminatoires dont est victime la communauté dite des forgerons. Sa peine a depuis été réduite à deux années de prison et il vit actuellement en exil après avoir été libéré en juillet 2019.

    Une tradition d’hospitalité remise en cause

    La Mauritanie est à la fois un pays de transit pour les réfugié-e-s et les migrant-e-s qui se rendent en Afrique du Nord et en Europe et un pays de destination pour celles et ceux à la recherche d’emplois saisonniers dans les secteurs de la pêche et de l’industrie minière ou d’une protection internationale. Signataire de la Convention relative au statut des réfugiés, la Mauritanie a ouvert ses portes en 2012 à plus de 55000 réfugié-e-s malien-ne-s installé-e-s dans le camp de Mbera situé non loin de la frontière malienne.

    Cette politique d’accueil doit néanmoins être nuancée à la lumière de l’externalisation des frontières européennes. L’#Union_européenne (UE) a fait pression sur la Mauritanie pour qu’elle signe en 2003 un #accord_de_réadmission avec l’Espagne qui l’oblige à reprendre sur son territoire non seulement ses nationaux, mais également les ressortissant-e-s de pays tiers dont il est « vérifié » ou « présumé » qu’ils ou elles auraient transité par le territoire mauritanien. Un #centre_de_rétention avait été mis sur pied à #Nouadhibou avec l’aide de l’#Espagne. Il est aujourd’hui fermé (voir VE 135 / décembre 2011 : https://asile.ch/chronique/mauritanie-nouvelle-frontiere-de-leurope).

    Parallèlement, la Mauritanie a reçu entre 2007 et 2013 huit millions d’euros dans le cadre du #Fonds_européen_de_développement afin d’« appuyer et de renforcer les capacités de gestion, de suivi et de planification des flux migratoires » à travers notamment la révision du dispositif pénal relatif aux migrations.

    Résultat : la politique migratoire s’est durcie durant la présidence Aziz. Les autorités ont multiplié les contrôles aux frontières, placé en détention et renvoyé de force des milliers de personnes et soumis certaines d’entre elles à des tortures et mauvais traitements.

    L’ensemble de ces mesures a contribué à déplacer les routes migratoires vers le désert du #Sahara et la #Méditerranée_centrale. Le nombre d’arrivées dans l’archipel espagnol des #Canaries en provenance des côtes mauritaniennes a chuté de 30 000 à moins d’un millier entre 2006 et 2015.

    Cette dynamique est néanmoins en train de s’inverser à mesure que la #Libye apparaît comme une zone de plus en plus inhospitalière. Cette reconfiguration préfigure une recrudescence des naufrages dans l’#Atlantique faute de voies migratoires sûres. Le 4 décembre 2019, une embarcation de fortune partie de #Gambie a sombré au large de #Nouadhibou provoquant la mort d’une soixantaine de personnes.

    https://asile.ch/2020/04/17/chronique-monde-mauritanie-un-partenariat-europeen-au-gout-amer
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #UE #EU #aide_au_développement #développement #coopération_au_développement #contrôles_frontaliers #routes_migratoires
    via @vivre
    ping @rhoumour @isskein @karine4 @_kg_

    –—

    Ajouté à la métaliste « externalisation » :
    https://seenthis.net/messages/731749#message765327

    Et la métaliste aide au développement et conditionnalité de l’aide :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768701

  • #Enquête sur des #violences de la part de membres de la #sécurité envers des requérants d’asile dans le centre fédéral bâlois.

    A voir :
    – sur SRF : https://www.srf.ch/play/tv/rundschau/video/gewalt-im-asylheim-schwedens-sonderweg-verkupplungsboom?id=539cd587-8b5e-46b0-bb
    – à lire dans la WOZ : https://www.woz.ch/2020/asylpolitik/tatort-besinnungsraum
    – sur le site de l’OSAR : https://www.osar.ch/news/archives/2020/violence-au-centre-federal-pour-requerants-dasile-de-bale.html :
    – une brochure très complète avec de nombreux témoignages par le collectif « 3 Rosen Gegen Grenzen » : https://3rgg.ch/wp-content/uploads/2020/05/3RGG_Immer-ein-Grund-uns-zu-schlagen_2020-1.pdf

    –-> je mets les textes des articles cités ci-dessus en commentaire de ce fil de discussion pour archivage.

    #Suisse #violence #asile #migrations #réfugiés #Bâle #centre_fédéral #centres_fédéraux #ORS #privatisation #agents_de_sécurité #securitas

    Centre géré par ORS :


    https://www.ors.ch/de-CH/Uber-uns/Standorte-in-der-Schweiz/Bund

    voir aussi la métaliste sur ORS :
    https://seenthis.net/messages/802341

    • Gewalt im Asylheim, Schwedens Sonderweg, Verkupplungsboom

      Ein Asylsuchender rastet aus und greift einen Sicherheitsmann an. Dieser ruft Verstärkung. Der Migrant wird auf den Boden gedrückt und verletzt sich. Die «Rundschau» ist Gewaltvorwürfen in einem Asylzentrum nachgegangen. Ausserdem: Hat es Schweden besser im Griff? Und: Risikoperson sucht Partnerin.

      https://www.srf.ch/play/tv/rundschau/video/gewalt-im-asylheim-schwedens-sonderweg-verkupplungsboom?id=539cd587-8b5e-46b0-bb

    • Tatort Besinnungsraum

      Recherchen zeigen: Im Basler Bundesasylzentrum Bässlergut kommt es immer wieder zu Gewalt. Die Behörden wiegeln ab. Doch brisanter als die einzelnen Fälle ist die Systematik.

      Ein Tag Ende April. Lotfi Rezgani sitzt auf einem der Metallstühle, die im Basler Horburgpark herumstehen. Hebt er beim Reden die Arme, klackern die Reissverschlüsse auf seiner schwarzen Lederjacke und verleihen dem Gesagten noch mehr Dringlichkeit: «Man hört immer, die Schweiz sei das Land der Gerechtigkeit. Heute weiss ich, dass das nicht stimmt.»

      Der zweifache Familienvater stammt aus Tunesien und ist in den Horburgpark gekommen, um von der Gewalt zu berichten, der er und andere Asylsuchende im Basler Bundeszentrum Bässlergut im Niemandsland zwischen Gefängnis, Autobahn und Landesgrenze ausgesetzt sind. Einer Gewalt, von der er selbst einen blauen Knöchel davongetragen hat, die in anderen Fällen aber auch schon mit einem mehrtägigen Spitalaufenthalt endete.

      Über Wochen haben die WOZ und die SRF-«Rundschau» mit Asylsuchenden, Securitas-Mitarbeitenden und AktivistInnen gesprochen. Dank des Öffentlichkeitsgesetzes konnte zudem Einsicht in vertrauliche Protokolle der Sicherheitsleute aus den letzten vier Jahren genommen werden. Bis auf Rezgani wollen alle GesprächspartnerInnen anonym bleiben: die Asylsuchenden, weil sie Angst um ihr Verfahren haben, die Securitas-MitarbeiterInnen, weil sie eine Kündigung befürchten. Die gemeinsame Recherche zeigt erstmals das Ausmass der Gewalt im Bässlergut – und macht die gewalttätigen Strukturen des Schweizer Asylsystems sichtbar.
      Diszipliniert und fixiert

      Im Zentrum der Konflikte steht oft ein Ort, der im Behördenjargon «Besinnungsraum» heisst und den die Asylsuchenden «Silo» oder «Zelle» nennen: ein kleines, fensterloses Zimmer, ausgestattet mit einer Matratze und verriegelt durch eine schwere Metalltür. Räume wie diese stehen in den meisten Bundeszentren zur Verfügung – als Ultima Ratio, um BewohnerInnen bis zum Eintreffen der Polizei festzuhalten. Im Bässlergut gibt es gleich zwei davon. «Wenn man zu spät ins Zentrum kommt oder Probleme macht, muss man dorthin», sagt Rezgani.

      Nach der dienstlichen Anweisung des Staatssekretariats für Migration (SEM) beträgt die «maximale Isolationszeit» im Besinnungsraum zwei Stunden. Im Bässlergut wurden aus zwei Stunden auch schon ganze Nächte, wie die Protokolle des Sicherheitsdiensts zeigen. Die Nationale Kommission zur Verhütung von Folter übt grundsätzliche Kritik an der Massnahme: Sie geschehe ohne hinreichende gesetzliche Grundlage, schreibt das Gremium in einer Untersuchung von 2018.

      Die Konflikte, die im Besinnungsraum enden, beginnen meist mit einer Kleinigkeit: Ein Bewohner darf sein Handy nicht auf dem Gang aufladen, ein anderer kommt zu spät ins Zentrum, es gibt Probleme bei der Essensausgabe. Aus Protesten gegen die Disziplinierungsmassnahmen der Sicherheitsleute kann schnell ein handfester Streit werden.

      Protokoll vom 27. Dezember 2019, Titel: «Aggressiver AS», Eintrag von 9.00 Uhr: «Der AS [Asylsuchende] weigert sich renitent aus dem Bett zu kommen und beschimpft alle Anwesenden. Der AS zeigt ein erhöhtes Aggressionsverhalten. […] AS versucht ODS [Ordnungsdienstspezialist] einen Faustschlag zu geben. ODS geht dazwischen und wehrt Situation verhältnismässig mit SV [Selbstverteidigung] ab. Daraufhin fixieren ODS den AS verhältnismässig und bringen ihn zum Besinnungsraum. Während dem Fixieren wehrt sich der AS mit voller Kraft und stösst sich beim Türrahmen.» Nächster Eintrag, 9.45 Uhr: «Der AS klagt über starke Schmerzen in der linken Bauchgegend und verlangt einen Krankenwagen.»

      Schmerzen im Bauch durch eine Selbstverletzung am Türrahmen? Der betroffene Asylsuchende, mit dem die WOZ sprechen konnte, schildert die Ereignisse anders: «Ich war krank und habe die ganze Nacht nicht geschlafen. Am Morgen kamen die Securitas, es war sehr kalt, doch sie öffneten das Fenster, nahmen mir die Decke weg. Sie nahmen mich mit Gewalt mit und brachten mich in den Raum. Dort schlugen sie mich in den Bauch, bis ich nicht mehr atmen konnte. Ich kam für zwei Tage ins Spital.»

      Ein weiteres Beispiel aus einem Protokoll der Securitas, datiert vom 3. Februar 2020, Titel: «Versuchter Angriff auf Securitas-Mitarbeiter», Eintrag um 12.10 Uhr: «AS wollte bei der Essensausgabe ohne Karte essen beziehen. ORS [Mitarbeiter der Betreuungsfirma] sagte zum AS, dass er die Karte vorher holen muss. AS war das egal und nahm sich trotzdem Essen. […] ODS versucht zu deeskalieren und dem AS nochmals die Hausregeln zu erläutern jedoch erfolglos.»

      Nächster Eintrag, 12.12 Uhr: «Als ODS die Türe zum Logenbereich öffnete, sah der AS den ODS und wollte ihn unverzüglich angreifen. Daraufhin wird Notwehr angewendet und der AS wird verhältnismässig fixiert und in den Besinnungsraum platziert. Er wird nach Leitfaden auf gefährliche Gegenstände durchsucht und die Türe wird arretiert.»

      Auch diesmal weicht die Version des betroffenen Asylsuchenden von jener des Sicherheitsdiensts ab: «Der Securitas wollte, dass ich die Identitätskarte zum Essen mitnehme. Wenn ich keine habe, müsse ich auf die neue warten. Ich habe mir dann einfach etwas genommen. Der Securitas nahm mir das Essen weg, steckte mich in den Raum und schlug mich. Bis abends um elf Uhr gab es nichts zu essen.»

      Auch Lotfi Rezgani sagt, er sei Opfer eines Übergriffs geworden. Im Basler Horburgpark berichtet er über den Vorfall, der mit einem geschwollenen Knöchel endete. «Ich habe telefoniert, dann hat jemand ein Glas geworfen und mich getroffen. Ich fragte, was das solle, habe laut mit ihm geredet. Die Securitas sind auf mich zugerannt, sie haben nichts gefragt, sie haben mich einfach gestossen und am Kragen gepackt. Ich habe mich dann gewehrt. Es waren vier gegen einen.»

      Dokumentiert ist die Gewalt auch in einem Schreiben von drei Bewohnern, in dem sie sich Anfang Februar beim SEM beschweren. Man habe Kenntnis davon, schreibt Pressesprecher Lukas Rieder, könne aber keine Stellung nehmen: «Da in diesem Zusammenhang mehrere Strafanzeigen eingereicht wurden, handelt es sich um ein laufendes Verfahren.» Dem SEM obliegt die Verantwortung für das Bundesasylzentrum, es nimmt auch im Namen der Firma Securitas Stellung.
      «Sie mögen die Araber nicht»

      Den Umgang der Securitas führt Lotfi Rezgani auf Rassismus gegenüber Asylsuchenden aus dem Maghreb zurück. «Sie mögen die Araber nicht», sagt er. Allen anderen gegenüber verhielten sich die Sicherheitsleute normal. Ähnlich sehen das auch die anderen Asylsuchenden: «Wir werden behandelt wie Hunde, wenn sie sehen, dass wir Araber sind», sagt einer.

      Die Sicherheitsleute, mit denen die WOZ über ihre Arbeit sprechen konnte, bestätigen, dass die meisten Zwischenfälle junge Männer aus dem Maghreb betreffen. Häufig seien diese alkoholisiert oder bekifft, auch sprachliche Missverständnisse führten zur Eskalation. Die Situation ist für die MitarbeiterInnen belastend: «Wenn ich von der Arbeit nach Hause komme, bin ich mit den Nerven fertig. Manchmal erhalten wir auch Morddrohungen», sagt einer. Doch auch für die jungen Männer sei die Lage schwierig, weil sie über keine Perspektiven auf Asyl verfügten. «Viele fügen sich Selbstverletzungen zu, ritzen sich mit Rasierklingen. Das ist schockierend.» Die Menschen hätten keine Chance und nichts zu verlieren. «Das System begünstigt diese Vorfälle.»

      Laut dem SEM würden alle Personen grundsätzlich gleich behandelt. Es gebe allerdings tatsächlich junge Männer aus Nordafrika, die «sehr negativ» auffielen. Es liege in der Natur der Sache, dass man bei denen genau hinschaue, die schon einmal Probleme gemacht hätten. Viele verhielten sich aber «absolut korrekt».

      «Dass sich die Gewalt besonders gegen Menschen aus dem Maghreb richtet, ist eine rassistische Praxis», kritisiert Marc Allamand vom Basler Kollektiv «Drei Rosen gegen Grenzen». Die meist jungen Männer hätten im Asylverfahren schlechte Karten und würden rasch wieder ausgewiesen. «Zudem sind sie gesellschaftlich stigmatisiert, weil sie angeblich sowieso nur Probleme machen.» Auch wenn die Männer in der öffentlichen Wahrnehmung kräftig wirkten, seien sie rechtlich gesehen in der schwächsten Position.

      Zu den Vorwürfen der Asylsuchenden, dass sie regelmässig Opfer gewalttätiger Übergriffe werden, schreibt das SEM: «Wir haben keine Hinweise darauf, dass die Sicherheitsdienstleister in Basel oder in anderen Bundesasylzentren unverhältnismässigen Zwang anwenden. Das SEM würde dies nicht dulden und entsprechend sanktionieren.» Die Anwendung von Zwang dürfe nur das letzte Mittel sein, um sich und andere zu schützen.

      Dieses letzte Mittel kommt im Bässlergut allerdings fast täglich zum Einsatz, wie die Securitas-MitarbeiterInnen bestätigen. «Im Normalfall haben wir pro Woche zwei bis sechs Auseinandersetzungen», sagt einer. Dabei handle es sich stets um Selbstverteidigung. «Wenn jemand die Faust hochzieht, dann muss ich nicht warten, bis er mich schlägt, sondern darf ihn zuerst packen. Das ist Notwehr, das ist das Gesetz.» Früher habe es auch einen Mitarbeiter gegeben, der grundlos zugeschlagen habe. Dieser sei aber wegbefördert worden.
      Hinter der Mauer

      Die Gruppe «Drei Rosen gegen Grenzen» hat diese Woche einen Bericht fertiggestellt, in dem sie die Übergriffe dokumentiert: Würgemale am Hals, Prellungen im Gesicht, Platzwunden, innere Verletzungen – insgesamt über ein Dutzend Fälle. «Die Berichte decken sich, das Muster ist immer gleich», sagt Marc Allamand, «es gibt keinen Grund, an ihrer Richtigkeit zu zweifeln.»

      Aufgrund der von der WOZ und der «Rundschau» publizierten Informationen verspricht das SEM, die Vorwürfe der Asylsuchenden zu prüfen. «Es geht uns bei unserer Kritik aber nicht bloss um einzelne gewalttätige Securitas», sagt Sophie Pilarek, die ebenfalls bei «Drei Rosen gegen Grenzen» engagiert ist. Die AktivistInnen betonen, dass sie die Gewalt als strukturell bedingt erachten: Im System, das mit den neuen beschleunigten Verfahren geschaffen worden sei, bleibe die Zivilgesellschaft von den Zentren ausgeschlossen. «Hinter den Mauern ist Gewalt möglich, wird Gewalt provoziert und gedeckt.» Die Gruppe fordert zwar eine Untersuchung der Vorfälle, letztlich brauche es aber eine politische Antwort. «Die Lagerstruktur muss aufgelöst werden.»

      https://www.woz.ch/2020/asylpolitik/tatort-besinnungsraum

    • Violence au centre fédéral pour requérants d’asile de Bâle

      Des investigations menées par divers médias ont montré que le centre fédéral pour requérants d’asile (CFA) de Bâle est le théâtre de fréquents affrontements violents entre le personnel de sécurité et les personnes requérantes d’asile. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) est extrêmement préoccupée par cette situation. Elle exige une enquête indépendante et des mesures précises pour prévenir la violence dans les CFA.

      L’hebdomadaire alémanique « Wochenzeitung » et l’émission de la SRF « Rundschau » ont publié une recherche commune sur les violences survenues entre les employés de Securitas et les personnes requérantes d’asile au CFA de Bâle. L’enquête se fonde sur des témoignages de personnes requérantes d’asile, d’un employé de Securitas ainsi que sur des rapports internes. Les activistes du groupe Drei Rosen gegen Grenzen (« Trois roses contre les frontières »), qui ont également documenté les attaques commises à l’encontre des personnes requérantes d’asile, sont également mentionnés dans cette enquête. Le service de sécurité rejette les accusations et parle de mesures d’autodéfense contre des attaques menées par les personnes requérantes d’asile. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM), responsable de ce domaine, souligne quant à lui que le service de sécurité fait toujours usage de la force de manière proportionnée.

      Une enquête indépendante nécessaire

      Pour l’OSAR, les incidents sont préoccupants. Une enquête interne par le SEM ne suffit pas. Les incidents doivent faire l’objet d’une enquête et être documentés de la manière la plus précise et indépendante qui soit, afin d’obtenir des informations détaillées sur les raisons de l’usage de la violence et le déroulement des faits. Ces incidents témoignent de l’urgence de créer des bureaux de médiation indépendants au sein des CFA, comme le demande l’OSAR – jusqu’à présent en vain – dans ses standards minimaux en matière d’hébergement (https://www.osar.ch/assets/asylrecht/stellungnahmen/190400-unterbringung-standards-sfh-pem-fr.pdf).

      Dans tous les cas, cependant, il importe que les exigences en matière de droits humains et de droits fondamentaux soient respectées pour ce qui est de l’hébergement. La Commission nationale pour la prévention de la torture (CNPT) a exposé ces droits en détail dans son rapport de novembre 2018 (en allemand : https://www.nkvf.admin.ch/dam/data/nkvf/Berichte/2018/bundesasylzentren/bericht-bundesasylzentren.pdf) (synthèse en français : https://www.nkvf.admin.ch/dam/data/nkvf/Berichte/2018/bundesasylzentren/zusammenfassung-bundesasylzentren-f.pdf) à l’intention du SEM. Il s’agit notamment de la Constitution fédérale, de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et des Pactes I et II des Nations unies, qui garantissent la protection contre la discrimination. Le respect de ces exigences doit être vérifié par une institution indépendante telle que la CNPT.

      La prévention pour éviter l’escalade

      L’OSAR attend du SEM qu’il mette en œuvre des mesures plus incisives pour prévenir la violence dans les CFA et qu’il fournisse des directives claires aux services de sécurité, dont il est le mandant. Celles-ci permettront d’identifier et de prévenir à temps les conflits naissants entre les prestataires de services de sécurité et les personnes requérantes d’asile, afin qu’ils n’évoluent pas en affrontements violents. En octobre 2019, l’OSAR a souligné la nécessité de mesures préventives (https://www.osar.ch/news/archives/2019/la-confederation-attribue-des-mandats-pour-les-prestations-de-service-de-securi). En outre, le SEM est chargé d’exiger que le personnel de sécurité des entreprises de sécurité mandatées ait suivi une formation de base et une formation continue appropriées et d’assurer un suivi régulier en la matière. L’OSAR n’a pas de mandat fédéral en ce qui concerne la formation de base ou continue des services de sécurité dans les CFA. Elle ne propose qu’une journée de formation continue en compétence transculturelle, qui ne saurait en aucun cas remplacer une formation approfondie du personnel de sécurité et des mesures préventives dans les CFA.

      https://www.osar.ch/news/archives/2020/violence-au-centre-federal-pour-requerants-dasile-de-bale.html

    • Violences dénoncées au Centre fédéral de Bâle. Un système incriminé

      Des violences physiques et psychologiques graves seraient commises de manière régulière par des employés de Securitas dans le Centre fédéral d’asile (CFA) de Bâle. Un travail d’enquête important réalisé à la mi-mai par des journalistes de la WOZ et de la SRF documente ces faits à partir de témoignages des personnes requérantes d’asile victimes de violences et des rapports des employé.e.s de l’entreprise de sécurité. Le collectif 3 Rosen Gegen die Grenzen (3rgg) complète ces allégations dans un rapport détaillé mêlant témoignages des habitant.e.s du CFA et une analyse qui démontre que le système même des centres fédéraux d’asile est partiellement responsable de telles dérives contraires au respect des droits humains. Le 25 mai 2020, les juristes progressistes de Bâle ont annoncé avoir porté plainte contre X pour ces actes de violence au sein du centre fédéral de Bâle.

      Un travail d’enquête important a été mené ces dernières semaines par deux médias alémaniques pour mettre en lumière un climat de violence au sein du CFA de Bâle. Des journalistes de la WOZ et de SRF ont croisé les sources et dressent un tableau effrayant de ce qui pourrait bien avoir lieu dans d’autres centres d’asile en Suisse. Grâce à la loi sur la transparence, les journalistes ont accédé à des procès-verbaux confidentiels des agents de sécurité du CFA de Bâle des quatre dernières années. Plusieurs mentionnent des altercations entre des employés de l’entreprise en charge de la sécurité, ici Securitas, et des requérants d’asile logés dans le centre. Ceux-ci présentent les agents de sécurité faisant usage d’une auto-défense légitime face à des personnes menaçantes. Les témoignages recueillis auprès des habitant.e.s du centre évoquent davantage des abus de pouvoir et des passages à tabac au sein d’une cellule, à l’écart, officiellement présentée comme « salle de réflexion ».

      En 2018 déjà, la Commission nationale contre la torture (CNPT) qui avait dressé un rapport sur le fonctionnement des CFA -jadis encore « à l’essai »- avait mis en garde face à l’utilisation d’une telle cellule : « Si elle se déclare satisfaite de la directive de service concernant le recours à la « salle de réflexion », la Commission est d’avis que les bases légales formelles régissant les mesures de sécurité et de protection, dont l’utilisation de la salle de réflexion, ne sont pas suffisantes ». Elle recommandait alors la mise en place de « mesures de surveillance appropriées. »

      Conseil qui n’a visiblement pas été suivi à en croire les témoignages rapportés dans l’imposant rapport rédigé par le Collectif de militant.e.s bâlois 3rgg qui vient compléter le travail d’enquête des deux médias. 15 témoignages font état de l’usage de violences psychologique et psychique répétées de la part d’employés de l’entreprise Securitas envers les personnes requérantes d’asile au sein de ce CFA. Les témoins sont tous originaires d’Afrique du Nord et sont des hommes voyageant seuls. Certains sont mineurs.

      Les problèmes commencent par de petits incidents. Les Securitas provoquent les résidents par de petits harcèlements : ils ne laissent par exemple pas les gens charger leur téléphone portable dans le couloir. Au lieu de désamorcer la situation, les Securitas font monter la tension, voire encouragent l’escalade. Cela conduit à des protestations des demandeurs d’asile, voire à des disputes. Dans les conditions de vie exiguës, la promiscuité imposée à de nombreuses personnes différentes, dont beaucoup sont dans un état de santé et mental précaire, et qui doivent se soumettre à des règles extérieures et une routine quotidienne strictes, une situation tendue n’est pas surprenante. Mais que se passe-t-il alors ? Securitas appelle les renforts, isole les demandeurs d’asile, les emmène en cellule et les frappe avec les mains et les pieds, même lorsqu’ils sont déjà à terre. Par la suite, les demandeurs d’asile victimes de violences sont conduits à l’hôpital en ambulance. Nabil a dû être hospitalisé durant 15 jours. (Traduit de l’allemand à l’aide du logiciel Deepl, p.8)

      Dans son rapport, le Collectif 3rgg explique que la violence commise par les employé.e.s doit non seulement être condamnée individuellement, mais également mise en perspective. Selon eux, c’est le système d’asile lui-même qui engendre ce type de dérive. Il doit aussi en être tenu responsable. Les employés subissent des conditions de travail précaires, sans réelle formation vis-à-vis des personnes requérantes d’asile, souvent fragilisées par un parcours migratoire chaotique. C’est également ce que constatait l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) en octobre 2019 réclamant « une formation spécifique obligatoire régulière du personnel de sécurité. Il faut en effet que celui-ci dispose d’une compétence et d’une sensibilité transculturelles pour permettre la communication avec les personnes requérantes d’asile ayant des besoins particuliers comme notamment les personnes traumatisées et les victimes de la violence sexuelle ou de la traite d’êtres humains. ». L’organisation demandait expressément que les mesures disciplinaires soient uniquement décidées par la direction du centre et que les entreprises de sécurités s’engagent au « respect des normes minimales en matière de protection des droits fondamentaux des personnes requérantes d’asile »

      Selon le rapport de 3rgg, le Secrétariat d’Etat aux migrations et ORS (en charge de la gestion des centres) doivent être tenues responsables de ces violences, notamment parce qu’elles en ont été informées et n’ont pas agi. Le SEM explique qu’un employé de Securitas aurait présenté ses excuses après avoir été reconnu coupable d’usage disproportionné de la violence au sein du CFA de Bâle. L’affaire a alors été classée. Et l’agent promu au sein de sa hiérarchie ! Le reportage de SRF rapporte l’indignation de ses collègues, « choqués » d’avoir appris cette promotion.

      Suite à ces révélations, les Juristes démocrates de Bâle ont porté plainte contre X pour ces violences le 25 mai 2020. Dans leur communiqué de presse, ils relèvent que dans ce cas spécifique, le SEM avait justifié cette promotion par le fait que l’employé avait fait usage de la violence suite à un « stress important ». Ce qui, relève le regroupement de juristes, n’est jamais considéré dans le cas des requérant.e.s d’asile qui traversent pourtant souvent des vécus post-traumatiques importants :

      « La DJS Basel a déposé une plainte pénale car nous partons du principe que la violence injustifiée exercée par des employés des services de sécurité à l’encontre de demandeurs d’asile est un cas de lésions corporelles simples qualifiées au sens de l’art. 123 ch. 2 al. 3 du Code pénal suisse. Cette qualification existe si les dommages corporels sont commis à l’encontre d’une personne qui est sous la garde du contrevenant ou dont le contrevenant est responsable. » (Traduction de l’allemand effectuée à l’aide du logiciel Deepl)

      Le dépôt de cette plainte est un acte important qui a probablement été rendu possible tout d’abord par le courage des personnes venues témoigner, relayé par le travail d’enquête et de documentation important fourni par le Collectif 3rgg, mais également par la ténacité, remarquable, des journalistes des médias WOZ et SRF à dévoiler ces informations. Des informations gardées bien jalousement par les autorités, qui ont la mainmise sur ce qui se déroule derrière les murs des centres fédéraux. La société civile y est tenue à distance, les enfants ne sont plus scolarisés à l’extérieur et les adultes voient leur mobilité en dehors du centre réduite par des emplacements éloignés de tout et des horaires restreints. Un isolement et un fonctionnement à huis clos qui favorisent l’abus de pouvoir et les violations des droits humains, imputables à l’Etat même lorsque ces actes sont commis par des tiers[1]. Un contrôle démocratique fort et une plus grande transparence, demandés de longue date, y sont indispensables. Une plainte pénale permettra-t-elle enfin de changer de paradigme ?

      Giada de Coulon, pour Vivre Ensemble
      [1] Commission fédérale contre le racisme, Requérants d’asile dans l’espace public, p. 30, et Arrêt du tribunal administrarif fédéral (ATF 133 | 49 consid. 3.2) cité p. 22. Recommandations de la CFR https://www.ekr.admin.ch/pdf/Asylsuchende_F_web.pdf

      https://asile.ch/2020/05/27/violences-denoncees-au-centre-federal-de-bale-un-systeme-incrimine

    • Nous dénonçons !

      Nous dénonçons ! – Plainte pénale contre les responsables de la Direction de la sécurité du canton de Zurich, du Service social cantonal et de l’ORS Service AG

      Le système d’asile mis en place en Suisse durant les dernières années isole, précarise et aliène les personnes exilées. Les conditions de vie difficiles qui découlent de ce système se sont encore aggravées pendant la pandémie de coronavirus : alors que le Conseil fédéral impose à la population de respecter les distances interpersonnelles, les résident-e-s des centres vivent dans des espaces exigus et dans des conditions indignes. Comme l’ont montré divers reportages, les conditions qui règnent dans certains centres ou foyers rendent les mesures de protection de l’OFSP impossibles à suivre.

      En ce qui concerne les centres d’aide d’urgence du canton de Zurich, il a été documenté que les habitant-e-s ne recevaient pratiquement aucune information et que, souvent, ils ne disposaient pas de savon ou d’articles d’hygiène. Ils ont continué à être logés dans des dortoirs, et les personnes malades ou les membres d’un groupe à risque n’ont pas été séparés. Le maintien de l’obligation de présence a contraint ces personnes à rester dans les centres ; la distanciation physique était impossible. Les responsables mettent ainsi en danger les habitant-e-s des centres et contribuent à la propagation du virus.

      Solidarité sans frontières (Sosf), les Juristes démocrates de Suisse (JDS) et plusieurs personnes lésées, qui sont hébergées dans les centres de départ du canton de Zurich, ont déposé le 27 mai 2020 une plainte pénale. Celle-ci est dirigée contre les responsables de la Direction de la sécurité du canton de Zurich, le service social cantonal et la société privée ORS Service AG, qui est responsable de la gestion et de l’organisation des centres d’aide d’urgence dans le canton de Zurich. Il leur est reproché de ne pas avoir (suffisamment) respecté leur devoir de protection et d’action et les recommandations de la Confédération pour endiguer la pandémie de coronavirus dans les centres de renvoi, et d’avoir violé diverses dispositions du code pénal suisse et de l’ordonnance COVID-19. Sont dénoncées l’exposition (mise en danger de la vie ou de la santé d’autrui), les lésions corporelles par omission, la contrainte et la violation de la loi sur les épidémies.

      Un article publié dans la revue juridique « Jusletter » le 18 mai 2020 (https://jusletter.weblaw.ch/juslissues/2020/1024/abgewiesene-asylsuch_47b71a6a6c.html__ONCE&login=false#sectiona0c35) affirme également que les circonstances dans lesquelles les demandeurs d’asile déboutés, en particulier dans le canton de Zurich, doivent vivre pendant la pandémie COVID 19 sont contraires aux droits fondamentaux. Le droit constitutionnel d’obtenir de l’aide dans des situations de détresse comprend, entre autres, l’obligation de fournir des soins médicaux de base et de protéger la santé.

      Parallèlement au dépôt de la plainte pénale, une #campagne est lancée, soutenue par de nombreuses organisations. Elles reprochent aux autorités de vouloir maintenir à tout prix un régime d’asile répressif et de ne pas prendre les mesures de #protection_sanitaire nécessaires. Il est incompréhensible que les exilé-e-s doivent encore vivre dans des conditions précaires et dans des espaces restreints. Ce qui est nécessaire pour les Suisses pour des raisons de #santé_publique ne semble pas s’appliquer aux demandeurs d’asile #déboutés. Une fois de plus, les exilé-e-s sont traités comme des êtres humains de seconde zone.

      https://www.sosf.ch/fr/sujets/asile/projekte-kampagnen/nous-denonons.html?zur=41
      #justice #plainte #plainte_pénale

  • C’était les années 1990 en Italie...

    Curre Curre Guagliò

    Un giorno come tanti ma non certo per qualcuno
    qualcuno che da giorni mesi anni sta lottando
    contro chi di questo stato na gabbia sta facendo
    reprimendo attento ascolta dico reprimendo
    chi da solo denuncia e combatte sti fetiente
    e sa bene che significa emarginazione
    esattamente quanto costa amare un centro sociale
    Officina 99
    Curre curre guagliò (x8)
    Siente sti parole d’odio e pure d’ammore
    si nu scatto di manette strette ai polsi dentro a un cellulare
    guagliò
    fa più rumore nel tuo cuore di un comizio elettorale
    guagliò
    si nu bisogno soddisfatto sei sicuro non ti puoi sbagliare
    guagliò
    vale cchiù ’e na bella giacca c’ ’o telefonino cellulare
    guagliò
    allora è chisto ’o mumento e tu l’he ’a superà
    ca te piace o t’allamiente e ’o mumento d’occupà
    Curre curre guagliò (x8)
    Si può vivere una vita intera come sbirri di frontiera
    in un paese neutrale, anni persi ad aspettare
    qualcosa qualcuno la sorte o perché no la morte
    ma la tranquillità tanta cura per trovarla
    sì la stabilità un onesto stare a galla
    è di una fragilità guagliò
    è di una fragilità guagliò
    forse un tossico che muore proprio sotto al tuo balcone
    forse un inaspettato aumento d’ ’o pesone
    forse nu licenziamento in tronco d’ ’o padrone
    forse na risata ’nfaccia ’e nu carabiniere
    non so bene non so dire dove nasca quel calore
    ma so che brucia, arde e freme
    trasforma la tua vita no tu non lo puoi spiegare
    una sorta di apparente illogicità
    ti fa vivere una vita che per altri è assurdità
    ma tu fai la cosa giusta te l’ha detto quel calore
    ti brucia in petto è odio mosso da amore
    da amore guagliò
    Curre curre guagliò (x8)
    Tanta mazzate pigliate
    Tanta mazzate pigliate
    Tanta mazzate ma tanta mazzate
    Ma tanta mazzate pigliate
    Tanta mazzate pigliate
    Tanta mazzate pigliate
    Tanta mazzate ma tanta mazzate
    ma una bona l’ammo data
    è nato è nato è nato
    n’atu centro sociale occupato
    n’atu centro sociale occupato
    e mò c’ ’o cazzo ce cacciate
    è nato è nato è nato
    n’atu centro sociale occupato
    n’atu centro sociale occupato
    e mò c’ ’o cazzo ce cacciate
    Curre curre guagliò (x8)
    Pecché primma mettite ’e bombe e po’ ’o vulite a me
    e me mettite ’e mane ’ncuollo si ve chied’ ’o pecché
    mammà ’e guardie a casa s’avette ’a veré
    e nu spazio popolare nun è buono pecché
    pecché è controculturale o ammacaro pecché
    rompe ’o cazz’ a troppa gente si ma allora pecché
    tu me può rompere ’o cazzo e no i’ pure a tte
    me se ’ntosta ’a nervatura e ’o saccio buono pecché
    pecché me so’ rutt’ ’o cazzo pure sulo ’e te veré
    figurammece a sentì’ che tiene ’a ricere a me
    strunzate ’e quarant’anne ’e potere pecché
    pecché ’a gente tene famme e se fa strunzià’ ’a te
    e tu me manne ’o celerino ca me sgombera a me
    ma nun basta ’o manganiello mo’ t’ ’o dico oi né
    pecché nun me faje cchiù male aggio ’mparato a caré’

    https://www.youtube.com/watch?v=MVNgLcJ0PiY&app=desktop

    #99_posse #musique #musique_et_politique #squat #centre_social_occupé #Italie

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    Sud

    Il peso dell’assenza spinge giù
    Giù in profondità
    Quando una cosa manca scava
    Brucia
    E la battaglia inizia

    Da giù ne esci cambiato a un altro modo
    Poi poi parlerete a perdifiato
    Ma ora che la terra sotto i piedi ti crolla
    Capisci perché un uomo si ribella
    Notte di luna stanotte questo canto illumina la musica
    È un assalto frontale
    La calma ha un’assurda sorda forma irreale
    Sola
    Invece della furia
    Zero
    Saremo nati male vale falso o vero
    Qual è il nostro futuro?
    Io vedo strano chiaro
    Tu dai potere e soldi di mano in mano
    E se la cosa si fa pericolosa
    Col tuo unico voto
    Corri in cerca di un capo
    E poi di nuovo daccapo
    Dai potere e soldi
    Oggi faccio a modo mio
    Metti in conto questo numero
    Zero
    Sud
    O’mare fa pija aria ai pensieri
    E saglieno saglieno cà fatica i chi è stato sempe à sott
    Co’chi ta vuò piglià Sud
    Chin’e cazzimma e voglia r’alluccà Sud
    Ma ven’a jornata càs’arrevota a sonata
    Chiu’e dieci anni do’terremoto e tanti e chill’denari
    Ca putessero aizà tutta l’Italia
    Sud
    Se l’hanno spartuto in modo equilibrato
    Sud
    E arin’t a sti lamiere a stagione se squaglieno e pensieri
    Ma ven’a jornata càs’arrevota a sonata
    Sud
    Ma ven’a jornata càs’arrevota a sonata

    Dimmi quanto può cambiare il corso delle cose un uomo
    Forse poco niente
    A ogni modo sempre
    Ho cercato una vita degna d’essere al mondo
    E oggi voglio un grande giorno
    È assurdo camminare in un quartiere popolare
    Col razzismo addosso
    Adesso un mondo in bianco e nero
    Ti costringe a fare un po’ di conti con te stesso
    A lavorare su te stesso
    E parlare è un passo
    Ma ora quello che conta è solo quello che fai
    Quello che dai
    Sicuro si lotta lottando à cujut buon’o’tir
    Sud
    Se c’è un confine
    Passa fin dentro il cuore
    Brucia e la battaglia inizia
    A ognuno la sua parte
    Dall’altra di guardia i carabinieri
    I fedeli
    Nei secoli a chi fedeli?
    Guai a quel popolo che fa dei suoi giudici eroi
    E si affida
    A chi confonde giudizio e giustizia e si fida
    Guai a quel popolo che fa dei suoi giudici eroi
    E si fida di chi nasconde un altro inganno all’inganno
    Mi sorprendo freddo
    Questa volta ho solo voglia di rivolta
    E non importa
    Se è il volo di un sogno o solo il sogno di un volo
    Se solo questo giorno durasse in eterno
    Se solo questo giorno durasse in eterno
    Sud
    Se aiz’l’occhi te gira a capa
    Se aiz’l’occhi al Sud
    A fantasia se jetta appriess’e denari
    Facimm’e capriole p’apparà a jornata
    Si nun te mai pigliato collera o’sacc’i comm’è
    E denari int’a sacca
    O’naso appilato
    Te votato sempe a l’ata parte
    Sud
    Se l’hanno spartuto in modo equilibrato
    Sud
    Ma ven’a jrnata ca’s’arrevota a sonata

    (Brutopop, NCOT, Sioux, Militant A)

    Sud suite

    Se dopo questo giorno avrò ancora un po’ di tempo
    Un po’ di tempo
    Sarà già tanto e il cattivo raccolto
    Sarà solo il ricordo di un vincente
    Perché resto innamorato sempre
    Se dopo questo giorno avrò ancora un po’ di tempo
    Avrò il talento
    Per stare in equilibrio mentre fuori il mondo è in fallimento
    Tutto passa e passa e io avrò fatto la mia piccola importante parte di comparsa
    E dopo questo giorno cosa resta ora?
    Ho cercato di mangiarmi il mondo
    Il mondo a poco a poco mi divora
    Perché
    Quando ho scelto ho preso il posto mio vicino a dei pezzenti
    Che sono dei Re
    Vale la pena?
    Sono cose queste che non metto a posto in una discussione
    Una sera a cena
    È stato il peso dell’assenza quando ho scelto
    Anch’io di scegliere il disordine
    Alla diseguaglianza

    https://www.youtube.com/watch?v=ZHcOAJeQxj0


    #Assalti_Frontali #résistance #lutte

    ping @sinehebdo

  • Livre | Chroniques de l’asile, Aldo Brina
    https://asile.ch/2020/05/09/livre-chroniques-de-lasile-aldo-brina

    https://asile.ch/wp-content/uploads/2020/05/Capture-d’ecran-2020-05-07-10.29.31.png

    Dans ses Chroniques de l’asile, parues en mars 2020, Aldo Brina raconte son quotidien au sein d’un petit groupe de combattants qui se démène pour faire face aux injustices du droit d’asile en Suisse : le Secteur réfugiés du Centre social protestant, à Genève, dont il est chargé d’information et de projets. Une équipe dont […]

  • Overcrowded prisons and camps in northeast Syria raise fears of COVID-19 outbreak - Syria Direct

    There have been three cases of COVID-19 recorded in the areas under the control of the Autonomous Administration of North and East Syria (AA), prompting local health officials to quarantine at least two of the three neighborhoods in which the patients lived.

    Though officials were quick to act, the prospect of an outbreak in AA-controlled areas is alarming, given its large population of Internally Displaced People (IDPs), as well as prisons and camps populated by suspected members of the so-called Islamic State (IS) and their families, in addition to a smaller population of political prisoners.
    There are more than 200,000 IDPs living in al-Shahba area in Aleppo province alone, all of whom are serviced by only one hospital that already suffers from shortages of beds and rooms, according to a report by the Kurdish Red Crescent provided to Syria Direct. In total, there are of 600,000 IDPs living in northeast Syria.

    Al-Hol camp, located by the country’s northeastern border with Iraq, presents a similarly concerning scenario. The camp hosts around 65,000 individuals who either are family members of former IS fighters or used to live under the group’s control before it was defeated by the SDF in March 2019.

    #Covid-19@migrant#migration#camp#centre_quarantaine#Prison#Syrie#Rojava#DAESH#Prisonniers#Européens

    https://syriadirect.org/news/overcrowded-prisons-and-camps-in-northeast-syria-raise-fears-of-covid-1